:
Merci, monsieur le président. Mesdames et messieurs les députés, bonjour.
Nous sommes heureux d'avoir la possibilité de rencontrer le comité de l'industrie dans le cadre d'une étude sur les résultats économiques du secteur des services au Canada — particulièrement en ce qui concerne le tourisme.
Premièrement, permettez-moi de dire que la Commission canadienne du tourisme (CCT) reconnaît l'importance, pour le Canada et pour notre industrie touristique, de l'entente entre le Canada et la Chine sur le statut de destination approuvée (SDA). Jusqu'à ce jour, la CCT ne pouvait pas faire de promotion directement auprès des consommateurs. Nous nous sommes préparés en vue du SDA en établissant une équipe de base, en misant sur les possibilités touristiques pour le Canada et en créant au sein du marché des liens clés qui vont jouer un rôle stratégique à l'avenir.
À la suite de cette entente, la CCT proposera un plan d'action robuste qu'elle cherchera à mettre en oeuvre afin de tirer parti de l'intérêt croissant que les voyageurs chinois démontrent pour le Canada.
Monsieur le président, en 2008, une étude du Conference Board du Canada commandée par la CCT a examiné la capacité d'adaptation et la compétitivité de l'industrie touristique canadienne. Cette étude a révélé que l'industrie touristique surclasse non seulement les industries du secteur primaire, mais l'économie dans son ensemble.
Le tourisme représente environ 2 p. 100 du produit intérieur brut, soit 30,3 milliards de dollars en 2008. Cette somme est à peu près comparable à la valeur économique des secteurs de l'agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse combinés. En 2008, le tourisme a généré 21,9 milliards de dollars en recettes gouvernementales, 9,85 milliards de dollars pour le gouvernement fédéral, et a assuré un emploi à 663 000 Canadiens.
Cela dit, l'année qui s'achève a été difficile pour le tourisme. L'incertitude quant à l'économie depuis l'été 2008 a entraîné une diminution du nombre de voyageurs en 2009. Ce climat d'incertitude continue à toucher durement la confiance des consommateurs et la valeur nette des voyageurs, surtout aux États-Unis.
Si la volatilité actuelle des marchés internationaux a entraîné des compressions dans diverses organisations de l'industrie canadienne du marketing touristique, on ne peut surestimer l'importance de continuer à promouvoir la marque touristique du Canada de façon à protéger notre part de marché. Le tourisme est souvent affecté à court terme par les reculs économiques, mais les perspectives à long terme pour le tourisme international restent bonnes. Le tourisme est, traditionnellement, une industrie très souple, qui récupère rapidement des ralentissements de l'économie.
La Commission canadienne du tourisme est l'organisme national de marketing du tourisme au Canada. Nous faisons la promotion des expériences touristiques et de la personnalité touristique, ou la « marque », du Canada dans 12 pays. La marque « Canada: Explorez sans fin » a pris de la vigueur depuis que nous l'avons lancée, il y a trois ans en collaboration avec le secteur touristique canadien.
Nous avons réussi à repositionner le Canada comme une destination offrant des expériences passionnantes et extraordinaires. FutureBrand, une société d'évaluation des marques fort respectée, a, pour deux années consécutives, placé le Canada au deuxième rang de sa liste des meilleures marques de pays. Depuis le lancement de la nouvelle marque touristique du Canada, notre pays est passé de la douzième à la sixième, puis de la sixième à la deuxième place de la liste.
De plus, nous avons été en mesure de démontrer, au moyen de sondages réalisés par des organismes indépendants, que nos campagnes de 2008 ont été directement responsables d'un rendement du capital investi de 45 p. 100, c'est-à-dire de 45 $ de dépenses directes pour chaque dollar dépensé par la CCT pour sa publicité.
Comme vous le savez, les États-Unis constituent le principal client touristique du Canada. En 2008, près de trois voyageurs étrangers sur quatre en visite au Canada venaient des États-Unis, cela étant particulièrement vrai dans des régions telles que les Rocheuses, les Cantons de l'Est, le Canada atlantique et la région des chalets de l'Ontario qui, toutes, dépendent fortement des voyageurs américains.
Toutefois, le ralentissement de l'économie et la hausse du dollar canadien ont entraîné une diminution du nombre de touristes américains et des sommes dépensées par les voyageurs qui se rendent ici. En 2008, les dépenses totales des voyageurs américains au Canada se sont élevées à 7,4 milliards de dollars, soit 10,2 p. 100 de moins qu'en 2007. C'est la première fois dans l'histoire du tourisme canadien, que les touristes américains ont dépensé au Canada moins que les visiteurs provenant d'autres pays.
