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Merci, monsieur le président, mesdames et messieurs.
Tout d'abord, au nom des 71 000 personnes qui travaillent dans l'industrie nucléaire canadienne, depuis les employés de notre installation de recherche nucléaire TRIUMPH en Colombie-Britannique et des installations SLOWPOKE-2 à l'Université de l'Alberta jusqu'aux travailleurs de Cameco et d'AREVA en Saskatchewan, ainsi que tous les travailleurs de nos centrales nucléaires et les chercheurs en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick, je souhaite rendre hommage aux Japonais. Les Japonais ont fait preuve d'une résilience et d'un courage formidables depuis le séisme et le tsunami dévastateurs qui les ont frappés il y a presque deux semaines.
D'entrée de jeu, permettez-moi d'énoncer un fait: quoique la sûreté absolue n'existe pas, le parc nucléaire canadien est sûr. Chaque structure est conçue et construite conformément aux normes sismiques, et ce, même si nos installations se trouvent dans des régions où l'activité sismique est faible et le risque de tsunami pratiquement nul. La sûreté a toujours été — et demeure — la première priorité de notre industrie.
Notre industrie repose sur l'acquisition d'expérience et l'amélioration continue à l'échelle planétaire et ce, grâce à l'expérience en génie acquise à l'échelle mondiale.
Dans la foulée de l'incident nucléaire survenu au Japon, l'organisme de réglementation fédéral examine actuellement le dossier de sûreté de toutes les installations nucléaires du Canada. Il s'agit d'une procédure normale lorsque des incidents de cette nature se produisent. Nous sommes fiers de notre dossier en matière de sûreté, mais la vigilance est toujours de mise. Bien entendu, nous examinerons minutieusement la tragédie survenue au Japon pour en tirer des leçons afin d'améliorer la sûreté ici.
Mon collègue, M. Duncan Hawthorne, vous parlera de cet aspect plus en détail dans quelques minutes.
Permettez-moi d'aborder maintenant la question plus globale de la sécurité énergétique. La filière nucléaire constitue un élément clé du portefeuille énergétique diversifié du Canada. Le nucléaire permet de répondre à la demande de base en continu. Notre pays en tire 15 p. 100 de son électricité et l'Ontario, plus de 50 p. 100.
Le principal avantage du nucléaire tient au fait qu'il produit d'énormes quantités d'énergie pendant de très longues périodes. Grâce aux progrès continus en génie et à l'expérience acquise, nous prévoyons que la durée de vie de nos centrales atteindra 60 ans. Toutefois, comme dans le cas de tous les combustibles, il y a des défis et des avantages. La structure de coûts de notre industrie comprend des coûts d'investissement élevés, mais de faibles coûts de combustibles.
Examinons d'abord les avantages de ces investissements en capital. Ce sont les mêmes avantages que ceux qui découlent de tous les grands projets d'infrastructure industriels élaborés après mûre réflexion. L'avantage le plus important réside dans les emplois. Ces projets génèrent aussi des recettes, des taxes et des impôts pour les collectivités, ainsi que des retombées pour les chaînes d'approvisionnement de l'ensemble du pays.
En ce qui a trait aux emplois, Manufacturiers et Exportateurs du Canada a prouvé en juillet 2010 que deux projets — la réfection des installations nucléaires de Bruce et de Darlington — créeront à eux seuls 25 000 emplois rémunérateurs pendant 10 ans en plus d'injecter 5 milliards de dollars par an dans l'économie ontarienne. Ces projets permettront aussi d'améliorer l'infrastructure au bénéfice des ménages et des industries pour les générations à venir.
Nous devons également prendre en compte les faibles coûts d'exploitation d'une centrale nucléaire. La centrale utilise une très petite quantité de combustibles pour produire l'énergie. Le prix de l'uranium est fort peu volatile, si bien que les investissements dans la filière nucléaire nous exposent à des risques minimes en ce qui a trait aux fluctuations du prix du combustible. D'après des études réalisées par l'OCDE, le coût global pour le consommateur, tout au long de la durée de vie d'une centrale nucléaire, est similaire à celui de l'énergie produite par les grandes centrales hydroélectriques, les centrales au gaz naturel ou les centrales au charbon et beaucoup plus faible que celui de l'énergie éolienne ou solaire.
Dans notre industrie, les coûts externes sont minimes. Nous imposons à la société ou à l'environnement très peu de coûts que nous ne prenons pas en charge nous-mêmes. Plusieurs raisons expliquent cet état des choses: l'encombrement au sol de nos installations est faible, nous ne rejetons pratiquement pas d'émissions dans l'environnement et nous assurons nous-mêmes en grande partie le stockage et la gestion de la très petite quantité de combustibles irradiés et d'autres matières radioactives que nous générons et qui est d'ailleurs soumise à une surveillance très stricte.
En fait, notre industrie est la seule qui sait exactement où se trouvent tous ces déchets. Nos organismes de réglementation y veillent. Et, à notre avis, il ne s'agit à proprement parler de déchets. Nous parlons en fait de combustibles qu'on pourra recycler un jour. Nous prenons donc en compte tous les coûts d'emballage, de gestion, de stockage et d'élimination de ces matières, ce qui signifie que ces coûts sont compris dans le prix de l'énergie nucléaire aujourd'hui.
