:
Merci, madame la présidente.
Mesdames et messieurs les membres du comité, bon après-midi.
[Traduction]
Comme vous le savez, madame la présidente, c'est toujours avec plaisir que je comparais devant votre comité pour parler des efforts continus que déploie Travaux publics et Services gouvernementaux Canada. Et aujourd'hui, je suis particulièrement heureux d'être ici pour vous parler du Budget principal des dépenses pour 2007-2008.
Le Budget principal du ministère pour l'exercice 2007-2008 prévoit des dépenses de 2,5 milliards de dollars, une diminution d'environ 40 millions de dollars par rapport à l'an dernier. Étant donné l'intérêt que les membres du comité ont manifesté pour les plans et les activités de mon ministère ayant trait à l'immobilier, ainsi que les efforts de celui-ci pour réaliser des économies en achetant plus efficacement des biens et des services, j'aimerais faire porter mes commentaires plus particulièrement sur ces points.
[Français]
D'abord, j'aimerais parler d'une autre question qui, je le sais, madame la présidente, préoccupe ce comité et aussi, sachez-le, me préoccupe également. Il s'agit du versement des chèques de paie aux employés de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
Nous prenons cette question très au sérieux. Le ministère travaille diligemment afin de régler tous les cas en suspens et a lancé une série d'initiatives, autant en ce qui a trait aux procédés qu'au soutien informatique, afin d'empêcher ce genre de problème de survenir de nouveau.
Le ministère a amélioré le modèle de prestation de services, a lancé une stratégie de recrutement de conseillers en rémunération, a revitalisé le programme de formation des nouveaux employés en ressources humaines et a créé 41 nouveaux postes dans un bureau satellite situé à Matane, au Québec. À compter d'aujourd'hui, aucun chèque de paie régulier n'est émis en retard et les heures supplémentaires sont payées à temps.
Dans plusieurs cas, les documents administratifs requis pour les employés occupant temporairement un poste supérieur à leur niveau ou ayant reçu une promotion n'avaient pas été traités. Parmi les 2 000 cas de promotion et de rémunération provisoire non traités signalés en décembre dernier, plus de 50 p. 100 ont déjà été résolus. Les cas restants seront réglés au cours des six à huit prochaines semaines.
Si vous connaissez des employés qui n'ont pas été payés, ou qui ont eu des promotions et dont les salaires n'ont pas été ajustés, demandez-leur instamment de se manifester.
[Traduction]
J'aborde maintenant nos activités immobilières. Lors de ma dernière comparution, j'ai parlé de l'étude que des experts en immobiliers de l'extérieur ont réalisée sur la façon de gérer le plus efficacement et le plus économiquement possible 40 propriétés de l'État situées dans des zones urbaines un peu partout au pays. Le contexte de cette étude et notre préoccupation pressante, comme vous le savez, est la facture de réparation de 4,5 milliards de dollars que nous devons assumer pour des rénovations à des immeubles dans tout le portefeuille immobilier du ministère. Comme vous le savez, avant de conclure quelque vente que ce soit, TPSGC obtiendra une opinion sur l'équité du prix offert. Aucun immeuble ne sera vendu à moins que ce soit avantageux financièrement à long terme.
Comme je l'ai déjà dit, bon nombre d'entreprises et de gouvernements ont opté avec succès pour la location afin de pouvoir se concentrer sur leurs fonctions essentielles. Je ne crois pas que la plupart des Canadiens considéreraient la gestion immobilière comme une fonction essentielle du gouvernement du Canada, et, comme je l'ai dit dans le passé, si nous partions de zéro aujourd'hui, voudrions-nous vraiment être propriétaire d'autant de briques et de mortier pour fournir des services aux Canadiens? Je ne crois pas.
Comme il est indiqué dans le budget de 2007, les ministères poursuivront leurs efforts en vue de réduire les coûts d'approvisionnement. En tant que principal outil d'approvisionnement du gouvernement, mon ministère s'est engagé à collaborer avec les fournisseurs et d'autres ministères afin d'améliorer la manière dont le gouvernement achète des biens et des services et réalise des économies. TPSGC prévoit réaliser sa part des économies par un meilleur processus d'approvisionnement.
Des progrès considérables ont déjà été accomplis. Afin de comprendre les habitudes de dépense du gouvernement, TPSGC a créé une base de données portant sur plus de 24 millions de transactions financières provenant de 55 ministères. Il a travaillé avec huit ministères — représentant 60 p. 100 des dépenses du gouvernement en biens et services communs — pour élaborer des plans d'amélioration et d'économies.
