:
Oui, monsieur le président. C'est moi qui prendrai la parole en premier.
Je crois que nous avons distribué le texte de notre exposé. Je ne vous le lirai donc pas, mais j'aimerais traiter de quelques points essentiels.
Comme vous le savez, l'agriculture relève des compétences fédérales et provinciales. En 2003, nous avons établi le premier cadre stratégique national. À cette occasion, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont collaboré afin d'harmoniser leurs programmes et politiques pour s'assurer de mieux servir le secteur agricole.
Ce cadre visait initialement à faire connaître le Canada comme un chef de file de la sécurité alimentaire et des pratiques écologiques et durables dans le domaine de l'alimentation et de l'agriculture. Le cadre suivant, intitulé Cultivons l'avenir, a été instauré en 2008 et se poursuivra jusqu'en 2013. Il continue dans la même veine, mais accorde aux provinces une plus grande marge de manoeuvre pour concevoir des programmes efficaces et adaptés aux réalités locales. Les investissements qu'il prévoit sont également bien plus élevés en raison de l'évolution du contexte international.
Nous entamons maintenant l'élaboration du prochain cadre stratégique. Nous avons commencé par mener des consultations en mai et juin dernier. Après une réflexion intense et créative, nous avons décidé d'appeler le cadre « Cultivons l'avenir 2 »... pour l'instant. Nous avons énormément discuté avec les chefs de file du secteur et divers intervenants pour avoir leur opinion sur ce que sera la monde en 2020, et les occasions et les défis qui se présenteront au cours des 10 prochaines années, afin d'avoir une base pour élaborer le prochain cadre. J'aimerais vous en dire un peu sur les propos que nous avons recueillis.
Au chapitre de la demande, le monde ressemble à une huître, car la demande augmente, en raison de l'accroissement substantiel de la population, particulièrement dans des pays comme l'Inde, la Chine, le Brésil et la Russie, où les revenus augmentent aussi. Le Canada a ainsi une occasion de nourrir littéralement des millions de gens de plus, lesquels disposent de meilleurs revenus disponibles. Nous savons que les habitudes de consommation évoluent à mesure que les revenus augmentent; notamment, la consommation de produits laitiers et de protéines animales augmentent de façon notable. Des occasions s'offrent donc à nous dans ces domaines, en raison tant de la croissance que du revenu.
En outre, on a également noté une augmentation considérable de la demande en aliments dotés d'attributs particuliers, particulièrement dans le domaine des aliments santé. Certaines cultures, comme le canola, ont donc connu une augmentation fulgurante pour nourrir une population friande d'aliments sains. Les perspectives sont excellentes à cet égard.
En ce qui concerne l'offre, le Canada occupe une place privilégié, car il dispose de terres arables et d'eau à profusion, ce qui n'est pas le cas de bien d'autres pays. En Chine, par exemple, l'eau de surface ne suffit souvent même plus à l'irrigation agricole. Le Canada est donc bien placé au chapitre des ressources naturelles, de la technologie et de l'innovation.
Nos agriculteurs figurent parmi les plus productifs au monde, ce qui nous met dans une excellente position. Ceux qui travaillent dans le secteur affirment qu'ils seront fort bien placés pour profiter de l'évolution des habitudes de consommation et de la croissance de la population, qui pousseront la demande à la hausse.
Le défi, pour nous, vient du fait qu'à mesure que la population augmente, des concurrents font leur apparition. En Ukraine, au Kazakhstan et en Russie, les agriculteurs se prennent en main et améliorent leur rendement; ils peuvent ainsi devenir de sérieux concurrents avec leurs céréales et leurs oléagineux. Le Brésil est déjà en train de devenir un géant dans le domaine de l'agriculture. Des défis se dressent donc sur notre route, des défis que nos agriculteurs sont, je crois, à même de relever.
Il nous faut devenir plus innovateurs, plus productifs. L'innovation sera, selon nous, essentielle à la mise en oeuvre de Cultivons l'avenir 2, et ce, à plus d'un sens. Au sens traditionnel, ce sera en recherche et développement, en proposant à nos agriculteurs des technologies et des cultures nouvelles, dotées de meilleures propriétés agronomiques qui améliorent les récoltes, mais également de caractéristiques qui rendront nos cultures plus intéressantes pour des consommateurs ayant des exigences particulières, comme des attributs santé.
Il peut également s'agir d'innovation dans les modèles d'affaires. À l'échelle internationale, les chaînes d'approvisionnement deviennent de plus en plus perfectionnées et les fournisseurs internationaux exigent un meilleur rendement concernant le respect de l'environnement et la sécurité alimentaire. À mesure qu'évoluent les modèles d'affaires, les agriculteurs canadiens devront s'adapter aux chaînes d'approvisionnement plus spécialisées, et nous croyons qu'ils sont prêts à le faire. L'innovation sera donc essentielle.
On nous a en outre indiqué dans le secteur que l'infrastructure constitue un moteur important lorsqu'il s'agit d'innover et de nous attaquer aux marchés nationaux et internationaux. Nous considérons l'infrastructure sous un angle traditionnel, c'est-à-dire au sens de l'acheminement des produits jusqu'au marché. Pour ce faire, on a besoin de ports, de chemins de fer et d'autoroutes. Il faut également qu'il y ait une infrastructure en place pour la politique de réglementation et le cadre juridique, ainsi qu'une infrastructure humaine, constituée de gens intelligents et entreprenants, prêts à l'action. Le secteur nous signifie que c'est sur cet aspect qu'il faut mettre l'accent dans Cultivons l'avenir 2.
