Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement a fait la démonstration dans son discours du Trône et dans son budget que le fédéralisme ne répond pas aux aspirations et aux besoins du Québec en ne s’engageant pas, par exemple, à verser une compensation de 2,2 milliards de dollars au Québec pour l’harmonisation de la TVQ avec la TPS, en n’offrant pas à l’industrie forestière un plan d’aide équivalent à celui offert à l’industrie automobile, en ne proposant pas de mesures de relance destinées à l’industrie aéronautique, en ne répondant pas aux attentes des Québécoises et des Québécois en matière environnementale et en ne proposant pas de bonifications aux programmes qui répondraient aux besoins des moins bien nantis du Québec.
Monsieur le Président, je voudrais remercier ma collègue de d'avoir appuyé cette motion du Bloc québécois.
Je suis extrêmement heureux de prendre la parole sur cette motion du Bloc québécois parce que je n'ai pas seulement l'impression mais j'ai la certitude qu'en déposant et en défendant cette motion, nous faisons le travail pour lequel les Québécois et les Québécoises ont, depuis 1993, envoyé à six reprises une majorité du députés du Bloc québécois en cette Chambre pour assurer la défense des intérêts et des valeurs de la nation québécoise.
Je vais me permettre de relire la motion parce vous verrez qu'on y retrouve déjà au moins cinq éléments litigieux entre le Québec et la nation canadienne. Ce ne sont que des exemples, il y en a d'autres. J'aurai l'occasion de le signaler avant d'entrer dans le détail de l'ensemble des éléments litigieux qui se retrouvent dans la motion. La motion se lit comme suit:
Que, de l'avis de la Chambre, le gouvernement a fait la démonstration dans son discours du Trône et dans son budget que le fédéralisme ne répond pas aux aspirations et aux besoins du Québec en ne s'engageant pas, par exemple, à verser une compensation de 2,2 milliards de dollars au Québec pour l'harmonisation de la TVQ avec la TPS, en n'offrant pas à l'industrie forestière un plan d'aide équivalent à celui offert à l'industrie automobile, en ne proposant pas de mesures de relance destinées à l'industrie aéronautique, en ne répondant pas aux attentes des Québécoises et des Québécois en matière environnementale et en ne proposant pas de bonifications aux programmes qui répondraient aux besoins des bien moins nantis du Québec.
Nous avons devant nous une motion avec cinq éléments litigieux. Comme je le mentionnais, ce ne sont que des exemples. On aurait pu en rajouter d'autres, mais comme on le sait, les règles de procédure font en sorte que les motions ne peuvent pas s'étendre sur des pages et des pages.
Je donne deux autres exemples qui auraient très bien pu se retrouver dans cette motion aujourd'hui, soit les 800 millions de dollars de transfert pour l'éducation postsecondaire qui n'est toujours pas au rendez-vous malgré les promesses du gouvernement de corriger le déséquilibre fiscal.
Je rappelle que Paul Martin, lorsqu'il était ministre des Finances du gouvernement libéral en 1994-1995 a sabré de façon draconienne dans les transferts aux provinces, au Québec en particulier. Un de ces transferts, celui pour l'éducation postsecondaire et les programmes sociaux, n'a jamais été indexé depuis 1994-1995. Si on avait indexé ce montant, cela représenterait 800 millions de dollars supplémentaires pour le Québec à un moment où, on le sait, le Québec comme bien d'autres au Canada ont des difficultés à boucler leur budget. Cela aurait pu être, comme je le mentionnais, un autre élément de litige à aborder.
Un autre élément de litige qui aurait pu faire partie de la motion est la décision de l'année dernière du de plafonner unilatéralement la péréquation, ce qui a fait perdre 1 milliard de dollars au Québec. J'entendais l'autre fois un ministre d'État se vanter aux anciens combattants en disant qu'il n'y avait pas eu de compression dans la péréquation. Je m'excuse, mais la compression a eu lieu l'année dernière et c'est 1 milliard de dollars en perte pour le Québec.
Au total d'ailleurs, l'ensemble des litiges que nous avons comptabilisés, et qui ont aussi été comptabilisés par le gouvernement du Québec et par le Parti québécois, sont de l'ordre de 8 milliards de dollars. Le gouvernement du Canada doit 8 milliards de dollars au gouvernement du Québec. Cette somme aurait dû se retrouver dans le budget ainsi que dans le discours du Trône. On en a fait carrément table rase du revers de la main comme si le Québec n'existait pas. C'est d'ailleurs, je dirais, la conclusion de cette motion. C'est comme si, dans le discours du Trône et comme dans le budget qui a été déposé il y a deux semaines, le Québec n'existait pas et que les besoins et les aspirations de la nation québécoise n'existaient pas.
Nous avons pensé qu'il était opportun de soulever aujourd'hui, avec cette motion, cette dure réalité du fait que, malgré une reconnaissance factice de cette Chambre concernant l'existence de la nation québécoise, dans les faits, rien de concret n'a permis de véritablement prendre la mesure de ce que cela voulait dire pour la nation canadienne.
Je vais reprendre chacun de ces litiges. Comme on a peu de temps, je ne pourrai pas entrer dans les détails, sauf que mes collègues, au fur et à mesure de la journée, auront l'occasion, dans leur domaine d'expertise respectif, d'aller un peu plus loin à cet égard. Cependant, je pense que c'est important pour débuter la journée, pour les gens qui nous écoutent à la maison ou au bureau, d'avoir une vue d'ensemble de ces litiges.
Commençons par l'harmonisation de la taxe de vente. Comme on le sait, au début des années 1990, le gouvernement conservateur de l'époque, celui de Brian Mulroney, a changé la taxe imposée aux manufacturiers pour une taxe sur les produits et services. Ce fut un très gros débat.
J'y ai d'ailleurs participé, car à l'époque, j'étais à la Confédération des syndicats nationaux. Le débat a été réglé au début des années 1990. M. Bourassa, le premier ministre du gouvernement du Québec d'alors, a décidé d'harmoniser la taxe de vente du Québec avec la TPS.
Par la suite, le gouvernement fédéral a invité l'ensemble des provinces à harmoniser leur taxe de vente avec la TPS, ce qu'ont fait trois provinces Atlantiques. Le gouvernement fédéral libéral a transféré près de 1 milliard de dollars à ces trois provinces en guise de compensation pour l'harmonisation de leur taxe.
Le gouvernement du Québec a lui aussi demandé à être compensé pour cette harmonisation, ce qui n'était pas un élément du débat au moment où le gouvernement du Québec a harmonisé sa taxe de vente avec la TPS. Le ministre des Finances fédéral de l'époque, M. Paul Martin, a refusé en inventant l'excuse ou le critère suivant: pour être compensée, il fallait qu'une province perde plus de 5 p. 100 de son assiette fiscale à la suite de l'harmonisation.
Lorsque les conservateurs sont arrivés au pouvoir, le ministre des Finances a annoncé qu'il compenserait toutes les provinces qui harmoniseront leur taxe de vente avec la TPS. Ils ont fait sauter la pseudo-condition que Paul Martin avait inventée de toutes pièces pour ne pas compenser le Québec. On a dit qu'à l'avenir, toutes les provinces seront compensées sur la base d'un critère contenu dans la Loi sur les arrangements fiscaux. L'harmonisation sera de l'ordre de 4,3 milliards de dollars pour l'Ontario, et de 1,6 milliard de dollars pour la Colombie-Britannique.
Si on applique les mêmes critères au Québec, la compensation devrait être de l'ordre de 2,2 milliards de dollars. Cependant, depuis que le ministre des Finances a annoncé qu'il allait compenser l'Ontario et la Colombie-Britannique, et qu'il était prêt à compenser toute autre province qui harmoniserait sa taxe de vente avec la TPS, le Québec n'a pas vu l'ombre de cette compensation, malgré le consensus dans cette province au sujet de la nécessité d'une telle compensation. Cela démontre une mauvaise foi absolue vis-à-vis du Québec. La compensation a fait l'objet de plusieurs motions à l'Assemblée nationale du Québec, dont la dernière remonte au 31 mars 2009.
Je ne vais pas lire toute la motion, faute de temps, mais il faut savoir que tous les partis à l'Assemblée nationale sont d'accord sur les demandes du Bloc québécois pour le Québec. Je lis le texte de la motion:
Il est résolu que l'Assemblée nationale demande au gouvernement fédéral de traiter le Québec avec justice et équité, en lui versant une compensation comparable à celle offerte à l'Ontario pour l'harmonisation de sa taxe de vente à la TPS, ce qui représenterait un montant de 2,6 milliards de dollars pour le Québec.
À l'époque, on parlait de 2,6 milliards de dollars pour le Québec. L'actuel ministre des Finances québécois a rajusté cette somme à 2,2 milliards de dollars. On peut voir à quel point la nation québécoise est raisonnable.
Cette motion unanime de l'Assemblée nationale aurait dû être présentée à la Chambre par tous les députés du Québec, qu'ils soient libéraux, néo-démocrates ou conservateurs. Or le seul parti qui a informé la Chambre de cette motion unanime de l'Assemblée nationale, c'est le Bloc québécois.
Cela explique pourquoi, élection après élection, les Québécois et les Québécoises envoient une majorité de députés du Bloc à la Chambre. C'est le seul parti qui, sans compromis, amène les consensus québécois et les positions unanimes de l'Assemblée nationale à la Chambre. Les autres partis ne le font pas.
Il est déplorable de voir des députés québécois se taire sur des enjeux aussi importants que la compensation de l'harmonisation de la taxe de vente du Québec avec la TPS. Heureusement, nous sommes là et nous prenons la parole pour la nation québécoise.
Le deuxième objet de litige est le plan de relance du gouvernement, qui ignore complètement les besoins du Québec sur les plans économique et industriel. La cerise sur le sundae, c'est le traitement qu'on a réservé à l'industrie forestière. On a accordé 170 millions de dollars sur deux ans à l'industrie forestière de tout le Canada, ce qui donne au Québec quelques dizaines de millions de dollars, alors que le tiers des pertes d'emplois s'est malheureusement produit dans cette province.
L'industrie forestière globale du Canada a reçu 178 millions de dollars sur deux ans, alors que l'industrie automobile a reçu une aide de près de 10 milliards de dollars, aide que nous n'avons jamais contesté.
Ce que nous contestons, c'est le fait que cette aide pour l'industrie automobile ne s'est pas reflétée dans l'aide aux autres secteurs manufacturiers, comme le secteur forestier ou l'aéronautique. J'aurai l'occasion d'y revenir.
Il ne s'agit pas d'inventer la formule dont on a besoin, elle est connue. L'industrie, les syndicats, le gouvernement du Québec, l'Assemblée nationale du Québec, tous les acteurs de cette industrie au Québec, mais aussi ailleurs au Canada, le demandent, ce sont des garanties de prêts. Le gouvernement nous a répondu que ces garanties de prêts allaient à l'encontre de l'accord sur le bois d'oeuvre avec les États-Unis. Étrangement, ce sont les avocats du gouvernement du Canada au tribunal de Londres qui plaident exactement le contraire. C'est quand même assez incroyable que les ministres conservateurs, particulièrement ceux qui viennent du Québec, ne soient même pas capables, à la Chambre, de défendre la seule position cohérente que devrait avoir le gouvernement, soit le fait que ces garanties de prêts sont tout à fait conformes à l'accord sur le bois d'oeuvre avec les États-Unis.
C'est exactement comme les 5 p. 100 de Paul Martin concernant l'harmonisation de la TPS. Ce sont des prétextes. La vérité est qu'il y a une absence de volonté politique de la part du gouvernement conservateur d'aider l'industrie forestière, d'aider les régions du Québec, d'aider les travailleurs forestiers qui sont en difficulté, et cela est inadmissible. C'est inadmissible pour le Bloc québécois, mais également pour tous ceux qui ont à coeur le Québec et ses besoins.
Nous avons proposé un certain nombre de mesures qui auraient dû se retrouver dans le budget et dans le discours du Trône. Ces mesures permettraient d'aider l'industrie forestière. J'ai parlé de garanties de prêts, mais nous avons aussi proposé, entre autres, d'utiliser les produits forestiers à des fins énergétiques pour réduire notre dépendance au pétrole. La réduction de la dépendance au pétrole est évidemment un concept que les conservateurs n'aiment pas énormément. Comme on le dit souvent, et malheureusement on doit le constater, le principal lobbyiste du cartel pétrolier canadien, c'est le caucus conservateur.
On aurait ainsi des solutions pour permettre un développement économique durable dans nos régions du Québec et répondre aux besoins de l'industrie forestière. Je l'ai mentionné, le tiers des pertes d'emplois dans le secteur forestier l'ont été dans les régions du Québec. Nous réclamons donc encore cette aide.
Nous réclamons aussi de l'aide pour tous les travailleurs et travailleuses, pas seulement ceux du secteur forestier, bien que cela devienne criant dans leur cas. On le sait, nous avons proposé toute une série de modifications. Mon collègue de a déposé entre autres un projet de loi très complet concernant l'assurance-emploi. Celui-ci proposait un seuil d'admissibilité à 360 heures, une augmentation des prestations, une augmentation de la rémunération assurable à 42 500 $ et le calcul des prestations basé sur les 12 meilleures semaines. Les solutions sont connues. Elles font consensus dans l'ensemble de la société québécoise. Malheureusement, on rencontre ici une fin de non-recevoir qui s'apparente à plus que de l'indifférence, à savoir à du mépris.
Encore une fois, cet argent qui aurait aidé et qui devrait aider des travailleurs en difficulté, aiderait aussi nos régions. Il est très rare qu'un chômeur placera sa prestation d'assurance-emploi dans un paradis fiscal, comme le font les banques. Il le dépensera au dépanneur, à l'épicerie et en services divers dans sa communauté. On aurait pu et on devrait non seulement aider les travailleurs, mais aider les communautés touchées à surmonter cette crise forestière. On n'a pas simplement besoin d'une réforme de l'assurance-emploi sur le plan social, on en a aussi besoin sur le plan économique.
À quoi avons-nous eu droit comme « réformettes » ou « réformes cosmétiques » au cours de la dernière année? Nous avons eu des prolongations de semaines, par exemple, avec le projet de loi . On prolonge les prestations des travailleurs qu'on a appelés « de longue durée » ou de ceux qui n'ont pas eu à faire appel à l'assurance-emploi à plusieurs reprises au cours de leur vie active. D'une part, on a discriminé tous les travailleurs qui vivent dans des industries saisonnières. Malheureusement, l'industrie forestière a des activités saisonnières. On a donc discriminé ses travailleurs. D'autre part, on a mis une date, à savoir janvier 2009.
Or, c'est drôle, quand on regarde l'historique des mises à pied dans l'ensemble canadien, on s'aperçoit que les mises à pied au Québec se sont faites en 2007 et 2008, et qu'à partir de 2009, les mises à pied ont eu lieu dans le sud de l'Ontario et dans l'Ouest canadien. On a donc créé un programme sur mesure. Le fait qu'on réponde aux besoins des travailleurs et des travailleuses de l'Ontario et de l'Ouest canadien ne nous pose pas de problème. Nous sommes d'accord avec cela parce que nous sommes progressistes, mais ce que nous ne comprenons pas, c'est que, en dépit de toutes les réformes faites par le gouvernement conservateur au cours de la dernière année, aucune ne puisse être utile aux chômeurs et aux chômeuses du Québec.
Pire que cela, on questionne le gouvernement depuis maintenant plusieurs semaines sur les projets pilotes qui permettent de corriger des injustices dans le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord.
Le a dit qu'aucune décision n'avait été prise à ce sujet. La date butoir est fixée au 10 avril prochain. Les gens de ces régions vivent de l'insécurité qui n'est pas seulement causée par la situation économique, mais aussi par le gouvernement conservateur qui est incapable de fournir une réponse claire.
On a beaucoup parlé du secteur forestier et du secteur de l'aéronautique. Au Québec, surtout dans la région du Grand Montréal, le secteur aéronautique s'apparente à l'industrie automobile dans le Sud de l'Ontario. Il s'agit d'une industrie extrêmement structurante où il y a énormément de sous-traitants. Sur le plan de l'aéronautique, les heures sont difficiles. On est en droit de s'attendre à ce que le gouvernement fédéral soutienne ces industries. On a suggéré un certains nombres de pistes, dont celle-ci qui n'est pas difficile à mettre en place, soit le crédit d'impôt remboursable pour la recherche et le développement. Cela aiderait aussi l'industrie forestière.
Comme je l'ai déjà mentionné à plusieurs reprises, Tembec dépense à peu près 80 millions de dollars en recherche et développement par année. Pourtant, cette entreprise ne fait pas de profits, et ce, depuis de nombreuses années. Elle n'est donc pas en mesure d'obtenir ce crédit d'impôt puisqu'il est non remboursable. Les entreprises ont besoin de liquidités dès maintenant. C'est la même chose pour les entreprises qui oeuvrent dans le domaine de l'aéronautique. Il y a eu des choses dans le domaine aérospatial, mais il n'y a rien eu en aéronautique.
