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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 28e réunion du comité permanent du patrimoine canadien. Nous sommes le 4 novembre 2010 et nous nous réunissons conformément au paragraphe 108(2) du Règlement pour étudier les possibilités et les défis des médias émergents et numériques.
[Français]
Bienvenue au Comité permanent du patrimoine canadien. C'est notre 28e séance, en ce jeudi 4 novembre 2010.
Nous sommes ici, conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, pour une étude au sujet des possibilités et des défis en ce qui touche les médias numériques et émergents.
[Traduction]
Nous avons aujourd'hui des représentants de deux organisations pour notre premier groupe de témoins. De l'Association of Canadian Publishers, nous accueillons M. O'Hearn, qui est directeur des Presses de l'Université d'Ottawa, et Mme Ross, coordonnatrice des initiatives numériques. Du Great Northern Way Campus, par vidéoconférence, nous accueillons Mme Kopak, qui est directrice du développement des affaires et des opérations.
Je vous souhaite la bienvenue à tous.
Nous allons commencer par une déclaration de l'Association of Canadian Publishers.
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Merci, monsieur le président.
L'Association of Canadian Publishers représente 125 éditeurs de livres en langue anglaise de propriété canadienne d'un bout à l'autre du pays. Elle défend les intérêts des éditeurs, appuie le perfectionnement professionnel et encourage la collaboration, notamment, depuis deux ans, pour la production de contenu numérique.
La transformation du secteur de l'édition, pour passer des méthodes traditionnelles à l'ère numérique, est bien avancée pour la mise en forme, la conception graphique, la composition, l'impression, le traitement des commandes, la gestion des métadonnées et la production de livres électroniques, mais nous en sommes toujours aux premières étapes de l'élaboration de modèles d'établissement des prix et de la commercialisation numérique des livres, autant imprimés qu'électroniques.
L'association a plusieurs objectifs dans cet environnement numérique et je vais en énumérer et en décrire quatre.
Le premier est de maximiser le potentiel de revenu des livres électroniques.
Les éditeurs canadiens se sont lancés avec enthousiasme dans la transformation de leur contenu au format numérique, en particulier avec la popularité croissante des lecteurs de livres électroniques parmi le grand public et même les universitaires. Des dizaines d'éditeurs canadiens ont déjà produit des oeuvres commercialisables dès les premières étapes de ce phénomène du livre électronique, et beaucoup d'autres se lancent maintenant dans ce marché. Le défi qui se pose maintenant est de passer de la conversion du contenu au format numérique à la création de contenu en format numérique. Au moment où cette nouvelle source de revenu s'offre aux éditeurs partout dans le monde, il est crucial que les éditeurs canadiens soient en mesure d'en tirer pleinement profit.
Le deuxième objectif est de maximiser le potentiel de la technologie numérique en faisant mieux connaître les livres canadiens de tous les formats, numérique, imprimé et autres. Les méthodes traditionnelles de vente de livres deviennent moins efficaces, des librairies indépendantes ferment leurs portes partout au pays, les journaux laissent tomber ou réduisent grandement leurs pages consacrées à la critique littéraire, et notre chaîne nationale de libraires réduit davantage l'espace consacré aux livres, par rapport aux autres catégories de marchandises. De plus, les livres numériques coûtent généralement beaucoup moins cher que les livres traditionnels imprimés sur papier.
En même temps, la technologie crée de nouvelles manières de promouvoir et de vendre les livres. Les détaillants en ligne comme Amazon offrent beaucoup plus de titres que les magasins traditionnels; les blogues offrent tout ce que les journaux peuvent offrir en fait de critique littéraire et de débat; les réseaux sociaux fonctionnent comme la publicité de bouche à oreille; les sites Web des éditeurs et des auteurs peuvent attirer l'attention sur les livres canadiens et en faciliter la vente; et un nouveau portail actuellement en cours d'élaboration et appelé Canadian Bookshelf rendra les titres des auteurs canadiens de tous les éditeurs beaucoup plus faciles à découvrir sur Internet, beaucoup plus faciles pour les enseignants à intégrer dans leurs bibliothèques et matériel pédagogique, et plus accessibles pour tous les lecteurs du monde entier.
Ce changement en profondeur dans la manière dont le public s'informe sur les livres, les recherche et les achète est en train de transformer les pratiques commerciales dans le secteur du livre, et les éditeurs canadiens doivent être prêts à exploiter ces nouvelles possibilités et capables de le faire.
Le troisième objectif est de participer à l'élaboration de nouveaux modèles d'affaires pour l'industrie de l'édition et de la distribution de livres. Avec l'avènement de l'ère numérique, les détaillants et éditeurs mettent au rancart les anciennes structures de prix et de rabais, récrivent les contrats et inventent de nouvelles manières de faire des affaires. Nous souhaitons saisir cette occasion de façonner notre environnement commercial avant que des entreprises étrangères plus grandes ne le fassent pour nous. Nous devons avoir la capacité de faire des expériences et de déployer de nouvelles structures qui reflètent la réalité canadienne et sont avantageuses pour les auteurs, les éditeurs et les lecteurs canadiens.
