:
Monsieur le Président, vous me pardonnerez si je remercie d'abord les gens de Calgary-Sud-Ouest auxquels je dois à nouveau l'honneur de siéger dans cette enceinte aujourd'hui et de pouvoir répondre au discours du Trône. Comme vous pouvez l'imaginer, je suis souvent absent de la circonscription de Calgary-Sud-Ouest et ainsi, je suis extrêmement honoré d'avoir reçu un mandat aussi fort, non seulement pour le travail que j'accomplis dans la circonscription, mais manifestement pour le travail que je dois réaliser au nom de mon parti dans tout le pays.
Le 28 juin, les électeurs de Calgary-Sud-Ouest se sont joints à près de quatre millions d'autres Canadiens pour donner au nouveau Parti conservateur du Canada la responsabilité de former l'opposition officielle dans cette enceinte. Je suis très touché et je sais que nous sommes tous très touchés par cette grande marque de confiance et nous sommes renforcés dans notre détermination de veiller à ce que le Parlement écoute tous ceux qui exigent davantage de leur gouvernement national.
Il ne devrait y avoir aucun doute dans l'esprit de quiconque que notre objectif ultime est de remplacer ce gouvernement et de donner aux Canadiens un gouvernement dans lequel ils peuvent enfin avoir confiance et dont ils peuvent être fiers.
En même temps, je vais garantir au premier ministre, à tous les députés et aux Canadiens que mon parti et moi-même, en tant qu'opposition officielle, chercherons toujours entre-temps à respecter les résultats des élections, à préserver l'honneur et la souveraineté de notre pays, à défendre les intérêts et les idéaux des Canadiens et à suivre les règles et les traditions de notre institution bien spéciale.
Sans hésitation ou réserve, je voudrais aussi féliciter tous les députés de tous les partis qui ont obtenu la confiance de leurs concitoyens au cours des récentes élections. Nous sommes tous--et nous ne devrions jamais l'oublier--très honorés et privilégiés d'être ici, d'avoir obtenu cette confiance et les responsabilités qui s'y rattachent. Nous devons sur le plan individuel répondre aux attentes de nos électeurs et collectivement être à la hauteur de l'histoire de notre pays.
Ces hommes et ces femmes qui, sans succès, ont défendu les idéaux et les idées de leurs partis respectifs et leur vision d'un meilleur Canada méritent aussi notre respect. J'aimerais m'adresser tout particulièrement à nos propres candidats conservateurs qui ne sont pas ici aujourd'hui, pour leur rappeler qu'en politique, comme à la guerre, les héros ne sont pas uniquement ceux qui triomphent. À la veille d'une bataille importante, personne ne sait qui sortira vainqueur au bout du compte. Je me souviens que dans des circonstances beaucoup plus graves, par exemple le matin du 19 août 1942, les marins qui se sont lancés sur les falaises de Dieppe ont été tout aussi héroïques que leurs camarades qui débarqueraient en Normandie deux ans plus tard, et ceux qui sont tombés à Dieppe jouissent du même respect éternel aujourd'hui que ceux qui, au jour J, ont triomphé.
Je tiens aussi à offrir des voeux spéciaux et ma collaboration, jusqu'à un certain point, au premier ministre, qui doit assumer la plus haute charge publique du pays dans des circonstances difficiles. Ce gouvernement sera minoritaire, mais une très grande majorité de Canadiens veulent que le Parlement fonctionne mieux, quelle que soit la composition de la Chambre.
Le nouveau Parti conservateur, que je dirige avec beaucoup de fierté, exigera davantage au cours de la présente législature, mais ce ne sera pas en faisant de l'obstruction pour la moindre chose, en renversant le gouvernement à la première occasion ou en paralysant le Parlement. Nous continuerons d'exiger les changements dont le pays a besoin en étant responsables à l'égard des Canadiens et attentifs à leurs besoins.
[Français]
Ce n'est pas mon intention, comme chef de l'opposition, de ne représenter que le point de vue de mon parti en cette Chambre ou seulement les intérêts de ceux et celles qui nous ont appuyés.
Nous serons la voix des minorités opprimées par les majorités abusives, le rempart des faibles contre les forts. Nous protégerons les prérogatives démocratiques de cette Chambre et les valeurs canadiennes contre les excès de pouvoirs exécutifs et les empiètements de pouvoirs judiciaires.
Nous représenterons et travaillerons avec tous les Canadiens et Canadiennes qui veulent du changement et une meilleure façon de faire les choses, qui attendent intégrité et responsabilité de la part du gouvernement.
Je garderai toujours à l'esprit que la population s'exprime autant par la voix de l'opposition que par celle du gouvernement.
[Traduction]
En tant qu'opposition officielle, notre rôle constitutionnel fondamental est mettre un gouvernement de remplacement à la disposition de Sa Majesté et de la population canadienne.
J'ai déjà dit aux membres de mon parti que notre but n'est pas de devenir un parti d'opposition permanent. À compter d'aujourd'hui, dans cette enceinte, nous avons comme objectif de montrer aux Canadiens que nous sommes un gouvernement en attente, que nous sommes prêts à exprimer leurs valeurs et leurs espoirs et à répondre à leurs besoins et à leurs aspirations et que nous sommes capables de le faire.
Notre désaccord fondamental avec le parti au pouvoir relativement à nombre d'enjeux cruciaux qui touchent la vie des Canadiens n'a pas disparu ou ne s'est atténué d'aucune façon avec le résultat des dernières élections.
Comme le gouvernement, nous continuerons. Nous avons l'obligation de défendre nos convictions fondamentales. Nous continuerons de réclamer des réductions générales de l'impôt des particuliers et des sociétés dans le but de créer des emplois et d'attirer davantage d'investissements au Canada.
Nous continuerons de réclamer le rétablissement de l'intégrité et de la reddition de comptes dans la gestion des fonds et des finances de l'État. Nous continuerons de réclamer l'amélioration de notre système de soins de santé au moyen de solutions innovatrices à long terme, et non pas uniquement par le truchement du versement de fonds aux provinces.
Nous continuerons de préconiser qu'il est essentiel de défendre et de protéger nos militaires, hommes et femmes, qui nous défendent et nous protègent. Comme en témoignent les actualités des derniers jours, nous devons faire beaucoup mieux sur ce front.
Nous continuerons de réclamer que des mesures déterminantes, au-delà des paroles creuses, nous guident en vue de la protection de notre environnement. Nous continuerons de réclamer l'instauration d'une réforme démocratique concrète au sein de nos institutions.
Nous réclamerons que notre système de justice pénale soit remanié de sorte que notre régime de libération conditionnelle fasse l'objet d'une supervision plus serrée, que toutes les excuses légales à l'appui de la pornographie juvénile soient supprimées et que l'inutile registre des armes à feu disparaisse.
Dans l'intérêt de nos travailleurs et de nos entreprises, nous exigerons que nos relations avec les États-Unis s'améliorent, au lieu d'être mises en plus grand péril.
[Français]
Nous allons continuer de nous battre pour que le gouvernement rétablisse l'équilibre fiscal entre le fédéral et les provinces. Nous ne croyons pas que la fédération canadienne puisse fonctionner efficacement avec un gouvernement central riche et des provinces pauvres.
Le premier ministre discutera bientôt d'ajustements à la formule de péréquation avec ses homologues provinciaux. Ces ajustements sont nécessaires, mais ils ne seront pas suffisants. Le gouvernement doit avoir le courage et la vision d'étudier toute la question des inégalités fiscales qui favorisent la mainmise du gouvernement fédéral sur le développement économique et social de nos provinces.
Nous croyons dans un fédéralisme de coopération où le gouvernement central et les provinces travaillent ensemble, en partageant équitablement les ressources communes et en respectant les juridictions de chacun.
[Traduction]
Monsieur le Président, comme vous le savez, le discours du Trône a toujours constitué, conformément à notre tradition parlementaire, un moment solennel et sérieux. Or, au cours de la dernière décennie, le discours du Trône a perdu beaucoup de son prestige et même de sa crédibilité.
Ce discours du Trône est le huitième depuis 1993 et le second cette année seulement. Sous les gouvernements libéraux, obsédés par leurs ambitions politiques et les questions de leadership, l'ouverture officielle de la nouvelle législature n'est aujourd'hui guère plus qu'un exercice superficiel visant à masquer les fissures d'un édifice chambranlant plutôt que d'en renforcer les fondements.
Le discours du Trône contribue surtout à faire du Sénat le lieu où s'expriment les ambitions électorales des libéraux et où le gouvernement dore son image. Trop souvent, l'affectation partisane l'emporte sur l'intérêt national, et l'opportunisme politique, sur la quête de l'excellence.
Les Canadiens ne sont pas intéressés par le plan du gouvernement qui vise à s'assurer notre faveur pendant quelques mois ou peut-être seulement quelques jours. Ils veulent un plan d'action précis pour les prochaines années.
Le discours lu par Son Excellence, hier, ne diffère malheureusement pas beaucoup de celui que j'ai commenté le 1er octobre 2002, lorsque j'ai livré mon premier discours important à la Chambre des communes en tant que chef de l'opposition.
J'avais alors dit que la stratégie du gouvernement libéral énoncée dans trois discours du Trône à peu près identiques pouvait se résumer aux cinq tactiques suivantes: premièrement, identifier une cause qui relègue au second plan tout le reste; deuxièmement, diaboliser tous ceux qui remettent en question la véracité de cette position morale; troisièmement, adopter un programme qui permettrait de faire un grand bon en avant; quatrièmement, faire appel aux Canadiens, en vue de dépenser des tonnes de deniers publics pour montrer à quel point on se préoccupe de la question; et, cinquièmement, oublier d'examiner les résultats et passer à d'autres grandes initiatives, à des plans plus ambitieux et à des attentes plus audacieuses.
Malheureusement, le changement de garde n'a aucunement donné lieu à un changement de la stratégie libérale ou des anciennes tactiques. La victoire du Parti libéral continue de primer sur l'intérêt supérieur du pays.
Je commencerai en citant un exemple tiré du discours du Trône. Le gouvernement a annoncé, une fois de plus, qu'il entend faire des soins de santé sa priorité. Bien entendu, la plupart des Canadiens, nous y compris, partageons ce point de vue et notre parti appuie cette ligne de conduite. Nous appuyons les cinq principes de la Loi canadienne sur la santé et nous voulons qu'ils soient respectés, non seulement dans la pratique mais selon l'esprit de la loi.
Le premier ministre pavoise en disant que le récent accord sur la santé que les provinces ont conclu avec lui constitue un énorme progrès. En réalité, l'accord ne fait que réparer partiellement les dégâts causés par les libéraux à notre système de santé depuis 1993.
Pendant plus de dix ans de gouvernement libéral, notre système de santé a traversé crise après crise. En 1995, le premier ministre, qui était alors aux finances, a appliqué les réductions les plus graves au financement de la santé, en retranchant quelque 25 milliards de dollars au système, du jamais vu pour quelque politicien que ce soit dans l'histoire de notre pays.
Par conséquent, au cours de la dernière décennie, les Canadiens ont assisté à la fermeture d'hôpitaux, à la réduction des services et à l'allongement des listes d'attente. Il reste encore beaucoup de dégâts à réparer. De nombreux secteurs d'importance cruciale ont également été laissés de côté pendant les négociations du mois dernier. Certains de ces secteurs ont été mis en relief lorsque nous avons comparé la teneur du plus récent accord avec celle de l'accord de 2003 sur le renouvellement des soins de santé, sur lequel le premier ministre et tous ses homologues s'étaient également entendus.
Soit dit en passant, l'opposition officielle avait appuyé l'accord de 2003, mais le premier ministre n'a pas jugé bon de le mettre en oeuvre. Ainsi, cet accord comprenait déjà un engagement à assurer un accès raisonnable à une couverture des médicaments onéreux, mais le nouvel accord sur la santé ne fait qu'engager le gouvernement à mener encore une autre étude. Nous n'accepterons jamais que des gens soient obligés de s'endetter ou de tomber dans la pauvreté pour payer les médicaments dont ils ont besoin en cas de maladies imprévisibles ou graves.
Étant donné le rôle du gouvernement fédéral dans les essais et la réglementation des médicaments, nous avons toujours pensé qu'il était tout à fait logique qu'il assume un rôle de chef de file dans ce domaine. Pendant la récente campagne électorale, nous avons préconisé que le gouvernement fédéral assume tous les coûts de la couverture des médicaments onéreux dépassant 5 000 $ par personne par année et qu'avec la consultation des provinces il élabore une formule nationale des médicaments admissibles.
Différents rapports rédigés par le sénateur Kirby et un autre rapport présenté par Roy Romanow, deux hommes qui sont loin d'être des conservateurs, recommandaient une forme quelconque de participation du gouvernement fédéral à un programme national de couverture des médicaments onéreux.
Voici ce qui figure dans le compte rendu de nos délibérations de 1997. Je crois que celui qui a dit cela est présent parmi nous aujourd'hui. Il a promis «un calendrier et un cadre budgétaire en vue de la prise en charge universelle des médicaments indispensables délivrés sur ordonnance». C'était il y a sept ans.
Les Canadiens dans une situation désastreuse, ceux qui ont besoin d'aide, ceux dont les familles et les êtres chers veulent obtenir de l'aide, tous ces gens-là attendent toujours que se réalisent une foule de promesses faites au sujet de l'assurance-maladie et de bien d'autres questions, dans les discours du Trône qui se sont succédé.
De nombreux autres Canadiens qui souhaitent avoir accès à des médicaments susceptibles de leur sauver la vie continuent de se heurter à des lenteurs inacceptables résultant des tracasseries administratives du gouvernement fédéral. L'an dernier, le délai moyen pour faire homologuer un médicament au Canada a été de 704 jours, comparativement à 393 jours aux États-Unis, les Américains cherchant d'ailleurs à le réduire davantage de leur côté. À cause des études qui prennent plus de temps, les Canadiens doivent attendre plus longtemps avant de pouvoir bénéficier de médicaments nouveaux et améliorés; ces études rendent d'ailleurs l'industrie pharmaceutique canadienne moins concurrentielle à l'échelle internationale.
Non seulement les Canadiens sont privés d'un accès à de nouveaux médicaments importants dans des délais acceptables, mais ils ont aussi du mal à avoir accès à des produits naturels et à des produits de santé complémentaires. Nous espérons que le gouvernement renoncera à la solution dont il se targue afin de régler le problème dans l'espace d'une génération; nous lui recommandons fortement d'y renoncer.
Personne au Canada ne croit que le gouvernement et l'accord qu'il a signé avec les provinces, à l'issue d'une conférence de trois jours, vont régler le problème de l'assurance-maladie dans l'espace d'une génération. Il y a encore beaucoup de travail à accomplir dans le secteur névralgique de de l'assurance-maladie et, pour ce faire, il ne suffit pas de remettre un chèque aux provinces afin de clore une conférence.
