:
Merci beaucoup, monsieur le président et chers collègues. Il me fait plaisir d'être ici. Je sais qu'il y a beaucoup d'action dans mon ministère.
[Traduction]
Chers collègues, je suis accompagné aujourd'hui des représentants suivants de la Défense nationale: Robert Fonberg, sous-ministre de la Défense nationale; Denis Rouleau, vice-amiral et vice-chef d'état-major de la Défense; Dan Ross, sous-ministre adjoint (Matériels); le major-général Walt Semianiw, chef du personnel militaire; et enfin, le lieutenant-général André Deschamps, nouveau chef d'état-major de la Force aérienne. Il occupe ce poste depuis la semaine dernière. Je suis donc très heureux d'être entouré de membres du personnel fort compétents de la Défense nationale.
Comme je l'ai mentionné au début, monsieur le président, c'est toujours un plaisir pour moi d'être ici. Depuis ma dernière comparution, beaucoup de choses se sont passées au sein du ministère de la Défense nationale. Permettez-moi de commencer par la réalisation la plus importante à mes yeux — la stratégie de défense Le Canada d'abord qui, comme vous le savez, prévoit un investissement de 490 milliards de dollars dans le personnel, l'état de capacité opérationnelle, l'équipement et l'infrastructure sur une période de vingt ans. Ce sont là les quatre piliers de la stratégie. Je suis heureux de vous annoncer que nous avons déjà fait des progrès au chapitre de nos principaux objectifs.
[Français]
Nous voulons accroître l'effectif des Forces canadiennes. Rien que l'année dernière, les Forces canadiennes ont enrôlé plus de 7 000 nouvelles recrues. Et cette année, nous sommes en voie de dépasser notre objectif. La diminution du taux d'attrition constitue une autre bonne nouvelle. Au cours des deux derniers mois, ce taux a chuté de 8,47 p. 100, soit une réduction de plus d'un point de pourcentage.
Une stratégie globale de maintien de l'effectif lancée l'été dernier y est pour quelque chose. La nouvelle stratégie offre un engagement renouvelé à l'égard des familles des militaires, une plus grande flexibilité pour le choix de carrière et un meilleur soutien à la gestion de carrière.
[Traduction]
Bien entendu, monsieur le président, une fois qu'on a le personnel, l'élément d'actif le plus précieux du ministère de la Défense nationale, on doit veiller à ce qu'il ait l'équipement, les outils dont il a besoin pour effectuer le travail qu'on attend de lui. Au cours de cette année seulement, j'ai parcouru le Canada et visité plusieurs bases militaires pour annoncer de nombreux investissements et améliorations, surtout en ce qui concerne l'infrastructure vieillissante qui, dans bien des cas, n'a pas été touchée depuis la Seconde Guerre mondiale.
Par exemple, je me suis rendu à Gagetown, en juillet, pour annoncer l'un des engagements clés de la stratégie de défense Le Canada d'abord, à savoir les projets de la Famille de véhicules de combat terrestre. Ce projet, d'une valeur de plus de 5 milliards de dollars, consistera essentiellement à renouveler notre capacité de combat terrestre dans son ensemble.
Un mois plus tard, à Halifax, j'ai annoncé un autre projet d'acquisition important du gouvernement, à savoir l'achat de nouveaux hélicoptères de transport lourd Chinook de modèle F. Le coût du projet: plus de 2 milliards de dollars.
Enfin, j'ai voyagé d'un bout à l'autre du pays — de Gander, Terre-Neuve, à Esquimalt, en Colombie-Britannique, pour annoncer des projets d'infrastructure, notamment des nouveaux hangars de maintenance, la modernisation de routes, de réseaux d'aqueduc, d'usines d'épuration des eaux d'égout, et un nouveau centre des services de santé, sur bon nombre des bases situées au Canada.
Nos investissements, monsieur le président, apportent déjà d'importantes retombées économiques à des collectivités. Ils créent des emplois pour la population, comme le font les autres mesures de relance économique du gouvernement. En effet, bon nombre des projets dans les bases militaires sont confiés à des entrepreneurs et des fournisseurs locaux. Il y a à peine deux semaines, par exemple, le gouvernement a annoncé des retombées importantes pour les entreprises canadiennes dans le cadre de l'acquisition des hélicoptères Chinook. Si vous voulez plus de détails au sujet des projets, des contrats de sous-traitance accordés aux fournisseurs locaux, je me ferai un plaisir de vous les fournir.
