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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vous salue, vous et les membres du comité. J'apprécie beaucoup votre invitation à comparaître devant vous aujourd'hui.
Je m'appelle Patrick Boyle. Je suis président-directeur général de l'American Meat Institute. L'AMI, dont les bureaux sont à Washington D.C., a été fondé par les transformateurs de viande américains en 1906.
Parmi les 200 membres de l'AMI, on compte certains des transformateurs de viande et de volaille les plus connus des États-Unis, du Canada et du Mexique. Ensemble, nos membres des États-Unis produisent plus de 95 p. 100 du boeuf, du porc, de l'agneau et du veau aux États-Unis, et près de 75 p. 100 de notre production nationale de dinde.
À bien des égards, l'AMI est une association nord-américaine de producteurs de viande. Les figures de proue de l'industrie canadienne, entre autres Maple Leaf Foods, Cargill et XL Beef sont également membres de notre association. En fait, votre prochain témoin, M. Nilsson, est l'un des administrateurs de l'AMI et il siège à notre comité directeur. De même, le plus grand producteur de viande du Mexique, Sigma Alimentos, est également membre de l'AMI. Depuis la signature de l'Accord de libre-échange nord-américain, les entreprises de ces trois pays ont profité des avantages concurrentiels comparatifs pour créer un marché nord-américain intégré du bétail et de la viande qui est très efficace.
Les membres de l'AMI incarnent cette intégration économique, et il est certain que nous encourageons et appuyons le libre-échange en Amérique du Nord. Par contre, nous nous opposons vigoureusement à toute mesure susceptible de menacer ou de limiter le libre-échange. L'étiquetage obligatoire du pays d'origine — l'EPO —, qui fait l'objet de votre audience d'aujourd'hui, est de toute évidence une mesure qui pourrait limiter et entraver ce libre-échange. Bref, nous estimons que l'EPO a pour effet de priver le secteur du bétail et de la viande des avantages économiques et des débouchés prouvés qu'offre l'ALENA à nos trois économies.
L'AMI s'intéresse et s'oppose à l'EPO depuis plus de 10 ans, puisque cette idée douteuse a vu le jour au milieu des années 1990. L'AMI s'est opposé à la mesure législative sur l'étiquetage obligatoire indiquant le pays d'origine lorsque celle-ci a été initialement présentée et rejetée. Il a continué de s'y opposer quand cette mesure a été débattue dans le cadre du Farm Bill de 2002 au Congrès américain. S'y sont également opposés avec nous les principaux groupes américains d'éleveurs de bétail, dont la National Cattlemen's Beef Association, le National Pork Producers Council, ainsi que leurs homologues canadiens. Je tiens également à signaler que, durant tout le débat au sujet de l'EPO, le gouvernement canadien était également bien déterminé à s'opposer à cette mesure.
Nous nous opposions tous à cette mesure parce que nous reconnaissions que l'étiquetage obligatoire indiquant le pays d'origine constituait un obstacle non tarifaire à peine voilé au commerce qui aurait pour effet de nuire aux importations de bétail aux États-Unis, d'empêcher les éleveurs canadiens et mexicains d'obtenir un rendement efficace sur leurs investissements et d'accroître inutilement les frais du conditionnement de la viande aux États-Unis et le prix des produits que nous mettons en marché, sans offrir d'avantages concrets aux détaillants ou aux consommateurs américains.
Comme vous le savez, l'EPO faisait partie du Farm Bill de 2002; toutefois, nous avons réussi à le faire amender afin qu'il ne prenne effet que deux ans plus tard. En 2004, à l'approche de la date d'application, nous avons de nouveau réussi à obtenir un report de deux ans. En 2006, le Congrès a de nouveau reporté l'application de l'EPO jusqu'en 2008. Mais comme le savent les membres de votre comité, les élections entraînent des conséquences, et en 2006, lorsque le Parti démocrate a obtenu la majorité à la Chambre des représentants, en plus d'être majoritaires au Sénat, les partisans de l'EPO ont obtenu l'avantage, et il est devenu impossible du point de vue politique de reporter de nouveau cette échéance.
À ce moment, l'AMI a dû réorienter sa stratégie et ses ressources, et cesser de préconiser l'abrogation de l'EPO pour participer à la rédaction du compromis législatif le plus favorable possible dans les circonstances et user de son influence auprès du Ministère de l'agriculture pour en arriver à un règlement final applicable.
Il ne fait aucun doute que l'étiquetage obligatoire indiquant le pays d'origine est une mesure lourde et onéreuse. En fait, dans le préambule du règlement final publié en janvier dernier, l'USDA a répété ses conclusions quant aux avantages du règlement qu'il avait présenté il y a cinq ans dans la proposition initiale et de nouveau en septembre dernier, lorsqu'il avait publié un règlement final provisoire.
Plus précisément, l'USDA a déclaré qu'il était difficile de quantifier les avantages que pourrait produire l'application de cette règle. L'USDA s'est dite encore d'avis que les avantages économiques seront minces. Par contre, l'USDA a publié des estimations assez précises des coûts. Elle a par exemple estimé que l'application de cette règle la première année coûtera près de 300 millions de dollars aux producteurs de porc américains et 1,25 milliard de dollars aux producteurs de boeuf américains. En outre, l'USDA a évalué que la perte de productivité après 10 ans dépasserait les 210 millions de dollars.
Ce sont là des chiffres particulièrement remarquables, compte tenu des difficultés économiques auxquelles sont confrontés l'Amérique du Nord et le reste du monde. Et ces estimations ne tiennent pas compte des répercussions économiques négatives que l'EPO aura pour les producteurs de bétail du Canada et du Mexique.
Pour ce qui est de l'avenir, j'ai quelques observations à faire. Le secrétaire Vilsack de l'USDA s'est dit insatisfait de la décision finale que lui a léguée l'administration Bush. Il a demandé à l'industrie d'accepter volontairement ses opinions au sujet des renseignements supplémentaires pour l'étiquetage et d'ajouter l'information sur le pays d'origine aux étiquettes de certains produits transformés.