Lors de la dernière campagne électorale, les libéraux ont encore une fois promis une programme national de garderies. Ils ont promis 150 000 places en garderie. C'est une promesse qu'ils font régulièrement depuis 1993. Hier, le gouvernement s'est encore une fois engagé à agir à ce chapitre. Du train où vont les choses, avant que le gouvernement fasse concrètement quelque chose à propos des garderies, la génération d'enfants qui espéraient bénéficier des promesses faites en 1993 aura elle-même eu des enfants.
Nous croyons que le gouvernement a un rôle à jouer pour soutenir les familles et aider les parents à concilier travail et famille. Nous estimons également que la garde des enfants est un volet important du défi auquel bon nombre d'entre nous sommes confrontés au quotidien, mais nous aborderions la question différemment. Nous ne croyons pas que ce gouvernement, ou n'importe quel autre gouvernement d'ailleurs, devrait avoir la responsabilité d'élever nos enfants. Nous voyons ce qui se produit de l'autre côté lorsque lorsqu'on confie au gouvernement le soin d'élever des enfants.
Nous estimons qu'en général les parents savent ce qui convient le mieux à leurs enfants. Nous croyons qu'une déduction ou un crédit accordé à tous les parents de jeunes enfants constitue le meilleur moyen d'aider les familles à prendre leurs propres décisions sur la façon de prendre soin de leurs enfants. En outre, nous exhortons le gouvernement à respecter le fait que les services sociaux, notamment les services de garde d'enfants, sont de compétence provinciale. Au cours des pourparlers sur la santé, les membres du gouvernement ont reconnu, et c'est tout à leur honneur, qu'il n'y a pas de raison pour laquelle le fédéralisme canadien doit fournir un cadre unique, notamment lorsqu'il est question des compétences provinciales.
[Français]
Toutefois, le principe du fédéralisme asymétrique, comme on l'a appelé, n'est pas nouveau. Nos constitutions successives et notre histoire présentent plusieurs exemples de formules qui tiennent compte des réalités différentes des diverses régions du pays.
Le Québec en particulier, par la voie de ses représentants élus, a choisi de collaborer à la création de la fédération canadienne précisément parce que ses caractéristiques distinctes y seraient respectées et protégées.
Le nouveau Parti conservateur que j'ai l'honneur de diriger est un jeune parti: il aura un an plus tard ce mois-ci. Toutefois, nous sommes très fiers d'être les héritiers de John A. Macdonald et de Georges Étienne Cartier, des conservateurs qui ont réussi à unir Canadiens anglophones et francophones au sein du système fédéral, qui est devenu l'une des grandes réussites du XXe siècle.
J'encourage donc le premier ministre et tous ses ministres à respecter la volonté des provinces qui veulent conclure des ententes spécifiques avec le gouvernement fédéral, lorsqu'elles accepteront de collaborer avec lui dans des domaines qui leur sont dévolus selon la Constitution.
Aussi, les libéraux se plaisent à dire qu'ils veulent conclure un nouvel accord—a new deal—avec les villes. Cependant, le document final ne livre pas vraiment ce qui était vanté dans le slogan. Depuis quelques mois, le gouvernement tente désespérément de gérer les attentes des municipalités, mais n'a toujours pas de plan précis sur le partage des revenus découlant des taxes sur l'essence.
Le gouvernement s'est également engagé à reconnaître que les gouvernements municipaux sont des partenaires dans de nombreux points à l'ordre du jour national. C'est très bien, mais l'une des premières responsabilités qu'on a envers ses partenaires est de leur dire la vérité. C'est-à-dire qu'il faut leur donner des dates et des données précises sur les fonds promis.
[Traduction]
Notre parti prône depuis longtemps et avec beaucoup de réalisme un transfert aux municipalités d'au moins 3 ¢ de la taxe fédérale d'accise sur les carburants par l'entremise d'une entente nationale sur les infrastructures qui devrait être conclue avec les provinces.
Puisqu'il est question de taxes sur l'essence, j'ajouterais que comme les consommateurs canadiens paient encore aujourd'hui des prix records pour l'essence, il est temps que le gouvernement fédéral prenne des mesures sur la question de la TPS ajoutée à la taxe d'accise sur l'essence. Le temps est venu de supprimer la taxe sur la taxe. Nous éliminerions également la portion de la TPS sur les prix de l'essence lorsqu'ils s'élèvent à plus de 85 ¢ le litre afin d'empêcher le gouvernement de faire des bénéfices mirobolants en plus des prix élevés de l'essence.
Il est un peu ironique qu'il n'y a pas si longtemps les libéraux soutenaient qu'ils supprimeraient carrément la TPS. Maintenant, ils ne sont même pas disposés à la plafonner de façon à aider à contrôler les prix de l'essence qui sont en augmentation constante.
S'il est un point où le gouvernement mérite toutes nos félicitations, c'est celui d'être demeuré fidèle à ses promesses en matière d'environnement. Nous devons reconnaître que, dans ses discours du Trône, le gouvernement a été fidèle au principe du recyclage, le recyclage des mêmes vieilles promesses qu'il répète depuis dix ans.
Nous convenons tous que la salubrité de l'air, de l'eau et du territoire constituent d'importants éléments du patrimoine que nous devons laisser aux générations de Canadiens qui nous suivront. À l'heure actuelle, le gouvernement fédéral et neuf provinces ont volontairement accepté des normes nationales en ce qui concerne les matières particulaires et l'ozone qui menacent, au premier chef, la qualité de l'air. Nous estimons que ces normes constituent un bon point de repère, mais nous craignons que les cibles actuelles concernant l'ozone et les particules ne s'avèrent encore que de belles paroles, comme dans le cas de la réduction des gaz à effet de serre que les libéraux s'étaient engagés à réaliser, dans le cadre du Protocole de Kyoto, mais qu'ils n'envisagent pas de façon réaliste d'effectuer, même après avoir dépensé des centaines de millions de dollars en publicité à cet égard.
Il est maintenant temps que le gouvernement fédéral veille à l'atteinte, d'ici 2010, des cibles concernant les polluants responsables du smog. Nous avons suggéré d'atteindre ces cibles en légiférant la première loi canadienne sur la lutte contre la pollution atmosphérique. Il n'est plus nécessaire de poursuivre les discussions environnementales. Il n'est plus nécessaire de continuer à parler du réchauffement de la planète. Nous n'avons pas non plus besoin de plans grandioses. Il nous faut simplement de l'action. Il nous faut des mesures pratiques pour améliorer la qualité de l'air, du territoire et de l'eau et, pour ce faire, nous devrions commencer par nous attaquer de front au problème du smog au Canada.
En outre, depuis dix ans, je lis la section du discours du Trône sur les affaires autochtones. En fait, au cours des dix dernières années, les libéraux ont fait très peu de choses pour améliorer la vie de nos concitoyens autochtones. En réalité, ils n'ont fait que créer des attentes sans faire grand-chose pour y répondre.
Le discours du Trône d'hier nous ramène même en arrière. Maintenant, on ne consacre que six paragraphes aux questions autochtones. Qui plus est, rien n'indique que l'argent du gouvernement fédéral affecté aux programmes autochtones se rendra bel et bien aux gens qui en ont le plus besoin au lieu d'être englouti par la bureaucratie fédérale ou par un gouvernement inefficient.
Au Parti conservateur, nous croyons dans l'importance de l'autonomie gouvernementale, dans l'idée de redonner aux collectivités autochtones la propriété du territoire, le pouvoir de taxation et la prise des décisions financières. Nous estimons également que le gouvernement devrait se pencher sur d'autres questions pour accroître la liberté et les chances pour tous les Canadiens autochtones, qu'ils vivent à l'intérieur ou à l'extérieur des réserves.
Notre porte-parole en matière d'affaires autochtones, le nouveau député de Calgary-Centre-Nord, fera des suggestions visant à améliorer les conditions de vie et les perspectives d'avenir pour les Canadiens autochtones, au cours de l'examen du discours du Trône, aujourd'hui.
Dans le discours d'hier, le gouvernement a presque passé sous silence les agriculteurs du Canada et le secteur rural dans son ensemble. La crise de l'ESB est l'une des plus graves crises à laquelle ait jamais fait face notre secteur agricole, mais ce n'est pas la seule. Nous avons également la crise de la grippe aviaire, qui décime actuellement la majeure partie de l'industrie avicole. Nos producteurs de céréales et d'oléagineux sont victimes des subventions étrangères. Les programmes fédéraux de soutien du revenu et de secours ne semblent pas fonctionner.
Le gouvernement n'a pas élaboré de programmes d'appui aux agriculteurs qui permettraient vraiment de stabiliser les revenus agricoles menacés par les subventions internationales, les pratiques commerciales déloyales, la sécheresse et tous les autres facteurs qui échappent au contrôle des producteurs.
Nous croyons, par exemple, qu'il est possible de prendre certaines initiatives. Nous croyons que le monopole de la Commission canadienne du blé sur la mise en marché des céréales devrait être aboli. Les agriculteurs devraient avoir plusieurs choix. Ils devraient être en mesure de mettre en marché leurs céréales au moment qu'ils estiment opportun pour profiter des conditions favorables du marché et maximiser leurs profits et non pas une simple image.
Le Parti conservateur du Canada croit fermement qu'il est dans le meilleur intérêt du Canada et de l'agriculture canadienne que les industries placées sous la protection de la gestion de l'offre demeurent viables, mais nous n'avons aucun indice nous permettant de croire que le gouvernement prendra notre défense à l'OMC pour préserver notre système de protection de la gestion de l'offre et pour faire en sorte qu'il continue à produire un taux de rendement raisonnable pour nos producteurs, qui fournissent des aliments de qualité à juste prix aux consommateurs.
Lorsqu'il est question d'agriculture, ce serait manquer à notre devoir de ne pas parler du commerce. D'une fois à l'autre, élection après élection, discours du Trône après discours du Trône, les libéraux ont promis de défendre et d'élargir le commerce canadien. Ils ont promis, mais ils n'ont pas livré la marchandise. En fait, ils ont gravement compromis nos relations commerciales avec nos principaux partenaires commerciaux, les États-Unis. La fermeture actuelle de la frontière, qui punit sévèrement nos producteurs et beaucoup de secteurs connexes, en est l'exemple le plus frappant.
Le gouvernement a attendu que la crise atteigne son paroxysme avant d'aider cette industrie vitale. Il a assuré aux producteurs et à tous les Canadiens cet été que la frontière serait ouverte avant la fin de l'été. Finalement, sa seule stratégie consistait à espérer que cela se produise. Nous sommes maintenant en octobre, la frontière demeure fermée et il n'y a aucun signe d'ouverture. Nous n'avons aucune idée du moment où la frontière sera réouverte.
Les producteurs sont de plus en plus désespérés. La crise dans l'industrie du bétail se poursuit et s'aggrave dans tout le pays. C'est une énorme industrie. Les députés savent que les éleveurs de bovins ne sont pas les seuls qui sont touchés. Les producteurs laitiers et les producteurs d'autres ruminants, comme les moutons, les wapitis et les bisons, sont aussi touchés. Il s'agit strictement d'un problème politique qui n'a rien à voir avec la qualité ou la salubrité du boeuf canadien.
Le gouvernement n'a pas été à la hauteur de la tâche dans cette urgence nationale, mais nous continuerons, sous la direction de notre nouveau porte-parole en matière d'agriculture, à exercer des pressions pour que des mesures soient prises à la Chambre et dans tout le pays, et à faire en sorte que les producteurs soient entendus. Cependant, pour être juste pour ce qui est des actions ou de l'inaction des fonctionnaires canadiens, je dois ajouter qu'ils ne sont pas les seuls à blâmer pour cette situation.
Le gouvernement et le Congrès américains sont loin d'être sans reproche. Une fois de plus, le Canada assiste en témoin impuissant aux élections américaines où candidats et observateurs jouent souvent la carte du protectionnisme. Cependant, nous ne pouvons pas nous permettre de ne rien faire et espérer que les Américains finiront par comprendre. Nous devons défendre notre cause avec vigueur et tact, et non nous livrer sans cesse à des accès d'anti-américanisme.
Pareils accès ne font qu'aggraver la situation, comme on l'a vu dans le conflit relatif au bois d'oeuvre. À la fin du mois d'août, un groupe d'experts de l'ALENA a jugé que le bois d'oeuvre canadien ne représentait pas une menace pour les producteurs américains et, partant, que les droits de douane de 27 p. 100 prélevés depuis le mois de mai 2002 ne sauraient se justifier. Le groupe d'experts a ajouté qu'il serait inutile de poursuivre l'étude de cette affaire, mais les États-Unis n'acceptent pas cette décision non plus, et il est probable qu'ils recourront de nouveau à la procédure de contestation extraordinaire.
Le gouvernement ne nous a fait part d'aucune stratégie claire pour obtenir gain de cause dans ces différends constants avec les États-Unis. Cependant, si les États-Unis continuent de ne pas respecter l'esprit de notre accord commercial, ce qui a pour effet de le miner, cela finira par se répercuter sur l'ensemble de nos relations commerciales avec les États-Unis, au détriment tant de ces derniers que de notre pays.
Pour le bien des agriculteurs canadiens, des producteurs de bois d'oeuvre et d'innombrables autres industries, j'ose espérer que le premier ministre acquerra une vigueur qui lui fait cruellement défaut et que certains de ses collègues sauront refréner leurs ardeurs dans cette affaire. Il importe que tous comprennent que l'existence de bonnes relations avec notre meilleur ami et notre meilleur client n'est pas un signe de faiblesse, et qu'entretenir de mauvaises relations avec les États-Unis n'est pas un haut fait d'armes.
Le premier ministre devrait peut-être rappeler à certains de ses députés que le fait d'être en désaccord ne veut pas dire qu'il faut être désagréable. Il se peut que nous n'ayons ni les mêmes objectifs prioritaires, ni la même politique, ni la même perspective du monde que les États-Unis. Cependant, nous partageons le même continent et nous devons ainsi être en mesure de collaborer efficacement à des objectifs communs et à une prospérité commune.
J'aborderai brièvement maintenant la question de la défense nationale. À l'exception de certains engagements vagues concernant le maintien de la paix, il n'a pas beaucoup été question de défense nationale dans le discours du Trône. D'ailleurs, le gouvernement n'a pas beaucoup parlé de défense nationale depuis 1993.
En réalité, au cours des dix dernières années, les libéraux ont réduit de 20 milliards de dollars le pouvoir d'achat du ministère de la Défense nationale. Comme pourcentage de notre économie, nos dépenses de défense sont inférieures à celles de tous les autres pays de l'OTAN, sauf le Luxembourg. Comme conséquence, nos effectifs sont moindres, notre matériel est vétuste et nous dépendons excessivement de nos alliés, surtout des États-Unis. À ce jour, le gouvernement n'est même pas en mesure de remplacer un hélicoptère qui est déjà une pièce de musée, et je crois savoir que d'autres retards sont annoncés à cet égard. La défense n'est tout simplement pas prioritaire pour le gouvernement libéral. Il faut que les Canadiens le comprennent bien. Cela fait trente ans que la défense n'est pas prioritaire.