Un quatrième objectif de l'association est d'augmenter la présence de livres canadiens dans les écoles canadiennes. Au cours des 15 dernières années, nous avons assisté à un déclin des investissements dans les bibliothèques scolaires et de la proportion de livres publiés par des éditeurs canadiens sur les rayons déjà dégarnis de ces bibliothèques. Nos enfants doivent lire des histoires canadiennes, racontées par des voix canadiennes, afin d'apprendre l'histoire et la culture de leur propre pays et de comprendre l'âme de leur propre communauté. Les nouvelles technologies nous permettent de promouvoir le livre canadien dans ce marché et nous devons profiter au maximum de cette occasion.
Si l'on se tourne maintenant vers le rôle du gouvernement, nous estimons que l'on peut discerner peut-être trois stratégies que nous appuierions assurément. La première est de protéger les droits de propriété intellectuelle grâce à une solide législation sur le droit d'auteur. Comme bon nombre d'entre vous le savent, beaucoup d'éditeurs canadiens s'inquiètent de la nouvelle définition de l'expression « utilisation équitable » proposée dans le projet de loi , qui engloberait l'éducation, et nous comptons travailler avec le gouvernement au cours des prochains mois pour s'assurer que les Canadiens — consommateurs, créateurs et producteurs — aient une meilleure compréhension du rôle du droit d'auteur dans tous les aspects de leur vie et dans la place occupée par le Canada dans le monde numérique.
La deuxième stratégie que le gouvernement pourrait adopter serait de favoriser la prise de risque. Je crois que le rythme rapide du changement dans l'environnement numérique exige des initiatives audacieuses, la volonté de faire des expériences et la capacité d'apprendre en tirant les leçons de ces expériences, bonnes ou mauvaises. L'enjeu est élevé et les ressources financières d'une petite entreprise ou d'un secteur où les marges de profit sont minces sont très limitées. Il faut de nouvelles solutions pour relever le défi des nouveaux formats et des nouveaux modèles d'affaires. Nous croyons que les programmes d'investissement public doivent être suffisamment souples et stratégiques pour appuyer les risques que les petites entreprises doivent prendre pour trouver et mettre en oeuvre ces nouvelles solutions.
Enfin, nous verrions certainement le gouvernement aider à faciliter l'accès aux capitaux, grâce à des programmes de financement plus étendus, des liens avec les investissements privés, peut-être un programme de garanties de prêt et enfin un crédit d'impôt fédéral pour les livres numériques et imprimés.
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Merci de m'avoir invitée. Je suis désolée de ne pouvoir être présente en personne. Je serai à Ottawa la semaine prochaine, mais pas cette semaine.
Je suis directrice du développement des affaires du Centre for Digital Media, institution appartenant aux quatre universités de Vancouver. Il a été créé initialement grâce à des capitaux d'amorçage fournis par le gouvernement provincial. Nous avons maintenant trois ans et 50 diplômés. Huit compagnies ont été créées à partir de nos activités, et je crois que nous sommes un éclatant succès canadien. Je crois aussi que nous sommes le nouveau monde des médias numériques.
Je n'ai pas de texte à lire. Je voulais seulement vous dire à quel point l'avenir est excitant et le potentiel immense pour que le Canada devienne un véritable chef de file dans ce domaine, si l'on se fie à l'exemple de nos étudiants.
Nos étudiants viennent de tous les coins du monde et du Canada. Certains ont fait des études en informatique, mais nous avons aussi quelqu'un qui est paléontologue. Ils ont des parcours très diversifiés. Ils travaillent tous ensemble en équipe et réalisent des projets pour des clients de l'extérieur et des gens ouverts sur l'avenir qui nous payent pour produire des choses pour leur compte.
Juste avant de venir ici, j'ai rencontré six de nos équipes de projet pour discuter des problèmes et de la mise en oeuvre et je voudrais vous donner quelques renseignements sur ces projets pour que vous puissiez voir à quel point tout cela est excitant et comprendre la grande diversité de ce que nous produisons.
Le premier projet est intitulé Nom Nom Rider and Banana Samurai. Il est produit pour le compte de la British Columbia Innovation Council et pour Microsoft. Il s'agit en fait d'un jeu s'adressant aux élèves de l'école primaire. Il sera lancé lundi sur le nouveau Windows Phone 7 et il vise à apprendre aux enfants comment bien manger: si vous mangez de mauvais aliments et ne faites pas d'exercice, à un moment donné, vous allez exploser. On y reprend la vieille idée des frères Mario. C'est vraiment amusant et les enfants qui l'ont essayé l'adorent. Je viens de le montrer à Telus et cette compagnie est vraiment intéressée à le mettre en marché en Colombie-Britannique et en Alberta. Voilà l'un de nos petits projets.
Un autre projet auquel nous travaillons s'inscrit dans le cadre de l'initiative pour la santé des hommes en Colombie-Britannique. Le mandat de ce projet est d'allonger de 10 ans l'espérance de vie en santé des hommes. On réalise un gigantesque projet axé sur les médias sociaux, en utilisant des vidéos et des jeux, pour enseigner aux hommes dans la vingtaine que s'ils ne vivent pas aussi longtemps que les femmes, c'est en fait à cause de leur attitude. C'est tout à fait dans le vent et nous avons des réactions vraiment enthousiastes de DDB et de Cossette Advertising.
Voilà quelques-uns des projets auxquels nous travaillons.
Un troisième projet utilise un roman de science-fiction pour mettre au point un jeu de réalité alternative pour une petite compagnie de production indépendante de Toronto. Ils réalisent un jeu et font aussi des productions artistiques pour la série télévisée qui est tirée de ce roman de science-fiction.
