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Bonjour à tous, et bienvenue à la 57
e réunion du Comité permanent du patrimoine canadien.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement, nous menons une enquête approfondie sur le rôle d'un diffuseur public au XXIe siècle et étudions le rapport spécial de la vérificatrice générale du Canada présenté au Conseil d'administration de la Société Radio-Canada le 30 novembre 2005.
Avant d'accorder la parole à Mme Fraser, j'aimerais attirer l'attention du comité sur le fait que nous retirerons l'étude du budget principal des dépenses de l'ordre du jour étant donné que le comité plénier en a été saisi en vertu de l'alinéa 81(4)a). Par conséquent, le ministre ne sera pas des nôtres le 15 mai. Je voulais le signaler. Le ministre ne comparaîtra pas devant le comité le 15 mai parce que nous débattrons du budget au comité plénier. Merci.
Nos invités aujourd'hui sont Mme Fraser, la vérificatrice générale du Canada, ainsi que M. Flageole et Mme Charron du Bureau du vérificateur général du Canada. Bienvenue.
Voulez-vous commencer?
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Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions de nous avoir invité à discuter des résultats de notre examen spécial sur la Société Radio-Canada, la SRC.
Nous avons effectué l'examen entre avril 2004 et avril 2005, et nous avons présenté notre rapport au Conseil d'administration le 29 novembre 2005. La Société Radio-Canada l'a rendu public le 7 décembre 2005.
Comme vous l'avez dit, je suis accompagnée aujourd'hui de Richard Flageole, vérificateur général adjoint, et de Julie Charron, directrice principale, qui étaient tous deux responsables de cet examen.
Laissez-moi d'abord vous rappeler que les examens spéciaux sont un élément clé du cadre de contrôle et de reddition de comptes des sociétés d'État fédérales. Pour ce type d'examen, la loi définit notre mandat, qui consiste à exprimer une opinion, à savoir si les systèmes et pratiques de la société d'État fournissent une assurance raisonnable que ses actifs sont protégés et contrôlés, que la gestion de ses ressources financières, humaines et matérielles est économique et efficiente et que ses opérations se déroulent efficacement. L'examen spécial doit être effectué au moins tous les cinq ans et les résultats sont communiqués au conseil d'administration.
[Français]
Puisque votre comité mène en ce moment une enquête approfondie du rôle d'un diffuseur public au XXIe siècle, je dois préciser que nous ne formulons pas de commentaires sur la pertinence du mandat de la SRC dans le cadre de notre examen. En fait, la loi nous interdit expressément de formuler une opinion sur le bien-fondé du mandat conféré à la SRC par le Parlement.
Toutefois, nous avons examiné la façon dont la société mesure son rendement et communique ses résultats dans le cadre de son mandat actuel. Nous avons constaté que pour démontrer son degré d'efficience et la mesure dans laquelle elle atteint ses objectifs et remplit son mandat, la SRC devait: élaborer et mettre en oeuvre un cadre de gestion du rendement global; communiquer de meilleurs renseignements sur les coûts pour sa programmation et ses activités; et améliorer ses rapports internes et externes.
Ces faiblesses nous ont amenés à conclure que les systèmes et les pratiques que nous avons examinés comportaient une lacune importante pour ce qui est des pratiques de reddition de comptes internes et externes de la SRC.
Plus précisément, nous avons constaté que même si la SRC a élaboré un certain nombre d'indicateurs de rendement, dont des indicateurs quantitatifs et qualitatifs qui reflètent son rôle de diffuseur public, ceux-ci étaient incomplets. En effet, ces indicateurs portaient surtout sur la programmation et non sur les cinq autres secteurs et priorités stratégiques de son Plan d'entreprise, soit l'efficience, des ressources humaines créatives, des partenariats stratégiques, la collaboration et des liens étroits avec les parties intéressées. De plus, nous avons remarqué que les composantes médias et les autres fonctions de la SRC n'avaient pas toutes les mêmes attentes; certaines avaient des cibles claires et mesurables, tandis que d'autres n'en avaient pas. En l'absence de telles cibles, il est difficile d'évaluer dans quelle mesure la société remplit bien son mandat.