Dans ma réponse au secrétaire Vilsack, j'ai indiqué que l'industrie risque peu d'accepter volontairement ses préférences. Au contraire, l'AMI a conseillé à ses membres de respecter la décision finale, sans tenir compte de ses préférences. Si l'USDA désire apporter des modifications à l'EPO, il devra user du processus décisionnel d'avis et de commentaires. Pour l'instant, je ne crois pas que l'USDA ait pris de décision à cet égard.
En ce qui concerne le rôle et l'intérêt du Congrès dans l'EPO, je crois que l'EPO fait actuellement l'objet d'une surveillance et que le Congrès manifeste peu d'intérêt ou d'enthousiasme pour ce qui est de revoir ou de modifier cette exigence législative. Au Congrès, les partisans de l'EPO souhaitent surveiller le respect de la mesure durant le reste de cette année avant d'envisager même de revoir cette question.
J'ai une dernière observation au sujet de l'OMC. L'AMI comprend pour quelles raisons le Canada et le Mexique contestent l'EPO devant l'OMC. En fait, durant tout le débat sur l'EPO, l'AMI a constamment dit au Congrès que cette mesure viole les engagements du gouvernement américain dans le cadre de l'OMC et que le Canada et le Mexique contesteraient probablement l'EPO et auraient de bonnes chances de réussir. L'AMI est prêt à porter son concours à votre gouvernement dans ce processus de règlement de différends.
Monsieur le président, je vous remercie du temps que vous m'avez accordé. Je suis prêt à répondre à toutes vos questions et à celles de vos collègues.
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Merci, monsieur le président, membres du comité.
Je vous prie d'emblée de m'excuser, car je ne suis pas aussi éloquent que Patrick. Je suis toujours un peu gêné d'avoir à prendre la parole après lui.
Je m'appelle Brian Nilsson, et je suis co-PDG de XL Foods, avec mon frère Lee. XL Foods est une entreprise familiale privée de production de boeuf et de bétail. Nous avons des usines de transformation à Calgary et à Brooks, en Alberta, à Moose Jaw, en Saskatchewan, à Omaha, au Nebraska, et à Napa, en Idaho. Notre entreprise est exploitée des deux côtés de la frontière.
Je suis très heureux de parler de l'EPO et de la compétitivité du secteur de la viande du Canada et des États-Unis. Je vais aborder certains facteurs clés, puis je répondrai à vos questions.
Dans notre entreprise, nous croyons que nous pouvons exploiter des installations de classe mondiale et faire concurrence à toute autre entreprise. En achetant les installations de Lakeside, nous avons démontré encore une fois qu'il n'y a pas de honte à être une entreprise canadienne et que nous pouvons exploiter des entreprises aussi bien que quiconque.
Dans nos abattoirs de vaches adultes, l'un des problèmes que nous avons actuellement en matière de compétitivité, c'est le renforcement de l'interdiction visant les aliments du bétail en vertu des règles relatives aux matières à risque spécifié, les MRS. Cette interdiction a provoqué une augmentation non intentionnelle des coûts pour nos abattoirs et nous a imposé un fardeau. C'est pour cette raison que nous avons dû fermer temporairement jusqu'à l'automne notre abattoir de Moose Jaw.
Nous croyons que les effets de l'EPO n'ont pas été aussi prononcés au Canada qu'on l'avait craint initialement. Cela ne signifie pas cependant que cette mesure n'a eu aucun effet. Ses effets sont manifestes dans la production du porc.
Nous croyons que la concurrence accrue que nous constatons actuellement dans le marché de l'Ouest canadien est due au fait que nous avons acheté Lakeside Farm Industries. Les conditionneurs américains déploient des efforts plus vigoureux pour acheter du bétail dans l'Ouest canadien. Le fait est qu'en tant que Canadiens, nous essayons de limiter leur capacité d'acheter. Nous devons toujours tenir compte de ce principe. Les rabais que les transformateurs américains veulent imposer à nos producteurs influeront sur leur capacité d'acheter le même bétail, parce qu'ils pourront y appliquer un rabais.
Depuis que nous avons acheté l'entreprise Lakeside, nous avons constaté une diminution dans les exportations de bétail vers les États-Unis. Cette diminution n'est pas attribuable aux effets de l'EPO, mais plutôt à notre capacité de réduire nos coûts d'exploitation et à être plus agressifs sur le marché. N'en déplaise aux membres de l'association de Patrick, notre objectif est de ne pas avoir à exporter les animaux aux États-Unis et de pouvoir tous les abattre ici.
C'était là un bref résumé de ce que nous sommes et de ce que nous croyons.
Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Je vais commencer. Je vais également parler au nom de Levinoff-Colbex, monsieur le président.
Pour revenir à ce qui a été dit, Patrick est un orateur exceptionnel, Brian est... assez bon, et vous entendrez maintenant le pire. Mais les choses vont s'améliorer...
Des voix: Oh, oh!
M. Brian Read: Je vous garanti que cela va s'améliorer quand nous passerons à Jim.
Je me sens toujours humble quand je me trouve devant un groupe de personnes aussi talentueuses.
La question de la compétitivité est vraiment un problème chronique dans le secteur de la viande. Tous ceux qui participent directement à la transformation seront d'accord avec cela. L'un des problèmes, c'est les MRS, et cela nous ramène à il y a deux ou trois ans, lorsque votre comité — et je sais que certains membres de cette époque sont encore dans cette salle — avait recommandé que les transformateurs examinent cette politique. J'étais un partisan de cette politique, mais nous n'avons peut-être plus les moyens de nous offrir ce luxe. Comme je l'ai dit, il y a eu des changements énormes, et d'autres changements tout aussi énormes menacent le secteur de la viande, croyez-moi.
