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Monsieur le Président, j'ai l'honneur de prendre la parole aujourd'hui à l'appui de la motion.
Elle traite d'une question d'une extrême importance pour tous les Canadiens: l'égalité pour les femmes.
Les compressions budgétaires nous affectent tous, mais elles touchent plus particulièrement les plus vulnérables de notre pays.
Le président du Conseil du Trésor défend les compressions de son gouvernement en les comparant aux compressions des programmes sociaux effectuées par le gouvernement libéral il y a 10 ans. Cependant, nous avions réduit les dépenses en réussissant à composer avec un déficit de 42 milliards de dollars attribuable à la mauvaise gestion financière du gouvernement conservateur précédent. Les conservateurs avaient rabaissé le statut du Canada à celui de ce que les courtiers de Wall Street qualifiaient d'économie du tiers monde.
Or, les compressions d'aujourd'hui sont effectuées en dépit du fait que nous jouissons d'un excédent de 13,2 milliards de dollars, grâce à la gestion financière prudente du récent gouvernement libéral.
Nous suivons la voie de la mesquinerie tracée par Mike Harris en Ontario. Ce sont deux anciens sabreurs et massacreurs de Mike Harris qui mènent la charge dans leurs nouveaux rôles au palier fédéral de ministre des Finances et de président du Conseil du Trésor.
Il n'y aura bientôt ni financement, ni services, et il faudra une génération pour s'en remettre. Les groupes les plus vulnérables sont touchés les premiers, notamment les femmes.
Les compressions parlent d'elles-mêmes. Leur liste englobe: la condition féminine, pour 5 millions de dollars; le logement, pour 45 millions de dollars, nous nous battions pour le logement voilà deux minutes et voici qu'arrivent des compressions; le service bénévole, le gouvernement punit maintenant les bénévoles; le Programme de stages internationaux pour les jeunes; l'emploi pour les jeunes; l'alphabétisation; le Programme de contestation judiciaire; et des programmes d'aide importants qui s'adressent aux plus vulnérables de notre société. Le gouvernement s'acharne sur les femmes, les Autochtones et les jeunes. Voilà qui est tout à fait inacceptable.
Le gouvernement cible les groupes qui cherchent l'égalité parce qu'il estime que ces groupes menacent sa base électorale.
Un gouvernement qui ne détient que 125 des 308 sièges de la Chambre n'a absolument aucun mandat pour effectuer des changements de cette ampleur dans le tissu social du Canada.
N'oublions pas que le actuel, durant la récente campagne électorale, a signé un engagement visant à « assurer que le Canada respecte pleinement ses engagements envers les femmes du Canada ».
Comment peut-on concilier cela avec les compressions draconiennes que vient tout juste d'effectuer le gouvernement actuel dans les programmes destinés aux femmes?
J'ai des nouvelles pour les gens d'en face. Le gouvernement doit répondre aux besoins de l'ensemble des Canadiens et non pas seulement à ceux de ses préférés.
Notre régime démocratique doit soutenir le combat pour les droits à l'égalité de l'ensemble des citoyens, y compris: les groupes de langues minoritaires, les groupes d'immigrants, les groupes religieux, les groupes de personnes handicapées, les groupes qui défendent les droits des homosexuels et les groupes féminins. Tous ces groupes ont besoin de ressources pour faire entendre leurs arguments lorsque leurs droits sont bafoués.
Nous approchons du 25e anniversaire de la Charte canadienne des droits et libertés. Ce devrait être un motif de réjouissance. Au lieu de cela, le gouvernement déshonore la Charte en écartant les groupes revendiquant l'égalité. Les femmes n'ont été inscrites dans la Charte canadienne des droits et libertés qu'en 1982 et encore a-t-il fallu qu'elles organisent une marche sur Ottawa pour exiger cette reconnaissance.
Le Programme de contestation judiciaire créé sous un gouvernement libéral était censé favoriser ce genre de chose. Le gouvernement conservateur de Brian Mulroney a supprimé le programme qui a ensuite été rétabli par l'ancien gouvernement libéral. Et voilà maintenant que le gouvernement conservateur actuel élimine à nouveau le programme.
Que fait ce programme? Certains semblent penser que c'est un gaspillage d'argent que de lutter pour la défense des droits des citoyens. Permettez-moi de vous donner quelques exemples.
Prenons le cas des cours d'anglais langue seconde pour les femmes immigrantes. À la fin des années 1980, la politique du gouvernement consistait à dire que les femmes immigrantes ne devraient pas obtenir des cours d'anglais langue seconde subventionnés, car elles n'étaient pas censées aller sur le marché du travail, et il importait peu alors qu'elles le fassent ou pas. Elles n'avaient pas besoin de ces cours. Ils devaient être dispensés seulement aux hommes.
C'est à la suite d'une contestation judiciaire à laquelle j'ai pris part, soit dit en passant, que les femmes ont pu faire changer les choses.
Voici un autre cas de contestation fondée sur la Charte. Pour que les travailleurs dans des réserves aient droit au Régime de pensions du Canada, il a fallu qu'une Indienne inscrite ayant travaillé dans une réserve pendant de nombreuses années se voit refuser le RPC et décide alors d'avoir recours au Programme de contestation judiciaire pour faire changer les choses. Là encore, c'était une femme autochtone.
Il y a ensuite l'exemple de la protection des victimes de viol. Nous connaissons tous la décision célèbre dans ce dossier sur la protection des dossiers thérapeutiques et confidentiels des victimes d'agression sexuelle dans le cadre de procédures pénales. Ce ne sont là que quelques exemples. J'en ai beaucoup d'autres si nos vis-à-vis souhaitent en apprendre davantage. L'élimination du Programme de contestation judiciaire est seulement le début du projet conservateur consistant à priver de leurs ressources les groupes revendiquant l'égalité.
Les compressions qui viennent d'être annoncées sont un autre exemple du manque de compassion du gouvernement pour les Canadiens ordinaires. Les femmes jouent de nombreux rôles dans le Canada d'aujourd'hui et elles sont confrontées à de nombreux problèmes de discrimination et de violence. Le gouvernement doit être là pour les protéger. Il doit être là pour les Canadiens. Au lieu de cela, il sabre dans le financement des groupes revendiquant l'égalité qui aident à sensibiliser la population à la discrimination et qui luttent contre cette dernière.
Nous sommes aux prises avec une ministre qui n'exclut pas la possibilité que Condition féminine Canada se retrouve dans le collimateur conservateur. La ministre ne voit-elle pas le rôle important que joue cet organisme dans la promotion de l'égalité des sexes et la pleine participation des femmes à la vie économique, sociale, culturelle et politique du Canada? Si, comme elle l'a montré jusqu'ici, elle n'est pas prête à défendre la cause des Canadiennes, elle devrait démissionner aujourd'hui même.
Mes collègues et moi avons été renversés d'entendre la ministre dire:
Notre gouvernement ne se contente pas de simplement garder les institutions en vie dans ces secteurs [...] simplement pour la forme.
Sur quelle planète vit-elle? Peut-être sur Pluton. Son attitude offense toutes les Canadiennes qui se battent pour obtenir un logement abordable, un revenu décent et une retraite à l'abri de la pauvreté. Dans le présent cas, la ministre n'a ni compassion, ni influence.
Elle affirme que l'argent consacré aux programmes destinés aux femmes peut être affecté à d'autres ministères. L'autre solution est de cacher le problème. En intégrant les responsabilités, elle s'assurera que personne n'a la tâche de garantir des droits égaux aux femmes, alors que ces droits sont garantis en vertu de la Constitution. Quand personne n'est responsable, il n'y a forcément pas de reddition de comptes.
À défaut d'un ministère en bonne et due forme sous la direction d'un véritable ministre, les droits des femmes prévus dans la Charte des droits et libertés ne seront qu'une illusion. Voilà la raison d'être de Condition féminine Canada. C'est pour cela qu'il est si important de préserver cet organisme et de le considérer comme le chef de file de tous les ministères en matière d'égalité des femmes au Canada.
La connaissance et l'expérience que CFC a gagnées ne serait-ce qu'en matière d'équité salariale et d'analyse différenciée selon les sexes ne doivent pas être sacrifiées au nom de l'idéologie d'organismes comme REAL Women. Les Canadiennes sont encore marginalisées dans les principales institutions politiques, sociales et juridiques. C'est encore la réalité aujourd'hui. Les femmes ont besoin d'une organisation solide et indépendante pour promouvoir des recommandations à l'appui de leurs droits. Il est essentiel d'avoir une telle organisation pour être en mesure de plaider la cause de l'égalité sur le plan juridique et d'obtenir un niveau de vie adéquat, de bons emplois et l'accès la justice.
Le gouvernement doit faire preuve de leadership et de vision en ce qui concerne l'égalité des femmes dans ces domaines et dans bien d'autres. Il doit augmenter le budget consacré aux femmes et faire en sorte qu'il soit viable, non le réduire.
Le gouvernement doit s'assurer d'offrir le financement de base pour le fonctionnement quotidien des groupes de femmes. C'est ce que nous demandons et c'est ce que le gouvernement doit faire. Pourtant, au lieu de cela, le président du Conseil du Trésor dit que le gouvernement coupe dans le gras. Pour les conservateurs, les congés parentaux, les logements abordables et la santé des femmes sont du gras.
Nous avons établi des Centres d'excellence pour la santé des femmes partout au Canada, ce qui n'avait jamais été fait avant. J'imagine que le gouvernement actuel juge que ces centres de recherche sont du gras. Je présume que le programme d'enseignement de l'anglais langue seconde aux femmes immigrantes dont j'ai parlé plus tôt — ces femmes qui, après avoir contesté en invoquant la Charte, ont obtenu l'accès aux programmes — est aussi du gras.
Le dit que les soldats canadiens, hommes et femmes, qui rentrent chez eux dans des cercueils est le prix à payer pour apporter la liberté et l'égalité aux femmes afghanes. Pourtant, son gouvernement coupe dans le financement de centaines de programmes dont bien des femmes canadiennes dépendent pour améliorer leur qualité de vie. Le premier ministre est prêt à les priver de leur voix.
Y a-t-il quelqu'un qui comprenne la logique d'envoyer des soldats protéger les droits de femmes afghanes tout en sabrant dans les dépenses des programmes conçus pour protéger et faire avancer les droits des Canadiennes? Je n'y comprends rien.
Il faut renforcer encore plus le droit des femmes à l'égalité et à la sécurité personnelle; il ne faut pas les affaiblir comme le fait le gouvernement conservateur minoritaire. Les conservateurs cèdent tout simplement sous les pressions des groupes radicaux de droite, comme REAL Women, qui croient que la place de la femme est à la maison, pieds nus dans la cuisine.
Pour les groupes de femmes, la bataille pour l'égalité au Canada est loin d'être gagnée. Nous n'en sommes pas encore là. Il faut lutter sans relâche. Les Canadiennes étaient en bonne voie de gagner le combat avant que le gouvernement minoritaire actuel ne supprime le mot « égalité » de son programme national.
Les gouvernements libéraux, quant à eux, sont reconnus pour leur engagement en ce qui concerne l'égalité des femmes. Faisant fond sur les réalisations des libéraux de 1993 à 1994, l'ancien gouvernement libéral a continué de prendre des mesures. Les réalisations suivantes sont au nombre de ce qu'il a accompli. Le Parlement a tout d'abord établi le Comité permanent de la condition féminine en septembre 2004, comité que le gouvernement conservateur a tenté d'abolir au début de la présente législature.
En octobre 2005, un comité d'experts a été créé pour fournir des conseils et des options visant à renforcer les mécanismes d'obligation de rendre compte dans le but de faire progresser l'analyse différenciée selon les sexes et les problèmes d'égalité des sexes.
En 2000, les prestations parentales ont été prolongées à un an. Des centres d'excellence nationaux en santé des femmes et l'Institut de la santé des femmes et des hommes ont été créés pour se pencher sur des questions de politique de santé qui ne touchent que les femmes.
Trente-deux millions de dollars ont été affectés sur base annuelle à l'initiative nationale de prévention du crime et 7 millions de dollars ont été alloués à l'initiative de lutte contre la violence familiale. De ces fonds, un montant de 1 million de dollars sur quatre ans sert à lutter contre la violence à l'égard des femmes autochtones.
À l'automne 2005, la traite des personnes a été ajoutée aux infractions que prévoit la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, le .
Le gouvernement libéral a versé 5 millions de dollars sur cinq ans à l'Association des femmes autochtones du Canada pour le projet Soeurs d'esprit. Ces fonds viennent appuyer le travail de l'AFAC auprès d'autres organisations de femmes autochtones et du gouvernement fédéral dans des activités visant à mettre fin à la violence contre les femmes autochtones.
Pour que l'éducation postsecondaire soit plus abordable pour les Canadiens à revenu faible et moyen, 2,1 milliards de dollars sur cinq ans ont été affectés pour accroître l'aide financière aux étudiants. Un montant de 1,3 milliard de dollars sur cinq ans a été engagé pour améliorer les services d'établissement et d'intégration des nouveaux immigrants au Canada.
Le budget de 2005 assurait aux femmes âgées une hausse de 2,7 milliards de dollars sur deux ans du Supplément de revenu garanti et une augmentation de 15 millions de dollars du financement versé au programme Nouveaux Horizons à l'intention des aînés.
Malgré les progrès réalisés, les femmes touchent encore seulement 71 ¢ pour chaque dollar que gagnent les hommes au Canada. Le gouvernement, en collaboration avec les organisations de femmes, doit s'attaquer au problème croissant de la sécurité économique des femmes.
Selon une recherche du Conseil national du bien-être social, les femmes, particulièrement celles qui élèvent seules leurs enfants, demeurent pauvres plus longtemps que les autres. La pauvreté coûte cher aux Canadiens de bien des façons: coûts de santé plus élevés, désintégration sociale et criminalité connexe, potentiel et occasion d'emplois non exploités.
Le programme d’assurance-emploi désavantage toujours les femmes. Ce programme devait faire l’objet d’un examen visant à relever les inégalités hommes femmes. Aujourd’hui encore, les femmes sont moins susceptibles de se qualifier et de toucher la prestation intégrale. Le régime exclut les travailleurs à temps partiel, qui sont surtout des femmes. L’accès aux prestations de maternité et parentales est plus difficile pour les femmes qui en ont le plus besoin.
Les femmes âgées et les personnes soignantes comptent parmi les personnes qui risquent le plus d’être pauvres. Les prestations de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti se situent sous le seuil de la pauvreté et ne prennent pas en compte le coût de la vie réel, par exemple, un loyer à Toronto.
Il faut réformer l’assurance-emploi. Il faut réduire le nombre d’heures donnant droit à des prestations. Les travailleuses autonomes doivent pouvoir cotiser et être admises aux prestations de maternité et parentales.
Il y a aussi le Régime de pensions du Canada qui est très important pour les femmes âgées. Ce régime est aussi fondé sur l’emploi, qui peut toutefois être interrompu pour cause de violence, d’éducation des enfants ou de soins à donner à un proche. Toutes ces causes touchent les femmes d’une manière totalement différente. La décision de s’arrêter quelque temps nuit aux femmes.
La pauvreté augmente chez les personnes âgées. Le travail non rémunéré pour les femmes est un facteur important de pauvreté, comme je l’ai dit plus tôt, parce que les femmes doivent interrompre leur carrière. Les personnes soignantes d’aujourd’hui sont les personnes âgées pauvres de demain. Il est inacceptable que les femmes gagnent 71 ¢ pour chaque dollar que gagnent les hommes. Il faut que cela change.
Il faut changer la structure du Régime de pensions du Canada pour que les femmes puissent prendre du temps afin de prendre soin d’un proche, comme elles le font lorsqu’elles ont des enfants, parce que, franchement, c’est sur elles que repose le pays. Ce sont elles qui supportent le pays à l’heure actuelle et qui nous permettent d’économiser des milliards de dollars en soins. Mais parce qu’elles se dévouent, elles en paieront le prix à l’âge de la vieillesse, et c’est inacceptable.
