C'est la 49e réunion du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique. Nous avons à l'ordre du jour une motion adoptée par le comité et qui se lit comme suit:
Que le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique enquête sur les agissements du Parti conservateur du Canada au cours des élections de 2006 qui ont mené Élections Canada à refuser de rembourser certaines dépenses présentées par des candidats conservateurs afin de déterminer si ces agissements répondent aux normes en matière d'éthique attendues des titulaires de charges publiques.
Nous avons ce matin des témoins. D'abord, du Service des poursuites pénales du Canada, nous accueillons Mme Chantal Proulx, qui est la directrice adjointe par intérim des poursuites pénales; et M. Don Beardall, avocat principal. Ensuite, nous entendrons le directeur général des élections.
Je demanderais à la greffière de bien vouloir assermenter les témoins.
Chers collègues, M. Brian Saunders, qui est le directeur des poursuites pénales, a discuté avec moi à la fin de la semaine dernière de la possibilité de permettre à Mme Proulx de faire une brève déclaration d'ouverture, simplement pour dire au comité en quoi consiste le service et quelles sont ses responsabilités, pour nous guider. Je voudrais demander au comité l'autorisation de permettre à Chantal Proulx de faire une brève déclaration de cinq minutes pour nous présenter le service des poursuites pénales. Est-on d'accord? Merci.
Après cela, nous passerons directement aux questions.
Je vous remercie beaucoup d'être venue témoigner, madame Proulx. Je sais que M. Beardall et vous-même savez qu'en témoignant devant un comité, vous êtes protégés par le privilège parlementaire et que rien de ce que vous direz devant le comité ne pourra être utilisé contre vous dans toute autre procédure. Je sais que vous êtes au courant de cela et je vous demanderais donc de nous faire votre déclaration d'ouverture, avec l'autorisation du comité.
Monsieur Tilson, vous voulez la parole?
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À l'ordre, chers collègues.
M. Goldstein est l'ancien candidat dans la circonscription de Trinity—Spadina. Je crois que je dois simplement dire au comité ce qui s'est passé dans nos communications avec lui.
On lui a laissé des messages le 28 juillet. Il a finalement retourné nos appels et a dit qu'il serait disponible seulement le 12 août, c'est-à-dire il y a deux jours. Il voulait être payé à l'avance pour défrayer ses dépenses et il a dit qu'il déciderait s'il viendrait ou non. Il a demandé combien de personnes viendraient et si des gens avaient été assignés à témoigner. Nous n'avons plus entendu parler de lui après cela. Le 1er août, j'ai émis les assignations à témoigner. Je les ai envoyées à Kilrea et associés. Le 11 août, M. Goldstein a communiqué avec nous et a dit qu'il avait reçu son assignation. Le 12 août, il a rappelé et a dit qu'il ne comparaîtrait pas à la date prévue. C'était il y a deux jours. Il a dit qu'il ne se présenterait pas le jour prévu, c'est-à-dire le 12 août, mais qu'il viendrait plutôt le jeudi suivant.
Voici donc la situation: nous avons communiqué avec ce monsieur et il n'a pas accepté de comparaître à la date à laquelle nous lui avions demandé de témoigner, et c'est donc au comité de décider s'il y a lieu...
Après que nous ayons établi la disponibilité des témoins, nous les avons groupés de manière que les candidats et les agents officiels se présentent ensemble, pour éviter que les mêmes questions soient répétées à différents groupes. Nous avons donc regroupé les témoins qui avaient des affinités, c'est-à-dire les anciens candidats et agents officiels.
Nous sommes donc maintenant dans la situation suivante: nous entendons actuellement les représentants du service des poursuites pénales. Les questions que nous avons à leur poser n'ont rien à voir avec celles que nous poserions à un candidat en particulier. Après cela, nous avons prévu d'entendre M. Mayrand. Ces deux auditions nous prendront au moins, d'après moi, jusqu'à 11 h 30, peut-être même midi, et ensuite nous avons prévu de tenir notre discussion sur la question de M. Martin à propos de ce que nous prévoyons faire au sujet des témoins qui ne se sont pas présentés, et nous devons aussi discuter des futurs témoins et des travaux futurs. Voilà donc notre plan pour la journée.
Il se trouve que M. Goldstein est ici. Je n'étais pas au courant de sa présence, mais il est ici et certains députés aimeraient l'entendre aujourd'hui. Maintenant, c'est au comité de décider si nous allons lui trouver un créneau pour l'entendre.
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J'aurais préféré que nous n'ayons pas de motion en ce sens, mais je vais traiter de la motion puisque c'est dans ce cadre qu'on m'a accordé la parole.
J'estime catégoriquement que nous devrions terminer les travaux prévus à l'ordre du jour d'aujourd'hui, après quoi nous réfléchirons à la question de savoir s'il y a lieu d'entendre M. Goldstein, en appliquant le même raisonnement que nous avons fait dans le cas de M. Finley.
On ne peut pas choisir à son gré le moment de sa comparution devant notre comité. Nous lui avons aimablement offert de comparaître à la date qu'il disait être la plus commode pour lui — en fait, la seule date à laquelle il disait être disponible, soit le 12 août. Sa comparution était prévue ce jour-là. Il a choisi de ne pas se présenter. Son agent officiel est venu et a donné un témoignage très utile et important. C'était un témoignage très équilibré. En fait, l'histoire de la campagne électorale dans Trinity—Spadina a été entendue et il n'y a donc aucune raison pressante et urgente d'interrompre nos travaux et d'entendre M. Goldstein simplement parce que celui-ci veut être entendu aujourd'hui.
Je crains fort que son témoignage, compte tenu de la manière dont il s'est comporté jusqu'à maintenant, soit passablement incendiaire et peut-être même qu'il perturbe les travaux du comité.
Et je vais présenter le même argument que je voulais invoquer hier. Nous voulons mettre de côté une période considérable aujourd'hui, puisque c'est peut-être le dernier jour où nous aurons l'occasion de discuter de ces questions avant des semaines, pour étudier la question et entendre le légiste afin de décider quelles mesures nous devons prendre pour sanctionner les témoins qui ont fait preuve de mépris envers notre comité en décidant de ne tenir aucun compte de leur assignation à témoigner. Cela exigera une assez longue discussion, car c'est une méthode compliquée, comme vous l'avez expliqué, monsieur le président.
Je crains que nous manquerons de temps après que nous aurons terminé l'audition du service des poursuites pénales. J'ai beaucoup de questions à poser au directeur général des élections. Je pense que cela nous prendra au moins toute la séance du matin et je veux mettre de côté la séance de l'après-midi pour les travaux que nous nous étions promis de faire aujourd'hui et pour lesquels nous nous sommes préparés.
Personne n'aurait pu prévoir que M. Goldstein se présenterait aujourd'hui et demanderait à être entendu. Si nous voulons être généreux et essayer de l'accommoder aujourd'hui, alors peut-être qu'après la séance de cet après-midi, qui durera probablement de 14 heures à 15 h 30 et peut-être même jusqu'à 16 heures — donc peut-être à 16 heures pourrions-nous entendre M. Goldstein et lui permettre de témoigner aujourd'hui, mais pas avant d'avoir épuisé les points à l'ordre du jour d'aujourd'hui, que vous aviez promis d'inscrire à l'ordre du jour et sur lequel nous nous sommes tous entendus.
Je me prononce donc contre la motion de Mme Redman pour cette raison. En fait, je propose un amendement à la motion: que nous fassions des efforts légitimes pour entendre M. Goldstein aujourd'hui, après les travaux qui sont prévus à l'ordre du jour d'aujourd'hui, conformément à la promesse qui nous a été faite hier.
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Merci, monsieur le président. Je voudrais faire des observations là-dessus.
Ce témoin devrait être entendu tout de suite. Vous avez fait tout un plat de la comparution des témoins et des témoins qui ne se sont pas présentés. Vous avez fait tout un plat de vos assignations, des assignations que vous avez émises. Vous vous êtes adressé aux journalistes pour exprimer vos préoccupations. Vous avez plastronné devant les journalistes. Et voici maintenant que des témoins se présentent, en réponse aux assignations, et vous les écartez en disant: « Allez vous asseoir à l'arrière ».
Nous avons M. Martin, qui veut consacrer beaucoup de temps à une discussion sur les assignations et les gens qui ne sont pas venus. Mais je pense que n'importe qui, n'importe quel Canadien se rend compte que si quelqu'un reçoit une assignation le lundi après-midi à Toronto lui demandant de se présenter à Ottawa le mardi matin, ce n'est pas commode. Ce n'est pas réaliste.
Vous direz peut-être qu'il avait lui-même dit en juillet qu'il serait libre le 12 août, mais entre le moment où il a dit cela et la date à laquelle vous lui avez fait parvenir une assignation, son calendrier a probablement changé. Je ne connais pas son agenda, mais le mien change constamment. J'ai dû apporter des changements à mon agenda, je le fais constamment. Peut-être pourrait-il nous éclairer là-dessus, mais je pense que nous devons l'entendre.
Ce que je veux dire, monsieur, c'est que vous avez fait tout un plat ici même au comité et dans les médias au sujet des témoins qui ne se sont pas présentés et des assignations que vous avez émises. Doug Finley s'est présenté devant nous et vous l'avez renvoyé. C'est le directeur de campagne au niveau national. Vous l'avez renvoyé en disant: « Il n'est pas notre témoin ». Vous l'avez renvoyé.
Nous avons un monsieur qui a été assigné à témoigner par vous-même, qui est ici aujourd'hui, et vous le renvoyez. Vous lui dites d'aller s'asseoir à l'arrière, et les députés de l'opposition en font autant. Et tout cela après que M. Martin ait réclamé une longue et saine discussion sur ce que nous devrions faire au sujet des gens qui ne réagissent pas à nos assignations.
Mon argument est simple: nous devons entendre le témoin tout de suite.
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Monsieur le président, je vais traiter de l'amendement. Mais avant de le faire, monsieur le président, vous savez pertinemment — en fait, peut-être que vous ne le savez pas — que la présidence est chargée de superviser le déroulement de nos travaux, et non pas de diriger le comité et de défendre ses faits et gestes à la moindre occasion.
Monsieur le président, au cours des dernières séances que nous avons consacrées à cette question, vous avez pris la parole environ 420 fois. Si l'on divise ce chiffre par le temps que nous avons consacré à cette question, vous avez participé vous-même environ toutes les 90 secondes. C'est ce qui s'appelle diriger un comité, et non pas le superviser.
Maintenant, au sujet de l'amendement — je vais en appeler au comité —je veux que l'on sache que lorsque le président a dit: « le comité a fait ceci ou cela », si vous examinez le compte rendu, vous constaterez que c'est la tyrannie de la majorité. Cependant, j'en appelle maintenant à la majorité tyrannique.
Je vous prie de m'entendre. Je vous en prie, monsieur Proulx.
M. Doug Finley, qui n'est même pas notre témoin à nous, s'est présenté lundi. Il a dit au comité qu'il ne pouvait pas venir à la date convenue. On lui a offert une autre date, mais il n'était pas en mesure de venir à ce moment-là. Il y avait un créneau pour qu'il prenne place à la table parce qu'un témoin ne s'était pas présenté. Il n'y avait donc aucune raison raisonnable de ne pas entendre M. Finley.
Nous avons à l'arrière de la salle un monsieur qui a été assigné à témoigner. Le fait est très simple. C'est tout à fait simple. Ce monsieur a été assigné à témoigner. Il a essayé de prendre des arrangements pour comparaître. Je soupçonne — je suis tout à fait sûr — et M. Beardall nous le dira, lui qui est évidemment un avocat de haut calibre ayant un agenda très chargé, que certains accommodements ont été consentis, comme tous les présidents de comité le font pour tous les témoins.
Nous avons un monsieur qui est ici présent. Nous avons un siège libre ici même. Ce monsieur fait de son mieux pour respecter l'assignation, il fait vraiment de son mieux. Ce monsieur n'est pas en chômage. Il n'est pas libre tous les jours de la semaine. M. Martin s'imagine peut-être que les gens peuvent à leur gré annuler leurs rendez-vous avec des clients ou des patients, qu'ils peuvent dire à leurs patients: « Je suis désolé que vous soyez malade; il faudra que vous attendiez un autre jour pour me voir ».
