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Mesdames et messieurs, bonjour. Bienvenue à cette nouvelle réunion du Comité permanent des anciens combattants.
Pendant que nous nous installons, pour vous donner une idée de la façon dont les choses vont fonctionner aujourd'hui, je vais vous dire qu'il va y avoir ce matin une téléconférence à laquelle vont participer Darragh Mogan et Ken Miller.
Je vais vous expliquer comment nous allons procéder. En règle générale, les témoins disposent de 20 minutes, qu'ils peuvent utiliser comme ils le souhaitent pour se présenter. Vous pouvez prendre chacun 10 minutes, ou l'un d'entre vous 5, et l'autre, 15, ou vous pouvez décider que l'un d'entre vous seulement va parler; c'est vous qui décidez. Après ces 20 minutes, les membres du comité pourront vous poser des questions.
Comme vous le savez, nous faisons l'examen du programme pour l'autonomie des anciens combattants. Je pense que je vais sans plus attendre céder la parole à nos témoins: Darragh Mogan, directeur général, Politique en matière de programme et de service, et Ken Miller, directeur, Politiques sur les programmes.
Bonjour messieurs.
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Lorsque Brian Ferguson et moi avons comparu devant le comité en mai dernier, nous avons parlé de l'examen des soins de santé offerts aux anciens combattants et du programme pour l'autonomie des anciens combattants. Ce que notre analyse du continuum de soins a laissé de côté à ce moment-là, c'est la place très importante qu'occupent les soins à long terme au sein de ce continuum, place qu'ils vont certainement continuer d'occuper dans l'avenir. Quelque 11 000 anciens combattants reçoivent des soins à long terme sous les auspices d'Anciens Combattants Canada. Ainsi, si le président et les membres du comité ont aussi l'indulgence de me permettre cela, mes observations vont porter sur l'aspect du continuum qui a trait aux soins à long terme, tout comme ma déclaration d'ouverture.
Le premier élément de ma déclaration, c'est que je suis heureux d'être ici aujourd'hui — mais, en fait, je ne suis pas là avec vous, et je m'en excuse — en ma qualité de directeur général, Politique en matière de programme et de service.
J'aimerais d'abord dire qu'Anciens Combattants Canada offre depuis longtemps des soins de longue durée et des prestations aux anciens combattants. En effet, c'est en 1919 que le ministère a commencé à offrir des soins, des traitements et des services de réadaptation aux soldats grièvement blessés au cours de la Première Guerre mondiale. Les activités du ministère dans ce domaine ont atteint un sommet en 1946, au moment où il possédait et administrait 46 hôpitaux.
Cependant, le contexte allait bientôt changer. Au cours des années 50, le régime universel d'assurance-maladie, fondement du filet de sécurité qui allait définir le Canada contemporain, se concrétisait. Comme les anciens combattants de la Première Guerre mondiale vieillissaient, les soins de longue durée sont devenus prioritaires. En même temps, au début des années 60, la responsabilité des provinces à l'égard des soins de santé est devenue une préoccupation de premier plan. En 1963, dans la foulée des travaux de la commission Glassco, le Cabinet a pris une décision obligeant ACC à céder ses hôpitaux aux provinces. Et c'est ce qu'il a fait au fil des ans, sauf en ce qui concerne l'hôpital Sainte-Anne de Montréal, le seul établissement fédéral encore administré par le ministère.
Cependant, dans le cadre des divers accords de cession des établissements, il était prévu que le ministère aurait accès à un nombre fixe de lits réservés aux soins de longue durée en fonction d'ententes contractuelles. On appelait ceux-ci des lits d'accès en priorité ou des lits retenus par contrat. Les anciens combattants ont accès à ces lits dans un réseau d'établissement à l'échelle nationale. À l'heure actuelle, ACC dispose de près de 4 000 lits retenus par contrat dans 172 établissements, au coût moyen de 55 000 $ par lit et par an. Environ 60 p. 100 de ces lits se trouvent dans 14 grands hôpitaux cédés en milieu urbain. La durée moyenne du séjour dans un lit retenu par contrat est de 2,6 années. Les personnes qui peuvent avoir accès à ces lits sont les anciens combattants pensionnés, ayant servi outre-mer, au revenu admissible et alliés, dans certains cas.
