Bonjour et merci de nous recevoir. Je crois que j'ai environ cinq minutes à ma disposition. C'est un document de 106 pages, mais nous en avons des versions courtes et des versions longues, si cela vous intéresse.
Le texte de ma déclaration vous a été distribué. Je vais en reprendre les principaux points, le plus rapidement possible.
La Stratégie des S et T prévoit un cadre pluriannuel pour guider la politique du gouvernement à l'égard des sciences et de la technologie, dans le but d'apporter des avantages économiques durables aux Canadiens. Elle guide donc également les investissements du gouvernement dans la science et la technologie.
Le mémoire que je vous ai remis présente donc cette stratégie des S et T pluriannuelle, ses objectifs, les avantages qu'elle cherche à créer et ses principes directeurs. Il passe ensuite en revue quelques-unes des initiatives qui ont été prises, par exemple dans le Budget 2006 et le Budget 2007, pour matérialiser ces avantages ou atteindre les objectifs de la Stratégie.
Pour en parler très brièvement, comme je l'ai dit, l'objectif général de la Stratégie des S et T était de donner au Canada un avantage sur la concurrence à partir des sciences et de la technologie. La Stratégie a été structurée et ses objectifs ont été fixés à partir d'un diagnostic des défis que doit relever le Canada et de sa situation actuelle. Je les ai mentionnés ici. Bien entendu, ils sont énoncés beaucoup plus en détail dans la Stratégie des S et T.
Tout d'abord, le secteur privé est le principal théâtre de la recherche et de l'innovation le plus important au Canada. Environ 54 p. 100 de toute la R et D canadienne se fait dans le secteur privé. Cela peut sembler beaucoup, mais c'est moins que dans les pays concurrents. La moyenne des pays de l'OCDE est, en fait, d'environ 68 p. 100 pour ce qui est de la recherche-développement faite par le secteur privé. Par conséquent, un des objectifs clés de la Stratégie des S et T est de créer un climat dans lequel les entreprises canadiennes pourront soutenir la concurrence grâce à l'innovation et donc investir dans la R et D reliée aux sciences et à la technologie.
Deuxièmement, une des principales choses que nous avons établies au cours de notre analyse préparatoire à la Stratégie est qu'au Canada la recherche-développement universitaire et publique repose sur des assises très solides. Nos universités et nos collèges sont excellents. Toutefois, nous n'atteignons pas toujours les niveaux d'excellence auxquels nous devrions arriver. Étant donné les sommes que le gouvernement du Canada et les autres gouvernements du pays investissent dans la R et D qui est faite non seulement dans le secteur privé, mais aussi dans le secteur public et dans les universités, nous devrions parvenir à l'excellence dans un certain nombre de domaines, et cela à l'avantage du Canada. C'est donc un élément important de la Stratégie qui découle de cette analyse.
Enfin, nous avons également une population active très instruite. Le Canada est le pays de l'OCDE qui compte la plus forte proportion de travailleurs ayant fait des études postsecondaires. Toutefois, pour ce qui est des diplômes de l'enseignement supérieur qui sont importants pour la recherche et l'innovation, tels que les Ph.D., nos résultats sont beaucoup plus faibles.
Par conséquent, les trois éléments de notre stratégie deviennent des avantages et c'est ce que vous pourrez voir à compter de la page 3. Toutes les mesures visant à renforcer ces trois avantages sont guidées par quatre grandes priorités qui sont également énoncées à la page 3.
Parmi les principales priorités figure la promotion d'une excellence de classe internationale; tout ce que le gouvernement fait devrait inciter les chercheurs canadiens à parvenir à l'excellence dans leur champ d'activité. Étant donné que le gouvernement du Canada doit travailler avec les universités et le secteur privé pour atteindre ces objectifs, un autre grand principe de la Stratégie est que le travail doit se faire dans le cadre d'un partenariat et d'une collaboration. Également, le gouvernement concentre ses ressources, ses efforts et ses activités de recherche dans les domaines prioritaires afin que nous atteignions l'excellence dans les domaines qui sont importants pour l'avenir à long terme du Canada. La dernière priorité est la responsabilisation afin que nous puissions voir que les résultats sont atteints et que le système que nous soutenons répond aux besoins des Canadiens, c'est-à-dire ceux de la société civile en général au lieu que cela se limite à une recherche universitaire enfermée dans une tour d'ivoire.
