:
Monsieur le président, je tiens à vous remercier, vous et vos collègues, de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui. Je vous félicite de votre élection à la présidence. C'est un poste important, comme le sont tous les autres postes au sein des comités.
Je tiens à vous rappeler que je crois fermement au travail que vous accomplissez et au rôle vital que vous jouez tous dans le fonctionnement démocratique de notre pays. Je trouve très important d'être disponible pour présenter mon point de vue, répondre à vos questions et, bien sûr, rendre compte de mes actions et de mes décisions. Je suis très heureux de le faire, et c'est une partie importante du cycle parlementaire ainsi que de la situation démocratique dans laquelle nous nous trouvons.
[Français]
Le comité a connu une année très productive: il a fait adopter cinq projets de loi durant la 39e législature. L'année 2009 devrait aussi être très occupée. J'ai déjà déposé les projets de loi C-5 et C-8, et je serai enchanté de travailler avec le comité au cours des semaines à venir.
[Traduction]
Comme vous le savez, je suis ici aujourd'hui pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses (B) du ministère. C'est la seule raison de ma présence, mais puisque nous venons juste d'amorcer une session d'une législature pratiquement nouvelle, j'estime qu'il serait utile pour nous tous que je ne me limite pas à ce sujet.
Je voudrais en profiter pour vous parler également de la mission de mon ministère, de nos récentes réalisations, de nos priorités actuelles et des mesures concrètes que nous entendons prendre au cours des semaines et des mois à venir.
Au ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, nous concentrons nos efforts sur six tâches primordiales: travailler avec nos partenaires à régler les revendications territoriales en suspens; aider les communautés des premières nations à se doter d'une véritable autonomie gouvernementale; investir dans les écoles et les services d'enseignement pour les jeunes membres des premières nations; protéger les membres vulnérables des communautés des premières nations et fournir aux Autochtones du Canada les moyens de surmonter leurs difficultés particulières; stimuler la croissance économique des communautés inuites, métisses et des premières nations tout en renforçant leur assise au moyen d'investissements dans les infrastructures de base; et diriger l'élaboration et la mise en oeuvre d'une stratégie intégrée pour le Nord qui confirme la souveraineté du Canada, protège notre patrimoine environnemental, favorise le développement économique et social et améliore la gouvernance, de manière à ce que les résidants du Nord aient une meilleure emprise sur leur destinée.
Depuis que notre gouvernement est au pouvoir, soit environ trois ans, nous avons accompli de grands progrès dans ces domaines. Ces réalisations ont toujours incité le gouvernement fédéral à déborder de ses tâches traditionnelles et à prendre des mesures qui auront un effet durable dans la vie des Autochtones, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des réserves, dans toutes les régions du pays.
Deux exemples des progrès accomplis par notre gouvernement nous viennent spontanément à l'esprit. Pensons d'abord aux mesures décisives que nous avons prises pour aplanir les divergences qui perduraient entre bon nombre de Canadiens autochtones et l'État. Les excuses présentées par le premier ministre aux anciens élèves des pensionnats et l'approbation par le gouvernement de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens sont les témoignages les plus éloquents de la volonté du Canada de guérir les vieilles blessures, qui ont non seulement envenimé les relations, mais aussi freiné l'accomplissement de tâches essentielles.
En prenant ces mesures historiques, le gouvernement du Canada n'a pas seulement redressé de graves injustices du passé. J'estime que nous nous sommes aussi donné les moyens d'approfondir et d'élargir nos partenariats avec les Autochtones et d'explorer de nouvelles possibilités de collaboration.
Ces partenariats sont efficaces, monsieur le président. Personne ne peut en douter. La liste des partenariats fructueux est longue, trop longue pour la détailler ici aujourd'hui, mais j'espère pouvoir en parler durant la période de questions. Des partenariats ont été conclus avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, avec des communautés partout au pays et avec des organisations autochtones nationales et régionales.
[Français]
Ces liens essentiels sont le moteur qui nous a permis d'avancer et qui nous fera progresser jusqu'à ce que tous les peuples autochtones du Canada puissent mener une vie pleinement satisfaisante.
[Traduction]
Autre exemple de partenariat: en septembre 2008, notre gouvernement a signé un protocole avec le Ralliement national des Métis afin d'amorcer des discussions sur diverses questions d'intérêt pour la nation métisse représentée par le RNM, notamment les droits des Métis et des Autochtones, le développement économique et la collaboration des Métis avec les instances fédérale et provinciales sur les questions socioéconomiques. Il s'agissait d'un protocole important et nous avons été heureux de signer cette entente avec le président Chartier à la fin de l'année dernière.
Les membres du Comité se souviendront que nous avons commencé l'exercice financier avec un Budget principal des dépenses de 6,3 milliards de dollars. Avec le Budget supplémentaire des dépenses (A), nous avons reçu des crédits additionnels de 483 millions. Le Budget supplémentaire des dépenses (B) prévoit des crédits additionnels de 425 millions, ce qui porte à environ 7,2 milliards de dollars le total des crédits alloués au ministère. Ce montant est conforme aux prévisions des dépenses d'environ 6,9 milliards de dollars établies dans le rapport sur les plans et les priorités et témoigne de l'évolution des prévisions au gré de la création de nouveaux programmes ou du report d'autres mesures.