Sur le plan de l'environnement, j'ai mentionné que la filière nucléaire ne génère pratiquement pas d'émissions. Si le Canada utilisait des centrales thermiques classiques au lieu des centrales nucléaires actuelles pour produire la même quantité d'électricité, il générerait 90 millions de tonnes de gaz à effet de serre supplémentaires chaque année, soit l'équivalent de 12 p. 100 de nos émissions annuelles.
De plus, au moment même où nous nous efforçons de réduire l'empreinte carbonique de notre pays et du monde, le remplacement de l'énergie d'origine fossile par l'énergie nucléaire pourrait avoir un effet très positif. Les faibles émissions, les coûts de combustibles peu élevés et le faible encombrement au sol font déjà du nucléaire une filière attrayante pour de nombreux pays, avant même de parler de plafonnement de tarification des émissions de carbone. Alors que la demande d'énergie augmente et que nous nous dirigeons vers un monde où les émissions de carbone devront être limitées, l'énergie nucléaire a un rôle à jouer au Canada et à l'étranger. Alors que les pays en développement se tournent vers des sources d'énergie durable et renouvelable, le nucléaire s'impose comme choix. C'est une filière abordable pratiquement sans émissions qui peut aider à créer ici même et dans les pays en développement des emplois qui stimuleront une économie enracinée dans l'innovation et la recherche.
J'aurais aimé avoir davantage de temps pour parler d'innovation et de R—D dans la filière nucléaire et, en fait, de médecine nucléaire. Malheureusement je n'en ai pas le temps. Ces secteurs constituent une très grande source de fierté pour le Canada. Grâce à ces secteurs, notre industrie facilite la productivité et, par le fait même, améliore notre niveau de vie.
En conclusion, je dirais que les environnementalistes du monde entier ont de plus en plus de points en commun avec les membres de l'industrie nucléaire, qui s'efforcent continuellement d'améliorer la sûreté, la rentabilité et la performance environnementale.
Sur ce, je vous remercie de m'avoir invitée aujourd'hui.
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Bonjour, monsieur le président.
De toute évidence, je ne peux vous présenter un exposé sur l'énergie nucléaire sans parler des événements qui ont eu lieu au Japon. J'ai donc jugé utile de donner au comité un aperçu de l'incident. J'ai également remis au comité une présentation avec diapositives pour mieux illustrer la chronologie des événements.
Je vais maintenant vous présenter un survol de la situation sans faire systématiquement référence au document en vous faisant passer d'une diapositive à l'autre. Bien sûr, tout le monde a vu des images des répercussions dévastatrices du séisme et du tsunami dans toute cette région du Japon.
En ce qui a trait à la centrale nucléaire en soi, au moment du tremblement de terre, on comptait six unités, numérotées de un à six. Trois unités étaient pleinement opérationnelles — les unités un à trois — et trois autres se trouvaient à différentes phases d'arrêt. Tout juste après le séisme, la centrale a réagi comme souhaité. Elle a résisté au séisme, et les systèmes de refroidissement automatiques ont été enclenchés, comme prévu.
Environ 30 minutes après le tremblement de terre, le tsunami a entraîné des dommages énormes à l'installation. En fait, il a submergé en majeure partie le système d'arrêt. Essentiellement, on constate facilement que la centrale n'a pas été en mesure de résister à la puissance du tsunami. La hauteur de la vague excédait ce qui avait été prévu lors de la conception du site. Cela a eu des répercussions dévastatrices sur tous les systèmes de mise en état d'arrêt.
J'ai essayé d'expliquer cet incident de diverses façons aux gens. J'ai d'ailleurs participé à une réunion en Ontario ce matin où j'étais invité à en faire de même. Je vais donc essayer, pour vous, de vulgariser mes explications.
Imaginez une bouilloire dans laquelle de l'eau bout. Le réacteur à eau bouillante fonctionne assez similairement. En temps normal, il y a vraiment de l'eau qui bout dans le réacteur, mais contrairement au bec de la bouilloire qui permet à la vapeur de s'échapper, la vapeur est transférée dans une turbogénératrice. Imaginez maintenant que, soudainement, la vapeur n'a nulle part où aller. C'est exactement ce qui s'est produit durant l'incident, c'est-à-dire que la connexion entre le réacteur et la turbine a été rompue. Une quantité énorme de chaleur continue d'être générée à l'intérieur de la bouilloire, mais la vapeur n'a nulle part où aller.
La première réaction est donc de chercher à refroidir le réacteur. Comment peut-on empêcher la soupape de sauter? Dès les premières minutes qui ont suivi l'incident, les responsables ont été confrontés à ce même problème: la possibilité que l'eau continue de bouillir et qu'il y ait des dommages structurels.
En fait, dès que le tsunami a frappé la centrale, il fallait trouver un moyen de refroidir ces trois réacteurs puissants qui continuaient de générer de la chaleur. Après quelques tentatives infructueuses, les autorités ont compris que le combustible causait des dommages, que le niveau d'eau dans le réacteur était à la baisse et que deux mesures devaient être prises assez rapidement: premièrement, abaisser la pression grâce à la ventilation et, deuxièmement, trouver une autre façon d'ajouter de l'eau au réacteur. Ils ont décidé d'utiliser de l'eau de mer et des pompes à incendie et ont opté pour une pénétration progressive dans les trois unités.
