:
Monsieur le président, je tiens à vous remercier, ainsi que les membres de votre comité, pour l'important travail que nous allons entreprendre ensemble.
J'aimerais tout d'abord indiquer, au nom du gouvernement du Canada, que nous sommes vivement préoccupés par les victimes de la violence de part et d'autre de la frontière dans le conflit qui sévit en Israël et au Liban.
Les Canadiens ont été profondément affectés par la crise au Moyen-Orient. Pour beaucoup, il s'agit d'une expérience très personnelle et profondément douloureuse. Des gens et des communautés entières ont attendu anxieusement le retour de leurs proches, et 10 Canadiens figurent malheureusement parmi les victimes de la guerre : un observateur militaire des Nations Unies, le Major Hess-von Kruedener; un Canadien tué alors qu'il était en service, le lieutenant Tom Farkash; et, enfin, ce que je considère le pire pour des personnes innocentes, les huit membres d'une même famille de Montréal, la famille El-Akhras, qui ont tous été tués dans ce conflit.
Des familles sont en deuil de leurs proches et tous déplorent les terribles souffrances subies par les innocents civils libanais et israéliens pris dans ces bombardements. Nos pensées vont aux familles des victimes tant canadiennes qu'étrangères et, au nom du gouvernement, je tiens à leur offrir une fois de plus nos plus sincères condoléances. On ne peut exprimer avec des mots la douleur et la souffrance qu'elles éprouvent en cette période difficile.
La perte d'un être cher n'est jamais facile. Dans ces circonstances, il est parfois difficile pour nous de comprendre, étant donné que, pour la plupart, nous n'avons jamais vécu un conflit de cette nature.
Je suis également reconnaissant à mes collègues parlementaires pour le vif intérêt et l'attention qu'ils accordent à la situation. Je vous remercie de vous être éloignés de vos familles et de vos activités estivales pour être ici avec moi, à Ottawa, où j'ai passé la majeure partie de l'été, afin d'examiner cette question qui revêt la plus haute importance et qui retient l'attention du monde entier.
Ma comparution devant le comité me donne une excellente occasion d'exposer les efforts considérables déployés par le gouvernement pour, avant tout, protéger les Canadiens, répondre aux besoins humanitaires au Liban, promouvoir une paix durable au Moyen-Orient et, finalement, indiquer comment nous envisageons l'avenir.
La sécurité collective et personnelle des Canadiens est une priorité cruciale pour le gouvernement. En fait, il n'existe pas de plus haute priorité ni de plus grande obligation pour un pays. Depuis le début de la crise, le retour en toute sécurité des citoyens canadiens a été notre seule motivation et notre seul but. C'est pour cette raison que nous avons redoublé d'efforts afin de répondre aux besoins urgents de tous les Canadiens qui voulaient quitter le Liban en raison de la détérioration de la situation et rentrer au Canada.
Je suis très fier du travail accompli par les fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères et de nombreux autres ministères, dont l'ACDI, le MDN, Citoyenneté et Immigration, Sécurité publique et l'Agence des services frontaliers du Canada. Nous continuons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la sécurité de nos concitoyens et contribuer de façon favorable à la crise au Moyen-Orient. Nous nous efforçons de mener à bien les opérations d'évacuation et, jusqu'à maintenant, les fonctionnaires canadiens ont agi de façon tout simplement remarquable.
J'applaudis d'ailleurs les efforts héroïques et les tours de force extraordinaires accomplis par les membres dévoués de la fonction publique qui ont mené les opérations d'évacuation à bon terme. J'ai été témoin du plus bel exemple de solidarité des fonctionnaires qui ont offert aux Canadiens le meilleur service possible. Je ne saurais exagérer ma reconnaissance et mon admiration à leur égard.
Je m'occupe de ce dossier depuis le début, et je me suis toujours entretenu directement avec les autorités. J'ai consulté mes homologues au Liban et en Israël ainsi que des collègues de pays comme le Royaume-Uni, l' Australie et l'Allemagne — qui sont tous mobilisés par la situation. Au déclenchement des hostilités, j'ai assisté à des séances d'information du groupe de travail, établi au centre des opérations, et j'ai parlé à nos ambassadeurs et représentants, au pays et à l'étranger. Je suis intervenu dans un certain nombre de situations personnelles, et j'ai appris de certaines victimes l'impact que la crise a eu sur elles. J'ai aussi rencontré des membres des communautés arabe, libanaise et israélienne ici au Canada qui m'on fait part de leur situation.
Le premier ministre, tout aussi préoccupé, a lui-même participé à une opération d'évacuation de ressortissants canadiens à Chypre.
Tout cela pour dire que beaucoup de Canadiens avaient besoin d'aide. Malgré les énormes difficultés posées par la distance, le nombre de citoyens et de ressources dans la région — ce dont je vais discuter plus tard —, notre gouvernement est intervenu rapidement et efficacement, avec diligence et compassion. Comme vous le savez, il nous fallait mettre en place les mécanismes et les ressources nécessaires pour assurer l'évacuation des Canadiens du Liban, dont le nombre se situe entre 40 000 et 50 000.
Cette opération d'évacuation des Canadiens du Liban est de loin la plus vaste jamais entreprise dans l'histoire de notre pays puisque 13 052 Canadiens ont été évacués et, qu'à de rares exceptions près, ils sont tous de retour en sol canadien. C'est la deuxième plus importante évacuation faite par un pays — la première ayant été effectuée par les États-Unis, dont seulement la moitié des ressortissants sont rentrés chez eux. La troisième a été celle de la France, qui a évacué environ 8 000 ressortissants, alors que l'Australie en a évacué environ 5 000 et le Royaume-Uni 2 300.
Pour mettre cette opération en perspective, signalons que 500 Canadiens ont été évacués d'Asie du Sud-Est après le tsunami de 2004 et 200 Canadiens ont été rapatriés de la Côte d'Ivoire lorsque la crise a éclaté en Afrique occidentale en 2005. Le nombre de personnes évacuées d'urgence des Îles Caïmans et d'Haïti en 2004 était encore moins élevé. Par son ampleur et son envergure, l'évacuation des plus de 13 000 Canadiens qui ont quitté le Liban jusqu' à présent représente une initiative bien plus vaste que les quatre opérations précédentes confondues. J'ajouterais qu'à l'exception des États-Unis, aucun autre pays n'a évacué et rapatrié plus de citoyens en toute sécurité, et sans faire ni victime ni blessé. Les États-Unis ont évacué 1 000 personnes et avaient des porte-avions à leur disposition. D'autres pays, comme le Brésil et le Sri Lanka, dont le nombre de ressortissants sur place était semblable au nôtre, ont évacué beaucoup moins de personnes.
Une série de facteurs interreliés ont multiplié les difficultés considérables posées par cette gigantesque opération, notamment : la détérioration rapide de la situation qui a transformé le territoire en zone de guerre continue; le blocus naval israélien, qui a laissé un délai de 12 heures pour permettre aux navires d'entrer dans le port de Beyrouth et d'en sortir; les dommages subis par les ponts et les infrastructures routières et aéroportuaires de base, y compris l'aéroport international de Beyrouth ce qui, à toutes fins utiles, excluait toute évacuation par voie aérienne sauf par hélicoptère, mais nous n'en avions aucun dans la région; la dégradation des réseaux de communication au Liban, de nombreuses lignes téléphoniques et de pylônes radio ayant été détruits dès les premières jours des hostilités; de graves pénuries des capacités dans les infrastructures portuaires du Liban — autrement dit, seulement un petit nombre de bateaux pouvaient accoster, et nous partagions un espace limité avec de nombreux autres pays; une demande internationale élevée pour les ressources maritimes commerciales peu nombreuses qui étaient susceptibles d'être utilisées immédiatement en Méditerranée, ce qui nous a forcés à concurrencer d'autres pays; la distance entre le Canada et le Liban, soit la moitié du globe; et la taille relativement modeste de notre ambassade à Beyrouth dont l'effectif était de 32 employés — neuf Canadiens et 23 recrutés sur place — avant de passer à 48, comparativement à l'importance de la communauté canadienne au Liban, évaluée à peu près à 50 000 personnes, soit l'une des plus importantes des pays occidentaux dans ce pays.
De plus, comme vous le savez, la situation instable a exigé le redéploiement des employés canadiens du MAECI et d'autres ministères dans la région. C'est donc dire que nous avons fait venir dans la région des membres d'autres ambassades et consulats, mais leur déplacement a posé un réel problème logistique. Comme je l'ai dit, nous avons dû compter sur d'autres pays, comme Chypre et la Turquie, pour assurer leur transport à Beyrouth.
Il n'y a pas non plus d'ambassade du Canada à Chypre, seulement un consul honoraire, tandis que les villes turques de Mersin et d'Adana, situées en face, se trouvent loin d'Ankara, siège de notre ambassade en Turquie, ce qui nous a obligés à mobiliser notre personnel des Affaires étrangères d'autres pays de la région et d'ailleurs.
[Français]
Qui plus est, alors que les fonctionnaires canadiens déployaient un maximum d'efforts pour coordonner une opération de grande envergure, le contexte en matière de sécurité changeait rapidement. Certains secteurs de Beyrouth, du sud du Liban et du nord d'Israël devenaient de véritables zones de guerre. La crise s'amplifiait dans des proportions imprévisibles.
Dans ce contexte, les représentants canadiens au Liban, en Israël et dans l'ensemble du Moyen-Orient, de même qu'à Ottawa, ont été mobilisés pour réagir de façon aussi efficace et efficiente que possible.
[Traduction]
Personne, pas même le gouvernement libanais, n'aurait pu prévoir ces événements ni prévoir que la violence allait éclater aussi rapidement et avoir des conséquences aussi graves pour les civils que celles dont nous avons été témoins au cours des trois dernières semaines. La chronologie des événements donne un aperçu des mesures prises ainsi que des enjeux, logistiques et autres, liés à nos opérations d'évacuation.
Depuis plusieurs années, le Hezbollah lance des tirs de roquettes sur Israël. Il a délibérément intensifié la violence dans le but de provoquer Israël. Le 12 juillet, le Hezbollah, qui est une organisation terroriste, a attaqué Israël, tuant huit soldats et en kidnappant deux autres après avoir franchi la frontière dans une zone établie par les Nations Unies dans le sud du Liban, de façon à provoquer un pays qui avait déjà subi une attaque semblable du Hamas quelques semaines plus tôt. Israël a réagi à la provocation en lançant des offensives aériennes, terrestres et navales.
Nous avons commencé à prendre des mesures immédiatement. Nous avons communiqué avec toutes les ambassades. Je signale que toutes les ambassades ont des plans d'évacuation, mais assurément pas pour des situations de cette ampleur. Comme vous le savez, l'aéroport a été fermé presque tout de suite après que des bombardements eurent détruit la piste. La voie aérienne, utilisée normalement pour l'évacuation, n'était alors plus possible.
Moins de 24 heures après les premiers incidents, le 13 juillet, un avertissement aux voyageurs concernant le Liban a été diffusé, et les renseignements pertinents ont été affichés sur le site Web du ministère pour informer les Canadiens de l'évolution de la situation et des dangers qu'elle présentait. Pendant cette période, je suis resté en contact permanent avec les ministères et j'ai surveillé la tournure des événements.
Le lendemain, 14 juillet, nous avons pris la décision de convoquer un groupe de travail ministériel.
