Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de m'offrir cette occasion de comparaître aujourd'hui devant vous pour parler du nouveau mécanisme de financement et de surveillance des hauts fonctionnaires du Parlement.
[Français]
Je suis accompagnée aujourd'hui de Mme Carol Bradley, directrice exécutive du Secteur des opérations gouvernementales, et de Mme Rosemary O'Reilly, analyste principale qui a travaillé à l'élaboration du nouveau projet-pilote sur le financement et la surveillance et qui a participé à toutes les réunions du groupe consultatif jusqu'à présent. Les participants au projet-pilote sont le Bureau du vérificateur général, le Bureau du directeur général des élections, le Commissariat à la protection de la vie privée, le Commissariat aux langues officielles et le Commissariat à l'information.
[Traduction]
Permettez-moi de récapituler brièvement ce qui a mené à la création du premier groupe consultatif sur le financement et la surveillance des hauts fonctionnaires du Parlement, à l'automne 2005. En réaction aux préoccupations soulevées par la vérificatrice générale et aux recommandations formulées particulièrement par votre comité mais aussi par le Comité permanent des comptes publics et le Comité sénatorial des finances nationales, le Secrétariat du Conseil du Trésor et les hauts fonctionnaires du Parlement se sont lancés dans un vaste dialogue et d'importantes consultations sur ce qui constituerait un mécanisme approprié de financement et de surveillance des bureaux de ces hauts fonctionnaires.
[Français]
Les consultations et les rapports des comités ont fait ressortir un malaise croissant à l'égard du processus traditionnel d'établissement du budget des hauts fonctionnaires du Parlement. Lors des consultations, on a réclamé la création d'un mécanisme qui reconnaîtrait et tiendrait compte de la relation particulière qu'ont ces hauts fonctionnaires avec le Parlement et les Canadiens.
[Traduction]
Votre comité recommandait en particulier que:
Le processus d'établissement du budget ne soit plus la responsabilité exclusive de l'exécutif même s'il faut en même temps maintenir un mécanisme approprié pour l'examen du rendement, l'analyse critique du budget et la reddition de comptes.
Pour donner suite aux recommandations des comités parlementaires, on a donc établi un nouveau mécanisme de financement et de surveillance des hauts fonctionnaires du Parlement, sous la forme d'un projet pilote de deux ans amorcé l'automne dernier avec le cycle budgétaire de 2006-2007. Dans ce contexte, j'aimerais souligner que le nouveau gouvernement, conscient du rôle vital des hauts fonctionnaires du Parlement, s'engage à maintenir l'approche de collaboration qui a caractérisé cette démarche jusqu'à présent et appuie la poursuite du projet pilote.
Pour que le lancement du projet pilote soit réussi, le Secrétariat du Conseil du Trésor et les bureaux des hauts fonctionnaires du Parlement se sont engagés l'automne dernier dans des discussions sur les modalités. Ensemble, nous nous sommes penchés sur l'adoption d'une approche compatible avec le cadre constitutionnel et législatif du Canada et qui s'appliquerait, de façon générale, à tous les fonctionnaires du Parlement. Nous savions aussi qu'il fallait, d'une part, concilier les impératifs de reconnaître l'indépendance des hauts fonctionnaires du Parlement et le rôle crucial du Parlement et, d'autre part, tenir compte de la responsabilité du gouvernement d'assurer une saine gestion des ressources publiques.
[Français]
En outre, les hauts fonctionnaires du Parlement, étant conscients de leur devoir tout particulier de gérer leur organisme avec grand soin en raison de leur indépendance et de leur rôle vis-à-vis du Parlement et du Canada, ont fait valoir que le mécanisme de financement et de surveillance devrait faire en sorte que leurs demandes de ressources et leurs pratiques de gestion fassent l'objet d'un examen poussé et d'un processus critique rigoureux. À cet égard, ils ont souligné qu'ils ont l'obligation de se conformer aux normes les plus exigeantes en matière d'excellence en leadership et de compétence en gestion.
[Traduction]
Nous avons donc travaillé en étroite collaboration pour nous assurer que le projet pilote serait mis en oeuvre sans accroc, et nous avons réussi. Notre succès est en partie attribuable au cadre de mise en oeuvre conçu par M. Robert Marleau, ancien greffier de la Chambre des communes. Pendant plus de trois décennies, il a occupé des postes liés à l'application des procédures parlementaires canadiennes et, à un certain point, il a lui-même été fonctionnaire du Parlement par intérim. Ce cadre de mise en oeuvre décrivait le processus et les modalités permettant d'aider le groupe consultatif aux stades initiaux de ses délibérations. Les hauts fonctionnaires du Parlement et le groupe consultatif précédent se sont entendus pour s'y conformer. Nous avons l'intention de recommander le même cadre au nouveau groupe consultatif.