Les efforts de la CCT aux États-Unis se limitent à l'heure actuelle aux régions où la concurrence des autres pays est la plus forte, soit quatre grandes régions métropolitaines — New York, Boston, Los Angeles et San Francisco — avec, en plus, des activités du programme de relance à Chicago.
Nous reconnaissons qu'il existe un potentiel significatif et non encore exploité dans d'autres villes des États-Unis où la CCT ne dispose pas encore des ressources pour assurer sa présence. Notre stratégie est donc, aux États-Unis comme dans tous les marchés, de nous concentrer sur la conversion des voyageurs long-courriers à haut rendement qui ont tendance à rester plus longtemps et à dépenser plus d'argent au Canada. Devant de sérieux ralentissements de l'économie ou des fluctuations des taux de change, il est prudent et opportun que la CCT diversifie ses stratégies.
En termes d'arrivées pour un voyage d'une nuit ou plus au Canada, les marchés ayant connu la plus forte croissance en 2008 sont les marchés émergents du Brésil, de l'Inde, de la Chine et du Mexique. Les fonds de relance fédéraux reçus par la CCT en 2009 et en 2010 ont été investis dans le développement d'une position concurrentielle sur les principaux marchés émergents afin de promouvoir le Canada.
Si nous attirons des voyageurs étrangers au Canada, nous essayons également de convaincre les Canadiens de voyager ici plutôt qu'à l'étranger. En 2008, à cause de la force de notre dollar, les dépenses des voyageurs canadiens à l'étranger ont continué d'augmenter, atteignant un niveau inégalé de 26,9 milliards de dollars, soit une hausse de 15,5 p. 100 par rapport à 2007. Cette augmentation a entraîné une hausse du déficit touristique international du Canada, l'écart entre ce que les résidents canadiens dépensent à l'étranger et ce que les voyageurs étrangers dépensent au Canada, à un niveau inégalé estimé à 12,6 milliards de dollars en 2008.
Le budget 2009 a alloué à la CCT des fonds pour une campagne de publicité à l'échelle nationale. Nous avons lancé la campagne estivale SECRETdICI en juin et la campagne hivernale en novembre, afin d'inciter les Canadiens à découvrir le Canada qu'ils ne connaissent pas. Les résultats de la campagne indiquent que, jusqu'à maintenant, 200 000 voyages à l'étranger ont été convertis en voyages au Canada.
Il ne fait aucun doute que les conditions économiques de l'année dernière ont fait mal à notre industrie. Toutefois, nous avons un atout majeur. Les Jeux olympiques d'hiver de 2010 constituent une occasion inespérée pour le secteur touristique canadien. Trois milliards de téléspectateurs regarderont les Jeux et voudront mieux nous connaître.
En collaboration avec le COVAN et nos partenaires du consortium du tourisme, nous avons mis en place un programme médias qui maximisera la couverture du Canada à l'étranger et qui propagera l'enthousiasme dans le monde entier.
Près de 600 idées de voyages au Canada sont à la disposition des médias étrangers.
Nous avons également eu beaucoup de succès avec notre programme de porte-flambeaux internationaux dont, récemment, le Brésilien César Cielo, lauréat d'une médaille d'or, qui a porté la flamme olympique à Hopewell Rocks, au Nouveau-Brunswick. Nous avons également l'Indien Ashok Kumar, une star de Bollywood qui courra à Toronto. Le Chinois Yang Yang, patineur de vitesse sur courte piste, a effectué une partie du trajet dans l'Île-du-Prince-Édouard. Nous avons également obtenu que Anna Maria Kaufmann, chanteuse d'opéra germano-canadienne effectue une partie du trajet en Alberta. Ces coureurs ont permis d'attirer l'attention des populations de leurs pays sur l'enthousiasme que les Jeux olympiques suscitent au Canada et servi à mieux nous faire connaître.
Trois mille deux cents photos seront disponibles afin de faire ressortir la personnalité touristique du Canada. On prépare en ce moment 25 reportages haut de gamme et prêts à être diffusés, dont sept sont déjà utilisés par des télédiffuseurs détenteurs de droits.
Un pays hôte n'a jamais fourni aussi tôt aux médias internationaux un tel volume et une telle variété de produits de grande qualité.
Monsieur le président, l'industrie touristique ne connaît pas de statu quo ou d'affaires courantes. Mais les possibilités sont immenses.
Je vous remercie.
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Je vous remercie. Nous sommes heureux d'avoir à nouveau l'occasion de comparaître devant le comité.
Je commence en général en disant que notre secteur, celui du tourisme d'accueil, est un peu une industrie du bonheur qui, bien sûr, fait appel à de nombreuses compétences. Je suis heureux d'avoir cette occasion de renouer ici avec des connaissances de longue date.