Pour ce qui est de la capacité, nous avons la capacité nécessaire au Canada. Il y a deux ans, votre comité nous avait demandé d'augmenter la capacité. Nous l'avons fait volontiers. Les entreprises étaient prospères, et nous avons réinvesti. Nous pouvons livrer concurrence sur le marché mondial. La qualité de nos produits est aujourd'hui bien supérieure à ce qu'elle était avant 2003. Nous avions de bons produits en 2003. Nous avons investi dans des interventions, dans des initiatives de salubrité alimentaire, dans de meilleures installations de refroidissement, entre autres, afin de pouvoir faire concurrence sur le marché mondial. Mais nous sommes un peu entravés par la politique... Un petit peu; c'est un problème important.
Ce que nous voulons également demander à votre comité, c'est que l'on impose des tests de dépistage du E. coli, au hasard, au boeuf importé au Canada. À l'heure actuelle, nous effectuons ces tests sur nos exportations, et nous demandons que les mêmes tests s'appliquent aux importations. Je pourrais vous en dire bien davantage, mais je préfère répondre aux questions et laisser le reste de mon temps à Jim.
Je vous laisse peut-être trop de temps.
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Je m'appelle Jim Laws, et je suis directeur général du Conseil des viandes du Canada. J'ai beaucoup de chance que Brian Nilsson et Brian Read comparaissent en même temps que moi aujourd'hui; ils ont tous deux déjà été présidents du Conseil des viandes du Canada et dirigent de véritables exploitations de boeuf au Canada.
Comme vous le savez, nous faisons partie des secteurs alimentaires les plus importants du Canada, avec quelque 67 000 employés. Je ne parlerai pas trop longtemps non plus, pour que vous ayez suffisamment de temps pour poser des questions.
Nous avons également comparu récemment devant votre comité sur le secteur de la viande rouge, et nous avons aussi comparu devant le Sous-comité sur la salubrité des aliments et le Comité permanent du commerce international de la Chambre des communes. Nous vous avons formulé des recommandations sur différents sujets, et nous sommes certains que vous préféreriez ne pas les réentendre aujourd'hui; ces recommandations touchent l'élimination des frais d'inspection, l'aide au paiement des coûts élevés de conformité au renforcement de l'interdiction visant les aliments du bétail, et la nécessité d'accroître la compétitivité des abattoirs, sans en accroître la capacité nécessairement. Nous comprenons également qu'à la suite de la visite récente de votre comité à Washington et de vos rencontres avec différents groupes de l'industrie, vous aurez des questions supplémentaires portant directement sur les règlements adoptés aux États-Unis concernant l'étiquetage obligatoire indiquant le pays d'origine.
En 2008, nous avons travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement du Canada et nous appuyons entièrement le mémoire présenté au gouvernement des États-Unis au sujet de la règle finale intérimaire sur l'étiquetage obligatoire indiquant le pays d'origine. Le Conseil des viandes du Canada a tenu un atelier d'un jour très réussi à Toronto le 10 septembre 2008; M. Mark Dopp, vice-président des affaires réglementaires et avocat-général de l'American Meat Institute, était le présentateur principal. Heureusement pour nous, les produits de viande d'un grand nombre de nos membres sont vendus dans le marché de la restauration hôtelière, ainsi qu'à des transformateurs de second cycle de quartiers de viande qui sont exclus de la déclaration obligatoire du pays d'origine sur les étiquettes.
Bien entendu, à la fin de 2008, nous étions pleinement d'accord avec l'avis officiel du gouvernement du Canada à l'OMC au sujet de ses préoccupations concernant cette règle américaine et la lettre récemment envoyée par le secrétaire américain Tom Vilsack à l'industrie américaine, leur demandant de se conformer volontairement à sa propre version de la règle, qui est plus sévère que la règle finale ayant été adoptée. Cette demande nous préoccupe, et c'est pour cette raison que nous avons aussi récemment appuyé le gouvernement du Canada lorsqu'il a avisé le gouvernement américain de son intention de réactiver sa plainte devant l'OMC.
Sur ce, nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup d'être ici aujourd'hui, malgré le court préavis.
Pendant vos déclarations, chacun d'entre vous a comparé son organisation à celle des autres témoins qui allaient parler ou qui l'avaient fait avant.
Mes questions seront probablement les plus superficielles étant donné que, tout comme M. Hoback, je suis tout nouveau au sein du comité et j'ai donc moins d'expérience dans le domaine de l'agriculture. Tenez donc compte des questions qui découleront des miennes, lorsque je les aurai posées; elles portent sur l'EPO.
Monsieur Nilsson, je dois vous dire que M. Shipley, M. Miller et moi-même avons eu l'occasion de rencontrer Collin Peterson, le président du House Committee on Agriculture, lorsque nous étions à Washington. Nous avons parlé de la question d'une réduction du coût de 100 $ par tête à l'achat de bétail canadien. La raison donnée aux éleveurs de bétail canadien est l'application des règles concernant l'EPO et la nécessité de séparer le bétail.
Je peux vous dire, à moins que M. Shipley ou M. Miller ait un point de vue différent, que M. Peterson nous a en fait indiqué que nous avions été dupés, qu'il ne s'agissait que d'une excuse pour faire baisser le coût du bétail. Honnêtement, à l'heure actuelle, nous sommes enclins à le croire, à moins que vous ne nous fournissiez des preuves accablantes nous indiquant le contraire.
Cela dit, toutefois, vous aurez la possibilité de vous expliquer. Ma question est la suivante: n'est-il pas vrai que les conditionneurs américains séparent déjà les animaux d'âges différents pour les différents marchés et, le cas échéant, en quoi le fait de séparer les animaux canadiens et américains diffère-t-il de la séparation selon leur âge? Nous voulons savoir exactement quels changements doivent être apportés aux chaînes de production des conditionneurs américains pour séparer le bétail canadien qui entraîneraient une réduction de 100 $ par tête de bétail au niveau du prix.
Voilà la question facile. Les autres membres du comité auront des questions plus difficiles.
