:
Merci, monsieur le président. Mon recours au Règlement concerne la procédure touchant les recours au Règlement.
À plusieurs reprises, au cours de ces délibérations, monsieur le président, vous avez immédiatement donné la parole aux députés de l’opposition qui invoquaient le Règlement, sans exiger qu’ils précisent en premier l’objet de leur recours. En même temps, vous continuez à attendre avant de donner la parole aux députés de notre côté. Je sais bien sûr que, pour vous, il est normal de faire du favoritisme. Je sais aussi que vous êtes libéral, mais je dois vous dire que nous insisterons pour que vous changiez cette règle nous concernant. Il est impératif de donner immédiatement la parole aux députés qui invoquent le Règlement afin d’éviter de porter préjudice à ce qui se passe ici devant une authentique cour de justice.
Monsieur le président, j’invoque le Règlement pour vous demander de donner immédiatement la parole à tous les membres du comité qui invoquent le Règlement, et pas seulement aux membres du jury.
:
Merci, monsieur Goodyear.
Je crois avoir déjà rendu une décision à ce sujet. D’après Marleau et Montpetit, page 539, la présidence a des pouvoirs discrétionnaires à cet égard.
Vous admettrez, j’en suis sûr, que si la présidence n’avait pas de pouvoirs discrétionnaires quand il s’agit d’interrompre ou non quelqu’un en plein milieu d’une question ou d’une réponse... Si un membre du comité n’aimait pas le déroulement des délibérations et souhaitait les perturber, il n’aurait qu’à invoquer le Règlement. Comme vous le savez, les recours au Règlement des membres du comité ont, en grande majorité, été jugés ne pas être de vrais recours au Règlement.
Par conséquent, je vous remercie d’avoir soulevé cette question, mais, en vertu des règles applicables, la présidence peut, à sa discrétion, donner immédiatement la parole et arrêter immédiatement les délibérations. Si les raisons pour lesquelles quelqu’un a interrompu un orateur au milieu de sa phrase ne sont pas évidentes, la présidence a une certaine latitude. Je ne crois pas que des conséquences négatives ont découlé de...
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À l’ordre. À l’ordre, s’il vous plaît.
Collègues, comme vous le savez, lorsque le comité a des difficultés au chapitre du maintien de l’ordre et du décorum, la présidence n’a que deux lignes de conduite possibles. La première consiste à ne rien faire et à attendre que le calme revienne. La seconde consiste à abattre le marteau et à suspendre la réunion jusqu’à l’appel de la présidence. J’ai résisté à la tentation de suspendre la séance pour rétablir l’ordre, simplement parce que cela retarde les travaux du comité, qui doit entendre des témoins.
Monsieur Goodyear, je ne parle pas pour ne rien dire.
Collègues, c’est la deuxième fois depuis le début de ces audiences que je donne à M. Goodyear la référence, dans Marleau et Montpetit, qui accorde à la présidence le pouvoir discrétionnaire de rendre une décision fondée sur le caractère urgent d’une intervention. J’ai rendu ma décision. M. Goodyear a contesté mon interprétation de Marleau et Montpetit ainsi que mes déclarations. Comme vous le savez, une telle contestation ne peut pas faire l’objet d’un débat. Elle doit immédiatement être mise aux voix.
Cela étant, madame la greffière, je vous demande de procéder à une mise aux voix sur la question de savoir si la décision de la présidence est maintenue.
(La décision de la présidence est maintenue: Pour 6; contre 5.)
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Permettez-moi d’exposé mon recours au Règlement. Vous m’avez interrompu. Vous ne m’avez même pas laissé terminer. Je vous demande de me laisser finir mon recours au Règlement.
J’invoque le Règlement, monsieur, pour vous dire que vous ne pouvez pas savoir, sans écouter les motifs du recours au Règlement, si celui-ci est lié ou non au témoignage donné. Vous ne pouvez pas le savoir d’avance. Si vous refusez d’écouter un député qui invoque le Règlement, comment pouvez-vous savoir si son intervention est directement liée ou non aux déclarations du témoin?
Je voudrais aussi faire remarquer que le témoin peut poursuivre sa déposition après l’audition du recours au Règlement. Tout est enregistré. Tout est transcrit. Tout est là. Ce n’est pas du tout comme si on empêchait le témoin de répondre.
Il est inexcusable de votre part de refuser d’entendre un recours au Règlement. Vous ne pouvez pas déterminer si une intervention est pertinente au moment où elle est faite si vous n’acceptez pas d’écouter un rappel au Règlement. Vous pouvez le déclarer irrecevable si vous voulez, mais, à moins que vous n’ayez un don de divination, vous devez commencer par l’écouter pour être en mesure de rendre une décision.
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À l’ordre, s’il vous plaît.
M. Del Mastro, je vous en prie, j’ai demandé le silence.
Monsieur Lemieux, vous avez clairement dit que vous vouliez me poser une question. Le sujet est le même: il s’agit de savoir si je suis habilité ou non à prendre immédiatement une décision concernant un recours au Règlement. C’est la deuxième fois depuis le début de ces audiences que j’ai abordé cette question au comité, en citant le chapitre 13 de Marleau et Montpetit ayant trait au maintien de l’ordre et au décorum. Cela concerne les recours au Règlement. Je vous engage à jeter un coup d’œil à ce texte.
Nous avons eu un vote à ce sujet. Le comité a confirmé la décision de la présidence. J’encourage tous les membres, s’ils ne sont pas sûrs, à interroger au moins quelqu’un d’autre avant de perturber une réunion. Ce n’est pas dans l’intérêt public d’agir ainsi.
Si les membres du comité le veulent bien, j’aimerais maintenant passer aux témoins.
Notre ordre du jour pour ce matin mentionne quatre témoins. Je vais commencer par parler du dernier, M. Jean Lecours, qui est et l’agent officiel de , l’actuel député de Lotbinière—Chutes-de-la-Chaudière. Il a pris contact avec nous le 25 juillet pour dire ceci... Je vais citer les notes de la greffière: « Le 25 juillet, M. Lecours a appelé pour dire qu’après avoir consulté M. Jacques Gourde, ils ont tous deux décidé DE NE PAS VENIR témoigner devant le comité. » Par conséquent, M. Lecours n’est pas ici. Il nous en avait avertis le 25 juillet.
Nos autres témoins ont à voir avec les achats de publicité. Permettez-moi donc de souhaiter la bienvenue à M. David Campbell, président-directeur général de Group M Canada. Il s’agit de la société mère de Retail Media. Nous accueillons également, de Retail Media, Mme Marilyn Dixon, directrice de l’exploitation, et M. Andrew Kumpf, vice-président, Opérations de radiodiffusion.
Je voudrais en outre vous présenter M. Malcom Ruby, conseiller juridique de nos témoins. Je me suis entretenu avec M. Ruby avant le début de la réunion. Il sait qu’il peut rester assis à la table pour conseiller ses clients, mais qu’il n’est pas autorisé à s’adresser directement au comité.
Les témoins ont prêté serment.
Je voudrais informer le comité que j’ai donné suite hier à une demande de la société Retail Media, qui souhaitait être autorisée à présenter un exposé préliminaire d’au plus cinq minutes. Hier, M. Goodyear a soutenu que je ne traitais pas tous les témoins de la même façon. Dans ce cas, il y a effectivement un petit écart. Je voudrais donc demander au comité la permission d’autoriser Retail Media à présenter un exposé préliminaire. Est-ce d’accord?
Des voix: D’accord.
Le président: Je vous remercie. Avec la permission du comité, nous allons procéder ainsi.
À l’ordre, s’il vous plaît.
Des questions ont également été posées au sujet de la convention relative aux affaires en instance. Tous les membres du comité ont reçu hier, dans les deux langues officielles, un exemplaire de l’opinion formulée par le légiste de la Chambre. Le légiste, M. Walsh, m’a donné son accord pour communiquer ce document à toute partie intéressée. Je l’ai donc transmis à nos témoins, pour qu’ils soient au courant.
Je ne donnerai pas lecture du document. Les membres du comité disposent de l’information nécessaire pour comprendre que, par suite de procédures judiciaires en instance mettant en cause Retail Media, les représentants de la société pourraient présenter des arguments pour expliquer qu’ils ne peuvent pas répondre à une question des membres du comité. Leurs motifs seraient principalement liés à la possibilité de porter préjudice à la position de leur entreprise dans les procédures en cours. Nous reviendrons sur cette question si c’est nécessaire. La présidence rendra alors une décision.
Je voudrais maintenant inviter les représentants de Retail Media à présenter leur exposé préliminaire.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Comme vous l’avez précisé, je m’appelle David Campbell. Je vous remercie de votre présentation. Permettez-moi d’ajouter que, lors des élections fédérales de 2006, j’étais président et chef de la direction de Retail Media. Comme vous l’avez dit également, Marilyn Dixon est directrice de l’exploitation du Groupe, Andrew Kumpf est vice-président aux Opérations de radiodiffusion et Malcolm Ruby est notre avocat.
Nous avons un bref exposé préliminaire à présenter.
Nous sommes heureux d’avoir l’occasion d’expliquer aujourd’hui notre rôle d’agents d’achat de publicité au cours de la campagne électorale de 2006. Retail Media planifie et place des annonces dans tous les médias du Canada, y compris la télévision, la radio et la presse écrite. Notre client, le Parti conservateur du Canada, nous a chargés de placer ses annonces pour la campagne électorale fédérale.
Nos rapports avec le Parti conservateur se limitent strictement à des relations d'affaires. Nous avions pour rôle de recommander les médias dans lesquels les annonces devaient paraître, de négocier avec ces médias afin d’assurer la plus grande efficacité aux annonces, de passer les annonces, de payer les médias et de facturer le client. Nous ne produisons pas nous-mêmes d’annonces. D’autres se chargent de ces services.
Au cours de la campagne, le parti nous a approchés pour nous demander de donner des services publicitaires aux agents officiels d’un certain nombre de ses candidats. Nous avons insisté pour que le parti se charge lui-même de la coordination de la facturation des candidats. Il lui incombait donc de recueillir l’argent auprès d’eux.
Nous avions deux raisons pour insister sur ce mode de fonctionnement. Premièrement, les médias exigent d’être payés d’avance pour la publicité des partis politiques et on ne disposait que de délais assez courts pour les perceptions. En second lieu, facturer des douzaines de candidats un peu partout dans le pays aurait été un vrai cauchemar administratif pour nous. Par conséquent, le parti a joué le rôle de contact entre Retail Media et les candidats.
C’est notre façon préférée de procéder. La même chose s’applique dans le secteur privé: nous préférons facturer un seul franchiseur plutôt qu’une multitude de franchisés. En même temps, tout en insistant pour obtenir les paiements par l’entremise du parti, nous avons traité le parti et les candidats comme des clients distincts pour ce qui est de placer les annonces, de payer les médias et d’établir nos propres factures.
