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Je déclare ouverte la séance du Comité permanent des affaires autochtones et du développement du Grand Nord du mardi 13 février 2007.
Les membres du comité ont l'ordre du jour sous les yeux. Ce matin, nous recevrons de l'information sur le logement autochtone. Les témoins nous viennent du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Nous accueillons Claire Dansereau, sous-ministre adjointe principale, Politiques socioéconomiques et opérations régionales. M. Marc Brooks l'accompagne. Nous accueillons Fred Caron, sous-ministre adjoint au Bureau de l'interlocuteur fédéral.
Nous avons également avec nous des représentantes de la Société canadienne d'hypothèques et de logement: Sharon Matthews, vice-présidente, Aide au logement, et Deborah Taylor, directrice, Logement - Autochtones.
De plus, Santé Canada est représenté par Ian Potter, sous-ministre adjoint, Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits.
Nous allons commencer par le mémoire qui a été distribué, et nous passerons aux questions.
Je souhaite la bienvenue aux témoins. Merci beaucoup d'avoir pris le temps de comparaître aujourd'hui. Qui veut commencer?
J'aimerais d'abord remercier le président et les membres du comité qui me permettent de vous entretenir aujourd'hui de la situation du logement autochtone.
Les Autochtones constituent une proportion importante de notre population. Au Canada, il y a près d'un million d'Autochtones, soit plus de 600 000 Indiens de l'Amérique du Nord, près de 300 000 Métis et environ 45 000 Inuits.
Tous les Canadiens ont besoin de disposer d'un logement sécuritaire, décent et abordable. Il est notoire que ce n'est souvent pas le cas pour les Autochtones du Canada. En matière de logement autochtone, la responsabilité et la participation du gouvernement fédéral ne sont pas les mêmes dans les réserves, à l'extérieur des réserves et sur les territoires.
Dans les réserves, le gouvernement du Canada verse des contributions significatives afin de soutenir les premières nations pour qu'elles fournissent des logements. Ces dépenses représentent 261 millions de dollars annuellement, soit 138 millions de dollars par l'entremise du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien et près de 123 millions de dollars via la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Bien que le gouvernement fédéral soutienne le logement dans les réserves, ces subventions ne sont pas censées couvrir l'entièreté des coûts. Les premières nations partagent la responsabilité de fournir du logement à leurs communautés, et elles doivent déterminer le financement additionnel nécessaire et l'obtenir d'autres sources.
[Traduction]
À l'extérieur des réserves et dans les territoires, ce sont les gouvernements provinciaux et territoriaux qui ont la responsabilité du logement.
Le mémoire rédigé à l'intention du comité permanent décrit les problèmes graves des Autochtones en matière de logement. Toutefois, malgré toutes les difficultés, on observe de vraies réussites. Je vais prendre quelques minutes pour vous en parler.
Depuis 1996, une nouvelle politique cadre fédérale sur le logement dans les réserves donne aux Premières nations la latitude voulue pour décider de l'utilisation des fonds affectés au logement par AINC. Elle a favorisé un contrôle autochtone, le renforcement des capacités, le partage des responsabilités, par exemple à l'égard des frais de logement et des options de propriété, et un meilleur accès aux capitaux privés. Plus de 80 p. 100 des Premières nations adhèrent à cette nouvelle politique.
Les Premières nations qui ont opté pour ces orientations touchent maintenant les dividendes. Elles ont prouvé que de saines pratiques de gestion propices à l'investissement permettent d'offrir un large éventail de possibilités allant des logements sociaux à la propriété en passant par la location au prix du marché.
Par exemple, les Mohawks de la baie de Quinte ont conçu pour leurs membres des logements qui non seulement sont abordables, mais qui ont aussi obtenu des prix de l'Ontario Home Builders Association pour la haute qualité de leur construction et leur efficacité énergétique. Grâce au projet audacieux réalisé par le chef et le conseil, plus de 80 p. 100 des logements de cette Première nation appartiennent à leurs occupants, dont beaucoup ont obtenu des prêts hypothécaires du gouvernement de la Première nation grâce à un fonds de crédit renouvelable.
La bande indienne du Lac La Ronge, dans une région semi-éloignée du nord de la Saskatchewan, favorise la création d'un système de logement inspiré du marché en vendant à des familles de la Première nation les logements qui appartiennent à la bande. Les prix sont fixés à un niveau accessible aux ménages qui ont un emploi. L'entretien des logements devient la responsabilité des nouveaux propriétaires, dont bon nombre utilisent leur propre argent pour faire des travaux de rénovation ou bâtir des rallonges.
Pour les acheteurs qui doivent emprunter, la bande a conclu un accord avec une banque à charte pour offrir une forme de financement qui respecte les valeurs traditionnelles de la collectivité concernant la propriété communale du sol. Par ailleurs, la bande utilise le produit de la vente pour bâtir de nouveaux logements à l'intention des ménages à faible revenu.
Dans ces deux exemples, les Premières nations ont compris qu'elles ne pourraient remédier à la pénurie en comptant seulement sur les fonds de l'État. Elles ont plutôt misé sur les ressources des membres de la collectivité qui peuvent payer un loyer et acheter et entretenir leur logement. En mettant en commun les ressources du gouvernement, du secteur privé et des membres de la collectivité, ces Premières nations et quelques autres ont fait du logement dans les réserves non plus un fardeau, mais un atout de la collectivité.
Ces deux dernières années, les crédits fédéraux affectés au logement autochtone ont été plus élevés, ce qui a soutenu ces tendances prometteuses. Le budget de 2005 prévoyait 295 millions de dollars sur cinq ans pour le logement dans les réserves. Cela a permis non seulement d'augmenter le nombre de logements construits chaque année, mais aussi d'aider 2 000 familles qui souhaitaient accéder à la propriété à réunir le versement initial.
Le budget fédéral de 2006 prévoyait un financement ponctuel de 300 millions de dollars au moyen de fiducies de logement, comme investissement stratégique dans le logement à prix abordable. Il prévoyait également 300 millions de dollars pour une fiducie de logement hors réserve afin que les provinces accroissent l'offre de logements locatifs et favorisent l'accession à la propriété chez les Autochtones.
