propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
-- Monsieur le Président, c'est un plaisir pour moi de parler aujourd'hui du projet de loi sur le libre-échange entre le Canada et le Panama.
[Français]
Les accords commerciaux sont essentiels à l'instauration d'une prospérité durable au Canada. C'est pourquoi la mise en oeuvre d'accords commerciaux est une priorité du gouvernement du Canada, une priorité qui témoigne de son engagement à aider les entreprises canadiennes à être concurrentielles sur les marchés étrangers.
[Traduction]
Maintenant que l'économie mondiale prend du mieux, il est plus important que jamais d'accroître nos échanges commerciaux, d'élargir nos liens en matière d'investissements et d'améliorer l'accès aux marchés. En ouvrant nos marchés et en renforçant l'accès que nous avons aux marchés internationaux, nous disons clairement que ce n'est pas par le protectionnisme que passent la stabilité et la prospérité du monde. En aidant les entreprises canadiennes à avoir davantage accès aux marchés étrangers, nous favorisons la croissance économique de notre pays et ouvrons de nouveaux horizons aux travailleurs canadiens.
Le gouvernement sait que la prospérité à long terme du Canada dépend de l'ingéniosité et de la créativité des entrepreneurs, des propriétaires de petites entreprises et des familles de travailleurs du Canada.
[Français]
Les exportateurs, investisseurs et fournisseurs de services canadiens demandent la création de ces débouchés. Les propriétaires d'entreprises et les entrepreneurs veulent un accès aux marchés mondiaux, et le gouvernement les écoute.
[Traduction]
Le Canada s'est lancé dans l'aventure du libre-échange en signant l'accord qui le lie aux États-Unis. De nombreux députés se souviendront des élections de 1988 et des passions qu'elles ont soulevées d'un bout à l'autre du pays. De toute ma vie, je crois que ce furent les seules élections dominées non pas par les personnalités, mais par les politiques publiques, non pas par les campagnes de publicité, mais par les questions de fond, le libre-échange au tout premier chef.
L'issue de ce débat autant que les résultats qui ont suivi — et je veux bien évidemment parler du succès qu'a connu le libre-échange avec les États-Unis — font qu'aujourd'hui, au Canada, la question est pour ainsi dire réglée. Les Canadiens tiennent au libre-échange. Nos échanges avec les États-Unis ont doublé, alors que ceux avec le Mexique dans le cadre de l'Accord de libre-échange nord-américain, ont presque quintuplé.
Les véritables racines du libre-échange sont conservatrices. Après notre départ du pouvoir, ceux qui nous ont succédé durant 13 ans ont été un peu réticents à promouvoir le libre-échange, malgré ses succès évidents. Trois nouveaux accords de libre-échange ont cependant été négociés pendant ce laps de temps, un avec le Chili, un autre avec le Costa Rica et le dernier avec Israël.
Depuis que nous sommes revenus au pouvoir, en 2006, nous avons poursuivi un programme aussi énergique qu'ambitieux en matière de libre-échange, ce qui nous a notamment amenés à entamer la renégociation des accords conclus avec le Chili et le Costa Rica afin d'en élargir la portée et de les rendre beaucoup plus ambitieux.
En un peu plus de quatre ans, nous avons également conclu des accords de libre-échange avec le Pérou, la Colombie, la Jordanie et l'Islande, la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein, qui sont des États membres de l'Association européenne de libre-échange. Grâce à ces accords, nous avons également été témoins d'importantes victoires pour les travailleurs et les entrepreneurs canadiens en une très courte période.
Nous nous employons à trouver de nouveaux partenaires clés dans le monde, dont l'Union européenne. Un tel accord de libre-échange représenterait sans aucun doute la plus importante initiative commerciale depuis l'Accord de libre-échange nord-américain.
L'étude qui a été menée avant le début des négociations avec l'Union européenne estimait qu'un tel accord rapporterait quelque 12 milliards de dollars par année à l'économie canadienne. C'est une aide dont les travailleurs et l'économie du pays ont grandement besoin. C'est pourquoi nous sommes si heureux du bon déroulement des négociations. Une nouvelle ronde de négociations sera entreprise ici à Ottawa le mois prochain. Nous avons bon espoir de pouvoir conclure une entente d'ici la fin de 2011.
Il sera alors intéressant de souligner que ce sera là le premier accord de libre-échange que l'Union européenne aura signé avec un pays développé, ce qui fera du Canada le seul pays développé au monde à jouir d'un accord de libre-échange à la fois avec les États-Unis et l'Union européenne, qui sont les deux plus importantes puissances économiques au monde, ce qui est une position extraordinaire pour permettre à nos entreprises et à nos travailleurs d'obtenir du succès.
Toutefois, nous sommes déterminés à faire progresser les négociations de libre-échange avec d'autres partenaires, y compris l'Ukraine, le Groupe des quatre de l'Amérique centrale, soit le Honduras, le Nicaragua, le Guatemala et El Salvador, les pays de la Communauté des Caraïbes et la République dominicaine.
Vendredi dernier, j'ai eu le plaisir de recevoir ici à Ottawa mon homologue de l'Inde, le ministre du Commerce et de l'Industrie Anand Sharma. Nous avons alors rendu publique une étude sur les possibilités d'une entente globale de partenariat économique, c'est-à-dire un accord de libre-échange entre le Canada et l'Inde. Cette étude démontrait qu'un tel accord représenterait une injection de 6 à 15 milliards de dollars par année à la fois pour l'économie canadienne et pour l'économie indienne. Nous travaillons actuellement à la préparation du mandat de négociation dont nous aurons besoin pour entreprendre de telles discussions.
Comme les députés peuvent le constater, notre gouvernement est fermement résolu à conclure des accords de libre-échange. Cependant, les États-Unis continueront d'être la priorité absolue du Canada en matière de libre-échange — à tout le moins de mon vivant —, car 70 p. 100 de nos échanges commerciaux se font avec ce pays. C'est une relation dont nous devons constamment nous occuper. C'est justement ce que nous avons fait lorsque le Canada est devenu le seul pays au monde à obtenir une dérogation aux dispositions concernant l'achat aux États-Unis du programme de relance de ce pays. Nous continuons à défendre les intérêts des entreprises canadiennes et à protéger notre accès à ce marché crucial. Cela continuera d'être notre priorité absolue.
Par ailleurs, nous avons trois initiatives d'envergure en cours: premièrement, les discussions de libre-échange avec l'Union européenne, dont j'ai déjà parlé; deuxièmement, notre initiative à l'égard de l'Inde, qui, pour l'instant, est de très bon augure; troisièmement, nos efforts pour que le Canada joue un rôle sur tout le continent américain, un peu comme celui que joue l'Australie sur le marché asiatique.
Les choses tombent en place. Nous avons déjà conclu des accords de libre-échange avec le Chili et le Costa Rica, que notre gouvernement est d'ailleurs en train d'améliorer. L'accord de libre-échange avec le Pérou est en voie d'être mis en oeuvre et nous venons d'en conclure un autre avec la Colombie. Nous négocions avec la République dominicaine, les pays de la Communauté des Caraïbes et le Groupe des quatre de l'Amérique centrale. En somme, on peut constater que le Canada travaille d'arrache-pied pour avoir le privilège d'être un joueur incontournable sur le marché du libre-échange au sein du continent américain.
En fait, c'est aussi dans le but de devenir un pays commerçant de premier ordre dans notre hémisphère — un sujet dont a déjà parlé le — que nous envisageons maintenant un accord de libre-échange avec le Panama.
