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Merci, monsieur le président.
Bon après-midi à tous. Je suis heureux de me présenter à nouveau devant vous. Je remercie les membres du comité de m'avoir invité aujourd'hui.
Comme d'habitude, je veux vous remercier pour votre travail acharné et votre dévouement pour le secteur. Cela va sans dire, mais je le dirai quand même, ce comité est à mon avis, l'un des comités les plus actifs du Parlement, et je sens qu'il y a beaucoup de gens passionnés par le secteur autour de cette table. C'est une chose que j'apprécie, de même que les producteurs et l'industrie agroalimentaire de tout le pays.
J'aimerais aussi souligner le travail précieux effectué par le comité dans le cadre de l'examen des résultats de l'enquête indépendante sur les activités de la Commission canadienne du blé et de la gestion de celle-ci en vertu de la Loi sur les grains du Canada. C'était un rapport d'une grande utilité pour le secteur des céréales et des oléagineux. Le Parlement, les producteurs et l'ensemble de la population canadienne en bénéficieront et c'est pourquoi je l'apprécie particulièrement. C'était une étude approfondie qui, de toute évidence, nous sera très utile pour nous guider.
Dans ma déclaration préliminaire d'aujourd'hui, je vais d'abord faire le point sur les progrès que nous avons réalisés dans un certain nombre de dossiers importants depuis notre dernière rencontre. Ensuite, je parlerai un peu des orientations futures et, bien entendu, je répondrai à vos questions.
Grâce aux mesures prévues dans les budgets de 2006 et 2007, le gouvernement aura fourni au secteur des nouveaux fonds de 4,5 milliards de dollars sur cinq ans. Ce montant est supérieur aux niveaux de financement réguliers et au financement des programmes existants à l'intention des agriculteurs. Nous travaillons avec nos homologues provinciaux et territoriaux pour distribuer des fonds aux agriculteurs incluant un montant de 500 millions de dollars par année pendant cinq ans aux programmes de soutien agricole; près de 1 milliard de dollars pour améliorer la méthode d'évaluation des stocks du PCSRA et régler les problèmes liés à la marge négative. Notre récent engagement à affecter 1 milliard de dollars à des comptes d'épargne du producteur et au coût du soutien à la production comprend 600 millions de dollars affectés à de nouveaux comptes d'épargne du producteur et 400 millions de dollars pour aider à régler les problèmes du coût de production.
Je parlerai plus en détail du montant de 600 millions de dollars dans un instant mais, en ce qui concerne les fonds de 400 millions de dollars, j'ai annoncé aujourd'hui que l'envoi des chèques débutera en juin et que la majorité des fonds sera distribuée d'ici la fin du mois d'octobre. Les paiements initiaux correspondront à 2,36 p. 100 des ventes nettes d'un producteur pour 2000-2004. Dans l'éventualité où il resterait des fonds, les versements finaux seront faits en décembre. À l'avenir, nous nous sommes engagés à verser jusqu'à 100 millions de dollars chaque année aux comptes d'épargne des producteurs pour atténuer les coûts élevés de production.
Nos efforts visent non seulement à répondre aux besoins immédiats des agriculteurs, mais également à aider la nouvelle génération des agriculteurs à demeurer activement engagés en agriculture. La mesure annoncée dans le budget 2007, qui prévoit une hausse de l'exonération cumulative des gains en capital de 500 000 $ à 750 000 $ pour les agriculteurs, favorisera le transfert de la ferme familiale d'une génération à l'autre.
Nous avons aussi pris des mesures en matière de biocarburants. Pour soutenir les agriculteurs et le Canada rural, nous avons annoncé l'investissement de 500 millions de dollars au cours des quatre derniers mois pour aider les producteurs et les collectivités rurales à exploiter les nouveaux débouchés commerciaux dans le secteur des bioproduits agricoles grâce à nos initiatives sur les biocarburants et autres bioproduits. Cet investissement de 500 millions de dollars comprend un montant de 200 millions de dollars destinés à l'Initiative pour un investissement écoagricole dans les biocarburants, que j'ai officiellement lancée la semaine dernière, pour aider à financer la construction ou l'agrandissement d'installations de production de biocarburants de transport et aider les producteurs à s'engager dans ces projets.