On note également de belles réussites à l'extérieur des réserves. En Alberta et au Manitoba, les sections provinciales de l'Association canadienne de l'immeuble ont collaboré avec des familles autochtones afin d'acquérir des maisons du centre-ville qui ont besoin de rénovation et de les remettre en état en tant que logements de propriétaires-occupants. Dans diverses villes, un peu partout au Canada, des sociétés sans but lucratif et des coopérations d'habitation autochtones réussissent à fournir des logements de bonne qualité à leurs résidents.
Plusieurs collèges et d'autres établissements de formation offrent des programmes à l'intention des Autochtones pour leur permettre de développer leurs compétences en construction et d'accéder à l'exercice d'un métier. Un certain nombre d'entreprises autochtones de construction ont réussi à stimuler le développement économique tant dans les réserves qu'à l'extérieur.
Les partenariats public- privé ont également été efficaces comme moyen de créer des logements pour les Autochtones. Grâce à une entente public-privé avec un promoteur, la bande indienne de Kamloops a réalisé le projet Sun Rivers, axé sur le marché. Ce projet a été primé. La valeur de ces logements augmente maintenant pour atteindre un niveau égal ou supérieur à celui d'autres maisons comparables à Kamloops, en Colombie-Britannique.
Il est entendu que des infrastructures adéquates — routes, réseau de distribution d'eau, écoles et autres installations communautaires — sont nécessaires pour répondre aux besoins et faire augmenter la construction de logements dans les réserves et dans les localités septentrionales et éloignées. Le budget de 2005 a associé subventions au logement et viabilisation des terrains dans les réserves de telle sorte que les infrastructures soient en place pour permettre la construction de logements.
L'émergence, ces dix dernières années, de plusieurs associations professionnelles autochtones dans les domaines des finances, de l'inspection des bâtiments, de la gestion des terres et de la gestion des logements dans les réserves sont un autre progrès prometteur. Ces réseaux soutiennent activement leurs membres et s'appuient entre eux pour assurer le respect de normes professionnelles de gouvernance et de gestion dans les collectivités. AINC et la SCHL se sont empressés de contribuer au financement des activités de ces associations.
[Français]
L'Assemblée des Premières Nations examine présentement les différentes approches pour les logements du marché, incluant un fonds pour le logement qui favoriserait les investissements du secteur privé, et un centre d'excellence pour développer la capacité de gestion de logement au niveau des premières nations. Le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien considère ces avenues très prometteuses et est fier d'avoir contribué financièrement au forum de l'Assemblée des Premières Nations qui a eu lieu du 6 au 8 février dernier pour permettre aux représentants des premières nations de discuter et de considérer les propositions.
L'objectif de ces nouvelles propositions est d'aider les premières nations à se diriger vers un continuum pour les logements axés sur le marché, incluant le logement social, les logements locatifs et l'accession à la propriété, en mettant l'accent sur les responsabilités individuelles et collectives. Ceci est en ligne directe avec l'approche du ministère pour l'adoption d'un continuum élargi du logement pour les premières nations.
En conclusion, nous prévoyons que les Autochtones du Canada auront un jour les mêmes possibilités en matière de logement et les mêmes responsabilités que les autres Canadiens. Nous reconnaissons qu'il reste beaucoup à faire. Avec ce rapport, je vous ai révélé certaines des avenues que nous considérons prometteuses, comme l'accession à la propriété, le perfectionnement des compétences et le soutien de l'investissement privé. Ces avenues peuvent rapprocher nos prévisions de la réalité.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis heureuse de pouvoir vous présenter ce que la SCHL accomplit dans le domaine du logement des Autochtones. Je vais vous parler de certaines réussites et vous dire un mot de nos orientations.
À titre d'organisme chargé du logement au Canada, la SCHL a le mandat d'améliorer les conditions de logement pour tous les Canadiens, où qu'ils habitent. Elle s'acquitte de son mandat en offrant des programmes, en faisant des recherches et en mettant en commun des compétences. Par son entremise, le gouvernement fédéral accorde son soutien à quelque 633 000 logements sociaux, ce qui coûte près de 2 milliards de dollars par année. En outre, il soutient la construction de logements abordables grâce à l'Initiative en matière de logement abordable dotée d'un budget de 1 milliard de dollars, et il consent un montant de 128,1 millions de dollars par année pour une série de programmes d'aide à la rénovation offerts par la SCHL.
Le gouvernement fédéral propose aussi par l'entremise de la SCHL des programmes spéciaux en matière de logement et des initiatives destinées aux localités des Premières nations dans les réserves. Il s'agit plus précisément du Programme de logements sans but lucratif dans les réserves, du Programme d'aide à la remise en état des logements et d'une série de programmes connexes, dont le Programme d'amélioration des maisons d'hébergement et l'adaptation des logements pour assurer l'autonomie des aînés.
Hors des réserves et dans le Nord, une grande partie des fonds que la SCHL reçoit pour le logement est administrée par les provinces et les territoires. Les modalités de financement hors des réserves tiennent compte du fait que la principale responsabilité du logement hors des réserves incombe aux provinces et aux territoires, et elles offrent une approche efficace à guichet unique pour dispenser l'aide en matière de logement. Les provinces et territoires sont invités à réserver une partie des fonds aux Autochtones.
Je sais que le comité est intéressé par ce que la SCHL a fait depuis que la vérificatrice générale, dans son rapport de 2003, a fait état des secteurs à améliorer dans les programmes de logement destinés aux réserves. J'ai le plaisir de vous dire que la SCHL a pris au sérieux ces recommandations et y a donné suite d'une manière que la vérificatrice générale a jugée satisfaisante, dans son rapport de suivi de 2006.
Par exemple, la SCHL a pris les devants pour améliorer sa façon de travailler sur un pied d'égalité avec ses partenaires. Elle possède maintenant des comités de liaison permanents aux niveaux national et régional, comités auxquels participent des représentants de ministères, par exemple de Santé Canada, selon les besoins.
