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Bonjour. Je m'appelle Gary Fabian et je travaille chez IMS Health depuis plus de 20 ans et j'y ai joué toutes sortes de rôles. En tant que vice-président des affaires publiques, je collabore étroitement avec les communautés de médecins, de pharmaciens et de chercheurs partout au Canada, surtout dans le domaine de l'utilisation optimale des médicaments.
IMS Health est le principal fournisseur mondial de renseignements, de recherches statistiques et de services de consultation aux secteurs de la pharmacie et des soins de santé. Nous suivons plus d'un million de produits à l'échelle mondiale, aidant les intervenants du domaine des soins de la santé à mettre en oeuvre des décisions fondées sur des données probantes.
Nous exploitons notre entreprise au Canada depuis 1960. Notre siège social canadien se trouve à Montréal, où nous avons quelque 850 employés. Nous avons un autre bureau à Toronto où travaillent 85 personnes, de même qu'un petit bureau satellite à Edmonton, en Alberta.
Nous recueillons des données auprès de plus de 6 500 sources au Canada, y compris les hôpitaux, les pharmacies, les fabricants de produits pharmaceutiques, les grossistes et les médecins, en vue de fournir des renseignements détaillés sur le diagnostic et le traitement des maladies, notamment sur les habitudes de prescription et sur les tendances dans l'utilisation des produits pharmaceutiques.
Nous tenons la plus grande base de données d'ordonnances au Canada. Nous gérons à peu près tous les renseignements relatifs à la distribution, à la consommation et à l'utilisation des produits pharmaceutiques au Canada, à une grande exception près : nous ne recueillons pas et nous ne divulguons pas de renseignements personnels nominaux de patients, si bien que la vie privée de ceux-ci n'est jamais en danger. Nous déployons beaucoup d'efforts pour veiller à ce que la vie privée des patients soit toujours protégée.
Depuis le début de l'exploitation de notre entreprise au Canada en 1960, nous n'avons jamais connu de violation de la vie privée des patients; nous n'avons jamais reçu de plainte selon laquelle la vie privée d'un patient aurait été compromise; nous n'avons jamais reçu d'un patient une plainte selon laquelle sa relation avec son médecin aurait été compromise d'une manière ou d'une autre; nous n'avons jamais reçu d'un médecin une plainte selon laquelle sa relation avec un patient aurait été mise en péril. C'est la réalité et elle est contraire aux conjectures non fondées.
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Nous fournissons des produits et des services d'information aux gouvernements, aux chercheurs, aux prestataires de soins de santé, aux organismes de réglementation et au secteur privé, c'est-à-dire les sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques, pour soutenir l'utilisation sûre et efficace des médicaments, l'évaluation des politiques pharmaceutiques, la mise en oeuvre des pratiques exemplaires et les analyses économiques. Dans les recherches dirigées par les médecins, on se sert des données d'IMS pour mesurer les répercussions des initiatives de formation médicale continue sur les pratiques prescriptrices. Les initiatives d'amélioration de la qualité pour l'emploi des antibiotiques en Colombie-Britannique, l'élaboration de nouvelles lignes directrices en matière de prescription de Ritalin aux enfants du Québec et une étude à long terme sur l'emploi des psychothérapies dans les troubles dépressifs associés à la sclérose en plaques, actuellement en cours dans l'Ouest du Canada, tous ces travaux ont bénéficié des données d'IMS. Ce sont nos clients commerciaux payeurs qui nous ont permis d'investir dans l'élaboration et la production des renseignements les plus opportuns et les plus à jour, et de les fournir gratuitement aux chercheurs dans le domaine de la santé.
Du côté gouvernemental, nous avons fourni des données au Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés pour l'aider dans l'établissement des prix des médicaments de marque dans le passé, et actuellement pour la surveillance des prix des médicaments génériques au Canada. Santé Canada est aussi un client important d'IMS et utilise nos renseignements pour évaluer les tendances actuelles d'utilisation des médicaments et pour élaborer des politiques de santé. D'autres ministères du gouvernement, autant provincial que fédéral, font souvent appel à l'expertise d'IMS pour des raisons similaires.
Nous sommes conseillés par un conseil consultatif médical qui se compose de trois éminents médecins : le Dr Léo-Paul Landry, qui est ici avec nous et qui représente le Québec, le Dr Bill Orovan, qui représente l'Ontario, et le Dr Larry Olhauser, qui représente l'Ouest. Nous interagissons avec de nombreux médecins chercheurs dans plusieurs milieux, comme les universités et d'autres centres d'excellence en recherche.