J'ai été très fier et très heureux de signer cet accord en mai dernier avec Roberto Henríquez, mon homologue panaméen. Maintenant, je suis ravi que nous amorcions le débat sur cet accord à la Chambre des communes.
[Français]
Le gouvernement est résolu à établir des relations commerciales qui seront bénéfiques pour les Canadiens. Outre ces marchés, les entreprises canadiennes demandent depuis longtemps l'établissement de liens plus étroits avec le Panama, une économie novatrice et dynamique qui est aussi une porte d'entrée vers l'Amérique latine et les Caraïbes.
C'est pourquoi nous avons négocié et conclu un accord de libre-échange avec le Panama qui a été signé en mai dernier.
[Traduction]
Le Panama est l'un des pays d'Amérique dont l'économie a cru le plus rapidement. En 2008, le taux de croissance de son PIB réel a atteint 10,7 p. 100. Malgré le ralentissement économique, le Panama a affiché une croissance positive en 2009, et son PIB réel devrait croître encore en 2010.
Le Panama est également une plaque tournante stratégique pour la région et un important tremplin logistique pour l'activité économique. À titre de lien reliant deux océans, Panama, et son canal bien connu évidemment, joue un rôle indispensable dans le commerce mondial.
[Français]
Nous savons que des entreprises et des travailleurs canadiens dans de nombreux secteurs peuvent être concurrentiels et réussir sur le marché panaméen. L'Accord de libre-échange Canada-Panama les aidera à cet égard. Cet accord sera bénéfique pour les entreprises canadiennes, particulièrement les exportateurs de marchandises.
[Traduction]
Nos exportateurs ont été actifs sur le marché panaméen. En 2009, la valeur des échanges bilatéraux de marchandises entre le Canada et le Panama s'est élevée à 132,1 millions de dollars, et nos échanges ont été en grande partie complémentaires. Dès l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange, la situation s'améliorera considérablement. En effet, le Panama éliminera immédiatement les droits de douane sur 99,9 p. 100 des produits non agricoles en provenance du Canada, les autres droits devant être éliminés progressivement d'ici 5 à 15 ans. De plus, le Panama éliminera immédiatement les droits de douanes applicables à 94 p. 100 des exportations agricoles canadiennes.
Ces résultats profiteront directement à plusieurs secteurs qui ont déjà des liens commerciaux au Panama, dont ceux des produits agricoles et agroalimentaires, des produits pharmaceutiques, des pâtes et papiers, des véhicules, de la machinerie et des produits informatiques et de communications.
Nous nous réjouissons en outre que Panama ait reconnu les systèmes canadiens d'inspection du boeuf et du porc et levé l'interdiction qui frappait le boeuf canadien.
[Français]
Les fournisseurs de services canadiens tireront également profit de l'Accord de libre-échange Canada-Panama. Le Panama est une économie axée sur les services. Le Canada possède de l'expertise dans des domaines tels que les finances, l'ingénierie, l'exploitation minière, l'extraction du pétrole, la construction et l'environnement, des domaines où il existe des possibilités de croissance sur le marché panaméen. L'accord assurera aux fournisseurs de services des deux pays un traitement stable, prévisible et équitable.
[Traduction]
Grâce à l'accord de libre-échange entre le Canada et le Panama, nous aidons les fournisseurs canadiens de services à prospérer.
Le Panama est également une destination de prédilection pour les investissements canadiens directs à l'étranger. En 2008, l'investissement canadien direct au Panama s'est élevé à 93 millions de dollars.
[Français]
Les entreprises canadiennes choisissent d'investir dans ce marché, dans des domaines comme les services bancaires et financiers, la construction et l'exploitation minière. L'Accord de libre-échange Canada-Panama leur apportera un soutien à cet égard. Cet accord procurera une plus grande stabilité, une transparence accrue et une meilleure protection des investissements canadiens au Panama.
[Traduction]
Les marchés publics sont aussi une priorité de premier plan dans le renforcement de nos relations commerciales avec le Panama. À cet égard, l'élément moteur est l'élargissement du canal de Panama et les projets connexes. En raison de son canal, le Panama est un plaque tournante naturelle du commerce mondial. En fait, 5 p. 100 du commerce mondial transite par le canal de Panama, et le Panama a les zones franches de transformation pour les exportations parmi les plus grandes au monde. Le projet d'élargissement du canal de Panama, qui est en cours, ne fait que renforcer la position de ce pays en tant que plaque tournante pour les importateurs et les exportateurs internationaux.
L'élargissement du canal est un projet de 5,3 milliards de dollars. Il ouvre d'innombrables occasions d'affaires aux entreprises canadiennes par le truchement de contrats de sous-traitance et de projets satellites, que cet accord de libre-échange contribuera à consolider. Nous invitons l'opposition à examiner et à approuver sans tarder cet accord de libre-échange, de manière à ce que nos travailleurs et nos entreprises puissent bénéficier des occasions qui se présentent actuellement.
Aux termes des dispositions de l'Accord de libre-échange entre le Canada et le Panama en matière de marchés publics les fournisseurs canadiens auront un accès non discriminatoire à toute une variété de marchés publics, dont ceux de l’Autorité du canal de Panama. Les projets, dont ceux liés à l'élargissement du canal, pourraient donner lieu à une hausse des exportations des produits des entreprises canadiennes qui ont de l'expertise dans le domaine de l'infrastructure.
Nous sommes fiers du travail qui a été fait au chapitre de la protection des droits des travailleurs ainsi que des responsabilités environnementales. Habituellement, la libéralisation du commerce et une prospérité accrue contribuent à améliorer l'indice de développement humain. Bien sûr, cet accord, comme d'autres accords que nous avons conclus, est accompagné d'accords auxiliaires portant sur les droits des travailleurs et l'environnement.
Pour toutes ces raisons, l'accord de libre-échange avec le Panama est une bonne chose pour le Canada. Qui plus est, il permet d'assurer que le Canada demeure concurrentiel sur le marché panaméen. Le Panama est très actif sur le front du commerce et il a de nombreux partenaires, dont les États-Unis et l'Union européenne. C'est pour cela que le temps presse. Tout délai dans l'adoption de ce projet de loi nuirait aux entreprises canadiennes qui brûlent d'impatience de se mesurer à la concurrence et de profiter des occasions d'affaires que leur offre le Panama.
Si le Canada accède au marché panaméen avant que nos concurrents pénètrent ce marché, nos entreprises auront un avantage, celui de pouvoir y faire leur place.
Le Panama négocie aussi un accord de libre-échange avec la Colombie et il explore la possibilité de conclure de tels accords avec l'Association européenne de libre-échange, la Communauté des Caraïbes, le Pérou et la Corée, entre autres.
[Français]
Il est évident que d'autres pays ont constaté le potentiel du Panama, et ils cherchent à tirer profit de ce marché dynamique, en pleine croissance. C'est pourquoi il est important pour le gouvernement de passer à l'action maintenant. Et c'est pourquoi je sollicite l'appui de tous les députés à l'égard de l'Accord de libre-échange Canada-Panama et des accords parallèles de coopération dans les domaines du travail et de l'environnement.
[Traduction]
Je crois fermement que c'est en partie grâce au libre-échange que l'économie du Canada se porte mieux que beaucoup d'autres économies rivales. Le Canada connaît la plus forte croissance économique de tous les grands pays développés du G7. Nous sommes le seul de ces pays à avoir remplacé ou rétabli tous les emplois disparus au début du ralentissement économique. Nous nous démarquons également par le fait que, proportionnellement à notre économie, nous avons la dette et le déficit les plus faibles de toutes ces grandes économies.