Il y a aussi un montant de 145 millions de dollars qui est investi dans des activités axées sur la science et l'innovation dans le cadre du Programme d'innovation pour les bioproduits agricoles pour soutenir les réseaux de recherche nouveaux et existants et encourager l'établissement de grappes dans les domaines de la bioéconomie où la recherche collective peut permettre d'obtenir de meilleurs résultats.
Un autre montant de 134 millions de dollars est destiné au Programme Agri-débouchés, un programme axé sur la commercialisation des nouveaux produits, procédés et services agricoles.
Un montant de 20 millions de dollars est investi dans l'Initiative des débouchés de biocarburants pour les producteurs, soit le double de l'affectation prévue en raison de la très forte participation à l'échelle du pays. Il y a aussi un montant de 1 million de dollars pour soutenir les personnes qui souhaitent créer des coopératives comme un moyen de profiter des débouchés associés aux biocarburants et à d'autres activités à valeur ajoutée.
Combinés, ces investissements aideront à saisir les nouvelles occasions d'améliorer leur rentabilité. Et ils aideront à promouvoir le secteur agricole de notre pays dans les domaines de la santé, de l'environnement et de la bioéconomie.
De plus, le budget 2007 a prévu un investissement de 2 millions de dollars pour favoriser la production de carburants renouvelables à l'échelle du pays. Cette initiative d'une valeur de 2 millions de dollars ne concerne pas uniquement notre ministère, mais elle a été bien accueillie un peu partout par les organisations et les secteurs qui se rendent compte que cet argent va largement contribuer à démarrer cette industrie viable qu'est la production de carburants renouvelables.
En ce qui concerne les choix en matière de commercialisation, nous sommes en voie de donner suite à notre engagement d'offrir aux producteurs de grains de l'Ouest canadien le choix en matière de commercialisation, tout en conservant une Commission canadienne du blé solide et viable, mais à participation volontaire, pour l'orge. Nous nous étions engagés à consulter d'abord les agriculteurs et c'est ce que nous avons fait au moyen du plébiscite sur la commercialisation de l'orge. Les producteurs d'orge se sont prononcés, le gouvernement a écouté et prend des mesures en leur nom. Plus de 29 000 producteurs d'orge ont participé. La majorité de ces agriculteurs, soit 62 p. 100, ont demandé d'avoir le choix.
Ce résultat correspond à celui du sondage mené par la Commission canadienne du blé, qui montre que la majorité des producteurs sont en faveur du choix en matière de commercialisation de l'orge.
Ainsi, les agriculteurs nous ont donné leurs consignes, et nous avons l'intention d'agir de façon résolue et d'apporter des modifications au règlement de la Commission canadienne du blé.
Le public peut consulter la version préliminaire du règlement et faire part de ses commentaires. Nous prévoyons examiner les commentaires et élaborer la version finale du règlement au cours des prochaines semaines pour que le choix en matière de commercialisation devienne réalité pour les producteurs d'orge de l'Ouest canadien d'ici le 1er août 2007.
En ce qui concerne la commercialisation du blé, nous avons promis de consulter les producteurs au moyen d'un plébiscite avant de prendre toute mesure. C'est une promesse que nous avons faite plus tôt cette année. Je n'ai pas l'intention de le faire cette année, mais avant de modifier la façon dont le blé est commercialisé, nous consulterons les producteurs en organisant un plébiscite.