Afin de répondre aux besoins changeants dans ce domaine, l'admissibilité aux soins de longue durée a été étendue pour permettre aux anciens combattants d'accéder à des lits réservés aux soins de longue durée dans des établissements communautaires. C'est ainsi que, à l'heure actuelle, le ministère vient en aide à environ 7 300 anciens combattants dans plus de 1 900 établissements communautaires, en plus de ceux à qui il vient en aide dans les établissements où il dispose de lits retenus par contrat. ACC paie la portion non assurée des soins qui, dans certaines provinces, correspond à la totalité des coûts, puisque les soins de longue durée n'y sont pas assurés. Dans d'autres provinces, la portion que paie ACC est minime, mais le soutien financier qu'offre le ministère permet de garantir que le coût des soins est le même pour tous les anciens combattants, peu importe où ils sont hébergés.
La durée moyenne du séjour dans un établissement communautaire est de 1,2 année et elle est de plus du double dans le cas des lits retenus par contrat. La principale raison de cet état de choses — c'est une hypothèse que je fais — est que notre groupe d'anciens combattants ayant droit aux lits d'accès en priorité retenus par contrat le plus nombreux ne peut se prévaloir que de cette option de soins la plus chère, et les membres de ce groupe, en général, sont hospitalisés plus tôt et plus longtemps que les autres, parce qu'ils n'ont pas d'autre choix. J'en reparlerai plus tard.
Les personnes qui peuvent avoir accès aux lits dans les établissements communautaires sont les anciens combattants bénéficiaires d'une pension, les anciens combattants ayant servi outre-mer et qui sont en attente d'un lit retenu par contrat, les anciens combattants au revenu admissible, les anciens combattants ayant servi au Canada et certains anciens combattants alliés, de même que les anciens combattants des Forces canadiennes, les réservistes et les pensionnés civils, mais uniquement ceux qui ont une invalidité liée au service.
Au fil des ans, les anciens combattants ont souligné qu'ils préféraient nettement rester chez eux le plus longtemps possible. Le premier programme national de soins à domicile d'ACC — nous aimons croire qu'il s'agit d'un programme tout à fait novateur, et je le pense — a été mis sur pied en 1981 pour aider les anciens combattants à demeurer chez eux le plus longtemps possible ou à avoir accès à des établissements communautaires près de chez eux. Ce programme couronné de succès s'appelle le programme pour l'autonomie des anciens combattants. Il offre des services d'entretien ménager et paysager, des soins personnels et des services de nutrition, afin d'aider les anciens combattants à demeurer autonomes à la maison et dans la collectivité. Environ 73 000 anciens combattants et 25 000 principaux dispensateurs de soins bénéficient actuellement du programme.
Étant donné le besoin accru de soins à domicile des anciens combattants ayant servi en temps de guerre, qui vieillissent, et compte tenu des listes d'attente pour l'accès à certains établissements des grands centres, le ministère a mis sur pied deux initiatives pour répondre à ce besoin précis. En 1999, il a lancé le projet pilote de soins à domicile pour les anciens combattants ayant servi outre-mer, fondé sur le modèle du PAAC, afin d'offrir aux vétérans ayant servi outre-mer admissibles d'accéder à ces services à domicile pendant qu'ils attendaient qu'un lit retenu par contrat se libère. Au total, 870 anciens combattants sont inscrits à ce programme. En 2000, nous avons permis aux anciens combattants ayant servi outre-mer de recevoir des soins dans un établissement communautaire en attendant qu'un lit retenu par contrat se libère. Ils sont 2 400 à participer à ce programme.