Bien évidemment, nous sommes tous conscients du fait que nous avons le système bancaire le plus solide au monde, comme l'a confirmé à maintes reprises le Forum économique mondial.
Notre succès n'est pas seulement attribuable aux bonnes politiques en matière de responsabilité financière adoptées par notre gouvernement et aux mesures de stimulation ciblées qu'il a prises. Il est également attribuable aux efforts que nous déployons pour ouvrir de nouveaux marchés et offrir de nouvelles possibilités à nos travailleurs et entreprises.
Le libre-échange est au coeur de la prospérité et du succès du Canada. C'est pour cette raison que nous nous efforçons avec tant d'acharnement d'offrir de nouvelles possibilités aux travailleurs canadiens dans le monde entier. Notre accord de libre-échange avec le Panama s'inscrit dans le cadre de ces efforts. Il fait partie de notre approche stratégique dans la région des Amériques, dans notre hémisphère. Les travailleurs et les entreprises canadiens peuvent ainsi s'attendre à jouir d'une plus grande prospérité à l'avenir.
Ce sont là de bonnes raisons d'appuyer cette mesure à la Chambre des communes.
:
Madame la Présidente, je tiens à remercier le ministre de l'accueil courtois qu'il m'a réservé à titre de nouvelle porte-parole en matière de commerce international.
Je prends aujourd’hui la parole pour appuyer le projet de loi , ainsi que son examen par le comité.
Je suis également ravie de participer à un débat qui devrait être relativement exempt de discours partisans enflammés, ce qui est plutôt inhabituel ces derniers temps à la Chambre. En tant que représentante de l’opposition officielle, je signale que nous appuyons l’adoption de ce projet de loi pour bien des raisons que nous partageons avec les ministériels.
Il est vrai que c’est la deuxième fois en trois jours que cette occasion se présente à nous. Le présent débat ressemble à celui que nous avons eu récemment sur le projet de loi portant sur des accords semblables avec la Jordanie, qui a depuis été renvoyé au comité. Il est rare que nous soyons d’accord. Nous devrions donc saisir l’occasion de nous entendre quand elle se présente.
Cependant, j’ai certaines réserves au sujet de l’inaction du gouvernement face à la montée du protectionnisme américain et de son incapacité à saisir les occasions commerciales en Chine, en Corée du Sud et ailleurs.
C’est la première fois en 30 ans que le Canada a un déficit commercial. En effet, le pays a enregistré un déficit commercial record de 2,7 milliards de dollars en juillet. Quelque chose ne tourne vraiment pas rond et nous devons presser le gouvernement de s’expliquer et de suggérer des solutions.
Je tiens à mentionner que, nous, les libéraux, tenons à ce que le Canada intensifie ses efforts en ce qui concerne les négociations commerciales multilatérales, mais nous reconnaissons également les contraintes pratiques et les difficultés que cela comporte. En l’absence de tout progrès au plan multilatéral, nous, les libéraux, encourageons le Canada à s'employer au plan bilatéral à accroître ses échanges commerciaux avec le plus grand nombre de pays possible.
Le Canada est un pays qui appuie le libre-échange. Le Canada est un pays commerçant depuis l’époque où, jadis, il faisait le commerce des fourrures, du bois et des ressources naturelles. Au Canada, le commerce représente une part beaucoup plus grande de l'activité économique que ce que l'on peut observer ailleurs. En effet, 80 p. 100 de notre économie et des millions d’emplois canadiens dépendent du commerce et de notre capacité d'avoir accès aux marchés étrangers.
Les exportateurs canadiens bénéficient de la réduction et de l'élimination des droits de douane sur leurs marchandises destinées à d'autres pays. Les fabricants canadiens bénéficient de la réduction et de l'élimination à la frontière canadienne des droits de douane sur les divers matériaux qui entrent dans la composition de leurs produits. Les consommateurs canadiens, eux, paient les marchandises importées moins cher quand les droits de douane sur celles-ci sont réduits ou éliminés.
Même s'il y aura toujours des débats sur le protectionnisme et sur les mesures à prendre pour favoriser le plus possible la réussite des entreprises canadiennes et la création d'emplois canadiens, la plupart des entreprises canadiennes qui desservent des marchés intérieurs bénéficient du libre-échange parce qu'elles sont forcées d'innover et de soutenir la concurrence d'entreprises étrangères. Il faut évidemment que ces dernières se conforment aux règles internationales sur le commerce, les droits de douane et les barrières non tarifaires.
À long terme, les entreprises canadiennes sont complètement capables d'être solides, innovatrices et compétitives sans s'abriter derrière des mesures protectionnistes.
[Français]
Je suis fière de me lever à la Chambre pour ce débat afin de donner mon appui, au nom du Parti libéral du Canada, au projet de loi .
La mauvaise gestion des relations commerciales du Canada par le gouvernement conservateur a abouti à des déficits commerciaux pour la première fois en plus de 30 ans. On a besoin de beaucoup plus d'efforts et d'engagements pour améliorer la situation et augmenter le commerce international entre le Canada et les autres pays du monde.
Le Canada dépend du commerce. Il est à noter que 80 p. 100 de notre économie repose sur l'accès aux marchés d'exportation. Le Parti libéral est favorable au principe du libre-échange, et il est aussi favorable aux initiatives qui améliorent l'accès des entreprises canadiennes aux marchés extérieurs. Même si l'économie du Panama et l'importance du commerce entre le Panama et le Canada n'est pas tellement grande, il y a des occasions pour les entreprises canadiennes.
En 2008, le taux de croissance du PIB réel du Panama a atteint 10,7 p. 100, un des taux les plus élevés en Amérique. Malgré le ralentissement économique, le Panama a affiché une croissance positive de 2,4 p. 100 en 2009, ce qui devrait se poursuivre en 2010.
Les travaux d'élargissement du canal de Panama sont en cours et devraient être terminés d'ici 2014. Le coût est estimé à 5,3 milliards de dollars. Cet élargissement devrait permettre de créer des débouchés pour les entreprises canadiennes, notamment dans les secteurs de l'infrastructure et de la construction, de l'environnement, de la construction mécanique lourde et des services de consultation, des projets d'immobilisations, du développement du capital humain et des matériaux de construction.
Tout comme les accords de libre-échange conclus entre le Canada, le Chili et le Costa-Rica, l'Accord de libre-échange nord-américain et l'Accord de libre-échange avec la Jordanie, l'Accord de libre-échange Canada-Panama comporte des accords parallèles sur la coopération dans le domaine du travail et sur l'environnement.
L'accord de coopération dans le domaine du travail entre le Canada et le Panama reconnaît les obligations des deux pays aux termes de la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail de l'Organisation Internationale du Travail, qui exige que chacun des pays veille à ce que les lois, réglementations et pratiques nationales protègent les droits suivants: le droit à la liberté d'association; le droit à la négociation collective; l'abolition du travail des enfants; l'abolition du travail forcé et l'élimination de la discrimination.
L'accord de coopération dans le domaine du travail entre le Canada et le Panama et l'accord Canada-Panama sur l'environnement prévoient l'un et l'autre une procédure relative aux plaintes et à la résolution des différends qui permettent au public de demander une enquête sur de présumées inobservations de ces accords de la part du Canada ou du Panama.