Je crois que nous avons tous été frappés par les images assez percutantes de l'aire de confinement secondaire gravement touchée. En réalité, on assure la ventilation, mais il y a également de l'hydrogène qui entre dans cette aire de confinement secondaire. Dans des circonstances normales, l'hydrogène aurait brûlé au fur et à mesure. Il y en aurait eu un faible volume dont on aurait pu s'occuper au fur et à mesure. Or, l'équipement avec ignition à hydrogène dépend également d'une alimentation électrique. Donc, sans cet équipement, le volume d'hydrogène que la ventilation a fait entrer était assez important. Il s'est ensuite enflammé, ce qui a causé l'explosion de l'aire de confinement secondaire de l'unité 1, puis de celle de l'unité 3. Il s'agit donc des répercussions structurelles que nous avons observées.
Toutefois, il faut garder à l'esprit que malgré cette image frappante, il n'en demeure pas moins que l'aire de confinement principale de tous ces réacteurs demeure en bon état.
Le deuxième élément du problème, c'est qu'il y a maintenant de l'eau dans les cuves, ce qui force les responsables à composer avec le fait que les bassins de combustible sont remplis de combustible et qu'ils doivent être refroidis également. Cela s'ajoute au fait que l'aire de confinement secondaire de deux unités a explosé. On se retrouve donc avec du combustible qui surchauffe dans le bassin de combustible, sans aucun moyen de le refroidir, alors que la vapeur qui s'en échappe libère des contaminants dans l'atmosphère.
Jusqu'à présent, et nous en avons vu pas mal sur les images vidéo, ils ont eu recours à des mesures extraordinaires pour refroidir le bassin de combustible. Ils se servent de camions de pompiers pour arroser les bassins de combustibles et ajouter de l'eau, et ils utilisent de l'eau de mer et des pompes à incendie pour refroidir les réacteurs. Toutes ces interventions constituent des stratégies d'urgence.
La situation s'améliore de jour en jour, mais nous aurions tort d'affirmer qu'elle est maintenant stable. On continue de recourir à des mesures qui ne sont pas courantes. Au cours des 48 dernières heures, les interventions ont permis de rétablir le courant électrique vers ces réacteurs, ce qui permet de rétablir les instruments, les commandes et les systèmes de refroidissement normaux.
J'estime qu'il faudra encore au moins deux semaines pour que l'exploitation normale du système reprenne, c'est-à-dire grâce à un mécanisme de refroidissement normal. Il faut dire que ces centrales ne pourront plus être exploitées commercialement, et il s'agit maintenant de les mettre hors service en toute sécurité.
Au coeur de ce problème, bien sûr, réside la question suivante: le dimensionnement qui a servi à construire cette centrale était-il adéquat? Je crois que tout le monde comprend que le Japon est une région à très forte activité sismique. Dans ce pays, les centrales sont conçues pour résister aux séismes, et ces normes seraient considérées comme inapplicables ici. Malgré cela, le séisme, et le tsunami qui en a résulté, ont excédé en puissance ce qui avait été prévu dans la conception.
Comme Denise l'a dit plus tôt, les leçons que nous pouvons en tirer... Bien sûr, il est facile de trouver des arguments convaincants à l'égard du dimensionnement. Au Japon, non seulement le dimensionnement des centrales est différent, mais également l'emplacement, car l'environnement y est plus difficile.
L'examen de nos centrales porte sur trois points. Nous devons premièrement confirmer que le dimensionnement est fiable. Nous devons deuxièmement nous assurer que l'équipement dont nous dépendons continuera de fonctionner malgré tout un éventail de scénarios de catastrophes, comme un incendie, une inondation, une explosion, etc. Troisièmement, on nous a demandé d'établir une liaison avec les organisations de gestion des urgences en vue de confirmer que tous nos mécanismes en cas de catastrophes externes sont adéquats malgré le faible risque d'incidents.
Notre organisme de réglementation nous a demandé d'effectuer cet examen en quelques mois. Selon nous, l'essentiel du travail consiste à nous rassurer. À cet égard, le Canada est assez avancé. Nous disposons d'un ensemble de documents qui constituent des directives relatives à la gestion des accidents graves. Le Canada a bien de l'avance sur d'autres pays en ce qui a trait à la production de ce type de documents qui, manifestement, permettent de se rassurer dans une certaine mesure quant à la probabilité de subir des catastrophes plus graves que celles envisagées dans le dimensionnement.
Bien sûr, notre industrie croit qu'il y aura des leçons à tirer de cet incident au Japon. Une partie de notre travail au Canada consiste à rassurer la population au sujet de la sûreté de nos propres centrales.
Avant de terminer, j'aimerais souligner un point important. Deux incidents par le passé ont changé le cours de l'histoire: l'incident de Three Mile Island, en 1979, dont c'était le 32e anniversaire la semaine dernière, et celui de Chernobyl, il y a 25 ans. Dans les deux cas, les problèmes ont pris naissance et se sont intensifiés à l'intérieur de la centrale. Nous n'exploitons plus les centrales de cette façon aujourd'hui, et ce, depuis bien longtemps. À Fukushima, la centrale a été victime d'une catastrophe naturelle. Nous sommes certainement prêts à en tirer des leçons, mais nous ne devrions pas laisser cet incident compromettre notre vision de plus de 30 ans de sûreté dans les centrales nucléaires du Canada.
