:
Monsieur le Président, tout d'abord, puisque c'est la première fois que j'ai la chance de prendre la parole à la Chambre depuis la campagne électorale au Nouveau-Brunswick, je voudrais saisir l'occasion de féliciter le gouvernement libéral au Nouveau-Brunswick et le premier ministre élu, Shawn Graham, et son équipe.
Comme partenaires, nous serons les représentants de la province du Nouveau-Brunswick dans une nouvelle ère de relations entre les trois niveaux de gouvernement.
[Traduction]
Je suis ravi d'intervenir au sujet du projet de loi . C'est une autre mesure législative que présente le nouveau gouvernement conservateur.
Encore une fois, en présentant ce projet de loi, le ne se penche pas sur la vraie question. Lui et son gouvernement jouent peut-être pour un autre auditoire, dans des grandes centres urbains où les gens sont riches, où la densité de population est forte et où les électeurs n'ont pas appuyé le gouvernement, mais ils abordent des questions qui ont énormément d'incidence sur les Canadiens. Le projet de loi prétend prévenir le crime et assurer la sécurité des collectivités, mais son véritable objectif, à l'instar des autres mesures législatives que le ministre de la Justice a présentées à la Chambre, est de permettre au gouvernement de se faire du capital politique.
Comme le député de l'a dit plus tôt, il faut examiner les questions mises en cause et les véritables mérites du projet de loi, et le comparer à d'autres mesures législatives présentées au Parlement dans le passé, pour bien voir la direction que nous voulons prendre. Je suggère que ce projet de loi soit renvoyé au comité pour un examen de la forme et du fond.
Ce qui importe vraiment, c'est de sauver des vies avant qu'elles ne soient menacées, ce n'est pas d'investir du temps et de l'énergie pour créer de nouvelles infractions qui ont une désignation accrocheuse, comme dans le projet de loi . En tant que nation responsable et que parlementaires consciencieux, nous devons investir dans la prévention et dans la sensibilisation pour prévenir les courses de rue plutôt que de nous occuper seulement des victimes et des morts qu'elles font.
J'ai pensé que le moment serait approprié pour souligner que, suite aux compressions annoncées la semaine dernière dans les dépenses de sécurité publique et d'intervention d'urgence, la GRC a réduit de 4,6 millions de dollars son budget de formation suite à l'élimination des programmes touchant la conduite en état d'ébriété. Je trouve pour le moins intéressant de voir que le gouvernement, d'une part, soutient que les rues seront plus sûres alors que, d'autre part, il sabre dans le financement d'un programme qui aurait assuré la sécurité des rues.
Je suis fier que Les mères contre l'alcool au volant soit une organisation pancanadienne. Cette organisation a probablement rencontré tous les députés du Parlement et elle est très déterminée. Je suis très fier que la présidente actuelle de MADD soit une résidante du Nouveau-Brunswick. Cette organisation ne sera probablement pas enchantée de voir que le gouvernement s'intéresse en premier lieu aux courses de rue en ce qui concerne les infractions de conduite. MADD exerce des pressions depuis un certain temps pour l'adoption de mesures comme celles qui ont été éliminées du récent budget. Cette organisation voudrait que les peines imposées pour conduite avec facultés affaiblies, qui existent depuis longtemps dans le Code criminel, soient aussi sévères que celles imposées dans le cas des infractions liées aux courses de rue, et ce n'est pas le cas aux termes du projet de loi.
Nous convenons tous que les courses de rue sont dangereuses et qu'elles n'ont pas leur place dans les collectivités du Canada. J'en ai assez qu'on reproche aux autres partis de ne pas se soucier de la protection des citoyens. Je déclare, sans partisanerie, que tous les députés de la Chambre veulent assurer la sécurité et la sûreté de nos rues. Nous ne préconisons pas les mêmes moyens pour y parvenir. Voilà sur quoi portent mes observations.
Comment aborder ce problème, voilà la vraie question. Le croit qu'en créant une nouvelle série d'infractions qui renvoie aux infractions existantes du Code criminel nous aurons une panacée. Comme il s'agit d'un projet de loi sur les courses de rue, je crains que la population pense qu'il mettra fin aux courses de rue. Rien n'est plus faux.
En réalité, il existe des peines sévères que les juges doivent imposer et que l'actuel ne respecte aucunement. Le ministre de la Justice nous a montré qu'il ne savait même pas comment les juges étaient nommés. Il doit savoir la couleur de leur allégeance politique, mais il ne sait pas du tout comment ils sont nommés. Il a fait preuve de si peu de respect pour les juges et leur pouvoir discrétionnaire qu'il a retardé une augmentation de salaire qui revenait à ces derniers depuis longtemps. Il a critiqué les juges en les qualifiant de juges libéraux. Aujourd'hui, il peut bien avoir fait valoir que les juges n'avaient pas d'allégeance politique. Nous attendons des réponses du ministre de la Justice sur ses opinions et la mesure dans laquelle il respecte le système judiciaire de notre pays.
Ces modifications trahissent clairement son mépris envers le pouvoir discrétionnaire des juges. Le gouvernement a présenté une longue série de projets de loi. J'ignore si le ministre les a tous lus, mais ils ont tous une chose en commun: ils ne laissent aucun pouvoir aux juges, qui sont probablement tous des libéraux. Or, bien entendu, cela changera graduellement, au fur et à mesure que de nouveaux juges seront nommés. Le ministre n'a aucun respect pour les pouvoirs des juges. Le projet de loi C-19 aurait lui aussi pour effet de retirer aux juges leurs pouvoirs.
Monsieur le Président, contrairement à mon collègue, j'ai l'habitude des salles d'audience, et dans ces salles, il y a un décorum.
Ce projet de loi, tout comme le projet de loi et le projet de loi , retire aux juges leurs pouvoirs. Au lieu de façonner son projet de loi à partir d'une mesure comme celle qu'avait présentée le regretté Chuck Cadman -- le projet de loi , qui prévoyait la prise en compte de ces facteurs au moment de la détermination de la peine -- le , dans son monde sorti tout droit d'un film, préfère rédiger une définition et prétendre que tous les citoyens du Canada seront désormais à l'abri des courses de rue. Mais ce n'est pas ce qui se passerait. D'un point de vue technique, le projet de loi embrouillerait davantage les choses en créant de nouvelles infractions.
Je ne reviendrai pas sur la définition du terme « course de rue », puisqu'il y en a déjà été question. La définition pourrait être épurée à l'étape de l'étude en comité. Comme d'autres députés l'ont fait remarquer, il faudrait peut-être supprimer la mention d'un deuxième véhicule, car il peut n'y avoir qu'un seul véhicule d'impliqué.
J'ai aussi des réserves quant à la définition de « lieu public ». Le projet de loi vise principalement les milieux urbains. Or, comme le et les députés de la Chambre -- qu'ils soient ou non avocats -- le savent, les termes « lieu public » et « véhicule à moteur » ont déjà été définis et ils peuvent aussi s'appliquer aux motoneiges qui circulent sur des lacs gelés dans les milieux ruraux. C'est un point sur lequel il faudra peut-être s'attarder dans notre étude du projet de loi.
Le projet de loi est muet en ce qui concerne les courses contre la montre solo, alors que celles-ci peuvent être plus dangereuses que celles entre deux véhicules auxquelles on assiste dans certaines municipalités.