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Je commencerai par vous donner un exemple. Lundi, j'ai participé à une conférence sur le bétail et j'ai prononcé une allocution. L'un des autres conférenciers était une analyste bien connue. Elle travaillait auparavant pour CanFax, le mécanisme d'enregistrement des prix dont nous disposons au Canada. Elle a présenté un rapport et une prévision des prix pour le bétail au Canada.
J'ai trouvé cela très intéressant, parce qu'elle a démontré que si nous nous fions au marché d'exportation vers les conditionneurs américains pour établir nos prix aujourd'hui — compte tenu du rabais dont vous avez parlé —, le prix sur notre marché devrait être de 75 $ par tête de moins qu'il ne l'est actuellement. Elle a dit qu'aujourd'hui, les conditionneurs canadiens sont bien au-delà de leur niveau d'exportation pour le bétail, et c'est pour cette raison que les exportations de bétail ne sont pas très importantes. Le bétail qui quitte le pays fait l'objet de contrats depuis de nombreux mois. Le bétail acheté au comptant n'est pas exporté. Je dirais donc que cette réduction de prix n'est pas au niveau que vous mettriez de l'avant.
Depuis notre acquisition de Lakeside, nous avons déployé des efforts vigoureux pour augmenter le niveau de transformation à cette usine. Nous pensons que le mieux pour l'industrie canadienne est de transformer les animaux là, avant d'expédier la viande aux États-Unis, et de rendre service à notre marché national. Si vous le souhaitez, vous pourriez les convoquer comme témoins.
Lorsqu'on a commencé à parler d'étiquetage indiquant le pays d'origine, je pense que certains craignaient que les conditionneurs américains puissent escompter le bétail au Canada et que l'industrie canadienne ait la capacité de le faire. Ce n'est pas le cas. Nous voyons actuellement une réduction naturelle des troupeaux dans l'industrie du bétail. En vérité, nous aurons bientôt à peine assez de bétail pour satisfaire notre propre industrie, et il n'y en aura plus à exporter.
Je parlerai brièvement de la séparation aux États-Unis, si vous me le permettez, en me fondant sur mon expérience, parce que nous avons des usines canadiennes. Je pense que la séparation comporte deux volets. Il s'agit en quelque sorte d'une ségrégation ferme, mais la principale chose dont les gens ne parlent pas, c'est que les usines de conditionnement américaines ont commencé à isoler le bétail canadien en raison des mesures législatives visant l'EPO. Ils ont constaté qu'ils ne recevaient pas le juste prix pour leur viande, parce qu'une partie de cette viande ne pouvait pas être exportée en Corée. Au Canada, nous ne pouvons pas exporter en Corée, et les usines de conditionnement américaines ont par la suite associé leur manque de revenus au bétail canadien. Parfois, nous confondons une partie de cette réduction de prix, qui est attribuée à la ségrégation, à l'absence de recettes.
Nous avons actuellement le même problème au Canada avec nos bovins engraissés. Nous n'avons pas accès au marché coréen et nous acceptons 25 $ par tête depuis de nombreuses années. Je pense que c'était la première fois que les usines américaines étaient réellement en mesure de cerner ce phénomène. Le reste se trouve dans les coûts liés à la ségrégation. Certains éléments des usines sont efficaces. Comme lorsqu'on construit une voiture, ou un autre produit, tout se fonde sur une circulation continue et chaque fois qu'on change cette circulation, ça coûte cher. Je pense donc que ça fait partie du problème.
Certains détaillants aux États-Unis ont des programmes préférentiels, mais ce n'est pas un problème majeur dans le cas présent.
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Je veux tous vous remercier pour vos témoignages.
Monsieur Read, je vais tout d'abord m'adresser à vous.
Le 15 avril dernier, j'ai eu la chance, avec mon chef, M. Gilles Duceppe, et le député de Drummond, Roger Pomerleau, de visiter vos installations à St-Cyrille-de-Wendover, l'abattoir Levinoff-Colbex. Au nom de mon chef et de M. Pomerleau, je veux vous féliciter pour la qualité de vos installations. C'était la première fois que je visitais un abattoir de bovins. J'avais déjà visité un abattoir porcin; je crois que M. Laws y était. Je vais faire un jeu de mots, mais je ne sais pas comment ça sera traduit en anglais: j'ai été « vachement » impressionné. C'était très intéressant.
J'aimerais savoir où on en est dans le dossier de vos nouvelles installations, de votre projet de salle de découpe de 19 millions de dollars. On sait que le gouvernement fédéral a annoncé un programme de 50 millions de dollars sur trois ans pour améliorer les capacités d'abattage. On a posé beaucoup de questions au ministre ici, au comité, et à la Chambre des communes. Je sais que vous, de votre côté, vous travaillez également avec le bureau du ministre Ritz ou avec le bureau du ministre Blackburn à ce sujet. Le 5 juin dernier, il y a eu un communiqué de la part du gouvernement qui répétait, finalement, cette annonce qui a été faite dans le dernier budget, mais on ne connaît toujours pas les critères. On commence à savoir, parce que cela été répété à de nombreuses reprises, que ce ne seront pas des subventions, mais bel et bien des prêts qui seront offerts.
J'aimerais savoir, si vous pouvez partager cette information avec nous, évidemment, si vous avez avancé dans ce dossier. Avez-vous eu des confirmations de la part du bureau du ministre, à savoir que vous y serez admissible? Est-ce que ce sera un prêt ou une subvention? Connaissez-vous les critères pour pouvoir accéder à ce programme? J'aimerais que vous nous fassiez un petit résumé de la situation.
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Je peux vous donner un aperçu de la situation.
J'ai oublié de le faire dans ma présentation plus tôt. Je m'excuse, je n'ai pas entendu le nom de la personne qui posait des questions à M. Nilsson.