Les budgets publicitaires ont été déterminés par nos clients et non par nous. C’est le parti lui-même, en son propre nom et au nom des candidats, qui a précisé les budgets. Nous avons ensuite recommandé les médias à utiliser pour les marchés particuliers, nous avons retenu leurs services, payé le temps d’antenne et avons présenté nos factures conformément aux instructions du client. Retail Media a acheté du temps à des taux commerciaux compétitifs. Nous avons également donné des conseils sur les médias à choisir pour couvrir différentes circonscriptions. Il appartenait ensuite aux clients de répartir le coût de la publicité achetée. Cela ne nous concerne pas. Notre principal objectif était de disposer de l’argent nécessaire pour payer d’avance les médias qui l’exigeaient. C’est la façon normale de procéder dans le secteur privé. Ainsi, un franchiseur et son groupe de franchisés décident entre eux de la contribution de chacun à la publicité achetée.
Dans notre rôle d’acheteurs de publicité, nous ne sommes pas et ne prétendons pas être des experts de la Loi électorale du Canada. Nos clients fixent les budgets, et notre rôle consiste à les respecter. Cela étant dit, nous avons demandé à notre client de confirmer – ce qu’il a fait – que les dépenses des candidats s’inscrivaient dans le budget autorisé. Nous n’avions aucune raison de douter de l’interprétation de la Loi électorale faite par notre client.
Près de deux ans après les élections, deux fonctionnaires d’Élections Canada sont venus nous poser des questions. Ils nous ont montré une facture et nous ont demandé si elle venait de chez nous. La facture n’était pas présentée de la même façon que notre original. Toutefois, le montant indiqué pour la publicité de la circonscription était le même que celui qui figurait dans notre facture d’origine, sauf que la TPS avait été ajoutée.
Nous avons fourni au comité deux exemples de ces modèles différents de factures. Ont-ils été distribués?
Une voix: Probablement pas.
Une voix: Nous sommes également d’accord, monsieur le président.
Le président: Merci.
À l’ordre, s’il vous plaît. Collègues, je vous en prie, les témoins sont en train de présenter un important exposé au comité. Je crois que c’est un bon exemple des raisons pour lesquelles les recours au Règlement ne devraient probablement pas être autorisés au milieu d’une importante déclaration. Conformément à Marleau et Montpetit, la présidence est habilitée...
Je veux redonner la parole à M. Campbell pour qu’il termine son exposé. J’engage les membres à lui donner la possibilité de se faire entendre de tous les députés.
Monsieur Campbell, veuillez poursuivre.
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Merci, monsieur le président.
Nous avons fourni au comité deux exemples de modèles différents de factures. Le premier, à gauche, a été transmis par Retail Media aux agents officiels. Le second, à droite, est un échantillon de ce que nous ont montré les fonctionnaires d’Élections Canada. Comme vous pouvez le voir, nous avons établi une facture collective intéressant plusieurs circonscriptions. Il semble que notre facture a été photocopiée de façon à présenter à chaque circonscription l’information la concernant.
Lorsque des renseignements concernant les factures des candidats ont été rendus publics en avril, notre avocat a écrit à Élections Canada pour expliquer ce qui était, pour nous, la confusion faite par les médias. Nous avons apporté des copies de cette lettre, dans les deux langues officielles, à l’intention du comité.
Comme nous l’avons déjà dit, la lettre dit notamment: « Tandis que le format de la facture jointe... n’était pas identique à la facture de « groupe » originale émise par RMI... le montant en dollars sur la facture était identique [à celui qui] apparaissait sur la facture originale (plus le calcul approprié de TPS...). » D’après les renseignements qui nous ont été fournis, il ne semble y avoir aucune incohérence entre les deux factures.
Nous espérons que ces observations préliminaires auront aidé le comité à comprendre les détails des achats de publicité faits lors de la campagne électorale de 2006. J’ai terminé. Nous serons heureux de répondre à toute question que vous voudrez nous poser.
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La décision de la présidence a été maintenue.
J’engage les membres du comité à se montrer très judicieux lorsqu’ils invoquent le Règlement. Je ne sais même pas si tout le monde se souvient de la question qui a été posée. Intervenir ainsi entre une question et une réponse... Les présidents de comité ont tendance à entendre les recours au Règlement à un moment logique, commode ou approprié...
Monsieur Goodyear, non. Vous avez dit « commode pour vous ». Vous savez, monsieur, plusieurs députés ont soulevé la question...
Excusez-moi, monsieur Goodyear. Je vous en prie, monsieur. Je voudrais que nous poursuivions l’audition des témoins.
À plusieurs reprises, des membres du comité m’ont demandé pourquoi je ne prenais pas de mesures contre les membres qui perturbent constamment les délibérations, qui interviennent de façon intempestive ou qui s’adressent à la présidence dans des termes clairement antiparlementaires. Je dois dire à ces membres, de même qu’aux témoins, que la procédure parlementaire ne permet pas au président d’un comité de prendre des sanctions contre un député. Si je voulais que de telles sanctions soient prises, il faudrait que je communique à la Chambre des communes les propos ou les agissements du député et que je demande au Président de la Chambre d’intervenir. Seul le Président de la Chambre peut prendre des sanctions contre un député qui agit d’une façon antiparlementaire.
J’ai donc choisi de ne pas faire cas des injures qui me sont adressées dans l’espoir que le comité pourra poursuivre ses travaux. Je voudrais que nous revenions à ce que nous faisions. Je voudrais aussi demander aux membres de respecter notre processus, de même que les témoins et leurs autres collègues.
Madame Redman, pouvez-vous répéter la dernière question que vous avez posée aux témoins? Je leur demanderai ensuite d’y répondre.
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À l’ordre, s’il vous plaît. À l’ordre.
La première fois que cette question s’est posée, j’ai rendu une décision qui disait essentiellement qu’il ne convient pas pour un membre du comité d’intervenir au nom d’un témoin sur la question de savoir s’il doit ou non répondre à une question.
En fait, monsieur Tilson, je voudrais vous citer, au chapitre concernant les comités, la page 863 selon laquelle:
Le fait de soudoyer un témoin ou de chercher de quelque manière que ce soit à le décourager de témoigner à une séance de comité peut constituer une atteinte au privilège.
Je cite là La procédure et les usages de la Chambre des communes. Le recours au Règlement constitue une ingérence ou...
À l’ordre, à l’ordre.
J’ai décidé que ce n’était pas un recours au Règlement. Nous allons poursuivre.
Monsieur Goodyear, mon micro est branché. Ce que je dis est enregistré. Pour ce qui est de soudoyer les témoins, je n’ai fait que citer Marleau et Montpetit, monsieur. Je ne fais moi-même aucune allégation. Veuillez donc vous abstenir de me prêter des intentions.
Une voix: Cela n’a rien à voir avec les témoins, monsieur le président. C’est le fait de demander... Vous saviez parfaitement...
Le président: Silence, monsieur.
La décision de la présidence a été contestée. J’attends que les membres du comité veuillent bien se calmer.
Collègues, la décision de la présidence concernant l’interprétation de Marleau et Montpetit a encore une fois été contestée. Cela ne peut pas faire l’objet d’un débat. Je dois mettre la question aux voix immédiatement.
Cela fait deux fois en 45 minutes. Génial.
Je voudrais demander à la greffière de bien vouloir mettre la question aux voix la question de savoir si la décision de la présidence doit être maintenue.
(La décision de la présidence est maintenue par 6 voix contre 5.)
:
Je devrais peut-être répondre à cette question.
Oui, cela est arrivé. Nous avons eu deux appels de conférence début décembre. Nous avons clairement demandé qu’on nous confirme que les budgets transmis par le parti respectaient les limites fixées par la loi. Comme je l’ai dit, nous ne sommes pas des experts dans ce domaine. Nous avons donc demandé une confirmation.
Les participants à ces appels de conférence comprenaient, à part Andrew et moi-même, des membres et des avocats du parti. Cela pourrait être confirmé dans les renseignements dont le président a parlé, parce que des conseillers juridiques ont participé à ces appels. Quoi qu’il en soit, nous avons certainement posé la question. Et, en réponse, nous avons reçu la confirmation que les budgets respectaient les limites autorisées.
:
Pourtant, si l’on en juge d’après certains des courriels échangés, vous vous rendiez bien compte que le parti avait atteint ou était sur le point d’atteindre sa limite légale pour la campagne nationale.
Madame Dixon, l’un de vos courriels indique, je crois, que les responsables du parti envisageaient de transférer une partie du temps aux circonscriptions. Vous dites que vous avez l’impression que l’objet de cette mesure était de maximiser légalement les dépenses de publicité. Toutefois, ce genre de financement hors bilan sur le modèle Enron n’est pas du tout légal.
Une voix: [Note de la rédaction: Inaudible.]
M. Pat Martin: Hors bilan? Ils essayaient de sortir ces dépenses de leurs livres pour les inscrire sur les livres des campagnes locales.
Cela en soi est assez douteux, mais quand le parti va jusqu’à réclamer le remboursement de l’argent ou des dépenses qui ont été transférées, ses agissements s’inscrivent dans une toute autre catégorie, qui n’a rien à voir avec Retail Media. Même dans le monde des affaires, les manipulations de ce genre, faites à des fins fiscales, pour tromper les actionnaires ou pour toute autre raison, seraient considérées comme hautement contraires à l’éthique, sinon illégales.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie les témoins pour leur présence ici.
Nous avons entendu, ce matin, un certain nombre de questions quant à savoir si les contrats ont été signés et si les factures ont été remises — le jury semble s'orienter dans cette direction — alors que j'ai demandé hier où il est stipulé dans la Loi qu'un candidat doit avoir un contrat signé. Comme ce n'est pas stipulé, ne nous induisez pas en erreur avec vos questions.
Je voudrais vous lire très rapidement un exemple de ce que j'ai trouvé dans les dossiers d'Élections Canada. Je vais le lire de façon très précise. Voici où je veux en venir. Je désire savoir en quoi c'est différent. Je tiens à vous faire remarquer qu'il n'y avait aucune facture dans ce cas, qu'il s'agissait d'une campagne publicitaire organisée au niveau national, mais qui était financée et payée au niveau local.
Cela dit, permettez-moi de lire un extrait des dossiers d'Élections Canada. Il s'agit également d'un affidavit. Il a été présenté devant un vrai tribunal. Voici: « Il y a eu un achat de publicité régionale pour tous les candidats libéraux du Nouveau-Brunswick dans le cadre des élections de 2006. La campagne locale de Dominic LeBlanc pour les élections de 2006 où M. LeBlanc a été élu député faisait partie, apparemment — et j'insiste sur le mot “ apparemment ” de cet achat de publicité régionale organisé par le Parti national ».
Le document d'Élections Canada concernant l'une de ces campagnes constitue la pièce 30 en annexe, si cela vous intéresse. La pièce 30 est la copie, fournie par Élections Canada, du chèque que l'agent officiel local a remis en paiement de l'annonce. Ce chèque provient du Parti libéral.
Il y a également, dans cette liste, M. Hubbard, qui est de l'autre côté de la table. Je peux vous dire qu'ils ont fort bien réussi à voter pour empêcher la divulgation de ces renseignements dans cette tribune. À part le titre d'appel, le contenu des annonces… M. Jean-Pierre Kingsley — l'ancien Directeur général des élections — a dit que la teneur de l'annonce n'est pas importante et que c'est le titre d'appel qui en fait une annonce locale. Ils ont donc au moins fait cela. Ils ont au moins mis le titre d'appel. Toutefois, les annonces comme telles sont entièrement nationales.