Je vous ai déjà parlé de nos efforts intensifiés pour aider les petites et moyennes entreprises à faire affaire avec le gouvernement du Canada. Ce travail est dirigé par le Bureau des petites et moyennes entreprises de TPSGC, qui a ouvert six bureaux régionaux à l'échelle du pays l'an dernier et a élaboré un éventail de stratégies.
[Français]
Je ne peux pas parler d'approvisionnement sans mentionner notre politique d'achat écologique en vigueur depuis maintenant un an. Elle a un impact perceptible. Par exemple, les véhicules hybrides à quatre cylindres et à carburant de remplacement E85 représentent maintenant les trois quarts des voitures en fonction depuis février 2007, par comparaison au quart seulement en novembre 2005. Un autre exemple, madame la présidente, touche les ordinateurs. Les soumissionnaires devront répondre à des normes environnementales internationalement reconnues quant à l'efficacité énergétique, la gérance environnementale dans le processus de fabrication et l'emballage, le potentiel de recyclage et la réduction des matières dangereuses. En faisant connaître aux fournisseurs notre engagement à utiliser des produits écologiques, mon ministère peut réaliser des économies et aider à protéger l'environnement.
Je sais que les membres de ce comité ont des questions à poser, madame la présidente. Permettez-moi simplement de dire que je crois que le ministère s'oriente résolument dans la bonne direction, à l'avantage des contribuables canadiens, et que j'ai bon espoir de voir le progrès se poursuivre.
Thank you very much.
Monsieur le ministre, bienvenue. Nous sommes heureux que vous ayez pris le temps de venir ici. Merci.
J'aimerais vous poser quelques questions au sujet de la vente de biens publics, soit les immeubles dont vous avez parlé. Vous nous avez un peu expliqué pourquoi le gouvernement agit comme il entend le faire et vous nous avez parlé des coûts reliés à un tel portefeuille. Naturellement, des questions ont été soulevées au sujet du processus, et j'espère que vous pourrez aider le comité à calmer ces inquiétudes.
Vous avez demandé à la Banque royale et à la Banque de Montréal d'effectuer une analyse et de rédiger un rapport à ce sujet. Je crois comprendre que le rapport n'a jamais été déposé ni rendu public. Y a-t-il une raison pour cela?
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Oui, je le suis, monsieur Poilievre. Nous avons reçu trois offres pour le contrat. Les éléments techniques ont été évalués par cinq évaluateurs distincts, qui n'ont pas communiqué les uns avec les autres durant le processus. La partie financière a été évaluée par un évaluateur en chef et vérifiée par une seconde personne.
J'ai été informé une fois que le processus a atteint un certain point. On ne m'a pas dit qui avait obtenu le contrat mais, vu qu'il s'agissait de sommes potentiellement importantes, j'ai demandé à mon agent principal de gestion des risques de m'assurer, après examen, que tous les processus adéquats avaient été respectés; il l'a fait.
Le cabinet du ministre a été informé en temps voulu, bien plus tard, le 14 mars, avant transmission au Conseil du Trésor.
J'ai personnellement interviewé les évaluateurs, qui m'ont assuré qu'il n'y avait eu aucune ingérence de la part de qui que ce soit, surtout pas de la part du cabinet du ministre, si bien que les évaluations n'ont jamais été modifiées.
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D'accord. L'approche semble raisonnable pour les entités en cause — pour les banques, par exemple: commencer par ces neuf immeubles qui représentent une somme si considérable et voir le potentiel pour les offres à l'avenir. Cela ne manque pas d'attrait et pourrait s'avérer très lucratif pour les banques participantes, me semble-t-il.
Je vais à présent soulever une question, monsieur le ministre, qui a d'abord surgi, bien sûr, dans les médias: l'une des personnes impliquée à la Banque de Montréal vous est très familière; c'est un homme qui a réuni des fonds, fait de l'organisation et posé sa candidature pour le Parti conservateur; il vous a appuyé quand vous avez été candidat à la chefferie du parti et a appuyé l'ancien ministre des Travaux publics. C'est pourquoi les gens se posent des questions sur les détails de la vente, selon moi.
