Que, de l’avis de la Chambre, au vu des inquiétudes légitimes des Canadiens à l'effet que leur pension et la sécurité de leur retraite pourraient être compromises, le gouvernement du Canada devrait commencer à collaborer avec les provinces et les territoires pour assurer la pérennité du revenu de retraite des Canadiens en déposant dès que possible des mesures telles que:
a) élargir et bonifier le RPC/RRQ, la SV et le SRG pour assurer à tous les Canadiens une retraite digne;
b) établir un programme autofinancé d’assurance-pension pour assurer la viabilité des régimes de retraite d’employeur en période de difficultés économiques;
c) assurer la priorité des caisses de retraite des travailleurs sur les autres créanciers en cas de faillite;
d) au nom de la bonne gestion du RPC, le protéger immédiatement contre les pratiques d’investissement imprudentes en cessant de verser aux gestionnaires des primes de rendement;
e) prendre toutes les mesures nécessaires pour récupérer les primes de 2009 et verser désormais aux gestionnaires des salaires concurrentiels avec ceux de l’industrie.
-- Monsieur le Président, je remercie mon collège, le député d', d'avoir appuyé cette importante motion.
Je suis ravi d'intervenir aujourd'hui au sujet de la motion néo-démocrate et des réformes qui s'imposent pour protéger et améliorer la qualité de vie des aînés du Canada au moment où ils arrivent au crépuscule de leur vie. Je fais actuellement une tournée au Canada pour écouter les personnes âgées; celles-ci n'hésitent pas à me faire part de leurs craintes et de leurs préoccupations en ce qui concerne l'avenir.
Lors de mon passage à St. Thomas, Vanda m'a expliqué qu'elle doit maintenant payer 90 $ par mois pour une ordonnance dont son mari a besoin suite à un récent accident vasculaire cérébral, parce que l'Ontario a retiré ce médicament de la liste des produits assurés. Par conséquent, ce couple ne sait pas où trouver l'argent pour ce médicament. Ce genre de situation est presque une tragédie, particulièrement quand les gens ont un revenu fixe.
J'ai également rencontré Joyce à Elliot Lake qui m'a raconté comment sa vie était devenu difficile parce qu'elle doit payer près de 2 100 $ par année pour l'électricité.
À l'heure actuelle, un trop grand nombre d'aînés sont forcés de vivre de cette façon, ni plus ni moins au bord de la catastrophe financière. Bon nombre craignent également que leur régime de pension privé n'existe plus au moment où ils prendront leur retraite, comme dans le cas de Nortel. Ces gens se demandent même s'ils toucheront une pension.
Les aînés n'hésitent pas non plus à condamner les primes versées aux dirigeants de régimes de pension canadiens. Ils ont été mis au courant de cette réalité par les médias et savent par exemple que le PDG David Denison a vu son traitement tripler depuis 2005 grâce à des primes totalisant 7,4 millions de dollars. Ces primes s'ajoutent à un salaire annuel de plus de 400 000 $.
Les aînés s'empressent également de dire à ceux qui veulent bien les écouter qu'il est impardonnable de consentir de telles primes alors que tant de Canadiens du troisième âge, à l'échelle du pays, vivent près du seuil de la pauvreté ou carrément dans la pauvreté. Même en période de prospérité, les Canadiens estiment déjà que de telles primes montrent la cupidité de l'industrie financière. Aujourd'hui, compte tenu de l'effroyable conjoncture économique dans laquelle nous nous trouvons, le fait que les mêmes dirigeants d'entreprise, qui ont perdu 17,2 milliards de dollars, attendent et acceptent des primes faramineuses est non seulement indéfendable, mais également obscène.
Le NPD est en faveur de supprimer les primes des administrateurs du RPC et le programme d'incitatifs des gestionnaires. Leurs avantages actuels les amènent à prendre des risques inacceptables avec leurs investissements. Je n'ai rien contre des salaires appropriés, conformes aux normes du secteur, mais il n'en demeure pas moins que la tendance dans le monde des affaires d'aujourd'hui est de gonfler les salaires au moyen de primes de rendement, de primes de continuité d'emploi et d'autres avantages du genre.
Je me souviens qu'un gestionnaire de Bell Canada, quand j'ai commencé à y travailler dans les années 1970, disait avec justesse qu'une bonne journée de travail méritait une juste rétribution. Je suis bien de cet avis, et les Canadiens aussi, mais je crois que le milieu des affaires, surtout de la haute finance, a oublié ce que le mot « juste » signifie. C'est sans compter le fait que, selon l'économiste Toby Sanger, le RPC aurait rapporté 13 milliards de dollars de plus au cours des 10 dernières années s'il avait été investi dans des obligations d'État au lieu d'avoir un portefeuille diversifié composé d'actions, de biens immobiliers et d'obligations.
