Je prie les témoins et mes collègues d'excuser mon retard. J'ai été mal informé quant à la salle et quand j'ai appelé cette salle, personne n'a pris le téléphone. Je suis donc désolé.
Pour la 33e séance de notre comité, nous accueillons aujourd'hui du Commissariat à la protection de la vie privée, Mme Jennifer Stoddart, commissaire et Mme Heather Black, commissaire ajointe qui ont eu l'amabilité de nous envoyer des documents à lire avant leur comparution. Merci beaucoup.
Nous allons commencer, je suppose, par une déclaration liminaire de la part de la commissaire.
Allez-y.
:
Merci beaucoup, monsieur le président et mesdames et messieurs les députés.
Vous connaissez la commissaire adjointe Heather Black qui a déjà comparu et qui présenterait une partie de notre position ce matin.
Nous vous avons envoyé la documentation à laquelle vient de faire allusion le président. Ceci pour que les documents de référence soient faciles à consulter.
Je n'ai pas préparé de déclaration liminaire. Je vous rappellerai simplement notre position que nous avons essayé de vous résumer d'une façon qui vous a, je l'espère, paru utile. C'est à la deuxième page non numérotée, en face de la table des matières.
[Français]
Le résumé se trouve à la page opposée de la table des matières,
[Traduction]
tout au début, du côté droit.
[Français]
Vous pourrez y voir le résumé de notre position en version française et en version anglaise. Ce sont des suggestions de modifications à la loi ainsi que les points sur lesquels nous pensons qu'il n'y a pas de recommandations à faire.
[Traduction]
Je résumerai très brièvement, vous avez entendu beaucoup de témoins de pratiquement tous les milieux canadiens. Vous avez constaté qu'il y avait tout un éventail d'opinions. Certaines sont radicalement opposées les unes aux autres.
Nous allons donc essayer de vous conseiller sur les modifications à apporter à la loi qui permettraient à la fois de maintenir la protection de la vie privée et de tenir compte, dans toute la mesure du possible, de tout consensus ou position raisonnable que l'on pourrait adopter face à certaines des positions diamétralement opposées sur ces questions.
Je vais commencer au bas de la première série de points dans laquelle nous énumérerons les modifications que nous suggérerons à la LPRPDE.
Collaboration avec d'autres autorités responsables de la protection des données. C'est extrêmement important dans un monde mondialisé. Les légistes m'ont parfaitement assuré la possibilité de collaborer pleinement avec les provinces. Pour plus de certitude, nous suggérons que vous élargissiez cela.
La nécessité d'aviser les victimes éventuelles de brèches de sécurité est ressortie très clairement ces derniers mois. Je suggérerais ainsi que votre comité recommande qu'il soit obligatoire d'aviser les victimes de toute infraction à la protection des renseignements personnels des Canadiens.
J'ai de la documentation à ce sujet. Vous constaterez que nous avons fait un résumé à l'annexe 6. Nous avons donné un aperçu des lois américaines concernant les brèches de sécurité qui pourraient nous inspirer quant aux différents éléments que comporte le devoir d'aviser.
On a constaté un autre problème dernièrement aussi qui découle de l'omission dans la LPRPDE de dispositions concernant la communication de renseignements personnels avant le transfert d'entreprises. C'est ce que l'on appelle la diligence raisonnable. Il s'agit simplement d'une omission. Nous suggérons que vous recommandiez une modification.
Nous avons donné un exemple à l'annexe 2 du classeur, le modèle albertain, qui à notre avis est un modèle raisonnable.
Autre omission dans la loi, nous pensons que vous pourriez élargir les exceptions aux exigences en matière de consentement pour la collecte de renseignements à des fins d'intérêt public en cas d'urgence, comme pour les victimes d'accidents, où il est nécessaire d'obtenir des dossiers dentaires aux fins d'identification, pour des raisons humanitaires, dans le cadre de harcèlement de personnes âgées, comme l'ont signalé les banques, etc.
[Français]
Au concept de la tentative de collecte, dans les autres exceptions au consentement, il faudrait ajouter la notion de délibération. On se rappelle que la Cour fédérale dit que si on tente de recueillir, par exemple, les renseignements personnels d'un employé, mais qu'on ne réussit pas à les capter, la loi ne s'applique pas. Il faudrait donc développer en ce sens.
Finalement, je vous rappelle que sur la question épineuse de la sécurité nationale, au paragraphe 7(1), notre position a toujours été de redonner à la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques, la LPRPDE, la forme qu'elle avait avant les amendements apportés en 2004 par la Loi sur la sécurité publique et, donc, de revenir à la position précédente, en vertu de laquelle les entreprises ne deviennent pas les agents de l'État pour la collecte des renseignements personnels dans le but de les donner aux autorités de la sécurité.
[Traduction]
Heather Black va maintenant parler des trois autres suggestions que nous faisons pour modifier la loi.
:
Nous passons ainsi aux relations entre employeur et employé. Il nous est apparu très clairement au cours des six dernières années que le modèle de consentement ne convient pas très bien dans ce contexte. Nous proposons que vous examiniez le libellé de la loi albertaine, qui repose sur un critère de fin raisonnable et que vous y ajoutiez la notion de dignité de la personne que l'on retrouve dans la loi québécoise.