Le premier des trois avantages est un avantage entrepreneurial. Si les entreprises canadiennes se servent moins de l'innovation que leurs concurrents des autres pays pour asseoir leur compétitivité, nous devons créer l'environnement qui les incitera à soutenir la concurrence grâce à l'innovation.
Pour les entreprises qui ne veulent pas asseoir leur compétitivité sur l'innovation, nous devons veiller à ce que le gouvernement soutienne la R et D en collaboration afin que les entreprises qui veulent innover et atteindre l'excellence dans leur secteur puissent avoir accès aux ressources publiques importantes dont nous disposons par l'entremise des universités et collèges ainsi que de leurs professeurs et leurs étudiants.
Également, lorsque le gouvernement intervient pour favoriser la création d'un avantage pour les entreprises, lorsque le gouvernement se livre à des activités directes, nous devons veiller à le faire efficacement, à obtenir des résultats et à ce que nos programmes fonctionnent ensemble.
Une des initiatives que nous soulignons dans la Stratégie des S et T, à cet égard, est un dialogue de collaboration entre CNRC, le CRSNG et la BDC, trois entités qui soutiennent différents aspects de la recherche et de l'innovation, afin qu'elles travaillent ensemble pour soutenir leurs clients.
Ces initiatives visent donc à créer un avantage entrepreneurial.
Le deuxième avantage important est l'avantage du savoir. Il s'agit de centrer les ressources dans les domaines qui sont importants pour le Canada à long terme, mais à partir d'une solide base de recherches axées sur la découverte. Par conséquent, le gouvernement du Canada soutient les chercheurs de tout le pays pour qu'ils parviennent à l'excellence dans leur domaine et nous déterminons, en même temps, quels sont les domaines dans lesquels le Canada pourrait être vraiment excellent.
La Stratégie de la S et T établit quatre domaines prioritaires à cet égard. L'environnement est le premier. Les ressources naturelles et l'énergie sont le deuxième. Le troisième domaine est celui de la santé et des sciences connexes. Le quatrième domaine est celui des technologies de l'information et des communications dans lequel nous avons eu une solide communauté de chercheurs pendant de nombreuses années. Il s'agit donc de constituer une masse critique.
Un troisième avantage est l'avantage humain. Il s'agit d'inciter les jeunes Canadiens à se joindre au milieu de la recherche. Deuxièmement, il s'agit de leur apporter le soutien voulu pour pouvoir faire de la recherche universitaire grâce à des bourses. Enfin, nous faisons le pont entre les jeunes qui désirent rejoindre la communauté des chercheurs et le secteur privé ou les domaines dans lesquels ils peuvent mettre leurs connaissances en pratique.
Le dernier élément de la Stratégie des S et T se rapport à certaines choses importantes qui ne sont pas directement reliées à l'un de ces trois avantages, mais qui sont d'une importance cruciale pour que le gouvernement soutienne efficacement l'innovation.
Une des choses dont on parle surtout est l'importance de fournir des conseils scientifiques efficaces, complets et de haut niveau. Par conséquent, la Stratégie des S et T a pour objectif de regrouper divers organismes qui s'occupent chacun d'un domaine particulier des sciences en un seul organisme qui s'occupera aussi bien de la recherche fondamentale que de la commercialisation, dans toutes les disciplines, avec la participation des chercheurs et des experts des universités, du secteur privé, du gouvernement et du milieu de la recherche — les chaires de recherche du Canada en feront partie, par exemple — et il s'agit bien sûr du Conseil des sciences, de la technologie et de l'innovation qui a été créé dans le contexte de la Stratégie par le ministre, M. Prentice.
Dans chacun de ces domaines, des initiatives budgétaires ont été prises pour permettre d'atteindre les objectifs. J'en parle dans mon mémoire. Des exemples sont donnés pour chacun des trois avantages. Je vais donc simplement en citer un ou deux. Si vous créez un environnement qui incite les gens à investir et à asseoir leur compétitivité sur l'innovation, il faut veiller à ce que nous ayons un marché concurrentiel. Le gouvernement a constitué un groupe d'experts sur la concurrence pour examiner à quel point le marché canadien est concurrentiel. Qu'est-il possible de faire pour améliorer la compétitivité qui, comme l'indiquent les données économiques, se traduit par l'innovation?