Nous voulons prendre d'assaut les marchés nationaux et internationaux. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que les consommateurs s'intéressent de plus en plus à la provenance des aliments qu'ils consomment et veulent avoir accès à des aliments cultivés à proximité et renouer avec l'agriculture locale. Nos agriculteurs ont ainsi l'occasion de servir un marché national et international.
De nos jours, avec l'évolution des normes, les demandes des consommateurs et les exigences des gestionnaires de chaîne d'approvisionnement concernant l'agriculture durable, il est clair que le rendement environnemental du secteur restera très important. Le secteur doit donc rester souple afin de pouvoir réagir aux nouveaux signaux du marché et offrir ce que désirent les consommateurs et les gestionnaires de chaîne d'approvisionnement.
Pour l'instant, toutefois, nous avons terminé la première phase de nos consultations et nous apprêtons à entamer la deuxième.
[Français]
La première phase de l'engagement de l'industrie, qui s'est déroulée en mai et juin 2010, a pris la forme d'une série d'ateliers nationaux et régionaux dans l'ensemble du pays. Plus de 400 chefs de file en agriculture et d'autres intervenants clés des chaînes de valeur ont discuté avec nous des défis et des possibilités à long terme qui se présentent à notre secteur. Ces séances d'engagement ont été très efficaces et ont donné un précieux aperçu des points de vue des intervenants.
La deuxième phase devrait débuter en mars 2011 et sera orientée vers la définition d'options stratégiques pour le prochain cadre stratégique, autrement dit, Cultivons l'avenir 2. Dans cette phase, on tentera d'engager le grand public ainsi que les associations, des leaders d'opinion et des experts dans certains domaines agricoles et d'autres secteurs.
La phase 3 se déroulera après l'annonce d'un accord de principe par les ministres au cours de l'été 2011. Elle est fixée provisoirement à l'hiver 2011.
Dans le dernier cadre stratégique, on a engagé les ministères très étroitement et nous avons l'intention de faire la même chose maintenant. Nous voulons obtenir un engagement très sérieux du secteur envers le prochain cadre stratégique.
[Traduction]
Nous sommes sur la bonne voie. Il nous faudra maintenant nous investir pleinement pour préciser les orientations futures de Cultivons l'avenir 2. Nous comptons nous y mettre dans les environs de la prochaine année.
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais faire rapidement le tour de l'exposé, que nous vous avons remis. Je crois qu'il vous donnera une idée du contexte et quelques exemples pour lancer la discussion que nous aurons aujourd'hui. Merci.
Comme Greg vient de l'indiquer, les programmes que nous offrons ont été élaborés après d'importantes consultations effectuées sur Cultivons l'avenir. Nous avons également modifié les paramètres de certains d'entre eux après avoir mené d'autres consultations avec les parties intéressées.
Aujourd'hui, plus de 30 programmes différents visent à aider le secteur à se développer en un secteur compétitif, innovateur et respectueux de l'environnement, qui gère aussi les risques de façon proactive. Ces programmes sont exécutés par AAC, parfois par des fonctionnaires du ministère lui-même, d'autres fois, de concert avec d'autres ministères fédéraux ou, quelques fois aussi, par des agents d'exécution tiers et souvent de concert avec les provinces et les territoires, comme l'a mentionné Greg précédemment.
Les programmes sont conçus à la lumière des commentaires de l'industrie et sont mis en oeuvre et administrés dans le respect des lois, des politiques des gouvernements fédéral et provinciaux et en tenant compte des aspects et des obligations du commerce international. Nous essayons de collaborer étroitement avec l'industrie et les gouvernements à la vérification de la prestation et du rendement constant des programmes. Des exemples clés nous permettront de mieux illustrer la profondeur et la portée des programmes.
J'aimerais commencer par le programme de gestion du risque de l'entreprise. Nous avons de longs antécédents en matière de soutien agricole qui ont revêtu diverses formes par le passé. Les changements apportés aux programmes de gestion du risque de l'entreprise du cadre stratégique Cultivons l'avenir découlent des consultations réalisées auprès des producteurs et tenaient compte de demandes que l'industrie faisait depuis un certain temps.
Comme vous le savez, la série de programmes de GRE comprend actuellement Agri-protection, Agri-investissement, Agri-stabilité et Agri-relance. Le programme Agri-investissement et le cadre Agri-relance sont des approches nouvelles pour aider les producteurs à gérer les risques. Des changements fondamentaux ont été apportés aux programmes Agri-stabilité, notamment: une meilleure méthode d'évaluation des stocks; l'amélioration des mécanismes de versement de paiements provisoires; des critères plus vastes visant la couverture de la marge négative pour autoriser un soutien à ceux qui font face à des pertes consécutives; des avances ciblées pour procéder à des versements rapidement lorsque surviennent des catastrophes; et la rationalisation des procédures administratives.
Depuis 2007, cette série de programmes de GRE a permis de verser une aide fédérale et provinciale appréciable de plus de 6,4 milliards de dollars, aux producteurs canadiens. Une partie substantielle de ces sommes a été versée au secteur de l'élevage. En 2007-2008, les programmes de GRE ont octroyé plus de 1,24 milliard de dollars aux producteurs de bovins et de porcins, alors qu'en 2009-2010, on prévoit que plus de 1,1 milliard de dollars sera alloué aux éleveurs par l'intermédiaire de ces programmes.