Nous estimons que le modèle de consentement ne fonctionne pas bien mais nous continuons à nous préoccuper du déséquilibre entre les pouvoirs de l'employeur et de l'employé. Il faut bien comprendre que ce qu'essaient de faire les employeurs ne satisfait pas toujours les employés.
L'information sur les contacts d'affaires, c'est assez facile. Il y a déjà une exception à la définition des renseignements personnels que nous vous suggérons d'élargir pour inclure l'information sur les contacts d'affaire mais en imposant des restrictions sur les fins pour lesquelles ils pourraient être recueillis et communiqués.
Le secret professionnel est pour nous un problème énorme du fait des décisions de la Cour fédérale. Aux termes de la LPRPDE, les personnes ont un droit d'accès aux renseignements personnels les concernant. Il y a des exceptions à ce droit d'accès. L'une d'elles est le secret professionnel.
Nous ne recommandons pas que les informations touchées par le secret professionnel soient communiquées aux personnes. Ce que nous aimerions, c'est la possibilité de prendre connaissance de ces renseignements afin de nous assurer que l'on n'invoque pas indûment le secret professionnel. C'est donc très limité et c'est tout ce que nous demandons en fait.
J'aimerais maintenant passer aux éléments sur lesquels nous ne recommandons aucun changement et vous expliquer brièvement pourquoi.
À propos des pouvoirs de la commissaire, je maintiens que ce n'est pas le moment, étant donné tout ce qui se passe au Commissariat et que nous sommes un des agents du Parlement étroitement lié par la loi à d'autres agents.
La loi, sous sa forme actuelle, me donne un certain nombre de pouvoirs. Nous n'avons pas eu le temps de tous les exercer et je recommande donc le statu quo.
On vous a dit que le processus de désignation des organismes d'enquête est à la fois long et lourd. Je ne peux le nier. Mais j'estime que le contraire — supprimer toute réglementation et tout processus d'approbation pour les organismes d'enquête — signifierait que les détectives pourraient se nommer entre eux à ces organisations, de même que les espions, etc. Il est très bien que le gouvernement fédéral puisse réglementer cela sinon, ils pourraient fonctionner ainsi tant que personne ne porterait plainte ou que l'on nous signale quelque chose, ce qui est très difficile dans un pays aussi vaste que le Canada.
Le consentement général n'a en fait jamais posé de problème et nous suggérons donc de ne rien faire à ce sujet.
Heather, voulez-vous parler du produit du travail et de notre position à ce sujet?
Enfin, la question de la circulation transfrontalière des renseignements personnels est une question que, à notre avis, nous pouvons régler en vertu de la loi actuelle et à l'aide de dispositions contractuelles dans le secteur privé. Je vous renverrais à ma première demande, à savoir que l'on nous permette de collaborer davantage avec d'autres autorités responsables dans le monde entier.
Enfin, j'ajouterais quelque chose qui n'est pas dans la LPRPDE mais qui constitue un problème énorme. J'ai pris la liberté d'envoyer au comité copie de la lettre que j'ai adressée à à propos du pourriel. Je suppose que vous l'avez reçu. J'en profite, puisque vous êtes le comité qui s'occupe des questions de protection de la vie privée, pour vous rappeler qu'il s'agit d'un problème très sérieux si l'on considère la protection de la vie privée.
[Français]
Le fait que nous sommes le seul pays du G8 qui n'a pas de législation contre les pourriels est extrêmement inquiétant. Je vous encourage à vous pencher sur ce problème.
Monsieur le président, c'était notre présentation. Nous sommes prêtes à répondre aux questions des membres du comité.
:
La loi, telle quelle est et telle qu'elle a été interprétée fait déjà la distinction entre produit du travail et renseignement personnel. Nous craignons ainsi que l'on essaie de faire des exceptions là où ce n'est pas justifié.
Deuxièmement, comme vous le verrez dans l'annexe que nous avons soumise au comité, nous craignons que tout exception ait un effet indirect sur les questions de surveillance.
Nous pensons d'autre part que si l'on veut modifier la loi en ce qui concerne le produit du travail, il faudra tenir compte du contexte dans lequel cet amendement est demandé, le secteur dans lequel opère IMS et les initiatives législatives qui ont été prises dans certaines provinces et qui stipulent, par exemple, dans l'une d'elles, qu'il faut obtenir le consentement de ceux dont c'est le produit du travail.
Voilà en résumé la raison pour laquelle nous jugeons inapproprié de faire quoi que ce soit dans ce sens pour le moment.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je pense que sept minutes ne me suffiront pas pour vous poser toutes les questions que je voudrais vous adresser.
D'abord, je vous remercie toutes deux d'être ici ce matin. Je pense que ce sera une séance de travail extrêmement importante.
Comme je vous l'ai dit, j'ai plusieurs questions à vous poser et je ne sais pas par laquelle débuter, tellement elles me semblent toutes importantes.
D'abord, M. a parlé d'unifier toutes les lois. Si je peux me le permettre, monsieur Peterson, j'ai une opinion un peu contraire à la vôtre. En effet, je pense que les provinces vont parfois beaucoup plus loin que le fédéral. Le Québec, particulièrement, est souvent un chef de file dans plusieurs domaines, et je ne vois pas une situation où on devrait se soumettre au diktat d'Ottawa.
Par ailleurs, le produit du travail a été abordé par plusieurs témoins. Des représentants de IMS Health Canada, particulièrement, ont même suggéré un libellé. Quelles seraient les conséquences négatives si on adoptait ce libellé suggéré par IMS? Est-ce que vous l'avez lu?