[Français]
Le projet de loi crée une autre confusion. Dans tous les projets de loi conservateurs, il y a beaucoup de confusion parce que les conservateurs sont pressés de laisser une impression marquée dans la nation canadienne. Il est très bien établi en droit que, de façon objective, le délit de conduite dangereuse n'est pas aussi sérieux que la négligence criminelle. Par contre, ce projet de loi institue un système d'emprisonnement identique pour ces deux infractions. Cela n'a pas beaucoup de sens.
[Traduction]
J'estime, en toute déférence, que la chose à faire à l'égard de cette conduite dangereuse est tout simplement de faire de la course de rue une circonstance aggravante obligatoire au moment de la détermination de la peine.
J'ai entendu des intervenants s'interroger sur la nécessité d'être juriste, mais ce n'est certes pas le cas. Un bon jugement suffit. Cela dit, il faut également que les juristes en cette Chambre fassent eux aussi preuve de bon sens; ils n'en sont pas dispensés. Le bons sens commun qui dicte de faire de la course de rue une circonstance aggravante au moment de la détermination de la peine signifie que, même si nous, de ce côté-ci de la Chambre en tout cas, faisons confiance aux juges quand il s'agit de prendre les décisions qui s'imposent, nous déclarons publiquement que ces derniers devront considérer la course de rue, le cas échéant, comme une circonstance aggravante. On ferait ainsi disparaître la nécessité de prouver au-delà de tout doute raisonnable qu'une course de rue a eu lieu.
On pourrait imaginer, dans des cas très graves, que les avocats passeraient la plupart de leur temps à se disputer au sujet de la définition des courses de rue vu que le projet de loi n'en aurait pas donné une. Selon le , la common law est riche en précédents à ce sujet, mais au Canada, on peut supposer que, en matière de courses , la common law auraient davantage à voir avec les courses de chevaux qu'avec les courses de rue étant donné que le Canada n'a jamais eu de loi sur les courses de rue, ce qui nous laisse devant un beau salmigondis. Il y a probablement toute une flopée d'avocats libéraux qui tentent d'y comprendre quelque chose.
Au lieu de cela, nous aimerions que certains législateurs libéraux fassent en sorte que nous n'ayons pas à traiter de la définition des courses de rue. Le et consorts peuvent toujours crier sur les toits qu'ils ont réglé le problème mais, techniquement, la circonstance aggravante en matière de détermination de la peine ferait en sorte que le juge se bornerait à déterminer s'il estime qu'il y a eu course, qu'il y a eu conduite dangereuse d'un véhicule automobile ou qu'il y a eu négligence criminelle. Ce sont là les critères qui ont été retenus. Ces expressions ont une signification en droit. On en a tenu compte dans certaines affaires. Les juges s'en inspirent lorsqu'ils rédigent leurs décisions.
Ainsi, il ne serait plus nécessaire de traiter de la course de rue, qui n'a pas été définie, comme il était proposé dans le projet de loi libéral et, comme je l'ai déjà dit, dans le projet de loi d'initiative parlementaire du regretté Chuck Cadman. Je crois que c'est de ce côté qu'il faut pencher. Il faudrait de préférence traiter de cette question au comité ou, sinon, par voie d'amendement à l'étape de la troisième lecture.
Il est proposé que le fait de prévoir une circonstance aggravante obligatoire enverra au public un message tout aussi sérieux que le fait de parler de courses de rue. Le message serait très bien compris. Il serait plus facile, lors d'une audience de détermination de la peine, de soutenir qu'il existe des circonstances aggravantes.
Les députés constateront en prenant connaissance de la documentation fournie par la Bibliothèque du Parlement que, dans un certain nombre d'autres affaires, il ressort qu'il y avait d'autres circonstances aggravantes, mais non pas de circonstances atténuantes. Le aime bien parler des circonstances atténuantes, des personnes qui réussissent à s'en tirer grâce à de telles circonstances. Nous avons vu un grand nombre de cas où il existe de multiples circonstances aggravantes, comme l'utilisation d'alcool, le gangstérisme et l'absence de remords. Ce sont là des circonstances aggravantes qui peuvent être combinées à la circonstance aggravante obligatoire aux fins de la détermination de la peine qui était prévue dans le projet de loi .
La distinction entre une infraction de conduite dangereuse et une infraction de conduite dangereuse à l'occasion d'une course de rue sera de la bouillie pour les chats devant les tribunaux. Je pense que nous devons nous assurer, tout en convenant d'une objectif commun, en l'occurrence rendre les rues plus sûres, de donner non seulement aux juges, mais aussi aux procureurs, les outils dont ils ont besoin pour obtenir des condamnations, en évitant de laisser des échappatoires en ne définissant pas certains termes, simplement pour se faire du capital politique.
Le projet de loi augmenterait les peines d'incarcération maximales. Encore une fois, c'est un principe juridique bien établi que la peine maximale est habituellement réservée aux pires contrevenants dans les pires cas. Cela pourrait donner aux intéressés qui sont très préoccupés par les infractions relatives aux courses de rue la fausse impression que toute infraction sera punie d'une peine maximale ou même que la peine maximale sera systématiquement demandée par la poursuite.
Nous savons qu'il existe des déclarations de culpabilité par procédure sommaire, qui donnent aux procureurs la possibilité de choisir la façon dont ils veulent mener la poursuite. Nous savons également que les peines maximales ne sont pas imposées aussi souvent qu'elles le pourraient.
Il est important de dire la vérité au public canadien. En effet, ce projet de loi, dans sa forme actuelle, ne garantit aucunement que tous les contrevenant trouvés coupables d'infractions à l'occasion de courses de rue seront condamnés à 10 ou 14 ans d'emprisonnement. C'est le temps de dire la vérité aux Canadiens. Le projet de loi prévoit des ordonnances obligatoires d'interdiction de conduire.
Je voudrais encore une fois mentionner le spectre de MADD, Mothers Against Drunk Driving. Ce groupe pourrait bien se retrouver à notre porte la semaine prochaine ou dans deux semaines si nous adoptons trop rapidement ce projet de loi. On nous demandera où sont les ordonnances obligatoires d'interdiction de conduire pour des périodes prolongées dans le cas d'infractions systématiques, excessives et répétitives de conduite avec des facultés affaiblies. Le projet de loi est plus sévère que ne le sont ces infractions et celles-ci ont été définies lentement, avec le temps.
Bien qu'il soit facile d'appuyer cette initiative du point de vue des ordonnances obligatoires d'interdiction de conduire, la façon dont la question est traitée est inadéquate, en particulier dans le cas de récidivistes.
Il importe de connaître la distinction entre conduite dangereuse causant des lésions corporelles et négligence criminelle causant des lésions corporelles. Prenons une situation qui pourrait se produire dans une région comme celle que représente mon collègue de , une région rurale où l'on sait qu'un récidiviste participe à des courses de rue. Cette personne présente un danger pour le public et pour elle-même. Elle est condamnée la première fois pour conduite dangereuse parce que le procureur et la police, dans ce cas-ci la section rurale de la GRC, disent que cela lui servira de leçon et qu'elle ne recommencera plus. Espérons qu'elle recevra une peine appropriée et qu'elle la purgera comme il se doit.
À la deuxième condamnation, la police accusera fort probablement ce récidiviste de négligence criminelle causant des lésions corporelles. Dans les deux cas, il y aura peut-être des lésions corporelles, le même modus operandi, les mêmes éléments de preuve, mais les autorités policières et le procureur diront que, pour le dissuader de recommencer, ils doivent accuser le récidiviste de l'infraction plus grave, parce qu'il recevra une peine plus lourde.