ACC a toujours respecté son engagement envers la qualité du programme de soins de longue durée, qui lui coûte environ 340 millions de dollars par année. Le rapport publié en 1999 par le Sénat, intitulé Relever la barre: Une nouvelle norme de soins de santé pour les anciens combattants, a motivé l'élaboration de la stratégie sur les soins à domicile. Pour répondre aux besoins des anciens combattants qui vieillissent et à ceux de leur famille, la stratégie met l'accent sur les soins spécialisés offerts aux personnes atteintes de démence. Elle prévoit dix normes nationales des services en matière de soins, qui ont été élaborées dans le cadre d'une importante consultation auprès de professionnels de la santé oeuvrant à l'externe du ministère, de spécialistes de la gérontologie et de représentants des ministères provinciaux de la santé.
Les normes touchent des domaines comme la sûreté et la sécurité, la qualité des aliments, les soins personnels et l'accès à des services cliniques, entre autres. Elles ont été entérinées par le Conseil consultatif de gérontologie, celui-là même qui est à l'origine du rapport sur lequel est fondé l'examen des services de santé offerts aux anciens combattants. Le conseil compte parmi ses membres certains des plus éminents spécialistes canadiens des questions relatives au vieillissement, aux aînés et aux anciens combattants, ainsi que des représentants des six principales organisations d'anciens combattants. Les normes de service en matière de soins sont le fondement de notre programme d'assurance de la qualité des soins de longue durée.
Anciens Combattants Canada prend les mesures suivantes pour assurer la qualité des soins dispensés aux anciens combattants dans les établissements de longue durée. Le ministère enquête sur la satisfaction des anciens combattants placés dans des lits retenus par contrat ou dans les établissements communautaires à l'aide d'un questionnaire sur la satisfaction des clients, qui est souvent rempli par un représentant d'ACC ou de la Légion royale canadienne, ou encore avec l'aide de la famille, dans le cas des anciens combattants dont l'état de santé ne leur permet pas de le faire eux-mêmes. Le personnel du ministère assure un suivi auprès de l'établissement quant aux problèmes soulevés, et si ceux-ci ne sont pas réglés rapidement, il effectue un examen de l'établissement.
Au cours de l'exercice 2005-2006, près de 3 300 anciens combattants ont rempli le questionnaire, et le taux de satisfaction était de 96 p. 100 à l'échelle nationale, ce qui, à notre avis, est remarquable.
Le ministère demande à des professionnels des soins de santé de remplir les questionnaires sur les établissements pour évaluer leur capacité de répondre aux besoins en matière de soins des anciens combattants qui y résident. Dans ce cas aussi, le suivi est effectué rapidement.
Le ministère a établi un partenariat avec le Conseil canadien d'agrément des services de santé, ce qui a donné lieu à l'agrément de la plupart des établissements où sont répartis les 4 000 lits retenus par contrat.
Comme la majorité des anciens combattants reçoivent les soins de longue durée des provinces, ACC continue de respecter son engagement envers la qualité des soins en améliorant sa supervision des soins à domicile et les services qu'il fournit.
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Je m'appelle Ken Miller. Avec la permission du comité, je vais prendre la parole et continuer l'exposé de M. Morgan.
Alors, que nous réserve l'avenir? M. Morgan vient de vous expliquer que, depuis 90 ans, nos programmes ont évolué graduellement pour répondre aux besoins changeants de notre clientèle. Cependant, en étendant l'admissibilité, on a créé de nombreuses catégories d'anciens combattants, les personnes appartenant à ces catégories ayant droit à des soins de longue durée en fonction de différents critères d'admissibilité et à différentes prestations, dont certaines sont accordées en fonction des besoins en matière de santé, et d'autres, automatiquement. Nous devons, par conséquent, composer avec des règles d'admissibilité complexes et un système dans lequel certains anciens combattants n'obtiennent pas les soins dont ils ont besoin au moment et à l'endroit où ils en ont besoin. Ce même système peut également accorder à certains anciens combattants qui fonctionnent très bien dans leur collectivité plus de prestations qu'ils n'en ont besoin.