Je vous réfère au texte que nous vous avons soumis. Je crois que c'est un geste très significatif. D'abord, je voudrais souligner ce qu'on semble oublier, c'est-à-dire que l'interprétation actuelle donne l'effet d'exempter la situation, laisse croire que la LPRPDE ne s'applique pas aux situations qui sont envisagées par IMS.
Dans ce contexte, nous reconnaissons, dans les interprétations, la question du produit du travail où les renseignements, au Québec, sont appelés les renseignements personnels professionnels. Nous pensons que ce n'est pas une bonne idée d'amender la loi, étant donné que le statu quo est déjà le but recherché. Dans un sens, c'est très significatif d'amender cette loi élaborée après des années de discussions.
Si vous faites cela, vous devriez examiner l'ensemble des circonstances où cet amendement est requis. Vous devriez aussi examiner les implications possibles d'un tel amendement, notamment la surveillance des travailleurs et des produits intellectuels dans d'autres domaines, et d'autres personnes que des médecins ou les travailleurs de la santé.
Je répète que je pense que le statu quo établit déjà que ce type de situation n'est pas couvert par la LRPDE.
:
Merci, monsieur le président et merci à nos invités d'aujourd'hui.
Je voulais faire un peu la lumière sur quelque chose qui ne se trouve pas dans le mémoire mais qui est assez récent. Il s'agit d'un projet de loi qui a été adopté par la Chambre des communes et qui a été renvoyé au Sénat, à savoir le projet de loi qui touche aux questions de protection de la vie privée.
Il est intéressant de souligner qu'alors que le projet de loi s'efforce de se pencher sur cette question, nous semblions ouvrir des possibilités à ceux qui voudraient exploiter des renseignements personnels. Ceci parce que le projet de loi , prévoit que la date de naissance puisse être fournie aux fins de vérification électorale. Je vous ai écrit à ce sujet, parce que notre parti s'inquiète que l'on ait modifié le libellé initial pour que ces informations soient également communiquées aux partis politiques. Vous m'avez répondu la semaine dernière et je vous en remercie.
J'aimerais simplement que l'on éclaircisse une chose. Mardi dernier, dans une question à la Chambre, j'ai demandé au gouvernement s'il...
Le gouvernement me disait et disait aux Canadiens que ce que vous avez dit au Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre au printemps dernier, en janvier, c'est que vous ne vous inquiétez pas que l'on communique les dates de naissance des Canadiens. En fait, dans la lettre que vous m'avez envoyée récemment -- parce qu'en juin nous n'avions pas été saisis d'un projet de loi, vous n'aviez donc pas vu cela -- vous répondez à mes préoccupations. J'aimerais simplement avoir votre avis sur toute cette question, sur ces dates de naissance qui seraient communiquées aux partis politiques, qui deviendraient publiques.
Ici, nous essayons de protéger la vie privée et il me semble que ce projet de loi ne va pas du tout dans ce sens. Je voulais simplement que vous me disiez ce que vous pensez de cette idée de communiquer les dates de naissance.
:
Les événements des derniers mois, que la plupart des membres du comité ont certainement suivi, indiquent très nettement qu'il s'agit d'un ajout important à la loi, pour que les sociétés et organismes n'aient aucune réticence à détenir des renseignements personnels concernant les Canadiens et, lorsqu'un tel événement se produit, elles devront prendre des mesures pour les en avertir et pour intervenir afin de prévenir tout vol d'identité.
On a réalisé aux États-Unis une étude digne de foi concernant le lien entre l'effraction à la sécurité de l'information et le vol d'identité, car c'est toujours la question qui se pose: comment peut-on savoir si une effraction à la sécurité de l'information va occasionner un préjudice? En effet, bien souvent, ces effractions n'en causent pas. L'étude indique que 5 p. 100 des personnes dont les renseignements personnels ont été obtenus par une effraction à la sécurité de l'information sont victimes d'un vol d'identité. Je trouve ce renseignement très intéressant. Les gens disent qu'une effraction à la sécurité de l'information ne signifie pas nécessairement qu'un préjudice va en résulter, mais il semble, d'après cette étude, qu'il y a effectivement un préjudice dans 5 p. 100 des cas. Si 100 000 Canadiens sont victimes d'une effraction à la sécurité des renseignements personnels les concernant, cela veut dire que 5 000 d'entre eux vont être victimes d'une fraude, d'un vol d'identité ou d'une situation sérieuse du même genre.
C'est une étude très récente, et ses conclusions sont importantes. C'est pourquoi je demande au comité de rendre cette mesure obligatoire, de façon que les organismes prêtent davantage attention à la sécurité entourant les renseignements personnels qu'ils détiennent et à leur obligation de prendre rapidement les mesures qui s'imposent pour aider leurs clients à faire les bons choix, à surveiller leurs renseignements personnels et leurs cartes de crédit, voire même dans certains cas leurs hypothèques et leurs propriétés foncières, afin de savoir au moins ce qui se passe. La personne qui ne sait pas qu'elle a été victime d'une effraction à la sécurité de l'information ne va pas y prêter particulièrement attention. Combien d'entre nous avons le temps de lire en détail tous nos relevés de cartes de crédit? Je pense qu'il en va de même pour de nombreux Canadiens qui sont toujours à la course.