Le 15 juillet, nous avons mis sur pied un centre d'appels de crise et un groupe de travail interministériel a été créé. Il était notamment composé de représentants de divers ministères fédéraux, notamment le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, l'ACDI, la Défense nationale, Citoyenneté et Immigration, Sécurité publique et l'Agence des services frontaliers du Canada. C'est alors que les demandes de renseignements et l'évaluation des modes de transport disponibles ont commencé.
Monsieur le président, à ce moment-là, des messages aux Canadiens étaient déjà transmis par de multiples voies de communication, tant à Beyrouth qu'ici au Canada. Cette mobilisation comprenait des messages par Internet, des appels téléphoniques et l'action des réseaux de coordonnateurs d'urgence. Pour vous expliquer, les réseaux de coordonnateurs sont composés de bénévoles au Liban qui vont littéralement de porte en porte pour fournir des informations dans les régions du pays qui sont moins accessibles ou qui ne sont peut-être pas aussi bien reliées à Internet ou au téléphone.
Le 16 juillet, nous avons affrété des avions et signé des contrats avec des bateaux d'évacuation stationnés dans divers ports de la Méditerranée. Lorsque les ressources requises ont été définies, nous avons rapidement mis en oeuvre un plan d'évacuation, la Turquie et Chypre servant de relais pour la suite du voyage; c'est donc dire que l'opération s'effectuait en deux étapes : après l'évacuation de Beyrouth, il fallait organiser le retour en avion directement au Canada. Durant cette période, nous avons concentré nos efforts sur les Canadiens qui se trouvaient au Liban et sur leurs familles au Canada — non pas sur les médias ou le grand public — et sur l'obtention des ressources nécessaires pour l'évacuation.
Le 17 juillet, l'ambassade à Beyrouth a commencé à prendre contact avec les citoyens canadiens afin de les renseigner sur le plan d'évacuation. À ce moment-là, le nombre de Canadiens inscrits a doublé, passant de 11 000 à 22 000. Ce chiffre frôlait les 40 000 personnes vers la fin de la semaine dernière.
Le premier ministre et moi-même avons participé activement aux opérations durant ces premières étapes, notamment en consultant directement, comme je l'ai déjà dit, nos homologues israéliens et libanais pour obtenir leur assurance d'une traversée en sécurité des Canadiens évacués du Liban.
L'évacuation a commencé le 19 juillet. Au cours des 10 jours qui ont suivi, plus de 13 000 Canadiens ont été transportés en lieu sûr.
Je voudrais préciser que le retard du début a été causé par les contrôles exigés par le blocus naval israélien. Nous avions reçu des assurances pour les navires privés que nous avions affrétés, mais ils en voulaient davantage; la première documentation que l'armée israélienne nous avait fournie ne les satisfaisait pas. Nous avons ensuite reçu les autres assurances demandées, et j'ai appelé le ministre israélien des affaires étrangères pour les obtenir.
Monsieur le président, voici des statistiques qui illustrent l'ampleur de l'opération : notre centre d'appels a reçu plus de 35 000 appels téléphoniques et plus de 12 000 courriels auxquels il a répondu pendant la période de trois semaines qui a commencé le 13 juillet. Au plus fort des opérations d'évacuation, les fonctionnaires canadiens ont effectué 5 000 appels téléphoniques par jour pour joindre les citoyens canadiens au Liban, aider à faire circuler l'information et accélérer leur évacuation.
De plus, pour aider à l'évacuation, 358 fonctionnaires ont été redéployés d'Ottawa ou réaffectés d'ambassades ou de consulats à l'étranger vers Beyrouth, Chypre et en Turquie afin de venir en aide aux Canadiens en transit. Ce chiffre comprend 174 employés du MAECI, 150 du MDN et 34 de CIC et de l'ASFC. Bon nombre de ces fonctionnaires sont encore sur place — sur le terrain, dans la région — pour appuyer les efforts qui se poursuivent parce que, comme vous le savez, l'évacuation n'est pas terminée.
Dans le cas du MAECI, ce déploiement est cinq fois plus important que celui qu'a nécessité la crise du tsunami, alors que nous avions déployé 28 fonctionnaires en deux semaines. J'ajouterai que cela s'est produit pendant une période de rotation, c'est-à-dire de remplacement normal du personnel sur le terrain, et une période de vacances. Je suis fier de dire que beaucoup d'employés sont revenus au travail. Ils nous ont gracieusement offert leurs services et ont interrompu leurs vacances pour appuyer le centre des opérations.
Il a fallu qu'un grand nombre de fonctionnaires s'envolent vers la Méditerranée à seulement quelques heures d'avis, et que des gens travaillent sur place sans interruption. Nombreux sont ceux, y compris le premier ministre, qui craignaient pour la santé et le bien-être de ces fonctionnaires.
Pour appuyer le centre des opérations de crise, qui fonctionne 24 heures sur 24, 175 employés du MAECI se sont portés volontaires pour participer aux opérations. Un grand nombre d'entre eux ont fait énormément d'heures supplémentaires. Je dois dire avoir été moi-même témoin de l'incroyable élan patriotique de nos fonctionnaires et de leur volonté d'assurer la sécurité des Canadiens.
[Français]
En plus des départs par bateau de Beyrouth, nous avons mené une opération pour évacuer des gens à partir du port de Tyr, dans le sud du pays, où la situation demeure très préoccupante. Malheureusement, seul un petit nombre de Canadiens ont pu se rendre à ce port, et ce, à cause des conditions de sécurité qui y règnent.
[Traduction]
Le Canada a également aidé à évacuer des ressortissants d'autres pays — des Australiens, des Ukrainiens, des Africains et des Américains qui désiraient quitter le Liban, ce qui atteste bien du rôle que joue notre pays sur la scène internationale. La coopération entre les pays a été grande au cours de l'opération. Lorsque d'autres ont demandé de l'aide, nous avons répondu à l'appel. De même, certains des pays que j'ai nommés et d'autres sont venus en aide aux Canadiens.
Je tiens à répéter que le succès de cette vaste opération que nous avons menée est attribuable dans une large mesure aux fonctionnaires canadiens qui ont répondu à l'appel avec un professionnalisme et un dévouement remarquables. J'aimerais exprimer ma reconnaissance aux centaines de membres de la fonction publique du Canada — y compris ceux de mon ministère — qui ont travaillé sans relâche pour assurer le retour de nos concitoyens en toute sécurité. Les efforts diligents, qu'ils ont déployés dans des conditions difficiles et souvent instables, méritent notre plus grand respect et notre reconnaissance. Les Canadiens ont toutes les raisons d'être fiers du travail qu'ils ont accompli pour aider leurs concitoyens à rentrer en lieu sûr.
Le Canada est extrêmement reconnaissant à Chypre et à la Turquie pour leur précieuse assistance dans nos opérations d'évacuation. J'ai d'ailleurs témoigné notre reconnaissance aux ministres des affaires étrangères de ces deux pays, que j'ai rencontrés récemment à Londres. Nous aimerions également remercier les gouvernements d'Israël et du Liban pour les efforts déployés afin de permettre l'évacuation de nos citoyens dans des conditions de sécurité.
J'aimerais maintenant vous parler des besoins humanitaires.
[Français]
Depuis le début des hostilités, le Canada a exprimé ses vives préoccupations relativement aux victimes civiles, à la destruction des infrastructures civiles et au nombre croissant de personnes déplacées à l'intérieur du pays.
Nous avons joint notre voix à celles de nos partenaires du G8 à Saint-Pétersbourg et, plus récemment, à celles d'autres partenaires à Rome pour demander que des efforts soient faits de façon urgente afin de régler les répercussions humanitaires de la crise et la crise elle-même, et presser Israël de faire de preuve d'un maximum de modération et d'essayer d'éviter les pertes civiles et les dommages infligés aux infrastructures civiles.
[Traduction]
Nous avons également préconisé vigoureusement l'accès libre et sécuritaire à des couloirs permettant au personnel humanitaire de livrer une aide immédiate aux Libanais dans le besoin. L'un de nos navires a été utilisé le 29 juillet pour aider Médecins sans frontières à expédier de toute urgence du matériel et des fournitures médicales au Liban.
Je sais que nous avons reçu beaucoup d'offres de Canadiens, ainsi que de provinces, désireux de contribuer aux secours humanitaires.
Jusqu'à présent, le Canada a annoncé qu'il fournirait la somme de 5,5 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires pressants. Cette annonce a été faite avant la demande formulée par Jan Egeland, coordonnateur de l'aide humanitaire des Nations Unies, à la conférence internationale des donateurs. Vos prochains témoins de l'ACDI pourront vous expliquer plus en détail cette question.
Dans l'ensemble, la réponse humanitaire de la communauté internationale doit toutefois être accompagnée d'efforts parallèles afin de soutenir un cessez-le-feu permanent et durable. À cet égard, le Canada appuie pleinement la déclaration faite au sommet du G8, que le premier ministre a signée le 16 juillet au nom du Canada. Cette déclaration souligne l'importance de cesser les offensives qui déstabilisent la région et définit un plan d'action progressif.
Le plan, que nous continuons d'appuyer de concert avec nos partenaires de la communauté internationale, préconise un appel à la remise en liberté des soldats israéliens sains et saufs, la fin des bombardements du territoire israélien et des pertes de vie subies parmi la population civile d'Israël. Nous croyons également qu'Israël doit faire preuve de la plus grande prudence afin d'éviter le plus possible de faire des victimes civiles. La responsabilité de la protection des civils et des travailleurs humanitaires est une obligation qui doit être pleinement respectée en vertu du droit humanitaire international. Il doit y avoir un cessez-le-feu, monsieur le président.
Le Canada participe aux efforts multilatéraux pour mettre fin à la violence, trouver une solution diplomatique qui soit juste et équitable et encourager le dialogue. Nous restons en contact étroit avec nos alliés et avec les autres pays qui cherchent une solution au conflit. À l'invitation des coprésidents, Massimo D'Alema, ministre italien des Affaires étrangères, et Condoleezza Rice, secrétaire d'État des États-Unis, j'ai assisté à la conférence du groupe élargi sur le Liban, qui avait lieu à Rome.
Le Canada a pu exprimer son point de vue à cette réunion importante. La déclaration émise à l'issue de la rencontre pour refléter le consensus auquel sont parvenus les pays participants correspondait à la position exprimée par le Canada — plus précisément une volonté de travailler immédiatement en vue de parvenir de toute urgence à un cessez-le-feu qui mettra fin à la violence et aux hostilités actuelles.
Depuis le début de cette crise et tout au long du dialogue qui a suivi, le Canada s'est prononcé en faveur d'une solution qui mène à une paix durable. Une solution hâtive ou temporaire ne suffirait pas, comme l'histoire l'a prouvé. Certaines conditions devront être réunies pour qu'on puisse réaliser une cessation de la violence dans la région qui soit stable et durable.
[Français]
À notre avis, tout cessez-le-feu doit être permanent et durable. Les citoyens ordinaires d'Israël et du Liban ont déjà assez souffert. Leurs désirs sont tout simples, presque fondamentaux: la liberté de vivre leur vie sans crainte, la capacité d'aller enfin de l'avant avec confiance, de même que la sécurité dont jouissent et à laquelle s'attendent les Canadiens.
Le peuple du Liban ne doit pas être l'otage d'actions extrémistes d'une organisation que les Nations Unies ont désignée comme étant un groupe terroriste. Le Hezbollah et ceux qui le soutiennent doivent reconnaître le désir de tous et chacun au Liban de vivre normalement et en sécurité.