Comme pour les soins de santé, le gouvernement libéral doit avoir la prévoyance et le courage de rebâtir ce qu'il a déconstruit. Il aurait dû à long terme faire passer progressivement l'effectif des forces régulières à 80 000 hommes, soit celui de l'époque où les libéraux ont pris le pouvoir en 1993, tout en ciblant le renforcement d'unités existantes, et non pas en créant à fort coût une nouvelle brigade de gardiens de la paix.
Également, pour ce qui est du matériel, le gouvernement doit viser des objectifs prioritaires qui renforcent la protection de notre souveraineté, nos capacités de transport externe et la sécurité de nos missions à l'étranger. Les événements du 11 septembre nous ont montré que les menaces peuvent se déplacer vers l'Amérique du Nord avec un effet dévastateur. Il serait tout à fait naïf et irresponsable de supposer que le Canada, pour une raison quelconque, serait à l'abri des menaces qui pèsent sur d'autres pays libres.
Comme tous les Canadiens, nous sommes très fiers de notre tradition comme gardiens de la paix. Nous estimons qu'il faut la maintenir dans toutes les circonstances où la chose est possible et souhaitable. Cependant, les armées n'ont pas comme seule raison d'être celle d'intervenir avant ou après un conflit.
Nous aurions avantage également à ne pas oublier que le ministère qui a la responsabilité de notre sécurité s'appelle le ministère de la Défense nationale et non pas celui du maintien de la paix internationale. Sa mission est triple : protéger le Canada, défendre l'Amérique du Nord en collaboration avec les États-Unis, et contribuer à la paix et à la sécurité dans le monde. Les trois volets sont d'égale importance. N'oublions jamais que nous ne pouvons être en paix avec des terroristes et des États voyous, qui se considèrent déjà en guerre avec notre civilisation.
[Français]
Toutefois, il ne faut pas être indûment pessimiste. Pour ma part, j'ai été très réconforté d'apprendre que notre collègue de Montmorency—Charlevoix—Haute-Côte-Nord a récemment fait partie d'un déploiement en Bosnie-Herzégovine, pendant 6 jours, avec le 12e Régiment blindé du Canada. Si les députés du Bloc québécois sont prêts à servir dans l'armée canadienne outre-mer, tous les espoirs sont permis.
[Traduction]
Dans les quelques prochains jours, le premier ministre entreprendra le premier d'une série de longs voyages à l'étranger. J'ai dit hier que le programme du gouvernement inspirait un tel enthousiasme au premier ministre que son premier réflexe est de partir à l'étranger. Très sérieusement, je n'ai rien contre les voyages du premier ministre. Je l'encourage même à amener 35 députés libéraux avec lui chaque fois qu'il sort du Canada. Ce serait une excellente délégation.
Comme je l'ai dit au premier ministre en d'autres circonstances, il ne faut pas confondre mouvement et élan. Il y a des décisions importantes à prendre au Canada et il faut définir clairement notre rôle dans le monde si nous voulons récupérer l'influence que nous avons perdue sur la scène internationale au cours de ce qui a été une décennie de dérive.
Ce que nous avons vu jusqu'à maintenant n'est guère encourageant. Même le Toronto Star n'a pas une très haute opinion des débuts du premier ministre sur la scène mondiale. Permettez-moi de citer les propos d'un chroniqueur de ce journal:
Le premier discours du premier ministre à l'ONU, la semaine dernière, a été un prodige de recyclage. Il s'agissait essentiellement d'une reprise du dernier discours que Chrétien a prononcé devant la même assemblée à la même époque l'année dernière.
[Français]
En matière de coopération internationale, les libéraux sont responsables de la plus importante diminution en matière d'aide internationale de l'histoire du Canada. En réduisant de moitié l'aide du Canada par rapport au niveau atteint par le gouvernement Mulroney, elle est maintenant bien inférieure à la moyenne de l'OCDE.
La vision actuelle du monde selon les libéraux, qui est le parti de Wilfrid Laurier, celui de Lester B. Pearson et de Pierre Elliott Trudeau, ne perçoit simplement plus le Canada comme un chef de file parmi les autres nations. Le premier ministre a récemment été conseillé par les membres de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la manière de faire face aux crises mondiales. Or, quand la crise a éclaté en Haïti, au lieu d'envoyer l'équipe d'intervention en cas de catastrophe créée précisément pour faire face à de telles situations d'urgence, le gouvernement s'est contenté de redéployer Denis Coderre.
[Traduction]
Nous renforcerions l'engagement du Canada en matière de défense nationale, d'aide à l'étranger...
:
Monsieur le Président, je l'ai remarqué également.
Nous renforcerions bien sûr l'engagement du gouvernement à l'égard de la défense nationale, de l'aide étrangère et de la diplomatie efficace. Nous croyons de plus, et c'est un point important, que le Parlement devrait avoir son mot à dire sur les importantes questions de politique étrangère.
Par exemple, le Parti conservateur a toujours été favorable à la poursuite de la collaboration entre le Canada et les États-Unis à l'égard d'un programme de défense continental commun. Nous sommes d'avis que le NORAD représente une alliance stratégique essentielle qui nous permet de collaborer à part entière à la défense de la sécurité en Amérique du Nord et au respect de notre souveraineté.
Par ailleurs, nous sommes aussi d'avis qu'il y a bon nombre de questions que le gouvernement doit étudier sérieusement avant que nous puissions appuyer la pleine participation du Canada à un système continental de défense antimissile. Nous devons connaître précisément les objectifs de cette initiative, savoir si elle est techniquement réalisable, savoir quel serait le rôle exact que le Canada serait appelé à jouer et savoir quels pourraient être les coûts et les avantages, de même que la nature et la durée de tout engagement que le Canada pourrait être appelé à prendre.
Nous sommes d'avis, et je sais que c'est le cas de tous les partis d'opposition et tout probablement de plusieurs députés du parti ministériel, que la décision finale quant à notre participation au projet de bouclier antimissile devrait recevoir l'aval de la Chambre. Nous exhortons le gouvernement à tenir un débat en bonne et due forme ainsi qu'un vote sur la question avant de signer quelque entente que ce soit à cet égard.
Veiller à ce qu'un tel vote soit pris par le Parlement sur la question de la défense antimissile ne constitue qu'un tout petit pas en vue d'assurer un meilleur respect de la démocratie parlementaire. Le Parti conservateur, de concert avec les autres partis d'opposition, entend profiter de l'actuel gouvernement minoritaire pour exiger une véritable réforme dans cette Chambre.
Depuis plusieurs années déjà, le premier ministre parle abondamment de mettre fin au déficit démocratique. Or, au cours des quelques premiers mois de son mandat, nous n'avons vu que bien peu de différence entre son style de gestion et celui de son prédécesseur, ou plutôt de mauvaise gestion, comme nous disons de ce côté.
Selon un vieux dicton, rien ne permet de mieux rassembler ses esprits que la perspective d'être pendu au matin. Nous espérons que la position précaire de ce gouvernement l'amènera à dépoussiérer ses belles promesses en matière de réforme démocratique et à en réaliser quelques-unes.
Il ne faut s'y tromper, de ce côté de la Chambre, nous sommes en faveur de votes libres au Parlement. Mais pour exercer un vote libre, nous devons d'abord avoir l'occasion de voter. Nous devrions pouvoir nous prononcer sur la définition du mariage. Cette question devrait faire l'objet d'un vote de la part des représentants élus par le peuple et non de la part des juges nommés par le gouvernement.
La Cour suprême du Canada ne devrait pas être amenée à faire le travail pour lequel nous avons été élus. Il ne convient pas de demander aux juges de la Cour suprême, qui ont déjà suffisamment à faire, d'approuver en principe des lois qui n'ont pas encore été proposées au Parlement, uniquement parce que le gouvernement en place se trouve trop embarrassé, trop divisé et trop timide pour s'attaquer de front à une question.
Nous sommes tous des représentants du peuple. Nous sommes chargés d'adopter des lois conformes aux choix et aux croyances de ceux qui nous ont élus, et conformes au serment qu'ont prêté des générations successives de députés après avoir été élus pour siéger dans cette Chambre. Les tribunaux devraient déterminer uniquement si les lois, que nous avons adoptées après les avoir étudiées, débattues, modifiées et ratifiées à la majorité, sont constitutionnelles en théorie et déterminer leur application dans la pratique. Leur rôle n'est pas de statuer sur des questions politiques, sociales ou morales au nom du peuple canadien à la place des élus de celui-ci.
Dans l'intérêt des citoyens, la séparation et l'équilibre fondamentaux entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire qui composent notre système démocratique doivent être protégés en tout temps. Dans l'intérêt de la démocratie, nous allons également faire pression sur l'actuel gouvernement pour qu'il cesse de nommer des sénateurs. Nous sommes fermement convaincus que quiconque veut siéger au Parlement canadien en ce XXIe siècle doit être élu par la population canadienne.
Nous continuerons de prôner que les élections se tiennent à date fixe tous les quatre ans, comme cela a été promulgué par le gouvernement libéral...
Une voix: D'accord, faisons-le tout de suite.
L'hon. Stephen Harper: Monsieur le Président, je dois signaler au député d'en face qu'il ne s'est pas déjà écoulé quatre ans depuis les dernières élections, mais je constate qu'il veut bel et bien des élections.
Cela a déjà été promulgué par un gouvernement libéral en Colombie-Britannique, lequel comprend que les prochaines élections ne devraient pas simplement être déclenchées dans l'intérêt du premier ministre et de son parti, mais dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Nous devons évaluer soigneusement l'équité et l'efficacité de notre système électoral et le comparer aux modes de scrutin préférentiels et proportionnels plus modernes qui sont en place dans d'autres pays avancés.
Je tiens à remercier à la fois le chef du Bloc québécois et celui du Nouveau parti démocratique d'avoir travaillé avec nous à une série de modifications de notre Règlement. Nous croyons que cela accroîtra l'efficacité de la Chambre et la rendra plus démocratique. Nous n'avons pas soumis ces modifications pour favoriser nos intérêts partisans, ni pour bloquer le gouvernement, mais plutôt pour que notre parlement minoritaire fonctionne. J'ai déclaré que si j'étais premier ministre, je maintiendrais ces règles et m'y conformerais.
La responsabilité fondamentale dans ce domaine appartient au gouvernement. Je dois dire qu'en matière de réforme démocratique, nous ne sommes pas impressionnés jusqu'à maintenant. Il n'est tout simplement pas vrai, par exemple, que nous avons été consultés, de quelque véritable manière que ce soit, quant au contenu du discours du Trône prononcé hier. Il n'est certainement pas vrai qu'on nous a demandé un apport. Par ailleurs, j'ai oeuvré en liaison étroite avec mes collègues de l'opposition afin de trouver un terrain d'entente pour notre réponse et j'aurais amorcé ces consultations moi-même si j'avais été premier ministre dans une législature minoritaire.
Permettez-moi d'aborder un dernier sujet, soit les finances publiques et la reddition de comptes. Nous sommes tous conscients du fait que le discours du Trône n'est pas un discours du budget, mais nous sommes tous vivement préoccupés par la pléthore de promesses coûteuses que le gouvernement a faites pendant la dernière campagne électorale et qu'il a continué de faire dans le discours du Trône. Selon les chiffres, si on croit les chiffres du programme électoral de 2004 des libéraux, leurs récentes promesses ont déjà dépassé le montant disponible pour financer de nouvelles initiatives d'ici à 2009-2010. En fait, au terme du récent sommet sur la santé, le premier ministre a doublé, du jour au lendemain, toutes les promesses qu'il a faites dans le secteur de la santé.
Le discours du Trône passe pratiquement sous silence les réductions d'impôt. Tous les Canadiens, les particuliers comme les entreprises, paient trop d'impôts comparativement à nos principaux concurrents. Nous avons besoin de réductions d'impôt générales sur l'investissement, sur la consommation, pour les contribuables dont le taux d'imposition marginal est élevé, pour tout le monde. Or, dans le monde d'imposition élevé et de folles dépenses des libéraux, les Canadiens à revenu faible et modeste et leurs familles portent une partie beaucoup trop lourde du fardeau fiscal. Tous les partis à la Chambre pourraient sûrement s'entendre pour dire que nous devrions commencer, étant donné tous les excédents qu'a le gouvernement, à réduire un peu les impôts des contribuables des tranches de revenu les plus faibles.
Non seulement dans la campagne électorale, non seulement dans le discours du Trône, le gouvernement a-t-il fait abstraction du fardeau fiscal écrasant qu'il a imposé aux Canadiens qui travaillent fort; il a alourdi davantage leur fardeau, au cours de la dernière décennie, en détournant sans vergogne les cotisations d'assurance-emploi vers ses recettes générales. Le gouvernement a volé 50 milliards de dollars aux travailleurs et aux entreprises pour les verser dans ses recettes générales et a utilisé cet argent, disons-le, pour financer non seulement ses programmes, mais aussi ses scandales. Il faut que cela cesse et que cela ne se reproduise plus jamais. Nous estimons avoir besoin...
Une voix: C'est honteux.
Des voix: Oh, oh!
:
Monsieur le Président, permettez-moi d'abord de féliciter le député de Davenport et la députée de Gatineau d'avoir proposé et appuyé l'Adresse en réponse au discours du Trône.
Cet après-midi, au nom de tous les députés et de l'ensemble des Canadiens et Canadiennes, j'aimerais commencer par exprimer toute notre reconnaissance envers ceux et celles qui ne sont pas de retour en cette Chambre. Nous les remercions des services qu'ils ont rendus à leurs commettants et à leur pays.
Je tiens en particulier à souhaiter la bienvenue aux députés qui ont été élus pour la première fois. De nouvelles voix fortes seront entendues dans ces lieux. La population nous a confié la tâche de la servir, de la représenter, de débattre et de voter ici dans ses intérêts. Je vous encourage à lui faire honneur.
Parmi les nouveaux députés, 34 sont nés à l'extérieur du Canada dans 20 pays différents. Ils ont tous choisi de venir s'établir ici. Quel bel hommage à la nature diverse et multiculturelle du Canada! Notre Parlement ne peut qu'être enrichi par leur présence.
[Traduction]
La trente huitième législature a entamé ses travaux. Les représentants élus de ce grand pays sont rassemblés à nouveau dans cette Chambre, où Lester Pearson avait jadis annoncé la création du régime public d’assurance maladie, où John Diefenbaker s’était levé le jour de la Fête du Dominion pour présenter la Déclaration des droits, où Tommy Douglas nous avait dit qu’il était encore temps de construire un monde meilleur.
En nous levant ici, aujourd’hui, pour prendre la parole, en participant à cette cérémonie de renouvellement, nous suivons une tradition encore plus vieille que notre pays. En ce jour, le Parlement est au cœur du dialogue national. Qu’il puisse y demeurer.
Les réalisations accomplies dans cette Chambre et dans notre pays ne seront pas celles d’une seule personne ou d’un seul parti. Nous agissons ici, et nous prenons la parole, au nom de la population canadienne, près de trente deux millions de personnes. Nos réalisations, nos réussites, mais aussi nos échecs, feront partie du legs commun de notre époque
Que transmettrons nous, en tant que Canadiens, à ceux et celles qui, un jour, travailleront à notre place et vivront là où nous vivons? De quelle sorte de Canada s’agira-t-il? Rendrons-nous hommage aux sacrifices consentis dans le passé en léguant un pays encore meilleur aux générations à venir?