À quelques reprises, le s'est péter les bretelles lors de l'annonce de cette mesure qui visait l'abolition des droits de douane pour les machineries et les marchandises nécessaires à la modernisation et à l'amélioration de la productivité de l'industrie manufacturière.
Tout comme pour les autres solutions proposées par les conservateurs, le problème découle du fait que cela vient en aide à ceux qui font des profits, qui ont de l'argent, des liquidités et qui sont capables d'acheter ou d'investir. Pour ceux qui n'ont pas de liquidités, cela ne les aide pas du tout. C'est exactement comme l'autre solution conservatrice, soit la baisse d'impôts sur les profits des entreprises, dont les pétrolières et les grandes banques. Cela n'aide pas les entreprises qui ne font pas de profits, parce qu'elles ne paient pas d'impôt.
Le Bloc québécois a proposé un certain nombre de solutions qui permettraient à l'industrie manufacturière et aux secteurs aéronautique et forestier de traverser cette crise et d'être prêts lors de la reprise économique. Présentement, ce qui arrivera c'est que plusieurs entreprises fermeront en cours de route. Donc, au moment de la reprise économique, elles ne seront plus là pour profiter de l'ouverture des marchés à cause de l'indifférence et du mépris de ce gouvernement en ce qui a trait aux besoins du Québec.
Le quatrième litige concerne la question environnementale, pour lequel l'attitude est la même. La communauté internationale adopte des critères qui correspondent sur mesure à ce que fait le Québec. L'année 1990 est l'année de référence du Protocole de Kyoto. À partir de cette date repère, il doit y avoir une réduction des gaz à effet de serre. Des réductions ciblées, mais en cibles absolues, voilà ce que souhaite le Québec, mais ce n'est pas ce que fait le gouvernement.
On voulait aussi qu'il y ait une approche territoriale et la mise sur pied d'une bourse du carbone, qui est déjà présente à Montréal et qui mériterait un environnement pour être en mesure de se développer sur les plans financier et économique.
C'est ce qui est demandé par la communauté internationale et le Québec est tout à fait à l'aise avec ces différents objectifs. Que propose le gouvernement? Il propose 2005 plutôt que 1990 comme année de référence. Ainsi, de 1990 à 2005, tous les efforts consentis par l'industrie manufacturière québécoise ne compteront pas pour une éventuelle bourse du carbone comme crédit de carbone. Pourtant, l'effort qui a été fait par l'industrie manufacturière est impressionnant; elle a réussi à réduire de 20 p. 100 ses émissions de gaz à effet de serre. C'est la même chose en ce qui concerne les cibles. Non seulement les cibles ne sont pas absolues puisque ce sont des cibles d'intensité, mais de plus, le Canada est le seul pays à avoir réduit ses cibles de 20 p. 100 à 17 p. 100 après la tenue de la Conférence de Copenhague.
Je terminerai en disant que toute la bonification des programmes comme le Supplément de revenu garanti, le logement social et l'assurance-emploi est complètement laissé complètement de côté par le gouvernement conservateur.
La conclusion à laquelle la nation québécoise doit arriver, c'est que le fédéralisme canadien n'est pas rentable pour le Québec. La seule solution de la nation québécoise pour affronter les défis de l'avenir, c'est la souveraineté du Québec, et c'est ce à quoi travaillent le Bloc québécois et ses alliés de la société québécoise.
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Monsieur le Président, je suis heureux de pouvoir me prononcer contre, je dis bien contre, la motion injustifiée du Bloc. Je sais que le député d'en face est surpris d'apprendre que nous voterons contre cette motion, mais il est nécessaire, au cours du débat, de relever les faussetés que contenait l'exposé de 20 minutes que nous venons d'entendre. C'est ce que je ferai dans les prochaines minutes.
Le Plan d'action économique du Canada est bon pour tous les Canadiens, en particulier pour ceux du Québec. Avant de continuer, permettez-moi de remercier mes collègues conservateurs du Québec, qui parlent vraiment au nom des Québécois, pour les conseils qu'ils ont donnés au cours de la préparation du budget de 2010. Beaucoup d'entre eux prendront la parole plus tard, aujourd'hui. Je tiens particulièrement à souligner que le et le député de ont organisé une rencontre de consultation prébudgétaire très fructueuse dans la belle ville de Québec en décembre dernier.
Le gouvernement conservateur, nous le savons, a présenté un budget ambitieux qui se concentre sur la création d'emplois et la croissance afin de contribuer à la relance économique du Canada. Nous menons à bien la deuxième année de notre Plan d'action économique visant à créer des emplois et à les maintenir. Nous prenons également de nouvelles mesures ciblées visant à stimuler la création d'emplois dans l'avenir.
Le budget de 2010 établit très clairement que notre Plan d'action économique fait exactement ce pour quoi il était prévu. C'est-à-dire qu'il offre des mesures de relance à court terme sans précédent pour réagir à une récession mondiale afin de veiller à ce que le Canada s'en sorte plus fort que jamais et, à long terme, qu'il soit bien placé pour s'imposer comme chef de file de l'économie mondiale.
Les Québécois, de même que tous les Canadiens, doivent être fiers de ce que le pays a accompli grâce au Plan d'action économique. Comme le premier ministre du Québec, Jean Charest, le disait récemment: « Il est vrai que l'économie du Canada se porte mieux que celle de la grande majorité des pays du monde. »
De nombreux autres pays tentaient déjà de gérer les dépenses liées à la récession en plus de déficits chroniques, tandis que lorsque le Canada a affronté la crise économique mondiale, il avait un solide bilan en matière de réduction de la dette et de saine planification financière. De plus, nous sortirons de la récession avec la croissance la plus forte et l'endettement le plus faible de tous les pays du G7.
Certains pays songent maintenant à augmenter les impôts. Au Canada, nous avons réduit les impôts afin de soutenir les Canadiens ainsi que les entreprises, notamment au Québec. De fait, la deuxième année du Plan d'action économique du Canada prévoit des allégements fiscaux considérables pour les particuliers en 2010-2011. Rien qu'au Québec, ces allégements s'élèveront à 619 millions de dollars, argent qui retournera dans les poches des familles et des travailleurs du Québec et qui les aidera à traverser cette période économique difficile.
Le Québec bénéficiera aussi des nouvelles ressources visant à encourager l'innovation et la commercialisation, notamment 32 millions de dollars par année aux conseils subventionnaires fédéraux pour soutenir la recherche de pointe et améliorer la commercialisation, 8 millions de dollars par année aux établissements d'enseignement postsecondaire pour absorber les coûts indirects de la recherche subventionnée par le gouvernement fédéral, 15 millions de dollars par année, soit le double du budget du Programme d'innovation dans les collèges et la communauté, afin d'encourager les projets de recherche conjoints entre entreprises et chercheurs collégiaux et la création d'u, nouveau programme de bourses de recherche postdoctorale, afin d'attirer partout au Canada les jeunes chercheurs les meilleurs.
Le Québec bénéficie en plus d'une partie des 135 millions de dollars octroyés sur deux ans pour soutenir les grappes d'innovation régionales du Conseil national de recherches. Cela comprend le soutien à la grappe de transformation de l'aluminium située au Saguenay, au Québec.
Les députés de toutes les régions du Canada reconnaîtront certainement qu'il s'agit d'excellentes nouvelles. En fait, Denis Brière, recteur de l'Université Laval, Heather Monroe-Blum, rectrice de l'Université McGill, et Luc Vinet, recteur de l'Université de Montréal, trois éminents universitaires québécois, ont applaudi les nouveaux investissements annoncés dans le budget de 2010 et ont fait remarquer que:
Le budget a aussi lancé aux universités un message clair les encourageant à continuer de jeter les bases d'une relance économique durable. Nous accueillons avec joie ce message, ainsi que le soutien qui l'accompagne, en cette période de choix difficiles.
Puis d'autres louanges:
[...] le budget promet de nouveaux fonds pour la recherche fondamentale, des fonds qui seront versés par l'intermédiaire des conseils subventionnaires, et un appui renouvelé pour l'infrastructure de recherche. Une aide continue au chapitre des fonds de fonctionnement et du financement dans le domaine de la recherche fondamentale permettra aux universités et aux hôpitaux de recherche d'appuyer et de garder nos meilleurs professeurs et étudiants et d'attirer des talents d'ailleurs. On s'attend aussi à ce qu'on fasse des investissements ciblés dans le développement des talents [...] Ce sont là aussi des initiatives très positives. Pour cette marque de confiance à l'endroit de l'éducation postsecondaire et de la recherche avancée nous sommes reconnaissants au gouvernement et aux contribuables canadiens.
Les mots « les contribuables canadiens » méritent d'être répétés. Tous les territoires et les provinces, y compris le Québec, bénéficieront du Plan d'action économique d'autres façons. Ils bénéficieront d'investissements de plus de 4 milliards de dollars dans des mesures destinées à aider les Canadiens sans emploi à se trouver de nouveaux et de meilleurs emplois. Ces mesures comprennent la prolongation maximale de cinq semaines de la période de prestations d'assurance-emploi régulières et l'amélioration de l'admissibilité des travailleurs de longue date à des prestations d'assurance-emploi régulières. Les Canadiens sans emploi bénéficieront aussi du prolongement temporaire, jusqu'à un maximum de 78 semaines, des accords de travail partagé. Les cotisations d'assurance-emploi seront gelées au taux de 1,73 $ par 100 $ de gains assurables pour 2010, on investira 1,5 milliard de dollars pour prolonger de cinq semaines la période de prestations d'assurance-emploi, 1 milliard de dollars afin de consolider les programmes de formation offerts dans le cadre du régime d'assurance-emploi et 500 millions de dollars dans le Fonds de transition et de formation stratégique.
Le plan d'action aide aussi les entreprises québécoises à créer des emplois, à moderniser leurs activités et à améliorer leur position concurrentielle sur la scène mondiale. Pour ce faire, il élimine les droits de douanes sur les intrants de fabrication, les machines et le matériel. Le Québec bénéficiera de cette mesure, car environ 20 p. 100 des importations totalisant 5 milliards de dollars qui seront visées par la mesure lui sont destinées.
En fait, la réduction des droits de douanes proposée dans le budget de 2010 fait du Canada le premier des pays du G7 et du G20 à devenir une zone en franchise de droits pour ses fabricants. Les fabricants canadiens pourront donc importer des produits en vue de les transformer au Canada, sans avoir à payer les droits de douane et les coûts qu'entraîne la nécessité de respecter certaines règles douanières. Ces mesures réduiront les coûts de production, rehausseront la compétitivité et amélioreront l'innovation et la productivité, si bien qu'elles donneront aux manufacturiers canadiens un avantage concurrentiel sur le marché mondial.
Le secteur manufacturier québécois accueillera favorablement l’initiative sur les énergies renouvelables de prochaine génération. Dans le cadre de cette initiative on investira 100 millions de dollars sur les quatre prochaines années afin d'appuyer la mise au point, la commercialisation et la mise en place de technologies avancées d’énergie propre dans le secteur forestier. En effet, cette initiative a déjà reçu un accueil favorable.
Avrim Lazar, président et chef de la direction de l'Association des produits forestiers du Canada, a dit, et je cite:
Du point de vue de l’industrie forestière, le gouvernement a bien établi ses priorités: favoriser la production d'énergie propre et la réinsertion sur le marché du travail à mesure que la reprise économique se stabilisera.
Jim Lopez, PDG de Tembec, une papetière québécoise bien connue, a déclaré ce qui suit:
[...] il est essentiel que le gouvernement fédéral adopte des mesures pour stimuler l'investissement parce que le bilan comptable et la solvabilité des entreprises ont été frappés de plein fouet par la récession.
Les entreprises québécoises pourraient aussi bénéficier d'un investissement de près de 500 millions de dollars que réalisera l'Agence spatiale canadienne au cours des cinq prochaines années en vue de mettre au point la Constellation RADARSAT. Il s'agit de la prochaine génération de satellites de télédétection de pointe.
Claude Lajeunesse, PDG de l'Association des industries aérospatiales du Canada, a applaudi à cette annonce. Voici ce qu'il a déclaré:
[...] le financement additionnel fourni à l'Agence spatiale canadienne pour compléter la mission de la Constellation RADARSAT est une bonne nouvelle pour l'industrie spatiale. Cette mesure permettra de stimuler le secteur spatial et conserver des emplois à valeur ajoutée au Canada [...]
Les collectivités et les entreprises du Québec pourront aussi tirer profit du financement permanent de 14,6 millions de dollars par année accordé à l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec. Ces fonds serviront à rendre les collectivités plus vigoureuses et à aider celles-ci et les PME à devenir plus concurrentielles.
Les 67 organismes d'aide au développement des collectivités du Québec bénéficieront des 11 millions de dollars par année prévus dans le budget de 2010 au titre du financement permanent pour le Programme de développement des collectivités. Au Québec, ce programme est mis en oeuvre par l'Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec.
Dans le budget de 2010, nous appuyons aussi le travail inspirant de Pierre Lavoie et son initiative, le Grand défi Pierre Lavoie, qui fait la promotion de saines habitudes de vie et de l'activité physique auprès des élèves partout au Canada.
Au Québec, les abattoirs bénéficieront du fonds de 75 millions de dollars prévu dans le budget de 2010 pour soutenir les investissements qui contribueront à améliorer leur fonctionnement. Cette mesure contribuera à faire en sorte que les producteurs de bétail canadiens de toutes les régions puissent continuer d’avoir accès à des entreprises concurrentielles.
Au cours de la deuxième année du Plan d'action économique du Canada, nous continuerons d'investir des sommes sans précédent dans les infrastructures québécoises. Parmi les exemples de projets précis, mentionnons les suivants: des travaux menés au port de Trois-Rivières, notamment l'aménagement du site pour améliorer la capacité d'entreposage et rehausser la sécurité aux nouvelles frontières du port, l'agrandissement de la bibliothèque Monique-Corriveau de Québec et la réfection d'une piscine intérieure et d'un centre culturel à Beauceville.
Les banlieusards de la région de Montréal bénéficieront des 50,5 millions de dollars additionnels alloués, au cours des deux prochaines années, à la société Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée. Ces fonds permettront à la société d'engager les dépenses en capital nécessaires pour maintenir la sécurité de ses ponts, qui comptent parmi les plus achalandés du Canada.
Les collectivités éloignées bénéficieront d'un investissement de 18 millions de dollars qui, au cours des deux prochaines années, contribuera à financer les besoins en capital et les besoins opérationnels de Transport ferroviaire Tshiuetin, qui exploite un service ferroviaire voyageurs dans l'Ouest du Labrador et le Nord-Est du Québec.
Les collectivités et les entreprises du Québec bénéficieront des 28 millions de dollars alloués pour l'exploitation de services de traversier dans le Canada atlantique, notamment celui entre les Îles-de-la-Madeleine, au Québec, et Souris, à l'Île-du-Prince-Édouard.
Outre ces mesures, le Québec continuera de bénéficier d'importants transferts fédéraux en 2010-2011. En fait, le budget 2010 est la preuve que le gouvernement conservateur appuie fermement les provinces, notamment le Québec.
Alors que les libéraux ont privé les provinces et les municipalités d'une aide dont elles avaient grandement besoin, alors que les libéraux ont nié l'existence du déséquilibre fiscal, alors que le Bloc n'a pas pu et est incapable de faire bouger les choses à la Chambre des communes, le gouvernement conservateur a agi et a finalement rétabli l'équilibre fiscal de toutes les provinces, y compris du Québec.
Pour le Québec, le montant total des transferts s'élève à 19,3 milliards de dollars pour l'exercice 2010-2011, soit 281 millions de plus que l'année dernière et près de 6,8 milliards de dollars de plus qu'en 2005-2006, sous l'ancien gouvernement libéral.
Ces transferts croissants et à long terme aident à faire en sorte que le Québec dispose des ressources nécessaires pour la prestation des services publics essentiels et contribuent à la réalisation d'autres éléments importants du filet de sécurité sociale au Canada. Ces transferts comprennent près de 8,6 milliards de dollars au titre de la péréquation, soit une augmentation de près de 3,8 milliards de dollars, ou 78 p. 100, depuis le précédent gouvernement libéral, ainsi que 6,1 milliards de dollars au titre du Transfert canadien en matière de santé, soit 294 millions de dollars de plus que l'année dernière, pour un total de 25,4 milliards de dollars pour les provinces et les territoires, sans oublier les 2,6 milliards de dollars au titre du Transfert canadien en matière de programmes sociaux, lequel permettra de verser 11,2 milliards de dollars aux provinces et territoires. Pour le Québec, ce paiement est en hausse de 441 millions de dollars ou 20,5 p. 100 par rapport à celui consenti sous l'ancien gouvernement libéral.