Ces gestionnaires n'ont pas produit de rendements supérieurs à des obligations sans risque et, depuis quatre ans, ils n'ont pas produit les rendements nécessaires pour assurer la viabilité à long terme du RPC.
Ils ont constamment défendu leurs primes en soulignant que leur rendement est calculé en fonction de la moyenne mobile sur quatre ans du rendement du fonds. Voici ce que je leur réponds. Pour l'exercice 2009, les pertes du fonds ont réduit à néant quatre ans de cotisations. Le fait que les hauts dirigeants s'attendent à des primes est tout simplement inacceptable.
Phil Benson, de Teamsters Canada, a dit ce qui suit lors de sa récente comparution devant le Comité des finances:
Au lieu de parler de prime de rendement, on devrait plutôt dire aux bénéficiaires: « Vous savez, nous sommes en pleine récession, les temps sont difficiles, mais ne vous en faites pas. Votre pension est protégée. » C'est cela une prime de rendement.
S'il y a une chose dont je suis sûr, c'est que les Canadiens vont apprécier la partie de la motion du NPD qui exige que le gouvernement veille à récupérer ces primes.
La genèse de ma tournée pour rencontrer des aînés remonte au jour où j'ai reçu la visite d'un groupe éminent d'aînés. L'un de mes visiteurs m'a dit que les aînés ont l'impression d'être invisibles aux yeux de leur gouvernement. Ce groupe se demandait également pourquoi le gouvernement avait consenti des réductions d'impôt annuelles de 14 milliards de dollars aux entreprises tout en ne faisant absolument rien pour eux.
L'automne dernier, j'ai raconté une autre anecdote à la Chambre. Il vaut la peine de la répéter. C'est l'histoire d'un aîné qui s'est présenté à mon bureau avec une lettre du gouvernement qui lui annonçait que ses prestations de retraite avaient été augmentées de 42 ¢. Il s'est senti vexé au point d'en avoir les larmes aux yeux. Selon lui, en plus de se ficher des aînés, le gouvernement fait tout pour les insulter.
Face à la pire crise économique des 70 dernières années, les Canadiens se sont vu rappeler de façon frappante pourquoi nous nous sommes dotés de notre filet social. C'est aujourd'hui le moment le plus crucial de notre histoire récente pour entreprendre un examen complet des prestations versées au titre de la Sécurité de la vieillesse, du Supplément de revenu garanti et du Régime de pensions du Canada. En effet, les prestations doivent être augmentées immédiatement afin de sortir les aînés de la pauvreté.
Récemment, un économiste du Congrès du travail du Canada a conclu qu'une injection annuelle d'un milliard de dollars permettrait de hisser les aînés au-dessus du seuil de faible revenu. Selon les estimations de Statistique Canada pour 2004, quelque 219 000 Canadiens vivaient sous le seuil de faible revenu, qui est la référence à partir de laquelle un grand nombre d'organismes mesurent la pauvreté au Canada. Selon une autre statistique qui fait réfléchir encore davantage, plus de 60 p. 100 de ces 219 000 aînés qui vivent dans la pauvreté sont des femmes seules, sans attache. C'est une vraie honte nationale.
Il est évident qu'avec le sauvetage de GM et notre déficit monstre, les choses ne tournent vraiment pas rond au Canada. Selon moi, si le gouvernement fédéral peut s'offrir une aussi grosse part de deux constructeurs automobiles, le Canada doit avoir les moyens d'investir dans ces plans conçus pour assurer la protection de tous ceux d'entre nous qui entrent dans la vieillesse. Nous pourrions faire beaucoup plus et nous devons faire beaucoup plus pour tous les Canadiens.
Aujourd'hui, seulement 38,5 p. 100 des travailleurs canadiens jouissent d'un régime de pension chez leur employeur et près d'un tiers n'ont aucune épargne en vue de leur retraite. Plus de 3,5 millions de Canadiens n'épargnent pas suffisamment en REER en prévision de ce qu'on appelait jadis l'âge d'or. En outre, 75 p. 100 des travailleurs ne participent pas à un régime de pension agréé. Manifestement, la notion selon laquelle l'épargne en vue de la retraite peut être comptabilisée en fonction de l'achat de REER est bancale. Il est impératif que le gouvernement agisse.
