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Non, je pense que c'est important, parce que lorsqu'on est en séance publique... alors oui, on fait des discours dans l'espoir qu'ils soient repris ou examinés plus tard.
Le président: Allez-y.
M. Scott Reid: Si ma mémoire est bonne, avait mal compris la situation et déclaré quelque chose de faux. Ce n'était pas intentionnel. Il n'a pas induit la Chambre en erreur sciemment. Je pense que nous sommes tous d'accord là-dessus. Il a induit la Chambre en erreur sans le vouloir en déclarant — plus fermement que la ministre ne l'avait jamais fait, parce qu'elle n'a jamais fait une chose pareille — que les responsables de l'ACDI étaient d'accord et... le problème ce n'est pas l'ACDI, qui inclut la ministre, mais les responsables de l'ACDI, de la même manière que le Parlement se compose de trois organes... C'est le même genre de distinction qui s'applique.
Il s'agit d'une distinction technique pour laquelle il était approprié et nécessaire de présenter des excuses, ce qu'il a fait. Mais il n'était pas nécessaire que la ministre en fasse autant, puisqu'elle n'avait pas fait cette déclaration.
Pour en revenir aux paragraphes 33 et 38, je vous demande des excuses; j'essaie de comprendre la situation. J'ai essayé de trouver les commentaires de M. Walsh, lorsqu'il faisait une distinction...
Je comprends la distinction faite au paragraphe 33 entre « les critères organisationnels » et « les critères politiques ». Je trouve que c'est inutile, parce que cela me paraît assez évident. C'est bien ce que vous faites. Vous demandez si quelque chose dépasse les critères, c'est-à-dire si c'est quelque chose qu'on peut financer, dans la mesure où cela ne concerne pas les Affaires étrangères, n'est-ce pas?
Donc, quand on suit ce processus, on respecte des critères organisationnels.
Ensuite, la ministre applique des critères politiques, c'est-à-dire qu'elle se demande si tout est conforme aux objectifs de la politique du gouvernement.
Je ne vois pas l'intérêt d'ajouter des critères administratifs au paragraphe 38. C'est la raison pour laquelle j'essaie de trouver le commentaire de M. Walsh, pour savoir ce qu'il a fait.
Je ne suis pas sûr que les critères administratifs soient vraiment...
Si, en disant cela, il voulait dire « organisationnel », ou s'il tentait de dire autre chose... il semble qu'il y ait trois critères. Cela nous ramène probablement à l'idée selon laquelle les critères politiques sont, à certains égards, illégitimes. C'est la raison pour laquelle les députés de l'opposition ont soulevé la question, je suppose.
Je ne crois pas que ce soit le cas, mais si ça l'était, cela changerait tout.
Je pose la question à nos attachés de recherche pour savoir s'ils peuvent nous trouver la réponse.
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Mme Corkery. Merci, monsieur le président.
On retrouve un certain nombre de conclusions dans ce rapport. En fait, il est truffé de conclusions qui visent à nous amener vers une déclaration politique totalement injuste pour la ministre Oda et tout à fait erronée. On indique par exemple au paragraphe suivant qu'on lui a demandé s'il lui était possible de produire un document indiquant qu'une décision avait été rendue en ajoutant les mots « not » ou « do not », et elle a bien sûr pu fournir deux exemples semblables très facilement.
Mais dans ce paragraphe-ci, on donne l'impression que, d'une manière ou d'une autre, le a influencé la décision de la ministre . En outre, on fait référence à une déclaration qu'il aurait faite ou, je crois, à un commentaire dans le cadre de son allocution. Je ne me rappelle pas exactement à quelle occasion, mais c'était à la mi-décembre. On parle donc de 10 jours ou deux semaines plus tard. Il est donc établi que cela n'est pas avéré.
Pourquoi voudrions-nous inclure dans ce rapport une insinuation trompeuse et consigner officiellement une conclusion que nos audiences nous ont permis de juger non avérée? Pourquoi ne conserverions-nous pas seulement la dernière portion du paragraphe 34:
La ministre a répondu qu'il n'y avait eu aucune discussion entre elle-même et le premier ministre, le bureau du premier ministre ni quelque autre ministre sur la demande de KAIROS à l'ACDI. Elle a ajouté que cette question n'avait été abordée dans aucune réunion du Cabinet ni d'un sous-comité du Cabinet.