Cette aide vitale, que le gouvernement libéral avait supprimée, aide à faire en sorte que le Québec dispose des ressources nécessaires pour la prestation des services publics essentiels, y compris les soins de santé, l'éducation postsecondaire et d'autres services sociaux.
Ce n'est donc pas surprenant que Jean Charest, le premier ministre du Québec, ait bien accueilli le budget en ces termes:
Le gouvernement fédéral a donné des assurances [...] que les paiements de péréquation ne seraient pas touchés. Sur ce plan, nous sommes satisfaits de la réponse obtenue [...]
C'est très important pour nous. Le Québec reçoit plus en transferts de péréquation [...] que l'an dernier.
Le premier ministre Charest n'était pas le seul au Québec à applaudir le budget de 2010. Voici ce que Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, a dit à ce sujet:
Dans l’ensemble, ce budget répond aux attentes de la communauté des affaires montréalaise. Dans l’optique où l’on entame la dernière phase du plan de relance du gouvernement fédéral, il faut maintenant s’assurer que les grands centres urbains comme Montréal sortent renforcés des investissements en infrastructure qui seront réalisés dans la prochaine année.
Le budget contient un certain nombre de mesures qui devraient [...] avoir un impact sur la productivité et la compétitivité à long terme du Canada. Nous sommes satisfaits notamment des 40 millions de dollars supplémentaires consacrés à l’innovation et à la commercialisation des PME. De plus, l’élimination des tarifs encore en vigueur sur les équipements importés destinés au secteur manufacturier est une bonne nouvelle puisqu’elle renforcera la compétitivité de ce secteur.
Comme tous les autres pays industrialisés, le Canada a dû enregistrer un déficit pour mettre en oeuvre ses mesures de relance. Une fois que la reprise économique sera solidement amorcée, notre gouvernement mettra en oeuvre un plan visant à réduire le déficit et à rétablir l'équilibre budgétaire. Notre plan de réduction du déficit comporte trois volets.
Nous allons d'abord, tel que prévu et selon l'échéancier, réduire graduellement les dépenses liées aux mesures de relance. Nous restreindrons ensuite la croissance des dépenses gouvernementales dans certains domaines précis. Enfin, nous entreprendrons un examen global des fonctions administratives et des frais généraux de l'État.
Nous n'équilibrerons pas le budget aux dépens des retraités. Nous n'équilibrerons pas non plus le budget en réduisant les paiements de transfert destinés aux soins de santé et à l'éducation ou en augmentant les impôts des Canadiens qui travaillent fort.
Notre plan permettra de réduire le déficit de moitié en deux ans et des deux tiers en trois ans. Peu après, le budget sera pleinement équilibré.
Alors que les Canadiens continuent de célébrer avec fierté notre performance record aux Jeux olympiques et notre performance économique, le budget de 2010 est pour nous une source de fierté supplémentaire.
De grands athlètes canadiens, comme les Québécois Alexandre Bilodeau, Patrice Bergeron et Joannie Rochette, ont montré leur force et leur esprit de compétition au reste du monde à l'occasion des Olympiques. Ils sont une source d'inspiration pour des millions de Canadiens qui gravissent les marches du podium économique mondial et qui prouvent qu'ils sont prêts à faire des affaires alors que nous construisons aujourd'hui un Canada où nos enfants et nos petits-enfants nous surpasseront.
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Monsieur le Président, j'ai le grand plaisir de prendre la parole, au nom du Parti libéral du Canada, au sujet de cette motion du Bloc.
J'ai demeuré plus de la moitié de ma vie au Québec et j'ai été professeur à l'Université du Québec à Montréal pendant six ans. Je crois donc posséder une assez bonne compréhension de la situation québécoise.
Je dirais que les libéraux sont d'accord avec le Bloc pour ce qui est de la plupart des points particuliers qui sont soulevés dans la motion. J'élaborerai bientôt à ce sujet. Toutefois, cette motion soulève à notre avis un problème puisque qu'on ne peut pas accepter du tout 12 mots précis. Ces 12 mots sont les suivants: « [...] le fédéralisme ne répond pas aux aspirations et aux besoins du Québec [...] ».
Le Parti libéral n'est pas du tout d'accord avec cette déclaration. Si le Bloc avait dit que le genre de fédéralisme pratiqué par ce gouvernement conservateur ne répond pas aux aspirations des Québécois, nous aurions été d'accord. Nous aurions dit la même chose au regard des autres provinces, à savoir que le genre de fédéralisme pratiqué par le gouvernement conservateur ne répond pas aux besoins et aux aspirations des gens du Québec, de l'Ontario, du Manitoba et de tous les Canadiens. Mais ils n'ont pas limité leur déclaration et, pour cette raison, le Parti libéral votera contre la motion.
Nous convenons que le gouvernement n'investit pas suffisamment dans le secteur forestier, dans le secteur aérospatial, dans l'environnement et aussi que le gouvernement ne se préoccupe pas suffisamment des moins nantis du pays. Mais ce n'est pas le fédéralisme qui est un échec, c'est le gouvernement conservateur qui déçoit le Québec. Les libéraux savent comment faire fonctionner la Confédération.
Monsieur le Président, j'ai oublié de vous dire que j'aimerais partager mon temps avec le député de .
Comme je le disais, les libéraux savent comment faire fonctionner la Confédération. Un gouvernement fédéral doté d'une forte représentation québécoise, qui comprend vraiment les besoins et les préoccupations des Québécois, peut traiter en profondeur les problèmes soulevés par la pauvreté, l'environnement et les secteurs québécois de la foresterie et de l'aérospatiale.
L'actuel gouvernement a échoué sur ces plans pour la simple raison que les valeurs du Parti conservateur ne sont pas les valeurs du Québec. Le Canada que proposent les conservateurs n'est pas le Canada dont veulent les Québécois, et j'ajouterais aussi les Ontariens.
On me permettra d'élaborer plus en détails en termes des propositions précises du Bloc québécois. Premièrement, en ce qui a trait à l'harmonisation de la TPS, le Parti libéral appuie totalement le principe selon lequel les gouvernements fédéral et provinciaux doivent négocier de bonne foi pour résoudre le différend sur la compensation du Québec. Le problème, c'est que ce gouvernement conservateur n'a pas négocié de bonne foi avec le gouvernement du Québec à ce sujet.
En ce qui concerne l'industrie forestière, je connais bien la situation du gouvernement libéral parce que j'étais le ministre des Ressources naturelles en 2005 quand on a introduit notre stratégie sur la compétitivité de l'industrie forestière. Nous avons consacré 1,5 milliard de dollars sur cinq ans pour aider cette industrie.
Malheureusement, les conservateurs, aussitôt qu'ils ont sont arrivés au pouvoir, ont totalement annulé ce programme. Dans le passé, nous avons eu ce programme qui proposait des garanties de crédits et de prêts pour l'industrie et des mesures incitatives financières pour aider les entreprises forestières à acheter de nouveaux équipements.
Nous avons aussi favorisé les appuis à l'énergie non polluante dérivée des résidus forestiers. Nous avons présenté un plan détaillé et ambitieux pour l'industrie forestière, que cette dernière a fortement appuyé à l'époque. Les conservateurs ont annulé ce programme. Nous sommes encore en faveur de ces initiatives proposées en 2005.
En ce qui concerne l'aérospatiale et le secteur manufacturier en général, il est clair que les dirigeants de ces industries n'ont pas appuyé le budget. Ils ont dit que le budget ne contenait presque rien pour aider leurs industries.
Par exemple, je peux citer M. Jayson Myers, président des Manufacturiers et Exportateurs du Canada, qui a qualifié le budget de « peu avantageux ». M. Claude Lajeunesse, président de l'Association des industries aérospatiales du Canada, s'est dit déçu par le budget. Il est important de citer ces gens, parce qu'en général, les gens ont peur de critiquer ce gouvernement. Le gouvernement prend des mesures de représailles contre ceux qui parlent contre lui. Si deux hommes courageux, qui représentent leur industrie respective, disent honnêtement que c'est un mauvais budget qui n'aide pas le secteur manufacturier ou le secteur de l'aérospatiale, il faut prendre leurs déclarations au sérieux. Il est aussi vrai que le gouvernement n'a même pas dépensé les 160 millions de dollars alloués à l'Agence spatiale canadienne. Ces fonds étaient disponibles, mais le gouvernement ne les a pas dépensés. Ces fonds auraient pu servir à renforcer le développement économique du secteur de l'aérospatiale.
Parlons maintenant d'environnement et des conséquence de l'inaction du gouvernement fédéral. Le Québec s'est fixé des objectifs ambitieux. Il a réduit ses émissions de gaz à effet de serre sous les niveaux de 1990 et, plus récemment, il s'est doté d'une nouvelle norme ambitieuse sur les émissions des véhicules.
Les libéraux, quant à eux, proposent un investissement historique dans les énergies non polluantes et les emplois servant le rendement énergétique. Il est clair que ce gouvernement n'a presque rien fait pour l'environnement. À ce sujet, nous sommes en accord avec le Bloc québécois.
Finalement, en ce qui a trait à la pauvreté et aux moins nantis, les conservateurs n'ont tout simplement aucune stratégie de réduction de la pauvreté chez les enfants. En 2006, les conservateurs ont démantelé le programme libéral de service d'éducation préscolaire et de garde d'enfants. Le Parti libéral avait introduit le Supplément de la prestation nationale pour enfants en 1997 et la Prestation fiscale pour le revenu de travail en 2005. De plus, il avait augmenté de 2,7 milliards de dollars le Supplément de revenu garanti. Le Parti libéral contribue à de meilleures perspectives pour tous les Canadiens en se concentrant sur l'éducation et en investissant dans un plan national sur la garde d'enfants.
En résumé, nous sommes plus ou moins d'accord avec tous les points précis que soulève le Bloc, par le biais de sa motion, c'est-à-dire en termes d'harmonisation, d'industrie forestière, d'industrie aéronautique, d'environnement et de pauvreté. Sur tout cela, nous sommes plus ou moins d'accord avec le Bloc québécois. Le seul problème que cette motion nous pose, à nous libéraux, c'est que le Parti libéral ne sera jamais d'accord sur la déclaration du Bloc selon laquelle le fédéralisme ne répond pas aux aspirations et aux besoins du Québec.
C'est pour cette unique raison que nous voterons contre.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui afin de remettre les pendules à l'heure au sujet de la motion qui est devant nous, à savoir que le fédéralisme ne répond pas aux aspirations et aux besoins du Québec.
Il y a une entourloupette ici puisque ce n'est pas le fédéralisme qui prive le Québec d'atteindre ses objectifs, mais bien le gouvernement conservateur. Force est de constater que le but du Bloc est de démontrer aux Québécois que son objectif premier est la souveraineté et que le fédéralisme nuit aux intérêts du Québec. Ce n'est pas le fédéralisme qui est en cause aujourd'hui, mais bien le gouvernement conservateur qui n'a pas su répondre aux besoins de nombreux Canadiens, y compris de nombreux Québécois.
Nos collègues du Bloc québécois essaient de faire une équation: un gouvernement conservateur égale fédéralisme. Prenons plutôt les principales questions qui touchent la population québécoise: la foresterie, le secteur manufacturier, l'environnement, l'aérospatiale, la pauvreté, entre autres.
Au niveau de la foresterie, depuis que les conservateurs sont au pouvoir, le Canada a perdu des dizaines de milliers d'emplois dans le domaine forestier, dont un grand nombre au Québec.
En 2005, comme mon collègue le disait, le gouvernement libéral annonçait, en partenariat avec les intervenants de l'industrie forestière, un plan solide pour le secteur forestier, soit la Stratégie sur la compétitivité de l'industrie forestière, et y affectait 1,5 milliards de dollars sur cinq ans. Dès qu'ils ont formé le gouvernement en 2006, les conservateurs ont annulé ce plan. Les travailleurs du secteur forestier québécois continuent de payer aujourd'hui pour cette décision.
Le Parti libéral est en faveur de l'accès aux garanties de crédit et de prêts pour aider le secteur forestier du Québec à se transformer et à sortir de cette crise. Il est en faveur des mesures incitatives financières pour aider les entreprises forestières à acheter de nouveaux équipements et il est en faveur des appuis à l'énergie non polluante dérivée des résidus forestiers.
Parlons du secteur manufacturier et de la création d'emplois. Plusieurs Canadiens travaillent dans le secteur manufacturier et le Québec comptait une forte industrie manufacturière. Il représente une partie importante de notre économie qui continue à souffrir. Ce secteur économique a été fort durement touché au cours de la dernière décennie et tout particulièrement au Québec.
Au lieu de faire preuve de leadership et d'effectuer des investissements dans les technologies vertes, le gouvernement conservateur préfère ignorer le secteur manufacturier. Avec la baisse du nombre d'heures de travail dans ce secteur, les gens sont obligés de partager celles-ci, de devenir des travailleurs indépendants ou d'accepter des emplois à temps partiel, ce qui signifie que la qualité du travail et la qualité de vie sont en train de diminuer dans de trop nombreuses collectivités. Cela a pour résultat l'incertitude et la précarité des familles.
Nous croyons que le gouvernement devrait se concentrer sur la création d'emplois rémunérateurs de qualité et à long terme. Ce n'est pas le fédéralisme qui empêche de participer à la relance de l'économie du Québec, mais plutôt le gouvernement conservateur.
Le secteur de l'aérospatiale est un fleuron de l'économie québécoise et canadienne. Il représente ce que nous avons de créatif et d'innovateur. Montréal peut se targuer d'abriter le deuxième plus grand secteur aérospatial au monde. Il contribue pour plus de 30 000 emplois et génère des revenus de 12 milliards de dollars. Le secteur aérospatial du Québec a toutefois dû faire face à plusieurs mises à pied en 2009.
Ce gouvernement a fait peu pour le secteur manufacturier. M. Jason Myers, comme le disait mon collègue, président des Manufacturiers et Exportateurs du Canada, a qualifié le budget de 2010 de « peu avantageux » pour les manufacturiers.
M. Claude Lajeunesse, quant à lui, président de l'Association des industries aérospatiales du Canada, s'est dit déçu par le budget qui ne comprend ni plan spatial à long terme ni investissement dans les innovations aérospatiales. En fait, 160 millions de dollars en dépenses approuvées pour l'Agence spatiale canadienne au cours des deux dernières années n'ont pas été utilisés par le gouvernement conservateur. Ces fonds auraient pu servir à renforcer le développement économique du secteur aérospatial.
Ce n'est pas le fédéralisme qui empêche le secteur de l'aérospatiale du Québec de continuer à s'épanouir, mais c'est encore une fois ce gouvernement conservateur qui ne comprend rien ou qui est trop myope pour comprendre que ce secteur économique a besoin de soutien pour continuer à être un leader dans cette économie devenue très concurrentielle.
Les Québécois sont très sensibles aux questions environnementales et ils ont fait des choix judicieux dans la protection de notre environnement.
Les conservateurs, encore une fois, démontrent leur inaptitude à comprendre ce secteur important de notre économie et de notre vie.
Pour gérer le dossier des changements climatiques, le gouvernement conservateur a eu trois ministres, trois plans différents, et il n'y a aucun progrès à ce jour. Les Québécois ont été très déçus du comportement du Parti conservateur à la Conférence de Copenhague. Le premier ministre du Québec Jean Charest s'est indigné de ce que le du Canada ait critiqué les initiatives du Québec pendant la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. M. Charest a même indiqué à Copenhague que son gouvernement pourrait ignorer toute entente signée par le premier ministre conservateur si les objectifs étaient trop timides.
Comme conséquence de l'inaction du gouvernement conservateur, le Québec s'est fixé des objectifs ambitieux, a réduit ses émissions de gaz à effet de serre et, plus récemment, il s'est doté de nouvelles normes ambitieuses sur les émissions des véhicules.
Le Parti libéral s'est engagé en faveur d'un système de quotas et d'échanges de droits d'émission vérifiable et contraignant. Ce système serait équitable pour toutes les régions, couvrirait tous les secteurs industriels et ses quotas fermes mèneraient à des réductions absolues.
Outre un plan intégral de réduction des gaz à effet de serre, les libéraux proposent un investissement historique dans les énergies non polluantes et les emplois servant le rendement énergétique, et se donnent l'objectif ambitieux de multiplier par quatre la production canadienne d'énergie renouvelable d'ici 2017.
Encore une fois, ce n'est pas le fédéralisme qui empêche de participer à la relance de l'économie du Québec, mais plutôt le fait que le gouvernement conservateur n'a proposé que des tromperies dans son dernier budget. En effet, il n'y a que 25 millions de dollars pour les énergies propres, alors que le gouvernement n'a à peu près rien dépensé du Fonds pour l'infrastructure verte l'an passé.
