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La séance est ouverte, chers collègues.
Nous entreprenons aujourd'hui une enquête au sujet du processus d'approvisionnement du gouvernement fédéral; même si la formulation de l'ordre de renvoi de la séance d'aujourd'hui est plutôt générale, nous axerons les travaux de la journée sur les petites et moyennes entreprises, et nous nous pencherons également sur l'approvisionnement en technologie de l'information.
De plus, nous sommes dans une conjoncture où les dépenses actuelles et futures s'inscrivant dans les mesures de stimulation du gouvernement fédéral sont susceptibles, dans une certaine mesure, d'intégrer les petites et moyennes entreprises et la technologie de l'information à l'infrastructure. Ainsi, vous pourriez considérer que l'on s'éloigne légèrement de l'ordre de renvoi de la séance d'aujourd'hui, histoire d'assurer la pertinence de nos travaux et de savoir où nous allons.
Je vais maintenant vous présenter les témoins, et il s'agit d'un très bon groupe de personnes.
De la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, nous accueillons Corinne Pohlmann, qui est vice-présidente aux Affaires nationales.
Nous accueillons trois personnes du ministère des Travaux publics: Tim McGrath, sous-ministre adjoint, Direction générale des biens immobiliers; Shereen Miller, directrice générale, Secteur des petites et moyennes entreprises, Direction générale des approvisionnements; et Mike Hawkes, conseiller spécial, Programme accéléré d'infrastructure.
Du Canadian Business Information Technology Network, nous accueillons Jeff Lynt et Jean Thivierge.
Je crois savoir que la représentante la FCEI ne peut rester que pendant une heure, alors je la laisserai commencer. J'aimerais que les questions qui suivent tous les exposés soient tout d'abord dirigées vers la représentante de la FCEI, car elle doit partir. Les autres témoins, heureusement, peuvent rester parmi nous plus longtemps.
Les déclarations préliminaires et les exposés devraient durer environ cinq minutes, et si cela correspond à ce que vous aviez prévu, c'est parfait. Nous pouvons commencer, et je vais suivre l'ordre de renvoi: la représentante de la FCEI commencera.
Madame Pohlmann, je vous souhaite la bienvenue.
Je vous remercie d'avoir pris des mesures pour que je puisse vous présenter mon exposé aujourd'hui au sujet de l'accès des petites et moyennes entreprises aux marchés du gouvernement fédéral. Vous devriez chacun avoir une copie de la présentation Powerpoint, que je vais parcourir tout au long de mon exposé.
Tout d'abord, la FCEI est une organisation non partisane sans but lucratif qui défend les intérêts des entreprises indépendantes canadiennes. Nous comptons aussi parmi nos membres 105 000 petites et moyennes entreprises, de partout au Canada et de tous les secteurs de l'économie. Nous fondons nos positions en matière de politiques sur la recherche-sondage. En plus de défendre les intérêts de nos membres auprès de la classe politique, nous produisons des travaux de recherche qui sont utilisés par différents ministères, par la Banque du Canada et par les médias, entre autres.
Je suis certaine que vous savez, et il va sans dire, que l'importance des petites et moyennes entreprises ne saurait être exagérée. Le fait est que 98 p. 100 de toutes les entreprises canadiennes ont moins de 50 employés. Les PME emploient 60 p. 100 de tous les Canadiens, et elles représentent presque la moitié du PIB du Canada à l'heure actuelle. Elles jouent un rôle important au chapitre de la création d'emplois. Elles sont d'autant plus cruciales pendant les périodes de marasme économique, car ce sont elles qui conserveront leurs employés aussi longtemps que possible.
J'aimerais souligner, avant de poursuivre, que, à la FCEI, nous ne sommes pas des experts de approvisionnement, mais nous connaissons et comprenons assez bien les PME. Je suis ici pour vous présenter une certaine rétroaction de leur part sur cette question à la lumière d'un sondage que nous avons effectué en mai 2008, auquel plus de 8 000 petites et moyennes entreprises de partout au Canada ont répondu. Nous n'avons pas encore publié ces données, donc vous êtes les premiers à en prendre connaissance.
À la diapositive 4, vous pouvez voir qu'environ 29 p. 100 des PME ont l'habitude de vendre des produits ou des services à tous les ordres de gouvernement. Le gouvernement est perçu comme un marché clé pour leur produit ou leur service. En réalité toutefois, bien d'autres, presque la moitié, ont vendu un produit ou un service à au moins un ordre de gouvernement au cours des trois dernières années. Dans une proportion de 21 p. 100, elles affirment avoir vendu un produit ou un service au gouvernement fédéral.
Je vais vous laisser regarder les trois prochains diagrammes à votre rythme. En somme, ils présentent un certain profil des types d'entreprises au Canada qui vendent des produits ou des services au gouvernement fédéral. Le premier diagramme expose la situation par province, le deuxième, par secteur, et le troisième, en fonction de la taille de l'entreprise. Le troisième diagramme, à la diapositive 8, indique clairement que, plus la société est grande, plus elle est susceptible d'approvisionner le gouvernement fédéral.
On demandait ensuite aux répondants par quel moyen ils avaient pris connaissance des marchés publics. Presque la moitié d'entre eux ont répondu qu'ils l'apprenaient de personnes avec lesquelles ils font affaire, environ 40 p. 100 cent en prennent connaissance d'une autre façon, et les autres l'apprennent simplement en téléphonant au gouvernement, lorsque le gouvernement leur téléphone directement ou dans un journal, par exemple. La donnée la plus importante ici, c'est que seulement 14 p. 100 utilisent MERX. En fait, si vous regardez le prochain diagramme, il existe une relation très claire entre la taille de la société et la probabilité qu'elle utilise MERX.