Les négociations commerciales ont de nouveau reconnu l'attention des médias dernièrement. Sur la scène internationale, nous appuyons nos producteurs et nos transformateurs. Nous travaillons d'arrache-pied dans les négociations de l'OMC sur l'agriculture pour les aider à livrer une concurrence efficace sur le marché international et à assurer leur réussite. Il va sans dire que le Canada a tout intérêt à ce que les négociations connaissent un dénouement favorable à Genève. Afin que le secteur agricole canadien puisse se démarquer, nous devons réaliser un objectif ambitieux et resserrer les règles qui régissent le commerce agricole.
Nous cherchons toujours à obtenir une réduction substantielle du soutien interne ayant pour effet de fausser le jeu des échanges, ainsi qu'une amélioration importante de l'accès au marché et l'élimination de toutes les formes de subventions à l'exportation. Le Canada continuera de travailler de façon constructive avec les autres membres de l'OMC pour faire avancer les négociations et pour défendre énergiquement les intérêts des producteurs et transformateurs canadiens.
Même si les prochaines étapes du Cycle de Doha ne sont toujours pas clairement établies, je tiens à préciser une chose. Tout au long des négociations, nous allons continuer de tout mettre en oeuvre afin d'obtenir un résultat qui profitera à l'ensemble du secteur agricole canadien, c'est-à-dire tant aux secteurs axés sur l'exportation qu'aux secteurs soumis à la gestion de l'offre.
Le gouvernement continuera de s'assurer que le Canada a une solide stratégie à long terme en matière de politique commerciale générale incluant des négociations commerciales régionales et bilatérales qui servent nos intérêts commerciaux.
De plus, nous comprenons clairement la contribution énorme que le système de gestion de l'offre apporte aux industries qui ont choisi ce mode de commercialisation. Voilà pourquoi le gouvernement du Canada continue d'appuyer la gestion de l'offre dans le cadre des négociations de l'OMC et ici au pays.
[Français]
Par exemple, nous avons pris les moyens nécessaires pour contrôler les importations de produits laitiers. Suite à l'annonce faite par le nouveau gouvernement du Canada le 7 février 2007, le processus de modification de nos engagements sur le concentré de protéines de lait est maintenant officiellement amorcé. Les négociations en vertu de l'article 28 de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce se poursuivront au cours des prochains mois.
Dans un autre ordre d'idées, nous avons annoncé que l'Agence canadienne d'inspection des aliments établirait un processus réglementaire portant sur les normes relatives à la composition des fromages. Ce processus est en cours et un projet de règlement sera soumis sous peu.
[Traduction]
Conformément à notre promesse, nous travaillons également en vue de remplacer le PCSRA et de mettre en oeuvre des programmes de gestion des risques de l'entreprise qui sont mieux adaptés, qui sont plus prévisibles, qui se prêtent à un concours bancaire immédiats et qui permettent davantage aux agriculteurs de réagir à l'augmentation des coûts.
Il y a trois semaines, à Winnipeg, nous avons eu des discussions très productives avec les ministres provinciaux et territoriaux sur l'élaboration de nouveaux programmes de gestion des risques de l'entreprise, incluant le volet fondé sur les marges, le cadre d'aide en cas de catastrophe, l'assurance-production et le programme de comptes d'épargne découlant des discussions avec le secteur.
Les ministres provinciaux ont accueilli favorablement l'injection par le fédéral de 600 millions de dollars dans les comptes, ce qui pourrait, à leur avis, remplacer la portion supérieure du volet de stabilisation des revenus. Cet investissement est conditionnel à la mise au point des détails avec nos partenaires provinciaux, mais je suis optimiste quant au résultat. Nous avons fait des progrès intéressants sur cette question et travaillons à mettre au point les détails concernant les nouveaux comptes d'épargne à notre réunion de juin.
Au cours de la dernière année, nous avons travaillé avec les représentants des provinces, des territoires et de l'industrie et avons apporté des améliorations importantes au programme fondé sur la marge. Nous avons conclu un accord de principe sur un cadre d'aide en cas de catastrophe et nous travaillons à élargir la couverture du Programme d'assurance-production. Cela, en conjonction avec le programme de comptes d'épargne proposé — qui comprendra une composante fédérale Coût de production — constitue ce que propose le gouvernement fédéral pour remplacer le PCSRA.