Voici maintenant un détail intéressant. Même si selon la note en question du Parti libéral les organisations locales de la campagne devaient payer le coût de l'annonce déboursé par le parti national — je tiens à le souligner pour la défense de M. LeBlanc — il ne semble pas y avoir trace d'un paiement quelconque dans le cas de M. LeBlanc. J'ignore si cela veut dire qu'il a payé ces annonces, mais que cela n'est inscrit nulle part. Je n'en sais rien. Je peux toutefois vous dire que les annonces mentionnaient qu'elles étaient payées par l'organisation de sa campagne.
Si cela m'intéresse c'est qu'à part le fait que M. LeBlanc ne s'est pas conformé aux règles, Élections Canada a accepté l'achat d'annonces dans les médias régionaux par le Parti libéral et que cette situation présente des similarités avec celle dont il est question ici aujourd'hui.
Je vais conclure en citant Élections Canada…
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Silence, s'il vous plaît.
M. Gary Goodyear: Désolé, je suis à court de temps. Toutes mes excuses.
Le président: Malheureusement, la période de cinq minutes est écoulée.
Excusez-moi, monsieur Del Mastro, mais je suis en train de parler aux témoins. Merci, monsieur.
Le temps alloué doit couvrir les questions et les réponses. Malheureusement, la question a absorbé la totalité des cinq minutes, mais si vous désirez dire quelque chose, je vais vous laisser répondre.
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Désolé. Si vous m'écoutez, je pense que vous comprendrez.
Les documents originaux… a présenté une facture détaillée où la TPS est ajoutée comme sur les autres documents. C'est la première fois que je vois cela et c'est la raison pour laquelle je soulève la question. C'est seulement pour clarifier ce que vous avez dit. La facture en question, celle que la circonscription de Trinity—Spadina aurait dû normalement recevoir, ressemblerait à cela. Voici ce que vous devez, et le total incluant la TPS.
Vous avez dit que vous n'aviez pas fourni ce document. Vous l'avez préparé sur votre papier à en-tête. Cela ressemble à une de vos factures habituelles, mais…
Une voix: J'invoque le Règlement.
Une voix: Cela fait-il partie du temps alloué aux libéraux?
Le président: Le président peut poser des questions. Si vous n'êtes pas d'accord…
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Oui, comme je l'ai dit, c'est au sujet de la pertinence, monsieur le président.
Je crois qu'en soulevant la question que vous venez de soulever, vous essayez, très habilement, d'affirmer une chose sur laquelle vous espérez pouvoir revenir, vous-même ou vos amis, alors que c'est tout à fait hors sujet. Vous avez la copie d'une facture originale qui détaille ces dépenses et montre bien que les chiffres sont identiques.
Je ne sais pas ce que vous faites vous-même, mais il m'arrive parfois de déclarer des dépenses en me servant de mon relevé de carte de crédit. Je m'abstiens de fournir certains renseignements tels que mon numéro de carte de crédit lorsque je présente l'état de mes dépenses. Il m'arrive parfois de noircir certains détails tels que des achats, mon paiement hypothécaire ou ce genre de choses, mon solde ou encore ce que je dois sur ma carte de crédit ou quel était le montant de mon dernier paiement. Je ne pense pas utile de fournir ces renseignements à la personne qui examine la copie d'une facture pour prouver que j'ai payé une dépense. Je crois que toute personne raisonnable qui examine ce genre de document constatera qu'effectivement les chiffres concordent.
Je sais ce que vous essayez d'établir et c'est, je pense, une façon très détournée de faire ce que vous n'avez pas le droit de faire. J'invoque la règle de la pertinence, car vous savez parfaitement ce que vous essayez de faire et je trouve cela offensant. Vous essayez de dire que quelqu'un… J'en resterai là, mais je sais ce que vous essayez d'établir. Vous faites comme si vous agissiez de façon impartiale, alors qu'il n'en est rien.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus ce matin.
Monsieur Kumpf, je pourrais peut-être commencer par vous. Je m'intéresse aux questions que M. Martin a posées il y a quelques minutes, au sujet de la répartition des différents montants entre les différentes circonscriptions. Parmi les documents qui ont été déposés au tribunal, à Toronto, pour demander le mandat de perquisition, il y avait un courriel que Mike Donison vous a adressé le 14 décembre 2005 à 10 h 36. J'en ai remis la copie à votre avocat. Je veux être certain que vous avez la copie de ce document afin que nous sachions de quoi nous parlons.
Je voudrais vous lire ce que M. Donison vous a dit dans ce courriel. En haut de la page, on peut lire:
Andrew: Juste pour bien comprendre — je vais continuer à travailler avec la colonne marquée « Contribution » et ceci sera ce que nous facturerons chacun de ces candidats — le montant dans cette colonne, malgré le fait que leur achat médiatique actuelle pour cette région sera moindre?
Je supposerais que ceci est le cas, et que ceci est la liste finale. Veuillez m'aviser si tel n'est pas le cas.
Je me demande ce que vous avez répondu à M. Donison. Je m'étonne que M. Donison vous demande votre avis quant à la façon de répartir le montant entre ces circonscriptions.
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Je suis content que vous souleviez cette question.
J'ai deux choses à dire. Premièrement, lorsque je me suis préparé en vue de cette réunion, j'ai vu que l'extrait de l'annexe 36 — ainsi que le paragraphe 194, à la page 47, je crois — a été erronément décrit comme un message que j'aurais envoyé à Mike Donison. En réalité, comme nous l'avons souligné je pense, il émanait de Mike Donison et il m'était adressé.
À ce propos, sa question concernant le tableau que nous avions fourni et dans lequel figuraient les circonscriptions, le médium et le montant d'argent visait à établir s'il fallait prendre le montant de la contribution. Ma réponse, qui n'était pas incluse dans l'annexe 36 — était qu'il regardait la mauvaise colonne. Il devait prendre la colonne correspondant à l'achat de publicité, le montant que nous avions transféré et non pas la contribution. Je ne lui ai pas suggéré d'e prendre la contribution, qui aurait dépassé le montant réel de l'achat de publicité.
Nous en avons des copies dans les deux langues officielles, car ce n'était pas très clair, simplement pour montrer quelle a été ma réponse, monsieur, si…
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Non, je le comprends. Merci.
J'ai peut-être une dernière question pour Mme Dixon.
Dans le document que vous nous avez remis ce matin, la longue liste de circonscriptions situées en dehors du Québec et l'exemple d'une circonscription particulière, tout cela semble très confus. Madame Dixon, vous avez expliqué, je crois, les quatre factures différentes que votre entreprise avait préparées. Toutefois, je m'intéresse à ce que vous auriez remis, semble-t-il, à un enquêteur du Bureau du commissaire aux élections, M. Ron Lamothe. Au paragraphe 75 de son affidavit, qui a également servi à obtenir le mandat de perquisition, M. Lamothe déclare:
À titre d'exemple des factures déposées à Élections Canada, j'ai montré aux représentants de Retail Media une facture d'un montant de 39 999,91 $ (annexe 23) déposée par le candidat de la circonscription électorale de York-Sud—Weston, qui était l'un des 14 candidats (paragraphe 37) qu'Élections Canada a contactés pour obtenir des renseignements supplémentaires… Après avoir examiné le document, qui porte l'en-tête de Retail Media, Mme Dixon a émis l'hypothèse que cette facture doit avoir été modifiée ou créée par quelqu'un d'autre, parce qu'elle ne ressemble pas aux factures que Retail Media a fait parvenir au Parti conservateur du Canada au sujet de l'achat de publicité. (Traduction)
Je me demande simplement si M. Lamothe a mal compris ou si vos déclarations d'aujourd'hui diffèrent de celles que vous avez faites à M. Lamothe selon l'affidavit déposé devant la Cour supérieure de l'Ontario.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous remercie d'être venus ici aujourd'hui.
Puisque nous parlons de publicité, il y a quelques questions que j'aimerais soulever. La première concerne simplement le contenu publicitaire.
Je suis un candidat. Je me suis présenté aux dernières élections et c'est à moi de décider du contenu de la publicité que je désire faire dans ma circonscription. Ce n'est pas à Élections Canada d'en décider. Si je décide, dans ma circonscription, d'adresser une annonce aux agriculteurs, ce n'est pas à Élections Canada de dire: « Monsieur Lemieux, vous ne pouvez pas inclure les agriculteurs dans votre annonce ». Si je veux inclure une photo de ma famille dans ma publicité, je peux le faire.
C'est important, car si je décide de diffuser dans ma circonscription une annonce avec Stephen Harper et les enjeux de la campagne nationale parce que c'est, selon moi, la publicité qui me convient le mieux en tant que candidat et compte tenu de ma circonscription, Élections Canada n'a pas à dire: « Monsieur Lemieux, vous ne pouvez pas le faire ». Il n'est pas mandatée pour le faire. Ce n'est pas sa responsabilité et il n'a aucun moyen de le faire. Cela a été confirmé par Jean-Pierre Kingsley qui était le Directeur général des élections pendant les élections de 2006.
Comme l'a dit M. Goodyear, ce n'est pas la teneur de l'annonce qui est importante, mais le titre d'appel, le nom qui figure en bas de l'annonce. Voilà pourquoi je me réjouis de votre présence ici et d'avoir sous les yeux votre déclaration dans laquelle vous confirmez, dans votre lettre du 15 janvier, et cela de façon très précise:
Je confirme que:
Dans toutes les annonces, le titre d'appel indiquait pour le compte de quel candidat l'annonce avait été autorisée.
Par conséquent, les titres d'appel étaient bien là et c'est l'aspect le plus important de ces annonces.
Le fait que votre principal client était le parti national ne devrait étonner aucun des autres partis représentés ici, car ils font la même chose. Et je ne pense pas que cela étonne les Canadiens, car comme vous l'avez dit, le temps manque et il est logique qu'un client achète le maximum de publicité qu'il peut acheter rapidement pendant une campagne de courte durée. Par conséquent il me paraît parfaitement logique que vous traitiez avec le parti national et que ce dernier traite ensuite avec les différents candidats. Je serais très surpris d'apprendre que mes collègues ne sont pas d'accord sur ce point. Quoi qu'il en soit, je tenais à le souligner au sujet des titres d'appel.
En ce qui concerne les montants et le fait que les chiffres sont différents, cela semble beaucoup préoccuper l'opposition. Je voudrais poser quelques questions à ce sujet, car vous avez dit que vous aviez donné des conseils, par exemple au sujet des stations de télévision qui couvraient les différents secteurs.
Est-il possible que des stations de télévision différentes couvrent des secteurs différents?
:
Merci, monsieur le président.
Encore une fois, je remercie les témoins.
Je voudrais revenir sur ce qu'a dit M. Hubbard. Je n'ai jamais entendu dire qu'une photocopieuse servait à « trafiquer » une facture. Je pensais qu'elle faisait une copie d'une facture, qui est toujours… En fait, j'adresse un rappel au Règlement au président, car je savais où M. Hubbard voulait en venir — c'est là où le président voulait en arriver.