Dans les plus de 50 pages de commentaires liés au sondage, les plaintes concernant la difficulté de trouver des contrats en général et la navigation sur MERX étaient plutôt nombreuses. Au bout du compte, les petites entreprises aiment le concept d'un entrepôt de données central qu'elles peuvent consulter pour trouver toutes les soumissions gouvernementales. Elles trouvent MERX difficile à naviguer et coûteux à utiliser.
Enfin, à la onzième diapositive, nous avons demandé aux entreprises quels étaient leurs principaux obstacles pour vendre au gouvernement. Les résultats pour l'ensemble des répondants sont en bleu, et ceux pour les répondants qui vendent précisément au gouvernement fédéral sont en rouge. Parmi les gens qui approvisionnent le gouvernement fédéral, il existe une préoccupation encore plus grande liée à des problèmes comme la quantité de paperasserie, la difficulté de communiquer avec l'acheteur et le fait de ne pas savoir pourquoi leur soumission n'a pas été retenue. À la lumière des nombreuses pages de commentaires liés au sondage, il est assez clair que bien des PME ont peu confiance dans le processus d'approvisionnement.
Je vais énoncer des facteurs qui pourraient expliquer cela. Le fait de ne pas pouvoir communiquer avec l'acheteur pour poser des questions ou pour présenter des idées et des solutions de rechange est un obstacle important. Bien des personnes ont fait valoir que, bien souvent, le fonctionnaire responsable de la soumission en comprend peu les aspects techniques et, par conséquent, n'est pas en mesure de répondre à des questions simples. De plus, si l'entreprise offre une approche de rechange qui pourrait se révéler efficace, elle ne peut pas en parler à personne. Si elle tente d'intégrer l'approche de rechange à la soumission, celle-ci sera rejetée, car elle ne sera pas absolument conforme au processus exposé dans la DDP.
C'est un problème énorme. Cela étouffe toute tentative d'innovation ou de créativité que peuvent offrir les PME et pourrait par le fait même empêcher le gouvernement fédéral d'accéder aux produits ou services qui répondent le mieux à ses besoins. Malheureusement, les PME semblent de plus en plus d'avis que les efforts et l'investissement que suppose la présentation d'une soumission sur le marché public n'en valent pas la peine. Les frustrations qui découlent de l'élaboration d'une soumission entraînent tant de coûts que bien des gens ont tout simplement baissé les bras. Nombre de gens ont déclaré que les contrats sont difficiles à trouver et que, lorsqu'ils en trouvent un, il y a une limite à la paperasserie qu'ils peuvent supporter. En fait, un membre nous a signalé que la présentation d'une offre sur le marché public coûtait de 3 000 $ à 6 000 $ et qu'il est difficile d'obtenir des réponses à des questions au cours du processus.
Si votre offre n'est pas retenue, on ne vous dit habituellement pas pourquoi. Si votre offre est retenue, vous devrez peut-être attendre longtemps avant d'être payé. Le gouvernement ne paie pas d'intérêts sur les comptes en souffrance non plus. Cela occasionne des problèmes de liquidités pour les petites entreprises, ce qui peut être se révéler très stressant. Les répercussions peuvent être graves.
Enfin, j'aimerais vous laisser un document supplémentaire, que vous devriez avoir sous les yeux. C'est un document que nous avons produit en 2005, lorsque l'ancien gouvernement libéral a effectué une révision du processus d'achat. Il s'agit d'une série de principes d'achat qui, pour la majeure partie, demeurent tout aussi pertinents aujourd'hui.
À l'exception du principe numéro quatre, qui traite d'une méthode de règlement des différends et a été abordé dans le cadre de la mise en place du Bureau de l'ombudsman de l'approvisionnement, que nous appuyons, les autres principes demeurent un défi pour les PME qui, à notre avis, n'a pas été sérieusement examiné. Les tentatives récentes de Travaux publics de regrouper les contrats fédéraux sous un nombre réduit de contrats très volumineux a rendu l'accès aux marchés publics encore plus difficile pour les petites entreprises.
Tout ce que veulent les PME, réellement, c'est un accès équitable et ouvert aux marchés publics, la simplification du processus d'approvisionnement, une mesure adéquate de la participation des PME aux résultats et une reconnaissance du fait qu'elles constituent une source importante d'innovation et un fournisseur de biens et services fiable pour le gouvernement du Canada.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je m'appelle Tim McGrath. Je suis sous-ministre adjoint à la Direction générale des biens immobiliers au ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux. Je suis accompagné de deux collègues du ministère: Shereen Miller, directrice générale du Bureau des petites et moyennes entreprises, et Mike Hawkes, conseiller spécial du Programme accéléré d'infrastructures.
[Traduction]
Je vous remercie de me donner l'occasion de vous parler de l'incidence du financement faisant partie des mesures de stimulation sur les approvisionnements du gouvernement fédéral et, particulièrement, sur les petites et moyennes entreprises.
Comme nous le savons tous, les petites et moyennes entreprises sont essentielles à l'essor économique du Canada. Elles sont également essentielles à la bonne marche de notre ministère.
Au cours de l'exercice 2007-2008, TPSGC a acheté des biens et des services d'une valeur de plus de 4,8 milliards de dollars aux petites et moyennes entreprises canadiennes, ce qui représente 49 p. 100 de la valeur totale des biens et des services achetés par le Ministère; il s'agit d'une augmentation par rapport aux 43 p. 100 de 2005-2006 et aux 46 p. 100 de 2006-2007.
Pour favoriser l'établissement de relations étroites avec les petites et moyennes entreprises, nous avons créé, en 2005, un Bureau des petites et moyennes entreprises — ou BPME — au sein de la Direction générale des approvisionnements du Ministère. Le BPME compte six bureaux situés à Halifax, à Montréal, à Toronto, à Edmonton, à Vancouver et dans le secteur de la capitale nationale.
