La Chambre reprend l'étude de la motion portant qu'une Adresse soit présentée à Son Excellence la Gouverneure générale en réponse au discours qu'elle a prononcé à l'ouverture de la session, ainsi que de l'amendement et du sous-amendement.
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Monsieur le Président, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler du programme du gouvernement au cours de la nouvelle législature, qui sera très différente, et du sous-amendement du Bloc québécois dont nous sommes saisis.
Le programme du gouvernement découle directement des engagements pris auprès de la population lors de la campagne électorale de juin. Il est désormais intégré dans le discours du Trône. Il s'agit d'un programme ambitieux pour un pays ambitieux.
Prenons les soins de santé. Nous mettrons en oeuvre l'entente historique que le premier ministre a conclu avec les premiers ministres à la mi-septembre. En vertu de cette entente, le gouvernement du Canada remettra aux provinces et aux territoires plus de 41 milliards de dollars d'argent neuf pour les soins de santé au cours de la prochaine décennie. Cette somme s'ajoute aux quelque 36 milliards de dollars par année que le gouvernement fédéral investit à l'heure actuelle directement et indirectement dans la santé des Canadiens.
Cela signifie que nous avons respecté et même dépassé toutes les obligations financières fédérales énoncées par l'honorable Roy Romanow dans son rapport historique sur les soins de santé. Nous avons conclu une entente à long terme qui a été signée en bonne et due forme par tous les premiers ministres des provinces et des territoires. L'entente prévoit ce qu'il y a de mieux en fait de transparence. Elle est le triomphe du fédéralisme canadien et elle nous permet de concentrer tous nos efforts sur l'essentiel: des délais d'attente plus brefs, un plus grand nombre de professionnels de la santé, un meilleur matériel, des soins primaires améliorés, une couverture des soins à domicile et des médicaments onéreux, de meilleurs services dans le Nord et pour les autochtones, plus d'innovation dans le domaine de la santé, et une santé publique et un mieux-être améliorés.
Dans une très grande mesure, c'est ce dont le discours du Trône et la présente session traitent, mais ce n'est pas tout.
Il y a la péréquation, la façon canadienne de créer l'équité parmi toutes nos provinces et régions. La péréquation fait partie intégrante des arrangements fiscaux entre le fédéral et les provinces depuis 1957. Elle a été intégrée à notre Constitution en 1982. Essentiellement, elle transfère quelque 8 à 10 milliards de dollars chaque année du gouvernement du Canada aux provinces moins fortunées dont la capacité de percevoir des recettes est inférieure à une certaine norme calculée.
L'actuel système de péréquation se fonde sur une formule énormément complexe comptant au moins—comptez-les—1 320 éléments continuellement mobiles. Les provinces s'inquiètent du fait qu'elle manque de clarté et de prévisibilité et qu'elle fonctionne parfois rétroactivement.
Lorsque les paiements de péréquation diminuent, comme cela arrive parfois avec la formule, même s'il cela veut dire que l'écart entre les provinces riches et les provinces pauvres a diminué, ce qui devrait être une bonne chose, les provinces continuent à s'interroger sur la justesse du système. Afin de répondre à ces inquiétudes, nous avons mis de l'avant les plus importants changements jamais effectués en matière de péréquation depuis la mise en place du système il y a 47 ans.
Pour l'exercice en cours, nous ajoutons deux nouveaux planchers aux calculs existants, ce qui augmente l'ensemble des paiements, lesquels passent du montant de 9,2 milliards de dollars prévu pour cette année, à environ 10,8 milliards de dollars pour l'ensemble, soit une somme qui dépasse largement la valeur moyenne du programme de péréquation depuis les cinq dernières années.
Pour l'exercice prochain et ceux qui vont suivre, nous allons plus loin en créant un nouveau montant de base de péréquation qui sera indexé pour augmenter automatiquement d'année en année. Le nouveau montant de base pour l'exercice 2005-2006 sera établi à un niveau que n'ont jamais atteint les droits de péréquation, c'est-à-dire 10,9 milliards de dollars. Le facteur d'indexation qui sera ajouté à ce montant de base sera de 3,5 p. 100 par année, et nous réévaluerons les dispositions tous les cinq ans.