Je pense que personne n'aurait pu en faire davantage que la ministre Oda pour assumer officiellement ses responsabilités à l'égard de cette décision. Alors pourquoi laisser dans ce rapport un commentaire insinuant que cette décision aurait été influencée par quelque chose qui s'est produit au moins 10 jours plus tard?
C'est le témoignage que nous avons entendu. Il est possible que certains membres du comité estiment qu'elle ne disait pas la vérité. Si tel est le cas, il pourrait être approprié de faire part de leurs spéculations en indiquant qu'ils ne croient pas que ce soit la vérité. Il faudrait que le rapport que nous présenterons à la Chambre des communes prenne à peu près la forme qui suit. Nous avons recueilli différents éléments d'information, mais il nous faudrait plus de temps pour étoffer le dossier, car il nous est impossible de nous acquitter de notre tâche, compte tenu de la quantité d'information qu'il nous faut traiter. Il faudrait par exemple que quelqu'un vérifie les dossiers du Cabinet afin de déterminer si cette question a été soulevée. C'est le genre de démarche qui m'apparaît le plus appropriée pour l'instant.
Il n'est indiqué nulle part dans la décision du Président de la Chambre que nous devons lui présenter un rapport final définitif en tenant compte d'absolument tous les éléments. Étant donné l'importance de cette question, il nous laissait jusqu'au 25 pour produire un rapport initial. Il n'est pas rare que les comités présentent ainsi ce qui correspond à un rapport d'étape, et les commissions royales font la même chose. Alors, cela conviendrait tout à fait.
Bien évidemment, nous savons tous qu'il y a un vote de confiance aujourd'hui et que la 40e législature risque fort de prendre fin, qu'il devrait y avoir prorogation, mais... Désolé, je ne devrais pas parler de prorogation. C'est...
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Peut-être ai-je dit octobre, mais ce n'était pas intentionnel. Je voulais dire mars. Je parlais d'aujourd'hui.
Aux fins de la discussion, si c'est hier qu'on avait voté sur la motion de confiance, nous n'aurions pas manqué à notre devoir du seul fait que nous n'aurions pas présenté notre rapport avant. C'est simplement que le temps nous aurait manqué. De la même façon, s'il nous est impossible de soumettre notre rapport indiquant qu'il nous faut davantage de temps, et ainsi obtenir un délai pour produire un rapport final, ce n'est pas la faute du comité. Nous ne manquons pas aux engagements qui découlent de la décision du Président de la Chambre. C'est juste que nous n'aurons pas suffisamment de temps, un argument très important à faire valoir, dans la situation où nous nous trouvons. Nous ne pouvons pas contourner le problème en nous contentant de faire état des spéculations de certains membres du comité au cours de nos audiences. Il faut notamment constater qu'il y a des erreurs qui se glissent. Les gens ont de la difficulté à se rappeler de ce qu'ils ont eux-mêmes déclaré.
Une voix: C'est vrai.
M. Scott Reid: Pas plus tard qu'hier, M. McGuinty faisait erreur en affirmant qu'il avait demandé à ce que toutes les décisions soient produites devant le comité. Je suis allé vérifier ce qu'il avait dit exactement quelques jours auparavant et il avait demandé qu'on lui fournisse un seul exemple. Les termes « un seul » et « tous » sont aussi éloignés qu'on peut l'être. C'est le genre d'inexactitude qu'on ne veut pas voir se retrouver dans le rapport et je dirais que c'est justement ce qui se produit avec le paragraphe qui nous intéresse.
Alors, comme je l'indiquais, le témoignage tel que présenté est bel et bien là. Je crois que nous ne devrions pas le mettre en doute et laisser plutôt les choses comme elles sont.
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Merci, monsieur le président.
Sur ma copie, c'est à la page suivante, à la fin du paragraphe. On fait référence à des dates que je n'avais pas vues auparavant et dont je ne me souvenais pas. La phrase se lit comme suit:
Le 4 décembre 2009, KAIROS a reçu une lettre, datée du 3 décembre 2009, l'informant que l'ACDI avait pris sa décision pour des raisons d'efficacité et aussi en fonction de ses thèmes prioritaires que sont la sécurité alimentaire, l'enfance et la jeunesse, et la croissance économique.