Le BPME fournit des renseignements et de la formation aux petites et moyennes entreprises qui souhaitent faire affaire avec le gouvernement et les aide à s'y retrouver dans le système d'approvisionnement du gouvernement. L'organisation étudie également les répercussions des tendances d'achat du gouvernement et d'autres facteurs liés aux PME et travaille avec ces dernières afin de définir les principaux obstacles auxquels elles sont confrontées dans le cadre du processus d'approvisionnement. Depuis sa mise création, le BPME a aidé plus de 40 000 entreprises et particuliers dans l'ensemble du Canada, soit 16 000 entreprises et particuliers par année, en moyenne.
Laissez-moi maintenant vous parler du Budget 2009, qui prévoit que TPSGC recevra 400 millions de dollars en financement supplémentaire au cours des deux prochaines années. Pour que ce financement soit utilisé de manière efficiente et qu'il atteigne les objectifs du gouvernement, le Ministère a élaboré un programme accéléré d'infrastructures pour accélérer et intensifier la mise en oeuvre des plans actuels de réparation et de restauration des immeubles et des ponts fédéraux.
Dans le cadre de ce plan, les projets de TPSGC visés par le financement faisant partie des mesures de stimulation peuvent être regroupés en quatre catégories principales. Plus de 40 millions de dollars seront affectés à la réparation de quatre ponts appartenant au gouvernement fédéral. Au début du mois, un contrat a été attribué pour la réfection du pont Alexandra, situé ici dans la région de la capitale nationale; 175 millions de dollars serviront à réaliser des travaux qui seront divisés dans le cadre d'une approche de gestion de la construction — ce qui signifie que les projets seront regroupés pour accroître l'efficacité en fonction du type de travail effectué ou de l'emplacement; 20 millions de dollars par année seront affectés sur une période de deux ans pour rendre les immeubles appartenant au gouvernement fédéral plus facilement accessibles aux personnes handicapées; et 100 millions de dollars par année seront affectés sur une période de deux ans aux projets de construction et de réparation gérés par notre fournisseur de services, SNC-Lavalin ProFac, qui fournit des services de gestion immobilière au nom de TPSGC pour 344 immeubles à bureaux fédéraux.
Pour la plupart des services qu'offre SNC-Lavalin — comme des services de chauffage, de ventilation et de conditionnement d'air ainsi que de nettoyage —, ProFac se tourne vers plus de 3 700 petites et moyennes entreprises dans l'ensemble du pays. Par ailleurs, ProFac fait appel à 1 200 autres sous-traitants, principalement des petites et moyennes entreprises, pour réaliser des projets de construction, comme remplacer des toits, des fenêtres et des tapis, faire des travaux de peinture ou exécuter un certain nombre de projets d'aménagement.
En 2007-2008, ProFac a eu recours aux services de petites et moyennes entreprises au coût de 104 millions de dollars. Les 200 millions de dollars alloués en financement dans le cadre des mesures de stimulation pour les projets de construction et de réparation représentent une augmentation de 50 p. 100 de notre financement actuel et de nos dépenses en services de gestion immobilière. Nous prévoyons que ce financement aura une incidence positive considérable sur l'industrie de la construction du Canada, secteur de l'économie constitué en grande partie de petites et moyennes entreprises. Ce financement signifie que nous pourrons maintenant procéder aux travaux urgents touchant les biens fédéraux qui avaient été reportés pendant de nombreuses années pour des raisons budgétaires. Nous disposons des mécanismes nécessaires pour passer à l'action et nous prévoyons que nous commencerons à recevoir ce financement le 1er avril. En outre, TPSGC offrira un soutien touchant les approvisionnements et les biens immobiliers aux autres ministères qui reçoivent du financement dans le cadre des mesures de stimulation. Nous travaillons en étroite collaboration avec eux pour planifier et coordonner leurs besoins.
Le sous-ministre a établi un groupe de travail pour faire en sorte que tous les projets respectent les budgets et les échéanciers tout en répondant aux objectifs de ces dépenses au chapitre de la stimulation, et TPSGC étudie des mesures pour rationaliser certains de ces processus et faire en sorte que l'organisation puisse répondre aux exigences des autres ministères de manière opportune.
La transparence, l'équité, l'ouverture et l'optimisation des ressources continueront d'être au centre de tous les travaux que nous entreprendrons.
[Français]
Ma présentation est maintenant terminée, monsieur le président. Mes collègues et moi serons heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour, mesdames et messieurs. Je m'appelle Jeff Lynt, et Jean Thivierge m'accompagne.
Après sept mois d'attente, des entreprises et des associations de l'industrie ont pu présenter des exposés à un comité de TPSGC en février. TPSGC a appelé l'événement un processus de consultation de l'industrie. Les consultations auraient dû porter sur les modèles d'approvisionnement de services partagés et le regroupement des contrats, mais a plutôt traité de la façon d'accorder un mégacontrat à une grande société. Évidemment, nous étions enchantés.
Nous avons fait part de nos préoccupations au bureau des PME de TPSGC. Sa directrice — une dame très gentille qui s'exprime très bien, en passant — nous a dit qu'elle n'avait aucun pouvoir, seulement un rôle de conseillère. Nous apprécions son honnêteté, mais elle ne peut pas imposer de changements et, comme elle nous l'a dit, au bout du compte, elle est une employée de TPSGC.
Malgré la motion du comité adoptée en juin dernier, on nous a dit, dans le cadre d'une réunion avec plusieurs hauts fonctionnaires de TPSGC, que, à la lumière de l'élection et de la prorogation, le Ministère ne considérait pas qu'il était nécessaire de revenir présenter un plan au comité.
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Il est évident pour nous que certains hauts fonctionnaires à Travaux publics veulent continuer dans la direction déjà prise. On parle de quatre projets de plus de 1 milliard de dollars chacun s'étalant sur une période de huit à 20 ans, donc un total dépassant 80 milliards de dollars. C'est deux fois plus que le plan de relance de l'économie.