[Français]
J'aimerais maintenant profiter de l'occasion pour décrire brièvement le processus exposé dans le cadre de mise en oeuvre, tel qu'il pourrait se dérouler encore à la suite du lancement du nouveau groupe consultatif.
[Traduction]
En résumé, les exposés et les présentations budgétaires des hauts fonctionnaires du Parlement seraient soumis directement au groupe consultatif. Cela pourrait comprendre des aperçus généraux de leurs mandats, de leurs ressources et de leurs priorités, de même que des demandes précises de nouvelles ressources. Le Secrétariat du Conseil du Trésor offrirait au groupe consultatif, à titre d'information, une idée générale des paramètres budgétaires ainsi qu'une évaluation des demandes de financement des hauts fonctionnaires et du Parlement. Cet avis reposerait sur une analyse approfondie des propositions et tiendrait compte du contexte juridique et stratégique dans lequel les activités de ces hauts fonctionnaires se déroulent. Le groupe consultatif pourrait souhaiter faire comparaître les hauts fonctionnaires du Parlement, le cas échéant, pour qu'ils lui expliquent leurs demandes, et le Secrétariat du Conseil du Trésor pourrait lui expliquer ses évaluations. L'automne dernier, nous avons constaté que c'est ce qui s'est produit dans le cas des demandes de financement du Commissariat à l'information et du Commissariat à la protection de la vie privée.
Pour préparer son évaluation, le Secrétariat du Conseil du Trésor déterminerait si les propositions budgétaires sont compatibles avec les mandats des hauts fonctionnaires du Parlement, les comparerait aux dépenses et aux données sur le rendement des cycles de budgétisation antérieurs et verrait si les demandes de ressource correspondent aux activités proposées et aux résultats escomptés. Le comité devrait savoir bien entendu qu'en effectuant son analyse critique et son examen rigoureux, le Secrétariat du Conseil du Trésor, dans son rôle consultatif, aurait des échanges avec les bureaux des hauts fonctionnaires du Parlement. Cela permettrait de bien comprendre la nature et la raison d'être des demandes et d'expliquer ses réserves et ses recommandations.
[Français]
Pour évaluer les demandes budgétaires et les pratiques de gestion des hauts fonctionnaires du Parlement, le groupe consultatif peut aussi obtenir différents points de vue, notamment ceux des experts-conseils et des vérificateurs. De plus, il peut demander que des examens ou des évaluations de tierces parties soient effectués.
[Traduction]
Comme l'exige la Loi sur la gestion des finances publiques et comme le stipule le cadre de mise en oeuvre, les hauts fonctionnaires du Parlement continuent de se conformer aux politiques et aux directives du Conseil du Trésor. À l'instar de tous les autres organismes de la fonction publique, ils sont tenus de présenter des rapports annuels sur les plans et les priorités et des rapports de rendement au Parlement dans le cadre du processus d'établissement du budget. Par ailleurs, le Bureau du vérificateur général continue d'assumer ses responsabilités en matière de vérification relativement aux hauts fonctionnaires du Parlement.
[Français]
Le comité devrait prendre note que, dans l'éventualité où des politiques et des directives du Conseil du Trésor seraient incompatibles avec la loi habilitante d'un haut fonctionnaire du Parlement ou, selon lui, saperaient d'une façon ou d'une autre son indépendance en vue de l'exécution de son mandat, le groupe consultatif pourra se pencher sur la question et présenter au Conseil du Trésor des recommandations de rajustements ou d'exceptions.
[Traduction]
Dans le cadre de son travail, lors de la dernière session du Parlement, le groupe consultatif a été saisi de deux demandes de financement accru, une du Commissariat à l'information et l'autre du Commissariat à la protection de la vie privée. Ses recommandations aux ministres du Conseil du Trésor reflétaient ses délibérations aux réunions des 17 et 24 novembre 2005. Le budget principal des dépenses de 2006-2007 tient compte des recommandations du groupe consultatif à ce sujet.
Dans ses recommandations aux ministres du Conseil du Trésor, le groupe consultatif a noté que:
Ce nouveau mécanisme décisionnel qui s'inspire de l'avis du Parlement et qui le reflète permettra de réaliser l'objectif principal visé par le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique.