[Traduction]
Monsieur le président, nous sommes conscients du fait que la violence dont nous avons été les témoins ces dernières semaines fait partie d'un scénario plus complexe et plus difficile à résoudre. Toute solution durable aux tensions qui règnent au Moyen-Orient doit être régionale. Ce principe, qui a été reconnu à la rencontre de Rome, est le principe de base qui sous-tend les efforts déployés en vue de résoudre le conflit et de bâtir la paix dans cette région si troublée de la planète.
Il est clair que le gouvernement du Liban doit faire partie intégrante de la solution et, aux côtés de nos alliés et de nos partenaires, nous continuons d'appeler tous les acteurs de la région à participer de façon constructive à la réalisation de cet objectif. En particulier, nous avons incité ceux qui ont une influence sur le Hezbollah et sur ses alliés à Téhéran et à Damas à les persuader de se rendre aux appels de la communauté internationale.
Enfin, monsieur le président, j'aimerais parler de l'avenir. Bien que nous considérions que le gros de l'opération d'évacuation au Liban est terminée, nous restons pleinement engagés à faciliter le départ des citoyens canadiens qui désirent quitter le pays. Nous allons continuer d'appuyer les efforts visant à la fois à régler la situation humanitaire immédiate et à contribuer à la reconstruction et au développement du Liban à long terme. Et la situation sera importante. On m'a encore rappelé quand je suis arrivé ici qu'il y a maintenant plus de 800 000 personnes déplacées à l'intérieur du Liban.
La déclaration du G8 reflète exactement notre pronostic et notre évaluation de la situation et de ce qui nous a amenés à la situation actuelle. Le cessez-le-feu est un élément du plan d'action proposé dans la déclaration du G8, mais ce n'est ni la première demande ni la seule. Un éventuel cessez-le-feu fait partie de la résolution du conflit, et la déclaration appelle tous les dirigeants, les pays et les parties à prendre une série de mesures pour résoudre la crise.
Que cela soit très clair. Nous n'entendons pas faire passer à d'autres le blâme qui revient aux extrémistes qui ont causé cette violence et qui souhaitent qu'elle se poursuive. Le Hezbollah — considéré dans notre pays comme une organisation terroriste, une armée terroriste — qui a lancé les hostilités, a au moins l'obligation de mettre fin maintenant à ses interventions, à ses attaques des positions israéliennes et de rendre la liberté à ces soldats. Tout le monde convient qu'il faut mettre fin à ce bain de sang au Liban.
Personne ne désire que les hostilités se poursuivent, sauf les terroristes. Ce sont eux qui ont provoqué la violence, et ce sont eux qui s'opposent à la paix dans son principe. La souffrance indicible que subissent les peuples du Liban et d'Israël est déchirante et choquante pour tout le monde, monsieur le président. La tuerie doit cesser. La récente conférence de Rome sur le Liban et le mandat qu'a reçu l'ONU de s'attaquer à cette crise ont confirmé l'engagement de la communauté internationale à rechercher une solution.
Il est important d'affirmer qu'il y a une différence marquée entre un pays démocratique qui défend la vie de ses citoyens et une armée terroriste qui veut la mort et la destruction. Nous allons continuer d'appuyer des solutions diplomatiques et constructives. Il faut plus que des paroles et des voeux pieux pour mettre fin à la violence.
Merci, monsieur le président.
:
En ce qui concerne le bombardement d'un aéroport civil, on ne nous a pas consultés, et nous n'avons pas demandé l'élimination du seul moyen de transport aérien pour quitter le Liban. Le premier ministre ne faisait certainement pas référence en particulier à cet acte lors de sa déclaration, au début de la crise.
Suis-je convaincu que nous avons fait, et que nous continuons de faire, tout ce qui est en notre pouvoir pour aider à l'évacuation des citoyens canadiens qui sont entrés en contact avec nous, ou avec lesquels nous avons communiqué, et qui ont exprimé le souhait de partir? Oui, et nous continuerons ainsi par tous les moyens possibles lorsque les routes deviendront plus sécuritaires et que l'aéroport sera remis en état, ce qui, nous l'espérons, arrivera bientôt. Je crois que des avions ont atterri là-bas pour offrir de l'aide humanitaire, ce qui est un signe positif qui démontre que certaines pistes sont ouvertes. Je pense que vous verrez dès maintenant le Canada commencer à participer aux secours humanitaires et à la reconstruction.
Est-ce que j'estime qu'un bombardement peut conduire à la paix? Certainement pas. Cette tragédie humaine ne peut laisser indifférent quiconque a un tant soit peu d'humanité. Les souffrances décrites par M. Martin figurent parmi les choses les plus horribles que j'aie connues dans ma vie; chacun d'entre nous a pu en être témoin, soit à travers les yeux des victimes qui ont raconté leur expérience, soit grâce à la couverture du conflit par nos médias nationaux. Toute personne qui a un coeur ou une âme ne peut faire autrement que d'être marquée par cette crise et par les images saisissantes qui en émanent.
Quelle est ma définition de la paix au Liban? C'est certainement la fin de la violence, et l'empressement du monde et de la communauté internationale à offrir du secours et à contribuer de façon significative à la remise sur pied du pays en entier. L'élément tragique qui exacerbe, voire même qui double l'ampleur de cette crise, c'est que le Liban était sur la bonne voie. Beyrouth, en particulier, était l'une des villes les plus dynamiques non seulement de la région, mais également du monde entier. Je crois que bon nombre d'entre vous qui y êtes allés pourriez le confirmer.
Comment appliquerons-nous la résolution 1559? La réponse semble avoir échappé à la communauté internationale en général. Comme vous le savez, cette résolution exige la fermeture des frontières et l'exercice souverain de la démocratie dans tout le pays, y compris le sud. Elle nécessite également le désarmement de tous les groupes militaires, dont le Hezbollah. Pourquoi cela n'a-t-il pas eu lieu? C'est la question que tout le monde se pose -- et en particulier l'ONU, qui est à l'origine de cette résolution.
Donc, on retrouvera la paix au Moyen-Orient, au Liban, lorsque les gens adhéreront à ces engagements internationaux; lorsque la communauté internationale, par des efforts de collaboration, sera finalement capable de mettre un terme à la violence. Bref, c'est ainsi que je conçois ce qui doit se produire. Cela doit avoir lieu rapidement, au sein même du Liban.
M. Martin a posé quelques questions à propos du moment de notre demande d'un cessez-le-feu. En tant que participant au G8, je reviens à cette déclaration du 16 juillet, quatre jours après le début du conflit :
La priorité absolue est de créer les conditions d'un arrêt de la violence qui soient durables et établissent les fondements d'une solution plus permanente. Nous estimons que cela requiert :
Le retour des soldats israéliens à Gaza et au Liban sains et saufs;
La fin des bombardements du territoire israélien;
La fin des opérations militaires israéliennes et le retrait rapide des forces israéliennes de Gaza;
La libération des ministres et des parlementaires palestiniens arrêtés.
Ces conditions s'appliquent aux deux parties. Si le Hezbollah et Israël les respectent il y aura cessez-le-feu et la violence prendra fin.
Voici ce que dit la déclaration de Rome, dont le Canada est signataire :
Les participants à la Conférence de Rome ont exprimé leur détermination à travailler immédiatement pour parvenir de toute urgence à un cessez-le-feu qui mettrait un terme à la violence et aux hostilités en cours. Ce cessez-le-feu doit être durable, permanent et complet.
Cette déclaration, dont le Canada est l'un des pays signataires, est datée du 26 juillet.
Ainsi donc, le 16 juillet, puis dix jours plus tard, le 26 juillet, le Canada a demandé un cessez-le-feu, de concert avec ses partenaires internationaux.
Quel rôle devra, selon moi, jouer le Canada dans la suite des événements? Je pense que nous pouvons continuer de participer de manière rationnelle à ces pourparlers des instances supérieures, tant à l'ONU que sur d'autres tribunes, à toutes les réunions convoquées au sujet de ces importantes questions que vous avez tous les deux posées, si je ne m'abuse, à savoir : Quelle forme prendra la force internationale d'intervention? Qui dirigera cette force? Quel sera son mandat? À quel moment fera-t-elle son entrée au Liban? Et quel sera son rôle une fois au Liban?
J'ai notamment suggéré que cette force assure la sécurité des frontières, avec la participation ou le soutien actif de l'armée libanaise, afin de couper les canaux d'approvisionnement du Hezbollah de telle sorte qu'aucune nouvelle munition pour roquettes ne puisse lui être livrée, que ce soit via les ports ou via la frontière avec la Syrie. Parallèlement à d'autres efforts, ces mesures s'inscrivent dans un mode global de participation qui n'est pas une solution militaire, mais contribue à l'exercice international de rétablissement de la paix qui est en cours.
Le rôle que le Canada pourrait jouer dans le cadre de cette intervention internationale reste à déterminer, étant donné que le mandat n'a pas encore été arrêté. Il s'agit, selon moi, de la question la plus importante et la plus urgente que l'ONU doit régler actuellement.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Nous nous retrouvons devant la situation que je craignais lorsque l'on se demandait s'il fallait passer aux travaux du comité. Nous devons maintenant prendre des décisions et prendre position avant d'avoir entendu les témoins, alors que Mme Lalonde nous avait demandé d'en débattre dans sa lettre.
Elle voulait que nous discutions de l'aide humanitaire; elle voulait entendre les témoins se prononcer à ce sujet. Dans sa motion, elle « presse le gouvernement de présenter un véritable plan d'aide approprié aux besoins humanitaires du Liban », mais cependant, tous les membres de l'opposition viennent de voter pour nous empêcher d'entendre les témoins de l'ACDI, l'Agence canadienne de développement international, pour les empêcher de se prononcer sur le plan d'aide humanitaire qui est en cours — l'aide humanitaire de 5,5 millions de dollars. Nous ne savons rien de ce plan.
Je suis choqué par le fait que l'opposition ait pris une décision et que nous débattions maintenant au sujet d'une motion, pour prendre une décision. Peu importe les faits; peu importe l'information. On veut court-circuiter la démocratie; on s'est déjà fait une idée. On veut se boucher les oreilles. Voici la motion; allons-y. C'est ce qui se passe maintenant.
Nous avions des témoins que nous aurions aimé entendre, des témoins de la communauté libanaise et qui sont à l'ordre du jour; ils sont venus de Vancouver, de Montréal, de Toronto, de partout, pour nous raconter l'expérience qu'ils ont eue lors de l'évacuation, certains ont été évacués, et pour nous faire part de leur position. Eh bien, on nous demande apparemment de prendre une décision sans tenir compte de cela.
Nous sommes dans un pays qui est supposé défendre la démocratie. Un pays qui est supposé être un exemple de démocratie. Notre comité, par le biais de l'opposition, décide de prendre des décisions sans même avoir entendu les témoins et sans avoir pris connaissance des faits.
Plus tôt aujourd'hui, j'ai parlé de la notion d'un système judiciaire où les juges prennent les décisions sans entendre la preuve. C'est ce que le comité est en train de faire parce que les membres de l'opposition ont décidé de se pencher sur cette motion maintenant, avant d'entendre les témoins.
Ce n'est pas de la justice. Mme Lalonde a eu l'affront d'utiliser le mot « justice » dans ses discussions. Justice? De quelle sorte de justice parlons-nous, alors que vous prenez décision avant d'entendre les témoins? C'est ce que l'on demande au comité de faire. Ce n'est pas de la justice, pour moi. Cela revient à bâillonner la démocratie, et c'est une honte.