Selon ce projet de loi tel qu'il est rédigé, et j'espère que nous pourrons clarifier cette question en comité, je soutiens que la récidive ne fera pas l'objet des interdictions obligatoires et des peines plus longues. C'est parce que la définition de conduite dangereuse causant des lésions corporelles, si elle est modifiée, qu'il y ait ou non course de rue, ne s'applique pas à la récidive si des accusations sont portées pour infraction de négligence criminelle causant des lésions corporelles.
Ces définitions et des termes juridiques doivent assurément être clarifiés au comité, mais il y a plus. Il ne suffit pas que le conseiller juridique en chef du pays approuve un projet de loi sur lequel il reste du travail à faire. Il ne suffit pas de dire que nous pouvons l'améliorer en comité. Nous assistons à une tendance. Le gouvernement a tendance à présenter à la Chambre des projets de loi mal conçus, mal rédigés, improvisés et spectaculaires, connus davantage pour leur titre que pour leur fond, et il s'attend à ce que les membres du comité qui travaillent fort les remanient comme il convient.
Si je pouvais envoyer un message aux ministériels, c'est qu'ils devraient lire les projets de loi, les examiner et tenir compte du fait que le Code criminel du Canada est holistique, organique et qu'il devrait être considéré dans ce contexte.
Si une personne est accusée de négligence criminelle et de conduite dangereuse causant des lésions corporelles, nous faudra-t-il considérer qu’elle a récidivé? La négligence criminelle constitue-t-elle une seconde infraction? Nous ne connaîtrions pas la réponse. Le projet de loi omet de répondre à ces questions. Je puis assurer aux députés que, dans le doute, nos tribunaux, de la façon dont ils sont constitués, pencheront toujours en faveur de l’accusé.
Beaucoup d’études, sinon toutes, établissent qu’il n’existe pas de lien entre l’imposition de peines plus sévères, plus longues et plus dures et la diminution des taux de criminalité. Même si, comme citoyen, je pourrais fort bien être porté à suivre le gouvernement dans sa volonté d’imposer des peines plus longues et de mettre à l’épreuve l’importance de créer un effet dissuasif, encore faudrait-il que je sache et que je puisse dire à mes électeurs que la loi sera efficace, que l’imposition de peines plus sévères dissuadera les participants à des courses de rue avides de sensations fortes de se livrer à de telles pratiques.
Cela nous ramène à notre premier point. En éduquant les gens, en contribuant davantage au financement de mesures visant à faire respecter la loi et en collaborant plus étroitement avec les autorités judiciaires provinciales, nous pourrions, à mon avis, faire mieux qu’en annonçant tout simplement à la population, au bulletin de nouvelles de cinq heures, que nous allons régler le problème des courses de rue par l’adoption d’un projet de loi de trois pages. Ça ne va pas.
Puisque le ministre utilise le mot « holistique », allons-y et agissons en conséquence. Faisons front commun pour exiger du qu’il convoque des rencontres avec les procureurs généraux provinciaux et qu’il se renseigne sur le travail qui s’accomplit dans des villes comme San Diego et Los Angeles — et Moncton, si vous me permettez de prendre un exemple plus local — pour faire respecter les règlements municipaux et empêcher les automobilistes de griller des feux rouges et de constamment tourner en rond dans certains quartiers.
Collaborons avec ces divers ordres de gouvernement, car les villes et les municipalités de notre pays forment le troisième ordre de gouvernement, et efforçons-nous d’améliorer ce projet de loi pour permettre au gouvernement d’économiser de l’argent et, surtout, pour sauver des vies.
Le projet de loi créerait une nouvelle infraction pour punir les gens qui s’adonnent aux courses de rue alors qu’ils sont déjà punis pour ce type d’infraction, qui est visée dans le Code criminel actuel. Ce projet de loi nous permettrait d’arrêter des gens seulement après qu’ils ont mis en péril la vie de leurs semblables. Il nous faut examiner la question plus globalement. Nous nous devons de conjuguer nos efforts avec ceux des autres ordres de gouvernement pour faire en sorte que la loi soit vraiment améliorée.
:
Monsieur le Président, je suis heureux d'intervenir aujourd'hui dans le débat sur le projet de loi , qui porte sur les courses de rue.
Évidemment, je veux accorder mon appui au projet de loi , qui a été présenté par le gouvernement.
Nous avons entendu des députés d'en face affirmer qu'il existe une formule magique qui peut tout régler, mais je crois que les Canadiens, et surtout les électeurs de Fundy Royal, contrairement à ces députés, trouvent très rafraîchissant que nous ayons enfin un gouvernement qui prend la justice pénale au sérieux. Nous savons que pendant trop longtemps les libéraux n'ont pas pris le système de justice pénale au sérieux. Nous avons entendu beaucoup de discours creux et vu beaucoup de programmes qui ne fonctionnaient pas.
Franchement, les électeurs de ma circonscription me disent qu'ils trouvent rafraîchissant de voir un gouvernement qui veut sincèrement les protéger, protéger la société et protéger leur vie et leurs biens. Ils en avaient assez de tous les discours des libéraux et voulaient que quelqu'un fasse quelque chose.
D'autres avant moi l'ont dit, nous savons que les courses de rue étaient un dossier qui tenait beaucoup à coeur à Chuck Cadman. Chuck était député de Surrey-Nord et il a présenté à deux reprises un projet de loi d'initiative parlementaire sur le sujet, mais chaque fois son projet de loi est mort au Feuilleton.
Il a été mentionné aussi que, pendant la 38e législature, le gouvernement précédent avait présenté le projet de loi , qui est aussi mort au Feuilleton. Comme le projet de loi de M. Cadman, le projet de loi C-65 visait à faire des courses de rue un facteur aggravant dans les infractions de conduite dangereuse et de négligence criminelle entraînant la mort ou des blessures. Contrairement au projet de loi Cadman, le projet de loi C-65 ne prévoyait pas allonger les périodes minimales de suspension du permis de conduire des récidivistes.
Le projet de loi , qu'a présenté le gouvernement, reprend les périodes obligatoires de suspension du permis de conduire proposées par M. Cadman et elles s'allongent avec le nombre de récidives. Nous savons qu'il n'y a que très peu de personnes qui font des courses de rue. C'est aux récidivistes qu'il faut faire comprendre que nous ne tolérerons pas les courses de rue au Canada.
Pour que les corps policiers et les procureurs puissent déterminer au moyen du Centre d'information de la police canadienne qu'une personne est récidiviste, il est nécessaire de créer une infraction qui s'appelle course de rue plutôt que d'en faire un simple facteur aggravant parce que ces facteurs ne sont pas enregistrés par le centre.
Certains diraient que les propositions passées de modification législative visant à obliger les juges à considérer comme une circonstance aggravante, dans la détermination de la peine, le fait d'avoir participé à des courses de rue étaient très modestes. Il ne faut pas oublier qu'à l'heure actuelle — et c'est un point important —, les juges doivent déjà tenir compte de toutes les circonstances aggravantes et atténuantes quand vient le temps de condamner un délinquant. C'est pourquoi en inscrivant dans la loi une disposition qui définirait un facteur aggravant, on ne ferait que codifier ce que font déjà les juges, compte tenu de leurs obligations. Si un juge ne considérait pas la participation à des courses de rue comme une circonstance aggravante, on pourrait certainement s'attendre à ce que la poursuite porte la cause en appel.
