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Monsieur le Président, j'aimerais expliquer à la Chambre pourquoi le Parti libéral a voté en faveur du premier projet de loi budgétaire alors qu'il votera contre le projet de loi qui est maintenant devant la Chambre.
[Traduction]
Si nous revenons en arrière, à l'époque du dépôt du budget, en janvier, nous nous souviendrons que la peur de la récession était alors à son apogée et que le G20 avait convenu que tous les pays devaient mettre en place des mesures de relance pour protéger les emplois. En outre, contrairement à ce qu'il avait fait en novembre dernier en présentant un énoncé économique désastreux qui réduisait en fait les dépenses, en janvier le gouvernement a au moins proposé d'injecter des milliards de dollars dans l'infrastructure et dans d'autres mesures pour soutenir l'économie et préserver ou créer des emplois.
Comme les sentiments de crainte et d'inquiétude au sujet de l'économie étaient à leur comble, nous étions d'avis que, malgré la grande imperfection du budget, il aurait été irresponsable de notre part de provoquer la tenue d'élections en renversant le gouvernement, ce qui aurait retardé la mise en oeuvre des mesures de relance d'au moins deux mois. C'est pourquoi, malgré les lacunes du budget, le Parti libéral a décidé de l'appuyer.
Si nous faisons un bond en avant de dix mois jusqu'à aujourd'hui, pourquoi avons-nous changé d'avis et décidé de nous opposer au budget? C'est à cause du triple échec du gouvernement dans la mise en oeuvre de ce budget.
Premièrement, il est incapable de verser l'argent. C'est important. Nous avons beau mettre en place des mesures de relance de 50 ou 500 milliards de dollars, mais si nous ne distribuons pas l'argent, nous ne relançons rien et nous ne créons ou ne préservons aucun emploi. Par conséquent, le premier échec du gouvernement, c'est qu'il n'a pas distribué suffisamment de cet argent pour vraiment préserver ou créer des emplois.
Deuxièmement, le gouvernement a failli à sa responsabilité de rendre des comptes aux Canadiens sur la façon dont l'argent des contribuables est dépensé, un point sur lequel a également insisté le directeur parlementaire du budget.
Le troisième échec du gouvernement, c'est qu'il n'a pas réussi à gérer les finances du pays.
Examinons ces échecs un à un. Lorsqu'il a déposé le budget, le a déclaré que les mesures de relance, pour être efficaces, devaient être mises en oeuvre concrètement dans les 120 jours. Environ 300 jours se sont écoulés depuis le dépôt du budget. La saison des travaux de construction tire à sa fin. Logiquement, une grande partie des fonds destinés à l'infrastructure devrait avoir été versée il y a plusieurs mois déjà, pour assurer le lancement des travaux et permettre de créer ou de conserver des emplois.
Mais c'est loin d'être le cas. Le fait est que, selon la recherche effectuée par notre porte-parole en matière d'infrastructure, seulement 12 p. 100 des fonds prévus dans le plan de relance ont été distribués et investis afin de créer ou de maintenir des emplois ou de financer des projets d'infrastructure. Seulement 12 p. 100 des fonds ont été distribués, et ce, 300 jours après la présentation du budget, même si le avait dit que l'argent devait être investi dans un délai de 120 jours.
C'est tout à fait inacceptable. C'est un échec monumental. Nous traversons une récession en ce moment même. Il se peut que d'autres emplois disparaissent à l'avenir, mais le gros des pertes a eu lieu dans les 12 derniers mois. Le fait que, environ 300 jours après le budget, seulement 12 p. 100 des fonds aient été distribués illustre un échec lamentable en matière d'exécution et de mise en oeuvre.
Le deuxième échec est au niveau de la reddition de comptes. Le gouvernement fait tout un plat de la reddition de comptes, mais il ne rend pas de comptes aux Canadiens quant à la façon dont il investit l'argent des contribuables. Le gouvernement emploie des mots comme « mise en oeuvre », mais son site web et ses rapports ne disent rien sur la façon dont l'argent est investi et utilisé.
C'est pourquoi notre porte-parole en matière d'infrastructure a dû s'adresser aux maires pour obtenir de l'information. Le gouvernement refuse de communiquer cette information au directeur parlementaire du budget. Il a eu l'audace de lui soumettre 5 000 pages de documents comme si nous étions au XIXe siècle et pas à l'ère de l'information. Jour après jour, le gouvernement fait obstruction et refuse de donner des renseignements de base aux Canadiens sur la façon dont il dépense leur argent.
Comparons cela à ce qui se produit aux États-Unis, où les citoyens peuvent aller sur le site web du gouvernement et voir, en détail, exactement dans quels États, quelles régions et quels programmes les fonds de relance sont dépensés et à quoi servent ces derniers. Je ne comprends pas pourquoi, alors que les Américains ont droit à autant d'information, de reddition de comptes et de transparence de la part de leur gouvernement, notre gouvernement estime que les Canadiens n'en méritent pas autant.
Le troisième échec du gouvernement, c'est sa mauvaise gestion des finances nationales. Il y a un an, dans l'exposé de novembre, le gouvernement a dit que notre pays connaîtrait une longue série d'excédents budgétaires. Ensuite, il a parlé d'un déficit de 34 milliards de dollars. Plus tard, le déficit est passé à 50 puis à 56 milliards de dollars. Je ne sais pas quel sera le prochain montant avancé par le gouvernement, mais ses prévisions concernant le déficit sont à peu près aussi fiables que ses déclarations relatives aux délais des arrivages des doses de vaccins contre la grippe H1N1. En d'autres mots, le gouvernement n'est pas du tout fiable.
En conclusion, oui, nous avons appuyé le premier projet de loi d'exécution du budget parce qu'il était urgent de distribuer l'argent. Cependant, maintenant, depuis dix mois, nous voyons ce triple échec du gouvernement: il n'a pas distribué l'argent quand c'était nécessaire, il n'a pas rendu de comptes aux Canadiens et il n'a pas bien géré les finances du pays.
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Monsieur le Président, je suis ravi de participer au débat sur le projet de loi , et plus particulièrement d'intervenir après mon collègue du Parti libéral.
Cela me fournit l'occasion de signaler à mes autres amis à la Chambre des communes à quel point je trouve étrange qu'après avoir appuyé le gouvernement conservateur à 79 reprises d'affilée, les libéraux puissent choisir ce projet de loi pour voter contre le gouvernement, un projet de loi qui renferme un certain nombre de dispositions que le NPD juge assez valables pour accepter d'appuyer le projet de loi. Je trouve pour le moins curieux le concours de circonstances qui fait en sorte que les libéraux contestent une initiative populiste telle que le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire.
Nous pouvons critiquer le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Nous pouvons signaler des tas de choses que nous aurions pu faire de façon différente. Quoi qu'il en soit, personne ne peut nier le fait que ce crédit d'impôt ravit les membres du public, qui l'utilisent et qui en profitent pour rénover leurs maisons avant la fin du programme, de manière à pouvoir réclamer un crédit d'impôt dans leur déclaration de revenus.
Nous sommes renversés de voir que les libéraux vont s'opposer aux mesures d'aide aux agriculteurs que prévoit le projet de loi , des mesures contre la sécheresse et les inondations.
D'accord, le projet de loi est un projet de loi omnibus, une motion de voies et moyens qui agit comme une loi d'exécution du budget. Toutefois, je ne vois pas ce qui, du point de vue politique, justifie qu'on vote contre certaines des mesures du projet de loi qui ont la faveur du public d'un bout à l'autre du Canada.
Une autre des dispositions de ce projet de loi, que nous pouvons appuyer dans une certaine mesure, c'est la disposition qui faciliterait l'achat d'une première maison.
Il est difficile de suivre le raisonnement, s'il y en a un, ou la logique derrière la position des libéraux, qui jusqu'à maintenant ont appuyé 79 mesures de tous genres présentées par le gouvernement, alors qu'ils avaient un tas de raisons de ne pas le faire, et qui font volte-face pour voter contre le gouvernement dans le cas du projet de loi .
J'aimerais utiliser le peu de temps qu'il me reste pour expliquer à la Chambre en quoi les députés néo-démocrates auraient fait les choses différemment par rapport au crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, par exemple.
Dans le cadre d'une séance de consultation prébudgétaire, nous avons recommandé au d'inclure une mesure pour la rénovation domiciliaire axée sur l'amélioration de l'efficacité énergétique et non pas sur des rénovations de tous genres, comme la décoration des maisons.
Nous n'étions pas vraiment d'accord avec l'idée de donner un incitatif fiscal aux gens afin qu'ils puissent refaire le solarium de leur chalet par exemple. Par contre, nous pensions qu'il pourrait valoir la peine d'accorder un tel incitatif à ces gens pour qu'ils remplacent leurs fenêtres inefficaces, installent une nouvelle chaudière, assurent l'isolation de leur maison, remplacent leurs ballasts par d'autres systèmes d'éclairage plus efficaces ou installent des thermostats informatisés. Toute initiative ayant une perspective écologique aurait eu beaucoup plus de mérite.
Beaucoup d'entre nous pensent que les efforts que nous devons déployer pour sauver la planète pourraient nous aider à sortir de ce marasme économique. En d'autres termes, l'argent investi dans les mesures de relance économique aurait dû, et aurait pu nous inciter à modifier la façon dont nous utilisons nos ressources énergétiques limitées.
Je rappelle aux députés qu'une unité d'énergie générée par le système existant ne se distingue d'une unité d'énergie produite par une nouvelle centrale électrique que par quelques différences essentielles: premièrement, elle est produite au tiers du coût environ; deuxièmement, elle est disponible immédiatement et peut être à vendue quelques autres consommateurs. Dès qu'on éteint une lampe dans une pièce, cette unité d'énergie peut être réutilisée quelque part sans qu'on ait à attendre qu'une nouvelle centrale électrique soit construite. Troisièmement, et c'est peut-être le point le plus important dans la situation actuelle, c'est qu'une unité d'énergie obtenue par le système existant créerait sept fois plus d'années-personnes d'emploi qu'une unité d'énergie générée par une nouvelle centrale électrique. On pourrait faire toutes ces choses positives d'un seul coup.
Nous pourrions récupérer de l'énergie dans les systèmes existants. Je rappelle aux députés que la plus grande source d'énergie inexploitée en Amérique du Nord est l'énergie que l'on gaspille dans nos maisons et nos immeubles mal isolés et dans nos industries. Si nous pouvions récupérer cette énergie, elle serait disponible au tiers du prix, elle serait accessible immédiatement et elle produirait, en emplois, de trois à sept fois plus d'années-personnes que maintenant. Tout le monde aurait été gagnant et nous aurions appuyé des mesures en ce sens avec enthousiasme plutôt que d'apporter un soutien mitigé au projet de loi comme nous l'avons fait.
Une autre chose que nous aurions dû voir associée au crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, c'est l'accent sur l'enlèvement de l'amiante de nos maisons. Nous savons que l'amiante est le produit industriel le plus mortel que le monde ait connu; pourtant, entre 1977 et 1984, le gouvernement fédéral a payé pour l'installation de Zonolite, un isolant à l'amiante, dans plus de 350 000 maisons canadiennes. Le gouvernement a fait la promotion de ce produit en déclarant qu'il s'agissait d'un produit miracle que les gens devraient mettre dans leur grenier pour améliorer l'isolation de leur maison et épargner de l'argent. Il n'a cependant pas dit à la population que l'amiante était mortelle. L'isolant Zonolite était chargé de la forme la plus virulente d'amiante, la trémolite. Le gouvernement a contaminé au moins 350 000 maisons canadiennes et leur a fait perdre leur valeur. Et ce ne sont là que celles qui ont été isolées grâce à une subvention directe du gouvernement. Ce chiffre n'inclut pas les maisons des propriétaires innocents qui sont passés chez Beaver Lumber acheter une ou deux poches de Zonolite pour le répandre eux-même dans leur grenier. Nous ignorons combien de maisons ont été ainsi contaminées.
Je reviens au fait que, justement, pour nous sortir de ce marasme économique et remettre le pays au travail, nous aurions dû nous lancer dans l'assainissement de l'environnement et la réduction des gaz à effet de serre. Dieu sait qu'il y en a, du travail à faire. Il y a des zones contaminées partout au Canada, des étangs bitumineux de Sydney à l'endroit où je travaillais dans l'Arctique canadien, où on se déplaçait en hélicoptère pour ramasser les vieux barils de carburéacteur laissés par l'armée américaine et qui rongent la toundra aujourd'hui. Il y a d'anciennes mines et des bassins de décantation, et il y a malheureusement de la Zonolite dans les greniers de certaines maisons au Canada. Il aurait été très utile d'utiliser le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire de manière à rendre nos logements plus éconergétiques et moins dangereux en y extrayant la Zonolite, ce qui aurait également permis à ces logements de garder leur valeur.