J'ai quelques questions à vous poser.
Le président a dit qu'il allait examiner cette question et demander une opinion pour savoir si 37 383,09 $ plus la TPS donne 39 999,91 $. Je n'ai pas fait appel à la formation universitaire que j'ai reçue en finances, en comptabilité ou en économie pour faire ce calcul. Les mathématiques du niveau de la 4e année m'ont permis de déterminer que 7 p. 100 de TPS représentent environ 2 616,82 $.
En fait, je me suis servi de mon BlackBerry. J'ai perdu quelques facultés. J'avais l'habitude de faire de tête ce genre de calcul, mais j'ai triché et je me suis servi de mon BlackBerry.
J'ai obtenu le chiffre de 39 999,91 $.
J'ai déjà cité cet exemple. J'ai dit que cette semaine, par exemple, j'ai fait quelques dépenses pour venir ici. Tout le monde en fait. Ce petit processus est assez coûteux. Je vais avoir un reçu d'hôtel. Lorsque je présente mon relevé de carte de crédit pour ma note d'hôtel, je biffe parfois quelques mentions: mon numéro de carte de crédit complet — je ne vois aucune raison de le fournir — et personne n'a besoin de savoir que j'ai acheté des carreaux de céramique chez Home Depot et que je les ai installés moi-même, ce que je ne suis pas prêt de refaire d'ici longtemps, je peux vous l'assurer. Mais je l'ai fait.
Je montrerai la partie concernant mon hôtel, ce qui correspond, je crois, à la note d'hôtel que je vais recevoir. Je ne l'ai pas modifiée d'une façon ou d'une autre en ce qui concerne la Chambre. Visa pourrait examiner ma facture et dire: « Ce n'est pas exactement la facture que nous vous avons envoyée ». Toutefois, pour la Chambre des communes qui va examiner mes dépenses, je ne l'ai absolument pas modifiée. C'est parfaitement acceptable. C'est pour dire: « Voilà les dépenses que j'ai faites et voilà où cela figure sur ma facture ». C'est exactement ce qui s'est passé.
Et vous savez quoi? Lorsque je compare cette page à ce document, pour la circonscription de York-Sud—Weston, j'obtiens le chiffre de 37 383,09 $. Lorsque je consulte la page de droite, c'est la même chose: il y a un montant de 37 383,09 $ pour York-Sud—Weston.
Estimez-vous qu'il y a eu une modification? Les chiffres ont-ils changé pour York-Sud—Weston?
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Identique. Mon Dieu, c'est identique. Et pour la gouverne du président, 7 p. 100 de TPS porte le chiffre à 39 999,91 $. Incroyable!
Bien entendu, comme l'a souligné M. Goodyear, le montant de la TPS ne serait maintenant que de 1 869 $, soit un peu plus que 700 $ de moins. Cela veut dire que les candidats pourront dépenser ce montant supplémentaire et je sais que mes collègues d'en face chercheront à le faire de façon à ce que leurs dépenses électorales ne dépassent pas la limite, tel qu'indiqué par Élections Canada, comme nous l'avons fait et comme vous l'avez dit. Personne n'a jamais prétendu que nous avions dépassé la limite. La totalité des états des dépenses que nous avons préparés pour les circonscriptions comprenait ces factures, telles que vous nous les avez fournies et nous avons suivi les lignes directrices émises par Jean-Pierre Kingsley.
En fait, j'avoue ne pas comprendre pourquoi vous êtes ici aujourd'hui. Nous savons que certaines questions ont été soulevées à la Chambre au sujet de la transformation du mandat des comités. Je dirais que nous n'avons reçu aujourd'hui aucun témoignage concernant les titulaires d'une charge publique.
Vous a-t-on posé aujourd'hui la moindre question concernant les titulaires de charge publique? Vous souvenez-vous si quelqu'un vous a posé une question au sujet de la conduite d'un titulaire d'une charge publique?
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Ce n'est pas tout à fait exact. L'horaire prévu à l'ordre du jour a été établi le 1
er août. Il a été établi après l'envoi des convocations.
En ce qui concerne le retard sur l'horaire d'une réunion, je pense que le député a présenté un argument valide que le comité devrait comprendre. Mon seul argument pour ma défense est que nous en sommes au troisième tour et que les quatre partis m'ont soumis des noms pour prendre la parole au troisième tour. J'ai pensé que cela voulait dire que les quatre partis désiraient un troisième tour.
Les noms sur la liste sont ceux de M. Hubbard, M. Del Mastro, Mme Lavallée, M. Martin et M. Proulx.
Les quatre partis ont dit qu'ils voulaient au moins qu'un de leurs représentants participe au troisième tour. J'ai cru comprendre que le comité désirait un troisième tour. Si je me suis trompé, veuillez m'en excuser. Toutefois, comme les quatre partis ont voulu avoir de nouveau la parole, j'ai supposé que tout le monde souhaitait continuer.
Sur ce, veuillez m'excuser pour cette interruption, madame Lavallée. Vous n'avez utilisé qu'un peu plus qu'une minute de votre temps.
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Nous reprenons nos travaux.
Nous reprenons la séance 48 du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique conformément à une motion que le comité a adoptée portant:
Que le Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique enquête sur les agissements du Parti conservateur du Canada au cours des élections de 2006 qui ont mené Élections Canada a refusé de rembourser certaines dépenses présentées par des candidats conservateurs afin de déterminer si ces agissements répondent aux normes en matière d'éthique attendues des titulaires de charge publique.
Cet après-midi, la séance est divisée en deux parties. Au cours de la première, nous entendrons des candidats et les agents officiels de candidats.
Mme Cecil Cranston, M. Neil Jamieson et M. Harvey Venir nous ont contactés. Ils n'ont pas pu répondre à notre invitation pour diverses raisons, mais ils sont prêts à le faire à une date ultérieure. Ils ne sont donc pas ici aujourd'hui.
Nous recevons Mme Cynthia Downey. C'est la circonscription de Burin—St. George's, mais il y a un autre nom avant.
Elle est accompagnée de son agent officiel, M. Darren Roberts. Nous recevons également M. Steve Halicki, candidat aux élections de 2006 dans York-Sud—Weston.
Bienvenue à vous tous.
Pourrions-nous faire prêter serment aux témoins?
Pendant que le greffier s'en charge, comme j'en ai parlé en privé, tout à l'heure, avec , je voudrais vous dire que j'ai trouvé les 1 000 pages des documents d'Élections Canada auxquelles j'ai fait allusion sur ma table de conférence dans mon bureau, dimanche soir, à mon arrivée. La lettre de M. Mayrand était sur le dessus de la boîte.
La lettre que vous avez reçue hier — dont vous aviez une copie dans les deux langues officielles — indiquaient que le greffier avait reçu un exemplaire de ce document. Élections Canada m'a confirmé aujourd'hui que, suite à une erreur, la boîte contenant les 1 000 pages n'avait pas été remise au greffier. Élections Canada a remédié à la situation. En attendant, après avoir consulté M. Goodyear, j'ai demandé aux greffiers de faire immédiatement des copies de tous ces documents à l'intention de chacun des membres du comité. Ils seront disponibles demain matin.
Ces documents se rapportent dans une large mesure au contre-interrogatoire ou au témoignage d'Ann O'Grady, la directrice financière du Parti conservateur du Canada ou de Mme Vézina, qui est directrice à Élections Canada. Il y a également d'autres pièces. Elles ont été proposées à lorsqu'elle a interrogé le Directeur général des Élections. Ces documents n'ont rien à voir avec les autres demandes que les membres du comité nous ont adressées par la suite. Vous les recevrez donc d'ici demain.
Toutes les autres promesses ou demandes de documents sont en cours de traitement. Nous n'avons rien d'autre à fournir au comité. Le processus suit son cours.
D'autre part, a demandé, hier, une grande quantité de renseignements. J'ai soulevé la question de la protection des renseignements personnels. Nous avons décidé d'éliminer l'adresse du domicile, le numéro de téléphone et l'adresse courriel de toutes les personnes qui sont ici. Ce document est en cours de traduction. Vous recevrez donc également, demain, le document concernant les appels téléphoniques relatifs aux 79 témoins proposés.
Je désire seulement vous confirmer que nous n'avons aucun autre document à vous remettre à part ceux qui sont prêts à vous être distribués maintenant.
Monsieur Goodyear, s'il vous plaît.
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Monsieur le président, c'est exactement ce que je veux dire. Hier, vous avez levé la séance et vous êtes parti presque en courant pour aller donner une conférence de presse. Vous avez fait des allégations. Vous avez laissé entendre que ces personnes avaient reçu leurs citations à comparaître. Je ne dis pas qu'il y a eu un manquement de la part des personnes à qui vous avez fait appel. Je suis sûr qu'elles ont fait leur travail.
Je vous ferais remarquer, une fois de plus, monsieur, que vous faites des déclarations devant les médias. Vous avez levé la séance et vous vous êtes précipité hors de la salle pour aller tenir une conférence de presse. M. Martin vous a appuyé et vous avez fait toutes sortes d'allégations très graves sans la moindre preuve.
Ce qui est fait est fait. Je vous demande toutefois de reconnaître votre erreur. Ce n'est pas de la faute de votre greffier, monsieur, si vous vous êtes empressé d'aller faire des allégations impossibles à prouver. Vous avez été pris en faute et je vous demande non seulement de le reconnaître et de vous en excuser, mais également d'assurer le comité que vous n'induirez pas de nouveau en erreur le comité ou les médias.
Vous en faites autant, monsieur Martin. Permettez-moi de vous expliquer autre chose, monsieur Martin. Hier…
Des voix: Oh, oh!
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Monsieur Goodyear, premièrement, je n'ai pas tenu de conférence de presse hier. Deuxièmement, si vous vérifiez la transcription de ce que les médias ont rapporté de mes propos, ou l'enregistrement, j'ai dit très exactement que « j'ai émis des citations à comparaître pour toutes ces personnes ». Je n'ai pas confirmé que toutes avaient reçu une assignation de l'huissier. Par conséquent, monsieur, je pense que vous avez induit en erreur les personnes qui écoutent les délibérations du comité au sujet de ce qui s'est passé. Vous présentez les choses tel que cela vous arrange.
Alors merci. J'ai émis ces citations, mais je n'ai pas encore reçu le rapport de l'huissier quant à savoir si des gens ont disparu dans la nature ou non pour éviter de les recevoir.
Une voix: Certaines personnes ont… [Note de la rédaction: Inaudible]
Le président: À l'ordre!
Je suis entièrement d'accord avec vous.
Je vous remercie infiniment, chers collègues. Je me réjouis que nous ayons réglé cette question.
Maintenant, comme à notre habitude, je désire simplement rappeler une chose à nos témoins. Vous avez été assermentés. Vous comparaissez devant un comité du Parlement. Vous êtes protégés par le privilège parlementaire, ce qui veut dire que rien de ce qui sera dit ici ne pourra être retenu contre vous dans une autre tribune. Nous partons du principe que vous êtes honnêtes et je vous remercie tous d'avoir accepté volontairement de comparaître devant nous aujourd'hui.