Un autre de nos projets s'appelle « Making it Work ». Essentiellement, c'est un manuel électronique qui montre aux gens souffrant d'arthrite rhumatoïde comment ils peuvent continuer à travailler. On y combine des séquences animées et des vidéos tournées avec des comédiens.
Nous avons aussi un magnifique projet appelé Gold Mountain que nous menons pour le département d'histoire et le Barber Centre de l'Université de Colombie-Britannique. Le but est d'enseigner aux Canadiens, surtout les étudiants du secondaire, l'histoire des Chinois du Canada. Au lieu de faire un portail Web traditionnel, les auteurs du projet bâtissent une ville chinoise traditionnelle en réalité virtuelle dans la région de Cariboo, le tout en s'inspirant des principes des jeux vidéo.
Enfin, le dernier projet dont je veux vous parler est un projet que nous faisons avec BigPark, compagnie de jeu que Microsoft vient d'acheter. Nous faisons du travail de R et D sur la plateforme HTML5 qui sera utilisée sur le iPad et le iPhone.
Voilà, je voulais seulement vous donner une petite idée des magnifiques perspectives des médias numériques. Je pourrais vous parler toute la journée de nos projets — nous en avons plus de 50 —, mais je voulais seulement vous donner une idée de ce que notre pays peut produire très rapidement. L'avenir est vraiment excitant.
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Nous avons du retard, surtout comparé à notre situation antérieure.
Les habitants des grandes agglomérations du Canada ont accès à Internet haute vitesse. Il faut étendre davantage ce service pour que tout le monde ait accès à des lignes de données haute vitesse.
Nous n'avons pas de retard sur le plan de l'innovation des jeunes gens qui sortent de nos écoles. Dès que je commence à m'inquiéter au sujet de notre pays, je n'ai qu'à passer 10 minutes avec des élèves d'écoles secondaires, qui fourmillent d'idées pour façonner notre avenir. Je pense que nous avons du retard en ce sens que nous devons faire en sorte que nos réseaux d'éducation permettent à ces jeunes gens de développer de nouvelles idées.
À titre d'exemple, dans n'importe quelle école secondaire ou même primaire, on trouve dans les salles de classe des tableaux intelligents appelés SMART Board. Les écoles qui ont de l'argent peuvent acheter un SMART Board, qui est un tableau blanc interactif avec lequel on peut s'amuser intelligemment. Mais même si les conseils scolaires en achètent, les enseignants n'ont pas la formation voulue pour savoir comment s'en servir et il n'y a pas de contenu, mais au moins, on essaie de les installer dans les écoles. Là où nous avons du retard, c'est que nous devons permettre à notre système d'éducation de rattraper les étudiants qui sont en avance.
J'ignore si je me fais comprendre, mais les jeunes Canadiens ne demandent qu'à créer du nouveau contenu; ils veulent raconter leur histoire et l'histoire de leurs parents. Ce qu'il faut, c'est leur permettre de le faire. Sur le plan technologique, nous y sommes. Notre retard, à mon avis, se situe dans l'éducation et aussi je pense dans la mise en place d'Internet haute vitesse. Nous avons vraiment besoin de la haute vitesse.
[Français]
Récemment, je suis allé à la Foire du livre de Francfort. J'ai été surpris de l'attitude des Européens à l'endroit des livres numériques. J'étais là-bas spécifiquement pour vendre des droits et pour trouver des livres pour des coéditions. À plusieurs reprises, quand nous avons commencé les négociations, j'ai mentionné les livres numériques et les droits numériques. Chaque fois, cela n'a suscité absolument aucun intérêt. C'était surprenant.
Je crois qu'il est un peu difficile de répondre à votre question. Peut-être que cela dépend du secteur des éditeurs. En ce qui concerne les presses universitaires, par exemple, le Canada est assez avancé en ce qui a trait à la préparation de livres numériques. Dans d'autres secteurs, c'est peut-être moins évident.
C'est peut-être surprenant, mais j'ai découvert que la maison d'édition la plus avancée en ce domaine, au Canada, c'est Harlequin Romance. C'est très intéressant.
Je trouve cette conversation fascinante, parce que j'ai fondé en 1995 un magazine dont les rédacteurs faisaient du copier-coller. Auparavant, il nous fallait utiliser des tables rétroéclairées. Nous avions un petit ordi Mac avec un écran grand comme ça, et avec les logiciels PageMaker et QuarkXPress, nous étions subitement compétitifs. Nos productions étaient aussi bonnes que tout ce qui sortait des grandes boîtes professionnelles. Aujourd'hui, n'importe quel adolescent peut sortir quelque chose de bien plus brillant que ce que je pouvais produire avec mes logiciels à 1 000 $. C'est un changement spectaculaire.
Ce qui ne change pas, cependant, c'est le besoin de contenu et la valeur du contenu. J'ai trouvé intéressant de vous entendre dire qu'on ne peut pas encore se prononcer sur la disparition éventuelle du livre imprimé. Il me semble qu'on envisage toujours le numérique comme un seul facteur dans un marché qui change de manière spectaculaire sur plusieurs fronts. Beaucoup de petits éditeurs canadiens alimentaient à l'époque un certain nombre de petits fournisseurs. Il n'y avait qu'une ou deux grandes chaînes qui exigeaient des fournisseurs qu'ils leur envoient d'énormes quantités de livres, ce qu'ils faisaient; ensuite, il fallait bien sûr retourner tous les invendus, ce qui les mettait en faillite. Les petits éditeurs ne pouvaient pas alimenter une ou deux chaînes géantes comme le pouvait une maison comme Random House.