C'est ridicule. Ce monsieur est ici. C'est bien simple. Il n'est pas le témoin du comité; il est votre témoin. Aucun de nos témoins n'a été autorisé à témoigner par le comité. Et nous voulons entendre votre témoin.
Est-il possible que le témoignage de vos témoins jusqu'à maintenant aille tellement mal pour vous — il prouve que nous avons raison — que vous ne voulez pas entendre ce témoin?
Maintenant, j'espère que je me trompe à ce propos. Et vous pouvez prouver que je me trompe en accordant à ce monsieur le droit de raconter son histoire, l'histoire que vous vouliez entendre à l'origine, et en l'entendant tout de suite, et non pas plus tard. Car je vais vous dire quelque chose que le président a mentionné hier: quand ce sera le tour de M. Mayrand, ce dernier mettra un point final à nos travaux. Il est ici pour conclure, pour répondre à toute question que nous aurions encore à poser. Et pour moi, cela veut dire — je vous le donne en mille — que tout ce petit jeu était planifié dès le départ.
Je suis absolument convaincu que c'est une affaire très simple. Je n'appuie pas la motion originale. Je pense que ce témoin a été convoqué par l'opposition. Monsieur le président, vous avez assigné ce témoin. Vous ne lui avez pas accordé des arrangements raisonnables. Le témoin est ici. Il y a de la place. Nous avons le temps. Il n'y a aucune raison de ne pas entendre ce témoin immédiatement.
J'appuie le sous-amendement. Je n'appuie pas la motion.
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Merci, monsieur le président, et honorables députés.
Votre comité nous a demandé d'expliquer le rôle du Service des poursuites pénales du Canada, le SPPC, en termes généraux et, spécifiquement, en relation avec la Loi électorale du Canada.
Je suis accompagnée de Don Beardall, du SPPC, avocat principal au service du contentieux.
Le SPPC a été créé le 12 décembre 2006, dans la foulée de l'entrée en vigueur de la Loi sur le directeur des poursuites pénales, qui constitue la partie 3 de la Loi fédérale sur la responsabilité. Essentiellement, la direction générale du ministère de la Justice responsable de l'exercice des poursuites pénales, qui s'appelait alors le Service fédéral des poursuites, est devenue une organisation distincte. Les fonctions et responsabilités essentielles du SPPC sont largement les mêmes que celles de la direction générale du ministère de la Justice qu'il a remplacée.
Notre loi habilitante, la Loi sur le directeur des poursuites pénales, énonce nos pouvoirs, nos fonctions et nos responsabilités. Il nous incombe de lancer et de mener des poursuites pénales relevant du champ de compétence du procureur général du Canada au nom de la Couronne et de conseiller les organismes d'application de la loi au sujet d'enquêtes susceptibles de déboucher sur des poursuites pénales relevant de notre ressort.
L'établissement du SPPC en tant qu'organisation distincte n'a pas changé notre façon de fonctionner. Les procureurs continuent d'engager des poursuites à l'échelle du pays, et les autorités policières et autres organismes d'enquête continuent de solliciter les conseils de nos procureurs dans le cadre du processus décisionnel concernant leurs enquêtes. Les procureurs continuent de prendre des décisions à l'abri de toute influence abusive ou indue et de toute considération partisane ou politique.
Notre rôle, en tant que conseiller juridique auprès des organismes d'exécution de la loi, est différent du rôle d'enquête assumé par les organismes eux-mêmes. Le SPPC n'est pas un organisme d'enquête et nos procureurs ne sont pas des enquêteurs. Les procureurs et les enquêteurs jouent des rôles distincts et indépendants au Canada. Il n'appartient pas au procureur de lancer, de diriger ou de superviser des enquêtes. Ce rôle revient aux autorités policières ou à un organisme d'enquête. Ce sont eux qui décident s'il y a lieu d'amorcer une enquête, qui doit en faire l'objet, comment elle est menée et, au bout du compte, s'il y a lieu de porter des accusations. Cette distinction entre le pouvoir d'enquête et de poursuite est fermement ancrée dans le droit canadien.
Une fois que les autorités policières ou un organisme d'enquête a porté des accusations, le procureur doit décider s'il y a lieu d'engager des poursuites. Le critère que nous utilisons est le suivant. Le procureur examine la preuve pour voir s'il y a une possibilité raisonnable d'obtenir une condamnation. Si c'est le cas, à la lumière de l'ensemble des circonstances connexes, il détermine si l'intérêt public exige l'exercice d'une poursuite. Si le procureur n'est pas convaincu qu'une poursuite est nécessaire, il doit mettre un terme au processus en retirant ou en annulant les accusations.
[Français]
Les membres du comité savent peut-être que dans certains territoires et provinces du Canada, il existe un mécanisme d'approbation préalable à l'inculpation, ce qui veut dire que le poursuivant exerce son pouvoir discrétionnaire à la conclusion de l'enquête, mais avant le dépôt d'accusations. Le critère d'évaluation est le même, sauf que nous devons être convaincus qu'il est respecté avant même que la police ou l'organisme d'enquête ne dépose les accusations.
Bien que les organismes d'enquête et les services des poursuites remplissent des rôles séparés et indépendants, ils travaillent en collaboration. Il est ainsi courant pour les policiers et les organismes d'enquête de demander les conseils des poursuivants durant une enquête. Il ne s'ensuit pas, toutefois, que les poursuivants assument une responsabilité quelconque à l'égard du travail des enquêteurs: l'enquête appartient toujours à ces derniers. Ce sont eux qui déterminent les personnes visées par l'enquête et les méthodes employées puis, en fin de compte, qui décident si un dossier de preuves sera remis à un poursuivant.
[Traduction]
Je souhaite énoncer un principe général bien connu, mais qu'il vaut néanmoins la peine de répéter. Au Canada, les procureurs agissent de façon indépendante dans l'exercice de leur pouvoir discrétionnaire de poursuivre. Le principe de l'indépendance qui se rattache à la responsabilité d'engager des poursuites est bien établi au Canada. En fait, la Cour suprême du Canada a reconnu qu'il s'agit là d'un principe constitutionnel.
Les poursuites fédérales et, j'ajouterais, les poursuites engagées par les services provinciaux sont enclenchées ou terminées à la suite des décisions prises de façon indépendante par les procureurs de la Couronne. Ces décisions doivent se fonder sur une évaluation indépendante de la preuve, en conformité de la jurisprudence établie par les tribunaux et selon les lignes directrices énoncées dans le guide des politiques des procureurs, qui sont du domaine public. Ces lignes directrices énoncent clairement quelles considérations sont ou ne sont pas prises en compte dans la décision de poursuivre.
J'ai mentionné tout à l'heure que nos fonctions principales sont essentiellement les mêmes que celles de la direction générale du ministère de la Justice que nous avons remplacée. Il y a toutefois un domaine où nous sommes habilités à poursuivre, alors que le ministère de la Justice ne l'est pas, et c'est celui des infractions à la Loi électorale du Canada. Jusqu'en 2006, les poursuites relatives aux infractions à la Loi électorale du Canada relevaient du commissaire aux élections fédérales. L'adoption de la Loi fédérale sur la responsabilité a changé tout cela. Le directeur des poursuites pénales a reçu ce mandat en vertu des dispositions de notre loi habilitante, la Loi sur le directeur des poursuites pénales, ainsi que des modifications apportées à la Loi électorale du Canada.
En ce qui a trait aux infractions à la Loi électorale du Canada, la Loi sur le directeur des poursuites pénales établit que le directeur lance et dirige des poursuites au nom de la Couronne en ce qui a trait à toute violation de la Loi électorale du Canada ainsi que tout appel ou autres procédures pertinentes. Ces poursuites ne relèvent pas de la responsabilité du procureur général du Canada, ce qui a d'importantes conséquences. Premièrement, contrairement à ce qui se fait dans toutes les autres poursuites, le procureur général ne peut émettre des directives à l'intention du directeur en ce qui a trait aux poursuites concernant la Loi électorale du Canada. Le procureur général ne peut pas non plus assumer la direction de telles poursuites. Deuxièmement, le directeur n'est pas tenu de faire rapport au procureur général au sujet des poursuites mettant en cause la Loi électorale.
La Loi électorale du Canada maintient la séparation entre la responsabilité d'enquête et de poursuite qui caractérise notre système de justice pénale. Les enquêtes sont menées par le commissaire aux élections fédérales et le directeur des poursuites pénales décide s'il y a lieu d'engager des poursuites en vertu de la loi. Au terme de l'enquête, si le commissaire a des motifs raisonnables de croire qu'une infraction à la loi a été commise, il peut soumettre la question au directeur, qui décide s'il y a lieu d'engager des poursuites. Si la question est renvoyée au directeur, ce dernier applique les mêmes critères que dans tous les autres cas avant de prendre la décision de poursuivre. Si le directeur détermine que les critères sont respectés, il doit demander au commissaire de faire en sorte que des accusations soient portées.
Au besoin, comme pour les enquêtes dans d'autres domaines, le SPPC peut être appelé à fournir des conseils et une aide juridique à Élections Canada dans le cadre de ses enquêtes pour l'aider à se conformer à la règle de droit. La prestation de conseils et d'aide à l'étape de l'enquête n'a pas un effet déterminant pour ce qui est de savoir si des poursuites seront engagées à la fin de l'enquête.
Je suis heureuse d'avoir eu l'occasion de vous expliquer aujourd'hui le rôle du SPPC en termes généraux et dans l'optique des questions relevant de la Loi électorale du Canada. Toutefois, avant de conclure, je dois aviser les membres de votre comité que je ne peux commenter de quelque façon que ce soit toute enquête qui pourrait être présentement en cours. En outre, le SPPC a fourni des conseils à Élections Canada et continue de le faire, mais je ne peux discuter des conseils qui ont pu être sollicités par les enquêteurs ou des avis que le SPPC a pu leur fournir. Le secret professionnel qui lie un avocat à son client s'applique en pareil cas.
Voilà qui met fin à mes observations. M. Beardall et moi-même répondrons volontiers à vos questions. Merci.
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Excusez-moi, monsieur, mais vous avez invoqué le Règlement et posé une question à laquelle je dois répondre.
Le comité a été informé que M. Mayrand comparaîtrait à condition de pouvoir invoquer la convention du sub judice si l'on abordait une question susceptible de porter préjudice ou de compromettre toute autre procédure, et je suis sûr que nos témoins sont aussi sensibles à cela. C'était l'entente, et nous avons eu cette discussion au comité à trois ou quatre reprises pour que tout le monde comprenne quelle est la situation à propos de M. Mayrand.
Subséquemment, j'ai reçu une opinion du légiste de la Chambre des communes, opinion qui a été communiquée à tous les honorables députés. Tous les témoins, y compris M. Muttart, M. Lepsoe, et un ou deux autres qui avaient soulevé cette question — RMI, Retail Media, entre autres — ont tous reçu un exemplaire de la lettre du légiste expliquant la possibilité que l'on ne puisse répondre à une question parce qu'une autre instance en fait déjà l'examen.
Cela s'applique uniquement aux personnes qui participent directement à la procédure. Elles doivent être parties à la procédure, et c'est certainement le cas de M. Mayrand. RMI était partie prenante dans une autre affaire — qui n'était pas la même que M. Mayrand —, mais il n'en a jamais été question hier et les témoins ont répondu à toutes les questions.
En somme, si l'on interroge ces témoins, ils ne bénéficient pas d'arrangements spéciaux. Ils sont au courant de l'opinion du légiste. Si, à propos de certaines questions, la relation de confidentialité entre l'avocat et son client intervient, ils le déclareront et, bien sûr, nous ne pourrons les interroger à ce sujet.
En ce qui a trait aux autres questions que l'on peut être justifié de poser, comme M. Walsh l'a expliqué dans sa lettre, les témoins peuvent dire qu'ils sont dans l'impossibilité de répondre pour cette raison; à ce moment-là, il nous appartient de juger de la validité de cette raison.