Pour compléter la motion à l'étude aujourd'hui, je travaille à une série de projets de loi visant à favoriser la transparence et les pratiques d'investissement responsable dans la gestion des actifs des caisses de retraite publiques. Mon projet de loi d'initiative parlementaire raffermirait les règles relatives à la divulgation publique et réduirait radicalement les types d'investissements qu'il est permis de faire au moyen des actifs des caisses de retraite du secteur public, en vue d'empêcher les gestionnaires de caisses de retraite de faire des investissements risqués.
J'ai rédigé un autre projet visant à faire de même à l'égard des autres caisses de retraite sous réglementation fédérale, c'est-à-dire des caisses de retraite du secteur public. De plus, je suis en train d'élaborer un projet de loi en vertu duquel les caisses de retraite sous réglementation fédérale seraient obligatoirement autofinancées à 20 p. 100. Cela ressemblerait à une réserve pour les temps difficiles, pour que l'on se prépare en période de vaches grasses à faire face aux périodes de vaches maigres. Ce projet de loi modifierait en outre la Loi de l'impôt sur le revenu pour que l'on puisse déduire des contributions ou un excédent, par exemple, jusqu'à concurrence de 30 p. 100 des obligations continues de l'entreprise.
Le dernier projet de loi auquel je travaille modifierait la Loi de l'impôt sur le revenu afin d'offrir des incitatifs fiscaux intéressants aux employeurs qui souhaitent établir un régime de pension à prestations déterminées à l'intention de leurs employés.
J'aimerais maintenant parler de la nécessité d'avoir au Canada un Fonds de garantie des prestations de retraite. Cela s'impose. Le fédéral doit de toute urgence s'atteler à la tâche et mettre au point, en collaboration avec les provinces, un régime d'assurance-pension garantissant aux travailleurs qu'ils recevront les pensions auxquelles ils ont droit même si leur employeur cesse ses opérations. Nous assurons nos automobiles et nos maisons. L'assurance-dépôt protège notre épargne. Alors, pourquoi ne pas protéger aussi nos pensions?
Ce régime d'assurance serait comparable à ce qu'offre la Société d'assurance-dépôts du Canada à l'égard des dépôts bancaires, des REER et des comptes d'épargne libre d'impôt. Le financement pourrait être assuré au moyen de contributions versées par les répondants de régimes de retraite d'employeur, administrées par le fédéral et destinées à garantir efficacité et équité envers toutes les parties.
La Pension Benefit Guaranty Corporation, aux États-Unis, est un autre modèle digne d'intérêt. Comme la Société d'assurance-dépôts du Canada, cette société ne tire pas son financement de recettes fiscales générales, mais des primes d'assurance payées par les répondants de régimes de pension à prestations déterminées, des avoirs des régimes de pension dont elle a pris le contrôle, du recouvrement du passif découlant du régime de retraite par capitalisation partielle faisant partie des biens de la faillite de répondants et, enfin, de revenus de placement.
Le Canada peut décider de ne pas suivre le modèle américain et de créer de toutes pièces une nouvelle forme d'assurance-pension ou encore de faire une combinaison d'autres régimes, comme ceux que l'on retrouve en Suisse, en Suède, en Allemagne et au Japon. Les Pays-Bas ont choisi de garantir directement leurs régimes de pensions en adoptant une réglementation stricte des investissements et en exigeant que les pensions disposent en tout temps d'un financement adéquat.
Dans un document de travail présenté récemment, l'OCDE a résumé la question de façon succincte en affirmant qu'« aucun système de garantie des fonds de pension ne peut fonctionner sans règles de financement strictes ».
Le document de l'OCDE dit ceci:
Des règles de financement et d'investissement strictes devraient être des compléments à tout système de garantie de fonds de pension.
De bonnes règles de financement peuvent permettre d'atteindre presque tout ce qu'un système de garantie tente d'atteindre et elles pourraient bien être plus faciles à concevoir et à gérer, particulièrement en combinaison avec d'autres mesures. [...] Un système de garantie combiné avec de bonnes règles de financement ou d'autres mesures de protection peut s'avérer efficace en tant que mesure de protection de dernier recours.
Un autre article de cette motion demande d'« assurer la priorité des caisses de retraite des travailleurs sur les autres créanciers en cas de faillite ».
Ken Georgetti, du Congrès du travail du Canada, a récemment dit devant le Comité des finances:
Et surtout, dans l'intérêt d'une véritable équité, il faut faire en sorte que la pleine valeur des pensions des travailleurs soit protégée dans les procédures de faillite. Si les Canadiens ne méritent pas la première place dans la file des créanciers, qui la mérite?