Nos données sont neutres, c'est-à-dire que nous ne faisons pas de jugement sur la valeur de tel ou tel traitement particulier, et sont utilisées par d'autres pour soutenir la médecine factuelle et la prise de décisions en matière de politique dans des domaines cruciaux comme le contrôle des coûts des médicaments, l'évaluation des tendances d'utilisation et l'élaboration de lignes directrices en matière de prescription. Notre objectif est de veiller à ce qu'on dispose des données les plus détaillées, les plus valides et les plus opportunes possible pour soutenir des décisions fondées sur des preuves.
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Je suis chef de la protection des renseignements personnels depuis 2000. Nous étions alors l'une des premières sociétés canadiennes à avoir un tel poste. Je me suis jointe à IMS en quittant le ministère de la Santé de l'Ontario où j'avais fourni des conseils juridiques au ministère sur toutes les questions liées à la protection des renseignements personnels auxquelles était confronté le secteur public provincial dans l'administration de la Loi sur l'accès à l'information et sur la protection des renseignements personnels dans le secteur public. J'ai travaillé pour le Commissariat à l'information et à la protection de la vie privée de l'Ontario pendant plusieurs années. Mon expérience dans le domaine des questions liées à l'accès à l'information et à la protection des renseignements personnels s'étend donc au gouvernement, aux organismes de réglementation et maintenant au secteur privé.
Vous vous souvenez sans doute que Gary a mentionné une des bases de données clés d'IMS, qui identifie des médicaments qui ont été prescrits par des médecins identifiés. J'insiste encore pour dire que nous ne recevons aucun renseignement permettant d'identifier un patient. Nous n'avons pas accès aux dossiers d'ordonnance comme tels. Les renseignements que nous recevons au sujet des habitudes de prescriptions des médecins sont divulgués sous forme regroupée d'au moins 30 médecins, et en général les groupes en question sont plus grands que cela, si bien que les habitudes de prescription d'un médecin ne nous sont jamais révélées. À la place, le client reçoit un rapport qui indique un nombre pour tous les médecins nommés dans le groupe.
Un médecin peut avoir accès aux renseignements d'ordonnance qui le concernent en présentant une demande à IMS. Ce service est gratuit. IMS révèle seulement les renseignements sur une base individuelle au médecin ou comme l'exige la loi.
Alors que faisons-nous ici aujourd'hui? Nous sommes ici pour demander au comité de considérer une modification légère et technique à la LPRPDE visant à clarifier et à codifier la définition de renseignement sur le produit du travail de telle sorte à assurer une certitude dans la loi et à exclure cette définition de la définition de renseignement personnel et, par conséquent, de la portée de la loi.
Comme vous le savez, la définition de renseignement personnel dans la LPRPDE est renseignement au sujet d'un individu identifiable, puis la définition se poursuit pour exclure le nom, le titre ou l'adresse ou le numéro de téléphone d'un employé d'une organisation. La question est de savoir si les renseignements que reçoit IMS des pharmacies au sujet des ordonnances d'un médecin sont assujettis à la LPRPDE.
Lorsque la loi a été rédigée et débattue, nous avions des doutes quant à la question de savoir si la portée en apparence vaste de la définition engloberait les renseignements d'ordonnance, ce qui ne semblait pas être l'intention du législateur. Avant même que la loi entre en vigueur, nos fournisseurs de données et nos clients avaient exprimé des préoccupations au sujet des renseignements d'ordonnance, en raison du manque de clarté dans la LPRPDE. Dès que la loi est entrée en vigueur en 2001, nous avons été informés par le commissariat qu'il avait reçu deux plaintes au sujet de nos pratiques. Dans les plaintes en question, on alléguait que nous avions contrevenu à la LPRPDE étant donné que nous recueillions des renseignements personnels sans le consentement des médecins.
À l'automne de 2001, la commissaire fédérale à publié ses constations sur les deux plaintes prises ensemble, concluant que les renseignements d'ordonnance ne constituent pas des renseignements personnels, mais plutôt des renseignements sur le produit du travail, et ne sont donc pas assujettis à la LPRPDE.
L'un des plaignants, ancien concurrent d'IMS, a traîné l'affaire jusqu'en Cour fédérale, où elle a été rejetée avec le consentement de toutes les parties au printemps de 2004.