En outre, depuis 1996, le taux d'inoccupation des lits retenus par contrat est de 20 p. 100, tandis que le taux d'occupation des lits dans les établissements communautaires a augmenté de 81 p. 100. Bien souvent, les clients préfèrent les établissements communautaires aux lits retenus par contrat parce qu'ils sont plus près de chez eux, de l'endroit où réside leur famille ou de leur collectivité, qu'ils offrent au conjoint la possibilité d'y résider également, dans les cas où l'intensité des soins offerts correspond au besoin.
Les anciens combattants demandent plus d'options de soins. Malheureusement, les critères actuels du programme limitent souvent le choix et la pertinence des soins. Malgré les modifications apportées au fil des ans afin de mieux répondre aux besoins en matière de soins de longue durée des anciens combattants et de leurs principaux dispensateurs de soins, il faut prendre d'autres mesures si nous voulons améliorer les conditions de vie de ces anciens combattants qui vieillissent.
Nous nous rendons compte qu'il faut agir dès maintenant. En effet, nos anciens combattants sont vulnérables, ils sont âgés en moyenne de 84 ans et près de 2 000 d'entre eux décèdent chaque mois. Nous voulons que nos anciens combattants vieillissent le mieux possible et reçoivent les prestations et les services qui leur conviennent le mieux, au bon moment et au bon endroit. Il nous faut donc un programme de soins de longue durée qui offre un choix quant au milieu où sont offerts les soins, notamment en permettant un meilleur accès aux services offerts dans le cadre du programme pour l'autonomie des anciens combattants et aux options de résidences-services communautaires. De façon générale, nous envisageons un programme souple, offrant du soutien et de l'aide pour l'éventail complet des besoins et permettant d'accroître le niveau et l'intensité des services en fonction des besoins.
Au bout du compte, le ministère veut répondre aux besoins individuels des anciens combattants qui ont fidèlement servi le pays. À cette fin, nous continuerons de travailler avec les provinces et les établissements de soins de longue durée pour répondre aux besoins changeants des anciens combattants. Nous continuerons également de collaborer avec les organisations d'anciens combattants et les intervenants pour maintenir les principes du choix, de la qualité et de la responsabilité. Enfin, nous poursuivrons l'examen des services de santé offerts aux anciens combattants, qui permettra peut-être de résoudre bon nombre des problèmes soulevés.
Là-dessus, monsieur le président, je cède la parole à mon collègue, pour la conclusion de nos observations.
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J'espère que je vais aussi avoir 52 secondes de plus.
[Français]
Monsieur Mogan et monsieur Miller, bonjour.
Je me pose beaucoup de questions, à la suite de votre exposé. Par exemple, vous dites que vous avez des ententes avec 14 hôpitaux importants. Peut-on avoir le nom de ces hôpitaux importants?
Ma deuxième préoccupation survient lorsque vous dites que vous avez des ententes avec pratiquement chaque province parce que les provinces n'ont pas les mêmes systèmes. Au Québec, les soins de longue durée relèvent d'un programme provincial qui les couvre presque entièrement. Les frais encourus par nos anciens combattants qui ont accès à ces soins sont-ils entièrement défrayés par le Québec? J'aimerais que vous me brossiez un portrait du système canadien et des systèmes des provinces, et j'aimerais connaître le pourcentage que vous payez dans chacune des provinces pour occuper les lits.
Une question banale me vient aussi à l'esprit. Y a-t-il encore beaucoup d'anciens combattants outre-mer? Je me demande combien d'entre eux sont demeurés là-bas et ont accès à des services.
Enfin, j'aimerais que vous me donniez plus de détails sur ce qui est ma plus grande préoccupation. Je parle de vos règles d'admissibilité, que presque personne ne connaît chez les anciens combattants ou dans leur entourage. Je parle également de la complexité de l'inscription au programme à laquelle ces gens doivent faire face.
Ce sont les questions que j'avais à vous poser.
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D'accord. Est-ce que c'est mieux?