Il est renversant de constater que le niveau d’instruction des femmes n’a pas augmenté.
Le rapport du Comité permanent de la condition féminine montre clairement que le système actuel ne fonctionne pas.
Il faut une nouvelle loi sur l’équité en matière d’emploi. Le Parti libéral s’est engagé à présenter une telle mesure à la Chambre, mais la réponse du gouvernement conservateur, qui dit au fond qu’il ne présentera pas de loi sur l’équité salariale, est une autre preuve que le gouvernement actuel est farouchement opposé à l’égalité entre les hommes et les femmes. Il a décidé de garder en place un système archaïque qui ne fonctionne pas depuis 30 ans et il refuse de présenter une loi sur l’équité salariale qui donnerait aux femmes un semblant de sécurité de revenu. Il est très clair que le gouvernement n’entend pas respecter ni promouvoir les droits fondamentaux des femmes. Voilà une autre raison évidente qui explique pourquoi il est si important d’assurer le maintien du financement fédéral accordé aux groupes qui militent en faveur des droits de femmes.
Le gouvernement a dit qu'il verrait à ce que les conclusions de l'analyse comparative entre les sexes soient prises en compte, mais il n'est pas prêt à mettre en place un processus ou une loi afin de garantir la coopération de tous les ministères, et en particulier du ministère des Finances et des autres ministères qui ont toujours résisté à l'idée de soumettre leurs programmes à pareille analyse, ce qui permettrait de régler les questions liées aux inégalités. Les analyses nous permettraient de cerner les problèmes avant que les politiques ne soient élaborées et qu'elles puissent nuire aux femmes. Mais c'est encore un dossier dans lequel le gouvernement refuse complètement d'agir. Nous sommes censés lui témoigner notre confiance absolue, alors que nous savons qu'il sonnera tôt ou tard le glas de Condition féminine Canada. L'organisme passera à la moulinette et les femmes n'auront plus aucun droit.
Par ailleurs, je trouve absolument inacceptable que l'équité salariale ne figure pas au programme du gouvernement. Lorsque nous formions le gouvernement, nous nous étions engagés à présenter un projet de loi, car les ministères n'étaient pas disposés à initier eux-mêmes les changements nécessaires. Seuls l'ACDI et un autre ministère nous avaient écoutés. En fait, nous avions ouvert la marche en sensibilisant la Banque mondiale à l'importance des analyses comparatives entre les sexes, parce que nous possédions l'expertise requise à Condition féminine Canada. Or, nous sommes incapables de mettre cette expertise à contribution dans nos propres ministères, parce que ces derniers n'ont aucune volonté de changer. Nous étions prêts à les astreindre au moyen d'une loi, mais le gouvernement actuel refuse de faire la même chose.
Je suis fière d'informer la Chambre que les conservateurs n'ont récolté que 18 p. 100 des voix dans ma circonscription, Beaches—East York. Mes électeurs savaient ce que feraient les conservateurs s'ils étaient portés au pouvoir. Les dernières compressions budgétaires montrent que mes électeurs avaient raison de croire que les conservateurs n'étaient absolument pas en mesure de gouverner.
L'hon. Peter MacKay: Quel discours malveillant, c'est de la pure malveillance.
L'hon. Maria Minna: En effet, seul un gouvernement malveillant s'en prendrait de la sorte aux enfants, aux jeunes et aux femmes. Le gouvernement a un excédent de 13 milliards de dollars, mais il décide de sabrer dans les services parce qu'il pense qu'il manque d'argent pour les financer. C'est une bien triste journée.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de
En ma qualité de ministre du Patrimoine canadien et de la Condition féminine, je suis contre la motion présentée par la députée de , tout d’abord parce que la députée travestit les faits.
Toutefois, avant d’aller plus loin, je voudrais que la Chambre et tous les Canadiens sachent que ni moi ni aucun député de notre nouveau gouvernement conservateur ne croyons que toutes les Canadiennes sont par nature des êtres faibles, fragiles et vulnérables. Ce sont des personnes fortes, déterminées et industrieuses qui veulent avoir la chance d’apporter leur soutien à leur famille et à leur collectivité et de réaliser leurs ambitions et leurs rêves.
La société viendra à la rescousse de celles qui ont besoin de l’aide d’autrui, et notre gouvernement sera là pour les épauler, mais nous n’allons pas caractériser toutes les Canadiennes comme étant des être fragiles et vulnérables. Nous allons reconnaître leurs capacités et leur vision et leur donner la possibilité de se prendre en main et d’occuper toute la place qui leur revient dans la société canadienne.
Notre gouvernement a fait plus que le précédent gouvernement libéral pour aider les femmes à participer pleinement à la vie économique, sociale et culturelle du Canada. Plutôt que de nous en tenir aux paroles, nous sommes passés aux actes.
Nous savons tous que les femmes représentent plus de 50 p. 100 de la population canadienne. Nos femmes peuvent aussi bien être des chefs de familles monoparentales, des femmes au foyer, des présidentes, des PDG, des propriétaires d’entreprise, des étudiantes ou des agricultrices, et quoi encore.
Quiconque doute de notre engagement à l’égard des femmes n’a qu’à prendre en considération ce que nous avons fait. N’en déplaise à la députée de l’opposition, les réalisations sont plus éloquentes que les beaux discours.
Par exemple, d’après les statistiques, près de la moitié de toutes les petites et moyennes entreprises canadiennes comptent une femme parmi leurs propriétaires, et, depuis 1997, les femmes ont établi en moyenne dans notre pays deux fois plus de petites et moyennes entreprises que les hommes.
Dans le budget de 2006, nous avons pris des mesures pour aider ces entreprises. Nous avons fait passer de 300 000 $ à 400 000 $ le seuil de bénéfices de petite entreprise admissibles au taux réduit d’imposition fédéral. Nous avons également ramené de 12 % à 11,5 % en 2008 et à 11 % en 2009 le taux d’imposition applicable aux bénéfices admissibles des petites entreprises.
Tous les néo-Canadiens, y compris les immigrantes, apportent une contribution à notre société. Je suis fière que notre gouvernement ait majoré le financement accordé à l’établissement des immigrants, ce qui permettra à ces femmes de s’intégrer plus rapidement à la grande collectivité canadienne.
Par le passé, les femmes autochtones ont toujours joué des rôles essentiels dans leur milieu, mais il est inacceptable que, ces dix dernières années, le bilan du Canada, en ce qui concerne ces femmes, soit aussi honteux. En octobre 2005, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a dénoncé le fait que le Canada n’avait pas pris des mesures satisfaisantes face au taux élevé de violence dont les femmes autochtones sont victimes. Ces femmes et leurs enfants ont le droit de vivre dans des collectivités sûres où ils pourront s’épanouir sur les plans économique, social et culturel.
J’ai rencontré des organisations féminines des Premières nations, des Métis et des Inuits. Leur message est clair. Elles veulent un gouvernement qui apportera des changements. Il nous faut continuer d’appuyer celles qui, dans la collectivité autochtone, passent à l’action. Par exemple, Sœurs par l’esprit .
Les femmes autochtones sont de solides chefs de file dans leur milieu. Je songe par exemple à Tracy Gauthier, chef des Mississaugas de l’île Scugog, dans ma circonscription, celle de Durham, qui a fait ce qu’il fallait pour répondre aux besoins sociaux de sa collectivité et lui procurer des services de garde. Il y a aussi Leslie Lounsbury, qui a lancé la première revue pour jeunes à Winnipeg. Elle est une source d’inspiration pour les femmes autochtones de tout le Canada et même pour toutes les Canadiennes. Ces femmes nous rappellent de façon saisissante qu’elles sont essentielles à leur collectivité et que les femmes peuvent avoir une influence déterminante pour peu qu’on leur en donne la chance.
Je rappelle aussi à la Chambre les mesures que le gouvernement actuel a prises pour que le Canada réponde mieux aux besoins particuliers des victimes du trafic de personnes, victimes qui sont souvent des femmes et des enfants.
Par le passé, ces femmes et ces enfants étaient traités non comme des victimes, mais comme des criminels qu’il fallait mettre en détention et expulser. Le Conseil canadien pour les réfugiés a réclamé des changements de politique pendant des années, sous le gouvernement libéral précédent. Le gouvernement actuel a répondu quelques mois après son entrée en fonction.
À l’aube d’un nouveau siècle, la diversité du Canada s’accentuant, les femmes doivent relever des défis de plus en plus complexes. Comment investir dans leur éducation? Faut-il fonder une famille? Comment prendre soin des membres âgés de la famille? Comment gérer son temps, en cette nouvelle ère, et le répartir entre toutes les tâches à accomplir? Pour aider les femmes et les familles, l’essentiel est de leur donner un éventail de possibilités et de leur permettre de faire leurs choix.
Nous avons mis en œuvre de nouveaux programmes pour aider les familles, comme la nouvelle Prestation universelle pour la garde d'enfants. En 2007, nous créerons 25 000 places en garderie dans tout le Canada chaque année. Ces mesures témoignent de la volonté du gouvernement d’aider les parents, hommes et femmes, qui font partie de la population active. Nous veillerons à ce que tous les programmes et politiques du gouvernement traduisent notre engagement à respecter l’égalité de tous les Canadiens.
Condition féminine Canada est l'agence du gouvernement fédéral qui s'occupe de promouvoir la participation des femmes à la vie économique, sociale et culturelle de notre pays. J'ai le plaisir de faire savoir à la Chambre que le mandat du Programme de promotion de la femme, qui doit aider les Canadiennes à aller de l'avant, a été renouvelé hier. Le Programme de promotion de la femme continuera de venir en aide à des organismes tels le Single Women in Motherhood Training Program de London en Ontario, qui tente d'aider les jeunes mères seules à sortir du cycle de la pauvreté et à jouir d’un accès équitable aux études, à la formation et à l’emploi.
Nous aiderons également le Community MicroSkills Development Centre d'Etobicoke en Ontario, qui tente d'accroître les possibilités de développement économique et social pour les femmes immigrantes, de minorités raciales et à faibles revenus de la région.
Le nouveau mandat de ce programme s'inscrit dans le cadre de notre engagement en matière de responsabilités et d'optimisation des ressources. Les Canadiennes connaissent la valeur de l'argent. Elles savent qu'il est important de faire bon usage de l'argent durement gagné.
Le gouvernement tient à apporter une aide concrète aux Canadiennes. Nous savons qu'elles veulent qu'on leur rende des comptes. Nous savons qu'elles évaluerons notre performance à cet égard parce qu'elles doivent établir un budget pour leur famille à toutes les semaines. Nous relèverons ce défi.
À titre de ministre du Patrimoine canadien et de la Condition féminine, je tiens à réitérer l'engagement de notre gouvernement, le nouveau gouvernement conservateur, à l'égard de l'entière participation des femmes à la vie économique, sociale et culturelle du Canada.
Les Canadiens ont élu ce gouvernement pour qu'il tienne les promesses qu'il a faites à l'égard de l'efficacité et de la responsabilité. Ils l'ont élu pour qu'il change les choses. Ils l'ont élu pour qu'il défende tous les Canadiens, sans marginaliser quelque secteur de la population canadienne que ce soit. Le gouvernement tiendra ses promesses et nous verrons à améliorer la vie de tous les Canadiens, hommes, femmes, enfants et personnes âgées.
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Monsieur le Président, à titre de vice-présidente du Comité permanent de la condition féminine, je dois féliciter les membres du comité, et tout particulièrement la ministre de la Condition féminine, de leur travail dans l'étude des questions qui concernent actuellement les femmes au Canada.
Le Comité permanent de la condition féminine a été créé au cours de la 39e législature, en 2004. Au cours des quelques derniers mois, nous avons commencé à nous intéresser à une gamme plus vaste de questions qui touchent les femmes dans la société d'aujourd'hui.
À titre de députés, nous nous faisons les porte-parole de divers courants d'opinions concernant les questions allant des mesures de responsabilisation en matière d'égalité des sexes, au financement de l'équité salariale, en passant par les prestations parentales aux travailleurs autonomes, et l'importance d'assurer à toutes les Canadiennes l'égalité des chances. Comme l'a déclaré notre ministre, les Canadiennes sont des citoyennes du Canada et leur apport à l'économie aussi bien qu'à la société du Canada en général est considérable.
Le comité continue de prendre de l'envergure et ne se limite pas à un sous-ensemble quelconque des questions qui concernent les femmes, étant donné que ces questions sont toutes importantes lorsqu'elles impliquent des limites à la capacité d'agir ou de se réaliser, et nous avançons à grand pas dans l'exploration, dans la recherche et dans la volonté de changement.
Plus récemment, nous avons tenu des discussions sur la question de la traite des personnes ou, comme certains l'appellent, la forme moderne de l'esclavage. Bien des gens ne savent peut-être pas que le Canada reçoit des victimes de ce commerce et constitue également un pays de transition pour celles qui sont destinées aux États-Unis. Ce qui distingue particulièrement la traite des personnes d'autres types de migration, c'est qu'elle est fondée sur la coercition et l'exploitation. Comme tactique d'intimidation et de contrôle des femmes qui en font l'objet, on confisque leurs documents de voyage, on les violente, on menace des membres de leur famille et on leur impose la servitude pour dettes. Dans ce genre de situation, le consentement de la victime n'a aucune importance à cause du caractère coercitif des pressions qui s'exercent. La majorité des victimes qui sont déplacées d'un pays à un autre sont exploitées sur le plan commercial ou sexuel.
La traite des femmes et des enfants constitue la troisième activité lucrative illégale en importance. Selon INTERPOL, la femme exploitée par des trafiquants peut procurer des bénéfices de l'ordre de 75 000 $ à 250 000 $ par année à ses ravisseurs, bien qu'elle puisse leur coûter aussi peu que 1 500 $.
Les rapports qui existent entre la demande de prostitution, la légalisation du travail du sexe et la traite et l'exploitation des femmes font l'objet d'études. Dans les pays où le travail du sexe et la prostitution sont légalisés, on constate une demande accrue pour les services de femmes victimes de la traite des personnes. Cela est inacceptable. C'est là que réside toute la différence entre notre gouvernement et les députés d'en face. Nous n'appuyons pas la légalisation de la prostitution.
Le nouveau gouvernement a reconnu la nécessité de s'occuper du problème du trafic de personnes. D'autres pays, partout dans le monde, se sont attaqués au même problème. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur les traitements très cruels dont sont victimes des femmes de notre entourage. Il s'agit là d'une question féminine d'envergure mondiale. Nous avons des partenariats avec des organisations comme le Congrès ukrainien-canadien au Canada pour discuter d'idées, de cas et de mesures législatives afin que le trafic de personnes ne soit plus toléré au Canada.
Ces dernières années, la GRC a produit un vidéo pour former ses agents sur la manière d'aborder les cas de trafic de personnes, ce qui montre clairement que l'organisation est consciente du problème. Des comités, des gens, des organisations, dont des ONG, mettent tous l'épaule à la roue pour mettre fin à ce crime.
La partie de la motion à l'étude où on dit que « la Chambre s’oppose aux compressions partisanes et discriminatoires du gouvernement dans l’aide fédérale accordée aux programmes et aux services destinés aux femmes » est incorrecte. Nous prenons la question du trafic de personnes très au sérieux.
Le printemps dernier, le a annoncé des mesures pour venir en aide aux victimes du trafic de personnes. Tout d'abord, ces victimes obtiendront un permis de résidence temporaire d'une durée maximale de 120 jours afin qu'elles puissent se remettre de leur épreuve et décider si elles veulent participer aux poursuites contre les trafiquants. Deuxièmement, le gouvernement leur donnera un soutien médical et leur offrira des services psychologiques pour les aider à se remettre de leur épreuve.