Pour que notre réponse soit oui, et il faut qu’elle soit oui, nous avons, nous les membres de ce Parlement minoritaire, un rôle crucial à jouer afin de bâtir une économie du XXIe siècle, de protéger et de renforcer nos fondations sociales, et d’assurer au Canada un rôle influent dans le monde, qui puisse susciter notre fierté.
Je sais que bon nombre de personnes, dans cette Chambre et partout au pays, se demandent si nous pouvons faire fonctionner ce Parlement dans l’intérêt des Canadiens. Si, pour ne pas en rester à de belles paroles, nous pouvons faire de la coopération une réalité.
Ici dans cette Chambre, chacun ressent vivement ses convictions et les exprime avec vigueur. C’est un lieu où priment la passion et l’esprit partisan. Cela ne changera pas, et il ne faudrait pas que cela change.
Cela dit, dans un Parlement minoritaire, nous avons tous la responsabilité de veiller à ce que le Parlement fonctionne pour le compte de la population. Et nous nous acquitterons de cette responsabilité – si nous adoptons et mettons à profit les réformes démocratiques lancées pendant la dernière session, si nous sommes prêts à favoriser le progrès plutôt que l’esprit partisan.
La gouverneure générale a parlé hier des valeurs que nous partageons dans ce pays. Elle a mentionné aussi la détermination du présent gouvernement à rassembler les Canadiens dans un but commun et à bâtir un meilleur avenir pour tous.
Dans la poursuite de ces objectifs, entendons-nous pour dire que, en ce qui concerne tout ce que nous voulons faire au Canada et toute l’aide que nous voulons apporter ailleurs dans le monde, rien ne sera possible si nous nous laissons enfermer, une fois de plus, dans le cercle vicieux de l’irresponsabilité financière.
Le maintien d’un budget équilibré assure le foisonnement des possibilités pour les Canadiens. Il traduit la volonté du gouvernement de tout mettre en œuvre pour créer les conditions dans lesquelles les Canadiens pourront prospérer.
Je suis membre d’une génération qui, pendant des décennies, a emprunté sur le lendemain afin de supporter le coût des besoins et des désirs de son époque. Pendant vingt-sept années consécutives, notre gouvernement national n’a pas voulu, ou n’a pas pu, joindre les deux bouts. Le résultat : une dette nationale constamment à la hausse et une économie sous performante. Les Canadiens, quant à eux, éprouvaient de plus en plus de difficultés à se trouver un emploi et à le garder, à se payer une maison et à régler leurs factures.
Nous étions pris dans un piège fabriqué par nous mêmes, un cercle vicieux dans lequel notre déficit chronique contribuait à la léthargie de l’économie, ce qui augmentait encore davantage les déficits, et créait ensuite un plus grand malaise. Nous ne pouvions pas laisser les choses telles quelles. Nous ne les avons pas laissées telles quelles.
Il y a dix ans, nous apposions une date d’expiration sur le déficit fédéral. Nous avons alors déclaré notre intention d’éliminer le déficit, et c’est ce que nous avons fait. À mesure que le budget s’assainissait, à mesure que les Canadiens se sentaient davantage sécurisés par les finances de leur pays, l’économie reprenait vigueur. Aujourd’hui, les taux d’intérêt sont bas. L’inflation est faible. Le taux de chômage est près de 40 pour cent de moins qu’il y a dix ans.
Nous sommes au premier rang des pays du G-7 pour ce qui est de notre croissance et de notre niveau de vie. Notre création d’emplois est la plus rapide parmi les pays du G-7. Nous sommes le seul pays du G-7 à avoir un excédent budgétaire.
[Français]
Aujourd’hui, une nouvelle confiance anime les Canadiens. Nous mettons l’accent sur les possibilités. Nous sommes prêts à affronter la concurrence, à nous dépasser, à montrer ce nous avons à offrir.
Le cercle vicieux a été brisé. Maintenant, les Canadiens et les Canadiennes profitent des avantages d’un cercle vertueux. Notre budget équilibré contribue à l’essor d’une économie dynamique. Une économie qui accroît la confiance du milieu des affaires et des consommateurs, ce qui, en retour, renforce encore davantage notre réussite économique.
Ce cercle vertueux nous a permis de baisser les impôts de façon équitable et d’investir dans nos programmes sociaux de base. Nous allons continuer dans cette veine. Cela dit, le cercle vertueux n’est pas un droit sacré. Afin de protéger l’avenir collectif des Canadiens, nous continuerons de prévoir une réserve pour les éventualités, une pratique qui nous a permis d’éviter les déficits tandis que d’autres pays y sont retournés. Nous allons suivre un mode de gestion transparent et responsable et traiter l’argent des contribuables avec respect. Nous continuerons, en outre, de rembourser la dette nationale et nous allons la réduire à 25 p. 100 du produit intérieur brut au cours de la prochaine décennie.
Nous n’agirons pas de la sorte pour épater les économistes du monde mais bien pour nous assurer que les générations futures de Canadiens sont davantage libres de prendre leurs propres décisions.
[Traduction]
À cette même fin, en notre capacité de gouvernement, nous veillerons à ce que le Canada et les Canadiens demeurent concurrentiels dans l’économie mondiale. Nous aiderons les travailleurs à se perfectionner et mettrons du capital de risque à la disposition des petites entreprises. Nous faciliterons l’intégration rapide des nouveaux immigrants au marché du travail. Nous irons de l’avant avec le Bon d’études du Canada, afin d’aider les familles à faible revenu à économiser en vue des études postsecondaires de leurs enfants. Et nous poursuivrons les efforts fructueux de notre gouvernement dans le financement de l’innovation et de la recherche et développement, afin que le Canada demeure à la fine pointe des nouvelles technologies.
C’est pourquoi, monsieur le Président, j’annonce aujourd’hui que le gouvernement du Canada confiera un mandat aux académies canadiennes des sciences. Notre but est de former une alliance nationale regroupant les sociétés de premier plan dans les domaines des sciences et de l’ingénierie. Cette alliance autonome recevra des fonds de soutien de 35 millions de dollars sur les dix prochaines années pour ses activités.
Les nouvelles académies des sciences fourniront des conseils spécialisés sur le volet scientifique d’importants dossiers nationaux et internationaux, et elles donneront une voix prestigieuse au Canada au sein du chœur des groupes scientifiques internationaux.
Monsieur le Président, le Canada a entendu cette année deux discours du Trône. Il y a eu une élection générale. Les Canadiens connaissent les positions de ce gouvernement ainsi que les engagements que nous avons pris auprès d’eux, aux chapitres des soins de santé, des questions autochtones, de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants, des villes et des collectivités, de l’environnement et de la scène internationale. Désormais, notre attention portera exclusivement sur le travail qui nous attend.
[Français]
Dès cet été, nous avons répondu à la préoccupation principale des Canadiens et des Canadiennes. Nous avons travaillé avec les provinces et les territoires afin de conclure un accord de 10 ans sur l'amélioration des soins de santé. Cet accord sera l'élément central de la réduction des temps d'attente pour les procédures médicales cruciales, comme les soins cardiaques et oncologiques, les remplacements d'articulations, la restauration de la vue et l'imagerie diagnostique.
L'accord établit des exigences rigoureuses en matière de rapport de rendement. Ces exigences comprennent, par exemple, des points de repère fondés sur des preuves et des cibles qui devront être rendues publiques. Ces mesures donneront l'impulsion au changement, augmenteront la responsabilité à l'égard des Canadiens et mettront l'accent sur les besoins des patients.
L'accord permettra aussi d'améliorer l'accès aux professionnels de la santé, de procéder à l'expansion des soins à domicile et du programme d'assurance-médicaments. Il répondra de plus aux besoins de santé particuliers des autochtones et des résidants du Grand Nord.
L'accord sur la santé prend source dans des objectifs communs, tout en reconnaissant les différents besoins et circonstances propres à chaque province et territoire. En reconnaissant ces particularités, l'approche asymétrique mise sur la force de notre diversité.
Cet accord de 10 ans apportera un changement tangible. Il a été signé par tous les premiers ministres et il bénéficie du soutien des intervenants dans le secteur de la santé partout au pays. Au cours des 10 prochaines années, la contribution fédérale aux soins de santé augmentera de 41 milliards de dollars. C'est une forte somme. Nous sommes d'avis, en tant que gouvernement, que notre investissement doit suffire pour renforcer le système public et effectuer une véritable réforme. Il s'agit de la priorité numéro un de ceux et celles qui nous ont élus.
[Traduction]
En outre, j’ai mis de l’avant, pendant la réunion des premiers ministres, une proposition visant à répondre aux préoccupations de mes homologues concernant le financement et la prévisibilité de la péréquation et de la formule de financement des territoires--des programmes dont l’inconstance cause des difficultés aux provinces et aux territoires qui ont à assurer la planification et la préparation des budgets dans les domaines de la santé, de l’éducation et d’autres priorités publiques.
Le 26 octobre, je rencontrerai les premiers ministres dans le but d’entreprendre une réforme de la péréquation qui sera la plus approfondie que nous ayons connue depuis sa création il y a près de cinquante ans. Cette réforme améliorera les services offerts à la population canadienne. Essentiellement, le gouvernement fédéral tirera pleinement parti de ses pratiques prudentes de gestion et de l’assainissement de ses finances, et il assumera la lourde tâche de prendre une part plus large du risque qui accompagne la gestion des aléas économiques de ce pays.
Avant notre réunion sur la santé, les premiers ministres et moi même avons rencontré les dirigeants autochtones et avons convenu de mettre au point un plan visant à améliorer la santé des Autochtones. Le gouvernement du Canada a alors annoncé un nouvel investissement de l’ordre de 700 millions de dollars--montant qui servira à promouvoir la santé, à prévenir les maladies et à donner de meilleurs résultats en matière de santé chez les Autochtones.
Une bonne santé n’est qu’un des éléments requis pour assurer que, dans l’avenir, les Autochtones évoluent sous le signe de la prospérité plutôt que dans la pauvreté. Notre gouvernement continuera de cibler les éléments qui sont les plus susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie: l’apprentissage toute une vie durant, des logements plus salubres et plus abordables, de bons emplois et de l’eau propre. Nous continuerons aussi de veiller à ce que--petit à petit, de jour en jour--l’écart entre les perspectives d’avenir des Autochtones et celles des autres Canadiens diminue. Nous attendons avec intérêt la tenue d’une deuxième conférence entre les dirigeants autochtones et les premiers ministres, où nous souhaitons nous entendre sur un plan d’action global pour le compte de tous les peuples autochtones.
Pendant la campagne électorale, nous avons souvent parlé aux Canadiens du besoin d’un Nouveau Pacte pour les villes et les collectivités, les endroits où nous vivons, travaillons et élevons nos familles, où s’épanouissent nos industries culturelles, où les nouveaux Canadiens enrichissent notre façon de voir les choses, où les politiques nationales ont des répercussions sur la vie des individus.
C’est une question qui devait être soulevée dans un contexte national. Les collectivités du Canada, grandes et petites, rurales et urbaines, se heurtent à des problèmes très variés et les solutions exigées sont très différentes. Néanmoins, elles jouent toutes un rôle clé dans l’atteinte de nos objectifs sociaux et dans le maintien de notre compétitivité économique. Et elles subissent de fortes pressions financières. Elles ont de la difficulté à trouver les fonds nécessaires pour construire de bonnes routes, pour entretenir la propreté des parcs, pour fournir de meilleurs services de transport. Elles sont aux prises avec le besoin de trouver les moyens de fournir des logements abordables. Notre gouvernement comprend ce qui se passe. Il est passé de la parole aux actes.
[Français]
Le Nouveau Pacte pour les villes et les collectivités a pour but d’améliorer la vie des Canadiens en améliorant les endroits où ils vivent. Nous l’avons mis en œuvre dans notre premier budget avec le remboursement de la TPS aux municipalités. Cette mesure représente un investissement fédéral dans les collectivités de près de 7 milliards de dollars sur 10 ans. Nous continuerons sur cette lancée cet automne. Nous travaillerons alors avec les provinces, les villes et les collectivités à mettre au point le mécanisme et les modalités du transfert d’une part de la taxe fédérale sur l’essence. Lorsque ces mesures seront en vigueur dans leur intégralité, il s’agira d’un investissement fédéral supplémentaire de 2 milliards de dollars par année.
Avec le remboursement de la TPS et le transfert d’une partie de la taxe fédérale sur l’essence, les municipalités pourront compter sur une nouvelle source permanente de revenus. Notre objectif est de nous assurer que ces fonds sont suffisamment prévisibles et fiables pour que chaque collectivité, si elle le désire, puisse aller sur les marchés financiers et utiliser cette contribution fédérale continue, pour accéder à des fonds de façon plus immédiate. Elles en auront le choix et la liberté.
Nous allons aussi collaborer avec les autres paliers de gouvernement en matière d’infrastructure et de développement régional. Nous restons déterminés à renforcer nos régions ressources, à assurer qu’elles bénéficient, d’une part, des technologies modernes, et, d’autre part, des avantages de la valeur ajoutée à nos principales forces, telles que l’agriculture, les pêches et la panoplie de nos ressources naturelles, car le Canada n’est jamais aussi fort que lorsque toutes ses parties sont fortes.
[Traduction]
Je voudrais maintenant vous parler d’une région qui présente des défis particuliers, mais qui possède aussi un formidable potentiel : le Grand Nord. J’ai travaillé, quand j’étais jeune adulte, sur un bateau remorqueur qui sillonnait le fleuve Mackenzie jusqu'à la mer de Beaufort. Comme tous ceux qui passent du temps dans le Nord, j’ai été émerveillé par la majesté de ce territoire, par la notion même de son immensité. J’ai renoué avec la mer de Beaufort cet été pendant un voyage de plusieurs jours dans les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut et le Yukon. J’ai eu l’occasion de converser avec des aînés et de fouler de nouveau la toundra. À Whitehorse, un garçon de huit ans m’a offert une boule de gomme, tout comme son oncle qui, dans sa propre enfance, en avait donné une à Pierre Trudeau. Je ne savais pas si je devais la remettre aux Archives nationales ou la mâcher. Disons que je l'ai mâchée, je l'avoue.
Le Grand Nord est une terre d’une splendeur mythique, de montagnes qui percent les nuages, de profondes vallées creusées par les glaciers, d'icebergs sculptés par le vent et les vagues. Mais il fait partie aussi d’un monde qui se trouve en première ligne sur le plan de l'environnement; c’est aussi un endroit fragile où l’on peut constater les effets perturbateurs de la pollution et du réchauffement de la planète.
S'il a conservé les échos du passé, le Nord d'aujourd'hui est néanmoins promis à un brillant avenir. En tant que gouvernement, nous travaillerons avec les territoires et les groupes autochtones afin de développer davantage l’économie du Nord – et nous le ferons d’une manière qui respectera l'environnement et profitera à ses habitants.