Maintenant que vous avez visité notre établissement et que vous avez vu les efforts qu'il faut déployer pour transformer une livre de viande, je pense qu'il serait agréable... et mon offre s'adresse à tout le monde dans la salle, parce que je pense que vous aurez bientôt le temps de visiter les établissements Colbex-Levinoff, de sorte que vous verrez que nous ne sommes pas le grand joueur qui tente de faire sortir les producteurs du pays. Sans eux, nous ne pourrions fonctionner.
La situation est la même depuis l'éclosion d'ESB. Je pense qu'il est grand temps de nous ouvrir les yeux à l'environnement; notre capacité disparaît. Ce n'est peut-être pas important. Et c'est pour cette raison que construire cette salle de découpe est essentielle pour notre compétitivité. Nous avons parlé de production mondiale. Nous voulons être concurrentiels. Souhaitons-nous pouvoir concurrencer le monde entier? Le monde entier se trouve peut-être à l'intérieur du Canada, mais c'est à vous de le décider. Si c'est le cas, nous pourrions réduire le troupeau de 60 p. 100 et nous n'aurions plus à nous soucier des problèmes qui surviennent partout dans le monde; nous ne nourririons que notre pays. Nous devrions décider ce que nous souhaitons faire. Nous sommes sans cesse accusés de vouloir éliminer les producteurs; c'est complètement faux. Nous tentons de rester en affaires. Nous employons beaucoup de gens.
Pour revenir à votre question, je vous remercie de nous avoir visités. Nous l'avons beaucoup apprécié.
Nous avons l'intention d'aller de l'avant. Nous pensons que c'est nécessaire. Le conseil se réunit aujourd'hui. Nous avons certaines lignes directrices au sujet de l'argent, mais elles sont vagues. Je pense que l'industrie serait naïve de croire que nous sommes en colère parce qu'il s'agit d'un prêt. Certaines personnes dans la salle pensent que c'est bien ainsi, alors que nous pensions qu'il s'agissait d'une subvention; nous sommes donc peut-être un peu déçus. Encore une fois, cette décision se prend à l'heure où nous nous parlons. Nous terminons d'évaluer les coûts, de déterminer combien il en coûte réellement de construire cet édifice, d'obtenir tous les permis et de rembourser les coûts d'ingénierie, entre autres. Mais c'est ce qui doit se faire pour maintenir des opérations viables à l'avenir.
Cela répond-il à votre question, André?
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Merci, monsieur le président.
Merci messieurs.
Dans votre exposé, monsieur Reid, vous avez posé la question fondamentale que nous devrions tous peut-être nous poser nous-mêmes: à quoi ressemble ce marché? Est-il d'apparence canadienne? Est-il d'apparence mondiale? Comment procéder? Honnêtement, je pense que c'est là le défi et la véritable question que nous devrions nous poser. Nous devrions peut-être parler de cela aux producteurs et à ceux d'entre vous qui s'occupent de transformation afin que vous sachiez à quoi vous en tenir. À défaut de cela, c'est comme si on vous demandait de jouer aux fléchettes sans vous fournir de fléchettes.
D'après ce que vous dites, vous faites ce qu'il faut, selon vous, pour demeurer concurrentiels. Alors comment résoudre d'une part le problème du producteur primaire dont on nous a exposé la situation à bien des reprises, qui dit que si on lui demande de produire plus de vaches ou tout simplement s'il a plus de vaches, il ne gagnera pas davantage alors qu'il y a des producteurs, qui doivent répondre à la demande des consommateurs, pour ainsi dire...? Comment réussir à trouver le juste prix qui satisfasse le transformateur et les producteurs en même temps? Comment sortir de cette impasse?
Je me rends compte qu'il s'agit d'une question très difficile. Je n'aime pas trop vous mettre au défi tous, mais quelque part, il nous faut oublier l'idée que les aliments doivent être bon marché et si bon marché que la personne au début de la chaîne, qui est toujours le producteur, obtient moins pour ses produits et dans certains cas doit fermer boutique. Comme M. Nilsson l'a dit, le troupeau se réduit et ce n'est pas parce que c'est nécessairement ce que l'on veut, mais parce que l'on ne peut plus se permettre de le conserver. C'est tout simplement trop coûteux.
Je me rends compte que je viens de faire une déclaration très générale, monsieur Read, mais vous nous avez mis au défi en posant une question fondamentale. Je pense qu'il nous faut connaître votre propre point de vue sur ces questions fondamentales.
Je m'intéresse d'abord à M. Read et ce sera ensuite au tour de M. Nilsson.
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Quitte à passer pour un défenseur du marché libre, je pense qu'en dehors de la période d'ESB où il a fallu augmenter artificiellement le troupeau, celui-ci trouve de lui-même son juste niveau. Nous sommes convaincus que d'ici cinq ou dix ans, nous allons en revenir à une production très rentable pour les éleveurs.
La véritable tragédie de l'ESB, c'est qu'elle est survenue au cours d'une période qui aurait dû être propice aux producteurs canadiens. Du fait de l'ESB, des restrictions sur les exportations de viande et de tout ce qui en a découlé, nous avons connu une période difficile.
Nous pensons qu'à plus long terme, les prix devraient s'améliorer au fur et à mesure des liquidations. Je suis convaincu que c'est ainsi que le marché se comporte. Il évolue selon des cycles. Au cours de cette période, le marché a été perturbé, ce qui a causé un tort considérable à nos producteurs, mais les cycles du marché vont imposer un rétablissement des prix. Nous constatons actuellement un rétrécissement du troupeau et je pense que ce phénomène aura pour effet à plus long terme de faire remonter les prix.
Je pense qu'on aurait tort d'anticiper sur le nombre de têtes que devrait compter le troupeau au Canada. Ce sont tous les producteurs qui vont en décider collectivement par rapport à la proportion de ceux qui veulent rester en activité, et c'est à mon avis la meilleure façon de procéder.
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Je vous remercie tous les deux.
Évidemment, c'est un défi auquel nous sommes tous confrontés quant aux décisions politiques à prendre. D'après les propos des petits et des gros éleveurs, j'ai l'impression que notre politique agricole devrait avoir une portée assez large, car comme l'a dit M. Read, je ne suis pas forcément le plus fort de la rue. Il faut que notre politique en tienne compte et qu'il en aille de même pour tous les producteurs; ce sera donc un défi.
