:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Bonjour, monsieur le président et membres du comité.
J'ai le plaisir d'être ici aujourd'hui pour vous parler de ma nomination à titre de président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.
Lors de notre comparution devant vous la semaine dernière, nous nous sommes empressés d'aborder la question relative au Fonds canadien de télévision. Je n'ai donc pas eu la chance de me présenter en bonne et due forme.
[Traduction]
Je suis né et j'ai grandi en Allemagne, puis à l'âge de 17 ans, j'ai déménagé au Canada. J'ai obtenu un baccalauréat ès arts de l'Université Carleton ainsi qu'un baccalauréat en droit de l'Université Queen's. En 1973, je suis entré au service de la fonction publique fédérale. Depuis, j'ai occupé de nombreux postes au sein de la fonction publique. En 2003, j'ai été nommé juge de la Cour fédérale du Canada, poste que j'ai quitté afin d'accepter celui que j'occupe aujourd'hui.
[Français]
À la Cour fédérale du Canada, j'ai instruit de nombreux litiges intéressants impliquant divers industries et secteurs d'activités. J'ai rendu des décisions sur des affaires liées au droit de l'immigration, des réfugiés, à la propriété intellectuelle, en particulier au droit d'auteur, au droit privé et au droit administratif.
[Traduction]
Auparavant, j'ai eu le privilège d'être commissaire de la concurrence et dirigeant du Bureau de la concurrence pendant sept ans. Au cours de cette période, j'ai été responsable de l'application de la Loi sur la concurrence. En outre, j'ai soutenu la concurrence dans tous les secteurs liés à l'élaboration de politiques, ce qui impliquait notamment d'examiner les projets de fusion entre les entreprises, dont celles des secteurs bancaire, du transport aérien et de la radiodiffusion. J'enquêtais également sur les allégations de comportement anticoncurrentiel, telles que la fixation des prix et les pratiques de commercialisation frauduleuses.
Puisqu'ils remplissent à certains égards des rôles complémentaires, le Bureau de concurrence et le CRTC travaillent de concert depuis bon nombre d'années. Par exemple, le Bureau de la concurrence intervient fréquemment auprès du CRTC au sujet de questions liées à la concurrence. De plus, les deux organismes ont le pouvoir d'examiner et d'approuver certaines transactions. En fait, durant mon mandat de commissaire de la concurrence, l'ébauche d'une entente bipartite a été élaborée en vue de clarifier les sphères de responsabilité propres à chaque organisme.
L'ancienne présidente, Françoise Bertrand, et moi-même avons tous deux participé personnellement à l'ébauche de cette entente et sommes très fiers d'avoir réussi à établir les grandes lignes de nos interactions. On peut établir certaines comparaisons entre mes nouvelles fonctions et mes antécédents à titre de juge et de commissaire de la concurrence. L'importance de rester impartial et objectif ainsi que de chercher les renseignements nécessaires à une prise de décision judicieuse constitue leur dénominateur commun.
J'ai également eu l'occasion de contribuer à relever certains des défis auxquels fait face notre pays sur le plan international. Par exemple, il y a quelques années, les organismes ont constaté la nécessité de créer une organisation qui réunirait les régimes de concurrence du monde entier. La concurrence est un thème très à la mode, et il y avait un risque que chacun prenne une orientation différente.
Nous avons créé un réseau appelé le Réseau international de la concurrence, qui réunissait tous les organismes et les spécialistes de la concurrence du monde pour que les plus grands esprits de la concurrence des secteurs public et privé déterminent comment les régimes de concurrence devraient s'appliquer et sur quels principes ils devraient se fonder. J'ai eu le privilège de présider ce réseau. Il en est maintenant à sa septième année et tiendra sa conférence en Russie cette année.
[Français]
J'espère que ce bref survol de mes qualifications vous a donné une bonne idée de mon expérience et de l'étendue de mon expertise en matière de droit commercial et de la concurrence, sur les plans national et international. Je suis fier d'avoir servi les Canadiens dans le cadre des diverses fonctions que j'ai remplies, et c'est un honneur pour moi d'avoir été nommé président du CRTC à une époque aussi marquante de son histoire.
[Traduction]
J'espère que mes observations vous seront utiles. C'est avec plaisir que je répondrai maintenant à vos questions.
