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Monsieur le Président, je suis très heureux d'intervenir aujourd'hui pour parler du rapport sur les consultations prébudgétaires du Comité permanent des finances.
Je tiens tout d'abord à remercier les milliers de Canadiens littéralement qui ont participé aux consultations prébudgétaires qui ont eu lieu à Ottawa et dans tout le pays.
La rédaction du budget exige, c'est évident, de faire des choix. Tous les jours, les Canadiens ordinaires font des choix sur ce qu'ils peuvent se permettre ou non. Le gouvernement du Canada fait de même. Les demandes de fonds sont pratiquement infinies, mais les ressources du gouvernement ne sont pas inépuisables.
Je crois que les Canadiens versent trop d'impôts. Je pense que ces impôts élevés nuisent gravement à la compétitivité globale du Canada. À cet égard, plusieurs mémoires présentés au comité m'ont frappé. Je voudrais prendre un peu de temps pour partager le contenu de ces mémoires avec la Chambre.
En ce qui concerne la productivité, Roger Martin, doyen de l'école de gestion Rotman, a parlé de l'incapacité du gouvernement précédent de s'attaquer à la question de la compétitivité dans le cadre de sa planification budgétaire. Il a signalé que, en 1998, le Canada occupait le sixième rang sur le plan de la compétitivité. En 2001, nous sommes tombés au onzième rang. Aujourd'hui, nous occupons la seizième place. Au fil des ans, nous avons été dépassés par plusieurs pays comme la Norvège et le Japon qui ont accru leur compétitivité.
Je me suis rappelé de ces paroles lorsque le ministre des Finances a comparu devant le comité et a présenté la mise à jour économique et financière intitulée Avantage Canada. J'ai été encouragé d'entendre les cinq avantages que le plan décrit. Je vais en faire part à la Chambre.
Pour commencer, le ministre des Finances a parlé d'un avantage fiscal. C'est important. L'avantage fiscal va permettre de réduire les taxes et les impôts de tous les Canadiens et d'établir le plus faible taux d'imposition sur les nouveaux investissements des entreprises au sein des pays du G7. Nous devons attirer des investissements. Nous avons tous entendu parler des emplois dans le secteur manufacturier que le Canada perd peut-être au profit d'autres pays. Le gouvernement veut endiguer cette tendance. Nous voulons encourager de nouveaux investissements et bâtir des industries et des entreprises.
Il a ensuite parlé de l'avantage financier du Canada. On va ainsi pouvoir éliminer la dette nette totale de l’ensemble des administrations publiques en moins d'une génération, ce qui nous permettra d'avoir des assises solides sur lesquelles bâtir une prospérité durable.
Je remarque qu'aujourd'hui le Fonds monétaire international a félicité le ministre des Finances pour son engagement et celui de son gouvernement. Je voudrais, pour la gouverne des députés, vous lire une partie de ce que le FMI a déclaré:
Le Fonds monétaire international a souscrit à la stratégie du Canada consistant à utiliser des recettes excédentaires pour devenir le premier pays du G7 dont la dette ne dépasse pas ses actifs.
Cela en dit long sur toute la détermination du gouvernement et toutes ses réalisations, en conformité de ses promesses. Nous n'avons pas seulement parlé, nous avons promis aux Canadiens que ce serait chose faite dès 2021. Et voici la suite des conclusions du FMI:
La stratégie financière du Canada « souligne bien le rôle conjoint des régimes de pensions publics et des administrations provinciales et territoriales dans l’instauration d’une situation financière viable » [...]
Le Canada se joindrait ainsi à des pays comme l'Australie, la Norvège et la Finlande, qui ont éliminé leur dette nette, selon les chiffres de l'Organisation de coopération et de développement économiques.
Je crois avoir mentionné certains de ces pays plus tôt lorsque je parlais de pays qui avaient amélioré leur productivité. On voit à quel point il est important d'éliminer la dette nette.
La troisième observation portait sur l'avantage entrepreneurial:
L'avantage entrepreneurial du Canada réduira la réglementation inutile et les tracasseries administratives tout en abaissant les taxes et les impôts, ce qui stimulera l'investissement des entreprises.
Nous avons entendu parler de cet aspect à maintes reprises. Des groupes comme la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante ont comparu et ont déclaré que le gouvernement devait tout simplement s'ôter du chemin. Les entreprises disent qu'elles seraient en mesure de faire mieux, d'employer, de rémunérer et de croître davantage si les pouvoirs publics éliminaient les obstacles qui les freinent et s'ils réduisaient les tracasseries administratives.
Le monde des affaires a bien accueilli ce genre d'annonce. Je sais que la chambre de commerce de Peterborough a réagi favorablement et, d'après ce que j'ai compris, celles de St. Catharines, de Burlington et de bien d'autres endroits au Canada ont déclaré que c'était exactement ce qu'il nous fallait.
Le quatrième point avait trait à l'avantage du savoir. À cet égard, nous envisageons de créer la main-d'oeuvre la mieux formée et la plus compétente du monde, une main-d'oeuvre souple, capable de s'adapter et de répondre aux besoins d'une économie en expansion.
Le Canada est en train de devenir une superpuissance économique à l'échelle mondiale. Nous sommes une superpuissance de l'énergie. Il nous faut une main-d'oeuvre à la hauteur. C'est ce que vise l'avantage du savoir. Cet aspect m'a beaucoup enthousiasmé. Comme membres du comité, nous ne sommes pas toujours d'accord. Pourtant, nous le sommes tous pour ce qui est de la nécessité d'investir en éducation.
Je vois que mon collègue de est présent et je sais bien que nous sommes d'accord sur une chose, à savoir l'idée d'un transfert réservé à l'éducation postsecondaire. Nous estimons qu'il est extrêmement important de séparer ce transfert du transfert social et d'affecter des sommes nommément à l'enseignement postsecondaire en les transférant aux provinces.
Nous souhaitons améliorer l'accès. Nous souhaitons améliorer l'accessibilité financière. Nous souhaitons améliorer la qualité de l'éducation dans son ensemble. Il est non seulement important que les gens puissent avoir accès aux établissements d'enseignement, mais il est également important qu'ils reçoivent un enseignement de qualité.
Nous devons aussi nous occuper des métiers spécialisés. Quand on parle d'éducation postsecondaire, on parle de l'éducation sous toutes ses formes, pas seulement le collège et l'université, mais aussi les autres genres de formation que l'on peut acquérir après l'école secondaire, parce que nous devons favoriser davantage les métiers spécialisés dans notre pays. Nous accusons un terrible déficit à ce chapitre, et l'avantage du savoir est incroyablement important si on veut faire progresser le Canada.