Au sujet du livre numérique et de Google, ne croyez-vous pas que la question — vous avez évoqué la qualité — est qu'au bout du compte, les gens veulent encore tenir en main un objet qu'ils peuvent lire? Nous pouvons lire toutes sortes de contenus sur nos appareils BlackBerry, mais de lire un livre, c'est une autre expérience. Ne croyez-vous pas que c'est la raison pour laquelle les gens sont prêts à payer plus cher?
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Je suis d'accord. En fait, c'est ce que je disais: on continuera de publier de beaux livres, des livres reliés qui sont de véritables bijoux d'artisanat. Je n'ai aucun doute là-dessus.
Je songeais plutôt à deux situations. D'une part, il y a ce qu'on pourrait appeler la lecture facile. Pour les voyages en avion ou les vacances, par exemple, on peut apporter dans ses bagages 100 romans ou plus, si on le souhaite, dans un de ces lecteurs électroniques. J'ignore combien on peut en mettre exactement.
J'ai fait une expérience l'autre jour. Ma mère a 81 ans et je suis allé la voir armé d'un très gros livre et d'un lecteur électronique. Je lui ai dit: « Maman, qu'en penses-tu? » Elle a passé quelques minutes à feuilleter l'un et à manipuler l'autre et a répondu: « Eh bien, chéri, j'aime le livre. Ce truc-ci est intéressant et il a sa place, mais il ne se plie pas. »
Certains y sont fortement attachés. C'est un objet culturel. Le livre est un objet culturel; de là vient sa valeur. Beaucoup d'entre nous, qui sommes d'un certain âge, y sont certainement fortement attachés. Par ailleurs, j'ai vu des statistiques que je n'ai malheureusement pas sous la main, selon lesquelles les étudiants universitaires continuent de préférer les livres en papier pour faire leurs recherches, mais j'ignore d'où venaient ces chiffres.
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C'est un programme de maîtrise et tous les participants ont donc un diplôme de premier cycle. Un tiers d'entre eux viennent des sciences, notamment l'informatique ou le génie des logiciels. Un tiers viennent du secteur des arts, habituellement l'animation en deux ou trois dimensions. Et les autres viennent de tout le reste. Nous avons eu dans le programme des cinéastes documentaristes qui avaient gagné des prix Gémeaux. En fait, nous essayons d'avoir le groupe le plus diversifié possible, car nous croyons fermement que les scientifiques de l'informatique travaillent très bien avec des artistes et réalisent les meilleurs produits quand ils travaillent en équipe de manière intensive.
Il est intéressant de constater — c'est pourquoi je dis que c'est un succès éclatant — que des étrangers se tournent vers le Canada et nous font une cour assidue, parce que notre modèle consiste essentiellement à cibler et résoudre un problème, au lieu de créer un produit pour le simple plaisir d'en créer un. Quand j'ai accepté de venir, j'avais l'intention de faire ce que font nos étudiants, c'est-à-dire une journée dans la vie d'une personne utilisatrice des médias numériques. Quand quelqu'un veut créer un produit destiné aux médias numériques, nous disons: « Pourquoi voulez-vous créer cela? » Ensuite, nous analysons le problème : « Qui est votre utilisateur cible? » et encore « Qu'est-ce que cette personne va faire chaque jour? » Ensuite, on leur donne 13 semaines pour créer quelque chose. Habituellement, ils n'arrivent pas à finir le projet, mais ils peuvent faire une validation de principe ou un prototype. Ensuite, on s'adresse à quelqu'un qu'on paye pour finir le projet.
Nous avons beaucoup travaillé dans le domaine de la santé. L'information sur la santé est beaucoup plus intéressante quand elle est présentée de manière interactive plutôt que dans une brochure. L'ère de la brochure tire à sa fin pour la diffusion d'information, parce que quand on veut s'informer sur un médicament, on va généralement en ligne pour faire des recherches. En fait, on va en ligne pour vérifier à peu près n'importe quoi. Il s'agit de savoir comment rendre cette information pertinente, fiable et intéressante. Il suffit de laisser les gens interagir avec l'information, obtenir une réponse à leurs questions, après quoi ils s'adressent à un médecin ou un professionnel de la santé muni de cette information.
Deux de nos projets sur l'arthrite portaient très précisément sur les effets du médicament Methotrexate. C'est justement ce qui est tellement excitant dans ce projet; le potentiel est immense puisque nous pouvons changer complètement la manière d'utiliser les médias.
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Merci beaucoup, monsieur Chong. C'est un plaisir de vous revoir.
Bonjour, monsieur O'Hearn. Bonjour, madame Kopak.
Vous parlez de la technologie des livres. Je vais vous raconter une petite anecdote.
Mon père a 81 ans et je pense qu'il s'y connaît mieux que moi en fait de technologie. C'est simplement parce qu'il a un handicap, il ne voit presque plus. Donc, par l'entremise de l'Institut Nazareth, que vous devez connaître, qui est une association pour les personnes non-voyantes, il a la possibilité d'obtenir des livres sur cassettes et sur disques compacts, soit des audio-livres.
Donc, c'est fort intéressant pour lui. Il peut continuer à pratiquer l'un de ses passe-temps favoris. Toutefois, ce n'est pas là mon sujet d'inquiétude.