Nous avons donc couvert les trois préoccupations, c'est-à-dire la clarté, la prévisibilité et la justesse du système en augmentant d'environ 33 milliards de dollars les contributions du gouvernement fédéral aux provinces et aux territoires pour les dix prochaines années. Les premiers ministres se rencontreront de nouveau le 26 octobre prochain pour mettre une dernière main aux détails.
Mais ce n'est pas tout. Nous avons mis de l'avant des projets importants en matière de développement, d'apprentissage et de soins à l'intention de la petite enfance; des projets pour les personnes âgées, les personnes handicapées et leurs fournisseurs de soins; des projets pour les Canadiens d'origine autochtone; pour les villes et les collectivités; pour le Canada rural, l'agriculture et les ressources naturelles; des projets pour le Nord; pour l'environnement; et pour la place du Canada en tant que pays respecté et qui se distingue dans les affaires mondiales. Et il y a encore plus.
Nous nous sommes engagés à présenter des budgets équilibrés, à faire preuve de discipline financière, à réduire la dette de manière constante et tangible et, tout comme nous l'avons fait dans tous les budgets depuis 1996, à réduire davantage les impôts fédéraux, surtout pour les Canadiens à plus faible revenu, et à accroître la compétitivité de l'économie canadienne.
La remarquable performance du Canada sur le plan fiscal, économique et social au cours des sept dernières années est le résultat direct du succès de notre lutte au déficit engagée dans les années 1990. Il s'agit d'une bataille que nous avons livrée et que nous avons gagnée.
Après environ trois décennies de déficits chroniques, de croissance zéro, de taux d'intérêt élevés et de pertes d'emplois, nous sommes parvenus à équilibrer les livres du Canada en 1997 et nous avons continué de le faire chaque année depuis. Nous sommes le seul pays du G7 à afficher un bilan solidement positif. Nos cotes de crédit triple A ont été pleinement rétablies par rapport à ce qu'elles étaient au milieu des années 1990 et plus tard.
Depuis que nous avons commencé à avoir des surplus, le niveau de vie moyen des Canadiens a augmenté plus rapidement. L'amélioration à ce chapitre a été plus grande au cours des sept dernières années que dans les 17 années précédentes.
Notre planification soigneuse et notre gestion budgétaire prudente ont donné au Canada les ressources nécessaires pour faire face à des crises coûteuses et imprévisibles comme les menaces pour la sécurité, les désastres naturels, la poussée de SRAS et, évidemment, la crise de la vache folle.
Nous avons également eu les ressources nécessaires pour investir dans les grandes priorités canadiennes comme les soins de santé, l'éducation, la famille et l'innovation tout en parvenant à réduire la dette et les impôts et à équilibrer les comptes. Toutefois, nous ne pouvons jamais tenir nos succès financiers et économiques pour acquis. Ce succès est crucial pour le bien-être des Canadiens partout au pays, mais il n'est pas automatique.
C'est pourquoi j'ai été très heureux de voir qu'une partie substantielle du discours du Trône a été consacrée à la façon dont nous allons relever le défi de maintenir notre force économique et de capitaliser sur elle, parce que c'est de cette force économique que dépendent toutes ces autres choses que les Canadiens désirent. C'est elle qui nous permet d'entreprendre des initiatives comme celles que nous réalisons en commun avec nos collègues et partenaires provinciaux, dans des domaines comme les soins de santé et la péréquation, mais également dans des domaines comme l'éducation post-secondaire, certains autres programmes sociaux, les infrastructures, l'environnement, l'agriculture, l'immigration, le développement régional, le logement et la réduction du nombre de sans-abri, l'innovation et la recherche.
Notre succès économique est également l'instrument qui nous permet de faire face à nos responsabilités fédérales directes dans des domaines comme les pensions publiques dans une société de plus en plus vieillissante, la diplomatie internationale, l'aide à l'étranger et le commerce international, la défense nationale, la sécurité nationale et les urgences nationales. Évidemment, il reste que la dette fédérale s'élève toujours à plus de 500 milliards de dollars qui, soit dit en passant, représente presque le double de la dette combinée des provinces et des territoires. Juste pour la garder à son niveau actuel, il faut dépenser environ 20 cents sur chaque dollar de revenu fédéral. Cela représente près de 35 milliards de dollars par année, probablement le poste de dépenses le plus important dans le budget du gouvernement du Canada.