C'est une honte, ce que nous faisons ici. Mais en réalité, nous avons fait cela. Personne n'a demandé d'ajouter des témoins à la liste. Nous aurions été heureux de le faire. M. Obhrai, au nom du gouvernement, aurait été heureux de le faire. Alors, vous ne pouvez dire que vous n'aimez pas la liste des témoins. Il a dit qu'il aurait été heureux d'en ajouter, que cela aurait pu être fait. Mais non, il faut mettre des bâtons dans les roues. C'est l'été, il fait beau; vous ne voulez pas travailler fort. On vous rappelle, mais vous voulez simplement adopter une motion, vous ne voulez pas travailler vraiment, vous ne voulez pas savoir ce que les Canadiens ont à dire sur cette question. Nous rappelons les membres du comité pour entendre les Canadiens, mais maintenant que nous sommes ici, il ne faut pas trop nous forcer; prenons tout de suite une décision pour en finir.
C'est ce qu'on nous demande de faire maintenant. Tout cela m'attriste, c'est une honte.
C'est ce que l'opposition nous demande de faire, et cela m'attriste vraiment; cependant, au nom du gouvernement, j'aimerais proposer un amendement à la motion de Mme Lalonde; je vais distribuer des exemplaires au greffier pour qu'il vous les remette.
Nous avons travaillé toute la nuit et toute la journée sur cette proposition, et vous verrez que l'amendement fait référence aux énoncés que certains membres de l'opposition ont faits aujourd'hui lors de notre discussion — y compris ce que Mme McDonough a dit, c'est-à-dire qu'elle aurait aimé que la séance d'aujourd'hui débute avec une motion félicitant le gouvernement pour ses efforts d'évacuation; nous avons ajouté cela.
Oui, nous avons travaillé toute la journée sur cela, monsieur McTeague. Nous avons voulu faire du mieux que nous pouvions compte tenu des circonstances, compte tenu du fait que nous n'allions pas entendre les témoins pour nous aider à prendre position. Cependant, je....
Oui?
Je crois qu'il est important de reconnaître la relation spéciale que le Canada entretient avec Israël. C'est une relation spéciale. Après la Seconde Guerre mondiale et les horreurs de l'Holocauste, le Canada a appuyé fortement l'établissement de l'État d'Israël. Il faut défendre l'existence de cet État et il faut l'appuyer. Israël est un exemple clair d'une démocratie au Moyen-Orient — quelque chose qui, malheureusement, est plus rare que ce que nous aimerions.
En outre, la création de cet État est survenue après les plus grandes horreurs faites à l'humain, l'Holocauste: la mort de 6 millions de Juifs, un acte de génocide, la volonté d'un dictateur brutal de détruire une population entière. À cette époque, le monde a reconnu l'importance de l'établissement de l'État d'Israël, de son appui, de la protection de son droit à exister.
C'est ce droit à exister que le Hezbollah refuse de reconnaître. Le Hezbollah veut éliminer Israël de la surface de la terre. C'est l'une des raisons pour lesquelles Hezbollah a été ajouté à la liste des groupes terroristes du Canada et il a été reconnu comme groupe terroriste par bon nombre de pays. C'est pourquoi la résolution des Nations Unies vise son démantèlement et son désarmement, en partie.
Le Canada a une longue histoire. Nous avons contribué et appuyé la création d'Israël et nous avons l'obligation de continuer à appuyer et à reconnaître son droit à la souveraineté et à l'autodéfense.
En ce qui a trait à l'évacuation, je crois que nous avons de très bonnes preuves que nos opérations ont été réussies, et je ne pense pas que beaucoup de membres soient en désaccord avec cela. Plus de 13 000 personnes ont pu sortir du pays, ont pu sortir sans problème. Il y a eu un manque de confort, des inconvénients, peut-être, mais si l'on tient compte du nombre considérable de personnes qu'il fallait évacuer, du fait que c'est la première fois que l'on évacue tant de personnes, c'est presque le même nombre de personnes que pour les États-Unis, alors que nous sommes dix fois plus petit et que nous avons moins de ressources, beaucoup moins de ressources — nous avons été capable de procéder avec rapidité. C'est une histoire positive; c'est une bonne histoire; c'est quelque chose dont les Canadiens sont fiers.
Je crois que les Canadiens sont fiers du rôle qu'ils ont joué à l'échelle mondiale. Ils sont fiers de la position de principe et ils sont fiers des efforts que le gouvernement canadien fait pour les défendre et les protéger dans d'autres parties du monde, même si cela est très difficile. Je crois qu'il faut reconnaître que c'est approprié.
Mais aussi, lorsqu'on tient compte du fait que c'est un précédent... Nous n'avons jamais effectué d'évacuation comme celle-ci auparavant, et il y a eu beaucoup d'improvisation, tant de la part du premier ministre que des ministres, des agents des divers ministères, de tout le monde — tous les travailleurs de première ligne, les personnes qui étaient en vacances... Il y a eu beaucoup d'innovations. Beaucoup de choses ont été effectuées de manière différente, et cela a fonctionné. C'est la preuve remarquable de la force du Canada, de la force de nos institutions, de la force de nos agents des Affaires extérieures, de notre personnel consulaire dans les ambassades, du ministère de la Défense nationale, qui a aidé dans le processus, des agents d'Immigration, des agents du Service des douanes aussi.
Comparativement à d'autres pays, nous avons effectué un travail remarquable en ramenant ces personnes au Canada et nous pouvons être fiers de cela. Je crois que nous devrions examiner ce qui a été fait en matière d'improvisation et déterminer quelle leçon nous pouvons tirer de ce succès.
C'est ce que la motion propose, c'est-à-dire demander au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international d'effectuer un examen afin que nous n'ayons pas à réinventer la roue la prochaine fois qu'un événement de cette ampleur se produit. Il y a de bonnes leçons à tirer et nous pouvons bâtir à partir de ces leçons, si jamais — Dieu nous en garde — une situation similaire se produisait ailleurs dans le monde, et malheureusement ce genre de choses se produit trop souvent.
Ensuite, la motion propose de transmettre nos condoléances aux familles des personnes qui sont mortes, aux Canadiens et aux personnes d'autres nationalités. Soyons parfaitement clairs. Le Canada, le gouvernement canadien, déplore les pertes de vie et est attristé par cela. Nous aimerions que cela cesse, et c'est pourquoi nous faisons référence à la déclaration du Sommet du G-8, dont le Canada est signataire, pour demander un cessez-le-feu afin que la paix puisse être restaurée dans cette région.
Cependant, nous devons aussi reconnaître que toutes les parties n'ont pas la même responsabilité. Le Hezbollah représente l'agresseur. Le Hezbollah est un groupe terroriste. Il n'y a pas d'équivalence morale entre le Hezbollah et Israël. Le Canada ne devrait pas se mettre entre les deux. Le Canada appuiera fermement Israël, un État libre et démocratique, c'est ce qu'il doit faire. Nous devons nous prononcer contre le groupe terroriste dont les tactiques, comme M. Alghabra l'a dit, consistent à tuer des civils. Leur objectif est de viser des installations civiles et de blesser des civils.
Vous parlez des préoccupations au sujet des civils. Nous sommes du côté des civils innocents — les civils innocents qui sont les victimes des missiles du Hezbollah et les civils innocents qui sont utilisés par le Hezbollah comme des boucliers humains. Ces civils innocents sont les vraies victimes de cette guerre, et sont les victimes en tout premier lieu du Hezbollah. Pour cette raison, nous condamnons les actions du Hezbollah.
Il est clair que nous aimerions qu'Israël ait une réaction plus retenue, nous pressons le pays de faire cela. Nous reconnaissons leur droit à s'autodéfendre, mais cela doit être fait d'une manière à minimiser les pertes de vie humaine et d'éviter de toucher les infrastructures autant que possible.
Les Nations Unies ont demandé au moins deux fois à ce que le Hezbollah soit désarmé. Malheureusement, cela ne s'est pas produit. Nous aimerions que le gouvernement du Liban soit appuyé. Nous aimerions que toute force qui serait utilisée à long terme soit robuste afin de ramener la paix et de travailler au désarmement et au démantèlement du Hezbollah. C'est la seule manière d'obtenir une stabilité et une sécurité à long terme pour le gouvernement du Liban, pour le Liban lui-même. C'est ce que nous voulons.
Alors, je crois que cette motion a une position qui représente la position canadienne en matière d'aide humanitaire, de contrôle multilatéral et de paix, dont nous sommes fiers, mais aussi elle reconnaît l'importance de la démocratie, de la liberté et des droits humains; il s'agit là de valeurs importantes que nous défendrons et nous serons présents à l'échelle internationale pour cela.
Merci beaucoup, monsieur le président, pour m'avoir laissé présenter cet amendement et l'avoir décrit.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais réitérer ce que mon collègue vient de dire, c'est-à-dire que lorsque je suis venu ici, je suis venu entendre ce qui s'est passé pour l'évacuation et l'aide humanitaire, les efforts du Canada, ainsi que pour entendre la situation de la crise au Liban, au Moyen-Orient. C'était l'objectif de la motion; c'est pour cela que nous sommes venus ici.
Nous avons donc fait appel à des témoins, des personnes qui travaillent dans les efforts d'aide humanitaire, qui comprennent les défis auxquels ils doivent faire face, ce qu'ils doivent faire et ce que l'ACDI a l'intention de faire au Liban, où il y a eu la majorité de la dévastation. Ils pouvaient faire cela.
Nous allions ensuite entendre ce que j'appelle un parti très fort, c'est-à-dire la diaspora libanaise qui est dispersée partout au Canada. Si le temps le permet et si l'opposition le permet, nous aurions pu poursuivre. Cependant, comme mon collègue l'a dit, nous avons arrêté tout cela pour passer une motion qui traite de ces choses.
Vous savez, s'il avait entendu tous ces témoins qui seraient venus nous parler, nous aurions pu trouver une motion qui fonctionne, en tenant compte de ce qu'ils ont dit. Mais ce n'est pas ce qui s'est produit. Ce qui s'est produit, c'est que tout cela est devenu une joute.
Je connais très bien Mme Lalonde. J'ai travaillé avec elle par le passé. Elle a fait allusion à un rapport qui traite des relations que le Canada entretient avec les pays musulmans, et elle et moi avions participé à cela. Nous avons voyagé partout dans le monde, nous avons étudié le rapport et nous avons émis des recommandations à ce sujet, pour voir de quelle manière le Canada peut renforcer ses relations avec les pays musulmans. Nous avons fait toutes ces choses. Cependant, nous devons savoir ce qui s'est passé pendant la crise, en ce qui a trait aux questions humanitaires.
Quand nous avions fait le rapport dont vous aviez parlé, madame Lalonde, l'une des recommandations les plus importantes était de créer des liens avec la communauté musulmane ici au pays. Maintenant, étant donné la guerre civile au Liban et la dévastation qui se produit, nous avons une communauté libanaise énorme qui vit au Canada — à Montréal, à Ottawa et également dans mon comté.
Je peux vous dire que l'un des plus importants groupes ethniques présents dans mon comté est formé de Libanais. Par conséquent, lorsque la crise a éclaté, ils m'ont immédiatement contacté et je leur ai parlé pour ouvrir un dialogue. Il est important de dialoguer avec eux, car ils sont impliqués. Leurs proches sont au Liban. Alors, c'est ce à quoi je faisais référence, le fait que Peter MacKay, l'honorable ministre, à mon invitation, est venu à Calgary pour les écouter, et non pour assister au Calgary Stampede.