Les comités ont comme rôle de surveiller la mise en oeuvre d'initiatives de logement dans les collectivités des Premières nations afin de faire connaître les pratiques exemplaires, de régler des problèmes au besoin, de tendre la main à d'autres partenaires pour promouvoir nos objectifs communs et de cerner les secteurs à améliorer qui méritent de retenir notre attention. En 2005, nous avons été en mesure, grâce au comité national de liaison, de mettre au point une formule d'affectation permettant de mieux répartir les budgets de construction et de rénovation de logements en ayant recours à un modèle fondé sur les besoins qui tient compte de la taille et de la qualité convenables des logements dans les collectivités des Premières nations. Cette mesure donnait directement suite à la recommandation de la vérificatrice voulant qu'on cible mieux les ressources vers ceux qui en ont besoin.
Sur un point cité dans son rapport de 2003, la vérificatrice générale a trouvé les progrès insatisfaisants au moment de son suivi de 2006. Il s'agit du problème des moisissures dans les réserves. Certes, elle a pris note des activités de chaque ministère et organisme, dont la SCHL — recherches, sensibilisation et formation —, mais elle a dit qu'il fallait dresser un plan complet afin de coordonner les efforts des ministères.
Pour donner suite, les trois ministères ont élaboré avec l'Assemblée des Premières Nations, une stratégie complète qui a été déposée auprès du greffier du Comité permanent des comptes publics en novembre 2006. Il s'agit d'une version provisoire, étant donné le rôle que joueront les diverses collectivités et la nécessité de mener des consultations plus poussées sur l'application du plan, mais cela ne veut pas dire que la SCHL et ses partenaires se croisent les bras pendant que les discussions se poursuivent.
Par exemple, la SCHL poursuit ses recherches techniques. Elle diffuse de l'information. La lutte contre les moisissures est un élément de l'initiative de formation sur la qualité des logements. La SCHL a également en place des systèmes et pratiques pour exiger que les logements construits grâce au programme de logements sans but lucratif soient conformes au code et bien entretenus. Son aide à la rénovation peut aider à régler le problème des moisissures de façon à rendre les logements conformes aux normes minimums de santé et de salubrité.
La SCHL joue également un rôle important dans le renforcement des capacités. J'ai le plaisir de dire que ces initiatives ont soutenu un changement favorable en ce qui concerne la qualité des logements et le dossier des moisissures. Par exemple, grâce à notre Initiative d'amélioration de la qualité des logements, nous avons conclu des ententes pluriannuelles avec les conseils de bande. Les dirigeants des bandes s'engagent à relever le niveau de qualité des logements en améliorant les compétences et les connaissances de leurs membres: dirigeants, administrateurs, constructeurs, rénovateurs ou occupants. Nous offrons une série de 12 modules adaptés à divers auditoires. Ils portent sur un large éventail de sujets, dont la qualité de l'air intérieur et l'amélioration des techniques de construction et de rénovation.
Le logement ne peut être durable que si les occupants savent comment l'entretenir. C'est pourquoi nous dispensons une formation aux occupants. Il faut qu'ils sachent comment entretenir un logement, comment prévenir l'apparition de moisissures et comment les faire disparaître.
Les efforts de la SCHL visent à renforcer l'ensemble du système de logement, aux niveaux sectoriel, institutionnel ou individuel. Par exemple, nous avons pris l'initiative de créer des associations nationales pour deux fonctions clés du domaine de l'habitation: les inspections et la gestion. La création de l'Association nationale des agents du bâtiment des Premières nations, l'ANABPN, est l'aboutissement de plusieurs années de travail avec des inspecteurs autochtones. Actuellement, plus de 90 p. 100 des inspections de logement dans les réserves, à l'appui des programmes de la SCHL, sont exécutées par des inspecteurs autochtones aux termes d'accords de rémunération à l'acte.
Monsieur le président, j'ai le plaisir d'annoncer que, suivant l'exemple de l'ANABPN, l'Association des gestionnaires immobiliers des Premières nations a obtenu ses lettres patentes la semaine dernière et a procédé à son lancement officiel à la conférence de l'APN à Toronto, où plus de 130 personnes ont rempli un formulaire d'adhésion. Les chiffres montrent clairement que les Autochtones ont de grandes difficultés à surmonter, mais aussi que certaines collectivités remportent de beaux succès et accomplissent des progrès notables. Au coeur de leur réussite, on trouve généralement un champion au sein de la collectivité. Le succès est possible et il y a un nombre croissant d'exemples qu'il faut faire connaître pour que d'autres puissent en tirer des enseignements.
Enfin, l'orientation que nous allons prendre. Depuis quelques années, l'un des objectifs de la SCHL est de favoriser des solutions qui font appel au marché d'une façon qui respecte la propriété collective du sol. Nous nous sommes efforcés de favoriser l'augmentation des prêts du secteur privé grâce à nos produits d'assurance hypothécaire et nous avons expliqué et propagé l'idée de faire appel davantage au marché privé. Nous avons adapté des séances d'information à l'intention des collectivités pour mettre en valeur les avantages de l'accession à la propriété, expliqué comment nos produits d'assurance hypothécaire peuvent les aider et tâché d'encourager la diffusion des succès dans ce domaine. Nous estimons que, plus nous pourrons en faire pour favoriser les solutions du marché au bénéfice des personnes qui peuvent se le permettre, plus les collectivités des Premières nations tireront parti des avantages économiques du logement dont jouissent la majorité des autres Canadiens.
De nouveau, merci de cette occasion de vous adresser la parole. Nous avons hâte de répondre aux questions que vous vous posez peut-être.
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Monsieur le président, c'est avec plaisir que je m'adresse aujourd'hui au comité pour parler du rôle de Santé Canada à l'égard du logement dans les réserves et des mesures que le ministère a prises après le rapport de la vérificatrice générale.
La Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits est chargée d'assurer des services de santé à ces deux populations. Elle offre des services de santé publique dans les réserves au sud du 60e parallèle et des soins primaires dans un certain nombre de réserves isolées. Et elle finance la prestation de services de santé complémentaires aux Indiens inscrits et aux Inuits: produits pharmaceutiques, soins dentaires, soins de la vue.
Dans les localités situées au nord du 60e parallèle, la santé publique relève des gouvernements territoriaux par suite d'accords de transfert portant sur les soins de santé universels. Dans les réserves situées au sud du 60e parallèle, Santé Canada inspecte les logements dans une optique de santé publique à la demande des collectivités. Lorsqu'un risque pour la santé est décelé, Santé Canada informe les occupants, le chef et le conseil ainsi que le personnel d'entretien, s'il y a lieu, des mesures correctrices à prendre afin de protéger la santé publique. De plus, Santé Canada soutient le concept global de la maison saine au moyen d'activités de sensibilisation et d'information dans les collectivités.