En collaboration avec Industrie Canada, nous avons proposé qu'un règlement clarificateur soit promulgué en vertu de la LPRPDE afin de veiller à ce que l'intention du législateur soit clairement établie et précise que les renseignements en question n'étaient pas assujettis à la LPRPDE. Cependant, le ministère de la Justice a donné l'opinion qu'une telle clarté devait être fournie dans une modification à la loi, plutôt que dans un règlement. Nous avons suivi son conseil et nous sommes ici aujourd'hui pour demander une telle modification.
Pourquoi est-ce nécessaire? Nous et d'autres intervenants dont vous avez entendu parler, travaillons toujours dans un contexte d'incertitude. Malgré les conclusions de la commissaire, une autre plainte contre IMS sur la même question pourrait être déposée auprès de la commissaire du jour au lendemain. Comme on vous l'a dit, la commissaire pourrait faire une constatation différente, car elle n'est pas obligée de suivre la conclusion précédente. Comme vous pouvez le constater, il s'agit d'un environnement pénible et incertain dans lequel exploiter une entreprise et pour prendre des décisions au sujet des investissements en cours en technologie, en infrastructure et en ressources humaines dans nos bureaux canadiens du Québec, de l'Ontario et de l'Alberta.
Sans compter que d'une manière tout aussi importante, l'environnement canadien en matière de protection des renseignements personnels a été le théâtre au cours des années de la reconnaissance explicite de la conclusion de la commissaire sur le produit du travail. Vous avez entendu dire de la part des représentants du ministère de l'Industrie que la Colombie-Britannique dispose d'une loi provinciale essentiellement similaire sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé, soit le PIPA. Cette loi est entrée en vigueur en janvier 2004 et codifie en fait la conclusion de la commissaire; elle comporte une définition des renseignements sur le produit du travail, qui se trouve à être explicitement exclue de la définition de renseignement personnel.
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Merci. Je m'appelle Dave Carey, je suis vice-président de Iron Mountain Secure Shredding et le président bénévole élu de NAID Canada. Je suis accompagné de Robert Johnson, directeur exécutif de la NAID et de NAID Canada.
Au nom de la National Association for Information Destruction, NAID Canada, je voudrais remercier le comité de l'occasion qui m'est donnée de m'adresser à vous ici aujourd'hui.
NAID Canada est une association commerciale sans but lucratif pour l'industrie de la destruction des renseignements protégés. Les membres NAID Canada, comme ceux de ses organisations soeurs aux États-Unis et en Europe, offrent des services commerciaux allant du déchiquetage sécurisé des dossiers papier supprimés jusqu'à la destruction de renseignements contenus dans les dossiers électroniques.
Nous considérons l'invitation à venir nous adresser à vous ce matin comme étant une indication que les décideurs du monde entier comprennent de plus en plus que la protection des renseignements personnels à la fin de leur cycle de vie est tout aussi importante que la protection de ces renseignements pendant leur vie utile. Nous ferons des recommandations afin que cela se reflète dans la loi.
NAID Canada et ses associations soeurs dans d'autres pays ont acquis une réputation de défenseurs vigilants des consommateurs et de ressources crédibles et fiables pour les décideurs. On a demandé à notre association de donner des conseils sur la destruction appropriée de renseignements au Commissariat à la protection de la vie privée du Canada; au Commissaire à l'information et à la protection de la vie privée de l'Ontario; aux gouvernements de l'Ontario, de l'Alberta et de la Colombie-Britannique; à la U.S. Federal Trade Commission; au comité des services financiers de la U.S. House of Representatives et au British Standards Institute.
Cela dit, nous ne sommes pas venus ici aujourd'hui tout simplement pour vous rappeler que les renseignements personnels jetés aux rebuts devraient être d'abord détruits. Il s'agit là d'un principe de protection des renseignements qui est fondamental et bien accepté. Cependant, nous aimerions vous faire part du fait que les gouvernements doivent fournir une meilleure orientation afin d'assurer que ce principe est respecté et ainsi vraiment protéger ses citoyens. Nous soutenons que vous avez l'occasion de le faire en modifiant la LPRPDE.
Même avec la LPRPDE et d'autres règlements provinciaux applicables en place, des renseignements personnels sont couramment abandonnés ou jetés sans avoir été détruits auparavant. Permettez-moi de vous en donner quelques exemples.
En septembre 2005, une société cinématographique a obtenu plusieurs centaines de boîtes de papier de bureau d'un centre de recyclage qu'elle devait utiliser pour reproduire la scène de la tragédie du World Trade Centre. En fait, l'entreprise de recyclage a livré des dossiers médicaux confidentiels pour répondre à cette demande. Ces dossiers qui étaient des plus personnels ont alors été éparpillés par le vent dans les rues du quartier d'affaires de Toronto.