Il s'agit là d'une mesure publique importante. J'ai d'autres propositions concernant le contenu de l'avis d'effraction à la sécurité de l'information, sur lequel nous avons fait de la recherche, et je serai très heureuse de prêter main forte au comité s'il décide d'agir en ce sens.
Avant d'aborder quelques éléments dont je souhaite faire part à l'ensemble du comité, je voudrais poser une question concernant l'obligation d'aviser. Vous êtes déjà, en quelque sorte, investis d'un pouvoir en la matière aux termes de la loi actuelle. Ne pouvez-vous pas contraindre un organisme à publier certaines choses?
J'ai reçu récemment une lettre qui m'informait que l'un de mes fonds mutuels avait été perdu, ou quelque chose du genre; j'ai vu la lettre et je l'ai jetée. Quels sont vos pouvoirs actuels en ce qui concerne l'obligation d'aviser?
Ce que je voudrais proposer au comité à la fin de ce... Ce que vous dites depuis le début, et que vous avez dit lors de votre première comparution, c'est que la loi fonctionne bien. Nous avons aussi le point de vue d'un certain nombre d'éléments du secteur privé. La loi ne s'applique au secteur privé que depuis quelques années. Personnellement, je pense que cette révision est un peu prématurée, et je voudrais vous donner l'occasion de vous prononcer à ce sujet. Par ailleurs, vous n'avez pas préconisé beaucoup de changements, et vous nous proposez maintenant ceci, qui résulte sans doute des témoignages et des arguments qui nous ont été soumis.
J'aimerais donner au ministre l'occasion de prendre connaissance de ce qu'on nous a dit. Je vais donc recommander au comité d'inviter nos attachés de recherche à produire un rapport provisoire que nous pourrons remettre au ministre avant qu'il ne comparaisse devant nous afin qu'il puisse répondre aux questions soulevées, comme vous venez de le faire vous-même.
Tout d'abord, que pensez-vous de cette façon de faire? Deuxièmement, la loi n'a que deux ans d'ancienneté; peut-être faudrait-il attendre encore un peu avant de la réviser. J'aimerais savoir ce que vous en pensez.
:
Merci. C'est une question très intéressante.
Dans les cas sur lesquels nous avons dû trancher---et je vous rappelle que 75 p. 100 des dossiers sont réglés en cours d'enquête par la médiation---nous avons tenu compte du contexte, et je pense que c'est là l'un des avantages de l'intervention au cas par cas. S'agit-il d'un dépanneur? S'agit-il d'une entreprise familiale?
Nous avons eu récemment le cas d'une très petite station de radio communautaire, dont la commissaire adjointe et moi-même avons beaucoup discuté, car je n'en m'étais pas rendue compte initialement. Nous avons considéré la formulation de la loi par rapport à ce qui s'était produit en l'espèce. Nous avons tenu compte du fait qu'il s'agissait essentiellement d'une association de bénévoles, même si elle relevait de la législation fédérale; nous avons modéré nos attentes en considérant qu'il ne s'agissait pas d'une grosse société.
Et c'est ce que nous faisons constamment. Nous essayons d'appliquer la loi en tenant compte du fardeau qu'elle impose dans les milieux d'affaires au Canada, et je ne peux pas dire que les petites entreprises nous aient posé un problème particulier. Elles n'ont sans doute pas les mêmes moyens que les grosses sociétés, mais d'après notre expérience, lorsque nous leur expliquons la loi, elles sont très heureuses de s'y conformer.
:
Dans le cadre de la loi que vous révisez actuellement, nous avons le mandat d'aborder le problème du pourriel. Je remercie notre bonne étoile d'avoir fait en sorte que la plus grande partie de la population ne sait pas qu'elle peut s'en plaindre auprès de nos services, car nous pourrions être submergés par le pourriel---non pas par le pourriel, mais par les plaintes. Nous avons cependant reçu quelques plaintes concernant le pourriel.
Le groupe de travail a essentiellement recommandé un renforcement de nos pouvoirs en matière de lutte contre le pourriel. Les véritables auteurs de pourriels ne sont pas des organismes avec lesquels nous pourrions amorcer un dialogue, comme nous pouvons le faire avec des banques ou des petites entreprises, car ces innondeurs n'ont nullement l'intention de se conformer à la loi. Ce serait donc très difficile pour nous.
Nous pouvons cependant intervenir sur le courriel ordinaire non sollicité que vous pouvez recevoir d'une grosse société avec laquelle vous n'êtes pas forcément en contact, mais le véritable problème du pourriel ne peut pas être abordé dans le cadre de la législation sur la protection de la vie privée. C'est un problème qui relève du droit criminel ou de la compétence du Bureau de la concurrence lorsqu'il est question de publicité trompeuse, pour laquelle de lourdes sanctions pénales sont prévues. Je pense que c'est la seule façon d'en venir à bout.
:
Merci, monsieur le président. Je tiens à remercier nos témoins d'être de nouveau parmi nous.
L'étude de cette loi a été pour nous toute une expérience. Je ne sais pas si les Canadiens sont bien conscients des conséquences de notre étude sur la LPRPDE. Vous et moi en avons beaucoup discuté. Plus nous progressons dans notre étude, et c'est particulièrement le cas pour des membres récents du comité comme M. Pearson et moi, plus nous prenons conscience de toutes ses énormes ramifications.