Enfin, ils ont annulé le programme écoÉNERGIE pour la production d'énergie renouvelable.
Au chapitre de la pauvreté, le gouvernement conservateur, encore une fois, n'a rien fait afin de venir en aide aux plus démunis d'entre nous. Les 20 p. 100 les plus riches de la population canadienne ont un avoir net de 3,4 milliards de dollars, alors que les pauvres portent une dette nette de 6,3 milliards de dollars.
Depuis mars 2008, la fréquentation des banques alimentaires a augmenté de 10 p. 100. Un enfant canadien sur neuf vit encore dans la pauvreté. Chez les Premières nations et les Inuits, c'est un enfant sur quatre qui grandit dans la pauvreté.
Les conservateurs n'ont tout simplement aucune stratégie de réduction de la pauvreté chez les enfants. En 2006, ils ont démantelé le programme libéral de services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants.
Le Parti libéral a introduit la Prestation nationale pour enfants en 1997 et la Prestation fiscale pour le revenu de travail en 2005, et a augmenté de 2,7 milliards de dollars le Supplément de revenu garanti. Le Parti libéral continue à offrir de meilleures perspectives à toute la population en se concentrant sur l'éducation et en investissant dans un plan national de garde d'enfants.
Encore une fois, ce n'est pas le fédéralisme qui freine la lutte contre la pauvreté, mais bien ce gouvernement froid et aveugle qui refuse de répondre adéquatement aux besoins des plus démunis.
En conclusion, c'est ce gouvernement conservateur sans coeur et sans vision qui fait un tort inacceptable à la population québécoise et qui, de ce fait, anime la fibre de nos collègues du Bloc québécois. Ne confondons pas fédéralisme et gouvernement conservateur. Ce serait tomber dans le piège de nos collègues d'à côté.
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Monsieur le Président, c'est un honneur de pouvoir prendre la parole sur cet important enjeu qui concerne le traitement du Québec par le gouvernement fédéral au cours des dernières années.
Je me permets de dire d'emblée que nous avons regardé attentivement la motion. Dans un premier temps, on a contacté le Bloc pour discuter d'un changement possible au libellé. Je m'excuse d'avance auprès des extraordinaires traductrices et traducteurs qui nous accompagnent, parce que je vais valdinguer entre les deux versions de la motion. Dans la version française, on lit:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement a fait la démonstration dans son discours du Trône et dans son budget que le fédéralisme ne répond pas aux aspirations et aux besoins du Québec en ne s’engageant pas [...]
J'aurais traduit spontanément « aspirations et besoins » par « hopes and needs », mais on a été fort surpris de trouver dans la version anglaise des termes assez différents: « goals and requirements ». C'est comme si les gens étaient obligés, en regardant cela, d'épouser le but ultime du Parti québécois, qui est la souveraineté du Québec. Ce n'est pas une question, en anglais, de « besoins », mais plutôt de « requirements » dans le sens d'exigences.
On se rappelle tous l'historique des différences de traduction au Canada. Un gouvernement du Québec parlant d'égalité ou d'indépendance a jadis rédigé une liste des demandes du Québec, ce qui a fort malencontreusement été traduit par « Quebec demands ».
On connaît la suite des choses; cela a soulevé une polémique. Pour avoir enseigné la traduction pendant de nombreuses années, je peux dire que cet exemple est utilisé en première année de traduction pour illustrer à quel point il faut faire attention aux mots.
Nous avons contacté le Bloc pour valider la possibilité, sur le plan administratif, d'apporter un changement à la traduction. On nous a opposé une fin de non-recevoir, ce qui était pour nous une indication que ce dont il s'agissait ici était moins une question d'affirmer que le Québec n'avait pas eu sa juste part, que de jouer un jeu politique. Avec le Bloc, tout est stratégie, tout est tactique.
On dit souvent que ce sont le gouvernement conservateur et son qui sont mus par cette idéologie consistant à toujours chercher un angle. Dès que le Bloc nous a refusé quelque chose d'aussi simple, on a commencé à s'inquiéter.
Ne perdant jamais espoir, le chef du Nouveau Parti démocratique, le député de , a contacté le chef du Bloc québécois pour lui proposer un amendement. Il a dit au chef du Bloc que si son but réel était de blâmer le gouvernement pour son comportement à l'égard du Québec, et non de dire que les problèmes énumérés ici résultent du fédéralisme tout court, il était d'accord avec lui. Je ne présente pas d'amendement maintenant, mais je vais le faire plus tard.
Il a proposé la petite modification suivante: après le mot « fédéralisme », on ajouterait: « tel que pratiqué notamment par les conservateurs ». Le mot « notamment » fait référence à des petits bouts d'hypocrisie comme ce qu'on entend aujourd'hui des libéraux. Par exemple, le porte-parole des libéraux en matière de finances s'est levé tantôt pour exprimer haut et fort son désaccord sur le fait que les conservateurs ne veulent pas verser au Québec les 2,2 milliards de dollars pour le compenser d'avoir harmonisé sa taxe de vente avec la TPS.
Lors de mon passage en ondes à Larocque Lapierre avec la députée de , j'ai eu l'occasion de souligner que ce sont les libéraux qui ont d'abord refusé de compenser le Québec pour cette harmonisation.
Le Québec a été la première province à harmoniser sa taxe de vente avec celle du fédéral. Quand les provinces Maritimes, par pur hasard à l'aube d'une élection fédérale, ont reçu une énorme compensation, Bernard Landry a, avec raison, grimpé dans les rideaux en disant qu'il y avait un problème. Il se demandait pourquoi ces provinces avaient reçu une compensation et pas le Québec. C'est alors qu'il a fixé la quote-part du Québec.
Les libéraux n'ont rien voulu savoir. On s'entend bien. Rien.
Le député de , le porte-parole des libéraux en matière de finances, s'est levé tout à l'heure dans cette Chambre pour critiquer le fait que le gouvernement fédéral ne compense pas le Québec pour l'harmonisation, alors que, pendant des années et des années, les libéraux ont refusé de le faire.
Nous avons dit que, avec cette modification et le libellé tel que proposé, la rédaction permettait d'inclure évidemment des gestes comme celui-là. On parlait du fédéralisme tel que pratiqué notamment par les conservateurs.
Avec cette modification, cela aurait été très facile d'être d'accord avec la proposition du Bloc parce que c'est un fédéralisme de division. C'est le fédéralisme d'exclusion, tel que pratiqué par les conservateurs aujourd'hui et les libéraux avant eux qui est à la source du problème.
Le NPD préconise un fédéralisme d'inclusion qui reconnaît des asymétries et des différences puisque, effectivement, il y a une seule province — le Québec — qui est en majorité francophone. C'est pourquoi le NPD, par exemple, a un projet de loi sur la table qui est en train de viser à une meilleure protection du fait français pour étendre par exemple la notion du droit d'avoir une convention collective en français et des communications avec l'employeur en français dans des lieux de travail qui relèvent de la compétence du gouvernement fédéral.
Si, par exemple, vous travaillez pour une compagnie de téléphonie cellulaire, c'est de juridiction fédérale. Donc, vous n'avez pas, en ce moment, la protection de ces droits du travail au plan linguistique. Nous voulons étendre cette protection. Les bloquistes ont voté en faveur de notre projet de loi sur les garderies. Il y a une clause tellement catégorique en ce qui concerne l'exclusion du Québec. Le Bloc a appuyé le projet de loi. Donc, il est possible, quand on veut, de bâtir un pays qui tient compte et qui nourrit cette différence, plutôt que de toujours ostraciser et faire en sorte que les gens se sentent exclus.
Quand le Bloc a refusé cette modification amicale proposée par le chef du NPD, on a compris. On a compris que, comme d'habitude, le Bloc préfère s'encarcaner et s'enfermer dans son idéologie, trop heureux de pouvoir jouer le même genre de jeu que celui joué par les libéraux. Je me souviendrai toujours de la députée de qui a présenté une motion ici à la Chambre il y a deux ans, dans laquelle, au tout début, elle parlait des droits des femmes. Rappelons-le, c'est le même Parti libéral qui, l'année dernière, a voté avec les conservateurs pour enlever aux femmes le droit d'avoir un salaire égal pour un travail d'une valeur égale.
Donc, elle a fait un petit laïus sur le droit des femmes et, à la fin de sa motion, elle a planté les autres partis de l'opposition. Quelle surprise, les gens ont voté contre. Qu'en a-t-elle fait? Elle a pris le texte du début, elle a excisé la fin. Elle l'a mis sous la forme d'un fameux 10 p. 100, ces textes condamnables qui sont envoyés d'une manière malhonnête par des gens comme elle. Cela a été envoyé. Elle a dit: « Voyez, les autres partis ont voté contre les droits des femmes ».
On voit la même tendance du côté des conservateurs. Je me souviens d'une situation impliquant le Bloc. C'était une question de principes. Je ne partageais pas leur point de vue. Je trouvais que le projet de loi envoyait un bon signal qu'on était fermement contre toute la problématique en ce qui concerne le rapt d'enfants. Pour des raisons juridiques et idéologiques, le Bloc s'était prononcé contre. Je respecte cela complètement, même si je ne partage pas leur point de vue.
Les conservateurs les ont attaqués avec des 10 p. 100. C'est la terminologie pour ces petits pamphlets que l'on envoie. Le mot « pamphlet » est utilisé sciemment. C'est tout juste s'ils n'accusaient pas les bloquistes d'être des pédophiles et des gens favorables aux sévices à l'endroit des enfants. C'est évidemment inadmissible. J'étais le premier à critiquer les conservateurs et à défendre le Bloc même si, effectivement, mon point de vue sur le vote à exercer dans ce cas-là était contre celui du Bloc.
Toutefois, ici, on voit le Bloc à son pire. Ne cherchons pas à travailler avec d'autres pour obtenir quelque chose. On n'a pas besoin de chercher loin, monsieur le Président. Dans le Journal La Presse d'aujourd'hui, sous la plume de Vincent Brousseau-Pouliot, on retrouve un article qui s'intitule « Plan de relance fédéral: le Québec et l'Ontario perdent ». C'était aujourd'hui dans La Presse. On y apprend ceci pour ce qui est de la réponse à la question de savoir si le Québec reçoit une part équitable des dépenses d'infrastructures du plan de relance du gouvernement fédéral.
La réponse est que le Québec est sous-financé de 2 p. 100 par rapport à sa population. Il y a un écart de deux points de pourcentage, c'est-à-dire que nous avons eu 21,2 p. 100 des fonds, alors que nous représentons exactement 23,2 p. 100 de la population. Il nous manque donc une part qui représenterait à peu près 10 p. 100 de nos dépenses totales. Deux pour cent de 20 p. 100, c'est 10 p. 100. Deux points manquants sur 20 p. 100, c'est 10 p. 100, on s'entend.
C'est ça, le problème avec le Bloc. Au lieu de chercher honnêtement, visière levée, à obtenir un résultat favorable pour le Québec, les bloquistes sont comme des enfants dans une pièce de théâtre à l'école primaire, avec leurs sabres de bois, leurs chapeaux faits de pages de journaux pliées, en train de dire à quel point ils sont de vrais combattants. C'est du chiqué! C'est totalement factice!
Lorsqu'on entend les libéraux prononcer des phrases comme celle qui est sortie de la bouche du député de , on reste pantois et on réalise à quel point le Nouveau Parti démocratique et son chef forment la seule alternative réelle à des années de chicanes au Canada, tantôt conservatrices, tantôt libérales.
La phrase qu'il a prononcée en est une pour les archives. Le député de l'a interpellé sur une de ses affirmations en ce qui concerne les dépenses. Ce sera dans les transcriptions, dans ce que nous appelons le hansard, ce sera donc facile à vérifier. Le libéral interpelle donc le conservateur et lui dit ceci: « Il semble que maintenant, des fédéralistes de l'autre côté ripostent, alors qu'ils sont censés être avec nous contre le Bloc. ». Je cite mot pour mot le député de qui a parlé tantôt. C'est hallucinant!
Ainsi, par définition, peu importe ce que le Bloc québécois dira, le Parti libéral du Canada sera contre en partant, parce que les libéraux sont fédéralistes et que les députés du Bloc québécois sont souverainistes. Il fallait entendre cela. Cela ne s'invente pas et cela va être écrit en toutes lettres. De plus, même si on essaie de changer les mots, l'enregistrement numérique sera au moins disponible afin que les gens puissent bien vérifier que ce que je viens de dire est textuellement exact.
C'est incroyable d'en être rendu là. Mais le Bloc va continuer à prétendre représenter les intérêts du Québec, oubliant par le fait même que bon nombre de ses prises de position sont négatives pour le Québec.
L'environnement est l'un des sujets débattus par le Bloc à la Chambre aujourd'hui. Je peux en parler car j'étais ministre de l'Environnement du Québec tout le temps où le député fédéral de , celui-là même qui était le chef du Parti libéral jusqu'à récemment, était ministre fédéral de l'Environnement.
Je peux dire, et cela aussi est dans les archives, que ce n'était pas une partie de plaisir. Rappelons qu'Eddie Goldenberg, l'ancien chef de Cabinet de Jean Chrétien, a avoué que les libéraux avaient signé le Protocole de Kyoto « pour galvaniser l'opinion publique ».
Les libéraux ont donc signé le Protocole de Kyoto comme stunt de relations publiques. C'est d'ailleurs pour cela que le Canada a connu le pire résultat, le pire bilan au monde parmi tous les signataires du Protocole de Kyoto, pendant que les libéraux étaient au pouvoir. Cela s'est poursuivi sous les conservateurs, mais les libéraux ont affiché la pire augmentation des gaz à effet de serre de tous les pays signataires du Protocole de Kyoto. Cela se comprend. M. Goldenberg a avoué qu'il n'y avait aucun plan pour respecter les objectifs du Protocole de Kyoto, aucune intention réelle de les respecter. C'est toujours comme cela, avec les libéraux: des effets de toge, des miroirs aux alouettes, des tendances à essayer de dire aux gens ce qu'on pense qu'ils veulent entendre dans le but de se faire élire. Ça, c'est le bilan du Parti libéral du Canada.
Le NPD propose d'être plus constructif. Les gens intéressés peuvent se rendre dans notre site Internet et consulter la déclaration de Sherbrooke qui a été adoptée par le NPD, et qui offre justement une nouvelle et une autre vision de notre extraordinaire pays, une vision où le Québec aurait effectivement l'entière capacité de gérer ses affaires à l'intérieur du Canada.
Ça vaut la peine que les gens s'y intéressent.
Revenons à la motion présentée aujourd'hui et voyons si les bloquistes sont sincères. En matière d'environnement, il n'y a pas pire erreur commise que l'exploitation que l'on fait des sables bitumineux. Si on n'internalise pas les coûts environnementaux des sables bitumineux, on importe un nombre artificiellement élevé de dollars américains. Il faut inclure les coûts environnementaux lorsqu'on produit quoi que ce soit. Il faut donc que le prix du marché reflète l'internalisation de ces coûts.
Depuis qu'ils sont là, ils ont construit Keystone, Southern Lights, Alberta Clipper, Keystone II et un autre qui s'en va vers la Chine. Selon une analyse objective externe, à lui seul, Keystone représente l'exportation de 18 000 emplois. Cela représente aussi l'exportation en vrac d'une richesse pour le Canada, de la même manière qu'on exportait des billots de bois non traité pour y ajouter de la valeur aux États-Unis et les réimporter par la suite sous forme de mobilier. C'était brillant comme stratégie. Le Canada a toujours agi de cette façon et continue de le faire.
Le Bloc ne peut pas se battre pour la sécurité énergétique future du Canada, puisqu'il ne croit pas au Canada. Les bloquistes croient qu'en matière d'environnement, la souveraineté est la solution, comme si la pollution s'arrêtait à la frontière. Il y a justement un film qui vient d'être mis à l'affiche à ce sujet. Le Québec était un précurseur de l'interdiction de l'utilisation de certains pesticides à des fins cosmétiques. L'Ontario lui a emboîté le pas. Nous avions proposé d'étendre cela au Canada, mais le Bloc a voté contre cette proposition en disant que la pollution était provinciale; comme si le fait de mettre une barricade autour du Québec empêchait la pollution de circuler. Depuis six ans, le Bloc québécois n'a toujours pas pris position contre le projet Rabaska. Tous les écologistes du Québec ont interpellé le Bloc québécois afin qu'il prenne position contre ce projet. Pourtant, il refuse de le faire.
Le Parti québécois était en faveur de la reconstruction de la centrale nucléaire de Gentilly-2. Maintenant, il a enfin révisé sa position. On s'attend à ce que le Bloc fasse la même chose. Pas question! Selon le chef du Bloc québécois, le nucléaire, c'est provincial. Il n'est donc pas question que le Bloc joigne sa voix à celles des progressistes du Canada qui luttent contre le nucléaire comme étant non pérenne et non durable. Ce n'est pas une solution d'avenir. Le Bloc refuse de prendre position contre la reconstruction de Gentilly-2. C'est ça, avoir une idéologie qui empêche de participer au progrès.