Je tiens à préciser d'emblée que l'année dernière, l'industrie de l'hébergement a eu un chiffre d'affaires de 18,8 milliards de dollars. La valeur ajoutée procurée par notre secteur s'élève à 17,8 milliards de dollars. L'emploi a manifestement baissé cette année, mais le secteur représente 378 000 emplois dans les diverses régions du pays. Si je dis que nous sommes un peu l'industrie du bonheur, c'est que l'année dernière nous avons rapporté aux divers gouvernements 7,5 milliards de dollars en taxes et impôts, dont environ 3,3 milliards de dollars sont allés au gouvernement fédéral.
Comme ma collègue de la Commission canadienne du tourisme, je tiens à féliciter le gouvernement pour la signature de l'entente avec la Chine sur le statut de destination approuvée. Il s'agit de quelque chose que nous souhaitions voir arriver depuis longtemps. Il y a trois ou quatre ans, j'ai même, anticipant sur sa signature, rédigé une brochure intitulée « Canadian Hospitality for Chinese Guests ».
Permettez-moi de saluer certains de nos amis présents autour de cette table et qui, je le sais, ont beaucoup fait pour favoriser la conclusion de cette entente. Je sais que mon confrère hôtelier, le député Gord Brown, a beaucoup contribué à cela. Mike Lake aussi. Navdeep, je sais que lorsque nous nous sommes revus, il y a un mois, c'est un sujet que nous avons évoqué. Brian, je sais que vous aussi avez beaucoup fait pour cela. C'est une très bonne chose que nous y soyons enfin parvenus.
L'année a été, pour notre secteur, assez turbulente. Le taux d'occupation de nos établissements, notre principal indicateur, est passé de 63 p. 100 à 58 p. 100 environ. Cette année, entre février et septembre, nous avons eu un manque à gagner direct de 625 millions de dollars. Nous sommes un peu comme l'industrie du transport aérien. Notre produit est périssable, car un lit inoccupé est une nuitée perdue. Ce n'est pas comme l'industrie des ordinateurs où nous pouvons constituer des stocks de marchandise. C'est dire, donc, que notre chiffre d'affaires a considérablement baissé. Michele a évoqué, tout à l'heure, le déficit touristique, qui dépasse maintenant 14 milliards de dollars. En ce qui concerne le nombre de visiteurs américains, nous pouvons dire que, depuis 2001, le chiffre d'affaires a baissé essentiellement de moitié.
Cela dit, nous apercevons tout de même une lueur au bout du tunnel. Nous commençons à voir les signes d'une reprise avec une augmentation du nombre de voyages d'affaires, et donc, de réservations collectives. Les troisième et quatrième trimestres de l'année qui s'annonce permettent d'espérer une reprise. Il y a lieu de reconnaître ici la part qu'a jouée le plan de relance économique qui, dans de nombreuses régions, a eu un effet qui a aussi favorisé l'industrie hôtelière. Notre secteur en est reconnaissant et je tiens à le préciser.
Le budget fédéral de l'année dernière a consacré 40 millions de dollars à la promotion touristique, 150 millions de dollars aux parcs et 100 millions de dollars au programme des manifestations touristiques de renom. Lorsque, la semaine dernière, Diane Ablonczy, a annoncé la DDP, nous demandant de faire passer le message auprès des hôteliers, et précisant que nous avions jusqu'au 10 janvier pour faire la promotion des diverses manifestations, j'ai pris soin d'en transmettre une copie à tous les hôteliers afin que nous puissions bénéficier des crédits affectés au tourisme et faire de gros efforts de promotion.
Je tiens en effet à vous dire un mot au sujet de la promotion touristique et de ce qu'il nous faudrait faire en ce domaine. Oui, nous apprécions beaucoup les crédits qui, l'année dernière, ont été affectés à la promotion touristique, mais il nous faudrait en cela davantage de régularité afin que mes confrères de la Commission canadienne du tourisme et mes confrères hôteliers puissent être assurés d'un budget régulier au lieu de crédits qui fluctuent d'une année à l'autre. Il nous faudrait, pour la promotion touristique, un financement annuel régulier.
Permettez-moi, maintenant de dire un mot de l'industrie du transport aérien.
Nous sommes entièrement favorables aux accords de libéralisation des liaisons aériennes. J'ai eu l'occasion de m'entretenir de cela avec mes collègues de l'AITC qui vont tout à l'heure prendre la parole devant vous et nous convenons tous que les tarifs de location pratiqués à l'aéroport de Toronto, notamment, n'ont aucun sens et cela est vrai quelle que soit la nature du commerce. Il y a deux ou trois semaines, nous avons eu une rencontre avec et il a, comment dire, en quelque sorte levé les yeux au ciel et la discussion n'est pas allée plus loin.