Permettez-moi de prendre quelques minutes pour vous présenter les améliorations qui ont déjà été apportées aux programmes de gestion des risques de l'entreprise, particulièrement l'élément fondé sur la marge.
À la demande de l'industrie et conformément à l'engagement que nous avions pris dans le budget 2006 ainsi que pour donner suite aux recommandations de l'industrie, nous avons amélioré la méthode d'ajustement de la valeur des stocks pour 2003, 2004 et 2005. Il s'agissait d'un investissement de 900 millions de dollars, et les producteurs sont sur le point de recevoir les versements finaux.
Nous avons élargi les critères d'admissibilité à la couverture de la marge négative pour mieux protéger les exploitations agricoles viables qui subissent de lourdes pertes. Cet engagement de 50 millions de dollars de fonds fédéraux, qui atteint 80 millions de dollars avec les contributions provinciales, permettra de fournir de l'aide à un plus grand nombre d'agriculteurs.
Nous avons rendu disponibles les paiements provisoires et les paiements sélectifs. Nous avons assoupli les échéances. Nous avons introduit le dépôt de documents par voie électronique. Nous avons élaboré une calculatrice électronique. Nous avons apporté plusieurs autres changements sur lesquels vous pourrez peut-être poser des questions. Disons que dans l'ensemble, nous avons réalisé des progrès importants.
Nous sommes parfaitement conscients qu'il reste encore beaucoup de travail à faire. Comme je l'ai mentionné, le nouveau gouvernement du Canada travaille de concert avec les provinces et les territoires pour mettre en oeuvre, en 2007, une nouvelle gamme de programmes de gestion des risques qui répondront mieux aux besoins des producteurs canadiens.
J'ai rencontré la vérificatrice générale hier pour discuter du rapport. Elle a surtout ciblé le PCSRA dans son rapport que vous avez peut-être vu plus tôt aujourd'hui. Nous sommes entièrement d'accord avec ses recommandations. Nous avons déjà pris des mesures pour donner suite à certaines recommandations et nous en prendrons d'autres prochainement.
Au moment de la création du PCSRA, l'industrie et le parti qui formait alors l'opposition avaient averti que ce programme ne fonctionnerait pas comme prévu. À notre avis, il était trop complexe et ne produirait pas les résultats escomptés.
Depuis notre accession au pouvoir, nous travaillons avec les provinces pour remplacer le PCSRA et ce programme est déjà très différent de ce qu'il était en 2004.
Comme je l'ai mentionné, grâce aux changements apportés sur le plan de la gestion des risques de l'entreprise, le cadre d'aide en cas de catastrophe, l'amélioration de l'assurance-production, un nouveau programme axé sur la marge et un programme de comptes d'épargne pour les producteurs, nous disposerons de programmes d'aide financière aux agriculteurs qui seront plus simples et prévisibles et qui se prêteront à un concours bancaire immédiat, autant de choses qui ont été mentionnées dans le rapport de la vérificatrice générale.
Dans une perspective d'ensemble, toutes ces mesures qui donnent suite aux recommandations de la vérificatrice générale visent à remplir notre engagement d'améliorer l'efficacité et la responsabilisation au sein du gouvernement.
J'aimerais également dire quelques mots sur l'ACIA puisqu'il s'agit d'un élément important de notre portefeuille. L'Agence canadienne d'inspection des aliments vient tout juste de célébrer son 10e anniversaire. Au cours de la dernière décennie, l'Agence a utilisé ses ressources avec succès pour relever de nouveaux défis. Ainsi, nous avons un système d'inspection et de réglementation qui jouit d'une excellente réputation au pays et sur la scène internationale. L'Agence a multiplié ses efforts pour établir des liens étroits avec ses partenaires fédéraux et provinciaux, permettant ainsi de renforcer l'efficacité de notre système.