Cela ne s'est pas produit. M. Proulx a posé sa question, les témoins ont répondu et nous avons poursuivi nos travaux.
Par conséquent, il n'y a pas d'arrangement spécial pour qui que ce soit d'autre. Les règles de la Chambre sont claires. L'existence de la convention du sub judice n'est pas une excuse que peut invoquer un témoin pour ne pas répondre à une question. D'accord?
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Dans ce cas, nous pouvons supposer qu'il n'a pas encore décidé si une infraction a été commise. C'est un obstacle que nous devons franchir.
Deuxièmement, s'il estime que c'est le cas, le commissaire « peut » soumettre la question au directeur des poursuites pénales qui applique sa propre grille d'évaluation. Je suppose que s'il n'est pas certain de pouvoir engager avec succès des poursuites ou que ce soit dans le meilleur intérêt des Canadiens, il peut décider qu'à son avis, une infraction a eu lieu sans pour autant transmettre le dossier à votre bureau.
Et, troisièmement, en fonction de ces mêmes critères, il faut déterminer, je suppose, si cette infraction justifie que l'on engage des poursuites.
Il reste donc trois étapes fondamentales à franchir avant que le Parti conservateur soit traîné devant les tribunaux pour violation des règles financières électorales. Ce qui m'inquiète, c'est que ce n'est que maintenant, trois ou quatre ans plus tard, que l'on poursuit, que l'on condamne et que l'on jette en prison les libéraux qui ont été partie prenante au scandale des commandites.
Ma question porte sur les délais. Dans un cas aussi complexe que celui-ci, quel serait un échéancier réaliste, une fois que l'affaire vous est confiée et que l'on a déterminé que des poursuites s'imposent? Compte tenu du calendrier chargé des tribunaux à l'heure actuelle, pourrait-il s'écouler un an, 18 mois ou deux ans avant que la cause soit entendue?
Il arrive aussi, comme on a pu le voir, que des témoins disparaissent. Il se peut que l'on ait affaire à un groupe de témoins très peu coopératifs, comme on l'a vu dans les procès des Hells Angels, où des témoins disparaissaient constamment. Les 11 principaux acteurs du Parti conservateur qui ont rejeté du revers de la main nos assignation à témoigner pourraient également faire fi des citations à comparaître des cours fédérales.
En tant que professionnel, pouvez-vous me dire quel serait un échéancier réaliste pour une poursuite aussi complexe que celle qu'on pourrait vous demander d'engager?
:
Je pense que tout le monde comprend.
Une voix: [Inaudible—L'éditeur]
Le président: Excusez-moi, monsieur, nous traitons d'un rappel au Règlement. Vous devez attendre que nous ayons terminé celui-ci avant de passer à un autre. Cela vous convient-il? Très bien.
La raison pour laquelle j'ai fait mention de ce document, qui a été distribué à tous les membres du comité électroniquement par le bureau du greffier — c'était le 5 août —, c'est qu'on y trouve toutes les dates auxquelles devaient comparaître les témoins et qui étaient indiquées dans les assignations. Ce que dit M. Del Mastro au sujet de certaines personnes auxquelles on n'aurait pas donné le choix n'est pas vrai. En fait, M. Goldstein a choisi le 12 août et il était prévu qu'il comparaisse le 12 août.
Une voix: [Inaudible—L'éditeur]
Le président: M. Del Mastro vient de dire que je ne lui ai pas donné le choix et qu'il veut maintenant comparaître aujourd'hui.
Il a dit aussi, et je dois répondre... Dans le cadre du rappel au Règlement, on a donné des renseignements qui étaient faux et trompeurs. M. Finley a été convoqué ici et devait comparaître...
Une voix: [Inaudible—L'éditeur]
Le président: Excusez-moi, j'ai émis le 7 août une assignation le convoquant pour le 13 août. Après que j'aie émis les assignations, il a communiqué pour la première fois avec le comité. Par conséquent, de dire que je n'ai pas donné le choix à M. Finley... M. Finley est entré dans cette salle de comité lundi matin et a dit: « Je veux témoigner tout de suite ». Je ne peux pas imaginer un tribunal qui accepterait qu'un témoin se présente inopinément et dise: « Votre Honneur, je suis là, je veux témoigner tout de suite ». Enfin, c'est aussi ridicule que cela.
Je voudrais dire que si les députés veulent lancer des allégations, ils doivent s'assurer que leurs faits sont exacts. Dans le cas de M. Del Mastro, toute son intervention était fausse et trompeuse. Je vais devoir reprendre tout député qui ferait cela. D'accord?
Maintenant, nous avons...
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Vous m'avez mal cité. J'ai dit que j'avais émis les assignations, pas qu'elles ont été signifiée. Quand on dit que quelqu'un a été assigné, ce n'est pas la même chose que de dire que le président du comité a émis une assignation. Si vous voulez jouer sur les mots, vous avez beau faire.
M. Finley était ici lundi. Il était ici lundi.
Une voix: Nous avons un témoin ici présent, et nous sommes censés discuter des travaux du comité.
Le président: Je comprends.
Monsieur Goodyear, vous avez invoqué le Règlement...
Une voix: Ce n'était pas un rappel au Règlement.
Le président: Excusez-moi. Je vous ai dit, monsieur, que je me procurerais la transcription de la séance du 12 août. Je l'ai obtenue. Aux alentours de minuit hier soir, j'ai enfin fini de rédiger mes réponses à chacun des points que vous avez soulevés, monsieur, au sujet des demandes de renseignements que vous avez présentées, des diverses demandes que vous avez faites. Et j'ai fait d'autres déclarations au sujet desquelles vous avez demandé des explications.
J'ai tout cela ici. Il y a 22 points. Je pense qu'il me faudrait environ une demi-heure pour vous présenter le tout, du premier au dernier point, comme je m'y étais engagé. Je ne veux pas avoir à faire cela maintenant, en plein milieu de nos travaux. C'est une affaire que j'espérais régler après que nous aurions terminé l'audition des témoins.
Si le comité veut que je répondre à vos 22 questions, je vais le faire, mais je ne pense pas qu'il convienne de le faire.
Une voix: Non.
Le président: J'ai ici les réponses à vos questions. Quand vous voudrez entendre l'exposé d'une demi-heure à 45 minutes consistant en mes réponses à toutes les questions que vous avez posées dans un discours de 25 minutes devant le comité, je vais le faire.
Maintenant, je n'ai pas d'autres intervenants.
Une voix: Tout le monde veut la parole.
Le président: La dernière fois que j'ai vérifié, tous les noms avaient été effacés.
Bon, madame Redman, vous avez la parole.
:
Donnez-moi un instant, car je vais vous donner les dates précises.
Je me trouvais à Durham, en Caroline du Nord, où je rendais visite à ma fille et ma petite-fille. J'étais assis sur le sofa avec ma petite-fille sur mes genoux, j'étais en train de regarder des oiseaux-mouches.
Excusez-moi, mais je pense que les gens veulent comprendre la tactique que M. Del Mastro a essayé de nous passer.
C'était en juillet, la dernière semaine de juillet, après que nous ayons tenu les audiences. Mme Proulx m'a téléphoné parce qu'on lui avait dit que le comité, à ses séances précédentes, avait demandé la comparution du Service des poursuites pénales. Elle m'a posé la question: « Qu'est-ce que le comité veut que nous fassions? »
Je n'avais jamais parlé à Mme Proulx. Elle m'a appelé sans avertissement, et je lui ai dit: « Trois partis ont demandé votre comparution. Le greffier communiquera avec vous. Je ne sais pas ce qui les intéresse. » Notre échange n'est pas allé plus loin.
En fait, M. Saunders, le directeur des poursuites pénales, m'a téléphoné par la suite parce qu'il se posait encore des questions et se demandait s'il devrait comparaître, à cause des relations privilégiées entre client et avocat et à cause du problème posé par le sub judice. Ce n'est que la semaine dernière que M. Saunders a enfin accepté de venir témoigner.
Donc, quand on dit que j'ai induit le comité en erreur, je ne savais pas qu'ils étaient des témoins. Je n'ai pas pris moi-même l'initiative d'un contact.
Une voix: J'invoque le Règlement.
Le président: Excusez-moi.
Je n'ai pas pris l'initiative de communiquer avec un témoin approuvé et je n'ai assurément pas discuté d'entente particulière. Il n'y a pas d'entente particulière avec qui que ce soit. La lettre de M. Walsh traitant de la convention sub judice a été remise à tous ceux qui ont soulevé la question et c'est ainsi que le comité fonctionne. C'est tout.
Donc, pour ce qui est de mon rôle — j'ai d'ailleurs répondu à cette question — au sujet des témoins qui sont des tierces parties, vous savez que j'ai communiqué avec M. Mayrand. Le comité m'avait donné instruction de le faire. Mais pour ce qui est du Service des poursuites pénales, je n'ai pas la moindre idée de la raison pour laquelle il a été inscrit sur la liste, mais je n'ai pas fait moi-même d'appels téléphoniques.
Une voix: J'invoque le Règlement.
Le président: Voilà la réponse à la question. Par conséquent, tous les renseignements que vous avez donnés, monsieur Del Mastro, étaient faux et trompeurs et vous devriez vous excuser d'avoir donné de faux renseignements. D'accord?
Allez-y.
:
Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur Mayrand et monsieur Bernier. Merci d'être parmi nous cet après-midi. Je vais procéder rapidement.
Hier, on a entendu des témoins de la firme Retail Media. Ils nous ont expliqué le genre de facturation qu'ils avaient utilisée pour le Parti conservateur. À un moment donné, on a posé des questions sur la façon dont les taxes...
[Traduction]
M. Pierre Lemieux: [Inaudible—L'éditeur]
M. Marcel Proulx: Je vous ai écouté. Auriez-vous l'obligeance de m'écouter, Pierre? Merci.
[Français]
... autant du côté fédéral que du côté provincial, avaient été facturées. Sur une facture que vous connaissez sûrement, en date du 1er janvier 2006, il y a toute une liste de comtés dans tout le pays, sauf au Québec parce qu'au Québec, on nous l'a expliqué, la facturation avait été faite de façon différente. Sur cette facture, il y a un montant de 591 411 $, auquel s'ajoute la taxe fédérale, sous le numéro 886334549, de 41 398,77 $. On s'est interrogés à savoir de quelle façon on pouvait faire la distinction entre les différentes taxes provinciales, qui ne sont pas nécessairement uniformes dans tout le pays et qui ne sont pas non plus — excusez l'expression — « collectées » de façon uniforme. Par exemple, dans les Maritimes, c'est une autre façon de faire.
Durant la nuit, j'ai scruté les documents et j'ai trouvé, dans la facture, des frais de 7 385,50 $ qui s'appliqueraient au comté de Cardigan, à l'Île-du-Prince-Édouard.
Les gens de Retail Media nous ont dit hier que les taxes provinciales, selon eux, avaient été incluses dans les montants facturés avant l'application de la TPS, de la taxe fédérale. Cependant, quand j'examine le rapport de l'agent officiel du comté de Cardigan, il n'y a pas de frais qui s'appliquent en ce qui touche Retail Media. Je présume, monsieur Mayrand, que cette partie de la facture de 7 385,50 $ a été payée ailleurs.
Si le paiement de ce montant a été fait ailleurs qu'à l'Île-du-Prince-Édouard, comment pouvez-vous faire le rapport entre les crédits qui ont pu être donnés et les taxes qui ont pu être facturées dans d'autres parties du pays? En d'autres mots, ce que je vous demande, c'est comment avez-vous fait pour pouvoir faire une consolidation de ces différents montants sans avoir de factures individuelles, surtout dans le cas de ces 7 385,50 $, qui n'ont pas été déclarés dans le rapport du l'agent officiel de Cardigan?
:
Cela répond à ma question.
Dans un autre ordre d'idées, certaines personnes ont eu le courage de se présenter devant le comité. En fait, elles ont eu plus que du courage puisqu'elles ont respecté leur devoir en venant répondre à des questions des membres de ce comité.