Pris individuellement, ces programmes assurent également une couverture appréciable, dont voici quelques exemples: dans le cadre d'Agri-investissement, 1,1 milliard de dollars ont été versés dans les comptes, 670 millions étant encore disponibles dans les comptes ce mois-ci pour aider les producteurs à gérer les risques. Dans le cadre d'Agri-stabilité, ce sont 1,9 milliard de dollars qui ont été investis depuis l'instauration du programme. Pour ce qui est d'Agri-protection, de 2007 à 2010, 2,9 milliards de dollars en primes gouvernementales et 3,4 milliards de dollars en indemnisations ont été versés. Quant à Agri-relance, il nous a permis d'affecter 773 millions de dollars pour offrir du soutien dans le cadre de 21 initiatives mises en oeuvre dans huit provinces, dont 450 millions de dollars qui ont été versés rapidement aux producteurs de l'Ouest canadiens victimes des inondations.
Le Programme de paiements anticipés est un programme fédéral de garantie d'emprunt qui verse des avances aux producteurs pour qu'ils puissent optimiser leurs possibilités de mise en marché. En 2006, la Loi sur les programmes de commercialisation agricole a été modifiée et des améliorations ont été apportées au Programme de paiements anticipés.
La limite des avances est passée de 250 000 à 400 000 $ et la proportion exempte d'intérêt, de 50 000 à 100 000 $. Par ailleurs, un plus grand nombre de denrées y donnait droit comme les produits de l'élevage et de l'horticulture. Ce programme profite à plus de 37 000 producteurs chaque année.
En 2009, la Loi canadienne sur les prêts agricoles a été promulguée: elle élargissait l'admissibilité aux agriculteurs débutants, à un plus grand nombre de coopératives agricoles et aux transferts des exploitations agricoles entre les générations. Depuis la promulgation de la loi en juin 2009, 3 418 prêts ont été octroyés, d'une valeur de 184,2 millions de dollars. De ces prêts, 288, totalisant 25,6 millions de dollars, ont été consentis à des agriculteurs débutants.
Les programmes de transition sont un autre type de programme que nous offrons. En voici deux exemples. Les programmes de transition, comme le Programme de transition pour les exploitations porcines, ou le PTEP, et le Programme de transition relatif aux vergers et vignobles, aident des membres du secteur à se repositionner pour un plus long terme.
Le PTEP a été une réponse à l'objectif du Conseil canadien du porc de rajuster l'industrie, comme il l'indiquait dans son Plan de transition stratégique. Quant au Programme de transition relatif aux vergers et vignobles, il a pour but d'aider l'industrie des fruits de verger et le secteur viticole de la Colombie-Britannique, de l'Ontario, du Québec, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse à s'adapter aux contraintes du marché et de l'industrie.
Sous le volet recherche et innovation, les initiatives en matière de sciences et d'innovation dans le cadre du programme « Cultivons l'avenir » ont ouvert à l'industrie de plus grandes possibilités de s'engager dans des activités de recherche qui stimuleront la compétitivité. L'initiative Développement de produits agricoles innovateurs et l'Initiative des grappes agroscientifiques canadiennes en sont de bons exemples, avec plus d'une centaine de propositions reçues du secteur.
Le Programme Agri-débouchés en est un autre exemple. Il s'agit d'un programme quinquennal de soutien à la commercialisation de produits innovateurs. À ce jour, 27 projets ont été approuvés dans le cadre de ce programme. Ces projets devraient engendrer plus de 100 millions de dollars de bénéfices dans le secteur agricole primaire et créer 360 emplois au cours des cinq prochaines années.
[Français]
On a aussi ciblé d'autres programmes. Nous avons aussi mis sur pied d'autres programmes pour répondre à des besoins particuliers. Par exemple, avec l'Initiative de lutte contre les maladies dans l'industrie porcine, le gouvernement aide le Conseil canadien de la santé porcine dans ses efforts pour jeter les bases d'un cadre de gestion des risques de maladie au profit du secteur porcin du Canada.
Le conseil réunit des intervenants de la chaîne de valeur du porc et de l'ensemble du pays, et ce, dans le but de régler des problèmes d'importance pour les agriculteurs comme les risques de maladie et l'impact de ces maladies sur la rentabilité et la compétitivité des exportations porcines canadiennes.
Agriculture Canada investit aussi dans l'avenir du secteur en formant des diplômés en agriculture. Dans le cadre de la Stratégie emploi jeunesse du gouvernement du Canada, le programme Objectif carrière verse aux employeurs le même montant que ces derniers, et ce, jusqu'à 20 000 $ pour créer des possibilités de stage à l'intention des nouveaux diplômés des programmes postsecondaires liés à l'agriculture.
Le programme offre aux employeurs une façon économique d'attirer le talent. Il donne aussi aux nouveaux diplômés un premier emploi précieux qui les guidera, on espère, vers une carrière dans l'industrie agricole et agroalimentaire en constante évolution. Avec un budget annuel de 864 000 $, le programme finance près de 60 stages en agriculture dans l'ensemble du pays.
Le budget de 2010 allouait un montant supplémentaire de 30 millions de dollars aux 12 ministères qui sont liés au programme Objectif carrière. Pour Agriculture Canada, ce montant équivaut à 726 000 $, portant ainsi l'attribution totale du ministère à 1,6 million de dollars pour cette année. Grâce à ces fonds additionnels, Agriculture Canada financera 106 stages en agriculture cette année.
Au cours des dernières années, Agriculture Canada s'est aussi lancé dans l'exécution d'un plan sur l'excellence des services et des programmes. À la lumière d'enseignements antérieurs, de réactions de clients, d'administrateurs de programmes, d'associations sectorielles et d'autres gouvernements, un certain nombre d'initiatives ont été entreprises pour répondre aux besoins du secteur, pour améliorer l'efficacité de la prestation des programmes et pour mesurer les répercussions des programmes à l'aulne des résultats souhaités.