En faisant des courses de rue une infraction en soi et en leur rattachant des peines obligatoires d'interdiction de conduire, on enverra un message clair aux adeptes de ces courses. C'est un message qui doit leur être envoyé au nom de tous les Canadiens. Nous ne tolérerons pas que les rues soient utilisées comme pistes de course. Je devrais souligner que je ne parle pas, bien entendu, des participants aux rallyes sanctionnés, mais plutôt de ceux qui se rendent coupables de conduite dangereuse ou de négligence criminelle en faisant des courses dans la rue. Nous avons entendu certains députés nous parler aujourd'hui de courses légales, sur des pistes de course, ce qui est tout à fait légitime, et le projet de loi ne concerne pas ces activités.
Ceux qui ne saisiront pas le message et qui commettront ce qui sera désormais considéré comme une infraction devront subir les conséquences sérieuses qui sont prévues dans le projet de loi .
Permettez-moi de parler une minute des adeptes des courses de rue. Dans nombre de cas, ce ne sont pas leurs propres vies qu'ils risquent, mais celles des autres automobilistes et des piétons, qui deviennent d'innocentes victimes n'ayant aucunement consenti à des concours de vitesse dans les rues de nos villes.
Je lève mon chapeau aux agents de police et à d'autres qui travaillent très fort, en collaboration avec les garages spécialisés dans les voitures de sport et des organismes comme MADD, Les mères contre l'alcool au volant, afin de trouver des pistes sûres, en circuit fermé, où les chauffeurs peuvent connaître l'excitation de la course. Les démarches de ce genre, ajoutées à l'application de lois fédérales et provinciales strictes, sont exactement ce qu'il faut pour faire disparaître les courses de rue au Canada.
À mon avis, une loi fédérale portant précisément sur les courses de rue est plus nécessaire que jamais. Les faits le montrent bien. Les lois existantes sur la conduite dangereuse et la négligence criminelle, qui peuvent être appliquées aux courses de rues, peuvent empêcher les chauffeurs qui ont du bon sens d'agir ainsi, mais il y a encore trop de gens qui s'engagent dans des courses, sur des routes achalandées, et mettent en danger la vie des piétons et des passagers d'autres véhicules.
Si le Parlement peut améliorer la législation déjà en place, afin que le Code criminel prévoie précisément les courses de rue ou toute autre infraction grave, il doit le faire. Le projet de loi donne aux parlementaires la chance de contribuer à l'effort commun des gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux pour lutter contre les courses de rue.
Le projet de loi vise à faire adopter cinq nouvelles infractions relatives aux courses de rue. Trois d'entre elles s'apparentent à l'infraction déjà existante de la conduite dangereuse et les deux autres, à l'infraction déjà existante de la négligence criminelle. Dans les cinq cas, l'élément clé est le fait qu'en plus d'avoir commis l'infraction existante, le coupable s'est adonné à une épreuve de vitesse entre des véhicules à moteur dans une rue, un chemin ou une grande route ou tout autre lieu public.
Une autre caractéristique qui distingue les cinq infractions pour courses de rue, c'est que chacune d'elles prévoit une interdiction de conduire au Canada. La durée de ces interdictions qui seront prévues dans le Code criminel augmentera en cas de récidive.
Je demande l'indulgence de mes collègues à la Chambre. Je voudrais résumer brièvement les peines obligatoires d'interdiction de conduite.
Dans le cas d'une première infraction de conduite dangereuse qui n'a causé ni mort ni blessure et à laquelle s'ajoute l'infraction de course de rue, l'interdiction de conduite sera d'un minimum d'un an et d'un maximum de trois ans.
Pour une deuxième infraction de conduite dangereuse qui n'a causé ni mort ni blessure et à laquelle s'ajoute l'infraction de course de rue, l'interdiction de conduite sera d'un minimum de deux ans et d'un maximum de cinq ans.
Pour une troisième infraction de conduite dangereuse qui n'a causé ni mort ni blessure et à laquelle s'ajoute l'infraction de course de rue, l'interdiction de conduite sera d'un minimum de trois ans et pourra aller jusqu'à la suspension à vie du permis de conduire.
En cas de première condamnation pour conduite dangereuse causant des blessures à l'occasion d'une course de rue, l'interdiction de conduire un véhicule sera d'un an au minimum et de dix ans au maximum.
En cas de deuxième condamnation pour conduite dangereuse ou négligence criminelle causant des blessures à l'occasion d'une course de rue, l'interdiction de conduire un véhicule sera de deux ans au minimum et de dix ans au maximum.
En cas de troisième condamnation pour conduite dangereuse ou négligence criminelle causant des blessures à l'occasion d'une course de rue, l'interdiction de conduire un véhicule sera de trois ans au minimum et le maximum sera l'interdiction à perpétuité.
En cas de première condamnation pour négligence criminelle causant la mort à l'occasion d'une course de rue, l'interdiction de conduire un véhicule sera d'un an au minimum et le maximum sera l'interdiction à perpétuité.
En cas de première condamnation pour conduite dangereuse causant la mort à l'occasion d'une course de rue, l'interdiction de conduire un véhicule sera d'un an au minimum et de dix ans au maximum.
En cas de deuxième condamnation pour conduite dangereuse ou négligence criminelle causant des blessures ou la mort à l'occasion d'une course de rue, et si l'une ou l'autre des condamnations concerne une infraction ayant causé la mort, le contrevenant se voit obligatoirement infliger l'interdiction de conduire un véhicule à perpétuité.
Je souligne que ces interdictions de conduire un véhicule s'ajoutent à la période où les contrevenants sont en prison et perdent leur droit de conduire. Il n'est pas question que des conducteurs déclarés coupables sont emprisonnés sans perdre leur droit de conduire ou que leur période d'interdiction de conduire coure pendant qu'ils sont en prison.
Passons maintenant aux dispositions du projet de loi qui concernent les peines d'emprisonnement.
En cas de conduite dangereuse à l'occasion d'une course de rue sans avoir causé de blessures ni la mort, la partie poursuivante a le choix d'avoir recours à la procédure sommaire, auquel cas la peine maximale d'emprisonnement est de six mois, ou, dans les cas plus sérieux, la partie poursuivante peut opter pour la mise en accusation, auquel cas la peine maximale d'emprisonnement est de cinq ans.
En cas de conduite dangereuse ou de négligence criminelle causant des blessures à l'occasion d'une course de rue, la peine maximale d'emprisonnement prévue par le projet de loi est de 14 ans. Le Code criminel ne contient actuellement aucune disposition sur les courses de rue. À l'heure actuelle, la peine maximale d'emprisonnement pour conduite dangereuse ou négligence criminelle causant des blessures est de 10 ans.
En cas de conduite dangereuse et de négligence criminelle causant la mort à l'occasion d'une course de rue, la peine maximale prévue par le projet de loi est l'emprisonnement à perpétuité. Le Code criminel ne contient actuellement aucune disposition sur les courses de rue, je le répète. À l'heure actuelle, la peine maximale d'emprisonnement pour conduite dangereuse causant la mort est de 14 ans et la peine maximale pour négligence criminelle causant la mort est l'emprisonnement à perpétuité.
J'estime que le projet de loi constitue une intervention équilibrée par rapport au danger des courses de rue. Les gammes des peines d'emprisonnement et des interdictions obligatoires de conduite qui augmentent en fonction de la récidive reflètent la gravité des infractions de courses de rue proposées.