Depuis mon assermentation à titre de ministre, beaucoup de choses se sont produites à l'ACIA. Elle a géré avec succès plusieurs éléments à grande visibilité liés à la sécurité alimentaire et à la santé des humains, des animaux et des végétaux. La fièvre charbonneuse dans l'Ouest canadien et le nématode doré au Québec sont seulement deux exemples de ravageurs et des maladies avec lesquels l'ACIA a dû composer au cours de la dernière année. L'ACIA utilise ses ressources efficacement pour contrer ces ravageurs et maladies et ainsi s'assurer de maintenir la confiance des marchés intérieurs et internationaux en notre système.
Le fait que le Canada a été recommandé pour une reconnaissance officielle par l'OIE à titre de pays où le risque d'ESB est contrôlé est un témoignage de ce niveau élevé de confiance des marchés internationaux. Comme vous le savez, c'est très important pour nous.
Un autre exemple de la confiance des marchés internationaux à l'égard l'ACIA est la désignation de 13 laboratoires de l'ACIA à titre de laboratoires de référence de l'OIE. Là encore, c'est le plus beau compliment qu'on puisse nous faire.
Alors que l'ACIA doit toujours être en mesure de répondre rapidement en situation d'urgence, elle doit également disposer d'un budget suffisant pour lui permettre d'élaborer et de mettre en oeuvre des initiatives stratégiques à long terme pour que nous continuions de profiter d'un approvisionnement alimentaire sûr et de ressources animales et végétales saines.
Les secteurs de travail stratégique comprennent l'élaboration de nouvelles méthodes d'inspection en matière de sécurité alimentaire et la contribution à l'établissement de normes internationales fondées sur des preuves scientifiques. L'Agence cherchera des façons d'accroître la conformité à ces objectifs réglementaires et d'autres méthodes pour atteindre les résultats visés par la réglementation.
Par exemple, l'ACIA veut rendre plus uniformes les mesures d'inspection et d'application de la loi à l'échelle du pays. Elle cherche également des façons d'améliorer la conformité aux normes de sécurité alimentaire dans le secteur non régi par le gouvernement fédéral.
La croissance régulière du commerce mondial ouvrira de nouveaux marchés pour les exportateurs canadiens, ce qui est une bonne nouvelle. Toutefois, cela peut également poser des problèmes en raison de la difficulté accrue à contenir les ravageurs et les maladies. En ce qui concerne les maladies comme la grippe aviaire et les autres menaces, l'ACIA dispose de ressources qui lui permettent de rechercher continuellement des façons de prévenir les apparitions de maladies et de lutter efficacement contre celles-ci en cas d'éclosion.
Par exemple, dans le domaine de la prévention, l'ACIA collabore avec l'Agence des services frontaliers du Canada et les Affaires étrangères à la mise en oeuvre de la campagne « Pensez-y et déclarez! », qui vise les voyageurs internationaux. En sensibilisant les voyageurs et en influant sur les activités humaines, cette campagne aidera à réduire le nombre de ravageurs et d'agents pathogènes nuisibles qui entrent au pays.
Au cours des 10 dernières années, l'ACIA a joué un rôle important dans la vie de notre pays et construit actuellement le fondement d'un héritage dont elle peut être fière.
Je vais terminer en regardant un peu plus à long terme, avec quelques mots sur le processus que nous avons amorcé pour créer la prochaine génération de politiques agricoles et agroalimentaires, qui aidera le secteur à relever les défis du présent millénaire.
À l'étape critique de sa conception, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux se sont mis d'accord pour mener une série de vastes consultations auprès des Canadiens. Au cours des quatre derniers mois, nous avons mené deux séries de consultations très complètes, d'abord auprès de l'industrie, puis auprès des agriculteurs, des transformateurs et d'autres personnes, incluant les membres du public.