L'approbation du Budget supplémentaire des dépenses (B) est essentielle à la formation de nouveaux partenariats fructueux. Avec l'adoption de ce budget, le gouvernement du Canada transférera 275 millions de dollars au Bureau du Canada sur le règlement des questions des pensionnats autochtones pour aider l'organisme à assurer la mise en oeuvre de l'accord de règlement. Notre gouvernement a trouvé un autre moyen de se servir de la mission de mon ministère comme d'un tremplin pour procurer des avantages durables aux Autochtones du Canada.
Nous avons écouté les groupes d'affaires autochtones et un impressionnant conseil consultatif national, le Conseil de développement économique des Autochtones, pour découvrir leurs difficultés particulières, comme l'accès au capital. Forts de cette connaissance, nous avons travaillé avec les premières nations, les Métis et les Inuits pour déployer les nouveaux outils financiers et administratifs dont les entrepreneurs autochtones ont besoin pour étendre leurs activités, trouver de nouveaux débouchés, créer des emplois et véritablement prendre leur place dans l'économie canadienne.
Encore une fois, l'approbation du Budget supplémentaire des dépenses (B) est essentielle pour stimuler davantage l'esprit d'entreprise chez les Autochtones. Avec l'adoption de ce budget, le gouvernement fédéral investira quelque 20 millions de dollars pour aider les entrepreneurs autochtones à obtenir du financement.
Dans cette perspective de solutions concrètes, qui apportent de véritables changements, nous appuyons aussi financièrement le travail de négociation. Nous concluons des ententes de règlement de revendications territoriales globales et d'autonomie gouvernementale avec les communautés des premières nations et nous utilisons les dispositions de la Loi sur le tribunal des revendications particulières pour accélérer le règlement de ces revendications.
[Français]
Ce ne sont pas des mesures timides. Notre action contribue à libérer les forces de la croissance économique et du développement social non seulement chez les premières nations mais aussi dans les communautés non autochtones voisines.
[Traduction]
Plutôt que de continuer à suivre les méthodes déficientes du passé, nous avons emprunté une autre voie, celle de la responsabilité et de la prudence, qui offre de meilleures possibilités de croissance économique véritable et durable pour les communautés des premières nations et qui aide les Autochtones et leur famille à mener une vie satisfaisante. À chaque étape, nous contribuons à combler les besoins quotidiens des membres de ces communautés, comme l'approvisionnement en eau potable, l'accès à des logements de qualité et une bonne éducation pour les enfants.
Le Budget supplémentaire des dépenses (B) nous procure les ressources financières nécessaires pour agir sur tous ces fronts: 17 millions de dollars pour améliorer l'éducation dans les communautés des premières nations; près de 26 millions de dollars pour aider les premières nations Dehcho à négocier des accords sur les revendications territoriales globales et des ententes sur les mesures provisoires; et 21 millions pour le programme des services à l'enfance et à la famille des premières nations en Nouvelle-Écosse et en Saskatchewan. Nous sommes heureux d'avoir signé ces ententes; nous devons maintenant en assurer le financement. Le Budget supplémentaire des dépenses (B) comprend des programmes totalisant 425 millions de dollars, ce qui porte à 7,2 milliards de dollars le budget de mon ministère pour 2008-2009.
Je suis heureux de signaler que cette approche pragmatique et ciblée se reflète dans le récent budget du gouvernement fédéral. Du point de vue de mon ministère, le budget de 2009 illustre clairement que la réaction canadienne face aux défis mondiaux doit se traduire par des mesures encore plus ciblées pour résoudre les difficultés qui attendent les Autochtones à court et à long terme. Conscients de ce fait, nous allons déployer beaucoup d'efforts pour garantir que les Autochtones jouent un rôle encore plus grand dans l'économie canadienne. Nous allons appuyer ces efforts par des investissements judicieux d'une valeur de 1,4 milliard de dollars, notamment dans la formation et le perfectionnement des compétences, le logement à l'intérieur et à l'extérieur des réserves, les infrastructures, la santé, les réseaux d'alimentation en eau et les services à l'enfance et à la famille.
Parallèlement, le budget de 2009 comprend de nouvelles mesures cruciales pour protéger et garantir la souveraineté du Canada et créer plus de débouchés économiques dans le Nord. Ces mesures appuieront le développement économique, notamment par des investissements dans les infrastructures, augmenteront le nombre de logements sociaux, stimuleront la recherche scientifique et favoriseront l'adoption de pratiques écologiques.
L'une des mesures de développement économique qui me semble la plus intéressante — et sur laquelle nous avons fait campagne — est la création de l'Agence de développement du Nord. Le budget de 2009 prévoit un montant de 50 millions de dollars sur cinq ans pour la création de cet organisme indépendant de développement régional pour le Nord canadien, annoncée dans le discours du Trône de 2008.