En ce qui concerne les ententes conclues avec les provinces, il y en a quelques-unes, mais elles ne servent qu'à régulariser les rapports entre les provinces et le gouvernement fédéral au chapitre de la gestion des lits retenus par contrat. Nous avons conclu, par exemple, des ententes avec l'Ontario et le Manitoba. Nous n'avons pas beaucoup de lits retenus par contrat au Québec, alors il n'y a pas d'ententes entre le gouvernement fédéral et le gouvernement du Québec, mais nous avons conclu des ententes avec les établissements. À Québec, par exemple, nous avons des ententes avec l'établissement de cette ville qui concernent les activités quotidiennes de cet établissement, les critères d'admission, la responsabilité des coûts et le rapport entre l'admission d'un ancien combattant et l'admission d'un civil dans l'un de ces établissements. En règle générale, au Canada, le gouvernement fédéral et les gouvernements des provinces s'occupent ensemble des soins offerts aux anciens combattants, et nous avons rarement, pour ne pas dire jamais, des problèmes dans ce domaine, ce qui est une très bonne chose.
Dans les cas où Anciens Combattants Canada demande à une province de fournir un service, nous en payons le coût. Dans les cas d'invalidité assurable, d'anciens combattants blessés à la guerre, nous payons 100 p. 100 des coûts, peu importe la province.
[Français]
M. Perron a noté qu'il y avait des problèmes d'admissibilité et quant aux règles qui régissent l'admissibilité. Il avait sûrement raison.
[Traduction]
M. Perron a parlé de la complexité des règles d'admissibilité, et, du point de vue de la fonction publique, nous sommes tout à fait d'accord avec lui. L'un des objectifs de l'examen des services de santé, dont M. Ferguson et moi avons parlé en mai dernier, c'était de réduire, si possible, et nous croyons que ce l'est, la quantité de règles qui se sont accumulées depuis 60 ans parce qu'on a étendu l'admissibilité chaque fois que c'était souhaitable sur le plan politique, sans harmoniser les différents critères que doivent respecter les anciens combattants pour être admissibles. Nous sommes d'avis qu'il est plus important de consacrer nos ressources administratives à notre capacité d'offrir des soins aux anciens combattants plutôt qu'à la gestion des règles, et que les politiciens seraient en général en faveur de cet objectif.
J'espère que j'ai répondu à certaines de vos questions, monsieur Perron.
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Merci, monsieur le président.
Je suis Ken Boshcoff, de Thunder Bay—Rainy River, et je vais poser mes questions. Vous pourriez les noter par écrit, puis réagir. Ça ne devrait pas être très long.
Premièrement, lorsque nous parlons de lits réservés par contrat, ce sont des lits de malades chroniques aussi bien que des lits de soins de longue durée qui sont occupés, je présume, pendant 2,6 années en moyenne. Peut-on dire qu'il s'agit habituellement du domicile final de la plupart de ces anciens combattants?
Deuxièmement, les localités du nord-ouest de l'Ontario comme Fort Frances, Atikokan, Rainy River et Emo seraient-elles admissibles à des allocations de voyage provinciales, pour que les gens puissent quitter leur province et se rendre, disons, à Winnipeg, sinon le MAC prévoit-il cela dans son intégration sociale de la formule de financement?
Troisièmement, nous avons parlé d'un taux de vacance de 20 p. 100 dans le cas des lits contractuels, et ce taux augmente, et nous recensons en moyenne 2 000 décès par mois. L'argent en question est-il transféré aux lits d'établissements communautaires pour l'augmentation de 81 p. 100? Les combattants qui reviennent d'Afghanistan et du Moyen-Orient et d'autres théâtres d'opération auraient-ils droit à une partie de cette somme d'argent pour le traitement des problèmes de santé physiques et mentaux? Y a-t-il un budget suffisant pour que l'on réponde à leurs besoins nouveaux?
Quatrièmement, nous voyons souvent dans les actualités que les gens ne sont pas admissibles pour une question de semaines ou de mois. Étant donné que l'âge moyen est de 84 ans, pourrait-il y avoir un assouplissement de ces règles, au profit de certaines des personnes à qui il manque quelques jours, semaines ou mois?
Cinquièmement, pour ce qui est des frais non assurés, vous dites que nombre des provinces et des territoires peuvent en prendre en charge l'intégralité, mais pas toujours. Comment cela varie-t-il? De l'intégralité de la somme à rien, est-ce cela?