Le ministère des Travaux publics nous a répété plusieurs fois qu'il n'avait pas de chiffres réels à nous présenter. Il nous a répété qu'il n'avait pas de plan d'affaires ni d'études de cas sur ce projet. C'est absolument incroyable.
La semaine dernière, après que le ministère nous ait affirmé pendant des mois ne pas avoir l'intention de développer ce plan d'affaires faute d'avoir les données nécessaires, nous avons reçu un courriel nous indiquant qu'un plan d'affaires serait complété en mars. Et on devrait croire qu'il va maintenant pouvoir en développer un en moins d'un mois et demi!
Si Travaux publics met en place son plan, votre question ne portera plus sur l'accès des PME à des contrats gouvernementaux, mais cherchera plutôt à savoir pourquoi la grande majorité des PME dans une industrie vibrante ont disparu et à connaître le rôle du gouvernement du Canada dans leur disparition.
Bien entendu, d'entrée de jeu, les multinationales seront tout à fait disposées à conclure des sous-contrats avec les PME dans le but de rassurer le gouvernement. La réalité des affaires est tout autre. Pourquoi ces multinationales songeraient-elles à conclure des contrats à long terme avec des PME, alors qu'il serait beaucoup plus rentable pour elles d'embaucher des employés pour faire le même travail, et même d'envoyer certains de ces emplois outre-frontières?
Le gouvernement ne peut pas forcer les multinationales à embaucher les PME, et ce n'est pas ce que nous voulons. Nous voulons pouvoir proposer des solutions novatrices à des coûts concurrentiels, à l'avantage des Canadiennes et des Canadiens.
Il arrive régulièrement que de grands projets de TI échouent et que l'on tienne des fonctionnaires responsables. Cette fois-ci, on veut mettre sur pied un projet encore plus grand. On veut céder la responsabilité et le contrôle à une grande société, à titre de service géré, et se laver les mains de toute la question. Qui défend les intérêts du contribuable ici?
Troisièmement, le CABiNET croit qu'on ne devrait pas permettre le transfert de la responsabilité de la gestion des activités relatives à un projet de plusieurs milliards de dollars à une multinationale privée qui mise sur des gammes de produits, des partenaires commerciaux et des capacités à l'étranger préétablis. Jusqu'à maintenant, le processus a manqué de transparence et d'équité à l'endroit des PME. Nos préoccupations relatives à la transparence sont accompagnées de la crainte qu'il n'y ait pas de mécanismes redditionnels dans le cadre de ces piliers de services partagés.
Le gouvernement du Canada doit conserver le contrôle des activités liées aux grands projets de TI. La gestion de projet, la gestion du risque et la prestation de services aux Canadiens sont des responsabilités qui doivent demeurer au sein du gouvernement du Canada. C'est ça, la responsabilisation. Nous ne voulons pas que le comité demande à TPSGC de nous accorder un accès spécial aux marchés publics pour la simple raison que nous sommes des PME. Nous demandons au comité de formuler plusieurs recommandations dans un rapport.
En somme, nous vous recommandons de demander à TPSGC de ne pas lancer de grands projets de TI comme les services partagés sans avoir rédigé en bonne et due forme un plan d'activités qui a fait l'objet d'un examen indépendant; de ne pas regrouper des contrats sans avoir mis au point de façon adéquate une analyse de rentabilisation qui a fait l'objet d'un examen indépendant pour appuyer cette décision; de structurer ses DDP d'une façon qui permettra aux PME de soumissionner de façon raisonnable; et, enfin, de décomposer les grands projets de TI en morceaux plus petits, plus faciles à gérer — de petites bouchées —, qui procureront aux contribuables canadiens une responsabilisation optimale des intéressés et, au bout du compte, des économies.
Merci.
:
Comme j'avais commencé à l'expliquer, nous avons trois objectifs. Tout d'abord, nous voulons assurer le rayonnement du Bureau auprès de toutes les PME d'un océan à l'autre, pour que nous puissions couvrir un grand territoire. Le deuxième objectif consiste évidemment à faire le lien entre la demande et l'offre pour que les fournisseurs prennent connaissance des débouchés du gouvernement fédéral et que les ministères clients sachent ce que les fournisseurs canadiens ont à offrir. Troisièmement, nous effectuons des analyses économiques relatives aux aspects au sujet desquels on vient de m'interroger, afin de pouvoir prendre le pouls de la situation des petites et moyennes entreprises.
En ce qui concerne le premier objectif, je tiens également à préciser que, s'il est vrai que nous avons six bureaux régionaux du BPME, notre travail est, en réalité, très axé sur les régions rurales. En fait, j'ai avec moi aujourd'hui le calendrier de certains des cours et des activités de rayonnement que nous entreprenons. Ce n'est qu'un portrait très général, mais si je le regarde pour trouver des exemples, nous tenons des événements à des endroits comme: Deline, aux Territoires du Nord-Ouest; Burlington, en Ontario; Vaughan, en Ontario; Moncton, au Nouveau-Brunswick; et Québec, Mont-Tremblant et Kamouraska, au Québec.
[Français]
En tout cas, on a régulièrement l'occasion de rencontrer des représentants de petites et moyennes entreprises partout au Canada, et on le fait dans les petites villes. On travaille de très près avec les chambres de commerce et des associations comme la sienne pour s'assurer qu'on a vraiment un rayonnement complet. On avise souvent les associations comme ces deux-ci...
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Je crois que c'est très important. Je lis vos données et vos recommandations et j'approuve, ce que je vois parce que bien des gens qui viennent à mon bureau sont frustrés. Ils veulent faire affaire avec le gouvernement. Ils veulent savoir que le gouvernement est là. Parfois, ils ont tout simplement l'impression, comme vous l'avez dit, que la demande de propositions est un obstacle pour eux.