Selon la définition donnée par l'Organisation mondiale de la santé, la « maison saine » est un lieu qui protège la vie privée, contribue au bien-être physique et psychologique et appuie le développement et l'intégration sociale des occupants. La « maison saine » est un vaste concept qui tient compte de divers facteurs contribuant à la qualité du logement et de son environnement: infrastructure adéquate, espace suffisant et qualité de voisinage qui favorise les interactions sociales dans les lieux publics à l'usage des résidents.
[Français]
Suite au rapport du vérificateur général de 2003, chapitre 6, « Aide du gouvernement fédéral accordée aux Premières nations - Le logement dans les réserves », Santé Canada a créé le Groupe de travail sur la salubrité des habitations chargé de coordonner les travaux de la direction générale. De plus, nous avons effectué une analyse documentaire intitulée « Le logement en tant que déterminant de la santé des Autochtones du Canada ». Nous avons ainsi voulu fournir à tous ceux qui oeuvrent dans le domaine du logement la meilleure information qui soit sur les liens qui existent entre la santé et le logement. Les résultats de cet examen des travaux de recherche et des études d'évaluation n'ont rien d'étonnant pour ceux qui ont travaillé dans le domaine, mais ils permettent de tirer les conclusions suivantes: l'augmentation de la densité d'occupation est associée à un risque accru des maladies respiratoires; les systèmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement inadéquats augmentent les risques d'infections entériques; même si les données scientifiques disponibles à ce jour indiquent que l'exposition aux moisissures ne peut vraisemblablement pas être la seule cause des problèmes d'asthme, les moisissures présentes dans l'air intérieur sont associées à une diminution de la fonction pulmonaire et à une fréquence accrue des symptômes respiratoires; les mesures de redressement aux questions de moisissure sont peu susceptibles de régler les problèmes d'asthme si on ne tient pas compte de la fumée de tabac ambiante, des poils et des squames des animaux de compagnie et autres allergènes.
Santé Canada a également reconnu qu'un meilleur système d'information était nécessaire pour suivre l'inspection et les autres activités, afin de nous permettre de mieux analyser l'information aux niveaux régional et national. Santé Canada a maintenant mis au point le système d'information sur l'hygiène du milieu et prévoit être en mesure de définir avec plus de précision les problèmes et les secteurs préoccupants. Ce système devrait permettre de compléter l'information provenant de la base de données d'AINC.
Depuis sa comparution devant le Comité permanent des comptes publics en juin 2006, Santé Canada a ébauché, en collaboration avec l'AINC, la SCHL et l'Assemblée des Premières Nations, une stratégie d'élimination de la moisissure dans les communautés des premières nations. Cette stratégie mise sur les activités de sensibilisation et de formation déjà entreprises qui visent à accroître l'expertise technique parmi les premières nations de manière à prévenir et à traiter les problèmes de moisissure, à réhabiliter les logements touchés et à améliorer les pratiques de construction.
[Traduction]
Les orientations stratégiques définies dans le document de stratégie comportent divers éléments qui visent à accroître la sensibilisation et à renforcer la capacité de résoudre les problèmes liés aux moisissures par l'information et la formation, en fournissant conseils et appui aux collectivités pour la prévention et l'élimination des moisissures dans les logements existants, en prévenant la formation de moisissures dans les logements neufs des Premières nations, en repérant les collectivités qui sont aux prises avec d'importants problèmes de moisissures et en accroissant la sensibilisation et l'appui à l'égard de la stratégie au moyen de communications proactives.
Cette stratégie est un document qui continue d'évoluer, car les discussions se poursuivent avec les Premières nations. Selon la version actuelle, Santé Canada préparera et dirigera une campagne de promotion de la santé, campagne qui encouragera les collectivités et les occupants à faire le nécessaire pour atténuer le plus possible le problème des moisissures chez eux. Elle visera à changer les attitudes et comportements en ce qui concerne l'entretien des logements.
Nous recueillons en vue de la campagne de l'information sur le degré de sensibilisation, l'attitude et les comportements du public visé en ce qui concerne la présence de moisissures et à la qualité de l'air dans les logements. L'objectif global de cette recherche est d'établir les données de référence pour pouvoir mesurer les résultats de la campagne de promotion de la santé et de marketing social. La campagne devrait se dérouler au cours du prochain exercice financier. Nous réunirons des représentants nationaux et régionaux des trois organismes représentés ici et de l'APN pour nous assurer que la campagne réponde aux besoins du public visé.
Une fois la campagne lancée, nous en observerons les résultats et réviserons notre approche. Aux efforts déployés par Santé Canada viendra s'ajouter la stratégie de la SCHL visant à faire connaître aux collectivités des Premières nations les pratiques exemplaires et des réussites. Santé Canada et la SCHL travaillent de concert pour garantir la cohérence entre les cours sur la qualité du logement dispensés par la SCHL et les activités de sensibilisation de Santé Canada aux problèmes de moisissures et de qualité de l'air à l'intérieur des logements. Nous réunirons nos hygiénistes du milieu, les inspecteurs des bâtiments des Premières nations et les fournisseurs de services techniques pour examiner les rapports d'inspection actuels et veiller à ce que le matériel de formation traite des divers aspects de la santé publique.
Santé Canada coopère avec AINC, la SCHL et l'AFN pour étoffer les données sur l'ampleur du problème de moisissures dans les collectivités. Par exemple, grâce aux inspections réalisées sur demande, Santé Canada obtient de l'information sur les collectivités aux prises avec des problèmes de moisissures.
Santé Canada poursuivra son travail avec la SCHL et AINC pour aider les collectivités et organisations des Premières nations à mieux planifier et gérer les activités liées au logement et permettre aux membres des Premières nations de profiter de logements sains.
Monsieur le président, merci beaucoup de m'avoir permis de m'exprimer.
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Une seule question a été adressée à nous tous, et je vais tenter d'y répondre.
Vous avez raison de dire que nous sommes très actifs, mais que les progrès ne semblent pas considérables. Le problème tient en parti à une croissance démographique très importante. Même en agissant rapidement, nous n'arrivons pas à suivre.