Le gouvernement du Canada s’est engagé à soutenir la science et la recherche dans le Nord, que ce soit seul ou en collaboration avec nos partenaires circumpolaires. Et qu'on se le tienne pour dit : nous comptons bien protéger notre souveraineté dans l’Arctique.
[Français]
En nous tournant vers l'avenir, nous sommes conscients du fait que notre succès et notre qualité de vie sont de plus en plus liés à notre relation avec notre environnement. Les décisions que nous prenons aujourd'hui ont des répercussions profondes sur l'avenir. Nous devons aligner nos politiques et nos incitatifs pour positionner le Canada comme un leader dans les domaines de l'énergie renouvelable ou de l'efficacité énergétique et de la conservation.
La gestion de l'environnement est un élément essentiel de notre patrimoine. Il s'agit à la fois d'une valeur commune et d'un impératif fondamental. C'est vital non seulement pour notre santé et notre bien-être, mais aussi pour notre économie et notre compétitivité. C'est vital pour la capacité de nos villes d'attirer des individus talentueux et des investissements.
C'est pour cela que le Protocole de Kyoto sur le changement climatique est important pour le Canada. Il s'agit d'un accord encore plus significatif à la suite de la décision de la Russie de le ratifier.
Voilà pourquoi nous comptons consacrer une partie importante, par exemple, du produit de la vente de nos actions de la société Petro-Canada—au moins un milliard de dollars—au soutien, au développement et à la commercialisation des technologies environnementales qui sont une partie intégrante de notre compétitivité. Ce sont des technologies qui aideront non seulement le Canada, mais aussi d'autres pays à assainir leur environnement.
[Traduction]
Monsieur le Président, pendant la campagne nous avons fait part aux Canadiens et aux Canadiennes de notre plan concernant la création d’un programme national d’apprentissage et de garde de jeunes enfants – un système de haute qualité, ouvert et accessible à tous, abordable et axé sur le développement.C’est un projet de taille. Il faudra y consacrer beaucoup de temps. Mais cela vaudra la peine et cela vaudra l’investissement, en raison des avantages que cela rapporterait – au chapitre de l’économie, bien sûr, mais surtout en ce qui concerne la vie et l’avenir des plus jeunes Canadiens.
L’une des réalisations du gouvernement libéral dont je suis le plus fier a trait à la création en 1997 de la Prestation nationale pour enfants. Il s’agissait, là aussi, d’un programme modeste à l’origine. Mais voyez comme il a progressé. Voyez aussi comment il a réussi à changer les choses dans la vie des familles et des enfants. D’ici 2007, la contribution annuelle du gouvernement, par l’entremise de la prestation, s’élèvera à plus de 10 milliards de dollars – un montant qui aide directement les enfants qui en ont le plus besoin.
Notre plan pour l’apprentissage et la garde de jeunes enfants suivra cet exemple. Il évoluera une fois mis en place, pour ainsi aider plus de familles et favoriser l’apprentissage d’un plus grand nombre d’enfants.
Comme le programme sera axé sur le développement et l’apprentissage pendant la petite enfance, les enfants qui y participeront seront prêts à apprendre dès qu’ils prendront le chemin de l’école. Cette mesure leur donnera un bon départ et les mettra sur la voie de la réussite toute leur vie durant.Le programme sera accessible à tous, offrant ainsi des chances égales aux enfants désavantagés de naissance ou par leurs antécédents.
De plus, le programme sera abordable et de haute qualité. Il permettra aux parents qui le souhaitent de jouer un plus grand rôle dans la population active rémunérée, rassurés comme ils le seront de savoir que leurs enfants sont gardés dans un milieu affectueux et stimulant.
Nous comptons travailler en collaboration avec nos partenaires provinciaux et territoriaux pour faire de ce programme une réalité. Nous y tenons, car nous croyons qu’un bon programme national d’apprentissage et de garde pour nos enfants constitue le meilleur investissement qui soit dans leur avenir et dans le nôtre.
Je suis convaincu que, à l’instar de ceux qui étaient ici au moment de la création du système public de santé et qui, des dizaines d’années plus tard, reviennent avec tant de fierté sur ce tournant dans l’histoire des politiques sociales au Canada, les membres de cette Chambre se souviendront, eux aussi, de cette réalisation sociale mémorable.
[Français]
Le gouvernement ne peut pas tout faire, et ne devrait pas s'y essayer non plus. Entendons-nous pour dire que lorsque nous affrontons des défis ensemble, en tant que société, nous réussissons parce que des citoyens de toutes les régions du pays ont pris leurs responsabilités et sont passés à l'action.
Cela se voit dans le secteur bénévole florissant, dans l'économie sociale dynamique et en pleine expansion, où des Canadiens et des Canadiennes de tous les âges s'unissent pour former de nouvelles entreprises publiques, afin de lutter contre la pauvreté et de promouvoir la responsabilité sociale.
C'est dans le même esprit que nous allons travailler de concert avec les provinces, les territoires et les groupes d'intervenants à accroître le soutien accordé aux aidants naturels, aux Canadiennes et aux Canadiens qui se dévouent bénévolement, qui s'occupent d'un parent âgé ou d'un membre adulte de la famille atteint d'un handicap.
C'est la raison pour laquelle nous allons bonifier le Supplément de revenu garanti pour les personnes âgées, afin de tenir compte du fait que le taux de croissance des salaires est plus élevé que l'inflation. Cela fera en sorte que nos aînés les plus démunis puissent mieux vivre en toute dignité.
[Traduction]
Nous vivons à une époque où les changements aux chapitres de la politique, de l’économie et de la sécurité sont de plus en plus bouleversants, où les lignes de faille dans le monde apparaissent de plus en plus instables et nombreuses. Cela se voit dans nos manchettes quotidiennes. Nous éprouvons l’anxiété d’un monde nerveux. En tant que Canadiens, nous devons intervenir au-delà de nos frontières pour protéger nos valeurs et nos intérêts--notre sécurité face au terrorisme et à la menace grandissante de la prolifération nucléaire, et nos relations commerciales avec les États-Unis, le Mexique et le monde.
Les intérêts du Canada s’imposeront dans tout ce que nous entreprenons, et il en sera ainsi dans le cas de la défense antimissile balistique. C’est pourquoi, comme nous l’avons déjà annoncé, cette question sera débattue à la Chambre avant que le gouvernement ne prenne sa décision.
Mais, il nous faut aussi mettre de l’avant les préoccupations des peuples en difficulté, ceux qui recherchent la liberté, la stabilité, la démocratie et, surtout, une meilleure vie. Le Canada a répondu à l’appel lancé dans le monde pour combattre le sida, et il montre la voie à suivre dans la lutte contre cette maladie dans les pays en développement. Le Canada a répondu à l’appel lancé en Afghanistan. Il a répondu à l’appel lancé en Haïti. De braves militaires et policiers canadiens aident actuellement à instaurer la paix et à édifier des institutions essentielles aux États prospères.
Notre gouvernement élargira la capacité du Canada de jouer des rôles cruciaux de ce genre en augmentant de 8 000 le nombre de membres des forces régulières et de l’armée de réserve.
Nous continuerons à exhorter le monde à agir dans un effort collectif fondé sur notre humanité commune. Nous défendrons, en particulier, la réforme des Nations Unies. Nous défendrons l’établissement de lignes directrices qui permettront à la communauté internationale d’intervenir plus rapidement et plus efficacement dans des États souverains où les dirigeants causent des souffrances humaines à grande échelle ou ne réussissent pas à y mettre fin, comme la tragédie qui se déroule au Darfour.
Pendant la fin des années 90, lors de réunions du FMI et de la Banque mondiale, le Canada a joué un rôle de direction clé dans des démarches visant à réduire la dette des pays les plus pauvres du monde. Bon nombre d’entre eux se trouvent en Afrique, et nous continuerons de les aider.
Au Sommet du G-8 à Kananaskis, le Premier ministre Chrétien a exhorté les gouvernements des pays les plus riches à se pencher avec compassion sur les besoins de l’Afrique et de son peuple. Nous allons poursuivre les efforts en cours.Nous sommes prêts à aller de l’avant en nous appuyant à la fois sur notre engagement à l’égard de l’Afrique et sur notre tradition dans le domaine du maintien de la paix. Je suis fier de pouvoir annoncer à la Chambre que nous avons offert de former des spécialistes militaires africains aux meilleures façons de procéder pour gagner la paix et la maintenir. Ces personnes pourront, en retour, mettre sur pied et former des forces locales efficaces et adaptées aux réalités culturelles, géographiques et historiques des conflits sur ce continent.
Pour dire les choses simplement, il existe tant d’instruments de guerre dans le monde. Que le Canada puisse continuer d’être un instrument de paix.
[Français]
Les priorités de notre gouvernement répondent aux objectifs de notre pays: la prospérité; les possibilités et la sécurité pour le Canada d'aujourd'hui et celui de demain; un système de soutien à la petite enfance, pour que nos enfants aient le meilleur départ possible dans la vie; des villes et des collectivités vibrantes où il fait bon vivre; de meilleurs soins de santé, afin que les Canadiens soient assurés que le système sera en place quand et là où ils en auront besoin.
Voilà les questions qui figurent aujourd'hui parmi les grandes priorités des Canadiens et des Canadiennes. Elles relèvent de secteurs où les provinces et les territoires exercent des responsabilités de première ligne, des secteurs qui sont imputables à leur population. En tant que gouvernement, nous ne souhaitons pas et nous n'avons pas l'intention d'empiéter sur leurs champs de compétence.
Toutefois, nous ne croyons pas non plus que les Canadiens veulent que le gouvernement fédéral soit absent des dossiers qui, collectivement, nous tiennent le plus à coeur.
[Traduction]
Rien ne nous est impossible si nous nous unissons dans un but commun, si un gouvernement national fort promeut et défend les intérêts que nous partageons et si chacun de nous appuie des objectifs nationaux.
Lors de la rencontre des premiers ministres à Ottawa qui a porté sur les soins de santé, nous avons eu en commun de nous soucier des besoins et des souhaits des Canadiens. Les participants autour de la table ont défendu le régime d'assurance-maladie, ont défendu notre pays et ont ratifié un accord visant à procurer pendant une décennie de meilleurs soins de santé.
Que le gouvernement canadien réunisse ses 13 partenaires provinciaux et territoriaux et qu'il s'entende avec eux sur un plan d'action s'étalant sur 10 ans, qui réduira les temps d'attente et améliorera l'accès aux professionnels de la santé, cela témoigne de la force de notre fédération.
Le Canada est plus grand que la somme de ses parties. Un authentique leadership national accueille la diversité parmi nos provinces et y voit un atout, une source de créativité et d'innovation. Mais en même temps, un leadership national authentique doit indiquer la destination à atteindre, forger la volonté nationale et le consensus propres à nous y amener ensemble.
Nous constatons l'importance d'une volonté nationale à l'occasion de l'Accord en matière de santé. Grâce à l'entente intervenue, le système de soins de santé sera plus imputable . Des données sur les temps d'attente seront rendues publiques. Des cibles et des points repères seront fixés pour marquer les progrès réalisés et pour permettre à l'ingéniosité de se manifester.
Nous constatons l'importance d'une volonté nationale lorsqu'il s'agit de définir la place du Canada dans le monde. Plus que jamais, notre prospérité et notre sécurité, la qualité de la vie dans nos collectivités et la vigueur de nos familles dépendent de notre accès aux marchés, de notre capacité de concurrencer avec détermination et initiative, d'attirer des talents et des investissements et d'entreprendre des démarches multilatérales favorisant la paix, la sécurité, les droits de la personne et la gérance de l'environnement..
Nous constatons l'importance d'une volonté nationale lorsqu'il s'agit de défendre les valeurs qui nous définissent et nous motivent. Comprenons bien que notre Charte des droits nous a permis de garantir nos libertés fondamentales. Nous qui sommes une nation de minorités ne devrons jamais laisser porter atteinte à ces droits fondamentaux, si nous voulons protéger notre caractère national et nos libertés individuelles.
Comprenons bien que la fierté que nous tirons de notre diversité, de notre dualité linguistique et de la richesse de notre société multiculturelle, et que la satisfaction que nous avons à prétendre dans le monde être un pays inclusif, finiront par s'éroder et se perdre si nous ne sommes pas vigilants, si nous ne combattons pas vigoureusement le racisme et l'exclusion, si nous ne regardons pas la haine en face pour déclarer: «Tel n'est pas notre Canada!»
[Français]
J’aimerais conclure sur le point suivant. Le 28 juin, chacun d’entre nous s’est vu accordé le privilège de siéger dans cette Chambre et la possibilité de faire une différence dans la vie des Canadiens, dans la vie du Canada. Le message des électeurs est clair. Les Canadiens veulent que leur gouvernement fasse mieux. Nous avons bien entendu leur message, et nous le garderons à l’esprit. Leurs exigences sont tout aussi claires. Notre gouvernement et tous les partis politiques ici présents devront assurer le bon fonctionnement de ce Parlement minoritaire dans l’intérêt des Canadiens et des Canadiennes.
[Traduction]
De mon côté, la campagne électorale s’est achevée dans un sprint de 24 heures d’un bout à l’autre du Canada, dans les deux sens--une course contre la montre qui a débuté à Halifax et a pris fin à Montréal, et entre les deux villes, huit arrêts, deux océans, 10 000 kilomètres et à peu près 30 tasses de café.
Nous nous sommes mis en route tôt le matin. Nous avons traversé la Nouvelle Écosse en autocar. Ensuite, nous sommes montés à bord de l’avion nolisé pour la campagne et nous sommes arrêtés à Gatineau. L’avion a atterri aussi à Toronto et à Winnipeg. À la tombée de la nuit, nous voyagions à destination de Vancouver, où nous avons dîné à minuit.
Pendant le vol qui nous ramenait vers l’Est, le silence régnait dans l’avion pour la première fois en 36 jours. Oui, monsieur le Président, les journalistes eux mêmes avaient finalement succombé à la fatigue. Nous sommes arrivés à Montréal à l’aube d’une belle journée d’été. J’ai pu, aux petites heures du matin, réfléchir à tout ce que j’avais vu et entendu au cours des cinq semaines de la campagne, au cours des sept mois que je venais de vivre en tant que premier ministre, au cours des 16 années que j’ai passées comme député.
Je me souviens d’avoir pensé: Quel pays extraordinaire. Quel pays vaste, divers et magnifique. Et quel privilège nous avons tous de vivre ici, de sentir ce vent d’audace qui souffle sur notre pays, de pouvoir aider notre pays à atteindre l’excellence. Ce sentiment ne m’a jamais quitté, ni pendant la longue nuit où nous attendions les résultats électoraux, ni dans les semaines qui ont suivi. Je n’ai jamais perdu ce sentiment.
Notre objectif pendant cette législature, dans tout ce que nous entreprendrons, doit être de faire en sorte que les générations futures aient tout lieu d’éprouver les mêmes sentiments à l’égard de leur pays. De ressentir ce que nous ressentons. De connaître cet élan de fierté, cette poussée de confiance, ce sentiment indéfinissable, mais incontestable, que nous faisons tous partie de quelque chose de spécial.