Je pense que les préoccupations résultent en partie du fait qu'on ne nous a pas communiqué l'étude utilisée pour justifier la vente comme étant une bonne affaire pour les Canadiens et les Canadiennes. La question reste ouverte. Avec un bail à si long terme, il est logique de se poser la question: est-ce dans l'intérêt des Canadiens? Le contrat avec les banques n'a pas été divulgué. Nous ne savons pas ce qu'elles vont empocher. Nous ne savons pas qui a choisi ces deux banques pour traiter l'affaire. Et nous n'avons pas encore l'évaluation en matière d'équité du prix offert dont vous parlez.
Lesquels de ces documents allons-nous pouvoir obtenir? Aurons-nous un jour ou l'autre l'évaluation en matière d'équité du prix offert, pour avoir une réponse à toutes les questions?
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Il n'en faisait pas partie.
Voilà pour cela.
Je crois que le sous-ministre a réglé la question du processus.
En ce qui concerne le choix des banques, il y a eu un processus indépendant. Je crois que le sous-ministre peut vous donner le nom des membres du comité de sélection.
Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus. Je viens de cette sphère. Si vous voulez m'accuser d'avoir été banquier et avocat, je vais plaider coupable. Mais vous devez savoir, madame Nash, que j'ai agi avec intégrité. Vous ne partagez pas mes convictions politiques, mais si vous me disiez que vous n'avez pas participé à un processus et que votre sous-ministre attestait de cela, je vous croirais. Je vous demande donc de me croire.
Je n'ai pas d'intérêt dans la finalité du processus. Je veux simplement que la vente se fasse. Je veux que les contribuables en aient pour leur argent. Ce sont les seules conditions de la transaction. Je ne voulais pas savoir qui était embauché. Je vous demande de me croire, parce que c'est la vérité.
En ce qui concerne les différents documents et l'étude qui a été préparée sur tout le portefeuille, si vous regardez la demande de propositions, qui est publique — et je vous encourage à vous rendre sur le site de MERX et à lire la demande de propositions qui a mené à l'embauche de la Banque de Montréal et de la Banque Royale du Canada — nous leur avons demandé conseil. Nous leur avons expliqué nos problèmes, nous avons parlé du déficit de financement, des problèmes que l'on visait dans certaines régions urbaines, comme à Ottawa, par exemple. Nous avons parlé des locaux transitoires, nous avons parlé de toutes sortes de choses.
Ils ont répondu à ces préoccupations dans leur rapport et ont traité, entre autres choses, de la possibilité que le gouvernement vende ses édifices. J'ai expliqué à M. Turner pourquoi je ne voulais, pour l'instant, que l'étude soit rendue publique; elle contient des renseignements qui pourraient nuire aux contribuables.
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Je vous remercie beaucoup. Je vais être très brève, madame la présidente.
Je remercie M. Moore; je trouve ça très collégial. Je pense que c'est la façon de faire de ce comité.
Monsieur le ministre, je vous remercie d'être parmi nous avec vos hauts fonctionnaires. Quand j'ai vu l'ordre du jour, je n'ai pas pu résister à l'envie d'être présente étant donné qu'il s'agit de la suite de votre récent témoignage. Je ne prévoyais pas poser de questions, mais je vais vous en poser quatre.
D'abord, le fait que le système de paie soit rétabli est à mon avis une excellente nouvelle. Pourrez-vous cependant garder votre personnel affecté à cette tâche? Dans les ministères, ces gens s'envolent comme de petits pains chauds. On se les arrache et on les perd parce qu'ils vont ailleurs.
Ma deuxième question est la suivante. Versez-vous automatiquement le produit de la vente des immeubles dans le fond consolidé ou gardez-vous une partie, voire l'entièreté de ces sommes pour les réaffecter à autre chose?
Voici ma troisième question. Votre Rapport sur les plans et priorités, que je n'ai pas lu mais que je vais lire, couvre-t-il votre responsabilité à l'égard des bien patrimoniaux dont nous avons parlé dans le cadre d'une réunion précédente?
J'aborde maintenant ma dernière question. Vous savez que les régions sont chères à mon coeur. Sauf pour de rares exceptions, les coûts y sont généralement moins élevés que dans les grands centres urbains. Par conséquent, peut-on penser que dans le cadre de votre stratégie en matière de gestion de l'immobilier, quoi qu'il advienne, nous allons conserver nos édifices, soient-ils la propriété de votre ministère ou des édifices en location, et qu'il n'y aura pas de stratégie visant à abolir des postes? Je parle particulièrement des régions du Québec; c'est ce qui m'intéresse.
