Je vous remercie, monsieur le président.
Nous vous sommes reconnaissants de nous permettre de donner un aperçu des achats du gouvernement fédéral. Les collègues qui m’accompagnent aujourd’hui sont, à ma droite, Normand Masse, directeur général de la Section de la gestion des services et des achats spécialisés, ainsi que John Rath-Wilson, chef de l’exploitation intérimaire de la Direction générale des services d’infotechnologie. Shereen Miller, qui est directrice générale du Secteur des petites et moyennes entreprises, se trouve à ma gauche.
Monsieur le président, dans un instant, je demanderai à M. Masse de vous donner un bref aperçu des achats du gouvernement fédéral.
[Traduction]
Avant de lui laisser la parole, j'aimerais souligner certains faits importants. Tout d'abord, en 2007 et 2008, 49 p. 100 de la valeur totale du total des marchés conclus entre TPSGC et des fournisseurs canadiens ont été octroyés à des PME. C'est une hausse comparativement à 34 p. 100 en 2004 et 2005.
Deuxièmement, MERX, le service électronique d'appel d'offres du gouvernement, donne gratuitement accès à toutes les possibilités de contrat d'approvisionnement du gouvernement depuis 2005. Le Bureau de TPSGC pour les petites et moyennes entreprises offre des séminaires gratuits sur la navigation dans MERX. De plus, à la suite des consultations menées l'été dernier, TPSGC a procédé à des améliorations, notamment avec un outil de recherche populaire, pour rendre le système plus convivial.
Environ 11 000 transactions sont effectuées au moyen de MERX chaque année. Tous les fournisseurs dont les offres ont été rejetées ont droit à un débreffage, en vertu de la politique de passation des marchés du gouvernement du Canada.
[Français]
Enfin, en ce qui a trait aux services partagés de technologie de l’information et à l’initiative du Réseau de communication d’entreprise du gouvernement, aucune décision n’a été prise. Nos consultations ont seulement pris fin en février, et le ministère mène actuellement son analyse. Nous soumettrons notre plan au présent comité, conformément à la motion qui a été adoptée en juin dernier.
Monsieur le président, M. Masse vous présentera maintenant l’exposé qui se trouve devant vous.
:
Monsieur le président, je vous remercie beaucoup. J'apprécie cette occasion qui m'est donnée de donner un aperçu de notre système d'approvisionnement au comité.
Ce sera un survol assez bref. Je pense que vous avez tous reçu le diaporama que nous allons projeter. Il commence avec un glossaire des termes, suivi de la liste des principes et objectifs de passation des marchés, puis il explique le processus typique de passation de marché, qui est la base de notre expertise professionnelle. Je me concentrerai sur ce processus d'approvisionnement et le cadre de contrôle de gestion.
À la troisième diapositive, vous verrez divers termes courants en approvisionnement. J'aimerais porter votre attention sur MERX. MERX est notre service électronique d'appel d'offres sur Internet. C'est par son intermédiaire que nous informons l'industrie des exigences du gouvernement du Canada. C'est vraiment la fenêtre ouverte sur le gouvernement.
Le préavis d'adjudication de contrat, au bas, est un avis diffusé lorsque le gouvernement a l'intention d'octroyer un marché à un fournisseur sélectionné d'avance. Nous voulons évidemment être directs, et ces préavis stimulent la compétition en demandant à d'autres fournisseurs de soumettre des énoncés de capacités s'ils pensent pouvoir répondre à nos exigences. Tout cela se fait avant l'octroi d'un contrat à un fournisseur particulier.
Vous verrez sur la diapositive suivante, à la page 4, que l'approvisionnement du gouvernement ne consiste pas seulement à acheter quelque chose au plus bas prix possible. Le rôle de TPSGC est d'obtenir le meilleur rapport qualité-prix possible pour les contribuables. Nous illustrons souvent l'approvisionnement comme un exercice d'équilibre, et c'est pourquoi nous avons ces principes et objectifs, dont le premier est l'intégrité. Nous veillons à ce que les activités d'approvisionnement soient ouvertes, équitables et transparentes.
Le service à la clientèle est aussi important. Nous déployons évidemment tous les efforts raisonnables pour répondre aux besoins opérationnels de nos clients, tout en obtenant le meilleur rapport qualité-prix possible.
Vous connaissez sûrement très bien les objectifs nationaux. Nous avons des politiques socioéconomiques nationales. Nous avons des accords commerciaux internationaux, dont je parlerai un peu plus longuement tout à l'heure.