Nous lui avons fait valoir — et je crois que monsieur Garneau comprend très bien ce que cela pourrait entraîner — que la ville de Plattsburgh cherche actuellement à positionner son aéroport en tant qu'aéroport sud de Montréal. Deux millions et demi de Canadiens se rendent actuellement aux États-Unis, notamment à Plattsburgh, Syracuse, Buffalo, Grand Forks et Seattle, pour prendre l'avion. Pourquoi? Simplement parce que le système aéroportuaire du Canada coûte trop cher. Deux millions et demi de passagers, cela représente un manque à gagner considérable. Lorsque nous avons soulevé le problème avec M. Baird, il a simplement répondu, et je le cite, « Oui, c'est effectivement gênant ». C'est ce qu'il nous a dit.
La surtaxe de sécurité imposée aux personnes qui prennent l'avion correspond, nous semble-t-il, à un service assuré par le gouvernement fédéral. Selon nous, les 2,3 milliards de dollars recueillis à ce titre entre 2002 et 2008 constituent un prélèvement excessif.
Nous souhaiterions voir également supprimer, comme certaines autres provinces l'ont déjà fait, la taxe d'accise sur le carburant aviation.
Ce que je tiens enfin à dire, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du comité, c'est que même s'il y a effectivement un fléchissement des revenus de l'industrie hôtelière, et bien que nous n'ayons pas les difficultés de recrutement que nous avions il y a quelques années, il est clair qu'au cours des deux ou trois prochaines années, lorsque l'économie se redressera, nous allons à nouveau subir une pénurie de main-d'oeuvre. C'est pourquoi j'incite le gouvernement et les membres de votre comité à soutenir le programme des travailleurs étrangers temporaires. Sans ce programme... J'ai eu l'occasion aujourd'hui de m'entretenir avec un hôtelier du lac Louise. Il m'a dit, Tony, lors de ta comparution devant le comité, je te demande d'insister sur l'importance critique de ce programme. S'il est vrai que notre secteur éprouve actuellement quelques difficultés, la situation va se rétablir et lorsque cela arrivera nous ne serons pas en mesure d'assurer convenablement le service. Je sais que ma collègue, Joyce Reynolds, de l'ACRSA est du même avis. Je vous demande donc de faire en sorte que ce programme soit maintenu.
Monsieur le président, je pense avoir peut-être dépassé mon temps de parole. Je vous remercie, vous et les membres du comité, de l'occasion qui m'a été donnée de prendre la parole devant vous.
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Merci, monsieur le président, et merci mesdames et messieurs les membres du comité. C'est avec plaisir que je comparais devant vous aujourd'hui.
[Français]
Le tourisme est un secteur qui génère 74 milliards de dollars et qui a le potentiel de se développer davantage, surtout grâce au stimulus engendré par la conclusion d'une entente par laquelle la Chine accorde au Canada le statut de destination approuvée. L'AITC se réjouit du succès du gouvernement du Canada en matière de négociation de cet accord. J'aimerais féliciter particulièrement le premier ministre et la ministre d'État du tourisme.
Toutefois, l'industrie continue de faire face à de grands obstacles par suite de la récession, comme la restructuration des coûts dans le secteur de l'aviation, le dollar canadien élevé, les problèmes rattachés à la frontière et aux documents de voyage exigés, les prix de carburant élevés et le manque de ressources pour promouvoir le Canada sur les nouveaux marchés.
[Traduction]
Permettez-moi, d'abord, de faire état de quelques chiffres récents, auxquels mes collègues se sont peut-être déjà référés. Depuis 2004, en matière de tourisme, la demande a crû en moyenne de 6,3 p. 100 par an, mais on s'attend à un fléchissement de cette tendance en 2009.
Depuis 2000, nous estimons que le tourisme en provenance des États-Unis a baissé d'environ 48,6 p. 100. En ce qui concerne les touristes américains qui passent au moins une nuit au Canada, entre 2007 et 2008, la baisse est de 6,6 p. 100. En 2008, notre déficit touristique avec les États-Unis s'est élevé à 8,9 milliards de dollars, et notre déficit touristique international a continué à s'accentuer pour atteindre 1,2 milliard de dollars.
Le taux d'occupation hôtelière a baissé de 5,1 p. 100 en Ontario, et de 6,1 p. 100 en Colombie-Britannique. Quant aux tarifs journaliers, la baisse, par rapport à l'année dernière, est de 5,8 p. 100 en Ontario, et de 4,9 p. 100 en Colombie-Britannique. L'année dernière également, le trafic aérien aux principaux aéroports canadiens a baissé de 14,4 p. 100.