J'aimerais prendre une minute pour rappeler à la Chambre que si le gouvernement actuel se contentait d'appliquer certains articles d'un projet de loi qui fait déjà partie des lois canadiennes, cette clause ne serait pas nécessaire. La Loi sur le Programme de protection des salariés, qui modifie la Loi sur la faillite et l'insolvabilité et la Loi sur les arrangements avec les créanciers a obtenu la sanction royale en décembre 2007. Cette loi permet d'assurer que les fonds de pension des travailleurs aient priorité sur les autres créanciers en cas de faillite. La Loi sur le Programme de protection des salariés prévoit des dispositions qui permettent d'assurer que les salaires impayés en raison d'une faillite sont versés aux travailleurs et crée un statut de super créancier pour les cotisations au régime de pensions.
Certaines parties des modifications apportées aux mesures législatives mentionnées ont été promulguées par le gouverneur en conseil à l'été 2008. Toutefois, ce ne sont pas tous les aspects des modifications qui ont été mis en oeuvre et il reste toujours des lacunes flagrantes.
Le chef du NPD, le député de , a déjà soulevé la question à la Chambre. Il a dit:
Monsieur le Président, en réalité, le gouvernement ne veut pas agir, même si loi l'y oblige.
En décembre 2007, le Parlement a adopté le projet de loi C-12 pour modifier la législation sur les faillites. Le paragraphe 39(2) de cette loi donne la priorité aux cotisations de retraite impayées, en cas de faillite. Les articles 44 et 131 précisent que les tribunaux ne peuvent pas annuler unilatéralement une convention collective. L'article 126 interdit aux tribunaux d'approuver un plan de restructuration tant que les salaires n'ont pas été payés et que les obligations à l'égard des pensions n'ont pas été remplies. C'est ce que dit la loi, mais le gouvernement refuse de la mettre en vigueur. Pourquoi?
J'ai rédigé mes observations alors que nous célébrions le 65e anniversaire du jour J, le débarquement en Normandie. En tant que nation reconnaissante, nous avons souligné l'occasion comme il se doit afin de démontrer à nos anciens combattants, à leur famille et aux générations futures l'importance du sacrifice que cette génération a fait pour nous tous. L'un après l'autre, les gouvernements canadiens prétendent appuyer cette génération d'anciens combattants que nous avons honorés cette semaine. Mais nous avons entendu cette année des histoires d'anciens combattants qui vivent maintenant dans la pauvreté et même dans la rue. C'est inacceptable pour des anciens combattants canadiens et c'est inacceptable pour n'importe quel aîné canadien.
Le Parlement doit trouver un moyen de consolider la Sécurité de la vieillesse, le Régime de pensions du Canada et le Supplément de revenu garanti afin de mieux répondre aux besoins de ceux pour qui ces programmes ont été conçus. La motion d'aujourd'hui du NPD vise à entreprendre, de façon très publique, une discussion nationale sur l'avenir de notre système de sécurité de la retraite. Qu'il s'agisse du RPC, de la Sécurité de la vieillesse, du Supplément de revenu garanti ou de régimes privés de retraite, les Canadiens savent qu'il faut se pencher sur ces programmes afin d'être certains qu'ils seront toujours disponibles lorsqu'ils prendront leur retraite.
Les Canadiens ont besoin de savoir qu'à leur retraite, ils bénéficieront d'un certain niveau de revenu de pension qui leur permettra de disposer de la sécurité financière nécessaire pour vivre leurs dernières années dans la dignité, comme ils le méritent.
Avant même que l'on me pose la question, j'aimerais parler des coûts. Ne faudra-t-il pas des milliards de dollars de l'argent des contribuables pour mettre en oeuvre cette motion? Ma réponse est la suivante: Combien va coûter l'inaction?
Indirectement, le gouvernement renfloue déjà les caisses de retraite, sans compter le fait qu’il devra bientôt faire quelque chose pour tous ceux qui n’ont aucun régime de retraite. Dans le secteur privé, 75 p. 100 des travailleurs qui ne participent pas à un régime de pension agréé n’ont pas pu économiser en prévision de leur retraite. Aujourd’hui, 3,5 millions de Canadiens n’économisent pas assez dans leurs REER. Si on ne s’attaque pas à ce problème, les contribuables vont le payer cher dans les années à venir. L’inaction coûterait si cher que ce n’est pas un choix envisageable.