Aujourd'hui, le NPD a eu toutes les réponses dont il avait besoin. On aurait été capables de travailler de concert avec le Bloc, s'il était capable de modifier sa motion pour dire que le but recherché est une critique constructive pour l'avenir. On blâme les conservateurs, ce qui n'enlèvera rien à une éventuelle critique des libéraux, notamment au sujet de l'harmonisation, mais le Bloc ne voulait rien savoir.
Afin que cela demeure dans le domaine public, je ferai une proposition d'amendement.
Je propose, appuyé par le député de , que la motion soit modifiée par l'adjonction après le mot « fédéralisme » des mots suivants: « tel que pratiqué notamment par les conservateurs ».
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Madame la Présidente, j'aimerais d'abord informer la Chambre que je partagerai mon temps avec mon collègue de .
Maintenant que le Don Quichotte du NPD a parlé, revenons aux choses essentielles. Notre motion contient plusieurs éléments, dont certains à propos desquels je voudrais discourir.
On dit que le budget ne répond pas aux besoins du Québec ou plutôt aux besoins du gouvernement du Québec. J'ai déjà eu la chance de faire partie de ce gouvernement, et je sais que la situation actuelle du ministre des Finances du Québec doit être intenable, surtout quand bon nombre de ses revenus proviennent d'une espèce de boîte noire sur laquelle il n'a aucun contrôle.
Le 24 décembre 2008, la formule de péréquation a été unilatéralement plafonnée, alors qu'il s'agissait d'un contrat. À cette époque, le gouvernement du Canada sortait d'une campagne électorale et le gouvernement du Québec était en pleine campagne électorale. Le 24 décembre, de façon unilatérale, on envoyait une formule selon laquelle le contrat était maintenant modifié. Tout cela s'est produit un 24 décembre, prouvant ainsi que le Père Noël peut parfois être une ordure.
À l'automne 2008, on disait, tout comme les gens de l'opposition, qu'il y aurait une perte de 1 milliard de dollars. Mme Jérôme-Forget, qui était une de mes collègues à l'Assemblée nationale et qui était ministre des Finances, disait ne pas être informée d'une coupe de 1 milliard de dollars. Elle était en campagne électorale et, de ce fait, avait des informations restreintes de la part de son ministère.
Qu'a-t-elle été obligée de faire ? Elle a dû avouer qu'il y avait effectivement eu une perte de 1 milliard de dollars pour le gouvernement du Québec. C'est peut-être ce qui l'a découragée et qui a mis fin à sa carrière politique. La ministre des Finances s'est rendu compte qu'Hydro-Québec, détenue à 100 p. 100 par le gouvernement du Québec, et que Hydro One, détenue à 100 p. 100 par le gouvernement de l'Ontario, n'étaient pas traitées de la même façon. Pourtant, toutes deux produisent, transportent et distribuent l'électricité. Toutefois, parce que Hydro One transporte et distribue sous le couvert d'une coquille corporative et paie des dividendes à son actionnaire — le gouvernement de l'Ontario —, cela n'entre pas dans le même panier, ce n'est pas le même cas. On dit que Hydro One ne produit pas d'électricité. Où vont-ils chercher l'électricité? Sûrement pas dans les nuages. Il y a donc effectivement production d'électricité en Ontario.
Le simple fait que Hydro One paie des dividendes à titre de compagnie et qu'Hydro Québec en paie à titre de société d'État dans le domaine des ressources naturelles empêche le gouvernement du Québec d'empocher 250 millions de dollars. C'est ce qui explique qu'encore récemment, on se soit fait dire que le gouvernement du Québec songeait à une augmentation des tarifs d'électricité. Par contre, on s'est rendu compte qu'un dollar de plus de tarif d'électricité signifiait environ 0,50 ¢ de moins en péréquation, alors que Hydro Ontario pourrait faire la même chose sans aucune pénalité de péréquation. C'est deux poids, deux mesures! Mme Jérôme-Forget disait, le 21 janvier 2009, soit il y a 419 jours, qu'elle souhaitait que le Québec soit considéré de manière juste et équitable en vue de corriger le traitement des revenus d'Hydro-Québec. Le 21 janvier 2009, une lettre a été adressée au ministre des Finances. Depuis ce temps, on n'a pas eu de réponse.
Mon collègue de a beaucoup parlé de l'harmonisation.
Il y avait une motion de l'Assemblée nationale. Le premier thème de la péréquation, c'est le gouvernement du Québec. Le deuxième thème, c'est l'harmonisation de la TPS avec la TVQ. Ce fut une motion unanime de l'Assemblée nationale.
À l'époque, c'était 2,6 milliards de dollars. Aujourd'hui, que fait le ministre des Finances du Québec? Il regarde cela et se dit que 2,2 milliards de dollars feraient peut-être l'affaire. Cependant, 2,2 milliards de dollars depuis 18 ans, à 5 p. 100 d'intérêt, cela vaudrait 5,3 milliards de dollars aujourd'hui si on avait eu les 2,2 milliards de dollars en 1992, soit exactement ou à peu près ce que l'on va donner à la Colombie-Britannique et à l'Ontario parce qu'ils ont harmonisé leurs taxes l'an dernier. C'est environ la même somme, soit 2 milliards de dollars, si on considère le 1 milliard de dollars payés aux Maritimes il y a 13 ans. Il y a 13 ans, les Maritimes ont reçu 1 milliard de dollars. Ce montant, placé à 5 p. 100, vaudrait ce que le Québec demande aujourd'hui. Si j'étais ministre des Finances du Québec, je ne réclamerais pas seulement 2,2 milliards de dollars, je réclamerais 2,2 milliards de dollars plus l'intérêt couru parce que c'est une dette du gouvernement du Canada envers le gouvernement du Québec.
Ce n'est pas par manque de négociateurs. Il y a eu cinq premiers ministres et huit ministres des Finances au Québec depuis ce temps-là. Le gouvernement fédéral a toujours été entêté.
Une motion a été adoptée unanimement à l'Assemblée nationale le 31 mars 2009, mais on s'en fout.
Le troisième élément que je voudrais aborder, c'est la commission des valeurs mobilières du Canada. Il y a eu une autre motion unanime. Trois dossiers, trois motions unanimes de notre Chambre, l'Assemblée nationale du Québec. Une motion unanime le 15 janvier 2009 disait ceci: « L'Assemblée nationale réitère sa ferme opposition au projet de commission des valeurs mobilières pancanadienne ».
Que fait le gouvernement du Canada? On parle de 150 millions de dollars cette année pour une commission des valeurs mobilières dont le projet de loi n'a pas encore été déposé en Chambre et de 11 millions de dollars de frais de transition. Ce sont 161 millions de dollars pour mettre une autre structure au-dessus de la Commission des valeurs du Québec, de l'Autorité des marchés financiers et des commissions de valeurs partout au Québec et au Canada.
J'ai énoncé à l'occasion du discours du budget que le gouvernement voulait dépenser 8 millions de dollars pour créer un bureau pour examiner les bureaux afin de voir s'il n'y en avait pas de trop. Maintenant, ils veulent créer une commission des valeurs mobilières pancanadienne au-dessus des autres commissions des valeurs mobilières. On parle d'une dépense de 161 millions de dollars.
Pourtant, on a la compétence. Pourquoi veut-on cela? La compétence constitutionnelle appartient aux provinces et, en plus, il y a la compétence des gens. Que fait une commission des valeurs mobilières? Cela réglemente un commerce qui est celui des valeurs mobilières. Donc, il y a des épargnants. Les épargnants du Québec, de façon privée ou collective, s'adressent en français à l'Autorité des marchés financiers à Montréal. Avec un tel changement, ils vont s'adresser où et dans quelle langue? Qui va leur répondre? Je présume que ce sera probablement un centre d'appels ailleurs qu'au Canada pour couper les coûts? Qui va répondre aux épargnants, aux émetteurs, aux petites, moyennes, grandes et très grandes entreprises qui font affaire avec l'Autorité des marchés financiers? J'ai déjà oeuvré à cet égard où on avait affaire presque tous les jours à l'Autorité des marchés financiers. Qui va le faire? Les tiers utilisés, les bureaux d'avocats, les notaires, les comptables, ceux qu'on forme dans les universités, où vont-ils aller travailler? Dans quelle langue? Pourquoi?
L'Autorité des marchés financiers fonctionne. Oui, il y a eu des problèmes, mais ce n'est parce que vous avez une crevaison que vous devez changer votre auto. Ça, c'est clair.
C'est pour cela qu'on présente cette motion. On a donné un certain nombre d'exemples. Mon collègue de va compléter les 20 minutes que nous avons.
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Madame la Présidente, il est parfois difficile de trouver le bon terme pour décrire un comportement. Le dictionnaire nous guide à cet égard. Lorsqu'on emploie un terme, il est reconnu par le dictionnaire.
Je suis heureux d'intervenir sur la motion du Bloc québécois. Mes collègues de et d' ont bien situé le débat. Je rappelle à grands traits que cette motion, rappelant le peu d'espace que le budget a fait relativement à une façon de faire du fédéralisme, accorde peu de place au Québec. Ce faisant, elle fait la même chose aux autres régions du Canada, plus particulièrement en ce qui a trait au filet de sécurité sociale.
Voici les sujets abordés dans la motion. On doit au Québec 2,2 milliards de dollars au chapitre de l'harmonisation de sa taxe de vente avec la TPS. On n'offre pas non plus un soutien à l'industrie forestière du Québec, soit l'équivalent de ce qui s'est fait en Ontario pour l'industrie automobile. Nous sommes tout à fait d'accord sur les mesures de soutien aux travailleurs du secteur automobile, mais ce qui cloche, c'est qu'on fait de la discrimination dans les choix, ce qui ne devrait pas être le cas.
L'industrie aéronautique du Québec est également totalement ignorée dans les choix économiques du Canada. Je ne parlerai pas des questions environnementales, car d'autres collègues l'ont déjà fait. Je vais m'attarder aux besoins des moins bien nantis, qui sont tout à fait ignorés par le gouvernement conservateur et celui qui l'a précédé.
Mon collègue de parlait de mépris et d'indifférence. Effectivement, il est question de mépris et d'indifférence à l'égard des personnes les moins bien pourvues de notre société.
Je vais donner un exemple. Après avoir entendu le discours du Trône, on constate en plus que le budget ne contient rien pour les anciens combattants. Pourtant, nous avions annoncé des mesures pour qu'ils puissent recevoir une pension mensuelle au lieu d'une somme forfaitaire. Le budget ne prévoit rien non plus pour le secteur communautaire et pour les aînés.
Cependant, le discours du Trône annonce l'instauration de journées pour fêter le fait de n'avoir rien: une journée du congé du premier ministre aux anciens combattants; une journée pour fêter les organisations communautaires, qui ont fait l'objet de coupes jamais vues au cours des trois dernières années; et une journée pour les aînés, qu'on a privés d'une somme de 3,2 milliards de dollars. On ignore les plus démunis et ceux qui ont droit au Supplément de revenu garanti.
Les deux gouvernements qui se sont succédé espèrent pouvoir éliminer cette dette par attrition. On l'a vu dans le budget: on récupère 228 millions de dollars du fait que ces gens-là meurent. Le gouvernement sait à qui il doit cet argent, et pourtant, il mise sur le fait que ces gens ne connaissent pas leurs droits pour pouvoir retenir l'argent qui leur appartient.
Je vais parler de crimes économiques commis à l'endroit des aînés, des chômeuses et des chômeurs.
Il faut se dire les choses telles qu'elles sont. On parle des bandits à cravate qui détournent l'argent de personnes qui le leur ont confié. On est dans la même situation. On détourne l'argent qui appartient aux aînés, aux chômeuses et aux chômeurs. Dans le cas des gens qui perdent leur emploi, au cours des 14 dernières années, 57 milliards de dollars ont été détournés. Certains disent que c'est du passé, qu'on a utilisé ce montant pour autre chose, qu'il faut oublier cela. Non, il ne faut pas l'oublier et banaliser des mesures aussi répressives pour les chômeuses et chômeurs. Pire encore, au cours des cinq prochaines années, le gouvernement conservateur s'apprête à détourner 19 milliards de dollars. Pourtant, seuls les employés et les employeurs cotisent à la caisse d'assurance-emploi. Faire ce qu'ils ont fait est tout à fait révoltant. Pour les partis qui se sont succédé au pouvoir, c'est comme si cela allait de soi.
J'appelle ici à la réflexion pendant deux minutes. Lorsque vous confiez votre argent personnel à quelqu'un pour l'administrer, soit en termes de placements, d'assurances ou de gestion d'entreprise et lorsque vous en avez besoin pour l'utiliser aux fins qui vous sont propres et que les personnes qui en font l'administration vous disent qu'elles l'ont utilisé à d'autres fins, que fait-on dans un tel cas? On poursuit ces gens devant les tribunaux parce que ce sont des détournements de fonds. C'est bien sûr que les aînés, les chômeuses et les chômeurs ne peuvent pas faire cela au gouvernement, mais il demeure que le geste est aussi répréhensible et inacceptable. Pourquoi sommes-nous rendus qu'on accepte l'inacceptable? Parce qu'on a banalisé ce geste, ce fait. On a banalisé le fait qu'on peut voler les personnes moins bien pourvues de notre société et qu'on peut engraisser les possédants, les banques, les barons du pétrole, ceux qui détournent l'argent, par exemple, vers des paradis fiscaux. Il y a des crédits d'impôt, il y a même des subventions pour ce monde-là avec l'argent de tout le monde, y compris avec celui des travailleurs qui mettent leur argent dans la caisse d'assurance-emploi et qui ne peuvent même pas le ressortir par la suite. Comment se fait-il qu'on banalise ici le fait qu'on vole les moins nantis et qu'on engraisse les possédants? Je fais volontairement le choix des mots, parce que c'est de cela dont il s'agit ici.
Bien sûr, vous allez dire que, sur le plan légal, on est allé jusqu'à la Cour suprême et que celle-ci a dit que, à partir du moment où c'est dans le fonds consolidé, cela devient une forme d'impôt. Là aussi, il y a une grande réserve. Nous sommes rendus à un carrefour où il faut corriger cette situation. Il faut adopter des mesures. Le Bloc québécois a mis de l'avant des mesures pour redonner l'accessibilité à l'assurance-emploi à ceux et celles qui y ont droit, notamment par les 360 heures de temps travaillé et aussi en améliorant la prestation à 60 p. 100 du revenu. Il y a aussi de rendre permanentes les 50 semaines pour avoir droit à l'assurance-emploi et surtout d'enlever cette fichue mesure qui fait en sorte que quelqu'un est soupçonné à l'avance d'être un fraudeur lorsqu'il demande des prestations d'assurance-emploi. Il faut avoir la présomption de bonne foi et ce sont ces mesures qu'il faut adopter ici, notamment par les projets de loi et .
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de prononcer cette allocution aujourd'hui aux côtés d'une femme avec laquelle j'ai le privilège de siéger. La députée de a été professeure dans une école technique en Colombie-Britannique et a enseigné l'entrepreneurship. Ce sont des femmes comme ma collègue qui bâtissent des provinces plus fortes au sein d'un Canada plus fort.
Je suis heureux de pouvoir commenter une autre motion frivole du Bloc québécois. Après des années à Ottawa, le Bloc nous présente toujours des motions toutes aussi farfelues les unes que les autres. Celle-ci ne fait pas exception par son contenu et par sa forme.
On l'a vu tantôt, les bloquistes traitent d'idiots ou d'imbéciles les gens qui ne pensent pas comme eux, ce qui est dommage. Selon la bible bloquiste, il y a beaucoup de gens idiots et imbéciles au Québec.
Je vais commencer par les gens du secteur forestier, qui se demandent si le gouvernement canadien est en train de faire ce dont le Québec a besoin pour traverser cette période de turbulences économiques. Y a-t-il des députés à la Chambre qui sont prêts à se lever pour le Québec et à poser les gestes appropriés quand vient le temps d'adopter des budgets et de prendre des mesures concrètes?
On juge un arbre à ses fruits, et quand on parle de soi, on est un peu biaisé. Alors laissons les autres parler, notamment l'Association des produits forestiers du Canada:
Du point de vue de l'industrie forestière, le gouvernement a bien établi ses priorités: investir dans les emplois respectueux de l'environnement de demain, stimuler l'économie par des technologies liées à l'énergie propre et favoriser les investissements en modifiant la déduction pour amortissement accéléré, ce qui donne au Canada l'avantage dont il a besoin pour progresser dans la nouvelle bioéconomie.