Nous avons pour habitude de passer directement aux questions, ce que nous allons faire, après quoi je vous fournirai, si vous le désirez, l'occasion de prononcer une brève déclaration. Avez-vous des questions? Avez-vous bien compris? Merci.
Nous allons maintenant passer directement aux questions.
Madame Redman, s'il vous plaît.
J'aimerais remercier les témoins d'être ici.
L'une des choses que j'aimerais préciser, parce que je trouve que ça n'a pas été dit de façon très claire jusqu'à maintenant, c'est que les processus dont nous discutons, et au sujet desquels vous avez lu certaines choses dans les médias, sont légaux et suivis par tous les partis. Tous les partis font l'achat de publicité régionale. Nous sommes tout simplement coincés devant ce tribunal fantoche, et l'opposition veut faire tout un plat de quelque chose qu'elle a fait elle aussi. Je ne veux donc pas que vous pensiez que vous avez fait quoi que ce soit de mal, parce que ce n'est pas le cas.
Pour mettre les choses en contexte, j'aimerais vous communiquer certains renseignements que vous connaissez peut-être déjà, mais peut-être pas. M. Roberts est certainement au courant, puisqu'il a joué le rôle d'agent financier.
Tout d'abord, le transfert de fonds d'un parti national vers une association de circonscription est parfaitement légal. Il n'y a rien de mal là-dedans. La vente de biens et de services à une association de circonscription par le parti national est également parfaitement légale. Il n'y a rien de mal là-dedans.
Ce que j'ai devant moi, c'est le témoignage que nous a livré M. Mayrand, directeur général des élections à Élections Canada le 15 juillet. Il a convenu qu'un parti pouvait fournir des biens et des services à un candidat.
Je suis sûr que vos campagnes ressemblaient beaucoup à la mienne. Vous avez probablement commandé des affiches; il s'agit de matériel publicitaire. Vous avez probablement commandé des brochures; c'est aussi du matériel publicitaire. Je parie que vous les avez commandées chez deux fournisseurs différents, puisque les gens qui font des affiches ne sont pas nécessairement bons pour faire des brochures. Personnellement, j'ai commandé mes affiches et mes brochures chez deux fournisseurs différents. D'après le témoignage de M. Mayrand, le parti national peut être le troisième fournisseur. Vous choisissez donc d'acheter de la publicité à la télévision chez un troisième fournisseur, le parti national. Ça se passe au-dessus de la table, et c'est légal.
L'une des questions qui ont déjà été posées, c'est: aviez-vous la liberté d'utiliser la somme virée à votre compte pour autre chose? On a posé cette question à M. Mayrand. Le transfert de fonds peut-il être conditionnel? Le transfert de fonds peut-il s'assortir de conditions? M. Mayrand a dit que le transfert pouvait être assorti de conditions.
Il n'y a donc pas de problème à ce qu'il y ait des conditions. Si je vire 10 000 $ à votre compte, je peux vous demander d'utiliser ces 10 000 $ pour acheter de la publicité à la télévision. Tout ça se passe au-dessus de la table.
Je pense que vous commencez à comprendre que rien de mal ne s'est produit. Je pense que tout un chacun est en mesure d'imaginer que tous les partis ont fait la même chose. Il y a les documents qui ont été lus pour le compte rendu — des courriels et des lettres du NPD, du Parti libéral — et qui prouvent que ces partis ont fait exactement la même chose. Pourquoi? Parce que c'est légal et que ça se passe au-dessus de la table, parce qu'il n'y a rien de mal là-dedans. Je pense qu'il est très important que ça soit clair.
L'autre chose que j'aimerais préciser concerne la publicité, et c'est une chose que j'ai dite ce matin. Vous n'étiez peut-être pas ici, alors je vais répéter que, à titre de candidat, c'est moi qui ai le dernier mot quant au contenu de la publicité que je fais pendant ma campagne électorale et quant à la forme qu'elle prend. Les gens d'Élections Canada ne devraient pas dire à Pierre Lemieux qu'il ne peut pas mettre une photo de sa famille dans la brochure, qu'il ne peut pas mettre la photo d'un agriculteur dans sa brochure — ce n'est tout simplement pas leur rôle. Ils ne peuvent pas dire ça. Si je décide de faire de Stephen Harper et des slogans de la campagne nationale l'élément central de mes messages publicitaires à la télé, de mes brochures, comme candidat, c'est mon droit. C'est moi qui décide.
Vous devez le savoir, madame Downey, pour avoir été candidate à l'élection. Vous avez pris toutes sortes de décisions par rapport à votre campagne. Et ce n'est pas le rôle d'Élections Canada que de décider à votre place. Ce qui importe, c'est la mention à la fin. Vous avez le droit d'appuyer le premier ministre Harper et sa campagne de publicité nationale, en autant qu'il est mentionné à la fin du message que c'est vous qui l'avez payée.
En fait, je veux simplement faire remarquer, à l'intention de M. Roberts et de Mme Downey, qu'il y avait une mention à la fin du message publicitaire diffusé dans votre région. En fait, nous avons reçu ce matin les représentants de Retail Media, et ils nous ont dit qu'il y avait une mention à la fin de chacun des messages publicitaires payés par les bureaux de campagne locaux. Ils ont confirmé ce fait, parce que je leur ai posé des questions à ce sujet. J'avais un document écrit selon lequel ils l'avaient confirmé.
Il y avait une mention à la fin du message, et je vais la lire pour le compte rendu. Voici la mention qu'il y avait à la fin du message diffusé dans votre circonscription, madame Downey:
Autorisé par les agents officiels de vos candidats conservateurs des circonscriptions de Bonavista—Gander—Grand Falls—Windsor, Humber—St. Barbe—Baie Verte et Random—Burin St. George.
Il y avait une mention à la fin.
Ainsi, que vous ayez vu l'annonce ou la mention à la fin, le message a été diffusé, et tout était conforme aux règles. Vous avez le droit d'acheter de la publicité auprès du parti national, il devrait y avoir une mention à la fin, et il y en avait une. C'est une autre chose importante.
Il y a seulement quelques autres éléments que j'aimerais mettre en lumière.
Pour ce qui est du fait que vous ayez donné votre approbation, saviez-vous que vous pouviez décider? On vous a peut-être demandé ce que vous vouliez, par exemple. Avez-vous pris part au processus décisionnel?
Permettez-moi de poser la question suivante à M. Halicki. Lorsque les gens du parti national vous ont téléphoné, vous ont-ils dit: « Vous êtes obligé; vous n'avez aucun choix à cet égard » ou vous ont-ils proposé quelque chose et attendu votre confirmation? Pouvez-vous nous dire quelque chose là-dessus?
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Oui, et pour être tout à fait franc, je suis d'accord avec vous. Tous nos collègues, même de l'autre côté, savent que la campagne nationale a une incidence énorme sur une campagne locale. Il y a très peu de candidats qui se font élire dans leur circonscription grâce à leurs seuls efforts. La campagne nationale joue un rôle extrêmement important.
Ce que vous me dites, c'est que votre équipe de campagne avait une décision à prendre. Ce n'est pas quelque chose qui vous a été imposé. Vous aviez une décision à prendre, et vous l'avez prise.
Tout ce que j'expliquais tout à l'heure, c'est que votre décision était la bonne. C'était légal. C'était votre décision. Vous auriez pu dire oui; vous auriez pu dire non.
Vous avez répondu à ma question, alors je vous remercie, et j'espère que les observations ont mis en lumière cette affaire, ainsi que le fait que nous siégeons à un tribunal fantoche et partial.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je veux d'abord remercier les témoins d'être venus, mais il y a une chose qui me préoccupe un peu. M. Lemieux vient de faire un long discours, puis il a dit que tout le monde était d'accord. Je n'ai entendu personne donner son accord.
J'aimerais aborder le premier élément. Il parle de la mention à la fin des messages publicitaires. La Loi électorale du Canada précise que la mention « autorisé par l'agent officiel » de tel ou tel candidat doit figurer à la fin du message publicitaire, et, habituellement, le candidat est aussi nommé, ou, plus précisément, c'est son agent officiel qui est nommé.
Monsieur Roberts, vous a-t-on demandé si vous vouliez que ces prétendues mentions finales dont M. Lemieux parlait précisent votre nom ou le fait que vous ayez donné votre autorisation pour la diffusion des messages?
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J'ai commencé ma campagne le 2 janvier, et si quiconque ici sait à quel point la circonscription de Random—Burin—St. George est grande... j'ai passé tout mon temps à faire le tour de la circonscription. J'ai fait plus de 5 000 kilomètres avec ma voiture en à peu près 20 jours.
Je n'ai mentionné dans aucune conversation — puisque, évidemment, nous discutions quotidiennement — le fait que notre bureau de campagne avait reçu une certaine somme d'argent de la part des conservateurs fédéraux et que nous en étions plutôt heureux, puisque, comme nous avions lancé la campagne de façon tardive, nous n'avions pas beaucoup d'argent pour la publicité ou pour le reste des choses qui se passaient. Nous étions donc plutôt enthousiastes, et nous avons pensé: « maintenant, nous pouvons vraiment présenter quelque chose à la population. »
On m'a ensuite dit, deux ou trois jours plus tard, que cet argent devait retourner au bureau de campagne nationale. Que je sache, mon nom n'a été mentionné dans aucun message de la campagne nationale. Comme ce monsieur le disait, le nom de la circonscription de Random—Burin—St. George a peut-être été mentionné en fin de message, mais le nom de Cynthia Downey n'a jamais été mentionné. Si vous voulez contribuer à ma campagne et m'offrir une certaine reconnaissance, je pense qu'il aurait été utile de mentionner mon nom, comme toute aide reçue de la part de la campagne nationale.
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D'accord. Je suppose que ce que nous faisons ici est improvisé, alors nous nous habituons à ce que nous entendons au fur et à mesure.
Monsieur Halicki, je vais vous présenter un scénario. Nous avons cité des exemples touchant les différents partis, et je vais vous en citer un qui a trait à un parti précis, un parti qui est représenté par les membres du jury de l'autre côté.
En 2000, les représentants du Bloc québécois devaient, selon la loi, consacrer au moins un montant prédéterminé à de la publicité qu'ils jugeaient être à caractère national. Des documents provenant des tribunaux montrent que le directeur national du Bloc a adopté la proposition pour contribuer au financement de la campagne nationale du Parti. Cette pratique a permis au Bloc de demander des remboursements plus importants à l'échelle locale — les Libéraux ont établi ce système de remboursement de 60 p. 100 des dépenses en 1997, et vous en avez parlé un peu — et de faire en sorte que le parti central ne dépasse pas sa limite de dépenses.
À l'élection fédérale de 2000, 73 candidats du Bloc — je pense qu'il y a 77 circonscriptions au Québec, mais il y en avait peut-être seulement 73 à l'époque, —, pratiquement tous les candidats du Parti, donc — y compris 23 députés qui siègent actuellement à la Chambre —, ont acheté pour 820 000 $ de publicité à caractère national à une entreprise nommée Touché Media Marketing. Le Bloc a ainsi pu demander un remboursement plus important à l'échelle locale et faire en sorte que près de un million de dollars — seulement dans la province de Québec — de publicité nationale ne compte pas dans le calcul des dépenses du Parti.