On peut lire ce qui suit à la phrase suivante: « La lettre n'offrait pas d'explication plus précise. »
Monsieur le président, les priorités de l'ACDI sont énoncées sur son site Web, au vu et au su de tous. Nous avons parlé du fait que le site Web de KAIROS énonçait les priorités de l'organisme, au vu et au su de tous, et que qui que ce soit était à même de constater qu'il s'agit principalement d'une organisation activiste. On parle de « partenaires de solidarité », et aussi de « partenaires d'action », si je ne me trompe pas. Mais il est bien question d'activisme. Ses priorités ne rejoignaient pas celles de l'ACDI en ce qui concerne la sécurité alimentaire, l'enfance et la jeunesse.
Quand Mme Corkery est venue témoigner, elle a dit, très étrangement, qu'elle n'avait pas eu d'explication. Cela me paraît très clair comme explication. Les priorités ne sont pas les mêmes: la sécurité alimentaire, l'enfance et la jeunesse, et la croissance économique. Alors pourquoi devons-nous ajouter cette phrase: « La lettre n'offrait pas d'explication plus précise. »?
Cela ne correspond pas aux témoignages que nous avons entendus; c'est une explication claire. Je pense que cette phrase devrait être enlevée.
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Non. Je pense qu'elle ne peut pas conduire à cause de ses yeux.
Quoi qu'il en soit, vous voyez où je veux en venir. C'est plus que deux décisions par jour. Si on ne compte que les jours de semaine, c'est trois ou quatre décisions par jour. Et elle essaie de consacrer suffisamment de temps à chacune de ces demandes et de les traiter avec sérieux, à part peut-être celles qui ne sont de toute évidence pas acceptables. Il est bien sûr impossible de prendre le temps de rédiger une réponse détaillée pour chacune des demandes, expliquant les raisons précises selon lesquelles les critères n'ont pas été respectés. Les critères sont les suivants et nous avons déterminé que la demande n'y satisfaisait pas; c'est tout ce qu'il y a à dire, et c'est tout ce qui a été dit.
J'ai plusieurs fois fait valoir mon objection au cours des discussions entourant ce rapport provisoire, c'est-à-dire qu'on laisse notamment entendre qu'on cherchait à cacher les raisons qui avaient justifier cette décision. On tente en effet de prendre des moyens détournés. On insinue que la ministre a dérogé des pratiques courantes. Étant donné que c'est sur cette présomption que l'opposition fonde ses arguments pour affirmer que la ministre a commis un outrage, car je ne crois pas qu'on argumente encore à ce sujet... Vous me corrigerez si je me trompe, mais je ne crois pas que l'opposition maintienne encore qu'elle ait volontairement induit le Parlement en erreur en faussant un document, puisque nous avons eu la preuve qu'il s'agissait d'une pratique courante. D'après les dernières questions de M. McKay à l'endroit de la ministre, par exemple, je ne crois pas qu'il essayait encore de lui faire avouer qu'elle avait menti au Parlement ou volontairement induit le Parlement en erreur, ou encore qu'elle avait fait une fausse déclaration, dans le sens strict du terme, à la Chambre des communes.
Je pense qu'il insinuait plutôt à ce moment-là que ses paroles avaient été mal interprétées et qu'elle n'avait pas essayé de corriger le tir quand elle s'est rendu compte du mal entendu. C'est un comportement qui est inacceptable en soi. Vu la direction que prend cette histoire, formuler les choses d'une telle manière...
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Le but recherché est la plus grande précision possible. M. Walsh a utilisé plusieurs fois le mot « departmental » et pas le mot « administrative ». Ce qui serait risqué, ce serait l'utilisation des trois mots à la fois « political », « administrative » et « departmental », car cela sèmerait la confusion et ferait croire qu'il existe trois processus décisionnels alors qu'il n'y en a que deux: la décision ministérielle, en l'occurence, une note de service soumise à la ministre; et une décision politique prise par la ministre.
Je me sens un peu frustré. C'est de ma faute, je suppose, puisque cela m'avait échappé. Au paragraphe 33, le mot « political » est entre guillemets, j'ai l'impression de faire comme ceux qui font le signe avec deux doigts de chaque main pour indiquer qu'ils mettent entre guillemets le mot qu'ils disent. Ça sous-entend que le mot « politique » n'a plus tout à fait la même signification, et nous utilisons ce mot précisément parce que l'on sous-entend autre chose. C'est problématique. Quoiqu'il en soit, cela a été corrigé maintenant.
