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Merci, monsieur le président.
Au nom de l'Association des banquiers canadiens, de ses 51 membres et de ses 500 000 employés au Canada, je vous remercie de cette occasion de pouvoir vous entretenir au sujet des jeunes agriculteurs et de l'avenir de l'agriculture.
Nos membres étant ici représentés pour répondre à vos questions, je garderai mes commentaires au minimum. Je vais quand même prendre le temps de vous présenter le contexte de l'association entre le secteur bancaire, les jeunes agriculteurs et les communautés agricoles et rurales.
Le secteur bancaire croit à l'importance du rôle que jouent les jeunes agriculteurs dans la réussite des communautés agricoles et rurales. Nous sommes témoins d'un renouveau de l'intérêt manifesté par les jeunes générations envers l'agriculture. Mais, malgré leur intelligence et leur détermination, ces jeunes agriculteurs ont besoin d'un plus grand niveau de soutien et de conseils que les producteurs plus expérimentés. Parallèlement, tant la nouvelle que la vieille générations de producteurs doivent reconnaître la nouvelle réalité de l'industrie. Les agriculteurs peuvent se retrouver au sein d'une chaîne d'approvisionnement qui nécessite la protection contre les risques internationaux.
Nos presque 2 100 succursales réparties dans les communautés rurales et les petites villes offrent les outils, les conseils et l'appui susceptibles d'aider, chez eux, ces producteurs agricoles et leurs familles. Ces services comprennent les consultations personnelles au sujet d'un plan d'affaires, ainsi que des séminaires organisés par les banques à longueur d'année et présentant des conférenciers experts dans leur domaine. Sur le plan opérationnel, les banques offrent des comptes de dépôt et de gestion, de l'assurance, des services de placement, des conseils financiers, en plus des prêts d'exploitation, des prêts à terme et des prêts hypothécaires. Je donnerai plus de détails au sujet de certains de ces produits dans un instant.
Également, les banques travaillent avec les producteurs à l'élaboration d'un plan de relève afin d'assurer une transition viable aux générations futures. Le secteur bancaire développe, en effet, des produits personnalisés visant la relève et le transfert de propriété.
Sur le plan personnel, nous aidons les clients ruraux à épargner pour l'éducation de leurs enfants et pour leur propre retraite, grâce à l'achat de CPG, d'actions, d'obligations et de fonds communs de placement. Les banques offrent des conseils spécialisés, des marges de crédit, des prêts et des hypothèques, en plus des besoins bancaires quotidiens tels que les comptes courants et les comptes d'épargne. En bref, les clients dans les zones rurales ont accès aux mêmes services que les clients dans les grandes villes, au même prix.
Plus particulièrement, nous offrons aux jeunes agriculteurs et à ceux qui envisagent de se lancer dans ce domaine un parrainage et un appui grâce à un nombre d'initiatives locales et nationales. En effet, nos membres seraient heureux de discuter avec vous de leur appui au programme Jeunes agriculteurs d'élite, aux Clubs 4-H, aux programmes universitaires destinés aux agriculteurs et aux jeunes entrepreneurs, aux séminaires Relève agricole, aux occasions de réseautage, aux bourses et à la Royal Agricultural Winter Fair.
Nos banquiers comprennent l'importance de l'accès au crédit pour un agriculteur, surtout un jeune qui débute. Les décisions concernant l'octroi d'un prêt sont fondées sur une évaluation de la capacité de remboursement de l'emprunteur, chaque cas étant étudié séparément et chaque décision prise selon le mérite du dossier. Il faut toutefois rappeler que ces décisions sont prises également à la lumière de facteurs spécifiques à la condition du marché dans lequel l'emprunteur exploite son entreprise, des perspectives économiques en général, du coût pour la banque qu'entraînera la levée de fonds, etc.