C'est ainsi que toute cette manigance, si vous voulez appeler ça une manigance... c'est le mot qu'ils utilisent, eux, mais nous, nous appelons ça un transfert en provenance du parti, un transfert dans les deux sens. Soit dit en passant, la manigance permettant d'obtenir un plus grand remboursement à l'échelle locale générait des fonds qui étaient automatiquement virés au compte de la permanence du Parti. C'est la raison pour laquelle M. Duceppe est vu comme étant le père des manœuvres de transfert, puisque c'est une méthode que les gens du Bloc ont utilisée.
Autrement dit, c'est à eux que l'argent allait. J'ai vu la feuille de calcul qui porte là-dessus, et, dans pratiquement tous les cas, c'était environ 10 000 $ en publicités radiophoniques, et l'argent était déposé, puis retiré, et ils recevaient un remboursement par la suite.
Est-ce que la situation est très différente? Je vais vous dire que, selon moi, chacun des candidats ayant participé à cet achat de publicités radiophoniques totalisant près d'un million de dollars en a profité.
Selon vous, le scénario que je viens de décrire est-il très différent?
:
Merci, monsieur le président.
Madame Downey, monsieur Roberts et monsieur Halicki, bonjour.
Madame Downey et monsieur Roberts, vous savez que le premier ministre est à Terre-Neuve pour une visite. J'espère que ça ne vous fait pas trop de peine de ne pas le voir, sachant que vous auriez pu le voir là-bas. On va quand même vous rendre la vie agréable ici.
Cela dit, vous venez d'entendre une diatribe aiguë de notre collègue d'en face sur une façon de voir les choses. Lors de la campagne électorale de 2006, Élections Canada a relevé des irrégularités chez un seul des 15 partis politiques canadiens reconnus, et il s'agissait du Parti conservateur du Canada. On essaie de mettre le voisin, la voisine et toute la famille politique canadienne dans le même bateau que les conservateurs. Ne vous laissez pas berner par les leurres des conservateurs, car ils sont très habiles pour ce qui est de détourner la vérité.
On n'a pas le droit de transférer des factures. On peut transférer de l'argent, mais on ne peut pas transférer des factures. Monsieur Roberts, si j'ai bien compris vos propos, à titre d'agent officiel de la campagne de Mme Downey, à aucun moment vous n'avez eu l'autorisation ou l'occasion d'utiliser les 7 700 $ pour la campagne dans votre circonscription.
Est-ce exact?
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Merci, monsieur le président.
Je pense que l'une des choses que nous avons constatées au cours des dernières années, c'est que la publicité est un élément absolument essentiel et capital d'une campagne électorale. Si vous voulez mener une campagne électorale moderne, contemporaine, votre achat de publicité et l'application de cet achat sont des choses absolument essentielles.
Les Canadiens ont été témoins de deux ans d'agonie pendant les travaux de la commission Gomery, à la suite du scandale des commandites. Ils nous regardent maintenant nous débattre avec ces manigances publicitaires, et ils doivent se demander pourquoi exactement il y a tant de possibilités d'abus liés à la publicité dans le domaine du financement électoral.
Permettez-moi d'expliquer cela. Voici ce qui s'est passé selon nous. Les conservateurs ont dépensé le maximum permis dans le cadre de leur campagne nationale, alors ils ont voulu faire davantage de dépenses, dépenser davantage d'argent, mais ils devaient trouver le moyen de faire en sorte que ces dépenses ne figurent pas dans leur bilan. Ils ont donc transféré ces dépenses vers les circonscriptions qui n'avaient pas encore atteint leurs limites de dépenses électorales.
Maintenant, nous savons qu'il n'y a peut-être même rien de mal dans le transfert d'argent en soi. En fait, nous savons que le transfert d'argent est permis. C'est le transfert de dépenses qui est interdit. On ne peut pas demander le remboursement d'une dépense engagée à l'échelon national à titre de dépense locale. Les ententes de transfert que vous avez signées... je ne pense pas qu'il soit possible de déléguer ce pouvoir à quelqu'un d'autre pour demander par la suite un remboursement comme s'il s'agissait d'une dépense locale.
Il est tout à fait permis de verser de l'argent à l'organisation de la campagne nationale aux fins d'un achat de publicités nationales, mais on ne peut pas demander un remboursement correspondant à la somme comme s'il s'agissait d'une dépense locale. Il faut que l'organisation demande un remboursement pour la dépense engagée à l'échelon national. C'est donc ça qui a mal tourné dans la situation qui nous intéresse, et c'est ce qu'il y a de tordu dans le raisonnement de mon collègue Pierre. Ils essaient d'interpréter les règles à leur avantage. Cependant, s'il y a eu une conspiration à grande échelle visant à frauder Élections Canada au sein du Parti conservateur, nous allons faire la lumière là-dessus, et ce ne sera pas toléré.
Certains d'entre vous étiez convaincus que c'était légal. Les gens d'Élections Canada ne sont pas de cet avis. En fait, ils ont procédé à un examen minutieux dans chacune des circonscriptions du pays, dans l'ensemble des 308 circonscriptions, et ils ont découvert des irrégularités dans 67 circonscriptions, chez les candidats du Parti conservateur. Ce qui m'enrage, c'est que nous sommes ici aujourd'hui et que de bonnes personnes comme vous, qui ont offert de se présenter aux élections, ont été mêlées, je pense, de façon consciente ou non, à ce qui se trouve à être une conspiration visant à contourner la Loi électorale du Canada et à dépasser la limite de dépenses du parti national.
Selon vous, est-ce qu'un parti serait injustement avantagé s'il était en mesure de dépenser 20 millions de dollars en publicités alors que les autres ne peuvent dépenser que 18 millions de dollars?
Et lorsqu'ils ne vous ont pas accordé de remboursement — comme ils auraient dû le faire, puisqu'ils en ont accordé un au NPD, qui a fait la même chose, ils en ont accordé un au Bloc, qui a fait la même chose, et ils en ont accordé aux libéraux, qui ont fait la même chose... Lorsqu'ils ont décidé de ne pas accorder le remboursement, lorsqu'ils ont isolé le Parti conservateur et dit: « Nous allons payer tout le monde qui a fait ça, mais pas vous », nous avons pris l'initiative; nous sommes allés les voir et nous leur avons demandé: « Pourquoi isolez-vous le Parti conservateur? Pourquoi nous? »
Nous avons cité certains exemples hier: Olivia Chow, qui a fait la même chose, et M. Hubbard, qui a fait la même chose et qui a obtenu un remboursement. M. Martin trouve cela immoral. Tout à coup, c'est immoral; on vole les gens. Mon Dieu.
Savez-vous pourquoi le Parti conservateur a pris l'initiative dans cette affaire? Vous vous êtes probablement demandé pourquoi votre association de circonscription n'avait pas obtenu son remboursement, non? Est-ce le cas?
:
Permettez-moi d'essayer de m'en tenir aux faits.
Il ne s'agit pas de nos témoins. Ce ne sont pas tous « nos » témoins qui ont été autorisés à se présenter ici par le comité. Il y a des témoins qui ont été appelés à témoigner par les députés de l'opposition sur votre conseil, monsieur le président.
Vous avez affirmé dans les médias et dans le cadre des séances du comité que des assignations avaient été données et ainsi de suite. Il a certainement été dit que si les assignations ne sont pas respectées, il va y avoir des conséquences. J'étais là, non pas à la conférence de presse — le mot était mal choisi —, mais plutôt au point de presse qui a eu lieu hier. J'ai bien entendu ce que vous avez dit. Ça m'a beaucoup préoccupé, parce que, à ce moment-là, j'ai su que certaines des personnes qui avaient été assignées n'avaient pas reçu leur assignation, mais je n'en avais pas la preuve.
Je viens juste de recevoir une lettre qui me concerne, et c'est pour ça. Pour ce qui est de M. Brian Hudson, personne à votre bureau ne l'a consulté à l'avance pour savoir s'il était disponible. Il a été invité à témoigner aujourd'hui seulement. Il a reçu cet avis à la fin de la semaine dernière, vendredi soir, en fait, et il va de soi que les bureaux étaient fermés.
Lundi, dès que possible, il a téléphoné, il a fait toutes sortes de choses. Ça ne lui laissait pas suffisamment de temps pour venir à Ottawa, entres autres. La seule réponse qu'il a obtenue du bureau du greffier, c'est: « Nous avons eu votre message. »
M. Irving Gerstein... franchement, c'est très drôle. On a donné à sa bonne...
Est-ce que je peux tous les sortir, parce que...
:
Je comprends, mais les gens sont ici à titre d'observateurs et certains députés ne sont pas au courant. Vous savez qu'on s'est moqué de moi tous les jours avec le compte rendu des communications avec les témoins proposés. Cette activité n'a pas cessé depuis que les assignations ont été envoyées.
En ce qui concerne M. Hudson, une lettre a été déposée à la permanence du Parti conservateur le 28 juillet, et un courriel a aussi été envoyé le 31 juillet. On l'a joint au téléphone. Il a dit qu'il vérifierait auprès du chef de cabinet et qu'il rappellerait. Il travaille pour l'honorable Loyola Hearn.
Il n'y a pas eu de réponse. Il n'a pas communiqué de nouveau avec nous. Le 1er août 2008, comme je l'ai dit, j'ai signé l'assignation, et celle-ci a été envoyée à Kilrea. Le 8 août, c'est-à-dire vendredi, M. Hudson nous a téléphoné pour dire qu'il avait reçu l'assignation et pour vous demander si le comité allait lui rembourser ses dépenses.
Ensuite, le 11 août, nous l'avons rappelé pour savoir s'il serait ici aujourd'hui. Le 13 août, le greffier a reçu une lettre du cabinet d'avocats Cassels Brock. La lettre précisait que certains problèmes étaient survenus et que M. Hudson n'allait pas pouvoir se présenter, à cause du retard. J'admets cela.
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Nous pouvons passer tout ça en revue ensemble, puisque vous avez les lettres. Cependant, cette lettre contient quelque chose de beaucoup plus important, puisque le bureau du greffier, par l'intermédiaire du président, n'a pas avisé... Il n'a pas été avisé de la procédure en vigueur. Il n'a reçu aucune confirmation, et il s'agit de la lettre du 13 août, celle qui concerne le remboursement de ses frais de voyage. Ce monsieur vit à Terre-Neuve. Il a besoin d'un peu plus de temps pour planifier ses déplacements.
Parlons de M. Irving Gerstein, dont la bonne a reçu l'assignation. M. Gerstein n'est pas au Canada en ce moment. Je soupçonne qu'il va se présenter devant le tribunal, le vrai. Il n'a pas reçu d'assignation, et voilà pour votre affirmation selon laquelle tout le monde a reçu une assignation.
Voici maintenant le plus important. Je suis très préoccupé.
Vous n'avez pas la parole, monsieur Hubbard. Je suis sûr que vous allez finir par l'avoir, mais pas maintenant.