Le problème du SDA a été réglé mais dans deux de nos plus grandes provinces, le secteur hôtelier se voit actuellement confronté à un nouveau problème. La TVH est sans doute, du point de vue fiscal, une bonne chose, mais il va falloir trouver le moyen d'en atténuer les effets sur l'industrie du tourisme étant donné que de nombreux acteurs de ce secteur étaient jusqu'ici exemptés de la TVP/TVD. Sans cela, les coûts vont augmenter pour le consommateur. La taxe sur les produits et services liés au tourisme doit en effet augmenter de 7 p. 100 en Colombie-Britannique et de 8 p. 100 en Ontario. Le tourisme est une industrie à forte intensité de main-d'oeuvre et les acteurs du secteur ne pourront pas, par conséquent, bénéficier des crédits de taxe sur les intrants qui pourraient autrement compenser l'augmentation des taxes. C'est très volontiers qu'à l'occasion de vos questions, je vous citerai des exemples des diverses entreprises qui vont subir le contrecoup de cette augmentation.
Selon les calculs effectués par le B.C. Council of Tourism Associations, cette majoration devrait entraîner une augmentation moyenne du prix du tourisme de 4,66 p. 100 en Colombie-Britannique, provoquer pour l'ensemble du secteur une baisse de revenu se situant entre 360 millions de dollars et 545 millions de dollars et entraîner la perte de 7 000 à 10 000 emplois directs ou indirects. En Ontario, cela devrait faire augmenter de 14,2 p. 100 le coût moyen d'une fin de semaine passée à Toronto, à faire les magasins, et de 43,6 p. 100 le prix moyen d'un voyage de deux jours.
En matière de voyages d'agrément, la demande est extrêmement élastique et sensible aux prix. Aux États-Unis, il n'y a pas de TVA nationale ni de TPS nationale et les Américains ont baissé très sensiblement le prix des voyages et des locations. Étant donné l'élasticité par rapport au prix des activités touristiques, bon nombre de nos principaux clients optent maintenant pour un voyage dans leur propre pays.
Nous souhaiterions, par conséquent, voir adopter un certain nombre de mesures en faveur des secteurs des services qui, comme le tourisme, font appel à une forte main-d'oeuvre. S'il est vrai qu'il n'appartient pas au gouvernement fédéral de dire quels seront les secteurs d'activité qui, dans une province donnée, pourront bénéficier d'une exemption de la TVH, il serait possible, en accordant aux visiteurs étrangers un remboursement de la TVH, d'atténuer les effets de cette taxe sur les touristes en provenance de l'étranger.
C'est pourquoi au nom de l'AITC, nous vous demandons aujourd'hui, trois choses: de confirmer, du point de vue fiscal, le principe voulant que le tourisme, en tant qu'industrie exportatrice, soit exempté des TVA nationales telles que la TPS/TVH; deuxièmement, que les montants acquittés au titre de la TVH puissent être intégralement remboursés dans le cadre du Programme d'incitation pour congrès étrangers et voyages organisés (PICEVO) et, enfin, ce qui est peut-être le plus important, que l'on rétablisse le remboursement aux touristes étrangers de la TPS/TVH pour les biens et services admissibles.
Voilà, en quelques mots, ce que je tenais à dire. Je vous remercie de votre attention.
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Merci, monsieur le président.
Mesdames et messieurs les membres du comité, bonjour.
Le secteur des services alimentaires a un chiffre d'affaires annuel de 60 milliards de dollars par an, compte pour 4 p. 100 de l'économie nationale et représente plus d'un million d'emplois. Notre association regroupe, appartenant à des chaînes ou à des individus, des établissements de restauration rapide, de restaurants traditionnels, des bars, des pubs, des cafétérias et des traiteurs, ainsi que des entreprises de spectacle et des entreprises spécialisées dans le service à des clients institutionnels.
Le tourisme occupe au sein de notre secteur une place très importante puisqu'il compte pour environ 18,7 p. 100 des revenus de notre industrie — dont 4,2 p. 100 à l'international, le reste provenant des dépenses touristiques intérieures, mais le secteur englobe plus que le tourisme. Comme de nombreuses autres industries, les services alimentaires ont été frappés de plein fouet par la baisse de la conjoncture. Au cours des neuf premiers mois de 2009, le revenu moyen d'une transaction a baissé de 1,9 p. 100 par rapport à 2008. Si l'on tient compte de l'augmentation du prix des menus, au cours des neuf premiers mois de 2009, le revenu moyen d'une transaction a baissé de 5,4 p. 100.