Je ne sais pas comment on s'y prendrait. Je demande au comité la permission de revenir au paragraphe 33 et de supprimer les guillemets du mot « political » pour exprimer que la décision est vraiment politique et pas illégitimement politique comme le sous-entendrait la présence de guillemets.
De toute façon, en mettant « political decision » et « departmental decision », le texte est plus clair.
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Merci, monsieur le président.
Le point que soulève M. Reid est en effet pertinent. C'est M. Laframboise qui avait d'abord soulevé cette coquille. Elle est assez significative, en ce sens qu'elle reflète la nature du processus décisionnel. Il m'apparaît plus approprié de parler d'une décision ministérielle que d'une décision administrative. Cela correspond aux propos que M. Reid a tenus. Souvent, surtout du côté des affaires étrangères et de l'aide internationale, on parle en anglais de « department », ce qu'on traduit en français par « ministère ».
Comme on l'a vu, si la ministre prend une décision, celle-ci devient la décision ministérielle. Dans le texte, on voit bien en quoi cela s'oppose à une décision politique. Dans ce cas-ci, il m'apparaît clairement que c'était une décision ministérielle puisque la ministre, cela va de soi, fait partie intégrante du ministère qu'elle dirige. Comme elle a précisé elle-même qu'il n'y avait eu aucune autre interférence, il s'agit d'une décision ministérielle. Bref, j'appuie les corrections et la définition du mot « ministérielle ».
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Monsieur le président, je comprends que mon collègue M. Blaney parle de décisions ministérielles et suggère que...
J'aimerais simplement savoir... En anglais, les termes seraient « department » et « minister ». Nous avons cessé d'utiliser le terme « ministry » pour le fédéral. En Ontario, je pense qu'en ce qui concerne le gouvernement provincial, on dit tel ou tel ministère. L'exemple du ministère des Ressources naturelles me vient à l'esprit. En français, on emploie les mot « le ministre » et « le ministère ».
Lorsqu'on dit « une décision ministérielle », sera-t-il clair que...?
M. Marcel Proulx:C'est compliqué.
M. Scott Reid: Ainsi que l'a souligné la mère de Mme Ratansi, ce n'est pas facile à comprendre.
Je me préoccupe du fait que si nous utilisons ce terme — et je demande des précisions sur le mot « ministérielle » —, sera-t-il clair qu'il s'agit effectivement d'un avis consultatif donné par des fonctionnaires à la ministre, plutôt que d'une décision que la ministre a prise en se fondant sur des motifs politiques? C'est une question importante et différente de celle qui apparaît dans le texte anglais, mais de nature similaire si ce que l'on recherche est de rendre le texte le plus clair possible.
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Merci monsieur le président.
On trouve à la page 46 des bleus une citation de M. Rob Walsh. Il parle longuement de la différence entre une décision du ministère, ce qu'elle signifie au Parlement, etc. Un peu plus bas, un paragraphe commence par: « Toutefois, je ne crois pas qu'il faille invoquer cette façon de s'exprimer — décision de l'ACDI, décision ministérielle — comme prétexte », etc. Puis vers la fin du paragraphe, il dit: « faite au niveau professionnel, au niveau ministériel et la décision du ministre, qui est de nature politique. »
Il met une décision du ministre et une décision politique sur un pied d'égalité. Donc, pourquoi ne pas simplement remplacer le mot « political », à cause de ses multiples sens, par le mot « ministerial ». Quiconque lira cet amendement sera perplexe. Je propose donc une motion pour changer le mot « political » par le mot « ministerial ».
Monsieur le président, l'apport de ce changement suscite en moi deux préoccupations. La première, c'est qu'en français, nous avons maintenant « ministériel » et « ministérielle » ce qui supposément sera problématique. Voilà pour le premier problème.
Le deuxième problème est que le mot anglais « political » est utilisé ailleurs, au paragraphe 33. J'ai mentionné en début de séance les problèmes que cause l'utilisation d'une terminologie uniforme. Vous vous souviendrez que je voulais à ce moment modifier les paragraphes 33 et 38 en même temps, ce qui s'est révélé être un peu difficile au plan de la procédure. Je ne voudrais certainement pas que nous retournions à la case départ.
J'étais préoccupé par le fait que le mot « departmental » n'était pas utilisé, mais nous y avons remédié. Mais, si maintenant, nous abandonnons le mot « political », nous allons ajouter à la confusion.
Je suggérerais, si vous le permettez...
J'ai une troisième préoccupation, c'est...
