:
Je vous remercie, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des ressources humaines. Je suis heureux de pouvoir m'adresser à vous aujourd'hui.
Comme il a été dit, je m'appelle Paul Thompson et je suis le sous-ministre adjoint de la Direction générale des compétences et de l'emploi des Ressources humaines et Développement des compétences (RHDCC).
Avant de commencer, j'aimerais vous présenter les gens qui sont ici avec moi à la table et qui discuteront avec vous du budget de 2009 et de sa loi d'exécution.
David MacDonald est sous-ministre adjoint de la division de l'apprentissage à RHDCC. Il pourra répondre aux questions portant sur le Programme canadien de prêts aux étudiants.
Scott Streiner est sous-ministre adjoint du Programme du travail. Il répondra aux questions sur les mesures relatives au Programme de protection des salariés qui figuraient dans le budget de 2009.
[Français]
À mes côtés se trouve Liliane Binette, sous-ministre adjointe de la région du Québec à RHDCC. Elle pourra répondre à vos questions sur le rôle de Service Canada à l'égard de la mise en oeuvre des mesures contenues dans le budget et sur la prestation de services en général.
Alors que mes collègues sont ici pour traiter de plusieurs enjeux, je vais limiter mes remarques à la Stratégie canadienne de transition et d’acquisition de compétences, au principe qui sous-entend sa mise en oeuvre ainsi qu'aux prochaines étapes que nous suivrons dans le cadre de cette stratégie.
[Traduction]
Bien que je ne sois pas en mesure de formuler des commentaires sur les décisions de politiques qui entourent ces mesures, comme mes collègues, je vais tâcher de vous brosser un portrait de ces mesures ainsi que des plans en vue de leur mise en oeuvre.
Comme la vous l'a dit, le budget de 2009 propose une série de moyens pour faire face à la récession économique actuelle. Dans le plan d'action économique, le gouvernement a annoncé que la Stratégie canadienne de transition et d'acquisition de compétences ciblerait les travailleurs touchés par le ralentissement économique. Plus précisément, en vertu de cette stratégie, le gouvernement débloquera 8,3 milliards de dollars en vue de financer diverses initiatives qui aideront les Canadiens à faire face aux défis actuels et à développer des compétences qui leur seront utiles à long terme.
La stratégie repose sur une approche à trois niveaux dont je peux vous parler brièvement: améliorer les prestations pour les travailleurs canadiens; élargir l'accès à la formation; et geler les taux de cotisation d'assurance-emploi.
La première section du budget porte surtout sur des améliorations au régime d'assurance-emploi en vue d'aider les Canadiens et leurs familles. Les principales mesures budgétaires à cet égard comprennent la prolongation du droit aux prestations d'assurance-emploi. Cette prolongation qui s'appliquait déjà dans les régions à chômage élevé s'appliquera désormais dans l'ensemble du pays. Cette mesure fera passer la durée maximale des prestations de 45 à 50 semaines. Elle devrait coûter 1,15 milliard de dollars sur deux ans et sera mise en oeuvre à l'aide de la loi d'exécution du budget.
[Français]
La mesure suivante est une prolongation du droit à l'assurance-emploi pour les travailleurs de longue date qui suivent une formation. Cette mesure fera l'objet d'un projet-pilote entre le fédéral, les provinces et les territoires. Elle donnera aux travailleurs admissibles jusqu'à 104 semaines de prestations d'assurance-emploi lorsque ceux-ci suivent une formation de longue durée. Ces travailleurs auront jusqu'à 12 semaines de prestations pour la recherche d'un emploi. Cette initiative comprendra également une mesure connexe qui permettra un accès plus rapide à l'assurance-emploi aux travailleurs qui choisissent d'investir une partie de leur prime de départ dans leur formation. Ces mesures coûteront environ 500 millions de dollars sur deux ans.
[Traduction]
Cette mesure devrait venir en aide à 40 000 personnes.
La mesure suivante est la prolongation de 14 semaines de la durée des accords de travail partagé. La durée maximale de ces accords sera désormais de 52 semaines et la mesure permettra d'assouplir les règles entourant l'admissibilité aux accords de travail partagé. Cette mesure devrait empêcher des mises à pied même si les employeurs font face à un ralentissement temporaire de leurs activités. Le coût prévu de la mesure est 200 millions de dollars sur deux ans.