Personne ne devrait mettre en doute les graves responsabilités assumées par les gouvernements provinciaux. Bien entendu, leurs compétences, tout comme celle du fédéral, doivent toujours être respectées. En toute justice, il convient cependant de noter que les deux ordres de gouvernement ont accès à toutes les mêmes grandes assiettes fiscales.
Il convient de noter que le gouvernement fédéral n'a pas accès à certaines sources de revenus provinciales comme les redevances et les recettes tirées des loteries. Il convient de noter que les provinces ont toute autonomie pour ce qui est de fixer leurs propres politiques budgétaires. Il convient de noter que la responsabilité financière du fédéral, l'équilibre budgétaire et la réduction de la dette permettent non seulement au gouvernement du Canada mais à tous les Canadiens, y compris aux gouvernements provinciaux, d'économiser sur les frais d'intérêt.
Il convient de noter que les récentes améliorations du rendement économique de la nation accroîtront non seulement les recettes fédérales, mais également les recettes provinciales. Il convient de noter que le gouvernement du Canada s'est déjà engagé à accroître substantiellement ses transferts annuels de plusieurs milliards de dollars pour aider d'autres gouvernements, à savoir 41 milliards de dollars pour les soins de santé, notamment, et 33 milliards de dollars pour la péréquation, sans mentionner d'autres choses à venir comme les garderies, les collectivités et d'autres.
Il convient de noter qu'à l'instar des provinces, le gouvernement du Canada assume lui aussi de graves responsabilités, comme je l'ai déjà mentionné.
Il vaut la peine de noter que les comparaisons internationales révèlent que le Canada, comme pays et fédération très prospère, est l'une des fédérations les plus décentralisées au monde.
Pour ce qui est des fonds, les recettes provinciales totales, c'est-à-dire leurs propres sources de revenus ajoutées aux transferts en espèces faits chaque année par le fédéral, dépassent substantiellement les recettes fédérales depuis plus de 20 ans maintenant, et on s'attend qu'elles continuent à le faire.
Ce sont là toutes les raisons pour lesquelles la motion du Bloc québécois dont la Chambre est saisie me pose problème. Elle est à mon avis fondamentalement erronée, tant dans ses prémisses que dans la solution qu'elle propose. Elle nie les progrès récents accomplis dans des domaines comme les soins de santé et la péréquation. Ce qui est encore plus grave, elle fait fi des devoirs et responsabilités du gouvernement et du Parlement du Canada en proposant essentiellement de déléguer à un seul premier ministre provincial, agissant seul, une énorme portion de la prise de décision nationale en matière de finances sans lui imposer de limite ni l'obligation de rendre compte.
Je veux qu'on me comprenne bien. J'ai énormément de respect pour le premier ministre de la province de Québec. J'ai eu l'honneur de siéger à la Chambre à ses côtés et de travailler avec lui à la solution de problèmes environnementaux par exemple. C'est un chef provincial remarquable et lors de la conférence des premiers ministres sur la santé récemment il a joué un rôle exceptionnel.
Nous sommes tous, je crois, très fiers de M. Charest mais cela n'a rien à voir avec le fait que ce serait dénaturer notre démocratie que de lier la politique financière fédérale aux déclarations passées, présentes ou futures de quelque personne ou autorité extérieure à cette Chambre qui n'est aucunement tenue de rendre des comptes à cette Chambre.
En outre, mentionner ainsi le premier ministre d'une province en particulier, comme le fait cette motion, c'est essentiellement rendre un mauvais service aux dirigeants des autres provinces et territoires. Le premier ministre du Québec, je soupçonne, n'est pas le seul à avoir des idées bien arrêtées sur des questions financières et il est probablement vrai de dire que tous les premiers ministres provinciaux ont des idées multiples et variées sur le sujet. Il ne s'agit pas d'une solution qui réponde à tous les besoins.