Nous appuierons le projet de loi quand il sera mis au voix, en partie parce que appuyons certaines des mesures qu'il contient, notamment l'accord de partage de revenus avec la Nouvelle-Écosse. Le gouvernement néo-démocrate nouvellement élu en Nouvelle-Écosse attend avec impatience de recevoir un paiement de transfert de 175 millions de dollars, pour lequel le projet de loi est la loi habilitante. Nous sommes en faveur d'une telle mesure, et je ne peux pas croire que les libéraux à la Chambre des communes s'opposent à une mesure que la Nouvelle-Écosse attend avec autant d'impatience.
Si on avait vraiment voulu mettre de l'argent en circulation rapidement, on aurait également du envisager plus attentivement, dans ces mesures habilitantes, l'élargissement de l'admissibilité à l'assurance-emploi. Avant de poursuive mes observations sur le projet de loi , je signale en passant que lorsque les libéraux ont vidé le programme d'assurance-emploi de toute substance au milieu des années 1990 et qu'ils ont fait en sorte que presque plus personne n'y soit admissible, cela a entraîné un manque à gagner annuel de 20,8 millions de dollars uniquement dans ma circonscription, . Ce n'était que pour Winnipeg-Centre, et non pour toute la ville de Winnipeg. Le gouvernement fédéral reprenait les 20,8 millions de dollars qu'il versait annuellement aux gens d'une circonscription à faible revenu. Les libéraux n'ont pas utilisé cet argent pour assurer le maintien du revenu d'autres Canadiens. Ils ont retiré cet argent et l'ont utilisé pour rembourser la dette, éponger le déficit et accorder des allégements fiscaux aux entreprises et des réductions d'impôts aux bien nantis. Ils ont pris à Pierre pour donner à Paul. Le gouvernement a ni plus ni moins fait figure de Robin des bois dénaturé. Il a enlevé cet argent aux Canadiens les plus démunis, notamment ceux du centre-ville de Winnipeg, pour le donner à ses amis à des fins partisanes. Voilà ce qui s'est produit. Voilà ce qui est arrivé à l'assurance-emploi au cours des années 1990.
Peut-on s'imaginer l'incidence que cela e eue? L'admissibilité à l'assurance-emploi était une chose, mais le montant des prestations hebdomadaires en vertu des nouvelles règles en était une autre. Le montant des prestations avait également été réduit.
Si on met un dollar dans les poches d'un pauvre, celui-ci le dépensera le même jour pour subvenir aux besoins élémentaires de sa famille. Si les libéraux avaient rendu le régime d'assurance-emploi plus équitable de façon à ce que les personnes admissibles touchent des prestations pour lesquelles elles ont cotisé pendant toute leur vie active, cela aurait eu une incidence considérable sur la quantité d'argent en circulation dans les collectivités, notamment dans ma circonscription, Winnipeg-Centre.
Je suis charpentier de métier et j'ai toujours été dérangé du fait que le système d'assurance-emploi impose un délai de carence de deux semaines aux gens de métier qui fréquentent les collèges communautaires pour une formation d'apprenti, soit six semaines par année pendant quatre ans. On traite ces travailleurs comme s'ils avaient été licenciés ou congédiés. Bon nombre d'apprentis ont du mal à joindre les deux bouts avec un salaire d'apprenti. J'avais une famille de deux enfants à l'époque où j'étais apprenti. Ces travailleurs n'ont pas les moyens de subir une perte de revenu de deux semaines. Bon nombre de gens de métier savent qu'ils doivent maintenant aller en formation dans un collège communautaire, mais ils attendent d'avoir économisé un peu d'argent avant d'y aller.
Il n'y a aucune raison de pénaliser les apprentis menuisiers parce qu'ils fréquentent un collège communautaire. Ils n'ont pas quitté leur emploi. Ils ne sont pas au chômage. Pourquoi les pénaliser? Ce qu'il faut, c'est encourager les gens à rester dans le système d'apprentissage en améliorant le maintien du revenu pour les apprentis. Toutes les personnes concernées en profiteraient.
Je ne vois pas vraiment d'effort concerté pour régler les nombreux problèmes sociaux qui découlent de la pauvreté chronique à long terme dans ma circonscription. Je ne suis pas fier que ma circonscription, Winnipeg-Centre, soit au deuxième ou troisième rang des plus pauvres au Canada, selon qu'on établisse le classement en fonction du nombre de cas de pauvreté ou du revenu familial moyen. Ma collectivité, où le revenu moyen est faible, doit composer avec les nombreuses conséquences prévisibles de la pauvreté chronique à long terme et des conditions sociales qui sont loin d'être désirables.
La seule chose que le gouvernement conservateur a faite jusqu'à maintenant pour régler certains des problèmes sociaux a été de sévir contre les criminels et de construire plus de prisons. Le gouvernement semble avoir enfin décidé d'adopter une stratégie nationale en matière de logement, qui offre les choix suivants: sécurité minimale, sécurité moyenne ou sécurité maximale.
Nous sommes outrés, pas seulement par l'absence gênante de compréhension des conditions sociales qui sont à la source de la criminalité, mais aussi par l'impact démesuré sur les Autochtones de ma collectivité.
Dans ma circonscription, 20 p. 100 des gens s'identifient comme étant membre d'une Première nation, Métis ou Inuit. Les députés seront sûrement surpris de l'apprendre, mais 66 p. 100 de tous les détenus dans les prisons du Manitoba sont des Autochtones, des membres des Premières nations, des Métis ou des Inuits. Ma circonscription compte la plus forte concentration d'Autochtones de toute la province, soit 20 p. 100. Au total, seulement 8 ou 9 p. 100 de la population de la province est autochtone, mais ce groupe représente 66 p. 100 de la population carcérale. Leur taux de représentation dans les prisons est neuf fois plus élevé que celui du reste de la population.
Imposer des peines minimales obligatoires pour des vols de biens valant plus de 5 000 $, la consommation de substances illicites et les autres infractions liées à la drogue exacerberait cette honte nationale qu'est la représentation disproportionnée des Autochtones dans les prisons canadiennes, à un point tel qu'on ne parlerait plus de honte nationale, mais plutôt de tragédie nationale.
Les députés devraient se rappeler ce que je dis maintenant. Cette politique est tellement mal orientée qu'il n'y a personne, où que ce soit dans les milieux intéressés au développement social ou à l'aide sociale, qui croie que de punir plus sévèrement les criminels en les mettant en prison plus longtemps fera quoi que ce soit pour rendre les rues de Winnipeg plus sûres. Si la sécurité des lieux publics était proportionnelle à la longueur des peines d'emprisonnement, les États-Unis auraient les rues les plus sûres du monde. Soyons réalistes. Ce pays met plus de gens en prison que tout autre pays, et ce serait une folie de suivre son exemple.
Je me suis écarté un peu du sujet pour mieux revenir au projet de loi et à certaines des initiatives entreprises par le gouvernement ainsi qu'aux situations qu'il tente de régler. Personne ne nie que le monde est aux prises avec un ralentissement économique, mais je suppose que le seul élément sur lequel nous divergeons d'opinion, c'est la façon de traiter la situation et le meilleur moyen de stimuler l'économie.
Monsieur le Président, je pense que les témoins que nous recevons demain au Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires vous intéresseraient grandement. Nous avons été incapables de trouver combien d'emplois, comptés en années-personnes, sont réellement créés par ces mesures incitatives, ces projets d'infrastructure et les dépenses prévues par le gouvernement. Nous avons donc décidé de nous adresser à l'industrie elle-même.
Comme il n'existe aucun autre moyen concret de mesurer la création d'emplois, nous avons décidé d'inviter l'Association canadienne de la construction et le Département des métiers de la construction, l'organisme regroupant les syndicats de la construction. Ces deux organismes contrôlent soigneusement le va-et-vient des travailleurs au sein de l'industrie de la construction, surtout parce qu'ils peuvent mettre en parallèle les emplois offerts et les cotisations syndicales qu'ils perçoivent. Ils peuvent savoir combien de personnes ont obtenu un emploi et combien d'heures ces personnes ont travaillé en vérifiant les cotisations syndicales reçues.
Nous pourrions peut-être mesurer l'efficacité de la stratégie des dépenses fédérales au titre de l'infrastructure en consultant les deux acteurs de l'industrie de la construction, c'est-à-dire la direction et les travailleurs. En tenant compte de leurs avis, nous devrions être en mesure d'obtenir une image précise. Nous ne sommes pas convaincus que les engagements actuels pris par le gouvernement à l'égard des propositions et des dépenses au titre de l'infrastructure permettent d'optimiser les investissements faits avec l'argent des contribuables en vue de stimuler l'économie.
En fait, dans de nombreuses régions du pays, les choses allaient bon train dans l'industrie de la construction. Dans ma province, le Manitoba, il n'y a pas eu de diminution notable de l'emploi dans ce secteur. Il y a eu des pertes d'emplois dans l'industrie légère, mais cette industrie ne profitera pas des fonds de relance associés aux nouvelles constructions. La même remarque vaut pour la Colombie-Britannique et certaines régions du Québec, qui ont perdu de nombreux emplois dans le secteur forestier et l'industrie légère.
Toutefois, la construction d'un pont dans cette collectivité ne va pas forcément créer des emplois pour les bûcherons au chômage. C'est là que le bât blesse. Même si des milliards de dollars sont dépensés à une vitesse record sans vraiment que les autorités aient de comptes à rendre et que l'efficacité soit évaluée, voire sans même qu'on sache où va l'argent, nous aimerions pouvoir déterminer avec une certaine certitude que ces sommes sont dépensées judicieusement.
Maintenant, parlons de l'éléphant. Le déficit structurel se chiffre à plusieurs dizaines, voire centaines, de milliards de dollars dont il faudra s'occuper lorsque la reprise économique s'amorcera. Nous avons dépensé des tonnes d'argent.
Je ne suis pas plus brillant qu'un autre en disant que le gouvernement doit faire quelque chose pour nous aider à traverser cette période de ralentissement économique, mais l'argent a-t-il été dépensé judicieusement? En avons-nous eu pour notre argent? Avons-nous atteint des objectifs secondaires utiles, comme le redressement de notre politique énergétique, question à laquelle j'ai déjà fait allusion? Le travail qu'il faut faire pour sauver la planète pourrait être réalisé en ce moment même pour nous aider à sortir de la récession.
Ce ne sont là que certaines des lacunes que nous avons trouvées dans le projet de loi .
Cependant, la Chambre remarquera que le NPD appuie la loi sur la reprise économique parce qu'elle permettra de mettre en oeuvre des mesures comme le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, le crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation et l'accord de partage des recettes avec la Nouvelle-Écosse, qui prévoit le transfert de 175 millions de dollars de fonds fédéraux au gouvernement néo-démocrate nouvellement élu de la Nouvelle-Écosse. Darrell Dexter est heureux de cette situation, et je ne surprendrai personne en disant que nous allons voter en faveur de cette mesure législative. Ce qui est très étonnant par contre, c'est que les libéraux vont voter contre.
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Monsieur le Président, je suis heureux de me prononcer sur le projet de loi qui est devant la Chambre aujourd'hui.
Sans surprise, le Bloc québécois est en faveur de ce projet de loi. Je dis « sans surprise » parce qu'il contient plusieurs éléments que le Bloc québécois avait lui-même proposés dans les deux plans de relance qu'il met de l'avant depuis un certain temps déjà, même avant la précédente élection.
Par exemple, le crédit d'impôt à la rénovation est inspiré des mesures proposées par le Bloc québécois; j'y reviendrai plus en détail. On aurait aimé que ce crédit se concentre essentiellement sur des rénovations qui visent à améliorer le rendement éconergétique, mais dans l'ensemble, la mesure nous satisfait.
C'est la même chose pour ce qui est du crédit d'impôt pour l'achat d'une première maison. Bien que la proposition du gouvernement n'aille pas aussi loin que celle du Bloc québécois, c'est tout de même un premier pas.
Le projet de loi propose de mettre en oeuvre des engagements internationaux du Canada envers le FMI qui ont été signés en 2008. Ce projet de loi modifie aussi le Régime de pensions du Canada, dont le Québec est exclu. Cela ne touche donc pas le Québec.