Vous voyez, monsieur le président, c'est le problème avec les personnes qui viennent de Toronto, les ministres qui siègent là-bas et qui émettent des jugements supposant que Calgary n'existe pas et que les personnes vivant à Calgary ne sont pas importantes.
Le président: Monsieur Obhrai, il faut seulement parler de la motion.
À l'ordre s'il vous plaît.
M. Deepak Obhrai: Je parle de la motion. Il y a des questions importantes. Cela fait partie de l'amendement. Là-bas, on me pose des questions sur la politique étrangère et je fais référence à cela.
Donc, il est important que la diaspora libanaise vivant au Canada participe également, et c'est ce que nous avons fait — cependant, là-bas, on n'en tient pas compte.
Il est intéressant de noter que la même diaspora — et je suis certain que les membres libéraux ne sont pas intéressés à écouter cela — les membres de la communauté libanaise ont dit qu'ils en avaient également assez du Hezbollah. Ils voulaient aussi que le Hezbollah soit éliminé. C'est le message que nous avons eu.
Bien sûr, la plus grande préoccupation portait sur la dévastation qui se produit au Liban, le pays qui venait de se reconstruire avec une démocratie fragile. C'était leur sujet d'inquiétude, et ils voulaient savoir ce que le Canada allait faire. Cependant, le programme d'aide humanitaire et toutes ces choses dont le Canada et le gouvernement se sont engagés à donner doivent couvrir ce qu'ils veulent. Je suis certain que nous travaillerons avec la communauté libanaise pour s'assurer que le Liban soit rapidement reconstruit.
En ce qui a trait aux autres questions, la motion que nous avons proposée couvre les principales préoccupations, c'est-à-dire comment en venir à une paix durable au Moyen-Orient. Nous avons besoin d'une paix durable.
Monsieur McTeague, de l'autre côté, et d'autres personnes ont fait référence aux résolutions des Nations Unies. Combien y a-t-il eu de résolutions prises par les Nations Unies? Il y a beaucoup de résolutions, mais combien ont-elles abouti à une solution à long terme? Aucune. Pourquoi? Il y a des intervenants qui ne veulent pas la résolution de cette crise. Il y a des intervenants, dont le Hezbollah, qui ne veulent pas que le problème soit résolu, car ce ne serait pas profitable pour eux du point de vue politique. Il est donc naturel de condamner cela et d'essayer de trouver des moyens pour en arriver à un cessez-le-feu durable. La motion traite de cela et demande de faire preuve de modération et d'éviter de toucher...
Nos soldats ont été tués, des personnes de notre pays ont été tuées, c'est une tragédie terrible. Des Canadiens ont perdu la vie là-bas.
Mais au bout du compte, il est important que nous travaillions tous ensemble, avec tous les intervenants internationaux pour s'assurer d'une paix durable. La motion de Mme Lalonde fait également état du fait qu'il ne peut y avoir de paix dans la région sans un accord global sur la question entre Israël et la Palestine. Vous-même, vous avez dit qu'il ne peut y avoir de cessez-le-feu sans un accord négocié sur cette question. Cependant, il est temps que tous les joueurs interviennent.
C'est malheureux, la guerre a éclaté, mais saisissons l'opportunité pour envisager une solution à long terme. C'est ce que la communauté libanaise désire également. C'est ce que la majorité des personnes en faveur de la paix dans la région désirent. Ils ne veulent plus de guerre. Il est temps de joindre la voix qui n'est plus silencieuse de la population, qui demande la paix. Il faut une paix durable dans cette région.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je veux simplement dire que j'appuie totalement la motion de Mme Lalonde, c'est-à-dire notre motion à tous ici présents. Du moins, je l'espère. Tout d'abord, j'aimerais revenir sur un point soulevé par M. Obhrai ou M. Van Loan concernant les résolutions de l'ONU. En droit international, il est important que ces dernières soient respectées par tout le monde. On pourrait parler des résolutions qui n'ont pas été respectées par Israël. Il n'y a donc personne autour de cette table qui puisse faire la leçon à qui que ce soit.
Cela étant dit, tout à l'heure, j'écoutais monsieur dire qu'Israël attaquait le Hezbollah et que c'était la faute de ce dernier. J'aimerais rappeler que ce n'est pas le Hezbollah qui est attaqué actuellement, c'est le Liban. Ce sont les ponts libanais, ce sont les routes libanaises, ce sont les infrastructures libanaises, ce sont des civils libanais. Ce n'est pas le Hezbollah qui est attaqué. Ensuite, c'est l'économie libanaise qui est attaquée. Cette économie est basée essentiellement sur le tourisme et, bien sûr, sur les banques, le Liban étant la Suisse du Moyen-Orient.
D'autre part, lorsqu'on dit que le Hezbollah se cache derrière des civils, qu'on laisse entendre que les événements de Cana s'expliquent par le fait que le Hezbollah se cache derrière des civils, c'est une honte. Votre gouvernement devrait avoir honte de dire ce genre de choses. Lorsque vous émettez ce genre de propos, vous devez les appuyer sur des faits, monsieur Van Loan.
Monsieur le président, est-ce que quelqu'un écoute, ou s'il n'y a qu'eux qui aient le droit de parler et d'être écoutés? Est-il possible d'avoir un peu de décorum autour de cette table?
Le vice-président (M. Bernard Patry): À l'ordre, s'il vous plaît.
Mme Maria Mourani: Merci, monsieur le président.
Je reviens au Hezbollah, qui se cacherait derrière des civils. Il est important, lorsqu'on affirme de telles choses, d'apporter des preuves et des faits. Lorsqu'on tue 35 enfants et qu'on le justifie de la sorte, on apporte des preuves et des faits, on ne lance pas de rumeurs, on ne jette pas des paroles en l'air.
Par ailleurs, je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de le lire, mais les médias ont rapporté qu'Israël lançait des bombes au phosphore, des bombes interdites. Il y a de quoi se poser des questions.
Peu importe où elles ont été achetées ou qu'elles proviennent des États-Unis, lorsque des bombes intelligentes tombent au Liban — expliquez-moi comment des bombes peuvent être intelligentes, si elles tuent des gens —, ce ne sont pas des bombes du Hezbollah qui tombent au Liban, ce sont des bombes israéliennes, même si elles sont payées aux États-Unis.
Ce qui me déçoit de la part de ce gouvernement, c'est ce parti pris qui brise toute la vision, toute l'analyse politique du phénomène. Je trouve cela dommage parce que ce que la proposition apportée par Mme Lalonde a de très beau qu'elle crée un équilibre entre les parties. Il n'y a pas de parti pris. Il y a une reconnaissance du fait qu'Israël a le droit de se défendre et qu'on condamne le Hezbollah pour l'enlèvement des deux soldats, mais en même temps, on condamne Israël pour ses attaques envers des civils. C'est là ce que le Canada doit être, un pays de la paix, le pays des Casques bleus.
Certaines personnes ont recueilli des propos des gens de la diaspora. Laissez-moi vous expliquer une chose. Aucune personne ne représente la communauté libanaise à elle seul, qu'elle soit au Québec ou au Canada. Il y a autant d'organisations que de Libanais ici, au Canada et au Québec. Aucun individu ne peut donc se permettre de parler au nom de la communauté libanaise dans son ensemble. Par conséquent, lorsque des personnes viennent vous parler et vous conseiller, faites très attention.
Depuis que ce gouvernement est en place, je me pose des questions au sujet du Hamas. Je le faisais bien avant les événements qui ont lieu actuellement au Liban. Qui conseille ce gouvernement? Cette question m'intrigue énormément.
Si vos conseillers vous donnent ce genre de conseils basés sur la haine et sur la destruction d'autrui, sur un Canada qui ne représente plus le droit international, c'est une honte pour le Canada.
Je vais profiter de cette intervention pour répondre à des questions qui ont été soulevées. Je vais commencer par les commentaires de Mme Mourani, qui a parlé du Hamas et qui voulait savoir qui conseillait le gouvernement à ce sujet.
Notre réponse au sujet du Hamas était très simple. Le Hamas a été ajouté à la liste des groupes terroristes, il désire détruire l'État d'Israël, le faire disparaître de la surface de la terre. Lorsqu'il a été élu et est devenu le gouvernement de la Palestine, le Canada, l'Union européenne et la majorité des pays de l'Ouest, des pays démocratiques et civilisés, ont adopté une position commune: ce nouveau gouvernement devait reconnaître qu'Israël avait le droit d'exister, renoncer le recours à la violence et respecter les accords existants, y compris le plan de paix.
La seule manière de régler de manière pacifique la question palestinienne était d'en arriver à une solution négocié par les deux États. Cela voulait dire demander à un groupe terroriste de renoncer à la violence et de reconnaître le droit d'Israël d'exister. En fait, c'est la raison pour laquelle cette position a été adoptée par, il faut le dire, presque tous les démocraties de l'Ouest, les pays libres.
Je ne pense pas que le fait de s'élever contre le terrorisme soit une position extrême. Je pense que c'est une position assez modérée. C'est la position du Canada, c'est ce que le Canada a toujours fait: être en faveur de la liberté et de la démocratie.
Maintenant, Mme Mourani nous a demandé qui nous parlais au nom du Liban et de la communauté libanaise d'ici. Et bien, vous savez quoi? Ne pense que nous ne le saurons jamais, Madame Mourani, car vous les avez empêché de parler devant le comité. Vous avez voté pour les empêcher de parler. Vous n'avez pas voulu entendre les témoins inscrits sur la liste. Vous n'avez pas voulu ajouter des témoins afin que plus de personnes soient représentées, comme M. Obhrai l'a suggéré. Non, vous avez voté pour que l'on débatte de la question sans avoir entendu les témoins.
Puisque nous sommes une démocratie, nous devrions les entendre. Alors, lorsque vous nous mettez en garde au sujet des personnes qui nous conseillent, ce que vous voulez, c'est que nous n'écoutions personne, que nous empêchions les gens de s'exprimer. C'est honteux. Vous devriez avoir honte de ce que vous avez fait aujourd'hui, c'est-à-dire empêcher les personnes, les membres de la communauté libanaise du Canada, de parler au sujet de cette motion; et vous nous demandez tout de même de prendre une décision à ce sujet.
C'est honteux, pour une démocratie. Je suis attristé par cela. C'est un jour triste pour le Canada. Un jour triste pour la démocratie. Et vous en êtes responsable.
En ce qui a trait aux biais, Mme Mourani suggère que le gouvernement a un parti-pris, que nous n'adoptions pas une position juste entre le Hezbollah et Israël. Bien, je ne pense pas que nous devons être neutre entre des terroristes et une démocratie, ce n'est pas la politique étrangère du Canada. Le Hezbollah est un groupe terroriste selon la loi canadienne. Le gouvernement libéral, le 11 décembre 2002, a ajouté ce groupe à la liste des organisations terroristes.
J'ai passé en revue certains incidents, pas tous les incidents: le Hezbollah ayant tenté de recruté des membres à Singapour pour perpétrer des actes terroristes, ceux que nous avons empêché. Nous avons déjà entendu parler des détournements d'avion, des bombardements en Argentine, des autres activités terroristes; il n'est pas possible de rester neutre entre le terrorisme et la démocratie. Le Canada ne devrait pas être neutre à ce sujet. Notre position aura un parti pris en faveur de la démocratie et de la liberté. Nous sommes contre le terrorisme. Ce n'est même pas un parti pris, c'est une question de principe, une position bien réfléchie.