En matière de concurrence, c'est la première tentative et la première réaction que nous avons quand nous traitons des besoins du gouvernement. Nous favorisons la compétition dans la mesure du possible.Nous énonçons ici quelques exceptions, dont la propriété intellectuelle, les situations d'urgence, etc.
Le traitement équitable est aussi un élément dont nous tirons grand orgueil. Nous veillons à ce que les fournisseurs soient traités équitablement. Cela signifie que nous fournissons les mêmes renseignements et évaluons selon les mêmes critères, pour tout ce qui touche nos activités d'approvisionnement.
J'ai des faits saillants et des chiffres à présenter, pour vous donner une idée de l'envergure de nos activités. Vous savez probablement que TPSGC est le plus important acheteur public de biens et services au Canada. Nous assumons la responsabilité de plus de 80 p. 100 de la valeur monétaire des contrats, mais de seulement 10 p. 100 du nombre total de contrats. Il est important de comprendre que d'autres entités du gouvernement du Canada mènent aussi des activités d'approvisionnement au plus bas niveau du spectre, mais ils assument la responsabilité de 90 p. 100 des documents, et nous de 80 p. 100 de la valeur des contrats.
Nous approvisionnons 100 ministères et organismes et dépensons entre 11 milliards et 15 milliards de dollars par année, et nous gérons environ 60 000 documents contractuels chaque année, ce qui comprend les documents originaux et les modifications. Par exemple, en 2007-2008, les petites et moyennes entreprises du Canada ont vendu pour plus de 4,8 milliards de dollars de biens et services au gouvernement du Canada.
La sixième diapositive illustre les quatre principaux acteurs, bien qu'il y en ait bien plus. Le Conseil du Trésor détermine les politiques, les limites des pouvoirs des ministères, les règles de surveillance, etc., et aussi, approuve les projets débordant les limites qui ont été fixées pour Travaux publics et d'autres ministères. En deuxième place viennent les ministères et organismes du gouvernement. Ce sont eux qui décident des besoins de biens et services. Comme je l'ai dit, ils offrent aussi des contrats pour des biens et services, dans les limites qui leur sont fixées. TPSGC est, bien sûr, un fournisseur de service commun. Nous sommes là pour veiller à ce que les marchés soient équitables, transparents et accessibles, pour nous assurer que ces marchés sont conformes aux accords commerciaux, aux politiques, etc. Les fournisseurs, bien entendu, sont d'importants acteurs, puisqu'ils exécutent nos contrats, qu'ils fournissent des biens et services. Ils contribuent aussi largement à l'amélioration du processus d'approvisionnement par la consultation. Nous avons mené beaucoup de consultations ces quatre dernières années pour améliorer la chaîne d'approvisionnement.
À la page 7 est décrit le cadre législatif et réglementaire. Celui-ci confère à notre ministre le pouvoir législatif d'approvisionnement au nom du Gouvernement du Canada. Les lois ont aussi un rôle dans ce cadre et, en gros, déterminent la manière dont l'argent des contribuables sera dépensé et confèrent au ministre Travaux publics le pouvoir de répondre aux besoins d'approvisionnement des forces armées.
La page 8 contient une liste de certains de nos traités et accords commerciaux. Je pense que nos collègues du MAECI vous en parleront un peu plus longuement. Chacun de ces accords internationaux et nationaux est assorti d'une série de modalités et de conditions, de divers seuils, etc. Il est très important, pour notre contribution à ces accords, de veiller à nous y conformer.
Vous verrez sur les diapositives 9 et 10 qui sont les principaux ministères-clients, et la valeur monétaire et le pourcentage de la valeur de leur contrat. Sur la neuvième diapositive, vous remarquerez que le ministère de la Défense nationale représente 51 p. 100 de l'approvisionnement que fait Travaux publics. C'est le plus important ministère avec lequel nous traitons.
En deuxième place vient notre propre ministère, mais permettez-moi de m'expliquer. Travaux publics a aussi des offres permanentes et nous nous occupons de beaucoup d'instruments d'approvisionnement de la consolidation pour d'autres ministères. C'est pourquoi le chiffre indiqué est énorme, mais en réalité, c'est au moyen de ces offres permanentes, des achats consolidés que nous faisons de biens immobiliers ou de TI, pour le compte d'autres ministères.