L'une des principales activités de l'Agence sera l'exécution du programme d'investissements stratégiques dans le développement économique du Nord. Partout où je suis allé dans le Nord, on m'a dit que nous devions le renouveler. Nous l'avons fait dans le budget de 2009 en accordant un financement de 90 millions de dollars sur cinq ans. L'Agence sera un pilier de la stratégie pour le Nord du gouvernement du Canada et elle contribuera à coordonner nos efforts pour aider les populations du Nord à bâtir des communautés prospères. Nous travaillerons avec elles à préparer un meilleur avenir pour elles-mêmes et leurs familles sur ce territoire qu'elles considèrent comme le leur.
Ces investissements et ces mesures, ainsi que ceux qui sont énoncés dans le Budget supplémentaire des dépenses (B), sont le résultat direct de consultations poussées menées par le premier ministre, bon nombre de mes collègues et moi-même avec nos homologues des gouvernements provinciaux et territoriaux, des dirigeants autochtones et des organisations autochtones. D'ailleurs, le premier ministre s'est entretenu longuement en privé avec les dirigeants de cinq grandes organisations autochtones nationales du Canada. Il a ensuite eu un autre entretien avec les dirigeants des mêmes organisations et les premiers ministres provinciaux et territoriaux, où les préoccupations des Autochtones et des peuples du Nord ont été au coeur des discussions. Ces rencontres ont été très productives, et vous pouvez en constater les résultats dans ce budget.
[Français]
Les investissements budgétaires se fondent sur nos réalisations récentes et reflètent nos priorités actuelles. Ils représentent les mesures concrètes que nous entendons prendre au cours des semaines et des mois à venir.
[Traduction]
De plus, ces investissements démontrent clairement que nous sommes résolus à faire en sorte que les Autochtones et les peuples du Nord puissent bénéficier pleinement des possibilités économiques et que nous allons continuer de collaborer étroitement avec les gouvernements provinciaux et territoriaux et d'autres partenaires afin que le Canada puisse non seulement traverser la période difficile que nous connaissons, mais en ressortir plus fort que jamais.
Nous nous engageons également à rendre des comptes de façon rigoureuse au Parlement et aux Canadiens. Je compte bien faire un rapport sur le budget de 2009 et je déposerai bientôt un rapport d'étape sur la gestion de l'eau potable, qui intéressera sûrement les membres du Comité. Dans cet esprit de reddition de comptes, je vous remercie, monsieur le président, mesdames et messieurs, de m'avoir invité à comparaître devant vous aujourd'hui. Je répondrai avec plaisir aux questions et aux observations des membres du Comité.
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Je vous remercie, monsieur Russell. C'est une excellente question, et c'est une chose qui préoccupe bien des gens, pas seulement les Autochtones, parce que la réconciliation est importante pour tous les Canadiens. Je pense que nous comptons tous sur les travaux de la CVR.
Je crois que la Commission est remise sur pied, en quelque sorte. Le juge Iacobucci a présidé un comité composé de tous les signataires de l'entente de règlement — les églises, les Métis, les Inuits, l'APN et nous-mêmes. Nous étions tous là. Ces derniers mois, nous nous sommes penchés plus en détail sur des éléments comme la structure de gouvernance. Elle a été définie clairement dans la Convention de règlement, par les tribunaux, mais ce qui est clair, c'est que tout le monde voulait voir clairement comment la structure de gouvernance pouvait se traduire dans les activités quotidiennes. Elle comprend des choses comme la relation entre les commissaires; la mise sur pied du secrétariat; la relation entre la commission et le secrétariat, qui est un peu le mécanisme essentiel d'action; le poste de directeur exécutif; et l'autonomie par rapport au gouvernement, nécessaire et souhaitée, sur laquelle nous avons insisté et qui, bien entendu, est le but même de la Commission.
Au cours de la dernière semaine, cependant, les deux autres commissaires ont annoncé leur démission afin de permettre à la Commission de prendre un nouveau départ. Nous estimons pouvoir rapidement aller de l'avant. Le juge Iacobucci va continuer en quelque sorte à présider ce comité. Il a fait de l'excellent travail jusqu'ici, et nous pensons tous qu'il devrait rester pendant que nous choisissons les nouveaux commissaires, car non seulement il a participé à l'élaboration de la description de tâche en détail, mais il a aussi été un bon médiateur, un bon facilitateur, si vous voulez.
Ce comité est maintenant en mesure de choisir des successeurs. Mon sous-ministre y siégera avec les représentants principaux de chacun des autres groupes. Ils peuvent commencer dès maintenant à recevoir les candidatures. Nous espérons que ce processus sera terminé dans quelques semaines. Je ne crois pas que cela prenne beaucoup de temps.
De plus, puisque entre-temps, plusieurs tâches ont été accomplies — j'ai mentionné la mise sur pied du secrétariat, ainsi que les travaux de préparation du comité —, cela signifie que les commissaires, lorsqu'ils seront choisis, pourront commencer immédiatement, aussitôt qu'ils le voudront. Encore une fois, ils jouissent d'une autonomie complète, mais je suppose qu'ils voudront commencer immédiatement, et la structure est maintenant en place pour qu'ils puissent le faire.
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Je sais que vous êtes toujours prêt, monsieur le ministre.