Est-ce que ce sont là les initiatives d'un gouvernement qui coupe le financement des programmes et des services? Je ne le crois pas. Sous le leadership de la ministre, les dossiers de la condition féminine avancent dans la bonne direction pour toutes les femmes canadiennes.
Le trafic de personnes est un crime horrible et une question grave. Cela touche toutes les femmes et tous les enfants. Par conséquent, je m'inscris en faux contre la motion présentée par la députée, qui donne à entendre que le gouvernement conservateur ne reconnaît pas les nombreux rôles que jouent les femmes dans la société canadienne et l'importance de donner des chances égales à toutes les femmes canadiennes.
L'égalité des chances repose sur ce que la ministre vient d'expliquer: bâtir des entreprises, appuyer les femmes, investir dans des programmes destinés aux chefs de familles monoparentales et établir des plans d'action. Il ne faut pas gaspiller 30 ¢ de chaque dollar destiné à ces plans d'action, mais investir le dollar au complet dans les organisations pour femmes. C'est exactement de cela dont parle la ministre, et nous sommes fiers de tenir le même discours de ce côté-ci de la Chambre.
Je suis en complet désaccord avec la députée de , qui a dit devant le Comité de la condition féminine:
Si on ne s'attaque qu'à la traite des personnes, qui n'est qu'un aspect de la vraie question — un aspect indiscutablement important —, nous n'aborderons pas la vraie question et notre attention sera encore une fois détournée vers quelque chose de joli et de sexy. Ça frappe, ça attire l'attention, mais ça ne réglera pas le problème fondamental, absolument pas.
Compte tenu du fait qu'un réseau de traite des personnes a été démantelé le 6 avril en Ontario, la députée d'en face devrait porter attention et se pencher là-dessus. C'est l'approche que le gouvernement veut adopter. De ce côté-ci de la Chambre, nous croyons que l'abus n'a rien de joli et de sexy, point final.
Je termine en disant que nous sommes conscients que les nombreux rôles joués par les femmes dans notre société comprennent malheureusement celui de victime. En ciblant les victimes et en les aidant, nous leur offrons l'égalité des chances. Je suis fière de faire partie d'un gouvernement qui continue de se pencher non seulement sur les questions traditionnelles relativement aux femmes, mais aussi sur celles qui sont moins habituelles. Nous voulons élargir nos horizons et établir des précédents.
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Monsieur le Président, le mois d'octobre est à nos portes et octobre, ce n'est pas seulement l'Halloween, c'est aussi le Mois de l'histoire des femmes. Malheureusement, comme nous le démontrerons, octobre 2006 sera un mois sombre pour les femmes canadiennes et québécoises.
Depuis 1992, le Canada célèbre annuellement en octobre, le Mois de l'histoire des femmes dont le point culminant est le 18 octobre, la Journée de la personne. Octobre a ainsi été désigné en commémoration de l'importance historique de l'affaire « personne » de 1929, qui représente une victoire décisive dans la lutte des Canadiennes pour l'égalité.
Cette année est aussi marquée par un anniversaire important, le 25e anniversaire de la ratification de la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Comment le gouvernement de ce premier ministre peut-il agir de cette manière à la veille de cet anniversaire historique? Cela n'a pas de bon sens.
Dois-je rappeler à cette Chambre que c'est en grande partie grâce au combat des mouvements de femmes que des progrès ont pu être réalisés sur les plans social et humain. Le combat des femmes a depuis toujours été celui de l'humanité entière. Les femmes n'ont pas revendiqué des droits juste pour elles, mais aussi pour les enfants et pour les hommes du monde entier. Je vais vous en donner quelques exemples.
L'accès à l'éducation: je ne crois pas que l'éducation, ici, au Canada, soit juste pour les filles; c'est pour tout le monde. Il y a aussi le droit de vote des femmes, le droit à la propriété, le libre choix, l'adoption d'une loi sur l'équité salariale en Ontario et au Québec, la mise sur pied de garderies publiques et la mise en place, au Québec, d'un programme exceptionnel d'accessibilité. Au Québec, les femmes ont même contribué à l'instauration d'un ministère de l'Environnement sous Bourassa. Encore là, l'environnement est pour tout le monde. Je pourrais vous citer plusieurs exemples, mais j'en passerai.
Donc, depuis plus d'un siècle, les luttes des femmes ont permis des avancées importantes. Elles ont contribué à la transformation des conditions sociales, économiques et culturelles qui ont permis aux femmes d'accéder au statut de citoyennes à part entière, mais aussi, elles ont apporté une contribution extraordinaire à toute l'humanité.
Au Québec, on se souvient aussi des actions d'envergure telles que la Marche du pain et des roses du 26 mai 1995. À cette occasion, les femmes ont formulé plusieurs revendications au gouvernement québécois, entre autres: le gel des frais de scolarité — ce qui est maintenant presque un acquis au Québec et dont on souhaite le maintien —, l'augmentation des bourses aux étudiants, l'augmentation du salaire minimum au-dessus du seuil de la pauvreté et la construction d'au moins 1 500 unités de logement social par année. Tout cela n'est pas pour les femmes, mais pour tout le monde. Je tiens à le préciser parce que, parfois, on pense que les mouvements des femmes sont seulement là pour lutter en faveur des femmes. Ce n'est pas vrai, c'est pour tout le monde.
Les femmes ont su démontrer, au cours de l'histoire, par leurs actions et le fondement même des mots comme « solidarité, égalité et justice » ce que veulent dire ces mots. Ce ne sont pas juste des mots, mais de l'action.
Les groupes de femmes du Québec ont également été à l'origine de la Marche mondiale des femmes qui est un réseau mondial regroupant près de 6 000 organisations féministes issues de 163 pays et territoires qui militent pour la lutte contre la pauvreté et pour l'éradication de la violence, notamment chez les femmes et les enfants.
Ainsi les femmes se sont peu à peu imposées comme des actrices clés incontournables de la vie politique, économique et sociale du Canada et du Québec. Toutefois, le combat n'est pas fini. On est loin de l'égalité, je peux vous l'assurer monsieur le Président. Il reste encore beaucoup de travail à faire.
La vie des femmes au Canada est loin d'être parfaite et la situation demeure préoccupante. Dans un rapport commandé par le gouvernement fédéral datant de décembre 2005, intitulé L'égalité des femmes: au-delà de l'illusion, le Groupe d'expertes sur les mécanismes de responsabilisation pour l'égalité entre les sexes tire la sonnette d'alarme face à la situation des femmes au Canada.
Le rapport affirme que les femmes sont sous-représentées au sein des instances du pouvoir fédéral, provincial et municipal. Je ne vous annonce rien puisque c'est visible à l'oeil nu en cette Chambre. Moins de 25 p. 100 des femmes sont députées; les filles sont plus vulnérables aux agressions sexuelles dirigées contre les mineures: 80 p. 100 des victimes sont des filles; 51,6 p. 100 des femmes monoparentales sont pauvres; 35 p. 100 des femmes seules vivent dans la pauvreté; les femmes issues de minorités visibles sont davantage victimes de discrimination à l'embauche; les nouvelles immigrantes de 24 ans à 40 ans qui sont titulaires d'un diplôme et employées à temps plein ont un salaire inférieur de 14 000 dollars à celui des Canadiennes et des Québécoises d'origine; enfin, nous savons que les femmes salariées à temps plein, toutes catégories, ne gagnent que 71 p. 100 de la rémunération de leurs collègues masculins.
Ces chiffres en disent long sur l'ampleur de la tâche qu'il reste à accomplir, au moment où ce gouvernement coupe dans les budgets destinés à Condition féminine Canada. Or, pendant la campagne électorale, le 18 janvier 2006, le a signé une lettre dans laquelle il a déclaré:
Oui, je m'engage à soutenir les droits humains des femmes et je conviens que le Canada doit faire plus pour respecter ses obligations internationales envers l'égalité des femmes.
Si je suis élu, je prendrai des mesures concrètes et immédiates, tel que recommandé par les Nations Unies, pour m'assurer que le Canada respecte entièrement ses engagements envers les femmes au Canada.
On peut sûrement voir où je veux en venir. Signer cette déclaration et faire de telles coupes est un non-sens. Cela relève de la logique même. Pourtant, le 18 septembre 2006, le ministre du Travail et le ministre de la Justice du Canada répondaient négativement à la demande du Comité permanent de la condition féminine de voir le gouvernement proposer une loi sur l'équité salariale. Cette demande était pourtant fondée sur un volumineux rapport du Groupe de travail sur l'équité salariale déposé en mai 2004 après trois ans de travail. Ce rapport concluait notamment que la disposition législative actuelle — l'article 11 de la Loi canadienne sur les droits de la personne — était insuffisante, et qu'il fallait adopter une loi fédérale spécifique à l'équité salariale comme c'est le cas actuellement au Québec et en Ontario.
Le lundi 25 septembre, avec des surplus de plus de 13 milliards de dollars, le gouvernement conservateur a annoncé des compressions de 5 millions de dollars sur 2 ans, sur le budget total d'environ 24 millions de dollars de Condition féminine Canada, soit un peu plus de 20 p. 100 de son budget annuel, hormis les fonds alloués à des programmes particuliers.
À quoi travaille Condition féminine Canada pour mériter de telles coupes?
Condition féminine Canada oeuvre dans trois domaines: l'amélioration du bien-être et l'autonomie économique des femmes, l'élimination de la violence à l'endroit des femmes et des enfants et la promotion des droits humains des femmes. Nous sommes tous d'accord avec cela. Il s'agit d'un travail colossal.
Or nous constatons que ce gouvernement coupe, et ce, après que le premier ministre se fût engagé en campagne électorale à soutenir les droits humains des femmes et à prendre des mesures concrètes et immédiates.
Que dire de plus? Je trouve cela tellement illogique que je laisse cela à la compréhension de chacun. Ce même lundi 25 septembre, nous avons également vu ce gouvernement abolir le Programme de contestation judiciaire.
Non seulement ce premier ministre coupe des fonds dans des champs déjà sous-financés, mais en plus, il enlève le moyen de se défendre. Je voudrais citer Mme Shelagh Day de l'Alliance canadienne féministe pour l'action internationale qui a dénoncé cette odieuse coupe, avec raison d'ailleurs. Elle dit, et je la cite:
Ce programme était le seul accès dont les femmes disposaient pour faire valoir leurs droits constitutionnels à l'égalité. Les droits à l'égalité n'ont aucune signification au Canada si les femmes, et d'autres Canadiens qui sont victimes de discrimination, ne peuvent les utiliser.
Je rappelle à mes collègues du Parti conservateur que le comité d'experts des Nations Unies sur l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard des femmes a, entre autres, recommandé au Canada, au paragraphe 356 de son rapport:
[...] de rechercher la façon dont il est possible de débloquer des fonds [...]
Et non pas de bloquer des fonds!
[...] de débloquer des fonds à tous les échelons administratifs au titre des causes types concernant les questions d'égalité [...]
Je rappelle encore à cette Chambre que le premier ministre avait signé une déclaration par laquelle il s'engageait à tout faire pour protéger et soutenir les droits humains des femmes et à faire plus — le mot « plus » était là — d'actions immédiates et concrètes. Au lieu de cela, ce gouvernement a refusé de faire une loi sur l'équité salariale, a coupé les vivres à Condition féminine Canada et a aboli le Programme de contestation judiciaire du Canada.
Au regard des actions concrètes de ce gouvernement — oui, ce sont des actions concrètes —, la population a le droit de se questionner et elle peut maintenant juger de ce genre d'actions concrètes. Elle peut non seulement juger des actions, mais aussi de la valeur de la signature de ce premier ministre et, par ricochet, de la parole de ce premier ministre. On voit ici que l'idéologie de droite qui habite ce gouvernement est au-dessus de la parole donnée. C'est tout à fait dommage et très triste. Dans la langue française, un vieil adage dit: chassez le naturel, il revient au galop.
Aujourd'hui, plusieurs femmes que je rencontre pensent que, malheureusement, le premier ministre a caché ses véritables intentions lors de la campagne électorale. Face à sa déclaration du 18 janvier, bon nombre de femmes me disent qu'elles ont été trompées.
Lors de la période des questions orales, nous avons entendu le premier ministre et ses ministres offrir toutes sortes d'explications, à mon sens les plus farfelues, en guise de réponse à nos dénonciations. Cependant rien, absolument rien, ne pourra changer les faits ni la vérité quant à l'écart incroyable et inacceptable qui existe entre les engagements pris par le premier ministre et les mesures qu'il a mises en place depuis la dernière élection.
Dans le contexte budgétaire actuel, compte tenu du surplus de 13 milliards de dollars — on doit se le rappeler —, rien ne pouvait justifier de pareilles coupes à Condition féminine Canada ni même l'abolition du Programme de contestation judiciaire. En fait, il aurait fallu, pour démontrer sa bonne foi, que le premier ministre fasse ce qu'a demandé le Comité permanent de la condition féminine, soit augmenter le budget du Programme de promotion de la femme. Cela aurait été un très bon pas.
Le peuple ne se trompe jamais, mais il peut être trompé. Nous voyons encore ici une preuve flagrante de ce genre de pensée.
Posons-nous la question de savoir quels seront les effets de ces coupes? Tout d'abord, on peut s'attendre à ce que Condition féminine Canada ait des difficultés à fonctionner, surtout que cet organisme était déjà sous-financé. C'est un organisme important pour les mouvements de femmes. En effet, on n'a pas coupé dans le Programme de promotion de la femme, mais on a coupé dans Condition féminine Canada. Au cas où ce gouvernement ne le saurait pas, pour qu'un programme puisse fonctionner, il faut que des gens l'administrent. Donc, si vous sabrez dans l'administration d'un organisme, comment voulez-vous que cet organisme soit administré? C'est comme un non-sens.
Il est vrai que toute organisation peut être améliorée. Or « amélioration » ne veut pas dire « coupe ». Au contraire, améliorer signifie davantage de financement et étudier le fonctionnement en tentant de l'améliorer.
À mon avis, ce qui se produit actuellement relativement à la condition des femmes ralentira la marche des femmes pour une véritable égalité du point de vue de la sécurité physique, économique et de leurs droits démocratiques et politiques. Qu'on le veuille ou non, lorsqu'il y a des coupes, des groupes cessent d'exister, en l'occurrence les groupes défendant les droits des femmes.
Puisque j'ai été mêlée de près à la politique internationale, je suis en mesure de constater qu'après avoir terni 50 ans de diplomatie canadienne sur la scène internationale — je l'ai constaté quand j'étais au Liban — le premier ministre semble vouloir « faire la job » — comme on le dirait au Québec — à plus de 40 ans de féminisme québécois et canadien.
J'aimerais ouvrir une petite parenthèse relativement au mot « féminisme », puisqu'il s'agit d'un mot très galvaudé, qui est servi à toutes les sauces. Certains disent des propos tout à fait négatifs à propos du féminisme. En fait, qu'est-ce que le féminisme? Le féminisme, c'est de croire en l'égalité homme-femme et de la vouloir. Monsieur le Président, je suis convaincue que vous-même, vous y croyez à l'égalité homme-femme, donc vous êtes un féministe, tout comme moi, tout comme toutes ces personnes qui sont dans cette Chambre et qui y croient. Être féministe, c'est de croire à l'égalité entre les peuples et entre un homme et une femme. Nous devons être fiers d'être féministes. J'espère que le est aussi féministe. S'il croit à l'égalité homme-femme, alors il est féministe.
Il y a deux jours, lors de la période des questions orales, j'ai posé une question à la ministre du Patrimoine canadien et de la Condition féminine relativement à ces coupes, et voici ce qu'elle a répondu :
Monsieur le Président, je le répète, les Canadiennes ont fait leur choix lorsqu'elles ont voté pour notre nouveau gouvernement conservateur et l'ont porté au pouvoir.