:
Au CRTC, nous prenons et faisons appliquer des règlements conformément au mandat que la loi nous confère. Ce mandat nécessite énormément de pouvoir discrétionnaire et de jugement, parce qu'il prend surtout la forme de principes, plutôt que de tâches précises dont nous devons nous acquitter. En gros, on nous dit de faire tout le nécessaire pour atteindre les objectifs. Nous avons divers outils. L'un d'eux est les licences, pour la radiodiffusion, mais ce n'est pas notre seul outil.
Ensuite, nous sommes un regroupement. Comme vous le savez, il y a onze conseillers en ce moment. Nous prenons des décisions selon les règles établies, donc nous demandons aux gens de présenter des demandes. Ils font paraître des avis publics. Il y a des interventions. Nous décidons ensuite si nous allons les entendre. S'il y a suffisamment d'interventions et de controverse, il faut tenir une audience publique. Quand la demande est assez simple, nous procédons à une instruction sur dossier. Ensuite, nous publions nos décisions et les expliquons. C'est le processus que nous essayons de suivre.
La semaine dernière, j'ai eu l'occasion de m'exprimer devant l'Association canadienne de production de films et de télévision, où l'on m'a demandé à peu près la même chose. J'ai dit aux membres de cette association que dans mes fonctions de réglementation, je devais respecter quatre principes. C'est ce que je faisais lorsque j'étais commissaire de la concurrence et c'est ce que je vais faire ici. Mon personnel suivra ces principes.
Le premier est la transparence. Tout le monde doit savoir ce que nous faisons, quelle est notre façon de faire, comment nous prenons nos décisions et comment on peut interagir avec nous.
Le deuxième est l'équité. En gros, on nous demande de choisir entre des intérêts concurrents et de le faire de manière à atteindre les objectifs de la Loi sur les télécommunications ou de la Loi sur la radiodiffusion, selon le cas.
Le troisième est la prévisibilité. Un organisme de réglementation ne peut pas aller dans toutes les directions en même temps. Il doit avoir des principes clairs qu'il suit et applique d'une affaire à l'autre. S'il s'en éloigne, il doit expliquer aux personnes assujetties à ses règlements ce qu'il y avait dans l'économie ou dans une situation donnée qui l'a poussé à déroger à ses principes établis; dans quelle mesure il s'agit d'un cas isolé ou s'il a carrément changé d'orientation.
Enfin, il y a la rapidité. Dans la bureaucratie, le temps semble élastique, et l'on peut prendre le temps que l'on veut pour bien faire les choses. Bien sûr, dans l'industrie, c'est tout le contraire: le temps, c'est de l'argent et des occasions d'affaires. Par conséquent, en tant qu'administrateurs, nous devons prendre nos décisions le plus vite possible, tout en agissant de façon responsable.
C'est la façon dont j'ai l'intention d'administrer le CRTC. J'espère que nous réussirons à expliquer clairement à l'industrie ce que nous faisons, comment nous le faisons et pourquoi nous le faisons.
:
Merci, monsieur le président.
[Français]
Merci et bonjour, mesdames et messieurs. Je vais faire une présentation à partir du dossier que vous avez devant vous.
[Traduction]
Nous avons interprété votre demande, ici, comme étant de préparer le terrain pour une étude plus approfondie sur le rôle du télédiffuseur public, et de vous aider à entreprendre cet examen. Le diaporama présentera certains éléments de contexte. Je ne proposais pas de vous donner des réponses, parce que ce serait prématuré à ce stade-ci, mais je peux vous aider à structurer et alimenter votre propre réflexion. Bien entendu, le président le sait, il me serait difficile de faire des conjectures sur les politiques futures du gouvernement en la matière, mais je vous aiderai de mon mieux avec les renseignements que j'ai.
[Français]
Premièrement, à la page 2 de la présentation, j'explique la position du radiodiffuseur public par rapport au ministère.
Le ministère du Patrimoine canadien et la Société Radio-Canada font partie du portefeuille de la ministre du Patrimoine canadien, mais il n'y a pas de rapport hiérarchique entre les deux. On fait partie d'une même entité. Nous représentons ici le ministère. Évidemment, nous appuyons la sous-ministre lorsqu'elle doit prendre position, mais nous ne représentons pas la Société Radio-Canada et n'avons pas de lien direct avec cette dernière. Je tenais à le souligner.
[Traduction]
À la page 3 de la présentation, vous trouverez un historique bref et manifestement incomplet du télédiffuseur public, mais je vous laisserai le lire à votre convenance.