Je serai ravi de répondre à vos questions.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Il est clair que la réunion d'aujourd'hui est un peu spéciale, surtout compte tenu de ce qui se passe au Japon. Il est donc compréhensible de voir à quel point les questions vont être un peu influencées par cela. On tentera de définir où nous nous situons à l'égard de cette question. C'est assez clair.
Le Canada doit avoir une énergie diversifiée, mais il n'en demeure pas moins que la question du nucléaire est maintenant très délicate, tant sur le plan du transport des déchets que sur le plan des déchets proprement dits. Beaucoup de gens disent que les centrales nucléaires n'émettent pas beaucoup de CO2, mais si on regarde ce qui se passe au Japon, on constate que lorsque survient une explosion et que des radiations sont émises, les gens sont inquiets.
J'aimerais qu'on aille un peu plus loin. Je comprends que vous vous situez du point de vue de l'industrie. Personne ne veut que cela ne fonctionne pas, même si on veut du profit. Je peux comprendre cela. La sécurité doit donc être une priorité. De toute façon, c'est aux régulateurs et aux gouvernements de s'assurer qu'il y a un contrepoids dans le domaine et que les choses se passent bien.
Madame Carpenter, vous avez dit que les installations nucléaires au Canada étaient sécuritaires. On sait qu'il y a plusieurs centrales en Ontario et qu'on est confronté à certaines réalités au Nouveau-Brunswick et à Gentilly, au Québec.
Croyez-vous que beaucoup plus d'argent soit nécessaire pour s'assurer qu'un Fukushima ne se produise pas chez nous? Croyez-vous plutôt que ce qu'on a actuellement est suffisant et qu'on n'a pas à s'inquiéter?
Je parle de construction et d'investissements supplémentaires.
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Merci. Cet incident a soulevé bien des questions. Faudrait-il repenser une bonne partie de notre matériel et de notre centrale et, dans l'affirmative, combien cela coûterait-il de plus?
L'affaire n'est pas encore terminée parce que nous ne connaissons pas tous les facteurs qui ont causé la situation au Japon, nous jugeons que nos centrales sont conçues pour résister à ce qu'on pourrait appeler des lacunes ou des problèmes de dimensionnement. Quand nous aurons terminé l'étude qu'on nous a demandé de faire avec l'organisme de réglementation, il nous incombera de confirmer que le dimensionnement est bon.
Nous sommes pratiquement convaincus que ce sera le cas. Je m'attends à ce qu'il y ait des leçons à tirer de cet incident, mais je ne crois pas qu'il faudra investir davantage. Nous apprendrons peut-être comment gérer un incident comportant des facteurs combinés, parce qu'après tout il s'agit d'un site comportant quatre unités. Ainsi, s'il se produit un incident dans une des unités, la situation peut dégénérer et s'étendre aux quatre unités. Et, de toute évidence, nous en avons, des unités, en Ontario.
Nombre de parallèles ont été établis entre ma centrale et celle de Fukushima parce que nous avons six unités opérationnelles, tout comme à la centrale japonaise. Lorsque nos deux autres unités seront remises en service sous peu, nous aurons la plus grande centrale électrique du monde à un seul endroit, en Ontario.
Je crois donc que nous pourrons tirer des leçons en ce qui concerne la façon dont le système de gestion des urgences peut composer avec toute cette production en un seul endroit. Et je crois que nous pourrons déterminer si nos plans sont adéquats dans les circonstances. Mais je suis convaincu qu'aucune mesure importante ne sera nécessaire.
Par exemple, pour faire en sorte que la centrale de Fukushima résiste mieux aux tsunamis, si je peux m'exprimer ainsi, il aurait suffi de déplacer une partie du matériel pour qu'il soit installé plus haut. Aucun achat de matériel supplémentaire n'aurait été nécessaire. Certaines de ces choses entreraient certainement en jeu au moment de la conception d'une nouvelle centrale.
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Merci, monsieur le président, et merci à vous, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je vous suis reconnaissant de m'avoir donné l'occasion de témoigner aujourd'hui. Je vous ferai part des conclusions de mes recherches sur le coût de la construction des réacteurs nucléaires. J'ai également analysé l'aspect de la sûreté, et les témoins précédents ont d'ailleurs laissé entendre qu'il s'agit là d'un élément dont il faut tenir compte aujourd'hui.
Les dépenses en capital importantes et les coûts élevés associés à la construction de réacteurs nucléaires rendent la technologie beaucoup plus dispendieuse et risquée que les autres méthodes d'approvisionnement en électricité. Comme les projets de construction de ces réacteurs sont extrêmement complexes et soulèvent des préoccupations sur le plan de l'environnement et de la sécurité en raison de leur combustible extrêmement toxique et volatile, ils sont susceptibles de dépassement de coûts. En effet, les coûts sont attribuables à la gestion difficile du combustible.
La taille énorme des réacteurs et leurs longs délais de livraison les rendent vulnérables aux variations des marchés et aux nouvelles politiques publiques, qui peuvent éliminer ou changer leurs fondements économiques. En raison de ces inconvénients, certaines entreprises de services publics des États-Unis sont incapables d'amasser suffisamment de fonds sur les marchés financiers pour les construire.