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C'est certain, monsieur Rodriguez.
Pour ce qui des employés affectés à la paie, la mission n'est pas encore terminée. J'ai parlé d'un délai de six à huit semaines. Vous pourriez m'inviter de nouveau à ce moment-là. J'espère que chaque retard aura alors été corrigé. Je voulais vous remercier publiquement, vous et M. Nadeau. M. Nadeau est venu me voir avec des employés qui n'avaient pas été payés. C'est une bonne chose de rencontrer les personnes réellement affectées par la situation. Ces gens ont rencontré des gens de mon ministère, et on a mis les bouchées doubles.
En ce qui a trait au fonds consolidé, c'est une excellente question. Si on arrive à vendre ces neuf édifices, on va quand même faire face à une facture très importante pour les travaux. J'espère que si la vente a lieu, on pourra se servir du produit du placement au moins pour mettre à niveau les immeubles qui en ont besoin.
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Monsieur Fortier, j'aimerais boucler la boucle au sujet du contrat avec CGI. Nous vivons une époque intéressante pour la politique canadienne, peut-être même une triste époque, à l'heure où la une du
Ottawa Citizen clame qu'il y a eu conflit d'intérêts dans un contrat de 400 millions de dollars, contrat auquel vous n'avez pas personnellement participé que ce soit directement ou indirectement.
M. Rodriguez a également dit qu'il était convaincu qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêts et qu'il n'y en avait jamais eu.
Il est important de bien comprendre ce contrat, comment le ministre lui-même, directement, surveille les projets de Travaux publics et comment on octroie les contrats pour ce genre d'événements. M. Marshall en a déjà parlé.
À titre de précision, pour le contrat de CGI et pour cette question, pouvez-vous nous dire clairement, au comité et aux Canadiens, que vous n'avez participé d'aucune façon à ce contrat, comme l'a confirmé M. Rodriguez?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à M. le ministre et aux invités.
Monsieur le ministre, c'est la première fois en 15 mois que j'ai la chance de vous croiser. On sait en théorie que vous existez quelque part. Vous avez un portefeuille assez important. C'est une bonne chose qu'on puisse vous rencontrer aujourd'hui. Voici ma première question.
[Traduction]
La semaine dernière, monsieur le ministre, nous avons entendu le président du Conseil du Trésor et nous avons bien compris que les dépenses du gouvernement conservateur étaient trois fois supérieures au taux d'inflation, soit 54 des 220 milliards de dollars. Les dépenses ont augmenté de près de 12 p. 100.
Qu'avez-vous l'intention de faire avec les fruits de la vente de ces édifices — ce qui représente 1,5 ou 1,6 milliard de dollars? Avez-vous l'intention de verser cet argent au Trésor? Vous pouvez comprendre que certains membres du comité veuillent s'assurer que cette somme de 1,5 milliard de dollars ne s'ajoute pas aux dangereuses dépenses que l'on observe en ce moment.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour messieurs, monsieur le ministre.
On s'est déjà rencontrés quelques fois, et nous avons ici un dossier qui touche directement les gens de ma circonscription. C'est la question de l'équilibre 25-75 entre les emplois à Gatineau, de l'autre côté de la rivière des Outaouais, et ceux qu'il y a à Ottawa. Je vous en ai fait rapport en juin dernier et nous en avons discuté à au moins deux reprises lors de nos rencontre. J'en ai discuté également avec M. Baird et M. Toews.
Le député de Pontiac, M. Cannon, a annoncé publiquement au mois de juin dernier, et cela a fait la une du journal Le Droit, qu'on établirait une politique au sujet du 25-75. Je veux savoir si cette politique a déjà été entamée et si on peut la connaître.
:
Je vais répéter ce que je vous ai déjà dit. Nous avons hérité d'un déséquilibre immobilier. Je ne veux pas faire de jeux de mots, mais c'est la vérité. Les libéraux nous ont légué un déséquilibre qui se situe autour de 77-23, au meilleur de ma connaissance.
Pour faire bouger l'aiguille vers un équilibre comme celui que vous suggérez, bien entendu, il faut des mouvements importants en termes d'empreinte en mètres carrés. Donc, ça requiert une planification.