Enfin, j'aimerais que vous me disiez rapidement dans quel délai se fera l'examen des services de santé pour les anciens combattants. Je croyais que ce serait déjà achevé. À quel moment pouvons-nous prévoir que l'examen se terminera?
Merci.
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J'ajouterais que nous remboursons bel et bien les frais de déplacement dans les cas où l'ancien combattant doit franchir une bonne distance pour obtenir les soins appropriés. Si les soins en question ne sont pas offerts à l'établissement communautaire ou à un autre établissement près de chez lui, alors nous prenons en charge les déplacements voulus pour qu'il se rende au bon établissement.
Vous avez parlé du taux de vacance des lits contractuels. Je crois que vous voulez savoir, essentiellement, quelle est notre marge de manoeuvre pour ce qui est de transférer des sommes du budget entre le financement des lits d'établissements communautaires et le financement des lits contractuels — et aussi les exigences de financement des lits destinés aux anciens combattants des Forces canadiennes. Vous avez donné l'exemple de combattants revenant d'Afghanistan. Nous disposons d'une assez bonne marge de manoeuvre à ce sujet dans notre budget et nous nous en servons pour prendre en charge le coût du traitement dans les établissements de soins de divers types.
Vous avez posé une question aussi au sujet de l'admissibilité et vous avez parlé du client à qui il manque quelque temps pour être admissible. Le seul cas qui me vient à l'esprit est celui des anciens combattants qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont servi leur pays sans jamais quitter le Canada. Selon la règle, il fallait qu'ils comptent 365 jours de service pour devenir admissibles. De temps à autre, nous avons effectivement affaire à des gens dont la durée de service est moins longue et qui ne sont pas admissibles. C'est quelque chose qui pourrait changer à l'avenir, s'il y a une volonté d'explorer la question.
Votre cinquième question portait sur les frais non assurés et ce qu'ils peuvent représenter. C'est très variable d'un endroit à l'autre au pays. D'ordinaire, le coût est plus élevé pour Anciens Combattants dans l'Est, et moins élevé, dans l'Ouest. Cependant, du point de vue d'un ancien combattant, c'est kif-kif: les anciens combattants qui reçoivent des soins assument des frais pour l'hébergement et les repas. Ces frais sont calculés de la même façon où que se trouve le client. C'est un peu plus de 800 $ par mois, ce qui comprend l'hébergement et les repas, qui sont évidemment des dépenses que la personne engagerait si elle était à la maison plutôt que dans un établissement. De la façon dont c'est prévu, quel que soit le taux d'indemnité de l'assurance provinciale pour le lit, du point de vue de l'ancien combattant, ça arrive au même au bout du compte.
La dernière question portait sur le délai de réalisation de l'examen des services de santé pour les anciens combattants. M. Mogan peut répondre à cette question.
Monsieur Mogan, vous avez dit à quelques reprises que vous nous aviez parlé en mai. J'ai regardé mes notes, et il y a une grande note — je ne sais pas si c'est pour vous ou pour moi, je vais donc vous poser la question de nouveau. Si j'ai posé la question en mai, je vous prie de m'excuser.
Nous avons parlé de l'examen des soins de santé que vous effectuez et que nous effectuons, et de la participation des anciens combattants eux-mêmes. Les membres du grand public ou les anciens combattants sont-ils au courant de la situation?
Vous avez mentionné quelque chose et, encore une fois, je vais reprendre vos termes. C'est assez profond, mais des changements sont survenus chaque fois qu'il y a eu une volonté politique. C'est malheureux, mais c'est probablement la réalité dans laquelle nous vivons.
Dans quelle mesure les Canadiens ou les anciens combattants du Canada savent-ils que nous procédons à un examen des soins de santé? Il y a de nombreuses personnes qui nous ont dit qu'elles ont un voisin qui est ancien combattant et qu'elles voient souffrir. L'ancien combattant lui-même ne dira peut-être rien, mais peut-être que les voisins parleront.