[Traduction]
L'accord de libre-échange avec le Panama nous offre une autre occasion d'accroître l'accès des entreprises et des agriculteurs canadiens à un plus grand nombre de marchés.
Il est vrai que le Panama est une économie relativement petite. En 2009, nous avons exporté des marchandises d'une valeur de 90 millions de dollars vers le pays, ce qui est inférieur à la valeur de nos exportations vers certains de nos autres partenaires commerciaux. Cependant, c'est un pays stable qui a fait d'importants progrès en matière de développement et de démocratie au cours des dernières années. C'est une situation que le Canada veut continuer à encourager.
Malgré le ralentissement économique mondial, le PIB du Panama a augmenté de 10,7 p. 100 en 2008. C'est l'un des taux de croissance les plus élevés dans les Amériques. On prévoit que le PIB augmentera de 5,6 p. 100 en 2010. En 2009, les échanges bilatéraux entre le Canada et le Panama se sont élevés à 132,1 millions de dollars; les exportations canadiennes se sont chiffrées à 91,4 millions de dollars et les importations, à 40,7 millions de dollars.
Les principaux produits que le Canada exporte comprennent des machines, des véhicules, du matériel électronique, de l'équipement pharmaceutique, des légumineuses à grains et des pommes de terre congelées. Les services que le Canada exporte comprennent des services financiers, des services techniques, des services d'information et des services de technologies des communications. Les produits que l'on importe du Panama comprennent des pierres et des métaux précieux, surtout de l'or, des fruits et des noix, des poissons et des fruits de mer.
Le canal de Panama, vital pour le commerce international, fait actuellement l'objet d'une expansion majeure qui doit se terminer en 2014. Ce projet d'expansion de 5,3 milliards de dollars crée déjà des possibilités d'affaires pour les entreprises canadiennes, notamment dans les secteurs du bâtiment, de l'environnement, du génie et des services d'experts-conseils ainsi que des immobilisations, et cet accord de libre-échange devrait en créer davantage au cours des mois à venir.
Le Canada éliminera immédiatement plus de 99 p. 100 des droits de douanes sur les importations en provenance du Panama.
Cet accord de libre-échange réduit également les barrières non tarifaires grâce à des mesures visant à assurer un traitement non discriminatoire des produits importés et à promouvoir de bonnes pratiques réglementaires, la transparence et l'application des normes internationales.
En matière de travail et d'environnement, à l'instar de la plupart des accords de libre-échange conclus par le Canada, l'accord avec le Panama comprend des accords auxiliaires sur l'environnement et la coopération dans le domaine du travail qui aideront à promouvoir la durabilité et à protéger les droits des travailleurs. L'accord de coopération entre le Canada et le Panama dans le domaine du travail reconnaît les obligations des deux pays aux termes de la Déclaration relative aux principes et droits fondamentaux au travail de l'Organisation internationale du travail, notamment la protection des droits suivants: le droit à la liberté d'association et à la négociation collective, l'abolition du travail des enfants, l'élimination du travail forcé ou obligatoire et l'élimination de la discrimination.
Les accords sur l'environnement et la coopération dans le domaine du travail comprennent des processus de règlement des plaintes et des conflits qui permettent au public de demander une enquête sur l'incapacité apparente du Canada ou du Panama de se conformer à ces accords.
J'aborde brièvement la question des droits de la personne.
Cette question n'est pas un enjeu dans cet accord, comme ce fut le cas lors du débat sur l'accord de libre-échange avec la Colombie, mais la question des droits de la personne sera toujours soulevée plus souvent que les autres à la Chambre lors des débats sur les accords de libre-échange, à juste titre d'ailleurs. Comme je l'ai déjà dit à la Chambre à maintes reprises, il est bon que les députés canadiens se préoccupent de la situation des droits de la personne à l'échelle internationale et j'ai noté que, quelle que soit notre allégeance politique, nous souhaitons tous que les droits de la personne soient respectés partout dans le monde.
Toutefois, il arrive de temps à autre que nous ne soyons pas d'accord sur ce que le Canada peut faire pour favoriser le respect de ces droits. Certains de mes collègues soutiendront que la mise en place d'obstacles pour empêcher l'accroissement des échanges commerciaux peut dans une certaine mesure aider et que, si le Canada pointe du doigt certains États fautifs plutôt que de s'engager pleinement avec eux, il sera miraculeusement écouté. Malheureusement, je crains fort que le monde ne fonctionne pas de cette façon.
Le libre-échange favorise la circulation de l'information et des idées. Plutôt que d'ériger des murs, le libre-échange ouvre des fenêtres qui laissent entrer la lumière et des portes par lesquelles les Canadiens peuvent s'engager à toutes sortes de niveaux avec les autres pays. Si nous isolons un État, nous limitons en fait notre capacité d'intervenir dans le domaine des droits de la personne.
Établir des relations économiques nous permet de nous investir davantage dans d'autres domaines, comme l'éducation et la culture. Cet engagement fait que nous sommes plus écoutés dans le domaine des droits de la personne. Cet engagement, par le biais des échanges avec des gens d'affaire et des clients et d'autres relations qui peuvent résulter de ces échanges, donne davantage l'occasion aux Canadiens de montrer pourquoi cela se passe si bien pour nous au Canada, et ce, non pas en adoptant une attitude paternaliste ou moralisatrice ou en affichant un air de supériorité, mais plutôt par l'exemple et par notre désir affiché de partager en toute amitié ces exemples.
Comme je l'ai dit en de maintes occasions, ce sont les citoyens d'un État donné qui sont responsables des améliorations de leur État, et non le Canada. Les Canadiens ont là une occasion en or de tendre la main à ces gens pour leur montrer ce qui marche dans d'autres régions du monde, en particulier ici, parce que nous sommes fiers de notre Charte des droits et libertés, du succès de notre société plurielle, de la paix et de l'ordre qui y règnent et de notre bonne approche en ce qui concerne la gestion des affaires publiques.
Même si nous ne sommes pas aussi inquiets pour le Panama que nous l'étions dans le cas de la Colombie, je saisirai cette occasion pour féliciter mon collègue libéral, le député de , mon prédécesseur au poste de porte-parole en matière de commerce international, pour l'excellent travail qu'il a fait en ce qui concerne la modification relative aux droits de la personne apportée à la Loi de mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange Canada-Colombie. Dans le cadre de l'accord négocié avec les libéraux, le Canada et la Colombie doivent faire et rendre publique une évaluation des répercussions du libre-échange sur les droits de la personne dans les deux pays. Il s'agit du premier accord au monde dans le cadre duquel des évaluations de la situation des droits de la personne est requise. Je félicite encore une fois mon collègue de pour son excellent travail à cet égard.
Tout cela explique que mon parti comme moi-même appuyons le projet de loi et l'accord de libre-échange avec le Panama. En investissant plus dans l'économie, nous aidons notre économie en créant plus d'emplois et en générant plus de prospérité pour le Canada, certes, mais cela est vrai pour les deux pays. Dans ce cas précis, tout le monde est gagnant.
J'aimerais maintenant passer en revue certaines des préoccupations que nous inspire l'approche du gouvernement conservateur à l'égard du commerce international. Le concept de libre-échange avec notre plus gros partenaire commercial, soit les États-Unis, est en train de se perdre. Lorsque la récession a frappé, le gouvernement des États-Unis a réagi par des mesures protectionnistes, notamment sa politique sur les achats aux États-Unis et un raffermissement des règles. Au départ, le gouvernement conservateur est resté tétanisé parce qu'il ne savait pas ce qui l'avait frappé. Il est allé se faire photographier à Washington sans se rendre compte que la bataille devait être livrée dans tous les États-Unis, État par État.