Ceci dit, quels en étaient les résultats? Environ 18 p. 100 des fonds prêtés par les banques à travers le pays aux PME ont été alloués au secteur agricole, ce qui représente environ un dollar sur cinq et reflète l'engagement des banques envers ce secteur. Tout au long de la période de bouleversements économiques, les banques canadiennes n'ont pas cessé d'offrir du financement à leurs clients du secteur agricole. Entre le premier trimestre de 2008 et la fin de 2009, le montant de crédit alloué au secteur agricole a augmenté chaque trimestre, pour un accroissement total de plus de 7 p. 100. À plus long terme, et conformément à notre orientation d'octroi responsable et prudent du crédit, la croissance des prêts bancaires a été proportionnelle à la croissance du secteur agricole. Entre 2001 et 2008, l'allocation de crédit bancaire a été à la mesure de la croissance dans ce secteur ce qui reflète la réalité que la plupart des prêts accordés par les banques sont des crédits de fonds de roulement.
Les banques canadiennes ont employé pour le secteur agricole la même approche prudente en matière de crédit et les mêmes systèmes éprouvés de gestion du risque qu'elles emploient pour d'autres secteurs. Ces pratiques et ces systèmes sont la base d'un système bancaire mondialement reconnu pour sa stabilité et sa sécurité. Comme le montre l'expérience d'autres pays, les retombées d'une mauvaise gestion du risque ne sont pas seulement négatives pour le prêteur mais également pour l'emprunteur; ces retombées se propagent vers les communautés rurales et dans les cercles économiques plus larges.
La communauté agricole a accès à un marché financier hautement concurrentiel. Les banques, les caisses populaires et coopératives de crédit, Financement agricole Canada, les sociétés de financement et les agences provinciales se livrent concurrence pour fournir du crédit à ce secteur. Près de 70 p. 100 des prêts proviennent d'institutions du secteur privé, la part des banques s'élevant à 38 p. 100 en 2008.
Il importe de préciser la nature du financement accordé par les banques. Les prêts non hypothécaires, soit des fonds de roulement et des marges de crédit, représentent deux tiers du crédit bancaire au secteur agricole, ce qui fait des banques les plus grands pourvoyeurs de ce type de crédit, avec 14,7 milliards de dollars de prêts en cours pour 2008. Ce type de financement, plus complexe que les prêts sur nantissement, nécessite qu'une banque comprenne bien ses clients et travaille étroitement avec eux pendant une longue période de temps.
Les gouvernements jouent un rôle important dans le secteur agricole et les banques sont des partenaires fiables du gouvernement. Parfois, les banques sont les canaux de livraison des programmes. D'autres fois, elles fournissent des conseils professionnels sur certaines caractéristiques clés de la conception de nouveaux programmes. Récemment, le secteur bancaire a fourni des conseils au sujet de la conception préliminaire d'un programme, a mis à contribution son expertise dans les domaines des finances et des affaires, et a contribué à la mise en œuvre de programmes gouvernementaux spécifiques à l'industrie agricole. Tous ces efforts ont été investis au profit des producteurs, des prêteurs et du gouvernement.
Voici quelques exemples.
Les banques ont participé à l'évaluation de la LPAACFC et ont joué un rôle clé dans la mise en œuvre réussie de la LCPA l'été dernier et durant un laps de temps très court. La LCPA est un programme mis au service des jeunes agriculteurs. Depuis l'adoption de la loi en juin dernier, les banques ont augmenté leur volume de prêts par 61 p. 100. Les prêts sous la LCPA ont augmenté de 35 p. 100 comparativement aux prêts sous la LPAACFC.
Les banques ont mis leur expertise au service des représentants du gouvernement qui étaient responsables de la conception du Programme de réserve pour pertes sur prêts dans l'industrie du porc — PRPPIP —, programme destiné à aider les producteurs de porcs confrontés à des conditions économiques difficiles. Durant la conception de ce programme et tout au long de sa mise en œuvre, l'ABC et ses banques membres avaient gardé des canaux de communication ouverts avec les représentants du gouvernement, les intervenants et nos clients. Nous avons parlé à nos clients de ce programme avant que le programme en soit complètement développé. Ces actions ont fait que les prêts accordés par les banques représentaient la moitié de l'ensemble des prêts dans le cadre du PRPPIP.
Ces initiatives dans le secteur agricole s'ajoutent à la collaboration des banques avec le gouvernement à d'autres chapitres tels que le PCE, le Programme de crédit aux entreprises. Nous espérons une poursuite de notre relation positive avec le gouvernement.