Je prends soin de souligner que ce projet de loi contient essentiellement des mesures qui sont soutenues par le Bloc québécois et qui ont même été mises de l'avant par lui. Il n'y a aucune pilule empoisonnée. Malheureusement, plusieurs autres projets de loi présentés par ce gouvernement à la Chambre contenaient parfois quelques mesures intéressantes, mais il arrivait souvent aussi qu'ils contiennent une petite mesure que le gouvernement savait inacceptable pour le Bloc québécois ou pour un autre parti de l'opposition. Dès lors, on embarquait dans un débat politique et partisan, malheureusement. Ce ne sera pas le cas aujourd'hui: on va voter en faveur de ce projet de loi puisqu'il nous satisfait.
Cela peut sembler logique à ceux qui nous écoutent à la télévision ou aux plus courageux dans les estrades. On est favorable à ces mesures et on vote en faveur du projet de loi, et, ma foi, cela semble tenir du gros bon sens. Or, il semble que ce ne soit pas toujours le cas pour tous les partis.
Je voudrais souligner les propos que le Parti libéral a tenus plus tôt. Revenons au printemps dernier, quand le gouvernement conservateur présentait son budget. Le nouveau chef du Parti libéral, , avait déclaré que ce budget était mauvais pour le Canada, qu'il était inapproprié, qu'il manquait complètement de vision et d'envergure par rapport aux défis auxquels on faisait face. On était d'accord avec le chef de l'opposition que ce budget était mauvais.
On n'a pas trop compris ce qui s'est passé. Comme on disait que globalement, ce budget était mauvais, en toute logique, on voterait contre. Les libéraux, eux, ont dit que c'était un mauvais budget mais qu'ils voteraient en sa faveur. Soit! L'été s'est écoulé et le Parti libéral a adopté quelques prises de position stratégiques. On revient maintenant avec le projet de loi et le chef de l'opposition dit que son parti est favorable aux mesures qu'il contient.
C'est tellement vrai que dans la fébrilité du début de cette session parlementaire, en septembre, alors qu'on croyait que le gouvernement pouvait tomber et qu'on se demandait s'il y aurait des élections, le Parti libéral disait être tellement favorable aux mesures du projet de loi que si le gouvernement tombait et que son parti était élu, il les mettrait en oeuvre.
Il n'y était donc pas simplement favorable, mais il trouvait qu'il s'agissait de bonnes mesures. On trouve que ce sont de bonnes mesures, mais on vote contre. Alors, quand on y est favorable, on vote contre, et quand on y est défavorable, on vote pour. C'est un comportement assez étrange et je crois qu'il alimente le cynisme de la population. Quand il y a un tel comportement, tout n'est que partisanerie et stratégie politique. Cela décourage les citoyens, qui pensent ne pas pouvoir faire confiance aux politiciens car ils ne savent pas à quelle enseigne ils logent.
C'est pour cela que le Bloc québécois s'est toujours fait un point d'honneur, depuis sa fondation, de voter de façon très simple, très logique et qui va de soi. Si on considère que c'est bon pour les gens qu'on représente, c'est-à-dire les Québécois, on vote favorablement, si on considère que ce n'est pas bon, on vote contre. C'est simple. On le fait depuis le début. Ce n'est pas toujours facile ou stratégique, mais les gens savent qu'ils peuvent compter sur leurs députés du Bloc québécois pour accomplir la fonction la plus essentielle et fondamentale d'un député, soit de venir voter à la Chambre, adopter des lois et approuver les mesures budgétaires du gouvernement. À quoi servent les 308 élus, ici, s'ils ne votent que sur des considérations stratégiques et non pas sur ce qui est le mieux pour leurs électeurs, selon leurs convictions?
Je le dis car je ne me réjouis pas de ces comportements d'adversaires politiques qui, finalement, éclaboussent l'ensemble de la classe politique. Avec ce genre de comportement, les gens en viennent malheureusement à se dire parfois que nous sommes tous pareils, qu'on dit une chose avant l'élection et qu'on fait l'inverse après.
Même si techniquement c'est une question de confiance — c'est un vote qui pourrait défaire le gouvernement et entraîner des élections —, nous appuierons le projet de loi parce que son contenu est bon. Cela ne veut pas dire que nous accordons notre confiance au gouvernement. Quand il y a eu une motion de censure à cet effet de la part des libéraux, nous l'avons appuyée parce que, à cause de l'ensemble de son oeuvre, nous avons globalement perdu confiance en ce gouvernement. Quand une motion dit cela, nous votons selon nos convictions.
Revenons, puisqu'il le faut bien, au projet de loi devant nous aujourd'hui et entre autres, sur la mesure la plus connue et probablement la plus populaire, celle des crédits d'impôt à la rénovation domiciliaire. Comme je le disais plus tôt, le Bloc québécois préconisait cette mesure depuis un bon moment déjà. Nous aurions bien aimé que cette mesure soit plus concentrée et qu'elle cible mieux les modifications, les améliorations domiciliaires qui aident à améliorer la performance écoénergétique. Plutôt que de prévoir un programme moyennement généreux qui touche tous les genres de rénovation, on aurait pu prévoir un programme plus généreux, mais qui se concentre sur certains domaines ou certains genres de rénovations, celles qui concernent l'efficience énergétique de nos maisons.
On croit que ce serait important parce qu'on doit, comme société et comme individus qui veulent laisser une planète en bon état à leurs enfants, réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Évidemment, au Québec et au Canada, de par la nature de notre climat, la performance énergétique de nos maisons a une grande influence sur nos émissions de gaz à effet de serre, particulièrement si on veut réellement réduire, freiner le réchauffement de notre planète et surtout les dérèglements climatiques que cela entraîne et qui s'annoncent de plus en plus catastrophiques, même pour les plus conservateurs. Je ne parle pas des conservateurs en face de nous, mais bien des scientifiques les plus prudents ou les moins alarmistes. Tout le monde s'entend pour dire qu'on s'en va droit dans un mur.
Il faut le faire pour l'environnement et il faut le faire aussi pour notre économie. En effet, les économies de demain les plus performantes, celles qui seront les plus prospères, ne seront pas celles qui brûleront le plus de pétrole. Si certains députés de cette Chambre n'en sont pas convaincus, je m'excuse de devoir les ramener à la réalité. Dans 40 ou 50 ans, on ne mesurera pas la performance économique d'un pays en fonction de la quantité de pétrole qu'il est capable de brûler et de la quantité de gaz à effet de serre qu'il est capable de rejeter dans l'atmosphère.
C'est clairement un cul-de-sac, d'autant plus que les hydrocarbures comme le pétrole représente une énergie qui est non renouvelable. Inévitablement, elle ne peut que coûter plus cher, être plus difficile à trouver et, éventuellement, s'épuiser. Il aurait fallu marquer un tournant. On n'aurait pas été les seuls. Plusieurs pays ont consacré une part importante de leur plan de relance au virage vert. Je ne parle pas cette fois-ci du virage vert des libéraux, mais vraiment d'une volonté de non seulement stimuler l'économie et de non seulement protéger notre planète, mais qui plus est, de mettre les deux ensemble et de se positionner pour l'économie de demain qui sera fondée sur le développement durable. Finalement, lorsqu'on améliore l'efficacité énergétique de notre maison, on diminue notre consommation d'énergie, ce qui est bon pour la société et l'économie québécoise, par exemple.
Au Québec, on a une richesse incroyable qu'est l'hydro-électricité. On peut l'exporter aux Américains. Toutefois, si on ne veut pas harnacher toutes les rivières du Québec pour en exporter plus, la solution simple est d'en consommer moins nous-mêmes. Cela en laisserait plus à vendre à l'extérieur et nous permettrait ainsi de nous enrichir davantage. Socialement, c'est bon. De plus, c'est une bonne mesure pour les individus. Je ne connais pas beaucoup de citoyens de ce pays qui sont vraiment excités lorsqu'ils reçoivent leur facture d'énergie. L'énergie coûte cher. C'est une dépense importante.
Je vais partager une expérience personnelle que j'ai vécue justement cet été dans le cadre de l'application du crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Comme tous les citoyens qui ont les moyens et qui ont une petite maison, je me suis demandé comment je pourrais profiter de ce programme. J'ai été conséquent avec la position du Bloc québécois en me demandant comment je pourrais améliorer l'énergie énergétique de ma demeure. J'ai décidé de convertir mon système de chauffage à la géothermie. Évidemment, c'est une dépense qui est encore très importante. Pour les maisons neuves, ce n'est pas trop mal, mais pour la conversion dans une maison existante, c'est assez coûteux.
J'explique afin qu'il y ait une meilleure compréhension. Le chauffage ou la climatisation géothermique, parce que cela fonctionne aussi l'été, a le même fonctionnement qu'une thermopompe. Dans une thermopompe, on a un compresseur avec un radiateur à l'intérieur. Il y a un liquide qui circule vers un deuxième compresseur et un deuxième radiateur à l'extérieur. L'hiver, on va chercher la chaleur à l'extérieur en l'apportant dans notre maison alors que l'été, on fera l'inverse. On prendra la chaleur à l'intérieur et on l'apportera à l'extérieur. Déjà, les systèmes de thermopompe sont plus économiques que le chauffage radiant avec les bons vieux calorifères électriques ou à l'eau qui sont dans nos maisons. Il y a un effet où on pourra, avec une certaine quantité d'énergie, aller chercher plus d'énergie à l'extérieur pour chauffer notre maison que ce qu'on consomme.
Que fait-on avec la géothermie? On puisera l'énergie dans le sol. Par exemple, chez moi, dans mon entrée, on a percé un puits de 300 pieds qui fait une boucle en U et un liquide circulera dans le sol. Ce liquide, selon la saison, fera un échange thermique pour permettre de climatiser la maison. Il faut savoir qu'à cette profondeur dans le sol et dans le roc, la température est assez constante, c'est-à-dire qu'elle est autour de 7 oC à l'année longue. L'hiver, le liquide cherchera de la chaleur dans le sol. Une température de 7 oC, cela peut sembler être froid, mais par rapport à une thermopompe qui ira chercher de la chaleur dans l'air lorsqu'il fait -10 oC , il est bien évident qu'il sera plus facile d'aller chercher l'énergie à 7 oC .
Inversement, l'été, quand il est temps de refroidir la maison, on envoie la chaleur de la maison vers le sol, qui est encore à 7 oC. C'est évidemment plus facile, car cela consomme moins d'énergie de prendre de la chaleur et de l'envoyer dans le sol à 7 oC plutôt que de l'envoyer à l'extérieur, où la température peut atteindre 30 oC. De plus, la géothermie a l'avantage de fonctionner avec un seul compresseur. Le deuxième échange de chaleur se fait de façon passive, simplement avec une pompe qui fait circuler le liquide dans le sol.
Pourquoi est-ce que j'explique cela? C'est parce que, somme toute, la géothermie nous permet de réduire de façon importante notre consommation d'énergie. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. J'aurais pu en donner plusieurs autres, mais je n'ai que quelques minutes devant moi et c'est celui que j'ai vécu personnellement.
Par exemple, on peut parler, selon les modèles et les réalités, d'une économie des coûts de chauffage de 50 p. 100 à 70 p. 100. On peut aussi faire des économies ayant trait à l'eau chaude et à la climatisation.
Le Canada et le Québec sont des endroits où la géothermie s'appliquerait très bien. En fait, il est anormal qu'il y en ait si peu et que l'on soit si peu avancé à ce sujet.
Aux États-Unis, on utilise davantage la géothermie en ce qui a trait uniquement à la climatisation que ce qui est fait au Canada. Pourtant, au Canada, c'est utile pour la climatisation et le chauffage. On accuse un retard. Comment expliquer cela? Évidemment, les mentalités doivent changer. Au début, alors que le volume n'est pas très élevé, il y a des coûts importants. Il faut prendre des mesures incitatives pour encourager les gens à faire la transition. Malheureusement, ce n'est pas encore fait à grande échelle. Je dois tout de même admettre qu'il existe des subventions qui encouragent ce type d'énergie, mais on pourrait aller plus loin.
Le programme qui est devant nous, celui du crédit d'impôt pour les rénovations domiciliaires, aurait pu servir d'élément accélérateur pour ce genre de technologie. Je parle de celle-là de façon non exclusive car il y en a plusieurs autres, mais c'est celle que j'avais le temps d'aborder et que j'ai personnellement vécue. Ce genre de technologies deviennent plus communes. On pourrait ainsi réduire de façon importante nos émissions de gaz à effet de serre, réduire notre consommation d'énergie, s'enrichir et être plus prospères.