Lorsque ce que l'on a appelé un exemption a finalement été obtenue, mais après d'importantes concession de la part des provinces canadiennes, le protectionnisme des États-Unis avait déjà frappé beaucoup d'entreprises canadiennes et fait disparaître beaucoup d'emplois au Canada. Même la prétendue exemption ne couvre que 37 États, ce qui illustre bien qu'il ne faut pas discuter uniquement avec Washington.
En dépit de nos efforts véhéments pour convaincre le gouvernement conservateur d'agir avec beaucoup plus d'énergie au niveau des États, le gouvernement n'a pas semblé comprendre quels étaient les effets négatifs sur les entreprises canadiennes ni comment régler le problème. Nous sommes donc à nouveau à la case départ. Les États-Unis menacent d'adopter une autre mesure législative protectionniste, la Foreign Manufacturers Legal Accountability Act, qui, même si elle ne vise pas techniquement le Canada, frapperait durement beaucoup d'entreprises canadiennes et d'emplois canadiens.
À cela, la réaction du ministre est de ne rien faire. Il se contente de dire: « Eh bien, comme c'est regrettable, nous subissons toujours des dommages collatéraux dans les luttes entre les États-Unis et la Chine. » Il déclare ensuite: « Nous espérons que cette loi ne sera pas votée avant les élections aux États-Unis. » Puis il ajoute: « Si la loi est adoptée, nous demanderons probablement une exemption pour les entreprises canadiennes. »
Il ne suffit tout simplement pas de déclarer que le Canada est victime de dommages collatéraux ou de nous contenter d'espérer que cette loi protectionniste ne sera pas adoptée. Comme la dernière fois, nous exhortons le gouvernement à se mettre à l'ouvrage, à aller sur le terrain, pas uniquement à Washington, mais dans les États, pour s'assurer que le Canada sera exempté de cette proposition de loi qui sera très dommageable si elle est adoptée. Les entreprises canadiennes ont besoin que quelque chose soit fait pour empêcher cela de se produire. Les espoirs et les prières vagues ne suffisent pas.
Je tiens également à profiter de ce débat sur les avantages du libre-échange pour exhorter le gouvernement à en faire beaucoup plus dans ses rapports avec la Chine, la Corée du Sud et d'autres pays. L'annonce de la publication du rapport sur les liens entre le Canada et l'Inde la semaine dernière est une bonne chose. Je vois dans cela un pas dans la bonne direction. Toutefois, je reviens tout juste d'un voyage en Chine et en Corée et je n'en reviens pas de la croissance, de la taille, du rythme et de l'ampleur des choses qui se passent là-bas. Parallèlement, je suis consternée de constater les efforts très timides déployés par le gouvernement du Canada en vue de tirer profit de la croissance extraordinaire de ces pays et des vastes possibilités qui peuvent en découler pour un grand nombre de Canadiens.
Des investissements incroyables sont réalisés dans les infrastructures, les systèmes d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées, ainsi que les réseaux de transport en commun. Les Chinois n'arrêtent pas de nous répéter qu'ils sont à la recherche de technologies vertes, de produits forestiers et d'investissements dans le secteur des services financiers. Il existe des possibilités commerciales extraordinaires dans les services d'éducation, la coopération et les échanges, et ce, non seulement entre le Canada et la Chine, mais aussi aux échelons provincial et municipal. Mes collègues devraient comprendre que je ne suggère nullement que le gouvernement fédéral empiète sur les compétence de ces administrations. Toutefois, je souligne qu'au Canada, nous pourrions être beaucoup plus productifs en poussant tous les ordres de gouvernement à travailler en concertation afin de profiter davantage des possibilités qu'offrent aux Canadiens ces marchés économiques extraordinaires.
Au Parti libéral, nous soulignons et continuerons de souligner l'importance du Canada dans le monde. C'est pourquoi nous avons proposé le concept des réseaux mondiaux. Ce que nous disons, c'est que le concept ancien et simpliste du commerce ainsi que de l'exportation et de l'importation des biens et services devrait être élargi de manière à comprendre toutes sortes de champs d'activité, et ce, à tous les niveaux, comme l'éducation, la culture et la coopération en matière d'environnement. Il faut multiplier et diversifier nos relations et y inclure, notamment, les échanges de personnes et d'idées.
Le Canada devrait profiter de ces possibilités extraordinaires que lui offrent le monde et d'autres sociétés aux économies en pleine croissance et en pleine ébullition. Malheureusement, ces possibilités semblent échapper au gouvernement conservateur.
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Madame la Présidente, j'ai le plaisir de prendre la parole au nom du Bloc québécois sur le projet , qui vise à mettre en oeuvre l'accord négocié par les représentants du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international avec le gouvernement du Panama. Nous nous opposons à cet accord de libre-échange. Ce n'est pas que le Bloc québécois soit défavorable au libre-échange et aux accords de libre-échange, mais dans ce cas-ci, il y a des raisons importantes qui justifient notre désaccord.
Le Panama est l'un des pays dont l'économie est la plus développée en Amérique centrale. Cependant, le Bloc québécois considère que nous ne pouvons pas ratifier un accord de libre-échange avec le Panama puisqu'il fait toujours partie de la liste grise des paradis fiscaux, qui est dressée par l'OCDE. Tous les pays se reportent à cette organisation lorsqu'on parle de cette liste; c'est une référence en la matière. Des gens de l'OCDE évaluent différents critères concernant les paradis fiscaux, dont je parlerai plus loin.
On a posé quelques questions à des représentants du ministère. Ils ont dit que le Canada négocie présentement une convention fiscale avec le Panama afin de renforcer les règles de transparence bancaire et ainsi mieux combattre l'évasion fiscale. Cependant, il n'est fait mention nulle part d'une telle convention avec le Panama dans le registre des conventions fiscales présentement en vigueur ou en négociation, qui est tenu par le ministère des Finances.
Il est clair pour nous que le Panama est toujours sur la liste grise émise par l'OCDE et la liste noire de la France des pays qui favorisent l'évasion fiscale. C'est une raison majeure de notre opposition à un tel accord.
L'autre raison pour laquelle on s'objecte à la mise en oeuvre de ce traité de libre-échange est qu'on n'a pas l'impression que les droits des travailleurs sont vraiment bien protégés au Panama. Le gouvernement de droite du président Ricardo Martinelli a voté la loi 30 en juin 2010, qui est jugée anti-syndicale. Cette loi comprendrait une réforme du code du travail perçue comme étant répressive puisqu'elle criminaliserait les travailleurs qui manifestent pour défendre leurs droits.
Le 5 août dernier, le gouvernement panaméen a accepté de revoir cette loi, mais on est en droit de s'inquiéter de la réelle volonté du gouvernement de Martinelli de respecter les conventions de l'Organisation internationale du travail intégrées à l'accord parallèle sur les normes du travail.
Pour ces deux raisons majeures — qu'on va revoir plus en détail —, nous croyons qu'il serait opportun de retarder la ratification de l'accord de libre-échange, notamment en raison de la loi 30 adoptée au Panama, où l'on constate un recul effectif de ce gouvernement.