La mesure suivante est la bonification du Programme de protection des salariés pour qu'il donne, selon la définition de la Loi sur l'assurance-emploi, quatre semaines d'assurance-emploi au maximum aux travailleurs dont les indemnités de départ et de cessation d'emploi ne sont pas payées. Ces mesures s'ajoutent à celles qui sont déjà contenues dans le Programme de protection des salariés et qui couvrent les salaires et indemnités de vacances des salariés dont les employeurs sont en faillite. Cette mesure coûtera 50 millions de dollars sur deux ans. Mon collègue, Scott Streiner, pourra au besoin vous en dire plus à ce sujet.
À l'égard de cette dernière section, je ferai remarquer qu'il est question de former un comité d'experts qui sera chargé de consulter les Canadiens sur la meilleure façon de donner accès aux travailleurs autonomes, aux prestations parentales et de maternité.
La prochaine section thématique du budget porte sur l'élargissement par divers moyens de l'accès à la formation pour les Canadiens. Cette mesure prévoit l'augmentation de un milliard de dollars sur deux ans du financement, de la formation dispensée par les provinces et territoires par l'entremise des ententes sur le développement du marché du travail. Cette mesure devrait être assez simple à mettre en oeuvre étant donné qu'il s'agit d'augmenter le financement d'ententes déjà en place avec les provinces et les territoires et vise à leur permettre de concevoir et de mettre en oeuvre des programmes de formation. On prévoit que 100 000 personnes sur deux ans bénéficieront de cette mesure.
La mesure suivante appartenant à cette catégorie est la création d'un nouveau fonds de transition et de formation stratégique pour répondre aux besoins des personnes touchées par le ralentissement économique. Cette mesure souple vise à tenir compte des circonstances propres à chaque région et on pourra y avoir recours, que les clients soient ou non admissibles à l'assurance-emploi. Ce fonds sera géré au moyen des ententes existantes sur le marché du travail, qui comportent déjà des mécanismes d'imputabilité et de transparence. Le coût prévu de la mesure est 500 millions de dollars sur deux ans. On s'attend à ce que 50 000 prestataires en bénéficient.
À ces mesures s'ajoute aussi la bonification du programme Emplois d'été Canada pour permettre aux organismes sans but lucratif d'embaucher des étudiants. Le coût prévu de la mesure est 20 millions de dollars sur deux ans.
Nos budgets comportent une subvention ponctuelle au YM et au YWCA afin de financer des stages pour les jeunes au sein d'organismes à but non lucratif et de services communautaires. La somme réservée à cette mesure est 15 millions de dollars.
Le budget comporte aussi un investissement supplémentaire envers l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés, dont la portée est élargie aux travailleurs des petites villes de moins de 250 000 habitants. Le coût prévu de cette mesure est 60 millions de dollars sur trois ans.
Il y a aussi la création de la subvention à l'achèvement de la formation d'apprenti de 2 000 $ pour les gens qui terminent une formation dans le cadre de n'importe quel programme Sceau rouge. Cette subvention s'ajoute à la subvention incitative à l'apprentissage de 1 000 $. La mesure coûtera 40 millions de dollars par année et 20 000 apprentis par année y seront admissibles.
Le budget comporte aussi une mesure en vue de l'élaboration d'un cadre d'action nationale pour la reconnaissance des titres de compétences étrangers en partenariat avec les provinces et les territoires. Le coût prévu de la mesure est 50 millions de dollars.
Il y a ensuite une combinaison de deux mesures de soutien à l'acquisition de compétences et à la formation des Autochtones. La première mesure prend la forme d'investissements supplémentaires dans le Partenariat pour les compétences et l'emploi des Autochtones. Ce programme cherche à créer des partenariats entre les organisations autochtones, les employeurs et les gouvernements des provinces et des territoires. Le coût prévu de la mesure est 100 millions de dollars sur trois ans pour créer environ 6 000 emplois pour les Autochtones. La deuxième mesure visant la formation des Autochtones est la création d'un fonds d'investissements stratégique pour les compétences et la formation des Autochtones. Ce fonds servira à former des Autochtones dans des domaines précis et à préparer un nouveau programme relatif au marché du travail pour les Autochtones. Le coût prévu de la mesure est 75 millions de dollars sur deux ans. Elle devrait permettre de créer 6 000 emplois pour les Autochtones. Ces deux mesures s'adressent aux premières nations, aux Métis et aux Inuits.