L'importance que nous accordons aux relations solides et durables est le thème principal qui sous-tend notre appui aux jeunes agriculteurs, à leur famille et à la communauté rurale ainsi que notre travail avec le gouvernement et les intervenants. Les services bancaires dépassent le simple acte d'accorder un prêt. Il s'agit de bâtir des relations et le secteur agricole en est le parfait exemple.
Les relations que nous entretenons avec le secteur agricole nous ont permis de guider nos clients à travers les hauts et les bas qui caractérisent ce secteur. Au cours des 10 dernières années, les agriculteurs ont dû faire face a l'ESB, à la grippe aviaire, à la sécheresse, aux inondations, au virus de la grippe H1N1 et à l'étiquetage du pays d'origine. Lorsque des événements inévitables ont lieu, nous travaillons avec les agriculteurs, et leur trouvons des solutions, adaptées à leur situation individuelle, qui soient viables et dans leur meilleur intérêt. Parfois, les banques doivent avoir des conversations franches avec leurs clients afin que ces derniers puissent prendre les bonnes décisions pour préserver les fonds d'exploitation de leur ferme. Le travail qu'accomplit l'industrie bancaire à ce chapitre témoigne de l'importance qu'elle accorde au secteur agricole et de notre intérêt à contribuer à sa viabilité à long terme.
À ce niveau, je vous réfère à une enquête sur les PME que l'ABC a menée lorsque la crise financière battait son plein. Parmi les PME qui ont fait des démarches auprès de leur banque au sujet de leurs besoins de crédits, 89 p. 100 ont indiqué que leur banque était prête à collaborer. Cette situation ne se serait pas produite en l'absence d'une relation client solide.
La clé des relations solides entre les banques et les agriculteurs est la compréhension des circonstances. Les banques emploient des agronomes et des universitaires ayant des connaissances du secteur agricole. Ces personnes sont des gestionnaires de compte et des spécialistes qui conseillent les agriculteurs sur des sujets tels que les prêts, les prévisions économiques, la planification et la gestion de la ferme dans son ensemble. Ces banquiers servent leurs clients au moyen d'outils non traditionnels et de technologies nouvelles. Ils se rendent eux-mêmes à la ferme de leurs clients, ordinateur portatif en main, pour passer plus de temps dans l'environnement de travail et l'environnement familial de l'agriculteur. En outre, les banques ont prévu des ressources éducatives pour ces employés, grâce à des programmes comme ce qui est offert par le Olds College Bankers School. Ces gestionnaires de compte et spécialistes souvent se retrouvent dans des postes spécifiques au crédit agricole et à l'évaluation des risques agricoles.
En bref, les banquiers vivent et travaillent dans les communautés rurales et possèdent les compétences nécessaires pour soutenir leurs clients agriculteurs. Ils mettent à la fois leurs ressources professionnelles et leur temps personnel au service des associations, des clubs et des événements agricoles dans la collectivité. Nous avons beaucoup à gagner dans la réussite des agriculteurs et des communautés rurales.
Je vous remercie de cette opportunité de vous rencontrer au sujet de votre étude. J'ai gardé courtes mes remarques afin de laisser le temps à nos membres de donner le détail au sujet des enjeux que j'ai mentionnés et des initiatives spécifiques au secteur agricole, plus particulièrement aux jeunes agriculteurs.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie d'être venus.
Je suppose que réussir à faire entrer des jeunes dans le secteur assure la rentabilité de l'exploitation agricole. C'est la clé. Un élément à ce sujet — c'est ce qu'on entend toujours dire —, c'est qu'il faut être compétitif. C'est vrai, bien sûr, mais notre problème semble être au Canada que nous n'avons pas de politique compétitive. L'an dernier, au plus profond de la pire crise qu'a connue l'industrie du porc dans toute l'histoire canadienne, avec le secteur du boeuf pas loin derrière, avec toutes sortes de difficultés dans le secteur de la pomme de terre, le gouvernement a payé près de 900 millions de dollars de moins au titre des programmes de sécurité du revenu.