La construction d’un pays encore meilleur commence dès aujourd’hui. Mettons nous à l’œuvre.
:
Monsieur le Président, lors des toutes récentes élections fédérales, les Québécoises et les Québécois ont à nouveau choisi de faire confiance aux souverainistes du Bloc québécois pour défendre leurs intérêts à Ottawa, et ce, pour la quatrième élection fédérale consécutive. Voilà un mandat légitimement obtenu. Nous sommes mandatés tout autant que tous les autres députés qui siègent ici.
Fort de ses 54 députés, le Bloc québécois continuera donc à talonner sans relâche le gouvernement fédéral pour qu'il réponde aux préoccupations des Québécoises et des Québécois. C'est le mandat que nous avons reçu et c'est le défi que l'équipe du Bloc québécois a l'intention de relever avec tout le respect et le sens des responsabilités dus aux électrices et aux électeurs du Québec, et ce, dans le plus profond respect des Canadiennes et des Canadiens.
Le Bloc québécois croit que seule la souveraineté permettra au Québec de faire librement tous les choix collectifs qui lui conviennent. Parce que nous ne sommes pas des partisans de la politique du pire, qui est la pire des politiques, nous attaquerons donc les questions qui touchent les Québécoises et les Québécois enjeu par enjeu. Nous le ferons avec toute l'ouverture nécessaire, avec rigueur, avec réalisme, en assumant nos responsabilités pleinement et sans jamais perdre une chose de vue: en tout temps, les intérêts du Québec serviront de guide au Bloc québécois.
Force est de constater que, dans sa forme actuelle, le discours du Trône ne répond pas aux besoins des Québécoises et des Québécois, et ce, à bien des égards.
Je prends la question de l'assurance-emploi. Le gouvernement promet simplement de continuer à examiner le régime d'assurance-emploi. Il l'examine, l'étudie et fait enquête depuis longtemps. Même avec des recommandations unanimes des comités de la Chambre, le gouvernement a ignoré ce que l'ensemble des partis lui disait unanimement. Aucune bonification n'est spécifiquement engagée pour améliorer le sort des travailleurs saisonniers, des travailleurs âgés, des jeunes, des femmes, avec les conséquences terribles que cela entraîne pour les régions à travers le Québec et également à travers le Canada.
Nous croyons qu'il faut créer une commission autonome chargée de déterminer les taux de cotisation et de gérer les actifs du compte de l'assurance-emploi autonome dans l'intérêt des cotisants et des bénéficiaires du régime. On ne trouve rien dans le discours du Trône à cet effet. Il est temps que le gouvernement cesse de voler la caisse de l'assurance-emploi.
On ne retrouve rien sur la question du bois d'oeuvre. Le gouvernement souhaite, bien sûr, que les entreprises canadiennes et américaines aient accès au marché américain, mais sans plus. Bien sûr qu'on souhaite cela; tout le monde le souhaite. Le gouvernement fédéral devrait réaliser qu'en attendant, un plan d'aide est nécessaire pour aider les travailleurs et les entreprises. La stratégie américaine est fort claire: elle vise à faire perdurer les poursuites judiciaires, sachant que les États-Unis perdront. Ils le font en se disant que le jour de la défaite finale, les vainqueurs n'existeront plus.
Il faut soutenir nos entreprises en respectant fondamentalement les règles de l'Organisation mondiale du commerce et de l'ALENA. Nous pouvons le faire, mais le gouvernement ne le fait pas. On attend depuis trois ans la phase 2. On nous disait qu'on allait l'instaurer quand cela allait être urgent. Or, cela urge drôlement.
On retrouve très peu de choses sur l'agriculture. Là aussi, le gouvernement prêche l'accès aux marchés, mais en n'offrant aucun engagement ferme ou précis quant à la protection de la gestion de l'offre. Il n'y a rien de concret. Les agriculteurs du Québec et du Canada sont inquiets. Il n'y a rien de concret dans ce discours du Trône.
Au sujet du bouclier antimissile, on ne retrouve aucune précision. À moins que lorsque le premier ministre souligne la nécessité d'améliorer les relations entre les États-Unis et le Canada, cela veuille dire qu'il faille participer au projet du bouclier antimissile. Si c'est ce qu'on veut dire, c'est inquiétant.
Il faut que la Chambre vote et ne fasse pas seulement qu'en discuter. Nous ne sommes pas dans un Parlement où l'on ne fait que parler pour parler. Une décision sur cette question doit être prise ici, en cette Chambre, que l'on soit d'accord ou non. Il n'y a pas de question plus importante que la guerre ou la paix ou ces questions de défense nationale et de politique étrangère.
Nous devons exprimer ce que nous avons à dire à cet égard. Ce n'est pas contradictoire avec le régime parlementaire de type britannique. Cela se fait en Australie et en Nouvelle-Zélande. Cela peut se faire ici, pour quelqu'un qui s'inquiète du déficit démocratique. Si ce ne sont que des mots, je comprends qu'il n'en parle pas. J'espérais plus de ce premier ministre concernant le déficit démocratique. Voilà une occasion pour lui d'améliorer la situation, ici, quant au débat démocratique.
De plus, les intentions du gouvernement libéral, telles qu'exprimées dans le discours du Trône—parce qu'on doit lire ce qui est écrit, pas deviner ce qui ne l'est pas—viennent, encore une fois, miner la capacité du Québec à prendre ses propres décisions.
Le gouvernement fédéral nous parle de coopération. J'entends cela depuis 1993 et même auparavant, car je suis ici depuis 1990. Toutefois, dans les faits, l'intention centralisatrice des libéraux demeure. Les empiètements dans les champs de compétence du Québec sont multipliés dans ce discours du Trône.
Je pense à la question de la main-d'oeuvre. On nous dit que le gouvernement a l'intention de réinvestir dans la formation professionnelle, en lançant une nouvelle stratégie des compétences en milieu de travail.
Je croyais que le dossier de la main-d'oeuvre était réglé, depuis 1997, par une entente avec le Québec. Je croyais que lorsqu'on parlait de formation, cela dépendait soit de la main-d'oeuvre, soit de l'éducation qui sont deux domaines qui relèvent du Québec. Mais non, on va intervenir en ce domaine. Voilà un empiètement.
Concernant les garderies, on nous dit qu'on va s'en occuper avec un beau programme national. Je me serais attendu à ce qu'on dise que c'était quelque chose qui relevait des provinces et du Québec et qu'on accorderait un droit de retrait sans condition, avec pleine compensation. C'est cela qu'on accorderait au Québec. C'est cela que les Québécois et les Québécoises veulent entendre. Mais non, ce n'est pas cela qu'il y a dans ce discours. Voilà un autre beau programme mur à mur, pancanadien, avec des normes pancanadiennes.
Dans son propre champ de compétence, le fédéral aurait pu venir en aide aux parents et aux garderies en modifiant sa fiscalité. En effet, les parents du Québec perdent 250 millions de dollars annuellement en raison de la déduction pour frais de garde. Cela va justement à l'inverse de la baisse du coût des frais de garde au Québec. On a baissé les coûts, on donne plus à Ottawa et pendant ce temps-là, on perd de l'argent. C'est aussi simple que cela. Cela représente 250 millions de dollars, soit 1 milliard de dollars pour quatre ans. Cela fait beaucoup d'argent. Ils auraient pu intervenir sur cette question. Cela aurait aidé les garderies et les parents du Québec.
En ce qui concerne les municipalités, on a dit que c'était important. Beaucoup de gens vivent dans les municipalités. Cela on le savait. Il y a beaucoup de problèmes. C'est la forme urbaine, c'est le développement. On sait cela, bien sûr.
Partant de ce constat, ils décident de s'en mêler. C'est comme si le Québec disait que, étant donné que la défense nationale c'est important, on va acheter des hélicoptères ou des sous-marins et que cela aidera peut-être le fédéral. Cependant, un certain nombre de compétences existent. Les municipalités ne relèvent pas du fédéral.
J'aurais aimé lire dans le discours du Trône que l'argent serait remis aux provinces, au Québec, qui détermineront elles-mêmes des priorités et des conditions et travailleront avec les municipalités sans avoir besoin du grand frère Ottawa, avec son attitude du Ottawa knows best. Voilà ce qu'on retrouve toujours.
C'est la même chose dans le domaine de l'environnement. On nous parle cette fois-ci d'un processus unique d'évaluation environnementale. Pourtant, le BAPE existe depuis 25 ans au Québec. On nous dit que l'on va arriver avec quelque chose. Cela ne nous sera pas imposé, mais il nous sera proposé. Il y aura certaines sommes d'argent avec les propositions. Ce ne seront pas des conditions, mais si les provinces veulent ces sommes, peut-être pourraient-elles adopter ce processus unique, en complet respect des compétences, en pleine coopération. On connaît la musique. Je pense que l'actuel ministre a une certaine expertise en ce genre de choses.
Formation de la main-d'oeuvre, garderies, municipalités, environnement, toutes ces priorités ont comme dénominateur commun une volonté d'Ottawa d'utiliser les énormes moyens financiers qui sont les siens—qui sont entre autres notre argent—, dans des champs de compétences qui ne sont pas ceux d'Ottawa.
Il y a un autre signe révélateur. Après cette déclaration euphorique du 15 septembre sur le fédéralisme asymétrique, je me suis dit qu'on en reparlerait dans le discours du Trône, que c'était la découverte du siècle et qu'on venait de régler le problème.
On a lu le discours du Trône. On a cherché partout. On s'était préparés pour parler de l'asymétrie. Ce n'est pas arrivé une seule fois. Je sais que, semble-t-il, cela bouge dans les corridors du Parti libéral au sujet de cette question. Il y a des textes au Canada anglais où l'on est moins heureux de ce concept. Il n'y a pas un mot à ce sujet. Pourtant, c'était la preuve, nous disait-il, que voilà la façon de faire et voilà l'avenir dans un champ de compétences, faut-il le rappeler cependant, qui relève du Québec.
J'ai dit que ce n'était pas tellement du fédéralisme asymétrique, mais bien plutôt de l'ingérence asymétrique dont on devrait parler. Toutefois, le gouvernement fédéral n'en est même plus là. Il ne parle même pas de l'asymétrie, surtout dans le domaine de la santé, où l'on revoit l'entente du 15 septembre en des termes qui sont assez différents de ceux qu'on utilisait le lendemain de cette découverte historique.
En effet, on parle plutôt d'objectifs pancanadiens, de reddition de comptes. On revient à cette même vieille habitude du Ottawa knows best, à l'ingérence, la centralisation et les normes pancanadiennes. On ne parle pas d'asymétrie dans des champs de compétences qui relèvent du fédéral.
J'ai accueilli l'entente sur la santé en disant que j'étais heureux de cette entente. C'est le minimum minimal que l'on puisse faire des choses dans nos propres champs de compétences, avec notre propre argent. Je trouve que c'est une bonne chose quand le Québec fait des gains. Il n'en demeure pas moins que le Québec n'avancera pas en restant en terrain conquis. C'est plutôt de la protection et de la résistance.
Pour que le Québec progresse, on devrait retrouver de l'asymétrie dans des champs de compétence fédérale, comme Jean Charest le réclame notamment en matière de télécommunications, de nomination des juges à la Cour suprême, de relations internationales. Voilà des domaines où l'on dirait qu'effectivement, il y a du fédéralisme asymétrique. Il n'est pas besoin d'en être partisan pour le reconnaître. Ils ont leur choix. Ils le défendront. J'appellerais cela des gains et chaque fois que le Québec fait un gain, il est mieux préparé à devenir un pays. Voilà ce que l'on pense.
Quand Lesage a rapatrié ses programmes, c'était bon pour le Québec. La souveraineté n'a pas reculé. Elle est passée de 8 p. 100 à 49 p. 100 lors du dernier référendum et à 49 p. 100 lors des dernières élections fédérales. Quand Lévesque a conclu l'entente Cullen-Couture, il n'est pas devenu fédéraliste. Il a défendu le Québec et il a fait des gains. Tant mieux s'il y a eu une entente!
Cependant, pourrait-on penser avoir ce genre d'entente, par exemple en relations internationales, avec des arrangements bilatéraux dans des domaines où le Québec doit participer à des forums internationaux? Pourrait-on s'entendre sur la doctrine émise par Paul Gérin-Lajoie? Ce n'est pas d'hier. On revient aux années 1960. En effet, Paul Gérin-Lajoie nous disait que le Québec doit pouvoir s'exprimer sur la scène internationale en son nom propre, et ce, dans tous les champs de compétences qui sont les siens à l'interne.
J'aurais aimé entendre le gouvernement à ce sujet. À ce moment-là, on pourrait effectivement parler d'asymétrie.
Quant aux congés parentaux, il s'agit d'un beau dossier. Au mois de mai, on nous a annoncé une entente historique. Ici, on se raconte souvent des histoires et on pense qu'on fait l'histoire. C'est autre chose. Or, on nous avait donc annoncé une entente historique. Tout était réglé et avançait. Toutefois, il n'y a rien à ce sujet dans le discours du Trône. En parlant de fédéralisme asymétrique, je me serais attendu à ce que le fédéral dise que cela relève du Québec. Je me serais aussi attendu à ce qu'il dise que, quant au dossier social et aux politiques sociales du Québec, on n'interjette pas appel en Cour suprême. On règle cela, on donne l'argent, et on est d'accord avec ce merveilleux système de garderies qui existe au Québec. On le vante partout. Il faudrait peut-être effectivement le reconnaître.
Il y a d'autres domaines où l'on pourrait utiliser ce concept de fédéralisme asymétrique, et je pense aux jeunes contrevenants. Au Québec, on a un système pour les jeunes contrevenants. Tout le monde s'est entendu à ce sujet: les avocats de la défense, les travailleurs sociaux, les policiers, les juges, mais enfin tout le monde, tous les partis politiques, tous les intervenants.
On a changé la loi ici. Le fédéralisme asymétrique, cela pourrait vouloir dire que bien que le Code criminel relève d'Ottawa, est-ce que le Québec ne pourrait pas exercer dans ce champ de compétences qui relève du fédéral ses propres compétences en fonction de sa propre orientation, celle qui nous convient. On ne dit pas que c'est meilleur qu'ailleurs, on dit que c'est bon pour nous.
Nous ne voulons pas l'imposer aux autres, mais nous ne voulons pas non plus que l'inverse se produise. C'est ce que nous souhaitons. C'est ce que serait le fédéralisme asymétrique.
Je pense à cette loi antiscab que nous avons proposée trois fois ici. La première fois, les libéraux, alors dans l'opposition, ont voté en faveur. Bien sûr, arrivant au pouvoir, ils ont changé d'idée et ce n'est pas la première fois qu'ils le font. Or, nous voudrions que cette loi s'étende à l'ensemble du Canada. Par contre, si le reste du Canada n'en veut pas, qu'est-ce qui empêcherait le fédéral de dire que même dans des secteurs d'emploi relevant du Code canadien du travail il n'y aurait pas de recours aux briseurs de grève au Québec afin qu'on négocie plus rapidement et qu'il y ait moins de violence? Qu'est-ce qui l'empêcherait de faire cela? Ce serait du véritable fédéralisme asymétrique. Je n'ai rien vu dans le discours du Trône à ce sujet.