Le troisième et dernier thème du budget est de geler les taux de cotisation d'assurance-emploi. Les taux de cotisation à l'assurance-emploi seront maintenus à 1,73 $ par tranche de 100 $ pour 2009 et 2010. Le taux de 2009 a été établi en novembre dernier; le taux de 2010 sera établi par la Loi d'exécution du budget. L'Office de financement de l'assurance-emploi du Canada fixera les taux de cotisation en fonction des coûts du programme d'assurance-emploi dès 2011, taux qui devrait assurer l'autosuffisance de la Caisse d'assurance-emploi.
Nous nous appuierons sur un certain nombre de principes directeurs pour mettre ces mesures en oeuvre, le premier de ces principes étant la rapidité. Comme la majorité des engagements sont temporaires, nous utiliserons des instruments existants pour les respecter et reconnaissons que l'argent doit être disponible rapidement.
Le deuxième principe est celui d'une mise en oeuvre ciblée vers les travailleurs les plus touchés par le ralentissement économique — notamment les travailleurs qui oeuvrent au sein d'une industrie depuis longtemps et qui ont besoin de mettre à jour leurs compétences ou de faire la transition vers un nouvel emploi ou des travailleurs peu qualifiés qui travaillent depuis peu dans un certain secteur.
[Français]
Pour ce qui est de la mise en oeuvre temporaire, la majorité des engagements pris dans le cadre du budget de 2009 sont limités dans le temps et s'appuient sur les initiatives fédérales, provinciales ou territoriales déjà en place. Les gouvernements provinciaux et territoriaux conçoivent et administrent plusieurs programmes pour le marché du travail. Nous travaillerons de concert avec eux pour que les investissements fédéraux parviennent rapidement aux Canadiens.
Enfin, en ce qui concerne la gestion de risque calculé, nous sommes pleinement conscients de l'importance d'une responsabilité et d'une reddition de comptes efficace. Nous ferons rapport au sujet de ces programmes dans le cadre de la reddition de comptes générale du gouvernement du Canada.
Plusieurs des mesures que j'ai abordées aujourd'hui requièrent toujours des instruments de mise en oeuvre législatifs réglementaires. Nous prévoyons aller de l'avant rapidement, de sorte que ces mesures soient en place d'ici à la fin du printemps.
[Traduction]
En conclusion, j'espère vous avoir présenté les principaux éléments de la Stratégie canadienne de transition et d'acquisition de compétences qui donnera aux travailleurs canadiens l'appui dont ils ont besoin en cette période de ralentissement économique.
Je céderai maintenant la parole à Karen Kinsley, présidente de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, qui vous donnera un aperçu des initiatives de logement incluses à la Loi d'exécution du budget.
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Je vous remercie, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité.
Je suis heureuse d'être parmi vous aujourd'hui pour vous parler du rôle que joue la Société canadienne d'hypothèques et de logement dans le soutien aux Canadiens et aux Canadiennes par l'entremise du plan d'action économique du Canada.
Je vous présente tout d'abord mon collègue, Doug Stewart, vice-président des politiques et de la planification à la SCHL.
Au Canada, les besoins en matière de logement de 80 p. 100 des Canadiens sont satisfaits grâce aux lois du marché. À l'intention des Canadiens qui ont besoin d'aide pour se trouver un logement abordable, le gouvernement du Canada, par l'entremise de la SCHL, verse 1,7 milliard de dollars par année, afin de soutenir quelque 630 000 ménages habitant un logement social.
En septembre 2008, le gouvernement a engagé plus de 1,9 milliard de dollars sur cinq ans en vue d'améliorer et de construire des logements abordables et de lutter contre l'itinérance. Faisant fond sur ces mesures, le plan d'action économique du Canada investira 2 milliards de dollars de plus sur deux ans dans la construction et la réparation de logements sociaux, et dans l'amélioration de l'efficacité énergétique des logements sociaux actuels.
[Français]
Ces investissements sont ciblés sur les ménages à faible revenu, les Autochtones, les aînés, les personnes handicapées et les habitants des régions nordiques.