[Traduction]
En outre, nous avons remarqué que la haute direction ne disposait pas d'information pertinente sur les coûts de la programmation et des activités en vue d'évaluer l'efficience des activités de la SRC. Plus particulièrement, les rapports à la direction n'offraient pas une ventilation des coûts des activités par grande catégorie, par exemple les coûts du personnel, les coûts de fonctionnement et les coûts liés aux installations. Une telle ventilation permettrait de faire des comparaisons entre diverses périodes et des activités semblables au sein de la SRC et avec des organisation externes. De plus, la présentation et le contenu des rapports n'étaient pas uniformes au sein des composantes médias et des autres composantes ni entre elles. Il est donc difficile, ou même impossible dans certains cas, de comparer le rendement et les coûts entre réseaux.
Nous avons aussi constaté un certain nombre de faiblesses dans les pratiques de rapports externes. Mentionnons entre autres l'absence de mesures et de cibles de rendement dans le plan d'entreprise, des incohérences entre les indicateurs de rendement présentés dans le rapport annuel et ceux établis à l'interne ainsi que l'absence d'harmonisation entre l'information financière présentée dans le plan d'entreprise et celle figurant dans le rapport annuel.
À l'exception des dépenses annuelles pour les composantes médias et pour les autres fonctions, l'information financière présentée dans le Rapport annuel ne montre pas les ressources ciblées et utilisées pour atteindre les objectifs de la SRC. À notre avis, d'importantes améliorations aux pratiques de rapport externe, notamment la communication d'information au Parlement, doivent être apportées pour satisfaire aux attentes du public en matière de reddition de comptes de la part d'une société de la taille et de l'importance de la SRC.
Enfin, monsieur le président, j'aimerais ajouter que nous avons relevé beaucoup de points forts dans les systèmes et pratiques de la SRC, de même que des possibilités d'amélioration. Ceux-ci sont décrits en plus amples détails dans notre rapport.
[Français]
Monsieur le président, nous avons discuté de toutes ces observations avec la haute direction et le conseil d'administration lors de la présentation de notre rapport en 2005. Ils les ont acceptées et ils nous ont donné l'assurance qu'ils prendraient des mesures pour donner suite à nos recommandations. Nous croyons comprendre que la SRC a mis sur pied plusieurs initiatives en ce sens, mais nous n'avons pas fait le suivi de ces initiatives et nous ne pouvons nous prononcer sur leur efficacité. Le comité voudrait peut-être demander à la SRC de lui parler des mesures prises et des progrès réalisés à cet égard.
Je vous remercie, monsieur le président. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais vous remercier de votre exposé.
J'ai été frappée par un des points que vous avez soulevés, parce que nous sommes en train de réviser le mandat de la SRC. Au cours des quelques dernières semaines, des témoins nous ont indiqué que la SRC a subi d'énormes changements dans les dix dernières années, surtout en ce qui à trait à son budget, mais aussi parce qu'il tente de répondre à la fragmentation de l'auditoire.
Vous avez parlé de rapports à la direction. Ce qui m'a particulièrement frappé, c'est que s'il n'y a pas de cibles claires et mesurables pour ces catégories, comment donc la SRC est-elle censée pouvoir les atteindre, surtout en ces temps difficiles? Pourriez-vous nous en dire plus à propos des cibles claires et mesurables pour ces catégories et de l'information sur les coûts dont dispose la haute direction? Pourriez-vous nous parler de cela?
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Nous n'avons effectué aucune comparaison en tant que telle. En revanche, nous nous sommes penchés de près sur le cadre de gouvernance des sociétés d'État fédérales et leurs processus de nomination, et nous avons formulé des recommandations à ce sujet. En 2005, le gouvernement a présenté un nouveau cadre relatif aux nominations qui, par exemple, permet au conseil de proposer des candidats potentiels et aussi de participer à la sélection du président de la société. Au bout du compte, il revient quand même au gouvernement de doter les conseils d'administration et de nommer le président, puisque ces derniers sont nommés par le gouverneur en conseil.