Il y a différentes façons d'aborder la question du logement, et le niveau des capacités est inégal dans tout le pays. Nous avons tendance à retenir les approches qui marchent bien en général, mais, dans les cas particuliers, elles ne sont pas forcément efficaces. Sur ce plan aussi, nous tâchons de faire vite.
Notre travail est loin d'être terminé. Il se poursuivra, et je perçois des progrès. Ce dont nous avons parlé aujourd'hui laisse paraître une lueur d'espoir. Il y a de vrais progrès sur le plan du développement et des capacités des Premières nations. Il y a parfois un effet d'entraînement, car l'information circule et les connaissances sont mises en commun.
Nous devons suivre l'évolution démographique et nous assurer que, les aînés devenant plus nombreux, ils soient aussi protégés. Nous avons tendance à beaucoup mettre l'accent sur les jeunes, mais il faut aussi protéger les aînés et travailler avec eux en tenant compte de la situation.
Un problème accessoire tient à la différence de taille entre les collectivités avec lesquelles nous travaillons. Des solutions qui sont efficaces pour les Premières nations de Kamloops peuvent ne pas l'être pour Shamattawa, dans le nord du Manitoba. C'est un autre défi d'essayer de trouver des solutions efficaces en consultant les Premières nations au sujet de collectivités de types divers.
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Je voudrais ajouter un mot à la réponse de Claire sur les besoins les plus urgents.
À la SCHL, nous mettons l'accent sur trois éléments concrets. Nous nous occupons beaucoup du renforcement des capacités et de l'investissement dans les institutions et la formation et le perfectionnement des Autochtones pour qu'ils sachent mieux comment régler leurs problèmes. Nous avons des programmes à appliquer et nous tenons à ce qu'ils soient bien appliqués. Nos constructions respectent le code. Nous assurons un suivi. Nous veillons à bien faire ce que nous faisons, à faire de bonnes constructions.
Deuxièmement, et cela m'amène à votre deuxième question, qui m'était adressée, nous insistons beaucoup sur les forces du marché dans notre assistance. Le gouvernement ne pourra régler tous les problèmes. Les logements offerts selon les règles du marché donnent à diverses collectivités la possibilité de résoudre certains de leurs problèmes. Nous essayons de trouver des solutions axées sur le marché pour ceux qui peuvent se les permettre, quitte à mettre en place des programmes pour les nécessiteux.
Vous demandez expressément quelles sont ces solutions. D'abord, la garantie de prêt ministérielle qui est en place à AINC depuis des années. Grâce à cette initiative, la SCHL offre une assurance hypothèque. Il n'y a pas de prime à payer comme dans nos activités commerciales, car nous ne prenons aucun risque: il y a une garantie ministérielle. Comme nous sommes l'intermédiaire, une fois la garantie ministérielle en place, un prêteur privé hors réserve peut avancer des fonds sans s'inquiéter des questions de garantie que soulève la Loi sur les Indiens ni de la capacité d'obtenir l'accord et l'actif. Il a aussi des prêteurs privés qui innovent en essayant diverses formules. Dans nos échanges avec eux, nous les encourageons à poursuivre dans cette voie. Voici un ou deux exemples.
Quelques prêteurs avancent, sans aucune garantie de la bande, 75 p. 100 de la valeur de l'actif. Ils prennent le risque. Le plus souvent, ces banques plafonnent le montant à consacrer à des prêts dans les réserves, mais elles essaient de le faire sans aucune mesure qui améliore le crédit, qu'il s'agisse d'une garantie de prêt ministérielle ou d'autre chose.
Une ou deux banques mettent à l'essai un autre programme. Soit dit en passant, ces arrangements du secteur privé sont très limités et ne s'adressent qu'à des bandes et à des personnes très bien choisies. Cet autre programme que je donne en exemple comprend un partage de risque 80-20. Le prêteur privé prend des dispositions avec une bande. Il choisit la bande, s'assure qu'elle a une compréhension satisfaisante des questions financières. Il lui dit qu'il est disposé à consentir un crédit de 95 p. 100 de la valeur de l'actif dans la réserve à un ou plusieurs membres de la bande, mais qu'il tient à partager le risque. La banque assume 80 p. 100 du risque, et la bande 20 p. 100.
En somme, la banque consent un prêt qui représente un plus fort pourcentage de la valeur si elle a avec la bande un accord voulant que celle-ci accepte de payer 20 p. 100. Étant donné le mode de propriété des actifs, le prêteur n'a aucun recours, si les arrangements échouent. Si la bande manque à ses obligations, il n'y a rien que la banque puisse faire. C'est pourquoi, le plus souvent, les prêteurs fixent un maximum aux capitaux qu'ils sont disposés à risquer dans ce contexte.
De plus, depuis un ou deux ans, la SCHL a conçu des arrangements de partage de risque différents de ceux que je viens de décrire. Il s'agit au fond d'une initiative pilote. Nous conclurions un accord avec une bande, à peu près comme les banques le font. Nous établirions une fiducie hors réserve qui détiendrait un certain capital et, dans ces circonstances, nous ferions des prêts avec assurance plus traditionnels. Le membre qui emprunterait les fonds paierait les frais normaux et les primes, comme n'importe quel Canadien qui n'habite pas dans une réserve.
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Bonjour et merci d'être parmi nous.
Lorsqu'on a commencé à parler d'une étude sur l'habitation et qu'on a reçu les documents, je n'étais pas trop certain, personnellement et au nom du Bloc québécois, que la chose était justifiée. On a fait préparer un beau document, qu'on a reçu de la Bibliothèque du Parlement, grâce à Mme Hurley. Il s'agit d'une étude sur le logement autochtone.
Je ne sais pas si une des personnes ici présentes occupait en 1992 les mêmes fonctions qu'aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, les conservateurs ne pourront pas accuser les libéraux de n'avoir rien fait à ce sujet. Le Comité permanent des affaires autochtones a déposé en décembre 1992 un rapport comportant 14 recommandations. Je vais vous lire la recommandation 7:
Le Comité recommande que le gouvernement du Canada s'attaque immédiatement aux problèmes de santé et de sécurité ayant trait au logement des autochtones. Ces collectivités doivent avoir des installations d'eau courante et de plomberie, des systèmes d'égout adéquats et des services de protection contre les incendies.