[Traduction]
Les mesures annoncées dans le plan d'action économique du Canada prévoient un investissement ponctuel d'un milliard de dollars visant à soutenir la rénovation d'anciens logements sociaux. Cela permettra de rendre ces logements conformes aux normes actuelles d'efficacité énergétique et d'accessibilité. Le coût de ce financement sera partagé à parts égales avec les provinces et les territoires.
[Français]
Avoir un logement sûr et abordable, c'est aussi important pour les aînés et les personnes handicapées. Le Plan d'action économique du Canada investira 475 millions de dollars dans la création de logements sociaux neufs pour les aînés à faible revenu et les personnes handicapées. Ces fonds permettront aux Canadiens ayant un revenu fixe d'être autonomes et de rester dans la collectivité près de leur famille et de leurs amis. Ces fonds aideront aussi les personnes handicapées à trouver un logement accessible qui réponde à leurs besoins.
[Traduction]
Le Plan d'action économique du Canada alloue également 600 millions de dollars à la construction de logements sociaux, ainsi qu'à la réparation et à la modernisation de ceux qui sont situés dans les collectivités des premières nations et dans le Grand Nord. De ce montant, 400 millions de dollars sont destinés aux logements dans les réserves, et 200 millions, aux trois territoires. Le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest recevront 50 millions chacun, tandis que le Nunavut, où les besoins en logements sociaux sont les plus grands, en aura 100 millions.
La SCHL et les Affaires indiennes et du Nord travailleront avec les premières nations pour faire progresser cette importante initiative. On se servira des mécanismes existants pour affecter les fonds. Les travaux de construction et de rénovation pourront ainsi commencer rapidement.
Nous savons que le logement est source de vitalité dans les collectivités. Des collectivités qui ont besoin d'infrastructures solides pour se développer. Dans le cadre du Plan d'action économique du Canada, jusqu'à deux milliards de dollars, sous forme de prêts à faible coût, seront accordés directement aux municipalités pendant deux ans, par l'entremise de la SCHL, pour des travaux d'infrastructures liés aux logements dans les villes, petites et grandes, d'un bout à l'autre du pays.
[Français]
Les efforts de financement seront concentrés sur les travaux qui sont prêts à démarrer, car il s'agit d'une mesure ciblée temporaire, à court terme, qui vise à créer des emplois rapidement. Les travaux admissibles sont, par exemple, ceux qui visent les réseaux d'égouts ou d'eau, ou encore l'amélioration des quartiers.
[Traduction]
Le Plan d'action économique du Canada prévoit aussi des mesures qui favoriseront le marché de la propriété et le secteur de l'habitation. Grâce au Programme d'achat de prêts hypothécaires assurés, la SCHL fera d'autres démarches pour garantir que l'offre de fonds à long terme soit stable, pour que les prêteurs puissent continuer de prêter des fonds aux consommateurs et aux entreprises canadiennes.
Merci, monsieur le président.
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
:
Je voudrais aborder toute la question de l'équité salariale. Monsieur Streiner sera peut être le mieux placé pour nous donner de l'information et des précisions à ce sujet.
Le nouveau projet de loi comporte essentiellement trois principales mesures restrictives. Même si le gouvernement voudrait que nous croyions qu'on nous propose un système pareil à celui de l'Ontario, ce n'est absolument pas le cas.
Première restriction. Pour qu'un groupe soit considéré comme un groupe à prédominance féminine ayant droit à l'équité salariale, il faudra que les femmes composent 70 p. 100 de la main-d'oeuvre de ce groupe. La norme actuelle est 55 p. 100. Soit dit en passant, cela ne s'applique qu'aux employés gouvernementaux et non aux employés des sociétés de la Couronne. Ces employés sont complètement exclus.
Le gouvernement propose aussi le critère visant à évaluer si le travail des femmes est de valeur égale à celle des hommes. Je ne vois pas en quoi les forces du marché auraient quelque chose à voir avec le fait de rémunérer de façon égale un travail de valeur égale. La comparaison sera limitée à certaines catégories, mais c'est une autre affaire. L'équité salariale sera aussi un élément de négociation comme les autres lors des négociations collectives.
Le projet de loi n'oblige pas non plus l'employeur à procéder à des évaluations en matière d'équité salariale. L'employeur n'est pas tenu de communiquer l'information pertinente au syndicat. Il n'est pas non plus tenu de combler les écarts dans la rémunération. Il ne s'agit pas d'un projet de loi qui défend l'équité salariale. Il ne comporte aucune mesure contraignante.