Les sociétés ont beaucoup accompli, cependant. La première vérification sur la gouvernance des sociétés d'État a été faite en 2000 et, depuis, nous avons constaté d'importantes améliorations, notamment le fait que les sociétés ont dressé un profil d'administrateur mettant en valeur les compétences recherchées. En 2005-2006, beaucoup de sociétés ont demandé à des agences de placement de proposer des candidats potentiels, et je dirais aussi que les conseils d'administration ont eu un plus grand rôle que d'habitude à jouer dans le processus de sélection.
J'aimerais ajouter quelque chose à propos du fait que le PDG ait été nommé président du conseil. Il y a deux postes distincts à la SRC, c'était d'ailleurs un des changements apportés. Certaines sociétés d'État avaient un seul poste combiné, mais ce n'est plus le cas, à part dans un cas, si je ne me trompe pas. Il a aussi été recommandé que ces deux postes restent distincts. C'est seulement quand le président rend sa démission ou quitte son poste que le PDG le remplace, et ce, seulement en attendant qu'un nouveau président soit nommé. C'est une situation temporaire.
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Merci, monsieur le président.
Merci d'avoir bien voulu comparaître devant nous.
J'aimerais faire fond sur ce qu'a dit M. Angus au tout début, à propos de la gouvernance. Au paragraphe 38 de votre rapport, vous dites: « Globalement, nous avons trouvé que les éléments de base d'un bon cadre de gouvernance étaient en place. » Comme l'ont affirmé M. Angus et M. Kotto, cela ne concorde pas exactement avec ce que vous nous dites. Plusieurs intervenants ont une opinion divergente. J'en citerai trois.
La première provient de l'organisation Friends of Canadian Broadcasting, qui a dit que « [...] la sélection des membres du conseil d'administration de la société d'État doit se faire sans favoritisme, [...] ils doivent être choisis parmi les meilleurs éléments de la société canadienne [...] ».
Ensuite, selon le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier: « À l'heure actuelle, les nominations sont politiques et donnent une mauvaise image du gouvernement et de la SRC. En effet, le système de gouvernance actuel sape les chances de réussite de la société. »
Enfin, M. Manera et M. Neville, que vous connaissez assurément, ont dit:
Nous proposons que les nominations par le gouverneur en conseil aux postes de président, de vice-président et d'administrateurs soient soumises à la confirmation du Parlement.
Plus loin, ils ajoutent:
De surcroît, nous recommandons que le conseil d'administration soit responsable de la nomination du président.
Les structures de gouvernance actuelles de la SRC sont autres.
Vous avez parlé en grandes lignes de la nomination du président, mais vous n'avez pas précisé si vous préférez que le président soit nommé par le conseil et qu'il doive rendre des comptes à ce dernier, plutôt qu'il soit nommé par le gouverneur en conseil.
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Je dirais tout d'abord, monsieur le président, qu'il faut être conscient du fait que la SRC est une société d'État. Le gouvernement du Canada en est l'actionnaire. Les gens peuvent bien dire que c'est politique ou non, c'est la réalité du milieu dans lequel elle fonctionne.
Le gouvernement est l'actionnaire de la SRC, et ce sont d'habitude les actionnaires qui nomment les administrateurs d'une société. La question centrale que nous tentons d'élucider dans le cadre de nos vérifications sur le système de nomination est de savoir si ce dernier répond aux besoins de la société en question. A-t-on bien défini les compétences et qualifications nécessaires pour veiller à ces besoins et diriger une société d'État très complexe et très vaste?
Nous ne remettons aucunement en question la prérogative du gouverneur en conseil de nommer les administrateurs. Dans le secteur privé, la pratique exemplaire est que le conseil nomme le président. Dans quelques sociétés d'État—deux, je crois—le conseil d'administration nomme le président. Cette pratique fait en sorte que le président, et non le ministre, soit responsable devant le conseil.