On parle de bioéconomie et de biofertilisants. Il y a à peine deux semaines, j'étais à Varennes pour annoncer un investissement de près de 80 millions de dollars dans une entreprise de cette ville qui produit de l'éthanol à partir de maïs. C'est un chef de file technologique. Ces gens travaillent tellement fort avec des institutions québécoises qu'ils sont en train de développer la nouvelle génération de biocarburant, celui fabriqué à partir de la fibre végétale, qu'on appelle éthanol cellulosique.
Je leur souhaite bonne chance et je leur dis que notre gouvernement les appuie et continuera à soutenir les efforts dans ce domaine.
Les producteurs forestiers disent que le budget de 2010 du gouvernement canadien contient de bonnes mesures. Le gouvernement du Québec, quant à lui, nous dit qu'il négocie pour harmoniser les taxes, mais surtout, qu'il est content de recevoir des transferts comme il n'en a jamais reçu: le Canada verse 19,3 milliards de dollars au Québec pour la santé, l'éducation, les transferts sociaux et la péréquation.
On vit dans une fédération qui croit à l'égalité et qui répartit la richesse canadienne, ce dont le Québec bénéficie. Je me lève et j'appuie ces mesures lorsque vient le temps de voter.
Voilà pour le secteur forestier. Les collègues bloquistes semblent dire que les producteurs agricoles sont aussi des idiots et des imbéciles parce qu'ils ont dit que le gouvernement fédéral avait pris une bonne décision en accordant 25 millions de dollars aux usines qui abattent le bétail de plus de 30 mois, car il était urgent d'agir.
Que fait notre gouvernement? Il prend des mesures pour aider les producteurs bovins, les agriculteurs et les producteurs de vaches de réforme dans toutes les parties du pays. De plus, la Fédération des producteurs de bovins du Québec est satisfaite du budget de 2010 et souhaite que les députés qui représentent le Québec l'appuient. La Fédération des producteurs de lait du Québec appuie également le budget.
Les gens de mon comté et les producteurs laitiers de mon comté, qui sont nombreux, peuvent compter sur le budget de 2010 et sur le député de pour appuyer cette mesure qui permettra d'aider les usines qui abattent du bétail de plus de 30 mois.
On sait que le Bloc ne voit qu'à travers le prisme de son idéologie séparatiste ici à Ottawa. Moi, je me sens bien ici à la Chambre des communes. Je m'exprime dans ma langue maternelle, le français, et je travaille pour les gens de chez nous. Cela englobe plusieurs municipalités. Des gens ont besoin d'eau potable, de traitement des eaux usées et de routes pour aller travailler ou aller à l'école, ou pour nos aînés qui ont besoin de se déplacer.
Il faut dire que la Fédération Québécoise des Municipalités comprend plus de 85 p. 100 du territoire québécois. C'est près de 1 000 municipalités. On sait que le président de la FQM, M. Bernard Généreux, a été réélu le 11 mars. J'en profite pour le féliciter. M. Généreux, également maire de Saint-Prime, de la MRC du Domaine-du-Roi, nous dit:
Les investissements de plusieurs milliards de dollars ont déjà permis aux municipalités de jouer un rôle primordial pour contrer la crise économique en créant des milliers d'emplois [au Québec] tout en répondant à des besoins réels quant à la mise aux normes des infrastructures.
Cette déclaration est appuyée par les deux vice-présidents d'autres régions du Québec. On pense à Serge Fortin, qui est le préfet de la MRC de Témiscouata et, plus près de Lévis—Bellechasse/Les Etchemins, on pense au préfet Richard Lehoux, qui est le maire de Saint-Elzéar, une magnifique municipalité qui se trouve dans le comté de mon collègue, le député de Beauce, et qu'on surnomme souvent la petite Suisse du Québec. Le préfet de la MRC de La Nouvelle-Beauce dit que cette deuxième année du Plan d'action économique du gouvernement canadien leur permet de continuer d'investir dans les infrastructures. Quels députés québécois se lèveront à la Chambre pour appuyer ces mesures?
J'ai d'autres noms ici. On parle des municipalités, mais on parle aussi d'une agglomération qui regroupe beaucoup de Québécois. Elle s'appelle la Ville de Montréal, la métropole québécoise. Que nous disent les gens de l'administration de la Ville de Montréal? Ils nous disent: « Le gouvernement fédéral maintient également le financement pour le logement abordable [on n'a jamais vu de telles sommes allouées au logement abordable], le remboursement intégral de la Taxe sur les produits et les services (TPS) pour les villes, rejoignant ainsi les priorités de notre Administration ». Des paliers de gouvernement travaillent pour donner des services aux gens sur le terrain.
C'est la même chose pour l'Union des municipalités du Québec, qui a salué l'annonce d'un financement additionnel de 14,6 millions de dollars par année à Développement économique Canada pour appuyer le développement économique à long terme des régions du Québec. Tous ces gens, tous ces représentants couvrent 85 p. 100 du territoire québécois, la ville de Montréal, les secteurs forestiers, les secteurs agricoles, et j'en ai d'autres ici. On fait un investissement stratégique dans ce dont on a besoin pour développer notre industrie du savoir dans nos collèges et universités.
Michel Belley, qui est président du conseil d'administration et recteur de l'Université du Québec à Chicoutimi, un excellent professeur de sciences et de sciences financières, nous dit: « Étant donné la situation financière actuelle du Canada, nous apprécions le fait que le Canada continue d'investir dans la recherche universitaire et l'innovation afin de créer des emplois et de bâtir l'économie de demain. »
Les bloquistes disent-ils que ces gens sont des idiots et des imbéciles? Ma foi, je pense que ce sont des gens fort brillants qui travaillent pour l'avancement du Québec afin qu'il continue de se développer et qu'il traverse cette période de crise économique.
On l'a dit et on le redit, ce budget permet de générer des répercussions positives au Québec. On pense aux emplois créés depuis juillet 2009. Lundi, j'étais dans une entreprise de Sainte-Claire de Bellechasse, une fonderie. On sait que les entreprises manufacturières font face à la concurrence féroce des entreprises chinoises, par exemple, qui ont des coûts de production inférieurs. Ces entreprises se retroussent les manches pour réduire leurs coûts de production. Sur qui peuvent-elles compter cette année? Elles peuvent compter sur le gouvernement canadien, qui prolonge le programme Travail partagé. On doit soutenir notre secteur manufacturier parce que c'est lui qui crée de la richesse.
On pense aussi à nos familles avec le crédit d'impôt pour la rénovation résidentielle établi l'année dernière qui a stimulé l'industrie de la construction. Cette année, il y a des allègements, notamment au niveau du crédit d'impôt pour l'achat d'une première habitation et le crédit d'impôt pour la rénovation résidentielle. Ce sont des mesures concrètes qui font qu'on travaille. On juge un arbre à ses fruits et on voit bien que ce budget est bon pour le Québec.
Comme député québécois, c'est tout à fait logique d'appuyer ce budget. Ce qui l'est moins, bien sûr, c'est de voter contre. Il y a peut-être des raisons pour cela. Si on se penche un peu sur les raisons pour voter contre un tel budget, j'ai bien du mal à les comprendre.
Le Bloc nous dit que, au niveau de l'harmonisation, il ne regarde pas ce qui est fait, mais il regarde ce qui reste à faire. Bien sûr, le gouvernement canadien ne négociera pas avec un parti d'opposition. C'est bien clair. Il négociera avec le gouvernement québécois. Là-dessus, la volonté de notre gouvernement est claire, on négocie. Toutefois, ce n'est pas une raison pour priver le Québec de 19,3 milliards de dollars en transferts.
J'aimerais continuer avec un autre exemple, soit celui de l'environnement. C'est un secteur qui préoccupe beaucoup les Québécois et les Canadiens. Dans le dernier budget, un montant de 400 millions de dollars permettra de développer tout le secteur de la biomasse. Il s'agit de produire de l'énergie à partir des biomasses. Il y a des projets dans toutes les régions du Québec qui naissent présentement.
Le travail des élus est de s'assurer que nos organismes, nos coopératives forestières, nos institutions qui, par exemple, ont des systèmes de chauffage à l'huile puissent bénéficier des subsides offerts par le gouvernement fédéral canadien pour transférer des systèmes qui utilisent des hydrocarbures non renouvelables vers la biomasse, qui est une source renouvelable et qui créé des emplois chez nous.
La biomasse est une chose, mais il y a aussi le développement de produits du bois à valeur ajoutée. On sait que le Québec est un chef de file dans ce qu'on appelle le petit bois et dans l'art de bien récupéré tous les petits billots. Ce sont des fonds disponibles par l'entremise de Ressources naturelles Canada qui sont offerts aux entreprises québécoises.
Voici deux visions qui s'affrontent. Elles sont vraiment irréconciliables. J'ai ici une citation de Michel Gauthier qui disait en 1996, bien avant l'arrivée du député d'Hochelaga en cette Chambre: « Le Bloc était un parti éphémère qui devait ne plus exister au moment où l'on se parle. On a décidé de rester en place. Il faut donc écrire, il faut donc produire du matériel. ».
Il faut donc produire des motions, un peu comme celle qu'on retrouve aujourd'hui, frivoles et farfelues qui, comme je l'indiquais, ne font pas progresser le Québec. Pendant ce temps, on tient le Québec sur les banquettes de l'opposition. Heureusement, il y a des députés conservateurs du Québec, avec des collègues comme la députée de Richmond, qui ont à coeur de faire en sorte que le Québec tire son épingle du jeu et traverse cette période de turbulences économiques.
On est dans la deuxième année de notre plan d'action économique. On a vu, lors de la première année, des résultats intéressants. On continue dans le même sens.
Je peux dire que je suis très fier de siéger aux côtés de mes collègues, comme la députée de Richmond et mes autres collègues pour continuer de faire progresser le Québec au sein de la fédération canadienne.
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Madame la Présidente, je vais partager le temps dont je dispose avec ma collègue de Saint-Hyacinthe—Bagot.
Mes collègues du Bloc et moi-même avons déjà, à maintes reprises, démontré à la Chambre que le secteur forestier du Québec vit présentement une des périodes les plus difficiles de son histoire.
Je pense que cette situation est maintenant comprise et acceptée de tous. Il faudrait être de mauvaise foi pour affirmer le contraire, mais c'est justement là où est le problème. Malgré le fait que ce gouvernement soit au courant des problèmes que traverse l'industrie forestière, il décide consciemment d'abandonner les travailleurs de cette industrie.
Alors que les conservateurs s'obstinent à ne pas investir dans l'industrie forestière, des milliards de dollars pleuvent sur l'industrie de l'automobile et les cadeaux fiscaux ne cessent d'être distribués à leurs amis les banquiers et les pétrolières.
Nous n'avons d'autre choix que d'en venir à la conclusion que le Québec n'a plus sa place dans le Canada. Tout le Québec demande un investissement dans cette industrie qui a développé nos régions, et ainsi forgé le Québec que l'on connaît aujourd'hui. C'est cette industrie qui a contribué à mettre du pain et du beurre sur la table de nos arrières grands-parents et qui continue de le faire encore aujourd'hui pour plus de 80 000 Québécois et Québécoises.
L'industrie forestière représente pour nous, au Québec, la survie de près de 230 villes et villages, qui dépendent majoritairement de cette industrie. De plus, 160 d'entre eux dépendent entièrement de cette industrie. Les fermetures et les pertes d'emplois qui ont cours actuellement ont un impact social et économique considérable sur ces localités. Les gens quittent leur famille. Les écoles ferment et les communautés se déstructurent. Bref, l'industrie forestière est au coeur de l'occupation du territoire québécois et au centre de l'histoire de son peuple.
Je comprends les gens de l'Ontario de vouloir sauvegarder l'industrie automobile qui a tant contribué à développer et à définir leur économie au cours du siècle dernier. Je rappelle, par le fait même, que nous ne sommes pas contre l'aide qui a été attribuée à l'industrie automobile, au contraire. Toutefois, tout comme la nation canadienne désire protéger son industrie automobile, il est légitime que le peuple québécois fasse la même chose pour son industrie forestière. Il y a longtemps que l'Assemblée nationale du Québec serait passée aux actes si le Québec était maître de sa destinée. Malheureusement, puisque nous sommes toujours à la merci de la fédération canadienne, notre industrie se meurt un peu plus chaque jour.
Pourtant, tant et aussi longtemps que les contribuables québécois paieront de l'impôt au Canada, ce gouvernement doit tenir compte du Québec. Bien sûr, si l'on pense à long terme, il faudra moderniser l'industrie forestière — nous ne sommes pas contre cela non plus — pour assurer sa prospérité.
Toutefois, avant de pouvoir prospérer, l'industrie forestière doit survivre à la crise qu'elle traverse présentement. À ce sujet, M. Bernard Généreux, président de la Fédération Québécoise des Municipalités, disait:
On n'a plus les moyens de spéculer. Si on ne fait rien, on risque la descente aux enfers. Les mises à pieds et les fermetures se succéderont encore. Et les politiques assumeront alors les conséquences de leurs choix.
Ce constat est sans équivoque. C'est maintenant qu'il faut agir, sans quoi il sera trop tard. En tant que députés membres de la nation québécoise, nous avons le devoir d'agir. Je demande donc aujourd'hui à tous les députés québécois d'en face qui acceptent tout bonnement d'être les pantins du premier ministre de mettre enfin leurs culottes, de se lever pour le peuple québécois et d'exiger avec nous que ce gouvernement dont ils font partie respecte leur nation et investisse dans l'industrie forestière à valeur égale aux investissements dont a bénéficié l'industrie automobile. Nous appelons cela de l'équité.
Maintenant, je vais expliquer ce que nous entendons par « moderniser l'industrie forestière ».
Ce qu'il faut, ce sont des ajustements structurels importants qui ne peuvent être faits sans une aide financière du gouvernement. Ces changements doivent jeter les bases en vue d'une reprise et d'un renouveau de cette industrie. Ces ajustements dont je parle passeront nécessairement par la recherche et le développement afin de trouver des innovations qui permettront à l'industrie de redevenir prospère, efficiente et durable au bénéfice de toutes les communautés du Québec.
Les compagnies qui transforment la ressource doivent trouver des façons d'optimiser leurs chaînes de production afin de devenir plus souples et pouvoir répondre rapidement à d'éventuelles fluctuations du marché. Nous devons aussi continuer à faire de la recherche industrielle pour développer de nouveaux créneaux pour notre industrie et prendre le tournant vert qui s'annonce être la clé du succès économique. Il faut devenir un chef de file en termes d'innovation technologique pour arriver à produire et exporter des produits à grande valeur ajoutée et trouver des façons de plus en plus efficientes de réutiliser les résidus forestiers. Pour ce faire, le bioraffinage pourrait rapidement apporter d'énormes revenus complémentaires aux compagnies qui exploiteraient ces ressources.
Or, la crise économique qui sévit actuellement et le manque de liquidités qui en découle forcent les entreprises à rationaliser leurs activités. C'est alors que la recherche, qui est profitable à long terme, mais qui engendre des coûts immédiats, devient une dépense qui peut être rapidement éliminée en temps de crise économique.
Il est clair que la prospérité future des entreprises forestières passe par l'innovation et le développement de nouveaux produits et de nouveaux marchés. La crise économique qui sévit ne doit pas devenir un prétexte pour hypothéquer la prospérité à long terme de notre économie, de nos villages et de notre nation au Québec.
Voilà pourquoi le Bloc québécois propose de mettre en place un crédit bonifié à la recherche scientifique et au développement expérimental afin que la crise devienne une occasion pour les entreprises de développer de nouveaux marchés et de nouveaux produits afin qu'elles soient en position de force à la sortie de la crise.
Le Bloc québécois propose que le crédit d'impôt à la recherche devienne remboursable. Il faut absolument continuer à dépenser en recherche et développement. De plus, le Bloc québécois propose que le remboursement se fasse sur une base trimestrielle afin que les activités engagées par les entreprises puissent leur permettre d'obtenir les liquidités nécessaires à la poursuite de leurs activités.
Mais les conservateurs peuvent se consoler. Ils ne sont pas les seuls en cette Chambre à ne pas venir en aide à cette industrie. En appuyant les derniers budgets conservateurs, ou en usant d'une stratégie quelconque pour que les budgets soient adoptés, les libéraux se sont fait les complices du « tout à l'Ontario » prôné par le gouvernement du . Ils ont démontré par là, encore une fois, leur insensibilité à l'égard de l'industrie forestière du Québec.
Je terminerai en invitant les gens de l'industrie forestière à continuer de se mobiliser. Il faut continuer de se serrer les coudes pour démontrer notre détermination, à nous Québécois et Québécoises, à préserver notre industrie qui a contribué à nous définir en tant que peuple. Soyez assurés que mes collègues et moi-même, contrairement aux députés conservateurs du Québec, ne baisserons jamais les bras et continuerons de représenter fièrement en cette Chambre le peuple québécois et la nation québécoise.