Ce genre de mesures manque dans la vision conservatrice. Évidemment, c'est un gouvernement qui ne croit pas à la science des changements climatiques. Le a déjà écrit aux citoyens de sa circonscription que le Protocole de Kyoto était un complot des socialistes — et, probablement aussi, peut-être même un complot des séparatistes.
Pensez-vous vraiment que les gens qui ont signé le Protocole de Kyoto, soit les chefs d'États de la planète, sont manipulés par les environnementalistes? Permettez-moi d'en douter. La réalité, c'est que ce gouvernement est en grande partie contrôlé par les pétrolières et que le Parti libéral cède aussi à ce chantage de la part des pétrolières.
Je citerai le chef du Parti libéral. Il disait, lors de son passage à Montréal: « La chose la plus stupide que vous pourriez faire est de vous opposer à l'industrie [des sables bitumineux] qui procure de l'emploi à des centaines de milliers de Canadiens. » Il parlait de l'industrie des sables bitumineux. Selon le gouvernement de l'Alberta, c'est le chef du Parti libéral qui défend le mieux l'industrie des sables bitumineux, encore mieux que le .
On a beaucoup de travail à faire. Le Bloc appuiera le projet de loi, parce qu'il constitue un pas dans la bonne direction. Cependant, il faut encore continuer à défendre vigoureusement une économie plus verte et un développement réellement durable.
:
Monsieur le Président, je suis ravi de participer au débat sur le plan de relance, dont une partie émane du budget du gouvernement, et plus précisément sur la mise en oeuvre d'un plan de relance qui n'est qu'un mirage. Ce n'est pas parce que le gouvernement en place ose prétendre qu'il prend des mesures pour les simples citoyens que ce plan de relance est plus substantiel.
[Français]
Je suis un peu étonné de la position de mon collègue du Bloc québécois qui indiquait un peu de satisfaction vis-à-vis de l'approche et des moyens utilisés par le parti gouvernemental.
[Traduction]
Cela m'amuse de voir certains partis de l'opposition se satisfaire de l'ombre des miettes jetées par le gouvernement de l'heure, un gouvernement qui préfère dépenser les deniers publics pour mener des campagnes publicitaires plutôt que pour aider les chômeurs à accéder à des emplois au moment où ils ont besoin de maintenir leur dignité et leurs capacités de faire partie de la main-d'oeuvre. Le gouvernement semble s'en remettre entièrement à des considérations politiques, celles de prétendre qu'il joue son rôle de gouvernement.
Voyons voir les origines de ce projet de loi. Dans le budget de 2009 le gouvernement a promis de prendre des « mesures immédiates ». Au nom du gouvernement, le a dit que des mesures seraient prises dans les 120 jours. Y a-t-il un député d'en face qui est resté fidèle à cette promesse? Y en a-t-il un qui a présenté des excuses dans sa circonscription et dans les autres circonscriptions aux quatre coins du Canada parce qu'aucune mesure de soutien à l'emploi n'était prête le 26 mai, au bout des 120 jours? Tout ce qu'on a vu alors, c'est un blitz publicitaire.
Le cynisme a franchi de nouvelles frontières lorsque le gouvernement a commencé à renier ce qu'il dit être sa position philosophique. Il a agi de la sorte pour ce que d'aucuns qualifieraient de buts pragmatiques. Que les préoccupations révisionnistes du gouvernement à l'égard de la politique aient été politiques ou authentiques, le changement de position aurait été acceptable sous réserve que le gouvernement agisse. De toutes façons, il est tout à fait odieux qu'un gouvernement, de façon délibérée, ne crée pas les emplois qu'il a promis de créer.
Voyons voir la crédibilité sur laquelle repose le projet de loi. Subornant le privilège des députés, le n'a pas fait rapport à la Chambre. Le n'a pas fait rapport à la Chambre parce qu'il ne pouvait pas prouver que son rapport était fondé sur des faits. En fait, ce rapport ne dit pas qu'on a créé des emplois. Si on examine bien les faits et les chiffres, on ne trouve qu'une promesse portant sur des emplois l'an prochain. Cela s'explique aisément. Il n'y a pas d'emplois.
Le projet de loi porte sur d'autres investissements. Jusqu'à maintenant, seulement 12 p. 100 des fonds engagés ont permis de créer des emplois. On ne parle pas de 12 p. 100 d'emplois possibles. Nous avons contacté directement les responsables de plus de 1 000 projets et nous avons affiché sur un site Web les résultats de nos recherches. Il s'agit de la liste la plus détaillée à laquelle les Canadiens ont accès en raison de la deuxième étape du prétendu programme économique du gouvernement, ce programme d'inaction économique, cette excuse du gouvernement pour ne pas prendre les mesures nécessaires alors que les Canadiens et les collectivités en ont besoin. Cette deuxième étape consiste à étouffer l'inaction du gouvernement, à changer la perception des gens en tentant de déformer la réalité dans l'espoir qu'ils ne chercheront pas plus loin. C'est essentiellement ce que les gens commencent à comprendre. Le gouvernement n'a rendu public aucun des renseignements qu'il a recueillis, car il en a recueilli. Il sait que son programme de création d'emplois est un échec. Il sait que dans bon nombre de collectivités, ses efforts ne font qu'aggraver la récession.
Le gouvernement a déployé des efforts bien orchestrés pour faire passer son message, à savoir qu'il s'agit d'une récession mondiale. Ce qu'il passe sous silence, cependant, ce sont ses efforts pour camoufler son incapacité à déployer un minimum de compétences ou d'efforts pour aider la population. Les 12 p. 100 que j'ai mentionnés représentent moins de 4 800 emplois à un moment où nous perdons 5 000 emplois par semaine. Pendant 10 mois, le gouvernement a été au pouvoir et tant les Canadiens que les députés à la Chambre lui ont accordé le bénéfice du doute. Il a échoué sur toute la ligne.
Voici un autre point sur lequel il a échoué. C'est une chose d'échouer et de dire que c'est en raison de ceci ou de cela. On pourrait alors avoir un minimum d'espoir que le gouvernement se ressaisisse, qu'il corrige le tir et propose des solutions, mais non. Il consacre plutôt un effort incroyable à éviter de rendre des comptes pour des milliards de dollars, quelque 11 milliards en fonds nouveaux sur deux ans. C'est le contexte dans lequel nous devons voir le projet de loi. Les raisons invoquées par le gouvernement pour demander ces fonds publics sont louches.
Les députés d'en face veulent que nous acceptions cet abus de confiance envers les Canadiens et les chômeurs. Ils veulent que nous acceptions l'augmentation du taux de pauvreté et de chômage qui s'est produite au cours des mois qui ont suivi la présentation du budget. Malgré une certaine amélioration de la situation au cours des derniers mois, la situation est encore très mauvaise pour les collectivités et les familles qui ont été le plus durement touchées par la récession.
Le gouvernement a promis aux Canadiens qu'il ciblerait les collectivités et les personnes qui en avaient le plus besoin. Le et le se sont expressément engagés à respecter cette promesse en se servant des milliards de dollars qu'ils ont empruntés à la prochaine génération pour le compte des Canadiens. Ils ont dit qu'ils obtiendraient des résultats pour ces personnes. Nous ne pouvons pas fournir de subventions de contrepartie. Il y a tellement peu de projets qui ont été mis en oeuvre que le gouvernement a peur de divulguer le nombre exact.
Je défie tous les députés d'en face de dresser une liste de projets qui contribuent de façon substantielle à créer des emplois au pays grâce à des fonds fédéraux.
[Français]
Ce n'est qu'hier, 11 mois après le budget, que le gouvernement du Québec a annoncé le début de projets d'infrastructure dans les municipalités du Québec. C'est incroyable. Pour la plupart des Canadiens, c'est inacceptable. Mais il y a un problème: les Canadiens ne connaissent pas les vraies conditions.
[Traduction]
Le gouvernement pense qu'il peut abuser de son pouvoir pour dissimuler l'échec de son programme de création d'emplois. Au lieu de cibler les collectivités et les personnes qui en ont le plus besoin, comme il l'avait annoncé, le gouvernement a eu recours à des publicités coûtant des millions de dollars pour cacher le fait que les fonds accordés n'ont bénéficié qu'aux circonscriptions qu'il a choisies, non pas toutes les circonscriptions conservatrices, mais les circonscriptions de certains ministres et un certain nombre de circonscriptions récemment acquises.
C'est une stratégie politique qui consiste à donner entre 300 p. 100 plus d'argent à la Colombie-Britannique et 40 p.100 plus d'argent à l'Ontario pour le financements des installations récréatives, ainsi que d'énormes sommes d'argent à certains ministres, comme le , pour diverses raisons qui ne sont pas liées à l'intérêt public. Les députés ministériels d'en face sont tous en faveur de cette façon d'utiliser les fonds publics, et ils s'en félicitent de façon inconvenante.
Je mets au défi tous les députés d'en face qui ont tenu des chèques portant leur signature de laisser les collectivités où ils ont présenté ces chèques les encaisser. C'est bien cela. Ces chèques ont cours légal. Les députés qui les ont signés devraient respecter leur signature. Ce n'est pas leur argent. Savent-ils seulement que ce n'est pas leur argent? C'est l'argent des contribuables, des Canadiens qui travaillent d'arrache-pied et il est abusif pour les conservateurs de prétendre que cet argent est dû à leur propre générosité ou à celle du Parti conservateur du Canada. C'est clairement un abus.
Nos vis-à-vis, qui se sont un jour présentés comme des gens qui pouvaient critiquer le gouvernement se soumettent docilement à la machine à relations publiques, renoncent docilement à leurs principes pour cacher aux électeurs que leur programme de création d'emplois a été un échec, parce qu'il a échoué lamentablement. Des milliards de dollars ont été dépensés sans aucun résultat. Rien ne se produit pour les Canadiens ordinaires. Leurs ambitions sont contrariées.
Le gouvernement conservateur est imbu de lui-même en ce moment parce qu'il pense qu'il s'en tirera. Je crois que les Canadiens ne commencent pas instinctivement à saisir ce qui se produit, à comprendre que le Parti conservateur ne s'occupe pas d'eux, qu'il y a déjà quelque temps qu'il a inversé les choses et a décidé de s'occuper de lui-même, de se maintenir au pouvoir peu importe par quels moyens.
Les principes dont le Parti conservateur avait l'habitude de parler ont été mis de côté. Le fait est qu'il a abusé de l'appareil gouvernemental, dépensé les minces deniers publics qu'il a d'ailleurs empruntés aux petits-enfants des députés et aussi, ce qui est le plus important, aux Canadiens de tout le pays. Avec toute la publicité inconsidérée que fait le gouvernement, la note sera salée pour les générations futures.
L'an dernier, certains de nos vis-à-vis ont dépensé 80 000 $ en cinq mois pour inonder les électeurs d'annonces imprimées, mais ce n'est que le début. D'énormes sommes n'entrent pas dans ce budget et ont servi à faire la propagande du gouvernement. C'est un manque d'éthique. Ce n'est pas moral, ce n'est pas acceptable lorsque ces dépenses se font aux dépens des familles démunies qui souffrent.
Le gouvernement aurait pu décider de distribuer l'argent de façon indépendante, par la taxe sur l'essence, par exemple. L'Association canadienne de la construction a imploré le Parti conservateur de faire cela et a déclaré que c'était le bon moyen de créer des emplois et de construire une bonne infrastructure. Le gouvernement a plutôt choisi de prendre cinq mois pour monter un stratagème lui permettant de choisir et de contrôler les projets. Un gouvernement qui croyait autrefois aux collectivités a choisi pour elles les projets qu'il voulait et a choisi les collectivités où il voulait mener les projets plutôt que d'aider les gens et les collectivités comme il avait affirmé vouloir le faire.
Il n'y a là rien d'ambigu. Les faits sont clairs, grâce aux recherches faites non seulement par le Parti libéral, mais aussi par le Chronicle Herald de Halifax, par l'Ottawa Citizen, par la Presse canadienne et par le Globe and Mail. Les calculs révèlent qu'il n'y a pas eu création d'emplois et que l'argent s'est envolé. Ces deux faits sont très clairs.
Il est bien possible que les députés d'en face pensent que, d'une certaine façon, ils sont intouchables, que cela ne va pas les rattraper et qu'approuver un tel comportement, c'est juste la façon dont la politique se fait et s'est toujours faite. Je leur dirai que, s'ils sont ici, c'est seulement grâce au bon plaisir des Canadiens qui s'attendent à quelque chose d'autre de la Chambre. Ils s'attendent à ce qu'elle opère dans un esprit de collaboration, à ce que les gens soient prêts à retrousser leurs manches et à faire le travail.