Malgré le large éventail de programmes et le degré d'aide disponible pour le secteur, nous savons que certains programmes suscitent des préoccupations dans certaines parties du secteur. Ces commentaires feront partie intégrante des aspects à considérer lors de l'élaboration future de programmes pour garantir que nous continuons à répondre aux besoins changeants du secteur, comme l'avait mentionné M. Meredith un peu plus tôt.
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue aux témoins.
Monsieur Meredith, dans votre déclaration, vous avez essentiellement parlé de l'importance de stimuler l'innovation et la productivité. Vous avez dit que nos producteurs sont parmi les plus efficaces au monde. Je n'en disconviens pas. Ils sont bel et bien productifs.
Mais c'est la réponse que donnent les gouvernements depuis 1970, quand j'ai commencé ma carrière: soyez plus productifs et tout ira bien. Eh bien, cette réponse ne règle pas le problème de la rentabilité des exploitations agricoles et ce, pour plusieurs raisons.
En fait, quand on examine les données, on constate que tous les indices économiques sont favorables — production par hectare, exportations, production par agriculteur, coût par unité ou peu importe —, à une exception près: le revenu net des agriculteurs. Dans bien des cas, cet indice n'est pas mentionné.
Madame Moritz, vous avez lancé plein de chiffres, mais ce qui importe de savoir, c'est comment cela se traduit sur la ferme pour les producteurs primaires et leurs familles. Peu importe les sommes versées aux secteurs du porc et du boeuf, les chiffres semblent convenables, mais ce n'est pas le cas en réalité.
Le Canada fait piètre figure par rapport au reste du monde en ce qui concerne son soutien au secteur agricole. Voilà les faits. Je ne blâme pas le ministre, ni le ministère. Mais je pense que cette ville est dirigée par le ministère des Finances, qui ne comprend pas l'agriculture.
Hier, Peter Clark a émis un communiqué sur les subventions américaines, selon lequel le gouvernement fédéral, les gouvernements des États et les administrations locales aux États-Unis continuent de subventionner leurs industries agricoles grâce à une foule de programmes évalués, au bas mot, à plus de 180 millions de dollars US en 2009. Cela signifie que ces subventions sont supérieures d'environ 200 à 300 p. 100 à celles accordées aux fermes canadiennes.
Hier, dans le Globe and Mail, nous avons appris que les sociétés d'investissement achètent les terres des agriculteurs au Canada et ailleurs dans le monde. Les agriculteurs deviennent ainsi, littéralement, des serfs sur leurs propres terres.
Je fais valoir ces points parce que, selon moi, le gouvernement actuel et ses prédécesseurs, au cours des 20 dernières années, n'ont jamais déployé suffisamment d'efforts sur le plan de la production locale, malgré les chiffres que vous avez mentionnés.
Je veux m'attarder sur certains des programmes qui sont en place. L'aspect le plus inquiétant à ce stade-ci, ce sont les conditions de remboursement pour les paiements anticipés d'urgence. Les remboursements étaient censés commencer le 1er juin 2011 pour l’industrie bovine, et les paiements devaient être remboursés sur une période de 10 mois. Pour l’industrie porcine, les remboursements commencent le 31 mars 2012. Les représentants de l'industrie dans ma province m’ont dit que 80 p. 100 des producteurs de l'industrie seront en défaut de paiement si ces conditions restent en vigueur. Environ 50 p. 100 de l'industrie se trouve en Ontario.
Maintenant, envisagez-vous d'autres options? Que peut-on faire ici pour aider les agriculteurs? Le programme a été annoncé. On a dit que lorsque les conditions économiques s'amélioreront, les remboursements seront remis. On acculera ainsi un plus grand nombre de producteurs à la faillite, surtout ceux dans l'Est du Canada. Ces derniers ne bénéficient pas du programme qui était en place en Alberta. Quelles sont les autres options, mis à part ce paiement à échéance fixe, pour permettre aux agriculteurs de poursuivre leurs activités?
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie d'être présents parmi nous.
Monsieur Meredith, en ce qui a trait à la revue des programmes, vous nous avez parlé de consultations menées par le ministère en mai et juin 2010, ce qui constituait la première phase. D'autres consultations sont prévues. Vous n'êtes pas sans savoir que les membres du Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire consultent également le milieu agricole. Lui-même consulte ses membres. Nous pouvons tirer plusieurs recommandations et solutions de ces consultations, notamment, lors de la tournée sur l'avenir des jeunes agriculteurs qu'a faite le comité il n'y a pas si longtemps. À cette occasion, nous avons beaucoup entendu parler des lacunes de certains programmes. Comme je l'ai toujours dit, certains programmes fonctionnent bien, d'autres fonctionnent plus ou moins bien, d'autres fonctionnent mal. Je crois que c'est assez normal. Après quelques années, il est bon de faire la révision des programmes pour voir quelles améliorations nous pouvons apporter.
Je voulais simplement vous soumettre certaines recommandations spécifiques sur le programme Agri-stabilité. J'ai retenu quatre recommandations au fil des consultations faites auprès des producteurs agricoles. Je suis convaincu que vous êtes au courant de ces demandes du milieu, mais j'aimerais vous entendre commenter chacune des modifications demandées au programme Agri-stabilité.
On dit qu'on devrait faire un choix annuel entre la moyenne olympique ou la moyenne des trois dernières années pour la marge de référence. Le montant le plus important serait celui qui serait retenu. Cette modification assurerait des paiements à certains producteurs qui n'ont actuellement pas droit au programme Agri-stabilité en vertu de la fameuse moyenne olympique.
Une autre recommandation vise à éliminer le critère de viabilité appliqué aux marges négatives.