Des questions ont déjà été posées sur la plupart des sujets. Je m'interrogeais sur le problème des domaines de juridiction et sur le produit du travail, mais le rapport est excellent. Je ne suis pas certains d'être d'accord avec vous sur tous les points; comme l'a dit M. Wallace, nous avons considéré au départ qu'il n'y avait pas lieu de modifier la loi, mais nous avons recueilli d'excellents témoignages qui nous ont amenés à envisager certains changements. Personnellement, je me préoccupe toujours de leurs coûts et je ne suis pas convaincu qu'ils n'entraîneront pas de coûts supplémentaires. Évidemment, c'est un facteur dont nous devons tenir compte.
Il y a deux éléments qui me préoccupent avant tout; le premier concerne le produit du travail, et vous nous avez donné votre point de vue à ce sujet. Je ne suis pas certain d'être d'accord avec vous.
L'autre sujet concerne l'information recueillie et divulguée par la police. Nous avons eu les témoignages de la GRC et des chefs de police, qui nous ont présenté d'excellents arguments concernant leurs enquêtes. Ils ont parlé de la pornographie infantile, des fournisseurs d'Internet et des banques qui n'étaient pas assujettis à la loi et des raisons qui les amenaient à faire enquête. Est-ce que vos recommandations tiennent spécifiquement compte de leurs préoccupations?
:
En fait, nos recommandations englobent le sujet de l'information recueillie par la police, mais ce que nous demandons--et on ne devrait sans doute pas s'en étonner--va dans le sens contraire de ce que vous a demandé la police hier. Nous voudrions qu'on en revienne à la version de la LPRPDE d'avant la Loi sur la sécurité publique.
La version de la LPRPDE adoptée par ce Parlement en l'an 2000 n'investissait pas les sociétés privées, par des pouvoirs extraordinaires, du droit que possède l'État de recueillir des renseignements personnels sans le consentement de la personne concernée aux fins de l'application de la loi et de la sécurité nationale. Le changement qu'on a apporté est majeur dans un contexte démocratique. On a pratiquement donné à des organismes privés des pouvoirs équivalents à ceux de la police. J'ai protesté lorsque la loi a été adoptée en 2004; je suis toujours du même avis.
Les policiers sont toujours préoccupés lorsqu'ils ne peuvent pas obtenir de l'information et ils sont mécontents du fait que la LPRPDE ait occasionné une prise de conscience dans de nombreux organismes canadiens quand au respect de la vie privée. Ces organismes se demandent si l'article 7 ne vas pas les obliger à transmettre des renseignements sur certains employés si la police en fait la demande. Cet article prévoit qu'ils peuvent y être obligés. Par conséquent, les organismes s'en inquiètent. Nous considérons qu'on est allé bien assez loin aux fins de l'application de la loi, et qu'il s'agit de pouvoirs discrétionnaires.
En tant que commissaire à la protection de la vie privée, je dois rappeler aux membres de ce comité que l'information personnelle fait partie des droits fondamentaux du citoyen et de l'individu. La police devrait être tenue de s'adresser à un tribunal si elle a des doutes ou des soupçons sérieux et qu'elle a besoin d'obtenir des renseignements personnels. Nos tribunaux canadiens connaissent les antécédents de la police et ils ont déjà affirmé, par exemple, qu'elle n'est pas autorisée à prendre des renseignements à l'aveuglette en milieu de travail.
:
Pour notre bureau, les coûts sont minimes, mais ils pourraient augmenter si, comme nous le demandons, les sociétés doivent nous aviser. Il va nous falloir un mécanisme de réception des avis, qui va nous imposer des coûts supplémentaires, mais je pense que tout cela devrait rester minime dans le budget du commissaire à la protection de la vie privée.
Pour en revenir à votre préoccupation que j'estime légitime concernant le coût de ces dispositions pour les petites entreprises, nous avons travaillé avec la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Nous avons appliqué nos modules spéciaux aux petites entreprises. Nous les testons auprès de dirigeants de petites entreprises, car nous sommes très soucieux de ne pas imposer de fardeau réglementaire supplémentaire aux petits organismes.
D'après notre expérience également, le défi de l'application de cette loi ne se pose pas pour les petites entreprises, car elles sont ancrées dans la collectivité. Les gens prennent conscience de la problématique de la protection de la vie privée et si une entreprise locale n'assure pas la protection de leurs renseignements personnels, toute la collectivité va exercer des pressions. L'entreprise va tirer spontanément la leçon de sa toute première erreur. En outre, une entreprise présente au niveau de la collectivité n'a pas autant de renseignements personnels à sa disposition qu'une énorme multinationale.
Ce qui me préoccupe en tant que commissaire à la protection de la vie privée, ce n'est pas le danger que pourraient poser les petites entreprises qui font de leur mieux -- et nous essayons de leur venir en aide en restant constamment en contact avec leurs associations -- mais ce sont les énormes volumes de données rassemblées au sein de gros organismes, où la moindre fuite peut faire des millions de victimes.
Je reviens à mon extraordinaire question. Il y a des compagnies suffisamment responsables, entre autres celles qui s'occupent de fonds mutuels. Pour le moment, la loi n'oblige pas les entreprises à fournir un avis au client. Un de mes amis a reçu ce genre de lettre. Je ne sais pas s'il a les mêmes fonds mutuels que M. Wallace. Dans la lettre, que j'ai vue de mes propres yeux, on dit à cette personne vouloir simplement l'aviser qu'on a en quelque sorte perdu ses renseignements personnels, mais que le risque encouru par cette perte n'est pas très élevé.