Ce serait plutôt du côté des jeunes. Le développement des technologies pose des problèmes partout. Je sais qu'au Québec, dans certaines régions, l'Internet à haute vitesse n'existe pas ou le système n'est pas encore tout à fait fonctionnel. C'est d'ailleurs le cas dans plusieurs régions. Ça doit l'être aussi un peu partout au Canada.
Il doit donc être plus difficile d'instaurer un système comme le vôtre. Alors, les gens peuvent avoir moins d'intérêt. Quelle est votre opinion à ce sujet?
Il faut que le développement des technologies progresse et c'est très lent. En ce qui concerne l'Internet, des efforts sont faits depuis des années. Je l'ai, chez moi, mais les gens de la municipalité voisine ne l'ont pas et ailleurs non plus. Donc, cette situation cause certains problèmes. Il y a aussi des engorgements.
Par ailleurs, en ce qui touche les bandes dessinées, comment faites-vous pour informatiser cela? Lire une bande dessinée dans un livre est bien différent. Comment allez-vous susciter l'intérêt des jeunes? C'est important.
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Merci, monsieur le président.
J'ai fait une visite intéressante aujourd'hui. Je suis allé chez Ericsson, dans l'Ouest d'Ottawa, et j'ai vu certains projets auxquels on y travaille. C'est vraiment remarquable de voir la puissance impressionnante qu'on va installer dans ces appareils que nous utilisons tous les jours, la vitesse à laquelle tout cela va fonctionner et la qualité du signal qui sera disponible. C'est vraiment fascinant.
On s'attend à ce que le nombre total de connexions Internet atteigne 50 milliards d'ici 2050, chacun possédant de nombreux appareils, tous branchés de nombreuses manières différentes. Je pense que c'est là le défi: comment tirer profit des 50 milliards de connexions qu'on pense rendre possible d'ici 2050? Voilà le noeud de la question qui nous occupe aujourd'hui.
Monsieur O'Hearn, l'Association of Canadian Publishers s'est prononcée très clairement et fermement en faveur de la modernisation de la Loi sur le droit d'auteur. Je sais que si l'on revient plusieurs générations en arrière, la rentabilité du secteur a toujours été fondée sur la vente de livres. Il vous fallait du contenu pour faire un livre, mais le profit provenait entièrement de la vente du livre.
Comment passer de la vente de livres à la vente de contenu tout en veillant à ce que le secteur soit avantageux à la fois pour les auteurs et les éditeurs? En bout de ligne, comment pouvons-nous avantager le Canada de cette manière?
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Je voudrais bien connaître la réponse à cette vaste question. C'est vraiment le noeud de l'affaire, exactement comme vous l'avez dit. J'ai lu quelque part que le secteur de l'édition n'a pas vraiment changé en 500 ans. Il commence tout juste à devoir prendre le changement au sérieux.
Vous avez absolument raison; c'est dans la vente du contenu sous forme de livre tel qu'on le connaît que l'on fait de l'argent et les bénéfices sont ensuite répartis. Bien sûr, nous sommes un peu comme l'industrie du disque, je suppose, en nous imaginant que nous pouvons faire la même chose avec le livre numérique. Encore une fois, cela reste à voir parce qu'un livre, comme n'importe quoi d'autre, peut être partagé sous forme de fichier. Il y aura toujours quelqu'un pour crocheter la serrure. C'est amusant. Ce n'est pas pour moi — je suis nul à ce jeu — mais je pense qu'il y a des gens qui trouvent cela amusant et ils trouveront toujours le moyen de déverrouiller.
Cela revient à ce que je disais tout à l'heure. De toute façon, nous faisons actuellement une expérience: nous fournissons des livres gratuitement dans un certain format électronique, nommément le PDF. Nous utilisons aussi un format électronique plus élaboré, EPUB, que l'on peut vraiment utiliser de manière utile; celui-là, nous le vendons, et nous vendons aussi le livre imprimé. Nous voulons voir si le fait que le même livre soit disponible gratuitement en format PDF aura une incidence quelconque sur la vente des autres livres, mais nous ne le savons pas encore. Nous venons de lancer l'expérience et nous allons la poursuivre pendant environ un an.
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Je travaille dans les médias numériques depuis 20 ans et le iPad et la technologie de la tablette sont les nouveautés les plus marquantes que j'ai vues depuis Netscape en 1995.
Mon père a 91 ans et habite dans un CHSLD. J'ai téléchargé une foule de photos de famille que j'avais numérisées, je les ai apportées à l'hôpital et les lui ai montrées sur mon iPad. Mon père était complètement... Vous voyez, le mien est muni d'un enregistreur et mon père m'a donc raconté l'histoire des photographies de la famille. C'est personnel, mais si vous y pensez dans le contexte de l'histoire culturelle et réfléchissez au potentiel de ce que ce truc peut faire et au fait que nous pouvons maintenant nous promener avec tous ces documents que nous pouvons montrer aux gens et partager, c'est phénoménal.
Il y a un an, j'aurais ridiculisé l'idée que cela puisse faire une si grande différence, mais c'est tellement facile à utiliser. Et puis, quand on va dans un CHSLD et que l'on montre ces photos et que les gens commencent à partager leurs souvenirs, c'est tellement émouvant. Ce n'est pas la technologie; celle-ci n'est qu'un outil habilitant. Ce qui est émouvant, c'est le contenu et la communication et c'est pourquoi le potentiel est tellement extraordinaire.