En effet, les femmes ont voté pour le gouvernement conservateur. Toutefois, elles l'ont fait sur la base de fausses représentations. C'est ce que je comprends. Je comprends les Québécoises et les Canadiennes d'avoir voté pour le Parti conservateur puisque le premier ministre, le 28 janvier dernier, a signé un document affirmant qu'il était prêt à défendre le droit des femmes.
Puisqu'il ne me reste qu'une minute, je termine en ajoutant qu'on ne peut pas détruire le mouvement des femmes qui croient en la paix, en l'égalité des droits et en l'accès à la justice pour tous et pour toutes. Bien avant que nous existions — nous tous ici, dans cette assemblée — , il y avait des femmes qui bâtissaient ce pays, et ces femmes ont droit au respect.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je prends la parole pour appuyer la motion, mais je trouve qu’il est triste que nous ayons besoin de débattre une telle question. Permettez-moi de situer le sujet.
J’ai eu le privilège de siéger au tout premier comité parlementaire sur la condition féminine. Je tiens à souligner l’excellent travail fait par la députée de et la députée de pour que ce comité devienne permanent. Il s’agissait du tout premier comité sur la condition féminine, pour lequel le NPD a durement combattu pendant des années. Nous étions enchantées qu’il soit créé pour s’attaquer aux questions critiques qui se posaient aux femmes.
Voyons un peu le contexte. Le 18 janvier 2006, pendant qu’il faisait campagne pour diriger le pays, le actuel a signé l’engagement suivant:
Oui, je m'engage à appuyer les droits des femmes et je conviens que le Canada doit faire plus pour respecter ses obligations internationales envers l’égalité des femmes. Si je suis élu, je prendrai des mesures concrètes et immédiates, tel que recommandé par les Nations Unies, pour m’assurer que le Canada respecte entièrement ses engagements envers les femmes au Canada.
Je ne sais pas vraiment de quelle façon cet engagement envers l’égalité des femmes peut se traduire par des réductions de 5 millions de dollars dans le budget de Condition féminine Canada et par la suppression du Programme de contestation judiciaire, entre autres.
De l’autre côté, nous avons les libéraux. J’aurai beaucoup à dire de leur triste bilan. Tout en félicitant la députée qui a proposé cette importante motion, je m’interroge sur les raisons pour lesquelles les libéraux n’ont pas réussi, pendant les 13 années qu’ils ont passées au pouvoir, à régler les problèmes que connaissent les femmes dans toutes les collectivités du pays.
Au Canada, 20 p. 100 des femmes vivent dans la pauvreté et nos aînées ont deux fois plus de chances d’être pauvres que les hommes du même âge. Les refuges et les lignes d'écoute téléphonique ferment partout dans le pays. Même si certains de ces services relèvent de la compétence provinciale, il faut tenir compte des réductions des transferts fédéraux aux provinces, qui ont empêché celles-ci de financer ces programmes essentiels.
Les gens peuvent penser que ces problèmes sont passés inaperçus sur la scène internationale, mais le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a mentionné en 2003 de nombreuses questions que les libéraux fédéraux d’alors avaient négligées: les refuges pour femmes, la pauvreté, les femmes autochtones qui n’avaient pas accès à toutes sortes de services. Le comité parlementaire sur la condition féminine a examiné un élément extrêmement important, l’analyse comparative entre les sexes. Le gouvernement libéral d’alors avait négligé de tenir compte des répercussions sur les femmes de l’ensemble de ses programmes et services. Nous pourrions en mentionner un grand nombre, même si quelqu’un a coché une case sur un formulaire pour indiquer qu’il avait tenu compte des répercussions sur les femmes.
Le programme d’assurance-emploi est un cas d'espèce. Lorsque le comité parlementaire sur la condition féminine a examiné les effets de l’assurance-emploi sur les femmes, il a constaté que les demandes de prestations de celles-ci étaient rejetées d’une façon disproportionnée. Il a noté aussi que le nombre de femmes admissibles à des prestations de maternité diminuait.
Nous avions un gouvernement qui ne tenait pas compte de besoins de plus de la moitié de la population du pays.
De plus, un autre organisme, le Conseil économique et social des Nations Unies, a publié en mai 2006 un rapport qui recommandait d'étendre l'aide accordée dans le cadre du programme à la contestation judiciaire des lois et des politiques provinciales et territoriales, à la défense des droits sociaux, culturels et économiques, à la protection du droit des femmes de travailler ainsi qu'à la recherche, par les parents, d'un juste équilibre entre travail et vie familiale, ce qui nécessite des services de garde d'enfants adéquats qui leur donnent vraiment le choix.
Actuellement, nous avons un gouvernement conservateur qui vient de mettre la hache dans le programme de contestation judiciaire et de déchirer les accords signés avec les provinces relativement aux services de garde d'enfants. Cependant, le gouvernement libéral avait raté l'occasion d'adopter une loi nationale sur les services de garde d'enfants et n'avait pas avalisé les recommandations visant à garantir aux femmes et à leurs enfants l'accès à l'aide juridique.
Le premier comité parlementaire de la condition féminine, qui a fait du très bon travail, a pu entendre des femmes de partout au Canada. Par moment, des membres du comité ont fondu en larmes devant le récit des tragédies qu'ont vécues des organisations féminines et des femmes en raison du manque d'argent.
Lors des audiences, les organisations féminines nous ont fait savoir clairement qu'il y avait un problème de financement. Je vais citer, à l'intention des députés, un extrait du premier rapport produit par le comité:
Le Comité a appris que le mouvement des femmes a joué un rôle déterminant pour attirer l’attention sur les questions d’égalité, mais que ses groupes se sont affaiblis au cours des dix dernières années par suite d’une réduction du financement et d’un abandon du financement de base ou de programme au profit du financement de projet.
Ce rapport date de l'époque du gouvernement libéral. Mais à l'heure actuelle, on voit les conservateurs réduire encore davantage la capacité des organisations féminines, qui revendiquent l'égalité, de faire connaître adéquatement les besoins des femmes du pays.
Voici une autre citation, qui est cette fois d'une représentante de l'association YWCA du Canada:
Au cours des 15 dernières années, on a constaté que les questions d’équité étaient nettement moins présentes dans le programme social du Canada. Ce phénomène est directement lié aux importantes compressions budgétaires subies par les groupements de femmes au début des années 1990.
Suite à ses consultations auprès de Canadiennes d'un océan à l'autre, le comité a publié un rapport unanime qui a été présenté au gouvernement. Le comité y demande une augmentation de 25 p. 100 du financement de base destiné aux organisations féminines, mais il reconnaît que c'est insuffisant. Il estime toutefois que c'est un bon point de départ pour que les femmes participent aux négociations, pour qu'on réponde à leurs besoins à l'échelle du Canada et pour qu'elles jouent un rôle actif en tant que membres à part entière de la société canadienne.
Lorsque le comité a examiné sa position, il a reconnu qu'avec une population de près de 16 millions de femmes, l'aide financière accordée par les programmes féminins à des groupes qui luttent pour l'égalité des sexes équivaut à moins de 1 $ par fille ou femme. Il estimait qu'il faudrait en fait donner 2 $ par Canadienne, mais il a pris, à ce moment-là, une décision plus raisonnable et il a recommandé seulement une augmentation de 25 p. 100 du financement de base. Le gouvernement libéral de l'époque n'a pas mis cette recommandation en oeuvre. Aujourd'hui, les conservateurs minent davantage notre capacité de garantir aux femmes la place qui leur revient de droit au Canada.
En mai 2005, le Comité permanent de la condition féminine a présenté un autre rapport intitulé cette fois-ci Le financement par le programme de la promotion de la femme: ce qu’en pensent les organisations de femmes. Je lis aux députés trois extraits de ce rapport. Voici le premier:
Beaucoup de groupes de femmes sont vulnérables financièrement parce qu'ils dépendent de fonds imprévisibles destinés à des projet de courte durée.
Ces mots sont tirés d'un mémoire présenté par l'organisme « Child Care Coalition of Manitoba ».
Le mémoire présenté par la Women's Economic Equality Society précise que:
Les organisations de femmes possèdent de vastes connaissances sur le financement par projet et sur le financement opérationnel de base. Elles devraient participer à l'élaboration d'un nouveau modèle.
Danielle Hébert, coordonnatrice générale de la Fédération des femmes du Québec, dit ce qui suit dans son mémoire du 10 mai 2005:
On a effectivement besoin d'un financement mixte qui tienne davantage compte des réalités dans lesquelles on travaille, en s'assurant d'avoir l'infrastructure nécessaire à réaliser ces projets dont on parle.
Une des leçons que nous avons apprises aux plans national et international, c'est que si nous voulons mettre en oeuvre des programmes performants et efficaces et promulguer des lois adaptées aux besoins de la population sur laquelle elles auront un impact, nous devons consulter les gens visés.
Le gouvernement libéral précédent a échoué à ce chapitre. Nous avons maintenant un gouvernement conservateur qui vient de sabrer 5 millions de dollars, sans consultation ni débat.
Je tiens à donner lecture d'une déclaration publiée par le Centre des femmes de ma circonscription, celle de Nanaimo—Cowichan. Ces femmes implorent le gouvernement conservateur de ne pas être indifférent à leurs besoins. Voici leur déclaration:
En tant qu'organisation sans but lucratif vouée à la promotion de l'égalité politique, sociale et économique des femmes, la Nanaimo Women's Resources Society s'oppose aux compressions appliquées par le gouvernement [conservateur]. En particulier, nous nous inquiétons de la réduction de 5 millions de dollars des dépenses administratives de Condition féminine Canada, ainsi que de la suppression du Programme de contestation judiciaire.
Il est décevant de constater cet affaiblissement de l'appui accordé aux femmes par le gouvernement fédéral, en particulier à la suite des sombres coupes dont ont fait l'objet les centres des femmes de l'ensemble de la Colombie-Britannique. Condition féminine Canada est l'organe fédéral responsable de la promotion de l'égalité des sexes au Canada.
Pour conclure, j'exhorte tous les députés à appuyer cette motion d'opposition dont la Chambre est saisie, pour veiller à ce que les femmes puissent réaliser leur potentiel dans ce pays, en ayant accès à des programmes et à des services, ainsi qu'aux mécanismes qui leur permettent de jouer, pleinement et en toute égalité, leur rôle dans la société.
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Monsieur le Président, il est très important pour nous aujourd’hui de faire officiellement écho aux inquiétudes des Canadiens, qui sont profondément bouleversés par les développements des deux ou trois derniers jours, par la décision des conservateurs de sabrer arbitrairement, sans souci de transparence et au mépris des principes démocratiques, un milliard de dollars dans plusieurs programmes et du même coup d’affecter 13 milliards de dollars au remboursement de la dette.
J’entends applaudir les conservateurs, et j’espérais qu’ils le fassent encore une fois, comme ils le font chaque fois qu’il est question de leurs 13,2 milliards de dollars qu’ils affecteront au remboursement de la dette, car nous avons vu des députés des deux côtés de la Chambre, libéraux comme conservateurs, rivaliser pour établir qui peut le mieux arnaquer les Canadiens. C’est précisément ce qui se passe à la Chambre depuis quelques jours. Il est temps que, dans le cadre de ce débat, nous nous penchions sur l’impact qu’auront ces décisions et sur le prix qu’il nous faudra payer pour une vision aussi peu mesurée.
Il n’y a personne dans cette Chambre, y compris chez les femmes députées, ou chez les Canadiennes en général qui ne soit pas d’avis qu’il faille consacrer un montant quelconque au remboursement de notre dette. Ce qu’il faut se demander, c’est où se situe le juste milieu. Les femmes savent mieux que quiconque que, si on utilise tout son argent pour payer une dette, par exemple une hypothèque, au point de laisser partir ses enfants pour l’école le ventre creux ou de n’avoir plus la marge voulue pour payer leur inscription au hockey ou s’acheter une pizza pour le repas du midi, on se punit soi-même. C’est exactement ce que fait le gouvernement. Il refuse d’y aller d’une approche équilibrée qui profiterait vraiment à tous les Canadiens, en particulier aux femmes.
Il ne fait aucun doute que les compressions qu’effectuent les conservateurs sont très idéologiques. Ils croient fermement -- et nous les avons entendus maintes et maintes fois l’affirmer -- qu’en réalité, les femmes sont à leur place quand elles sont au foyer, pieds nus et enceintes. Ils sont convaincus que Condition féminine Canada ne devrait même pas exister. C’est ce qu’ils ont laissé entendre, insinué. Ici même à la Chambre, ils ont prétendu savoir ce qui convient le mieux aux travailleuses, ce qui est le mieux pour moi en ce qui touche les décisions que je devrais prendre pour le bien de mes enfants. Ils vont limiter mes choix et ceux des autres femmes, ce qui est contraire à tout ce qui caractérise notre pays et aux valeurs sur la base desquelles nous l’avons construit.
Du reste, ils bénéficient de l’appui d’organismes comme REAL Women, qui a témoigné il y a deux jours devant le Comité des finances. Voici ce qu’y a affirmé Diane Watts de REAL Women: « L’annonce faite hier de l’abolition attendue de longue date de programmes gouvernementaux inefficaces, dont… celui de l’amélioration de la condition féminine, est un excellent début vers ce qui, nous l’espérons, nous mènera à l’éventuelle élimination de cette lutte ».
N’est-ce pas là ce que veulent les conservateurs? N’est-ce pas avec ces gens qu’ils font front commun? Les conservateurs et REAL Women ne sont-ils pas en train de se concerter pour se débarrasser de tout programme visant à permettre aux femmes de se réaliser pleinement, de faire des choix personnels et de mettre leurs talents et leurs capacités au service de notre pays?
J'ai pu constater au comité et encore ici aujourd'hui à quel point nous devons combattre sans relâche une telle attitude. Un jour, lorsque mon garçon Joe, qui a 17 ans aujourd'hui, était âgé de 9 ans, il s'est fait dire par quelqu'un dans la cour de l'école que les féministes étaient des femmes qui tuaient les enfants et divorçaient d'avec leur mari. Mon jeune a alors répondu que ce n'était pas le cas, que les féministes étaient des personnes qui se battaient pour les droits des femmes.
C'est la raison pour laquelle il est important de financer les activités concernant la condition féminine. C'est la raison pour laquelle il importe de veiller à ce que tous les groupes de notre société bénéficient d'une aide pour s'aider eux-mêmes. C'est ce que le gouvernement est en train de détruire.
Il me semble même que le temps est venu de nous demander ce que sont les vraies femmes. Ce sont des femmes qui, à la maison ou ailleurs, s'efforcent de répondre aux besoins de leurs enfants et de leur assurer un bon foyer, souvent avec des ressources restreintes. Les vraies femmes, ce sont des personnes qui s'efforcent de mettre leurs compétences professionnelles au service de notre pays. Les vraies femmes sont partout, dans toutes les catégories sociales. Elles ne se cantonnent pas dans une seule catégorie.
J'aimerais aborder le cas d'une vraie femme en citant un courriel que je viens de recevoir de Christine Robinson, de Winnipeg. Cette femme me dit qu'elle vient d'avoir une fille en mars et que, même si elle s'est mise à la recherche d'un service de garderie de qualité bien avant la naissance de sa fille, elle n'arrive pas à en trouver. Son nom figure sur la liste d'une garderie, me dit-elle, mais rien ne garantit qu'elle aura une place pour sa fille. Voici ce qu'elle m'écrit:
Je commence à devenir très mécontente et l'idée de ne pas savoir qui va s'occuper de ma fille lorsque je retournerai au travail me cause un tel stress que tout cela est en train d'assombrir la joie que j'éprouve à passer du temps à la maison avec ma fille qui m'est si précieuse.