En dernier lieu, il y a l'avantage infrastructurel. L'avantage infrastructurel du Canada créera une infrastructure moderne de calibre mondial qui assurera la libre circulation des personnes, des biens et des services sur nos routes et nos ponts, et nos portes d’entrée, et par nos transports en commun.
Encore une fois, nous savons que le Canada a énormément changé depuis un certain nombre d'années. Quand on parle de transports en commun et des besoins en cette matière, on parle de la nécessité de mieux respecter l'environnement. On parle de la nécessité d'agir de façon responsable face au nombre de véhicules sur les routes. On parle de l'amélioration du transport de marchandises.
La porte d'entrée du Pacifique, par exemple, une énorme entreprise du gouvernement conservateur, nous ouvrira vraiment la voie au marché de l'Asie-Pacifique, ce qui stimulera la croissance économique au Canada. Cela fait partie des améliorations à l'infrastructure que nous avons entreprises.
Avantage Canada repose sur quatre principes de base. Je voudrais les passer en revue à la Chambre également.
Le premier principe consiste à cibler l’action du gouvernement. Le gouvernement devrait se concentrer sur ce qu’il fait le mieux. C'est exactement ce que le gouvernement actuel a l'intention de faire. Nous dépenserons de façon responsable, mènerons des activités efficientes, produirons des résultats efficaces et rendrons des comptes aux contribuables.
L'opposition dit souvent que nous sommes très étroits. Il y a une grande différence entre être étroit, franchement, et être concentré. Il ne faut pas confondre les deux. Nous atteindrons mieux nos objectifs en ciblant mieux. Cela n'a rien à voir avec être étroit. Je pense que les Canadiens le comprennent.
Le deuxième principe consiste à créer de nouvelles possibilités et des choix pour les gens. Le gouvernement incitera donc les gens à exceller, ici même au pays. Nous diminuerons les taxes et les impôts et investirons dans l’éducation, la formation et l’accès au marché du travail afin que les Canadiens puissent se réaliser.
Nous entendons souvent parler du mur de l'aide sociale au Canada. Nous voulons aider les gens à surmonter ce mur. Nous voulons réduire l'écart qui s'est creusé entre les riches et les pauvres, et nous voulons offrir plus de possibilités à tous. Nous voulons que tous puissent avoir des rêves et aspirer à un avenir meilleur. Cela est incroyablement important pour le gouvernement conservateur.
Nous voulons investir dans la croissance durable. Dans cette rubrique, il est question d'investir stratégiquement dans des partenariats réunissant à la fois les provinces et le secteur privé, ce qu'on appelle les PPP. En investissant dans des PPP, nous pourrons devenir très efficients. Nous n'allons pas seulement investir dans des PPP pour la croissance, mais nous le ferons également dans tous les domaines où nous le jugerons opportun.
Certains investissements dans les PPP sont absolument cruciaux pour ma circonscription, Peterborough. Je pense notamment au transport ferroviaire des voyageurs et à la nécessité d'améliorer la voie ferrée qui relie Peterborough au Grand Toronto. Je pense à l'autoroute 407, une autoroute à péage électronique. Lorsqu'elle rejoindra la route 115, il y aura de nouveaux débouchés économiques non seulement pour Peterborough, mais pour la région toute entière. Ces deux projets pourraient être confiés à des PPP.
Je me réjouis également des mesures annoncées dans le plan Avantage Canada relativement au poste frontalier de Windsor. Comme nous le savons, le corridor Windsor-Detroit est le poste frontalier le plus achalandé entre le Canada et les États-Unis. Rien n'a été fait dans ce dossier depuis longtemps, même si cela fait 40 ans qu'on réclame des travaux à cet endroit. Le plan Avantage Canada prévoit l'exécution de travaux à ce poste frontalier d'ici 2012. Ces travaux profiteront non seulement à la région de Windsor, mais également à l'ensemble des régions du Sud-Est et du Centre de l'Ontario. Ils favoriseront également la croissance du produit intérieur brut de tout le Canada.
Nous avons également parlé de créer un climat propice à la croissance et à la réussite des entreprises. C'est à cela que je faisais allusion lorsque j'ai dit qu'il fallait éliminer les obstacles qui freinent les entreprises. Nous devons créer ce climat. Le gouvernement ne doit pas nécessairement être le moteur de l'économie. Ce que nous devons faire, c'est créer un climat propice à la prospérité de l'économie. C'est ce que nous entendons lorsque nous parlons d'un climat propice à la croissance et à la réussite des entreprises.
Nous nous entendons tous sûrement pour dire qu' « Avantage Canada » est un plan ciblé qui aidera expressément notre pays à redevenir un chef de file mondial au chapitre de la concurrence. Ce plan nous aidera à attirer des investissements étrangers et de nouvelles industries, à procurer des emplois intéressants et bien rémunérés aux Canadiens et à accroître la qualité de vie des Canadiens.
Je vais traiter de quelques exemples précis qui figurent dans le rapport qu'a rédigé le Comité des finances. Il importe de reconnaître que le gouvernement du Canada a déjà réalisé des progrès considérables pour accroître la productivité générale du Canada dans son premier budget de 2006. Nous avons annoncé plusieurs réductions d'impôt, nous avons fait en sorte que 655 000 Canadiens à faible revenu ne paient aucun impôt fédéral, et nous avons réduit la TPS d'un point de pourcentage.
Je vais dire à la Chambre ce que Peter Woolford, du Conseil canadien du commerce de détail, a déclaré au sujet de la réduction de la TPS. Voici les propos qu'il a tenus:
Cette seule mesure en a donc fait deux fois plus pour le revenu réel disponible des Canadiens qu'ils n'avaient pu faire eux-mêmes pendant les 15 dernières années, et bien plus qu'ils n'avaient pu faire eux-mêmes dans la conjoncture économique très forte de 2005. C'est donc un outil très puissant si on veut augmenter le revenu des Canadiens.
Il semble que le gouvernement soit sur la bonne voie.
En outre, un des députés de l'opposition a dit hier qu'il ne comprenait pas pourquoi la TPS a été réduite. Je présume qu'il devrait dire clairement à la Chambre s'il recommanderait une hausse de la TPS. Cela serait très mauvais pour l'économie, pour le revenu des familles et pour le pouvoir d'achat des Canadiens. Je parle ici des familles qui travaillent. Nous, de ce côté-ci de la Chambre, parlons beaucoup d'aider les familles qui travaillent et les Canadiens à faible revenu. Nous estimons que cette réduction de la TPS a grandement contribué à les aider.