Le gouvernement conservateur peut continuer à gérer la crise qui se prépare en prenant des mesures fragmentaires, au coup par coup, ou bien nous pouvons élaborer tous ensemble une stratégie à long terme complète qui donnera aux aînés des assises financières plus solides.
Avec le temps, si de bonnes règles sur le financement des retraites sont en place, le coût de la caisse de garantie sera négligeable; en effet, la caisse ne sera plus nécessaire lorsque les retraites seront correctement financées. D’ici là, et dans l’immédiat, il est possible que les coûts soient élevés, mais l’inaction coûtera cher elle aussi, en dollars et en vies. Il n’y a pas d’autre issue: le gouvernement va devoir injecter des fonds considérables d’une façon ou d’une autre.
Je rappelle aux députés que le RPC et le RRQ s’autofinancent. Il reste à se demander si les Canadiens sont prêts à payer plus cher pour s’assurer une certaine sécurité lorsqu’ils prendront de l’âge et à le faire dans le cadre d’un régime public sûr. Aujourd’hui, il est certain que les Canadiens doivent affronter l’insécurité dans un contexte où les placements privés, comme les REER, ou les régimes à cotisations déterminées laissent les Canadiens sans protection, victimes du marché. Et cela, c’est pour ceux qui ont les moyens de cotiser à ces régimes. Et il faut bien dire que la SV et le SRG sont destinés à ceux qui ne peuvent cotiser au RPC. C’est là qu’il pourrait y avoir des coûts.
Nous acceptons le fait que, si les prestations sont majorées et si les critères d’admissibilité sont assouplis pour permettre la participation des groupes actuellement exclus, les coûts augmenteront. Toutefois, comme je l’ai déjà dit, à un moment où le gouvernement dépense plus de 100 milliards de dollars pour soulager des banques de certains prêts hypothécaires, ce n’est pas une mesure qui semble bien lourde pour secourir les aînés, qui méritent bien un peu d’aide.
Nous soutenons également qu’un RPC bonifié est le moyen le moins cher, pour les travailleurs, de mettre les risques en commun, de soulager les particuliers de ce fardeau et de garantir une sécurité pour leur retraite.
Quant à l’assurance des régimes privés, le programme proposé dans la motion est autofinancé. Il faudrait majorer légèrement les cotisations pour couvrir les primes d’assurance. Après l’intégration au régime, le financement serait assuré complètement par les employeurs et les employés, mais la sécurité serait celle du RPC.
Jamais plus les aînés ne devraient être une entité invisible pour leur gouvernement. Nous pouvons améliorer le régime de soutien des revenus à la retraite auquel nous sommes attachés. Les aînés ont travaillé fort toute leur vie et, à mon avis, ils ont déjà vécu trop de difficultés et d’inquiétudes.
La crise économique mondiale a montré à quel point il est important que le Parlement et le gouvernement adoptent un plan d’action national coordonné pour protéger les aînés. Le NPD invite le Parlement à se montrer à la hauteur et à répondre à ce grand besoin national. Retroussons-nous les manches, unissons-nous tous et faisons ce qu’il faut pour répondre à ce besoin critique.
Je dis aujourd’hui aux partis d’opposition, au et à son gouvernement que le NPD est ici pour travailler dans l’intérêt de tous les Canadiens et surtout des aînés. Joignez-vous à nous. C’est le moment d’aller plus loin dans la réalisation du rêve de Stanley Knowles, qui était de préserver la dignité de tous les Canadiens dans leur vieillesse.
:
Monsieur le Président, je remercie la Chambre de me donner l'occasion d'intervenir au sujet de la motion dont nous sommes saisis.
Le gouvernement appuie les travailleurs canadiens qui veulent pouvoir compter sur leur régime de pension pour assurer leur retraite.
Nous reconnaissons que les Canadiens, particulièrement les personnes âgées, s'inquiètent au sujet de leur pension. La tourmente et l'incertitude qui frappent les marchés financiers sont une source d'inquiétude pour tous, y compris les Canadiens âgés qui ont travaillé fort et économisé diligemment en prévision de leur retraite et qui dépendent de leur pension et de leurs économies.
Contrairement à ce que laisse entendre le député, nous avons agi, rapidement, pour protéger tous les Canadiens contre la crise économique qui s'est abattue sur notre pays, crise qui — je me permets de le rappeler au député — frappe les Canadiens malgré le fait qu'elle n'a pas commencé au Canada et que nous n'y soyons pour rien. Les grandes organisations financières ont affirmé que le Canada gère exceptionnellement bien la crise actuelle grâce à ses excellentes politiques financières.