J'aimerais profiter de l'occasion pour remercier les personnes du secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire et du grand public — elles étaient plus de 3 000 à l'échelle du pays — qui ont participé au dialogue en personne ou en ligne. Collectivement, elles ont fourni de nombreuses suggestions innovatrices concernant l'élaboration du prochain cadre stratégique qui permettra à l'industrie de demeurer prospère à l'avenir. Nous avons depuis demandé aux fonctionnaires d'élaborer le cadre en tenant compte des résultats des consultations et de continuer à travailler avec l'industrie au cours des prochaines étapes.
Et, j'aimerais souligner, monsieur le président, le travail effectué par les membres de ce comité pour recueillir les commentaires sur le Cadre stratégique pour l'agriculture, au cours de leurs récents déplacements à travers le pays. Il n'est pas surprenant de constater qu'un grand nombre des enjeux et des idées sont semblables aux commentaires que nous avions recueillis. Je suis impatient de connaître les réflexions des membres du comité sur les commentaires qu'ils ont reçus.
Je vous ai présenté, monsieur le président, un aperçu des progrès réalisés, de la situation actuelle et des orientations futures. À nouveau, j'aimerais remercier les membres du comité pour leur dévouement et les efforts investis dans la promotion du secteur de l'agriculture et de l'agroalimentaire.
Si vous avez des questions, il me fera plaisir d'y répondre maintenant.
Monsieur le président, j'aimerais également souhaiter la bienvenue à ma nouvelle sous-ministre, Yaprak Baltacioglu, qui est arrivée en mars de cette année et qui remplace Len Edwards.
Len Edwards est passé aux Affaires étrangères. Je remerce Len pour son dévouement pour le secteur.
Je souhaite la bienvenue à Yaprak. Je sais que vous la trouverez très professionnelle et qu'elle appuiera l'excellent travail effectué par votre comité. Elle possède de vastes connaissances, elle s'est très bien adaptée et elle a déjà été très occupée, un peu partout dans le pays, à appuyer le travail du ministère et le vôtre.
Si vous avez besoin d'information, vous pouvez aussi vous adresser à M. François Guimont, le président de l'ACIA et à plusieurs autres fonctionnaires qui sont ici.
Je suis prêt à répondre à vos questions et merci encore.
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Merci pour cette liste. Je pense que la plupart de ces problèmes se rapportent aux secteurs visés par la gestion de l'offre et, bien entendu, ce sont des questions qui me préoccupent ainsi que le ministre du Commerce international qui doit souvent s'occuper de ces litiges commerciaux.
En ce qui concerne les importations de volaille, je sais que le secteur de la volaille voudrait que nous invoquions l'article 28 à l'égard de ces importations, surtout pour ce qui est de la règle des 13 p. 100 et des autres dispositions s'appliquant aux importations de volaille. Cela pose plusieurs problèmes.
L'article 28 est une arme commerciale trop brutale. Les gouvernements ont toujours beaucoup hésité à y recourir. Le nôtre a été le premier gouvernement, depuis que je suis au Parlement, à invoquer l'article 28 pour reclassifier les concentrés de protéines de lait. Nous avons entamé cette initiative, comme nous l'avions promis à l'industrie laitière. Nous avons adressé une demande à l'OMC. Nous attendons une réponse. Néanmoins, les gouvernements ne peuvent pas invoquer cet article à la légère. Nous sommes prêts à le faire. Nous le faisons, comme nous l'avions promis.
L'article 28 ne s'applique pas aux États-Unis. L'ALENA couvre nos accords commerciaux avec les États-Unis. Par conséquent, l'industrie de la volaille se soucie surtout des importations américaines qui ne relèvent pas de l'article 28. Nous ne pouvons pas recourir à la même méthode. Il ne s'agit pas de reclassifier les produits en vertu de l'article 28, car cela ne s'applique pas de la même façon.