En réponse à cette réalité dictée par les marchés, les sociétés de services publics des États-Unis exploitant des centrales nucléaires ont tenté de se soustraire à l'influence des marchés financiers en obtenant d'importantes subventions, de sorte que les risques associés à la construction d'un réacteur nucléaire ne sont plus assumés par les actionnaires de ces sociétés, mais plutôt par les contribuables, sous forme de garanties d'emprunt gouvernementales, et par les abonnés, sous forme de recouvrement des coûts à l'avance. Les fournisseurs de matériel subventionnent aussi probablement ces nouveaux réacteurs afin de lancer le bal.
Bien que l'industrie américaine ait réussi à obtenir quelques engagements de garanties d'emprunt fédérales et de recouvrement des coûts à l'avance, la réalité économique de la construction d'un réacteur nucléaire s'est imposée. La quasi totalité des projets évoqués ou pour lesquels on avait demandé un permis ont été retardés, suspendus, laissés en plan ou carrément annulés.
Aux États-Unis, on a constaté une bulle, tout ce qu'il y a de plus classique. Tout a commencé par une frénésie promotionnelle au début des années 2000, qui a été suivie d'une hausse de l'intérêt spéculatif, puis de l'incapacité de l'industrie de respecter ses estimations de coûts, ce qu'elle a toujours peiné à faire. Enfin, on a assisté à l'inévitable éclatement de la bulle, en raison de la chute vertigineuse du prix du gaz naturel, du déclin de la croissance de la demande, de la stabilité des coûts des autres sources d'électricité et de l'annulation de projets qui en a découlé.
Les longs délais de mise en production et les coûts élevés associés aux réacteurs nucléaires en font un investissement particulièrement mauvais lorsque règne une grande incertitude. C'est bien simple: en ces temps incertains, on veut des investissements qui soient flexibles, qu'on puisse réviser, qui ne se transforment pas en coûts irrécupérables, soit l'antithèse de la construction de grandes centrales. Je l'ai illustré dans les annexes de mon exposé.
Si l'énergie nucléaire est très difficile à justifier sur le plan économique jusqu'à maintenant, je crois que l'incident de Fukushima ne fera qu'aggraver les choses.
Comme l'ont signalé les témoins précédents, à la suite d'un incident nucléaire, les responsables des divers aspects des réacteurs nucléaires devraient prendre du recul et examiner la situation. Il serait irresponsable de la part des décideurs de ne pas revoir les processus définissant les normes de sécurité et permettant de réévaluer le rapport coûts-avantages des diverses options possibles. Il est toujours bon de colliger des renseignements supplémentaires et de prendre son temps.
Il serait irresponsable de la part des organismes de réglementation de ne pas revoir la sécurité et même d'envisager l'adoption d'autres mesures de sécurité, ce qui pourrait prolonger la période de construction ou de modernisation de centrales. Évidemment, les analystes financiers devront revoir les risques associés à ces projets, déterminer s'ils sont plus difficiles à mener à bien, moins attrayants que d'autres options, et moins populaires auprès des décideurs, qui pourraient ainsi leur retirer leur appui, ce qui augmenterait le coût du capital.
La hausse des coûts de ces projets est attribuable à leur complexité. J'ai comparé la situation aux États-Unis avant et après l'incident de Three Mile Island, et j'ai établi un parallèle avec la France. On constate que la construction de réacteurs nucléaires était déjà accompagnée de problèmes de hausses des coûts avant l'incident de Three Mile Island; ces hausses ont continué après l'événement. Ce problème s'est légèrement aggravé après Three Mile Island, en raison des préoccupations accrues liées à la sécurité.
Certains services publics prétendent que c'est inutile, surtout si le temps passe sans qu'il se produise d'incidents. Or, il serait tout aussi plausible de conclure que ce sont justement ces investissements dans la sécurité qui ont empêché les incidents.
Je me suis penché sur l'occurrence de ces incidents, non pas pour les prédire, mais pour démontrer qu'ils sont une réelle possibilité. Des accidents se produisent et il faut en tenir compte, ce qui a inévitablement des répercussions sur les coûts.
Aux États-Unis, le gouvernement n'avait aucune raison de faire courir des risques aux contribuables et aux abonnés au début de la bulle du nucléaire. Il aurait plutôt dû se fier au jugement des marchés financiers et laisser la technologie à elle-même. Selon son évolution, je protégerai les consommateurs. Je suis prêt à l'appuyer si elle peut fonctionner en recouvrement des coûts, et si je pouvais ainsi en conclure qu'il s'agissait de l'option la moins coûteuse. En réalité, d'une perspective économique, les réacteurs nucléaires étaient déjà peu attrayants, du moins aux États-Unis, et l'incident de Fukushima ajoutera à ce handicap.
Merci de m'avoir invité.
Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs les membres du Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes, je vous remercie de m'avoir invité à témoigner devant vous dans le cadre de votre étude sur la sécurité énergétique et la contribution possible du nucléaire à une production d'électricité de base sûre, fiable et à faible taux d'émission.
Tout d'abord, je tiens à dire que nos pensées et nos prières sont avec le peuple japonais en ce moment extraordinaire de son histoire.
Permettez-moi de vous donner un aperçu d'OPG; il est le plus important producteur d'électricité en Ontario et appartient à la population de l'Ontario. Avec nos 65 centrales hydroélectriques, nos trois centrales nucléaires et nos six centrales fossiles, notre capacité de production d'électricité en service est de l'ordre de 19 000 mégawatts électriques. Nos centrales nucléaires comptent pour environ 30 p. 100 de notre portefeuille de production.