Personnellement, j'ai constaté à un certain moment — et c'était aussi l'opinion de certains candidats et d'agents officiels — qu'en ce qui concerne les ordres qu'ils avaient reçus de leur parti afin de traiter certains dossiers qui comprenaient des transferts d'argent, etc., on ne leur donnait pas d'explications. On leur disait que c'était bien, de ne pas s'inquiéter, que tout serait « spic and span », qu'il n'y aurait pas de problème, que ça allait passer comme du beurre dans la poêle.
Donc, en se servant de leur naïveté ou de leur non-connaissance de la totalité des lois, le Parti conservateur a, à mon avis, abusé de ces gens.
Ma question s'adresse à Élections Canada. Vous serait-il possible, pour permettre justement aux agents officiels... On sait qu'il y en a beaucoup parce qu'il y a plusieurs partis, donc plusieurs candidats, dont certains indépendants. Serait-il possible de vous assurer — le mot est peut-être fort — ou du moins de permettre, en toute démocratie et dans le sens où on donne une chance égale à tout le monde, d'offrir une formation à la grandeur du Québec et du Canada pour que ces gens puissent le plus adéquatement possible saisir surtout les éléments importants — je sais que la loi est importante en soi — afin que tous les agents officiels et les candidats, s'ils veulent bien y assister, obtiennent une formation non partisane d'Élections Canada?
Serait-il possible de joindre tous ces gens? Vous le faites présentement. Serait-il possible d'étendre ce processus afin d'éviter qu'on se retrouve dans des situations comme celles dont on parle cette semaine?
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... de la publicité; on ne précisait pas si celle-ci était nationale ou locale, quoique dans certaines factures, on ait reconnu qu'il s'agissait bel et bien de dépenses nationales.
Maintenant, de tous les noms sur cette liste, celui qui saute aux yeux est Stéphane Dion.
Je signale toutefois que dans un autre passage de ce même document judiciaire, le dossier d'Élections Canada énumérant les factures des campagnes locales pour diverses formes de matériel publicitaire et annonces publiées à la radio, à la télévision, etc., on constate que toutes ces factures ont été acceptées par Élections Canada. Les factures et documents connexes de ces campagnes publicitaires précisent rarement le contenu de la publicité, à savoir si celle-ci était nationale ou locale, quoique parfois, comme je l'ai dit, on précise qu'il s'agissait bel et bien de publicité nationale.
On indique dans le document qu'Élections Canada n'a jamais suggéré, sans même parler d'avoir pris position, que les campagnes locales de notre parti, en dépit du fait qu'il y avait un manque d'information sur le contenu, ou en dépit du fait que l'on ait même indiqué carrément qu'il s'agissait de publicité et de nature nationale, bien que les dépenses aient été engagées au niveau local...
On indique en outre qu'il y avait absence de documentation complète, que certaines publicités ne comportaient aucune ligne balisée, que les agents officiels n'avaient pas donné l'autorisation préalable verbalement ou par écrit de tout cela. Et les noms qui sautent aux yeux dans cette liste sont ceux de Stéphane Dion, Mark Holland, Ralph Goodale... Je pourrais continuer à lire, mais je vais manquer de temps.
Ce sont là des exemples de partis qui transfèrent des dépenses, ce qui n'est pas autorisé, comme vous l'avez dit, et ce pourquoi vous avez singularisé un parti en particulier. Et bien sûr, c'est l'essence même de la contestation de cette interprétation dont les tribunaux sont saisis.
Pouvez-vous me dire s'il y a encore des dossiers ouverts? Sans peut-être nommer les personnes en cause — je vais vous poser la question dans une minute — y a-t-il encore des dossiers ouverts? Vous avez mentionné le NPD. Vous n'avez pas dit que ce parti faisait l'objet d'une enquête, mais vous avez certainement laissé entendre que vous n'avez pas encore fermé la porte à cette possibilité. Avez-vous fermé la porte pour les libéraux en question? Avez-vous fermé complètement la porte pour le Bloc?
Pour aggraver davantage leur infraction, ils ont alors eu le culot de réclamer un remboursement de 60 p. 100 de ces dépenses frauduleuses, obtenant ainsi une prime sur le fruit du crime, pour ainsi dire. Je pense que c'est là que la plupart des Canadiens trouvent vraiment à redire.
Notre système électoral est financé très généreusement de diverses manières. Premièrement, si je fais un don à un parti politique, je reçois un remboursement de 75 p. 100 de la première tranche de 400 $; deuxièmement, nous subventionnons les élections à hauteur de 1,75 $ par vote reçu aux élections; et troisièmement, il y a un remboursement des dépenses locales légitimes des campagnes électorales, à hauteur de 60 p. 100 des dépenses réelles en argent — par opposition aux dépenses en nature, donc 60 p. 100 de l'argent légitimement dépensé localement, selon la juste valeur commerciale. Nous sommes très généreux.
Les conservateurs ont créé ce qu'ils appellent, ce que leurs candidats appellent « une méthode imaginatrice de financement » pour renflouer les comptes en banque des circonscriptions — selon le témoignage de l'un des témoins — dans une région à faible revenu, parce qu'ils plaident la pauvreté et justifient de cette manière d'avoir escroqué les contribuables à hauteur de 60 p. 100 de cet argent fantôme qui a été versé dans un compte en banque pendant environ 30 secondes pour être retiré tout de suite après.
Ce scénario n'est pas permis. En fait, je n'ai manifestement pas besoin de vous poser la question, monsieur, parce que vous n'avez pas autorisé ces réclamations et je vous remercie de vous en être aperçu.
À part cela, tous les candidats dans toutes les 308 circonscriptions ont vu leurs livres scrutés à la loupe et des violations ont été trouvées dans seulement 67 circonscriptions du Parti conservateur. Pour les autres, ça va.
Je voudrais maintenant, monsieur le président, proposer une motion; je propose que l'on suspende la séance, après le prochain intervenant libéral, pour une pause de deux heures, afin que nous puissions travailler un peu avant la fin de la journée de travail, car je prévois que nous aurons une longue soirée devant nous avant d'avoir épuisé les autres points à l'ordre du jour d'aujourd'hui.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. Merci beaucoup d'avoir obtenu une réponse de M. Mayrand à la question de savoir s'il lui sera possible d'être présent cet après-midi.
Évidemment, je le dis tout net, je suis catégoriquement contre cette motion. C'est encore une autre tentative de nous interdire l'accès à un témoin qui est un expert reconnu et qui est au coeur même de toute cette histoire. Nous avons vu tous les témoins dont nous avions besoin et ce serait bien de pouvoir disposer de deux heures. Certains députés ont dit qu'ils voulaient consacrer quelques heures à du travail préparatoire. Je voudrais que l'on suspende la séance pendant 12 heures pour faire venir ici Libby Davis à titre de témoin. Oui, je sais que c'est Davies. Je m'excuse auprès du député.
Cela me préoccupe énormément. Je sais pertinemment que nous n'avons pas assez de députés pour remporter ce vote. Je sais pertinemment que, peu importe ce que je pourrais dire, je n'arriverai pas à vous convaincre de nous permettre d'interroger ce témoin. Il n'y a rien de mal à découvrir la vérité, à moins que l'on ait quelque chose à cacher.
On nous a refusé d'entendre tous nos témoins jusqu'au dernier. À la première séance, nous avons demandé si nous pouvions avoir huit tours de plus avec M. Mayrand. Le comité — non pas les députés de ce côté-ci, mais bien ceux de l'opposition — a refusé cette demande et nous a essentiellement empêchés de poser des questions à M. Mayrand. Donc, sachant que la majorité, la tyrannie de la majorité va dicter le résultat, nous avons demandé d'obtenir un certain nombre de documents de M. Mayrand. Certains nous ont été remis ce matin-même, mais on les a repris parce qu'il y avait quelque chose qui clochait. Pas de problème, nous avons accepté de les remettre, parce que cela arrive. On vient juste de nous les redonner.
Voici où je veux en venir: nous avons demandé 12 documents pour que nous puissions poursuivre de notre côté. Jusqu'à il y a deux heures, les libéraux avaient tous les documents qu'ils avaient demandés; nous n'avions absolument rien. Tous les témoins que nous avions demandé à entendre ont été rejetés; on leur a refusé le droit de comparaître ici pour présenter notre point de vue et prouver aux Canadiens que tous les partis font cela de toutes les manières possibles. La seule bonne nouvelle dans tout cela, c'est que les témoins qui sont venus, les témoins convoqués par l'opposition, ont en fait corroboré notre argumentation.
Voici maintenant que nous allons mettre fin à cet exercice. À certains égards, c'est bien de savoir que cette tribune partisane et illégitime prendra fin. Nous savons que tout rapport éventuellement remis par notre comité à la Chambre sera mort-né. Mais nous avons l'occasion d'obtenir de plus amples renseignements de ce témoin-ci. Il est présent et il passe avant d'autres témoins.
Je ne sais vraiment pas quoi ajouter. Nous sommes venus ici de bonne foi dans l'intention de respecter les règles. Ça a été difficile d'apprendre chaque jour de nouvelles règles qui changeaient au jour le jour. Nous vous avons entendu vous défendre et apporter des changements et expliquer que selon votre perception, parler à un témoin, ce n'est pas parler à un témoin. Nous vous avons vu faire marche arrière à propos de vos déclarations sur les assignations. Tout cela a été une farce. C'est une plaisanterie. Je ne comprends pas comment on peut maintenant voter de manière à ne pas nous donner davantage d'occasions d'interroger ce témoin. Je n'arrive pas à y croire.
L'un des témoins que l'opposition a convoqués était le président de notre parti national. Avez-vous appris quelque chose qu'il allait dire et qui plaiderait en notre faveur? Est-ce la raison pour laquelle vous l'avez fait sortir d'ici par votre vote? Ce matin encore, un monsieur qui avait été assigné à témoigner s'est présenté...
Une voix: Le mauvais jour.
M. Gary Goodyear: Peu importe. Ce monsieur est ici en ce moment-même, il fait son devoir d'honnête citoyen, d'honnête Canadien, et qu'arrive-t-il? On lui refuse la parole, alors même qu'il y a un siège libre.
Un député d'en face a dit...
Je ne me lance pas dans un débat avec vous, monsieur le président. Si vous voulez avoir une conversation, pourquoi ne vous inscrivez-vous pas sur la liste des intervenants?
:
Nous reprenons la séance.
Je ne vais pas relire la motion dont nous sommes saisis; les députés en connaissent la teneur. Mais je voudrais d'abord récapituler et faire le point.
Chers collègues, je dois vous expliquer une chose. Selon le Règlement, lorsqu'une réunion menace de déraper — et, comme on me l'a dit, lorsque des gens de l'auditoire commencent à participer —, la présidence a deux recours. Premièrement, ne rien faire et simplement attendre que l'ordre se rétablisse; et, deuxièmement, suspendre la séance. Comme vous le savez, j'ai interrompu la séance pendant deux heures car j'ai jugé que c'était dans l'intérêt public et dans l'intérêt du comité.
Nous allons reprendre nos travaux. Avec votre permission, je vais terminer ma déclaration au comité.
La présidence — c'est là que l'on voit que le rôle du président prend toute son importance et ne se limite pas à surveiller l'horaire — la présidence veut manifestement que les délibérations permettent au comité d'atteindre ses objectifs: entendre nos témoins ou débattre de motions ou s'en tenir à l'ordre du jour, quel qu'il soit. Lorsque j'ai suspendu la séance, nous étions au milieu d'un débat sur une motion et , qui avait la parole, était au milieu de son intervention.
La note de la greffière se lit ainsi: « Que le comité suspende ses travaux pendant deux heures après la fin de ce tour de questions », ce qui serait après . avait terminé, de sorte qu'il resterait deux autres intervenants, et M. Tilson. Selon les termes de la motion, nous entendrions ces deux personnes et, ensuite, nous suspendrions nos travaux pendant deux heures.