Au comité, en de maintes occasions, au nom des Canadiens, nous avons demandé au ministre responsable de l'infrastructure, du fonds de 11 milliards de dollars, d'expliquer ce qui se passait, de préparer les Canadiens aux difficultés à venir et de les informer des améliorations éventuelles. Au lieu de cela, il a camouflé les faits au nom de tous les députés d'en face.
Certains députés d'en face pensent peut-être qu'ils font ce qu'ils sont censés faire. Ils s'occupent des leurs. Ils obtiennent de l'argent pour les habitants de leurs circonscriptions; ils font donc du bon travail. Les députés savent faire la différence. Ils savent que cela se fait aux dépens des Canadiens qui vivent dans d'autres circonscriptions. Ils savent qu'il y a des Canadiens qui travaillent dur et qui sont désavantagés. Des projets qui pourraient être bénéfiques aux Canadiens, qui pourraient leur permettre de se remettre au travail, qui pourraient aider leurs quartiers ne reçoivent pas de financement simplement parce que leur représentant n'appartient pas au bon parti politique. Ce sont des tactiques des années 1890, et peut-être 1990. Les Canadiens ne sont pas prêts à tolérer ces tactiques aujourd'hui.
En 1991 et en 1992, il y avait un gouvernement qui était sur le point d'être délogé, ce que les conservateurs préfèrent oublier. Ces derniers ne se souviennent vraiment pas qu'un gouvernement qui avait été très populaire a très rapidement perdu la cote. Aujourd'hui, nous voyons les germes du même genre d'arrogance qui a réduit à néant l'ancien gouvernement conservateur. Quand ils se justifient en disant qu'ils ont le droit d'agir ainsi, ils commettent l'erreur fatale qui entraîne immanquablement la chute des gouvernements, à savoir ne pas tenir compte de la population canadienne.
Les choses ont changé. Les conservateurs ne peuvent nier les faits même s'ils voudraient le faire. Les faits sont là, noir sur blanc. Étonnamment, le gouvernement conservateur pense qu'il peut en toute impunité dépenser de l'argent en campagnes publicitaires. Cela l'aidera peut-être à remporter une ou deux élections partielles là où ce genre de pouvoir influence les votes, mais quand tous les Canadiens seront appelés à se prononcer, ils se poseront la question suivante: en période de difficulté, est-ce que les conservateurs ont protégé mes intérêts ou les leurs? Malheureusement, le gouvernement a franchi le point du non-retour.
Provinces après provinces, programmes après programmes, les conservateurs essaient de protéger leurs intérêts même si les programmes qu'ils choisissent prennent plus de temps à mettre en oeuvre, même si ces derniers arrivent, de l'avis de ceux qui s'intéressent un tant soit peu aux réalités économiques, au mauvais moment du cycle économique.
En fait, ce que M. Flaherty a dit est fondé sur une approche relativement sensée selon laquelle les investissements doivent être faits...
:
Monsieur le Président, je voulais parler de l'auguste , celui-là même qui avait déclaré au printemps que l'argent devait être investi car, autrement, cela serait néfaste pour l'économie. Aujourd'hui, le même ministre des Finances essaie d'expliquer pourquoi aucun des projets n'a été mis en branle, pourquoi aucun d'entre eux ne s'est jamais concrétisé.
Le directeur parlementaire du budget a appliqué un modèle importé des États-Unis afin de trouver une quelconque donnée économique qui déterminerait si les initiatives du gouvernement conservateur avaient ou non quelque chose à voir avec l'atténuation de la récession. La réponse est non. Il n'y a aucune preuve car le gouvernement a mis trop de temps à investir l'argent sur le terrain même.
Pourtant, le gouvernement n'a pas eu à composer avec un changement d'administration comme ce fut le cas pour le gouvernement Obama. Le gouvernement conservateur n'a pas eu à lutter pour faire approuver ses demandes de fonds à la Chambre. L'argent a été approuvé en priorité et lui a été servi sur un plateau. Qu'en ont fait les conservateurs? Ont-ils agi conformément à la promesse du ? Non.
J'étais habitué au dans un autre cadre. En effet, j'ai jadis entendu certaines de ses promesses devant une autre assemblée. Nous avions alors découvert que nous accusions un déficit de 6 milliards de dollars. Le déficit actuel serait dix fois plus important.
Les Canadiens étaient prêts à suivre le gouvernement et la Chambre, prêts à s'endetter pour une raison valable. Comment réagiront-ils quand ils réaliseront que les objectifs fondamentaux n'ont pas été atteints? Que feront-ils lorsqu'ils réaliseront que le gouvernement n'a pas réussi à renforcer la sécurité de tous les Canadiens, ce qui devait être sa tâche principale? La principale tâche du gouvernement ne consistait pas à renforcer la position du Parti conservateur du Canada ni à distribuer à certaines personnes des subventions pour les installations récréatives ni à stimuler la construction dans certaines régions en particulier parce le bureau du premier ministre en avait décidé ainsi. Cela ne suffit pas. Ce n'est pas pour cela que les conservateurs ont été élus. Ce n'est pas ce que la situation économique exige de chacun des députés.
Quel comité de la Chambre aura le courage d'aller au fond des choses pour faire la lumière sur les mesures de relance?
[Français]
Certains députés de l'autre parti, c'est-à-dire du Bloc québécois, ont refusé d'accepter le résultat de l'enquête sur l'argent du stimulus. Pourquoi? Qui craint le résultat?
Je comprends malheureusement les craintes des députés du gouvernement dans cette affaire. C'est cela. Mais pourquoi le reste?
[Traduction]
Chaque député a la responsabilité de s'exprimer à la Chambre. Ces 11 milliards de dollars, c'est un bris de confiance. Ils ont été remplacés par une bien maigre pitance, un programme de publicité de 100 millions de dollars créant une illusion dont le gouvernement espère qu'elle tiendra la route.
Je pense que le gouvernement ne se rend pas compte que lorsque les gens ne sont pas attentifs ou espèrent un meilleur résultat, ils donnent sa chance au gouvernement en poste, espérant le forcer à améliorer son comportement. Ils ont dit qu'ils ne voulaient pas d'élections pour l'instant et qu'ils étaient prêts à lui donner sa chance. Le gouvernement ne doit cependant pas croire qu'il a réussi à induire les Canadiens en erreur.
C'est un mirage. Aucun député à la Chambre n'a de résultats concrets à montrer, pour défendre ce projet de loi ou toute autre mesure du gouvernement. Il n'y a pas de travaux de bétonnage ou d'excavation, ni de création massive d'emplois. Le a fait 16 annonces avant la reprise de la présente session, dont 14 ne visaient pas les projets d'infrastructure du plan de relance. Elles visaient plutôt les fonds non dépensés par le gouvernement au titre des projets d'infrastructure courants.
Quand le gouvernement a vu que le Canada se dirigeait vers une récession, a-t-il débloqué des fonds plus rapidement? A-t-il fait ce qu'il disait qu'il allait faire? Non. D'après les comptes publics, il a dépensé 1,5 milliard de dollars de moins que prévu au titre des infrastructures. Il a dépensé la majeure partie des fonds durant les deux derniers trimestres, alors que les Canadiens auraient pu travailler. C'est malheureusement le choix égoïste que le gouvernement a fait, au détriment des Canadiens.
:
Monsieur le Président, je suis fier d'aborder le projet de loi .
Je sais qu'il y a des enfants qui rentrent de l'école et qui, au lieu de regarder Hannah Montana à la télévision, syntonisent le canal parlementaire dans l'espoir d'apprendre quelque chose. À ces jeunes-là, j'aimerais dire qu'ils n'ont pas à s'inquiéter, qu'ils ne sont pas tombés dans le terrier du lapin blanc et qu'ils ne sont pas en train de prendre le thé avec les chapeliers fous du Parti libéral.
Nous discutons de la mise en oeuvre d'un budget établi le printemps dernier. Je vais expliquer le contexte aux jeunes qui nous regardent à la maison afin que ce soit bien clair pour tout le monde. Le projet de loi de mise en oeuvre du budget, dont nous sommes actuellement saisis, comprend certains éléments clés du budget conservateur présenté le printemps dernier.
Le Nouveau Parti démocratique appuiera la mise en oeuvre du budget, car nous croyons que certains de ces éléments clés sont très importants pour les Canadiens, comme le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, par exemple. Ce crédit avait été promis aux Canadiens au printemps. Les Canadiens ont dépensé de l'argent en croyant pouvoir profiter de ce crédit d'impôt dans leur déclaration de revenu.
Nos collègues libéraux, eux, disent aux Canadiens de ne pas espérer un crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Ils veulent qu'ils leur donnent le pouvoir. Et s'ils sont au pouvoir, ils vont un jour ou l'autre accorder aux Canadiens un crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Le Parti libéral place ses intérêts et son pouvoir avant les Canadiens ordinaires.
C'est la même chose pour le crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation. C'était dans le budget. Il y a des Canadiens qui ont acheté des maisons en pensant que ce crédit d'impôt les aiderait. Le chef du Parti libéral leur dit: « Non, petites gens qui voulez acheter votre première maison, vous n'y aurez pas droit tant que nous ne serons pas au pouvoir. »
Il y a aussi la question du report de l'impôt pour les éleveurs de bétail en cas de sécheresse. Tous les députés qui représentent une circonscription rurale sont au courant de la crise agricole. Le Nouveau Parti démocratique appuie cette mesure.
Il y a aussi les changements à la prestation fiscale pour le revenu gagné.
Ce sont tous des éléments qui aideront les Canadiens. Si on se reporte au printemps dernier, les libéraux avaient appuyé le budget et nous allons maintenant expliquer pourquoi. Le Nouveau Parti démocratique s'était opposé au budget, parce que nous étions d'avis que le gouvernement gérait très mal l'économie du Canada.
Je vais maintenant revenir sur la façon dont le budget a vu le jour, mais je tiens à dire qu'à ce moment de la présente législature, même si nous nous opposons à la vision globale du budget, certains de ses éléments aideront tout de même le Canadien moyen. Pendant qu'un gouvernement minoritaire est au pouvoir, notre rôle de député consiste à examiner les divers projets de loi en nous demandant: « Quel est l'impact d'ensemble de ce projet de loi? Va-t-il aider ou nuire? »
Nous appuyons la mise en oeuvre du budget dans les principaux domaines. Cela ne veut pas dire que nous donnons un chèque en blanc au Parti conservateur pour qu'il continue de la sorte.
Je récapitule à l'intention des jeunes à la maison qui nous écoutent en ce moment, ne serait-ce que pour qu'ils comprennent ce qui s'est passé ici. Un jour, dans un manuel d'histoire, ils tomberont sans doute sur un passage au sujet de la fameuse mise à jour financière que le a présentée à la Chambre peu après la reprise des travaux du Parlement, en promettant en même temps de présenter ultérieurement une mise à jour économique. Cette mise à jour économique s'est matérialisée au moment où l'économie mondiale était en train de s'effondrer.
Depuis un certain temps, nous avions pu observer des signes avant-coureurs aux États-Unis, notamment avec l'effondrement du marché des prêts hypothécaires à risque. Nous avons vu le marché américain piquer du nez bien avant que la même chose se produise au Canada. Pendant que le marché boursier commençait à s'écrouler et que les capitaux propres et les épargnes des Canadiens fondaient à un rythme effarant en septembre dernier, notre disait qu'il serait possible de trouver de bonnes aubaines sur les marchés et que les gens devraient en profiter.
Je suis persuadé que si les Canadiens avaient suivi le conseil du , ils auraient vu fondre leurs épargnes encore plus vite. On aurait dit que le gouvernement conservateur était alors complètement déconnecté de la réalité.
En novembre, le gouvernement a présenté sa mise à jour économique. Dans le contexte d'une crise économique mondiale, que disait ce document? Il disait essentiellement que le budget était excédentaire et qu'il le resterait. Nous savons maintenant que le gouvernement avait déjà un manque à gagner de 10 milliards de dollars en raison de ses étranges habitudes en matière de dépenses, comme celle de tout donner aux sociétés sous forme de réductions d'impôt. Ainsi, nous étions déjà en déficit et le gouvernement a déclaré que, pour éviter tout autre déficit, il suffisait de vendre nos édifices publics, ce qui, comme nous le savons, est une mesure fondamentale chez les tenants du libre marché.
Quoi qu'il en soit, le plan de relance économique de novembre du gouvernement proposait quatre mesures importantes. On allait effectuer des coupes dans l'équité salariale. En quoi cela allait-il aider la relance économique? Je n'en sais rien. On allait réduire les mesures de protection environnementale de nos rivières et de nos autres cours d'eau. En quoi cela aiderait-il l'économie? Je n'en suis pas certain. On allait diminuer nos engagements dans le cadre du Protocole de Kyoto. Nous savons que ce parti existe fondamentalement pour protéger l'industrie des sables bitumineux. On allait réduire le financement des partis politiques du Canada.