Même s'il se peut, dans de très rares cas, que des conducteurs participent plus d'une fois à une course de rue qui entraîne des lésions corporelles ou la mort, le système d'information policière, le CIPC, constatera la récidive et les individus concernés recevront très certainement une peine plus sévère. Il s'agit là d'une amélioration par rapport à d'autres projets de loi concernant les courses de rue puisque le système de renseignement de la police ne fait pas état d'une circonstance aggravante de course de rue dans une condamnation antérieure, mais fait état de l'infraction antérieure de course de rue, selon ce que propose le projet de loi .
Je tiens également à remettre les pendules à l'heure sur divers aspects. Certains articles des médias ont laissé entendre que le projet de loi n'a rien d'utile ou qu'il vise tout simplement des fins politiques. Or, rien n'est plus faux.
Il est clair que le projet de loi introduira des interdictions de conduite obligatoires dont la durée augmentera en cas de récidive. Dans les affaires actuelles concernant la conduite dangereuse et la négligence criminelle, l'interdiction de conduire est discrétionnaire. Il est difficile d'imaginer que, parmi les commentateurs du domaine juridique, il y en ait qui ne semblent pas saisir l'importance de cette proposition de changement.
Compte tenu du nombre d'infractions de course de rue qui entraînent la mort ou des blessures, il y aura une augmentation de la gamme des peines par rapport aux infractions actuelles de conduite dangereuse et de négligence criminelle. Nous ne sommes pas devant une tentative cynique de politiciens qui veulent faire les manchettes. Il s'agit d'une solution valable à un problème véritable, par laquelle le Code criminel peut être mis au service des efforts combinés des gouvernements provinciaux, de la police, des gouvernements municipaux et d'autres intervenants en vue d'éliminer les courses de rue et les dangers qu'elles comportent pour les routes canadiennes.
Bien qu'il soit vrai que les peines maximales plus élevées prévues selon le projet de loi , comme toutes les peines maximales, sont réservées aux pires contrevenants et aux circonstances les plus graves, en relevant la peine maximale le Parlement lance un signal aux tribunaux, à savoir qu'il considère le problème plus grave et que le passage à des peines plus sévères est justifié, même dans les cas d'infractions n'impliquant pas les pires délinquants et qui ne sont pas commises dans les circonstances les plus graves.
Certains détracteurs ont même laissé entendre que les avocats de la poursuite seraient réticents à porter une accusation de conduite dangereuse dans une course de rue et intenteraient plutôt une poursuite pour conduite dangereuse. Cela n'a aucun sens. L'infraction de course de rue comportera une interdiction obligatoire de conduire, tandis que la condamnation pour conduite dangereuse sans course de rue donne lieu à une interdiction de conduire discrétionnaire. L'accusation de course de rue comporte un net avantage et, avec l'adoption du projet de loi , elle donne un outil de plus à l'avocat de la poursuite.
Enfin, certains critiques prétendent que le problème est mineur ou insignifiant. Essayez de dire cela aux Canadiens ordinaires forcés de partager la route avec les gens qui s'adonnent à des courses de rue et qui mettent la vie des automobilistes en danger ou encore aux familles qui se retrouvent au salon funéraire ou dans une salle d'urgence à la suite d'accidents causés par des courses de rue. Nous ne pouvons pas simplement faire l'autruche et dire que ce n'est pas un gros problème.
Aucun député du parti ministériel ne dit que le projet de loi pourra à lui seul mettre fin aux courses de rue. Cependant, c'est un élément important du train de mesures de prévention dont nous avons besoin pour nous attaquer au problème. Il serait irresponsable de ne pas aller de l'avant avec ces mesures.
Si le Parlement peut agir de façon proactive et logique pour essayer d'enrayer le problème des courses de rue, il doit le faire. Le projet de loi propose des mesures qui sont logiques et qui peuvent être appliquées par les policiers et les procureurs. Les mesures proposées ne sont ni utopiques ni draconiennes. Elles sont équilibrées et mesurées. Elles visent à contribuer à l'élimination de la conduite dangereuse et de la négligence criminelle associées aux courses de rue. Quiconque dit le contraire fait tout simplement une mauvaise évaluation du but visé par ce projet de loi.
En terminant, je veux féliciter le pour s'être bien défendu contre les critiques injustifiables formulées à l'égard de ce projet de loi, qui fait suite, de façon absolument non partisane, au travail entrepris par le regretté M. Cadman et même au projet de loi sur les courses de rue présenté par l'ancien gouvernement.
Le projet de loi ne vise pas à enfermer les contrevenants et à jeter la clé. C'est une approche équilibrée, mais ferme. Ce n'est pas la solution unique au problème des courses de rue, mais cela fait partie du train de mesures nécessaires pour enrayer ce problème qui rend nos rues dangereuses.
J'appuierai le projet de loi et j'invite tous les députés à mettre de côté la politique partisane et à adopter cette mesure législative à l'étape de la deuxième lecture pour qu'elle puisse ensuite être étudiée par un comité.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de prendre la parole sur le projet de loi , au nom du Bloc québécois.
Le Bloc québécois l'appuie, car il considère qu'il s'agit d'un pas en avant. Bien sûr, il aurait eu certaines modifications à suggérer. Il le fera d'ailleurs lorsque l'étude arrivera en comité.
Le Bloc québécois est en faveur du principe du projet de loi , qui vise à renforcer les peines imposées aux participants aux courses de rue, pour dissuader les gens de recourir à de telles pratiques qui mettent en péril la sécurité des citoyens.
Nous sommes très conscients que ce projet de loi ne suffira pas à lui seul à mettre un terme aux tragédies qui surviennent dans le cadre des courses de rue. Toutefois, l'envoi d'un message clair indiquant que celles-ci ne seront plus tolérées et conduiront à des peines sévères permettra peut-être de sauver des vies en amenant certains individus à renoncer à cette activité dangereuse, qui met en péril la vie d'autrui.
Ce projet de loi est l'occasion de diriger les adeptes de la vitesse vers des pistes légales, prévues à cette intention, et de leur faire prendre conscience des terribles tragédies que peuvent entraîner ces courses en pleine rue.
D'abord, il faut rappeler que l'ancien gouvernement avait déposé le projet de loi , en septembre 2005, et qu'en octobre 2005, nous l'avions appuyé en deuxième lecture. On se rappellera de sa mort au Feuilleton, à l'étape du renvoi en comité lors de la dissolution de la 38e législature, le 29 novembre 2005.
Contrairement au projet de loi , le projet de loi ne créait pas de nouvelles infractions relatives aux courses de rue. Il considérait simplement le fait d'y participer comme une circonstance aggravante lors de la détermination de la peine ayant trait aux infractions de conduite dangereuse et de négligence criminelle.
Le présent projet de loi va donc plus loin. Cependant, y a-t-il des incidences sur les lois provinciales, par exemple, lorsque nous avons à voter un projet de loi? Il faut toujours respecter les compétences. Or on sait que chaque province ou territoire possède sa propre loi sur les véhicules à moteur et en matière de sécurité sur les routes.
Au Québec, l'amende maximale prévue pour un conducteur qui a participé à une course de rue est de 600 $. En Ontario, un contrevenant coupable d'y avoir participé peut subir la suspension de son permis de conduire pour une période maximale de deux ans.
Le projet de loi n'empiète pas sur la législation provinciale, car il exige la présence d'une intention criminelle. Le droit criminel, lui, relève clairement de la compétence fédérale.