Même s'il y a deux jours, nous parlions du traité de libre-échange entre le Canada et la Jordanie, auquel nous étions favorables — le projet de loi —, on peut déplorer aujourd'hui la stratégie du gouvernement conservateur de se concentrer sur des accords bilatéraux au détriment d'une approche multilatérale telle que nous la préconisons au Bloc québécois, comme nous l'avons dit avant-hier.
Le Bloc québécois croit qu'une approche multilatérale est plus efficace pour le développement d'un commerce plus équitable, qui respecte les intérêts de l'ensemble des nations.
Je reviens sur la question du respect des droits de l'homme et des travailleurs au Panama. Les droits de l'homme sont garantis par la Constitution et sont en général respectés. C'est un fait. Cependant, le système judiciaire reste assez problématique au Panama, y compris les conditions d'emprisonnement, les délais de détention préventive, la corruption et la dépendance du système judiciaire. Il existe également dans le milieu rural des problèmes touchant le travail des enfants et des problèmes concernant les communautés indigènes et les minorités ethniques marginalisées, ainsi que de la discrimination envers les femmes.
Par contre, le Panama a été ébranlé au cours des derniers mois par une vague de répression qualifiée d'antisyndicale. On recense entre deux et six morts, selon les sources, et une centaine de blessés au cours des manifestations violentes qui ont fait suite à l'adoption en juin 2010 de la Loi 30, surnommée « loi saucisse », parce qu'elle introduit des réformes diverses de toutes sortes, notamment au Code du travail et aux lois environnementales.
La réforme au Code du travail est perçue comme étant répressive en ce qu'elle criminaliserait les travailleurs qui manifestent pour défendre leurs droits.
Des groupes environnementaux du pays ont déposé auprès du Programme des Nations Unies pour l'environnement une demande de soutien pour convaincre le gouvernement panaméen de revoir les modifications qui nuiront à la capacité de l'État de préserver ses ressources naturelles.
Les syndicats ont quant à eux sollicité l'appui des fédérations internationales de travailleurs tandis que la Commission interaméricaine des droits de l'homme demande une enquête sur la brutalité policière observée lors des manifestations contre la loi 30 en juillet 2010. Le gouvernement panaméen mènerait sa propre enquête, selon nos sources.
Le 14 juillet 2010, la Confédération syndicale internationale s'est jointe à ses organisations affiliées au Panama pour condamner la répression violente d'une action de grève des travailleurs et pour demander l'abrogation de la « Loi 30, polémique qui donne carte blanche à la police pour semer la mort et fomenter un climat de violence extrême au sein de la population. » Je citais l'article New Panamanian Law Threatens Environment and Human Rights.
Le gouvernement panaméen a accepté le 5 août dernier de revoir la loi. Il serait opportun de suivre ce dossier avant d'aller plus loin. Sinon, suite à la signature de l'accord, les entreprises canadiennes pourraient se trouver en position de nuire à l'environnement ou d'enfreindre la convention fondamentale 87 de l'Organisation internationale du travail. C'est tout de même assez important.
Je reviens maintenant sur la question du fait que le Panama est un paradis fiscal. Le Panama est un paradis fiscal qui figure sur la liste noire de la France et sur la liste grise de l'OCDE. Cette liste grise recense les États ayant pris l'engagement d'échanger des renseignements fiscaux sans toutefois l'avoir « substantiellement » mis en oeuvre.
L'article 26 du modèle de convention fiscale de l'OCDE fournit la norme la plus généralement reconnue pour l'échange bilatéral de renseignements à des fins fiscales.
Il n'y a aucune indication, sur le site du ministère des Finances sur les traités et conventions, que celui-ci négocie un accord d'échange de renseignements avec le Panama.
Le gouvernement conservateur, avant de conclure l'accord de libre-échange Canada-Panama, doit absolument signer avec le Panama un accord d'échange de renseignements et cet accord doit absolument ne pas prévoir l'exonération d'impôts des revenus des filiales situées dans les juridictions visées.
Évidemment, il est important que cet accord soit conclu, traité, écrit et signé avant de conclure l'accord de libre-échange, et il est clair que dans une telle convention, il ne doit absolument pas être fait mention que des entreprises peuvent utiliser leur implication au Panama pour faire de l'évasion fiscale. C'est absolument impensable selon nous, au Bloc québécois, que l'on s'associe à une telle démarche.
Avec ce traité de libre-échange, on observera vraisemblablement la multiplication des échanges commerciaux et une hausse importante de l'investissement canadien au Panama. On verra plus de contribuables, particuliers ou entreprises, gagner des revenus à la fois au Canada et au Panama. C'est pourquoi il sera essentiel que le gouvernement du Canada signe avec le Panama un tel échange de renseignements, comme je le mentionnais tout à l'heure.
Le Panama étant un paradis fiscal, un tel traité deviendrait une invitation à l'évitement fiscal, c'est-à-dire l'utilisation de trucs permis par la loi ayant pour effet de soustraire un contribuable à l'impôt auquel il devrait normalement être assujetti.
Un traité de libre-échange doit-il, en fin de compte, favoriser l'évasion fiscale? Il faut se poser la question de façon très sérieuse parce qu'on ne voudrait pas que le Canada, sous prétexte d'augmenter les échanges commerciaux et de diminuer les taxes, favorise des investissements encourageant l'évasion fiscale. Cela n'a absolument aucun sens.
À titre d'exemple, une entreprise dont les revenus seraient imposés en toute légalité au taux en vigueur au Panama serait tentée de monter une structure d'entreprise lui permettant de profiter de ce taux d'imposition nul ou quasi nul.
Le gouvernement conservateur signe déjà des conventions fiscales avec des paradis fiscaux, on le sait. Au Bloc québécois, nous croyons qu'il faut absolument être vigilants puisque le gouvernement a signé, en juin 2010, des accords d'échange de renseignements fiscaux basés sur le modèle de l'OCDE avec huit juridictions: les Bahamas, les Bermudes, la Dominique, les îles Caïmans, les îles Turks et Caicos, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis et Saint-Vincent-et-les-Grenadines.
Ces informations nous disent qu'il faut absolument être prudents, et le gouvernement conservateur doit absolument éviter que le Canada se retrouve, encore une fois, en train de favoriser l'évasion fiscale, alors qu'il y a plein de travailleurs au Québec et au Canada qui ont peine à arriver parce qu'ils doivent payer leurs impôts.
Dans La Presse du 6 juillet 2010, on lisait ceci:
En contrepartie de ces accords, le Canada semble avoir accordé un avantage à ces juridictions. Les filiales d'entreprises canadiennes actives établies dans ces îles pourront en effet rapatrier leurs profits étrangers au Canada en franchise d'impôts.
Ainsi, les Bermudes, comme les Bahamas et les autres îles, obtiendront un statut semblable à celui de la Barbade, seul paradis fiscal à avoir ce privilège.
Il est temps qu'on se donne une véritable politique du multilatéralisme.
Le cours actuel de la mondialisation, qui est un phénomène porteur de grandes espérances, mais aussi de grandes injustices, doit absolument être infléchi. La disparité de la richesse, le non-respect des droits et des libertés et le commerce libre de toute réglementation environnementale et du travail créent plus de désespoir que le contraire.
L'ouverture au commerce et la création de règles internationales pour contrer le protectionnisme et protéger les investissements sont de bonnes choses auxquelles le Bloc québécois adhère. Cela ne signifie pas que les règles commerciales doivent avoir préséance sur le bien commun et la capacité des États à redistribuer la richesse, à protéger l'environnement et la culture, ainsi qu'à assurer à leurs citoyens des services publics fondamentaux comme la santé et l'éducation. En tout temps, ces éléments fondamentaux doivent avoir préséance sur tout commerce que l'on créerait dans le but d'augmenter nos exportations. Des critères de base doivent sous-tendre toute négociation et intention de conclure des accords de libre-échange avec d'autres pays.