Vous savez, j'ai travaillé aux archives de CBC pendant de nombreuses années et je peux vous dire que si nous pouvions télécharger des archives dans ces appareils et amener les gens à parler de ces images et à raconter les histoires qui se cachent derrière certains faits historiques, ce serait formidable.
:
Merci beaucoup, monsieur le président. Il me fait plaisir d'être ici avec mes collègues.
Nous avons quelques diapositives à vous montrer en appui à mes propos, simplement pour simplifier la présentation.
[Traduction]
Vous comprendrez évidemment, monsieur le président, que nous ne pouvons pas faire de conjecture sur l'orientation future des politiques gouvernementales, mais nous nous ferons un plaisir de vous donner des renseignements factuels dans la mesure du possible. Si nous ne pouvons pas vous les fournir aujourd'hui, nous ferons un suivi auprès du greffier du comité. Nous allons tenter d'être le plus utiles possible, dans les limites de ce que nous pouvons et ne pouvons pas faire à titre de fonctionnaires.
J'attire votre attention sur la première diapo, qui se trouve à la page 2.
Quand on élabore un cadre général de politique, comme dans le cas de votre étude sur l'impact des nouvelles technologies sur la création au Canada, les grandes lignes de toute initiative de ce genre englobent des lois, des institutions et peut-être des programmes. À la page 2, vous voyez les outils que nous utilisons actuellement — les principaux, mais pas les seuls — pour appuyer la création de contenu canadien et l'accès à ce contenu. Vous remarquerez que dans certains cas, cela remonte à de nombreuses années; cependant, ces outils demeurent particulièrement adaptables et utiles, parce que lorsqu'ils ont été conçus à l'origine par le Parlement, on l'a fait de manière à ce qu'ils soient assez souples et puissent évoluer avec le temps. Ils nous ont aidés à continuer d'appuyer les résultats stratégiques que nous souhaitons obtenir, comme je l'ai dit, nommément la création de contenu canadien et l'accès à ce contenu, mais aujourd'hui, nous essayons de le faire pour de nombreuses plateformes.
Je passe à la page 3. Vous êtes attelés à cette tâche et entendez des témoins depuis maintenant plusieurs mois et rien de tout cela ne vous étonnera.
La technologie est effectivement l'un des éléments qui influence le plus les arts et la culture de nos jours, bien que ce ne soit pas le seul. Plusieurs intervenants vous l'ont déjà dit. Cela influe assurément sur la manière dont nous créons, partageons et consommons du contenu créatif. Il y a convergence au niveau des appareils et aussi des fournisseurs. Les lignes de démarcation entre les secteurs traditionnels deviennent complètement floues et il y a une diminution sensible du rôle des intermédiaires entre les acteurs traditionnels.
Néanmoins, les auditoires, c'est-à-dire les Canadiens, veulent obtenir leur contenu sur les plateformes de leur choix, quand ils le veulent. Ces nouvelles plateformes ne se font pas nécessairement concurrence entre elles. C'est extraordinaire de voir comme les gens semblent avoir plus de temps pour consommer plus de contenu en même temps, mais les choix se multiplient et se mondialisent. En fait, cela représente une occasion en or pour les créateurs canadiens, car la technologie donne à nos artistes et créateurs canadiens des auditoires planétaires. Chose certaine, le contenu joue un rôle important et dicte en fait la demande d'appareils et de bande passante. De plus, vous verrez dans une annexe un tableau sur la propriété qui montre comment cela influe sur la manière dont les gens s'organisent pour fournir le service.
[Français]
Au sein du ministère, au moins depuis que je suis en poste, soit depuis 2004, nous avons traité de la question de l'impact des nouvelles technologies sur la création de contenus.
Nous avons créé, à cette époque, un groupe de travail sur les nouvelles technologies et nous avons fait une recherche assez fondamentale qui nous a mis dans une bonne position pour entreprendre un virage.
Donc, à la page 4, il y a un sommaire des grands changements qu'on a pu faire en appui à la programmation.
[Traduction]
Par exemple, en mars 2009 le ministre Moore a été en mesure d'annoncer des changements fondamentaux au Fonds des médias du Canada, auquel on verse une contribution de 134 millions de dollars par année. Si l'on ajoute la contribution du secteur privé, on obtient un total de plus de 350 millions de dollars par année. Nous avons annoncé des changements au Fonds interactif du Canada, qui a remplacé l'ancien Fonds du partenariat et le Fonds de la passerelle. Cela représente 55 millions de dollars sur cinq ans. Le Fonds du livre du Canada a été renouvelé en septembre 2009, c'est un autre 40 millions de dollars. Le Fonds de la musique du Canada a été restructuré en juillet 2009 et on y a injecté 27 millions de dollars. Le Fonds du Canada pour les périodiques, qui a été annoncé en février 2009, représente une autre tranche de 75 millions de dollars.
Dans chacun de ces programmes, quand nous les avons passés en revue, nous avons intégré une composante numérique adaptée à ces réalités particulières. Nous avons aussi le Musée virtuel du Canada et les ouvrages de référence en ligne.
Le cadre comprend aussi, bien sûr, le rôle important que jouent les institutions culturelles nationales. Je vais vous laisser lire cette page. Chose certaine, l'Office national du film, Bibliothèque et Archives Canada, la SRC et d'autres, notamment les musées nationaux, grâce à leurs archives et à leurs nouvelles collections, sont d'importantes sources d'innovation pour ce qui est de fournir du contenu canadien aux Canadiens. C'est tout à fait remarquable. La SRC, par exemple, a l'un des sites médiatiques les plus achalandés qui existent.