Le crédit d'impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental est le programme fédéral de soutien le plus important. L'année dernière, cela s'est traduit par environ 4 milliards de dollars en recettes fiscales différées pour le Trésor. Les résultats sont-ils aussi positifs qu'ils pourraient l'être? Le ministère des Finances a fait une étude à ce sujet et le ministre, M. Flaherty, a annoncé dans le budget des changements visant à améliorer l'impact de ce programme, surtout pour les petites entreprises, qui sont souvent celles qui innovent. Par conséquent, des changements supplémentaires ont été apportés en fonction de cette clientèle.
Si vous voulez que les entreprises investissent dans l'innovation, elles peuvent innover elles-mêmes avec l'appui du crédit d'impôt pour RS-DE, par exemple, ou elles peuvent aussi acheter à l'étranger les technologies et l'équipement les plus modernes. Les changements qui ont été apportés à la déduction pour amortissement ont été particulièrement importants à cet égard.
D'autres mesures ont été prises pour accroître le capital de risque disponible. Le dernier budget prévoyait une contribution de 75 millions de dollars pour permettre à la Banque de développement du Canada de constituer un fonds plus important. Cela vise à améliorer la compétitivité afin de créer un avantage entrepreneurial.
Pour ce qui est de l'avantage du savoir, d'importants investissements ont été faits dans le Budget 2007 et le Budget 2008 pour le favoriser. Il y avait 510 millions de dollars pour la FCI, des fonds supplémentaires pour les conseils subventionnaires, etc. C'est pour soutenir ces objectifs.
Enfin, pour ce qui est de l'avantage humain, les gens ont été incités à participer grâce à un nouveau financement pour les bourses. Le Programme de bourses d'études supérieures du Canada a été élargi. Également, les nouveaux programmes vedettes annoncés dans le dernier budget comme le Programme de bourses Vanier s'adresseront surtout aux gens les meilleurs et les plus brillants au monde. Il y a aussi un nouveau Programme de chaires de recherche du Canada qui vise à diriger les ressources vers les chercheurs canadiens de haut calibre pour leur permettre de parvenir à l'excellence sur la scène internationale.
Je vais m'arrêter là, monsieur.
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La moyenne dont vous faites état, comparativement au produit intérieur brut, c'est le total des efforts gouvernementaux et du secteur privé. C'est ce qui fait en sorte qu'on se classe dans la moyenne.
Cependant, si vous calculez les investissements en recherche et développement émanant du gouvernement, vous remarquez que le Canada se classe dans le standing olympique: on est parmi les trois ou quatre meilleurs. Ce qui fait baisser la performance du pays, c'est le fait que les investissements du privé sont très modestes, comparativement à ce qui se passe ailleurs.
À ce sujet, on a demandé à un groupe externe, le Conseil des académies canadiennes, de se pencher sur le pourquoi de cette situation afin, une fois pour toutes, d'étudier la situation à fond et de déterminer pourquoi le secteur privé au Canada, comparativement à celui d'autres pays, investit beaucoup moins.
Aussi, vous demandez si ces investissements nous donnent quelque chose: cela vaut-il la peine d'investir? D'abord, pour que ces investissements deviennent rentables, cela prend du temps. Il ne faut pas attendre des résultats immédiats lorsqu'on fait venir les grands cerveaux grâce à des chaires, à des bourses d'études et à tout cela. Cela prend du temps avant que ce soit mis en œuvre.
C'est un fait qu'on ne parle plus de brain drain; on ne parle plus des cerveaux qui quittent le pays, parce qu'il y a maintenant des défis intéressants à relever. On va continuer à voir des bénéfices au cours des années à venir, mais c'est un défi continuel, c'est un défi quotidien.
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Je dirais que oui, et je soulignerais les projets figurant dans le dernier budget.
Les chaires d'excellence totalisant 10 millions de dollars, dont le budget a fait état, constituent de l'argent réel. C'est aussi très concurrentiel.
En outre, les bourses Vanier, d'une valeur de 50 000 $, vont aussi nous permettre d'attirer des étudiants de premier ordre, des gens de niveau postdoctoral. Pour ce qui est de la qualité des candidats, ces bourses vont concurrencer avec les bourses Fulbright, Rhodes, et ainsi de suite. L'objectif est d'attirer ces gens autant à titre de professeurs que d'étudiants. Lorsque je parle d'étudiants, je parle de gens qui ont terminé leur doctorat.