Il convient de souligner aussi, sous le titre « sociétés d'État canadienne », qu'il s'agit principalement de la gestion de ventes de gouvernements étrangers. Ce sont des gouvernements étrangers qui viennent au Canada fournir des services à nos sociétés canadiennes.
La dixième diapositive décrit les principaux produits. Vous remarquerez que le traitement de l'information et les services de télécommunication connexes comptent pour la plus grande part de ceux-ci. L'entretien et la réparation du parc d'aéronefs sont aussi importants. Vous avez les 10 principaux, la TI, etc. Il faut savoir que la rubrique « Autres » englobe des centaines de catégories différentes. On y trouve des éléments comme le mobilier, la recherche et le développement, les véhicules, etc.
La onzième diapositive donne un aperçu de la ventilation des marchés concurrentiels et non concurrentiels. Ce graphique n'indique que les marchés de plus 25 000 $. C'est environ 80 p. 100 contre 20 p. 100, et une petite explication s'impose ici — sur les marchés concurrentiels ouverts ou les marchés concurrentiels avec préavis d'adjudication de contrat. Nous favorisons la compétition au moyen des préavis d'adjudication, donc s'est considéré concurrentiel. À l'échelle du gouvernement, c'est 81 p. 100 des marchés. L'approvisionnement que gère Travaux publics compte pour 80 p. 100 de l'ensemble des marchés. Nous privilégions toujours, comme je l'ai déjà dit, les marchés concurrentiels. C'est le besoin d'approvisionnement, en fait, qui dicte la stratégie d'approvisionnement.
La 12e diapositive, en fait, illustre le déroulement du processus d'approvisionnement. Vous y verrez neuf boîtes, qui illustrent le cycle d'approvisionnement du début à la fin. Vous remarquerez la ségrégation des responsabilités. Tout, dans les boîtes jaunes, indique la responsabilité du ministère client, l'auteur de la demande; les boîtes bleues représentent la responsabilité de Travaux publics; et les boîtes bicolores sont celles des responsabilités communes, dont je vais vous donner des exemples.
Donc, dans la boîte de la « Définition des besoins », le ministère définit ses besoins, fait approuver le projet, obtient le financement et, en fait, demande à Travaux publics d'intervenir pour obtenir le nécessaire.
La stratégie d'approvisionnement est là où nous déterminons la démarche que nous appliquerons pour répondre au besoin d'approvisionnement. C'est là que nous prenons une décision, ou étudions les accords commerciaux, pour voir lequel s'appliquera, et lequel ne s'appliquera pas.
Ensuite, nous passons aux appels d'offres, qui sont de divers types: concurrentiels, en une seule ou plusieurs étapes, etc. Il y a des différences entre les uns et les autres. Pour celui qui est en plusieurs étapes, nous faisons une évaluation préalable du fournisseur avant de l'inviter à présenter une soumission. Ceci réduit les coûts pour l'industrie, alors c'est très important.
Et puis nous passons à la boîte de l'évaluation, qui est une responsabilité commune. L'évaluation technique est faite par le ministère client, mais pas les soumissions de type financier, puisque c'est nous qui nous occupons des méthodologies financières et de sélection.
Ensuite, il y a l'approbation du contrat, et vous remarquerez ici qu'il y a des examens par des tiers pour nous assurer de respecter tous les accords commerciaux, que tout se tient au plan juridique et que la qualité requise est là.
Ensuite, il y a l'octroi du contrat, l'administration du contrat, le paiement du contrat et la clôture du contrat, le tout devant s'inscrire dans un cadre de gestion.
La 12e diapositive résume donc l'intégralité du processus.
Vous verrez sur la 13e diapositive les mécanismes de résolution des différends. Tout d'abord, permettez-moi de dire que la majorité des préoccupations ou des différends sont résolus par nos spécialistes et gestionnaires de l'approvisionnement à Travaux publics. Maintenant, les quatre niveaux que vous voyez sur la diapositive sont aussi des paliers de résolution des différends. Nous avons, au sein de Travaux publics, deux comités ou conseils qui examinent les différends: le conseil de règlement des différends contractuels et le règlements extrajudiciaires des différends. Je répète qu'un nombre minimal de besoins passent par l'une ou l'autre de ces boîtes. Par exemple, à Travaux publics, peut-être 25 dossiers par année sur les 60 000 contrats que nous octroyons, atteignent cette première boîte de la diapositive 13. Je dirais que 20 d'entre eux seront résolus au moyen du règlement extrajudiciaire des différends et seulement cinq passeront par le règlement des différends contractuels.