Tout récemment, on a signalé que des employés d'une banque avaient déposé des renseignements confidentiels dans des bacs à déchets accessibles au public. L'enquête a révélé que la banque avait des politiques et des procédures inadéquates pour assurer la destruction appropriée des renseignements.
En mars 2006, un représentant du gouvernement de la Colombie-Britannique a vendu des bandes magnétiques lors d'une vente aux enchères publiques qui contenaient 77 000 dossiers médicaux, notamment des dossiers de patients avec des diagnostics délicats. Un mois plus tard, à Winnipeg, les dossiers dentaires de centaines de citoyens ont été trouvés dans une benne à rebuts.
En vérité, ces incidents n'ont d'unique que le fait qu'ils ont fait les manchettes. Il ne faudrait pas beaucoup de temps pour trouver, n'importe quand, des renseignements personnels qui ont été jetés, qui sont intacts et accessibles au public. Le fait qu'on s'en débarrasse de façon imprudente en les jetant dans des bennes à rebuts ou dans des poubelles en est l'exemple évident. Il ne faut pas oublier non plus que le recyclage à lui seul ne constitue pas une destruction sûre des renseignements. Il est possible que les documents demeurent intacts pendant longtemps et puissent faire l'objet d'un manquement au respect de la vie privée avant qu'ils ne soient recyclés.
La protection de la vie privée n'est plus simplement une question de droit de la personne. Une violation des droits des autres en jetant aux rebuts nonchalamment leurs renseignements personnels contribue considérablement à ce qui est devenu une épidémie mondiale de vols d'identité. Selon une étude qui a été faite aux États-Unis, la vaste majorité des vols d'identité est attribuable à l'accès aux renseignements personnels grâce à des moyens de faible technicité comme fouiller dans des bennes à rebuts. En effet, des agents d'application de la loi aux États-Unis ont récemment exposé des réseaux élaborés de criminels organisés qui capitalisaient sur cette source de renseignements personnels facilement accessible. On a constaté que ces réseaux fonctionnaient selon une hiérarchie, ceux qui étaient au bas de l'échelle vont chercher les renseignements dans les bennes à rebuts, les remettent ensuite à ceux qui occupent un rang supérieur et qui ont été formés pour exploiter ces renseignements.
Seulement aux États-Unis, une nouvelle génération de mesures législatives a commencé à paraître, par exemple la FACTA et toute une série de lois d'État. Ces lois sont conçues non seulement pour protéger la vie privée, mais aussi pour mettre fin à la vague de vols d'identité. Par conséquent, il y a une différence marquée dans le libellé de la réglementation concernant l'élimination des renseignements.
Alors que dans le passé, la mention de l'élimination des renseignements dans un règlement nécessitait l'imposition de limites à l'accès non autorisé, les nouveaux règlements améliorés exigent dorénavant que des mesures soient prises pour que les renseignements personnels soient détruits avant leur élimination. De plus, la nouvelle génération de mesures législatives exige que de telles mesures de sécurité soient documentées dans les politiques de l'organisation. Nous sommes ici pour demander respectueusement à votre comité de rehausser la capacité de la LPRPDE de protéger les citoyens du Canada en adoptant une approche semblable. Les exigences relatives à la destruction des renseignements doivent figurer clairement dans les lois. C'est la seule façon de mettre fin aux atteintes inutiles à la vie privée.
Nous avons plus de recommandations à formuler pour faire en sorte que cette protection soit efficace. Nous nous attarderons à celles qui nous apparaissent les plus importantes.
Pour faire en sorte que les exigences visant la destruction des renseignements personnels soient pleinement efficaces, NAID Canada recommande que la destruction des renseignements soit clairement définie comme étant la destruction physique des dossiers de façon à les rendre inutiles et à rendre impossible la récupération de l'information ». Il est essentiel d'inclure dans la mesure législative cette définition. Le concept ne peut faire l'objet de différentes interprétations comme c'est le cas actuellement.
De plus, nous recommandons que toute organisation qui recueille ou entrepose des renseignements personnels se dote d'une politique en matière de destruction des renseignements et des documents. Cela forcera les organisations à réfléchir à une telle politique et à sa mise en oeuvre et à faire en sorte que la politique soit conforme à la définition que nous venons de vous donner.