Vous parliez d'une collaboration avec les États-Unis. Or ça se fait actuellement sur divers tableaux. Il y a notamment un excellent projet consistant à regrouper des chercheurs du Canada et de la Californie.
Quand à la participation du secteur privé, vous avez dit plus tôt qu'au prorata de la population, notre crédit d'impôt était en troisième place par ordre d'importance. À cet égard, l'État fait tout ce qu'il doit faire avec les outils.
Je porte à votre attention un discours prononcé par Red Wilson il y a quelques semaines. Il portait sur l'importance de faciliter le rapprochement entre le monde universitaire et celui des affaires. Ce thème est repris par plusieurs autres autorités. M. Bachand en a aussi parlé au Québec. M. Wilson dirige le groupe chargé d'étudier les lois qui régissent la concurrence. Dans son discours, il a souligné l'importance, dans un pays tel que le Canada, de favoriser autant que possible un meilleur dialogue entre le secteur privé et le secteur universitaire. On va y travailler.
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L'aspect le plus important de la Stratégie à cet égard est qu'elle vise à créer un climat propice pour les entreprises afin de les inciter à innover. Il s'agit de les encourager à investir dans la R et D et à commercialiser leurs innovations.
D'après les études publiées sur le sujet et l'expérience acquise, nous devons faire en sorte que le marché soit concurrentiel.
M. Dicerni a mentionné qu'un groupe d'experts est en train d'étudier dans quelle mesure le marché canadien est un marché concurrentiel qui stimule l'innovation et, deuxièmement, si le climat est propice à inciter les entreprises qui veulent innover à investir dans l'innovation. Le crédit d'impôt RS et DE est, comme on l'a mentionné, un des crédits d'impôt les plus généreux qui existent au sein de l'OCDE. C'est un très vaste programme. C'est le programme le plus important dont le gouvernement dispose pour favoriser la R et D au Canada. Il est essentiel d'avoir un environnement concurrentiel qui favorise l'investissement dans la recherche et le développement.
Toutefois, quand vous avez des entreprises qui ont besoin de compétences particulières, qui veulent engager les jeunes esprits les plus brillants pour faire partie de leur équipe, il faut avoir des mécanismes pour faire le pont. Les entreprises peuvent difficilement savoir où trouver l'expert d'un certain domaine qui pourra vraiment les aider à réaliser leur stratégie commerciale, par exemple.
Il y a donc deux programmes conçu pour cela. Du côté du secteur privé, nous avons le PARI, le Programme d'aide à la recherche industrielle. Il a environ 260 comptoirs de service répartis dans le pays et il a pour mission d'aider les entreprises à réaliser leurs plans de développement technologique afin qu'elles puissent commercialiser leurs nouvelles idées.
Si une entreprise veut établir un lien avec le milieu de la recherche universitaire, le Budget 2007 a créé un certain nombre de programmes intéressants à cet égard. Les centres d'excellence pour la commercialisation et la recherche ont créé, jusqu'ici, 18 centres dans les différentes régions du pays.
Il y a les Réseaux de centres d'excellence dirigés par les entreprises. C'est tout un titre. Ces réseaux réunissent un consortium d'entreprises qui veulent travailler avec les universités à résoudre un problème technologique commun. Il peut s'agir d'un projet que les entreprises envisagent de réaliser d'ici 10 ans et qui est donc un peu trop lointain pour répondre à leurs besoins commerciaux à court terme. Néanmoins, en tant que groupe, en tant que consortium, elles peuvent partager leurs ressources avec le réseau universitaire afin d'assurer leur compétitivité collective d'ici 10 ans.
Il y a donc des mécanismes de ce genre pour faire le pont.
Les stages pour les jeunes étudiants sont très importants. Le Budget 2007 prévoyait 1 000 stages par année pour permettre aux étudiants de troisième cycle qui font de la recherche de travailler pour une entreprise pendant un ou deux trimestres afin de voir comment la recherche-développement se fait dans le secteur privé, mais aussi pour apporter à ces entreprises des idées et des technologies nouvelles. Ainsi, le transfert technologique se fait grâce à ces jeunes qui arrivent avec les idées les plus neuves qui circulent dans leur champ d'études.