Maintenant, un autre palier est celui de notre Bureau de l'ombudsman de l'approvisionnement, qui a été créé en mai 2008. En fait, l'ombudsman examine les pratiques d'approvisionnement et les plaintes qui ne sont pas couvertes par le palier illustré dans la boîte suivante, le Tribunal canadien du commerce extérieur. Chaque fois qu'on contrat d'approvisionnement est assujetti à l'un des accords commerciaux, qu'il soit interne ou international, le Tribunal canadien du commerce extérieur a compétence pour examiner et régler les plaintes reçues des fournisseurs. J'ai d'intéressantes statistiques là-dessus à la page suivante.
Au dernier niveau il y a la Cour fédérale. Les fournisseurs peuvent saisir la Cour fédérale de leurs griefs. Nous n'en avons normalement que quatre ou cinq par année qui atteignent la Cour fédérale, encore une fois sur 60 000.
La 14e diapositive indique que 80 contestations ont été soumises au TCEE en 2007-2008, dont 54 ont été rejetées parce qu'elles ne relevaient pas de sa compétence. Si vous regardez celles qui ont été acceptées, en réalité, huit seulement étaient valides; de ces huit, seulement quatre, ou à peu près quatre, ont été maintenues. Ceci vous démontre donc l'envergure de ces plaintes ou contestations, et il ne faut pas oublier que nous octroyons 60 000 contrats par année.
Ceci termine ma présentation.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais faire un bref exposé. Je remercie le comité de me donner l'occasion de présenter ces observations.
Les marchés publics représentent une part importante de l'activité économique. Aussi n'est-il pas étonnant que cette question suscite également de l'intérêt dans le cadre de nos accords commerciaux et demeure une question importante dans celui de toute négociation commerciale. Le Canada est assujetti à des obligations internationales en matière d'approvisionnement depuis le début des années 1980 environ. Actuellement, il existe trois accords commerciaux internationaux comportant des obligations relatives aux marchés publics: l'ALENA, en particulier son chapitre 10; l'accord de l'Organisation mondiale du commerce portant spécifiquement sur les marchés publics, et l'Accord de libre-échange entre le Canada et le Chili, dans lequel on a ajouté un chapitre sur les marchés publics en 2008.
L'objectif fondamental des accords internationaux sur les marchés publics consiste à engager les parties à se doter de politiques d'approvisionnement transparentes, ouvertes et équitables. Les obligations concernant les marchés publics contenues dans nos trois accords ne s'appliquent cependant qu'au gouvernement fédéral. Aucune obligation ne s'applique aux gouvernements provinciaux ou municipaux.
[Traduction]
Les éléments de l'approvisionnement public sont, en gros, structurés en deux parties: les règles et obligations de fond, et les engagements d'accès au marché. Les obligations fondamentales, ou règles, sont en fait les mêmes dans nos trois accords. Les règles sont centrées sur le principe fondamental de la non-discrimination, c'est-à-dire que les fournisseurs étrangers devraient être traités de la même manière que les fournisseurs nationaux. L'interdiction neutraliserait, par exemple, l'exigence de contenu local minimal, les lois, règlements et politiques sur la transparence en matière d'approvisionnement et la transparence du processus d'approvisionnement lui-même.
L'accord comporte aussi des dispositions sur les règlements des différends, y compris ce qui est connu comme le mécanisme de contestation des offres, par lequel un fournisseur peut contester devant un organe impartial, dans notre cas le Tribunal canadien du commerce extérieur, tout aspect du processus d'approvisionnement. M. Masse en a d'ailleurs un peu parlé.
En ce qui concerne l'engagement d'accès au marché, chaque accord définit de façon précise et détaillée l'envergure et la couverture en termes de type d'approvisionnement, de biens, de services, de construction, de seuil minimal de valeur d'un contrat d'approvisionnement qui est exécuté, ainsi que la liste des entités publiques pour lesquelles est fait l'approvisionnement. Je crois que nous avons un document d'une page qui décrit les différents seuils appliqués dans nos divers accords, et vous y verrez qu'il y a des différences entre les trois accords pour les biens, les services et la construction.