Je suis une femme qui travaille et je suis fière de ma carrière comme enseignante. Je ne suis pas obligée de retourner au travail. Je choisis de le faire. J'adore mon travail et l'idée de participer à la formation des dirigeants de demain. Je suis extrêmement troublée de constater que le gouvernement conservateur actuel a rendu mon retour au travail plus difficile et qu'il a aussi incorporé dans les institutions un préjugé contre celles d'entre nous qui choisissent le retour au travail.
Voilà ce qui cloche dans la décision des conservateurs. C'est la raison pour laquelle nous sommes perçus comme des idéologues. C'est la raison pour laquelle cette décision n'est opportune en aucun moment, ni ici à la Chambre, ni en politique au Canada.
J’ai commencé à m’intéresser activement à la condition féminine il y a 30 ans, en tant qu’organisatrice du volet féminin pour le NPD fédéral. Notre première préoccupation a été d’encourager les femmes à se présenter comme candidates et nous récoltons aujourd’hui les fruits de nos efforts. Notre caucus comprend 41 p. 100 de femmes. À l’époque, nous avions fait imprimer sur des t-shirts « La place d’une femme est à la Chambre des communes ». Notre cher Stanley Knowles a été le premier à porter ce t-shirt pour dire au monde qu’à la Chambre, nous devions nous attaquer aux disparités et aux inégalités de la politique canadienne.
Au cours de ces 30 années, j’ai passé le plus clair de mon temps à lutter contre les libéraux. J’ai consacré presque tout mon temps à essayer de leur faire tenir parole et à agir selon l’esprit de la condition féminine, c’est-à-dire à traiter les autres comme des égaux et à reconnaître ce qu’est vraiment le féminisme. Nous avons sans cesse combattu et perdu.
Aux libéraux qui se lèvent aujourd’hui et se demandent pourquoi il est question d’eux dans ce débat, je rappelle qu’ils n’ont pas jeté les fondations qui nous auraient permis de bâtir. D’ailleurs, sous les libéraux, nous avons perdu ce que nous avions gagné il y a 30 ans. Nous avons perdu de bien des façons.
Les députés libéraux se souviendront de l’assurance-chômage et de ce qu’ils ont fait à Kelly Lesiuk. Cette femme venait d’avoir un bébé par césarienne et avait besoin de recourir à l’assurance-emploi. Elle travaillait à temps partiel, mais n’avait pas accumulé assez d’heures pour avoir droit à des prestations. Elle s’était adressée à tous les niveaux possibles et avait eu gain de cause devant l’arbitre. Mais qu’a fait le gouvernement libéral? Il a rejeté la décision et en a appelé du droit à des prestations de Mme Lesiuk, qui avait tout de même cotisé à l’assurance-emploi et qui voulait rester à la maison pour prendre soin de son bébé.
On peut regarder le cas de Kelly ou ce qu’a fait Anne McLellan quand elle était ministre de la Santé. Cette dernière a refusé une motion au comité pour qu’il y ait une représentation égale hommes-femmes à un comité chargé d’étudier les techniques de reproduction. Même à ce niveau-là, dans les dossiers ayant trait à la santé des femmes, le gouvernement libéral acceptait-il la parité hommes-femmes?
Prenons la question du financement. Où ce problème est il apparu? Il a commencé quand le gouvernement libéral a retiré le financement de base accordé aux organisations féminines. Pourquoi sommes-nous aux prises avec cet énorme problème aujourd’hui? Pendant des années, le Comité d’action sur la situation de la femme a exhorté le gouvernement libéral à rétablir ces fonds. Et voici qu’aujourd’hui les conservateurs suppriment le peu qui reste.
Je blâme les libéraux plus que quiconque pour la condition actuelle des femmes au Canada. J'espère qu'ils comprennent l'ampleur des dégâts qu'ils ont causés dans notre pays. Je les blâme de ne pas avoir donné suite à leur politique sur les garderies en 1993. Je les blâme de détenir le record de la promesse politique brisée depuis le plus longtemps dans toute l'histoire du Canada. Je les blâme de n'avoir rien fait lorsqu'ils ont appris les risques liés aux implants mammaires. Je les blâme d'avoir mis la hache dans la santé et l'éducation et d'avoir ainsi nui aux femmes plus qu'à quiconque autre. Je les blâme d'avoir dit qu'il suffisait d'éliminer la dette et d'éviter les déficits pour que tout aille bien par la suite. Je les blâme de ce qu'ils ont fait subir aux femmes pour parvenir à leurs fins. Je les blâme de ne pas avoir compris que les femmes doivent rembourser une hypothèque en plus de remplir les assiettes de leurs enfants. Les femmes doivent envoyer leurs enfants à l'école pendant qu'elles essaient de se bâtir un avenir. Si tout leur argent sert à payer l'hypothèque, leurs enfants n'auront pas d'avenir. Il faut maintenir un équilibre.
Pour terminer, j'aimerais préciser ce dont il est question ici, afin que les gens comprennent que nous n'avons aucun parti pris et que nous ne favorisons pas un groupe de femmes plus qu'un autre.
Il y a 30 ans, Gloria Steinem a déclaré ceci:
Espérons que nous aurons tous le courage de nous accrocher à l'espoir d'un monde où les enfants seront voulus et aimés, où ils auront toute la nourriture et les soins dont ils ont besoin, ainsi qu'un logis, pour grandir en santé. Un monde où chaque être sera perfectible et transcendant -- libre des prisons sociales que sont le sexe et la race -- et remarquable grâce aux espoirs, aux rêves et aux talents qui s'amalgament en chacun de nous pour former un mélange unique et impossible à reproduire.
:
Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec la députée de .
Lundi a été une journée instructive pour les Canadiens. Ce jour-là, nous en avons appris beaucoup sur le gouvernement conservateur. Regardons de plus près ce qui s’est passé et ce que cela révèle sur le et certains de ses collègues.
Lundi, le gouvernement a annoncé un excédent budgétaire de quelque 13 milliards de dollars. Je suis persuadée que, comme moi, beaucoup de Canadiens ont trouvé plutôt amusant d’entendre le essayer de faire croire qu’il y était pour quelque chose. Il semblait chercher les félicitations pour avoir dégagé cet excédent. Ses propres compliments n’étaient peut-être pas assez satisfaisants.
L’excédent a été une bonne nouvelle pour la Chambre et tout le Canada, mais c’est là le résultat d’une gestion responsable qui a éliminé les déficits au Canada il y a près d’une dizaine d’années. Voilà un autre exemple frappant de ce que les Canadiens peuvent réaliser tous ensemble.
Ce n’est pas la seule annonce que le gouvernement a faite lundi dernier. Le ministre des Finances a aussi révélé une série de compressions. Voilà qui est très instructif pour qui tient à comprendre les motivations et les convictions de ceux qui se désignent avec tant d’insistance comme le nouveau gouvernement du Canada.
Le gouvernement se révèle sous son vrai jour dans chacune de ses décisions, grandes ou petites, dans la façon dont il dépense non seulement ses millions, mais aussi ses milliers de dollars. Les vraies priorités d’un Cabinet se révèlent dans chacun de ses choix, et pas uniquement dans les choix graves qui infléchissent le parcours d’un pays.
Un montre ce qu’il vaut non seulement par la façon dont il traite les premiers ministres provinciaux et les dignitaires, mais aussi par le traitement qu’il réserve aux moins chanceux, aux défavorisés, à ceux dont on n’entend pas toujours la voix et qui, dans notre société, ne vivent pas toujours dans le confort, mais plutôt dans le besoin, bien souvent.
Qu’est-ce que les Canadiens ont appris sur le gouvernement? Le jour même où il a annoncé l’un des excédents financiers les plus importants de l’histoire du Canada, un cadeau de milliards de dollars, le gouvernement a célébré cette réalisation en tournant le dos aux femmes, à ceux qui ne savent pas lire, à ceux qui ont des moyens modestes et qui voudraient pourtant défendre les droits que la Charte leur garantit.
Le jour même où le gouvernement a annoncé l’un des plus importants excédents financiers de notre histoire, le Parlement et les Canadiens ont vu à la Chambre un gouvernement qui, guidé par une idéologie insensible, a révélé sa vraie nature, les vraies priorités du Cabinet, la vraie mesure du premier ministre.
L’une des cibles principales a été Condition féminine Canada, qui est depuis longtemps sur la liste des victimes des adeptes du conservatisme social. Le budget de Condition féminine Canada a été durement amputé, au point que sa capacité d’accomplir son important travail est compromise.
Il y aura un prix à payer, et ce prix sera payé par des Canadiennes dans des localités de tout notre pays: les femmes qui cherchent à fuir la violence; les femmes qui ne veulent rien de plus que la chance de profiter pleinement des richesses économiques et culturelles du Canada; les femmes qui travaillent d’arrache-pied pour promouvoir les droits des femmes et des filles dans le monde entier.
Comme c’est le cas pour un grand nombre des ministères et programmes qui ont été touchés, ceux qui profitent du travail de Condition féminine Canada sont souvent des Canadiennes qui ne peuvent se faire entendre ou qui n’ont pas l’influence politique voulue pour se défendre elles-mêmes, faire valoir leurs besoins et se battre. La tâche de parler en leur nom revient aux députés progressistes à la Chambre.
Si ce n'était pas clair avant, l'idée que les conservateurs se font des femmes l'est maintenant. Le gouvernement a sabré dans le financement du ministère chargé de venir en aide aux femmes qui en ont le plus besoin. Le gouvernement a rejeté un plan qui aurait créé des centaines de milliers de places abordables dans des garderies, préférant une allocation symbolique de quelques dollars par jour qui aidera peu de femmes et ne créera de places pour aucune d'elles.
Lundi également, le gouvernement, affichant encore une fois ses penchants vers le conservatisme social, a annoncé son intention d'éliminer le Programme de contestation judiciaire. La plupart des Canadiens n'ont jamais entendu parler de ce programme. Les Canadiens connaissent cependant son héritage et les programmes sociaux qu'il a contribué à instaurer dans notre pays.
Le Programme de contestation judiciaire a aidé des organismes minoritaires, y compris des organisations de femmes, à lancer, mener et remporter une série de victoires historiques au cours des trois dernières décennies. Ce programme a contribué à définir le Canada comme étant un des pays les plus progressistes du monde; un pays déterminé à protéger les droits de tous, pas seulement de certains; un pays qui respecte son histoire, son statut de pays de minorités; enfin, un peuple qui voit cette histoire et cette réalité moderne comme une force.
Du point de vue budgétaire, le Programme de contestation judiciaire ne représente qu'une petite dépense, quelque millions de dollars par année, mais il a beaucoup apporté en aidant les Canadiens à élargir et à protéger leurs droits et libertés. Plus encore, il est emblématique du pays que nous sommes.
Il y a plus de 30 ans, les Canadiens ont eu le courage non seulement d'intégrer à la Constitution une excellente Charte des droits et libertés, mais aussi d'allouer de modestes ressources afin de permettre aux particuliers et aux organismes de lancer des contestations judiciaires pour faire en sorte que ces droits soient respectés et interprétés comme il convient dans le contexte d'aujourd'hui.
À quoi servent les droits s'il n'y a pas de moyen de poursuivre en justice ceux qui les violent? À quoi sert la promesse d'égalité si seulement ceux qui ont les moyens et les capacités voulus peuvent veiller à ce qu'elle soit tenue? Ce sont là des questions importantes, mais le gouvernement préfère ne pas s'y arrêter, car elles l'embarrassent. Elles en révèlent davantage aux Canadiens sur la nature du gouvernement que ce dernier ne le voudrait.
Dans l'ensemble, les réductions annoncées par les conservateurs lundi étaient minimes par rapport aux dépenses générales du gouvernement, mais dévastatrices pour les personnes touchées. Ces réductions ont porté un grave coup au coeur de notre société progressiste et constituent une attaque qui témoigne carrément et cruellement de la politique inflexible du gouvernement et de son programme idéologique.
Je siège depuis assez longtemps en face des députés conservateurs et j'ai siégé bien assez longtemps parmi eux pour comprendre leurs motifs, leurs visées et leurs objectifs dans ce cycle de réductions budgétaires. Les réductions effectuées lundi n'ont rien à voir avec des questions budgétaires ou des exigences financières. Elles constituent un triomphe, non pas de la raison financière, mais du conservatisme social. Elles incarnent de manière bouleversante la vision impitoyable et étroite des conservateurs et leur méfiance viscérale de l'institution même qu'ils ont tant lutté pour diriger.
Les députés du Parti libéral comprennent le pouvoir dont le gouvernement dispose pour favoriser l'égalité des chances chez les Canadiens. Les députés du Parti libéral croient dans la capacité du gouvernement de faire le bien, d'aider les Canadiens à améliorer leurs conditions de vie et à trouver leur voie, et les députés du Nouveau Parti démocratique et du Bloc québécois ont la même conviction. Le gouvernement ne peut pas tout faire et ne devrait pas tout faire, mais il doit jouer un rôle progressiste si nous voulons atteindre notre idéal d'une société vraiment juste.
On reconnaît le vrai visage d'un gouvernement dans chacune de ses décisions, importantes ou non. Lorsqu'on regarde au-delà des chiffres dans un budget, on y voit des gens dans leur foyer qui caressent des rêves. Le gouvernement du Canada représente tous les Canadiens, et non seulement les privilégiés. Il représente tous les Canadiens, non seulement ceux qui ont voté pour ses députés. Un gouvernement ne peut pas réaliser des progrès pour le bien de la population lorsqu'il isole les personnes vulnérables et en fait les victimes de son programme idéologique.
:
Monsieur le Président, je suis très fière de prendre la parole en faveur de la motion du Parti libéral. La Chambre s'oppose aux compressions partisanes et discriminatoires du gouvernement dans l'aide fédérale accordée aux programmes et aux services destinés aux femmes, pour une raison très claire: nous n'en sommes pas là. La véritable attitude du très nouveau gouvernement conservateur est dévoilée par les compressions budgétaires de cette semaine.
À l'heure actuelle, alors que partout sur la planète, il y a une reconnaissance de l'importance de l'égalité pour les femmes et les jeunes filles pour atteindre les objectifs de la santé et de la qualité de vie, le Canada va reculer.
Nous n'en sommes pas là, ni ici, au Canada, ni à travers le monde.
Il est un peu ironique de voir que le très nouveau gouvernement canadien, si fier du travail de nos forces armées en Afghanistan pour promouvoir et protéger les droits des femmes et des jeunes filles, veuille, en même temps, détruire nos programmes essentiels pour le faire ici, au Canada.
Nous n'en sommes pas là!
[Traduction]
L'année 2006 est particulièrement importante pour les femmes au Canada puisqu'elle marque le 25e anniversaire de la ratification par le Canada du traité le plus complet en matière de droits des femmes, soit la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. En ratifiant cette convention, le gouvernement fédéral a accepté de jouer un rôle de chef de file pour assurer le respect des droits des femmes à l'égalité. Malheureusement, sans un effort plus concerté de la part du gouvernement fédéral pour s'acquitter de ses obligations aux termes de cette convention des Nations Unies et de la Charte des droits et libertés, la pleine égalité échappera aux Canadiennes, particulièrement à celles qui sont victimes d'oppression à de multiples égards.
En 2004, le nombre de victimes d'agression sexuelle était six fois plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Plus d'un million de femmes ont déclaré avoir été traquée, au cours des cinq dernières années, au point de craindre pour leur vie, pour leur sécurité ou pour la sécurité d'un proche. La violence faite aux femmes par les hommes continue d'être une réalité quotidienne terrifiante au Canada, un obstacle à l'égalité pour les filles et les femmes en général. Les centres féministes révèlent qu'une femme sur quatre est victime d'agression sexuelle au cours de sa vie et qu'une sur dix est battue. Statistique Canada confirme que 51 p. 100 des femmes ont subi une agression criminelle.