Je vais aussi vous lire la recommandation 8, qui s'adresse à la SCHL:
Les codes de construction, les exigences en matière de conception ainsi que les normes relatives aux matériaux et à la main-d'oeuvre doivent être assouplis pour permettre la création de logements répondant aux besoins des collectivités autochtones et septentrionales et utilisant les ressources locales.
Voulez-vous en entendre d'autres de ce genre? En ce qui me concerne, je ne suis pas fier de la situation. On ne va pas reprendre des études qui ne vont rien donner. Je sais comme vous qu'il y a eu une explosion démographique dans les communautés au cours des 15 dernières années. On nous dit que la consommation de tabac risque de nuire à la santé. Dans le cadre de ces études, personne n'a compris que s'il y avait un problème de logement dans les communautés autochtones, c'était parce qu'il y avait trop de monde dans les logements. Quelqu'un pourrait me répondre qu'il y a en effet trop de monde dans les logements et que 300 ou 400 millions de dollars de plus par année seraient nécessaires? C'est ce que j'aurais voulu entendre aujourd'hui.
Je n'irai pas plus loin. En effet, je ne suis pas sûr qu'on réalise une étude avec les mêmes rapports et les mêmes recommandations qu'il y a 15 ans. Donnez-moi un exemple, un seul, qui me prouve que ces recommandations ont été respectées, et dites-moi où en sont les choses aujourd'hui.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'avoir accepté de venir témoigner aujourd'hui.
Je partage l'exaspération de M. Lemay. Je cherchais dans ce document des observations sur la responsabilité personnelle. Je suis allé l'été dernier dans une maison qui était d'une absolue propreté. On aurait pu manger par terre. Mais à l'extérieur, de la tôle recouvrait des planches pourries, à l'extérieur. Un entrepreneur qui était venu un an ou deux auparavant pour examiner la maison n'avait pas remplacé ces planches. Il s'est contenté de clouer de la tôle par-dessus. Il fallait sauter entre l'escalier de l'entrée avant et l'intérieur de la maison: les planches étaient tellement pourries que l'escalier s'était détaché. La maison était impeccablement propre, mais dans la salle de bain, il y avait un bout de contreplaqué au sol pour éviter qu'on ne passe au travers du plancher. Dans la deuxième chambre, il y avait des moisissures sur le mur et au plafond. Ce n'était pas une maison surpeuplée, ce qui est inhabituel. La grand-mère et son compagnon vivaient là. Ils couchaient dans le salon pour ne pas être exposés aux moisissures.
Cette femme tenait la maison de façon irréprochable. Venez me parler de responsabilité personnelle.
Dans son rapport de 2003, la vérificatrice signale, et il s'agit ici de questions fondamentales, qu'il existe des divergences profondes au sujet du partage des responsabilités. Elle parle des difficultés fondamentales que posent les rôles et responsabilités. Selon la version provisoire du rapport de la SCHL, Document d'information sur le logement des Autochtones, en novembre 2004, il semble que le problème profond se situe au niveau fédéral et tienne au fait que le gouvernement du Canada ne reconnaît pas le droit universel à un logement financé par l'État comme un droit issu des traités ou un droit ancestral, à l'intérieur ou à l'extérieur des réserves. Le document dit toutefois: « Cependant, les problèmes de logement que connaissent les peuples autochtones sont nettement plus graves que ceux que vivent les autres Canadiens. Par conséquent, il est de l’intérêt du gouvernement fédéral d’améliorer les conditions socio-économiques de tous les peuples autochtones, peu importe où ils se trouvent. »
Dans ce contexte, et étant donné que Statistique Canada dit que la crise du logement s'aggrave, l'un ou l'autre des témoins voudrait-il dire s'il estime que les membres des Premières nations, les Métis et les Inuits ont un droit fondamental au logement, droit qui est acquis à tous les autres Canadiens? Reconnaissez-vous qu'ils ont un droit fondamental au logement? Dans l'affirmative, quels défis le gouvernement aura-t-il à relever s'il fait adopter le projet de loi C-44, qui abroge l'article 67. Selon vos estimations, combien de plaintes en matière de droits de la personne pourraient être déposées contre le gouvernement fédéral parce qu'il ne réussit pas à fournir des logements satisfaisants?
Allez-y.
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Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue à nos invités qui, aujourd'hui, subissent une mise en boîte.
Monsieur le président, je partage le point de vue de M. et de Mme , pour qui la situation du logement dans les communautés autochtones est inacceptable. Je pense que nous le savions avant d'entreprendre la dernière étude. J'en ai aussi pris conscience, ainsi que M. Brooks, avec lequel j'ai participé, à Mashteuiatsh, au Québec, au Forum socioéconomique des Premières Nations. Durant ce forum, on a conclu à un besoin criant de logements. Et je partage cette préoccupation.
Cependant, ce sur quoi je ne suis pas d'accord, mes chers collègues, c'est sur le fait que ce matin, nous avons commis une erreur monumentale: nous avons « tiré sur les messagers ». Or, la responsabilité du logement est d'abord politique. Si Mme Dansereau n'était pas à son poste en 1993, le Bloc québécois était au Parlement en 1994. Or, la responsabilité première des partis politiques est de régler les problèmes et de confier le rôle à nos serviteurs de l'État de remplir la mission qui est la leur.
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Cela m'a fait du bien d'en parler, monsieur le président.
Madame Dansereau, vous avez parlé de solutions. Je pense qu'il y a des solutions à apporter. Je voudrais aussi mentionner qu'investir de l'argent n'est pas la solution. J'ai constaté des progrès dans les communautés. J'ai travaillé avec les communautés de 2001 à 2006. J'ai vu des progrès en termes d'infrastructures, dans le traitement de l'eau potable, sur le plan des écoles, des centres communautaires, des centres de santé, etc. Les communautés font des progrès. Il ne faut pas balayer du revers de la main tout ce qui s'est fait, mais le défi est grand, et je pense que c'est un défi que nous sommes appelés à relever ensemble. Trouvons donc des solutions, au lieu de seulement identifier des problèmes.