Est-ce que nous avons déjà annoncé la chose de manière générale? Avons-nous communiqué avec les gens quelque part au Canada, par exemple par la voie des journaux, pour laisser savoir aux gens ce qui se fait? Vous avez peut-être répondu « oui » en mai. Je ne me souviens pas. Comme je l'ai dit, c'est peut-être une note que je me suis laissée à moi-même.
Avez-vous des idées là-dessus?
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La réponse intelligente de ma part, ce serait de dire que c'est une note que vous vous étiez faite à vous-même, mais ce n'est pas le cas. Vous avez tout à fait raison.
Le gouvernement avait un choix à faire à ce sujet, et nous avons choisi de demander au Conseil consultatif de gérontologie — qui y a travaillé pendant près d'un an — de sonder les meilleures têtes au Canada même et à l'étranger à propos de ce qui aurait le plus de sens, étant donné les règles d'admissibilité complexes que nous appliquons, le fait que nous n'arrivions pas à aider 60 p. 100 des anciens combattants, le fait qu'il y ait des ex-membres des Forces canadiennes qui ont besoin d'aide, plus jeunes ou plus vieux, et le fait qu'il y ait des soignants primaires qui aient besoin d'aide. Nous avons demandé à ces gens de regarder ce que nous faisons et de nous donner des conseils.
Les six grands organismes qui travaillent en faveur des anciens combattants sont membres du Conseil consultatif de gérontologie, mais cela ne veut pas dire forcément qu'ils limitent leur champ d'action; ils veulent plutôt s'assurer de pouvoir consulter les meilleures têtes au pays à propos des questions que nous avons posées. Leur rapport est dans le domaine public. Il est affiché sur notre site Web. Nous vous l'avons présenté, nous le présenterons à quiconque veut le voir, et nous sollicitons des commentaires à son sujet. Nous en recevons bon nombre déjà.
Je crois que le milieu des anciens combattants est au courant de ce fait. Nous avons commencé à parler aux provinces d'une politique possible à ce sujet — non pas pour mettre en commun les points de vue, car comme il y a une grande cohorte d'enfants de l'après-guerre qui arrivent, les leçons que nous avons apprises quant à la façon de bien s'occuper des personnes âgées rapporteront des dividendes plus tard. Nous n'avons pas demandé un vaste mandat pour effectuer une consultation, mais, de fait, nous en avons eu tous les avantages sans avoir à mettre le temps nécessaire pour obtenir un mandat précis à ce sujet. Je suis à peu près certain du fait que nous pouvons, monsieur Valley, recueillir des avis assez généraux dans le cadre de nos délibérations.
Ce que nous attendons, et nous le faisons avec enthousiasme, c'est un rapport du comité permanent.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, messieurs.
Je m'appelle Ron Cannan. Je suis député de Kelowna—Lake Country, dans la belle province de la Colombie-Britannique. Ça se trouve dans la vallée de l'Okanagan.
À titre d'information, je vous dirai que nous avons une population vieillissante. Nous avons la plus forte proportion de personnes ayant 65 ans ou plus si on se fie au recensement des régions métropolitaines — c'est presque 16 p. 100 de la population — et bon nombre d'entre eux sont, bien entendu, des anciens combattants. Nous souhaitons tout ce qu'il y a de mieux pour nos anciens combattants et avons hâte de voir les résultats de la refonte globale des services de santé assurés aux anciens combattants, quand ce sera fait.
Pour faire suite aux questions de mon collègue, M. Sweet, j'ai certains commettants qui souhaitent se prévaloir du programme pour l'autonomie des anciens combattants de façon à pouvoir rester chez eux, mais ils n'y sont pas admissibles; toutefois, comme vous l'avez dit, ils seraient admissibles à un programme de soins de longue durée qui coûte 340 millions de dollars par année environ à Anciens Combattants Canada. Avez-vous idée du nombre de personnes qui auraient droit au programme pour l'autonomie, mais non pas au programme de soins de longue durée, et des économies possibles pour le gouvernement?