Les Nations Unies ont recommandé que le Canada veille à ce que toutes les provinces offrent les services gouvernementaux et non gouvernementaux nécessaires aux femmes victimes de violence. Au lieu de cela, le fédéral a retiré son financement aux groupes qui militent en faveur de l'égalité pour les femmes. Les compressions dans les programmes d'aide sociale, les exclusions et les allocations conditionnelles forcent les femmes à devenir dangereusement dépendantes d'hommes abusifs. Les compressions dans l'aide juridique et les services juridiques laissent les femmes sans avocats ou représentants dans les batailles portant sur la garde des enfants et les droits de visite qu'elles doivent livrer après avoir quitté des hommes dangereux. Les compressions dans les services d'établissement des immigrants, l'éducation et les services de santé limitent l'accès des femmes à l'aide dont elles ont besoin.
Les Canadiennes ont bâti et développé des réseaux d'organisations de femmes et ont travaillé sans relâche pour veiller à ce que les questions touchant les femmes restent au premier plan, tant au niveau local qu'au niveau national. En outre, les groupes féminins offrent des services directs d'une importance critique aux femmes et aux enfants et sensibilisent tous les secteurs au sein de la population et du gouvernement aux préoccupations des femmes.
Le fait que la violence contre les femmes et les enfants ait maintenant une place dans les objectifs stratégiques en matière de politique n'est qu'un exemple digne de mention qui montre dans quelle mesure les opinions et les expériences des femmes servent à façonner les lois, les politiques et les programmes. Reconnaissant que la participation des femmes est essentielle à la santé socio-économique et culturelle du Canada, le gouvernement fédéral appuie ces groupes en leur donnant un financement de base.
La réduction radicale du financement mine la capacité d'organiser, d'exercer des pressions, de faire de la recherche, d'offrir des services aux femmes, bref, toutes sortes de choses dont les femmes ont besoin afin de garantir leur pleine participation dans la société. Par conséquent, la participation politique des femmes va stagner et les femmes auront moins la chance de mener auprès des gouvernements des consultations sur les nombreuses questions qui les touchent.
Le Fonds d'action et d'éducation juridiques pour les femmes a, depuis sa création en 1985, contribué à plus de 140 actions en justice, aidant ainsi les femmes à remporter des victoires judiciaires historiques sur une grande variété de questions. Le FAEJ tirait jusqu'ici son financement du Programme de contestation judiciaire, autre programme que le gouvernement a décidé d'abolir.
Il est quelque peu paradoxal, comme la députée de le soulignait, que le gouvernement semble faire la volonté des groupes d'intérêt et avoir capitulé devant la campagne de REAL Women, organisme qui défend une idéologie, tandis que les libéraux réclament de vraies recherches sur de vraies femmes: les célibataires, les victimes de violence, celles qui vivent dans des centres d'hébergement. REAL Women a pour devise « les droits des femmes sont les droits de la personne ». Nous avons un petit secret à leur confier : les droits des femmes sont effectivement des droits de la personne, comme le député de , un de nos députés préférés du caucus des femmes, l'a si bien dit.
Le a refusé d'assister à la conférence de 2006 sur le sida. Peut-être l'a-t-il fait parce qu'il aurait alors entendu les propos éloquents de Stephen Lewis qui a déclaré ce qui suit:
Finalement, à mon avis, comme les personnes ici présentes sont indubitablement au courant, la dimension la plus honteuse et intolérable est ce qui arrive aux femmes. Il s'agit d'un secteur du VIH-sida qui me laisse le plus impuissant et enragé. L'inégalité de genre provoque l'expansion de l'épidémie, et nous ne vaincrons jamais la monstrueuse force du sida si les droits des femmes ne deviennent pas prioritaires dans cette bataille [...]
Je vous défie, collègues représentants, à entrer dans la bagarre contre l'inégalité de genre. Il n'y a pas d'appel plus honorable et productif. Il n'y a rien de plus important dans ce monde. Tous les chemins passent par les femmes et par le changement social, et cela comprend la victoire sur la pandémie.
[Français]
Il y a deux semaines, dans le journal La Presse, Nathalie Collard écrivait:
Les craintes des groupes féministes sont alimentées, entre autres, par le lobby de l'Association REAL Women, (un groupe anti-féministe bien implanté dans l'ouest du pays et qui fait la promotion du rôle traditionnel de la femme), association qui a pourtant déjà reçu des subventions du programme de promotion de la femme, qu'elle dénonce aujourd'hui. Difficile à dire si ce groupe, on ne peut plus virulent à l'endroit des féministes, jouit d'une véritable influence à Ottawa.
[Traduction]
En fait, le Comité permanent de la condition féminine a demandé une augmentation de 25 p. 100 du financement de ces groupes. Encore une fois, le gouvernement refuse de comprendre qu'il doit rendre des comptes au Parlement. Nous espérons qu'il le comprendra la semaine prochaine lorsque la motion sera adoptée.
J'ai déjà participé à l'émission du député de , émission qui était diffusée par un réseau de câblodistribution. Lorsqu'il m'a demandé quel est le problème le plus important auquel les Canadiennes étaient confrontées, je lui ai répondu la paralysie. Tout ce qui concerne les femmes relève de deux ou trois ministères ou administrations et nous n'arrivons pas à obtenir une idée des résultats. Ni les ministères, ni les autorités concernées ne mesurent les résultats.
Par conséquent, il est extrêmement important, en ce qui concerne les droits des femmes, qu'il y ait des organisations qui fassent véritablement la recherche. Comme on dit en gestion: chose mesurée est chose remarquée, et chose remarquée finit par se réaliser.
La porte-parole du Parti conservateur ne comprend pas que le financement au titre de l'égalité des sexes ne va pas directement aux programmes. Elle pose constamment la même question et elle ne comprend pas. C'est le gouvernement qui est responsable de l'absence d'égalité des sexes tout comme du financement des programmes. La députée insiste sans cesse et elle confond les deux questions.
En fait, le ministre de la Justice a dit que peu importe les résultats des recherches, le gouvernement a déjà décidé quoi faire. Le gouvernement continue à parler de la recherche comme si c'était un juron. De toute évidence, si REAL Women comprend des gens comme Florence Nightingale, ce groupe doit savoir que cette infirmière était une statisticienne qui tenait des dossiers irréprochables et qui comprenait les groupes de maladies. Voilà précisément ce que Condition féminine Canada et d'autres organisations similaires font partout au Canada.
C'est extrêmement important pour nous, libéraux, lorsqu'on voit toutes les organisations qui comparent maintenant la situation des Canadiennes à celles des femmes ailleurs dans le monde. Monica Lysack de l'Association canadienne pour la promotion des services de garde à l'enfance a dit:
Lorsqu'on examine la situation des Canadiennes, notamment en matière de droits de la personne, par rapport aux normes internationales, on constate qu'il y a encore beaucoup de travail à faire.
[Français]
Nous n'en sommes pas là!
[Traduction]
Nous devons avancer dans tous les domaines importants, en fonction des données que nous avons, et c'est le rôle du gouvernement.
En terminant, je voudrais citer mon amie Nellie McClung. Je pense que certains de nos vis-à-vis devraient s'asseoir à sa petite table dans l'enceinte du Parlement. Elle a déclaré:
Personne n'a jamais aimé se faire déranger par un réveil-matin, et ceux qui dérangent ne sont jamais populaires, même si les gens peuvent être très heureux du résultat en fin de compte.
Elle a également déclaré:
Je crois fermement dans les femmes — dans leur capacité de faire des choses et dans leur influence et leur pouvoir. Les femmes établissent les normes pour le monde et il nous incombe à nous, les femmes du Canada, de placer la barre très haut.
La semaine prochaine, lorsque la motion sera adoptée, j'espère que le gouvernement fera ce qui s'impose en finançant tous ces gens qui nous réveillent et établissent les normes pour le Canada et pour le monde, en l'honneur de ces cinq femmes célèbres de l'Alberta.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
Je suis très fière d'intervenir aujourd'hui en tant que députée de ce nouveau gouvernement conservateur parce que c'est ce gouvernement qui voit à ce que toutes les femmes puissent réaliser leur potentiel, leurs rêves et leurs aspirations et à ce que la contribution qu'elles apportent à notre pays soit reconnue.
Il est intéressant de voir que nos vis-à-vis ont choisi de discuter de cette question alors que ce sont eux qui ont si lamentablement échoué pour ce qui est de répondre aux besoins des Canadiennes. Alors que les libéraux sont très occupés par l'élection de leur nouveau chef et la préparation de ce qu'ils appellent le livre rose, ce qui prouve encore une fois qu'ils ne comprennent pas du tout les besoins des Canadiens, notre nouveau gouvernement a déjà pris des mesures concrètes qui permettront à l'ensemble des Canadiens de mieux vivre. Il est important de souligner que les femmes représentent plus de 51 p. 100 de la population de notre pays. Le Canada est enfin représenté par un gouvernement qui le reconnaît. Nous reconnaissons que les Canadiens, tant hommes que femmes, veulent que leur gouvernement améliore leur sort, qu'il fasse disparaître la corruption et qu'il tienne ses engagements. Ils ne veulent pas de vaines promesses consignées dans un livre rose.
Les femmes renforcent notre économie, subviennent aux besoins de nos familles et assument un rôle de chef de file dans leurs collectivités. C'est pourquoi notre gouvernement a adopté de nouvelles mesures afin d'améliorer la vie de tous les jours des Canadiennes. Quelles sont ces mesures?
Nous avons créé la prestation universelle pour la garde d'enfants qui verse à toutes les familles canadiennes une somme de 100 $ par mois par enfant de moins de six ans. Nous créerons 25 000 nouvelles places en garderie par année. C'est un engagement que nous tiendrons. Nous ne nous contenterons pas d'en parler pendant 13 ans, comme l'ont fait les libéraux. Nous agirons.
Nous avons présenté un budget qui accorde davantage de réductions d'impôt que les quatre derniers budgets fédéraux ensemble, y compris une diminution de la TPS, cette taxe que tous les Canadiens doivent payer. Nous avons accordé un allègement fiscal aux Canadiens à faible revenu, aux retraités et aux familles qui doivent s'occuper d'un enfant handicapé, sans parler d'un nouveau crédit d'impôt pouvant aller jusqu'à 500 $ pour le remboursement des dépenses admissibles engagées dans le cadre de programmes de conditionnement physique pour les enfants de moins de 16 ans.
Nous avons déposé un projet de loi important qui renforcera la justice pénale à l’endroit de ceux qui commettent de graves infractions afin de créer des collectivités plus sûres pour les femmes et leurs familles. Nous avons pris des initiatives contre la traite des personnes qui aideront les victimes de ce fléau qui sont trop souvent des femmes et des enfants vulnérables, mais aussi des hommes. Au cours de l’année qui vient, nous consacrerons 1,4 milliard de dollars au logement abordable dans l’ensemble du pays. Tout en respectant les traditions culturelles, nous établirons une nouvelle agence pour accélérer la reconnaissance des titres de compétences étrangers afin que les femmes nouvellement arrivées au Canada puissent contribuer plus rapidement à la vie canadienne.
Le nouveau gouvernement du Canada est déterminé à promouvoir l’égalité ainsi que la participation pleine et entière de tous les Canadiens à la vie économique, sociale et culturelle du Canada.
Le mois prochain sera le Mois de l’histoire des femmes. Le 18 octobre, nous célébrerons la vie des Célèbres cinq. En 1929, Emily Murphy, Henrietta Muir Edwards, Louise McKinney, Irene Parlby et Nellie McClung se sont battues pour le droit des femmes d’être légalement reconnues comme des personnes. Ces femmes sont une source d’inspiration pour nous tous. Grâce à elles, je ne suis pas seulement reconnue comme une femme, mais comme une personne. L’une des Célèbres cinq, Louise McKinney, a très bien su le dire lorsqu’elle a déclaré: « Le but de la vie d’une femme est le même que celui de la vie d’un homme : apporter la meilleure contribution qui soit à sa génération. »
J’ai rencontré un certain nombre de femmes de divers milieux qui m’ont parlé d’un réel besoin de mesures et de résultats concrets. Pour cette raison, chaque ministre travaille à améliorer les politiques et programmes afin que tous les Canadiens aient une vie meilleure. Par conséquent, au lieu de faire d’autres promesses en l’air dans un but électoraliste, nous sommes sensibles aux besoins des Canadiens et nous respectons nos priorités et nos engagements.
Prenez par exemple le récent cabotinage de la députée de Beaches—East-York qui était scandalisée par le manque d’égards imaginaire des conservateurs pour les femmes. La Chambre sera intéressée d’apprendre que les libéraux ont récemment fait preuve d’un manque d’égards bien réel envers les femmes. Le candidat à la direction du Parti libéral qui a l’appui de la députée de a organisé un week-end uniquement réservé aux hommes. C’est exact; les femmes ont été exclues de cet événement. Nous ne faisons pas ce genre de chose au Parti conservateur. Avant que les Canadiens n’écoutent les fausses accusations que les gens d’en face lancent contre le gouvernement, ils devraient se pencher sur l’attitude du Parti libéral à l’égard des questions touchant les femmes et de ses résultats des 13 dernières années où il n’y a eu aucun progrès.
Pourquoi les femmes canadiennes devraient-elles faire aussi facilement confiance à un parti aussi marqué par le scandale et la corruption? Les libéraux ont eu plus d’une décennie pour améliorer la vie des femmes canadiennes, mais ils n’ont rien fait, alors pourquoi les Canadiens compteraient-ils sur eux?
La députée de dit parler au nom de toutes les Canadiennes. Ce n’est qu’un autre exemple de l’arrogance libérale. Le Parti libéral s’imagine qu’il parle au nom de tous et tient pour acquis l’appui des femmes du pays.
Contrairement aux libéraux, nous savons que nous ne pouvons pas tenir l’appui des femmes pour acquis. Nous devons travailler pour faire en sorte que tous les programmes, tous les services et tous les ministères utilisent l’argent des contribuables de la façon la plus efficace qui soit, car c’est l’argent aussi bien des femmes que des hommes.
Contrairement aux libéraux, nous ne considérons pas que nos filles et nos petites-filles sont faibles et vulnérables. Nous savons plutôt qu’elles ont confiance en elles et qu’elles ont un grand potentiel. Lorsque je regarde autour de moi à la Chambre, je vois un grand nombre de femmes fortes et brillantes qui ont beaucoup travaillé pour arriver là où elles sont aujourd’hui. Ce qu’un grand nombre de femmes m’ont dit, c’est qu’elles en ont assez d’être considérées comme des victimes.
Le nouveau gouvernement du Canada sait que les femmes de notre pays forment une population diversifiée. On trouve parmi elles des mères seules, des mères au foyer, des PDG de certaines des plus grandes entreprises, des propriétaires d'entreprises, des agricultrices, des fournisseuses de soins et beaucoup, beaucoup plus. Le Canada a maintenant un gouvernement qui reconnaît cette réalité et qui sait que cela signifie que les femmes ont besoin de pouvoir faire des choix qui leur permettront de s'épanouir pleinement.
Les femmes, elles aussi, en ont assez des promesses non tenues. Le nouveau gouvernement du Canada a été élu pour faire le ménage après la corruption et les scandales qui ont taraudé le Parti libéral et le taraudent encore aujourd'hui. Nous avons agi. Nous avons promis d'agir en matière de garde d'enfants; nous l'avons fait. Nous avons promis d'accroître la sécurité dans les collectivités; nous l'avons fait. Nous avons promis d'éliminer la corruption et les scandales; nous l'avons fait. En vérité, les libéraux parlent et nous agissons.
Les femmes veulent voir des résultats plutôt que d'écouter encore d'autres belles paroles et des campagnes de peur. Tous les jours, ce sont les femmes, le plus souvent, qui gèrent le budget familial. Elles s'assurent que leurs familles et leurs enfants obtiennent le maximum avec le budget qu'elles ont. Elles le font tous les jours. Elles savent comment optimiser leurs ressources et elles attendent du gouvernement qu'il agisse avec le même sens des responsabilités budgétaires.