Comme on n'a pas eu le temps de se voir depuis l'élection du mois d'octobre, permettez-moi d'abord de vous féliciter pour votre nomination. Je suis heureux que ce soit vous qui soyez le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, car cela assure une continuité qui, depuis 2006, faisait énormément défaut dans ce ministère. On en changeait le ministre presque à toutes les deux semaines, cela dit presque sans exagération et en tout respect. Je tiens donc pour acquis que vous connaissez maintenant très bien votre ministère. Mes trois questions porteront sur les discussions que nous avons aujourd'hui.
Premièrement, j'aimerais avoir une mise à jour sur ce qui se passe concernant la Loi sur le Tribunal des revendications particulières, dont vous avez parlé dans votre discours d'ouverture. Combien de dossiers sont en cours et quel est leur état d'avancement? Les communautés ont-elles eu recours à ce tribunal, ou l'argent n'a-t-il été consacré qu'à sa mise en place?
Deuxièmement, vous dites avoir signé l'historique Protocole avec la nation métisse en septembre dernier. Dans le Budget supplémentaire des dépenses, on parle de l'initiative Beyond Powley. Des sommes importantes sont consacrées à la mise en place de la gestion des droits autochtones des Métis. À la suite de l'arrêt Powley de la Cour suprême, qui remonte à presque 10 ans déjà, votre ministère a-t-il enfin défini ce qu'est un Métis? Des communautés métisses ont-elles été reconnues à l'extérieur de l'Ouest canadien? Je parle du Nord-Ouest de l'Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan et de l'Alberta. Y a-t-il des communautés métisses dans l'Est, c'est-à-dire dans les Maritimes, au Québec ou ailleurs? Ces sommes d'argent seront-elles consacrées à la gestion des droits autochtones des Métis?
Vous avez brièvement abordé le sujet de ma prochaine question, l'eau des communautés. Ce programme ne s'adresse-t-il qu'aux communautés régies par la Loi sur les Indiens? Je n'aime pas utiliser l'expression « Indiens sans statut », mais ce programme s'adresse-t-il à des communautés situées dans le parc de La Vérendrye, à Winneway, en Abitibi-Témiscamingue, et à plusieurs autres communautés qui ne sont pas « encore reconnues » par la Loi sur les indiens?
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Je suis très heureux d'être ici aujourd'hui. Monsieur Lemay, vous êtes un député ayant beaucoup d'expérience. Vous comprenez donc bien la situation, spécialement celle du Québec, et c'est là un avantage pour nous.
[Traduction]
Les projets liés à l'eau potable dont je parlais — les 18 nouveaux projets que nous pourrons mettre en oeuvre grâce à ces nouveaux fonds — seront entrepris dans les réserves des premières nations, tout comme le programme en général, qui est destiné aux premières nations, dans les réserves en particulier.
Cependant, le gouvernement a d'autres programmes pour les infrastructures hydrauliques en général. Il y a d'autres façons dont les gouvernements populaires et les autres gouvernements peuvent obtenir des fonds au moyen de programmes, mais notre programme de gestion de l'eau potable et des eaux usées est destiné aux réserves. C'est ainsi qu'est prévue l'affectation des fonds. Quand les gens vivent à l'extérieur des réserves, ils doivent s'adresser à Infrastructure Canada et à d'autres organismes, aux autorités provinciales, locales ou autres pour connaître la façon de gérer la situation. Nous ne nous occupons que des réseaux d'alimentation en eau dans les réserves.
Pour ce qui est de la Loi sur le tribunal des revendications particulières, dont vous avez parlé, nous en sommes évidemment très satisfaits. En fait, j'ai ici quelque part un graphique montrant le nombre de cas que nous avons pu régler grâce au processus de règlement des revendications particulières, et sachez que nous avons réalisé d'énormes progrès, avant même l'entrée en vigueur de la Loi sur le tribunal des revendications particulières. Nous avons réglé un nombre record de revendications. Je pourrai vous fournir les chiffres exacts, mais l'année dernière, nous avons réglé deux fois plus de revendications que les années précédentes.
Je crois que puisqu'il était question de la Loi sur le tribunal des revendications particulières, les négociateurs de toutes les parties ont redoublé d'efforts pour régler les litiges par la négociation. Cette loi, qui est un bon outil pour régler les revendications, est encore optionnelle pour les premières nations; elles ne sont pas obligées de l'utiliser. Toutefois, puisqu'elles peuvent s'en servir si elles n'obtiennent pas satisfaction, je crois que tous les négociateurs, tant du côté du gouvernement que des premières nations, font le nécessaire pour obtenir des résultats. Ils ont traité et réglé un nombre record de revendications au cours de la dernière année, en partie grâce à la Loi sur le tribunal des revendications particulières.
Elle est en place; tout est en place dans la Loi sur le tribunal des revendications particulières. Le secrétariat est là pour s'occuper de tous les rouages administratifs. On consulte les juges en chef de chaque province pour choisir les juges principaux qui travailleront là-dessus. J'en ai discuté avec le ministre Nicholson. C'est une priorité tant pour lui que pour moi, et je sais qu'il consulte aussi les dirigeants autochtones et le chef national Fontaine, par exemple, pour obtenir leurs points de vue.