Par conséquent, même si je comprends les préoccupations de ce secteur, nous ne pensons pas qu'on peut régler le problème de la même façon. D'autre part, étant donné la quantité d'importations de volaille, que ce soit pour le boeuf, la volaille ou quoi que ce soit d'autre, je recommande aux organisations agricoles de rencontrer les groupes d'experts que le ministre du Commerce international a constitués pour contribuer au processus décisionnel.
Pour établir quels sont les bons niveaux d'importation, j'invite le secteur de la volaille à discuter avec les comités que le ministre du Commerce international a mis sur pied pour dire ce qu'il en pense, car c'est la façon la plus efficace d'exercer une influence sur le processus.
Je crois que le niveau des importations a varié d'environ 0,6 p. 100. Je pense qu'il y a une différence de moins de 1 p. 100 par rapport à l'année dernière, ce qui me semble pas énorme. Si les producteurs veulent exercer une influence, comme je l'ai dit, la meilleure façon d'y parvenir est de rencontrer le groupe d'experts et de donner leur avis au ministre du Commerce international afin qu'ils aient voix au chapitre lorsque nous nous réunirons pour prendre ces décisions.
Pour ce qui est des produits laitiers et du lait au chocolat, bien entendu, j'ai été saisi de plusieurs autres questions dernièrement, notamment le recours à l'article 28 pour veiller à ce que nous obtenions… L'ACIA a été très occupée à établir combien nous avions importé de concentré de protéines de lait et à obtenir des chiffres. Il y a aussi la question des normes de composition du lait et l'Agence veille à ce que nous soyons également prêts à agir de ce côté-là.
J'ai reçu des lettres de l'industrie laitière au sujet du lait chocolaté, comme sur d'autres questions, mais j'avoue que je me suis surtout occupé des deux premiers dossiers, soit l'article 28 et les normes de composition. Nous avons consulté les parties prenantes et nous faisons notre part pour que les choses puissent avancer comme il faut.
Pour ce qui est des autres questions, et je sais qu'il y a toujours une série de problèmes… Nous rencontrons régulièrement les Producteurs Laitiers du Canada, les transformateurs et les autres pour déterminer quelle est la meilleure voie à suivre, mais pour le moment, je pense qu'il faudrait commencer par régler ces deux premières questions. Telle a été la priorité de l'industrie laitière et je crois que c'est ce que nous devons faire en premier.
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Merci. C'est une bonne question.
S'il y a une chose qui suscite beaucoup d'enthousiasme chez les agriculteurs de tout le pays, ce sont les possibilités que leur offre l'industrie des biocarburants. Bien entendu, le biodiesel suscite énormément d'intérêt chez les producteurs de canola. C'est la même chose pour les producteurs de maïs en ce qui concerne l'éthanol. Les producteurs de blé s'intéressent de plus en plus au potentiel qu'offre la production d'éthanol cellulosique un peu partout dans le pays.
Partout où je vais, je crois que les gens comprennent la possibilité d'avoir une production canadienne d'éthanol et de biodiesel. Autrement dit, au lieu de nous contenter d'importations à bon marché, nous aurions une industrie véritablement canadienne. Les agriculteurs voient également cela comme une possibilité de développement rural, car ces usines seront réparties un peu partout dans le pays et elles auront, bien entendu, tendance à s'implanter là où se trouve la matière première, c'est-à-dire dans les régions rurales, les régions agricoles. Ce sont là des perspectives qui passionnent les agriculteurs et moi aussi, bien entendu.
Nous avons annoncé plusieurs programmes. L'un d'eux, l'IMBPP, l'Initiative des marchés de biocarburants pour les producteurs, que j'ai mentionnée, a eu plus de succès que prévu et nous avons donc augmenté son budget de 10 millions de dollars de façon à pouvoir répondre à toutes les demandes. Ce programme vise à permettre aux agriculteurs d'élaborer des projets d'entreprise et de faire certaines analyses de sites ou autres pour pouvoir établir un plan d'entreprise viable. Nous leur donnons de l'argent pour cela et nous allons augmenter le montant prévu car la demande a été très forte.