Je crois qu'il faut s'ouvrir. Nous avons les deux côtés ici. Alors ces données, ainsi que l'écoute attentive des témoignages des PME qui disent ne pas pouvoir même percer le marché, constituent la première étape, car il faut mettre sur pied un bon processus de demande.
J'ai participé la semaine dernière à deux réunions avec des PME qui portaient non pas sur la technologie de pointe, mais sur une question connexe liée à d'autres services. Il y a des points communs dans tout le secteur.
Enfin, si je regarde de quelle façon les entreprises prennent connaissance des demandes de propositions, j'approuve aussi, car le gouvernement semble avoir à sa disposition beaucoup de possibilités de faire sa part. Le calibrage du bureau, comme vous l'avez dit, est quelque chose que vous appuyez, et j'en fais autant. Je crois que le gouvernement a un rôle à jouer à ce chapitre. L'idée, c'est de trouver des façons de s'améliorer.
Pouvez-vous simplement m'expliquer rapidement comment le gouvernement peut transmettre le message aux PME de façon plus efficace, pour que je ne vois pas le genre de diagramme que j'ai sous les yeux?
:
Merci pour la question.
Oui, il existe beaucoup, beaucoup d'organismes. Nous collaborons étroitement avec des associations et des chambres de commerce dans divers domaines. De plus, nous entretenons une diversité de partenariats, ce qui nous permet, par exemple, d'offrir certains de nos séminaires en panjabi et en mandarin sur la côte Ouest. Nous travaillons en collaboration très étroite avec beaucoup de groupes communautaires et de groupes de l'industrie ainsi qu'avec différentes associations de l'industrie.
En fait, c'est principalement ainsi que nous travaillons lorsque nous entreprenons ce genre d'activités de rayonnement, mais il y a de nombreux autres types d'activités de rayonnement. Nous assurons également une présence sur Internet, évidemment, au moyen d'Accès entreprises Canada, à contractcanada.gc.ca.
Nous avons des bulletins d'information à l'intention de l'industrie. Nous publions des articles dans différents documents d'information, dans les journaux de différentes associations et dans les journaux communautaires. Nous tenons des séminaires et nous présentons des exposés. Nous participons à des foires commerciales et à différents événements, de concert avec d'autres ministères qui, après tout, ont aussi pour mandat d'aider les petites et moyennes entreprises. Nous le faisons en partenariat avec eux.
Nous nous penchons également sur les types d'obstacles que relèvent les autres associations à l'égard de nos politiques. Si la séance avait pris la forme d'un dialogue, nous aurions pu confirmer, par exemple, que la FCEI a travaillé en étroite collaboration avec nous dans le cadre des consultations que nous avons tenues l'été dernier concernant MERX et le système électronique d'appels d'offres du gouvernement. Elle a participé à ces consultations.
Il est intéressant de constater que la rétroaction tirée de son sondage et la rétroaction que nous avons eue dans le cadre de nos consultations sont diamétralement opposées, car beaucoup de nos participants ont manifesté leur appui à l'égard de MERX, de la façon dont MERX fonctionne et du fait que son utilisation est en fait gratuite dans le cas des demandes du gouvernement fédéral, car le gouvernement fédéral paie pour ce service. Si la séance s'était déroulée plus comme un dialogue, nous aurions pu vous expliquer, j'imagine, de façon un peu plus complète, de quelles façons nous avons collaboré.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je regarde les choses aller et j'ai une question très précise à poser à MM. McGrath et Hawkes. J'aimerais savoir si vous avez des données sur la valeur des contrats accordés par Travaux publics et Services gouvernementaux au cours des dernières années. Ma question est très précise. Je veux savoir si la valeur des contrats a augmenté.
Je vais vous donner des exemples très précis. Vous nous en avez d'ailleurs donné deux dans votre exposé, dont celui de SNC-Lavalin ProFac. Vous dites que ProFac fait affaire avec 3 700 petites entreprises. Dans ma région, SNC-Lavalin ProFac a eu le contrat du bureau de poste à Sainte-Anne-des-Monts. Savez-vous quelle en a été la conséquence? La PME qui avait des contrats pour entretenir des édifices fédéraux dans la région est devenue un sous-entrepreneur de SNC-Lavalin, et ce, sous des conditions impossibles à remplir. SNC-Lavalin l'a tellement tordu, tellement poussé à la limite, que l'entrepreneur en question a tout simplement abandonné le contrat puisque ce n'était pas rentable pour lui.
Je veux vous donner un autre exemple. En réalité, si on veut empêcher les petites et moyennes entreprises d'obtenir des contrats gouvernementaux, il existe une solution simple. Il n'y a qu'à regrouper les contrats de sorte qu'ils soient trop gros pour que les petites et moyennes entreprises puissent y avoir accès. SNC-Lavalin ProFac en est un bel exemple.
De plus, on nous apprend que dans le secteur du meuble, vous allez passer de 34 à cinq fournisseurs. Il est évident que seules les grosses entreprises y auront accès.
S'agit-il d'un moyen d'éliminer l'accès des petites entreprises à des contrats pour avoir le moins de contrats possible à gérer?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Lynt, j'aimerais seulement vous poser quelques questions. Je vous remercie d'être revenu. Je sais que votre organisme et vous-même avez déjà comparu ici pour témoigner sur des questions semblables. De toute évidence, vous savez quelles sont les difficultés de votre côté, ainsi que celle à laquelle est confronté le gouvernement.