J'aimerais avoir des précisions sur vos discussions avec le gouvernement, surtout en ce qui concerne le programme du porc et le programme du boeuf. Nous entendons continuellement les agriculteurs dire que ce qu'ils attendent d'Agri-stabilité, c'est un changement du mécanisme de déclenchement et l'élimination du test de viabilité — autrement dit, une formule différente que celle consistant à prendre l'année la plus basse et l'année la plus élevée pour faire ensuite la moyenne de la différence —, ce qui empêche environ les deux tiers des agriculteurs de l'Ontario d'avoir accès au programme dans l'industrie du boeuf.
Deuxièmement, ils ont recommandé au gouvernement de modifier les marges de référence pour permettre de faire un paiement, parce que l'argent du programme de sécurité versé par le gouvernement représentait, comme je l'ai dit, 900 millions de dollars de moins que l'an dernier, année où le total avait déjà été inférieur à l'année précédente. Or, il s'agit là d'argent qui aurait été conforme aux accords commerciaux et qui aurait pu aller dans les poches des agriculteurs pour les aider.
Le gouvernement a-t-il discuté de ces propositions avec vous? Elles viennent du secteur du porc et du boeuf.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de leur présence.
Il est rare de voir autant de banquiers au même endroit et j'ai donc hâte d'entendre toutes vos réponses. Les remarques que nous formulons ici au sujet des jeunes agriculteurs sont tellement importantes.
Je lis votre déclaration liminaire, monsieur Wrobel, et je me dis qu'elle est vraiment extraordinaire. Vous dites que le secteur bancaire estime que les jeunes agriculteurs sont « importants » et que vous percevez un « renouveau de l'intérêt manifesté par les jeunes générations envers l'agriculture », dont les membres, dites-vous, se caractérisent par « leur intelligence et leur détermination ».
Je pense qu'il s'agit là d'une image et d'une description incroyables et claires de ce que je vois, non seulement dans ma propre région, qui est une région agricole de Lambton--Kent--Middlesex en Ontario, mais il y a de jeunes agriculteurs qui se lancent à une époque très difficile. C'est difficile parfois à cause des marchés, ça ne fait aucun doute, et difficile aussi, je pense, parce que nous avons des prix des terres qui augmentent, des loyers qui augmentent, des prix incroyables. J'ai été agriculteur et, quand je vois ce que coûtent les machines aujourd'hui...
Ils ont besoin de voir plus large du point de vue de la manière dont ils vendent. Ce ne sont pas seulement des agriculteurs qui se lèvent pour faire leur travail, ils deviennent des spécialistes de la commercialisation. En fait, c'est même plus que de la commercialisation, ce sont quasiment des conseillers en denrées, avec une intégration de jeunes agriculteurs autour d'eux. Ce sont des jeunes tout simplement incroyables.
Vous avez dit aussi qu'ils doivent « reconnaître la nouvelle réalité » et « les risques internationaux ». Est-ce de votre part la reconnaissance que, lorsqu'ils viennent vous parler, soit avec leur soutien... Et ça pourrait être un parent car, généralement, ce sont souvent des successions. Je pense que les remarques que j'ai formulées plus tôt indiquent qu'il doit y avoir, pour quelqu'un qui veut entrer dans l'agriculture, pour établir une exploitation valant plusieurs millions de dollars, plus qu'une foucade et vraiment un amour profond de l'activité.
Pouvez-vous donc m'aider avec ça? Sont-ils vraiment conscients de ces nouveaux risques auxquels ils s'exposent?
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être venus participer au lancement de notre étude sur l'avenir de l'agriculture et des jeunes agriculteurs. Il est tout à fait pertinent que notre premier groupe de témoins soit composé de banquiers car, même si nous souhaitions que ce ne soit pas le cas, la relation de l'agriculteur avec le banquier est certainement une relation très importante.