Je ne pense pas que nous ayons déterminé que le fait que le gouverneur en conseil nomme le président pose problème; l'important, c'est qu'on ait un processus de sélection rigoureux afin de choisir le meilleur candidat possible.
Bienvenue. Je n'ai aucun doute que votre contribution nous sera utile.
Vous abordez un sujet intéressant à propos de la relation entre organismes liés au sein du gouvernement—le CRTC, le ministère, la SRC—qui diffère. Nous l'avons même aperçue plus tôt quand nous avons discuté du Fonds canadien de télévision et tenté de déterminer les zones de responsabilité—sans, je pense, avoir rejeté la faute sur qui que ce soit.
Est-ce qu'elle est claire? Devrait-on comprendre, en lisant le paragraphe 61, que vous ne savez pas exactement en quoi consiste cette relation, ou recommandez-vous simplement qu'ils interagissent davantage?
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Ma dernière question porte sur la gouvernance. Vous avez dit qu'il ne serait pas souhaitable d'ajouter plus d'étapes au processus de nomination parce qu'il arrive souvent aux gens d'attendre, etc. L'industrie et de tierces parties nous ont recommandé de mettre sur pied un genre de système de contrôle qui permettrait à des experts de nommer des membres potentiels du conseil.
Cela ne veut pas dire que les administrateurs laissaient à désirer par le passer, mais un tel système exercerait un certain contrôle de la qualité et assurerait que les administrateurs potentiels sont recommandés par un ensemble représentatif d'experts indépendants.
Pensez-vous que ce serait une amélioration, du moins que ça pourrait l'être? Je ne dis pas que les administrateurs ne sont pas bons, simplement que nous pourrions garantir qu'ils le sont. Si un tel système était mis en place, le gouvernement ne serait-il pas davantage disposé, disons, à permettre au conseil de nommer le président? Si on est sûr que les administrateurs sont compétents, on n'a pas autant besoin de les surveiller pour s'assurer que le président l'est aussi.
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Nous avons effectué une vérification de la gouvernance des sociétés d'État en 2005. Nous avons examiné les pratiques exemplaires dans le secteur privé et au sein de gouvernements étrangers. L'essentiel est toujours de faire en sorte que les administrateurs aient les compétences et les qualifications nécessaires pour administrer de très grandes et très complexes organisations.
À l'époque, le processus nous semblait, du moins en théorie, bien conçu. Les conseils élaborent des profils. Ceux-ci sont soumis. On envisageait aussi de mettre sur pied—je pense qu'il l'a été mais qu'il n'a pas encore commencé ses activités—un groupe ou une commission indépendant qui recevrait des soumissions et ferait appel à des agences de recrutement pour trouver des candidats. Les conseils eux-mêmes se servaient de ces agences pour trouver des candidats potentiels et faisaient quelques recommandations au gouvernement. Il revenait ensuite à ce dernier de décider.
À notre avis, tout processus rigoureux qui permet de trouver les candidats qui ont les compétences nécessaires est un processus raisonnable. Je pense qu'il y a d'autres façons de procéder, mais il est important que le conseil participe à la sélection. Les administrateurs savent ce que ça prend pour siéger au conseil.
À mon avis, il est absolument essentiel que le conseil participe à la sélection du président. C'était une de nos recommandations, et nous avons vu plusieurs exemples de conseils qui participaient étroitement au processus de sélection. Les administrateurs, comme le président, participaient activement aux interviews et au processus de sélection.
Je pense que ce système est bien conçu. Je ne dis pas que l'autre système, celui où le conseil choisit, ne fonctionne pas; mais je ferais un peu plus attention. Certains conseils, par exemple, sont principalement composés d'administrateurs du secteur privé qui ne saisissent peut-être pas entièrement les enjeux propres à une société publique. Si le ministre ou le gouvernement n'est pas responsable du choix des administrateurs, ce dernier se doit de trouver un autre moyen de faire en sorte que ceux-ci et le président soient entièrement conscients des particularités du travail dans la fonction publique. Dans certains cas, par exemple, on accordait certains avantages au président, ce qui aurait été tout à fait raisonnable dans le secteur privé mais qui, dans le secteur public, était tout à fait inapproprié.