Une voix: Êtes-vous en train de vous parler à vous-même, Scott?
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Merci, monsieur le président.
Voilà ce que dit précisément M. Walsh... Excusez-moi, je l'avais sous la main il y a une seconde. Il utilise mot « ministerial » mais pas tout seul. Il parle de décision ministérielle ou politique. C'est ce que je cherche.
Je suggérerais, une fois que j'aurais trouvé ce... J'aurais voulu que vous n'écriviez pas là-dessus, monsieur Young.
Voilà, j'ai trouvé.
Je vous lis le paragraphe où il dit:
Toutefois, je ne crois pas qu'il faille invoquer cette façon de s'exprimer — décision de l'ACDI, décision ministérielle — comme prétexte pour brouiller la distinction entre une décision prise ou une recommandation faite au niveau professionnel, au niveau ministériel, et la décision d'un ministre, qui est de nature politique. Il y a là une distinction importante.
Je pense qu'il a utilisé ensemble « ministerial » et « political ».
Donc, si nous voulons faire cela, je suggérerais de modifier la motion de M. Young pour y garder le mot « departmental », comme dans le paragraphe 38, mais de dire « entre une décision du ministre et une décision ministérielle » ou alors insérer, si vous voulez...
Optons pour « une décision du ministre qui est de nature politique » au lieu de l'expression « décision politique ».
On lira donc: « faire la distinction entre la décision du ministre qui est de nature politique » — et nous pourrons la citer puisqu'on la trouve dans le témoignage de M. Walsh, quelque chose de très précis — « et la décision administrative ».
Voyez-vous comme j'ai séparé les décisions? Je propose cet amendement à l'amendement de M. Young.
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J'aimerais bien avoir une autre tasse de l'excellent café de la Chambre des communes.
Le problème provient des guillemets. J'ai soulevé le problème lié au mot « political » écrit entre guillemets. Je veux expliquer que c'est quelque chose de différent. Ce qui me préoccupait, c'est que les guillemets pourraient sous-entendre du sarcasme, une sorte d'ironie, rappeler les signes que font les gens avec deux doigts de la main pour indiquer que ce qu'ils disent est entre guillemets. Mais, on va mettre le contraire pour indiquer une précision au niveau de la citation.
Il y a longtemps que je le dis, et il me semble que l'occasion est bonne de rappeler aujourd'hui un point important, soit qu'il est toujours préférable de faire une citation que de paraphraser. C'est quelque chose que nous oublions parfois, et nous nous retrouvons à faire des paraphrases qui atténuent la précision qui existait au départ. Ces paraphrases ont l'effet que nous, les lecteurs, ne savons plus s'il s'agit d'une répétition précise ou d'un résumé général de ce qui a été dit.
En l'occurence, les guillemets permettent une précision absolue et assurent que ce paragraphe rapporte exactement les propos de M. Walsh. C'est très important puisqu'il est légiste et conseiller parlementaire à la Chambre des communes.
C'est ce que je pense de l'amendement proposé à l'amendement.
Je voulais parler en faveur du paragraphe 38 modifié.
Une voix: Bonne idée.
M. Scott Reid: C'est important. M. Walsh insiste — c'est vraiment important — sur le fait qu'il n'allait pas se prononcer quant à savoir si le ministre était ou non coupable d'outrage au Parlement. Il a poursuivi assez longtemps. En fait, j'aurais aimé voir dans ce paragraphe certaines de ses observations au sujet de l'outrage, à propos de ce que signifie un outrage, parce qu'il s'agissait d'une discussion très éclairante.
Pour être honnête, j'ai de la difficulté à me souvenir maintenant — il a comparu devant nous à deux reprises sur deux questions différentes — s'il s'agissait de son témoignage du mercredi ou de celui du vendredi. Je pense que ce sont là les deux jours où il a comparu devant nous. Je ne sais pas quel jour il a fait valoir le point que c'était le Parlement qui décidait de ce qu'était un outrage et que cela pouvait être n'importe quoi qu'il voulait.
C'est important. Il a dit, premièrement, qu'il n'était réellement pas en mesure de pouvoir le dire, parce que cela n'est clairement pas couvert par la définition actuelle d'outrage, mais que le Parlement a la possibilité d'étendre le sens du mot « outrage » au-delà de son sens actuel, ou de l'appliquer, je suppose, dans un cas, et non dans un autre, d'une manière qui serait incohérente. Il aurait le droit de le faire. Tout ce que les gens qui recensent la procédure, comme O'Brien et Bosc, peuvent faire, c'est de consigner les fois où le terme a été utilisé dans le passé et où il n'a pas été utilisé. Quant à savoir si les utilisations sont cohérentes, il ne leur appartient pas de le dire.