Le FMI et l'OCDE prévoient tous deux que le Canada, premièrement, connaîtra la contraction la plus faible de tous les pays du G7 en 2009 et, deuxièmement, la plus forte remontée en 2010.
On peut lire ceci dans un récent rapport du FMI:
Le Canada est mieux placé que bon nombre d'autres pays pour affronter la crise. Il a pris des initiatives pour stimuler la demande, faire obstacle à la déflation, et améliorer les outils permettant de composer avec toute aggravation des difficultés financières. Grâce à cela, les difficultés constatées dans d'autres pays, surtout pour le secteur financier, sont beaucoup moins graves au Canada.
Même le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría, a déclaré:
Effectivement, le Canada sera l'un des premiers pays à sortir de la récession.
Quelle mesure prend le Canada pour protéger les pensions des Canadiens? Dans l'énoncé économique et financier de novembre 2008, notre gouvernement a assoupli temporairement les règles de capitalisation des déficits de solvabilité pour les régimes de retraite sous réglementation fédérale qui ont été touchés par les fortes baisses des marchés boursiers.
En janvier, notre gouvernement a publié un document de consultation par lequel il sollicitait les opinions des Canadiens concernant le cadre législatif et réglementaire des régimes de retraite privés assujettis aux lois fédérales.
Le m'a demandé de mener ces consultations. J'ai ainsi eu l'occasion de me mettre à l'écoute des Canadiens partout au pays, d'entendre leurs avis sur les moyens par lesquels nous pouvons renforcer la sécurité des prestations des régimes de retraite tout en garantissant un cadre équilibré et opportun. Les audiences étaient ouvertes à tous les intéressés. Je travaille également avec les gouvernements des territoires et des provinces, qui constituent des interlocuteurs importants dans le cadre de ce processus de consultation.
Ces consultations ont lieu peu après l'examen complet des régimes de pension provinciaux effectués par l'Alberta, la Colombie-Britannique et l'Ontario à la fin de 2008, ainsi que par la Nouvelle-Écosse en janvier 2009.
Au début de mars, le Bureau du surintendant des institutions financières, le BSIF, a publié des lignes directrices supplémentaires concernant le recours aux techniques de lissage et d'évaluation d'actifs pour les régimes assujettis aux lois fédérales. Le gouvernement aide le BSIF à allier une approche souple à l'aide financière temporaire pour la solvabilité prévue dans l'énoncé économique et financier de novembre 2008. Le BSIF continue de surveiller attentivement la situation du financement des régimes et prend, au besoin, des mesures pour protéger les droits et les intérêts des bénéficiaires de régimes.
En mai, les ministres des Finances du gouvernement fédéral, des provinces et des territoires ont annoncé les résultats de l'examen triennal du Régime de pensions du Canada, qui confirmait que le système de retraite du Canada continuait d'être solide au taux actuel de cotisation de 9,9 p. 100 et qu'il résistait bien aux turbulences financières actuelles.
Les ministres ont également recommandé qu'un certain nombre de changements soient apportés au RPC pour mieux refléter les habitudes de travail, de vie et de retraite des Canadiens. Ces changements donneraient plus de souplesse aux travailleurs âgés qui désirent combiner retraite et travail, élargiraient la protection du RPC et rendraient plus équitables les dispositions du régime visant l'assouplissement des modalités de la retraite. S'ils sont approuvés, ces changements seraient introduits en 2011 et entreraient en vigueur progressivement.
Le Régime de pensions du Canada demeure l'un des meilleurs au monde. Grâce au RPC, le gouvernement garantit une prestation indexée à vie allant jusqu'à 909 $ par mois. Non seulement nous préservons la qualité de vie des aînés, mais nous l'améliorons en ces temps de difficulté économique.
À cette même réunion, les ministres des Finances ont tous été d'accord pour que le gouvernement fédéral organise avec ses homologues provinciaux et territoriaux un groupe d'étude sur les pensions. Ce groupe verra si le revenu de retraite des Canadiens est satisfaisant et il doit présenter ses conclusions aux ministres des Finances d'ici la fin de l'année. Nous aurons plus de détails sur ce groupe dans un avenir proche et j'ai hâte d'y participer.
Notre gouvernement tient à préserver un régime de pension solide au Canada. En même temps, notre Plan d'action économique relance l'économie tout en protégeant les Canadiens durement frappés par la récession mondiale. Non seulement la préservation de la sécurité du revenu de retraite des Canadiens est un objectif important pour le gouvernement du Canada, mais elle signifie que ces aînés se retrouvent avec plus d'argent. Le Plan d'action économique a ajouté plus de 300 millions de dollars au 1,6 milliard de dollars d'allégements fiscaux ciblés que le gouvernement octroie déjà aux aînés pour l'exercice 2009.