En ce qui concerne la péréquation par exemple, je sais que le premier ministre du Québec adopte une position très ferme et je la respecte. Cependant, je dirais très respectueusement que je sais que le premier ministre de Terre-Neuve-et-du-Labrador défend aussi une position très ferme tout comme le premier Nouveau-Brunswick, celui de la Saskatchewan et, d'un point de vue différent, le premier ministre de l'Alberta et celui de l'Ontario.
Il n'est pas question ici de se faire le porte-parole des premiers ministres provinciaux. Mon argument est le suivant : il n'est tout simplement pas acceptable de fonder la politique financière fédérale sur l'opinion d'une autorité quelconque étrangère au Parlement. C'est illogique, du point de vue d'un gouvernement responsable, parce que la Chambre est l'endroit où les décisions financières sont prises et c'est irrationnel sous l'angle de l'équité et de la compréhension au sein de notre système fédéral.
Par conséquent, j'exhorte tous les députés à donner leur appui à la portée et à l'orientation fondamentale du discours du Trône proprement dit et à rejeter le sous-amendement lors du vote qui aura lieu plus tard ce soir.
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Monsieur le Président, il se dit tellement de choses erronées, étriquées et déformées ici, de la part du ministre des Finances, que c'en est scandaleux!
Dire que notre sous-amendement est en train de faire tomber l'accord sur la péréquation, c'est tordu! Ce que dit notre sous-amendement, c'est qu'il faut aller plus loin que la péréquation, régler cette péréquation, mais aller au-delà et examiner tous les transferts fédéraux.
Le ministre des Finances, qui se vante d'avoir aidé le secteur agricole, ne se rappelle pas qu'il a conclu un engagement qu'il n'a même pas respecté lorsqu'il était responsable de la Commission canadienne du lait il y a quatre ans. Il a fait couper les 6,03 $ par hectolitre qu'on donnait aux producteurs laitiers. Cela donnait 120 millions de dollars aux producteurs laitiers du Québec. Il a dit qu'il augmenterait les prix en conséquence pour compenser ces pertes. Il ne l'a jamais fait! Cet homme ne respecte pas ses engagements.
Aujourd'hui, il vient nous dire des sornettes. Il vient de dire à mon collègue conservateur que notre sous-amendement met en péril l'accord sur la péréquation. Quel accord sur la péréquation?
Il y a deux semaines, j'étais présent à la conférence des premiers ministres. Ils ont présenté une position tordue pour réformer la péréquation. Il dit qu'il n'y a pas d'accord. Oui, il y a des accords auprès des provinces bénéficiaires pour modifier en profondeur le régime de péréquation en fonction de la norme des 10 provinces et d'une vraie réalité de la taxation foncière.
Ce ministre nous conte des sornettes, comme l'ensemble du gouvernement tout à l'heure, comme le premier ministre, lors de la période des questions orales, qui disait que ce serait abdiquer les responsabilités du gouvernement fédéral.
C'est tellement erroné et tordu que c'est de la mauvaise foi. C'est une mauvaise foi. Cela sent la mauvaise foi. Cela pue au nez.
J'ai une question à poser au ministre des Finances. Ne va-t-il pas reconnaître que des engagements ont été pris par le premier ministre et par lui aussi?
Qu'on élargisse la prochaine conférence des premiers ministres et qu'on ne se prépare pas en bouffons, comme on l'a fait il y a deux semaines lors de la conférence sur la santé où le premier ministre ne savait même pas de quoi il parlait. Cependant, qu'on se prépare à répondre aux revendications des provinces sur le fait qu'il y a des surplus éhontés, ici, obtenus non pas avec un bonne administration, mais bien en sabrant dans l'assurance-emploi, la santé et l'éducation. C'est ce que vous avez fait depuis 10 ans. Telle est votre bonne administration et tels sont vos surplus.
La population a des besoins en santé et en éducation, et il y a des surplus ici. Est-ce qu'il va répondre aux vraies préoccupations des citoyens?
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Monsieur le Président, je signale que je vais partager mon temps avec le député de St. John's South—Mount Pearl.