Nous préconisons aussi des exigences contractuelles plus strictes pour les dépositaires de renseignements et les tierces parties chargées du traitement des renseignements. Les contrats qui lient ces parties doivent décrire clairement les responsabilités de la tierce partie, les politiques, et les procédures. Le contrat doit aussi indiquer clairement que la tierce partie reconnaît être assujettie aux mêmes obligations que les dépositaires primaires relativement à la protection des renseignements personnels en vertu de la LPRPDE.
Nous recommandons également qu'il soit exigé des dépositaires de renseignements qu'ils donnent avis aux personnes dont les informations pourraient être visées par les atteintes à la sécurité. Dans le passé, ces avis n'étaient donnés que dans les cas les plus sensationnels de violation de la sécurité des données électroniques. Toutefois, il y a un peu plus d'un an, le comté de Los Angeles a jugé qu'il fallait aviser les habitants de Los Angeles, des millions d'entre eux, dont les dossiers papier n'avaient pas été détruits correctement. Nous recommandons que la LPRPDE soit modifiée de façon à exiger un avis lorsqu'il y a atteinte aux données électroniques mais aussi quand les dossiers papier ne sont pas détruits correctement.
En terminant, toutes nos recommandations figurent déjà dans des règlements sur la protection des renseignements personnels ailleurs dans le monde. Le vol d'identité est un fléau qui prend de l'ampleur et qui ne connaît aucune frontière. Quand un gouvernement ressert la protection des renseignements personnels, les criminels se déplacent vers les endroits où les exigences de la loi sont moins strictes et moins bien définies. De plus, n'oubliez pas que nous traitons nous-mêmes des informations personnelles et que, à ce titre, nous sommes pleinement conscients d'être aussi assujettis à ces règles et de devoir assumer les conséquences de toute violation.
En terminant, je vous raconterai une anecdote qui prouve l'importance pour tout gouvernement de bien réglementer la destruction des renseignements personnels. En mai 2002, l'État américain de la Géorgie a adopté la première véritable loi sur le déchiquetage aux États-Unis. Environ deux semaines plus tard, notre directeur administratif a reçu un appel du vice-président à l'exploitation d'une importante compagnie d'assurances que tous ici présents connaissent bien. Ce monsieur voulait savoir si NAID pouvait lui transmettre une liste de nos membres en Géorgie afin que les nombreux bureaux de réclamations puissent se conformer à la nouvelle loi. Bien sûr, nous avons été heureux d'accéder à sa demande, mais notre directeur a ajouté qu'il pouvait aussi lui envoyer une liste des membres de NAID se trouvant dans les autres États américains. Sans même prendre le temps de réfléchir, le client a répondu que cela ne serait pas nécessaire parce qu'il n'y avait pas de loi sur le déchiquetage dans les autres États.
J'aimerais pouvoir vous dire que vos conseils et vos encouragements suffiront à empêcher la destruction bâclée des renseignements personnels. Malheureusement, l'expérience nous a prouvé que des directives plus claires sont nécessaires. Surtout, la loi doit définir précisément ce qu'est la destruction des renseignements.
Merci de nous avoir invités à témoigner aujourd'hui. Nous restons à votre service si nous pouvons vous aider dans vos efforts en vue de mieux protéger la vie privée des Canadiens. Merci.
La difficulté que présente l'approche au cas par cas proposée par la commissaire, c'est qu'elle ne donne aucune directive établie par le Parlement à la commissaire qui doit interpréter chaque cas. Dans une telle situation, c'est la commissaire qui établirait l'orientation politique, la commissaire ne serait pas tenue d'appliquer l'orientation politique établie par le Parlement et le gouvernement. C'est d'autant plus important pour ce qui concerne les renseignements personnels par opposition au produit du travail, parce que la définition déterminera si l'information en question est assujettie à la loi, si la loi s'applique à cette information ou non.
Pour ce qui est de l'incidence que cela pourrait avoir sur notre entreprise en particulier, il est certain que l'approche au cas par cas ne donne de certitude à personne. Comme nous l'avons indiqué, une plainte déposée demain pourrait faire l'objet d'une décision bien différente de celle qui a été rendue hier. En dernière analyse, aussi, la Cour fédérale pourrait rendre une décision différente.
Nous menons des projets de recherche à long terme et, pour ce faire, nous utilisons des données pour examiner les tendances à long terme. Pour ces projets, il nous faut la certitude de pouvoir continuer à recueillir des données auprès du groupe de gens à l'étude.