Vous voyez maintenant où je veux en venir. Je sais qu'un ancien président de comité comprendrait que nous allons nous heurter à un problème ici, et je pense que les députés conviendront qu'il faut le régler. Si cette motion est adoptée, nous allons entendre deux personnes et ensuite, je serai tenu d'interrompre la séance pendant deux heures, et je ne pense pas que c'est ce que nous souhaitons. En fait, nous venons d'avoir une interruption de deux heures.
Nous pourrions voter sur une série d'amendements et ainsi de suite. Je vais faire une suggestion à tous les honorables députés. La meilleure façon de procéder serait peut-être — et ce n'est qu'une possibilité — de demander à de retirer sa motion, et nous reprendrions simplement là où nous avions laissé. Nous en étions au deuxième tour de questions, et s'il y a des députés qui veulent qu'il y ait un troisième tour, nous continuerions. Et cela m'amène à nos témoins.
Nous avons devant nous un haut fonctionnaire du Parlement qui a été invité à comparaître jusqu'à midi. Il a passé la plus grande partie de sa journée ici. Je pense que nous devons respecter son horaire, mais les députés ont des droits. Il n'appartient pas à la présidence de prendre de telles décisions. En tant que président, je me borne à prodiguer des conseils au comité.
Par conséquent, je voudrais que nous dise s'il juge cette suggestion acceptable et si le comité est disposé à autoriser M. Martin à retirer sa motion, si telle est sa volonté.
Monsieur Martin, je vous prie.
Monsieur Mayrand, je vais vous lire certains noms: Brenda Chamberlain, ancienne députée libérale; Olivia Chow, Nouveau Parti démocratique; Colleen Beaumier, libérale; Libby Davies, Nouveau Parti démocratique; Glen Pearson, Libéral; Sid Ryan, NPD; Diane Marleau, libérale; Yvon Godin, NPD; Raymond Bonin, libéral; Nathan Cullen, NPD. Aucun de ces noms, monsieur Mayrand, ne figure sur votre site Web.
J'ai d'autres noms — au moins 25 — de députés du Parti néo-démocrate et du Parti libéral dont les rapports ne sont pas non plus affichés sur votre site Web. Mon intervention fait suite à la discussion que nous avons eue tout à l'heure avec vous, avant la pause. Voici certains de ces noms: Dan Smith, Allyce Herle, Mario Lévesque, Verona Jackson, Isabelle Maguire, Anne Levesque, Stéphane Ricard. Je ne pense pas que ce soient des députés au Parlement. Les autres noms — à l'exception de M. Ryan — sont ceux de députés. Et, bien sûr, Brenda Chamberlain n'est plus députée.
Avant la pause, voici ce que vous avez dit dans votre témoignage: vous nous avez expliqué que vous n'étiez pas prêt à discuter aujourd'hui de qui que ce soit dont les rapports n'avaient pas été affichés sur votre site Web étant donné que votre examen est toujours en cours. Certains, sinon la totalité, de tous ces examens portent, à notre avis, sur les dépenses de publicité réclamées par le candidat local, qu'il s'agisse d'un député actuel ou d'un candidat.
Monsieur Mayrand, deux choses me préoccupent. Nous avons allégué que les autres partis sont impliqués dans cette affaire qui fait l'objet d'un examen de la part de notre comité et de différentes enquêtes. Les partis d'opposition ont rétorqué qu'il n'en était rien, que cela n'était pas vrai. Pourquoi? Parce que vous n'avez pas déclaré que c'était vrai. Et pourtant, pour une raison quelconque, il semble que ces personnes fassent toujours l'objet d'une enquête. Je comprends que vous disiez ne pas pouvoir en parler. Mais il semble certainement que ces noms sont reliés à des dépenses de publicité réclamées par le candidat local.
Il y a d'autres noms que j'aimerais mentionner, notamment au sujet de la circonscription de Mississauga—Brampton-Sud.
Monsieur le président, je sais que ce que je fais ne vous plais pas.
Mais je pense qu'il est important de montrer à quel point il y a un grand nombre de personnes qui, d'après les noms qui sont là, font sans doute l'objet d'une enquête de votre part. Je pense que notre comité doit entendre ces témoins. Qu'il s'agisse des libéraux, des néo-démocrates ou des bloquistes... Je n'ai pas cité de noms de députés du Bloc, qui s'en tirent pour l'instant, mais il est clair que ces députés des deux autres partis font l'objet d'une enquête de votre part. Comment pouvons-nous mener convenablement nos audiences sans entendre ces personnes comme témoins?
Je vais lire les noms des députés de certaines circonscriptions: Mississauga—Brampton-Sud, Nouveau Parti démocratique, Nirvan Balkissoon; Ed Chudak, Nouveau parti démocratique, Newmarket—Aurora; Crispin Colvin, Elgin—Middlesex—London; Verona Jackson, Bruce—Grey—Owen Sound; Joe Fontana — je me souviens de lui — de London-Nord-Centre; Gary Burroughs, Niagara Falls. Et cela ne vise que l'Ontario, monsieur.
Une voix:[Inaudible—L'éditeur]... Québec?
M. David Tilson: Eh bien, je ne l'ai pas encore fait parce que je vais sans doute manquer de temps. Peut-être quelqu'un d'autre peut-il en faire la lecture au prochain tour de questions.
À New Westminster—Coquitlam, il y a Joyce Murray.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur Mayrand, je suis ravi de vous revoir.
Monsieur Mayrand, je siégeais au comité qui a eu le plaisir de présenter votre candidature à la Chambre en tant que nouveau directeur général des élections. Par conséquent, je sais très bien que vous n'étiez pas directeur général des élections au cours de la campagne électorale de 2006. Je vais donc vous demander ceci: savez-vous si Jean-Pierre Kingsley, qui était directeur général des élections à l'époque, a affirmé très clairement que le caractère local d'une publicité est déterminé par le titre d'appel, et non son contenu. Si le directeur général des élections de l'époque avait fait sienne cette interprétation, cette dernière devrait s'appliquer aux élections 2006, mais je suppose que c'est un aspect dont le tribunal est saisi.
Je vais donc vous poser une autre question.
Je sais déjà que vous n'avez pas ce document car vous avez affirmé ne pas être au courant de cas de transferts de dépenses, comme vous l'avez mentionné dans une réponse. Je vais donc vous soumettre un cas. Voici une lettre d'Élections Canada tirée de sa propre documentation. La lettre que je vais lire, monsieur, est tirée de la documentation d'Élections Canada. Je ne m'imagine pas que vous avez lu les 308 documents; je ne m'y attends pas non plus. Je comprends cela. Mais voici ma question et voici ce que dit la lettre.
Il s'agit d'une lettre du directeur général du Parti libéral du Canada en Alberta; c'est un parti national:
Au cours de la dernière campagne électorale, le Parti libéral du Canada en Alberta a transféré des fonds et/ou payé pour des services en nature directement au candidat au nom duquel vous agissiez en tant qu'agent officiel.
La lettre fait ensuite référence à une dépense engagée par le parti national « pour des annonces placées dans le Edmonton Journal au nom des candidats du nord de l'Alberta », dont le remboursement devrait être réclamé au niveau local.
Je veux simplement vous demander ceci: à votre avis, est-ce là un transfert de dépenses? Comment serait-ce possible?
:
Dans ce cas, puis-je vous demander d'examiner cette situation? Il s'agit de la campagne électorale d'Anne McLellan.
Nous avons aussi un autre dossier, monsieur Mayrand, de dépenses qui ont été transférées. Chose certaine, je ne comprends pas votre explication. Ce sont évidemment des services fournis par la campagne nationale et l'on a demandé que les dépenses soient imputées au niveau local.
Maintenant, Dominic LeBlanc, la campagne de M. LeBlanc... Ce dossier-ci est embrouillé parce que, devinez quoi? — les documents ne sont pas tous à Élections Canada. Il me semble que le dossier est incomplet, mais il est passé comme une lettre à la poste quand même. Apparemment, il a participé à un achat régional de publicité médiatique organisé par le parti national. On trouve dans le dossier d'Élections Canada copie d'un chèque d'un agent officiel local servant à payer l'annonce, et ce chèque est libellé au Parti libéral du Canada.
Maintenant, cela démontre... Je ne vais pas lire la liste de tous les noms en cause, mais ce qu'il faut retenir, c'est qu'en fait, dans cette affaire, le contenu de l'annonce est entièrement national. Maintenant, l'annonce a un contenu national. Maintenant, M. Kingsley a dit que cela n'a pas vraiment d'importance, pourvu que l'on y trouve un titre d'appel. Mais il s'agissait d'une annonce nationale et les dépenses afférentes ont été transférées à la campagne locale.
Maintenant, en toute justice pour M. LeBlanc, rien ne prouve en fait dans le dossier qu'il ait payé cette annonce. Comprenez-vous? Il n'y a aucune preuve. Peut-être qu'il l'a fait, peut-être que non; le dossier est incomplet. Mais cela a été accepté par Élections Canada et le dossier a été classé. Il n'y a aucun contrat préalable, aucun contrat écrit. La facture a été traitée par le parti national, l'achat a été organisé d'un bout à l'autre par le Parti libéral national, mais on a donné l'ordre d'imputer les dépenses au niveau local.
Me reste-t-il du temps?
:
Merci. Je n'étais pas tout à fait prêt, mais je vais prendre le temps qui m'est accordé. Merci, monsieur le président.
Monsieur Mayrand, pour récapituler ce qui s'est passé, il semble qu'à un moment donné, au milieu de la campagne, peut-être à la mi-décembre 2005, le Parti conservateur s'est rendu compte qu'il atteindrait sa limite de dépenses nationales. Mais il avait de l'argent en masse. Il était assis sur un gros tas d'argent, au point que c'en était presque gênant, et il lui semblait qu'il était à portée de main d'une victoire électorale. Tout indiquait qu'il pourrait arriver à battre les libéraux.
Les libéraux étaient encore durement éprouvés par les scènes embarrassantes et humiliantes pour eux qui avaient été diffusées sur les stations de télévision d'un bout à l'autre du pays, à la suite de leur implication dans leur stratagème publicitaire, le scandale des commandites. Nous avons eu droit à ce défilé de voyous dont la binette a orné les écrans de télévision d'un bout à l'autre du pays et c'était gênant pour les libéraux, de sorte que les conservateurs voulaient battre le fer pendant qu'il était chaud. Ils avaient donc plein d'argent et ils avaient atteint leur plafond. Ils ne pouvaient plus en dépenser et ils ont donc mis au point un stratagème pour détourner une partie de ces dépenses et les inscrire comme des dépenses locales plutôt que nationales.
Je dis tout cela pour résumer la situation, car je pense que l'écran de fumée qu'ils ont levé a embrouillé les gens, et c'était d'ailleurs leur intention.
L'ironie de la chose est que le Parti conservateur a remporté les dernières élections en grande partie sur la foi de leur promesse de sortir la haute finance de la politique. Ils voulaient créer une atmosphère, ont-ils dit, où le parti dont le portefeuille est le mieux garni ne remporterait pas nécessairement les élections. Ce serait plutôt le parti qui a l'appui populaire le plus soutenu. Mais, paradoxalement, il n'a pas pu résister à la tentation. À la première occasion où cet engagement a été mis à l'épreuve, ils ont eux-mêmes choisi de puiser dans leurs goussets pour gagner les élections, pour arriver au pouvoir à tout prix, même au prix de leurs propres normes d'éthique sur la foi desquelles ils ont été élus.
Monsieur le président, je crois que ce résumé est un portrait fidèle de la situation.
Je voudrais poser rapidement quelques questions sur le spectacle auquel nous avons assisté ici cet après-midi. Ils ont fait venir un agitateur professionnel de Toronto, ils l'ont préparé et lui ont fourni des notes pour qu'il vienne ici et perturbe les travaux du comité.
Une voix: J'invoque le Règlement, monsieur le président.
M. Pat Martin: Mon interprétation de l'affidavit que nous avons ici, monsieur le président, est...
:
Et vous pourrez me le demander à la fin de la séance.
Au sujet du quatrième point, votre question portait sur M. Finley. En bref, la réponse est que le comité a décidé par un vote de ne pas entendre M. Finley. Par conséquent, c'est le comité qui a décidé qu'il ne témoignerait pas. Je n'en dirai pas plus là-dessus.