Tout d'abord, je tiens à vous féliciter d'être de nouveau notre Président. La fermeté dont vous avez fait preuve par le passé nous a donné confiance pour aller de l'avant malgré les défis associés à un gouvernement minoritaire.
Je désire également remercier mes électeurs qui m'ont encore une fois envoyée à Ottawa pour les représenter. Je salue leur appui et leur encouragement avec humilité. Je compte bien dépasser toutes leurs attentes. La campagne électorale a semblé très brève, mais j'ai pu rencontrer beaucoup de mes électeurs.
J'aimerais tout spécialement remercier les personnes qui ont donné de leur temps pour appuyer ma campagne, et qui ont mis certains aspects de leur vie personnelle de côté. En participant à notre démocratie, c'est un cadeau qu'ils nous ont fait à tous. Merci.
Cette semaine, nous avons entendu le discours du Trône, et il est bien compréhensible que bon nombre d'entre nous aient un sentiment de déjà-vu. Une bonne partie du discours que nous avons entendu était du matériel recyclé, remâché, des promesses libérales redondantes, une déception. Je ne suis pas surprise mais je suis désappointée.
Puisque le premier ministre est au pouvoir depuis presque un an, et qu'il planifiait ce moment depuis 10 ans, je m'attendais à beaucoup plus. Je m'attendais à une vision, un objectif pour le Canada, à des priorités et des objectifs organisés. Au lieu de ressembler à une goélette à la fine pointe qui arrive à la ligne d'arrivée, le gouvernement est comme un canot qui flotte sur l'océan, perdu, à la dérive et sans direction.
Le gouvernement a ni plus ni moins présenté le même discours du Trône. Les libéraux avaient déjà promis de mettre sur pied un programme national de garderies. C'est une promesse que le premier ministre sortant Jean Chrétien avait faite trois fois, mais n'avait pas réalisée. Maintenant, avec un cabinet presque jumeau, le premier ministre refait la même promesse.
Le gouvernement promet de créer 250 000 places au cours des prochaines années. Ce projet coûtera apparemment 5 milliards de dollars. Cependant, avant de trop nous exciter, n'oublions pas que le même gouvernement avait promis d'éliminer la pauvreté chez les enfants avant l'an 2000. Au lieu de cela, le gouvernement s'est procuré de nouveaux jets de luxe. La vie est une question de choix, et les choix découlent des priorités.
Le Parti conservateur croit que les parents devraient avoir des outils et des choix pour ce qui est de la garde de leurs enfants. La garde des enfants est importante aux yeux du Parti conservateur. Nous savons que les parents vont choisir ce qu'il y a de mieux pour leurs enfants et nous croyons que le choix des parents est impératif, parce que des familles différentes ont des besoins différents. Les besoins en matière de garde dans les collectivités rurales sont très différents de ceux que l'on trouve dans les centres urbains. Une solution unique ne peut s'appliquer dans tous les cas.
Je dois avouer qu'il est difficile de parler de ce programme étant donné que le gouvernement n'a pas encore déposé de mesure législative ni même fait de proposition. Je suppose qu'une décennie, ce n'était pas assez pour se préparer.
Ce programme a été promis sous une forme ou sous une autre auparavant, mais les Libéraux n'ont pas tenu leur promesse. Nous devrons attendre jusqu'à ce que le gouvernement décide s'il a véritablement l'intention de tenir sa promesse cette fois-ci. De livre rouge en discours du Trône, c'est une suite de promesses brisées.
La garde des enfants est une responsabilité provinciale. Le gouvernement fédéral devra mieux expliquer certaines questions importantes de logistique, de compétence et d'économie avant que nous puissions aller de l'avant. Un système de garderie universel nécessitera la collaboration des provinces et du gouvernement fédéral. Comment un tel programme sera-il mis en oeuvre et, plus important encore, comment pourra-t-on en vérifier les coûts et le rendement?
Nous avons vu des programmes, comme le registre national des armes à feu, qui se sont grandement écarté de leur mandat initial, de leurs objectifs et de leur budget. Il y a des limites aux programmes bidons qu'un gouvernement peut se permettre.