Il y a peut-être trois choses à souligner dans ce contexte. La première, c'est que depuis l'origine du télédiffuseur public, au moment de la Commission Aird et de la première loi, il a toujours été entendu au Canada que nous irions dans le sens d'un système mixte. Il existe d'autres modèles, mais nous avons un système de télédiffusion mixte de nos jours qui comporte des éléments privés, publics et communautaires.
La deuxième chose, c'est que nous sommes actuellement assujettis à la loi de 1991, qui elle-même est fondée en grande partie sur le rapport Sauvageau-Caplan de 1986. Vous pouvez imaginer que le contexte de l'époque, ou la technologie qui existait en 1986, ont évolué considérablement depuis.
La troisième observation qui m'a frappé ce matin, alors que je me préparais pour ceci, c'est que vous allez remarquer que le rapport de 1957 a abouti en loi en 1958. Le rapport de 1964 a pris quatre ans à être mis en oeuvre, soit jusqu'à 1968; et les recommandations de 1986 ne se sont concrétisées qu'en 1991. Alors chaque fois que nous faisons ceci, il semble que cela prend un peu plus de temps, à mon avis parce que c'est un peu plus complexe chaque fois que nous nous attaquons à cette question.
À la page 4 se trouve un important pilier du système actuel dont il est important de se rappeler. La Loi sur la radiodiffusion énonce clairement l'importance que tous les télédiffuseurs exercent leur liberté d'expression et leur indépendance en matière de journalisme. Il est entendu que cette définition englobe tous les télédiffuseurs, mais elle est répétée, en fait, pour faire bonne mesure, ailleurs dans la loi pour accorder plus d'indépendance. Et il y a toujours cette tension saine entre l'indépendance d'un côté et la responsabilité à l'égard des Canadiens de l'autre, et j'en parlerai plus longuement dans un moment.
[Français]
Le cadre de responsabilité de la Société Radio-Canada est établi à plusieurs endroits. À la page 5, il est décrit plus en détail. Évidemment, la ministre du Patrimoine canadien est responsable de cette société devant le Parlement.
Le plan d'entreprise, bien qu'il soit déposé auprès de la ministre et du Conseil du Trésor, n'est pas approuvé par la ministre. Elle le reçoit mais elle n'a pas vraiment de commentaires à faire. C'est la même chose pour le plan annuel ou pluriannuel.
[Traduction]
De même, à l'instar de bien d'autres sociétés et organismes d'État, comme le Centre national des Arts et Téléfilm, ils sont exemptés de la partie X de la Loi sur la gestion des finances publiques. Cette partie énonce des pouvoirs, dont le pouvoir d'émettre des directives. Alors ce régime n'existe pas dans ce cas particulier.
[Français]
La vérificatrice générale est la vérificatrice de la SRC. Elle fait des enquêtes sur une base régulière, la dernière remontant à 2005. Les attachés de recherche du comité pourront sans doute vous en fournir une copie.
[Traduction]
Si nous continuons avec la structure de gouvernance, vous savez qu'il y a 12 membres au conseil d'administration. Ils sont désignés par le gouverneur en conseil. Il pourrait être étonnant--c'est constant dans d'autres conseils d'administration, mais cela pose un problème là--qu'à la fois les membres du conseil d'administration et le président de la société soient nommés. Ce n'est pas le modèle normal que l'on verrait dans le secteur privé, où le conseil d'administration désignerait son propre président. Je ne connais qu'un autre organisme d'État--le CNA--qui désigne son propre président et directeur général. En plus de cela, lorsqu'il n'y a pas de président du conseil, ce n'est pas un autre membre du conseil qui prendra sa place. Le régime en place fait que le président de la société prend le fauteuil. Au bout du compte, cependant, c'est le conseil d'administration qui est habilité à approuver les plans d'entreprise, budgets, stratégies, etc.
Il y a aussi responsabilité à l'égard du CRTC. Tous les sept ou huit ans, selon la durée de la licence, il y a des examens et des renouvellements des licences du Conseil. La prochaine série sera en 2008, et il y aura pour cela une audience publique tout au long du processus.
Il y a quelque chose de bizarre dans la Loi sur la radiodiffusion qui stipule que le CRTC ne peut suspendre ou révoquer la licence de la SRC en tant que régime spécial. D'un autre côté, à ce que je sache, je ne me souviens pas que le CRTC, dans un passé récent, ait révoqué le permis de quiconque, sauf à la demande du détenteur de permis. Donc, c'est un peu bizarre.