Il y a ensuite un argument au sujet des présidents de comité qui ne ménagent aucun effort pour accommoder les témoins; cette affaire a été soulevée un certain nombre de fois. Mais vous avez déclaré ici: « Vous n'avez pas permis à M. Finley de faire cela ». Eh bien, monsieur, avec le respect que je vous dois, je l'ai fait, quand je lui ai parlé avant le début de la séance. J'ai offert de l'entendre dans l'après-midi, et il a refusé. J'avais aussi offert de l'entendre le jeudi et il a dit que ce n'était pas commode pour lui. Cependant, je pense que tout le monde autour de la table était d'accord pour dire qu'il était un témoin très important et que nous devrions l'entendre. J'espère que nous en aurons l'occasion.
Je continue rapidement. Je ne veux pas prendre trop de temps.
Le numéro six, c'était les témoins... Non, cela lancerait un débat. Je ne veux pas faire cela.
Le numéro sept dit: « Tous les témoins conservateurs ont été jugés non pertinents par vous, monsieur. » Je pense que le compte rendu est assez clair.
Pour la gouverne de ceux qui ne le savaient pas, quand le comité a discuté de l'opportunité de faire cette étude, il y a eu un amendement et un sous-amendement. L'amendement visait à étendre l'étude à tous les partis. Le sous-amendement visait à l'étendre à toutes les années électorales antérieures. L'amendement et le sous-amendement ont été tous les deux rejetés par le comité. Le comité a donc décidé de ne pas se pencher sur les autres partis ou sur d'autres années.
Par conséquent, quand la liste des témoins proposés par le Parti conservateur a été présentée, comme je l'ai expliqué — et il ressort assez clairement de la transcription que ces témoins étaient en rapport avec d'autres partis ou d'autres années électorales, à l'exception de M. Sears. J'avais demandé aux députés de justifier la pertinence des témoins proposés. Dans le cas de M. Sears, tout ce que l'on nous a présenté, c'était un nom. En conséquence, je l'ai rejeté simplement parce qu'il n'y avait aucune raison apparente de juger qu'il était pertinent aux travaux du comité.
Cette décision d'éliminer ces témoins n'a pas été contestée par le comité. Elle a été acceptée par le comité et nous avons passé outre. S'il y avait eu un problème... Maintenant, je ne veux pas m'appesantir là-dessus, mais ce sont les faits.
Le numéro huit portait sur le fait que nous n'avons jamais donné aux témoins l'occasion de faire une déclaration à la fin de leurs témoignages. Eh bien, nous avons eu de telles déclarations à notre comité pour chacun des témoins qui ont été entendus dans le cadre de l'affaire Mulroney-Schreiber. Oui, vous vous en rappelez. Vous étiez là.
Au numéro neuf, l'observation était la suivante: « Vous n'avez pas fourni au comité, ou tout au moins aux membres du comité qui sont assis de ce côté-ci, toute la documentation. ». Il est vrai qu'aucun des membres du comité n'a encore reçu toute la documentation. Ils devraient l'avoir reçu avant que j'aie terminé. Mais pour ce qui est de l'allusion aux députés qui siègent de ce côté-là de la pièce, je dois encore une fois donner l'assurance à tous les députés que si un député a un document, tous les autres l'ont également. Ce n'est pas moi qui les distribue; c'est la greffière. Je fais entièrement confiance à la greffière pour s'acquitter de ses responsabilités dans les meilleurs intérêts du comité tout entier.
Le point numéro dix est que vous aimeriez avoir une liste de toutes les assignations à témoigner. Cette liste a été distribuée aux membres du comité le 5 août, plus d'une semaine avant que nous commencions nos audiences. Oui, vous l'avez eue, parce que... Je l'ai faite moi-même, en ce sens que je l'ai tapée. C'est le document où l'on voit le mot « assignations » en tête d'une colonne, et l'on y indique chacune des journées d'audience et les témoins des séances du matin et de l'après-midi. Pour chaque nom, on indique s'il y a eu assignation, oui ou non. Cela a été distribué dans les deux langues officielles aux membres du comité par courriel le 5 août. Vous avez donc la liste de toutes les assignations qui ont été émises; c'était le 5 août. Nous avons des copies supplémentaires, si vous en voulez une.
Des copies de toutes les assignations ont déjà été distribuées aux députés. Vous avez demandé copie de toutes les assignations que j'ai signées. Je pense qu'elles ont été distribuées aux députés et nous allons donc rayer cela.
Vous avez aussi réclamé le texte que la greffière a remis et je pense qu'on vous a remis la lettre que nous devions envoyer. L'information contenue dans cette lettre d'instruction ou de demande est exactement la même information qui était communiquée par téléphone. Il n'y a pas de texte différent pour les conversations téléphoniques; nous devrions dire exactement la même chose.
Donc, la lettre que vous avez reçue m'a été présentée par la greffière comme le texte dont on se sert pour les communications. Les responsables s'en servent depuis tellement longtemps qu'ils ne le lisent même plus; ils le savent par coeur.
Pour ce qui est de la liste des appels téléphoniques ou d'un dossier semblable, il s'agit essentiellement du rapport qu'on faisait quotidiennement au président du comité pour suivre les progrès accomplis... Je répète que je n'ai fait moi-même aucun des appels téléphoniques aux témoins.
En passant, le témoin proposé pour le Service des poursuites pénales était Brian Saunders. J'ai peut-être reçu un appel téléphonique de Chantal Proulx, mais elle n'avait pas été proposée comme témoin.
Vous avez maintenant tout cela. Nous avons enlevé tous les numéros de téléphone privés, les adresses postales et de courriel; ainsi, si jamais cela devenait public, on ne causerait aucune difficulté aux ministres et députés en publiant leurs coordonnées privées.
Tous les autres renseignements sont à jour en date d'hier.
Pour ce qui est de la teneur des appels, de la date à laquelle ils ont été faits, des réponses qui ont été données, etc., tout cela est tiré textuellement de ce document-ci. Vous l'avez dans votre trousse. Cela s'appelle le journal de bord téléphonique.
Vous vouliez les noms des greffiers qui ont fait ces appels. Bien sûr, Miriam Burke et Erica Pereira étaient deux des quatre greffiers, et elles étaient accompagnées d'autres collègues. Je ne pense pas qu'il y avait seulement quatre personnes; je pense qu'il y en avait plus. Le vendredi, il n'y a qu'une seule personne présente qu'on appelle le greffier en service. Et pour se tenir occupé, car il n'est pas occupé, le greffier en service faisait probablement lui aussi des appels téléphoniques.
La personne qui faisait les appels savait qui avait communiqué avec qui. Tous les appels ont été faits par des employés de la direction des comités et ils travaillent tous pour le Parlement. Ce sont des membres de cette direction qui ont fait les appels et je suis très à l'aise avec cela.
Vous vouliez avoir copie des affidavits de signification. Vous les avez reçus. Vous vouliez aussi connaître la teneur des discussions entre les greffiers et les témoins et tout cela figure en fait sur le document que vous avez reçu, le journal téléphonique. Ce sont deux documents distincts dans votre trousse, mais tout cela est regroupé en un seul document.
Vous vouliez aussi copie de la correspondance dans laquelle on a discuté, suggéré ou convenu de certains arrangements avec des témoins. Le seul est celui concernant M. Mayrand. C'est la lettre que vous avez et qui est datée, je crois, du 28 juillet.
Le 25 juin, j'ai écrit à Marc Mayrand — tous les membres du comité ont reçu cette lettre — pour l'informer du calendrier et je lui ai dit que je souhaitais confirmer que les 15 et 16 juillet étaient des dates qui lui convenaient pour sa comparution. En fin de compte, il a communiqué avec nous. Il a dit dans sa lettre qu'il y aurait peut-être des questions auxquelles il ne pourrait répondre. Je lui ai dit que je doutais que le comité veuille le placer dans une situation telle qu'il puisse porter préjudice à toute autre procédure. J'ai pris l'engagement que tel serait certainement le cas.
En fin de compte, la lettre de M. Walsh, donnant la version officielle du légiste parlementaire quant à la manière dont fonctionne la convention du sub judice, etc., s'applique vraiment à tout le monde. Dès que nous avons un témoin devant nous, nous ne savons pas nécessairement que cette personne est partie à une procédure.
Quoi qu'il en soit, M. Mayrand est le seul avec lequel nous ayons eu une discussion quelconque là-dessus et, bien sûr, il a été notre tout premier témoin. Sa lettre a été envoyée à tous les membres du comité le 3 juillet par courriel, la lettre Mayrand.
Je suis d'accord avec vous pour dire que la présidence ne devrait pas passer beaucoup de temps à s'entretenir avec les journalistes.
Quant à l'ajournement, je vais m'abstenir d'en parler.
Quant au fait que la procédure actuelle discrédite les procédures parlementaires, bon, merci, j'accepte votre observation.
Si vous aimeriez discuter avec moi de l'un ou l'autre de ces points de détail, je me ferai un plaisir d'en discuter avec vous en tout temps.
D'abord, monsieur le président, je vais demander à mes collègues conservateurs d'avoir un peu de respect quand je vais parler, c'est-à-dire de m'écouter aussi attentivement que je le fais quand c'est eux qui parlent. Si jamais ce que je dis ne fait pas leur affaire, je leur suggère de se lever, d'aller respirer et de revenir, mais de ne pas me déranger. Je pense que c'est tout à fait irrespectueux. S'ils ne sont pas gentils, je vais leur lire le courriel qu'on vient de recevoir de M. Fisher, de l'Alberta, dans lequel il se pose des questions sur la santé mentale des députés conservateurs.
Il y a deux façons d'amener des témoins récalcitrants à venir témoigner. J'ai présenté un avis de motion que vous avez tous reçu pour demander que le Président de la Chambre délivre les mandats nécessaires pour obtenir la comparution des témoins.
Je dirais que cette façon de faire est le bâton, mais il y a une autre façon de le faire, que j'appellerais la carotte. Je veux que ce bâton se transforme en épée de Damoclès au-dessus de la tête des témoins, afin qu'ils sentent bien que cette motion est toujours possible. Je ne veux pas la présenter maintenant, mais je veux la garder en suspens pour la présenter aujourd'hui, demain ou une autre journée.
D'abord et avant tout, j'invite les personnes qu'on avait convoquées à ce comité à réfléchir aux conséquences de leurs gestes. La carotte que je propose pour inciter les militants conservateurs à se présenter, soit la motion que je veux présenter, consiste à demander au président de prendre toutes les mesures nécessaires pour fixer une date de comparution, entre le 15 et le 30 septembre 2008, de toutes les personnes dont le nom figure sur la liste des témoins approuvée par notre comité et qui n'ont pas déjà comparu. Je demande aussi que vous, monsieur le président, fournissiez aux membres du comité un rapport hebdomadaire sur vos démarches.
Au nombre des personnes qui n'ont pas répondu à notre invitation se trouvent de hauts dirigeants, des militants conservateurs, de même que certains candidats et agents officiels. Il y a évidemment les députés et les ministres conservateurs, mais vous savez qu'on ne peut d'aucune façon les obliger à témoigner. Je veux garder ma motion en suspens afin que les militants et les hauts dirigeants conservateurs s'obligent à reconsidérer leur décision de ne pas se présenter cette semaine.
Monsieur Del Mastro, pourriez-vous aller respirer un peu dehors? Merci.
On a vu cette semaine, à la lumière des témoignages qu'on a entendus, que les dirigeants conservateurs ont abusé de la confiance des militants et de leur agence de placement médias. Les agents officiels, entre autres, ont été induits en erreur par leur parti, et c'est une offense très grave. Le Parti conservateur, c'est le parti au pouvoir, le parti qui forme le gouvernement et qui fait les lois. Il fait respecter la loi et il doit lui-même respecter la loi. Or, il n'a pas respecté la Loi électorale et n'a pas donné de bonnes informations à ses militants en les incitant à ne pas se présenter. On sait qu'il s'agit d'un outrage au Parlement, d'une atteinte au privilège parlementaire, mais on y reviendra à un autre moment.