M. Muttart a communiqué avec votre bureau.
Non, non, je les passe en revue dans l'ordre. C'est moi qui ai invoqué le Règlement. Vous n'êtes pas président du comité. Je sais que vous aimeriez l'être. Nous allons simplement répondre à tout cela en même temps, non?
M. Muttart...
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Je suis maintenant en mesure de répondre à toutes vos questions, monsieur.
Un à la fois, c'est comme si... cochons-les un par un. Il n'y en a que 10. D'accord?
Pour ce qui est de M. Gerstein, le personnel du greffier dit avoir parlé à Gaye Raybould, au numéro de M. Goldstein, et que cette personne a dit qu'elle transmettrait le message à M. Goldstein. M. Goldstein n'a pas communiqué avec nous par la suite. Le 1er août 2008, j'ai signé une assignation qui a été déposée chez Kilrea and Associates, et les gens de Kilrea and Associates ont indiqué qu'elle avait été remise à la bonne de M. Goldstein, puisque celui-ci était absent. Vous avez donc raison, monsieur; je ne sais pas s'il s'agit de la façon adéquate de remettre une assignation à un témoin, mais les faits tels que vous les présentez sont exacts, monsieur.
Suivant.
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Monsieur le président, si je me rappelle bien, vous avez dit plus tôt au cours de la journée que nous disposons de toute l'information que vous avez. Vous avez dit que — et je vais répéter — que le seul document que vous avez et que nous ne possédons pas nous-mêmes, c'est une demande de témoignage provenant de Mme Jennings. Nous n'avons reçu rien de ce que nous avons demandé. Vous admettez maintenant avoir en votre possession de l'information dont vous avez dit plus tôt devant le comité que vous ne l'aviez pas. Ça a tellement l'air... Je ne vais pas prononcer ce mot, parce que ça va beaucoup plus loin que ça.
M. Muttart, qui n'a pas été assigné, prend part à la procédure judiciaire. Par l'intermédiaire de son personnel, il discute depuis plusieurs jours avec les gens du bureau du greffier, et il demande une seule chose simple. Alliez-vous lui faire la même offre particulière de tenir la séance à huis clos, l'accommodement Mayrand, ou cela lui allait-il lui être refusé? Le greffier lui envoyé ce qui constitue grosso modo une non-réponse: « Voir pièce jointe », la pièce jointe étant la lettre de Robert Walsh. Le résultat — et je vous dis que je n'ai que récemment reçu cette lettre —, c'est que M. Muttart ne va pas témoigner, puisque cela compromettrait son témoignage devant le vrai tribunal.
Monsieur le président, je crois que vous saviez avant aujourd'hui que ça allait se passer. Si ce n'est pas le cas, vos greffiers savaient qu'il y avait un problème. La réponse simple, c'était ça. Alliez-vous conclure un autre marché avec M. Muttart, oui ou non?
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Je ne peux pas répondre à cette question.
M. Patrick Muttart, ancien planificateur stratégique, a été joint, ou on a tenté de le joindre au téléphone, et une lettre a été déposée à la permanence du Parti conservateur. Le message qu'il nous a transmis par la suite, c'est qu'il était d'accord pour témoigner devant nous, ce qui fait qu'il n'a pas été assigné.
Hier, j'ai reçu sur mon BlackBerry un courriel que m'a transmis le greffier, dans lequel M. Muttart disait qu'il aimerait que le... Oh, nous avons aussi fait parvenir à M. Muttart la réponse du juriste au sujet de la convention relative aux affaires en instance, et il a répondu que ce n'était pas acceptable et qu'il ne témoignerait pas. Je sais donc depuis hier... non, j'ai reçu ce matin de la part du greffier la confirmation du fait qu'il avait dit que ma réponse était inacceptable et qu'il ne témoignerait pas.
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Silence, s'il vous plaît. Silence. Il faut simplement que je rétablisse le calme.
Une voix: Vous discutez avec le gars depuis 45 minutes. Pendant combien de temps encore allons-nous devoir être ici pendant qu'il retient tout le comité?
Une voix: J'invoque le Règlement.
Le président: Je comprends.
Silence, s'il vous plaît. Silence. S'il vous plaît, je demande à mes autres honorables collègues de comprendre que M. Goodyear a fait un rappel au Règlement. Je lui ai permis de le faire. Nous avons convenu de passer la liste en revue. Il n'y a que 10 personnes. Continuez de nous suivre, s'il vous plaît. Les opinions du député lui appartiennent, et elles parlent d'elles-mêmes. Je ne vais pas en débattre avec lui, mais je vais essayer de faire en sorte qu'on comprenne où je me situais.
Et Monsieur Goodyear, pour ce qui est de M. Muttart, tout ce que je peux dire, c'est que toutes ces communications et la confirmation qui m'a été donnée ont eu lieu depuis hier soir, et le délai n'est pas exagéré. Mais personne n'a reçu... mis à part la présidence, parce qu'il me demandait, par l'entremise du greffier, s'il pouvait obtenir un traitement particulier. Il était tout simplement trop tard ce matin pour faire quoi que ce soit. Mais il était d'accord pour témoigner; il n'a pas été assigné. Cela n'a pas de conséquences, et j'espère que nous pourrons le recevoir plus tard.
C'est donc mon...
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Non, monsieur... silence, s'il vous plaît.
J'affirme devant tous les honorables députés que tout ce que j'ai remis à l'un ou l'autre des députés a été distribué à tous les députés, un point c'est tout. Je vous le garantis.
C'est après-midi encore, en raison de la question qui avait été soulevée, j'ai demandé aux greffiers d'obtenir du huissier les affidavits de signification à temps pour la présente séance. J'en ai quelques-un, et ils sont tous datés du 13 août, de Cassels Brock. C'est ça? Non, pas de Cassels Brock, mais les affidavits de signification des gens qui ont été assignés.
Je peux donc répondre aux questions concernant telle ou telle personne, et je serais heureux de vous dire ce que je savais, et à quel moment je l'ai appris, quant à la personne suivante sur votre liste, monsieur.
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Monsieur le président, je ne sais vraiment pas quoi dire d'autre, mis à part peut-être... et j'ai du respect pour vos greffiers. Je sais qu'ils travaillent très, très dur. Je n'arrive tout simplement pas à croire que nous recevons ces témoins sans y être préparés. Nous sommes préparés, parce que nous avons nos propres recherchistes, mais il y a évidemment des documents dont nous avons besoin comme preuve. Je ne veux pas laisser entendre qu'il y a obstruction, mais il ne reste qu'une seule journée, et nous n'avons reçu aucun des documents que le Parti conservateur a demandés: des choses simples. Vous ne nous les donnez pas. Je ne sais pas pourquoi.
Monsieur le président, tout ce que je demande... il ne nous reste qu'une journée, et, sincèrement, je pense que vos témoins font du bon travail pour le Parti conservateur. Vous avez posé la question de l'éthique à trois reprises, et, les trois fois, on vous a répondu: « Pas de problème d'éthique. » Vous n'avez reçu qu'un seul titulaire de charge publique, alors ça va bien pour nous. Mais tout ce que je dis, pour l'amour du ciel, monsieur le président, c'est que c'est simplement la tradition parlementaire que d'avoir accès à tous les documents.
Oui, j'ai eu une discussion officieuse avec le président pendant le dîner, et il m'a informé du fait qu'il n'a pas la liste des choses que j'ai demandées. Je vous ai promis d'obtenir pour vous le procès-verbal d'hier, mais je ne devrais pas avoir à le faire. Je ne devrais pas vous donner la liste des choses que j'ai demandées hier.
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Bien. D'accord, M. Goodyear a terminé.
J'espère que je l'ai rassuré et que j'ai rassuré tous les honorables députés quant au fait que toute l'information que les gens ont demandée est en traitement. Je ne peux rien distribuer pour l'instant, parce que les documents sont soit à la traduction, soit à l'impression. Je vais moi-même prendre le temps, ce soir, de superviser le processus pour m'assurer que les députés obtiennent ces documents le plus rapidement possible. C'est une promesse que je fais à tous les honorables députés. Il y a beaucoup d'information là-dedans.
Maintenant, en ce qui concerne la dernière chose, au début de la séance de l'après-midi, M. Goodyear a parlé de déclarations que j'ai faites. J'étais très inquiet à ce sujet, parce que les conclusions tirées m'étaient préjudiciables. J'ai cité certains faits de mémoire, parce que je n'avais pas mes dossiers avec moi et que j'essayais de me rappeler ce qui s'était passé.
Je souhaite confirmer à tous les honorables députés que j'ai jeté un coup d'œil sur les documents en question — j'ai fait ça rapidement pendant la pause — et que mes commentaires que j'ai faits hier devant les journalistes, pendant le point de presse qui a eu lieu après la séance, ne concernaient que ces quatre témoins. Ce que j'ai dit au sujet des assignations ne concernait que ces quatre témoins. Plus précisément, j'ai déclaré que j'avais envoyé des assignations.
J'admets — et vous avez tout à fait raison, M. Goodyear — que je ne savais pas avec certitude si ces assignations avaient bel et bien été signifiées. Cependant, nous avons maintenant le rapport entre les mains, et je peux vous le dire. Je veux que vous le sachiez, alors je vous donne l'information dont je dispose.
Heldy Cornejo est l'agente officielle de la députée Sylvie Boucher. Le document produit par les greffiers à mon intention et qui concerne l'état des communications avec les témoins proposés indique qu'on a appelé l'agente officielle Heldy Cornejo à trois reprises. On n'a obtenu aucune réponse à ces appels. J'ai signé une assignation le 1er août, et celle-ci a été déposée chez Kilrea and associates aux fins de signification. C'est tout ce que je savais. Mais d'après le rapport que nous venons tout jute de recevoir du huissier, l'assignation a été signifiée en personne à Heidy Cornejo le 6 août — il y a plus d'une semaine.
En ce qui concerne Henri Gagnon, qui est l'agent officiel de Daniel Petit, député, on a communiqué avec lui. Le greffier qui a fait les appels téléphoniques a dit qu'ils devaient nous rappeler pour confirmer leur présence. Nous n'avons pas reçu d'appel. Le 1er août, j'ai signé l'assignation. Celle-ci a été envoyée chez Kilrea le 1er août, et, d'après le rapport du huissier, elle a été signifiée à Henri Gagnon le 6 août — il y a plus d'une semaine. Vous avez tout à fait raison. Je n'étais pas sûr, mais je savais que nous n'avions obtenu aucune réponse et que j'avais signé une assignation et demandé qu'elle soit signifiée.
Le troisième des quatre est André Laurin, qui est l'agent officiel de l'honorable Josée Verner. On a communiqué avec André le 24 juillet. Il voulait vérifier auprès de ses collègues — du bureau de la ministre, je suis sûr — pour voir si des engagements avaient été pris, et ainsi de suite, pour la semaine du 11 août, c'est-à-dire cette semaine. Il a dit qu'il était prêt à témoigner, mais qu'il voulait d'abord vérifier.
Nous avons rappelé pour lui dire qu'il devait se présenter hier matin, le 12 août, à 10 h. Il nous a rappelés pour nous dire qu'il refusait de se présenter pour l'une ou l'autre des journées proposées, et il a déclaré que personne n'allait témoigner.