La troisième est d'imposer une augmentation de la couverture des marges négatives qui passerait de 60 à 70 p. 100. Je crois que nous en avons même entendu parler cette semaine lorsque les producteurs agricoles ont témoigné devant le comité.
Finalement, on voudrait qu'il y ait une option qui permettrait aux agriculteurs de se prévaloir des 15 p. 100 supérieurs de la couverture de la marge de référence ou de participer au programme Agri-investissement.
Cela ne résume peut-être pas toutes les demandes qu'a reçues le comité, mais elles font consensus dans le milieu agricole en vue d'apporter des changements au programme Agri-stabilité. J'aimerais recueillir vos commentaires sur chaque recommandation.
Merci d'être des nôtres. Je vais commencer par une question générale. Ensuite, je passerai à des questions plus précises.
Wayne a mentionné que, cette année, les subventions américaines se chiffrent à environ 180 milliards de dollars. Nous avons toujours su que les Américains ont tendance à injecter plus de fonds, par habitant, dans leur secteur agricole que nous. Je viens juste de terminer ma tournée nationale sur la sécurité et la souveraineté alimentaire. Les discussions ont fait ressortir quelques grands thèmes, notamment la panoplie d'initiatives locales — et certains d'entre vous en ont parlé aujourd'hui — et l'idée que, dans certains cas, les échanges commerciaux ont probablement eu un effet négatif sur les agriculteurs. Nous avons d'ailleurs vu comment le dumping autorisé au Canada a nui à notre industrie des fruits.
Il y a quelques années, le comité a fait une recommandation appuyée à l'unanimité par les députés de tous les partis, à savoir que nous devrions favoriser une politique d'approvisionnement local applicable aux institutions fédérales. En réponse, le ministère nous a dit de faire attention à cause de certaines obligations commerciales concernant les droits antidumping. En même temps, je sais que certains États américains appliquent une telle politique. L'État de l'Illinois, par exemple, a exigé que, d'ici 2020, 20 p. 100 de l'approvisionnement des institutions publiques locales proviennent d'agriculteurs locaux.
Je me demande donc, en général, si quelqu'un étudie comment les Américains s'y prennent pour injecter une telle somme d'argent, sans toutefois aller à l'encontre des accords commerciaux. J'ai l'impression que nous avons peur de le faire à cause des accords commerciaux. C'est peut-être juste une question générale. Avons-nous commencé à examiner cet enjeu pour voir comment nous pouvons appuyer les producteurs locaux, grâce à des programmes comme l'approvisionnement local pour les institutions fédérales, tout en respectant nos accords commerciaux?
C'est la première question.
:
Merci. C'est une question complexe, mais vous avez bel et bien raison, monsieur Atamanenko. Nos obligations commerciales empêchent le gouvernement fédéral de biaiser l'approvisionnement en faveur d'une denrée particulière ou des produits canadiens seulement.
Je pense qu'une telle approche comporte beaucoup de risques. Vous avez vu les problèmes auxquels nous avons fait face aux États-Unis à cause de leurs stratégies d'achat aux États-Unis durant la période post-récession, quand notre gouvernement a dû travailler très, très fort pour essayer d'exclure les entreprises canadiennes de cette politique à cause de la perte de ventes. Le parti pris pour l'approvisionnement local est une voie commerciale difficile à suivre.
Selon moi, il y a des stratégies pour lier les consommateurs aux agriculteurs locaux; en fait, ce genre d'initiatives existent déjà dans l'ensemble du pays. Nous déployons des efforts au sein du ministère pour essayer d'aider nos producteurs à participer à la chaîne de valeur afin qu'ils puissent établir des liens avec les consommateurs. Nous organisons plusieurs tables rondes de la chaîne de valeur qui regroupent les producteurs du secteur ainsi que les transformateurs et les autres intervenants pour nous assurer que nous répondons aux demandes des consommateurs.
Vous avez parlé, entre autres, du dumping. En fait, nous avons accès aux mesures antidumping et nous les avons utilisées avec succès, par exemple, dans l'industrie des fruits de verger en Colombie-Britannique pour que les règles commerciales jouent en faveur du Canada. Vous savez sans doute qu'un de nos principaux objectifs au sein de l'OMC est de limiter et de réduire, dans la mesure du possible, le soutien interne qui fausse les échanges — et, comme vous l'avez souligné, c'est exactement le genre de mesures qui existent aux États-Unis.
En ce qui concerne le montant de l'aide accordée par le gouvernement américain à son secteur, cela varie d'un produit à l'autre, mais dans l'ensemble, le soutien aux producteurs est, en moyenne, plus élevé au Canada qu'aux États-Unis. Je serais heureux de fournir au comité des renseignements détaillés à ce sujet. Cela semble paradoxal quand on voit les chiffres. Je n'ai pas lu l'étude de M. Clark, mais je connais très bien Peter, alors je vais lui en parler pour m'enquérir de la méthode utilisée. En tout cas, selon les estimations de l'OCDE, le Canada devance un peu les États-Unis.
:
Pour revenir sur les programmes de la LPCA, l'un des points dont mes électeurs me parlent — et l'on a déjà redressé partiellement la situation —, c'est du respect des délais liés aux paiements. Le fait d'avoir déménager les bureaux en région — de Winnipeg en Saskatchewan, par exemple — semble apporter des améliorations sur ce plan.
Un autre sujet qui est toujours soulevé — et qui reflète, selon moi, la réalité du 21e siècle —, c'est l'élimination des limites. Le fait est que de nos jours, 400 000 $ n'est rien pour une ferme céréalière; ce montant n'équivaut même pas aux intrants nécessaires pour exploiter 2 000 acres. A-t-on considéré la possibilité de supprimer les limites?