À en juger parce qui s'est passé jusqu'à présent, nous sommes enclins à être du même avis. Nous attendons que le nouveau groupe consultatif soit formé, ce qui pourrait se faire d'ici quelques jours, semble-t-il, pour que cette tâche importante se poursuive et débouche, une fois le projet pilote réussi, sur l'établissement d'un mécanisme permanent.
Pour conclure, j'aimerais souligner que le Secrétariat du Conseil du Trésor et les hauts fonctionnaires du Parlement anticipent la reconstitution du groupe consultatif, qui marquera la poursuite d'une approche aussi nouvelle qu'innovatrice quant au financement et à la surveillance des hauts fonctionnaires du Parlement.
Merci.
:
J'ai peut-être une réponse partielle à cette question.
Lorsque le gouvernement est arrivé au pouvoir, nous le savons, la Loi fédérale sur l'imputabilité constituait sa grande priorité. Il a fallu y consacrer énormément d'efforts et de concentration dès le départ. Mais même pendant cette période, le président du Conseil du Trésor, lorsqu'il a présenté le plan d'action concernant le projet de loi sur l'imputabilité, s'est montré intéressé à rétablir la politique.
Ce travail a été intégré aux études que nous réalisions, au Secrétariat, sur le rétablissement du groupe consultatif. Est-ce que nous avions de nouveaux conseils à proposer? Essentiellement, nous avons défriché le terrain au Secrétariat pour pouvoir informer les hauts fonctionnaires du Secrétariat et leur indiquer que, selon nous, il était nécessaire de ressusciter le groupe.
Le président a ensuite abordé la question, en juin je crois, devant l'un des comités permanent — le comité des affaires juridiques, je crois — et il a réitéré son intérêt.
Entretemps — pour en revenir à votre question —, nous avions tenu des séances d'information interne et des discussions avec les hauts fonctionnaires pour vérifier leur intérêt. Nous voulions savoir ce qu'ils pensaient des progrès réalisés dans ce dossier jusque là et si, effectivement, ils voulaient reprendre les travaux.
Les débuts ont peut-être été, comment dire, lents, mais je crois que les choses se sont accélérées ces dernières semaines, et les conversations ont maintenant lieu au niveau politique. Si j'ai bien compris, les whips examinent actuellement la question de la composition.
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Merci, monsieur le président.
Si j'ai bonne mémoire, tous les membres du comité ont appuyé le processus à l'unanimité. Comme vous l'avez dit, l'idée a germé parce que les divers commissariats, et d'autres intervenants j'imagine, notamment le directeur des élections, demandaient au Conseil du Trésor d'augmenter leur budget. Il fallait bien sur procéder avec doigté et prudence, car le Conseil du Trésor a la main-mise sur le financement, même si — disons qu'il s'agit du Commissariat à l'information — le commissaire à l'information est en train d'examiner les principes appliqués par le Conseil du Trésor pour la transmission d'information. C'est l'explication. Le comité jugeait le processus inadéquat.
Aujourd'hui, le groupe est un organe uniquement consultatif. Rien de plus. Il n'a pas de mandat officiel, pas de loi, aucune légalité. C'est simplement une expérience. Le groupe fera des recommandations au Conseil du Trésor, mais tout reste inchangé. Vous comprenez? C'est comme si la démarche était vouée à l'échec parce que le Conseil du Trésor — et je sais que nous sommes tous des gens d'honneur — pourrait dire dans sa sagesse, non, désolé monsieur le commissaire à l'information, monsieur Untel; nous n'aimons pas ce que vous nous faites subir. Je ne dis pas que cela se produit, mais on a laissé entendre que cela pourrait se produire.
Alors rien n'est changé. De fait, si j'étais un de ces 13 députés, pourquoi devrais-je m'en faire? Qu'en pensez-vous?
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Bien sûr. Avant l'établissement de groupe, un agent du Parlement — par exemple le vérificateur général — préparait une soumission au Conseil du Trésor dûment approuvée par le ministre des Finances. En vertu du processus traditionnel, ce document aurait été transmis directement au Conseil du Trésor, au Comité du Cabinet. Entre les deux étapes, oui, il y aurait eu des échanges avec le secrétariat, mais ces échanges auraient été vraisemblablement très brefs.