J'ai dit que c'était important, et je ne le disais pas uniquement de manière rhétorique. Le point ici, c'est que c'est la décision du Parlement. En ce moment, la Chambre des communes est saisie d'une motion de défiance portant sur la question de savoir si le gouvernement est coupable d'outrage.
Vous savez, vraiment, il s'agit uniquement de savoir si le sens du mot « outrage » sera étendu pour inclure quelque chose qui n'a jamais été dans sa définition auparavant, parce que, comme M. Walsh l'a indiqué, l'outrage, c'est n'importe quoi que la majorité des députés qui votent sur la question veulent qu'il soit. L'outrage n'est rien de plus que cela.
Durant nos audiences, c'était très frustrant pour moi, personnellement. À quelques occasions, M. McGuinty a lu une définitions du dictionnaire du mot « outrage », ce qui, en réalité, n'a rien à voir avec la définition parlementaire de ce mot. Une définition parlementaire fait allusion à quelque chose qui est relié aux privilèges de la Chambre ou au respect de la Chambre, ce genre de choses. Cette notion est définie étroitement, c'est pourquoi nous voyons des gens qui agissent d'une manière, en toute objectivité, méprisante — et je suppose, parfois, même méprisable —, mais cela ne répondrait jamais à la définition technique d'outrage, particulièrement s'il s'agit de députés d'un gouvernement majoritaire.
Maintenant, puisque j'ai siégé sous le gouvernement Chrétien et que j'ai vu des gouvernements antérieurs fonctionner, Dieu sait que les gouvernements majoritaires de plus d'une allégeance politique... Nous pouvons tous penser à des exemples. Nous pouvons tous lire l'histoire, également, alors, nous pouvons penser à des exemples. Mais ils avaient une majorité derrière eux, alors... c'est une autre histoire.
Le point ici, c'est que, malheureusement, l'outrage est quelque chose dont on peut abuser. C'est pourquoi, lorsqu'on répétait cette affirmation, dans le cadre des arguments des libéraux, qu'il s'agit là d'une première historique, que jamais auparavant, un gouvernement a été trouvé coupable d'outrage...
Mais il y a un tas d'autres choses qui deviendront des précédents au fur et à mesure que nous les essaierons, uniquement parce qu'elles sont si éloignées des pratiques normales de notre Parlement, du Parlement de Westminster sur lequel il se fonde, et des divers autres parlements que l'on retrouve partout dans le Commonwealth. Nous parlons littéralement de douzaines de parlements lorsque nous tenons compte des parlements des diverses provinces du Canada, des États de l'Australie, des États de l'Inde, des provinces de l'Afrique du Sud, etc.
Lorsque vous parlez d'outrage et que vous dites que cela n'existe pas, ou que ces choses n'arrivent pas ailleurs, c'est parce qu'ils respectent le besoin de ne pas soulever le couvercle de la marmite dans le cas de ce mot particulier. Ils sont conscients des dangers qu'il pourrait y avoir à l'utiliser de manière trop générale, ce qui, malheureusement, n'a pas été le cas ici.
Je dirais, franchement, que si nous parlons d'outrage au sens du dictionnaire, il y a eu un certain degré d'outrage démontré par...
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Merci, monsieur le président.
Je pense toujours que c'est important... Je ne suis pas certain de la manière de répondre à l'intervention de M. Dewar, sauf en signalant qu'il n'est pas sans précédent qu'un membre d'un comité, ou même un député qui prend la parole à la Chambre, parle en faveur de quelque chose qu'il appuie. C'est tout ce que je fais.
Évidemment, le but de toute discussion à la Chambre et dans les comités est d'essayer de convaincre les députés de se rallier au point de vue exprimé par celui qui parle de manière à les faire voter favorablement sur la question en faveur de laquelle il parle. Mais nous avons même des situations où quelque chose qui, en fin de compte, n'est pas votable fait tout de même l'objet d'un débat. Les gens tentent de se convaincre mutuellement des avantages d'une manière plus abstraite, quelque chose qui, je pense, est pertinent ici, puisque, en fin de compte, c'est la question sur laquelle l'opposition prévoit faire campagne au cours des prochaines élections.