Disons à l'intention des auditeurs qu'il y avait quatre mesures que les libéraux auraient pu dénoncer: les coupes dans l'équité salariale, la réduction des mesures de protection environnementale des rivières; l'amenuisement de Kyoto et la réduction du financement des partis politiques. Qu'est-ce que le Parti libéral a décidé de défendre? Pas l'équité salariale. Les libéraux ont appuyé les conservateurs à ce chapitre. Pas la protection des lois en place pour protéger nos rivières. Le Parti libéral a déclaré que cela ne posait pas problème. Il n'a pas dénoncé le non-respect de Kyoto. L'ancien chef libéral a presque dû faire euthanasier son chien Kyoto. Le Parti libéral a appuyé le gouvernement.
Toutefois, quand il a fallu se prononcer sur la révision du financement des libéraux, comme parti politique, alors là, le Parti libéral a dit « non » et a déclaré qu'il formerait une coalition.
Les conservateurs hurlaient d'indignation. Je me rappelle que certains de mes chers collègues là-bas ont dit qu'on devrait me sortir et me pendre pour avoir proposé une coalition comme solution. Ils hurlaient à la lune. Ils se frappaient la poitrine. Ils disaient que c'était inadmissible. Toutefois, nous savions que les libéraux n'iraient pas jusqu'au bout, car les conservateurs, faisant volte-face, ont dit qu'ils n'allaient pas les priver de leur financement. À ce moment-là, il est devenu acceptable pour les libéraux d'appuyer tout ce que proposait le budget. Cela leur convenait très bien.
Je signale à ceux qui nous regardent à la maison que, toute la journée, les libéraux n'ont cessé de parler d'eux-mêmes comme de l'opposition officielle. Comme l'image est très importante en politique, je pense qu'ils craignent que les gens oublient qui ils sont exactement. Ils ont accepté ce que le Parti conservateur a proposé 79 fois de suite, jusqu'en septembre dernier.
Faisons encore une fois un bond en avant pour parler d'un autre moment très étrange de l'histoire politique, moment dont les Pierre Berton de l'avenir vont certainement parler. Il s'agit de la célèbre fin de semaine à Sudbury, lorsque les libéraux ont décidé qu'ils allaient encore se réinventer, comme ils l'ont déjà fait un nombre incalculable de fois dans le passé. Lorsque cette réunion de leur caucus a commencé, ils disaient que les gens ne voulaient pas d'élections, qu'il fallait traverser la crise et que le pays avait besoin de stabilité. Personne n'avait entendu parler du grand chef du Parti libéral depuis un bout de temps. Il s'était retiré à son chalet pour pondre des idées de génie. Lorsqu'il en est ressorti, il s'est mis à dire que, dorénavant, les libéraux allaient s'opposer à tout. Peu importe le reste, car il leur fallait s'affirmer de nouveau pour pouvoir prétendre former le gouvernement.
Votre temps de parole est écoulé.
M. Charlie Angus: Il a dit: « Votre temps de parole est écoulé. »
J'avoue que j'y ai vu un comportement plutôt bizarre et erratique de la part du chef du Parti libéral. Mais, peu importe, il venait de donner l'ordre de marche à ses troupes. Lorsque les travaux parlementaires ont repris, le NPD a dit qu'il fallait aider les chômeurs. Les conservateurs ont répondu qu'ils comptaient légiférer pour ajouter de 15 à 20 semaines à la période d'admissibilité. Cependant, les libéraux ont décidé que les chômeurs pouvaient attendre et qu'il fallait avant tout que le Parti libéral forme le gouvernement.
Nous voilà maintenant en présence d'un projet de loi qui établirait le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire et qui fournirait de l'aide aux agriculteurs victimes de la sécheresse. Mais, le Parti libéral répond: « Vous, les petites gens et les pions, allez devoir attendre que nous formions de nouveau le gouvernement. »
Je trouve ce comportement absolument honteux. Mais, c'est l'illustration parfaite de la nature erratique du chef du Parti libéral. Les libéraux ont toujours cherché à répandre le mythe voulant qu'ils personnifient ce qu'il y a de meilleur au Canada et qu'ils en soient la vision. Cependant, lorsqu'on lit et qu'on entend le chef du Parti libéral, on se demande ce que les libéraux peuvent bien avoir dans la tête.
Prenons par exemple la question des arts. À l'époque où le chef du Parti libéral écrivait des livres en Angleterre, on lui a demandé ce qu'il pensait de l'aide de l'État pour les organismes artistiques. Il a répondu que, bien que le financement des arts dans la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher fût dérisoire, il ne pouvait qu'approuver le principe voulant que le monde des arts se libère autant que possible de sa dépendance à l'égard du financement public. Après tout, selon lui, la culture devait pouvoir fleurir en toute liberté, sur le plan moral.
Cet homme, qui cite Margaret Thatcher au sujet du financement des arts, était également un ardent partisan de George W. Bush en ce qui concerne l'invasion de l'Irak.
J'ai étudié notre premier ministre actuel. J'ai examiné toutes les idées saugrenues provenant de la National Citizens Coalition. Même en ce qui le concerne, je ne suis pas parvenu à trouver une seule occasion où il dit qu'il faudrait affamer les artistes au nom de l'indépendance morale. C'est probablement ce que pensent certains de ses députés d'arrière-banc. Certains des anciens réformistes mangent de ce pain-là. Lorsqu'ils font leurs barbecues, l'été, ils prédisent que lorsqu'ils formeront un gouvernement majoritaire, ils vont affamer ces artistes et leur apprendre à faire preuve d'indépendance morale. Ils pourraient se tourner vers le et voir en lui un homme qui a eu le courage de dire cela à voix haute.
Voilà le genre de comportement erratique des libéraux. Ils élisent comme chef un homme qui déclare des choses que le n'aurait jamais le courage de dire en public. Il en aurait peut-être le courage après avoir bu un verre de sherry, mais le chef libéral n'en a pas besoin.
Je veux rester sur ce sujet, car c'est à peu près ce qui s'est produit dans le cas du budget. Avec leur comportement imprévisible, les libéraux effectuent encore une fois un de leurs fameux volte-face et déclarent qu'ils doivent s'opposer au crédit d'impôt à la rénovation domiciliaire et à la modification du programme d'assurance-emploi. Pourquoi? Parce qu'ils veulent former à nouveau le gouvernement. C'est erratique. Ils doivent s'identifier comme étant l'opposition officielle car les gens ne savent plus vraiment où les situer dans le contexte politique.
J'aimerais maintenant faire un peu d'histoire.
Le jour même où toutes les horreurs survenues à la prison d'Abu Ghraib ont été révélées au monde entier à l'émission 60 Minutes, le 28 avril 2004, l'actuel chef du Parti libéral était interviewé à l'émission Charlie Rose. Le jour même où les histoires d'horreur d'Abu Ghraib faisaient la manchette au niveau international, il parlait de la possibilité d'établir une distinction claire entre le stress et la privation de sommeil qu'il ne considérait pas comme de la torture. Il a affirmé que c'était acceptable dans la mesure où l'on respectait certaines règles de base sur la façon d'infliger de mauvais traitements à ces gens que l'on ne devait pas trop maltraiter.
Le jour même où les histoires d'horreur d'Abu Ghraib faisaient la manchette, il parlait de la nécessité d'avoir recours à des assassinats ciblés, dans la mesure où tout cela se faisait dans un contexte démocratique. Je ne sais pas ce que les députés d'arrière-ban du Parti réformiste peuvent dire au cours des soirées barbecue, mais je n'ai jamais entendu le prendre la parole pour dire que tant que le gouvernement pouvait présenter au Parlement une liste de gens devant être éliminés, les assassinats ciblés étaient acceptables. Toutefois, c'est ce que l'homme qui dirige actuellement le Parti libéral a dit à l'émission Charlie Rose le jour où les gens de toute allégeance politique apprenaient avec horreur ce qui se passait à Abu Ghraib.
En ce qui a trait à une vision politique étrangère, le jour où il a participé à l'émission Charlie Rose, il essayait d'expliquer ce qui n'avait pas fonctionné en Irak. Il a dit que nous devrions aller en Irak. Il y croyait. Il a affirmé qu'à son avis, les Irakiens nous considéreraient comme des sauveurs. Bon nombre d'autres n'étaient pas de son avis ailleurs au monde, mais il a dit croire qu'il valait la peine d'envahir le pays. Il a tenté d'expliquer pourquoi il y avait une réaction négative à l'égard des Américains à cause de l'invasion de l'Irak. Il a dit: « Bon nombre de gens détestent les États-Unis parce que nous sommes censés avoir des pouvoirs magiques. On s'imagine que dès que nous prenons un bien immobilier comme l'Irak, les lumières devraient s'allumer. »
Le monde n'était pas contre George Bush parce qu'il avait pris un bien immobilier. Le monde était à juste titre furieux de constater que les États-Unis croyaient qu'un pays souverain, où qu'il soit et qu'il soit ou non dirigé par un dictateur sans scrupule, pouvait être traité comme un simple bien immobilier. C'est toutefois là l'opinion de l'actuel . Je dirais que ce sont des opinons plutôt incohérentes dont la fausseté a été démontrée et qui ne correspondent pas du tout à ce que les Canadiens moyens peuvent penser.
Nous étudions le projet de loi , le projet de loi d'exécution du budget, et voilà que ce parti, qui n'a jamais pris position autant que je me souvienne, s'en prend maintenant au crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Je souhaite bonne chance à ces députés. Comment expliquent-ils cela aux Canadiens moyens? Je leur souhaite bonne chance pour dire aux agriculteurs que le report de l'impôt qu'ils réclament à cause de la sécheresse peut attendre parce qu'il est plus important que le chef règne que les agriculteurs obtiennent du soutien.
À partir du moment où les Canadiens se rendront compte que ces opinions sont incohérentes, et, franchement, totalement inacceptables, ils y penseront à deux fois avant de croire qu'il faut voter contre le soutien de l'assurance-emploi parce que c'est inopportun et que nous devons appuyer le retour au pouvoir des libéraux.
Je ne vais pas me vanter, mais, lors de la dernière élection partielle, les libéraux ont lutté avec le Parti vert pour obtenir le remboursement de leur dépôt dans certaines circonscriptions. À mon avis, les Canadiens moyens ne se laisseront pas duper non plus. Que sommes-nous censés faire si nous sommes des politiciens et que nous nous trouvons dans l'impasse? Nous devons nous renouveler. Nous devons commencer par être honnêtes. Nous devons nous regarder dans le miroir. C'est exactement ce que le Parti libéral pourrait faire en ce moment même.
De nombreux problèmes graves sont associés au gouvernement conservateur. Il n'a aucune vision dans le dossier de l'environnement, entre autres en ce qui concerne sa position face aux objectifs de Copenhague, l'exploitation des sables bitumineux, la façon dont nous faisons face au déficit qui s'élève maintenant à quelque 50 milliards de dollars et qui plongera les finances publiques dans un déficit structurel et, enfin, les moyens de nous sortir de ce bourbier. Toutefois, à mon avis, nous ne pouvons pas convaincre les Canadiens que la meilleure voie à suivre, c'est de s'opposer aux mesures qui, en fait, les aideront, et que les libéraux ont déjà appuyées. Une opposition efficace n'agit pas ainsi. C'est incohérent. Nous devons aller au-delà de cela.
Le Parlement étant en situation de gouvernement minoritaire, le Nouveau Parti démocratique continue de chercher des occasions à saisir, sans égard aux allégeances ou aux partis politiques, afin de cerner les questions qui requièrent la plus grande attention dans l'intérêt des Canadiens.
À l'heure actuelle, la question des pensions suscite un grand malaise au Canada. Les gens sont inquiets. Ils ont peur et ils ont raison d'avoir peur. Il est nécessaire d'accorder une attention prioritaire au dossier des pensions. Nous avons essayé de le faire. La réforme de l'assurance-emploi suscite un grand malaise. Je crois que le Nouveau Parti démocratique a présenté 12 projets de loi abordant les nombreuses lacunes de l'assurance-emploi. Nous reconnaissons qu'il est important de faire un gain dans un domaine de manière à pouvoir continuer à faire avancer la cause. Nos collègues libéraux disent que cela n'est pas important. S'il y a un élément de la proposition du gouvernement en matière d'assurance-emploi qui ne leur plaît pas, ils rejetteront la mesure sans faire aucun compromis. Ils savent très bien qu'ils n'obtiendront pas tout ce qu'ils veulent. Ce n'est pas ainsi que l'opposition peut être efficace.