Toutes les branches de l'industrie sont atteintes, mais les plus durement touchés sont les restaurants haut de gamme. La clientèle s'est en effet reportée sur les restaurants à service limité.
La concurrence est très vive au sein du secteur des services alimentaires et la marge bénéficiaire est très faible. D'après les chiffres les plus récents de Statistique Canada, en 2007, la marge bénéficiaire d'une entreprise moyenne de services alimentaires était, avant impôt, de 4 p. 100, et cela par temps de vaches grasses. Je précise, pour comparer, qu'en moyenne, les entreprises canadiennes des autres secteurs avaient, avant impôt, une marge bénéficiaire de 7,7 p. 100.
Selon des recherches effectuées par l'ACRSA, les ventes du secteur des services alimentaires ont tendance à accuser un retard de deux à trois trimestres par rapport à l'ensemble de l'activité économique nationale, et la récession dans laquelle nous nous trouvons actuellement ne fait pas exception. Après plusieurs trimestres de croissance, le volume moyen des transactions a baissé au cours des deuxième et troisième trimestres de 2009, bien que la récession ait débuté en septembre 2008. Si, au cours des cinq premiers mois de 2009, les entreprises de services alimentaires ont continué à recruter, la baisse des ventes enregistrée au cours du deuxième semestre de l'année a entraîné une baisse du nombre des emplois. Par rapport à septembre 2008, le nombre net d'emplois dans les restaurants, chez les traiteurs et dans les bars, en septembre 2009, a accusé une baisse de presque 16 000.
Vous savez que le secteur des services alimentaires peut contribuer très sensiblement à la reprise et à la croissance économique. Chaque million de dollars dépensé dans les restaurants entraîne la création de presque 27 emplois, ce qui fait que notre secteur est une des cinq premières industries créatrices d'emplois. Chaque dollar dépensé au restaurant entraîne une dépense supplémentaire de 1,85 $ dans d'autres secteurs de l'économie, ce chiffre étant bien supérieur à la moyenne de ce qu'il en est dans les autres secteurs de l'activité nationale. Les entreprises de ce secteur sont par ailleurs largement dispersées sur l'ensemble du territoire, ce qui veut dire que les retombées économiques de notre activité ne se limitent aucunement aux grandes agglomérations, mais sont ressenties un peu partout dans notre pays.
On m'a également demandé de dire quelque chose de la manière dont le gouvernement pourrait venir en aide à notre industrie. Je ne veux pas dire par cela que nous souhaitions une aide financière, une subvention ou un secours. Ce que nous souhaitons, par contre, c'est l'équité au niveau des taxes et des politiques fiscales et dans la manière aussi dont sont employés les impôts payés par les entreprises de notre secteur.
Ainsi que mon collègue le disait tout à l'heure, les membres de notre association installés en Colombie-Britannique sont très inquiets de la nouvelle taxe de vente de 7 p. 100 qui, suite à l'harmonisation de la TPS/TVH, vient frapper les repas pris au restaurant. En 1991, lorsque la TPS a été imposée sur les repas pris au restaurant, le même repas, acheté dans une épicerie, échappait à cette taxe et nous savons que cela aurait des effets désastreux sur nos entreprises, notre clientèle et nos employés. Pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise, et asphyxie ce secteur essentiel de l'économie de la Colombie-Britannique, il va falloir que le gouvernement fédéral travaille de concert avec le gouvernement provincial pour parvenir à une solution.
Les principaux intrants des entreprises de services alimentaires sont les aliments et la main-d'oeuvre, et il faut bien constater que le prix des deux a augmenté radicalement. Pourtant, les aliments et la main-d'oeuvre n'ouvrent pas droit à des crédits de taxe sur les intrants. Or, par le biais du crédit de taxe sur les intrants, l'harmonisation des taxes procure un allègement fiscal aux entreprises à fort coefficient de capital. Il serait temps, selon nous, d'accorder un allégement fiscal aux entreprises à prédominance de main-d'oeuvre.
L'industrie des services alimentaires souhaiterait notamment une baisse des charges sociales par une exemption accordée dans le cadre du programme d'assurance-emploi. Je reparlerai volontiers de cela lors des questions. Nous nous inquiétons en outre de voir les cotisations d'assurance-emploi augmenter fortement en 2011. Les charges sociales représentent déjà une part importante de notre fardeau fiscal. Elles tuent l'emploi, ont un caractère régressif et ne sont aucunement en rapport avec les bénéfices d'une entreprise. Là encore, je pourrais vous en dire plus lors des questions.