Il y aura des fonds prévus pour cela dans le Budget des dépenses. On reçoit des demandes; le processus est lancé. L'échéancier est de trois ans et il commence dès que les premières nations présentent une revendication.
Tout est en ordre, et je souligne une fois de plus que grâce à cette loi, le reste des négociations se déroule bien. C'est pour moi une bonne surprise parce qu'elle a fait en sorte que tous restent vigilants. Elle leur dit en quelque sorte: « Soit vous négociez, soit vous vous retrouvez devant le Tribunal des revendications particulières ».
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie de comparaître devant nous aujourd'hui. Je vous sais gré de votre engagement d'assurer un suivi, car je m'apprête à vous poser un certain nombre de questions auxquelles, je le sais, vous n'aurez pas le temps de répondre aujourd'hui.
J'aimerais revenir un moment sur la question des revendications particulières. Les rapports initiaux sur les plans et priorités qui ont été publiés précisaient des objectifs et des délais. Je pense que nous accueillerions favorablement un rapport qui nous donnerait une idée des chiffres dont il est question. Dans son rapport sur les plans et priorités, la Commission des revendications particulières des Indiens a indiqué, bien sûr, qu'elle terminerait ses activités à la fin de décembre. Tandis que je regardais le Budget supplémentaire des dépenses, je n'arrivais pas à voir si l'argent était simplement transféré de la Commission à cette nouvelle fonction de soutien aux tribunaux ou non. Je me posais des questions au sujet du financement à cet égard.
Par ailleurs, j'ai cru comprendre que certaines nations avaient reçu une lettre leur indiquant qu'ils avaient six mois pour fournir des informations supplémentaires, et que soit ils devraient rester avec leur ancienne revendication, sans nouveaux renseignements, soit toute nouvelle information supplémentaire fournie après ces six mois placerait leur demande avec les nouvelles revendications, dans la file d'attente. Une lettre a été envoyée par le grand chef Stewart Phillip, de l'Union of B.C. Indian Chiefs. Je m'interroge également sur ce processus.
J'ai une autre remarque concernant le processus des revendications territoriales globales. À la page 80 du budget, il y avait un financement au titre de ce genre de revendications à l'extérieur de la Colombie-Britannique, mais on indiquait que de l'argent supplémentaire avait été demandé. Une partie de la demande concernait « les coûts d'acquisition et de possession de biens immobiliers fédéraux excédentaires dans le contexte des négociations de revendications territoriales globales ». Bien sûr, dans bon nombre de nos circonscriptions, le territoire est un enjeu de taille. Je voulais savoir s'il était possible de faire un rapport sur les biens immobiliers fédéraux excédentaires qui ont été acquis afin d'aider à régler une partie de ces revendications territoriales globales, particulièrement en tenant compte du fait que dans le récent discours sur le budget, nous avons entendu parler de la vente de biens de la Couronne. Il est certain que les premières nations voudraient être les premières à en profiter.
En ce qui concerne l'éducation, à la page 151 du Budget supplémentaire des dépenses, on prévoit un financement « pour appuyer la mise en oeuvre des nouvelles initiatives de responsabilité et de partenariat tripartite en matière d’éducation des premières nations ». Je voudrais savoir si ce financement inclura des éléments comme un budget de mise en oeuvre pour l'entente en matière d'éducation conclue avec les premières nations de la Colombie-Britannique. Lorsque vous-même et les fonctionnaires du Ministère avez comparu devant le Comité, le 14 mai, M. Wernick et Mme Cram ont parlé du fait qu'on n'avait pas encore réglé la question du processus de mise en oeuvre de l'entente sur l'éducation conclue avec les premières nations de la Colombie-Britannique. Même en décembre, on n'en était toujours pas venu à bout. Je voudrais savoir si une partie de cet argent supplémentaire ira dans le financement de ces ententes déjà en place.
Par ailleurs, au bas de la page 153, sous l'explication du crédit 10, on parle du fait que « des fonds autorisés totalisant 294 903 $ sont disponibles à même le crédit en raison d’une diminution des besoins en contributions liés à des infrastructures communautaires afin d’augmenter des subventions pour l’éducation en Nouvelle-Écosse ». Nous savons qu'il y a de sérieux besoins sur le plan des infrastructures communautaires. J'aimerais savoir de quelle manière il a été possible de libérer des fonds alloués aux infrastructures pour les placer dans des subventions pour l'éducation en Nouvelle-Écosse. Bien que je reconnaisse que l'autorité de financement en Nouvelle-Écosse a besoin de cet argent, je suis surprise qu'on puisse retirer à cette fin des fonds attribués aux infrastructures.
Mes deux autres remarques rapides concernent le fait que dans le Budget supplémentaire des dépenses, je n'ai pas vu de fonds alloués à l'application du principe de Jordan, qui a été adopté à l'unanimité à la Chambre des communes et qui appuie le fait que les deux ordres de gouvernement feront passer les enfants en premier, sans discuter de qui paiera.