La commissaire semble reconnaître la distinction qualitative entre les renseignements personnels et le produit du travail; nous comprenons donc difficilement pourquoi cette orientation politique ne devrait pas apparaître clairement dans la loi même, comme c'est le cas en Colombie-Britannique, par exemple.
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Merci, monsieur le président, merci aux témoins.
Je suis en train de feuilleter les documents d'IMS. Je m'excuse de ne pas avoir été présent pour l'exposé, mais j'ai jeté un coup d'oeil aux remarques
Je m'intéresse à quelques questions générales qui vont au-delà de ce qui se trouve dans votre mémoire. Le devoir d'aviser est un point qui, bien entendu, est régulièrement soulevé dans le cadre des délibérations du comité. Notre examen de la LPRPDE va bientôt toucher à sa fin, et nous allons formuler des recommandations. Je voudrais connaître l'opinion des deux témoins à ce sujet.
L'autre point concerne les échanges transfrontaliers de données. Certains pays interdisent le transfert de données vers d'autres pays qui n'ont pas de protection similaire. Je voudrais également connaître votre avis à ce sujet.
Quant à l'IMS, madame Fineberg, je constate qu'à la page 3 de vos remarques, vous écrivez que votre rôle est de fournir « des produits et des services d'information aux gouvernements, aux chercheurs, aux prestataires de soins de santé, aux organismes de réglementation et au secteur privé, c'est-à-dire aux sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques, pour soutenir l'utilisation sûre et efficace des médicaments », etc. Arrive-t-il que les sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques souhaitent obtenir d'IMS non pas des renseignements personnels mais des renseignements au sujet de la fréquence de demandes de certains types de médicaments, ou encore de ce qui se passe avec certains types de traitements dans certains pays, afin de se faire une idée des produits les plus populaires, les plus utilisés, etc.? Est-ce l'un des services de renseignement que vous proposez aux sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques?
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Merci de votre question.
Tout d'abord au sujet de l'obligation d'informer les gens de tout événement compromettant la confidentialité de renseignements les concernant, NAID considère cette exigence importante, non seulement pour protéger la personne dont les renseignements risquent d'avoir été divulgués, mais aussi pour dissuader quiconque de traiter à la légère l'information qui lui est confiée, pourvu que l'on prévoie des sanctions rigoureuses en cas de manquement. S'il y a obligation de prévenir les personnes visées, les organisations qui détiennent des renseignements personnels s'efforceront beaucoup plus sérieusement d'éviter de tels incidents.
En ce qui concerne le transfert de données d'un pays à l'autre, la question s'est déjà posée, tout d'abord lorsque l'Union européenne a adopté des règles de protection des données et de communication de données avec les États-Unis, qui avaient un retard sur ce plan à l'époque. Elle s'est également posée entre le Canada et les États-Unis après l'adoption de la Patriot Act par nos voisins du Sud, entre autres.
À mon avis, c'est une question de gros bon sens. Selon notre association, le sens commun dicte que les renseignements personnels concernant les citoyens d'un pays ne devraient pas pouvoir être communiqués ou transférés à un pays qui n'offre pas les mêmes garanties.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus ce matin. Comme je n'ai que sept minutes, je vais tâcher de répartir mon temps le plus également possible, parce que j'ai des questions à poser à chacun des groupes représentés aujourd'hui.
Tout d'abord, je m'adresserai à Mme Fineberg. Dans la recommandation qui figure à la page 34 de votre mémoire, le texte même de votre proposition concernant votre information et la façon d'inclure cette exception dans la définition des renseignements personnels.
Dans votre deuxième recommandation, qui porte sur la définition de « renseignements sur le produit de travail » l'alinéai) précise « ne comprend pas les renseignements personnels au sujet d'un individu identifiable qui n'a pas préparé, compilé ou divulgué les renseignements ». Ensuite, on aborde la question de la surveillance. Je suis heureux qu'on l'ait abordée.
Voici ma question. Dans la pratique, de qui parlons-nous en fait, de qui s'agit-il? Pourriez-vous me donner un exemple concret de qui serait exclu?
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En ce qui concerne les renseignements personnels, IMS appuie depuis longtemps le droit des patients à voir leur vie privée protégée. Certains ont laissé entendre que les renseignements dont nous disposons peuvent permettre parfois d'identifier une personne; je voudrais affirmer qu'il est clairement illégal, au Canada, qu'IMS réunisse, utilise ou divulgue un renseignement identifiable sur un patient sans le consentement de cette personne. Nous avons en place toute une série de mesures pour nous assurer que cela n'arrive pas.