Le gouvernement n'a pas un très bon bilan quant à sa façon de traiter avec les provinces sur les questions de compétence. Étant donné que le rapport Romanow a été publié il y a plusieurs années et qu'il a fallu attendre cet automne pour qu'on arrive à une entente, on ne peut de façon réaliste s'attendre à quoi que ce soit avant longtemps.
La question des garderies est bien différente. Partout au pays, les municipalités et les gouvernements provinciaux s'en sont rendu compte. S'il faut faire des ajustements régionaux, culturels et économiques pour chaque partie du pays, nous avons peu de chances d'obtenir un programme national.
De surcroît, nous aimerions savoir quels accords latéraux seront négociés avec les provinces, comme nous l'avons vu dans la récente entente sur la santé. Nous aimerions connaître l'ampleur du contrôle qu'exercera le gouvernement fédéral sur le financement du programme, et aussi l'ampleur du contrôle qu'il aimerait exercer sur celui-ci.
Comme peuvent le constater les députés, il s'agit d'une question complexe; le gouvernement devra nous donner beaucoup plus d'information avant que nous puissions avoir une idée précise de ses intentions. Nous sommes d'avis que tout le personnel des garderies devrait être compétent et diplômé. Bien sûr, cela relève des provinces, mais le gouvernement fédéral pourrait quand même encourager l'établissement d'une norme nationale. Les domaines de compétence provinciaux doivent être respectés.
J'aimerais souligner que quelque soit le programme du gouvernement, il ne devra pas restreindre les options qui se présentent aux parents. Ces derniers doivent pouvoir choisir comment élever leurs enfants, et ces choix doivent être équitables. Leurs choix en matière de garde d'enfants ne reposent pas seulement sur des questions d'argent. D'autres aspects entrent en jeu, comme les préférences culturelles et linguistiques, le type d'éducation, l'emplacement, les besoins familiaux et les nécessités médicales, et bien d'autres choses encore. Ces critères sont importants et doivent être pris en compte dans toute proposition.
Un autre domaine que j'aimerais aborder est le manque d'attention que prête le discours du Trône au sort de nos collectivités agricoles rurales. Celles-ci ont été dévastées par des années de problèmes inattendus, sans précédent, qui ont poussé les exploitations familiales au bord de la ruine. Nombre d'entre elles ont quitté le secteur et bon nombre d'autres n'ont plus de véritables raisons de demeurer en activité.
Le PCSRA et le PCRA sont une blague. Ils n'ont pas réussi à fournir l'aide là où elle était nécessaire et au moment où elle l'était. La frustration que les agriculteurs ont éprouvée en raison de ces programmes n'a fait qu'exacerber la situation. Le gouvernement doit écouter les agriculteurs familiaux pour mieux combler leurs besoins particuliers. Cela n'a pas été le cas jusqu'ici.
Malheureusement, le discours du Trône offre bien peu en fait d'espoir et de solutions. Je ne suis pas surprise, mais très déçue. En réalité, cela fait partie d'une tendance troublante, chez les libéraux, à se désintéresser de plus en plus de l'agriculture.
L'agriculture n'a eu droit qu'à une seule allusion en passant dans le discours du Trône. Celui d'avant ne contenait que deux phrases à l'intention des familles agricoles, une baisse considérable par rapport au précédent qui leur avait consacré 14 secondes. C'est triste à dire, mais je ne serais pas surprise que le prochain discours ne contienne absolument rien pour l'industrie et les familles agricoles éprouvées du Canada.
Cette situation est inacceptable et le premier ministre devrait avoir honte de revenir sur ses promesses électorales. Il a promis de faire de l'agriculture une priorité et il a échoué. Et voilà pour ce qui est de régler les graves problèmes auxquels sont confrontées les collectivités et les industries du secteur agricole.
Le ministre des Finances devrait également avoir honte de sa participation et de son manque d'influence dans cette situation. Non seulement les gens de la Saskatchewan s'attendaient à mieux, mais il avait promis davantage. J'en attendais plus d'un homme qui a convoité le poste de premier ministre pendant si longtemps. Je m'attendais également à mieux d'un gouvernement qui doit gagner le respect et l'appui des Canadiens.
Avant de me rasseoir, madame la Présidente, j'aimerais vous féliciter.