Le dernier aspect concerne l'examen du PAENP qui est en cours au ministère. Cela suscite beaucoup de consternation chez les premières nations car, à leurs yeux, elles n'ont pas participé à la consultation. J'aimerais savoir si le ministre peut nous fournir des détails sur cette consultation, et si on a l'intention de changer la manière dont ce financement est actuellement accordé aux communautés des premières nations.
Je suis consciente que cela en fait beaucoup. Je sais que vous répondrez comme vous le pourrez et que vous nous enverrez le reste par écrit.
Ce sont toutes de bonnes questions, dont beaucoup ont été traitées dans les journaux. J'espère pouvoir répondre à quelques-unes d'entre elles, et nous vous reviendrons avec le reste par écrit.
Vous avez raison à propos de la consternation que cela a pu causer, parfois. Peut-être est-ce propre à l'ère Internet — je l'ignore—, mais si quelqu'un arrive avec une chose qui inquiète les gens, et qu'il y a un problème quelconque, en une semaine, la nouvelle fera le tour du Canada et on devra se battre pour faire connaître les faits réels. Peut-être s'agit-il là d'une bonne occasion de tirer les choses au clair ainsi.
Un exemple qui pourrait l'illustrer est votre première question sur les revendications particulières et la mise à jour des revendications dans un délai de six mois. Il n'y a aucune exigence visant à ce que les premières nations mettent à jour leurs revendications. Il n'y en a pas. Les intéressés n'ont pas à s'inquiéter à ce sujet. Ils sont satisfaits que leurs revendications aient été déposées dans l'état qui leur convient. Leurs revendications respectives sont solides, ils sont sûrs d'elles, et elles ont été acceptées. Ces gens n'ont pas à mettre quoi que ce soit à jour. Leurs revendications sont prêtes à être traitées, et elles le seront.
Nous avons dit que si l'on avait de nouvelles informations, des éléments qui avaient surgi, comme un examen archéologique ou d'autres documents, et qu'en tant que première nation, on souhaitait mettre à jour le dossier — si l'on avait de nouveaux renseignements qui étayent ses arguments —, il ne fallait pas hésiter à les soumettre.
Mais si les gens sont satisfaits de leurs présentations — et je présume que c'est le cas, s'ils les ont soumises — et souhaitent les mettre à jour, ils ont six mois pour le faire. S'ils disent avoir de nouveaux documents qui renforcent encore davantage leurs arguments, alors ils peuvent les ajouter. Mais cela n'est pas une nécessité. Si leur présentation est complète et qu'ils ont confiance en celle-ci, alors cette période de six mois est simplement là pour eux, s'ils veulent s'en prévaloir.
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C'est exact, monsieur le président.
Tout d'abord, monsieur le président, j'aimerais vous féliciter d'occuper ce fauteuil, ici, et de présider ce comité où nous recevons nos premiers témoins.
Je partagerai le temps qui m'est imparti avec M. Rickford.
Merci, monsieur Strahl, d'être venu à notre comité aujourd'hui.
J'ai seulement une question.
J'aimerais d'abord vous donner une mise en contexte: 62 p. 100 de ma circonscription est composée d'Autochtones. Nous avons le plus haut taux de membres des premières nations par habitant dans la plus petite région du Canada. Je suis moi-même très fier d'être Autochtone, et un grand nombre de personnes de ma parenté vivent encore dans des réserves. Le fait que je sois un membre des premières nations explique que j'aie choisi de siéger à ce comité.
L'éducation est très importante pour moi. J'ai fait des études postsecondaires, et sans cela, je ne serais pas là où je suis aujourd'hui.
Je remarque qu'il y a beaucoup de mesures concrètes dans le plan d'action économique concernant l'endroit où les écoles seront construites. Dans ma circonscription, il y a certains partenariats dans le cadre desquels les premières nations et les Métis envisagent de construire des écoles en collaboration, pour aider à répondre aux besoins en matière d'éducation dans le Nord.
J'aimerais savoir si vous pourriez m'aider en nous faisant part des mesures du gouvernement contenues dans ce plan d'action économique afin de répondre aux besoins des premières nations en matière d'éducation. Il s'agit d'un investissement dans les infrastructures du Canada.
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Merci. C'est encore une fois une bonne question.
Je répète, la bonne nouvelle, c'est que des fonds supplémentaires ont été annoncés. Il s'agit là de 165 millions de dollars sur les 515 millions de dollars de dépenses en infrastructure qui cibleront les projets relatifs à l'eau et au traitement des eaux usées. Cela s'ajoute à l'argent du budget précédent, que vous avez mentionné. Alors encore une fois, cela allégera un peu la pression et nous permettra de poursuivre d'autres travaux que nous menons déjà. Il s'agit de travaux importants, qui font partie du plan d'action qui a été exposé, et auquel les gens ont pu souscrire. Tout cela s'ajoute, de manière à nous permettre, comme je l'ai dit, de cibler 18 nouveaux projets, je crois.