Quant au pouvoir du Québec et des provinces de réglementer les événements de course automobile, il semble que le projet de loi n'y changera rien. Voici un extrait de l'analyse réalisée à ce sujet par Dominique Valiquet, de la Division du droit et du gouvernement de la Bibliothèque du Parlement:
Un geste posé lors d'une compétition sportive peut entraîner des accusations criminelles, même si ce sport est réglementé par la province. Un parallèle peut être tracé avec l'exemple du hockey. Au Québec, un règlement a été pris — en vertu de la Loi sur la sécurité dans les sports — à propos de la sécurité au hockey. Un tel règlement n'empêche pas de porter des accusations criminelles à l'encontre d'un joueur qui a commis un acte correspondant à une infraction prévue au Code criminel. Pensons à l'infraction de voies de fait causant des lésions corporelles, par exemple.
Dans le cas des courses automobiles, l'acte d'un conducteur (même lors d'un événement réglementé) peut donner lieu à des accusations criminelles si:
le conducteur possède l'intention criminelle requise;
si l'acte représente un danger dépassant les risques acceptables du sport.
Dominique Valiquet continue ainsi:
Par contre, il est important de noter que le projet de loi C-19 ne vise que les courses de rue dans un endroit public. L'article premier du projet de loi utilise l'expression « dans une rue, un chemin ou une grande route ou tout autre lieu public ».
Ainsi, le projet de loi C-19 ne s'applique pas aux courses automobiles organisées sur un parcours auquel le public n'a pas accès. Par contre, dans ce cas, des accusations criminelles pourraient être portées en vertu des règles du Code criminel sur la conduite dangereuse ou la négligence criminelle causant des lésions corporelles ou la mort.
On situe bien l'aspect juridique donné par cet avis de Dominique Valiquet, de la Division du droit et du gouvernement de la Bibliothèque du Parlement.
On peut résumer en gros le projet de loi. Il modifie le Code criminel de la manière suivante. Il établit une définition d'une course de rue. Il crée cinq nouvelles infractions se rapportant aux courses de rue. Voilà la différence, par exemple, par rapport au projet de loi qui avait été déposé par l'autre gouvernement. Pour trois de ces nouvelles infractions, il prévoit des peines maximales d'emprisonnement plus élevées que celles prévues actuellement pour la conduite dangereuse ou la négligence criminelle dans la conduite d'un véhicule à moteur. Il introduit des ordonnances d'interdiction de conduire obligatoires comportant une période minimale et une augmentation graduelle de la durée de l'interdiction de conduire en cas de récidive.
La différence entre ce projet de loi et le projet de loi est très importante car le projet de loi va plus loin.
On peut analyser cela un peu plus en détails. Par exemple, dans l'état de droit actuel, les tribunaux se servent des dispositions relatives à la conduite dangereuse ou à la négligence criminelle pour punir des participants à une course de rue. Présentement, le Code criminel prévoit quatre infractions qui peuvent s'appliquer à la course de rue en cas de décès ou de blessures: la négligence criminelle causant la mort, la conduite dangereuse d'un véhicule à moteur causant la mort, la négligence criminelle causant des lésions corporelles et la conduite dangereuse d'un véhicule à moteur causant des lésions corporelles.
Le fait que la négligence criminelle ou la conduite dangereuse a été commise dans le cadre d'une course de rue n'a pas d'incidence actuellement dans la loi. C'est ce qu'on veut changer.
Quant aux ordonnances d'interdiction de conduire, le Code criminel oblige présentement le juge à ordonner la suspension du permis de conduire dans les cas où un individu est trouvé coupable de garde ou de conduite de véhicules avec facultés affaiblies. Pour les infractions de négligence criminelle et de conduite dangereuse, une telle ordonnance est présentement à la discrétion du juge. Ce qui fera la différence, c'est qu'il n'y aura pas de discrétion du juge, mais des peines minimales fixées.
Regardons tout d'abord l'article 1 du projet de loi. Le projet de loi définit ce qu'est une course de rue:
[...] Épreuve de vitesse entre des véhicules à moteur dans une rue, un chemin ou une grande route ou tout autre lieu public.
L'expression « Épreuve de vitesse entre des véhicules à moteur » ne semble pas comprendre une épreuve contre la montre à laquelle participerait un seul véhicule à moteur. Cela sera à définir et à préciser lors de nos débats en comité.
La définition de l'expression « véhicule à moteur » se trouve à l'article 2 du Code criminel. Elle inclut des motocyclettes, des motoneiges ou encore des véhicules tout terrain. C'est très important parce que les courses sont également fréquentes avec ce genre de véhicules.
La définition de courses de rue vise autant les courses de rue organisées que celles improvisées dans des lieux inadéquats, non prévus à cette fin, bien sûr.
Quant aux infractions de courses de rue, il est important de parler des cinq nouvelles infractions créées par le projet de loi. En plus de la participation à une course de rue, elles requièrent un élément de négligence. Voyons la différence entre une négligence criminelle et une conduite dangereuse. Ce qui définit la conduite dangereuse, c'est le comportement du conducteur qui doit constituer un écart marqué par rapport à la norme de diligence de la personne raisonnable dans la même situation. Dans un cas de négligence criminelle, le conducteur doit avoir fait preuve d'une insouciance déréglée ou téméraire à l'égard de la vie ou de la sécurité d'autrui. On voit bien qu'il y a une différence marquante. Ainsi, il faut absolument que le participant fasse preuve de négligence criminelle ou de conduite dangereuse pour être trouvé coupable d'une des cinq nouvelles infractions de courses de rue.
Quiconque aide ou encourage un coureur, peut également être considéré comme ayant participé à l'infraction.
C'est important car il y a des promoteurs de ce genre de course dans Internet. Ils seraient à l'abri si on ne les incluait pas. Il faut que ceux qui organisent le spectacle soient aussi impliqués, pas seulement les acteurs,.
Le projet de loi introduit dans le Code criminel les cinq infractions propres aux courses de rue. Ces infractions sont les suivantes: la conduite dangereuse sans causer de lésion corporelle ou de mort; la conduite dangereuse causant des lésions corporelles; la conduite dangereuse causant la mort; la négligence criminelle causant des lésions corporelles; et la négligence criminelle causant la mort. C'est très précis.
Pour trois de ces nouvelles infractions, le projet de loi prévoit des peines maximales d'emprisonnement plus élevées que celles prévues actuellement pour la conduite dangereuse ou la négligence criminelle dans la conduite d'un véhicule à moteur. Dans le cas de la conduite dangereuse causant des lésions corporelles, la peine est fixée à 14 années d'emprisonnement au lieu de 10 ans. Dans le cas de la négligence criminelle causant des lésions corporelles, c'est encore 14 ans au lieu de 10 ans. Dans le cas de conduite dangereuse causant la mort;, c'est à perpétuité plutôt que 14 ans. C'est très signifiant comme différences et comme peines nouvelles qui s'ajoutent.
Il peut aussi y avoir l'ordonnance d'interdiction de conduire. Rappelons que le Code criminel oblige présentement le juge à ordonner la suspension du permis de conduire dans le cas où un individu est trouvé coupable de garde ou de conduite d'un véhicule avec facultés affaiblies.