Le vérificateur général a, à plusieurs reprises, reproché au gouvernement sa pratique qui consiste à construire une infrastructure informatique spécialisée pour des raisons bien précises, projets qui se sont parfois soldé par des échecs qui ont été la source de toutes sortes de problèmes. Dans certains cas, on a dû en fait remplacer l'infrastructure par une solution prête à utiliser qui était disponible et plus abordable d'entrée de jeu. C'est une difficulté que connaît Travaux publics, je crois. C'est un problème à l'échelle du gouvernement.
Je crois que nous cherchons tous des solutions. J'aimerais connaître votre opinion, concernant cette réalité particulière, à savoir comment les petites et moyennes entreprises pourraient être mieux placées pour composer avec cette réalité particulière. Car on nous dit continuellement — et cela a été démontré par la mauvaise gestion de contrats par le passé — que le gouvernement devrait chercher à favoriser un programme de série. Évidemment, je comprends que cela a une incidence sur les petites et moyennes entreprises et, tout particulièrement, sur les membres de votre groupe.
Avez-vous des suggestions ou des idées quant à la façon dont nous pourrions, d'une part, concilier ces deux réalités particulières et, de l'opinion de certains, divergentes, et, d'autre part, rassembler ces deux réalités pour mieux répondre aux besoins de votre groupe?
:
Je serai brève, de toute façon. Je voulais juste préciser très rapidement que, oui, Travaux publics est réellement intéressé à entreprendre un dialogue. Nous avons rencontré beaucoup de gens de la Direction générale des services d'infotechnologie ainsi que de la Direction générale des approvisionnements. Nous avons rencontré et nous continuons de rencontrer le CABiNET ainsi que d'autres associations qui sont intéressées, et nous avons tenu ces consultations.
La question est celle du dialogue, et si je me rappelle les commentaires que M. Lynt vous a adressés aujourd'hui, je crois qu'ils sont éloquents. Par exemple, Si 5 000 emplois vont être perdus, l'une de nos questions est — et j'ai posé cette question, en fait, et cela figure dans les notes, alors, oui, je l'ai fait — quels sont ces 5 000 emplois qui seront perdus?
Dans un dialogue, l'information doit circuler dans les deux sens. Nous essayons, et nous poursuivons nos efforts. C'est un processus continu, et je suis certaine que, lorsque vous recevrez nos experts, vous obtiendrez une réponse plus complète à cette question, mais voilà le type de dialogue que nous tentons d'encourager en vue de réellement apprendre comment sont fait les calculs et quelles sont les préoccupations.
L'un des rôles du BPME consiste à définir les obstacles auxquels font face les PME.
[Français]
Par exemple, nous posons des questions aux petites et moyennes entreprises pour savoir quelles sont les barrières, quelles sont les obstacles qui les empêchent de prendre part aux acquisitions. On travaille très fort pour savoir en détail quelles sont les barrières.
[Traduction]
Je voulais juste ajouter cela.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais commencer par le CABiNET. Dans votre exposé et dans les notes que j'ai ici à ce sujet, vous avez mentionné que ce phénomène ne se limite pas au domaine dans lequel vous évoluez.
En fait, j'ai fait du travail de collecte de données sur les services d'aide temporaire dans la région, et on est passé de dépenses de 100 millions de dollars dans la région de la capitale nationale, il y a six ans, pour les services d'aide temporaire, à des dépenses d'environ 300 millions de dollars cette année. Évidemment, certains affirmeraient que c'est acceptable. Je n'en dirais pas autant. Je crois que ces chiffres témoignent de lacunes au chapitre de la gestion, surtout si on regarde les lignes directrices du Conseil du Trésor concernant la nature des services d'aide temporaire.
Nous entendons parler d'une certaine initiative au chapitre des meubles; je suis heureux de l'entendre, on dirait bien qu'on commence effectivement à adopter le modèle des services partagés. Vous avez mentionné ici — et j'ai déjà entendu cela de gens qui viennent à mon bureau — qu'ils abandonnent, qu'ils partent.
J'aimerais vous entendre parler brièvement du projet de réseau de communication d'entreprise du gouvernement, car je crois que cela illustre la nature du problème, la rupture des liens. Il y a des gens qui viennent à mon bureau; ils travaillent dans le secteur depuis bien des années et offrent de bons services, et ils disent ne même pas pouvoir songer à soumissionner pour ce genre de choses. Et le fait est que, une fois le contrat accordé à un grand fournisseur, vous ne pouvez plus revenir en arrière.
Je sais comment ça fonctionne parce que, dans un autre domaine, distinct du gouvernement fédéral, j'ai vu ce phénomène. C'était avec les conseils scolaires. Lorsqu'ils ont décidé d'uniformiser les systèmes partout et qu'on a finalement constaté des problèmes, devinez à qui on a dû donner de l'argent? Et il n'y avait qu'une personne à qui on pouvait s'adresser, car on avait les mains liées. Il n'y a aucune souplesse. Alors je voulais souligner ce point aux représentants de Travaux publics ici présents, et peut-être aussi à leurs autres collègues.
Alors, en ce qui a trait au projet de réseau de communication d'entreprise du gouvernement, veuillez me donner des renseignements ou votre réaction aux problèmes que vous avez eus à cet égard et la tournure qu'ont pris les choses, ou qu'elles prennent toujours.
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La première chose, c'est qu'on ignore quelles seront les répercussions sur les petites entreprises. Nous avons seulement des exemples qui montrent qu'il y a eu des répercussions négatives sur les petites entreprises. Nous croyons que l'adoption d'une démarche de services partagés, soit l'octroi d'un contrat volumineux à une seule entreprise, nous forcera à dépendre de ces grandes entreprises et à nouer de nouvelles relations, et nous croyons que, au chapitre de l'innovation, nous allons devoir nous soumettre aux dictats des grandes sociétés. Elles vont nous mettre au pas, nous devons tous faire les choses de la même façon, alors nous croyons que l'innovation sera complètement perdue. Une fois ce phénomène accompli et les petites entreprises anéanties, il ne sera pas possible de revenir en arrière. Il n'y aura plus d'industrie vers laquelle se tourner lorsque tout cela se révélera un échec.