Pour ce qui est des entités couvertes, l'engagement du Canada porte sur les approvisionnements faits par un grand nombre de ministères et organismes fédéraux ou pour leur compte. Dans le cas de l'ALENA et de l'accord de libre-échange avec le Chili, nous couvrons aussi dix sociétés d'État fédérales. En ce qui concerne le type d'approvisionnement, il s'agit généralement de tous les biens, à l'exception des biens liés à la défense. Certains achats sont néanmoins faits pour le ministère de la Défense nationale et la Gendarmerie royale du Canada, comme l'équipement de bureau, mais le gros des achats d'équipement militaire pour ces ministères n'est pas compris.
Pour ce qui est des services, ceux-ci sont généralement plus limités que les biens. Certains achats très importants, comme les achats liés aux services d'information et de communication, ne sont pas inclus dans ces accords.
Enfin, le Canada inclut tous les projets de construction, à l'exception des contrats de dragage et de construction pour lesquels des appels d'offre sont lancés au nom de Transports Canada. Ce sont là les paramètres généraux. Outre la couverture spécifique, le Canada a prévu plusieurs exceptions particulières dans ces accords. Les exceptions ou exclusions les plus notables sont celles visant l'approvisionnement lié à la construction navale et aux réparations des navires, aux composantes du réseau de transport en commun et de transport ferroviaire et le matériel connexe, ainsi que les matériaux de fer et d'acier liés à des projets.
Nous avons aussi prévu une exclusion des « marchés réservés aux petites entreprises et aux entreprises minoritaires ». Il y a de ces exceptions ou exclusions dans nos trois accords. En ce qui concerne les marchés réservés aux petites entreprises et aux entreprises minoritaires, le Canada, à l'origine, avait prévu cette exclusion pour l'harmoniser à celle qu'avaient imposée les États-Unis pendant la négociation de l'ALENA et de l'Accord de l'OMC.
À l'époque, le Canada n'avait pas de programme de marché réservé pour les petites entreprises ou les entreprises minoritaires. Depuis ce temps-là, cependant, le Canada a mis en oeuvre la stratégie d'approvisionnement pour les entreprises autochtones, un programme de marché réservé pour les entreprises autochtones, lequel est administré par le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Pour ce qui est de nos partenaires commerciaux, comme je l'ai dit, les États-Unis ont un programme de marché réservé pour les petites entreprises et les entreprises minoritaires. C'est un programme qui date des années 1950. Le programme des États-Unis a depuis toujours été un point d'achoppement pour les entreprises canadiennes à cause du manque de prévisibilité de ce programme et du fait que ce genre d'approvisionnement aurait autrement été assujetti à l'obligation stipulée dans ces accords.
Il convient de souligner, toutefois, que d'autres importants partenaires commerciaux du Canada, comme l'Union européenne, n'ont pas de marché réservé pour les petites entreprises et les entreprises minoritaires. De fait, l'Union européenne a toujours été et reste vivement opposée à ce genre de programme.
Pour terminer, les accords commerciaux internationaux jouent un rôle important dans l'élaboration et la mise en oeuvre de politiques et de pratiques d'approvisionnement du gouvernement. Ils favorisent l'atteinte de notre objectif stratégique national de processus d'approvisionnement transparent et concurrentiel, et à l'échelle internationale, ils font en sorte que les fournisseurs canadiens aient accès de façon équitable et non discriminatoire à l'approvisionnement public dans les pays qui sont nos partenaires commerciaux.
Je vous remercie, monsieur le président.
:
On dit beaucoup plus souvent BIFMA, parce que c'est bien plus court.
Je remercie le comité de m'offrir cette occasion de parler au nom de l'industrie.
La mission de BIFMA est d'informer, de développer, de préconiser et de favoriser la mise en place de normes pour l'industrie nord-américaine du mobilier institutionnel et du mobilier de bureau. BIFMA compte 140 organisations membres et fournisseurs de services du monde entier.
Le Groupe de travail canadien sur le mobilier de bureau a été formé en 2006 pour représenter l'industrie canadienne. Il compte 111 membres représentant 75 compagnies des secteurs de la fabrication, de la distribution et de l'élément constitué des fournisseurs de services de notre industrie. De ces 75 compagnies, 50 s'inscriraient sous la catégorie des petites et moyennes entreprises selon la définition d'Industrie Canada.