Le projet de loi soustrait également l'équité salariale du cadre des droits de la personne. Les travailleurs de la fonction publique ne pourront plus déposer de plaintes auprès de la CCDP. Des travailleurs individuels pourront déposer une plainte auprès de la Commission des relations de travail, mais cette commission n'est pas vraiment spécialisée dans ce domaine. Les plaintes collectives ne seront plus possibles. Si un syndicat intervient, il devra payer 50 000 $.
Toutes ces dispositions, au lieu d'améliorer la situation, l'empire. Elles ne sont d'aucune aide.
J'aimerais savoir sur quoi s'appuient ces changements. Sur quoi s'appuie-t-on pour soutenir qu'il s'agit du même modèle que celui de l'Ontario alors qu'il ne lui ressemble en rien? Pourquoi est-on passé d'un taux de représentation de 55 p. 100 à 70 p. 100 sur le marché du travail et tout ce que j'ai mentionné?
Le nouveau modèle qu'on nous propose nuit aux femmes. Il est moins bon que le système actuel. Quelqu'un peut-il m'expliquer ce changement de cap et me dire en quoi le nouveau modèle est meilleur que l'ancien?
Monsieur le président, avec le consentement de ce comité, il faudrait convoquer les représentants du Conseil du Trésor afin de discuter de ces questions. Ces modifications sont de grande envergure. Ces changements ne visent aucunement à améliorer les conditions de travail des femmes, ni par l'entremise de l'équité salariale, ni par l'élargissement de son accessibilité. En fait, ces amendements aggravent la situation.
À la Chambre des communes, on nous dit souvent qu'il y a une période d'attente de 25 ans qui est causée par les contentieux juridiques en matière de droits de la personne, qui sont toujours en cour. Malheureusement, le régime proposé n'apporte absolument rien en tant qu'amélioration et en fait, aggrave la situation. Le régime exclut les gens, il exclut les employés des sociétés d'État, et ne s'applique qu'à un seul groupe.
Si aucun de nos témoins est à même de me donner une réponse, ou du moins une explication, je vous demande, monsieur le président, que vous demandiez aux représentants du Conseil du Trésor de venir comparaître devant le Comité. C'est une question importante qui doit être discutée. Il nous faut des précisions.
:
Je le comprends bien. Le problème, c'est que les paiements ne se font pas assez rapidement et on commence à avoir des gens qui nous appellent à nos bureaux à ce sujet.
Maintenant, quand je vous dis que les gens nous appellent nous, ça veut dire qu'il y en a beaucoup qui ne prennent tout simplement pas contact avec vous parce qu'ils ne savent pas que c'est possible de le faire ou qui ne savent pas à qui s'adresser. Quand ils se présentent dans vos bureaux, ils se heurtent à une bureaucratie lourde, constatent que les gens doivent faire la queue pendant longtemps et se sentent tout simplement découragés.
J'ai bien peur qu'il y ait un grand nombre de personnes ayant travaillé, s'étant levé tous les matins pour aller au travail, et ayant véritablement perdu leur emploi en raison du ralentissement de l'économie qui vont faire une demande pour se rendre compte que le traitement risque de prendre une éternité. Les Canadiens concernés veulent voir la fin du processus parce que, actuellement, ils ne savent pas quand ils vont toucher leur chèque.
Vous avez suggéré qu'une ligne soit établie pour permettre aux députés d'avoir un accès privilégié aux informations recherchées. C'est vrai que ça serait utile pour nous et pour ceux qui viennent nous voir dans nos bureaux. Par contre, pour les autres, ça ne va pas beaucoup les avancer.
Vous faites face maintenant à un énorme problème qui a été identifié bien avant Noël et le problème, c'est qu'on ne s'y attaque pas assez rapidement. Et si, tout à coup, on est inondé de demandes... Ce matin, il y a encore un des grands employeurs dans ma communauté qui m'a appelé pour me dire que dès lundi il y aurait 130 mises à pied supplémentaires. Ces gens vont se retrouver dans vos bureaux aussitôt que la période de carence de deux semaines sera écoulée. J'espère qu'ils seront admissibles à l'assurance-emploi, mais en tout cas ils se rajouteront au grand nombre de personnes qui attendent avec impatience de toucher leur chèque.