Pour ce qui est des opérations nationales, les membres des Forces canadiennes, hommes et femmes, continuent de s'acquitter de leurs tâches à un rythme très élevé. En plus de participer à dix-huit missions différentes, que ce soit en Afghanistan, à Haïti ou en Afrique, ils appuient la GRC et la Sécurité publique, par exemple, dans leurs préparatifs en vue des Jeux d'hiver de 2010 à Vancouver et, en même temps, s'acquittent de leurs autres tâches courantes, notamment la surveillance maritime et de l'Arctique ainsi que les opérations de recherche et de sauvetage.
Je sais que nous aurons l'occasion d'explorer ce sujet plus à fond, monsieur le président et chers collègues. Toutefois, n'oubliez pas que le Canada possède les côtes les plus longues au monde et qu'il est doté d'un terrain très exigeant et varié. Par ailleurs, les obligations du Canada envers le NORAD englobent maintenant la surveillance des approches maritimes, ce qui fait que nos opérations nationales, si je peux m'exprimer ainsi, et internationales accaparent une bonne partie du temps des hommes et des femmes qui font partie des Forces canadiennes.
Comme vous le savez tous, la stratégie du gouvernement pour le Nord, publiée cette année, vise à promouvoir la souveraineté, le développement socioéconomique, la gouvernance et l'environnement. Au mois d'août, j'ai visité pendant une semaine plusieurs collectivités dans le Nord. J'ai accompagné le premier ministre et d'autres membres du Cabinet à bord du NCSM Toronto et du NCSM Corner Brook, un de nos sous-marins, pour assister à l'opération Nanook, un exercice annuel de souveraineté des Forces canadiennes. Plus de 700 personnes venant de quinze ministères et organismes ont participé à cette opération, qui n'est qu'un des moyens par lesquels nous démontrons une présence canadienne visible dans l'Arctique. Ajoutons à cela les investissements effectués dans les ports, les pistes et les installations dans l'Arctique.
Sur le plan international, les militaires canadiens continuent de s'acquitter de leur tâche de façon magnifique, de mériter le respect de nos alliés et de nos partenaires dans le cadre de la mission autorisée par les Nations Unies et dirigée par l'OTAN en Afghanistan. Le cinquième rapport trimestriel sur l'Afghanistan qui a été publié récemment, et je vous recommande de le lire, fournit un compte rendu honnête et franc de notre mission pour le trimestre se terminant le 30 juin. Malgré la détérioration du contexte de sécurité — j'ai appris, tout comme vous, avec tristesse, que des citoyens afghans ont été tués ce matin, à Kaboul; nos pensées et nos prières accompagnent ceux qui ont été touchés par cette nouvelle attaque d'insurgés. Je disais que malgré la détérioration du contexte de sécurité, nous avons réalisé des progrès. Il existe, selon moi, un lien inextricable entre la sécurité et le développement. Nous avons accompli des progrès notables dans les domaines prioritaires décrits dans le rapport sur l'Afghanistan que j'ai mentionné.
Nous continuons de réaliser des progrès dans certains domaines prioritaires, allant de l'immunisation des enfants aux programmes d'éducation. Nous construisons des écoles, des hôpitaux, des routes qui relient de nombreux villages. Parmi nos projets phares, et je sais que vous connaissez le dossier, monsieur le président, figure la construction du barrage Dahla. Le réseau d'irrigation permettra aux Afghans de cultiver, au lieu du pavot, des plantes de remplacement comme le blé. J'attire votre attention sur le fait que, cette année, pour la première fois en 40 ans, l'Afghanistan va produire plus de blé que de pavot, soit suffisamment pour nourrir toute la population, qui est très nombreuse.
Lors de mes visites en Afghanistan, j'ai été impressionné par les capacités améliorées des forces de sécurité nationales afghanes, c'est-à-dire l'armée et la police, par leur aptitude accrue à planifier, exécuter et soutenir des opérations de façon indépendante. N'oublions pas qu'un des objectifs premiers de la mission est de permettre aux forces de sécurité afghanes de protéger la population, promouvoir la souveraineté du pays, exécuter les tâches qui, dans de nombreux cas, sont remplies par les forces de l'OTAN et les militaires canadiens, en leur nom.