Il y a donc ce genre de différence, la sensibilité aux particularités du secteur public. Il faut que le conseil en soit conscient. C'est actuellement au niveau du ministre que cela a lieu.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour et bienvenue, madame Fraser, monsieur Flageole et madame Charron.
Madame Fraser, à la page 21 de votre rapport, on trouve une rubrique intitulée « La SRC doit améliorer sa planification stratégique des questions horizontales ». Ce chapitre m'a beaucoup intéressée parce qu'à mon avis, il s'agit de la clé d'une bonne reddition de comptes et d'une gestion transparente. On n'a pas beaucoup de temps, mais je vous demanderais d'avoir l'amabilité de nous expliquer clairement ce qu'est une planification stratégique et quelles sont pour nous les parties de cette planification auxquelles, à titre de législateurs, nous devons attacher de l'importance.
Je suis consciente du risque que ma question ne relève pas de votre mandat, mais je vais quand même la poser puisqu'il s'agit d'un énorme problème—vous en avez parlé aux paragraphes 29 et 30 et encore vers la fin, à la page 50. Il est question du conflit entre le mandat de la SRC en tant que diffuseur public d'émissions canadiennes de qualité et la nécessité d'être concurrentielle et donc d'acheter de la publicité. Il va sans dire que la SRC doit faire de la publicité puisque le secteur publique, le gouvernement, ne la finance pas suffisamment. Il y a donc un conflit.
La deuxième partie porte sur la nécessité de faire concurrence sur le plan de la technologie, des médias numériques. Il faut vraiment qu'elle progresse dans ces domaines afin d'être concurrentielle. Pour ce faire, il lui faut plus d'argent.
La troisième, bien évidemment, est la question de savoir comment elle fera la transition vers ces plates-formes afin de pouvoir aller de l'avant.
Il est donc question de capacité concurrentielle, de publicité et de la façon dont la SRC peut remplir son mandat tout en essayant de faire tout cela. Il faut donc se demander si on devrait libérer la SRC de sa dépendance en matière de recettes publicitaires. Comment cela changerait la structure, le mandat et les structures des rapports hiérarchiques et de gouvernance au sein de la SRC? Cela entraînerait-il nécessairement des changements?
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C'est une très bonne question, mais elle ne relève pas de notre mandat. Nous avons mené notre vérification dans le contexte du mandat conféré à la SRC, mais nous sommes expressément empêchés de parler du mandat.
Nous faisons remarquer, cependant, qu'il sera difficile pour la société de concilier le fait qu'elle fait concurrence aux stations privées avec son rôle public. Certains diraient que ces choses sont en conflit, et nous signalons dans le rapport—c'est d'ailleurs ce que nous disons à beaucoup de sociétés d'État—qu'il est important de clairement définir son interprétation de son rôle en matière de politique publique et la façon de concilier cela avec toute transaction de nature plus commerciale. La SRC est sûrement une des sociétés d'État qui effectue le plus d'activités commerciales, il est donc important qu'elle définisse bien tout cela. J'ajouterais aussi que tout revient au mandat conféré à la SRC. À l'heure actuelle, cette dernière a tout à fait le droit de mener ce genre d'activités, et je me doute bien qu'elle estime qu'elles sont une importante source de revenu qui lui permet de surmonter les nombreux obstacles qui se présentent à elle.
Qu'est-ce que cela changerait? Je l'ignore. Cela ne changerait pas la structure de gouvernance. La SRC fonctionnerait toujours comme une société d'État; certains administrateurs connaîtraient toujours l'industrie, indépendamment de ce qui se passerait. Bien évidemment, son mandat et son mécanisme de financement changeraient considérablement.