Je voulais que vous sachiez ce que je pense de cette question. Malheureusement, je ne suis pas sûr que les réponses qu'on m'a données me convainquent que les choses vont être réglées et les chèques envoyés.
Ma deuxième question porte sur la période de carence de deux semaines: Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas réformé cette disposition? À votre connaissance, y a-t-il eu des études sur les coûts/avantages, l'effet sur les travailleurs, le nombre d'entre eux qui seraient touchés ainsi que les répercussions positives et négatives qu'une telle réforme aurait, d'abord sur les travailleurs, et ensuite quels seraient les coûts de mise en oeuvre que le gouvernement devrait assumer?
:
Pas mal. Merci, monsieur le président.
Vous n'êtes pas sans savoir que 20 millions de dollars par année, sur trois ans, ont été débloqués dans le cadre de l'initiative ciblée pour les travailleurs âgés et pour rallonger la liste des villes et communautés admissibles, en ciblant celles qui sont le plus vulnérables. J'espère que M. Lessard appuiera le budget, et je l'y encourage, même si ce n'est que pour montrer son enthousiasme à l'égard de cette mesure, parce que c'est vraiment une idée qui l'a défendu corps et âme.
Il est encourageant de constater que vous avez abordé la question des pertes d'emplois et des mises à pied sur trois fronts: les pertes d'emplois, le recyclage et la mise à niveau des compétences. Il me semble que le financement total, y compris ce qui figure dans le budget, se chiffre à plus de huit milliards de dollars, ce qui n'est pas négligeable.
Je sais que des préoccupations ont été exprimées au sujet de la période de carence de deux semaines. À l'issue de consultations de grande envergure menées auprès de diverses personnes intéressées à l'échelle du pays, le gouvernement a choisi d'ajouter cinq semaines supplémentaires de prestations, ce qui ne coûte pas rien, répondant ainsi au souhait des Canadiens. Pour revenir à la période de carence, j'ai entre les mains une déclaration faite par quelqu'un qui prétend qu'il y a beaucoup de mouvement sur le marché du travail pendant cette période de deux semaines. De plus, près de 2 p. 100 des emplois changent tous les mois en temps normal.
De bonnes raisons sous-tendent donc l'existence de cette période de deux semaines. Si l'intention est de dénicher les prestations, il serait sans doute plus opportun d'agir à d'autres niveaux, comme les Canadiens nous l'ont dit. Êtes-vous d'accord avec cette analyse? Avez-vous quelque chose à ajouter, monsieur Thompson?
:
Merci, monsieur le président.
Permettez-moi de revenir à l'assurance-emploi. J'aimerais vous lire quelques citations portant sur les mesures touchant l'assurance-emploi dans le budget.
D'après Armine Yalnizyan du Centre canadien de politiques alternatives, « six Canadiens sur dix n'ont pas droit aux prestations de l'assurance-emploi. Nous sommes tous d'accord pour dire que c'est problématique et pourtant le gouvernement a, sans raison, décidé de faire comme s'il n'y avait pas de problème. Beaucoup de Canadiens en pâtiront. »
Susan Riley, du quotidien Ottawa Citizen déclare: « Si le gouvernement voulait véritablement venir en aide aux personnes les plus fortement touchées par la crise, il aurait assoupli les critères d'admissibilité à l'assurance-emploi en plus de rallonger la période de versement de prestations. »
On retrouve, dans le quotidien Montreal Gazette la citation suivante: « C'est en matière d'assurance-emploi que le budget se révèle le plus lacunaire. Les mesures annoncées n'aideront en aucun cas à régler les problèmes fondamentaux du système d'assurance-emploi. »
Finn Poschmann, de l'Institut C.D. Howe, qui n'a pas pour habitude de proposer qu'on assouplisse les critères d'admissibilité à l'assurance-emploi, a pour sa part, dit: « Il est surprenant de constater, étant donné les sommes d'argent dépensées dans le cadre de telle ou telle initiative, que le gouvernement n'ait rien fait pour permettre à un plus grand nombre de travailleurs mis à pied d'avoir droit aux prestations d'assurance-emploi... ».