Je vais continuer à présenter quelques points; vous voulez peut-être prendre des notes, parce que je sais que je vais manquer de temps.
Par rapport à la négociabilité, encore une fois, je sais qu'il y a deux ou trois ans, on parlait de créer un formulaire semblable à celui relatif à l'impôt sur le revenu, ce qui voudrait dire que ce serait négociable en banque et qu'une fois les formulaires remplis, on saurait approximativement ce qu'on recevrait ou non.
Sur le plan de l'assurance-récolte, je m'inquiète aussi de la capacité d'acheter assez d'assurance pour couvrir les intrants. Au fur et à mesure que nous nous tournons vers de nouvelles cultures, de nouvelles variétés de cultures et des cultures non alimentaires, les intrants deviendront de plus en plus élevés comparativement à ceux du passé. Nous devons trouver un moyen pour le producteur d'acheter ce type d'assurance. Une option serait de passer par le gouvernement.
Toutefois, je crois comprendre que le secteur privé considère aussi la possibilité de fournir ce genre d'assurance. S'il commence à le faire, sommes-nous prêts à subventionner les polices, dans la même mesure où nous le faisons pour l'assurance-récolte? Encore une fois, je vous lance la question.
L'élimination des obstacles: on devrait parler de cela aussi dans le cadre de n'importe quel programme. Le secteur du blé de l'Ouest canadien bute contre un obstacle important. Il apparaît dans tout ce que nous faisons. Je n'ai même pas à le nommer. Je le répète, il faudrait discuter de ces choses-là.
L'autre point que je trouve très intéressant et dont vous devriez être au courant, selon moi, c'est que les sociétés obtiennent maintenant d'énormes marges, surtout dans le Sud de la Saskatchewan, grâce à leurs lentilles, à leurs pois et à ce type de cultures, et elles capitalisent ces marges lorsqu'elles vendent leurs entreprises, tout comme le contingent.
Certaines personnes ont des marges considérables. Lorsque qu'un nouvel acheteur acquiert leur entreprise, leurs parts, la marge demeure et l'acheteur déclare: « Parce que ma marge est plus élevée que celle de David, je devrais recevoir x dollars de plus. » Cela m'inquiète parce que ce n'est plus moi qui exploite la terre, c'est quelqu'un d'autre, et cela pourrait mener à une inflation de la valeur des terres, fondée davantage sur la marge que sur la production réelle de cultures. Je vous invite à réfléchir là-dessus aussi.
Je vais peut-être m'arrêter là. Selon moi, il y a d'autres dossiers qui méritent d'être examinés. Je vais peut-être terminer en parlant des exploitations agricoles mixtes.
Certaines personnes sont obligées à arrêter d'exploiter plus d'une ressource en raison de la structure du programme et de l'interfinancement des céréales qui découle de votre approche « agro-globale ». Si l'on pouvait mettre en place une autre structure pour éviter cela... car à mon avis, cette façon de procéder est plus risquée à long terme. On ne devrait pas pénaliser un agriculteur qui est prêt à compenser ses pertes dans le secteur des céréales par ses gains dans la production de bovins et vice-versa. Or, dans le cadre de la structure actuelle du programme, il est pénalisé pour cela.
Je ne suis pas certain d'avoir une solution, mais je dirais que selon moi, nous devons discuter de la question. Ce qui se produit, c'est que les gens se spécialisent. Or, lorsqu'un secteur, par exemple, celui du porc, s'effondre, sa seule assurance et tout ce qui le sauve, ce sont les programmes de GRE — c'est le gouvernement et rien d'autre. Dans le passé, qui n'était pas toujours parfait, si le secteur des céréales était en crise, celui du bovin prospérait, ou vice-versa. Eh bien, nous encourageons en fait les agriculteurs à faire le contraire.
Je vais m'arrêter là.
:
Je vais tenter de répondre rapidement à vos observations.
En ce qui touche l'exécution, comme vous l'avez dit, nous avons délégué la mise en oeuvre du programme Agri-stabilité à la Saskatchewan, en plus de la Colombie-Britannique. Le gouvernement fédéral exécute ce programme dans quatre provinces: au Manitoba et dans trois provinces maritimes. La passation des pouvoirs s'est très bien passée et nous espérons qu'elle aidera.
Nous avons aussi appris que le fait que des gens se trouvent sur le terrain pour expliquer le programme aux producteurs et pour traiter certaines des questions que vous avez soulevées par rapport à la négociabilité fait probablement partie de la solution. Les producteurs me disent qu'une fois qu'ils examinent le programme en détail et qu'ils le comprennent, il ne leur semble plus aussi compliqué. Je pense qu'en déplaçant la mise en oeuvre vers les provinces, nous avons fait un pas dans la bonne direction. De cette façon, on peut s'occuper de tout, y compris de l'Agri-protection et de l'Agri-stabilité.
Aussi, vous avez parlé de deux limites. Le programme fédéral de paiements anticipés comporte une limite de 400 000 $. Je pense que nous l'avons augmentée il n'y a que quelques années, au moment où nous avons ajouté le bétail aux critères d'admissibilité du PPA. Nous n'avons pas beaucoup entendu parler de hausser cette limite.
Toutefois, on nous a beaucoup parlé d'élever la limite du programme Agri-stabilité, qui s'élève actuellement à trois millions de dollars. Pour revenir sur le point de M. Bellavance, c'est l'un des dossiers que l'industrie nous a demandé d'examiner par rapport à certaines grandes exploitations horticoles et d'élevage. Je suis heureux d'apprendre qu'aujourd'hui, les exploitations céréalières se heurtent aussi à cette limite. Je le répète, il faudrait que la question compte parmi celles que les ministres étudieront lors de leur examen des changements qu'on pourrait apporter aux programmes.