BIFMA a de nombreuses préoccupations relativement à la récente demande d'offre à commandes visant le mobilier de bureau autostable qui a été diffusée en janvier et au début de février. Commençons avec le principe d'inclusion de Travaux Publics dans ses méthodes d'approvisionnement, qui semble avoir été délaissé au profit d'une démarche fermée. Cette DOC particulière a engendré une réduction des contrats octroyés dans cette catégorie, de 36 fabricants à seulement cinq. Au bout du compte, cette compétition a, de fait, été restreinte dans cette catégorie, ce qui augmente réellement le risque d'une augmentation des coûts pour l'État plutôt qu'une réduction. De fait, dans trois des quatre catégories de produits englobés dans cet approvisionnement, seulement deux soumissionnaires se sont qualifiés et ont reçu des offres permanentes.
De toujours, dans le processus de DOC, Travaux Publics permettait aux soumissionnaires de clarifier leurs soumissions au besoin, mais pendant ce processus-ci, très peu de soumissionnaires ont reçu la moindre communication de la part de Travaux publics et, encore une fois, n'ont eu que peu, voire aucune possibilité de fournir des précisions sur leurs soumissions. En bout de ligne, certains soumissionnaires ont été rejetés pour de simples erreurs typographiques dans leurs soumissions et d'autres pour des lacunes qui auraient facilement pu être réglées si Travaux publics leur en avait donné la chance.
La grande majorité des compagnies qui n'ont pas été retenues dans cette catégorie sont des PME, et chacune d'elles aura dépensé des dizaines de milliers de dollars pour faire les tests de leurs produits pour en vérifier la conformité et se préparer à soumettre leur offre. Le résultat? Certaines de ces entreprises, celles en tout cas qui sont lourdement tributaires des possibilités d'approvisionnement du gouvernement, dans la conjoncture économique actuelle, pourraient maintenant être en péril.
En plus des fabricants qui soumissionnent pour les DOC, notre industrie compte un très grand nombre d'organismes distributeurs, de concessionnaires, dont 95 p. 100 seraient de la catégorie des PME, et eux aussi souffrent de la perte de possibilité de faire des affaires avec le gouvernement.
Les petites et moyennes entreprises retenues de cette catégorie courent un risque réel relativement à la gestion de leur contrat lié à des volumes annuels et à la hausse habituelle des achats du gouvernement en fin d'exercice. Malheureusement, dans le domaine du mobilier de bureau, l'approvisionnement n'est pas réparti également sur toute l'année. Dans certaines catégories, 60 à 70 p. 100 de l'approvisionnement se fait dans la période de 90 jours du dernier trimestre de l'année financière.
Une petite entreprise qui, soudainement, doit composer avec une hausse phénoménale de ses activités peut devoir exclure tout autre client pour servir le gouvernement fédéral. Elle court donc un risque. Si, plus tard, elle perd ce contrat du gouvernement fédéral, c'est tout un défi pour elle que de devoir récupérer toute la clientèle qu'elle avait négligée.
En tant qu'industrie, nous estimons aussi que les niveaux de services fournis aux clients de l'État seront en péril, puisque le petit nombre de soumissionnaires retenus qui s'efforceront de répondre à la hausse soudaine du volume de travail en fin d'exercice auront des retards d'exécution, qui leur compliqueront beaucoup le respect de l'obligation de livraison avant la fin de l'exercice.
Ce processus d'approvisionnement a échoué en dépit des efforts qu'a déployés notre industrie pour collaborer avec l'État par l'intermédiaire du Comité consultatif du gouvernement sur le mobilier de bureau, le CCGMB. Celui-ci a été mis sur pied en 2007 en tant que comité consultatif, et rassemble des représentants de Travaux publics, des ministères utilisateurs et de l'industrie, en vertu d'un engagement réel de collaboration centrée sur l'obtention de résultats positifs pour tous les intéressés.
Depuis sa création en 2007, et à la suite d'importants changements survenus dans la composition de Travaux publics, le CCGMB est de nouveau perçu par l'industrie comme un environnement de confrontation où l'apport de l'industrie et des utilisateurs suscite des réponses sélectives. Le CCGMB a mis Travaux publics en garde contre plusieurs pièges potentiels du processus d'approvisionnement actuel, et ces mises en garde ont été ignorées, aux dépens de l'État. Ceci a engendré plusieurs appels d'offres qui ne respectaient pas la norme et les pratiques communes dans l'industrie, en matière de mobilier de bureau. Plusieurs exigences obligatoires de l'appel d'offres n'ont pas fait l'objet d'un examen par le CCGMB, ce qui a fait obstacle à l'espèce de collaboration qui aurait amélioré le document d'appel d'offres et le processus d'approvisionnement. À titre d'information, il siège au CCGMB huit membres de l'industrie, dont quatre seraient de la catégorie des PME.