Ce sont là certains des éléments de la Stratégie qui visent à favoriser la commercialisation.
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Je pense que c'est une excellente question à explorer et qu'un bon nombre d'autres pays se la posent: quels sont les indicateurs, quels sont les repères à utiliser?
En fait, si nous voulons avoir une bonne idée de l'efficacité ou de l'utilité de notre investissement, nous devons examiner une série d'indicateurs, par exemple, le nombre de citations par chercheur. Si vous voulez évaluer la recherche pure, combien de nos chercheurs canadiens obtiennent des citations? D'un autre côté, combien cela donne-t-il de brevets par tête?
Le Royaume-Uni a également toute une série d'indicateurs.
Je ne peux pas vous citer un indicateur précis, car comme vous l'avez mentionné, il y a un certain nombre d'intrants.
Comme vous vous en souviendrez, dans le contexte de votre étude, les gens de Génome Canada, qui a été largement financée par le gouvernement, ont leur propre série de mesures pour évaluer les résultats.
Par conséquent, nous préférons utiliser toute une série d'indicateurs pour voir où nous en sommes, mais il n'y a pas d'équivalent du PIB ou de l'inflation qui permette de mesurer l'inflation d'une certaine façon. Il n'y a pas de mesure unique équivalente. Je pense que la plupart des pays de l'OCDE se penchent sur le problème.
En dernier lieu — Iain, vous connaissez mieux la question que moi — je crois que le Secrétariat de l'OCDE se penche effectivement sur la question et qu'il a examiné comment les différents pays mesurent l'efficacité de leurs investissements. Où en est cette étude?
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Cela fait un certain nombre d'années que je travaille dans le milieu gouvernemental. J'ai été frappé de voir que les gouvernements se font conseiller de différentes façons à différents moments. Ils obtiennent parfois leurs conseils au niveau institutionnel en organisant quelque chose au sein de la bureaucratie et ils s'adressent parfois à l'extérieur.
J'ai récemment préparé un document et cela m'a amené à lire le rapport Glassco. J'ai remarqué qu'il y avait un chapitre fondamental, le premier chapitre jamais écrit sur le sujet et vous pourriez y jeter un coup d'oeil, monsieur le président. Je pense que c'était le chapitre 22 ou 23 du rapport Glassco. C'était la première fois que quelqu'un se penchait sur les sciences et la technologie. Il y avait notamment une recommandation visant à établir un conseil consultatif des sciences et de la technologie réunissant des gens du secteur privé, des universités et du gouvernement pour conseiller le gouvernement. Par conséquent, l'origine du CSTI date, de 50 ans, d'une certaine façon.
Deuxièmement, nous sommes assez fiers, car il s'agit d'un bon échantillon de gens du secteur privé et du milieu universitaire Ce sont des chercheurs, car certaines personnes ont pour métier de faire de la recherche, ou encore des administrateurs, c'est-à-dire des présidents d'université. Il y a des gens qui se servent de la recherche dans leur vie quotidienne. Je pense que c'est là un bon échantillon.
Quant à savoir qui conseille qui, qui écoute, je crois que l'échange se fait dans les deux sens. J'ai dit aux gens du CSTI qu'ils ont pour rôle de donner des conseils, mais que comme tout ce qui vient du milieu universitaire, ces conseils doivent être examinés par les pairs. Ils doivent être examinés par les autres ministères. Par conséquent, les conseils sont donnés, les gouvernements disent ce qu'ils en pensent et cet échange permet, je pense d'obtenir un bon produit.
Le CSTI donne des conseils sur des sujets particuliers, mais aussi dans une perspective à plus long terme, par exemple sur l'état de la recherche-développement et des sciences et de la technologie au Canada, pas seulement au ministère de l'Industrie ou au gouvernement du Canada, mais dans l'ensemble du pays. Où en sommes-nous? Quelles améliorations pouvons-nous apporter? Quelles sont les choses à modifier?
Je pense que la composition du comité est excellente. L'interaction avec le ministre est assez bonne. Le ministre rencontre les membres du Conseil régulièrement. Il les a rencontrés à trois ou quatre reprises, et je crois que cette interaction est importante.