Il faut que les militants conservateurs respectent les institutions et les règlements de la Chambre, malgré leurs dirigeants qui semblent n'avoir ni foi ni loi, peu de principes ou d'éthique et, surtout, qui se croient au-dessus des lois. On sait et on sent que les militants conservateurs — ce qui est normal — font preuve de loyauté envers leur parti. Il n'est pas question de leur demander d'être déloyaux d'aucune façon. Pour ma part, je veux faire appel à leur sens du devoir et leur demander de respecter la loi. La loi et l'ordre sont tellement chers aux conservateurs, alors qu'ils viennent le démontrer au comité.
Du 15 au 30 septembre, c'est dans plus d'un mois. Au moyen de la motion qu'ils ont tous entre les mains, je veux dire aux militants conservateurs de prendre le temps de réfléchir et de s'informer. On n'a rien à vous reprocher. On ne veut pas vous reprocher quoi que ce soit, mais simplement obtenir une information. Consultez un avocat — pas celui des conservateurs —, une personne non partisane de votre entourage et en qui vous avez confiance. Ensemble, lisez la Loi électorale, lisez le Règlement de la Chambre. Il est clair qu'actuellement, les gens du Parti conservateur craignent les conséquences de ce qu'ils ont fait et ils donnent peut-être de mauvais conseils.
Aussi, prenez le temps de vous organiser. C'est dans un mois, entre le 15 et le 30 septembre. Les gens pourront changer des choses dans leur vie. Ils pourront peut-être réserver un train, un avion ou quoi que ce soit. Ils pourront demander un congé de travail. Ils ont plus d'un mois pour prendre des dispositions pour venir à Ottawa.
Je veux aussi que les militants conservateurs réfléchissent à la portée de leurs gestes et aux conséquences réelles. On pourrait présenter une motion à la Chambre pour obliger les témoins récalcitrants à se présenter à ce comité manu militari. Les dirigeants conservateurs qui leur donnent des conseils ne sont pas ceux qui pourraient se retrouver ultimement les menottes aux poings devant les caméras de télé. Pour eux, il est facile de conseiller aux témoins de ne pas se présenter.
Je voudrais que les militants et les organisateurs conservateurs fassent preuve du sens du devoir qui leur est si cher, qu'ils fassent leur devoir de citoyen et qu'ils se présentent au comité. Avec cette motion, je veux leur donner un mois pour y réfléchir et pour prendre des dispositions avec vous, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Ce n'est pas sans raison que mon texte est substantiellement différent, qu'il est en fait beaucoup plus puissant que la motion originale.
De ce côté-ci de la table, nous avons maintenu tout du long que notre comité n'est pas autorisé en fait à mener cette enquête. Les témoins que nous avions proposés ont été rejetés. Mais les députés d'en face ont toujours soutenu qu'il s'agit d'un processus légitime, qu'ils avaient le droit de mettre fin au débat sommairement et de voter contre nous en juin dernier pour provoquer la tenue de ces audiences au mois d'août.
Nous avons fait part de notre mécontentement au Président de la Chambre à ce moment-là, et ce dernier ne s'est pas prononcé dans un sens ou dans l'autre, sauf pour dire qu'il lui était impossible, tant qu'il n'aurait pas reçu un rapport du comité, de décider si l'une ou l'autre de ces audiences était conforme aux règles.
Le comité est allé extraordinairement loin en émettant des assignations à témoigner pour convoquer des gens dans le cadre d'une procédure dont nous, tous les cinq députés de notre parti, soutenons depuis le début de la semaine qu'elle est illégitime. Nous avons qualifié cela de caricature de tribunal. Nous avons dénoncé les limites qui nous ont été imposées et le cadre de tout cela. Les députés de l'opposition ont clairement travaillé ensemble pour imposer la tyrannie de la majorité et tenter d'imposer leur volonté à notre comité.
Cela dit, s'ils croient que tout ce qu'ils ont fait est justifié — et j'espère que les gens qui manient le crayon à l'arrière de la salle sont attentifs — ils ne devraient avoir aucune hésitation à faire rapport de tout cela au Président de la Chambre et à lui demander de rendre une décision en leur faveur, en décidant que des gens ont effectivement refusé d'obtempérer à des assignations et que des mesures doivent donc être prises.
En fait, c'est ce que Mme Lavallée avait demandé hier. Mais par la suite, elle s'est entretenue avec vous, monsieur le président, et avec je ne sais qui d'autre, et voici que tout à coup, elle ne veut plus qu'on fasse rapport à la Chambre de quoi que ce soit.
Une voix: C'est honteux.
M. Dean Del Mastro: C'est plutôt ironique. Pourquoi ne voudrions-nous pas que notre comité fasse rapport à la Chambre? Je suis venu ici, j'ai passé toute la semaine ici. Pourquoi ne faisons-nous pas rapport à la Chambre? M. Martin fulminait hier et clamait que c'était scandaleux que ces gens-là aient refusé d'obtempérer aux assignations. Alors pourquoi diable ne voulez-vous pas en faire rapport à la première occasion?
Pat, vous savez que vous étiez tellement en colère hier que vous ne vous conteniez plus.
Je m'adresse au président. M. Martin était tellement en colère hier qu'il voulait traîner ces gens-là ici — oui, lui, le cow-boy qui jure comme un charretier.
Mais quoi qu'il en soit, s'il croit vraiment cela, s'il est vraiment convaincu — Seigneur, j'espère que les gens à l'arrière de la salle sont attentifs — alors dites-le à la présidence, votez en faveur de cette motion et faites la preuve que tout ceci n'est pas un tribunal bidon. Prouvez-nous que nous avons tort; votez en faveur de cet amendement.
Voilà ce que je vous dis. Et si vous ne voulez pas faire rapport au Président de la Chambre, alors devinez quoi? Ce que vous aurez prouvé, c'est que tout ce que nous avons dit est vrai, que tout ce que nous soutenons depuis le départ est exact, que tout ceci n'est rien d'autre qu'un cirque et que vous avez peur de renvoyer cela au Président de la Chambre et de lui demander de rendre une décision.
Merci.
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Monsieur le président, mon premier instinct est que nous devons envoyer un message à ceux qui, sciemment et délibérément, refusent d'obtempérer à une assignation d'un comité du Parlement. Il doit y avoir des sanctions pour ceux qui défient ouvertement le Parlement ou notre comité et, par association, insultent le Parlement et la population du Canada. Nous représentons en effet la population du Canada.
Il y a une liste de gens qui ont ainsi défié le Parlement, délibérément et dans le cadre d'un complot: Nelson Bouffard, Pierre Coulombe, Michael Donison, Doug Finley, Irving Gerstein, Byng Giraud, Susan Kehoe, Benoit Larocque, Patrick Muttart et Michel Rivard. Ces 11 personnes, au moins, devaient comparaître ici.
Je crois qu'elles ont reçu des conseils de leur avocat, probablement M. Hamilton qui est assis là-bas et qui leur a dit: « Vous n'avez pas besoin de venir. Ne vous donnez pas cette peine. C'est seulement un comité parlementaire. Ils vont se dégonfler. Ils n'iront pas jusqu'au bout. Ils n'auront pas le courage de s'en prendre à vous. Nous allons gagner du temps et ensuite, il y aura des élections ou bien le Parlement sera prorogé, ou quelque chose d'autre va arriver et nous pourrons éviter ce témoignage gênant ».
Ces gens-là m'ont insulté personnellement, ils ont insulté le comité et ils ont insulté le Parlement. Il doit y avoir des conséquences, parce que je suis préoccupé par le précédent. J'ai déjà exposé mon argument. Je crains fort qu'à l'avenir, tous les comités du Parlement seront rendus impuissants, impotents, pour ce qui est de faire exécuter la moindre assignation.
Nous ne pouvons pas permettre cela. Nous avons l'obligation de faire respecter l'intégrité et d'assurer l'efficacité du Parlement, à titre de membres d'un comité. Nous sommes en première ligne. Nous sommes à l'avant-garde. Le Parlement subit les assauts de ces gens-là. Je ne pense pas qu'ils soient aptes à gouverner. Je ne pense pas qu'ils soient capables de gérer un parti politique national dans notre pays et, chose certaine, ils ne sont certainement pas aptes à former le gouvernement. Nous avons affaire aux cerveaux, aux penseurs du Parti conservateur du Canada. S'ils ont aussi peu de respect pour le Parlement, nous devons trouver pour gouverner notre pays des gens qui respectent le Parlement, pas cette bande-là, pas ces spécimens de la salle d'attente de Darwin que nous avons devant nous et leurs patrons.
Nous avons entendu proposer qu'on fasse rapport à la Chambre. Je suis d'accord avec pour dire que nous devrions poursuivre nos efforts.
Le véritable objectif, c'est de faire venir ces témoins devant notre comité. Peut-être que cela exigera un peu d'humilité; peut-être devrons-nous ravaler un peu de notre superbe. Ils nous ont insultés profondément. Nous ne l'oublierons jamais. Ils devront en répondre et il y aura des conséquences, je l'espère. Si notre objectif est d'obtenir que ces témoins viennent comparaître devant notre comité pour y être assermentés et dire ce qu'ils ont fait ou n'ont pas fait, alors je pense que nous devrions choisir la voie qui offre la moindre résistance vers l'atteinte de cet objectif. Par conséquent, j'appuie la recommandation de .
Je suis contre la dernière intervention malintentionnée de , peu importe ce qu'il a en tête. C'est un homme modeste et qui a bien raison d'être modeste. Je comprends ce qu'il tente de faire ici aujourd'hui, mais nous n'allons pas nous laisser détourner de notre objectif. Nous n'allons pas nous laisser faire. On ne peut pas pardonner à ces gens-là l'insulte répréhensible qu'ils ont faite au Parlement; ce serait un terrain glissant. On ne peut pas fermer les yeux.
Nous voulons les faire venir ici. Nous voulons que ces gens-là posent leurs fesses dans ces fauteuils. Je veux que Mike Donison et Doug Finley s'assoient devant nous, pour que nous puissions les interroger à fond, en ayant tout le temps voulu pour le faire. Je vais donc voter contre Del Mastro et pour .
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Eh bien, j'en appelle aux membres du comité pour qu'ils appuient l'amendement, parce que je ne pense pas qu'il enlève quoi que ce soit à la motion. En fait, je pense qu'il propose de faire exactement ce que le comité veut. Par votre entremise, monsieur le président, je dis à M. Martin que l'amendement va assurément dans le sens de ce que M. Martin veut. En fin de compte, ces gens-là n'ont tenu aucun compte de notre comité et le Parlement a les pouvoirs voulus pour leur imposer des sanctions.
Maintenant, je m'adresse à vous, monsieur le président. M. Martin continue de dire qu'il faut punir ces gens-là. Il est insulté. Qu'est-ce que le comité peut faire? Nous n'allons certainement pas proposer d'envoyer M. Martin injurier ces gens-là jusqu'à ce qu'ils viennent ici. Je pense donc que nous devrions demander au comité d'inviter une fois de plus ces témoins ou de les assigner encore une fois à témoigner, ce qui constitue la limite des pouvoirs du comité, et si nous avons des raisons de croire qu'ils n'ont pas l'intention de donner suite, alors nous devrions absolument faire rapport à la Chambre. D'ici là, la Chambre aura repris ses travaux. Nous devons en faire rapport au Président de la Chambre, lequel peut imposer des sanctions à un autre niveau, faire appel à des pouvoirs plus étendus.
J'espère que je ne fais pas une mauvaise interprétation et je respecte absolument ce que Mme Redman a dit. Elle a absolument raison. Ces gens-là méritent une deuxième chance; peut-être ont-ils des raisons valables. Mais je pense que si nous leur envoyons une nouvelle assignation et qu'ils ne se présentent pas, devinez qui retarde le processus? On a dit qu'il y a en quelque sorte un complot, que nous ne voulons pas que cela se fasse avant les élections dont nous savons tous qu'elles vont arriver. Mais si tel est l'argument, alors je pense que nous devons passer à l'action et, comme Mme Redman l'a dit, ce n'est pas mauvais du tout comme première mesure à prendre, et l'autre mesure pourrait devenir la deuxième étape.