Un développement majeur a marqué la façon dont les forces canadiennes et afghanes mènent les opérations à Kandahar : l'arrivée de renforts américains. Cela leur a permis de passer des opérations visant à désorganiser l'insurrection à la campagne à des opérations de protection de la population dans la ville de Kandahar et dans les environs. L'approche par village, comme elle est connue, est en train d'être adoptée par d'autres pays. Il en est question, notamment, dans le dernier rapport du commandant de la FIAS. Stanley McChrystal parle du succès de l'approche par village, qui se définit par les mots « dégagement, maintien, construction ».
Grâce à la sécurité instaurée, l'aide canadienne au développement permet aux villageois de Deh-e-bagh, par exemple, d'entreprendre des projets comme l'installation de lampadaires alimentés par énergie solaire, l'amélioration des systèmes d'irrigation et la réparation de routes. Ces initiatives créent des emplois pour la population locale afghane. D'autres projets sont en voie de préparation. Nous avons constaté que les Afghans, lorsque nous sommes en mesure de les embaucher pour effectuer le gros des travaux, préfèrent avoir une pelle ou une pioche en main plutôt que de tenir un fusil ou de participer de force à une insurrection.
En effet, cette nouvelle approche axée sur les villages a pour objet de rendre l'insurrection moins pertinente pour la population et de permettre à celle-ci de se concentrer sur les initiatives qui contribuent à améliorer la qualité de vie. Cela illustre encore une fois le lien qui existe entre la sécurité et le développement.
L'approche canadienne est reconnue et citée comme un exemple à suivre par des commandants supérieurs de l'OTAN.
[Français]
Monsieur le président, le succès des Forces canadiennes est dû essentiellement aux hommes et aux femmes qui utilisent l'équipement, exécutent les opérations et mettent en oeuvre les stratégies. En tant que gouvernement, nous avons l'obligation de fournir des soins à ces gens qui travaillent si durement pour servir leur pays. Notre gouvernement est déterminé à leur assurer un niveau de soins à la mesure de la grande valeur que nous leur accordons et que nous accordons à leur service. Comme le CEMD et moi-même l'avons déjà reconnu, les services offerts ne sont pas parfaits, mais nous les améliorons chaque jour davantage.
Au début de cette année, j'ai eu le plaisir d'annoncer la décision du gouvernement d'assumer la totalité des coûts pour assurer les membres des Forces canadiennes contre les maladies et les blessures liées au service. J'ai également annoncé l'ouverture d'un réseau de centres de soutien intégrés du personnel à l'échelle du pays.
[Traduction]
Monsieur le président, certaines des améliorations, et nous pourrons en discuter, vont bon train. J'ai eu l'occasion de m'entretenir personnellement avec des clients et des fournisseurs de soins de santé qui travaillent dans les unités interarmées de soutien au personnel.
Nous voulons, dans un effort de compassions, offrir de meilleurs services aux hommes et aux femmes qui se sont exposés à des dangers et qui, dans bien des cas, ont subi des blessures graves, aussi bien physiques que mentales. Nous nous attachons à répondre aux besoins très réels des personnes qui ont servi de façon incroyable le Canada.
En fait, au cours de l'été, le chef d'état-major de la Défense, le général Natynczyk, a lancé l'initiative « Faites la différence », une campagne sur la santé mentale qui vise à sensibiliser le personnel des Forces canadiennes aux problèmes de santé mentale.
Hier soir, les Forces canadiennes ont été reconnues par l'Association canadienne pour la maladie mentale et la santé mentale pour les efforts qu'elles ont déployés pour soigner les problèmes de santé mentale — un sujet à l'avant-plan de nos préoccupations — et, plus important encore, pour déstigmatiser ceux-ci en en parlant ouvertement.
La culture des Forces canadiennes a souvent été — et elle continue de l'être, dans une certaine mesure — caractérisée par le stoïcisme et l'endurance, par exemple. Les problèmes, surtout ceux liés au stress post-traumatique auxquels nous sommes maintenant confrontés, ont toujours suscité une certaine réprobation.
À cet égard, nous avons entrepris, dans le cadre du plan quinquennal de 52 millions de dollars, une nouvelle série d'initiatives, dont les suivantes: nous avons créé une direction qui s'occupe uniquement de la santé mentale, et recruté plus de travailleurs en santé mentale. Je vais revenir là-dessus au cours de nos discussions. Comme vous le savez, nous avons besoin d'un plus grand nombre de psychologues et de psychiatres, et pas seulement au sein des Forces canadiennes.