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C'est ce qui varie énormément d'une université à l'autre et selon les négociations qui ont eu lieu entre les syndicats et les chercheurs. À la Waterloo University, il y a un régime donné, à l'Université de Sherbrooke, il y en a un autre et à l'Université de Calgary, il y en a un autre également.
Aux États-Unis, notamment à la Stanford University, la propriété intellectuelle appartient complètement aux chercheurs. L'université ne s'en formalise pas parce qu'elle récupère ses investissement de façon indirecte. En effet, le secteur privé américain a davantage tendance à investir dans les universités. Bref, ça varie énormément et il n'existe aucun régime commun à l'ensemble du pays.
Pour ce qui est des ententes avec les compagnies, ce sont des accords de partenariat. Lorsque le gouvernement — je ne me souviens plus à quelle époque — a investi dans RIM dans le cadre du programme PARI-PTC, cette compagnie a dû lui remettre des redevances. C'est la façon dont on fonctionne pour la majorité des projets de partenariat réalisés dans le cadre du programme qui a remplacé PARI-PTC, dans le cas du secteur de l'aéronautique.
Dans le cadre de ces ententes de partenariat, le gouvernement investit un certain montant et s'attend à recevoir des redevances quand le projet fonctionne. Les projets ne fonctionnent pas dans tous les cas.
En effet, si le succès de ces projets était garanti, les compagnies pourraient se tourner vers les banques et obtenir des prêts. Ces gens viennent nous voir quand leur projet comporte un élément de risque. C'est pourquoi ils nous font des paiements une fois que l'investissement est arrivé à terme.
En réponse à une question de Mme Brunelle, j'ai dit plus tôt qu'il fallait cinq ou six ans d'investissements avant qu'un projet puisse être commercialisé et vendu. Dans le cas de MDA, il s'agit d'une décision prise par le gouvernement à la fin des années 1990, je pense, selon des paramètres bien spécifiques. Donc, ça varie un peu. Chaque situation est en quelque sorte un cas d'espèce.
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Merci, monsieur Eyking.
En tant que président, je vais conclure en posant une ou deux questions. Je désire vous remercier tous les deux, messieurs, d'être venus.
J'ai une série de questions, mais je vais vous en poser deux qu'un certain nombre de personnes m'ont posées.
Premièrement, en ce qui concerne le crédit d'impôt pour la recherche-développement, vous avez mentionné l'importance et la générosité de ce programme, et je pense que c'est un excellent programme. Une des questions qui m'ont été posées est la suivante. Une compagnie comme CAE, une grande compagnie canadienne établie à Montréal, dit qu'une de ses difficultés vient de ce qu'elle fait de la recherche admissible au crédit d'impôt RS et DE, mais qu'à cause de sa situation financière, elle s'aperçoit un an plus tard ou un certain nombre d'années plus tard qu'elle ne peut pas vraiment encaisser ce crédit d'impôt. Cela lui pose un problème. Voilà pourquoi cette entreprise et d'autres ont demandé au comité que ces crédits d'impôt soient transformés en crédits remboursables à 100 p. 100, 50 p. 100 ou 25 p. 100, afin qu'elles puissent vraiment utiliser les crédits auxquels elles estiment avoir droit. Voilà ma première question.
La deuxième concerne les coûts d'exploitation des grands projets scientifiques. Le mois dernier, j'ai visité le synchrotron, de Saskatoon, qui apprécie beaucoup le financement prévu dans le récent budget et le financement que les gouvernements ont accordé au cours des années. Les responsables du projet disent que des investissements importants dans l'infrastructure ont été faits par l'entremise de la FCI, entre autres et qu'il y a eu un investissement important dans le capital humain par l'entremise des conseils subventionnaires. Pour ce qui est des frais d'exploitation de l'installation comme telle, je voudrais savoir si, à votre avis, il est nécessaire d'élargir le mandat de la FCI ou s'il faudrait peut-être un autre programme pour couvrir ces frais? Ce n'est pas la même chose que les coûts indirects. Les responsables du projet vont sans doute comparaître ou peut-être que le comité ira visiter ces installations. Mais c'est un autre problème.
Je sais que c'est un problème et ce sont peut-être deux suggestions quant aux sujets que nous devrions examiner. Si l'un de vous a quelque chose à nous dire au sujet de ces deux questions, je l'apprécierais certainement.