Le Québec est une nation commerçante. Nos entreprises, en particulier nos entreprises de pointe, ne pourraient survivre avec le marché intérieur seulement. Les exportations internationales représentent le tiers du PIB du Québec. Si on y ajoute le commerce interprovincial, les exportations du Québec représentaient 52 p. 100 de son PIB en 2005.
Une position protectionniste serait contraire à nos intérêts, et c'est la raison pour laquelle le Québec et les souverainistes québécois, notamment, ont massivement approuvé l'Accord de libre-échange avec les États-Unis puis l'ALENA.
C'est pour la même raison que le Bloc québécois a été le premier parti à la Chambre des communes à demander une entente de libre-échange avec l'Union européenne.
En revanche, il serait naïf et faux de prétendre que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Si la libéralisation du commerce a globalement entraîné un accroissement de la richesse, elle a aussi généré son lot de perdants. Et c'est malheureux.
L'environnement commercial s'est considérablement détérioré ces dernières années, et il faut en tenir compte. Entre 2003 et 2007, le Québec est passé d'un important surplus commercial à un déficit de 13 milliards de dollars. En 2006, chaque Québécois a ainsi consommé pour 2 000 $ de plus que ce qu'il a produit. Et on ne parle ici que de la balance commerciale internationale, à laquelle il faudrait ajouter encore 5 milliards de dollars de déficit commercial interprovincial, ce qui nous a aussi considérablement appauvris.
La conséquence de ce déficit commercial est que notre secteur manufacturier s'est dangereusement affaibli. Entre 2003 et 2007, il a perdu près de 150 000 emplois, ce qui représente la majorité des emplois perdus dans ce domaine au Canada, dont 65 000 depuis l'arrivée des conservateurs au pouvoir, principalement à cause de la concurrence étrangère et de la hausse du dollar. La libéralisation des échanges ne peut être profitable que si elle est balisée par certaines règles. Autrement, elle n'est qu'une course vers le bas.
Longtemps, la politique commerciale canadienne n'a visé qu'à accroître l'accès aux marchés étrangers. De ce point de vue, elle a été un grand succès. Aujourd'hui, la majorité des produits représentant plus de 80 p. 100 du commerce mondial circulent librement.
Mais nous sommes maintenant à même de constater certains effets pervers de cette libéralisation débridée: pressions extrêmes sur notre industrie, délocalisations à rabais, accords commerciaux qui sont autant d'encouragements à aller exploiter les populations et l'environnement dans les pays en développement. L'environnement commercial a changé ces dernières années et, en ce qui concerne le Québec, ce n'est pas pour le mieux.
Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie et ancien vice-président de la Banque mondiale, disait ceci en recevant son doctorat honorifique à l'Université de Louvain, le 3 février 2003:
En devenant de plus en plus interdépendants, nous avons découvert que nous avions besoin de règles pour diriger le processus de mondialisation et pour créer des institutions l’aidant à fonctionner. Malheureusement, ces règles ont trop souvent été déterminées par les pays riches pour servir leurs intérêts et surtout les intérêts particuliers au sein de ces pays.
Le Bloc québécois propose un changement dans les priorités commerciales du Canada. Après la libéralisation des échanges, le Canada doit maintenant se concentrer sur l'établissement de règles permettant des échanges plus équitables. Le Bloc québécois estime que la politique commerciale doit viser une mondialisation équitable plutôt qu'une recherche éhontée du projet qui fait fit des conditions humaines et de l'environnement.
Voilà, c'était la présentation et la position du Bloc québécois sur le projet de loi .
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Madame la Présidente, c'est un plaisir pour moi de parler de l'accord de libre-échange entre le Canada et le Panama.
Cependant, je dois commencer par dire que je ne comprends pas pourquoi nous sommes encore une fois saisis d'un accord commercial bilatéral, comme si de tels accords nous donneront, comme par magie, une stratégie industrielle et économique brillante.
Au contraire, il n'y a pas de stratégie économique, pas de véritable stratégie commerciale ciblée, si bien que la plupart des Canadiens sont dans une situation plus précaire qu'avant.
Le gouvernement ne peut pas se contenter d'assister aux cérémonies de signature d'accords commerciaux en pensant que sa part est faite.
Ce n'est pas rien. Surtout quand on sait qu'au cours des 20 dernières années, soit depuis l'entrée en vigueur de l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis, le revenu réel de la plupart des familles canadienne n'a pas augmenté; il a diminué. Partout au pays, le revenu réel des deux tiers des familles canadiennes, c'est-à-dire des classes moyenne et défavorisée du Canada, a carrément diminué.
Les seuls qui ont bénéficié de la mise en oeuvre de ce type d'accord et qui ont vu leur revenu réel augmenter au cours des 20 dernières années sont les Canadiens les plus riches. En effet, les plus riches, soit 10 p. 100 de la population, ont vu leurs revenus monter en flèche. Les 20 p. 100 dans la tranche de revenus la plus élevée, soit un cinquième des Canadiens, accaparent le plus gros des revenus réels au Canada.
En fait, comme je le disais lundi, à la Chambre, quand j'ai pris la parole sur l'accord de libre-échange entre le Canada et la Jordanie, je me rappelle les arguments invoqués à l'époque de la signature du premier Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis. À cette époque, la direction de Stelco, maintenant U.S. Steel, un fabricant d'acier de ma ville, Hamilton, avait écrit à tous les travailleurs de l'usine pour leur dire que, aux prochaines élections fédérales, ils devraient voter pour les partis en faveur du libre-échange parce que, sans un tel accord commercial, leur emploi serait en danger.
Bien, cet accord commercial est en vigueur depuis des décennies maintenant, et je défie le gouvernement de trouver un seul travailleur de l'acier qui dise que ce fut une bonne chose pour son emploi. Au contraire, de bons emplois qui permettent de faire vivre une famille disparaissent et sont remplacés par des postes précaires et à temps partiel.
Donc, de laisser entendre que les accords de libre-échange conclus par les libéraux et les conservateurs nous ont apporté une prospérité immédiate, c'est tout simplement faux.
Les données de Statistique Canada montrent bien la fausseté des affirmations selon lesquelles ces accords sont une stratégie industrielle et économique cohérente et bien avisée. Si le gouvernement veut tellement se débarrasser du formulaire détaillé du recensement, c'est peut-être qu'il sait qu'il ne pourrait plus se présenter comme un bon gestionnaire au vu de ces données statistiques solides.
Nous devons nous interroger au sujet du bilan réel du gouvernement depuis son arrivée au pouvoir. Nous avons été témoins de la capitulation dans le dossier du bois d'oeuvre, qui a fait disparaître des emplois d'un bout à l'autre du pays. Nous avons été témoins de la capitulation dans le domaine de la construction navale. En fait, le minuscule pays européen qu'est le Liechtenstein a été plus habile que le gouvernement conservateur. N'oublions pas, bien sûr, l'accord de libre-échange entre le Canada et la Colombie. Tous ces dossiers mettent en lumière le bilan désastreux du gouvernement conservateur sur le plan de la protection des intérêts des Canadiens.