C'est la même chose avec le Protocole de Kyoto. Au Québec, nous avons progressé sur la question de l'environnement, alors même qu'Ottawa, entre 1970 et maintenant, a investi 72 milliards de dollars dans le charbon, le pétrole, le gaz naturel et le nucléaire. Au Québec, nous avons payé le quart de cette somme. Les 329 millions dans les économies propres, nous avons payé tout seuls Hydro-Québec, et nous avons payé le quart d'Hydro Ontario, qui fonctionne au nucléaire. Et maintenant, il faudrait payer le quart des dégâts?
Nous voulons une entente bilatérale sur l'environnement qui tienne compte de ce que le Québec a fait. C'est ce que nous voulons, et non pas nous faire imposer le résultat de politiques désastreuses sur le plan environnemental, lesquelles nous avons en plus financées en partie. Se faire avoir—le mot est poli—une fois, cela va, mais deux fois, c'est trop. C'est l'inverse du lait.
Malgré tout, nous aurions beau régler tout cela, tant que nous n'aurons pas les moyens pour mettre en place nos propres politiques dans nos propres champs de compétences, il existera un déficit démocratique important, qui s'appelle le déséquilibre fiscal. C'est un problème qu'on ne peut plus ignorer.
Le premier ministre nous disait: «Nous sommes le pays exemplaire qui a éliminé son déficit.» Il aurait dû dire: «Nous sommes le pays qui a fait payer le déficit par les autres, par les provinces, par les chômeurs.» C'est ce qu'il aurait dû dire, puisque c'est vrai.
Or, il n'y a rien sur le déséquilibre fiscal dans ce discours du Trône. On parle de péréquation, mais c'est insuffisant. Il faut aller plus loin. Il ne faut pas que la prochaine conférence porte uniquement sur la péréquation. Encore faut-il revoir fondamentalement la formule.
Je terminerai en vous disant qu'un discours du Trône est un discours d'intentions. Ce discours contient certaines intentions que nous appuierons et d'autres auxquelles nous nous opposerons. Néanmoins, il arrive que le gouvernement ne soit pas le seul à avoir des intentions. Soixante-six pour cent des Canadiens et des Québécois ont voté contre le Parti libéral et ont également manifesté certaines intentions. Nous devons en tenir compte.
Quand le premier ministre nous dit vouloir travailler en consensus, si pour lui cela signifie penser comme lui, ce n'est pas un consensus. Quand il nous dit qu'on doit travailler de façon non partisane, si le fait d'être non partisan signifie pour lui être libéral, cela ne fonctionne pas. Il faut en arriver à travailler ensemble. Nous sommes prêts à faire cela. Nous sommes prêts à assumer nos responsabilités, mais pas à n'importe quel prix.
Notre motion d'amendement au discours du Trône ne demande pas d'effacer tout le discours, ce qui a été fait auparavant; nous demandons de l'amender, d'y ajouter un certain nombre de choses réalistes qui correspondent aux demandes et aux besoins de la population, tant au Canada qu'au Québec. En ce sens, j'apporte un sous-amendement à l'amendement proposé par le Parti conservateur.
Je propose:
Que l'amendement soit modifié par l'ajout du nouveau paragraphe suivant après le mot «continental»:
«et nous demandons aux conseillers de Son Excellence de prévoir que dans toutes les mesures visant à mettre en oeuvre le discours du Trône, y compris dans celles ci-haut mentionnées, les compétences des provinces soient intégralement respectées et que les pressions financières qu'elles subissent en raison du déséquilibre fiscal soient allégées, tel que réclamé par le premier ministre du Québec.»
:
Monsieur le Président, encore une fois je voudrais vous féliciter pour votre élection. Pour d'autres serviteurs de l'État, les membres de l'Alliance de la Fonction publique, je les remercie et je leur envoie mes voeux de solidarité.
J'adresse mes félicitations au premier ministre, au chef de l'opposition officielle et au chef du Bloc québécois pour leur réélection.
[Traduction]
J'aimerais remercier bien sincèrement tous les membres du caucus néo-démocrate pour la patience et la tolérance dont ils ont fait preuve alors que je hantais les couloirs pendant tous ces derniers mois. Je remercie tout particulièrement le député de Elmwood—Transcona, et j'espère bien devenir un jour un parlementaire aussi fidèle qu'il l'a toujours été. Je tiens également à remercier les deux anciens chefs de mon parti qui se joignent à notre caucus, soit les députés de Ottawa Centre et de Halifax, qui sont des exemples de sagesse, d'intelligence, de compétence et de dévouement à notre égard.
[Français]
Je voudrais profiter de l'occasion pour citer un homme qui m'est très spécial:
Parce qu’il s’agit de ma première occasion en tant que député de parler dans cette Chambre, j’ai pensé que je pourrais exprimer mon appréciation toute spéciale à tout ceux de chez-nous, sur les berges de Montréal, qui m’ont donné l’opportunité de servir dans ce Parlement.
Mon père a dit ces mots il y a presque 20 ans, en 1985. Je suis fier d'être son fils. Comme mon père, je suis fier d'être du Québec, je suis fier de représenter une circonscription qui est aussi sur les berges d'un lac.
[Traduction]
Cela m'amène à remercier également les électeurs de Toronto--Danforth qui m'ont honoré de leur confiance en m'élisant à la Chambre pour travailler avec tous les députés. J'aimerais mentionner tout particulièrement l'une de ces personnes, Marilyn Churley, qui occupe le poste de chef adjoint du Nouveau Parti démocratique de l'Ontario et qui représente également la circonscription de Toronto--Danforth à l'Assemblée législative de l'Ontario.
J'aimerais vous faire un peu mieux connaître la circonscription de Toronto--Danforth qui abrite une collectivité d'une très grande diversité. On y retrouve l'une des plus importantes collectivités chinoises au Canada et, en fait, j'ai eu la chance d'obtenir l'appui actif de la collectivité chinoise dans Toronto--Danforth.
[Le député parle en chinois et en grec]
Et nous connaissons bien sûr le quartier Danforth. Nous avons entendu parler de ce goût si particulier qu'il représente. C'est le centre de la culture, des activités, de la musique et de la nourriture grecs. J'invite tout le monde à venir visiter ma circonscription pour goûter, avec un million d'autres amateurs d'ail et de grands vins, à toutes les splendeurs que le quartier Danforth a à offrir.
C'est également là où se trouvent les marchés et les commerces de la communauté sud-asiatique, sur la rue Gerrard est, où les gens me parlent de leur famille et de leur désir de voir un jour disparaître la discrimination et l'établissement des profils raciaux dans notre société.
Enfin, je tiens à mentionner la présence d'une église très spéciale dans cette circonscription, la Metropolitan Community Church. C'est là qu'ont été célébrés les premiers mariages entre conjoints de même sexe au Canada. J'ai assisté à une de ces cérémonies et j'en suis très fier. Cette église est fréquentée par de nombreux gais et lesbiennes et elle prend position sur les questions concernant les droits de la personne.
La circonscription de Toronto—Danforth est très spéciale pour bien des raisons, et la ville de Toronto, où je vis depuis 30 ans, m'est très chère. J'ai un rôle particulier à jouer à titre de seul député de l'opposition représentant Toronto et je puis dire à mes collègues que je vais prendre ce rôle très au sérieux.
Il va sans dire que la partie de Toronto la plus importante pour moi, c'est ma famille. Je tiens à remercier tout particulièrement Olivia Chow, ma femme, Mike et Sarah, mes enfants, et bien entendu, ma mère, Doris Layton, qui suit nos travaux; j'apprécie énormément son soutien constant.
Permettez-moi de parler un peu de l'objectif de cette législature, des circonstances dans lesquelles nous nous trouvons actuellement à la Chambre et de celles que nous vivrons dans les semaines à venir. En 1962, dans son discours inaugural, David Lewis, un autre éminent parlementaire et ex-chef du NPD, a déclaré ceci: «Au cours des dernières années, on a vu que les libéraux n'étaient pas de ceux à qui on pouvait se fier.»
[Français]
Plus cela change, plus c'est pareil, peut-on dire.
[Traduction]
Or, il s'agissait d'un gouvernement minoritaire, un gouvernement dirigé par le premier ministre Lester Pearson. Au sein de ce gouvernement minoritaire, on a instauré le régime de pension de l'État et le régime de santé publique. Cela n'aurait jamais été possible au sein d'un gouvernement majoritaire. Cela n'aurait jamais été possible sans mon parti. Nous comptons 19 députés et nous avons l'appui de 2,1 millions de Canadiens. Nous ne mettrons pas bêtement en péril des occasions historiques d'apporter des changements positifs dans le pays.
Si nous avions agi de la sorte à l'occasion de gouvernements minoritaires précédents, nous n'aurions pas le programme de soins de santé dont nous sommes fiers aujourd'hui. Si notre parti avait agi de la sorte à l'occasion des gouvernements minoritaires des années 60, nous n'aurions pas le régime de pension national que nous avons aujourd'hui.
Dans un gouvernement minoritaire subséquent - qu'on cite souvent en exemple comme étant un gouvernement minoritaire qui a réussi à prendre des mesures progressistes, entre 1972 et 1974, si notre parti avait tenu son bout uniquement pour le plaisir de la chose, nous n'aurions pas le programme de logement national dont bénéficient aujourd'hui près de deux millions de Canadiens.
Nous avons de l'occasion de créer et de bâtir de nouveau. Ou nous pouvons faire de la politicaillerie et laisser tomber les Canadiens. Les personnes que nous abandonnerons seront les familles qui sont à la maison et qui se demandent comment elles pourront subvenir aux besoins de leurs enfants et leurs besoins en matière de garderie. Les personnes que nous laisserons tomber seront celles qui tentent de respirer de l'air pur et qui se demandent où elles pourront trouver de l'eau potable au moment où elles ont reçu encore une fois l'ordre de faire bouillir l'eau. Les personnes que nous laisserons tomber si nous faisons de la politicaillerie au lieu de nous mettre au travail et de saisir les occasions qui se présentent, sont celles qui souhaitent qu'on modifie le mode de scrutin afin de le rendre plus démocratique. Nous avons une occasion historique de le faire au sein de ce Parlement.
[Français]
J'ai observé les débats ici sous des gouvernements majoritaires, et je pense que, comme moi, les gens n'ont pas aimé ce qu'ils ont vu. C'est pour cette raison que nous avons maintenant un gouvernement minoritaire.
Permettez-moi d'être très clair: je ne partage pas les valeurs du premier ministre.
[Traduction]
Comme le premier ministre l'a laissé entendre durant la campagne électorale, nous ne partageons pas les mêmes valeurs. Il parle de droits, mais il tergiverse lorsqu'il s'agit d'égalité en matière de mariage pour tous. Il a promis d'aider les villes, mais c'est lui qui a aboli le programme de logement abordable. Il a promis à de multiples reprises de lancer un programme de garderies et il n'en a rien fait. Il s'est engagé à réduire la pollution et cette dernière a augmenté de façon marquée.
Il semble que le premier ministre et son équipe ne présentent des idées progressistes que lorsque cela leur convient. Nous voudrions changer cela. S'il est sérieux au sujet de l'environnement, s'il est sérieux au sujet des villes et s'il est sérieux au sujet de la démocratie et des emplois, eh bien alors nous voudrions l'aider. S'il est sérieux au sujet du programme de garderies, nous serons là.
Je voudrais citer un passage du premier discours prononcé par la députée de Halifax en 1997. Elle parlait alors de promesses non tenues et elle a déclaré:
les femmes sont les plus vulnérables. Il n'est pas surprenant que le gouvernement ait abandonné les femmes. La première promesse du livre rouge de 1993 qu'il a violée, c'est celle de la création d'un programme national de garderies. Les familles et les enfants du Canada attendent encore.
C'était il y a sept ans. À ce moment-là, notre chef a dû déplorer une promesse qui n'avait pas été tenue depuis sept ans. Cela fait maintenant 14 ans que cette promesse n'est pas réalisée. Cela laisse les familles dans une situation difficile.
J'ai appelé un taxi pour me rendre à l'aéroport il y a trois jours et le répartiteur m'a dit qu'il espérait que j'allais faire en sorte que les libéraux tiennent leurs promesses. J'ignorais au juste à quelle promesse il faisait allusion. Il parlait avec véhémence.
Il m'a dit que les libéraux avaient promis un programme national de garderies en 1993 et qu'ils n'avaient pas tenu leur promesse. En fonction de cette promesse, son épouse est allée étudier en éducation des jeunes enfants pour devenir une travailleuse en garderie. Ils avaient décidé d'avoir une famille en se disant qu'il y aurait des services de garde disponibles et que son épouse pourrait travailler dans une garderie.
J'ai trouvé incroyable d'entendre cet homme parler de cette façon. Il m'a dit ensuite que son épouse s'occupait de leurs enfants à la maison. Elle était incapable de trouver un emploi. Sans services de garderie, au coût que cela revient à l'heure actuelle, il était tout simplement impossible pour la famille de fonctionner différemment.
Les promesses violées attaquent les fondements mêmes de ce que les Canadiens attendent, c'est-à-dire un certain espoir. La députée de Halifax a attendu sept ans en vain, et nous attendons encore.
Je tiens à dire à mes collègues leaders de l'opposition que nous avons la responsabilité de faire fonctionner cette institution. Nous devons choisir nos batailles. Nous devons nous affronter non pas sur les propos du premier ministre, mais sur ses actions. C'est ce que mon parti fera et nous parlerons toujours au nom de ceux que nous représentons.
Je dirai quelques mots au sujet du discours du Trône lui-même. Comme d'habitude, les premiers discours d'anciens chefs sont pour moi une source d'inspiration. Si les députés n'y voient pas d'inconvénient, j'aimerais revenir en 1936, lorsque Tommy Douglas s'est présenté pour la première fois en cette Chambre, avant de devenir le premier ministre de la Saskatchewan. À cette époque, il faisait remarquer, au sujet du discours du Trône, que celui-ci était notable, non pas pour ce qu'il disait, mais pour ce qu'il ne disait pas.
On se demande ce que Tommy penserait des détails précis sur la réduction de la dette qui sont présentés ici avec autant de clarté, mais sans qu'il soit apporté quelque précision que ce soit au sujet des garderies. Le poste de dépenses le plus prioritaire que le gouvernement ait annoncé dans le discours du Trône, puis encore une fois ici-même, dans la réponse faite aujourd'hui par le premier ministre, est la réduction de la dette.
Soyons parfaitement clairs à ce sujet. La réduction de la dette est présentée comme une condition essentielle de la stratégie fiscale du gouvernement. Cela signifie qu'elle aura priorité sur l'environnement, les besoins essentiels de la population et les logements à bas prix, comme cela a été le cas pendant les dix dernières années. Pourtant, nous n'avons aucun détail sur quelque chose d'aussi important et noble que le programme de garderies.