En ce qui concerne notre empreinte immobilière, que ce soit pour les immeubles ou pour la location, je m'engage, et je le ferai toujours, à rechercher les marchés qui seront les moins coûteux pour les contribuables. Je ne suis pas un expert de la grande région d'Ottawa, mais il me semble qu'à Gatineau, de l'autre côté de la rivière, il serait possible, sur le plan de l'empreinte immobilière du gouvernement, si elle devait s'agrandir dans la grande région d'Ottawa, qu'on y trouve notre compte en termes d'économies.
M. McGrath est au courant, bien entendu, parce qu'il avait également fait cette observation. Nous allons donc nous diriger vers cette politique en tenant compte des économies possibles pour les contribuables et nous ferons des efforts pour nous rapprocher du principe de l'équilibre immobilier dont vous faisiez état tout à l'heure.
:
Il faut aussi comprendre qu'il y a un équilibre à atteindre en termes d'emplois. Le transfert d'employés de l'État, c'est-à-dire de fonctionnaires, est nécessaire pour atteindre cet équilibre des deux côtés de la rivière. D'ailleurs, on vous avait présenté un rapport à cet effet.
Cela dit, je voudrais aborder un autre sujet. En 2000, le gouvernement fédéral achetait environ 0,5 de 1 p. 100 de ses biens et services du côté québécois, comparativement à 99,5 p. 100 du côté du grand Ottawa. En 2004, on était rendu à 6 ou 7 p. 100 du côté québécois. Dans une perspective d'équité entre les deux, est-ce qu'on fait des efforts pour s'assurer que les biens et services soient achetés en plus grand nombre du côté de Gatineau?
J'aimerais vous faire part d'un des problèmes qui existent présentement. J'ai deux exemples à l'esprit, mais je ne nommerai personne. Il s'agit de cas où les entrepreneurs de petites et moyennes entreprises ont ouvert des bureaux à Ottawa, mais ont également un bureau à Gatineau. Ils ont acheté deux bureaux et ils ont ouvert des succursales. Les gens vont les voir à Ottawa, mais pas à Gatineau, malgré le fait qu'ils vendent le même produit.
Pourriez-vous me dire si le ministère a planifié quelque chose pour l'achat de biens et services auprès des petites et moyennes entreprises, tout en respectant l'équilibre 25-75 entre les deux rives?
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Je vais demander à M. Marshall de compléter ma réponse.
On a fait des efforts considérables en ce qui concerne les petites et moyennes entreprises. On a ouvert six bureaux au pays, parce qu'on veut que les petites et moyennes entreprises aient une plus grande part des contrats octroyés par le gouvernement fédéral. Sur cette question, je veux vous rassurer: ça va bien. De plus en plus de petites et moyennes entreprises s'intéressent à la possibilité de transiger avec nous. Je vois cela d'un très bon oeil.
En ce qui a trait à la région, je vais vous répondre assez simplement. La très grande majorité des contrats sont accordés à la suite d'appels d'offres. Je suis convaincu que ce n'est pas du tout la politique du ministère que d'encourager les sociétés à déménager dans la grande région d'Ottawa et de ne les considérer que lorsqu'elles sont à Ottawa. Par ailleurs, si vous avez des exemples — je comprends que vous ne vouliez pas donner de noms aujourd'hui —, je vous invite à venir nous voir, comme vous l'avez fait l'autre jour, et nous allons nous pencher sur cette question. En effet, il serait inadmissible de forcer des gens à déménager, à changer de code postal, pour être pris en considération.
:
Je vous remercie de cette question.
Étant donné la nature de la relation et puisque le ministère de la Défense nationale effectue depuis longtemps des achats importants d'équipement militaire, Travaux publics a un certain nombre d'employés qui sont basés au ministère de la Défense. Notre souci est d'intervenir le plus tôt possible dans le projet d'acquisition. Le ministère de la Défense nationale doit évidemment cerner ses besoins et, ensuite, nous préparons l'appel d'offres pour faire en sorte qu'il y ait autant de candidats que possible.
La préoccupation, monsieur Kramp, concerne le nombre d'années... Quand je suis devenu ministre, j'ai appris avec effarement qu'il avait fallu dans certains cas jusqu'à 188 mois pour exécuter un projet, entre le moment où le ministère de la Défense nationale avait cerné le besoin et le moment où le matériel demandé était finalement mis à sa disposition.