Bien que j'estime que les banques devraient faire plus de leur côté en termes de relation avec l'agriculteur, je dois vous féliciter pour certains des efforts que vous déployez. Certaines des choses que j'ai entendues aujourd'hui montrent que vous essayez de faire en sorte que la relation avec l'agriculteur soit positive et solide. J'entends souvent des agriculteurs se plaindre des méchantes grandes banques mais, en contrepartie, ils ajoutent souvent que leur propre banquier, dans leur succursale locale, est une excellente personne qui comprend très bien l'agriculture. Il y a peut-être là une petite contradiction, d'une certaine manière, mais j'apprécie le travail que vous faites pour essayer de vous améliorer.
Dans votre déclaration liminaire, vous avez parlé du Olds College School for Bankers qui se trouve en fait dans ma circonscription. C'est même dans ma collectivité d'origine. Comme c'est l'une des meilleures écoles agricoles de tout le Canada, je peux dire que quiconque y fait ses études reçoit une bonne éducation qui lui sera précieuse plus tard et aura passé du temps avec certains de nos excellents futurs agriculteurs. Je vous félicite pour cela et de l'avoir mentionné.
Je vous adresse maintenant une question à tous et vous demande d'y répondre aussi brièvement que possible car nous avons peu de temps. C'est une question en trois parties, je pense.
Dans votre déclaration, vous avez dit que « la clé des relations solides entre les banques et les agriculteurs est la compréhension des circonstances ». Une chose m'intrigue. Vous occupez tous les postes de haut niveau dans vos établissements en termes de gestion des portefeuilles agricoles et j'aimerais connaître vos antécédents. Avez-vous eu une formation en agriculture? Êtes-vous nés sur une ferme? Avez-vous un diplôme? Quels sont vos antécédents particuliers en agriculture?
Deuxièmement, quel serait votre meilleur conseil à un jeune agriculteur? Vous traitez avec eux quand ils viennent dans vos banques pour se lancer dans l'agriculture. Quel serait le meilleur conseil que vous puissiez donner à un jeune agriculteur? Il est clair que la clé de l'avenir des exploitations agricoles est d'aider nos jeunes agriculteurs.
Voici la troisième partie de ma question. Quel programme particulier avez-vous qui a été spécialement conçu pour aider les jeunes agriculteurs à entrer dans le secteur, qu'il s'agisse de reprendre une ferme familiale ou de créer une nouvelle exploitation?
Je sais que je vous demande beaucoup de choses mais puis-je demander à chacun d'entre vous de répondre, aussi brièvement que possible?
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J'ai trois questions à poser et je vous laisse décider entre vous qui est le mieux placé pour y répondre. Si plusieurs veulent répondre, très bien.
L'une des choses que vous faites quand vous accordez des prêts, c'est l'évaluation du risque. Évidemment, vous êtes axés sur le profit et c'est normal. En évaluant le risque, je pense que vous avez besoin de savoir quels sont les programmes du gouvernement qui existent pour aider l'agriculteur au cas où il rencontre des difficultés. L'un de ces programmes est Agri-stabilité.
Nous avons accueilli de nombreux agriculteurs... trop pour pouvoir les compter, et ceci n'est pas une critique du gouvernement, c'est une évaluation du programme pour décider s'il marche ou non.
Donc, les agriculteurs parlent de cette moyenne olympique et du fait que les protocoles ne fonctionnent pas. Ils disent que ce n'est pas juste à leur égard parce qu'ils ont besoin d'avoir deux années où ils font des profits et non pas des pertes et, dans bien des cas, ils ne peuvent pas avoir ces deux années.
Je me demande dans quelle mesure vous pourriez recommander — si c'était possible — de restructurer ou de modifier la gestion du risque commercial afin d'aider les agriculteurs et de réduire ce risque pour que vous soyez peut-être plus près à leur consentir des prêts. C'est ma première question.
Ma deuxième porte sur la transition, la planification de succession. Nous savons tous combien passe d'une génération à la suivante. J'étais autrefois avocat spécialisé dans la planification de succession et j'ai fait beaucoup de travail pour aider à planifier la transition de fermes d'une génération à une autre. Je suppose que vous avez été en contact avec le gouvernement dans une certaine mesure pour l'aider à reformuler certaines règles et lois fiscales pour essayer de régler le problème dont parlait Randy. Je me demande si vous avez des conseils à nous donner sur la manière dont certaines lois fiscales pourraient être ajustées afin de permettre à cette transition de se faire alors qu'elle ne se ferait peut-être pas autrement.