Alors, notre frustration à l'égard du réseau de communication d'entreprise du gouvernement tient au fait, premièrement, que nous n'approuvons pas la politique fondamentale qu'a adopté TPSGC, qui fait de ce ministère un simple courtier de services pour les autres ministères. Nous croyons que TPSGC est dans une position où il doit être responsable devant le contribuable et doit vraiment prendre et maintenir le contrôle des solutions. Alors, si on veut mettre en oeuvre les services partagés, TPSGC devrait être le fournisseur des services partagés à ce ministère, et non pas l'intermédiaire d'une grande société.
Ainsi, nous croyons que la petite entreprise a un rôle à jouer — tout comme les grandes entreprises. Nous croyons que tout le monde a un rôle à jouer. Ce que nous demandons précisément dans le cas du réseau de communication d'entreprise du gouvernement, c'est de fractionner le contrat en petits projets sur lesquels nous pourrons soumissionner et avoir une chance d'être sélectionné, car la barre ne sera pas trop haute.
Nous croyons qu'il faut entièrement retirer les services professionnels du contrat. Il existe deux types de contrats aujourd'hui, ceux qui relèvent de la PEE pour la technologie et ceux qui relèvent de la PEE pour les services, deux politiques qui ont été mises en place et ont été très bien reçues. J'ajouterais qu'il y a eu de très bonnes consultations à ce chapitre, auxquelles nous avons participé. Ça a été long, mais tout le monde a fini par être satisfait, et ces mesures existent aujourd'hui. Nous aimerions que TPSGC continue à utiliser ces instruments pour nous permettre de continuer de soumissionner et d'offrir des solutions novatrices, et j'ajouterais même rentables.
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Sur ce point — je vois que Mme Miller approuve, alors je suppose que vous jouissiez d'un certain appui ici —, lorsque nous regardons l'approche qui a été adoptée par le passé...
En fait, je vais vous parler d'un rapport qui a été produit pour le gouvernement par A.T. Kearney, organisation de Toronto qui a des bureaux à Chicago. Je ne sais pas si vous connaissez ce rapport, mais je crois qu'il illustre bien le problème. J'espère que cette leçon a été retenue. Je parle, bien sûr, monsieur le président, de cette fois où nous avons dépensé 24 millions de dollars pour un rapport qui a été relégué aux oubliettes et n'a favorisé d'aucune façon l'optimisation des ressources. Il portait sur l'amélioration des méthodes d'approvisionnement.
J'imagine que ce que j'aimerais, finalement, c'est qu'il y ait une vraie consultation continue; que vous ayez, au sein du gouvernement, vos porte-parole ici aujourd'hui, qui travailleraient pour vous et avec vous. Et je dis pour vous, parce que je me pose la question suivante: par le passé, vous avez laissé entendre qu'il y a eu une consultation réussie; qu'aimeriez-vous voir désormais dans ce bureau en ce qui concerne la structure d'une éventuelle consultation?
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Merci, monsieur le président.
La plupart de mes questions seront adressées aux représentants du CABiNET, et elles seront très brèves, car je ne dispose que de cinq minutes.
Tout d'abord, monsieur le président, j'ai beaucoup entendu parler de l'ACTI, alors je me demande si nous aurons aussi l'occasion de parler aux représentants de cet organisme. Je viens de faire une recherche rapide à son sujet, et il représente aussi un bon nombre d'entreprises, donc je crois qu'il vaudrait la peine de les entendre aussi.
J'aimerais obtenir une précision rapide de votre part. Lorsque vous avez répondu à Mme Hall Findlay, vous avez dit que certains de vos membres étaient impliqués dans l'enquête liée au trucage d'offres, et, dans une réponse adressée par la suite à Mme Bourgeois, vous avez dit le contraire. Je me demande si vous pourriez simplement clarifier cela.
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Une autre question que j'ai concerne un des points dont nous avons parlé dans le cadre de notre dernière réunion, soit la mobilité au sein de la fonction publique. Et l'un des problèmes qui semblait survenir touchait le cloisonnement des activités des ministères. Je sais que mon collègue a parlé de cela.
Je crains parfois que le fractionnement des marchés et l'abandon du processus d'approvisionnement organisé au gouvernement ne rende les choses plus difficiles. L'un des problèmes qui a été soulevé, c'est que, lorsqu'une personne est mutée à un nouveau secteur du gouvernement, le système en place là-bas est complètement différent. Elle doit tout réapprendre, et cela fait vraiment des ravages au chapitre de la productivité. Alors, je me demandais si vous pourriez parler de cela.
Je sais qu'il ne me reste plus beaucoup de temps, et je suis désolé d'aller aussi vite.
Lorsque les grandes sociétés décrochent des contrats... Selon ma propre expérience, lorsque je mettais sur pied un bureau de circonscription, le contrat que m'envoyait la Chambre des communes était de Bell Canada, mais la personne qui faisait le travail était l'un de mes commettants qui habitait à environ deux kilomètres de mon bureau. Malheureusement, il ne soutenait pas ma candidature; il soutenait mon prédécesseur.
Mais vos membres ne sont-ils pas en mesure de conclure des accords de sous-traitance, ou y a-t-il absence de tels marchés lorsque Travaux publics, ou je ne sais quel secteur du gouvernement, propose des contrats d'envergure? Dites-vous que vos membres n'ont jamais l'occasion de travailler dans le cadre d'un contrat à titre de sous-traitants?
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Je voudrais, très humblement, vous faire remarquer une chose, monsieur le président.