Dans le budget, on a vraiment mis l'accent sur les mesures de relance et c'est pour cette raison que je vous ai demandé de classer les différentes mesures permettant de stimuler l'économie. Ian Lee, économiste et directeur du programme MBA de la Sprott School of Business a parlé, à la radio de CBC, d'un sondage dont le but était de classer les différentes mesures de relance, notamment les réductions d'impôt visant les entreprises et les particuliers, les mesures temporaires au lieu de mesures permanentes, l'infrastructure, l'assurance-emploi, et ainsi de suite. Pour ce qui de leurs effets multiplicateurs, ou l'investissement le plus efficace, l'assurance-emploi était en première place à un taux de 1,61, ce qui veut dire que chaque dollar investi crée 1,61 $ de croissance économique.
Il semble donc que tout le monde s'accorde à dire que l'AE est probablement le moyen idéal de stimuler l'économie et aussi d'aider ceux qui ont le plus besoin d'aide. Je vous demande votre avis car je suis un peu inquiet; j'aime votre organisme, j'aime Service Canada. Les gens les plus compétents travaillent à Service Canada à Dartmouth, à Cole Harbour, je les adore et il me peine de savoir qu'ils ont tellement de mal à traiter les demandes, car ce sont des gens très honnêtes et qui travaillent dur. Ce qui m'inquiète c'est la raison pour laquelle cette décision a été prise pour l'assurance-emploi.
Le gouvernement va-t-il se rendre compte de la situation et annoncer qu'il prendra des mesures à un certain moment. Je ne vous demande pas d'être Kreskin et de prédire l'avenir, mais je m'inquiète d'entendre dire que la suppression de la période de carence de deux semaines ne serait pas pratique pour le ministère. Nous cherchons la solution la plus efficace, la meilleure qui soit pour aider les gens, pas le ministère, mais la mesure la plus efficace, la plus pratique et celle qui est absolument nécessaire pour les bénéficiaires des prestations.
Avez-vous des informations à ce sujet? Avez-vous étudié la question, cherché ce qui stimulerait l'assurance-emploi en supprimant la période de carence de deux semaines, en élargissant l'accès partout au pays, pour tous les groupes et aussi la période de carence de cinq semaines?
:
Merci, monsieur le président.
Encore une fois, j'aimerais vous remercier, vous et votre équipe, d'être venus au Comité pour la deuxième fois en une semaine. Je sais que cela témoigne de votre dévouement, parce que les heures que vous passez ici s'ajoutent à vos journées de travail. Pour ce qui est du reste de votre personnel, je les remercie de leur travail et de leurs longues journées. Je suis sûr que c'es du temps qu'ils ne peuvent pas passer avec leurs familles, du temps de leur fin de semaine, également.
Encore une fois, mon personnel traite directement avec Service Canada et j'apprécie leur aide et leur courtoisie au téléphone. C'est un gage de leur bonne formation. Je ne parle qu'au nom de mon bureau, mais je dois dire que neuf fois sur dix, nous avons des problèmes avec les formulaires de demande d'assurance-emploi et nous pouvons aider les commettants pour qu'ils reçoivent leurs prestations.
J'aimerais parler de ce que j'ai entendu aux dernières réunions du Comité au sujet du gel des cotisations d'assurance-emploi. Je crois que mes collègues s'interrogent sur l'avantage d'une telle mesure, à la fois pour les employeurs et pour les employés. J'aimerais faire part à mes collègues d'une citation de mon ancien directeur financier. Elle porte sur le plan de relance:
À une époque où nos cotisations mensuelles d'assurances, dentaires ou médicales, augmentent continuellement, ça fait du bien d'entendre que notre gouvernement fédéral a pris cette initiative pour geler ces coûts. Cela nous permet de dégager des fonds, ce qui pourrait engendrer des emplois à temps partiel ou à temps plein.
Nous avons dit que le Plan d'action économique avait fait l'objet de collaboration et de consultation et le gel des cotisations d'assurance-emploi aide incontestablement les entreprises ainsi que les employés, car nous savons que ces cotisations sont directement prélevées sur les chèques de paye des employés. Pour tout cela, nous sommes très reconnaissants.
J'ai une question pour vous qui concerne la page 2 du rapport de la SCHL, au sujet des rénovations et de l'amélioration de l'efficacité énergétique. On ne dit pas ici que les provinces et les territoires devront assumer 50 p. 100 des coûts de ces initiatives. Or, certains comtés et municipalités sont propriétaires de logements sociaux. Pour contourner le processus, je me demande si ces municipalités peuvent partager les coûts à 50/50 avec le gouvernement fédéral? C'est ma question.