Il y avait plusieurs points dans les consultations prébudgétaires qui nous ont posé des problèmes, notamment des points concernant l'annulation de quelques-uns des progrès que le gouvernement du Canada a réalisés dans le budget de 2006. Nous devons poser les questions suivantes. L'opposition annulerait-elle le crédit d'impôt pour la condition physique ou pour les abonnements au transport en commun? Annulerait-elle le crédit canadien pour emploi de 1 000 $? On n'a pas répondu à ces questions.
Certaines recommandations du rapport prévoient des milliards de dollars de dépenses supplémentaires, et il n'existe aucun plan indiquant comment nous pourrions nous les permettre. Voilà qui m'amène à parler de la responsabilité financière.
Nous savons qu'au cours des cinq dernières années, alors que le gouvernement précédent était au pouvoir, les dépenses totales ont crû en moyenne de 8,2 p. 100 . En fait, en 2004-2005, les dépenses ont augmenté de 14,4 p. 100, ce qui correspond à environ sept fois le taux d'inflation, comme nous le savons tous. Une telle croissance ne peut certainement pas être soutenue à longue échéance. C'est pourquoi nous parlons de concentrer les activités de l'État, de concentrer ses dépenses et d'agir de façon très responsable envers les contribuables. Nous aurons ainsi plus de facilité à réduire le fardeau fiscal des Canadiens, dans l'ensemble.
Je vais citer pour la Chambre les paroles d'Yves Morency, vice-président des Caisses Desjardins, devant le Comité des finances, le 25 octobre. Il a dit ceci:
Le message qu'on veut transmettre, c'est de continuer dans cette direction. En effet, cela améliorera la productivité, ce qui améliorera la richesse à la fois des entreprises, des individus et du gouvernement, parce que les recettes fiscales augmenteront.
Il a dit qu'en réduisant le fardeau fiscal, on augmenterait les recettes globales de l'État, et c'est important. Nous devons comprendre qu'il n'y a pas nécessairement de lien entre les allègements fiscaux et les recettes fiscales. C'est ce que nous apprennent les sciences économiques.
Voici ce qu'il a ajouté:
[...] on vous encourage à continuer dans cette voie. Il ne faut pas s'arrêter, il faut aller encore plus loin pour atteindre les niveaux de compétitivité de nos principaux voisins [...]
Évidemment, il parle des États-Unis. Il parle des pays de la ceinture Asie-Pacifique. Ce sont là des pays avec lesquels nous sommes chaque jour en concurrence.
La diminution du fardeau fiscal prévue dans « Avantage Canada » est liée, sous forme de réductions d'impôt sur le revenu, au remboursement de la dette, c'est-à-dire de notre prêt hypothécaire collectif. Les Canadiens nous disent qu'ils sont pour le remboursement de la dette, mais comment en profiteront-ils?
Le nouveau gouvernement du Canada a publié à l'intention de la population les avantages qu'elle en retirera. Les économies de 700 millions de dollars en intérêt réalisées cette année par le remboursement de 13,2 milliards de dollars sur la dette reviendront dans la poche des Canadiens sous forme de réductions d'impôt, et nous allons continuer dans cette veine chaque année. D'ici 2010, les réductions auront atteint 1,4 milliard de dollars et, d'ici 2010, presque 6 milliards de dollars. Voilà une réussite. Les Canadiens vont voir pourquoi le remboursement de la dette est à leur avantage.
David Dodge a parlé de l'importance du remboursement de la dette au Comité des finances. Il a dit qu'il était extrêmement important que, lorsque les revenus sont un peu plus élevés que prévu, on en profite pour réduire la dette. Il a déclaré que c'est ainsi que les choses devaient se passer. Il n'a pas dit d'adopter un programme de dépenses frivoles. Il n'a pas dit d'accroître les dépenses du gouvernement de 14,4 p. 100 en une seule année. Il a dit de réduire la dette. C'est ce qui nous aidera à rester concurrentiels. C'est ce qui nous aidera à réduire les impôts des particuliers.
Quand il est question d'équilibre fiscal, notre gouvernement reconnaît qu'il y a eu un déséquilibre fiscal et que nous nous dirigeons vers un équilibre fiscal. Ce sera dans le budget de 2007. Si nous éliminons le déséquilibre fiscal, nous reconnaissons que nous bénéficierons d'une union économique plus forte, ce qui est important.
Nous parlons de créer l'égalité des chances pour tous les Canadiens. Je voudrais m'adresser à un groupe bien précis de Canadiens qui ont peine à joindre les deux bouts, soit les agriculteurs. Les agriculteurs canadiens ont souffert de dix années de piètre leadership et de piètre planification en matière d'agriculture. Ils sont dans une situation difficile. Le nouveau gouvernement du Canada y travaille. Le budget de 2007 prévoit un financement additionnel, un engagement accru de la part du gouvernement du Canada et une aide à long terme pour les agriculteurs. Nous ferons en sorte que le financement parvienne aux exploitations agricoles, car c'est là qu'il doit aller.
En conclusion, le nouveau gouvernement du Canada est sur la bonne voie pour diriger le pays vers un avenir extrêmement prometteur.
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Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord profiter de cette occasion — c'est probablement la dernière fois que je m'adresse à cette Chambre avant l'ajournement pour la période des Fêtes — pour souhaiter à tous mes honorables collègues de Joyeuses Fêtes, ainsi qu'à tous les citoyens de mon comté. Je leur demande de bien s'amuser et de le faire prudemment.
J'aimerais aussi remercier tout le personnel du Comité permanent des finances qui a fait un travail formidable afin que l'on puisse accoucher de ce rapport sur lequel le Bloc québécois émet de très grandes réserves. Toutefois, ça, c'est la faute des élus, ce n'est pas la faute du personnel qui nous a accompagné tout au long de notre travail, autant à Ottawa que lors de notre séjour dans l'Ouest ou dans l'Est du Canada. J'aimerais souligner leur contribution toute particulière.
Dans ce rapport, quelques gains intéressants ont quand même été mis de l'avant par le Bloc québécois. Personnellement, je suis heureux d'une mesure. Il s'agit d'une recommandation concernant le bruit des trains parce que c'est une préoccupation très importante dans mon comté.
On sait que les gens qui vivent près de chemins de fer subissent des désagréments de plus en plus importants. Cela est particulièrement vrai dans Pointe-Saint-Charles où il y a des gens qui n'ont pas construit leurs demeures près de chemins de fer. Ces gens habitaient déjà à cet endroit lorsque les chemins de fer ont été construits. Pendant des années, je dirais même des décennies, la cohabitation était somme toute raisonnable. Cependant, dans les dernières années, avec les modifications au fonctionnement de l'industrie ferroviaire, la situation est devenue de plus en plus difficile pour ces gens. J'ai donc essayé de travailler pour voir comment on pourrait améliorer la vie de ces gens, avec la collaboration de mon collègue qui siège au Comité permanent des transports. Il a travaillé pour faire adopter des amendements au projet de loi actuellement à l'étude et on a fait des gains importants. J'aimerais, au nom des citoyens de , le remercier pour son bon travail.