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Nous avons fait l'examen précédent en 2000. Dans ce rapport, nous avions souligné quatre grandes lacunes, soit en gestion stratégique; en gouvernement d'entreprise, information sur le rendement et structure redditionnelle externe; en gestion des ressources humaines; et en gestion des installations. Nous avons constaté une amélioration notable dans bien des domaines, comme nous le faisons remarquer tout au long du rapport. Je dirais que la gestion des installations tenait une place importante dans notre rapport de 2000.
Honnêtement, la société a fait beaucoup de travail au cours d'une période relativement courte pour combler ces lacunes. Le fait que la gestion du rendement soit un peu plus... Quoi qu'il en soit, cela ne me dérange pas autant. La gestion du rendement est très difficile à réaliser, et beaucoup de ministères et de sociétés d'État ont aussi des difficultés à cet égard. Il faut souvent du temps pour parvenir à trouver les mesures puis pour mettre en place le système qui permettra d'obtenir l'information. Il faut ensuite un calendrier.
Ce n'est donc pas surprenant que toutes ces lacunes n'aient pas été comblées en cinq ans, mais le fait que la société ait réussi à en combler trois est tout à son honneur, d'après moi.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie nos témoins.
Je veux d'abord faire une observation. Je comprends que votre mandat est assez étroit à cet égard et que beaucoup de nos questions ne portent pas précisément sur le mandat de la SRC. Vous devez donc vous contenter de commenter. C'est dommage, parce que je suis sûr que vous aimeriez nous en dire un peu plus long.
J'ai une question. Vous dites ceci dans votre rapport:
Cependant, nous avons noté que les composantes médias et les autres fonctions de la Société n'ont pas toutes les mêmes attentes; certaines ont des cibles claires et mesurables tandis que d'autres n'en ont pas.
Vous dites aussi que l'absence de telles cibles fait qu'il est difficile d'évaluer à quel point la société remplit bien son mandat.
Pourriez-vous nous donner un exemple de composante ayant des cibles claires et mesurables et de composante qui n'a pas de telles cibles, et nous dire comment elles pourraient améliorer les choses?
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C'est une question très courte, et croyez-moi ce n'est pas qu'une question de pure forme. J'aimerais vraiment avoir une réponse sincère.
En écoutant votre témoignage, il y a quelques minutes, concernant les nominations, et surtout en ce qui a trait à la SRC, si j'ai bien compris ce que vous disiez, vous avez parlé de l'expérience en radiodiffusion des gens qui seraient nommés. Je ne vous demande pas de commenter le choix du président par le gouvernement, mais ma question a évidemment à voir avec cela. Compte tenu qu'il s'agit-là d'une société valant un milliard de dollars, je me demandais si vous pourriez faire part au comité de votre analyse de l'importance d'avoir de l'expérience en radiodiffusion, par rapport à de l'expérience en entreprise, pour la plupart des cadres ou pour le président.
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Nous le faisons. Outre les examens spéciaux des sociétés d'État, nous faisons bien sûr les vérifications annuelles normales. Nous poursuivons les discussions avec la société d'État concernant ce qu'elle fait et son respect du plan d'action qu'elle a établi.
Dans le cas de la SRC et d'autres, nous vérifions aussi quelles mesures ont été mises en place. La société a-t-elle établi un plan d'action? Dans ce cas précis, elle en a établi un très détaillé. Je crois qu'il fait plus de 30 pages. Nous avons examiné la procédure interne pour nous assurer que le plan d'action permet d'atteindre les objectifs.
La SRC a utilisé son processus de vérification interne pour suivre les développements à cet égard. Elle a aussi présenté des rapports au comité de vérification qui donnent suite à ce processus. Nous avons donc une certaine assurance que la société prend la question au sérieux et qu'elle y travaille.
Quand nous y reviendrons — et un an et demi, c'est un délai assez court pour certaines de ces recommandations, surtout pour ce qui est de la mesure du rendement et des systèmes pour ce faire — nous nous assurerons, au moment de notre vérification financière, que les choses semblent progresser comme prévu. Nous ne faisons pas d'autre examen approfondi avant que le moment soit venu pour le prochain examen spécial.