Un témoin que vous avez entendu auparavant, le docteur Rosenberg, je crois, a suggéré que, d'après un travail effectué il y a quelques années aux États-Unis, certaines personnes risquaient d'être identifiées par des renseignements du domaine public. Mais la situation aux États-Unis est bien différente de ce qu'elle est au Canada, où il existe une Loi sur la protection de la privée et des lois provinciales qui empêchent la mise à disposition de bases de données, telles que nos listes d'électeurs, nos listes d'immatriculation de véhicules, les données de l'état civil, etc. D'ailleurs, un chercheur d'Ottawa a récemment tenté de répéter ces études américaines et a constaté que c'était impossible. Si le comité le souhaite, je pourrai vous donner la référence, par la suite.
Comme je l'ai dit, il n'y a jamais eu d'infraction à la protection des renseignements personnels d'un patient. En ce qui concerne les renseignements que détiennent les médecins, soit dit au passage, il existe depuis plusieurs années un code de pratique qui explique précisément comment nous traitons toutes ces données. Nous sommes transparents; ce code est affiché sur notre site Web. Il y figure depuis plusieurs années et il s'appuie sur des principes de l'Association canadienne de normalisation, dont le code figure en annexe de la LPRPDE.
Qui plus est, nous faisons l'objet d'une vérification externe à chaque année, par le QMI, qui relève de la CSA. L'agrément le plus récent que nous avons obtenu figure dans les documents que nous vous avons distribués.
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Merci, monsieur le président.
Mes questions s'adressent essentiellement à nos amis de la National Association for Information Destruction. C'était particulièrement intéressant pour moi parce que, il y a bien longtemps, je m'occupais de gestion de l'information sur papier, pour TAB Canada. Je ne sais pas si vous avez entendu parler de TAB. Nous avions une section qui traitait des politiques et autres directives sur la gestion des dossiers. Je ne m'occupais pas de ce secteur-là, mais je savais de quoi il retournait.
La LPRPDE a-t-elle fait une différence en tant que loi? Je sais qu'il existait une loi, ou, du moins, des lignes directrices, en matière de gestion de l'information, sur la durée pendant laquelle il fallait conserver des documents, sur la date à laquelle ils devaient être détruits, etc.
Pourriez-vous commencer par clarifier pour moi deux choses? Votre société s'occupe-t-elle à la fois d'entreposage et de destruction? Et la LPRPDE a-t-elle apporté des changements à ces lignes directrices — je ne sais plus si c'étaient des lignes directrices ou une loi — que j'ai évoquées, celles qui portaient sur le temps pendant lequel il était nécessaire de garder les dossiers, etc.?
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Merci, monsieur le président.
La plupart des témoins que nous avons entendus dans le cadre de cette étude nous parlent de détails précis qui touchent à leurs secteurs d'activités. Mais, comme vous êtes des experts dans le domaine de la protection des renseignements personnels, j'aimerais aborder avec vous une question d'ordre plus général qui n'est pas souvent mentionnée.
La Loi sur la sécurité publique, le projet de loi C-7, adoptée en 2004, a modifié en profondeur la LPRPDE. Elle autorise des organismes du secteur privé à agir comme mandataires de l'État pour recueillir des renseignements personnels, sans consentement, à la seule fin de divulguer cette information au gouvernement.
Suite à ces modifications, le SCRS ou la GRC auraient maintenant le pouvoir de demander à une entreprise de recueillir de nouvelles données que ces organismes ne pourraient peut-être pas obtenir autrement et utiliser les pouvoirs que leur accorde la LPRPDE pour faire des enquêtes à la demande de ces organismes qui dans d'autres circonstances seraient contraires à la Charte des droits et libertés. À titre d'experts de la protection des renseignements personnels, vous a-t-on déjà fait part de cette préoccupation? Je sais que ça ne concerne peut-être pas votre secteur d'activités.
Je m'adresse à l'un ou l'autre d'entre vous. Il ne nous reste que quelques minutes.
Madame Fineberg.
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Merci, monsieur le président.
Une toute petite complémentaire parce que vous m'avez poliment interrompu.
Je voulais demander aux responsables de la gestion de l'information ce qu'il en était des avis. Je voulais vous entendre dire que vous vouliez élargir cela ou exiger des avis plus détaillés. La commissaire nous a déjà dit — et elle va revenir — que le système d'avis actuel est suffisant et que, si possible, il n'y a pas besoin de donner avis et la question est réglée à l'interne. Ainsi, cela ne dérange personne et ça suffit.