Le terrorisme est l'un des plus grands problèmes que le monde d'aujourd'hui connaît. Il y en a partout dans le monde. Il y a eu les attentats de Madrid, de Londre, il y en a eu en Inde récemment; il y a eu le 11 septembre à New York. Il y a du terrorisme depuis aussi longtemps que... Au Canada, il y a eu des assassinats, l'affaire de D'Arcy McGee; le FLQ a perpétré des actes terroristes ici même. Malheureusement, le terrorisme s'est répandu, est mieux financé et est devenu un problème grave.
Pour ce qui est des attentats suicides, je me souviens, alors que j'étais enfant, qu'on parlait des kamikazes de la Deuxième Guerre mondiale et que l'on trouvait cela bizarre. On ne comprenait pas comment une personne pouvait vouloir se suicider en perpétrant un attentat suicide. Maintenant, les attentats suicides sont répandus. Ils font partie du terrorisme de tous les jours. On en parle tellement dans les nouvelles que l'on est presque habitués, tant qu'il n'y en a pas près de nous, tant que l'on est pas touchés. Les citoyens d'Israël et les citoyens qui ont été victimes du Hezbollah partout dans le monde ont le droit à la même protection. Le terrorisme est l'un des plus grands problèmes que nous avons à résoudre en matière de sécurité.
Lorsque nous parlons de la manière dont le Hezbollah s'est conduit au Liban et a utilisé des civils comme boucliers humains, Mme Mourani met cela en doute. Eh bien, Jan Egeland, qui est un dirigeant de l'aide humanitaire aux Nations Unies et qui fait enquête sur les lieux où il y a eu des bombardements, en est arrivé à cette conclusion. Le Bloc québécois peut en douter. Il peut décider que le Hezbollah est un groupe de bonnes personnes qui n'utilisent pas de civils comme boucliers humains, qui n'utilisent pas cette tactique. Jan Egeland en a conclu le contraire. Il a dit clairement qu'il condamnait ces tactiques. Nous devrions faire de même.
Nous reconnaissons également que l'utilisation de ces tactiques est un réel défi pour les pays qui essaient de se défendre contre le terrorisme. Comme le ministre l'a dit plus tôt aujourd'hui, on en arrive à deux choix, et aucun d'eux n'est bon. On peut laisser les terroristes poursuivre leurs attaques sur les civils ou bien on peut éliminer ces terroristes et risquer de produire des dommages collatéraux. Je crois que personnes d'entre nous n'aimerait avoir à prendre ce genre de décisions.
Je peux vous dire cependant que si le Canada était bombardé par des missiles, si des actes terroristes tuaient des civils au Canada, je crois que nous prendrions les choses plus à coeur que ce que nous faisons, car nous voyons actuellement les choses d'une manière théoriques, car elles se produisent dans un autre pays, en Israël.
C'est pourquoi je crois ce que Jan Egeland a dit. Je crois que l'on utilise ces tactiques. En fait, le Hezbollah s'est vanté de ces tactiques qui consistent à utiliser les civils comme boucliers humains et s'est vanté de leur efficacité dans les relations publiques en temps de guerre. Ce n'est pas surprenant. L'approche de ce groupe terroriste est de tuer ou de blesser des civils innocents. Leur approche n'est pas une opération de type militaire traditionnelle.
J'espère que j'ai répondu aux questions que vous avez soulevées, madame Mourani.
Mme Guarnieri a posé deux questions qui, je crois, sont pertinentes. L'une portait sur une force internationale et nous demandait pourquoi nous n'avons pas couvert cela dans notre amendement. En fait, cette question est prématurée. Nous ne savons pas de quelle force internationale il s'agirait. Serait-elle sous l'égide des Nations Unies? De l'OTAN? S'agirait-il d'une coalition? Vous ne pouvez pas me dire cela, et moi non plus, car personne ne le sait.
Il y a déjà eu des pourparlers en vue d'établir la paix. Il y a déjà eu des efforts pour régler des situations de ce genre. S'agirait-il d'une force qui irait en zone de guerre s'interposer entre les combattants? Est-ce que c'est ce que nous voulons lorsque nous parlons de force internationale? Les Canadiens prendraient-ils part à cette force? S'agirait-il plutôt d'une force qui irait là-bas une fois la paix mise en place et après la conclusion d'un accord? Tout cela est de la spéculation, et nous ne savons pas si nous avons des ressources pour le faire et dans quel contexte cette force évoluerait. Je crois que c'est une question très hypothétique et que nous mettons la charrue devant les boeufs. Nous savons bien sûr que nous avons des engagements et que le Canada est fier de ses activités de maintien de la paix, mais il faut noter que nous n'avons jamais pris part à des forces intérimaires au Liban par le passé.
C'était la réponse à la question. La raison pour laquelle il n'y a pas de force internationale là-bas, c'est que c'est tout simplement prématuré. Je ne m'attends certainement pas à ce que Mme Guarnieri, ou quiconque, veuille que le Canada mette en place unilatéralement une force au Liban en ce moment. Je pense que personne veut cela. Mais en l'absence d'une force multilatérale, il est difficile pour nous de prendre une décision et de nous engager en ce sens. Je ne pense pas qu'il revient au gouvernement d'adopter une position unilatéralement.
En ce qui a trait à la condamnation, je crois qu'on peut faire la distinction entre le bien et le mal. Je crois qu'il est mal de bombarder des civils. Je crois qu'il est approprié de condamner cela. Nous pouvons nous prendre par la main, chanter et avoir de bonnes pensées, mais dans la réalité, il y a des choses qui sont bonnes et des choses qui sont mauvaises dans le comportement humain, et il n'y a rien de mal à condamner ce qui est mal. Je sais que Mme Lalonde a utilisé le mot « condamner » beaucoup plus souvent que ce que nous avons fait. Notre résolution est un peu plus douce à ce sujet. Je crois cependant qu'il y des choses qui sont bonnes et d'autres qui sont mauvaises, et je peux dire lesquelles la plupart du temps.
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Monsieur le président, j'écoute depuis tout à l'heure. Je commencerai en disant que lorsque j'ai entendu M. Van Loan parler d'un jour triste pour la démocratie, j'ai franchement hésité entre rire et pleurer. En effet, si les règles démocratiques de fonctionnement de ce comité avaient été respectées, on ne se trouverait pas dans cette situation.
Je siège à ce comité depuis 1999, et il n'est jamais arrivé que des gens demandent de faire une intervention. Toute personne est libre de le faire et c'est certainement un atout que d'entendre toute personne, mais il n'est jamais arrivé que le président ou l'organisation du comité, à la suite de la manifestation de son intérêt à comparaître, invite une personne et autorise des dépenses en plus, sans avoir, au préalable, eu l'assurance que le comité voulait rencontrer cette personne.
C'est pour cette raison que nous sommes dans une situation que M. Van Loan trouve triste. Pour ma part, ce n'est pas un jour triste pour la démocratie, c'est un jour triste pour le Comité permanent des affaires étrangères et du développement international. Comme vous le savez, je suis souverainiste, mais depuis que je siège au Comité permanent des affaires étrangères et du développement international, j'ai toujours trouvé que c'était un comité dans lequel on pouvait, au-delà des allégeances et de la partisanerie, débattre ensemble de grands enjeux.
Tant que nous ne sommes pas un pays, nous voulons que la politique du Canada soit la meilleure pour les pays concernés et pour les Québécois et les Canadiens. Nous pensons également que les autres partis veulent la même chose.
Aujourd'hui, je suis vraiment malheureuse. Je le dis comme je le pense. J'ai entendu des critiques tout à l'heure laissant entendre qu'on flirterait avec le terrorisme. Qu'est-ce que c'est que cela? Il y a eu le FLQ au Québec. Eh oui! Comment sommes-nous venus à bout du FLQ? On a essayé de comprendre ce que c'était.
Pourquoi ne pas parler pas de l'IRA en Grande-Bretagne? Comment en sont-ils venus à bout? Malgré le fait que l'IRA ait tué des policiers et des soldats, ils n'en sont pas venus à bout avec des moyens militaires. Au contraire! Il faut comprendre et essayer de répondre aux problèmes et aux besoins, entre autres.
Il y a ici un texte que, je l'espère, vous avez lu. Je pense que je vais l'envoyer à tous les députés. Il a été écrit par l'ancien ambassadeur Paul Heinbecker. C'est un des grands personnages des affaires internationales du Canada. Or, il conclut ainsi un de ses textes.
Je vais vous le lire en anglais; ce sera une première.
[Traduction]
« En prenant la part d'Israël: en prenant partie dans ce qui se passe au Liban, l'ancien ambassadeur Paul Heinbecker dit que le Canada s'est embarqué dans une politique étrangère vouée à l'échec. »
[Français]
Chaque ligne mérite d'être lue. À la fin, il dit ceci:
[Traduction]
« La réaction disproportionnée d'Israël dans son intervention au Liban aura comme effet, tout comme l'invasion américaine de l'Irak, de créer plus de terroristes que d'en éliminer et de mettre un plus grand obstacle à la mise en place d'une démocratie libérale au Liban et au Moyen-Orient. »
[Français]
C'est une situation extrêmement difficile pour les pays occidentaux, pour le Canada. J'ai posé une question à l'Assemblée parlementaire de l'OSCE au sujet de la guerre contre le terrorisme. J'ai dit que ce qui m'affligeait, c'était le terrorisme, mais aussi la guerre contre le terrorisme. J'ai demandé si, en faisant la guerre contre le terrorisme — c'est la question que lui se pose —, on ne provoque pas davantage de terrorisme qu'on amène de gens à s'intéresser à la démocratie et au développement économique quel qu'il soit. Il s'agit de comprendre ce qui se passe, car si on n'essaie pas de comprendre, on peut faire des erreurs magistrales, se tirer dans le pied, dans les deux pieds et dans la tête.
Il faut, dans tous les camps, que l'on pense que la communauté internationale cherche à être juste, à comprendre les causes, et qu'elle ne laisse pas tous les ben Laden de ce monde être les seuls à influencer les jeunes qui voient à répétition les images de ce qui s'est passé au Liban. Ils les ont vues à répétition, en chaîne, en boucle. Comme il y a Al-Jazira et tous les autres, ils ont vu 24 heures par jour des images plus sanglantes encore.
De quoi ont-ils envie après avoir vu ces images? Nous devrions contribuer à des positions qui n'encouragent pas la polarisation, mais qui permettent de rechercher la paix. Ce n'est pas en se fermant les yeux qu'on va y arriver.
J'aurais pu inclure, dans la proposition, une force d'interposition, mais il y a deux forces d'interposition. Kofi Annan a annulé une rencontre pour ne pas éliminer les chances d'en bâtir une. Quelle est la différence entre les deux? Certains veulent que des pays volontaires s'engagent à faire autour du Liban une masse critique qui le protégerait de l'arrivée de tout équipement sophistiqué et de tout soldat. D'autres croient que jamais le Hezbollah ne pourra être désarmé sans négociation politique, surtout pas maintenant qu'il a fait des progrès psychologiques et autres. Je suis certaine que cela est extrêmement embêtant pour Israël.
Quelle doit être la prochaine étape? Il faut qu'il y ait négociation. Il faut qu'il y ait désarmement. Il faut que le Liban redevienne pleinement souverain, mais on a permis au Hezbollah militaire de mener la parade et de passer pour celui qui défend le Liban. Je suis certaine que c'est ce que pensent les Libanais, même si certains sont fâchés parce qu'ils ont le sentiment de s'être fait avoir ou d'avoir donné l'occasion à Israël de les bombarder.