Monsieur Boyle, vous avez parlé de l'EPO, et c'est évidemment un sujet qui nous préoccupe tous. Nous considérons que ces directives ne devraient pas exister. C'est un point de vue qu'on peut adopter, mais comme vous l'avez dit tout à l'heure, je crois, ces règles d'étiquetage ne vont pas forcément disparaître. Dans la mesure où elles vont continuer à s'appliquer, malgré qu'on en ait, et comme il faut toujours du temps pour relever les défis, quelles mesures préconisez-vous pour atténuer les effets de ces règles d'étiquetage sur nos producteurs?
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Merci beaucoup, monsieur le président; j'aimerais remercier chacun d'entre vous, messieurs, de vous joindre à nous aujourd'hui.
Monsieur Laws, nous vous avons rencontré à maintes reprises ces derniers temps. Certains commencent sans doute à se demander s'il n'y a pas autre chose entre nous.
Monsieur Read, je pense que nous avons ici un exemple de ce qui peut se produire quand le mécontentement s'exprime en comité, et je tiens à vous donner l'occasion de vous exprimer comme vous le souhaitez. Nous veillerons à ce que vos propos ne soient pas pris hors contexte car je suis convaincu que vous ne vous êtes pas mis à la recherche d'un marché captif pour ne vendre qu'au Canada et ne livrer concurrence qu'à des gens comme XL.
Je considère que des gens comme vous et M. Nilsson, qui êtes originaires de ma région, êtes les exemples mêmes de sociétés canadiennes qui peuvent concurrencer les plus grands et les meilleurs du monde si on leur en donne l'occasion en mettant tous les concurrents sur un pied d'égalité, et c'est là l'un de nos problèmes.
Vous avez parlé de l'élimination des matières à risque spécifié, les MRS. Les représentants de l'industrie nous en ont parlé lorsque nous les avons rencontrés, mais sous une forme un peu différente. Vous reconnaîtrez sans doute, comme toutes les personnes ici présentes, que dans ce domaine, nous sommes allés beaucoup plus loin que les Américains. Même s'ils ont dit qu'ils allaient faire du rattrapage, ils ont encore du rattrapage à faire. Il y a d'autres exemples de fardeaux réglementaires que nous imposons à nos producteurs et à nos transformateurs, et qui n'ont pas d'équivalent aux États-Unis. Pensez-vous que ce soit l'un des plus gros obstacles à la compétitivité de notre industrie?
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Non. Je vous dirais, sans équivoque, que je n'appuie pas l'EPO. Je veux absolument que cette loi disparaisse.
Je voulais surtout vous dire, entre autres choses, que les conséquences pour l'Ouest canadien ne sont pas celles que nous avons perçues initialement. C'est en grande partie attribuable, et je me répète, au fait que nos cheptels bovins sont réduits et nous sommes beaucoup plus dynamiques du côté du conditionnement. Alors c'est surtout cela. Mais non, nous voulons absolument l'élimination de l'EPO.
J'aimerais revenir à ce que Patrick disait au sujet de la première lettre envoyée par le secrétaire Vilsack. Cette lettre représente le volet négatif de l'EPO. Une telle démarche aura un impact négatif sur les ventes de viande et créerait un fardeau pour le secteur du conditionnement aux États-Unis. Et le coût relatif à la séparation des animaux serait très élevé.
Cette loi sur l'EPO améliorée qui fait l'objet de discussions serait très nuisible. Je dis que nous pouvons faire face à l'EPO à présent. Notre population bovine va s'équilibrer et, vous savez, je veux absolument abattre et transformer les bovins ici, alors il ne devrait pas être question de la situation du secteur du conditionnement américain dans ce débat.
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Je commencerais par dire que lorsque nous nous retrouvons dans des périodes où nous espérons voir de meilleurs prix, j'aime penser que les troupeaux augmenteront de nouveau. C'est une partie importante des industries dans lesquelles j'oeuvre, cette augmentation, et c'est ce que nous espérons voir.
Je dois souligner que les États-Unis ont eu une longue période de rentabilité relative ces 10 dernières années dans leur groupe de producteurs, et ils n'ont pas vu leur nombre augmenter. Il faut garder en tête que les pressions exercées par les gens, tout particulièrement aux États-Unis, commencent à limiter l'agriculture. Même si certains souhaitent voir la taille des troupeaux augmenter, il se peut que nous ne voyons pas l'augmentation allant de pair avec les signaux du marché normaux. Et c'est tout à fait ce que j'espère.
L'industrie du bétail au Canada a connu une croissance fulgurante. Parfois, nous n'en tenons pas compte. Nous avons vu une croissance de 23 ans, depuis 1985. Je pense qu'il faut s'attendre à une certaine diminution. Pendant cette période, aux États-Unis, on n'a enregistré aucune croissance. J'espère qu'il y aura une augmentation, mais je pense réellement qu'elle ne sera pas à la mesure des signaux du marché normaux. L'idéal, selon moi, ce serait que les producteurs fassent beaucoup d'argent et veuillent tous oeuvrer dans l'industrie du bétail.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence et de leurs excellents exposés.
Je veux parler de l'un des grands problèmes de l'industrie. Effectivement, il y a eu des ventes massives d'animaux de reproduction au cours des 18 derniers mois, mais l'un des plus gros problèmes pour les producteurs, c'est que tous les coûts semblent leur être transférés. Si des coûts vous sont imposés, vous allez essayer de maintenir votre marge bénéficiaire, et c'est à eux que ces coûts seront transférés. C'est un problème pour le maintien de l'industrie.
J'en reviens à vous, monsieur Boyle. Nous avons rencontré un certain nombre de membres du Congrès, lorsque nous étions à... et je crois que le Congrès en a un peu marre de l'EPO. Il voudrait bien qu'on cesse d'en parler, comme Brian l'a dit. Mais nous ne pouvons pas baisser les bras. Nous devons contester cette mesure devant l'OMC.