Nous avons relevé le crédit en raison de l'âge de 1 000 $ pour 2009 et les années fiscales suivantes. Cette hausse se traduira par une économie fiscale de 325 millions de dollars pour quelque 2,2 millions d'aînés à faible et moyen revenu en 2009 et en 2010. Avec cette hausse de 1 000 $, le crédit en raison de l'âge pour 2009 va passer à 6 408 $, soit un allégement fiscal pouvant aller jusqu'à 961 $ pour une personne âgée admissible. Cette hausse de 1 000 $ va se traduire par une baisse d'impôts pour les aînés dont le revenu est inférieur à 75 000 $.
De plus, la réduction de 25 p. 100 du retrait minimum obligatoire des Fonds enregistrés de revenu de retraite, ou FERR, annoncée dans l'énoncé économique et financier de 2008, a représenté une aide fiscale de 200 millions de dollars pour les détenteurs de ces fonds en leur permettant d'y conserver une plus grande partie de leurs économies.
La hausse du crédit en raison de l'âge vient renforcer les importants allégements fiscaux octroyés depuis 2006 aux aînés et aux retraités, notamment le doublement du crédit pour revenu de pension qui est passé de 1 000 $ à 2 000 $, la hausse de 1 000 $ du crédit en raison de l'âge en 2006, le fractionnement du revenu de pension en 2007 et le relèvement de la limite d'âge pour les prestations de retraite et les REER, qui est passée de 69 à 71 ans en 2007. Au total, ces mesures représentent un allégement fiscal d'environ 1,9 milliard de dollars par an pour les aînés et les retraités.
En outre, le nouveau compte d'épargne libre d'impôt est un outil général qui permet aux aînés d'économiser comme ils le souhaitent en bénéficiant d'un avantage fiscal. Il faut souligner que les revenus ou les retraits du CELI n'auront pas d'incidence sur l'admissibilité à des prestations ou à des crédits fédéraux fondés sur l'évaluation du revenu tels que la Sécurité de la vieillesse, le Supplément de revenu garanti ou le crédit pour TPS.
Les aînés bénéficient aussi des réductions générales visant l'impôt des particuliers, notamment la baisse du taux plancher d'imposition des particuliers ramené de 16 à 15 p. 100, le relèvement des seuils et des montants personnels de base, et la diminution de deux points de la TPS.
La promotion de la sécurité du revenu de retraite des Canadiens est un important objectif pour le gouvernement du Canada. Nous continuerons à nous assurer que nos politiques, nos programmes et nos services répondent à l'évolution des besoins des aînés du Canada.
Nous reconnaissons la contribution passée et présente des aînés à notre nation. C'est pourquoi nous avons pris des mesures pour que le Programme de la sécurité de la vieillesse et le Supplément de revenu garanti continuent à répondre à leurs besoins. Le SRG est une importante ressource pour les aînés économiquement faibles. Il permet à tous les retraités d'avoir assez de revenus de diverses sources, notamment la Sécurité de la vieillesse, pour préserver et améliorer leur niveau de vie.
La Sécurité de la vieillesse est l'un des programmes clés de notre filet de sécurité sociale. Il revêt une grande importance pour tous les Canadiens, tant les aînés d'aujourd'hui que ceux de demain. Il incombe au gouvernement de gérer ces programmes de façon à en assurer la pérennité.
Je sais que le député, comme tous les députés à la Chambre, se soucie profondément des aînés et des questions qui les touchent, particulièrement les défis auxquels sont confrontés les aînés à faible revenu. Accroître l'aide accordée aux travailleurs âgés et aux aînés qui souhaitent réintégrer le marché du travail est un objectif très valable, surtout compte tenu de la pénurie de main-d'oeuvre qui existe dans tant de secteurs où les aînés sont susceptibles d'accepter un emploi à temps partiel.
Nous comprenons aussi que les travailleurs âgés et les collectivités vulnérables ont leurs propres défis à relever sur le plan de l'emploi. C'est pourquoi le Plan d'action économique du Canada prévoyait 90 millions de dollars de plus sur trois ans pour prolonger l'initiative ciblée pour les travailleurs âgés jusqu'en mars 2012. Le gouvernement a élargi la portée du programme pour y inclure les villes vulnérables comptant moins de 250 000 habitants, rendant ainsi cette aide accessible à un plus grand nombre de travailleurs âgés dans un plus grand nombre de villes, particulièrement celles qui sont lourdement tributaires d'un seul secteur ou d'un seul employeur.