Nous avons ici des recommandations du rapport du Comité permanent des comptes publics datant de février 2008. On y demande que TPSGC soumette un plan détaillé avant de mettre en oeuvre son service des TI. En juin dernier, les membres du présent comité ont voté en ce sens à 11 contre 0, donc unanimement. Je suis émotive, mais je veux juste vous dire qu'il s'agit là d'un problème de taille. Ce sont des milliers d'emplois, des milliers de petites entreprises qui vont passer dans la moulinette. Je pense qu'il nous faut prendre plus de temps pour étudier ce problème.
Je vous demanderais, s'il vous plaît, d'accorder un peu plus de temps, peut-être une ou deux heures de plus, à l'étude de ce problème. Cette situation met en cause des milliers de familles, des gens qui vont perdre leur emploi et vont devoir faire du cheap labor au profit de grandes entreprises.
Merci, monsieur le président.
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Merci, madame Bourgeois.
Je sais que vous êtes conscients du fait que la première séance prévue pour la semaine prochaine traitera de la même question, alors nous disposerons encore de deux heures entières, et nous aurons le reste de la session parlementaire pour faire des progrès à ce chapitre. On a soulevé aujourd'hui plusieurs questions sur lesquelles nous pourrons faire un travail utile.
Oui, la prochaine séance portera sur ce sujet.
Tout en gardant cela à l'esprit, comme nous n'avons pas beaucoup parlé des mesures de stimulation aujourd'hui, je voudrais attirer votre attention sur trois questions. Je ne veux pas de réponses; j'aimerais seulement que les témoins de Travaux publics sachent que le président, à tout le moins, est intéressé par ces sujets.
Voici la première question: la volonté de regrouper et de consolider les activités d'approvisionnement crée-t-elle un environnement qui favorise la collusion entre les soumissionnaires? Sommes-nous en train d'inciter les soumissionnaires et les petits fournisseurs à s'adonner à des activités de collusion au sens où l'entend la Loi sur la concurrence?
Je pose cette question parce que, si c'est le cas, nous ne voudrions pas que cela se produise, je crois.
La seconde question porte sur les mesures de stimulation. Compte tenu du fait que, dans le cadre des mesures de stimulation destinées au secteur de l'automobile, on a demandé au mouvement syndical d'accepter de se soumettre à un plafond ou à une baisse des salaires ou ses avantages sociaux de ses membres, a-t-on songé à demander aux syndicats du domaine de la construction d'accepter que le salaire de ses membres soit assujetti à un plafond ou qu'il soit gelé pour la durée du contrat fédéral ou du contrat d'infrastructure? Je me demande si ce point a été abordé ou non. La réponse peut être courte ou longue, mais la question sera posée la semaine prochaine.
La troisième chose concerne le fait que, lorsque le gouvernement affecte des sommes faramineuses à des dépenses légitimes, il arrive parfois que des gens malhonnêtes veuillent en profiter. Alors je vous demande si, lorsque Travaux publics ou le Conseil du Trésor ou je ne sais qui gère cette immense enveloppe de dépenses qui contient des milliards de dollars, on prendra des mesures visant à détecter le crime organisé, ou ce genre de choses, durant le processus d'attribution des contrats.
Je vais poser ces questions la semaine prochaine. Je m'arrête ici.
Si les membres n'y voient pas d'objection, nous allons permettre aux témoins de se retirer. Merci beaucoup à vous deux d'être venus aujourd'hui.
Maintenant, nous allons nous attacher aux activités du comité. La première chose, c'est de confirmer à Mme Bourgeois que nous réservons notre prochaine séance pour continuer à étudier la question de l'approvisionnement et des PME, tout en abordant, à un certain degré, la TI et les mesures de stimulation. Cela semble être la manière dont la question a évolué. Nous ferons cela mardi.
Maintenant, je veux signaler aux membres que, comme vous le savez déjà, le Budget principal des dépenses a été déposé à la Chambre ce matin. Dans ce budget, il semble que le premier volet des mesures de stimulation, trois milliards de dollars, est affecté au budget du Conseil du Trésor. Il n'y a rien de mal à cela, mais on déroge aux procédures budgétaires antérieures. Les dépenses relatives à l'infrastructure, ou, à tout le moins, une certaine partie de ces dépenses, relèvent plus clairement du mandat du comité. Alors, je propose que notre comité mette au point une procédure pour faire son travail parlementaire à l'égard de la gestion par le Conseil du Trésor de ces dépenses relatives à l'infrastructure.
Ceci étant dit, nous nous sommes réservés le jeudi 5 mars pour étudier l'ensemble des mesures de stimulation. C'est dans une semaine. Je vais aussi réserver le prochain jour ouvrable, soit le 10 mars, pour la suite, peut-être aussi pour présenter Budget principal des dépenses, chose pour laquelle nous aurons peut-être besoin de la présence d'un ministre.
Nous n'avons pas invité de ministre pour l'instant. Je crois que nous avons eu cette discussion à l'occasion de la dernière séance, mais, comme le Budget principal des dépenses a été déposé, il est pratique courante de demander à un ministre de venir nous parler du Budget principal des dépenses. Ce n'est pas essentiel, mais c'est l'usage.
Nous reporterons d'une séance notre examen des biens du gouvernement, l'examen de l'aliénation des biens, qui était, je crois, l'initiative de M. Martin. Alors c'est toujours à l'ordre du jour, mais c'est reporté.
Pour récapituler, notre prochaine séance portera sur la question de l'approvisionnement. Vous pouvez consulter le greffier pour connaître les témoins. Nous avons un groupe assez intéressant.
Ensuite, les deux prochaines séances porteront sur les mesures de stimulation.
Maintenant, je vais donner la parole aux membres qui veulent faire un commentaire à ce sujet. Ne perdez pas de vue qu'il ne nous reste qu'environ cinq minutes. Vous devez vous assurer que vos commentaires ne dépassent pas 30 secondes. Je vais me taire et écouter.