Pour ma part, au Comité permanent de finances, j'ai présenté une proposition pour que le gouvernement donne un avantage fiscal aux entreprises de chemins de fer afin qu'elles achètent de l'équipement et du matériel moins bruyant qui causerait moins de désagrément auprès de la population. Cet avantage prendrait la forme, par exemple, d'un amortissement accéléré afin d'encourager vraiment les entreprises à changer leur matériel pour causer moins de dommages dans nos collectivités. Le comité a appuyé cette mesure et je suis bien heureux de constater qu'elle se retrouve parmi les recommandations.
Parmi les autres recommandations, je suis heureux qu'on ait pu inclure dans ce rapport celle de revenir évidemment sur les coupures sauvages — il faut le dire — annoncées par les conservateurs un peu plus tôt au cours de la présente session. Ces coupures frappent souvent les personnes les moins chanceuses de notre société, des personnes qui vivent les situations les plus difficiles. On parle des personnes ayant des problèmes d'alphabétisation, des femmes qui vivent des situations difficiles ainsi que les étudiants. Tous ces gens ont été victimes de ces coupures.
Dans ce rapport, il y a des recommandations demandant de revenir en arrière, donc de revenir au gros bon sens. D'ailleurs, je suis assez heureux que, pour cette fois, le NPD ait été également d'accord avec cela. J'ai trouvé dommage qu'en cette Chambre il se prononce en faveur des coupures et contre la motion dénonçant les coupures un peu plus tôt au cours de la session. Je crois que c'est un peu un retour à la normale.
Dans le rapport, j'ai identifié de bons éléments. Par contre, il faut voir ce qu'il manque. Ce qui manque beaucoup, c'est finalement la suite de la motion reconnaissant la nation québécoise, adoptée par une majorité écrasante en cette Chambre. Manifestement, aucun des trois autres partis, qui ont aussi appuyé cette motion, n'a jugé bon qu'il était pertinent d'aller plus loin que le simple symbole et la simple motion et de mettre en oeuvre de façon concrète cette réalité qu'est la reconnaissance que les Québécois forment une nation.
Dans ce rapport, dans les faits, on ne reconnaît pas la nation québécoise. On ne la reconnaît pas, dans un premier temps, simplement sur le plan des mots, parce qu'on parle toujours de programmes nationaux, de questions nationales et on ne considère jamais que s'il y a deux ou plusieurs nations dans ce pays, il faudra utiliser d'autres termes que « national » pour désigner plusieurs nations.
On pourrait déjà dire que ce ne sont que des mots, que ce n'est qu'un discours, mais c'est davantage. En pratique, ce rapport est truffé d'ingérences dans les domaines de compétence du Québec et des provinces. Malgré la motion qui a été adoptée dans cette Chambre, on assiste toujours à la même attitude du gouvernement fédéral, qui veut fixer plus de normes fédérales, qui veut plus de programmes, de critères, de contrôle, alors que ce n'est pas de son ressort constitutionnel. C'est malheureux de voir que, pour l'instant, cette motion ne semble rester que des voeux pieux.
Finalement, ce rapport ne reconnaît pas la nation québécoise parce qu'il ne veut pas reconnaître qu'une nation doit être à même de faire les choix budgétaires qui lui permettent de se développer comme elle l'entend. Force est de constater que la seule façon réelle, pour les Québécois, de pouvoir effectuer ces choix budgétaires maintenant qu'ils sont reconnus comme une nation, ce sera de faire le pas logique voulant que le Québec devienne un pays. Nous pourrions alors faire tous nos choix budgétaires.
J'aimerais, dans ma présentation d'aujourd'hui, donner quelques exemples de la signification éventuelle de pouvoir faire ses propres choix budgétaires à titre de nation.
Dans un premier temps, le Bloc québécois se bat depuis longtemps pour la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto. Sur le plan environnemental, toutes les personnes — sérieuses, j'entends — admettront l'urgence d'agir dans la mesure où il faut diminuer nos émissions de gaz à effet de serre. La question ne consiste même plus à se demander si nous serons capables d'atteindre nos cibles; il faut réussir. Nous avons une obligation morale, envers les jeunes d'aujourd'hui et les générations à venir, de stopper cette tragédie. Ne pas réussir équivaudrait à un échec lamentable.
Sur ce plan, la performance du précédent gouvernement libéral a été pitoyable. Pendant les 13 années de son règne, les émissions de gaz à effet de serre ont carrément explosé. Aucun contrôle ne s'est fait. À part quelques programmes, sur le fond, il n'y avait pas de réelle volonté.
Il ne s'agit pas d'une excuse pour le nouveau gouvernement de ne rien faire. C'est inacceptable de dire qu'on n'atteindra pas nos cibles parce qu'on n'est pas capables. Ce n'est finalement qu'un aveu d'incompétence. Autrement dit, la seule différence entre les libéraux et les conservateurs, c'est que les conservateurs, eux, se savent incompétents en matière d'environnement. Toutefois, sur le fond, il ne se passe rien de plus dans les deux cas.
On parle de la question environnementale mais il y a plus que cela. Pour le Québec particulièrement, toute la question du Protocole de Kyoto revêt une importance économique essentielle. Des mécanismes de crédits d'émissions existent et seraient à l'avantage du Québec. Par exemple, il pourrait, s'il était un pays — ou du moins, si le Canada voulait mettre en oeuvre correctement le Protocole de Kyoto et respecter l'approche territoriale —, atteindre et même dépasser ses objectifs et puis émettre des crédits d'émissions. Autrement dit, le Québec pourrait vendre ces crédits à d'autres pays, à d'autres gouvernements, et s'enrichir collectivement tout en améliorant notre environnement. Ce serait fantastique.
On parle depuis des mois d'une bourse du carbone à Montréal. On a questionné le gouvernement à ce sujet. Nous sommes en train de perdre une institution économique qui pourrait être formidable pour le développement du Québec, soit la bourse du carbone à Montréal. Toutefois, on ne va pas de l'avant à cet égard.
Par contre, quand vient le temps de donner des cadeaux aux sociétés pétrolières pour les sables bitumineux de l'Alberta, il n'y a pas de problème, on y va directement.
Finalement, sur le plan économique, en bout de ligne, ce sont des milliers d'occasions d'affaires qui sont perdues par des entreprises québécoises prometteuses dans le milieu de l'environnement, qui pourraient se développer et qui pourraient stimuler notre économie si nous adhérions au Protocole de Kyoto.