Nous continuons de faire avancer le dossier des pensions. Nous nous penchons sur la question des aînés. Un trop grand nombre d'aînés vivent dans la pauvreté. Nous voulons une stratégie verte, de manière à ce qu'en fin de compte le Canada ne ressente pas que les effets du lendemain de la veille, les effets des dépenses débridées des conservateurs. Il doit y avoir un plan de modernisation de notre économie, un plan de reconstruction de nos villes, de nos municipalités et de nos régions rurales. C'est là où il est important d'avoir une stratégie verte. Nous avons besoin d'une vision pour que les fonds que nous dépensons aujourd'hui et qui nous plongent dans un déficit structurel engendrent des retombées dans l'avenir.
Je ne pourrais pas me lever à la Chambre pour dire que, selon moi, les conservateurs ont eu cette vision. Je ne crois pas qu'ils aient une vision. Ils ont fait de graves erreurs dans la façon dont ils ont dépensé et dont ils prévoient dépenser les fonds publics. Nous continuerons de les tenir responsables de cela.
Pour ce qui est des mesures fondamentales prévues dans ce projet de loi d'exécution du budget, à savoir le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, le crédit d'impôt pour l'achat d'une première maison, l'accord de partage des redevances avec la Nouvelle-Écosse, qui comprend un paiement de 175 millions de dollars, et l'aide aux éleveurs de bétail touchés par la sécheresse, nous les appuierons parce qu'elles aideront les Canadiens moyens.
En tant que représentants élus, comment pouvons-nous rentrer dans nos circonscriptions et dire à nos électeurs que nous sommes désolés, que nous avons eu l'occasion de les aider, mais que nous avons décidé de suivre les conseils de l'imprévisible chef libéral et de sauter dans le vide politique avec lui. Là n'est pas notre rôle. Nous devons nous battre au nom de buts clairs et réalistes et nous continuerons de le faire.
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Madame la Présidente, je suis ravie de participer à ce débat. Il va de soi que j'appuie les mesures prévues dans le projet de loi dont nous avons déjà parlé, en particulier le crédit d'impôt à la rénovation domiciliaire. Bien des électeurs de ma circonscription se sont prévalus de ce crédit d'impôt. Je vais appuyer le projet de loi car ces gens ont agi de bonne foi.
Malheureusement, ce projet de loi budgétaire ne va pas assez loin. Les dispositions relatives à son application sont vraiment limitées. Je déplore le fait qu'il ne mette pas l'accent sur l'amélioration thermique des maisons, les économies d'énergie, l'économie d'argent et le sauvetage environnemental de nos collectivités en faisant un effort de pragmatisme, ce que les rénovations éconergétiques auraient rendu possible. Ces mesures auraient également permis de créer des emplois dans le secteur de l'environnement. Grâce aux rénovations éconergétiques, les fenêtres auraient été remplacées, de même que les portes. L'isolation aurait été améliorée. Des panneaux solaires auraient peut-être été installés, permettant aux propriétaires d'économiser sur le coût de l'énergie et même de produire leur propre énergie verte.
Ce qui manque dans ce projet de loi, c'est un investissement plus substantiel non seulement dans les rénovations éconergétiques, mais dans les technologies permettant la création d'emplois verts comme ceux d'opérateur de télécommande programmée, par exemple, dont le travail consiste à tailler l'acier nécessaire à la construction des éoliennes, de mécaniciens formés pour réparer les moteurs électriques et d'assembleurs de panneaux solaires. Il s'agit là de bons emplois, des emplois dont le salaire est suffisant pour nourrir une famille, des emplois dont le pouvoir d'achat permet par ricochet de créer encore plus de nouveaux emplois.
Un autre aspect positif de ces emplois, c'est qu'il est difficile de les impartir. Contrairement à la stratégie d'entreprise actuelle consistant à exporter les emplois dans des pays où les salaires ne sont pas élevés, pas plus que les règlements environnementaux ne sont sévères, ces emplois restent dans la collectivité. Une maison ne peut tout simplement pas être emballée et envoyée en Chine pour la pose de portes et de fenêtres écoénergétiques ou de panneaux solaires. Cela est tout simplement impossible.
C'est le contraire qui se produit chez le constructeur automobile Ford. Dans la circonscription voisine de la mienne, l'usine de Ford à Talbotville est en train de fermer ses portes. Nous allons perdre 1 600 emplois directs et 8 000 emplois indirects, simplement parce que Ford affirme qu'elle ne peut pas faire de profits et qu'elle n'a pas les moyens de moderniser l'usine. Pendant ce temps, la même société investit 500 millions de dollars dans la construction d'une usine en Chine. Ces emplois sont bel et bien disparus au loin. Ce sont de emplois que nous regretterons et dont la perte aura un impact sur notre collectivité. Cependant, les emplois verts et les rénovations éconergétiques nous auraient aidés.
Il faut aussi tenir compte des coûts de transport. Avec la rareté accrue des combustibles fossiles et l'augmentation des dépenses liées à la production pétrolière et gazière, il serait plus logique d'établir des industries locales qui offrent des biens et des services locaux. On revient donc aux emplois verts. Malheureusement, c'est là où le gouvernement a raté le coche. Avec l'aide de l'opposition officielle, il a défait mon projet de loi favorisant l'achat de produits faits au Canada, le jugeant protectionniste et faisant complètement abstraction du fait que le Canada est le seul pays du G20 qui n'a pas de politique d'achat local.
Quand toutes les entreprises canadiennes auront été sapées par un gouvernement qui fait fi de leurs besoins et de ceux des travailleurs canadiens, qui produira les biens nécessaires à l'économie verte? Qui fabriquera localement les turbines? Qui produira localement nos aliments? Quand nous aurons mis nos concitoyens de côté en leur disant qu'ils n'ont aucune importance, qu'il ne faut surtout pas être protectionniste et que leurs emplois ne comptent pas, qui alimentera l'économie verte? Qui sauvera notre environnement? Qui gardera nos collectivités vivantes?
Cela n'intéresse pas le gouvernement, qui se fiche bien d'arriver à Copenhague avec quoi que ce soit de concret. Le gouvernement y arrivera les mains vides parce qu'il a refusé de faire preuve de leadership en environnement. Les conservateurs ont préféré présenter en douce leur soi-disant Loi de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto, qui ne fait absolument rien. Cette loi n'impose aucune cible contraignante, retarde les mesures concernant les émissions causées par les centrales au charbon et accorde de vastes exemptions à l'industrie.
Les conservateurs auraient pu présenter le projet de loi néo-démocrate . Ce projet de loi trace clairement la voir qui permettra au Canada de participer à la lutte contre les changements climatiques. Il fixe des objectifs d'émissions comparables à ceux qui ont été préconisés par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat.
L'un des membres du groupe, le professeur McBean, professeur à l'Université Western Ontario et respecté lauréat du prix Nobel, vient de London. Malheureusement, le gouvernement n'a tenu aucun compte de son avis ou de celui des autres lauréats du prix Nobel.
De toute façon, notre projet de loi correspond aux propositions du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat et il imposerait des objectifs de réduction contraignants mais réalisables. Toutefois, le gouvernement essaie plutôt de bloquer notre projet de loi au comité et ne veut pas reconnaître qu'on ne peut plus accepter une telle inaction.
Tout cela malgré l'urgent appel à l'action lancé par les Canadiens, les scientifiques, les environnementalistes et la communauté internationale.
Nous avons perdu notre réputation à l'échelle internationale. Nous avons perdu notre réputation de chef de file progressiste. Il fut un temps où le monde entier se tournait vers le Canada. Qu'il s'agisse des droits de la femme, des droits des enfants, de la protection de l'environnement ou du genre de services qu'offre notre système de soins de santé, nous étions des leaders. Les gens considéraient les Canadiens comme des gardiens de la paix, des artisans de la paix, des leaders. Et maintenant, on nous méprise. Les gens de partout au monde nous méprisent en raison de notre inaction et de la complaisance dont nous semblons faire preuve.
Nous avons besoin de mesures budgétaires axées sur la protection de l'environnement. Nous avons besoin d'un gouvernement qui prend des mesures budgétaires qui pourraient et devraient créer des occasions pouvant mener à une meilleure économie, à une économie plus verte, plus forte et plus durable qui permettrait de conserver l'énergie, de créer des emplois et de protéger l'environnement.
Ce n'est pas le cas et je ne crois pas que cela puisse se produire bientôt, mais j'aimerais que les Canadiens réfléchissent à ce qui aurait pu être.
Les néo-démocrates appuient aussi le crédit d'impôt aux acheteurs d'une première maison. C'est une mesure très importante. Il y a un grand nombre de jeunes Canadiens qui aimeraient beaucoup pouvoir offrir une maison à leur famille, mais qui ne peuvent pas le faire. C'est donc une mesure positive, tout comme le report de l'impôt pour les éleveurs de bétail reproducteur dans les régions frappées par la sécheresse.
Il est intéressant de constater que ce crédit existe alors que, je le répète, le gouvernement ne semble pas comprendre que nous devons pouvoir compter sur des politiques d'approvisionnement local. Nous devons appuyer nos agriculteurs. Nous devons appuyer la production pour que nos collectivités puissent prospérer, mais c'est autre chose.
De même, il est intéressant de voir les changements apportés à la prestation fiscale pour le revenu gagné qui accroissent le pourcentage du crédit fiscal et du financement supplémentaire. Ces mesures aideront les familles à faible revenu. Le gouvernement n'a pas fait grand chose pour venir en aide aux familles à faible revenu.
Toutes ces mesures sont très importantes et elles auront toutes d'importantes répercussions sur la vie des gens dans nos collectivités.
Cependant, nous devons savoir ce qui manque dans le projet de loi et c'est de cela que je veux parler. Faire des rajustements au RPC est une très bonne chose, mais ceux-ci n'accroissent pas la sécurité pour les personnes âgées, ne rendent pas le régime plus souple et ne réduisent pas les incitatifs à une retraite précoce. Tout cela fait défaut et on n'assure pas une sécurité suffisante aux personnes âgées.
Comme l'affirme la CARP, il y a encore 30 p. 100 des Canadiens qui n'ont pas d'économies en vue de leur retraite. Les propositions mises en oeuvre n'offrent pas de protection des droits acquis. Elles n'apportent pas les améliorations nécessaires à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti et il n'y aura aucune réclamation rétroactive remontant à plus de 11 mois, comme c'est prévu en ce moment.
Au Québec, le RRQ permet les réclamations remontant jusqu'à cinq ans dans le passé. Je peux affirmer que des gens qui sont venus à mon bureau ne comprenaient pas leurs droits et leurs prestations de pension. Ils ont été privés d'un niveau de vie assuré et décent car ils ne pouvaient pas faire remonter leur réclamation à plus de 11 mois. Ce n'est tout simplement pas acceptable.
Je dirai que ce que les néo-démocrates souhaitent et ont proposé au gouvernement le printemps dernier serait préférable et c'est l'élargissement et la majoration des prestations du RPC, de Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti.
En fait, on a démontré qu'une majoration de 15 p. 100 des prestations de sécurité de la vieillesse et le doublement du RPC assureraient le type de sécurité du revenu que les personnes âgées méritent tout à fait.
Le Canada a les moyens de faire cela. Depuis 1996, 400 milliards de dollars ont été accordés à des entreprises rentables sous forme de réductions d'impôts. C'est quatre cent mille millions de dollars qui ont été donnés à des entreprises rentables, des banques et des sociétés pétrolières. Imaginez un peu si cet argent avait été investi dans les personnes âgées qui ont consacré leur vie à bâtir le Canada.
Nous aimerions également voir un régime d'assurance des pensions autofinancé pour garantir que, lorsqu'une entreprise fait faillite ou décide de laisser tomber ses retraités, il existe un régime pour éviter à nos grands-mères et à nos grands-pères de sombrer dans la pauvreté. Cela aurait aidé les gens de Nortel. Cela aurait aidé si le gouvernement avait réfléchi à la question.
Il aurait été utile que le gouvernement réfléchisse à la violence faite aux femmes et investisse un peu d'argent dans la prévention de ce type de violence plutôt que de consacrer des millions et des millions à leur campagne visant à miner les quelques mesures de protection qui nous sont offertes.
Il y a beaucoup de choses que le gouvernement aurait pu faire, mais a choisi de ne pas faire. Je le regrette beaucoup parce qu'il avait la possibilité d'agir. Il a eu de nombreuses possibilités d'agir.