Les accusations formulées par le Parti libéral sont complètement fausses. En fait, la réalité est exactement à l'opposé de ce que les libéraux allèguent. Nous mettons en oeuvre des programmes et dispensons des services, non pas en dépensant sans compter, à la façon des libéraux, mais après examen attentif de ce qui est le plus efficace et de ce qui est le mieux pour tous tous les Canadiens, y compris les femmes.
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Monsieur le Président, je remercie ma collègue la secrétaire parlementaire du ministre du Commerce international, l'honorable députée de Simcoe—Grey, de bien vouloir partager son temps avec moi. Je la félicite également de son excellente allocution.
Il me fait plaisir de prendre la parole aujourd'hui en cette Chambre, afin de réaffirmer l'engagement de notre gouvernement à soutenir non seulement l'égalité, mais aussi l'émancipation des femmes et leur contribution, pleine et entière, à la prospérité de notre pays.
Je tiens aussi à exprimer mon désaccord avec la motion partisane présentée par l'honorable députée de Beaches—East York, qui va à l'encontre des principes de saine gestion et qui priverait non seulement les femmes, mais également tous les Canadiens, des fonds judicieusement investis dans nos programmes sociaux.
Mettons les choses au clair. Nous parlons aujourd'hui d'une mesure administrative, et aucun fonds pour les programmes bénéficiant aux femmes ne sera coupé sur le terrain. Je peux donc dire aux gens de mon comté et aux organismes — comme Jonction pour elle qui fait un excellent travail — que notre gouvernement les soutient plus que jamais dans leurs initiatives.
Notre gouvernement est pleinement engagé dans le soutien à l'émancipation des femmes. Par exemple, mon collègue le ministre du Travail, après 13 ans d'inaction du gouvernement précédent dans le dossier de l'équité salariale, a pris le taureau par les cornes et a finalement pris des mesures concrètes afin que l'équité salariale soit respectée dans les entreprises de compétence fédérale. La raison pour laquelle notre ministre n'a pas eu à prendre la voie législative, c'est que la loi existe déjà. La loi est existante, mais le gouvernement précédent n'a malheureusement pas veillé à son application. Nous avons donc une mesure concrète du gouvernement conservateur qui s'engage à soutenir les efforts sur le terrain en vue d'assurer l'équité salariale.
J'aimerais citer des exemples de l'engagement de notre gouvernement à soutenir la place des femmes et de tous les nouveaux arrivants dans notre société. Dans le comté de Lévis—Bellechasse, où nous vivons certains problèmes de pénurie, nous avons besoin de main d'oeuvre afin d'encourager nos entreprises à poursuivre leur expansion.
Nous sommes donc conscients de l'importance de fournir à toutes les Canadiennes et à tous les Canadiens des chances égales, et nous sommes soucieux de le faire. C'est pourquoi Citoyenneté et Immigration Canada est tenu d'analyser les incidences de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés et de son règlement d'application sur le plan des sexes, et d'en rendre compte au Parlement. Il s'agit d'une exigence de la loi elle-même, et elle est sans précédent dans toutes les lois fédérales.
Citoyenneté et Immigration Canada représente donc la première porte d'entrée des immigrants qui arrivent chez nous. Parce qu'il est important de maintenir la tradition humanitaire de notre pays, les programmes de notre gouvernement mettent particulièrement l'accent sur la protection des personnes qui ont des besoins particuliers, notamment les femmes et les enfants.
Par exemple, certains groupes de réfugiés arrivent ici et ont des besoins particuliers. Ainsi, en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, nous analysons à l'étape de la présélection les difficultés possibles liées au sexe et à la diversité. Dans cette analyse, nous tenons compte de la présence de femmes en péril, de ménages dirigés par des femmes célibataires, des risques de séparation permanente des membres d'une famille et des questions d'âge. Tous ces critères sont donc examinés afin d'atténuer les difficultés liées au processus de réinstallation, au sexe et à la diversité. Nous tenons évidemment compte des célibataires et des femmes à la tête d'un ménage afin de faciliter leur intégration.
J'ai encore un autre exemple. Certains programmes d'immigration du gouvernement fédéral portent précisément sur les problèmes de violence contre les femmes. Par exemple, le volet Femmes en péril du Programme de réinstallation des réfugiés et des personnes protégées à titre humanitaire vise à répondre aux besoins des femmes réfugiées qui se trouvent dans des situations où il est impossible de garantir leur sécurité. Depuis 1988, dans le cadre du volet Femmes en péril, le Canada a fourni un nouveau domicile plus sûr à des milliers de femmes et d'enfants.
Comme on en a un peu discuté aujourd'hui, le problème de violence envers les femmes n'existe pas seulement au niveau des immigrants. Il est aussi présent dans nos collectivités. C'est pourquoi nous avons besoin d'organismes communautaires qui viennent apporter leur soutien aux femmes dans le besoin. C'est également pourquoi j'ai présenté un projet de loi privé pour venir en aide aux conjointes et aux conjoints dont la vie est menacée par leur ex-conjoint. Ce projet de loi chemine à travers les différentes étapes parlementaires. Le but de ce projet de loi, c'est lorsqu'une femme se sent menacée, la société a la responsabilité de la protéger. C'est extrêmement important. La façon de le faire consiste en différents programmes et mécanismes. Le programme de protection des témoins, un programme de la Gendarmerie royale, permet aux femmes qui en font la demande — et c'est le but du projet de loi — d'être protégées et que leur identité ne soit pas révélée. C'est essentiel pour assurer la sécurité des personnes.
Ce sont des mesures nécessaires pour que notre pays permette une belle intégration des femmes dans notre société et qu'elles continuent à jouer le rôle qu'elles jouent de façon exemplaire.
Un autre exemple, c'est celui de la traite de personnes, ce que l'on appelle en anglais le human trafficking, qui implique souvent des femmes et des enfants. On peut se poser la question de savoir ce qu'est la traite de personnes? Il s'agit d'une personne qui arrive dans notre pays, mais à qui on enlève ses papiers. On lui enlève finalement son identité légale. Elle vient ici sous la répression et la coercition. Donc, c'est une femme, un enfant ou toute personne victime de traite de personnes. C'est le troisième plus grand marché mondial illégal. Ce n'est donc pas une mince affaire. En tant que pays qui se veut un champion de la démocratie et de la promotion de l'égalité des femmes, nous avons une responsabilité morale, non seulement pour les personnes qui sont victimes de cette traite, ici, au pays, mais aussi pour l'ensemble des pays.
Notre gouvernement a pris des mesures pour améliorer la réponse du Canada aux besoins uniques des victimes de la traite des personnes. Ce sont souvent des femmes et des enfants. Auparavant, elles étaient considérées comme des criminelles qu'il fallait détenir et expulser. C'était humiliation sur humiliation.
Notre nouveau gouvernement a donné aux agents d'immigration l'ordre de délivrer des permis de séjour temporaire à court terme aux victimes de la traite de personnes. Grâce à ces permis, les victimes disposent de 120 jours pour se remettre de cette expérience éprouvante et décider si elles aimeraient présenter une demande en vue de rester au pays, ou si elles préfèrent retourner dans leur pays d'origine. Ce sont des mesures importantes, intérimaires, mais qui profiteront directement aux femmes et aux enfants qui sont les plus vulnérables. Le Conseil canadien pour les réfugiés demande ce changement de fond depuis plusieurs années et notre gouvernement a répondu à cette demande.
J'aimerais aussi insister sur le fait que dans le cadre du Programme fédéral de santé intérimaire, le présent gouvernement fournit également aux demandeurs d'asile et aux personnes protégées —dont un grand nombre sont des femmes — une protection pour les soins essentiels de santé et d'urgence tant qu'ils ne remplissent pas les conditions requises pour bénéficier de l'assurance-maladie provinciale. Donc, toutes les personnes ont droit aux premiers soins.
Comme on le sait, l'immigration va devenir un grand défi pour notre pays et afin de s'assurer qu'on profite de l'apport des nouveaux arrivants, il est important qu'ils s'intègrent avec succès dans la société canadienne. Nous avons beaucoup de travail à faire, que ce soit, par exemple, avec les corporations professionnelles, au niveau de nos propres valeurs ou de nos propres façons de percevoir les nouveaux arrivants. C'est pourquoi notre gouvernement a établi des programmes d'intégration qui sont essentiels pour leur offrir un environnement favorable, y compris aux femmes. D'ailleurs, on a établi un nouveau budget de 307 millions de dollars supplémentaires au cours des deux prochaines années pour les nouveaux arrivants, dont les femmes, afin qu'ils s'intègrent dans le système. Par exemple, concrètement, une femme qui vient s'installer au pays sera en mesure de bénéficier d'un service de garde pour ses enfants.
Étant francophone, il est très important que les nouveaux immigrants s'adaptent à leur milieu, que de nouveaux immigrants parlent français pour qu'ils viennent vivre au Québec et dans les minorités francophones. C'est un exemple concret d'une action que notre gouvernement pose pour venir en aide aux nouveaux arrivants et, évidemment, aux femmes qui ont des enfants.
J'ai en réserve beaucoup d'exemples de ce genre. Je pourrais continuer presque tout l'après-midi, mais l'essentiel de mon message a trait à ceci: c'est important que vous considériez que les économies que l'on fait aujourd'hui au nom des contribuables canadiens, pour lesquels nous gérons les fonds, ne sont pas effectuées aux dépens des femmes, par exemple. Au contraire, les sommes économisées seront réinvesties dans des programmes sociaux, en vue de continuer à soutenir la croissance de notre pays.
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Monsieur le Président, je partagerai le temps dont je dispose avec le député de .
Je suis heureuse d'intervenir dans le débat sur la motion présentée par l'opposition sur l'égalité et les possibilités pour les femmes canadiennes. La motion recoupe bien des sujets, mais je m'arrêterai aux préoccupations exprimées par les femmes devant le Comité permanent de la condition féminine, au sens qu'elles revêtent pour elles, à la défense de leur position et, parce que je connais bien le programme, qui est administré à partir de Winnipeg, je parlerai aussi du Programme de contestation judiciaire.
Beaucoup ici savent que le Comité permanent de la condition féminine a été créé à l'automne 2004. Il est une initiative de trois des partis politiques à la Chambre et a reçu l'appui de quatre partis. En passant, je crois qu'il est important pour notre débat de savoir que des députés du côté ministériel ont demandé cette année que ce comité soit aboli, ce qui me préoccupe beaucoup.
J'ai eu le bonheur d'être la première présidente du comité. Afin d'établir son plan de travail, le comité a entendu des femmes de tout le Canada exposer leurs priorités. Beaucoup ont comparu devant le comité. Nous avons entendu 38 témoins représentant un large éventail de points de vue et de priorités. Parmi eux, il y avait le YWCA, l'Association des femmes autochtones du Québec, l'Association des infirmières et infirmiers du Canada, l'Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry, REAL Women of Canada, et bien d'autres.
Les témoins se sont dits préoccupés par le manque d'attention que le gouvernement accordait aux questions féminines et à l'égalité réelle. On nous a exhortés à examiner les barrières systémiques auxquelles se heurtent les femmes de couleur, les immigrantes et les femmes autochtones. On nous a parlé de discrimination raciale. On nous a enjoints d'adopter des moyens d'améliorer le bien-être des femmes.
Certaines organisations ont dit croire que les intérêts des femmes étaient mieux défendus si on s'occupait des femmes au sein de l'unité familiale. D'autres groupes ont mis l'accent sur une approche de l'égalité fondée sur les droits.
Nous avons beaucoup entendu parler des préoccupations des femmes autochtones, notamment de la complexité des questions juridiques et de partage de compétences auxquelles elles doivent faire face pour faire carrière. Nous avons entendu parler des questions préoccupant tout particulièrement les femmes métisses.
Quatre grands thèmes sont ressortis des six semaines de consultations publiques.
Le premier, c'est la question du financement fédéral des organisations féminines et de celles qui luttent pour l'égalité ainsi que la capacité de ces organisations à fournir des services et à faire avancer la cause de l'égalité.
Le deuxième concerne la pauvreté et englobe l'incidence de la pauvreté, l'accès aux prestations de pension, l'aide sociale, l'écart salarial, le logement abordable et ainsi de suite.
Le troisième est le besoin impérieux d'accroître la capacité du fédéral de s'occuper de toute la question de l'analyse comparative entre les sexes et de l'analyse des politiques, des programmes et des budgets liés aux programmes fédéraux.
Le dernier grand thème se rapporte au problème qui a été soulevé, celui de la violence faite aux femmes, facteur important dans la vie de femmes partout au pays.
Ces femmes sont venues nous rencontrer de bonne foi. Elles ont témoigné de bonne foi. Leurs observations ont porté sur l'importance de se faire entendre du gouvernement, sur le fait que les quatre partis étaient représentés au comité pour les écouter, sur le besoin d'être traitées avec respect par le gouvernement et sur l'utilité d'avoir accès au gouvernement.
Le comité a donné suite à ces observations en publiant plusieurs rapports dans lesquels il recommandait l'augmentation du financement de Condition féminine Canada; il a recommandé l'augmentation du financement et du financement de base. Il a publié un rapport sur l'équité salariale. Il s'est penché sur la question des prestations parentales. Qui plus est, il a publié un important rapport sur l'analyse comparative entre les sexes, rapport que les organisations de femmes partout au pays ont qualifié de document historique.
Ces femmes se retrouvent devant quoi aujourd'hui? Le budget de fonctionnement de l'organe du gouvernement chargé de ces questions a été amputé à hauteur de 39 p. 100. Elle se font injurier et traiter de marginales par les groupes qui ont accès au gouvernement.
Nous entendons des députés d'en face dire que seul le budget de fonctionnement a été réduit, mais comment ces programmes peuvent-ils être réalisés si le bureau qui s'en occupe n'a pas le budget pour ce faire?
Il y a deux jours, j'ai entendu le , dans un débat télévisé, dire que le gouvernement n'était pas intéressé à soutenir « des lobbyistes, des avocats, des groupes d'intérêt et d'autres défenseurs ».
À mon avis, quand quelqu'un défend une cause, il soutient activement un idéal, il soulève les sujets de préoccupation et il prend parti en faveur d'une idée ou d'une politique. Cela consiste aussi à rencontrer un député pour lui parler de modifications à apporter à une loi ou à une politique. On peut aussi simplement parler à ses voisins et amis de l'incidence d'une certaine loi. C'est souvent l'expression sans équivoque de son soutien envers les droits de la personne, par exemple au bénéfice des handicapés et de leurs familles, des femmes autochtones ou des enfants qui ne peuvent pas aller à l'école. C'est ainsi que cela se passe dans le Canada que je connais.
Toutefois, j'ai entendu le dire que son gouvernement allait laisser tomber ces défenseurs des droits.
Avec les compressions envisagées dans le programme de la condition féminine, nous verrons disparaître un porte-parole pour un grand nombre d'individus et de groupes, y compris les femmes handicapées, les femmes vistimes de violence conjugale, les Métisses et les Inuites, les femmes autochtones, les immigrantes, les prostituées migrantes et d'autres.
Qui défendra celles qui ne peuvent pas se défendre elles-mêmes, parce qu'elles n'ont pas les moyens, les connaissances ou le pouvoir de le faire, et souvent parce que le système les intimide? D'ailleurs, d'après moi, le système ne peut que les intimider davantage après la décision de cette semaine.
Je veux parler du Programme de contestation judiciaire, parce que je le connais bien. Son siège est à Winnipeg, et il tient une place importante dans les activités et débats sur les droits de la personne qui ont cours dans ma collectivité. Beaucoup d'intéressés ont pris la défense de ce programme, et beaucoup d'autres le feront. Avec un budget de fonctionnement de moins d'un million de dollars, ce programme offrait une possibilité pour des groupes, des représentants des minorités linguistiques, des Canadiennes handicapées et des Autochtones de contester des lois, programmes ou politiques du gouvernement fédéral qui étaient discriminatoires en violation de la Charte des droits et libertés.