En outre, vous avez mentionné la négociabilité. Selon l'industrie, la négociabilité, les exploitations diversifiées et les diminutions à long terme de la marge sont les trois enjeux principaux qui doivent être examinés et qui nécessitent des améliorations.
En effet, les diminutions à long terme de la marge posent problème, mais le programme n'est pas conçu pour aborder cette question; il est conçu pour traiter de la volatilité des revenus à court terme. Cette question aussi devra faire partie des délibérations des ministres lorsqu'ils se pencheront sur la prochaine version du programme Cultivons l'avenir.
Je pense que je vais céder la parole à Greg, qui peut vous parler de l'assurance.
:
Je vous remercie de la question. Je pense qu'il faut bien comprendre la situation liée à l'article XXVIII, qui provient en partie de l'OMC. Cela veut dire que ce mécanisme fait partie de nos règles. Le Canada est en train d'utiliser les règles de l'OMC.
[Traduction]
Je vais passer à l'anglais pour parler des droits compensateurs. La distinction, c'est qu'ils utilisaient un instrument de l'OMC pour protéger notre industrie laitière — les sauvegardes de l'article 28 — que nous avons le droit d'utiliser contre les droits compensateurs, un droit qui appartient également à tous les autres et que nous avons le droit d'utiliser dans des situations où des secteurs sont subventionnés de manière injuste.
Dans le cas des droits compensateurs et des programmes de gestion du risque provinciaux, le risque est très élevé. Nous avons eu quelques cas de menaces de droits compensateurs dans les secteurs du porc, des bovins, du blé, plus récemment, en 2004. L'ASRA a fait l'objet d'une menace de droits compensateurs de 1985 à 1999 et la menace est tombée parce que la plupart des produits, la plupart des produits du Québec qui étaient subventionnés, n'étaient pas exportés en grande quantité.
Alors, ils sont nombreux dans l'industrie à implorer le ministre de ne pas mettre leur industrie en péril. Souvenez-vous que ce sont les producteurs individuels qui finissent par payer les droits compensateurs. Par exemple, si nous subventionnions le programme de gestion des risques en Ontario, qui couvre les céréales et les oléagineux, tous les producteurs de l'Ouest et tous les producteurs du Québec dans le secteur des céréales et des oléagineux seraient visés par l'imposition de droits compensateurs, alors, en fait, ils se trouveraient à payer pour la subvention accordée à l'Ontario.
Les règles de l'OMC fonctionnent effectivement. L'article 28 en est un bon exemple. Le travail récent dans le cadre de l'EPO a donné des résultats assez positifs jusqu'ici. Le groupe spécial de règlement des différends concernant l'EPO, le fait qu'il y a un groupe spécial de règlement des différends de l'OMC pour entendre notre plainte contre la Corée au sujet de l'importation de boeuf, et le fait que nous avons gagné un contingent de 20 000 tonnes de boeuf sur le marché de l'Union européenne, voilà autant d'exemples de secteurs où l'OMC fonctionne. Malheureusement, cela fonctionne également en sens inverse, avec l'imposition de droits compensateurs. Le risque est très élevé et le ministre a indiqué qu'il n'avait pas l'intention d'aller dans cette direction
:
Merci, monsieur le président.
Merci également à nos témoins.
Sachez que de nombreux producteurs de l'Ontario sont très optimistes à l'égard de l'agriculture. Je pense qu'il s'agit en fait de l'une des industries qui offre le plus de débouchés au Canada, malgré les problèmes qu'occasionnent certains programmes.
Tout d'abord, j'aimerais savoir quel était le budget de l'agriculture avant 2006.
Ensuite, j'ai des questions précises concernant les programmes. Au sujet d'Agri-investissement, certains producteurs se sont plaints qu'ils n'avaient pas reçu leurs demandes pour 2008 ou commençaient à peine à les recevoir. La plupart sont des entreprises, et elles ne peuvent pas obtenir leurs demandes pour 2009 si la précédente n'est pas complétée. Il semblerait que si le formulaire n'est pas entièrement complété, il devient un dossier non conforme. Plutôt que d'affecter quelqu'un au téléphone pour régler le problème, on le laisse traîner.
Nous collaborons également avec Agricorp en Ontario. Pourriez-vous me dire si ces organisations disposent de toute la capacité matérielle nécessaire pour remédier à la situation?
Ensuite, pourriez-vous m'en dire davantage concernant la traçabilité des porcs et des boeufs?
Enfin, il faut souligner l'importance de la sensibilisation. Je me réjouis de voir qu'on participe au programme d'emploi pour les jeunes. Cependant, lorsque nous avons rencontré des jeunes producteurs et que nous nous sommes penchés sur l'avenir de l'agriculture, on a fait ressortir un élément important. Certains d'entre eux — et je côtoie souvent des groupes de producteurs — ne parlent jamais des programmes parce qu'ils ne font que voir les importants problèmes que nous voulons régler: la recherche, la durabilité de notre industrie et la façon d'établir des partenariats, parce qu'ils croient aux partenariats. C'est plus un commentaire qu'autre chose, mais sur le plan de la sensibilisation, croyez-vous que ce programme prendra de l'ampleur?
Je suis désolé. Je vous ai posé quatre questions, alors je vais m'arrêter ici.
:
Oui. Il y avait deux ou trois autres questions sur les jeunes agriculteurs et la traçabilité.