Aussi, tout le processus d'imposition de conditions de licence à la SRC exige une consultation avec le titulaire de la licence. Ce régime est un peu différent de celui d'autres titulaires de licences. Certainement, pour le Conseil, les audiences et consultations publiques ont toujours eu un rôle clé. Au moment du renouvellement, la SRC déclenche d'assez vastes processus dans tout le pays.
[Français]
La loi de 1991 établit le mandat actuel de la SRC. Tel qu'indiqué à la page 7 de la présentation, ce mandat prévoit les objectifs tant généraux que particuliers du système de radiodiffusion.
[Traduction]
Par exemple, contrairement aux télédiffuseurs du secteur privé, vous verrez qu'on parle beaucoup de contenu principalement et distinctement canadien. Donc, c'est plus que 50 p. 100. Il faut un contenu beaucoup plus élevé. Il y a une mention spéciale des réalités des marchés des deux langues, de la majorité et la minorité, au sous-alinéa 3(1)(m)(iv). La spécificité de la langue, ici, fait que c'est très clair.
Ce qui est intéressant, vous verrez qu'au sous-alinéa 3(1)(m)(ii), le mandat est très clair en ce qui concerne les voix « régionales ». Le terme « local » n'apparaît pas ici. Ceci crée à la fois une fenêtre de voix régionales vers la nation et présente un miroir à la région, où elle peut voir son reflet. Le mandat est donc double. Ceci reflète aussi la diversité du tissu social du Canada.
À la page 8, nous vous donnons seulement un instantané--vous voudrez probablement creuser un peu plus ce sujet--de la portée de la SRC, du public desservi. Ce tableau est centré sur les heures de grande écoute. C'est un tableau incomplet, bien entendu, mais la plupart des téléspectateurs écoutent pendant les heures de grande écoute. Vous verrez aussi que nous avons indiqué à la page 8 une partie de la disponibilité. C'est la disponibilité par radiocommunication, et on n'y tient pas compte du fait qu'il arrive que ces émissions soient rediffusées par des sociétés de distribution ou par des compagnies de câblodistribution.
[Français]
Les nouvelles plateformes de distribution, l'Internet ou autre, qui étaient prévisibles jusqu'à un certain point en 1986 et en 1991, font dorénavant partie de la réalité quotidienne de notre diffuseur public. Par exemple la SRC/CBC est vraiment un leader mondial en baladodiffusion destinée au grand public, et au jeune public en particulier.
[Traduction]
La page 10 est vraiment imparfaite. On aurait pu la diviser autrement. Il en ressort néanmoins, et c'est ce que dit l'article 3 de la Loi sur la radiodiffusion, qu'il n'y a qu'un seul système de radiodiffusion. Il n'y a pas d'univers parallèle pour les radiodiffuseurs publics. Les radiodiffuseurs publics fonctionnent au sein d'un système. Vous verrez en rouge, ici, qu'ils ont une présence à la télévision, dans Internet et à la radio dans tout le spectre, ce qui complique encore votre tâche, parce qu'inévitablement, quand vous posez des questions sur le télédiffuseur public, vous devez les situer dans le plus vaste contexte. Ce sera très difficile de composer avec toute cette approche.
[Français]
Votre mandat comporte plusieurs volets, et nous vous proposons une façon de les regrouper en questions, lesquelles se trouvent à la page 11 et aux pages suivantes.
La première question porte sur le mandat que les Canadiens veulent donner à leur radiodiffuseur public. Ultimement, ce sont les Canadiens qui sont les actionnaires de cette société. Vous, moi et tous les Canadiens donnons le mandat à cette société au moyen de la loi, dont découle tout le reste.
[Traduction]
Il y a des enjeux liés à la programmation, bien entendu, et tout le monde qui regarde, qui écoute, qui accède aux services à large bande ont un avis sur ce que devrait fournir le Conseil en termes de programmation. C'est, pour nous, une autre série d'enjeux, des droits sportifs aux programmes pour enfants en passant par les normes de programmation, que ce soit pour les émissions d'actualité ou d'autres types d'émissions. Actuellement, le mandat qui est prévu dans la loi de 1991 est extrêmement vaste; il énonce un large éventail de services qui renseignent éclairent et divertissent, lesquels sont repris en grande partie d'une loi de la BBC du milieu du XXe siècle.
Les services sont actuellement définis en termes de radio et de télévision. Depuis cette époque, il y a eu une explosion des services spécialisés payants, les services par satellite, alors il y a une question que certains doivent poser. Je n'en connais pas la réponse, mais les choses ont évolué comme elles l'ont fait. Quel est le rôle du télédiffuseur public à l'égard de ces nouveaux services?