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Madame la Présidente, je n'ai pas grand chose à ajouter après les interventions de mes collègues de et de , mais j'aimerais tout de même ajouter mon grain de sel.
Je ne crois pas que les conservateurs aimeront ma présentation autant qu'ils ont aimé celles d'autres députés qui ont parlé de l'inaction et de la nature imprévisible du Parti libéral. C'est de notoriété publique. Les résultats des élections partielles tenues lundi indiquent de toute évidence que la plupart des Canadiens sont d'accord. Nous avons vu un effondrement du vote libéral d'un bout à l'autre du Canada. Comme tous le savent, les libéraux n'ont même pas recouvré leur dépôt dans New Westminster—Coquitlam, une circonscription qu'ils avaient l'habitude de détenir. Ils détiennent maintenant une poignée de sièges à l'ouest de Toronto de même qu'à l'est de West Island à Montréal. En fait, ils sont confinés dans deux régions du pays. Je suis certain qu'ils seront compétitifs dans ces deux régions, mais de façon générale, le Parti libéral ne reflète tout simplement pas les valeurs canadiennes et les aspirations des Canadiens.
Quant à la taxe de vente harmonisée qui frappe les Canadiens en Ontario et en Colombie-Britannique, les libéraux l'appuient, tout simplement. Bien sûr qu'ils l'appuient. C'est une idée formidable de voler 500 $ dans la poche de chaque citoyen en Ontario et en Colombie-Britannique.
Mais assez parlé des libéraux. Je crois que le verdict des électeurs dans quatre régions du pays a été très éloquent. Il a aussi été très éloquent dans la circonscription de New Westminster—Coquitlam. La question de la taxe de vente harmonisée était au centre de la campagne électorale.
Le Parti conservateur a fait pleuvoir des centaines de milliers de dollars en publicité conservatrice partisane dans cette circonscription. Il n'a pas regardé à la dépense. La circonscription a été tout simplement inondée de publicité politique partisane. Le Parti conservateur y a envoyé des députés et des ministres. Il disposait d'un bonne candidate locale. Le gouvernement a voulu faire comprendre aux Britanno-Colombiens qu'ils ne devaient pas s'inquiéter de la TVH.
Le verdict des Britanno-Colombiens a été clair. Dans une circonscription où les résultats étaient auparavant très serrés, le NPD a remporté la victoire haut la main en recueillant 50 p. 100 des voix. Alors que l'écart n'était que de 3 p. 100 aux élections précédentes, il est maintenant de 15 p. 100.
Si nous appliquions les résultats obtenus dans New Westminster—Coquitlam au reste de la Colombie-Britannique, une douzaine de députés conservateurs perdraient leur siège, tout comme la poignée de députés libéraux encore dans la province.
Voici où je veux en venir. Les conservateurs commettent une grave erreur en affirmant que la TVH ne pose pas de problème et que les Britanno-Colombiens devraient laisser tomber, vu que cette taxe entrera en vigueur quoi qu'il arrive. Les Britanno-Colombiens ont en effet dit non à la TVH lundi dernier. Cela aura une incidence, que ce soit dans Abbotsford, Kamloops ou toute autre circonscription de la Colombie-Britannique.
La population ne laissera pas le champ libre aux conservateurs, qui tentent d'imposer la TVH avec la collaboration de Gordon Campbell. J'espère que les conservateurs vont entendre ce message très clair transmis à la suite des élections partielles en Colombie-Britannique et qu'ils reviendront sur leur décision, car les Britanno-Colombiens ne veulent pas de la TVH.
Je dois mentionner que le NPD appuie le projet de loi pour tenter de sauver le gouvernement de lui-même. Le printemps dernier, le gouvernement avait en effet annoncé en grande pompe le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire et le crédit d'impôt pour l'acquisition d'une première habitation.
Surtout en ce qui concerne le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, les conservateurs sont allés piocher allégrement dans les coffres de l'État et se sont empressés de produire leurs enseignes et de mettre sur Internet leurs annonces et toutes leurs annonces partisanes payées par les contribuables, mais ils ont oublié une chose. Ils ont oublié de remplir les formalités nécessaires. Ils invitaient les Canadiens à utiliser le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, leur disant qu'ils seraient remboursés, mais les conservateurs n'ont pas rempli les formalités nécessaires. En fait, ils n'ont pas présenté la mesure législative instaurant le crédit d'impôt. Pouvez-vous y croire? Pouvez-vous croire à quel point il est irresponsable de la part d'un gouvernement de dire aux Canadiens de faire leurs rénovations, puis pour ce gouvernement de ne pas remplir les formalités nécessaires pour instaurer le crédit d'impôt?
Tous les Canadiens qui, de bonne foi, ont vu les immenses sommes que les conservateurs ont consacrées à ces énormes enseignes qu'ils aiment planter ici et là, les publicités sur Internet et toutes les autres annonces qu'ils publient avec l'argent des contribuables, ont pensé que les conservateurs avaient rempli les formalités nécessaires, mais ce n'était pas le cas. Si ce projet de loi n'est pas adopté, les gens se retrouveront le bec dans l'eau, après avoir inclus dans leur budget de rénovation le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire. Parce que les conservateurs n'ont pas rempli les formalités nécessaires, les gens s'endetteraient encore plus.
La dette de la famille canadienne moyenne a doublé au cours des 20 dernières années de mauvaise gestion financière des libéraux et des conservateurs. La situation est critique. Un grand nombre des familles qui avaient cruellement besoin de faire des rénovations dans leur maison les ont fait faire à crédit. Parce que nous sommes la conscience du Parlement et, souvent, le seul parti qui lit vraiment les projets de loi présentés, nous, du NPD avons compris que si nous n'adoptions pas le projet de loi, les Canadiens qui, en toute bonne foi, ont fait faire leurs travaux, n'auraient d'autre choix que de régler la totalité de la facture, et c'est tout simplement inacceptable.
Nous votons pour le crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, le crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation, le report de l'impôt pour les agriculteurs, la prestation fiscale pour le revenu gagné et pour toutes les mesures annoncées en grande pompe parce que nous croyons simplement que les Canadiens ont besoin de voir le gouvernement honorer ses engagements.
Nous sommes consternés de voir que les conservateurs n'ont pas pris le temps de faire le travail législatif. Ils se sont tout de suite mis à faire de la publicité partisane plutôt que de commencer par la première étape, ce que la plupart des Canadiens responsables auraient fait, c'est-à-dire qu'après avoir fait une promesse, il faut présenter un projet de loi pour qu'elle se concrétise. Mais non, ce n'est pas ce qu'ils ont fait. Ils ont passé leur temps à saupoudrer de l'argent à gauche et à droite. Ils se sont mis à poser des affiches pour se faire de la publicité. Ils se sont trimbalés un peu partout au pays avec de gros chèques portant le logo du Parti conservateur, avec le « C ». Mais, ils ont omis la première étape, qui consistait à présenter le projet de loi.
Évidemment, nous allons voter pour ce projet de loi dans un effort pour aider le gouvernement à ne pas se couler lui-même, mais cela veut-il dire que nous allons donner un blanc-seing au gouvernement, comme les libéraux l'ont fait 80 fois? Cela veut-il simplement dire que nous allons laisser les conservateurs faire tout ce qu'ils veulent? Certainement pas. Nous l'avons dit très, très clairement.
Par exemple, l'harmonisation des taxes de vente va avoir des répercussions très néfastes pour les Canadiens qui habitent en Colombie-Britannique et en Ontario. Les gouvernements essaient autant que possible de limiter les dégâts. Nous avons vu les conservateurs et les libéraux annoncer, en Ontario, que certains produits seront marginalement exonérés de la taxe de vente harmonisée, mais il est absurde de redonner aux gens quelques sous alors qu'on enlève 500 $ par personne aux citoyens moyens et 2 000 $ à la famille moyenne de quatre personnes.
Lorsqu'on déplace ainsi une partie du fardeau fiscal sur les épaules des gens ordinaires pour apaiser la grande entreprise au pays, qui aime déverser son argent et ses emplois dans les Antilles ou, lorsqu'il s'agit d'une pétrolière, à Houston, on est en train de dire à ces Canadiens ordinaires qu'ils doivent payer pour les largesses du gouvernement envers les grandes sociétés. Les entreprises sont libérées de leurs obligations fiscales sans qu'aucun résultat soit attendu de leur part. Elles ne sont pas obligées de maintenir des emplois. Elles peuvent les faire disparaître, peu importe. L'État fait un cadeau à ces entreprises en Ontario et en Colombie-Britannique. C'est un cadeau de la part du gouvernement conservateur, à l'intention des plus grandes entreprises, ce qui entraîne un déplacement du fardeau fiscal, puisqu'il faut bien que le pays équilibre ses comptes. Ayant déjà été administrateur financier, je le sais trop bien. L'argent doit venir de quelque part. Les conservateurs ont dit qu'ils allaient accorder ces largesses, et ce sont les gens ordinaires de la Colombie-Britannique et de l'Ontario qui doivent régler la note.
Ce ne sont pas seulement les familles qui vont écoper. Pour une famille moyenne, une somme de deux mille dollars est énorme. C'est pourquoi les résultats ont été si clairs dans New Westminster—Coquitlam. Lorsqu'il y aura d'autres élections partielles ou lorsqu'il y aura des élections générales, peut-être au printemps, le verdict sera le même pour les conservateurs, à moins qu'ils fassent marche arrière et qu'ils corrigent cette énorme injustice fiscale, qui fait porter aux Canadiens ordinaires un fardeau encore plus grand.
Nous avons dit que nous n'appuierons pas la TVH. Nous voterons contre. Contrairement aux libéraux et aux conservateurs, qui travaillent ensemble dans ce dossier, nous lutterons contre la TVH en raison des conséquences négatives qu'elle aura sur les familles ordinaires et les entreprises locales.
Avant de siéger dans cette enceinte, j'ai eu le privilège et l'honneur de recevoir deux prix d'excellence en affaires. J'ai travaillé à la chambre de commerce de ma région et j'ai oeuvré dans le milieu des affaires au sein d'entreprises sociales. Je suis persuadé que les entreprises locales doivent disposer des outils nécessaires pour croître. L'approche du NPD a toujours consisté à avoir une population instruite qui fournit un degré de rendement plus élevé, ce qui permet aux entreprises locales de prospérer — parce que quand les familles prospèrent, les entreprises locales le font aussi. Contrairement aux conservateurs et aux libéraux, nous ne croyons pas que si nous dépensons de l'argent à Houston et aux Caraïbes cela renforcera, comme par magie, le développement économique au Canada.
Ce que nous disons, c'est que quand nous soutenons davantage les services de soins de santé et les services sociaux, quand les gens de la collectivité ont une meilleure qualité de vie, cela a des répercussions positives sur les entreprises locales.
Avec la TVH, c'est tout le contraire. Si on vole les citoyens ordinaires de la Colombie-Britannique et de l'Ontario, certains d'entre eux se retrouveront avec moins d'argent à dépenser. Aucun des propriétaires de petites entreprises auxquels j'ai parlé à Burnaby ou à New Westminster n'appuie l'harmonisation des taxes. J'ai parlé aux coiffeuses et aux barbiers. Évidemment, ils sont très préoccupés, car la taxe sur leurs produits va augmenter. J'ai parlé à ceux qui travaillent dans la restauration, non seulement dans la vallée du Bas-Fraser, mais aussi dans des villes comme Kamloops et Calgary. Ils s'inquiètent du fait qu'en raison de l'harmonisation des taxes, les citoyens auront moins d'argent à dépenser, et que cela aura un impact sur les entreprises de la région et des répercussions importantes sur l'économie.
Pour ces raisons, notre appui ne constitue pas un chèque en blanc pour le gouvernement. Nous assurerons la survie du gouvernement avec le projet de loi , mais nous ferons tout notre possible à la Chambre pour empêcher l'harmonisation des taxes. Les Britanno-Colombiens ont clairement dit au conservateurs de cesser leurs efforts pour harmoniser les taxes. Ils leur ont dit de cesser cette tentative peu judicieuse et irresponsable d'accorder plus de largesses et de crédits d'impôt aux grandes entreprises, et de se concentrer sur ce qui importe vraiment, soit d'offrir une meilleure qualité de vie aux Canadiens et d'appuyer davantage les entreprises locales. C'est l'orientation que nous voulons que le gouvernement adopte. Nous allons appuyer ce projet de loi, mais que les conservateurs se le tiennent pour dit: ils doivent commencer à agir de manière responsable.