Un des problèmes tient au fait qu'il ne suffit pas d'engager des fonds dans les communautés, mais de s'assurer qu'ils sont bien investis afin de maintenir des logements de bonne qualité. Je pense qu'il s'agit d'une question à laquelle on n'a pas su répondre par le passé et à laquelle on doit apporter de nouvelles solutions. C'est une des constatations du forum de Mashteuiatsh.
J'en viens à ma question. D'après vous, quelles sont les obstacles à des logements de qualité dans les communautés? Comment peut-on sortir de ce cycle, identifié par mes collègues et dont on reconnaît l'existence? Vous avez parlé d'accession à la propriété, d'amélioration des capacités pour l'entretien des logements, ainsi que de soutien à l'investissement privé. J'aimerais vous entendre un peu au sujet des avenues de solution que vous entrevoyez afin de rompre ce cycle, à l'intérieur duquel le besoin grandit, comme vous l'avez démontré, avec la démographie.
Merci.
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Merci de la question. J'essaierai d'y répondre en partie, et je vais laisser ma collègue de la SCHL répondre aussi.
On parle beaucoup de solutions collectives, de solutions en partenariat avec les collectivités autochtones elles-mêmes, parce que, comme on l'a dit, les collectivités sont différentes les unes des autres et ont des visions un peu différentes. C'est sûr que l'on travaille de très près avec l'APN, l'Assemblée des Premières Nations, et l'APNQL, l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, pour trouver des solutions qui sont vraiment acceptables au point de vue culturel. On peut envisager des solutions du côté du marché, du côté des appropriations collectives, mais c'est surtout en travaillant avec les Autochtones qu'on pourra trouver ces solutions.
Il faut dire que la capacité, l'éducation, le travail ensemble pour... Par exemple, si on parle de la moisissure, vous verrez dans la stratégie qu'une grande partie de la solution réside dans l'éducation: comment se fait-il que la moisissure existe? Que fait-on pour l'empêcher? Et pour chacun de nos dossiers, on fait ce travail d'éducation et de prise en charge avec les premières nations.
On a demandé tout à l'heure quel était le plus grand défi. Je pense qu'il y a plusieurs défis: d'abord, il y a l'explosion démographique, comme on l'a dit; ensuite, il y a souvent un problème de distance. On parle de petites communautés qui sont très loin, alors comment peut-on s'assurer qu'il la construction soit bien faite, que les gens respectent les codes de construction? Ce sont vraiment des questions à aspects multiples, et c'est pour cette raison que l'on travaille très fort avec les premières nations elles-mêmes. Cela devient une responsabilité partagée parce que nous ne serons pas là au jour le jour et que c'est à eux qu'il revient de prendre ces décisions. Il n'y a pas de réponse facile. J'aimerais qu'il y en ait une, mais il n'y en a pas.
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D'accord. Le ministre n'arrêtait pas de dire que c'était pour les Autochtones.
Si je pose la question, c'est que 17 millions de dollars, ce qui représente une bonne partie du montant, ont été retirés sur ce que les Autochtones pensaient recevoir. Mais je ne veux pas m'attarder là-dessus pour l'instant. J'ai eu ma réponse.
Ma question porte sur les solutions, et je voudrais une réponse de chacun des ministères ou organismes.
Vous faites peut-être du bon travail, mais, comme les quatre partis l'ont dit, la situation du logement est pitoyable. Il existe un énorme écart par rapport à la norme et c'est complètement inacceptable. On se croirait dans le tiers monde. Il y a beaucoup à faire. La démarche qui a abouti à l'accord de Kelowna a fait apparaître des solutions qui viennent de la base. Nous avons demandé aux Autochtones quels étaient les grands problèmes au Canada. Le logement en est un. Et ils ont proposé des solutions. Fait remarquable, les premiers ministres des provinces, le gouvernement fédéral et les dirigeants des Premières nations se sont entendus sur un train de mesures pour le logement.
Je le demande à chacun des organismes: si on appliquait les mesures définies à Kelowna, cela aiderait-il à régler le problème du logement dans les collectivités autochtones? Comment?
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Merci, monsieur le président.
D'après le document de Mme Dansereau, on accorde 261 millions de dollars annuellement au logement dans le Nord, par l'entremise du ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada et de la Société canadienne d'hypothèques et de logement. Mme Matthews parle de 300 millions de dollars.
On connaît l'explosion démographique chez les Autochtones et les Inuits. On tente de réparer les maisons. Ces dernières sont surpeuplées, des champignons s'y forment et des maladies respiratoires se développent. On rénove les maisons, mais le même nombre de personnes continueront de les habiter.
Ne trouvez-vous pas que c'est de l'argent gaspillé, pour le moment? Ne croyez-vous pas qu'il serait préférable de faire un investissement majeur, une mise à niveau des logements et, par la suite, d'en faire l'entretien? Comme les maisons seraient moins détériorées, cela coûterait moins cher en assurance-maladie et en rénovations.
Les différents ministères et la SCHL se sont-ils penchés sur cette question? L'an dernier, la SCHL a réalisé un surplus de quatre milliards de dollars. Sur quatre milliards de dollars de profits, pourrait-on investir dans une mise à niveau quelque 400 millions de dollars, au lieu de la somme actuelle de 261 millions? On pourrait faire une mise à niveau rapide et, par la suite, on reviendrait à un niveau normal d'entretien.
Je vous laisse la parole.
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Seulement une ou deux questions. Je serai brève pour vous laisser tout le temps de répondre.
Des chiffres dont j'ai pris connaissance récemment montrent que les dépenses en immobilisations ont diminué, si bien qu'on manque de moyens pour construire les infrastructures nécessaires au logement. J'énumère mes questions, et vous répondrez ensuite. C'était la première: les fonds d'immobilisation ont-ils diminué?
Deuxièmement, à propos des fonds versés aux gouvernements provinciaux et du Nord, a-t-on fixé des objectifs et des calendriers pour la construction de logements destinés aux Premières nations, aux Métis et aux Inuits? Si oui, quels étaient-ils?
Troisièmement, vu l'importance de l'actuelle allocation logement, comment cette allocation pourrait-elle aider à bâtir des logements si on faisait jouer les mécanismes du marché?