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Madame la Présidente, je vais commencer mon allocution en souhaitant un bon anniversaire à mon adjoint parlementaire Jean-Phillipe Soucy, qui m'accompagne sur la Colline.
Lorsque les électeurs de ma circonscription m'ont élue, ils m'ont confié le devoir de dignement les représenter à la Chambre et de défendre leurs intérêts, et ce, sans relâche.
Je me lève aujourd'hui pour dénoncer les mesures conservatrices vides qui, en plus de ne pas respecter les intérêts du Québec et des citoyens de Saint-Hyacinthe—Bagot, vont très souvent à l'encontre de ceux-ci.
Le 31 décembre dernier, par la voie de son attaché de presse, le premier ministre nous a informés que le gouvernement mettait le cadenas sur la porte du Parlement. J'ai été outrée, mais la population a aussi été scandalisée de voir la place qu'accordaient et qu'accordent toujours les conservateurs à la démocratie.
Si, comme le Bloc québécois, son chef, son porte-parole en matière de finances et l'ensemble de sa députation l'ont fait, les conservateurs avaient profité de cette période pour rencontrer les citoyens, les décideurs et les organismes et écouter leurs besoins, la prorogation n'aurait pas résulté en un discours du Trône et en un budget qui ne répondent en rien aux aspirations du Québec. Cela démontre une fois de plus que le fédéralisme n'est pas rentable pour le Québec.
Mais savent-ils qu'en laissant tomber le Québec, les conservateurs abandonnent aussi les familles, les travailleurs, les industries et les régions de cette province?
Dans ma circonscription, plusieurs organismes et individus souffriront des agissements des conservateurs. À titre d'exemple, les SADC sont toujours en attente d'une décision concernant la reconduite de leur entente avec DEC Canada pour cinq ans, qui vient à échéance le 31 mars prochain. Malgré des annonces de majoration du budget de DEC, aucune ventilation ne permet de voir si des investissements réels dans les SADC seront confirmés.
En pleine période d'instabilité économique, la situation est préoccupante pour les directions qui ne peuvent planifier leurs interventions pour la prochaine année, en plus de laisser des employés formés et fort qualifiés vivre une période d'insécurité, ne sachant pas si l'organisme aura toujours les moyens de les payer.
Ce sont les régions les plus dévitalisées qui sont desservies par les SADC. Si ces montants ne sont pas reconduits, c'est toute l'économie régionale qui en souffrira. Dans son discours, mon collègue de a longuement parlé de l'importance de mettre en place des mesures pour les régions dévitalisées.
Avec des moyens relativement restreints, les SADC sont en mesure de soutenir plusieurs initiatives locales. Le gouvernement et les ministres le savent très bien, puisqu'ils ont en main les rapports annuels des organismes.
Il faut donc reconduire l'entente des SADC avec DEC Canada et attribuer des budgets indexés, afin que ces organismes puissent contribuer à la création d'emplois et à la relance économique dans nos régions.
De plus, si cette enveloppe n'est pas renouvelée rapidement, on privera à court terme tous ceux qui auront besoin du soutien financier des SADC.
Le Programme des textiles canadiens, CANtex, se termine également le 31 mars prochain. Ce programme permet à des entreprises textiles de développer des produits à valeur ajoutée. Chez nous, par le biais du Centre des technologies textiles du Cégep de Saint-Hyacinthe, ce programme permet de développer des textiles novateurs qui sont utilisés dans l'industrie aérospatiale, entre autres. Ce sont des emplois d'avenir, puisque ce sont des créneaux spécialisés et de haute technologie.
Principalement en cette période de début de reprise économique plutôt fragile, plusieurs entreprises et emplois dépendent de la reconduite de cette entente pour une période de cinq ans. Qu'attend le gouvernement pour le faire?
Il n'y a rien également rien pour les personnes les plus démunies, les personnes âgées. Malgré ses belles promesses faites lors de la campagne électorale de restaurer le programme d'aide pour les travailleurs âgés, le député ministre de est venu annoncer en grande pompe, lors de mon élection partielle, que ce programme serait reconduit sous peu. Or il n'y a toujours rien.
Au printemps dernier, c'est avec honneur que j'ai déposé ma toute première motion à la Chambre. Celle-ci visait à bonifier l'aide au Supplément de revenu garanti qui est donné aux plus démunis, les aînés.
En plus de ne pas avoir indexé les pensions de vieillesse au cours des deux dernières années, le gouvernement a grandement pénalisé les prestataires du Supplément de revenu garanti. L'indexation de la Régie des rentes du Québec a eu comme conséquence directe une diminution des prestations du Supplément de revenu garanti. Là encore, on voit le gouvernement conservateur voler ce qui revient aux personnes âgées. Il ne faut pas oublier que les personnes qui reçoivent le Supplément de revenu garanti sont les personnes les plus vulnérables.
Ma collègue de a également fait un travail admirable dans ce dossier, et je tiens à l'en remercier. Nos aînés ont bâti le Québec d'aujourd'hui, et nos jeunes bâtiront le Québec de demain, mais c'est notre responsabilité de créer une transition équitable.
Une fois de plus, la nation du Québec va faire les frais des injustices du gouvernement conservateur: il a investi massivement dans l'industrie automobile en Ontario et mais a donné des peccadilles au Québec et à l'industrie forestière; il veut établir une commission unique des valeurs mobilières; il refuse l'harmonisation de la taxe de vente pour le Québec.
Au final, le gouvernement aura économisé: en volant les aînés qui ont vu leurs prestations du Supplément de revenu garanti amputées lorsque leurs rentes du Québec furent indexées, contrairement à leur pension; en annonçant qu'il continuera à piller la caisse de l'assurance-emploi dans les années à venir; en ne bonifiant pas l'accessibilité au régime d'assurance-emploi pour les demandeurs.
Pourtant, le Bloc québécois avait proposé des solutions très concrètes. Le gouvernement aurait pu économiser: en abolissant les paradis fiscaux et en allant chercher des revenus supplémentaires; en instaurant une taxe supplémentaire de 1 p. 100 pour les personnes ayant des revenus de plus de 150 000 $; en taxant équitablement les grandes pétrolières; en imposant une taxe sur les bonis faramineux des cadres de nos institutions; en limitant les dépenses exorbitantes dans des contrats d'entretien; et en nommant moins de sénateurs.
Mais de cela, les conservateurs ne se soucient guère, préférant aider l'Alberta en accordant des allégements fiscaux aux pétrolières, et en préférant aider l'industrie automobile principalement concentrée en Ontario, plutôt que d'aider l'ensemble des industries en crise.
Par leur manque d'ouverture, les conservateurs ont, encore une fois, démontré que leur aide était destinée aux riches. C'est important de dire que, par ces mesures, le gouvernement transfère une fois de plus le fardeau fiscal à la nation du Québec.
Je terminerai mon discours ainsi: le gouvernement a complètement fait fi de tous ceux qui sont frappés par cette crise, c'est-à-dire les plus démunis.
J'assure à mes collègues qu'au Bloc québécois, nous continuerons de défendre les plus démunis. Le Québec sera bien défendu lorsqu'on sera maître chez nous et lorsqu'il sera enfin un pays souverain.
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Madame la Présidente, c'est avec grand plaisir que je me lève aujourd'hui en cette Chambre pour commenter la motion de mon collègue du Bloc et expliquer pourquoi je voterai contre sa motion. Mon collègue du Bloc a très bien cerné le fait que le gouvernement conservateur n'a pas répondu aux besoins du Québec. J'en reparlerai d'ailleurs dans quelques instants. Mais là où mon collègue du Bloc se trompe, c'est en attribuant la cause de cet échec au fédéralisme, alors qu'en réalité, la cause de cet échec est ce gouvernement conservateur.
Examinons les dossiers en question. Commençons par celui de la taxe harmonisée. Le gouvernement conservateur devait bien savoir l'an dernier, alors qu'il était en négociation avec les provinces de l'Ontario et de la Colombie-Britannique sur un accord sur la taxe harmonisée — un accord qui comprenait d'ailleurs une compensation financière à ces deux provinces afin de les aider à faire la transition —, que le Québec revendiquerait un accord semblable, ayant lui-même fait la transition à une taxe harmonisée bien des années auparavant.
Or, au lieu d'inclure le Québec dans ce processus, ce gouvernement conservateur a clairement traité le Québec de cas spécial qui ne serait pas traité de la même façon que les autres provinces. Voici un premier exemple de manque de respect de ce gouvernement conservateur pour une province, dans ce cas-ci, le Québec.
Je suis certain qu'on voit très bien que le problème n'a rien à voir avec le fédéralisme. Après tout, le gouvernement conservateur a trouvé un moyen de s'accommoder avec l'Ontario et la Colombie-Britannique. Le problème est bel et bien ce gouvernement conservateur qui traite le Québec de façon irrespectueuse dans ce dossier. Voilà la vraie cause du problème.
Prenons un autre dossier, soit celui du secteur forestier. L'an dernier, lorsque le secteur forestier était dans le pire de la crise économique et qu'il implorait le gouvernement conservateur de lui accorder des garanties de prêt et de faciliter son accès au crédit, ce gouvernement conservateur était sourd à ces appels. Mon parti avait très bien entendu ces appels et avait aussi appuyé les demandes du secteur forestier. En fait, le gouvernement libéral de Paul Martin avait clairement reconnu, dès 2005, le besoin de s'adresser au secteur forestier et avait inclus dans son budget des fonds de 1,5 milliard de dollars sur cinq ans qui permettraient la réalisation de plusieurs objectifs liés à une véritable stratégie nationale pour le secteur forestier.
Mon parti comprenait, il y a quatre ans, le besoin de faire certains changements dans le secteur forestier afin de le rendre plus compétitif. Voilà encore une preuve que le fédéralisme peut très bien fonctionner si le gouvernement prend le temps d'écouter les provinces et les territoires et d'agir en conséquence.
Le fédéralisme est un partenariat basé sur le respect et la volonté de bien faire fonctionner ce pays. Le fédéralisme ne fonctionne pas quand il est basé sur la confrontation, comme c'est présentement le cas entre ce gouvernement conservateur et le Québec.
Prenons un autre exemple, soit celui de l'environnement. En voilà un où les divergences sont profondes. Nous savons tous très bien que le gouvernement conservateur se traîne les pieds depuis quatre ans sur la question de l'environnement. Après quatre ans et trois ministres de l'Environnement, le bilan de ce gouvernement sur les mesures qu'il faut prendre est peu reluisant. Critiqué non seulement par le Québec mais aussi par d'autres provinces — sans parler de la condamnation venant de la communauté mondiale —, le gouvernement conservateur continue de se traîner les pieds. Non seulement fait-il très peu, mais il profite de l'occasion pour sermonner le Québec lorsque celui-ci décide de prendre une initiative importante en matière d'environnement.
Est-ce là un problème avec le fédéralisme? Bien sûr que non. Le problème est avec ce gouvernement conservateur qui n'écoute pas et qui ne respecte pas.
Cela m'amène aux besoins de nos régions rurales. Nous les connaissons tous. Bien sûr, il y a souvent l'industrie forestière dont j'ai parlé. Il y a aussi d'autres secteurs importants, comme l'agriculture et, dans certaines régions, la pêche. Presque partout, il y a la question de l'accès à l'Internet haute vitesse ou l'accès aux ondes cellulaires. Dans un grand nombre de communautés, on soulève le besoin de diversifier l'économie de la région pour ne pas dépendre que d'une seule industrie.
Dans mes visites partout au Québec, le message est très clair: les citoyens veulent qu'on les aide à rester dans leurs régions. Ils ne veulent pas qu'on les oblige à les quitter pour aller vivre ailleurs. Le gouvernement conservateur a-t-il compris ce message? Selon l'importance qu'il accorde à Développement économique Canada, il faut conclure que non. Ce gouvernement penche plutôt vers une philosophie de laisser-faire: aider les gens un peu de temps en temps, mais à part cela, les laisser se débrouiller. Il n'y a pas de stratégie, pas de vision ni de plan à long terme. C'est du cas par cas quand c'est le temps de faire de belles annonces politiques. Les annonces, on aime cela.
Parlons de pauvreté. Que fait ce gouvernement pour aborder les besoins en logements sociaux? Que fait-il pour aborder le problème de l'itinérance, un problème que l'on voit beaucoup dans mon comté? Il faut exercer beaucoup de pressions sur ce gouvernement conservateur simplement pour faire reconduire des programmes déjà en place et pour lesquels des fonds ont déjà été promis. Est-ce du leadership? Bien sûr que non. Faut-il blâmer le fédéralisme, comme le font toujours nos collègues du Bloc québécois? Bien sûr que non. Le problème n'a rien à faire avec le fédéralisme et tout à faire avec ce gouvernement conservateur, qui ne comprend pas le Québec et qui veut lui imposer sa volonté plutôt que de travailler de façon constructive avec lui.
Parlons de culture. Le gouvernement conservateur a démontré très clairement, lors des élections de 2008, qu'il ne comprenait pas l'importance de la culture pour le Québec. Cela lui a coûté très cher. Ce manque total de compréhension est une caractéristique du Parti conservateur au pouvoir en ce moment. Ce n'est pas une caractéristique de mon parti, le Parti libéral, qui reconnaît très clairement l'importance de la culture pour l'identité québécoise. Mon parti a pris l'engagement de doubler le financement du Conseil des Arts du Canada lorsqu'il reviendra au pouvoir. Mon parti a pris l'engagement d'assurer l'avenir de la Société Radio-Canada avec un budget stable et prévisible. Mon parti reconnaît l'importance de la culture pour le Québec et pour l'ensemble de notre pays. Mon parti reconnaît l'importance de faire rayonner notre culture à l'étranger.
[Traduction]
Le gouvernement conservateur refuse d'offrir des garanties de prêts à l'industrie forestière québécoise. Après quatre ans au pouvoir, il n'a pas l'intention de faire quoi que ce soit dans le dossier des changements climatiques. J'avoue être resté bouche bée quand le a annoncé que la décision de ne pas financer la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère était définitive parce que celle-ci avait déjà suffisamment étudié la question.
Ce n'est pas le fédéralisme qui ne répond pas aux besoins du Québec, c'est le gouvernement conservateur. Les libéraux savent comment bien gérer une fédération. Un gouvernement fédéral libéral travaillerait étroitement avec le gouvernement du Québec pour régler les problèmes auxquels la province est confrontée.
[Français]
La raison pour laquelle cela ne fonctionne pas entre le Québec et le gouvernement conservateur, c'est que la majorité des Québécois ne partagent pas les valeurs des conservateurs. Voilà le problème. Le Bloc québécois a beau le répéter, après 20 ans du même refrain, cela commence à fatiguer beaucoup de Québécois. La réalité est que le message du Bloc québécois sur le fédéralisme commence à devenir très vieux, surtout quand il vient d'un parti qui ne fait que critiquer, qui ne peut que critiquer.
À mon collègue de Joliette, pour qui j'ai un grand respect, je dis qu'il a raison de dire que le Québec n'est pas bien servi. Toutefois, il se trompe lorsqu'il parle de la cause. La cause est directement devant lui et moi, et elle s'appelle le gouvernement conservateur.
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Madame la Présidente, d'entrée de jeu, je vous souligne que je vais partager mon temps avec mon collègue de .
C'est avec un grand sentiment de déception pour le Québec que je m'adresse à cette Chambre aujourd'hui. À la suite de la lecture du discours du Trône et du budget, c'est sans surprise que j'ai constaté que ce gouvernement avait abandonné, une fois de plus, la nation québécoise. Encore une fois, nous devons constater l'évidence: le fédéralisme n'est pas rentable pour le Québec.
Les troupes réformistes-conservatrices ne se donnent même plus la peine de tenter de répondre aux demandes du Québec. La population québécoise se rend bien compte, encore une fois, que la liberté et l'indépendance sont les seules solutions et que le Québec n'est pas à sa place au sein d'une fédération qui l'ignore.
Dix minutes, c'est bien court pour énumérer toutes les mesures qui ne se retrouvent pas dans le budget. Rien n'est prévu pour les classes les plus vulnérables de la société. Rien n'est prévu pour le transfert des sommes qui reviennent de plein droit au Québec. Rien non plus pour l'environnement, les femmes, la culture, ni pour les industries forestière et aéronautique québécoises.
Ce qui caractérise ce budget, ce sont les cadeaux, les belles surprises et les bonbons pour les pétrolières de l'Ouest et l'industrie automobile ontarienne. Autrement dit, on tente de déshabiller le Québec pour habiller l'Ontario et l'Ouest canadien. C'est comme si le gouvernement fédéral avait organisé une grande fête où seules l'Ontario et quelques provinces de l'Ouest étaient invitées. Le Québec, particulièrement, est tout simplement mis au rancart.