Nous sommes en train de mettre sur pied un centre d'expertise dans le traitement de la toxicomanie. Nous assurons la présidence d'un groupe international d'experts sur la prévention du suicide, et nous menons des études sur le syndrome de stress post-traumatique et le traumatisme cérébral léger.
Je tiens à féliciter le comité pour l'excellent travail qu'il a réalisé, et aussi pour le rapport qui a été déposé, hier, à la Chambre des communes. Le gouvernement a réagi à vos recommandations en déposant lui aussi sa réponse. Le rapport du comité sur les services de santé que les Forces canadiennes offrent aux militaires est très à propos, compte tenu de nos efforts constants pour nous améliorer dans ce secteur essentiel.
En fait, comme en témoigne la longue liste de programmes que je viens tout juste d'énumérer, des mesures ont déjà été mises en oeuvre pour répondre aux propositions mises de l'avant par le comité. La réponse du gouvernement au rapport du comité traite de bon nombre des préoccupations réelles qui ont été soulevées.
Je tiens encore une fois à vous féliciter pour le temps, la réflexion et le soin évident que vous avez consacrés à cette étude.
Pour terminer — je sais que vous voulez passer aux questions —, je tiens à remercier le comité de m'avoir invité à lui adresser la parole ce matin. Je veux également le remercier pour son travail assidu dans les dossiers importants relatifs à la défense et à la sécurité de notre pays.
[Français]
Je vous remercie de votre attention et de votre engagement à améliorer les services des Forces canadiennes.
[Traduction]
En tant que gouvernement, nous avons réalisé de grands progrès dans beaucoup de secteurs qui réclamaient plus d'attention. Nous nous réjouissons à la perspective de collaborer avec le comité et, partant, de continuer à progresser dans divers domaines.
Je me tiens à votre disposition pour répondre à vos questions avec le soutien de mes adjoints.
Encore une fois, les hommes et les femmes qui font partie des Forces canadiennes vous remercient de l'intérêt soutenu que vous manifestez pour leur bien-être et le travail qu'ils accomplissent au nom de tous les Canadiens.
Merci beaucoup.
:
Merci, monsieur le président.
Je veux remercier le ministre de sa présence, ainsi que ses collègues qui travaillent très fort. Nous allons passer à un autre sujet que celui de l'Afghanistan et des prisonniers.
Je suis heureux que vous ayez parlé quelque peu des contrats militaires et de leur importance pour le contribuable canadien. J'aimerais que vous nous rassuriez un peu plus, parce que beaucoup de contribuables et de compagnies militaires reprochent au ministère de la Défense de s'approvisionner beaucoup plus à l'extérieur du pays qu'à l'intérieur. Nul besoin de vous expliquer que ce sont les taxes des contribuables qui paient ces contrats. Je vais vous donner deux exemples.
Je précise que nous allons poser nos trois ou quatre questions et ensuite vous laisser répondre. M. Bouchard veut en poser une, lui aussi.
La première question porte sur les Leopard 2. Au moment où se parle, tous ceux qui sont en Europe sont réparés par les compagnies Krauss-Maffei et Rheinmetall, en Allemagne. Pendant ce temps, 50 de ces engins sont à Montréal et attendent toujours. Il me semble que c'est un exemple de taxes des contribuables canadiens qui servent à créer des emplois en Europe, mais pas au Canada et encore moins au Québec. Ils sont au 202e Dépôt d'ateliers, à Montréal, qui pourrait les réparer, tout comme la compagnie Rheinmetall à Saint-Jean. On aimerait que vous nous rassuriez, car on nous dit que des 650 millions de dollars consacrés à la mise à jour des Leopard, on a déjà dépensé 500 millions de dollars en Europe, et qu'il ne resterait que des miettes pour le Québec et le Canada. C'est le premier exemple de contrat militaire où les contribuables n'en ont pas pour leur argent.
L'autre question porte sur des bottes. Le major Coghill, chez vous, a demandé certaines modifications à des bottes de camouflage. Il a mis l'industrie à contribution et lui a demandé de confectionner des bottes de démonstration, mais en fin de compte, il a dit qu'il avait été question d'avoir recours au Service électronique d'appels d'offres du gouvernement en novembre, mais qu'il avait changé d'idée. Je pense qu'on va commander des bottes noires et tout recommencer à zéro. De telles choses font en sorte qu'on se demande si les contribuables canadiens sont bien servis.