Nous sommes donc en faveur d'une force d'interposition, mais nous allons respecter la décision qui sera prise par les Nations Unies. Le Canada serait-il un pays qu'on souhaiterait avoir dans cette force d'interposition? Je n'en suis pas certaine, compte tenu des positions qu'il a prises. Il faut être bien conscient que les positions prises par le Canada depuis la formation de ce nouveau gouvernement — et on peut dire le contraire — minimisent sa capacité d'intervention à titre de puissance moyenne influente dont on recherche l'aide, l'appui et la médiation.
C'est sérieux, les affaires étrangères, et c'est parce que c'est sérieux que je suis déçue de la réunion d'aujourd'hui. En tout cas, moi, je prends les affaires étrangères au sérieux. Je ne dis pas que vous ne les prenez pas au sérieux, mais ce ne sont pas des paroles en l'air. Ce sont des engagements que nous prenons, et ces engagements ont une influence sur la vie des gens.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je voulais d'abord répondre aux commentaires de Mme Lalonde, premièrement pour expliquer pourquoi nous allons de l'avant sans entendre tous les témoins.
À ce sujet, tout le monde semble avoir jugé bon de prétendre que c'était parce que la liste des témoins n'était pas équilibrée, pour une raison quelconque. Je ne peux m'expliquer que les membres de l'opposition n'aient pas envoyé une liste de témoins. Mais M. Obhrai a eu la gentillesse de dire que nous serons très heureux d'entendre plus de témoins plus tard. Vous cacher derrière le fait que vous n'aviez pas encore profité de cette invitation pour dire que vous n'étiez pas contents parce que vous n'aviez pas vos témoins, ce n'est pas une raison pour n'entendre personne.
Eh bien, je suis désolé, l'opposition n'a qu'elle à blâmer de ne pas avoir dans un premier temps désigné de témoins et de ne pas avoir saisi l'occasion, face à notre gouvernement dans le cadre des audiences de notre comité, d'ajouter des noms à la liste de témoins — une invitation que M. Obhrai a lancée au moment où nous discutions de ces questions. Pour une raison quelconque, vous avez préféré aller de l'avant et discuter de ces questions sans entendre d'abord de témoins. Voilà donc la situation dans laquelle nous sommes, et je pense qu'il ne faut pas l'oublier.
Mme Lalonde pose une question très difficile, à savoir comment lutter contre les terroristes. Elle laisse entendre que la réaction d'Israël va, selon Paul Heinbecker, engendrer plus de terrorisme et que, par conséquent, vous devriez prendre vos distances, rester à l'écart et les laisser seuls. C'est un point de vue légitime.
Il se trouve que c'est un point de vue que je ne partage pas. C'est légitime comme approche et tactique. Que faire? Comment réagir à un mal comme celui-là, à une liste d'organisations terroristes qui s'attaquent à des civils? Lorsque nous avons affaire à des forces du mal un peu partout dans le monde, la question de comment réagir est toujours posée.
Si vous remontez dans le temps, à la période de la Deuxième Guerre mondiale, au moment de l'ascension d'Hitler — et il était vraiment un être diabolique —, il y a eu un grand débat : que faire face à cet être ignoble? Pendant un certain temps, les personnes qui ont dit que la meilleure chose à faire était de le laisser tranquille l'ont emporté. Pendant tout ce temps-là, il n'a cessé d'accroître son pouvoir. Il y en a aujourd'hui en Israël qui diront que c'est précisément ce qui s'est produit avec les partisans du Hezbollah. On les a laissés tranquilles pendant des années pour qu'ils accumulent des milliers de roquettes qu'ils lancent maintenant sur des civils. Le problème auquel ils réagissent, c'est le fait qu'ils les ont laissés tranquilles.
Après avoir transigé avec Hitler pendant un certain temps lors de la Deuxième Guerre mondiale, il est devenu évident que le fait de ne pas en tenir compte, de le laisser tranquille, de souhaiter que le problème s'en irait, d'espérer que la situation s'améliorerait si nous n'en tenions pas compte, si on le laissait faire un peu et si on essayait de le comprendre — si je peux me permettre de répéter ce que d'autres ont dit —, ce n'est pas ce qui s'est produit.
En fin de compte, la Grande-Bretagne et le Canada et, quelques années plus tard, les États-Unis et d'autres pays, ont uni leurs forces et ont reconnu qu'il fallait combattre ce mal. Je pense et j'espère que tout le monde s'entend, avec le recul, pour dire que la décision de combattre le mal a été la bonne. Comme je l'ai dit, c'est un débat légitime qu'il faut avoir : ou bien vous laissez faire le mal et prétendez qu'il s'en va, ou bien vous réagissez.
Parallèlement, pendant la Deuxième Guerre mondiale, nous avons eu Staline et l'Union soviétique, ainsi que la tyrannie et les horreurs qu'il infligeait à sa population. En gros, les puissances occidentales ont décidé de le laisser tranquille à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Je sais que M. Wrzesnewskyj est ici et que, étant Ukrainien, il a d'innombrables rapports avec des gens en Ukraine. Des millions de personnes sont mortes à cause de cette décision des pays occidentaux de laisser Staline tranquille. Il y a eu des centaines de millions d'autres personnes qui ont littéralement perdu leur liberté et ont vécu sous un règne de terreur pendant un demi-siècle. Est-ce qu'on a pris la bonne décision ou non? Il est certain qu'il y a eu moins de morts du côté canadien. Est-ce que nous disons que ces millions de personnes qui vivaient ailleurs dans des pays communistes sous la tyrannie de Staline ne valaient pas la peine que nous risquions la nôtre? Je ne le sais pas, mais une fois de plus, c'est un débat légitime.
C'est le débat que nous devons avoir maintenant en parlant des organisations terroristes. Combattons-nous le mal ou le laissons-nous tranquille? Je sais ce que je veux. Je dis que vous devez combattre le mal, comme nous l'avons fait pour Hitler lorsqu'il a commencé à avoir trop de pouvoir. Je pense que vous devez essayer de trouver des façons de régler le problème du terrorisme. L'histoire nous a enseigné que plus longtemps on n'en tient pas compte, plus longtemps on le laisse tranquille, plus il prend de force et plus grandes sont les menaces et les missions exécutées.
Je poserais aussi la question suivante. En tant que Canadiens, si nous étions confrontés à un groupe armé à notre frontière, à un groupe déterminé à détruire notre pays et sa population, à nous faire disparaître de la planète, quelle serait notre réaction face à cette force du mal, ou à cette sorte de menace?
Je pose cette question et je la formule ainsi parce que c'est précisément la situation d'Israël. Ils sont confrontés, en le Hezbollah, à un groupe terroriste qui est déterminé à les faire disparaître de la surface de la terre. Vous pouvez inviter les gens à essayer de comprendre cela et vous pouvez dire que ce que nous devrions faire, c'est de comprendre le souhait d'éliminer Israël de la carte. Je ne sais pas si je peux comprendre cela. Je pense que c'est au-delà de mon entendement.
Donc, je ne pense pas que comprendre cela du Hezbollah soit la réponse. Mais c'est un débat légitime : laissez-les tranquilles et essayez de comprendre, ou combattez le mal. C'est la difficulté à laquelle Israël est confronté en ce moment.
Le Canada a déclaré, ce que le Conseil de sécurité des Nations Unies n'a cessé de dire à ce sujet, que la meilleure chose à faire est de démembrer le Hezbollah et de le désarmer. Ce serait la meilleure chose à faire, pas seulement pour Israël mais aussi pour le Liban. Il est essentiel pour l'État du Liban, qui n'est pas une puissance, de pouvoir se renforcer, de grandir — que ce gouvernement prenne des forces. C'est la meilleure façon de faire respecter la souveraineté du Liban, et c'est certainement ce que nous aimerions voir se produire.
La question n'est pas facile, mais c'est une question légitime : que faire face à une force du mal? Voulez-vous laisser les terroristes tranquilles — voulez-vous laisser le Hezbollah tranquille et essayer de le comprendre — ou décidez-vous de le combattre? Ma sympathie va envers un pays qui, face à un ennemi qui cherche à l'éliminer de la planète, envers un pays qui, lorsqu'il est attaqué par cet ennemi, pourrait vouloir réagir pour régler le problème.
Quant au rôle de médiateur que le Canada pourrait jouer, le Canada a toujours joué un important rôle de médiateur sur la scène internationale parce que nous défendons des principes et des valeurs. Les gens savent quels sont nos principes, ils comprennent que nous croyons en la démocratie; ils comprennent que nous croyons en la primauté du droit; ils comprennent que nous croyons dans les droits de la personne; ils comprennent que nous croyons dans la liberté et que nous nous battrons pour tout cela et que nous serons intransigeants. Voilà les valeurs du Canada, ce qu'elles devraient être, et elles ne portent pas atteinte à notre intégrité. Le fait que nous défendions ces valeurs ne porte pas atteinte à notre intégrité et ne nous empêche pas de jouer un rôle de chef de file.
Tout le monde se retourne vers les États-Unis pour qu'ils puissent régler le problème et amener la paix — en fait, ils semblent l'intermédiaire de la plupart des accords de paix au Moyen-Orient — mais personne ne se fait d'illusions quant à la neutralité des États-Unis. Je pense que leur position est très claire. Parce qu'ils ont une position bien claire, c'est toujours vers eux qu'on se tourne pour ramener la paix, qu'il s'agisse des accords de Camp David, de la feuille de route pour la paix, etc.
Il n'y a rien d'incohérent à croire en quelque chose, à défendre ce quelque chose et à être un intermédiaire impartial, juste sur la scène mondiale. Ces choses vont de pair.
C'est ce qui s'est produit en 1956. Voyons quel a été le rôle du Canada à la naissance des missions de maintien de la paix des Nations Unies. Le tout a débuté par la crise de Suez, et le Canada a choisi son camp, sans équivoque. Nous avons choisi un camp : nous nous sommes opposés vivement à l'action militaire qui avait eu lieu. Nous nous sommes opposés à l'invasion. Nous avons dit de quel côté nous nous tenions. Après l'avoir dit, nous avons été en mesure de jouer un rôle de premier plan et de créer les opérations de maintien de la paix.
Peu importe le parti au pouvoir, et la couleur du gouvernement ne devrait pas avoir d'importance. En 1956, c'était un gouvernement libéral, un gouvernement libéral sur la même longueur d'onde qu'un président américain républicain. Je ne pense pas que qui que ce soit ait dit que le Canada n'était rien d'autre qu'une marionnette. Je ne pense pas que nous dirions aujourd'hui que le Canada était tout simplement une marionnette de ces Américains. Je pense que le Canada défendait des principes dans lesquels il croyait mais parce qu'il défendait quelque chose, on pourrait dire qu'il était un intermédiaire impartial, juste.
Je ne pense pas que la façon d'être un intermédiaire impartial, juste, est de cesser d'avoir des valeurs, d'arrêter de croire en des choses, d'arrêter de défendre la liberté, la démocratie et les droits de la personne, et la primauté du droit. Je pense que la meilleure façon de ne pas être pris au sérieux sur la scène mondiale pour le Canada, c'est d'abandonner ces valeurs.
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Merci, monsieur le président.