Le secrétariat ferait ensuite, sur la base de ces échanges limités avec l'agent du Parlement, une recommandation au Conseil du Trésor, au Comité du Cabinet. Les parlementaires n'auraient pas participé à ces délibérations, n'auraient pu exprimer leur point de vue concernant la recommandation à faire au Comité du Cabinet et n'auraient pas eu la possibilité d'entendre ce que les agents avaient à dire.
De fait, les parlementaires, à l'exception de ceux qui siègent au comité du cabinet, c'est-à-dire au Conseil du Trésor, auraient été exclus du processus. En vertu du mécanisme que constitue le groupe consultatif, les parlementaires sont engagés dès le départ dans l'exercice. Ils entendent directement les agents du Parlement, ils entendent les membres du secrétariat et ils ont la possibilité de fournir leurs points de vue de manière officielle.
De ce point de vue, le processus est très différent, surtout par la façon dont les personnes qui se trouvent dans cette pièce sont engagées. Nous estimons que cela est tout à fait approprié, compte tenu des rapports particuliers entre les agents et le Parlement.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, mes questions s'adressent à nos témoins, par votre entremise.
Je note que les recommandations de notre comité en mai 2005, avant l'établissement d'un groupe consultatif, précisaient spécifiquement que les trois commissaires faisaient partie du mandat. Plus spécifiquement, il était question du commissaire à l'information, du commissaire à la protection de la vie privée et du commissaire à l'éthique. À l'époque, la recommandation précisait d'utiliser le Bureau de régie interne comme forum à cette fin.
Entre mai 2005 et l'automne 2005, à l'époque où les premières rencontres du groupe se préparaient, des changements ont été apportés. Il y a maintenant cinq commissaires qui devraient normalement témoigner devant ce groupe indépendant de 13 membres, mais le commissaire à l'éthique continue de comparaître devant le Bureau de régie interne.
Pourriez-vous nous dire un peu ce qui a transpiré du modèle initial envisagé par le comité et où les choses en sont et — pour en revenir à ce que disait M. Peterson — pourriez-vous réitérer les raisons pour lesquelles c'est toujours le Bureau qui se charge d'examiner les requêtes du commissaire à l'éthique plutôt que le groupe consultatif? Pourriez-vous aborder cette question à nouveau?
Merci.
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Merci, monsieur le président
Je pense que la plupart des gens seraient d'accord avec l'idée de l'importance d'une indépendance par rapport au gouvernement, mais non par rapport au Parlement. La question est donc de savoir comment y arriver? Le groupe d'experts est créé et c'est parti.
Comme c'est le cas pour tout projet pilote, il me semble qu'il faut d'abord l'évaluer et se demander si c'est la façon permanente de faire les choses. Il me semble qu'il y a une sorte de consensus à ce sujet, sauf peut-être en ce qui a trait à la nécessité d'évaluer et d'examiner plus en profondeur. Peut-être est-ce là la solution permanente, si je puis utiliser cette expression.
Quand M. Tilson parle de ses inquiétudes concernant les pouvoirs, je dirais qu'il s'agit d'une question plutôt gauche, parce que si vous suivez simplement la procédure en place — vous avez mentionné la LGFP — il faudrait l'amender pour donner de réels pouvoirs à ce groupe d'experts.
À la lumière de cette description, nous pourrions, en tant que comité, dire que nous pouvons faire une recommandation et vous ne pourriez pas laisser entendre que nous ne devrions pas le faire à moins qu'il n'y ait une raison flagrante qui vous inciterait à dire « Eh bien, si vous avez de vrais pouvoirs, il y a un certain nombre de problèmes, les voici. » S'il y en a, j'aimerais en entendre parler.
Il me semble que la justification — nous en avons entendu parler et j'ai consulté le dossier du commissaire à l'information — est que vous ne souhaitez pas qu'un agent du Parlement, ou que le gouvernement, soit placé dans une situation difficile lorsqu'il doit communiquer de mauvaises nouvelles au gouvernement en disant qu'il y a un jeu politique et que nous voulons nous en éloigner.
Nous devons aborder cette question. S'il s'agit d'un projet pilote, et si nous cherchons des façons de l'améliorer, nous devrions l'examiner. Si le groupe d'experts constitue véritablement une bonne façon de procéder — et c'est ce que nous entendons dire — comment pouvons-nous lui donner des pouvoirs réels et comment pouvons-nous examiner la question de plus près. Nous devrions savoir quels sont les mécanismes requis.