Quatrièmement, dans le document Compte rendu sommaire du Forum mixte sur le logement durable, issu de Kamloops, en 2005, il est expressément recommandé d'intégrer les valeurs des Premières nations aux politiques du logement d'AINC et de la SCHL?
Allez-y.
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Je vais également dire un mot de l'intégration des valeurs. Je peux vous donner en exemple un ou deux cas où la politique a été fructueuse.
Aux termes des programmes de la SCHL, nous travaillons avec la collectivité. Elle conçoit ses propres logements. Nous n'imposons plus de plans. Nous avons donc des plans très innovateurs et différents. Il y a dans l'Ouest une collectivité où nous venons de bâtir des logements dans le cadre du programme de logement sans but lucratif. Ces logements sont conçus pour six ou sept familles. C'est très fidèle aux valeurs culturelles et cela traduit une bonne écoute de la collectivité.
Les processus d'attribution sont un autre exemple. Cela ne se fait pas dans l'isolement. Nous travaillons avec les Autochtones au niveau national, avec l'APN et nos collègues d'AINC. Au niveau régional, des comités de liaison sont à l'oeuvre dans tout le pays. Tous ces comités comptent des représentants autochtones.
Beaucoup d'exemples témoignent de l'intégration de ces valeurs dans nos modalités d'action.
Quant aux fonds d'immobilisation, je puis vous dire, pour ce qui est du budget de la SCHL, que nous avons eu droit, dans le budget de 2005, à une rallonge de quelque 103 millions de dollars sur cinq ans, ce qui est très agréable. En dehors de cela, nous pouvons dans l'ensemble rénover environ 1 000 logements, à une centaine près en plus ou en moins, et nous charger d'un millier de logements sociaux chaque année. Ces résultats sont à peu près constants depuis une dizaine d'années. Sur le plan des dépenses et sur celui du nombre de logements, c'est à peu près constant. Il y a eu des hauts et des bas, mais dans l'ensemble, nous pouvons nous charger d'un millier de rénovations et d'un millier de logements sans but lucratif. L'an dernier, 1 300 logements ont été rénovés et nous avons réussi à atteindre un niveau d'environ 915 logements sans but lucratif.
Cela dépend. Il y a des questions de conception. Il y a beaucoup de latitude. On ne sait jamais, quand on obtient le budget, combien de logements au juste on pourra rénover ou faire construire. Le plus souvent, le nombre est stable sur une période de dix ans.
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Le comité souhaite-t-il que la greffière lui procure ces renseignements? Si le ministre des Finances doit comparaître, nous pourrons lui poser la question.
Merci. La présidence va saisir l'occasion pour poser une question.
J'ai passé environ 25 ans au Yukon, et je dois dire que je me suis intéressé au logement. J'étais même entrepreneur et j'ai fait des travaux de construction pour le ministère, il y a des années. C'était très difficile par le passé, car la conception et les codes du bâtiment n'étaient pas vraiment adaptés aux différents sites. Notre pays est immense et, en construction, les défis sont divers, tout comme le sont les pratiques exemplaires.
J'avoue que la situation s'est beaucoup améliorée. Je l'ai constaté au Yukon. Le ministère a fait un excellent travail, mais c'est en grande partie parce qu'il a autonomisé les bandes locales, et celles-ci ont des connaissances locales et savent comment s'y prendre. La situation du logement s'est considérablement améliorée au Yukon. Il y a eu des progrès.
Je dirai franchement à ma collègue, Jean Crowder, que j'aurais volontiers vécu dans n'importe laquelle des maisons des Premières nations dans la région où j'habitais, à Dawson City. Je connais très bien la situation.
La tâche est considérable. L'argent n'est pas le seul problème. Il y a la qualité des maisons construites par le passé. Il y a des problèmes de moisissures, des vérandas et des entrées qui pourrissent et toutes sortes d'autres problèmes parce les normes n'étaient pas assez exigeantes. Il est très important d'investir dans des maisons durables.
M. Albrecht a fait des propositions sur le type de logement, avec des fondations et même des murs de béton isolés. C'est un produit de bien meilleure qualité pour certaines applications dans certaines régions du Canada. Il se passe de bonnes choses au ministère, et je sais que c'est un grand défi à relever.
D'autres questions du côté ministériel?
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Merci, monsieur le président.
C'est plutôt une observation que j'ai à faire.
Si nous considérons les chiffres, ainsi que les données de Statistique Canada et les observations de mes collègues, il est très clair que, à moins d'investissements plus importants dès maintenant, vous ne pourrez pas répondre aux besoins en logements des collectivités autochtones.
Le mémoire m'apprend que le Nunavut est probablement le territoire où les besoins sont les plus criants. À montant égal, on y construit toujours moins de maisons, parce que les coûts sont plus élevés. Si un certain montant permet de bâtir ailleurs une dizaine de maisons, au Nunavut, on ne peut en construire que cinq, à cause des coûts supplémentaires.
Je vous suis reconnaissante de l'information que vous avez donnée. Certaines des questions qui ont été posées sont au fond politiques, et seul le ministre peut y répondre — et il faut que le gouvernement ait la volonté politique d'investir les montants nécessaires. Je comprends où vous voulez en venir, et je sais que la situation du logement s'est améliorée.
J'ai travaillé dans le secteur du logement comme gestionnaire des logements sociaux. À moins d'investissements plus considérables pour répondre à des besoins croissants, on ne pourra jamais faire de rattrapage. Un investissement ponctuel ne peut faire l'affaire. La réalité étant ce qu'elle est, comme les statistiques le montrent, il faut un montant plus substantiel chaque année. Je suis persuadée que tous seront d'accord pour dire que, à moins d'investir maintenant plus qu'il ne faut pour les besoins, on ne rattrapera jamais les retards. C'est la réalité. Personne ne peut prouver le contraire.
Ce que je dis, c'est qu'il faut des investissements suffisants et des ressources qui sont à la hauteur. Il s'agit d'un besoin fondamental. La disparité entre les collectivités autochtones et le reste du pays entache la réputation internationale du Canada. C'est donc plutôt une observation que je fais: à moins d'investir davantage dès aujourd'hui, nous n'allons jamais rattraper le retard.
Anita a posé une question sur la pleine propriété, et il n'y avait pas assez de temps pour qu'on y réponde.