Depuis, avec nos collègues d'Industrie Canada,
[Français]
et du ministère des Ressources humaines, nous avons travaillé ensemble sur l'économie numérique. Nous avons eu une consultation entre les mois de mai et juillet. L'intérêt a été très grand.
Vous avez sans doute vu le document émis conjointement par les trois ministères.
[Traduction]
De notre point de vue, je pense que c'est le chapitre 4 qui traite du contenu numérique. Je vous recommande de le lire si vous n'avez pas encore eu l'occasion de le faire, parce qu'on y trouve une feuille de route pour façonner l'avenir du contenu dans l'ère numérique. Nous avons été très étonnés de constater que près de la moitié des mémoires reçus traitaient du contenu, lequel influence fortement l'évolution, et la page que vous voyez fait ressortir cela.
Si l'on se tourne vers les prochains mois, encore une fois dans le domaine du numérique, il y a la Loi sur la modernisation du droit d'auteur et la stratégie sur l'économie numérique. Nous sommes en train d'élaborer une stratégie pour l'avenir, de concert avec les ministres.
De plus, nous examinons actuellement la politique de l'investissement étranger dans le secteur de la distribution de livres et de l'édition au Canada. Vous vous rappellerez que le comité Red Wilson a recommandé que l'on revoie périodiquement nos politiques d'investissement; nous sommes justement en train de le faire, en commençant par la politique du livre. Cette politique a été adoptée à l'origine en 1985 et révisée en 1992 et elle a donc certainement besoin d'être réexaminée.
Voilà qui résume la situation passée et présente. Je vais me faire un plaisir de répondre à vos questions.
Mon collègue Alain va maintenant dire quelques mots.
Je tiens à remercier le Comité permanent du patrimoine canadien de nous avoir donné l'occasion de prendre la parole aujourd'hui.
[Traduction]
Je vais commencer par parler des principales constatations tirées des consultations que nous avons faites sur l'économie numérique.
Je veux préciser dès le départ que je ne suis pas en mesure d'émettre des hypothèses sur les prochaines étapes en ce qui concerne la stratégie, la question étant du ressort des ministres. Je peux toutefois vous dire, comme Jean-Pierre l'a mentionné, que nous collaborons étroitement avec Patrimoine canadien, RHDCC et d'autres ministères.
[Français]
Le 10 mai, le ministre Clement a entamé des consultations de la part du gouvernement du Canada.
Un site Web interactif a donné aux Canadiens l'occasion de discuter d'idées et de formuler des recommandations. Nous avons reçu plus de 270 mémoires et de nombreuses idées, le tout étant disponible sur le site Web que nous avions créé et qui s'appelle economienumerique.gc.ca.
Si vous ne l'avez pas visité, toutes les soumissions reçues sont accessibles au public.
De plus, des réunions ont eu lieu, sur divers sujets, avec différents intervenants.
Dans l'ensemble, les participants se sont généralement montré d'accord sur les principaux défis exposés dans le document de consultation, et sur l'idée que tous les intervenants ont un rôle à jouer dans l'économie numérique.
[Traduction]
Je vais maintenant parler des domaines qui sont du ressort d'Industrie Canada et des résultats des consultations à cet égard.
Au sujet de la capacité d'innovation au moyen des TIC, les participants ont fait remarquer que le Canada souffrait d'un sous-investissement dans les TIC et que les taux d'adoption étaient lents. En outre, les intervenants ont considéré que les PME étaient désavantagées, car bien souvent elles n'ont pas le temps ni les ressources leur permettant de choisir et de mettre à exécution les bonnes solutions de TIC.
Le secteur privé a reconnu qu'il avait un rôle à jouer pour faire une meilleure utilisation des TIC, mais il a aussi recommandé l'exercice d'un leadership par le gouvernement pour favoriser le changement, par l'entremise de mesures de sensibilisation, par exemple.
Plusieurs intervenants ont réclamé l'adoption rapide de projets de loi relatifs à la lutte contre les pourriels, au respect de la vie privée et au droit d'auteur, de manière à renforcer le cadre réglementaire canadien qui protège et favorise le cybermarché et à accroître l'utilisation des technologies numériques.
L'infrastructure réseau de la prochaine génération est vue comme une composante essentielle de l'infrastructure moderne, pour tous les secteurs de l'économie. Les intervenants ont dit souhaiter des services nouveaux, innovants, à large bande, à plus haute vitesse et au prix le plus bas possible. De façon générale, ils étaient d'avis que le marché concurrentiel fonctionne raisonnablement bien dans les zones urbaines. Cependant, pour les collectivités plus petites, rurales ou éloignées, les intervenants ont précisé que les forces du marché à elles seules ne seraient pas en mesure de déployer la large bande à plus haute vitesse et l'on semblait dire qu'une intervention du gouvernement s'imposait.
Pour ce qui est de promouvoir la croissance du secteur canadien des TIC, d'après les intervenants, la taille relativement petite des entreprises, le manque de commercialisation et l'insuffisance des exportations sont des facteurs qui freinent la croissance du secteur. Ils ont mentionné l'efficacité et l'utilité de programmes comme le PARI du CNRC pour soutenir le secteur des TIC et des médias numériques.