Ce programme est-il de nouveau la cible de compressions parce que le , ou peut-être même le président lui-même, a dit qu'on ne financerait pas des programmes auxquels le gouvernement ne croyait pas?
Est-ce parce que REAL Women, qui jouit de la faveur du gouvernement, prétend que ce programme regroupe des gauchistes radicaux, des homosexuels et des organisations féministes qui financent leurs propres activités ou est-ce parce que, lors d'une contestation de la constitutionnalité des limites de dépenses imposées aux tiers, le Programme de contestation judiciaire a appuyé l'organisme Démocratie en surveillance qui est intervenu lorsque le était le chef de la National Citizens Coalition?
Permettez-moi de parler de Mary. Certains députés ont peut-être déjà lu certaines choses à son sujet dans le journal. Mary est une jeune femme gravement handicapée pour laquelle le Programme de contestation judiciaire a fait une énorme différence. Ce programme a eu une grande incidence sur sa vie et sur celle de ses parents. Mary, sa soeur Sarah et leurs parents vivent dans la circonscription que je représente. Je les rencontre souvent, notamment à l'occasion de nombreux événements qui ont lieu dans la collectivité.
Mary est née avec des handicaps multiples et a été hospitalisée pendant plus d'un an. Lorsque l'un des parents de Mary a voulu recevoir des prestations d'assurance-emploi, sa demande a été rejetée parce que les délais étaient passés. Le Programme de contestation judiciaire a donné à Mary et à sa famille la possibilité de régler ce problème lié à l'assurance-emploi.
Le Programme de contestation judiciaire a été crucial pour de nombreuses personnes, notamment dans les causes Canada c. Lesiuk, affaire concernant le régime d'assurance-emploi; Canada c. Darrach, affaire concernant la protection des victimes de viol; et dans l'affaire Doreen Demas, concernant les femmes autochtones et leurs préoccupations.
Le Programme de contestation judiciaire est important parce qu'il donne la possibilité de se défendre à des personnes qui, autrement, ne pourraient le faire. Or, le gouvernement ne reconnaît pas la valeur de ce programme et l'élimine. Pourtant, c'est un des dispositifs gouvernementaux qui permettent aux gens de demander réparation dans les cas où il y a vraiment absence d'égalité.
Je soutiens que Ie gouvernement a pris des décisions draconiennes, mesquines et délibérément dirigées contre le groupe de 60 à 65 p. 100 de Canadiens qui n'appuient pas son programme.
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Monsieur le Président, ce parti est de plus en plus souvent décrit à juste titre comme un parti qui laisse la population pour compte.
Nous avons été renversés en entendant le discours du Trône. Celui-ci ne contenait que cinq priorités, en abandonnant 95 p. 100 des autres, en laissant pour compte les Canadiens. Tout le monde est resté sidéré, se demandant où était passé le reste du discours du Trône.
Au moment du budget, les femmes, les Autochtones, les parents célibataires, les aînés, les habitants du Nord et les étudiants ont été laissés pour compte. Nous offrions 6 000 $ aux étudiants. Qu'ont-ils obtenu? Ils n'ont obtenu que 40 $, ce qui ne suffit même pas pour acheter un manuel.
Pour les Canadiens les plus démunis, les conservateurs ont porté le taux d'imposition sur le revenu à 12 p. 100. Ils ont aussi supprimé des programmes canadiens favorables à la population: l'accord de Kelowna de 5 milliards de dollars, et le programme national de garderies de 10 milliards, sans compter le protocole de Kyoto sur les changements climatiques, qui aurait aidé la population à réduire le smog et les gaz à effet de serre de centaines de millions de tonnes. Ces mesures leur ont mérité bien des critiques et nous pensions bien qu'ils avaient compris.
J'ai été littéralement ahuri, comme bien des Canadiens, en voyant que les conservateurs allaient tout de même de l'avant avec ces coupes sombres et drastiques au détriment de certains groupes. On croirait presque que ce parti a des tendances suicidaires.
Dans le discours du Trône et dans le budget, les conservateurs n'ont pas financé ces groupes. Maintenant, ils sabrent dans le financement pour l'industrie touristique, les jeunes, les musées, le logement, les Autochtones, les bénévoles et les gens de la Colombie-Britannique et de l'Alberta qui luttent contre le dendroctone du pin. Ils font tout cela sans avertissement. Les députés n'ont pas à me croire. Je vais utiliser le reste de mon discours pour donner une voix aux Canadiens et aux gens de ma circonscription, Yukon. Ils ont été sidérés et surpris par les compressions. Ils étaient consternés et furieux.
Je vais commencer par notre grand chef dans la région. Il y a de quoi être furieux lorsque les programmes de lutte contre le tabagisme sont supprimés, mais dans le cas des Autochtones seulement. Le grand chef a été consterné également par les compressions dans les initiatives visant à aider les femmes, qui avaient réalisé de grands progrès dernièrement et qui prenaient leur place dans la société.
Nos organisations bénévoles ont subi de graves coupes. En tant que l'un des fondateurs du Centre d'action bénévole du Yukon, je trouve ces compressions tout à fait désolantes. Voici ce qu'a dit l'organisation Bénévoles Canada:
Malgré nos efforts pour faciliter le renouvellement des programmes, à environ 16 heures aujourd'hui, le gouvernement du Canada a annoncé qu'il allait supprimer son appui à l'Initiative canadienne sur le bénévolat dans le cadre de son plus récent examen des programmes.
L'organisation se dit sidérée par l'annonce, mais elle ajoute qu'elle espère que le gouvernement reviendra sur sa décision.
Elle ajoute:
Le soutien du bénévolat est essentiel alors que nous cherchons à assurer la sécurité de nos collectivités. Les bénévoles sont l'âme de nombreuses initiatives communautaires comme les services de police communautaire, le traitement de la toxicomanie et la formation et la réadaptation des gens qui ont des démêlés avec la loi.
Il est scandaleux qu'un gouvernement prétende d'une part qu'il lutte contre la criminalité, mais qu'il sabre d'autre part dans tous les programmes de lutte contre la criminalité. Pratiquement tous les habitants de ma circonscription font du bénévolat dans un secteur ou un autre. C'est au coeur de notre société compatissante au Yukon. Il est inadmissible de sabrer dans cela, surtout au moment même où nous sommes sur le point d'être les hôtes des Jeux d'hiver du Canada, qui se tiendront pour la première fois dans notre histoire au nord du 60e parallèle. Nous avons besoin d'une grande partie de nos habitants comme bénévoles.
Permettez-moi ensuite de parler d'alphabétisation, en tant qu'ancien président d'une organisation vouée à cette question. Des Canadiens de tout le pays sont sidérés de constater que le gouvernement ne croit pas que l'alphabétisation est importante. Permettez-moi de citer:
La coalition pour l'alphabétisation du Yukon s'inquiète vivement des compressions budgétaires annoncées par le gouvernement fédéral hier.
Cette coalition est chargée de projets comme les projets d'alphabétisation dans la collectivité, les initiatives d'alphabétisation familiale, les initiatives en milieu de travail pour les Premières nations. Là encore, les Premières nations sont victimes de compressions et je vais vous en donner d'autres exemples dans mon discours. La coalition ajoute:
Sans cette contribution fédérale, les programmes et les organisations d'alphabétisation au Yukon souffriront énormément. J'espère que vous allez nous appuyer en exerçant des pressions sur le gouvernement pour qu'il rétablisse le financement.
Le fait d'identifier l'alphabétisation comme...
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps avec la députée de Laurentides—Labelle.
Le Bloc québécois sera favorable à la motion libérale, car il considère que les compressions annoncées à l'égard de Condition féminine Canada sont symptomatiques et inquiétantes quant à la place qu'occupent les femmes, pour ce gouvernement.
Le Bloc québécois demande au gouvernement de revenir en arrière, car il considère que cette compression s'inscrit non pas dans un esprit de rationalisation budgétaire — parce qu'on voit que ce gouvernement a des surplus —, mais plutôt dans une approche idéologique, qui est contraire aux valeurs québécoises. Pour nous, les femmes québécoises sont jugées en fonction de la façon dont on gère les programmes à Condition féminine Canada.
Le gouvernement conservateur a annoncé des coupes de 5 millions de dollars sur deux ans au secrétariat de Condition féminine Canada, dont le budget est seulement d'un peu plus de 24 millions de dollars. C'est donc 20 p. 100 du budget qui est coupé, un budget qui avait été accordé après une chaude lutte.
J'aimerais rappeler en cette Chambre les combats difficiles qui ont été menés, notamment par le Bloc québécois en tête, pour arriver à la création du Comité permanent de la condition féminine. Pendant plus de 10 ans, nous avons dû exiger et demander la création de ce comité qui a finalement abouti en octobre 2004. J'étais de cette première cohorte de députés qui ont participé aux travaux. Lors de ces comités parlementaires où ont défilé devant nous de simples citoyens, des experts, des ministres, mais surtout beaucoup de représentantes de groupes et d'organisations, nous avons constaté que les besoins et les difficultés sont énormes.
Pour cette raison, je trouve absolument incompréhensible qu'on en arrive aujourd'hui à des coupes du gestionnaire de ces programmes, alors que les femmes commencent à peine à avoir accès à des services et que les besoins sont grandissants.
Ce comité était donc habilité à étudier toute question reliée au mandat, à la gestion, à l'organisation et au fonctionnement de Condition féminine Canada, et aussi à mener une enquête. Cependant, si on coupe à la direction de Condition féminine Canada, par qui les rapports de ce comité seront-ils traités? Ce Comité permanent de la condition féminine est important.
Rappelons que cinq rapports ont été déposés. Il y a eu un rapport au sujet des prestations de maternité, des prestations parentales du régime d'assurance-emploi, qui faisait état de l'exclusion des travailleuses autonomes — ce qui est encore le cas.
Un rapport très important sur l'équité salariale a également été déposé. On sait que le problème de l'équité salariale relève d'une grande injustice, et qu'il est très difficile de le traiter. Au Québec, nous avons eu des avancées notoires, mais ici, au Canada, le salaire des femmes demeure encore beaucoup moins élevé que celui des hommes.
Un troisième rapport à propos du financement par le programme de promotion de la femme a aussi été déposé. On voulait savoir ce que les femmes du Canada en pensaient.
Évidemment, un rapport sur l'augmentation du financement des organismes revendiquant l'égalité a été déposé. Les organismes sont sous-financés. Nous avons identifié beaucoup de lacunes, notamment récemment, alors que l'organisme Femmes et droit a dû fermer ses portes parce que la ministre tardait à lui fournir la subvention nécessaire.
Un autre rapport portait sur l'analyse comparative entre les sexes. En matière de problèmes de discrimination à l'endroit des femmes, il est important de comprendre qu'on se doit d'avoir une analyse, ministère par ministère, pour pouvoir prouver ce qu'on avance et prouver les besoins des femmes.
Nous craignons que, s'il y a une diminution des budgets de Condition féminine Canada, le Comité permanent de la condition féminine, un comité essentiel, ait peu de répondants et de réponses.
Le gouvernement conservateur aurait pourtant besoin des lumières de Condition féminine Canada — on a pu le voir, notamment, dans l'entente sur les centres de la petite enfance. Certes, la résiliation, par le gouvernement conservateur, de l'entente portant sur les services de garde, qui avait été signée le 28 octobre 2005 entre le gouvernement du Canada et le gouvernement du Québec, a été un geste qui a été tout, sauf banal.
En effet, ce contrat légal, préparé après des mois de travail, annoncé en grande pompe, a été résilié un an plus tard par les conservateurs. C'est vraiment ce manque de suite dans les engagements qui démotive les femmes au Québec et au Canada. Pour le Québec, je rappellerai que c'est un manque à gagner de plus de 800 millions de dollars pour ces centres de la petite enfance.
On nous propose à la place une allocation imposable de 1 200 $ par année. Cela nous montre à quel point ce gouvernement est déconnecté des besoins des femmes. Il aurait été sage d'accepter la suggestion du Bloc québécois et d'accorder un crédit d'impôt remboursable, mais le gouvernement a refusé cette mesure.
Pour ajouter à leur obsession de faire connaître leurs idées, on s'aperçoit que, pour les deux premiers mois, la ministre a envoyé aux parents les chèques de 100 $ par la poste plutôt qu'électroniquement. Le coût de l'opération pour l'État s'élève à 2 millions de dollars. C'est une grande injustice.
Donc, quand le gouvernement vient nous parler de gestion financière responsable, il y a beaucoup de personnes qui ont des sourires en coin.
Que penser du dossier des employés fédéraux, dont on essaie d'avoir le retrait préventif, de ces femmes qui travaillent dans des situations dangereuses pour la sécurité de leurs enfants, que ce soit aux postes de douanes à la frontière ou ailleurs? Le retrait préventif pour les femmes enceintes n'est donc toujours pas acquis.
Quant à la conciliation travail-famille, on voit bien qu'il n'y a aucune vision gouvernementale à ce sujet. On voit qu'on devrait avoir une vision au sujet des garderies, afin de pouvoir développer pour l'avenir un bon réseau de garderies qui nous permettrait d'avoir des enfants en sécurité et d'éviter entre autres par la suite des problèmes de santé ou de décrochage scolaire.
Pourtant, la ministre responsable affiche ceci sur le site de Condition féminine Canada. On pouvait lire cela hier, soit le 27 septembre 2006, et je cite le texte:
En tant que membre du portefeuille du Patrimoine canadien, Condition féminine Canada joue un rôle important dans la vie des Canadiennes et des Canadiens.
Condition féminine Canada est responsable de promouvoir l'égalité entre les sexes. Au cours de l'année à venir, ses responsables travailleront à la réalisation de l'objectif qui vise à assurer la pleine participation des femmes canadiennes à tous les aspects de la société. Je suis heureuse de constater qu'une attention particulière sera accordée aux difficultés auxquelles les femmes canadiennes ont à faire face aujourd'hui. J'entends travailler avec Condition féminine Canada sur des questions telles que la stabilité économique des femmes et la situation des femmes autochtones.
Dans ces conditions, et en vertu de la citation de la ministre, comment peut-elle avoir écrit et cautionné cela dans un texte, après nous avoir annoncé des coupes de 20 p. 100 dans cet organisme?
Souvent, quand on parle de stabilité économique des femmes, malheureusement, on se doit de parler de pauvreté. Les enfants sont pauvres au Canada parce que les familles le sont, et on sait que les familles les plus pauvres de notre société sont les familles monoparentales, qui sont en majorité dirigées par des femmes.
Malgré que l'économie canadienne ait connu une croissance de 62 p. 100 de 1994 à 2004, ce qui a produit en valeur marchande près de 480 milliards de dollars de plus par année, durant ces 10 années, de plus en plus de femmes ont pourtant vu leur salaire stagner ou presque, pendant que des coûts essentiels, ceux du logement, les frais de scolarité, les services de garde et le transport en commun ont augmenté et ont influencé l'économie des familles.
Je dirais en conclusion qu'il est important que nous continuions à militer pour que les compressions annoncées puissent être éliminées. Finalement, nous demandons au gouvernement de revenir en arrière et d'annuler ces compressions.
Il est important de s'apercevoir que ces coupes ne résultent pas d'un esprit de rationalisation, mais plutôt d'une approche idéologique contraire à tout ce qui est défendu par le Bloc québécois et contraire aux valeurs québécoises.
Nous devons conclure que ce gouvernement est réactionnaire et, malheureusement, misogyne. Nous, du Bloc québécois, allons nous lever et continuer à défendre les femmes du Québec et à nous assurer d'une équité à tous les points de vue pour les femmes d'ici.