La troisième question concerne les prêts, pas seulement aux agriculteurs mais aux autres secteurs de l'industrie qui aident en fin de compte les agriculteurs. Je parle de prêts à des entreprises qui transforment en énergie des matières biologiques qu'elles reçoivent d'usines de traitement, par exemple. Comme vous le savez, nous devenons de plus en plus innovateurs dans l'utilisation de ces matières pour créer de l'énergie.
Je me demande dans quelle mesure le secteur bancaire est prêt à participer à cela comme partenaire. Le gouvernement est un partenaire actif, avec l'annonce de 25 millions de dollars et de 40 millions de dollars dans le dernier budget, ce que dont nous nous réjouissons. Le secteur bancaire est-il cependant prêt à participer avec cette industrie pour financer ces projets?
Voilà, c'étaient mes trois questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureux que M. Valeriote se réjouisse de ce que nous faisons. J'espère maintenant qu'il se mettra aussi à voter pour ce que nous faisons.
En dernière analyse, monsieur Funk, vous nous dites, si je vous comprends bien, qu'il faut essayer de prévoir et avoir un solide plan d'affaires. Sans vouloir vous contredire, je ne connais pas beaucoup de gens qui seraient prêts à investir aujourd'hui dans une exploitation agricole, même si elle avait un solide plan d'affaires. Il n'en reste pas moins que nous avons besoin de nos producteurs agricoles. Nous avons aussi besoin de nos petits exploitants.
Nous avons eu des représentants du Conseil canadien du porc, tout le monde du Conseil de la viande, et les éleveurs de boeuf, et tout nous ont dit la même chose: aujourd'hui, la première préoccupation, ce sont les rentrées de fonds. Aujourd'hui encore, nous avons entendu parler de rentrées de fonds. Voici ma question, posée sans aucun esprit d'antagonisme: que fait votre secteur pour aider le plus possible à atténuer ce problème de rentrées de fonds, même pour celles de nos exploitations agricoles, ou pour la plupart, qui ont de bonnes pratiques commerciales?
Si vous parlez aux agriculteurs, vous constaterez qu'on fait une grave erreur quand on croit qu'il leur suffit de semer puis de récolter pour pouvoir équilibrer les comptes. Tous connaissent très bien, au centime près, ce que coûtent leurs intrants avant même de commencer à semer. Ce sont certains des meilleurs gens d'affaires que j'ai dans ma circonscription, qui gèrent certaines des entreprises les moins rentables.
Que fait donc le secteur bancaire? En collaboration avec le gouvernement, dans quelle mesure ces programmes sont-ils efficaces? Nous avons fourni des centaines de millions de dollars pour aider avec des programmes de transition et avec le PPA et j'aimerais connaître votre opinion sur l'efficacité de ces programmes.
En ce qui concerne le voyage, prenez note que nous pourrons toujours traiter des questions intéressant le comité en cas d'urgence. Toutefois, comme notre programme de voyage est très chargé, si des motions ou d'autres questions doivent être soulevées pendant nos déplacements, leurs auteurs devront s'efforcer de déterminer s'ils ont un consentement unanime, de façon à limiter les débats.
À mon avis, si une motion ne semble pas susceptible de recueillir un consentement unanime, je ne la recevrai pas. En effet, notre temps sera très limité. Toutefois, s'il y a une urgence, je tiens à souligner que...
Prenez par exemple la motion que vient de présenter M. Eyking. Si nous n'avions pas eu le consentement unanime aujourd'hui, nous aurions pu en traiter lundi ou mardi ou plus tard.
Donc, pour que tout soit clair, si votre motion...
Une voix: [Inaudible]... monsieur le président.
Le président: Certainement. Ce sont des réunions du comité. Je ne vois pas pourquoi pas.
Comme vous le savez, monsieur Stroseth, je ne vous contesterais jamais au sujet des règles et procédures mais je crois que nous avons le pouvoir de...
M. Hoback.