Pour les infractions de négligence criminelle et de conduite dangereuse, une telle ordonnance est présentement à la discrétion du juge. Lorsque l'individu est trouvé coupable d'une infraction de négligence criminelle causant la mort, la durée de l'ordonnance peut aller jusqu'à la suspension à vie du permis. Le projet de loi supprime la discrétion du juge en prévoyant une ordonnance obligatoire d'interdiction de conduire d'une période minimale d'un an lorsqu'un individu est reconnu coupable pour la première fois de conduite dangereuse, ou d'avoir causé des lésions corporelles ou la mort par négligence alors qu'il participait à une course de rue.
Le projet de loi prévoit que la période minimale de l'interdiction de conduire augmente en cas de récidive. L'ordonnance d'interdiction de conduire vaut la peine d'être bien lue. Cette ordonnance interdit au contrevenant de conduire un véhicule à moteur dans une rue, un chemin, une grande route ou tout autre lieu public pour une période qui inclut la période d'emprisonnement à laquelle il est condamné. Cette ordonnance s'ajoute à toute autre peine que le tribunal prononce. Un délinquant peut interjeter appel d'une ordonnance d'interdiction de conduire à la Commission nationale des libérations conditionnelles pour annuler ou modifier une telle ordonnance. Le fait de conduire pendant une période d'interdiction est passible d'un emprisonnement maximal de cinq ans de prison. La différence qu'apportera ce projet de loi au Code criminel est très importante.
Le système d'augmentation graduelle de la durée minimale de l'interdiction en cas de récidive prévu par le projet de loi mériterait sans doute d'être révisé. Pour la conduite dangereuse n'ayant pas causé de blessure, les périodes d'interdiction croissantes sont identiques à celles prévues par le Code criminel pour les infractions impliquant l'alcool au volant. Ces périodes nous semblent raisonnables.
Toutefois, les périodes minimales semblent plus problématiques pour les récidives de conduite dangereuse et de négligence criminelle causant la mort. Par exemple, si une personne a déjà été reconnue coupable de conduite dangereuse ayant causé des lésions corporelles, et qu'elle cause la mort d'une autre personne à la suite d'une conduite dangereuse, elle se verra imposer obligatoirement une ordonnance d'interdiction de conduite à perpétuité. Dans ce dernier exemple, le fait qu'un juge soit forcé d'ordonner une interdiction de conduite à perpétuité pourrait créer des effets pervers, effets dont nous avons parlé à plusieurs reprises lors des discussions sur les peines minimales.
Rappelons sommairement les raisons qui nous ont toujours poussés à faire preuve d'énormément de circonspection dans l'utilisation des peines minimales. Les peines minimales lient les mains des juges, qui demeurent les mieux placés pour déterminer la sentence la plus appropriée à la lumière de l'ensemble des faits qui lui sont soumis.
Le Bloc québécois défend un modèle de justice qui repose sur un processus personnalisé, propre à chaque cause et fondé sur le principe de la réhabilitation. Les peines minimales peuvent avoir des effets pervers et conduire les avocats à négocier les plaidoyers de leur client contre des chefs d'accusation n'appelant pas de peines minimales.
Les peines minimales peuvent également forcer un juge à innocenter complètement l'individu plutôt que de le contraindre à le condamner à une peine qu'il juge exagérée, à la lumière des circonstances particulières. Par exemple, une suspension à vie alors que la sentence appropriée aurait dû être une suspension de permis pour cinq ans. Voilà donc les modifications et les interrogations que propose le Bloc québécois par rapport au projet de loi.
Je rappelle que mon confrère, le député d', avait fait un discours éloquent relativement au projet de loi , et j'en cite une partie:
Le message que nous voulons laisser à nos jeunes hommes et à nos jeunes femmes, c'est qu'il y a des endroits pour faire des courses. Les autodromes sont faits pour cela. On ne veut donc pas les décourager et les empêcher d'avoir beaucoup de plaisir avec leurs voitures. Beaucoup de jeunes investissent temps et argent dans de beaux véhicules qui sont souvent très puissants. C'est la grande mode. On ne veut pas les décourager.
Cependant, nous leurs disons que lorsqu'on fait cela, il existe des endroits pour essayer les véhicules. Il est bien évident que, pour un jeune qui a dépensé beaucoup d'argent, il est toujours important qu'il aille constater sur le terrain si la marchandise a été livrée. Le message que l'on veut laisser à nos jeunes, c'est que la seule façon de le faire, c'est d'aller dans des autodromes ou dans des endroits où ces types de course sont permis.
Je me permettrai également de citer le député de qui était intervenu et qui avait dit au sujet des corps policiers de Montréal:
Les corps policiers de Montréal ont fait des efforts considérables pour faire de la prévention, tout en restant respectueux. Il y a entre autres le poste 24 à Montréal [...], mais qui mérite ses lettres de noblesse à ce sujet. À mon avis, il faut maintenant durcir la loi. Il faut faire en sorte que ces peines, qui étaient à la discrétion du juge, passent à une autre étape, soit celle de l'ordonnance obligatoire.
Et je termine en citant également le député de qui avait dit: « Des efforts doivent être fournis au chapitre de la prévention, de la sensibilisation, de l'information. »
Dans son discours, le député a bien indiqué la nécessité d'aller plus loin. En effet, le pouvoir discrétionnaire des juges a permis à ce phénomène de prendre de l'ampleur au fil des années. Il s'étend d'avantage dans les villes, mais également, comme le disait le député de « en milieu rural et partout sur le territoire québécois et canadien. »
En terminant, je citerai encore la Bibliothèque du Parlement.
Même s'il existe des endroits supervisés où les amateurs de vitesse peuvent mettre à l'essai, en toute légalité, leurs véhicules, les courses de rue ont toujours la cote. Les participants aux courses de rue recherchent souvent des sensations fortes et certains sont d'avis que ces sensations sont plus élevées en pleine rue, dans la circulation, les imprévus de la route et le risque de rencontrer une auto-patrouille de police.
Cela devient un nouveau défi qui se répand, selon les recherches faites par la Bibliothèque du Parlement.
Une autre forme de course de rue a même vue le jour: la « course à la cagnotte ». On met un certain montant d'argent dans un chapeau, celui-ci est placé dans un endroit que l'on garde secret jusqu'au début de la course et le premier participant à s'y rendre remporte la cagnotte. Tout est permis: les conducteurs brûlent des feux rouges, ignorent les panneaux d'arrêt. Ces épreuves de vitesse reflètent bien le sentiment d'insouciance générale qui règne parmi les adeptes des courses de rue.
Voilà ce que nous dit la recherchiste de la Bibliothèque du Parlement.
À mon avis, cela constitue une raison de plus de voter pour ce projet de loi, qui est un pas dans la bonne direction. Nous devons mettre fin à ces courses de rue et les replacer dans les endroits appropriés, c'est-à-dire dans les autodromes et les endroits qui sont légalement désignés à cette fin.
:
Monsieur le Président, je suis heureux de saisir l'occasion qui m'est offerte de parler aujourd'hui en faveur du projet de loi .
La criminalisation des courses de rue complète de façon manifeste et appropriée les dispositions actuelles du Code criminel visant la conduite dangereuse, ainsi que les efforts législatifs de certaines provinces en vue de renforcer leurs lois respectives sur la circulation routière. Ces modifications proposées à nos lois ciblent des comportements criminels graves.
Le gouvernement du Canada s'est engagé clairement auprès de la population canadienne à s'attaquer au crime, comme en témoignent largement — depuis quelques mois — nombre d'annonces de financement de programmes municipaux et provinciaux. Ces programmes de prévention du crime s'adressent aux jeunes à risque, par l'entremise du Centre national de prévention du crime. Ces programmes locaux de prévention complètent notre engagement financier en vue d'aider à renforcer les moyens de la Gendarmerie royale du Canada en matière de formation et de recrutement.