La sécurité est au coeur de tout ce que nous faisons. OPG exerce ses activités depuis de nombreuses années et aucun incident majeur de sécurité nucléaire n'est jamais survenu. En fait, en plus de 40 ans, aucun membre du public n'a été blessé par suite de nos opérations nucléaires.
En plus de nos propres centrales nucléaires, nous en louons deux à Bruce Power, comme on l'a dit plus tôt. Enfin, nous gérons les installations de gestion de déchets nucléaires d'OPG et de Bruce Power.
OPG produit environ 60 p. 100 de l'électricité de l'Ontario. Le gouvernement de l'Ontario ayant ordonné de mettre fin à la production d'électricité au charbon d'ici 2014, OPG produira surtout de l'électricité à faible taux d'émission dans les centrales hydroélectriques et nucléaires. En fait, en 2010, 90 p. 100 de notre électricité n'a produit pratiquement aucune émission de gaz à effet de serre.
La production d'électricité nucléaire permet de relayer la production éolienne et solaire si dépendante des conditions météorologiques. Vu l'ordre du gouvernement provincial de mettre fin à l'utilisation du charbon dans nos centrales fossiles, OPG explore activement la possibilité qu'offre le gaz naturel issu de la biomasse de remplacer une partie du combustible de nos centrales fossiles.
OPG compte environ 11 000 employés et génère des recettes brutes d'environ 6 milliards de dollars par an, qui soutiennent directement et indirectement beaucoup de localités partout en Ontario. En outre, la réussite commerciale d'OPG contribue au bien-être de tous les Ontariens, qui sont les véritables propriétaires de ces biens, puisque nous investissons dans ceux-ci et versons des impôts et d'autres paiements à la province. Nos bénéfices nets restent dans la province.
Nos trois centrales nucléaires CANDU à plusieurs unités se trouvent à Pickering et à Darlington, en Ontario. Nous les exploitons depuis 1971. En 2007, OPG a reçu le prestigieux prix d'amélioration de la performance de l'Institute of Nuclear Power Operations.
Nos réacteurs sont agréés par la Commission canadienne de sûreté nucléaire. Nous reconnaissons que notre permis d'exploitation dépend non seulement de notre bilan de sécurité, mais de la confiance que nous accordent les collectivités où nous opérons. Nous collaborons étroitement avec nos localités d'accueil, Pickering et Darlington, où nous jouissons d'un fort soutien local. C'est ainsi que la population locale appuie les plans d'OPG pour remettre à neuf et agrandir la centrale de Darlington. Nos partenariats locaux comportent des mises à jour régulières sur les opérations nucléaires et la question de santé et de sécurité.
En 2008, OPG a été chargée d'exploiter deux nouveaux réacteurs nucléaires à Darlington. La construction de ces réacteurs va créer 3 500 emplois et leur exploitation, 1 400 emplois. Le 21 septembre 2006, nous avons mis en branle le processus d'approbation fédérale en présentant à la commission une demande de préparation des sites pour le nouveau projet nucléaire.
Les audiences du comité conjoint d'examen du projet de construction de deux réacteurs nucléaires à Darlington sur l'évaluation environnementale ont commencé le 21 mars et devraient se terminer le 28 avril. Ces audiences sur l'évaluation environnementale seront suivies par celle portant sur l'octroi d'un permis pour la technologie sélectionnée et celle visant la construction et l'opération des centrales.
Les opérations nucléaires d'OPG sont un élément clé du plan d'électricité à long terme de l'Ontario. Le nucléaire fournit l'électricité de base à faible taux d'émission qui permet aux producteurs d'énergie renouvelable comme l'éolien et le solaire de perfectionner leurs technologies et de participer au plan d'électricité de la province.
Pour OPG, la sécurité énergétique passe par la sécurité nucléaire. Nous avons à coeur la sécurité de nos travailleurs et de nos localités d'accueil. La production d'électricité nucléaire joue un rôle fondamental dans l'approvisionnement de l'Ontario en électricité à faible taux d'émission. L'industrie et les consommateurs dépendent de cette production d'électricité sûre, fiable et économique.
Nos réacteurs CANDU tirent parti des ressources naturelles et des technologies qui, étant aisément accessibles au Canada, rehaussent la sécurité de notre approvisionnement en électricité à l'abri d'influences externes. Le nucléaire continuera encore d'assurer à l'Ontario un approvisionnement en électricité sûr et fiable.
Duncan Hawthorne a longuement parlé des événements récents survenus au Japon, alors je ne reviendrai pas là-dessus. Je pourrai toutefois répondre à vos questions.
Je me contenterai de vous dire que nous sommes conscients de ce qui se passe au Japon. La CCSN a demandé aux exploitants de centrales nucléaires d'examiner plus à fond leurs actions. Conjointement avec Bruce Power et les autres exploitants canadiens de centrales nucléaires, OPG collabore pleinement avec la CCSN à ce processus d'examen.