Le 1er août, j'ai signé l'assignation, et celle-ci a été envoyée chez Kilrea and associates. L'assignation lui a été signifiée le 6 août. C'était il y a plus d'une semaine.
La dernière personne qui devait témoigner hier, c'est M. Marc Duval, agent officiel de M. Luc Harvey, député de Louis Hébert, je crois. Nous avons laissé des messages à son domicile et à son bureau. Nous l'avons rappelé le 24 juillet, et nous l'avons rappelé au bureau le 28 juillet — quatre employés des greffiers ont fait les appels — et on a réussi à parler à M. Duval. Il a dit aux greffiers que le parti leur avait dit de décliner toute invitation et qu'il refusait donc de témoigner. Le 1er août, j'ai signé l'assignation. Celle-ci a été envoyée chez Kilrea and associates. Les représentants de Kilrea and associates ont dit avoir tenté de signifier l'assignation... Je ne suis pas sûr, il faudrait que je consulte le rapport. Il se trouve cependant qu'il est en vacances cette semaine, ce qui fait qu'on n'a pas pu lui signifier l'assignation. C'est dans le rapport.
Je dois admettre que M. Goodyear a tout à fait raison: je ne savais pas ce qui s'était passé avec certitude. Cependant, les députés sont maintenant au courant des efforts qui ont été déployés pour déterminer cela. Nous avons l'information en main, et je me charge de faire en sorte que les honorables députés obtiennent cette information le plus rapidement possible. Il est certain que nous aurons des réponses beaucoup plus nombreuses demain.
Il semble qu'aucun des témoins convoqués ne s'est présenté. Par conséquent, puisque nous n'avons rien à faire, je vais...
Monsieur le président, lundi, j'ai dit que j'avais été offensé par l'utilisation d'un langage vulgaire pendant la séance du comité. Nous n'avons pas réglé ça. Encore aujourd'hui, j'ai été obligé d'endurer les propos vulgaires du député du NDP. Il a remonté ça d'un cran. Je ne devrais pas avoir à endurer ça, pas plus que quiconque ici présent. S'il est frustré parce que les choses ne se passent pas comme il le souhaiterait, soit, mais il n'est pas obligé...
Je ne vais pas dire ce qu'il a dit, parce que ce sont des mots que je ne veux pas prononcer, parce que j'ai été élevé dans la religion catholique et je ne prononce pas comme lui le nom du Seigneur en vain. Il a aussi laissé libre cours à sa rage et proféré des paroles grossières et vulgaires à plusieurs reprises.
Je ne devrais pas être obligé d'entendre ça. J'espère que les gens à la maison ne l'ont pas entendu, parce que c'est offensant. CPAC est une chaîne qui s'adresse à tous les membres de la famille, et les gens ne devraient pas non plus être forcés d'entendre ce genre de chose.
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Il est toujours utile de laisser la pression baisser un peu, et je pense que les députés ont eu l'occasion de s'exprimer. Tous les honorables députés sont responsables des gestes qu'ils posent, et si ces gestes doivent entraîner une réparation d'une forme ou d'une autre, il leur appartient de prendre ces décisions, et ils sont responsables devant les autres, qui sont leurs juges.
Nous allons bientôt lever la séance, mais, en ce qui concerne la séance de demain, pour que les députés puissent se préparer de façon adéquate, je veux vous confirmer que nous allons recevoir Mme Chantal Proulx et M. Beardall. Mme Proulx est substitut du procureur, et M. Beardall est conseiller juridique principal du procureur. Ce seront les deux premiers témoins. Je ne me rappelle plus qui a proposé leurs noms. Une fois que les députés auront posé toutes leurs questions au personnel du procureur, les témoins seront libérés.
M. Marc Mayrand, directeur général des élections, témoignera immédiatement après. Il m'a assuré qu'il serait ici à 10 h 30, alors si la première séance de demain est courte, il sera disponible tout de suite. Nous oublions donc l'heure déterminée de façon arbitraire pour le témoignage.
Il m'a dit qu'il n'avait pas de déclarations à faire. Il sera ici pour répondre aux nouvelles questions découlant des autres témoignages ou à toute question que les députés souhaiteront aborder avec lui. Il sera ici pour répondre aux questions qui restent.
Ensuite nous allons suspendre la séance. Nous allons reprendre les travaux en temps opportun pour discuter de la dernière chose, c'est-à-dire des futures séances et des futurs témoins. J'encourage les députés à bien réfléchir à cela. Nous allons attendre de connaître les circonstances dans lesquelles il a été déterminé qu'une assignation, par exemple, a été signifiée à des témoins suffisamment à l'avance pour qu'ils puissent se présenter, mais les témoins ont fait fi de cette assignation. La présidence aura besoin que les membres du comité lui disent s'ils aimeraient faire autre chose.
Personnellement, ce que je pense, c'est qu'il s'est passé énormément de choses en peu de temps. Comme il y avait 79 témoins proposés, il y a eu beaucoup d'activités, et je m'attendais tout à fait à ce qu'il y ait quelques petits problèmes. Je m'en excuse. Je vais demander beaucoup plus de temps pour me préparer et pour m'assurer qu'on communique avec les témoins et qu'ils reçoivent un avis adéquat, et ainsi de suite. Nous avons eu certains problèmes. J'ai appris beaucoup de choses, et je vais faire en sorte que nous ayons suffisamment de temps pour que les témoins proposés puissent témoigner au moment qui leur conviendra le mieux.
Je pense que personne ici ne veut faire quoi que ce soit d'autre que de recevoir des témoins pour faire avancer nos travaux — et certainement pas les intimider ou faire quoi que ce soit d'autre que les travaux de comité éclairés et qui fonctionnent bien sur une question sérieuse.
Il y a une liste d'intervenants.
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J'allais simplement dire, monsieur le président, que, vu que vous êtes en train de parler des futurs travaux du comité, je voulais qu'il y ait suffisamment de temps de prévu non seulement pour parler des futurs témoins ou pour avoir une conversation sur la façon dont nous allons nous y prendre pour permettre à ces témoins assignés de venir témoigner au moment qui leur conviendra; je veux qu'il y ait suffisamment de temps de prévu pendant la prochaine séance pour parler des conséquences auxquelles devront faire face les gens qui ont sciemment fait fi des assignations à témoigner devant le comité qui leur ont été signifiées.
Nous devrons peut-être prévoir du temps pour que le juriste principal expose au comité les conséquences et les mesures prises pour punir les gens qui offensent et insultent sciemment le Parlement en faisant fi d'une assignation à témoigner devant le comité.
D'après mes calculs, seulement trois des 26 témoins assignés se sont présentés à l'heure où ils devaient témoigner selon leur assignation. À mes yeux, ça prouve qu'il y a, de façon générale... je ne pense pas que c'est quelque chose de jungien et que c'est l'inconscient collectif qui a poussé tous ces gens à insulter le Parlement et à ne pas se présenter devant le comité à l'heure prévue. Je pense que quelqu'un a coordonné ce boycottage général de notre comité.
La dernière chose que dirai, c'est que la raison pour laquelle il est si important de s'occuper de ça demain, c'est que ça créé un précédent très, très mauvais pour les travaux futurs de tous les comités si les gens peuvent faire un pied de nez au comité et faire fi d'une assignation. Quel est le message qui est envoyé à tous les comités qui voudront appeler des témoins à comparaître devant eux? Qu'on a le choix de comparaître devant un comité parlementaire, même si on est assigné. C'est inacceptable.
Je veux qu'il y ait suffisamment de temps demain pour nous permettre d'exprimer complètement cette idée et de déclarer publiquement que nous n'allons pas tolérer ce genre d'insulte faite par le Parti conservateur du Canada au Parlement du Canada.
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Comme vous le savez, et comme je l'ai expliqué aux membres du comité dès le début des audiences, lorsque M. Mayrand est venu témoigner la première fois, ils m'avaient demandé de le faire venir ici. Il avait exprimé certaines préoccupations, en gros au sujet de la convention relative aux affaires en cours, puisqu'il y a une procédure en cours et que cela aurait pu le placer dans une situation où il aurait été susceptible de nuire à une enquête ou une procédure judiciaire en cours ou de la compromettre.
La présidence a pris la décision de lui assurer qu'une condition de son témoignage serait qu'il pourrait invoquer la convention relative aux affaires en cours, ce qu'il a fait pendant la deuxième journée de témoignage, lorsqu'il est devenu manifeste que, comme il l'a dit, d'après ce que je me rappelle, les questions qu'on lui posait étaient les mêmes que celles qu'on lui avait posées dans le cadre de la procédure judiciaire. Ce qui le préoccupait, c'était d'être forcé de répondre de la même façon, puisqu'il avait prêté serment.
Cela étant, M. Mayrand témoignera à condition de pouvoir invoquer la convention relative aux affaires en cours. Mais il devra nous en aviser et nous expliquer pourquoi il le fait, comme M. Walsh l'a indiqué dans sa lettre.
Pour ce qui est de la deuxième chose, monsieur Tilson, vous m'avez demandé pourquoi il revient témoigner. J'ai pensé que, comme il y allait y avoir beaucoup de témoins après lui qui communiqueraient de nouveaux renseignements aux députés et ainsi de suite, ceux-ci auraient peut-être de nouvelles questions à lui poser.
Il a indiqué qu'il n'avait rien d'autre à dire au comité. Il sera ici, et rien ne sera dit, à moins que les députés lui posent des questions auxquelles il devrait répondre selon eux. C'est simplement un accommodement, parce que nous l'avons reçu au début et que nous avons reçu beaucoup de monde par la suite. S'il y a des questions à poser, vous pourrez le faire.
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Monsieur le président, accordez-moi encore un instant.
Je comprends ce que vous avez dit, et c'est quelque chose que vous avez dit déjà. Beaucoup de témoins ne se sont pas présentés. Peut-être n'étaient-ils pas disponibles. Ce qu'on affirme, c'est que quelqu'un leur a dit de ne pas se présenter. Nous ne savons pas si c'est vrai. À l'heure actuelle, nous ne savons rien. Nous ne savons même pas combien d'entre eux exactement ont été assignés par voie d'affidavits de signification, et vous allez nous fournir cette information en temps et lieu. Il se peut cependant que, pour collaborer avec des citoyens canadiens en mesure de participer à nos audiences, nous devions faire de notre mieux pour les accommoder, et il se peut que nous ayons besoin de temps encore pour leur permettre de venir témoigner, et, dans ce cas, je vous dirais qu'il est peut-être prématuré de demander à M. Mayrand de témoigner.
Si vous dites que nous avons entendu tous les témoins appelés à participer à nos audiences, peut-être est-il indiqué que M. Mayrand revienne témoigner. Mais si ce n'est pas le cas, je crois sincèrement que M. Mayrand devrait attendre que nous ayons entendu tous les témoins. Je présume donc qu'en invitant M. Mayrand à témoigner demain, vous avez conclu que nous avons entendu tous les témoins qu'il nous était nécessaire d'entendre dans le cadre de nos travaux.