Je pense que l'amendement dit simplement que nous allons faire les étapes un et deux simultanément. C'est absolument raisonnable. En l'absence d'un rapport à la Chambre, cette affaire traînera en longueur indéfiniment et je ne pense pas que ce soit l'intention ni ce que nous devons faire. Nous avons énormément de travail à faire. J'appuie l'amendement, mais à moins que nous en fassions rapport à la Chambre, nous en revenons essentiellement au même pouvoir dont le comité dispose, et M. Martin a beau crier et injurier les gens, cela ne fonctionne pas. En fait, à mon avis, ces gens-là ont peur et hésitent à venir à cause du comportement du comité.
Donc, si nous ne faisons pas rapport à la Chambre, je ne vois pas que nous ayons d'autres pouvoirs permettant d'imposer des sanctions valables et quiconque laisse entendre le contraire nous induit en erreur. Je ne vais pas appuyer la motion, parce qu'elle est impuissante. J'appuie la motion amendée, à savoir que l'on s'adresse à la Chambre des communes et que l'on demande au Président de la Chambre d'intervenir et de peser de tout son poids sur ces gens-là, c'est tout aussi simple que cela.
Donc, en l'absence de l'amendement, je ne vais pas appuyer cette motion parce qu'elle est sans objet. C'est une nouvelle acrobatie politique, le chapitre 13, et je refuse de poursuivre dans cette voie. Nous avons du travail à faire. Si vous voulez sérieusement mettre au jour la vérité, alors l'amendement est logique parce qu'il permet d'appuyer simultanément sur deux leviers. Il accélère les choses; c'est exactement ce que vous prétendez vouloir. Voyons voir si c'est vrai ou faux.
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Merci, monsieur le président.
Nous avons invoqué un certain nombre d'arguments très solides de ce côté-ci de la table. Nous avons dénoncé la tyrannie de la majorité et nous avons traité cette procédure de caricature de tribunal.
M. Martin, dans sa déclaration — c'est pourquoi je me suis réinscrit sur la liste des intervenants — a dit qu'à son avis, des gens ont manqué de respect au Parlement et donc, par association, aux Canadiens. Si nous croyons cela, s'il croit vraiment cela, je ne vois aucune raison possible, je ne vois aucune raison au monde qui l'amènerait à voter en faveur d'une motion dont il sait très bien, au fond de lui-même, qu'elle est absolument et complètement impuissante. Elle est impuissante.
Vous avez pris une mesure extraordinaire, monsieur le président, en émettant des assignations. Maintenant, je soutiens que le comité n'a jamais été autorisé au départ à entamer cette étude. En fait, si vous vous rappelez bien, nous avions proposé des amendements à la motion qui nous amène ici aujourd'hui. J'étais l'un des députés qui avaient fait cela avant qu'on mette fin au débat. Nous soutenons que cela a été fait en appliquant une procédure qui n'était pas valable.
Mais cela dit, nous sommes ici présents. Les députés de ce côté-là de la table, dont vous dites constamment qu'ils constituent le comité, étant donné qu'ils votent toujours en bloc contre nous, n'ont cessé de dire que tout ce qu'ils ont fait était conforme aux règles. Ils sont le Parlement; c'est ce qu'ils disent en fait.
M. Martin a dit qu'ils ont insulté le Parlement. Par conséquent, il se trouve à nous dire clairement qu'il est le Parlement, ou que les députés de ce côté-là sont le Parlement — parce que moi, je n'ai pas été insulté. Je ne pense pas que quiconque de ce côté-ci de la table se sente insulté.
Je propose donc, car il y a un certain nombre de raisons — par exemple, nous avons discuté de l'accomodement spécial Mayrand, des conditions spéciales de sa comparution, et nous savons que de telles conditions n'ont pas été accordées aux autres témoins, peu importe ce que l'on dit dans la lettre de M. Walsh. Nous savons aussi qu'il y a peut-être bien d'autres raisons pour lesquelles ces témoins n'ont pas comparu.
Cela dit, nous avons pris des mesures extraordinaires. Nous sommes ici au mois d'août. Nous avons engagé des dépenses considérables à même l'argent des contribuables du Canada dans un processus que je crois illégitime. S'il n'est pas illégitime, si vous en êtes aussi certain, si vous êtes tellement certain de votre...
M. Pat Martin: J'invoque le Règlement.
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Monsieur le président, je serai très bref.
Ce que je crains, c'est que l'opposition — le Parti libéral, le Bloc québécois et le NPD — ne veut pas que l'on fasse rapport de cette affaire à la Chambre parce qu'ils craignent les répercussions de la part du Président de la Chambre. Celui-ci a déjà fait des observations sur l'anarchie qui règne dans les comités. Ces quatre derniers jours ont été un magnifique exemple de l'anarchie de la majorité, du totalitarianisme de la majorité. Je regarde les six députés qui ont constamment voté en bloc pour imposer leur volonté à cinq autres députés. Ils changent les règles au fur et à mesure, monsieur le président. Ils ne veulent pas que le Président de la Chambre mette son nez là-dedans. Ils ne veulent pas de cette supervision. Voilà sur quoi porte ce petit débat. C'est pourquoi Mme Lavallée ne veut pas que l'on en fasse rapport au Président de la Chambre.
Depuis deux jours, M. Martin piaffe d'impatience car il a hâte d'en arriver à cette partie de nos travaux où nous pourrons imposer des sanctions aux gens que vous avez assignés à témoigner, monsieur le président. Voici maintenant qu'il fait marche arrière. Ce matin encore, il sermonnait le comité au sujet des rappels au Règlement et il disait que l'on perdait du temps parce que nous devions en arriver aux travaux du comité. « J'ai des choses à dire, disait-il, sur les sanctions que nous devons imposer à ceux qui ont été assignés ». Or voici qu'il ne veut plus punir ceux que vous avez assignés. La raison en est qu'il ne veut pas que le Président de la Chambre supervise les travaux de notre comité ou qu'il rende une décision.
Il y a eu beaucoup de problèmes à notre comité et l'un d'entre eux est que nous passons outre à notre mandat. Cette affaire a été soulevée souvent pendant l'audition des témoins. Nous avons constamment souscrit à ce que le président lui-même a dit à ce propos: que nous ne sommes pas autorisés, que ce n'est pas le mandat de notre comité de nous prononcer sur toute norme d'éthique d'un parti quelconque. Nos audiences portent uniquement sur les titulaires de charges publiques et leurs fonctions, relativement aux normes d'éthique. C'est le président du comité lui-même qui l'a dit.
Nous ne sommes absolument pas autorisés à exprimer notre opinion sur un parti politique et ses activités, et pourtant, c'est exactement ce qui se passe depuis quatre jours. Et je fais valoir au comité, monsieur le président, par votre entremise, que les députés d'opposition ont peur que le président de la Chambre rende une décision contre eux, contre vous, contre le comité, contre ce véritable cirque qui s'est déroulé durant l'été.
M. Del Mastro a fait une excellente observation. Nous avons coûté très cher aux contribuables en nous réunissant pendant l'été, en faisant venir des témoins et même par le simple fait que nous siégeons. En fait, nous avons été forcés de nous prononcer sur un autre budget que vous avez présenté pendant cette séance du comité. Ce n'est pas gratuit; cela coûte cher. Nos audiences ont un coût, mais voyez pourtant la manière dont les travaux du comité ont été menés. Je pense que tous les griefs ont été consignés au compte rendu et nous n'avons cessé de les soulever au cours des quatre derniers jours.
Je voulais insister sur ce point, sur cette peur qui existe; je la vois dans les yeux des députés de l'opposition. C'est pourquoi ils ne veulent pas que l'on fasse rapport de cette affaire à la Chambre.
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Monsieur le président, la motion résulte de nos travaux des quatre derniers jours. Je vais donc poursuivre mes arguments.
La carotte a pour but de leur dire ceci: réfléchissez encore, repensez, consultez des gens autour de vous, vos avocats ou des gens en qui vous avez confiance. Cependant, ne consultez pas les conservateurs parce que vous l'avez déjà fait et ils vous ont donné de mauvais conseils. Allez voir ailleurs. C'est ça, ma motion.
Le Parti conservateur peut bien dire à ses militants de ne pas se présenter, mais ce ne sont pas M. Tilson, M. Del Mastro ou M. Dykstra qui se retrouveront les menottes aux poings et qui passeront au Téléjournal tous les soirs. C'est facile et gratuit pour eux de donner de tels conseils. Il faut que les gens directement concernés pensent à leur propre situation et à leur avenir.
Je comprends très mal le sous-amendement de M. Del Mastro. En fait, je ne le comprends pas du tout. S'il veut savoir quoi faire au sujet des militants et des organisateurs conservateurs qui ne se sont pas présentés au comité, il n'a pas à s'en reporter au Président de la Chambre mais à demander à Me Hamilton de téléphoner à tous ces gens pour leur dire de se présenter ici. C'est la seule chose que les conservateurs doivent faire. Or, ils ont fait le contraire.
Sa motion est complètement nulle et non avenue. Quant à ma deuxième motion, je vais la conserver parce que c'est ce que j'ai appelé le bâton, l'épée de Damoclès. Je veux bien faire rapport à la Chambre, mais faisons les choses dans l'ordre, l'une après l'autre. Donnons aux militants, aux gens de bonne foi et aux bénévoles, qui ont donné leur temps et leur énergie à une cause à laquelle ils croient, le temps de réfléchir aux conséquences.
Le seul but de ce sous-amendement est de gagner du temps. M. Del Mastro présente une motion uniquement pour gagner du temps. Je lui suggère plutôt de...
Monsieur le président, pourquoi M. Tilson brandit-il des mouchoirs devant ma figure? Je ne comprends pas son attitude, qui est espiègle mais tout à fait méprisante. Je vous demande de le rappeler à l'ordre.
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Chose certaine, nous avons eu de bonnes discussions. Y a-t-il d'autres députés qui ont demandé la parole?
Bon, comme personne d'autre ne veut la parole, je vais mettre l'amendement aux voix. Chers collègues, comprenez-vous en quoi consiste l'amendement? Aimeriez-vous que j'essaie de le lire? Chacun sait sur quoi nous votons? Lire l'amendement? aimerait qu'on le fasse.
La motion amendée est que le président du comité prenne toutes les mesures nécessaires pour faire rapport à la Chambre le 15 septembre 2008 de toutes les personnes qui figurent sur la liste de témoins approuvée par le comité et qui n'ont pas encore comparu devant le comité, et que le président du comité consulte le Président de la Chambre des communes pour lui demander des instructions.
Il s'agit donc de la motion de , modifiée par l'amendement ; j'ai donc lu le texte de la motion telle qu'elle serait si l'amendement était adopté.
Nous allons voter sur les changements que a proposés au comité. Veuillez faire l'appel nominal.
(L'amendement est rejeté par 6 voix contre 5.)
Le président: L'amendement est rejeté.
Je vais maintenant mettre aux voix la motion amendée de . Veuillez faire l'appel nominal.
(La motion est adoptée par 6 voix contre 5.)
Le président: Chers collègues, la motion est adoptée. Je vous remercie pour le travail additionnel pour le reste de l'été, mais la bonne nouvelle est que je vais passer un peu de temps avec le Président de la Chambre, ce qui m'intéresse énormément. En fait, je vais côtoyer le Président de la Chambre parce que je vais voyager avec lui pendant dix jours.
Nous avons maintenant terminé les travaux prévus à l'ordre du jour. Une motion a été adoptée portant qu'à la fin des travaux prévus à notre ordre du jour, nous entendions M. Goldstein.
M. Goldstein se trouve-t-il dans la salle, prêt à comparaître?
Une voix: [Inaudible—L'éditeur]
Le président: Très bien. Étant donné que le comité a adopté cette résolution, j'aurai l'occasion de m'entretenir avec lui pour voir si je peux prendre des arrangements pour lui donner une autre occasion de comparaître. Est-on d'accord avec cela?
Des voix: D'accord.
Le président: La séance est levée.