Avec la notion du service public il y a toute la notion des services de sous-titrage codé et d'audiovision. Est-ce que le télédiffuseur public a un rôle à jouer là-dedans, si on tient compte du fait que tous les Canadiens, d'une façon ou d'une autre, paient pour leur télédiffuseur public?
La quatrième question concerne les plateformes et la distribution, pas seulement, bien entendu, quand on parle de plateformes. Il est évident que les gens ont à l'idée
[Français]
les nouveaux médias, les nouvelles plateformes et la distribution à large bande, mais il y a d'autres questions qui se posent concernant le système de distribution de Radio-Canada. La SRC est le radiodiffuseur au Canada qui possède le plus d'antennes de diffusion par voie hertzienne, et le maintien de cette infrastructure coûte cher. Étant donné que nous sommes aussi bien câblés et que nous avons accès aux satellites pour rendre le service disponible, certaines personnes ont discuté de la possibilité d'utiliser d'autres moyens d'accès. Évidemment, certains coûts y sont associés. Puisque tout le monde, d'une façon ou d'une autre, finance Radio-Canada, on se pose la question de savoir s'il serait équitable d'avoir à payer en plus pour avoir accès au service.
[Traduction]
Le dernier groupe, qui selon nous est la clé de tout cela, c'est la responsabilisation et la gouvernance. J'oserai suggérer que si vous vous concentrez là-dessus, peut-être, bien d'autres choses en découleront. Une fois réglée la question de la structure de responsabilisation et de gouvernance, le système s'autoréglemente. Avons-nous le système optimal et autonome qui corrige l'orientation du télédiffuseur public au fil de ces progrès?
Vous vous intéresserez sans doute beaucoup aux modèles qu'ont adoptés les Britanniques relativement à la BBC. En deux mots, c'est un système qui fait que la Charte royale de la BBC expire tous les dix ans, et c'est une occasion pour le public britannique, les parlementaires et le gouvernement d'établir, en quelque sorte, un nouveau contrat avec son télédiffuseur public sur une base de dix ans. C'est un autre modèle; ce n'est pas le modèle canadien. Nous recourons généralement au processus de licence du CRTC pour fixer ce processus, mais bien des gens ont suggéré que le modèle de la BBC pourrait valoir la peine d'être étudié, et adapté à nos réalités particulières.
Étant donné qu'actuellement, le mandat d'entreprise la SRC est intégralement défini dans la Loi sur la radiodiffusion, certains ont demandé s'il devrait y avoir une loi distincte qui porte sur la gouvernance d'entreprise à la SRC.
[Français]
et la SRC?
[Traduction]
C'est également une des options qui a été proposée en vue d'améliorer le cadre de responsabilisation et de gouvernance. Le comité, dans des rapports antérieurs, a insisté sur le fait que la SRC doit justifier ses décisions. La Société a déployé des efforts en ce sens, et vous voudrez sans aucun doute jeter un coup d'oeil aux changements elle a apportés à sa façon de rendre des comptes aux Canadiens.
[Français]
Monsieur le président, en conclusion, je voudrais simplement dire que nous, au ministère, sommes là pour vous appuyer dans le cadre de votre étude. Si vous avez besoin de documents supplémentaires, n'hésitez pas à nous les demander.
Je vous proposerais de consulter notamment le rapport de surveillance du CRTC, qui est publié tous les ans et qui donne un bon portrait du système de radiodiffusion.
[Traduction]
Certains membres du comité ont fait allusion au chapitre 15 du rapport qui a été déposé en décembre et qui porte sur l'avenir du système de radiodiffusion. Il peut servir de base... et si vous avez besoin de renseignements additionnels, nous accepterons volontiers de vous les fournir.
Ce sujet d'étude est vaste et compliqué. Vous êtes appelé à examiner non seulement une structure complexe, mais aussi, indirectement, l'ensemble du secteur de la radiodiffusion. Vous voudrez peut-être procéder par étapes pour simplifier les choses. Ce serait plus pratique, étant donné que vous avez déjà analysé la question sous divers angles au fil des ans.
Enfin, la responsabilisation et la gouvernance influent sur la façon dont le système fonctionne. Tout découle de cela.
Je vais m'arrêter ici.
[Français]
Monsieur le président, mes collègues ici, à la fois de la politique de la radiodiffusion et des affaires du portefeuille au ministère, et moi sommes prêts à répondre à vos questions.