Comme vous le savez, la Colombie-Britannique a reçu 1,6 milliard de dollars pour l'harmonisation de sa taxe de vente avec la TPS. L'Ontario, quant à elle, en a reçu près du triple, soit 4,3 milliards de dollars.
À l'opposé, ni le discours du Trône ni le budget ne font mention d'un quelconque dédommagement pour l'harmonisation de la taxe de vente du Québec avec la TPS et cela depuis 1997. Le Bloc québécois, de concert avec le gouvernement québécois, exige depuis un bon moment déjà que le fédéral verse au Québec les 2,2 milliards de dollars qui lui reviennent. En fait, 2,2 milliards de dollars, c'est un peu plus que la Colombie-Britannique, mais la moitié moins que l'Ontario. Un autre cadeau pour l'Ontario et pour l'Ouest; rien du tout pour le Québec.
Quelques semaines avant la récession, le ministre des Finances et le premier ministre baignaient dans l'optimisme en affirmant que le Canada ne vivrait pas de crise économique. Or, la réalité les a bien vite rattrapés et ils ont été forcés d'enlever leurs lunettes roses.
Le secteur forestier québécois a été particulièrement affecté par cette crise. Uniquement dans ma circonscription de Compton—Stanstead, plusieurs entreprises de bois de sciage ont mis la clé sous la porte. Je pense, entre autres, aux scieries Labranche et Paul Vallée. Ces deux plus importants employeurs de St-Isidore-de-Clifton ont dû fermer leurs portes. L'économie de cette petite municipalité en a été grandement affectée.
Depuis plusieurs années, le Bloc québécois ne cesse de proposer des mesures pertinentes et adaptées pour venir en aide à l'industrie forestière. En mai 2009, notamment, nous étions fiers de présenter une série de propositions concrètes dont aurait facilement pu s'inspirer ce gouvernement fédéral. Je pense notamment à la mise en place d'une facilité de crédit pour l'industrie forestière, un guichet unique offrant des prêts et des garanties de prêts aux entreprises du secteur ainsi que l'adoption d'un projet de loi accordant des crédits d'impôts aux jeunes diplômés en région ressource. Bien entendu, ces mesures ont été rejetées du revers de la main par ces réformistes-conservateurs qui ont préféré discriminer les industries en n'étant généreux qu'avec celles qui lui fournissent le plus de capital politique.
En effet, l'industrie automobile ontarienne a reçu 9,7 milliards de dollars lors de la crise économique. De plus, l'industrie pétrolière albertaine a reçu d'importantes baisses de taxes sans aucune condition. En comparaison, l'industrie forestière québécoise n'a eu rien de plus que des miettes, soit 170 millions de dollars. C'est près de 60 fois moins que l'Ontario pour ses entreprises automobiles; 60 fois moins, c'est aberrant. Au Québec, cela représente 11 329 mises à pied. C'est ça, du fédéralisme d'ouverture?
En tant que porte-parle adjointe, je ne peux m'empêcher de souligner les omissions du budget quant à l'agriculture et à l'agroalimentaire.
En 2007, cette industrie a généré pour le Québec 18,9 milliards de dollars de valeur ajoutée, totalisant 6 p. 100 du PIB québécois. Cette même année, près de 175 000 emplois ont été créés à la suite d'activités de production et de transformation de produits agricoles.
Pour les régions québécoises, l'agriculture est un secteur essentiel de l'économie. La laisser tomber serait catastrophique pour nos milieux ruraux. Pour une énième fois, le gouvernement se montre insensible.
La Fédération canadienne s'est dite « déçue par le manque de nouveaux fonds et de nouvelles initiatives pour le secteur de l’agroalimentaire dans le budget fédéral ». Alors que, selon l'Union des producteurs agricoles, les besoins réels des producteurs de l'ensemble du Canada sont de l'ordre de 1 milliard de dollars annuellement, un bien maigre montant de 500 millions de dollars sur cinq ans est alloué à ce secteur. On n'a qu'à faire le calcul: on parle de 100 millions de dollars par année plutôt que de 1 milliard de dollars. Mise à part cette mesure bien timide et un peu de saupoudrage pour attirer les photographes, c'est encore une fois l'agriculture qui écope des mesures draconiennes des conservateurs. L'industrie automobile ontarienne et les pétrolières, elles, s'en sortent.
La liste est imposante et je pourrais continuer ainsi pendant de longues heures. Pensons simplement aux milliards de dollars liés aux modifications apportées à la formule de péréquation et aux transferts coupés unilatéralement par le passé. Pensons aussi aux plus de 400 millions de dollars toujours non remboursés à Hydro-Québec par le fédéral à la suite de la crise du verglas de 1998.
Et je ne parle pas des besoins des aînés, qui sont encore une fois de grands oubliés des réformistes conservateurs. En plus d'annoncer un examen du système du revenu de retraite au printemps, ils ignorent tout simplement la nécessité de bonifier l'assurance-emploi et le Supplément du revenu garanti, et ce, malgré le fait que cette demande ait fait l'objet d'une motion unanime à l'Assemblée nationale. Encore une fois, ces chers réformistes conservateurs ferment les yeux sur une mesure qui fait consensus au Québec. Ce gouvernement préfère évidemment épargner les banques et les paradis fiscaux plutôt que de répondre aux besoins criants des aînés. Il en va de même pour l'itinérance et le logement social. Le aime mieux faire comme si ces problèmes n'existaient pas, il a la conscience plus tranquille ainsi.
Le gouvernement conservateur refuse encore et toujours de rendre aux Québécois les sommes qui leur reviennent. Rien dans le discours du Trône ni dans le budget ne nous convainc du contraire.
La preuve est sans équivoque. Dans un récent sondage, la grande majorité des Québécois affirment qu'ils sont insatisfaits du dernier budget fédéral. On ne peut en être surpris. En fait, le budget ne renferme qu'une seule chose pour le Québec: du réchauffé.
Selon le même sondage, les deux tiers des Québécois affirment que la prorogation était injustifiée. Et dire que, afin de pondre ce budget, les grands penseurs économiques du gouvernement ont dû fermer le Parlement pendant deux mois, deux mois durant lesquels les réformistes conservateurs ont promis à qui voulait l'entendre qu'ils reviendraient avec des idées nouvelles, avec un plan, et des gestes concrets pour la richesse des citoyennes et citoyens du Québec. Ceux et celles qui espèrent encore quelque chose de ce gouvernement ont été déçus d'apprendre qu'il n'en était rien.
Pour conclure, je ne peux m'empêcher de penser au sort des victimes d'actes criminels et à leurs proches. Ces réformistes conservateurs martèlent le message qu'ils se préoccupent du sort des victimes. Pourtant, ils sont trop occupés à vouloir remplir nos prisons avec des enfants mineurs pour penser à soutenir les familles des victimes.
Tout ce que les conservateurs réservent aux victimes, c'est 6,6 millions de dollars sur deux ans. Ce sont 3,3 millions de dollars que devront s'arracher annuellement les Québécois et les résidants des provinces canadiennes.
De plus, le gouvernement dit vouloir faciliter l'accès aux prestations spéciales pour les travailleurs ayant perdu un membre de leur famille. Or ils y ont déjà droit. Encore une fois, il n'y a rien de nouveau et rien de concret. Il n'y a que de fausses promesses et du réchauffé.
Décidément, le budget et le discours du Trône confirment que la nation québécoise sera toujours perdante tant qu'elle fera partie de la fédération canadienne. Seule la souveraineté du Québec peut nous sortir de ce marasme. J'invite donc l'ensemble de cette Chambre à voter en faveur de la motion du Bloc québécois.
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de me lever à mon tour pour parler de cette importante motion du Bloc québécois que le député de a déposée ce matin.
On constate que le discours du Trône et le budget ne répondent pas aux besoins du Québec. On a entendu plusieurs discours aujourd'hui, tant des députés du Bloc québécois que des députés des autres partis de l'opposition, faisant état des lacunes du discours du Trône et du budget.
Lorsque les députés au pouvoir sortent quelques citations sur certains éléments qui ont pu paraître positifs pour certains, c'est toujours la même chose: on ne peut jamais dire que tout est mauvais dans un budget, comme on ne peut jamais dire que tout est bon. Cependant, le Parti conservateur met des ornières et prétend que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Or ce n'est pas du tout le cas.
Il y a de grands oubliés dans le discours du Trône et dans le budget. Quand on se lève à la Chambre, ce n'est pas pour tenir des propos qui sortent de nulle part. On consulte et on rencontre les gens, qui sont probablement les mêmes que les collègues du Parti conservateur peuvent rencontrer, mais ils n'entendent pas nécessairement la même chose que nous sur les revendications de certains milieux.
À l'instar de ma collègue de , qui siège avec moi au Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire, dans le dernier budget, je pense qu'on aurait pu s'attendre à des mesures beaucoup plus importantes pour aider le secteur agricole.
Avant même de déposer l'avant-dernier budget, le ministre avait annoncé en grande pompe la mise sur pied d'un véritable programme, AgriFlex. Comme son nom l'indique, ce programme se voulait flexible pour répondre aux besoins du Québec et des provinces. Or le gouvernement avait prévu un petit piège.
Quand on a lu le budget et vu en quoi consistait exactement le programme AgriFlex annoncé par le ministre de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, on s'est aperçu qu'on avait exclu le soutien au revenu. C'est là où le bât blesse. Finalement, on avait mis sur pied un programme uniquement pour jeter de la poudre aux yeux. Ce n'était pas du tout ce qu'avait demandé le milieu agricole.
Donc, il faut toujours faire attention. Ce n'est pas parce que le gouvernement dit quelque chose qu'on aura une mesure répondant véritablement aux besoins des gens et que celle-ci se concrétisera.
Le gouvernement a mentionné que telle personne avait dit que ceci ou cela était bon ou fantastique. Moi aussi, j'ai trouvé quelques citations qui concernent l'agriculture. Elles démontrent que ni le discours du Trône ni le budget ne répondent aux besoins du milieu agricole québécois.
L'Union des producteurs agricoles, dans un communiqué probablement émis le lendemain du budget, estime que:
c’est à l’usage qu’on verra si le nouveau budget a des vertus bénéfiques pour le secteur agricole. Dans la foulée des consultations prébudgétaires du ministre Flaherty, l’UPA avait effectivement adressé à ce dernier des demandes bien spécifiques auxquelles le budget fédéral ne donne pas de suites pour l’instant, laissant le secteur agricole québécois sur son appétit.
Ils sont prudents, et ils ont raison de l'être. On n'a qu'à penser à l'exemple du programme AgriFlex que j'ai donné pour voir qu'il ne faut pas se réjouir trop vite.
Ce communiqué parle spécifiquement du secteur des boisés privés. Mon collègue de en a sûrement fait mention dans son discours. L'UPA dit également:
C'est notamment le cas en ce qui concerne la création d'un régime enregistré d'épargne et d'investissement sylvicole à l'intention des 425 000 propriétaires de boisés canadiens. [Il y en a 130 000 au Québec, dont 35 000 sont des producteurs forestiers.] Rien n'est indiqué dans le budget en ce domaine. Le secteur de l'automobile a reçu de l'aide, le secteur pétrolier aussi, mais les centaines de milliers de producteurs forestiers durement éprouvés par plusieurs années de crise sont toujours en reste [...]
L'UPA reste également sur son appétit quant aux suites d'une demande de financement qu'elle a adressée avec le MAPAQ auprès d'Agriculture et Agroalimentaire Canada pour aller de l'avant, au Québec, avec la réalisation de plans de développement dans différents secteurs de production agricole.
C'est Pierre Lemieux, premier vice-président de l'Union des producteurs agricoles, qui est cité dans ce communiqué, et non le . Je ne pense pas que ce dernier tiendrait des propos aussi sensés sur le milieu agricole.
Du côté du gouvernement, on ne peut pas dire qu'on a satisfait toutes les demandes, qui étaient tout à fait sensées en cette période de relance économique, pour aider un secteur qui crée des milliers et des milliers d'emplois et qui génèrent des milliards de dollars, tant au Québec qu'au Canada.
L'UPA craint les coupures. D'autre part, l'UPA est fort inquiète des intentions du fédéral qui visent à comprimer 1,3 milliard de dollars dans les dépenses de programmes en vue de retrouver l'équilibre budgétaire d'ici cinq ans. « Il serait malheureux que le secteur agricole écope encore », prévient l'union, qui tient aussi à rappeler la nature structurante et à démontrer l'importance des investissements agricoles, particulièrement pour l'économie des régions.
Plusieurs demandes ont été faites, tant par l'Union des producteurs agricoles que par les différents secteurs agricoles québécois, lorsque le gouvernement a lancé ses consultations prébudgétaires. Nous-mêmes, nous ne nous fions pas seulement aux consultations prébudgétaires du gouvernement, bien sûr. On tient à aller sur le terrain pour rencontrer les gens et savoir quelles sont leurs préoccupations.
J'ai eu l'honneur de recevoir le député d' dans ma circonscription. Non seulement a-t-on discuté avec des gens du secteur agricole, mais aussi avec des gens du secteur communautaire, du secteur des affaires et du secteur municipal. Cette opération s'est répétée un peu partout au Québec avec mon collègue, le porte-parole en matière de finances, afin de savoir qu'elles étaient exactement les demandes. Trois recommandations du milieu agricole avaient déjà été adressées au gouvernement fédéral et le gouvernement n'y a pas répondu en tout ou en partie.
Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, on demandait un programme AgriFlex digne de ce nom pour permettre au Québec d'utiliser les sommes allouées au programme AgriFlex pour le financement de ses programmes de sécurité du revenu.
Une deuxième recommandation concernait le programme Agri-relance. On demandait la bonification du programme Agri-relance afin qu'il couvre les pertes sur une base spécifique à court, à moyen et à long terme et pour permettre la relance des entreprises touchées par des crises telle que celle du nématode doré dans la région de Saint-Amable. C'est un dossier sur lequel mon collègue de cette circonscription et moi-même avons travaillé d'arrache-pied afin de faire entendre raison au gouvernement qui a carrément laissé tomber les producteurs de pommes de terre qui ont été aux prises avec le nématode doré il y a quelques années.
Finalement, une recommandation portait sur l'aide au secteur des viandes. Dans le budget, une somme a été consacrée afin d'aider les abattoirs. Ce n'est pas une nouvelle somme d'argent. C'est de l'argent qui sera pris à même les programmes existants.
Quand on lit strictement ce qui est écrit dans le budget, on peut se dire qu'on y retrouve une bonne nouvelle. Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Cependant, comme je l'ai dit plus tôt, il y a le dossier AgriFlex. Il faut lire entre les lignes et savoir exactement quelles sont les modalités qui vont entourer ce programme pour s'assurer qu'on puisse réduire cet écart à zéro entre les producteurs américains et les producteurs québécois qui, eux, sont aux prises avec des normes canadiennes sur les matières à risque spécifié que n'ont pas à suivre les producteurs américains qui sont avantagés. Il y a un écart de presque 32 $ par tête, ce qui représente 24 millions de dollars dont on aurait besoin pour régler ce problème au Canada pendant une année. Un montant d'argent a été alloué dans le budget. Il faudra voir si les critères permettront à nos abattoirs — notamment à l'abattoir Levinoff-Colbex à Saint-Cyrille-de-Wendover, situé tout près de ma circonscription — d'avoir accès à ce programme et de pouvoir survivre. C'est une question de survie.
Je poursuis en partageant d'autres réactions de gens du milieu agricole. Ces réactions font suite au budget. Voici une réaction de la Fédération canadienne de l'agriculture. Cette fois-ci, les conservateurs ne pourront pas accuser les méchants souverainistes de faire des déclarations contre le budget, puisqu'il s'agit de la Fédération canadienne de l'agriculture. Le titre est assez éloquent et assez évocateur. Il se lit comme suit: « Pas grand-chose de nouveau dans le budget fédéral ». C'est le titre. Je cite le communiqué: « Alors que le budget avait comme sous-titre: « Tracer la voie de la croissance et de l'emploi », nous avions espéré que le gouvernement fédéral augmenterait les investissements dans le secteur de l'agro-alimentaire — un secteur reconnu dans le discours du Trône comme faisant partie des industries qui sont à la base de la prospérité du Canada et qui soutiennent des milliers de collectivités rurales et urbaines et qui a fourni un emploi sur huit au Canada en 2008. »
C'est ce qu'a déclaré Laurent Pellerin, président de la FCA. « Nous avions espéré voir quelques initiatives qui encourageraient et aideraient les gens se lançant en agriculture, afin d’assurer la croissance et la stabilité nécessaires dans le secteur ».
Quand on lit ce genre de propos, on comprend que ce qu'on retrouve dans le budget ne fait pas l'unanimité dans le secteur agricole. La FCA était également surprise.