Les centrales nucléaires canadiennes comptent parmi les plus robustes au monde et leurs multiples systèmes de sécurité empêchent les dommages en cas de tremblement de terre ou d'autres catastrophes. Ces systèmes assurent l'arrêt des réacteurs en cas de tremblement de terre ou de panne d'électricité. Grâce aux systèmes déclenchés en cas de séisme, les réacteurs restent en arrêt, le combustible reste frais et tout relâchement de radioactivité est contenu.
L'Ontario n'est pas une région où les gros tremblements de terre sont communs. Malgré tout, les réacteurs sont construits pour résister à des séismes plus puissants que ceux que les études sismiques estiment probables en Ontario. Ils sont conçus en fonction d'un séisme comme il s'en produit aux 1 000 ans et pour résister à un séisme comme il s'en produit aux 10 000 ans. Les équipements et les structures des centrales nucléaires ontariennes répondent aux normes sismiques de l'Association canadienne de normalisation. Par ailleurs, la topographie de l'Ontario rend un tsunami hautement improbable. J'ajouterais toutefois que l'on tient cependant compte d'autres possibilités, comme des conditions météorologiques extrêmes, lors de la conception des centrales.
Les systèmes d'alimentation électrique auxiliaires des réacteurs CANDU de l'Ontario incorporent passablement de redondances. Dans tout notre parc, on dispose de divers générateurs de secours et d'urgence. Au fil des ans, OPG a investi dans l'amélioration de ces systèmes et des systèmes d'extinction d'incendie dans le cadre de son engagement en faveur de la sécurité.
Voilà pour ma présentation. Je vous remercie de m'avoir invité à témoigner devant vous. Je tiens à répéter qu'OPG est un joueur clé dans l'industrie de production d'électricité canadienne et dans la production d'électricité nucléaire. OPG et la province de l'Ontario entendent assurer aujourd'hui comme demain une production d'électricité nucléaire sûre et fiable.
J'aimerais également vous inviter à visiter nos installations, puisque nous pourrons alors vous montrer les systèmes de sécurité et l'approvisionnement auxiliaire, et vous pourrez discuter avec certains de nos employés de première ligne, ceux qui travaillent tous les jours dans la centrale, vivent dans notre collectivité et y élèvent leurs familles.
Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Dans le jeu de documents que je vous ai fournis et ceux publiés sur le site Web de la Vermont Law School, vous constaterez que deux éléments clés ont fait de la renaissance du nucléaire une bulle. En fait, il n'y a jamais eu de renaissance, cela n'a pas donné le moindre résultat. Il n'y a jamais eu de renaissance.
Deux importants facteurs ont mené à la ruine de l'industrie. Premièrement, on a parlé d'abord des très faibles coûts de construction. Or, on a été loin de pouvoir respecter ces promesses. Il est rapidement devenu évident que les coûts des projets, avant même qu'on ne coule le béton, et c'est là que le dépassement des coûts se produit, étaient au moins trois fois plus élevés que ce qu'on avait évoqué au début des années 2000. La bulle a donc éclaté très rapidement.
Les gens se sont donc tournés vers d'autres solutions, puisque, si les coûts prévus pour les centrales nucléaires augmentaient, ce n'était pas le cas pour les autres sources d'énergie. On sait qu'aux États-Unis, le coût du gaz naturel a dégringolé, ce qui en fait une ressource qui semble abondante et très bon marché. Le PDG d'Exelon, le plus important service public d'énergie nucléaire aux États-Unis, a dit en gros que cette industrie ne pouvait pas supporter la concurrence. Il a d'ailleurs prononcé de grands discours à ce sujet, chiffres à l'appui.
C'était donc dû à la combinaison des coûts croissants prévus et des énergies de remplacement stables. Ajoutez à cela la récession, qui a considérablement réduit la demande et la croissance aux États-Unis, et tout est en place pour faire éclater la bulle bien avant que la renaissance ne prenne son élan.
On vous a énuméré toutes les autres solutions, sauf une, l'efficacité. Dans l'analyse que j'ai présentée au comité, j'ai inclus celle d'un analyste de Wall Street, parce que ces analystes tiennent toujours compte de l'efficacité; en fait, ils sont les seuls à le faire. Vous avez donc quatre ou cinq bonnes solutions de rechange: l'efficacité, l'éolien, l'énergie solaire, la biomasse et le gaz naturel. Les États et les provinces devraient étudier ces options, mais, à mon avis, ils doivent effectuer une analyse économique extrêmement rigoureuse.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Cooper, bonjour. C'est un plaisir de vous parler.
On a beaucoup parlé — et vous en parlez — de la renaissance du nucléaire. Il me semble que depuis qu'on nous en parle, cela n'a jamais été aussi mal. On est en train de réévaluer cela, au Canada. En effet, on s'aperçoit, grâce à vos propos, que les coûts de construction et de réfection des centrales nucléaires sont énormes, ainsi que les délais de livraison. On a l'exemple de ce qu'on a vu à Point Lepreau.
Je suis une résidante du Québec. La réfection de la centrale nucléaire de Gentilly soulève beaucoup de questions. Si vous êtes familier avec cette centrale, vous pourrez peut-être m'en dire plus. Il m'a toujours semblé que le nucléaire n'était pas une énergie vraiment propre. Pour nous vendre le nucléaire, on nous disait qu'il s'agissait d'une énergie propre car elle émet peu de CO2, mais on a oublié de nous parler de la disposition des déchets nucléaires.