La députée du NPD accuse le gouvernement de ne pas être équilibré. Tout le monde parle du fait que nous ne sommes pas équilibrés. Elle adopte la position selon laquelle le gouvernement du Canada s'est éloigné de ses positions traditionnelles sur tout, et s'en prend à nous parce que nous avons adopté une position.
Dans cette motion, nous parlons d'une paix permanente, durable dans cette région, et le Canada de nos jours compte une importante minorité de sa population qui vient du Moyen-Orient. Nous avons au Canada des Irakiens, des Palestiniens, des Libanais, des Israéliens, une multitude de nationalités, et tous ces gens ont des points de vue. Le point fondamental que j'ai constaté dans ma circonscription cette fois-ci, c'est la colère parmi la communauté libanaise en raison de la destruction de l'infrastructure et de tout ce qui s'est passé.
Le Liban a traversé une très grave guerre civile, et les Libanais ont essayé de reconstruire leur pays. Un grand nombre de personnes sont retournées là-bas parce qu'elles espéraient que la paix était revenue et que l'on reconstruisait le pays. Le Liban a finalement réussi à se débarrasser de la Syrie et à prendre son destin en main, et de nombreux électeurs de ma circonscription ont décidé qu'ils pouvaient retourner en toute sécurité là-bas et reconstruire le pays.
Nous semblons avoir oublié un fait lorsque nous en parlons. Nous parlons du Hezbollah, qui dans sa charte veut détruire Israël — tout comme le Hamas —, mais nous semblons avoir oublié que depuis deux ou trois ans il y a un nouveau joueur en la personne du président de l'Iran, qui dit carrément « Je veux détruire Israël ». Je me demande, si nous étions dans leur peau, quelle serait notre réaction si quelqu'un tenait de tels propos. Voici un président élu qui est appuyé, une guérilla qui est déterminée à tuer des gens. Pourtant, aujourd'hui, nous sommes ici et nous parlons d'un cessez-le-feu avec un gouvernement et un mouvement dont la vocation est de détruire. Que faites-vous pour obtenir un cessez-le-feu?
Hier, un des Canadiens d'origine libanaise a dit qu'il était retourné chez lui en pensant que la paix était revenue. Eh bien, la paix n'est pas revenue. Nous sommes revenus, comme nous pouvons le constater par les images, à la dévastation. Nous demandons un cessez-le-feu immédiat. Nous disons aux Israéliens d'user de modération. Qui dit au Hezbollah d'user de modération? Qui dit aux Iraniens, qui les appuient, d'user de modération? Personne. Pourquoi? C'est de là que part le problème. Évidemment, l'opposition ne veut pas l'entendre parce que cela ne correspond pas à sa plateforme politique qui est d'attaquer le gouvernement.
Il n'en demeure pas moins que vous voulez la paix et que tout le monde veut la paix. Mes électeurs appellent tous les jours, et ils ont peur parce que les êtres qui leur sont chers sont en danger. Donc, nous voulons rapidement, très rapidement la paix. La question est de savoir comment nous y prendre.
Comme l'a dit le ministre des Affaires étrangères lorsqu'il s'est rendu à Rome et qu'il a discuté avec les intervenants, comment obtenons-nous cette paix durable? Nous allons faire intervenir une force internationale. Quelle force internationale? Qui est prêt à envoyer des gens dans cette région? Comment allons-nous faire pour obtenir que le gouvernement de l'Iran, que le président de l'Iran, dise qu'il ne détruira pas Israël? Comment allez-vous faire cela? Comment allons-nous dire au chef du Hezbollah d'arrêter?
Donc, oui, c'est pour cette raison que la communauté internationale a demandé à Israël, parce qu'Israël est un pays démocratique, de faire preuve de modération. Et nous le condamnons. Mais je n'ai vu personne dire aux plus gros joueurs, comme le président de l'Iran ou ceux qui appuient le Hezbollah, qu'ils devraient venir à la table et négocier la paix.
Pourquoi pas? Pourquoi ne viennent-ils pas à la table négocier la paix? Pourquoi ne viennent-ils pas à la table parler d'un cessez-le-feu? Ils devraient être à la table. Les Iraniens devraient être à la table et les Syriens devraient être à la table et dire, oui, puisque ce sont eux qui ont créé le Hezbollah et qui l'appuient financièrement, ils devraient être là. Mais ils n'y sont pas. Voilà la situation à laquelle est confrontée la communauté internationale.
Mes électeurs libanais disent qu'ils veulent la paix afin de pouvoir rebâtir. C'est également ce que disent les Palestiniens. C'est ce que dit aussi tout le monde dans cette région. Personne ne veut la guerre. L'Arabie saoudite et l'Égypte sont rapidement intervenues pour dire au Hezbollah qu'il avait mal agi. Pourquoi? Parce qu'ils ne veulent pas que la région s'embrase. Voilà le facteur crucial que nous observons aujourd'hui, que personne se lève et dise au gouvernement du Canada...de toujours jeter le blâme sur les autres. Voilà pourquoi nous disons, oui, allons-y et parlons d'une paix durable rapidement. Et je suis d'accord — rapidement. Comme l'a dit le ministre des Affaires étrangères, c'est terrible de voir tant de gens mourir, terrible de voir la dévastation au Liban.
Hier, j'ai parlé à un électeur qui est sorti en passant par la vallée de la Biqaâ, il a traversé en automobile carrément par le sud, jusqu'à Damas, et il est revenu de là. Je lui ai demandé ce qui avait fonctionné et il m'a dit qu'il préférait ne pas en parler parce que les bombes qui tombaient l'avaient traumatisé.
Ce que je veux dire, c'est que oui, nous voulons une solution, mais pas une solution du genre où nous disons oui et six mois plus tard nous sommes replongés une fois de plus dans le problème. Le Canada s'est engagé, et notre gouvernement s'est engagé à apporter une aide humanitaire. Le premier ministre a dit que nous serions là pour apporter une aide humanitaire à la reconstruction du Liban. Nous sommes convaincus qu'en bout de ligne, comme l'a dit le premier ministre lorsqu'on lui a posé la question au sujet des troupes étrangères, que ceux qui sont dans la région sont les meilleurs architectes de paix — pas ceux qui sont à l'extérieur de la région, mais ceux qui sont bel et bien à l'intérieur de la région. Et c'est cela qui devrait être la priorité.
Cela dit, je tiens à préciser au nom de mes électeurs — Libanais et autres —, oui, nous comprenons la douleur et la souffrance. Aux Israéliens, oui, nous comprenons la douleur et la souffrance. Mais assoyons-nous et trouvons une solution durable. Faisons intervenir tous les joueurs de la région. Vous n'obtiendrez jamais une paix durable si vous ne faites pas participer tous les joueurs, lorsqu'un président d'un pays comme l'Iran se lève et dit qu'il va pulvériser Israël. Cela ne va pas se produire, et c'est là que les pressions devraient s'exercer.
Merci.
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Merci beaucoup une fois de plus.
Je répondrai à quelques points soulevés par les députés de l'opposition au sein du comité.
Premièrement, Mme Mourani a demandé quel est notre objectif politique en ce qui concerne le Liban. Il est très simple. Nous voulons voir une paix stable, durable dans la région. Deuxièmement, nous voulons voir un gouvernement libanais ferme qui est souverain sur la totalité de son territoire. Troisièmement, c'est relié à cet aspect — et le fait que ces événements se soient déroulés indiquent pourquoi il est si important —, nous voulons voir la résolution des Nations Unies exigeant le désarmement et le démembrement du Hezbollah dans le sud du Liban être mise en oeuvre. Quatrièmement, nous voulons voir la reconnaissance d'Israël, un pays démocratique, souverain, et nous voulons voir qu'on permet à ce pays d'exister, pays que le Hezbollah s'est engagé à faire disparaître de la planète, comme on nous l'a dit.
Donc, si vous voulez savoir quels sont nos objectifs, vous les avez. Vous allez constater que si ces objectifs avaient été atteints — si on reconnaissait à Israël le droit d'exister, si le Hezbollah était démembré et si vous aviez un gouvernement libanais ferme en place — rien de ce qui s'est passé aujourd'hui ne serait arrivé. Si ces deux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies avaient été mises en oeuvre, nous n'aurions pas ce conflit et nous ne tiendrions pas cette réunion.
Si vous demandez quel est notre objectif politique, il est le même que celui de la communauté internationale : obtenir une paix stable au Liban, un désarmement du Hezbollah et une reconnaissance du droit d'Israël à exister. Pour moi, ce n'est pas un objectif déraisonnable; c'est pratique et cohérent. Nous parlons d'une résolution du Conseil de sécurité que les cinq grandes puissances, celles qui détiennent un droit de veto, auraient pu bloquer par leur veto, mais elles ne l'ont pas fait. Il s'agit d'un objectif général reconnu par tous. Donc, nos objectifs ne sont pas isolés, ils ne sont pas étroits, ce sont des objectifs que partagent la plupart des membres de la communauté internationale.
En approfondissant les discussions, Mme Mourani a dit que nous ne pouvons pas résoudre le conflit sans dialoguer. La façon de résoudre un conflit, c'est par le dialogue. La situation est ironique puisque cette observation vient de quelqu'un qui a voté pour empêcher qu'il y ait un dialogue aujourd'hui. Nous sommes censés donner l'exemple de la façon de résoudre des conflits, et elle a voté... Elle dit que nous le faisons par le dialogue, mais Dieu nous en préserve nous dialoguons ici. Dieu nous en garde, nous entendons réellement des témoins qui ont quelque chose à offrir.
Donc, je trouve cela ironique et incohérent. Vous ne verrez pas d'incohérence de notre côté. Si nous avions entendu des témoins, je pense que cela aurait enrichi la qualité du débat que nous aurions eu. Il y aurait eu moins de partisanerie. Le débat aurait été beaucoup plus raisonné, et il n'aurait pas servi à marquer des points politiques.
Encore une fois, nous voyons le désir de marquer des points politiques dans cette discussion sur le cessez-le-feu. Je pense que M. Warama, de Langley, l'a très bien dit. Nous avions une demande de cessez-le-feu dans cette motion, monsieur Alghabra, mais je suppose que vous ne l'avez pas lue. Nous avons mentionné la déclaration du G8. Dans le même ordre d'idées, la déclaration des parties aux pourparlers de paix à Rome demandait un cessez-le-feu.
Le Canada a été clair à ce sujet. Je ne pense pas qu'il y ait ici d'ambigüité. Ces deux demandes ont été faites, et vous savez quoi? Il n'y a pas de cessez-le-feu. C'est malheureux, mais c'est toute la différence entre des mots et le pouvoir réel, la capacité d'influer sur les choses. Il faut plus que des mots, et il faut plus que de la démagogie, il faut travailler très fort. Nous espérons que ce travail et ce dialogue surviendront, et nous nous emploierons à obtenir cette paix. Mais le dur travail doit viser l'objectif politique que je mentionne : une paix stable, durable dans la région.
Le gouvernement libanais ne voulait pas d'un Hezbollah armé. Il voulait qu'il quitte le pays; il voulait pouvoir faire valoir sa souveraineté sur tout le pays. De toute évidence, si cela s'était produit, vous ne verriez pas les ruines qu'il y a maintenant.
Je ne pense pas que ce soit drôle, monsieur Wrzesnewskyj; je pense que c'est la vérité. Si le Hezbollah n'était pas là pour faire des incursions sur le territoire d'Israël, pour envahir Israël, y aurait-il un conflit en ce moment au Liban?
Israël s'était retiré...