Rien n'est très clair. On ne connaît pas les conséquences de la perte ou du vol que la compagnie en question a subi. On ne sait pas trop quoi faire non plus. M. Wallace, pour sa part, a envoyé cet avis dans la filière n° 13, mais certaines personnes l'ont rangé dans leur cerveau, du côté de l'inquiétude et de l'angoisse.
Ne croyez-vous pas, madame Stoddart, que la loi devrait prévoir, pour toutes les entreprises, l'obligation d'aviser le client, selon des modalités raisonnables? Je sais que vous faites des propositions dans votre document. Supposons que la sécurité économique du consommateur soit en jeu, que le risque soit suffisamment grave. Je sais que vous disposez des ressources nécessaires pour identifier ces situations. Ne croyez-vous pas qu'il devrait y avoir, d'abord et avant tout, une obligation d'aviser le client? Dans cet avis — et il serait bon que le formulaire soit rédigé par les gens de vos bureaux —, on pourrait indiquer clairement les risques encourus par le consommateur en question, de même que les renseignements volés ou perdus. Je pense que le consommateur doit savoir cela. Il ne suffit pas de lui dire qu'un petit problème s'est présenté.
Il devrait aussi y avoir une possibilité de recours. Vous avez mentionné qu'au Québec, il était possible d'intenter un recours collectif. Il reste que la loi en cause ici est prévue pour le simple consommateur qui reçoit ce genre de lettre à son domicile. Quand on envisage un recours collectif, il n'est pas facile de savoir par où commencer. L'entreprise devrait être responsable de préciser le genre de recours. Elle devrait aussi — et c'est un de nos témoins qui nous a fait cette suggestion, que j'ai trouvée intéressante — réparer en tout ou en partie les torts qui ont été causés. Comment pourrait-elle le faire? En faisant elle-même certaines démarches, par exemple en communiquant un genre d'alerte à la fraude aux entreprises qui recueillent des données sur le crédit. En effet, faire soi-même ce genre de démarches représente beaucoup de travail.
Bref, les entreprises ne devraient-elles pas assumer ces obligations?
:
Merci, monsieur le président. Madame la commissaire, madame la commissaire-adjointe, soyez les bienvenues.
Tout d'abord, je voudrais m'excuser auprès de mon collègue M. Martin. À la dernière séance, nous avons discuté des paragraphe 7(3) et 7(1), dont je vais parler maintenant. J'avais un exemplaire de la loi dans lequel ne figurait pas l'alinéa 7(1)(e) et qui n'indiquait pas le rapport avec la collecte de renseignements dont il est question à l'alinéa 7(3)(c.1). Je vois maintenant ce rapport, sur lequel portait l'essentiel de notre discussion. Je vous prie donc de m'excuser.
En ce qui concerne ce sujet, nous avons consacré beaucoup de temps, particulièrement avec des représentants des corps de police, pour parler du paragraphe 7(3) et du pouvoir discrétionnaire accordé à l'organisme pour déterminer s'il va communiquer l'information ou non.
Les représentants de la police trouvent particulièrement problématique le pouvoir discrétionnaire conféré par les mots « l'organisation peut communiquer ». J'admets qu'il est essentiel de protéger les renseignements personnels au nom du respect des droits civils et de l'indépendance des lois qui garantissent à l'individu... Cependant, un autre facteur entre en jeu quand il est question de sécurité, et c'est pourquoi nous devons parvenir à un juste équilibre.
On nous a soumis des arguments très convaincants, selon lesquels, dans certaines circonstances -- par exemple, lorsqu'un fournisseur de service Internet en temps réel constate qu'un prédateur est en communication avec une jeune personne; le temps est alors précieux et les autorités policières doivent pouvoir intervenir pour prévenir une fraude ou une situation qui risque de causer un préjudice -- la police doit pouvoir obtenir l'information nécessaire.
Nous avons discuté très longtemps du mot « peut ». Serait-il possible de prévoir, au paragraphe 7(3), qu'en cas d'urgence ou de danger pour la sécurité publique, l'organisme ait non pas la possibilité, mais l'obligation de fournir cette information personnelle dans le contexte du paragraphe 7(3)?
:
J'aimerais répondre à votre question, monsieur le président.
À notre avis, nous croyons qu'on devrait divulguer des renseignements personnels, sans consentement, lorsqu'il s'agit de la sécurité publique, des raisons humanitaires, etc.
Il s'agit d'une question tout à fait différente de celle relative à la sécurité publique et au service policier. Nous avons, dans nos systèmes, des juges qui sont toujours de service et il est évident que les grandes sociétés font appel à des avocats pour les conseiller.
Je voulais vous rassurer en ce qui concerne cette question.
:
Merci, madame la commissaire.
C'est un plaisir de vous revoir tous les deux.
Merci, monsieur Stanton, d'avoir éclairci notre conversation de la dernière séance. C'est un peu ma faute, parce que je n'étais pas capable de citer l'alinéa 7(1)(e), auquel je faisais allusion. J'avais tout sauf le numéro, et vous ne l'aviez pas ici.