Et, enfin, comme l'a dit mon collègue Tony Pollard, la pénurie de main-d'oeuvre risque, à terme, de nous créer de sérieux problèmes. La baisse de la conjoncture a, dans l'immédiat, diminué l'ampleur du problème, mais les données démographiques démontrent que dans les années à venir, nous allons à nouveau éprouver une pénurie de travailleurs qualifiés, de travailleurs spécialisés et de travailleurs non qualifiés.
Je vous remercie de votre attention et c'est très volontiers que je répondrai à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
C'est avec plaisir que je retrouve autour de cette table plusieurs visages familiers.
Je tiens en premier lieu à vous poser une question sur un sujet qui n'a pas été évoqué dans les exposés. J'entends par cela les visas dont on a imposé l'obtention aux citoyens du Mexique, et l'impact que cette mesure a pu avoir sur l'industrie du tourisme. Le sujet me semble important, car la question a été évoquée dans le cadre des discussions que j'ai eues avec vous et dans le cadre aussi des réunions que j'ai pu avoir, dans ma circonscription, avec les parties intéressées. D'autres m'ont écrit pour me demander des précisions à cet égard.
Le Mexique est un de nos partenaires au sein de l'ALENA, mais l'imposition des visas n'a fait l'objet d'à peu près aucun préavis. Lorsque, la semaine dernière, je me suis entretenu avec le ministre, je lui ai demandé si ses services s'étaient livrés à une étude des répercussions que cette mesure aurait sur l'ensemble du secteur. Nous n'avons guère reçu d'éléments de réponse, mais peut-être pouvons-nous espérer en obtenir ultérieurement.
Cela étant, j'ai deux questions que je souhaite vous poser. D'abord, avez-vous, vous-mêmes, analysé l'impact que peuvent avoir sur votre secteur les nouvelles obligations imposées en matière de visa aux citoyens du Mexique? Et, deuxièmement, vous a-t-on consultés à l'avance quant aux moyens qui permettraient éventuellement d'atténuer les incidences inévitables d'une telle mesure sur l'ensemble du secteur? Que pouvez-vous me dire à cet égard?
Je m'adresse en premier lieu à la Commission canadienne du tourisme.
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Vous me permettrez peut-être de répondre. D'après moi, il y a, à cet égard, trois choses importantes.
La première est qu'il faudrait développer les services consulaires dans les marchés en question. Je sais qu'à moyen terme le gouvernement envisage de supprimer pour les ressortissants mexicains l'obtention obligatoire d'un visa. C'est du moins ce qu'a laissé entendre le ministre du Commerce international. Mais, il conviendrait, en attendant, d'augmenter le personnel et les ressources affectés au traitement des demandes de visa.
Je me suis récemment entretenu avec des responsables de Citoyenneté et Immigration. Peut-être pourrait-on envisager de traduire les demandes de visa dans la langue des pays dont nous souhaitons encourager le tourisme.
Deuxièmement, nous venons de décider, avec le ministère, de créer un comité des représentants du secteur, chargé d'étudier quels pourraient être, parmi les marchés émergents, les pays où pourraient se poser, en matière de visas, les problèmes que nous avons eus avec le Mexique. Il s'agit d'essayer de mieux comprendre les incidences que ce genre de situations peut avoir sur le tourisme.
Et puis, enfin, je crois savoir que dans les prochaines années, les ressortissants de certains pays seront tenus de fournir des renseignements biométriques. Il nous faut donc réfléchir dès maintenant à la manière dont ces données biométriques pourront nous permettre d'accélérer la procédure de délivrance des visas.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier nos témoins. Je pense avoir déjà eu le plaisir de travailler avec chacun d'entre vous, à un titre ou à un autre.
Ma circonscription de Leeds—Grenville, qui borde la frontière, dépend énormément, comme M. Pollard vient de le dire, du tourisme. Vendredi dernier, nous avons organisé une rencontre d'environ 80 voyagistes. C'était le lendemain du jour où a été annoncée la signature de l'entente sur le SDA, et je peux vous dire que l'enthousiasme des participants était manifeste.
Au mois de septembre, le ministre Prentice s'est rendu dans ma circonscription pour prendre part à une cérémonie de signature d'un accord d'amitié avec le lac des Milles-Îles en Chine. Cela a, là encore, suscité dans notre région un enthousiasme considérable.
En ce qui concerne l'annonce, jeudi dernier, de la signature de l'entente sur le SDA — et je sais qu'effectivement tout cela a pris longtemps, mais nous sommes heureux d'avoir fini par aboutir — peut-être que Mme McKenzie, M. Pollard et M. Jones pourraient nous en dire un peu plus quant à la manière dont les voyagistes pourraient se préparer en vue de la mise en oeuvre de cette entente. Tout cela est très enthousiasmant. L'augmentation du nombre de voyageurs chinois venant au Canada, reste pour l'instant modeste, mais comment les voyagistes pourraient-ils se préparer à profiter pleinement de l'occasion?