Finalement, un Québec souverain pourrait très bien, avec l'environnement, avoir des bénéfices semblables à ceux qu'a présentement l'Alberta avec les sables bitumineux. Cependant, les choix faits en cette Chambre par les partis fédéralistes vont à l'encontre des intérêts du Québec.
On l'a bien vu avec les 320 millions de dollars que le Québec demande pour son plan. Le gouvernement n'a jamais voulu donner cet argent à Québec pour qu'il fasse son programme. Pire encore, on a vu que le gouvernement a refusé au Québec, lors de la rencontre sur le Protocole de Kyoto au Kenya, le droit de parler 45 secondes. Ce n'est pourtant pas beaucoup. Personnellement, je reproche un peu au gouvernement du Parti libéral du Québec de se mettre à genoux, pour ne pas dire à plat ventre, en demandant seulement 45 secondes pour que le Québec s'exprime sur la scène mondiale. Même 45 secondes, c'est trop pour le gouvernement, c'est trop pour les partis fédéralistes qui ne veulent pas reconnaître que le Québec forme réellement une nation et que, dans les faits, il doit être traité différemment.
Si le Québec avait été un pays souverain, il n'aurait pas eu à se battre pour 45 secondes. Il aurait eu toute la semaine pour faire avancer ces dossiers, pour démontrer ses réalisations et pour montrer ses succès dans ce domaine.
C'est cela l'avantage de la souveraineté: faire ses propres choix budgétaires. Je n'ai jamais reproché aux Canadiens de faire leurs propres choix budgétaires. Le problème, c'est qu'on ne parle pas de la même nation. Je pense que la meilleure solution, quand on se retrouve avec des choix budgétaires conflictuels, c'est que chacun prenne ses décisions. On peut travailler ensemble aux dossiers sur lesquels on est d'accord, mais chacun peut développer ses forces respectives sans nuire à l'autre.
Les services de garde sont un autre exemple de choix budgétaire qui échappe au Québec. Les Québécois ont décidé de se doter d'un programme. Ils ont travaillé fort et les Québécois ont dû payer, à même leurs impôts, des services de garde publics. C'est un programme salué par beaucoup d'organismes pour sa grande qualité. Une entente avait été conclue avec le précédent gouvernement afin de donner 800 millions de dollars au Québec pour financer son système. Cela a été annulé par les conservateurs.
C'est ce qu'on voit chaque fois que le gouvernement change. Selon l'humeur du temps, on donne ou on enlève de l'argent au Québec et aux provinces. Cette annulation de l'entente illustre deux choses. La première c'est que, contrairement à ce que le député de disait plus tôt, le déséquilibre fiscal n'est pas en train de se régler. Il s'est creusé de 800 millions de dollars avec cette mesure. La deuxième chose c'est que, pour que le règlement du déséquilibre fiscal soit acceptable à moyen terme pour le Bloc, il ne devra pas s'agir de donner de l'argent cette année sans savoir ce qu'il en sera l'année d'ensuite. On ne nous fera pas le coup de nous obliger à livrer cette bataille jusqu'à la fin des temps. Le nécessaire règlement du déséquilibre fiscal doit absolument se faire par un transfert fiscal. Cela va de soi et c'est l'illustration par excellence qui montre que sans transfert fiscal, le gouvernement du Québec ne pourra pas planifier à long terme parce que le gouvernement fédéral pourra changer les règles quand il le voudra.
Évidemment, quand les Québécois se doteront d'un pays, ce problème ne se posera plus. Il n'y aura plus de déséquilibre. Nous aurons le contrôle sur l'entièreté de nos revenus et nous pourrons en disposer comme nous le voudrons.
Il y a d'autres exemples de programmes qui ont finalement abouti, mais au prix de combats gigantesques. Je pense au régime de congé parental. À l'époque, le gouvernement fédéral refusait de donner l'argent au Québec pour qu'il puisse mettre en place son propre régime de congé parental, plus généreux, comme c'était le souhait des Québécois.
Au Québec, tous étaient d'accord à ce sujet. D'ailleurs, la proposition des régimes de congés parentaux avait fait l'unanimité. Finalement, dix années de négociations ont été nécessaires afin de recevoir une partie de nos impôts dans le but de pouvoir faire nos propres choix budgétaires, qui sont finalement, à toutes fins pratiques, des choix sociaux.
Lorsqu'une nation, qui s'entend de façon quasi unanime sur une mesure, doit attendre toute une décennie afin d'obtenir son propre argent, l'argent de ses impôts, elle est alors condamnée à progresser pour le moins tranquillement, voire à stagner, si ce n'est reculer. Est-ce vraiment ce que les Québécois veulent? Bien sûr que non. De plus en plus de Québécois disent qu'on ne doit pas demander la permission pendant des années pour faire nos choix sociaux. La souveraineté nous permettra donc de faire nos propres choix.
Un autre exemple serait la politique de l'aéronautique. Le domaine de l'aéronautique est très développé au Québec. On demande au gouvernement depuis des années une politique de l'aéronautique. Or, il n'y a toujours absolument rien qui se fait à ce sujet. Pourtant, dans d'autres secteurs, comme le secteur de l'automobile, qui est très développé en Ontario, toute une série de mesures sont en place. Là, c'est important pour la nation canadienne. Toutefois, pour la nation québécoise, où on a besoin d'interventions en aéronautique, il n'y a rien.
J'ai parlé plus tôt de l'industrie pétrolière où il y a toute une politique mise de l'avant. Il y a des cadeaux fiscaux qui sont donnés, des amortissements accélérés à la hauteur de 100 p. 100 annuellement, comme si les investissements dans les sables bitumineux ne dureraient qu'une année et ne seraient, à toutes fins pratiques, plus en mesure de se faire après 12 mois. On voit bien que cela ne tient pas la route.
On a également vu l'exemple du centre de sciences la Boîte à science de Québec. Le Bloc québécois a poussé très fort dans le but de faire avancer ce projet. On l'a proposé en comité, mais il a été rejeté du revers de la main. Cela démontre l'incapacité des élus du caucus conservateur du Québec de faire progresser les dossiers du Québec. C'était la même chose à l'époque où les libéraux étaient au pouvoir. Cela est dû au simple fait que ce ne sont pas les élus de la nation québécoise qui ont la majorité en cette Chambre. Il s'agit d'une question purement mathématique. Ce n'est pas par méchanceté ou pour autre chose, mais nos priorités ne sont pas respectées.