Je crois qu'on se comprend maintenant. J'ai l'impression que tout le monde comprend le problème éventuel que nous voulions signaler. Nous nous basions sur les informations apportées à l'attention du comité par la commissaire au mois de novembre 2006, alors qu'elle a clairement dit qu'il s'agissait d'un véritable problème et d'une préoccupation certaine.
Vous avez demandé son abolition au moment où on a débattu de la Loi sur la sécurité publique. Avant le mois de novembre 2006, avez-vous déjà publiquement demandé son élimination de la LPRPDE?
J'imagine que vous n'avez pas pu le faire, faute d'occasion.
a) un organisme peut maintenant recueillir des renseignements personnels à l'insu et sans le consentement d'un individu dans le but de faire une divulgation à une agence gouvernementale qui a demandé les renseignements... et
b) un organisme peut maintenant recueillir des renseignements de son propre gré pour en faire une divulgation subséquente à une agence gouvernementale aux fins précitées.[traduction]
Voici l'interprétation légale que nous avons de cette disposition. Nous devrions tous être préoccupés.
J'ai l'impression que nous compliquons les choses, si vous me permettez de le dire, en se servant de cet exemple d'un pédophile qui abuse d'un enfant en temps réel et de la possibilité des incidents relevant du terrorisme ou de la sécurité nationale. Je me penche sur cette question. J'avais dit à la GRC que je pourrais comprendre et éprouver de la sympathie pour leur exemple -- vouloir jeter les règles par la fenêtre dans le but de sauver la vie d'un enfant. Mais ce qui m'inquiète, c'est la possibilité qu'on enquête les affaires privées d'une personne si on soupçonne que cette dernière pourrait, de façon indirecte, être liée à un acte terroriste possible.
Des voix:Note de la rédaction: Inaudible]
:
Merci, monsieur le président.
Je ne siège pas à ce comité, madame Stoddart, alors je vous prie de m'accorder une certaine indulgence quant à ma compréhension de la LPRPDE.
Je crois avoir obtenu les renseignements adéquats quand à la question de la sécurité nationale et de la Loi sur la sécurité publique. Je vais donner aux autres la possibilité de poser des questions à ce sujet, n'empêche que j'ai noté que l'une de vos préoccupations, c'était que les entreprises ne deviennent pas chargées de la collecte des renseignements au nom de l'État. Je comprends qu'il existe un problème au niveau de la sécurité publique. Mais je laisserai aux autres membres du comité le soin de poursuivre ces questions.
On a soulevé une question qui m'a troublé, et j'espère qu'elle est pertinente aux délibérations. Il s'agit de votre rôle relatif à Élection Canada et la question soulevée quant aux renseignements portant sur les certificats de naissance, la date de naissance et, j'imagine, les adresses, les lieux de résidence. Est-ce que c'est bien une ordonnance du tribunal qui déclenche vos enquêtes suite à une allégation d'abus électoral?
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Je comprends tout à fait votre rôle. Vous êtes là pour protéger la vie privée. Vous êtes la commissaire à la protection de la vie privée et vous êtes accompagnée de votre commissaire adjointe. La vie privée, c'est ce que vous défendez. Moi de mon point de vue, je crois qu'il faut établir un équilibre entre la sécurité et la vie privée dans un environnement comme celui-ci, qu'on le veuille ou non. Et très franchement, et je sais que Robert est d'accord, « l'autorité légitime » risque d'être difficile à expliquer selon eux. Pouvoir ou être autorisé, ce sont des nouvelles façons de dire les choses qui ne changent pas énormément le fond mais qui aideraient les forces de l'ordre à décrire la situation.
Donnez-moi un exemple. On a utilisé cet exemple horrible des utilisateurs de fournisseurs de services Internet. On nous a dit qu'il y avait des milliers de fournisseurs et à peu près 30 p. 100... c'est-à-dire 300, pas juste quelques-uns. Il y en a des très grands, mais ceux qui sont petits risquent de nous causer problème.
Prenons un autre exemple, et dites-moi si j'ai tort, parce que je ne le sais pas et c'est quelque chose que j'aimerais savoir avant de prendre une décision. Disons que je suis propriétaire d'une compagnie qui produit des armes à feu, par exemple. J'ai un client qui achète des armes à feu de façon licite mais les vend à un groupe qui figure sur une liste de terroristes. La police demande à savoir si telle ou telle personne est ma cliente. Ai-je le droit, en tant que propriétaire de la compagnie, de leur dire, selon la loi? Doivent-ils m'explique que je peux leur dire ou ne pas le leur dire? Croyez-vous que cette « autorité » de leur fournir les renseignements peut être utile dans cette situation? Croyez-vous qu'il leur faut vraiment un mandat pour savoir si quelqu'un est mon client?
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D'accord, nous passons au troisième tour, et je vais commencer.
Ensuite, nous n'avons personne du côté des conservateurs, donc s'il y a quelqu'un qui veut... et ensuite nous avons monsieur Vincent.
J'ai trois questions à vous poser.
Premièrement, ai-je bien compris, madame la commissaire, que vous avez dit dans vos remarques liminaires que la loi n'existe pas depuis assez longtemps pour que vous ayez eu l'occasion d'utiliser tous vos pouvoirs? Est-ce bien cela que vous avez dit?