J'ai été frustré pendant toutes ces audiences par certaines des façons dont... Je ne veux pas critiquer d'autres membres. Je dirais que j'étais frustré par certaines des choses que j'ai vu certains députés faire et qui, à mon avis, ne relevaient tout simplement pas d'un comportement approprié. Je suppose que ce n'était pas un outrage au Parlement, de toute évidence, mais ce n'était pas respectueux de la manière dont nous devrions être respectueux...
M. Marcel Proulx: Voulez-vous dire par de l'obstruction?
M. Scott Reid: ... de la procédure.
Eh bien, pour répondre à la question de M. Proulx, je signalerai simplement que vous pourriez rédiger les règles ici. Nous avons des règles qui traitent de la clôture, n'est-ce pas? Nous pouvons rédiger les règles de sorte que le débat prenne fin simplement, peu importe si tous les points pertinents ont été discutés ou non, mais l'état normal du Parlement est de permettre qu'il y ait plus de débat, parce qu'il y a toujours la possibilité que le débat débouche sur une décision.
C'est pourquoi, lorsque le Président rend une décision pour trancher une égalité, il tranche comme il le fait. En troisième lecture, il tranche contre et, en deuxième lecture, il tranche en faveur, toujours pour s'assurer qu'il puisse y avoir plus de discussion et plus de débat, que la porte n'est jamais fermée. Évidemment, c'est la raison pour laquelle on parle. C'est, en fin de compte, la raison pour laquelle, du point de vue de la procédure, un débat additionnel est toujours possible en comité. C'est tout ce que j'essaie de faire ici.
Comme je l'ai dit, la question de l'outrage au Parlement, en fin de compte, se résume à la question de savoir si le Parlement prend cette décision. La crainte que quelqu'un peut avoir, légitimement, je pense, c'est que cette procédure et d'autres puissent être pliées suffisamment et déformées au point qu'elles ne répondent plus au besoin initial pour lequel elles ont été conçues. Le but de la notion d'outrage au Parlement, comme celui de l'outrage au tribunal, ce n'est pas qu'elle soit utilisée, premièrement, comme un outil de rhétorique — c'est évident —, et, deuxièmement, ce n'est pas non plus pour qu'elle soit utilisée pour s'attaquer à quelqu'un lorsque vous n'avez pas une autre manière de le faire, parce qu'effectivement, vous pouvez trouver n'importe qui coupable d'outrage sur n'importe quelle base. Tout ce qu'il vous faut, c'est une majorité prête à faire ce que vous voulez faire.
C'est la raison pour laquelle je pense qu'il est si important que nous comprenions et que nous appuyions tous ce paragraphe, et que nous l'appuyions sciemment, sachant ce sur quoi nous votons. C'est pourquoi je voulais vous faire part de cette réflexion, monsieur le président.
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Monsieur le président, je vais appuyer le paragraphe 38. M. Reid le fait pour ses propres raisons, mais pour ma part, je vais l'appuyer précisément parce que M. Walsh nous a dit qu'il était important de voir qu'au bureau du ministre, il y a deux paliers de prise de décision: un palier ministériel et un palier politique.
Évidemment, le Bloc québécois a pris sa décision. Nous ne remettons pas en question la décision de la ministre, qui a été prise au bureau de celle-ci. Par contre, nous remettons en question le fait que pendant plus d'un an, on a essayé de faire passer cela pour une décision de l'ACDI, ce que nous n'accepterons jamais. C'est pourquoi nous allons appuyer le paragraphe 41 qui, en guise de conclusion, dit ceci: « [...] le Comité se voit dans l'obligation de la trouver coupable d'outrage au Parlement. » Nous pourrions même ajouter, si mes collègues le veulent, « et recommander à la Chambre de retirer sa confiance à ce gouvernement qui, encore une fois aujourd'hui, en faisant de l'obstruction systématique, nous démontre bien qu'il ne mérite plus de gouverner ce pays », monsieur le président.
Une voix: Bravo!
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Je ne me sentirais pas bien, si je n'avais pas l'occasion de faire des observations, Marcel.
J'aimerais reprendre là où M. Albrecht a laissé, parce que je pense que c'est là l'essence de l'argument sur l'outrage. L'opposition semble continuer à ne pas comprendre ce que signifie vraiment une décision de l'ACDI.