Le deuxième programme que nous avons annoncé ne comprends pas seulement les biocarburants, mais cela s'inscrit certainement dans le programme d'innovation dans la biomasse qui vise à donner de l'argent aux agriculteurs, aux producteurs et aux transformateurs pour les aider à exploiter toutes sortes de possibilités allant des biocarburants aux biocomposites, aux bioplastiques, etc., tout ce qui ajoute de la valeur aux produits de base. Ce programme mettra 145 millions de dollars supplémentaires à la disposition des agriculteurs et des transformateur pour exploiter ces possibilités. Là encore, j'espère que cela va nous aider à mettre au point ces nouveaux produits.
Nous avons aussi un autre programme de la même taille qui aidera à faire passer ces produits de l'étape de l'idée à celle de la commercialisation. Au Canada, il arrive trop souvent que nous ayons de bonnes idées qui, arrivées à un certain point, doivent être abandonnées sans jamais être mises en marché.
Nous voulons aider les agriculteurs qui disent qu'ils ont eu une bonne idée, qu'ils ont mis un produit au point, que tout le monde voulait ce produit, qu'ils ont obtenu un brevet mais qu'ils ne peuvent pas en tirer de l'argent. Nous devons donc donner à leur produit une valeur commerciale. C'est un programme supplémentaire de 135 millions de dollars.
Il y a aussi l'Initiative pour un investissement écoagricole dans les biocarburants. Ce programme vise à aider les agriculteurs à investir dans les usines de biocarburants. Grâce à ce programme, si les agriculteurs investissent aussi peu que 5 p. 100 dans la construction d'une usine de biocarburants, cette usine obtiendra une subvention au litre, si vous voulez, un incitatif à l'investissement dans ce genre d'usine.
Au fur et à mesure que la participation des agriculteurs augmente, l'incitatif au litre augmente également. Par conséquent, plus il y a d'agriculteurs qui participent — ou il peut s'agir d'une coopérative — plus le gouvernement donnera d'argent pour les aider à investir dans cette usine.
Nous avons annoncé ce programme la semaine dernière. La Canadian Renewable Fuels Association, le Canola Council of Canada et les autres parties prenantes qui étaient à la réunion se sont dits très satisfaits de la façon dont il a été conçu. Cela permettra aux agriculteurs — car il faut être agriculteur — d'investir dans ces projets de biocarburants.
Enfin, bien entendu, nous avons un programme de 2 milliards de dollars pour l'industrie du biocarburant en général et il est divisé en deux éléments. Le premier prévoit simplement un incitatif au litre de 20 ¢ pour le biodiesel et 10 ¢ pour l'éthanol de façon à ce que ces usines puissent soutenir la concurrence américaine, pour les aider à se lancer et à créer une industrie canadienne du biocarburant. Cela représente 1,5 milliard de dollars.
Le deuxième élément est une somme de 500 millions de dollars destinée à la production d'éthanol de la deuxième génération qui, d'après les chercheurs, sera de l'éthanol cellulosique. Par conséquent, la cellulose de fibre de bois, le panic raide, la paille et les autres bioproduits qui étaient considérés comme des déchets pourront maintenant servir à produire de l'éthanol et du biodiesel.
Nous avons un programme de 500 millions de dollars qui couvrira l'ensemble du pays, pas seulement la production de grains, mais tous les autres types de produits. Une région du pays où l'on ne cultive pas le maïs, par exemple, voudra peut-être cultiver des patates douces, du panic raide ou autre chose. Ce programme vise à stimuler l'agriculture. J'espère que nous finirons par passer d'une industrie des biocarburants fabriqués à partir de grains à une production plus cellulosique. Nous pourrons alors utiliser notre grain pour d'autres produits à valeur ajoutée.
Telle est la liste des programmes qui visent à assurer la viabilité de cette industrie.