En ce qui concerne la traçabilité, les systèmes de traçabilité reposent sur l'identification des animaux et la capacité à retracer leurs déplacements. Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu, à l'exception d'un seul, que nous devrions mettre en place un système obligatoire. On a établi des priorités pour le bétail, les porcs, la volaille et les moutons.
Certaines provinces ont une longueur d'avance; le Québec et l'Alberta ont déjà mis en place un système de traçabilité obligatoire. On a déjà instauré des programmes réglementés d'identification des bovins, des bisons et des ovins.
Nous avons du travail à faire sur le plan du signalement des déplacements. En fait, un cadre réglementaire et législatif doit être mis en place. Les ministres en ont fait la demande et l'ACIA y travaille. On vise à ce que de tels systèmes soient instaurés d'ici 2011.
Je pense que les deux principales institutions ou mécanismes de gouvernance responsables des systèmes de traçabilité sont le groupe de travail sur la traçabilité, composé de fonctionnaires fédéraux, provinciaux et territoriaux, et un groupe qui travaille en étroite collaboration avec l'industrie, le Comité consultatif industrie-gouvernement, soit le CCIG.
Nous estimons que nous sommes sur la bonne voie en ce qui concerne le secteur porcin et nous envisageons de mettre en place des systèmes complets et obligatoires de traçabilité dans d'autres secteurs au cours de 2011. Nous espérons y parvenir avant la fin de l'année, comme les ministres l'ont demandé.
:
Oui. Vous avez tout à fait raison. Une exploitation agricole est actuellement en quarantaine au Manitoba. Il faut dire que mes confrères de l'Agence canadienne d'inspection des aliments ont agi avec beaucoup de célérité, grâce à un protocole mis en place à cette fin. La quarantaine a permis de circonscrire la maladie. On a déjà commencé la recherche des animaux et du matériel qui peuvent avoir été admis dans l'exploitation ou qui peuvent en être sortis.
Le Manitoba et le secteur collaborent beaucoup avec nous. La souche en cause, d'après l'examen initial, serait peu pathogène, ce qui signifie que l'infection sera relativement peu intense. Nous espérons que tout ira pour le mieux. Il faudra encore une journée ou deux avant de savoir de quelle souche HN il s'agit.
Nous avons prévu, avec les États-Unis, un protocole qui permet de localiser la maladie et de régionaliser toute fermeture de frontière. Nous l'avons déjà déclenché. Nous avons informé l'Office international des épizooties, l'OIE, ainsi que nos partenaires commerciaux, de la situation. Nous avons une entente avec l'Europe et nous pensons que nous pourrons réduire au minimum toute perturbation des échanges commerciaux. Toutefois, les conséquences pour le commerce se font sentir pays par pays. L'ACIA suspend la certification de certains produits alimentaires sensibles, la plupart destinée aux animaux. Elle suspendra la certification des exportations pour immobiliser les produits.
Dans les situations antérieures analogues, elle a réussi à rouvrir toutes les frontières en moins de deux à quatre semaines. Elle vise actuellement le même objectif. Elle a enjoint à nos missions à l'étranger d'avoir des contacts étroits avec nos partenaires commerciaux. Les exportations de ce secteur sont relativement modestes, de sorte que l'impact économique à court terme sera relativement mineur, nous l'espérons.
Dès que nous connaîtrons la souche et dès que nous aurons effectué la recherche en amont et en aval, nous serons en mesure de limiter la période de quarantaine ou le rayon de la zone de quarantaine. Actuellement, il est de trois kilomètres autour de l'exploitation de référence. Ensuite, sous le régime de la Loi sur la santé des animaux, elle parlera d'indemnisation avec l'agriculteur. L'indemnisation se fera assez rapidement, grâce à un mécanisme intégré à la loi.
Voilà où nous en sommes. Je pense que mes confrères de l'ACIA pourraient vous donner beaucoup plus de détails.
:
La motion est proposée par M. Easter. Voulez-vous en discuter?
(La motion est adoptée.)
Le président: La motion est adoptée.
Nous avons une autre motion. Mais avant de la lire, je vous avertis que nous en avons déjà discuté. En fait, le comité a adopté un rapport du comité de direction pour faire une étude de l'industrie des biotechnologies, qui commencerait à la fin de décembre ou avant la pause des Fêtes.
Pendant cette discussion qui a eu lieu avec certains d'entre vous, on a proposé une tournée pour le comité. J'ai donc demandé à la greffière de préparer pour aujourd'hui une motion pour, essentiellement, l'autoriser à préparer un budget d'ici mardi, dans l'espoir de l'adopter ce jour-là, si vous êtes tous d'accord. Le comité pourrait se déplacer et visiter des établissements de recherche, pour ne nommer que ce genre d'endroit. Bien sûr, je tiens à savoir ce que vous en pensez. En un mot comme en cent, nous essaierons de visiter toutes les régions du pays. Je vais lire la motion. Nous la soumettrons ensuite à la discussion et à un échange de questions. Voici comment elle se lit:
Que le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire autorise certains membres du comité à voyager à travers le Canada pendant le mois de février 2011 dans le cadre de l'étude menée par le Comité sur le statut du secteur canadien des biotechnologies; et que la greffière du comité, après consultation avec le président...
...J e devrais ajouter: « et les membres »...
... soit chargée de préparer un budget préliminaire qui sera soumis à l'approbation du comité dans les plus brefs délais.
J'ai ajouté « et les membres », parce que j'aimerais que vous me proposiez des installations à visiter. Voulez-vous en discuter?
Ah oui, il y a autre chose. Il serait bon d'adopter la motion d'ici mardi. La greffière a découvert qu'il y aura une réunion du comité de liaison jeudi. Nous pourrions donc le saisir alors de cette question.
Monsieur Valeriote.