Je crois qu'il est indispensable de faire mieux et je peux vous dire que moi-même, le et le , avec l'aide de nos collaborateurs, oeuvrons pour rationaliser le processus d'acquisition, nous assurer d'obtenir les meilleurs contrats possibles pour les contribuables, de fournir le meilleur matériel possible à nos troupes mais en faisant ça plus vite qu'en 188 mois.
Je reviens un instant au secteur des biens immobiliers car j'ai trouvé la séance d'aujourd'hui très intéressante à cet égard, et le ministre nous a fourni d'excellentes informations, ce dont je le remercie.
En réponse à la question précédente sur le transfert du risque, monsieur le ministre, vous avez été très clair au sujet du transfert du risque au secteur privé par cette vente. Nous vendons également des biens de grande valeur. Comme l'a dit Mme Nash, en parlant de ces biens immobiliers, leur valeur a considérablement augmenté.
Par exemple, l'édifice Howard Green à Vancouver a été acheté il y a à peine cinq ans au prix de 58 millions de dollars, et il vaut aujourd'hui environ 105 millions de dollars. De même, un immeuble prestigieux de Toronto, au 4900 rue Yonge, a connu une hausse de valeur considérable. Il avait été évalué à moins de 80 millions de dollars en 2002 et on évalue sa valeur marchande aujourd'hui à 180 millions de dollars.
Il y a donc eu une appréciation considérable de la valeur de ces biens immobiliers. Cela nous ramène à ce que disait M. Simard il y a quelques minutes, et c'est la justification car, quand nous transférons les risques au secteur privé, nous y transférons aussi les biens correspondants. Nous allons passer des baux de 25 ans pour pouvoir louer ces immeubles, ce qui veut dire que nous paierons un loyer pendant 25 ans mais n'aurons rien au bout de cette période.
Nous réalisons un gain aujourd'hui en vendant ces biens mais ils vont continuer à prendre énormément de valeur pendant les 25 années à venir et il convient de comparer cette plus-value potentielle à ce que nous avons payé pendant la même période. Au fond, il faut faire une étude coûts-avantages en se demandant très sérieusement si le gouvernement du Canada et les contribuables auraient plus intérêt à conserver la propriété de ces biens pendant cette longue période ou non.
Jusqu'à présent, l'expérience nous montre que nous avons réalisé des plus-values avec ces immeubles. Cela nous ramène à la nécessité de voir votre justification. Je ne sais pas comment le comité peut exprimer un avis à ce sujet s'il ne possède pas les mêmes informations que vous, c'est-à-dire s'il n'a pas accès à l'analyse de coûts-avantages comparant la propriété à la location.
Comment peut-on jamais gagner quand on vend un bien et qu'on le loue, un bien qui a acquis une plus-value considérable et au sujet duquel on perd toute possibilité future de plus-value tout en assumant des frais de locataire? Au fond, qu'est-ce gagnent les contribuables du Canada en vendant les bijoux de famille?
Ça comprend... Ça n'a pas d'importance, ce dont je vous parle ici, c'est du comportement d'un propriétaire. Nous avons été des propriétaires lamentables pendant des décennies pour ce qui est de l'entretien de nos immeubles. Nous étions de tellement mauvais propriétaires que votre propre parti — d'accord, vous n'en n'étiez pas membre à l'époque mais ceux qui sont au bout de la table, l'étaient — envisageaient de se débarrasser de tout le portefeuille.
Ce que nous proposons est parfaitement raisonnable. Nous disons que notre rôle n'est pas de posséder des immeubles. Tout le monde fait la même chose: les banques, les gouvernements, en Europe, en Australie, etc. Croyez-vous que nous sommes capables de faire mieux qu'eux? La réponse est facile: non. Nous avons négligé ces immeubles, nous ne les avons pas entretenus correctement et nous n'avons pas le savoir-faire pour gérer un portefeuille aussi vaste.
Certes, nous pouvons être en désaccord à ce sujet, mais si vous dites qu'il n'y a aucune raison commerciale, aucune justification, monsieur Turner...
:
Monsieur le ministre, ne me mettez pas des mots dans la bouche. Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je disais simplement que c'était une d'analyse des coûts et des avantages, d'accord? Vous êtes là à nous demander de vous faire confiance juste parce que vous êtes ministre. Eh bien, vous avez beau être un brave type, je ne vais pas vous faire confiance aveuglément.