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Il y a bien des questions que j'ai pas pu explorer à la Cour fédérale — par exemple, la question des dommages et intérêts. Chose intéressante, la loi fait preuve de prévoyance car elle prévoit la question des dommages et intérêts. Je n'ai pas encore participé à une cause mettant en jeu des dommages et intérêts qui n'avaient pas déjà été réglés à l'avance, où je pouvais me présenter devant un tribunal pour voir comment la LPRPDE peut offrir des recours aux Canadiens dont la vie privée a été brimée.
J'ai le pouvoir de faire des vérifications de sociétés privées, lorsque j'ai des motifs raisonnables de croire qu'il pourrait y avoir un problème. Une société conteste actuellement ce pouvoir. L'audience n'a pas encore eu lieu, donc je ne connais pas encore la portée de ce pouvoir, que je considère fort important.
Il y a bien des choses, y compris des dispositions pénales de la loi qui n'ont pas encore été utilisées. Elles ne me concernent pas nécessairement, mais je dis tout simplement qu'en réponse à la question des pouvoirs du commissaire, la loi en prévoit plusieurs, et nous devrions examiner comment ces pouvoirs peuvent être appliqués avant d'adopter un nouveau modèle.
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Oui, mais ils reçoivent des instructions.
Ceci n'est pas numéroté. J'imagine que c'est le premier point dans votre document, et je vous cite: « Cette décision crée une lacune dans les pouvoirs de la commissaire et ouvre largement la porte » à d'éventuelles revendications du secret professionnel en rapport à des dossiers que détiennent les organisations en vue de bloquer nos enquêtes « et ce, sans possibilité de vérification indépendante à l'effet que les documents visés contiennent bien des renseignements assujettis au secret professionnel, autrement que par une demande officielle à la cour ».
Pourquoi une demande officielle à la cour poserait-elle problème? Pour bien vérifier que la revendication du secret professionnel est bien fondée. Sauf votre respect, il me semble que les juges, qui ont la compétence et la formation juridique pour prendre cette décision, seraient mieux placés que vous pour le faire.
Pourquoi cela pose-t-il problème? Vous préoccupez-vous du fait que cela risque de prendre longtemps avant qu'une décision ne soit prise sur cette question très précise? Si oui, et si c'est votre seule préoccupation, pourquoi ne pas faire une demande à la Cour fédérale immédiatement pour savoir si oui ou non une revendication du secret professionnel est légitime? C'est ma seule question.
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Madame Stoddart, je suis parfaitement d'accord avec vous lorsque vous parlez des policiers, des médecins et des produits du travail, et quand vous dites que rien ne devait être dévoilé. Cependant, lorsque vous dites que la perte de données d'une seule journée n'est pas plus grave que ça, j'accroche un peu. On ne sait pas qui s'est approprié ces données. Une personne peut les rapporter le même jour, mais le seul fait qu'elle les ait eues en sa possession pendant une demi-heure, c'est déjà trop. En effet, on ne sait pas ce qu'elle en a fait. Elle peut les avoir vendues, etc.
J'entends mes collègues dire qu'il faudrait laisser plus de place aux petites entreprises. Je vous ferais remarquer que lorsque les membres de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante sont venus témoigner devant le comité, ils ont dit qu'ils donnaient de la formation aux gens des petites entreprises. Les membres de la Chambre de commerce donnent eux aussi de la formation aux petites entreprises concernant la loi. Donc, il ne devrait pas y avoir de passe-droit, qu'il s'agisse d'une petite entreprise ou non.
Ensuite, à mon avis, une petite entreprise est d'autant plus importante. Un petit magasin ou une boutique de mode peut avoir je ne sais combien de clients au cours d'une année. Combien de cartes de crédit peuvent passer là? C'est d'autant plus important que ces gens prennent conscience de la protection des renseignements personnels qu'ils ont entre les mains.
Dans le même ordre d'idées, j'imagine qu'on devrait donner, dans la loi, une certaine responsabilité aux entreprises. Si elles pensent avoir perdu des renseignements personnels, il faudrait qu'elles avisent tout de suite les clients pour que ceux-ci puissent vérifier auprès de leurs compagnies de cartes de crédit ou autres afin d'éviter que d'autres personnes se servent de leurs renseignements personnels, ce qui peut leur créer des problèmes juridiques. Les entreprises devraient avoir une part de responsabilités en cas de perte de renseignements.
Si on a usurpé l'identité d'une personne et que cela entraîne des pertes financières ou des conséquences criminelles, l'industrie ou le commerce devrait être tenu responsable et rembourser cette personne.
Qu'en pensez-vous?
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Notre première réunion à huis clos aura lieu mardi à 9 heures. Je trouverai la salle parfaite le moment venu. Pour l'instant, il s'agit de la salle 237-C, et j'espère vous voir au lieu et à l'heure indiqués.
Vous vous souviendrez qu'à la demande du comité, j'ai écrit au ministre afin de lui demander de comparaître. Le ministre, semble-t-il, est très occupé. J'ai suggéré de nombreux compromis, y compris de tenir une réunion spéciale, de tenir une réunion le soir, semble-t-il que le ministre est occupé 24 heures sur 24 jusqu'à la pause. Finalement, il a donné son accord pour le 20 mars. Je lui ai fait savoir que le comité n'acceptera pas de changement à la date, alors c'est le jour de sa comparution.
Entre-temps, nous aurons cerné les questions sur lesquelles nous sommes unanimes ou qui ont l'appui de la majorité, et nous pourrons en discuter avec lui.
Merci beaucoup. À la semaine prochaine.
La séance est levée.