Le processus d'approvisionnement qui en a découlé pour la demande d'offres à commandes sur le mobilier autostable, la DOC, a été le document d'appels d'offres le plus complexe, le plus coûteux et le plus difficile à comprendre que notre industrie ait jamais vu. L'appel d'offres comportait plusieurs exigences obligatoires onéreuses qui ont augmenté les coûts et le risque d'erreur. Il y avait notamment une exigence de liste de prix modifiable, ainsi que de formulaires et de documentation techniques complexes sur les produits. Il y avait aussi une confusion et une ambigüité énormes relativement à la manière dont l'industrie devait répondre à plusieurs des exigences obligatoires, et le retard dans la réception de réponses claires de Travaux publics a engendré d'énormes coûts, puisqu'il a fallu refaire les documents, et a augmenté le risque d'erreur.
La modification finale importante a été publiée le 18 novembre, soit sept jours à peine avant la clôture de l'appel d'offres original. Une prolongation d'une semaine n'a que peu atténué les problèmes de temps. L'échéance originale fixée, soit 47 jours civils, ne suffisait pas pour permettre aux soumissionnaires de formuler correctement leurs soumissions. Ce n'est que lors de la publication de la DOC que la série finale obligatoire de biens et d'exigences techniques a été dévoilée à notre industrie. Seulement 10 fabricants ont pu déterminer s'ils pouvaient engager les efforts et l'argent nécessaires au test préalable des produits. Dans la négative, il fallait élaborer un plan de test, fabriquer le produit, l'envoyer à un laboratoire de tests et attendre les résultats des tests. Si le produit présentait des défauts, il fallait recommencer les plans et la conception technique, et refaire tout le processus.
En même temps, les fabricants qui devaient s'adresser aux laboratoires de tests des produits étaient si nombreux que les soumissionnaires n'ont pas pu faire effectuer à temps les tests obligatoires, les laboratoires ne pouvant plus répondre à la demande.
L'échéancier original de cette DOC, comme on le disait dans nos réunions du CCGMB, visait une présentation des soumissions en juillet, et une clôture à l'automne. Il y aurait donc eu quatre ou cinq mois, ce qui aurait suffi si cet échéancier avait été respecté. D'importants retards dans la publication ont tellement restreint le temps de réponse que l'industrie a eu du mal à fournir une réponse adéquate.
Notre industrie reste résolue à collaborer avec l'État pour concrétiser la réforme de l'approvisionnement, qui est positive pour tous les intéressés. Nous pensons que Travaux publics n'est pas aussi engagé que nous le sommes dans ce processus et que le ministère fait régulièrement porter à l'industrie la faute des problèmes du processus d'approvisionnement. Des commentaires ont souvent été faits sur la piètre qualité des réponses aux appels d'offres, sans égard pour les préoccupations souvent exprimées relativement à la complexité d'un appel d'offres qui ne semble pas correspondre à l'approche standard de l'industrie en matière de commerce.
Travaux publics a apparemment confirmé les failles du processus d'appel d'offres pour le mobilier autostable en le prolongeant de quatre mois afin de laisser suffisamment de temps à l'industrie pour fournir des réponses de qualité. Si cet approvisionnement avait été assorti du même type de délai, bien des problèmes et enjeux auraient pu être réglés par les soumissionnaires.
L'industrie a fait plusieurs suggestions à Travaux publics sur la manière de simplifier le processus d'appel d'offres et de réduire les coûts qui y sont associés. Avec la décision prise d'imposer une date fixe d'entrée pour les offres à commande au lieu des échéances ouvertes, beaucoup de compagnies investiront des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars, sans pouvoir tirer parti des possibilités d'affaires avec le gouvernement. De simples décisions permettraient de reporter certaines exigences en fin de processus, auxquelles devraient répondre ceux qui obtiendraient des offres à commande, ce qui éviterait d'engager des frais inutilement. D'autres décisions pourraient être prises pour réduire les coûts de la préparation des soumissions, ce qui faciliterait pour les PME la poursuite d'occasions d'affaires et permettrait aux membres de l'industrie de faire profiter des économies réalisées à l'État.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais indiquer que mon bureau a accepté l'offre de Travaux publics, qui a organisé un séminaire à l'intention des fournisseurs locaux sur l'utilisation de MERX. Ce séminaire a été bien reçu et il s'est avéré utile.