Ainsi, lorsque le Québec sera un pays souverain, il sera en mesure de financer comme il l'entend non seulement ce projet de centre de science que je donne en exemple à Québec, mais tout le secteur de la recherche et développement. Actuellement, l'essentiel des centres de recherche fédéraux du secteur de recherche et développement sont concentrés en Ontario, à Ottawa. Il ne reste donc que des miettes pour le Québec. C'est très malheureux parce que les investissements qui se font en recherche et développement sont très structurants. Lorsque nous serons un pays souverain, nous pourrons, dans la ville de Québec, notre capitale nationale, développer et mettre en place une multitude de centres de recherche visant à faire avancer notre économie.
J'aimerais finalement conclure en revenant sur la question du déséquilibre fiscal. J'en ai parlé plus tôt aujourd'hui en cette Chambre, soit qu'il y a 3,9 milliards de dollars qui doivent être versés à court terme au Québec relativement à cette question. On doit également trouver une solution de transfert fiscal à moyen terme, afin de régler véritablement le déséquilibre fiscal. Or, à notre avis, cette question est évidemment le premier pas vers la souveraineté. Il faudra démontrer aux Québécois tout ce qu'on peut faire lorsqu'on prend le contrôle sur nos impôts et lorsqu'on peut faire nos propres choix budgétaires. Imaginez le jour où, en tant que nation, nous aurons le contrôle sur 100 p. 100 de nos revenus et sur tous nos choix budgétaires. Dès lors, vous comprendrez que cette nation sera plus à même de s'épanouir et de se développer et qu'elle sera plus prospère, en toute amitié et en toute collaboration avec la nation canadienne.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir parler du travail que le Comité des finances a fait depuis quelques mois. Avant de commencer, j'aimerais transmettre à tous les gens de la Chambre, à tous les Canadiens qui suivent nos délibérations et à tous les électeurs de ma circonscription mes meilleurs voeux pour un très joyeux Noël et une bonne année.
La majeure partie de mon exposé portera sur ce que nous avons été en mesure d'accomplir et sur la façon dont nous l'avons fait. En tant que député nouvellement élu, puisque je ne suis ici que depuis le 23 janvier dernier, tout ce processus budgétaire est relativement nouveau pour moi. J'aimerais établir certaines comparaisons avec les budgets sur lesquels j'ai travaillé au cours des 13 années que j'ai passées au niveau municipal.
J'aimerais parler un peu de ma contribution personnelle à l'égard de la préparation du budget et de la façon dont nous avons réussi à déterminer ce qui était important pour Burlington et parler ensuite brièvement des recommandations que nous avons proposées, de la façon dont le rapport est établi et de ce que nous devons faire ensuite.
Premièrement, je remercie tous les membres du comité de leur implication, conservateurs, libéraux, bloquistes et néodémocrates confondus. Je pense que nous avons fait du bon travail ensemble. De toute évidence, nos positions ne concordent pas sur certaines questions, mais, en tant que comité, nous avons plutôt bien travaillé. Nous avons collaboré étroitement pendant que nous parcourions le pays afin de prendre le pouls des Canadiens sur le budget de 2007.
Je rappelle à la Chambre que le rôle du comité est seulement de conseiller le ministre des Finances. C’est lui qui examine en détail toutes les suggestions reçues, qui fait les calculs nécessaires dans certains cas, qui propose des solutions et qui intègre dans le prochain budget, attendu au printemps de 2007, les éléments qu’il juge appropriés.
Il était très important de parcourir le pays dans le cadre de ce processus. J’ai donc eu l’occasion de traverser le Canada. Nous avons visité Vancouver, Yellowknife, Fort McMurray, Saskatoon, St. John’s, Québec, Toronto et Halifax. À Halifax, nous avons été accueillis par l’un des membres du comité qui vient de cette région. Il a été un hôte hors pair. Des gens sont également venus nous rencontrer à Ottawa.
C’est ainsi que les choses se sont passées. Il est important que tous le comprennent. Nous avons organisé des groupes de travail. Pendant la matinée et l’après-midi, six, huit ou dix personnes venaient nous parler. Chacune avait environ cinq minutes pour présenter son exposé. Comme c’est l’usage dans les comités, nous avons posé à notre tour des questions sur les sujets que ces personnes avaient soulevés.
Dans ce cas, cependant, les sujets n’étaient pas tous reliés entre eux. Des personnes abordant différents sujets étaient donc assises côte à côte, prenant tour à tour la parole pendant cinq minutes. Cette façon de procéder nous a fourni un large aperçu des besoins de l’ensemble du pays. À mon avis, il est juste de dire que, compte tenu de la diversité des besoins et des désirs d’un bout à l’autre du pays, ce processus était important. Je ne suis pas sûr que cela se faisait dans le passé, mais je pense que c’est la bonne façon de procéder afin de comprendre les problèmes propres à chaque région.
Toutefois, il faut préciser que nous n’avons pas choisi les intervenants au hasard. La plupart représentaient des organisations et des intérêts particuliers. Ils étaient donc très précis dans leurs revendications. Ils comprenaient très bien qu’ils ne disposaient que de cinq minutes.
Le système de réunions que nous avons adopté permet d'entendre une variété d'opinions sur différents sujets, ce que je veux bien. Cela rend les réunions beaucoup plus intéressantes et suscite des interrogations pertinentes, mais je reconnais qu'il y a eu beaucoup de répétitions. Des représentants de différentes organisations, de différentes régions nous ont transmis pratiquement le même message. Malheureusement, ils n'avaient que cinq minutes.
Selon moi, s'il tient de telles réunions l'an prochain, le comité devrait garder en tête que les témoins des quatre coins du pays qui veulent participer à ces audiences, des témoins qui représentent des organisations pancanadiennes et qui savent que nous passons d'une ville à l'autre, devraient pouvoir comparaître dans la ville de leur choix et avoir davantage de temps pour faire leurs présentations. Selon moi, cinq minutes ne suffisent pas.
Les témoins ont à peine le temps de souligner quelques points qui leur tiennent à coeur. Tous les membres du comité ne sont peut-être pas d'accord avec moi, mais en ce qui me concerne, je crois que si les témoins avaient davantage de temps pour faire valoir les points qui leur tiennent à coeur, le processus consultatif n'en serait que meilleur.
Je remercie les recherchistes et les greffiers qui ont participé à l'organisation de ces réunions. Ce n'est pas chose facile. Nous transportons pour ainsi dire tout un comité de la Chambre d'une ville à une autre, du jour au lendemain. Cette équipe a fait un travail extraordinaire en s'assurant que nous étions prêts, que nous savions qui étaient les témoins et que nous avions les documents de recherche et les textes des présentations devant nous. C'est un travail énorme et une tâche difficile. D'aucuns pensent peut-être que le comité fait un voyage inutile aux frais de la princesse lorsqu'il sillonne le pays, mais il travaille de 8 heures à 17 heures. Nous courons ensuite à l'aéroport, pour attraper un avion, nous arrivons dans une nouvelle ville, un nouvel hôtel, et nous poursuivons le scénario à 21 heures. Les chambres d'hôtel se ressemblent toutes.