Ces projets tendent à être très coûteux, car comme vous l'avez déclaré, ils sont souvent mis en oeuvre dans des régions éloignées et difficiles d'accès, alors ils coûtent cher. Mais ils sont d'une importance capitale, non seulement parce que les gens ont besoin d'eau potable, mais aussi parce que l'eau est un facteur qui intervient dans tout le reste de ce qui se produit sur cette réserve. On ne peut avoir un plan de développement économique si l'on n'a pas d'eau potable. On ne peut construire une bonne école si l'on ne peut y boire de l'eau. Sans eau propre, on ne peut appliquer aucune de ces autres mesures que nous tiendrions tout bonnement pour acquises dans d'autres communautés.
Donc, le plan d'action en matière d'eau potable et cet argent supplémentaire nous aideront. Comme je l'ai dit, nous avons réduit la liste de 190 à quelque 50, et il s'agit là d'un progrès notable. Mais sur le plan des communautés restantes et de la gestion à long terme de toutes ces communautés, il nous faut avoir un plan d'action vraiment bon. Ça nous permettra de réaliser tous ces projets dans l'avenir. Je suis donc ravi de cet argent supplémentaire.
Non, les sommes requises ne sont pas réservées dans le budget, car les négociations se poursuivent. Une fois que le mandat aura été établi et que les négociations auront été menées à terme, ce qui ne saurait tarder, nous aurons une idée plus précise des ressources requises et le montant en question sera indiqué dans le budget. Mais il n'y a aucun chiffre à cet effet actuellement, car nous en sommes encore à l'étape des négociations.
Comme vous le savez, nous avons tenu l'an dernier un forum très fructueux sur la situation au Yukon, auquel j'ai participé avec Andy Carvill et les représentants des autres premières nations, tant celles qui sont visées par les ententes sur l'autonomie gouvernementale que les autres qui étaient présentes à titre d'observatrices. En nous appuyant sur un protocole bien établi, nous avons pu tenir des discussions productives dans l'examen d'une partie des détails à régler avec le gouvernement du Yukon et les premières nations autonomes. Les différents participants ont su bien nous éclairer dans l'établissement de ce mandat. Il nous a été fort utile d'en apprendre davantage sur la façon dont l'argent est utilisé ainsi que sur les besoins de chacun. Les Yukonnais font sans cesse valoir qu'ils ont été des précurseurs, ce qui leur a permis de tirer de nombreux enseignements, ce que nous avons pu faire également, notamment quant aux coûts associés à l'autonomie gouvernementale des premières nations.
Tout bien considéré, les résultats obtenus sont remarquables quand on sait qu'il s'agit d'une première expérience. Ils se sont magnifiquement tirés d'affaire et le premier ministre Fentie n'hésite jamais à me rappeler que cela peut servir, de bien des manières, de modèle pour le reste du pays pour ce qui est des accords d'autonomie gouvernementale. Le Yukon a donc accompli un travail formidable, tout comme les premières nations du Yukon d'ailleurs.
Je vais rencontrer à nouveau le premier ministre Fentie et les représentants des premières nations qui viendront sous peu à Ottawa à l'occasion des Journées du Yukon. Je vais en profiter pour faire un peu de publicité, monsieur Bagnell, pour les Journées du Yukon qui auront lieu très bientôt à Ottawa. Je sais qu'une série de réunions sont déjà prévues avec de nombreux ministres, dont celui des Finances et moi-même, pour discuter de toutes les questions en jeu et du renouvellement de la mise en oeuvre. Nous nous rapprochons donc grandement d'une solution et j'ai bon espoir que nous parviendrons à conclure le tout très bientôt.
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Merci, monsieur Lévesque.
Pour ce qui est du Nunavik, je peux clarifier ceci: les initiatives concernant le Nord, par exemple l'Agence du développement du Nord et l'Initiative de logement pour le Nord, sont destinées aux trois territoires. On travaille étroitement avec des organismes gouvernementaux comme DRHC, la Société canadienne d'hypothèques et de logement et le ministère du Développement économique du Québec pour s'assurer qu'il n'y a pas de lacune du côté du Nord du Québec. Concernant leurs programmes et d'autres initiatives incluses dans le budget, j'espère qu'ils seront en mesure de desservir les communautés du Nord du Québec et du Labrador. Nous tenons des discussion avec ces organismes depuis le dépôt du budget. S'il y a des problèmes spécifiques, je suis tout à fait prêt à poursuivre ces discussions auprès de mes collègues au sein de ces organismes.
Au chapitre de l'entrepreneurship, je souligne que le gouvernement a lancé deux programmes ou projets-pilotes juste après Noël. C'était le 29 décembre, je crois. Un programme de réserve, qu'on appelle en anglais Loan Loss Reserve, a été mis sur pied. Ça peut aider les entrepreneurs autochtones à obtenir du financement de source non gouvernementale. Les communautés autochtones peuvent participer à des projets de développement de ressources naturelles et d'énergie. Comme vous le savez, il y a aussi le programme Aboriginal Business Canada, qui a comme but de soutenir les PME, les entrepreneurs autochtones. Ces programmes ne sont pas destinés strictement aux premières nations. Les entrepreneurs métis et inuits peuvent s'en prévaloir. Si vous avez des questions spécifiques, nous pourrons certainement poursuivre sur le sujet.