Outre cet effort si important et tangible de prévention du crime au niveau local, il faut souligner l'engagement du présent gouvernement à donner davantage de mordant à nos lois de droit pénal. En effet, ce gouvernement s'est engagé à sévir contre la criminalité, et c'est exactement ce qu'il fait.
Nous avons proposé des réformes dans plusieurs domaines: le renforcement des lois sur la Banque nationale de données génétiques; une plus grande difficulté à obtenir un cautionnement dans des cas de crime mettant en jeu des armes à feu; le relèvement des peines minimales pour ce genre de crimes; et la restriction de la disponibilité des peines d'emprisonnement avec sursis pour des infractions graves et violentes.
[Traduction]
Cette approche globale découle d'appels lancés à tous les ordres de gouvernement pour qu'ils réévaluent leurs méthodes et mesures actuelles pour lutter contre la criminalité. La réaction du gouvernement montre clairement que nous comprenons l'importance d'assurer la sécurité de nos rues et de nos collectivités dans l'intérêt de tous les Canadiens.
Le projet de loi fait partie du programme global du gouvernement de lutte contre la criminalité. C'est une mesure législative importante qui est la bienvenue et qui contribuera à offrir à nos citoyens la sécurité et la qualité de vie qu'ils méritent et que le gouvernement doit leur assurer, comme ils s'y attendent à juste titre.
Ceux qui abusent de leur privilège de conduire un véhicule à moteur en participant à des courses de rue montrent qu'ils méprisent nos lois et, surtout, leurs concitoyens. Les véhicules à moteur peuvent être dangereux même dans les meilleures conditions. Lorsqu'ils sont conduits de façon tout à fait négligente, avec un mépris total pour la sécurité des autres, ils peuvent également devenir meurtriers.
[Français]
Un permis de conduire s'accompagne d'une grande responsabilité. Je suis convaincu que nous devrions tenir pleinement responsables de leur comportement au volant les conducteurs qui, pour quelques brefs frissons, n'ont aucun égard pour cette responsabilité.
Les rues de nos villes et les routes de nos provinces sont une ressource publique commune destinée à l'usage et au plaisir de tous les citoyens. La pratique croissante des courses de rue transforme les chaussées en pistes de course, mais sans les éléments explicites importants que l'on trouve partout dans les installations des courses légales. En conséquence, un trop grand nombre de personnes innocentes meurent ou sont gravement blessées.
Bien qu'il n'existe pas encore de statistiques globales sur la prévalence des incidents mettant en jeu des courses de rue au Canada ni sur le nombre de décès ou de blessures qui en découlent, les éléments de preuve ne manquent pas pour confirmer la gravité de la situation. De tels incidents entraînant la mort ou des blessures graves se produisent dans tout le pays, et seulement durant les trois derniers mois, nous avons lu par exemple que:
[Traduction]
En juin, près de Campbell River, en Colombie-Britannique, deux jeunes filles de 18 ans ont, semble-t-il, participé à une course de rue qui a causé la mort d'une des deux conductrices et des lésions corporelles graves à deux de ses passagers.
Toujours en juin, à Merritt, en Colombie-Britannique, deux jeunes hommes de 24 ans sont morts et deux automobilistes innocents ont été gravement blessés à la suite d'un accident qu'on soupçonne d'avoir été causé par une course de rue.
En juillet, à Winnipeg, au Manitoba, deux conducteurs ont été accusés d'avoir participé à une course de rue et se sont fait saisir leur véhicule parce qu'ils ont été pris à conduire à des vitesses dépassant les 165 kilomètres à l'heure.
Il y a quelques semaines à peine, à Mississauga, en Ontario, un étudiant participant à un programme d'échanges a été tué alors que le véhicule qu'il conduisait a frappé un poteau électrique après avoir été heurté par l'arrière, vraisemblablement à la suite d'une course de rue.
Ce ne sont que quelques exemples récents. Parmi les victimes innocentes qui sont mortes à la suite d'une course de rue au cours des dernières années, notons un couple qui se promenait sur le trottoir après avoir célébré son anniversaire de mariage, un agent de la GRC en patrouille, une mère de 29 ans roulant dans son automobile et un immigrant chauffeur de taxi qui était à quelques jours à peine de sa cérémonie de citoyenneté.
Ces incidents, la tendance dangereuse qui les explique et la perspective épouvantable de leur répétition m'attristent et me scandalisent. Ces graves blessures et ces décès tragiques et insensés auraient pu être évités et ils devraient nous pousser à réagir avec plus de vigueur. Nous ne pouvons simplement permettre qu'un tel carnage se poursuive.
[Français]
Ces crimes continuent de se produire, et le présent gouvernement est déterminé à rehausser la capacité des responsables de l'application de la loi d'y répondre de manière efficace. Les provinces ont prévu des peines dans leur champ de compétence, y compris des amendes, des suspensions de permis de conduire et des mises en fourrière des véhicules qui punissent le portefeuille des délinquants. Toutefois, lorsque l'argent n'est pas primordial, de telles mesures ne font pas grand-chose pour dissuader les coureurs de rue d'adopter ce genre de comportement irresponsable et souvent mortel.
J'estime qu'il est important d'envoyer un message fort quant à la gravité de cette infraction, en criminalisant un tel comportement et en prévoyant des conséquences graves pour cette violation de la loi. Les conséquences prévues dans ce projet de loi établissent un régime de détermination de la peine appropriée et juste en fonction de la gravité de ces crimes, notamment une peine maximale de 14 ans d'emprisonnement dans le cas de lésions corporelles, et une peine maximale d'emprisonnement à perpétuité dans le cas de décès.
Ce régime de détermination de la peine est augmenté de façon indiquée par des interdictions obligatoires croissantes de conduite d'un véhicule automobile, commençant par une interdiction minimale de conduire pendant un an pour une première infraction, allant jusqu'à une interdiction à vie après trois condamnations pour courses de rue n'entraînant pas la mort ou des lésions corporelles.
J'estime que ces mesures sont indiquées devant la fréquence et la gravité des tragédies qui peuvent être évitées et qui découlent trop souvent des courses de rue. Le renforcement et la protection de la sécurité publique sont parmi les responsabilités premières du gouvernement. Le projet de loi porte sur le renforcement de la sécurité du public. Il prévoit un message clair et fort pour ceux et celles qui veulent se livrer à des courses de rue en établissant des peines appropriées et proportionnées qui seraient infligées à ceux et à celles qui se serviraient de nos rues et de nos routes comme de leurs propres pistes de course, sans le moindre égard pour leur propre sécurité ni pour celle des autres.
Ces modifications proposées au Code criminel, ainsi que d'autres éléments d'initiatives du gouvernement en vue de s'attaquer au crime, permettront de rehausser la sécurité de nos rues, en donnant à nos citoyens davantage de confort dans l'exercice de leur plein droit de profiter de nos espaces publics, sans crainte de subir des lésions corporelles ou de mourir à cause d'un comportement dénué de tout bon sens.
En conclusion, le fait est que les courses de rue tuent. Le projet de loi est important et il rendra nos rues plus sûres. J'exhorte donc les honorables députés à se joindre à moi pour appuyer le projet de loi et assurer son adoption rapide.