En l'occurrence, nos analystes ont pris toute l'information présentée par les témoins et ont écouté toutes les questions posées. Ils ont examiné cette information, l'ont organisée et nous ont soumis un très bon rapport à la fin de nos consultations. Ce rapport était très épais et contenait beaucoup d'information. Nous n'approuvions pas nécessairement tout ce qu'il contenait, mais, au moins, nous nous entendions sur certaines choses.
Si vous me permettez une suggestion, je dirais qu'il serait intéressant, même si je ne suis pas certain que cela fonctionnerait, de limiter les sujets à ceux sur lesquels nous nous entendons et que nous aimerions soumettre à l'attention du ministère des Finances pour examen, mais pas nécessairement pour qu'il prenne des mesures à cet égard. Comme nous l'avons fait cette fois-ci, ce que j'ai apprécié, nous offririons à chaque parti la possibilité de présenter un rapport supplémentaire. En fait, les néo-démocrates et les conservateurs ont ajouté ce que l'on a appelé une opinion supplémentaire. Nos autres amis ont présenté une opinion minoritaire. Selon la façon dont les choses fonctionnent ici, on appelle cela des rapports minoritaires.
Cependant, dans le cas des consultations prébudgétaires, je crois qu'il serait plus efficace et plus réaliste de dire que nous nous entendons sur quatre, cinq ou dix points, peu importe, et que nous voulons faire une recommandation. Nous pourrions aussi présenter en groupe d'autres idées entendues. Le processus ne devrait pas être teinté d'autant d'esprit de parti que c'est le cas et je crois que ce serait un moyen de montrer aux Canadiens que nous sommes prêts à travailler ensemble, même si le gouvernement est minoritaire. D'ailleurs, que le gouvernement soit minoritaire ou majoritaire, c'est la façon de faire les choses.
Les Canadiens nous envoient ici pour agir et c'est là, à mon sens, un moyen d'améliorer le processus.
Le budget a toujours été important pour moi. Lorsque j'étais échevin, j'avais la réputation d'être tenace, tant au niveau régional, dans Halton, que dans la ville de Burlington, et de passer le budget au peigne fin pour faire des suggestions et proposer des changements. Mes propositions n'étaient pas toutes adoptées parce qu'elles ne faisaient pas toujours l'unanimité. Je m'attends à la même chose ici. Nous travaillons cependant plus en équipe qu'individuellement.
Étant donné que j'ai besoin des suggestions de mes concitoyens, j'ai tenu une assemblée publique sur le budget, il y a environ un mois et demi, et j'ai demandé aux gens ce qu'ils voulaient voir dans le budget. Environ 80 personnes étaient présentes, ce qui était bien pour un jeudi soir, et la rencontre a duré presque trois heures. Nous l'avons enregistrée, afin de savoir ce qui s'était dit.
Un autre point important pour le public, c'est de connaître le fonctionnement du processus. Les gens devraient savoir que ce n'est pas comme choisir des fruits dans un arbre et cueillir uniquement ceux qui sont les plus faciles à atteindre. Un processus est en place et celui-ci exige des efforts de notre part. J'ai fait une présentation, qui est diffusée sur le réseau local du câble, concernant la façon dont le processus budgétaire se déroule. Cette présentation est actuellement diffusée.
Mes électeurs ont encore la possibilité de me dire ce qu'ils aimeraient voir dans le budget. Celui-ci n'est évidemment pas encore établi. En fait, il reste quelques mois avant sa présentation. Il importe que tous les députés consultent leurs électeurs sur ces questions, de la façon qu'ils jugent appropriée.
Au bout du compte, nous avions 43 recommandations sur lesquelles, pour être franc, nous n'étions pas tous d'accord. Étant donné que le gouvernement est minoritaire, chaque recommandation a fait l'objet d'un vote. Certaines ont été acceptées, d'autres, rejetées. Vers la fin de mon exposé, je vais mentionner quelques-unes des recommandations que j'ai appuyées à titre individuel. Sauf erreur, mon caucus, le Parti conservateur a aussi appuyé certaines d'entre elles. Comme je l'ai dit, on parle de 43 recommandations.
Le rapport a été scindé en un certain nombre de parties, afin qu'il soit plus facile pour les Canadiens de comprendre ce dont nous parlons. Le thème de cette année est important, puisqu'il s'agit de déterminer comment nous pouvons être plus compétitifs sur le marché mondial.
Quiconque prétend que nous ne vivons pas dans un monde compétitif est relativement naïf et s'adonne à des jeux politiques. Dans ma circonscription, la grande majorité des entreprises ont des concurrents non seulement au niveau local, mais dans le monde entier.
Le Canada a besoin d'un gouvernement qui situe l'économie dans son contexte mondial, qui comprend que nos entreprises font concurrence aux entreprises du reste du monde. Nous rivalisons entre nous. Nous rivalisons pour le talent. Je sais que nous avons déjà discuté de notre vision en ce qui concerne le talent et la main-d'oeuvre. La mobilité des travailleurs s'est accrue de façon exponentielle au cours des dernières années, et nous y voyons.
Il est aussi question dans notre budget des soins de santé et de la santé de la population.
Nous avons consacré une autre partie de notre budget à l'apprentissage continu. Nous croyons qu'il est important de faire la promotion de l'apprentissage au-delà de l'enseignement au niveau primaire qui, comme nous le savons, ne relève pas, aux termes de la Constitution, de la compétence du fédéral.
Nous nous penchons sur la recherche et sur les façons de venir en aide aux étudiants de niveau postsecondaire. De nombreuses recommandations ont été formulées dans ce domaine.
Comme nous l'avons constaté cette semaine, et comme en ont fait état les journaux, la valeur nette des particuliers s'est accrue, tout comme leur dette nette, dans un sens. Le taux d'endettement personnel des Canadiens a augmenté. Nous devons envisager des moyens d'inciter les gens à investir et à épargner en prévision de l'avenir. À cette fin, nous avons incorporé de nombreuses recommandations dans le budget.
Il est également important d'avoir le plein emploi ou presque au Canada. Nous faisons très bien à cet égard. L'économie est forte. Dans ma région en particulier, le taux de chômage n'est pas terriblement élevé, mais il y a des chômeurs et il faut leur offrir des incitatifs et les aider à trouver du travail. Cette recommandation budgétaire prévoit également ce genre d'incitatifs.