J'ai deux questions. Si vous connaissez le cas de Gentilly, que pensez-vous de la réfection de cette centrale? À cause de cette bulle du nucléaire dont vous avez parlé, n'a-t-on pas pris du retard pour développer vraiment les énergies propres?
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Bien, je ne connais pas vraiment le projet de réfection de cette centrale, quoique j'ai participé à des audiences aux États-Unis où la modernisation était à l'ordre du jour, et les mêmes problèmes s'appliquent. Au départ, le projet semble peu coûteux, mais lorsqu'on s'y met, les coûts grimpent. Il faut donc être très prudent.
Il me semble qu'il y a également un projet au Canada dont les coûts ont largement été dépassés. On peut facilement atteindre les milliards de dollars. Il faut donc effectuer une analyse indépendante des coûts.
Les longs cycles de vie vont poser un problème grave pour les plus vieilles centrales. J'ai étudié le cas de Vermont Yankee, qui n'est pas très loin d'ici, et qui soulève de nombreuses préoccupations.
En ce qui concerne la bulle, au cours de mes recherches, j'ai remarqué que lorsque les services publics s'engagent dans le nucléaire, celui-ci prend toute la place et s'accapare toutes les ressources, au détriment des autres solutions, et c'est ça, le vrai problème.
Quant à savoir si cette énergie est « propre », je pense qu'on utilise cet adjectif à la légère, et qu'on entend ici qu'il s'agit d'une ressource qui émet peu de carbone, mais elle n'est pas propre. Le combustible est très volatile et toxique. On se l'est fait rappeler. Disons qu'on a pris quelques libertés avec cette appellation.
Il ne faut pas se le cacher, c'est la volatilité et la toxicité du combustible qui font grimper les coûts. Les ingénieurs font leur possible, mais il est extrêmement difficile de contrôler cette réaction, et si on perd le contrôle, les conséquences sont sans bornes.
Évidemment, les déchets présentent les mêmes caractéristiques, c'est-à-dire qu'ils sont très volatiles et toxiques.
Nous avons donc oublié que toute cette ingénierie, dont nous sommes si fiers, découle de la nature inhérente du combustible. Il est important de ne pas l'oublier, lorsqu'on compare avec l'énergie éolienne, par exemple, qui ne pose pas ce genre de problèmes.
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J'ai deux points à faire valoir. Certes, il y a des risques. Personne ne prétend que la technologie n'est sans risques, mais on prend les plus grandes précautions avec le combustible qui, même après l'arrêt du réacteur, continue à générer de la chaleur et des produits de fission dont il faut se protéger.
Permettez-moi d'aborder quelques points. Tout d'abord, le rendement et le bilan de sûreté de l'industrie nucléaire se sont grandement améliorés au cours des 10, et peut-être même des 15 dernières années. En fait, aux États-Unis, les services publics ont accru leur production d'énergie nucléaire de façon à équivaloir la construction de 20 nouvelles centrales sans dépenses en immobilisations, simplement en améliorant les centrales par de petits investissements.
La réfection et la construction de centrales sont des projets à long terme; il peut falloir 10 ans de la conception à la construction. J'affirme sans réserve que des risques sont associés à ces projets, risques qui doivent être gérés.
Pour nous, à l'Ontario Power Generation, la solution réside dans la préparation et la planification. Lorsque tout est bien planifié et qu'on prend le temps d'établir la portée des travaux, les projets sont couronnés de succès.
Nous en avons de nombreux exemples. Nous gérons un portefeuille pour parer aux pannes, d'une valeur d'environ 1,5 milliard de dollars sur cinq ans, et nous veillons à ce que nos projets soient concrétisés dans les temps et dans les budgets. Certes, il y a des exceptions, des défis. Cependant, ces centrales fournissent de l'énergie pendant longtemps. Les nouvelles constructions peuvent le faire pendant plus de 60 ans. Avec cette grande production fiable à pleine capacité, on peut garantir l'approvisionnement du réseau, et ainsi permettre le développement de nouvelles formes d'électricité.
Je ne prétendrais jamais qu'aucun risque n'est associé à l'énergie nucléaire. La question est de savoir quels sont les avantages de cette énergie, si nous pouvons la gérer, et si nous sommes prêts à en tirer parti. C'est aussi simple que cela.
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J'ai un tout petit rappel au Règlement.
Comme vous le savez, nous avons des mises aux voix très importantes demain après-midi et il semble fort probable — tous les autocars pour la campagne ont été loués — qu'il y ait un déclenchement précoce des élections. D'abord, j'aimerais souhaiter à tous bonne chance pour les 35 prochains jours.
M. Scott Andrews: C'est faux.
M. Nathan Cullen: Si, sauf pour Scott. Puis-je profiter de mon rappel au Règlement pour faire changer le compte rendu pour qu'il indique « sauf pour Scott »?
M. Scott Andrews: Il m'a pris tout mon argent au poker hier soir.
M. Nathan Cullen: C'est exact, j'ai pris tout son argent au poker.
Aux membres du comité, j'aimerais dire que j'espère que le comité poursuivra cette étude. Je pense qu'elle intéressait un grand nombre d'entre nous. Elle est importante et j'espère qu'elle ne tombera pas dans l'oubli lors de la prochaine législature.
Mais surtout, j'aimerais souhaiter bonne chance à tous. Allez faire du porte-à-porte.