Ces changements feront augmenter le nombre de collectivités admissibles et feront en sorte que les travailleurs âgés d'un bout à l'autre du pays puissent bénéficier du soutien dont ils ont besoin pour s'adapter à l'économie changeante. Les Canadiens s'inquiètent au sujet de la viabilité à long terme de leurs régimes de pension. Nous écoutons leurs points de vue sur les façons d'accroître la sécurité des prestations de pension et de veiller à ce que le cadre soit équilibré et approprié.
En avril, les pays du G20 se sont entendus sur les principes établis par le Conseil sur la stabilité financière en ce qui concerne la rémunération des cadres de direction. Conformément à ces recommandations, le a demandé à toutes les société d'État, y compris l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada, d'examiner leur régime de rémunération. Ils devront ensuite présenter un rapport indiquant s'ils respectent ces principes et confirmer les mesures qu'ils prendront, au besoin, pour corriger la situation.
Le député sait certainement que les sociétés publiques au Canada sont déjà assujetties à des exigences précises en matière de divulgation de la rémunération des cadres de direction en vertu des lois provinciales sur les valeurs mobilières. Je tiens à assurer au député que les sociétés, tant privées que publiques, sont bien conscientes actuellement de l'opinion publique en ce qui a trait à la rémunération excessive. Par exemple, l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada n'a accordé aucune prime pour le volet rendement individuel de la prime à court terme pour 2008-2009, et les salaires de base resteront inchangés pour 2009-2010.
Avec l'approche pluriannuelle de l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada, le rendement négatif de 2008-2009 se répercute sur les primes de cette année et touchera aussi les primes au rendement des trois prochaines années. Aucune prime n'est versée aux directeurs de l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada.
Je tiens à souligner à l'intention du député que le taux de pauvreté parmi les personnes âgées a beaucoup diminué ces 25 dernières années et que leur revenu moyen a augmenté au cours de la même période. En fait, le Canada a déjà un des taux de pauvreté des personnes âgées les plus bas parmi les pays industrialisés.
Nos actions démontrent que le gouvernement est déterminé à assurer le bien-être financier des Canadiens âgés, surtout ceux qui ont un faible revenu. Au cours des deux dernières années et demie, nous avons fait davantage pour les personnes âgées que tout autre gouvernement avant nous. Nous avons facilité les formalités de demande de pension du Canada et de prestations de Sécurité de la vieillesse. Nous avons réduit le taux d'impôt sur le revenu cumulatif en permettant aux personnes âgées vivant en couple de partager leur revenu de pension. Nous avons réduit la TPS à deux reprises, ce qui est souvent le seul impôt que paient les personnes âgées. Nous avons créé le Conseil national des aînés pour conseiller le gouvernement sur les questions concernant le bien-être et la qualité de vie des personnes âgées.
Nous avons consacré des ressources à la lutte contre les mauvais traitements des personnes âgées, notamment aux programmes de sensibilisation et d'éducation, et à l'amélioration des immeubles et au matériel communautaires utilisés par les personnes âgées. Nous avons également accordé un budget annuel au programme Nouveaux Horizons pour les aînés afin de les encourager à contribuer à leur collectivité. Depuis que nous sommes au pouvoir, nous avons pris des mesures décisives correspondant à notre engagement en faveur de la sécurité des Canadiens âgés.
Le gouvernement apprécie beaucoup tout ce que les personnes âgées ont apporté et continuent d'apporter à notre société. Elles ont élevé des familles. Elles ont aidé à construire notre économie nationale et elles ont apporté des contributions vitales à notre santé, à notre sécurité, à notre éducation et à notre culture. En outre, beaucoup de Canadiens âgés sont des anciens combattants qui ont risqué leur vie pour sauvegarder notre liberté.
Pour toutes ces raisons et bien d'autres, le gouvernement continuera de faire tout ce qu'il peut pour garantir que les personnes âgées soient traitées avec dignité. Nous ferons en sorte qu'elles reçoivent tout le respect qu'elles méritent. Nous aidons les personnes âgées et nous continuerons de les aider.
Nous sommes dans la bonne voie. Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, qui était récemment de passage au Canada, a réaffirmé ce point de vue en déclarant que, à l'aune des normes internationales, le Canada est dans une position enviable. Il a dit:
Je crois que beaucoup de gens voudraient changer de place avec les Canadiens.