Il semble que le Congrès ne comprend absolument pas que ce secteur est le plus intégré après celui de l'automobile et qu'il y a, des deux côtés de la frontière, des chaînes d'approvisionnement dotées entre autres d'abattoirs bien établis. Tout cela est menacé par l'EPO, plus spécialement dans le secteur du porc, où la situation est pire encore.
Le problème, et c'est peut-être pire encore dans le secteur du porc, c'est qu'il pourrait falloir jusqu'à cinq ans pour que l'OMC rende sa décision. La situation est moins menaçante dans le secteur du boeuf, mais dans celui du porc, nous risquons de perdre jusqu'à la moitié de ce secteur au Canada si le gouvernement ne fait pas de versement spécial. C'est une nécessité. Je sais que cela pourrait donner lieu à une contestation commerciale, mais nous en sommes arrivés là.
Que peut-on faire lorsqu'on enfreint les règles du commerce en imposant un obstacle non tarifaire, comme vous l'avez dit, monsieur Boyle? Parce que c'est vraiment de cela qu'il s'agit.
À ce propos, nous vous sommes reconnaissants de votre soutien lors de nos réunions, tant ici qu'aux États-Unis.
Avez-vous des propositions quant à la façon dont nous pouvons protéger nos producteurs entre-temps? Cela ne sert pas à grand-chose d'obtenir gain de cause devant l'OMC si nous perdons la moitié de nos producteurs.
Je vais poser une autre question, monsieur le président, car je sais que je vais manquer de temps.
Est-ce que les MRS peuvent maintenant être utilisées dans les engrais aux États-Unis? Je ne sais pas si vous pouvez répondre à cette question, mais je crois que c'est le cas. À votre avis, cela susciterait-il une réaction, si... ?
Je sais pourquoi cette pratique a été mise en place initialement, mais elle réduit d'environ 30 ou 40 $, je crois, le prix de notre bétail. Vous pouvez peut-être me fournir des chiffres. L'OIE réagirait-elle si nous abandonnions notre politique, à votre avis? J'estime que le gouvernement devrait le faire. Les Américains n'ont pas emboîté le pas comme ils l'auraient dû. Quelle serait la réaction des autres pays si nous prenions une telle mesure, une mesure nécessaire à mon avis?
Il y a là deux ou trois questions.
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Je commencerai par le principe de l'EPO. Ce principe existe et il présente à la fois un avantage et un inconvénient. C'est un avantage dans la mesure où ses partisans sont insatisfaits de la réglementation actuelle et souhaiteraient modifier la loi pour y intégrer certaines des préférences exprimées par le secrétaire Vilsack. Mais c'est un désavantage parce que ses opposants en ont marre eux aussi et sont fatigués de livrer bataille.
Cette bataille a commencé initialement en 1996, au Comité de l'agriculture de la chambre des représentants. C'est un sujet que les membres de cette chambre, vos collègues américains, connaissent très bien. Ils hésitent beaucoup à réouvrir le dossier.
À vrai dire, si l'on ne tient pas compte de l'historique de la question, la loi n'est en vigueur que depuis moins d'un an. Elle a commencé à s'appliquer le 1er octobre l'an dernier. Il est raisonnable de penser que le Comité de surveillance du Congrès souhaitera examiner comment la règle est respectée pendant un certain temps avant d'envisager de modifier la loi qui la sous-tend, que ce soit pour en augmenter ou en diminuer la portée.
En ce qui concerne votre plainte devant l'OMC, vous avez tout à fait raison: c'est un processus frustrant qui prend beaucoup de temps. L'industrie canadienne du boeuf l'a déjà vécu à trois reprises lorsque l'UE a interdit les hormones. Comme vous le savez, on nous a donné raison chaque fois. Et c'est la question intéressante qui se posera, si le Canada et le Mexique ont gain de cause dans leur contestation de l'EPO à l'OMC. Quelle sera la réaction du Congrès américain? L'Union européenne réagira-t-elle et les États-Unis accepteront-ils les tarifs de rétorsion? Ou le Congrès examinera-t-il la loi habilitante et les perturbations qu'elle a causées pour corriger ces problèmes conformément à nos obligations commerciales internationales?
Les États-Unis n'ont peut-être pas d'incitatif à revoir l'EPO tant que l'OMC n'aura pas terminé son examen.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Lorsque nous sommes allés aux États-Unis, nous avons entendu deux messages. C'est l'une des raisons pour laquelle nous tenons la séance aujourd'hui.
On nous avait dit, avant que nous allions à Washington, que la mise en oeuvre de la mesure sur l'EPO et la lettre supplémentaire demandant une observation volontaire avaient créé de la confusion dans les abattoirs américains. Ils essayaient de la mettre en oeuvre. Comme ils assumaient un certain coût, ils payaient moins cher pour le bétail.
Lorsque nous sommes arrivés là-bas, nous avons posé ces questions, et on nous a répondu que non, en général, les abattoirs avaient décidé de façon unilatérale de ne pas appliquer l'observation... Il n'y avait pas de confusion. Oui, ils allaient respecter l'EPO, parce que c'était une loi. Mais cette lettre dans laquelle on demandait une observation volontaire avait créé de la confusion parce qu'ils avaient décidé de ne pas l'utiliser, point final. Ces réponses contredisaient tout ce que nous avions entendu précédemment, c'est-à-dire que cette confusion avait des conséquences pour nos éleveurs.
Je veux présenter un certain point de vue. Nous connaissons tous quelle est la capacité des abattoirs au Canada. Vous venez de parler de la réduction des troupeaux à l'heure actuelle. Il y a quelque temps, on a réduit la capacité dans les abattoirs au Canada. Et ce n'est pas seulement une situation à court terme; vous en vivrez les conséquences pendant très longtemps, et nous les subissons présentement.