Il nous faut des détails sur les garderies. Par exemple, il y a quelque 3 millions d'enfants au Canada dont la mère travaille, mais seulement 515 000 places en garderie dans tout le pays. Il y a moins de places en garderie à Toronto aujourd'hui qu'il n'y en avait en 1993. Avec ce gouvernement, nous revenons en arrière.
À St. John's, les frais de garderie s'élèvent à 415 dollars par mois. À Yellowknife, ils sont de 605 dollars par mois. À Ottawa, on parle de 750 dollars par mois. Aucun objectif, aucune date, aucun détail au sujet des garderies. Cela est inacceptable.
[Français]
Tommy Douglas aurait aussi prononcé quelques mots bien choisis sur la volonté apparente du premier ministre d'aider George Bush à démarrer la prochaine course aux armements, sans mentionner une seule fois le soi-disant bouclier antimissile dans le discours du Trône.
Osons espérer que cette omission signifie que le premier ministre s'est converti aux valeurs pacifiques et qu'il a décidé de dire non à la guerre des étoiles de George Bush.
[Traduction]
Souhaitons que les valeurs du premier ministre passent de la promotion de la guerre et de la course aux armements aux valeurs de paix.
Au cours du XXIe siècle, mon parti souhaite instaurer au Canada une économie qui soit verte, qui soit intelligente, qui permette de donner des soins aux enfants, d'investir en éducation ainsi que dans les moteurs de développement des villes. Je vais aborder brièvement ces questions.
Comme les députés le savent, je suis le porte-parole de mon parti en matière d'énergie et de changement climatique. Ayant entendu quatre discours du Trône émanant des libéraux, je n'accorde tout simplement aucune crédibilité à ce cinquième discours. Les libéraux s'y engagent à agir au sujet du changement climatique, mais, à de nombreuses reprises, ils n'ont pas tenu leur promesse à ce sujet et je ne crois pas qu'ils la tiendront à l'avenir. Nous avons l'intention de formuler des propositions et j'espère que le gouvernement envisagera de les mettre en oeuvre.
En 1993, le livre rouge du premier ministre lui-même avait laissé miroiter une réduction de 20 p. 100 des émissions à effet de serre. Tout à l'opposé, l'OCDE a publié un rapport selon lequel nous figurons au dernier rang parmi les pays industrialisés et nous augmentons massivement nos émissions entraînant un réchauffement du globe.
La crise est mondiale. La planète sur laquelle nous vivons est en cours de transformation. Des espèces, qui peuvent ou non nous tenir à coeur, sont en train de perdre leur capacité de survivre sur notre planète. Des centaines de millions de personnes verront leurs terres inondées tandis que leur capacité à s'assurer la moindre qualité de vie sera menacée. Cela signifie que nous devons prendre de toute urgence des mesures concrètes. Il ne suffit pas de proposer de nouveaux pourparlers et de nouvelles discussions sur d'éventuels plans d'action. J'ai participé à de tels palabres dans le passé. Ils ne mènent à rien.
Mettons-nous à l'oeuvre dans ces domaines. Nous pouvons trouver des solutions. Comme d'autres, j'ai beaucoup fait pour que soit installée une éolienne sur le front d'eau de Toronto. Je félicite le parrain de la motion relative au discours du Trône pour son apport à ce projet, mais il a tout de même fallu six ans pour qu'une seule éolienne soit érigée.
Combien de temps faudra-t-il pour apporter des changements dans notre pays? Chose certaine, cela ne doit pas prendre autant de temps.
Permettez-moi de citer un autre leader, J.S. Woodsworth, qui, en 1922, a déclaré ce qui suit au sujet des villes, des collectivités et de l'investissement: «En tant que contribuable, je me suis opposé catégoriquement, au sein de ma propre petite municipalité, à verser des impôts sans rien recevoir en retour.»
Que dire de la promesse aux villes et aux communautés dans le discours du Trône? C'est pitoyable. J'étais aux côtés du premier ministre lorsqu'il a promis de remettre aux municipalités 5¢ de la taxe sur le litre d'essence. Pourquoi cela ne se retrouve-t-il pas dans le discours du Trône? Cette promesse a-t-elle un côté tellement désagréable qu'elle ne puisse être répétée?
Que se passe-t-il donc? Le premier ministre revient rapidement sur sa promesse, et nous n'entendons pas l'accepter. Il parle plutôt d'appliquer graduellement une partie de cette remise. Ce sont là les paroles de quelqu'un qui n'a pas l'intention de tenir une promesse électorale.
D'autre part, il n'existe pas de programme d'infrastructure distinct. Je suppose qu'il sera intégré à la taxe sur l'essence. Aucun fonds n'est prévu pour les transports publics; on peut donc s'attendre à une aggravation du smog et des bouchons de circulation. C'est prévisible. Le déficit de l'infrastructure croît de dix millions de dollars par jour, mais le premier ministre a choisi de réduire la dette de 11 millions par jour. C'est sa priorité. C'est sur cela qu'il se fonde.
Permettez-moi de rappeler ce que disait le député d'Ottawa-Centre dans son premier discours, en 1968. Il déclarait qu'il subsistait de graves lacunes dont le gouvernement ne semblait pas se préoccuper sérieusement, notamment le manque catastrophique de logements abordables. Un gouvernement minoritaire avait créé un programme national de logement abordable, qui avait donné des résultats et permis de loger des centaines de milliers de Canadiens. Or, dès qu'un gouvernement libéral majoritaire a été élu, il a éliminé tout le programme, le nombre de sans-abri a commencé à augmenter au Canada, et les conséquences ont été terrifiantes.
Je terminerai sur une note plus positive en rappelant qu'il est question, à la fin du discours du Trône, de renouveau démocratique, notamment en ce qui concerne le processus électoral. Nous nous réjouissons de cette initiative. Nous avons l'intention d'oeuvrer énergiquement à la réalisation du concept d'une assemblée des citoyens et à la tenue d'un référendum, afin que nous puissions mettre de l'ordre dans cet endroit, faire en sorte que les politiques démocratiques souhaitées par les Canadiens puissent être appliquées pleinement, mettre un terme aux scandales et à la corruption et exprimer le point de vue des Canadiens.
Nous sommes prêts à travailler. Nous sommes prêts à aller de l'avant. Mettons un terme aux joutes visant à déterminer qui reculera le premier et aux jeux politiques, et mettons-nous au travail.
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Monsieur le Président, je vous félicite de votre nomination à la présidence. Je vais partager mon temps de parole avec la députée de Beaches--East York.
Je suis heureuse d'avoir l'occasion de prendre la parole aujourd'hui en réponse au discours du Trône et, en particulier, de souligner nos engagements dans un monde en mutation rapide.
Les Canadiens veulent un gouvernement qui, tout en reconnaissant l'importance d'une saine gestion financière, poursuive son engagement envers des collectivités stables, un environnement durable, la création d'un programme bien pensé pour les familles, un solide système de soins de santé, un engagement à l'égard de nos peuples fondateurs et des initiatives nous permettant de prendre notre place dans le monde. Les habitants de Burlington partagent ces priorités.
Les mesures liées aux familles, qui ont été énoncées dans le discours du Trône, s'adressent aussi bien à nos plus jeunes citoyens qu'à nos aînés, à ceux qui ont besoin de soins qu'à ceux qui les prodiguent. Le gouvernement remplira son engagement envers le développement de la petite enfance et des garderies en fonction des principes établis par les parents et les experts de la puériculture: qualité, universalité, accessibilité et développement.
Les soignants qui s'occupent des aînés et des personnes handicapées profiteront d'un soutien fiscal amélioré. Dans le discours du Trône, le gouvernement s'engage à accroître le supplément de revenu garanti et à créer un programme Nouveaux Horizons renouvelé, mesures revêtant de l'importance pour les aînés de Burlington, qui sont assez nombreux et fort actifs.
Les habitants de Burlington s'intéressent au programme énoncé dans le discours du Trône et qui concerne la place et l'influence du Canada dans le monde. Comme Kofi Annan l'a dit dans cette enceinte, les Canadiens veulent savoir qu'ils viennent en aide aux pays qui ont besoin d'eux. Le Canada, par l'entremise de l'Agence canadienne de développement international, l'ACDI, et de nombreux autres organismes du pays, exerce une influence déterminante dans le monde.
Par le truchement de l'ACDI, le Canada appuie des programmes de développement sociaux-économiques dans des pays partenaires, ce qui l'amène à collaborer avec des gouvernements, des institutions et des organismes non gouvernementaux, des groupes communautaires, des entreprises et des institutions internationales comme l'UNICEF et la Banque mondiale. Le soutien de l'ACDI prend de nombreuses formes: contributions financières, soutien technique comme du matériel ou des connaissances informatiques; protection des droits de la personne; développement durable et d'autres programmes d'aide efficaces. Le soutien est fondé sur les besoins et les priorités des pays en développement qui sont nos partenaires.
[Français]
Le budget de 2004 a prévu des crédits supplémentaires de 248 millions de dollars pour l'aide internationale en 2005-2006. Cette augmentation de 8 p. 100 nous permet de franchir une étape importante dans l'engagement pris par le Canada de doubler l'aide au développement d'ici 2010. Cette importante hausse permettra à l'ACDI de planifier des interventions à long terme et d'améliorer ainsi l'efficacité de l'aide que nous accordons.
[Traduction]
L'ACDI investit dans des secteurs où nous savons que le Canada peut avoir un impact durable. Nous sommes résolus à partager notre expertise et notre expérience avec les pays en développement dans des domaines tels que l'éducation et la santé, notamment la lutte contre le VIH et le sida, le développement du secteur privé et la bonne gouvernance. Le Canada a réagi à la pandémie de VIH-sida par un engagement financier généreux, une approche coordonnée globale en matière de programmes et un leadership stratégique fort.
Nous multiplions les efforts et utilisons une approche rationnelle afin de lutter contre la propagation du virus et de prévenir l'augmentation du nombre de cas tout en aidant ceux qui sont déjà contaminés à vivre mieux et plus longtemps. Par ailleurs, nous aidons les pays en développement à créer des moyens pour mieux répondre à cette pandémie.
Nous investissons dans l'éducation sur les droits à la santé sexuelle et à la santé génésique, dans la recherche d'un vaccin, dans les soins et les traitements à prodiguer aux personnes touchées et infectées par le virus et dans le renforcement des systèmes de soins de santé et des ressources humaines.
Pour inverser et freiner la propagation du VIH-sida, il faut aussi un leadership stratégique fort. Plus tôt cette année, la Chambre a adopté des mesures législatives sans précédent en vue de permettre l'exportation de médicaments à prix abordable dans les pays en développement.
Dans un autre domaine important, faire en sorte que les entreprises profitent aux pauvres constitue une façon d'améliorer la vie des gens aux quatre coins de la planète. En stimulant les possibilités par l'intermédiaire d'une entreprise privée locale avec l'appui d'institutions démocratiques régionales efficaces et transparentes, nous pouvons contribuer à mobiliser l'esprit d'initiative des pays en développement. Les entreprises canadiennes contribuent au développement de cet appui.
La croissance économique, tout autant que les progrès dans les secteurs sociaux et environnementaux, est essentielle au développement. Le Canada s'est engagé pleinement à mettre en oeuvre les recommandations de la Commission du secteur privé et du développement des Nations Unies, commission coprésidée par notre premier ministre.
Tandis que le travail de l'ACDI appuie les efforts à long terme en matière de développement, le Canada se tient prêt à réagir aux crises humanitaires en prodiguant une aide rapide, stratégique et coordonnée.
À la suite de l'ouragan Ivan et de la tempête tropicale Jeanne, le gouvernement a annoncé une aide immédiate pour les pays durement frappés. Les Canadiens ont fourni de l'aide humanitaire à Haïti et à d'autres pays des Caraïbes.
En réponse aux graves crises humanitaires au Soudan, le Canada a adopté une approche globale: la protection des gens touchés par le conflit, une aide pour remédier aux souffrances et le soutien des efforts déployés pour consolider la paix. Nous fournissons de l'aide aux personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays et nous exhortons fortement les autorités soudanaises à assumer leurs responsabilités quant à la protection des civils.
Nous avons accru notre aide humanitaire pour le Darfour de 10,8 millions de dollars, ce qui a porté l'aide totale du Canada au Soudan à plus de 37 millions de dollars depuis octobre 2003. Le développement international aide les gens à s'aider eux-mêmes. Notre objectif est de permettre aux gens dans les pays en développement de se sortir de la pauvreté à long terme.
De nombreux habitants de Burlington ont déployé des efforts qui méritent d'être soulignés. Ainsi, le Christian Reformed World Relief Committee, qui a été créé en 1962 et qui a son siège social à Burlington, essaie d'améliorer la vie des gens dans 27 pays du monde grâce au développement communautaire, à l'aide et à l'éducation. Cet organisme s'occupe de quelque 100 000 familles et collectivités dans les points les chauds du monde. De nombreux citoyens de tout le pays appuient ses activités en collaborant à des projets et en donnant des fonds chaque semaine lors de la quête.
Par l'entremise de CUMIS, les habitants de Burlington appuient un mouvement coopératif international incroyable qui fait une différence, surtout en offrant des initiatives de micro-crédit qui favorisent le développement des petites entreprises.
Careforce International, située à Burlington, se concentre sur les besoins sociaux, médicaux et en matière d'éducation. Les habitants de Burlington collaborent à certains de ses projets au Burkina Faso et à d'autres endroits.
IDEA Burlington offre des programmes d'éducation en justice sociale pour notre collectivité à l'intention des groupes confessionnels et des écoles. Ses membres établissent des réseaux avec d'autres organisations et facilitent des campagnes nationales et internationales en faveur de la paix et de la justice sociale.
Les habitants de Burlington déploient des efforts dans le cadre d'initiatives comme le SACO dans les collectivités d'Amérique du Sud et d'Afrique, ainsi que dans les pays émergents d'Europe de l'Est. Nos habitants aident la tenue d'élections dans des démocraties émergentes en jouant un rôle d'observateurs et en formant des travailleurs d'élection.
Chaque printemps, dans notre collectivité, nous déployons les efforts les plus incroyables à l'école publique Clarksdale. Les enseignants et les parents bénévoles organisent un tour mondial Clarksdale. Les étudiants se penchent sur diverses régions du monde. Ils établissent des kiosques et ils discutent des questions d'importance, comme notre initiative tendant à interdire les mines terrestres. Ils préparent des aliments, ils parlent des vêtements et de l'art.
Dans un monde où 11 millions d'enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies qu'on peut facilement prévenir et où près d'un milliard de personnes n'ont pas accès à de l'eau potable, le Canada et les Canadiens, à titre individuel, jouent un rôle par l'entremise des organisations non gouvernementales, des universités, des associations professionnelles, des coopératives, des institutions religieuses et de leurs propres entreprises.
Les Canadiens ont un rôle très important à jouer dans le monde. L'ACDI est un véhicule important pour veiller à ce que les Canadiens et leur gouvernement créent de meilleures conditions pour les citoyens du monde entier, afin qu'ils puissent assurer à eux-mêmes, à leurs familles et à leurs collectivités, un meilleur avenir.
[Français]
Ensemble, nous pouvons créer un monde meilleur.