Parallèlement à la tenue du séminaire, il y a eu un problème quant aux nouvelles offres à commandes permanentes. Je crois que c'est comme cela qu'on les appelle. C'est peut-être ce dont a parlé Mme Bourgeois lorsqu'elle a parlé de regroupement. Nous appelions ça le « groupage ».
Il paraît que cette stratégie découle du scandale des commandites et que c'était la solution du premier ministre Martin pour injecter plus de transparence. C'est la stratégie d'un gouvernement antérieur. On visait à regrouper les appels d'offres afin de rendre le processus plus efficace. Vu qu'il y a moins d'offres à traiter, il y a supposément moins de travail.
Je vous donne l'exemple de l'approvisionnement en quincaillerie des bureaux et organismes gouvernementaux ainsi que des bases militaires en Ontario. Les intervenants n'ont pas été consultés, et l'appel d'offres soi-disant ouvert comportait beaucoup de lacunes.
Les fournisseurs ontariens déjà retenus ont vérifié le MERX avant la date d'échéance des marchés et n'y ont rien trouvé à leur intention. La pratique courante de Travaux publics était de prolonger les marchés pendant quelques mois lorsque le ministère traitait d'autres appels d'offres. Les fournisseurs ne s'en sont pas inquiétés, mais quelques jours avant la date d'échéance des marchés, les officiers responsables des approvisionnements des bases militaires leur ont dit qu'ils ne pouvaient s'approvisionner chez eux que pendant quelques jours parce que les marchés tombaient à échéance. Les fournisseurs en étaient estomaqués parce qu'ils croyaient que les marchés allaient être reconduits pendant quelques mois encore.
Travaux publics n'a jamais donné d'avis avant que les fournisseurs n'apprennent des officiers que les marchés étaient échus et que les nouvelles offres à commandes permanentes allaient s'appliquer. Les fournisseurs ont dû faire le tour de Travaux publics pour trouver la personne responsable de l'appel d'offres. Ils ont ensuite appris qu'ils seraient inadmissibles pendant une année parce que le processus avait déjà été mis en branle dans le MERX.
Lorsque l'appel d'offres permanent a été affiché sur MERX, les fournisseurs locaux ont consulté les appels d'offres de leurs régions. Normalement cela se faisait par région, car les fournisseurs ont un réseau de distribution allant à 100 milles à la ronde. Ces fournisseurs n'ont pas une capacité de distribution leur permettant d'approvisionner tout l'Ontario. Il n'y avait rien pour les régions. Il y avait un appel d'offres visant l'ensemble de l'Ontario et les fournisseurs n'ont pas compris qu'ils devaient soumissionner. De ce fait, ils n'ont pas pu renouveler les marchés d'approvisionnement.
Les entreprises avaient été écartées des appels d'offres. Une entreprise de Concord a été retenue. Cependant, elle n'a pas pu respecter ses obligations et en moins d'un an, des approvisionnements ont repris à l'échelle locale.
Cela montre que le regroupement réalisé par l'appel d'offres permanent ne sert pas forcément bien les ministères gouvernementaux et les PME, qui assurent 95 p. 100 des emplois au Canada et qui sont les pépinières des entreprises de l'avenir. Compte tenu du contexte économique actuel, qui fait tomber les grandes sociétés, nous risquons de perdre toute la chaîne d'approvisionnement si nous nous limitons à une poignée d'entreprises, voire même à une seule. Comme le président l'a dit, une telle stratégie s'avérerait plus fatale que toute attaque sur les chaînes d'approvisionnement pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous nous vouons à l'échec.
Et je ne fais pas uniquement allusion au mobilier de bureau ou au matériel, mais aussi aux pièces de véhicules automobiles, au combustible. Vous n'arriverez jamais à convaincre qui que ce soit qu'il est plus économique ou efficace d'acheter une poignée de porte d'un fournisseur situé à 500 miles — imaginez s'il fallait la retourner — plutôt qu'à cinq kilomètres d'ici.
Nous vous demandons de tenir compte du facteur suivant: on pourrait penser que le fait d'administrer, d'adjuger moins de marchés a contribué à rationaliser le processus et à amener Travaux publics à répondre plus rapidement aux besoins. Or, aucune amélioration n'a été observée de ce côté-là.