Bien que le crédit d'impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RSDE) soit considéré essentiel, beaucoup ont préconisé des changements.
Certains intervenants ont également soutenu que les gouvernements devraient revoir leurs pratiques en matière d'approvisionnement pour favoriser l'innovation. Ils ont aussi souligné l'importance d'avoir accès à des personnes hautement compétentes pour le secteur des TIC, et le besoin d'une plus grande collaboration entre le secteur privé et le secteur public.
[Français]
Ceci m'amène à vous parler de l'aide du gouvernement pour l'acquisition des compétences numériques. Le portefeuille du ministère de l'Industrie soutient le développement des compétences numériques au moyen de divers programmes, notamment le Programme des chaires de recherche du Canada, les bourses d'études du Canada, les bourses d'étude supérieures du Canada Vanier et le Programme des chaires d'excellence en recherche du Canada.
Permettez-moi maintenant de discuter de la séparation des télécommunications de la radiodiffusion. Comme vous le savez, la radiodiffusion est un sous-ensemble des télécommunications et elle est traitée différemment des autres types de télécommunications en raison du rôle important qu'elle joue aux plans de l'établissement, de la protection et de la promotion de la culture canadienne. La Loi sur la radiodiffusion est avant tout de nature culturelle.
La Loi sur les télécommunications, au contraire, est de nature essentiellement économique. Elle vise principalement à faire en sorte que les Canadiens aient accès à des services abordables et de haute qualité.
[Traduction]
Je passe maintenant au soutien qu'accorde le gouvernement à la R et D dans le secteur des médias numériques.
Depuis 2006, le gouvernement a engagé 8,5 milliards de dollars de plus pour l'innovation. Ces investissements ont été administrés au moyen d'une vaste gamme de programmes fédéraux et de conseils subventionnaires. En 2007, les TIC ont été désignés comme un des quatre domaines prioritaires des sciences et technologie, avec à la clé des programmes et des initiatives qui appuient la R et D et les innovations sur le plan des médias numériques.
Nous ne pouvons pas vous fournir une ventilation exhaustive du financement fédéral en matière de médias numériques, mais à titre d'exemple, citons les réseaux de centres d'excellence, notamment le réseau Graphics, Animation and New Media Canada, connu sous le sigle GRAND, en Colombie-Britannique, ou encore le programme des centres d'excellence en commercialisation et en recherche, qui finance le Réseau canadien des médias numériques, que certains connaissent sous le sigle RCMN.
[Français]
Sur ce, je répondrai avec plaisir à vos questions.
Ma collègue, Mme Miller, pourra répondre également à des questions sur les télécommunications ou sur l'infrastructure.
C'est excellent de recevoir à la fois Industrie et Patrimoine.
Monsieur Blais, nous nous sommes souvent parlés et je ne vais donc pas m'attarder à vous aujourd'hui, mais je tenais à signaler que vous avez dit que le Canada est un chef de file mondial. Je suis entièrement d'accord. Je pense que depuis six ans que je suis ici, en dépit de la grande frustration que nous avons ressentie parce que nous avions tellement de retard dans l'adoption des nouvelles plateformes, ou dans l'accès de nos communautés culturelles cloisonnées à la sphère numérique, je dois dire que je constate un changement phénoménal, même au cours de l'année dernière. Je vous félicite en particulier pour le dossier des magazines. Je trouve que c'est vraiment intéressant.
Mais je voudrais m'entretenir avec M. Beaudoin parce que nous n'en avons pas souvent l'occasion. Je vous prie de ne pas prendre cela personnellement puisque je viens de vous féliciter.
Monsieur Beaudoin, je m'intéresse à la mise à niveau de notre législation sur le droit d'auteur qui vise à nous rendre conformes à l'OMPI sur la scène internationale. Nous convenons certainement tous que c'est un élément clé.
Je m'intéresse à la décision sur les verrous numériques. L'article 10 du Traité de l'OMPI sur le droit d'auteur comporte un libellé assez précis quant au droit d'un pays d'intégrer dans la sphère numérique, pour se conformer à l'OMPI, les exemptions qui existaient dans sa législation, et cette disposition est également précise sur la protection des verrous numériques, ou TPM, qui sont légaux pourvu qu'ils n'empiètent pas sur les droits qui existaient déjà.
Je constate qu'en vertu du projet de loi , le public se verra accorder un certain nombre de droits, mais ces droits n'ont pas préséance sur les verrous numériques. Pourquoi a-t-on choisi de dire que l'on peut créer ces droits pourvu qu'ils n'empiètent pas sur le verrou numérique?
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Ce sera fait par l'intermédiaire de notre cher et adoré président, oui, bien sûr.
Monsieur Beaudoin, tout le monde s'entend pour dire que le fait qu'Internet à haute vitesse ne soit pas disponible partout est un problème énorme face à tous les défis qui s'en viennent.
Présentement, on a un problème de pipeline, un problème fondamental et très terre à terre: on n'a pas accès à Internet à haute vitesse dans plusieurs régions.
Le problème est que, pour les entreprises privées, cela n'est pas rentable. Si on demande, peu importe à quelle compagnie, Bell, Vidéotron ou une autre, d'offrir l'Internet à haute vitesse à certains endroits, elles diront que, pour ce que cela leur coûte et le nombre d'abonnements, cela ne leur tente pas.
Comment peut-on faire, à ce moment-là?