Ma deuxième question porte sur le Collège militaire royal de Saint-Jean. Je vous remercie de l'avoir rouvert. Je vois le général Semianiw qui sourit et il a raison. Nous sommes très heureux de cette réouverture. Maintenant, on aimerait que vous passiez à la deuxième étape. Vous avez rouvert le collège, mais il n'a pas le même statut qu'en 1995, au moment de sa fermeture. Vous l'avez rouvert avec un statut collégial plutôt qu'universitaire, avec un budget d'à peu près 12 millions de dollars au lieu de 25 millions dollars comme auparavant.
Allez-vous attendre la campagne électorale pour annoncer la deuxième phase ou pourriez-vous, à l'amiable, consentir à nous faire plaisir, au général Semianiw et moi, et nous annoncer que vous passez à la deuxième phase immédiatement? Cela nous rendrait tous heureux.
Finalement, je vais laisser M. Bouchard poser sa question sur les Chinook. Ensuite, nous vous demanderons de répondre à nos questions.
:
J'ai bien l'intention de revenir là-dessus. Il y avait les bottes, la base de Bagotville, les chars Léopard et le CMR. Le chef d'état-major de la Force aérienne est ici. Il s'agit d'une question bien précise qui porte sur la base qui accueillera les hélicoptères Chinook.
Concernant les bottes, on me dit qu'il n'y a eu qu'une seule soumission et qu'elle était très élevée.
[Français]
On n'a pas encore pris de décision concernant ce contrat.
[Traduction]
Je comprends que, comme bien des députés, vous voulez exercer des pressions pour que le ministère de la Défense nationale achète les bottes d'une entreprise en particulier. Comme vous l'avez indiqué vous-même, nous avons des comptes à rendre aux contribuables et devons nous assurer d'acheter les bottes. D'après ce que je comprends, les Forces armées canadiennes ont un choix d'environ 17 types de bottes de couleurs, de tailles et de formes diverses. Nous essayons de faire passer le confort des soldats en premier et leur demandons d'ailleurs leur opinion régulièrement. Nous suivons un processus de soumissions ouvert et transparent lorsque vient le temps d'accorder ces contrats.
En ce qui concerne le Collège militaire royal, nous examinons actuellement nos options. Comme vous l'avez fait remarquer avec justesse, c'est le gouvernement au pouvoir qui a rouvert
[Français]
le Collège militaire royal de Saint-Jean, à Saint-Jean-sur-Richelieu. C'est une merveilleuse décision. Bien des gens, comme vous qui êtes là, en sont très heureux. Je me souviens de cet événement. Ce collège est vraiment très important pour les Forces canadiennes et pour tous les cadets. Il offre un programme formidable. Par contre, aucune décision voulant qu'on augmente le nombre de programmes n'a été prise pour le moment. Ça demeure possible.
[Traduction]
Avant de courir, on commence par marcher. Nous avons rouvert cette institution de renom. Nous avons l'intention de surveiller l'enrôlement et les programmes, en raison du grand nombre de nouveaux soldats qu'accueillent les Forces armées canadiennes et de la nécessité de répondre à certains besoins en matière de programmes, d'activités et d'éducation.
[Français]
Selon moi, le Collège royal militaire a devant lui un excellent avenir, un futur nécessaire pour les Forces canadiennes.
[Traduction]
En fait, il y a 40 chars d'assaut à Montréal et non 50. Ces véhicules faisaient partie d'un achat très important de 100 chars achetés pour remplacer les Léopard I, qui prenaient de l'âge, par un véhicule plus gros, ayant de meilleures capacités et assurant une plus grande protection.
Je peux vous certifier que les blindés que nous utilisons maintenant, les Léopard II, ont permis de sauver des vies. Comme vous le savez, les insurgés, forts de techniques de guerre insidieuses, fabriquent des bombes plus grosses et modifient leurs tactiques. Ces chars d'assaut constituent notre meilleure protection, exception faite des hélicoptères qui survolent la contrée. C'est le meilleur équipement que nous ayons en Afghanistan présentement.
Nous avons lancé un processus accéléré pour recevoir rapidement ces véhicules et, grâce à un effort de collaboration, nous avons pu effectuer cet achat plus rapidement. Toujours en collaboration, nous avons pu ajouter à ce contrat 20 chars livrés à l'avance par l'Allemagne, des véhicules que nous devons maintenant remplacer par les 100 blindés que nous avons achetés.