Lorsqu'elle a comparu devant le comité, la ministre a été on ne peut plus claire lorsqu'elle a affirmé qu'elle avait toujours dit que la décision de ne pas financer Kairos était une décision de l'ACDI. Le comité a entendu son témoignage et a pu profiter de ses réflexions. En disant qu'il s'agissait d'une décision de l'ACDI, elle a affirmé que c'était parce qu'elle avait pris la décision de ne pas financer Kairos, mais une fois qu'elle a pris cette décision, sa décision devenait celle de l'ACDI.
Cependant, les députés de l'opposition continuent de fonctionner à partir d'un malentendu. Ils citent son témoignage comme une preuve, du moins dans leur esprit, que lorsqu'elle a dit que la décision de l'ACDI était de mettre fin au financement de Kairos, et non de financer Kairos, qu'elle a induit le Parlement en erreur parce qu'elle dit que c'étaient les responsables de l'ACDI.
Elle n'a jamais affirmé que c'étaient les responsables de l'ACDI. En fait, au cours de la réunion du comité, si les membres s'en souviennent, j'ai défié le comité de trouver un extrait du hansard ou un commentaire dans un bulletin de nouvelles qui citait la ministre Oda disant que les responsables de l'ACDI avaient pris cette décision. Elle ne l'a jamais fait. Je suis certain que tous les attachés de recherche des partis de l'opposition ont eu suffisamment de temps jusqu'à maintenant pour au moins examiner chacune des paroles de la ministre.
Elle a fait de nombreuses comparutions. Elle a parlé longtemps au comité, particulièrement au moment de sa comparution du 9 décembre. Elle a pris la parole à la Chambre. Elle a répondu aux questions. Elle a donné des entrevues à l'extérieur de la Chambre. Jamais son témoignage n'a été incohérent. Jamais son témoignage, que ce soit devant la Chambre ou à l'extérieur de la Chambre, n'a été contradictoire. Elle a toujours maintenu qu'il s'agissait d'une décision de l'ACDI.
Comme les membres du comité s'en souviendront, lorsque j'ai interrogé la ministre, je lui ai demandé précisément si, à un moment quelconque, elle a donné l'impression, ou donné à entendre, ou suggéré que c'était une décision de ne pas financer Kairos qui a été prise par ses responsables plutôt que par elle-même? Elle a répondu non, qu'elle n'a jamais affirmé cela et qu'elle n'a jamais eu l'intention d'affirmer cela. Elle a également clarifié le fait que, bien qu'elle ait été à l'aise lorsqu'elle a dit qu'il s'agissait d'une décision de l'ACDI et que d'autres interpréteraient ses observations de la manière qu'elle entendait qu'elles soient comprises, que c'était sa décision et qu'elle représentait l'ACDI, elle comprenait qu'il y avait eu une certaine confusion. C'est pourquoi, dans sa déclaration devant la Chambre, en février dernier, elle a offert ses excuses pour toute confusion possible et a dit qu'elle voulait rétablir les faits. Elle a répété ses précisions et ses excuses devant le comité. Elle s'est excusée de toute confusion qu'il aurait pu y avoir sur cette question.
Je pense que son témoignage direct devant le comité aurait dû avoir mis fin à cette question. Elle a dit que jamais elle a affirmé que c'était la décision prise par ses responsables et qu'elle a annulé cette décision. Elle a dit qu'il s'agissait d'une recommandation de la part de ses responsables. Elle a rejeté la recommandation. Ses responsables l'ont confirmé. Mme Biggs a confirmé le fait qu'il s'agissait d'une décision prise par la ministre Oda et qu'il n'y avait aucune confusion chez les responsables de l'ACDI. Il semble que la seule confusion soit celle qui a été générée — et je dis « généré » pour une raison — par l'opposition. Franchement, je pense qu'ils ont fabriqué cette confusion.
Dans la décision du Président, si vous vous souvenez, il a dit que la principale raison pour laquelle il renvoyait cette question au comité était pour rétablir les faits parce qu'il semblait y avoir une certaine confusion. Il a cité un cas semblable remontant à 2002 et bien qu'il n'ait pas révélé l'identité du ministre en cause, il s'agissait d'Art Eglington, un ancien ministre de l'ancien gouvernement libéral.
Une voix: Eggleton.
M. Tom Lukiwski: Eggleton. Merci.
Je vais l'appeler simplement Art.