Pour ce qui est des communautés faisant l'objet d'une tutelle, c'est en général au gestionnaire en place de régler les affaires du gouvernement autochtone, de payer les dettes. En effet, on parle ici de problèmes de gestion financière, d'un déséquilibre quelconque, et c'est précisément au gestionnaire de régler tout ça. Il doit suivre les priorités, les droits. Si dans des situations spécifiques des dettes sont reliées à des contrats non payés, par exemple, il ou elle peut les régler.
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Bien sûr. Merci, monsieur Duncan.
En ce qui concerne le projet de loi sur le pétrole et le gaz des terres indiennes, je suppose que vous pourrez le consulter bientôt, si la Chambre vous le renvoie.
Bref, il s'agit d'un projet de loi de réglementation. Il traite de la façon dont les activités pétrolières et gazières — le forage, l'exploration, la production, etc. — seront réglementées sur les terres indiennes. Il faut toujours vérifier les règles qui régissent les réserves indiennes. Dans certains cas, il est évident que ce sont les lois provinciales ou fédérales qui s'appliquent, par contre, il arrive qu'il y ait des écarts, comme dans le cas des biens matrimoniaux et des normes en matière d'eau potable.
Je décrirais le projet de loi sur le pétrole et le gaz des terres indiennes comme une modernisation massive. Les premières nations observaient des règles datant des pratiques adoptées dans les années 1970. Ainsi, cela leur permettra d'être au diapason de l'Alberta, de la Saskatchewan, de la Colombie-Britannique, et des autres provinces, sur le plan de la réglementation, et cela leur permettra de mettre à jour leurs règles plus rapidement à l'avenir.
Le centre d'excellence, d'après ce que je comprends, se veut une initiative semblable aux autres que nous avons. Il nous faut des gens qui s'y connaissent en matière d'enjeux pétroliers et gaziers pour aider les gouvernements des premières nations à traiter avec les entreprises et l'industrie ainsi qu'à régler les problèmes qui surviennent.
En ce qui concerne l'examen périodique, on vient tout juste d'en entendre parler. Je crois savoir qu'on s'est penché sur le rendement du Canada en tant que pays. Cet examen s'inscrit dans un cycle de responsabilisation par lequel doivent passer tous les pays à tour de rôle. Le Canada étant parmi les premiers, nous avons été au début du processus; tous les pays seront soumis à cet examen. On vient de terminer la contre-vérification. Je crois que le rapport sera publié cette semaine, puis le Canada aura jusqu'en juin pour y donner suite.
Je préfère ne pas trop m'avancer là-dessus. Le gouvernement du Canada et, si je ne me trompe pas, le ministre de la Justice, déposeront leur réponse aux conclusions du rapporteur.
La seule chose que je peux dire, c'est que les questions touchant les Autochtones sont évidemment ressorties au moment de la contre-vérification, et je suis certain que ce sera la même chose dans le rapport. Le Comité s'est attaqué à plusieurs de ces questions. Vous avez proposé des modifications à la Loi sur les droits de la personne l'an dernier. Vous vous intéressez maintenant aux biens matrimoniaux qui, j'en suis sûr, seront longtemps au coeur de l'actualité.
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Je peux vous donner quelques précisions là-dessus.
Essentiellement, nous avons un processus de planification des immobilisations. Nous devons répondre à de nombreux besoins au sein de différentes communautés, comme Mme Crowder l’a déjà dit. Nous intervenons dans plusieurs domaines, que ce soit dans les écoles, la gestion des déchets, le traitement des eaux usées, l’électrification, l’aménagement de routes, etc. — bref, tout ce qui se trouve à l’intérieur des réserves. Nous gérons une série de listes d’attente régionales. Chaque année, nous finançons ce que nous pouvons, selon les priorités. Pour ce qui est de l’eau, la priorité est accordée en fonction des risques, comme on en a discuté précédemment. C’est la même chose pour les écoles; il y a des critères à respecter. Il faut évaluer la taille de l’école par rapport au nombre d’enfants, les types d’installations et ainsi de suite. Nous gérons ces listes de notre mieux, avec les fonds dont nous disposons chaque année. Nous avons déjà eu plusieurs discussions avec le Comité au sujet du classement et des communautés.
Le budget nous permettra d’en faire beaucoup plus au cours des deux prochaines années que ce que nous avions prévu. Le fait que les projets soient prêts à réaliser ne change rien pour nous puisqu’il y a beaucoup de communautés et, par conséquent, beaucoup de besoins à combler.
Nous aurons probablement des réactions qui nous permettront de voir si nous investissons au bon endroit, mais ces projets doivent être avancés sur le plan de la conception et de l’ingénierie et avoir fait l’objet d’une étude de faisabilité. Nous n’allons pas passer deux ans à mener des consultations à propos, par exemple, du type d’école nécessaire. Chose certaine, c’est aux communautés que revient la décision finale, et ce sont elles qui mettront les projets en œuvre. Nous accordons le financement et elles s’occupent du processus d’appel d’offres.
Le ministre sera en mesure de respecter les exigences du budget selon lesquelles il doit faire rapport des progrès accomplis en mars, en juin, en septembre et en décembre.