S'il y a une réduction du cheptel, une réduction importante, je m'inquiète qu'elle aura également des conséquences à long terme. C'est pourquoi nous essayons de déterminer la raison pour laquelle le prix du boeuf a tellement diminué. Qui peut répondre à cette question?
J'aimerais comprendre le modèle. Par exemple, si le prix diminue aux États-Unis, il diminue au Canada également. Vendez-vous toujours des produits finis aux États-Unis? Vendez-vous de la viande transformée et emballée aux restaurants, aux hôtels et aux clients américains?
J'aimerais également savoir si le prix que vous obtenez pour ces produits est à peu près le même qu'avant l'EPO.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins d'être venus aujourd'hui.
J'ignore si vous connaissez la situation du secteur du boeuf dans la région de l'Atlantique, mais c'est un petit secteur en comparaison à celui de l'Ouest de l'Amérique du Nord mais quand même très important. Nous n'avons qu'un abattoir. Il est petit, très moderne, mais petit. La plupart des producteurs ont moins de 100 têtes de bétail. Ce sont des bovins d'embouche à qui on ne donne aucun antibiotique ou hormone. Il n'y a que deux ou trois supermarchés à succursale dans la région de l'Atlantique, et je suppose qu'ils font leurs achats par l'entremise de gens comme vous, dans le cadre d'un programme d'achat national.
J'ai deux questions pour vous qui connaissez bien l'industrie, son évolution et son orientation.
Ma première question s'adresse probablement aux deux Brian. Comment ce secteur peut-il survivre? Est-ce que vos entreprises pourraient vendre un différent genre de produit sur un marché à créneau? Certains feront valoir que du boeuf, c'est du boeuf, mais pourriez-vous le vendre à certains magasins ou restaurants qui voudraient du boeuf d'embouche, engraissé au pâturage et sans hormone? Est-ce que cela pourrait faire partie de votre gamme de produits? Cela permettrait-il au secteur de survivre?
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Cela vous choquera probablement, mais c'est environ 12 p. 100 de notre production totale. Cela varie entre 6 p. 100 et 14 p. 100, selon le moment de l'année et d'autres facteurs.
Honnêtement, ces cinq dernières années, avec tous l'émoi de l'ESB, il y a des jours où je préférerais ne pas être propriétaire de bovins car nous avons probablement subi des pertes plus grandes que quiconque dans ce secteur. Mais nous croyons fermement en deux choses. Premièrement, nous sommes convaincus que nous devons faire partie intégrante de l'industrie. Nous ne sommes pas, comme je l'ai dit, simplement une source de capital pour les producteurs qui veulent vendre leur bétail. Il leur faut des acheteurs. Quand j'entends parler d'offre captive, j'ai parfois l'impression qu'on préférerait que les abattoirs disparaissent, parce qu'il y aurait ainsi un soumissionnaire de moins. Moi, je n'y crois pas. Je veux que les abattoirs soient de la partie parce que le capital des abattoirs est important pour l'industrie.
Je le répète, bon, un établissement de traitement des viandes est une énorme machine et il faut... À Lakeside, on commence avec 200 bovins le matin, des bovins qui proviennent de nos parcs d'engraissement, lesquels se trouvent en face de l'usine; c'est un approvisionnement fiable, les bovins sont là quand nous commençons à travailler le matin. Nous abattons quelque 4 000 têtes de bétail par jour. Si je dois transporter le bétail sur une distance de 100 milles, qu'il y ait une tempête de neige et que le bétail n'arrive pas à temps pour l'ouverture de l'usine le matin, je perds 50 000 $.
Nous tentons simplement d'être concurrentiels.
J'ai été frappé par le fait que certains producteurs au Canada affirment que l'EPO leur coûte X dollars par tête, alors que certains défenseurs de l'EPO à Washington prétendent le contraire. Comme c'est habituellement le cas, la vérité se situe entre les deux.
Beaucoup de variables interviennent dans la détermination des prix, surtout s'agissant de bétail importé. On a déjà évoqué le taux de change. Il y a aussi les coûts de transport, qui varient selon la distance que doit parcourir le bétail à partir d'un pays étranger. Il y a aussi la qualité et le rendement, qui s'appliquent à tout le bétail et à tous les porcs que nous transformons aux États-Unis, quel que soit leur pays d'origine.
Mais outre les facteurs liés au pays d'origine, il y a d'autres variables qui entrent en jeu, y compris les coûts de ségrégation auxquels on a déjà fait allusion et toute diminution du prix de gros du produit en question, selon son origine.
Les détaillants veulent des étiquettes uniformes; ils ne veulent pas avoir à gérer, dans leur épicerie, des étiquettes différentes selon le pays d'origine, car la plupart du boeuf et une bonne part du porc frais sont encore de nos jours expédiés en coupes primaires et sous-primaires. La viande est découpée, vendue puis emballée dans l'arrière-boutique, et si le produit n'est pas étiqueté de façon uniforme jour après jour, il leur faudra séparer les produits provenant des États-Unis aussi. Après tout, ils ont des stocks à gérer, tout comme nous à l'abattoir.
Il est arrivé que de grands abattoirs décident de n'accepter que le boeuf américain pour leurs produits de première qualité, parce qu'ils savent qu'ils auront un bon prix de leurs clients au détail, pas seulement grâce à la qualité du produit, mais aussi en raison de l'uniformité de l'étiquetage, de la facilité avec laquelle ils peuvent gérer ces produits au détail. Si un produit étiqueté « Produit des États-Unis et du Canada » ou « Produit des États-Unis et du Mexique » est moins attrayant pour les détaillants, la valeur de gros de ces produits diminuera.
La valeur du bétail que nous achetons est donc déterminée par toutes ces variables liées à l'étiquetage indiquant le pays d'origine ainsi que par les variables habituelles.
Je ne suis pas économiste, mais mes connaissances de base en économie me disent que le prix du bétail importé subira des pressions à la baisse en raison de ces deux variables.