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Voilà qui est intéressant. En vertu du Programme des travailleurs étrangers temporaires, vous devez démontrer aux fonctionnaires que vous avez tenté d'embaucher un Canadien. Vous devez soumettre une publicité prouvant que vous avez réellement utilisé les médias. Notre problème est le manque de travailleurs en nombre suffisant, particulièrement dans les régions de villégiature.
Ici à Ottawa, par exemple, à Toronto ou à Vancouver, le problème n'est pas si grave. Il y a bien un petit problème, mais où est le grand problème? Vous pouvez aller à Mont-Tremblant, par exemple, ou dans les Muskokas ou dans la région de Jasper, de Lac Louise et de Banff ou encore à Whistler où vous trouverez de 4 000 à 5 000 chambres d'hôtel. Par contre, combien de gens vivent à Saint-Jovite? Il n'y en a pas tant que cela, peut-être 3 000 ou 4 000 personnes. C'est pourquoi chaque jour le groupe d'hôtels Fairmont fait venir de Montréal des autobus pleins de travailleurs. Ces autobus empruntent l'autoroute des Laurentides pour amener des bonnes à tout faire pour préparer les chambres au Fairmont Tremblant.
Nous serions heureux d'avoir des Canadiens pour faire ce travail, et ce n'est pas une question d'avantages sociaux, ni de salaires, ni de choses semblables. C'est simplement que le nombre n'y est pas. Nous avons ouvert un lieu de villégiature JW Marriott à Muskoka le printemps dernier, mais nous avons dû garder deux étages fermés. Pourquoi? Parce que nous n'avions pas suffisamment de préposés pour préparer les chambres. Nous n'avons pas un nombre suffisant de personnes au bon endroit et au moment voulu, monsieur Vincent. Telle est la situation, et elle continuera de se détériorer.
Sont-ce les Mexicains? Aujourd'hui, j'ai parlé à un type de Lac Louise et quand je lui ai mentionné qu'il semblait avoir plusieurs personnes provenant des Philippines, il m'a répondu qu'il se débrouillait très bien avec les gens venus du Brésil. Quelle que soit la région du monde, cela n'a pas d'importance. Nous devons être en mesure de maintenir le niveau de services.
Mme Michèle McKenzie parle de l'expérience ici au Canada. Si nous ne sommes pas capables de trouver du personnel pour s'occuper des chambres, c'est que nous avons un problème de taille.
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Merci. Je partagerai mon temps avec M. Garneau.
Je veux revenir sur les propos de M. Wallace et féliciter la CCT pour cette récompense du spécialiste du marketing de l'année. J'ai oublié de mentionner un peu plus tôt que j'estime qu'il s'agit là d'une réalisation de taille et qu'elle est bien accueillie par les membres de l'industrie. Je le répète, j'offre toutes mes félicitations à l'organisme.
Plus tôt, M. Lake a parlé avec passion d'une décision qui a été prise par le ministère de l'Immigration et il en a expliqué la justification. Mais je pense que ses observations ont clairement démontré qu'il y a eu des conséquences non seulement pour le ministère de l'Immigration, par exemple, mais pour plusieurs autres ministères. Ces décisions sont généralisées et les ministères ne travaillent pas nécessairement en isolation.
À cet égard, je pense que le gouvernement a reconnu qu'il doit y avoir une stratégie de claire en matière de tourisme au niveau fédéral, qu'il l'a identifiée et qu'il a commencé à travailler en ce sens. Le ministre en a également parlé brièvement.
Je pense qu'il est approprié de poser la question à nouveau, celle que j'ai posée dans le cadre de l'émission de visas, et qu'elle est appropriée dans ce contexte également: Avez-vous été consultés au sujet de cette stratégie? A-t-on cherché à connaître votre point de vue?
Une des questions, par exemple, et M. Pollard, vous me l'avez mentionné lorsque nous nous sommes parlés, sont les ententes de service aérien. Ces ententes sont conclues sans qu'il y ait de stratégie, ni même en tenant compte de la CCT ni d'autres secteurs qui nous permettraient d'aligner des objectifs et des buts de manière à maximiser le potentiel pour l'industrie. Le but d'une stratégie est d'éviter les erreurs comme celle-là ou d'être capable d'organiser ses flûtes pour obtenir les meilleures idées et les meilleures stratégies.
Pouvez-vous, messieurs, commenter d'abord sur un engagement quelconque vis-à-vis de la stratégie touristique fédérale et, deuxièmement, sur le genre d'apport que vous avez pu avoir dans ce processus et sur la consultation?