Avez-vous sondé vos membres afin qu'ils sachent qu'ils seront tenus d'aviser les intéressés, d'après ce que vous nous dites aujourd'hui, si les exigences à ce sujet sont modifiées et si, pour toute intrusion, l'intéressé devrait être informé?
J'ai l'impression qu'il y a des tas de dossiers au Canada qui sont entreposés près d'entrepôts et il arrive qu'ils soient détruits, d'autres fois qu'ils ne le soient pas. Le risque est donc plus élevé dans votre cas. J'aimerais donc savoir de façon certaine que je peux dire que j'ai entendu votre organisation que vous avez sondé vos membres et qu'ils estiment que vous avez en effet raison de dire que vos processus consistant à aviser les gens devraient être améliorés par rapport à ce qu'exige aujourd'hui la LPRPDE.
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C'est l'exemple parfait, je crois, de situations où les données d'IMS, l'existence d'une base de données aussi exhaustive — et c'était là certaines de questions abordées dans mon exposé.
Nous avons fait énormément de travail dans les milieux de la recherche sur des maladies précises comme le traitement des infections et les antibiotiques. Une campagne de sensibilisation a été lancée en Alberta, appelée « Do Bugs Need Drugs? », et ils avaient besoin d'information complète et fiable pour voir si le programme était efficace. Nous avons pu donner à la petite localité de l'information sur l'efficacité du programme et sur la question de savoir s'il y avait eu un changement dans la consommation générale d'anti-infectieux. C'était des choses très simples, comme montrer aux gens à se laver les mains, la propreté et des choses comme ça, jusqu'à ne pas demander à votre médecin un anti-infectieux à chaque consultation parce que vous avez mal à la gorge.
Sans nos renseignements, ils auraient été incapables de dire si les habitudes des gens avaient changé, si les ordonnances des médecins étaient différentes et si les gens consommaient moins d'anti-infectieux. C'est un excellent exemple de succès dans une petite localité.
De même, on a fait beaucoup de travail pour le Collège des médecins du Québec concernant la consommation de ritalin par les enfants. Ils n'avaient pas de données justificatives sur la question. C'est un exemple parfait. Il y avait des problèmes d'information et de santé qui mettaient en cause les enfants, les médecins et les parents. Ils avaient besoin de données empiriques solides et nous avons pu les leur fournir.
En l'absence du genre de renseignements que nous compilons, ce serait impossible à obtenir. Personne d'autre n'a cette information. Les gouvernements ne l'ont pas et les autres établissements de recherche non plus.
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Je me demande comment je vais répondre à cette question.
Cela ne correspond pas à la réalité du Québec. Il faut dire tout d'abord que toute la profession médicale québécoise sait exactement ce que nous faisons. Comme l'a dit Anita, tout se trouve sur notre site Internet. Les professionnels de la santé au Québec reçoivent le journal d'IMS. Nous faisons de gros efforts pour fournir toute l'information, de sorte que ce que nous faisons est connu à l'échelle de la province. C'est une chose.
Deuxièmement, je peux comprendre que certains n'aiment pas cette pratique. Toutefois, bien des médecins n'aiment pas que des représentants de compagnies pharmaceutiques les contactent alors que les produits qu'ils proposent n'ont rien à voir avec leur spécialité. De plus en plus de médecins limitent leur pratique à certains domaines et ils souhaitent traiter avec les compagnies pharmaceutiques qui offrent des produits liés à leurs domaines d'intérêt. Notre activité, en partie, vise à aider l'industrie pharmaceutique à cibler les médecins qui effectivement utilisent ou prescrivent les médicaments fabriqués par des compagnies en particulier.
Cependant, ils ne contactent pas ainsi les médecins qui ne s'intéressent pas à leurs produits, si bien que c'est avantageux. En fait, on constate un avantage marqué grâce à cette pratique, car, et ce sont des cas que je connais personnellement, les médecins établissent un rapport avec les représentants de compagnies pharmaceutiques et obtiennent d'eux des renseignements scientifiques, en particulier au sujet des effets secondaires. Et c'est une réalité.
Ainsi, il y a deux semaines, j'étais en milieu hospitalier et j'ai eu vent de cela, après quoi nous avons rencontré les représentants. Toute la façon de procéder des représentants des compagnies pharmaceutiques a évolué au fil des ans. L'accent est désormais davantage sur les renseignements scientifiques, de sorte que c'est avantageux. Cela présente ici l'envers de la médaille de votre argument.