Nous devons moderniser certains des chars qui se trouvent en Europe parce que nous devons les déployer. Il était absurde sur le plan opérationnel de les ramener à Montréal par bateau pour y apporter des modifications, puis de les renvoyer en Afghanistan, car ils n'arriveraient pas avant la fin de la mission de combat en 2011. On a donc pris une décision en fonction des besoins opérationnels.
Pour moderniser les chars actuellement en Europe, nous avons fait de nouveau appel au fabricant initial pour apporter les modifications nécessaires aux fusils, au sous-blindage et, je crois, aux armes d'appoint.
Nous sommes déterminés à moderniser les 40 chars qui se trouvent à Montréal à des fins de formation. Je crois qu'un petit nombre d'entre eux ont déjà subi quelques modifications, que nous effectuons nous-mêmes. Nous espérons toutefois rénover ceux en poste à Montréal.
Je comprends que le temps nous est compté, mais je demanderai à Dan d'ajouter brièvement quelques commentaires.
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Merci, monsieur le président.
Il semble que le temps nous soit compté; j'espère donc qu'on répondra brièvement à mes questions.
Je vous remercie de comparaître aujourd'hui, monsieur le ministre. Nous sommes ravis de vous accueillir parmi nous. Je constate avec plaisir que votre coude est guéri. Heureusement que deux personnes nous séparent aujourd'hui.
Tout d'abord, je tiens à féliciter votre ministère et les Forces armées canadiennes des efforts déployés sur le plan de la santé mentale, notamment le trouble du stress post-traumatique. Je suis particulièrement heureux que vous ayez annoncé une campagne pour informer tous les échelons de l'armée que les problèmes de santé mentale sont aussi importants que les blessures physiques. Vous conviendrez certainement avec moi que c'est un travail de longue haleine. Il y a beaucoup de pain sur la planche, mais vous faites votre part, tout comme nous faisons la nôtre afin d'attirer l'attention sur ces problèmes et donner suite au rapport. J'espère donc que les Forces armées canadiennes ont l'intention de poursuivre ce projet.
J'ai toutefois quatre questions bien précises à vous poser, monsieur le ministre, et j'aimerais vous les poser l'une après l'autre pour que vous puissiez ensuite y répondre en bloc.
Tout d'abord, monsieur le ministre, vous avez déclaré l'autre jour à la Chambre des communes qu'il n'y a pas la moindre preuve qui appuie les affirmations selon lesquelles le gouvernement tente de retarder ou de saper les efforts que déploie la Commission d'examen des plaintes concernant la police militaire pour vérifier l'authenticité des allégations voulant qu'il savait que des détenus de l'armée canadienne étaient torturés en Afghanistan. Pourquoi alors vous objectez-vous aux preuves apportées par le diplomate canadien Richard Colvin dans ce dossier? Pourquoi le gouvernement a-t-il peur de ce que M. Colvin a à dire? Après tout, c'est lui qui sait ce qu'il en est. Je vous rappellerais que c'est le gouvernement qui a invoqué l'article 38 de la Loi sur la preuve, et ce, après que M. Colvin eut indiqué clairement qu'il coopérerait pleinement avec la Commission.
En outre, selon ce que le premier ministre a déclaré à la Chambre des communes en janvier 2008, vous avez rencontré le gouverneur de Kandahar, Asadullah Khalid, à l'automne 2007 afin de discuter de la torture de détenus de l'armée canadienne. Avez-vous eu vent d'allégations de torture portées contre lui, et dans l'affirmative, quand en avez-vous entendu parler?
J'aimerais également savoir si et, le cas échéant, quand vous avez entendu dire que les échelons supérieurs de l'armée auraient appris, notamment lors de réunions au quartier général de la Défense nationale, que des membres des forces de sécurité afghanes abusaient sexuellement de jeunes garçons dans des bases canadiennes en Afghanistan et que les commandants et les formateurs ordonnaient aux membres de la police militaire canadienne de ne pas intervenir lorsque des membres des forces armées afghanes avaient des relations sexuelles avec des enfants.
Toujours dans le même ordre d'idées, malgré le fait que vous avez affirmé à la Chambre, en juin dernier, que les Forces armées canadiennes menaient toujours une enquête concernant les allégations d'abus sexuels sur de jeunes garçons, la Commission d'enquête mise sur pied en octobre 2008 avait déjà déposé son rapport en mai. Or, cinq mois plus tard, ce rapport n'a toujours pas été publié, alors que les hautes instances de l'armée l'ont en main depuis mai. Avez-vous vu ce rapport et le rendrez-vous public immédiatement?