J'en reviens au projet de loi . M. Tilson présidait le comité chargé d'étudier ce projet de loi. Un certain nombre de témoins ont fait remarquer que nous créons d'autres postes du Parlement. Il y a un certain danger à le faire, du moins une perception qu'il pourrait y avoir un danger à procéder ainsi, surtout si vous déléguez des pouvoirs à l'extérieur du Parlement. Il me semble que nous devons trouver un juste équilibre entre la création de nouveaux postes du Parlement, d'une part et, d'autre part, faire en sorte que le Parlement exerce une surveillance appropriée. S'il s'agit d'une suggestion, nous devrions l'examiner.
Ma question est donc de savoir ce que sont les outils. J'ai remarqué que l'un des outils est ce groupe sélect. De toute évidence, nous ne sommes pas des spécialistes du domaine. Il nous faut davantage de temps pour comprendre les budgets et pour entendre les spécialistes disponibles. C'était assurément une des recommandations.
Pouvez-vous décrire le concept et nous dire si on a déjà eu recours à un groupe sélect, et si tel n'est pas le cas, comment tout cela pourrait-il fonctionner?
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Je puis vous le décrire en termes très généraux. Chaque groupe sélect fonctionne différemment, selon son mandat, la portée de son travail, etc. Par exemple, il y a actuellement un groupe sélect chargé d'examiner les subventions et les contributions de même que les obstacles à l'affectation appropriée de ces montants aux organismes bénéficiaires.
Lorsque l'idée a germé de faire appel à un groupe sélect, nous voulions que ces spécialistes apportent une diversité de points de vue et que cette combinaison de points de vue permette d'enrichir le processus de prise de décisions, afin qu'il soit plus équilibré et plus neutre. C'était important.
Bien entendu, il importe de trouver un équilibre — l'indépendance des agents, les rapports entre ces agents et le Parlement et la voix du Parlement à cet égard, de même que la responsabilité de la direction pour la bonne gestion des ressources. Il a toujours été entendu, du moins au secrétariat, que la direction devait être partie de ce triangle ou de tout processus éventuel.
En ce qui a trait à l'établissement d'un groupe d'experts ayant plus de pouvoirs, je dois vous dire qu'il s'agit d'une notion qui mérite considération. Le seul bémol que j'y apporterais est la difficulté de devoir prendre des décisions très particulières et très importantes concernant le financement et la surveillance et l'application de la politique et l'exécution, de même que les risques qui rendent cette responsabilité très lourde. Cela ne veut pas dire pour autant que le groupe d'experts ne pourrait pas relever le défi ni qu'il ne serait pas à la hauteur de ce défi, mais il faut bien analyser le dossier et l'étoffer. Le groupe d'experts ne voudrait certainement pas se charger d'une mission sans savoir à quoi il s'engage ni sans obtenir le soutien technique si important à la prise de décisions. Voilà ce qui serait la première considération.
La deuxième est...
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Monsieur le président, il a souvent été fait référence au rapport et j'en ai un exemplaire. Monsieur le président, vous avez dit que le groupe serait composé de représentants de la Chambre des communes et du Sénat, de même que de représentants du gouvernement et de l'opposition. En ce qui a trait aux experts, un organisme de financement pourrait obtenir l'avis de spécialistes, de même que de comités parlementaires appropriés pour l'aider dans ses délibérations.
J'ai parlé d'un projet pilote, que nous avons lancé pour les deux exercices à venir, à compter de 2006-2007, et ayant recours au Bureau de régie interne comme organisme parlementaire d'établissement des budgets — j'arrive à ma question — avec les trois commissaires qui sont mentionnés dans notre mandat, soit les commissaires à l'information, à la protection de la vie privée et à l'éthique, à titre de premiers participants. La vérificatrice générale, qui bien sûr en fait partie, n'est pas incluse dans notre mandat, bien que j'aimerais qu'elle fasse partie du processus. Voilà pour la recommandation un, que je viens d'aborder brièvement.
La deuxième concerne le fonctionnement, c'est-à-dire savoir que le Bureau de régie interne agit comme organisme parlementaire d'établissement des budgets pour les commissaires à l'information, à la protection de la vie privée et à l'éthique sur une base provisoire, de la même manière qu'il est proposé dans la recommandation un. Cela s'appliquerait aux exercices 2006-2007 et 2007-2008. Bien entendu, nous disons maintenant que seul le commissaire à l'éthique s'adresserait au Bureau de régie interne. Tous les autres font partie de l'autre processus.