Quand je compare le prix que nous avons payé pour ces édifices et l'évaluation de leur valeur il y a quatre ans, je constate que nous avons engrangé environ 500 millions de dollars en gains en capital. Empocher des gains en capital est excellent, mais la logique veut que si nous avons obtenu un gain en capital par le passé, nous en obtiendrons sûrement un dans les 15 années qui viennent, gains qui pourraient bien être supérieurs aux coûts d'entretien de ces édifices. Et dans ce cas, bien sûr, nous n'aurions pas à être les locataires dans nos propres édifices.
Tout ce que je vous dis, monsieur, est que nous avons besoin de voir les chiffres. S'ils ont été assez convaincants pour vous, ils seront assez convaincants pour nous, un point, c'est tout. Pourquoi ne présentez-vous pas ces chiffres?
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Je ne partage pas vos inquiétudes. Comme je l'ai déjà dit, c'est le conseil des ministres qui a pris la décision de procéder de cette façon. Ce ne sont ni les banques ni des cabinets de comptables qui l'ont prise. Le conseil des ministres a pris cette décision en tenant compte de tous les points de vue des différents ministres.
Je pense qu'il faut faire la distinction entre l'étude et une décision de la part du gouvernement d'examiner neuf édifices sur quelque 360, d'une part, et la décision de vendre, d'autre part. L'étude a examiné un certain nombre de questions. Nous l'avons vue et pour les raisons que j'ai mentionnées plusieurs fois aujourd'hui et avant, nous avons décidé que nous voulions examiner la possibilité de vendre ces édifices.
Vous avez parlé des évaluations. Peut-être que je vous comprends mal, mais il n'y a pas d'évaluations. Le gouvernement du Canada, dans ses bilans financiers, a attribué une valeur à chacun de ces édifices, tout comme une société ferait avec n'importe quel bien. Je ne veux pas faire de conjecture aujourd'hui concernant le genre d'offres qu'on va obtenir. S'il y a beaucoup d'offres, je pense que le résultat sera bien différent de ce qu'on aurait eu s'il n'y en avait eu aucune.
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Diverses études sont publiques et nous les avons même communiquées aux syndicats. Il s'agissait de la rentabilité du programme d'immobilier, des comparaisons entre nous — et c'est très important — et d'autres entités immobilières d'entreprise, à la fois dans le secteur privé et, surtout, dans le secteur public. Il en est ressorti que nous avons essentiellement deux fois plus d'employés que d'autres organisations similaires gérant le même genre de propriété.
Nous avons aussi une autre étude qui a été effectuée par CB Richard Ellis and Tiree Inc., et qui révèle que l'intervalle de rentabilité à Travaux publics est d'environ 20 p. 100 supérieure à ce qu'il est dans le secteur privé.
Même lorsque nous avons imparti la gestion de notre immobilier à une tierce partie, dans la phase initiale, en 1996, nous avons économisé 20 millions de dollars. Ensuite, lorsque nous avons fait un autre appel d'offres, nous avons encore économisé 18,7 millions de dollars par an. Donc, ne serait-ce qu'en améliorant l'efficacité de nos opérations, nous avons réussi à économiser 40 millions de dollars en impartissant la gestion de l'immobilier au secteur privé. Par ailleurs, si l'on nous compare à d'autres organisations similaires, nous avons deux fois plus d'employés au mètre carré.
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C'est cruel, madame la présidente.
Une voix: Donnez-lui en deux.
L'hon. Raymond Simard: Je vais essayer de tout mettre dans une même question, monsieur le ministre.
Je suis toujours très inquiet de la décision qui a été prise touchant la vente de ces immeubles. Sur quoi était-elle fondée?
Vous nous dites que l'on a demandé à deux banques d'indiquer les critères qui devraient permettre de juger s'il fallait ou non les vendre. Quand on sait que les banques peuvent gagner 2, 3, 4 ou 5 p. 100 de 1,5 milliard de dollars, pensez-vous réellement qu'elles auraient pu vous dire: « Non, vous ne devriez pas vendre »?
Deuxièmement, ces 4,5 milliards de dollars sont effrayants sauf si on les compare au secteur privé et qu'on peut les comparer.
Avec quoi compare-t-on? Monsieur McGrath, vous venez de nous donner ces renseignements et c'est très utile. Nos taux de vacances sont-ils beaucoup plus élevés que ceux du secteur privé? A-t-on fait une comparaison complète et déclaré qu'en effet Travaux publics est totalement incompétent par rapport au secteur privé et que c'est la raison pour laquelle nous vendons? Je n'ai pas entendu dire cela.