Il faut s'occuper des collectivités parce qu'elles sont importantes pour nous tous. Nous ne vivons pas dans une bulle. Ma circonscription se trouve à proximité de Toronto, d'Oakville et de Hamilton. Il faut veiller à ce que l'infrastructure nécessaire soit en place pour assurer la compétitivité de ces collectivités sur le marché, pas uniquement entre elles, mais avec d'autres collectivités partout dans le monde, et il faut faire en sorte que ces collectivités soient saines pour les gens qui y vivent.
L'infrastructure est très importante et le budget prévoit de nombreuses recommandations à cet égard. Lorsque j'ai voyagé partout au Canada, j'ai constaté que, au chapitre de l'infrastructure, les besoins de ma circonscription étaient complètement différents dans certains secteurs. Toutefois, je pense qu'il faut se concentrer sur l'infrastructure.
Nous avons entendu les représentants de la Fédération canadienne des municipalités, organisme dans lequel j'ai joué un rôle actif à titre de membre d'un conseil municipal. La FCM a évolué quelque peu et demande un financement à long terme pour de la planification à long terme. Nous avons appuyé le financement de ses besoins en infrastructure au moyen de la taxe sur l'essence et nous continuerons à le faire. Pour ce qui est de son engagement actuel, il prendra fin au début de 2010 ou de 2012. Je ne me rappelle pas la date exacte, mais ce sera dans quelques années. La FCM souhaite obtenir un financement à long terme comme nous l'avons indiqué.
Ce qui est intéressant à ce sujet, c'est que la FCM souhaitait ajouter ce qu'on appelle des services publics et récréatifs. Elle voulait entre autres des arénas, ce qui était une nouveauté en ce qui me concerne. C'était une question dont je devais discuter et débattre avec les représentants de la FCM et c'est pourquoi il était important que je fasse ce voyage. Je devais comprendre ces différences.
Nous avons réservé des fonds pour des initiatives environnementales qui sont importantes et elles figurent au nombre de ces 45 recommandations.
Ce rapport contient aussi une section sur les dons de charité et le bénévolat. J'ai fait plus que ma part de bénévolat pendant plusieurs années. Je pourrais vous fournir une longue liste de conseils d'administration d'associations dont j'ai fait partie et que j'ai aidés. Comme bien d'autres députés, j'ai frappé aux portes pour recueillir de l'argent pour bon nombre d'organismes dans la circonscription que je représente. Nous avons examiné des recommandations et il y en a une, dont je vais parler dans quelques minutes, qui concerne cette section.
Il y a aussi une section sur les arts et la culture. Je suis aussi actif dans ce domaine dans la circonscription que je représente. Je suis l'un des plus fervents partisans de la construction d'un centre des arts d'interprétation pour la ville de Burlington, bâtiment qui n'existe pas pour l'instant. J'espère que ce projet deviendra bientôt réalité. Je participe à une campagne de financement en ce moment. D'autres dirigeants ont décidé de prendre la tête de ce projet à l'échelle locale. Je fais de mon mieux ici pour que le projet se réalise.
La question de l'imposition des sociétés a été soulevée plus tôt. Ce rapport contient une section concernant les façons d'améliorer l'imposition des sociétés, ce qui selon moi, serait une bonne chose. Nous devons nous rappeler le thème de ces consultations prébudgétaires, qui portaient sur la compétitivité et les façons dont nos entreprises pourraient être plus concurrentielles. Beaucoup de témoins ont déclaré que nous devons être plus compétitifs en ce qui concerne les entreprises.
Nous avons beaucoup entendu parler d'innovation, de recherche et d'entrepreneuriat. Il y a des établissements d'enseignement postsecondaire dans ma région, pas encore dans Burlington même, mais on y voit un panneau qui annonce que McMaster devrait venir s'y installer. Nous avons un emplacement pour au moins une de ses facultés.
Il y a d'autres questions liées aux dépenses. Nous avons parlé d'excédent et de déséquilibre fiscal, et les deux sujets sont abordés dans la présentation au ministre des Finances. Il est important que les gens comprennent que nous ne négligeons pas ces sujets. Le ministre connaît notre position. Je suis certainement en faveur de l'adoption d'un plan pour l'utilisation des excédents existants.
L'excédent est en fait le fruit d'une surimposition. Je n'ai jamais été partisan de la surimposition et je ne pense pas que la majorité des Canadiens le soient. D'après mon expérience, je comprends qu'il nous faut un coussin juste au cas où la situation économique se détériorerait pendant un certain temps, mais cela ne signifie pas que nous devons lever des impôts excessifs. Le déséquilibre fiscal fait partie de la présentation. Nous en avons discuté. Les députés savent que nous travaillons à ces questions.
Il y avait des sujets locaux qui intéressaient des députés. Je trouve bon que tous les différents partis aient mis en commun ce qui les intéressaient. Je n'approuve pas nécessairement tout, mais j'apprécie les efforts déployés.
Le rapport présenté au ministre contient 43 recommandations. J'aimerais en souligner quelques-unes. Je vais parler de celles qui, je pense, ont recueilli l'appui de la majorité.
L'une de mes recommandations favorites a trait aux arts. Je ne suis pas sûr que nous ayons tous avalisé la recommandation 22, mais, personnellement, je l'ai appuyée. Les arts et la culture sont importants pour le gouvernement et pour le Comité des finances. Nous avons recommandé de hausser le financement du Conseil des Arts du Canada. Il est important de noter que le gouvernement, dans son budget de 2006, a augmenté le financement dans le domaine des arts. Nous avons haussé le financement de 30 millions de dollars cette année, et de 50 millions de dollars l'an prochain.
Le Conseil des Arts a comparu devant le comité à quelques reprises. Je pense qu'il aurait pu disposer de plus de temps lors d'une comparution au lieu de devoir venir plusieurs fois. Le conseil veut 300 millions de dollars répartis sur quelques années. Le comité a discuté du nombre d'années et je n'ai probablement pas eu gain de cause. Le rapport parle de deux ans. Je doute que nous puissions verser cet argent dans un si court laps de temps. Il est important de le préciser.
Une autre recommandation concerne mon travail avec les organismes de bienfaisance. On recommande que les titres cotés en bourse des fondations privées bénéficient du même congé fiscal que celui que le gouvernement a offert en 2006. Les gens pourront donc donner des titres à un organisme de bienfaisance.
Je veux que les gens lisent les recommandations et qu'ils comprennent ce que nous proposons. Je suis convaincu que certaines se retrouveront dans le prochain budget. J'ai hâte d'en débattre. Enfin, j'aimerais dire qu'une foule de choses dont nous avons discuté...