Pendant ce temps, nos concurrents investissent dans la promotion des exportations. Les États-Unis, l'Australie et l'Union européenne dépensent des centaines de millions de dollars annuellement pour soutenir leurs industries exportatrices et promouvoir leurs produits à l'étranger.
Par comparaison, le Canada ne dépense qu'une fraction des sommes qu'investissent à ce chapitre d'autres pays comme l'Australie. Ainsi, le budget total de l'Australie pour la promotion des exportations représente un demi-milliard de dollars, tandis que le nôtre est de quelques millions. Voilà ce qui cloche dans l'approche du gouvernement: il n'offre pas le même soutien que d'autres grands pays industrialisés qui sont nos concurrents.
Au NPD, nous disons au gouvernement conservateur depuis son arrivée au pouvoir qu'il doit modifier cette approche. Le gouvernement ne peut pas se contenter de participer aux cérémonies soulignant la conclusion de ces accords de libre-échange et s'imaginer que son travail est terminé.
Même si ces accords commerciaux étaient fondés sur le commerce équitable, contrairement à l’ancien modèle de l’ALENA, nous pourrions quand même nous demander si, en soi, les accords commerciaux font vraiment une différence. Ce n’est évidemment pas le cas pour un certain nombre d’accords bilatéraux. En effet, nos exportations vers certains marchés ont en fait fléchi à la suite de la signature d’ententes commerciales. Dans tous les cas, cependant, les importations en provenance des pays avec lesquels nous avons signé des ententes ont augmenté. Autrement dit, d’autres pays ont réussi à bénéficier des accords signés avec le Canada tandis que le volume des exportations canadiennes a diminué.
Comment pouvons-nous signer un tel accord sans prévoir une stratégie complémentaire de soutien de nos exportations?
Le problème de l’approche du gouvernement, ce n’est pas seulement qu’il ne dispose d’aucune stratégie industrielle, mais aussi qu’il n’a prévu aucune stratégie en matière d’exportations. Il se refuse à investir les ressources nécessaires pour soutenir l’industrie, contrairement aux autres pays.
Par ailleurs, le gouvernement permet la liquidation en bloc d’industries stratégiques du Canada telles que Stelco, Inco, Alcan, Nortel, Falconbridge et ainsi de suite. Le Canada a déjà renoncé au contrôle de l’aluminium, de l’acier et du nickel. Petit à petit, le secteur de la potasse est en train de passer aux mains des étrangers. Il est plus que temps que le cesse d’approuver les prises de contrôle par des intérêts étrangers et qu’il commence à protéger les emplois permettant de subvenir aux besoins des familles, ainsi que nos collectivités.
Mes collègues du NPD et moi-même avons fait la promotion d’une stratégie favorisant l’achat de produits canadiens, ce dont je suis fière. Le NPD est le seul parti de la Chambre qui l’ait fait. Les libéraux et les conservateurs se sont amusés à ridiculiser notre initiative. Pourtant, des pays comme la France, les États-Unis et l’Allemagne sont justement en train de faire de tels investissements dans leurs industries clés. Celles-ci sont essentielles si on veut avoir des bases solides. Sans de telles bases, le Canada continuera de sortir perdant de ses ententes commerciales.
Jetons un coup d’œil sur l'accord de libre-échange entre le Canada et Panama.
En qualité de porte-parole du NPD en matière de travail, je vais d’abord parler de l'Accord de coopération dans le domaine du travail. Celui-ci déclare solennellement que les deux pays s'engagent à faire en sorte que leurs lois respectent la Déclaration de 1998 relative aux principes et droits fondamentaux au travail de l'Organisation internationale du travail.
La déclaration a pour but de faire en sorte que le progrès social aille de pair avec le développement économique et englobe la liberté d'association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective, l’abolition effective du travail des enfants, l’élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire et l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession. C’est bien beau, mais l'Accord de coopération dans le domaine du travail ne contient aucune disposition contraignante obligeant les signataires à appliquer les normes du travail définies par l’ONU.
Qui plus est, l'accord n'empêche en rien le Panama, à l'avenir, d'encourager le commerce ou l'investissement par l'affaiblissement ou la diminution du niveau de protection accordé par son code du travail. L'accord de libre-échange entre le Canada et le Panama contient une seule disposition applicable sur le travail: celle obligeant le gouvernement de chaque pays à respecter son propre code du travail. Malheureusement, un tel libellé est plutôt flou.
Le bilan du Panama en la matière laisse à désirer. Bien que les syndicats et les conventions collectives soient permis dans les zones franches industrielles, un comité d'experts de l'Organisation internationale du travail a demandé au gouvernement si les travailleurs avaient bel et bien le droit de grève.
En août 2007, deux membres du syndicat de la construction ont été assassinés alors qu'ils manifestaient en faveur des droits des travailleurs. L'été dernier, le Panama a connu une nouvelle vague de répression antisyndicale qui a entraîné la mort de plusieurs travailleurs, a fait plus de 100 blessés et a donné lieu à plus de 300 arrestations.
Les lois panaméennes réglementant les zones franches industrielles ne contiennent aucune disposition sur l'arbitrage et n'établissent aucun processus de résolution de conflits de travail. Qui plus est, le département d'État américain signale que le Panama a toujours recours à la main-d'oeuvre enfantine, principalement dans les régions rurales, au moment des récoltes, et dans le secteur informel, où beaucoup d'enfants travaillent en tant que marchands ambulants, cireurs de chaussures, laveurs de vitres, laveurs de voitures, commis à l'emballage dans les supermarchés et éboueurs. De toute évidence, le Panama prétend respecter les conventions de travail de l'OIT et de l'ONU, mais ne joint pas le geste à la parole. Le soi-disant système de règlement des différends prévu dans l'accord de libre-échange ne change pas grand-chose. Il n'est là que pour les apparences.
L'amende maximale à laquelle s'expose le gouvernement en cas de violation des droits des travailleurs est de 15 millions de travail, mais le comble du comble, c'est que dans l'éventualité, peu probable, où l'amende serait payée, les fonds seraient versés à une commission conjointe chargée d'améliorer le respect des droits des travailleurs et pourraient facilement se retrouver dans les coffres du gouvernement du Panama.
Étant donné que le code du travail du Panama ne s'applique même pas dans les zones franches industrielles et qu'environ les deux tiers des travailleurs panaméens travaillent dans le secteur informel, le pouvoir réparateur de toute disposition concernant les travailleurs dans l'accord serait très limité. En effet, aux termes de l'accord de libre-échange, les signataires ne seraient pas tenus de respecter une norme acceptable en matière de droits de la personne. En bref, cet accord de libre-échange n'annonce rien de bon pour les travailleurs.
Mais ce n'est pas tout. L'accord est non seulement une mauvaise nouvelle pour les travailleurs, mais pour tous les Canadiens, car le Panama est un paradis fiscal pour les entreprises canadiennes qui veulent se soustraire à leurs obligations fiscales. Un accord de libre-échange entre le Canada et le Panama serait une aubaine pour les grandes entreprises, mais imposerait un fardeau toujours plus lourd aux contribuables canadiens, lesquels auraient à assumer les coûts des programmes du gouvernement fédéral.
Examinons la question de plus près.
Pendant des décennies, le Panama a ajusté ses lois, afin de s'assurer que son climat commercial soit l'un des moins réglementés au monde. Cette réglementation laxiste offre de multiples possibilités aux entreprises étrangères qui veulent se soustraire à leurs obligations fiscales, tirer parti de règlements malléables sur le travail et profiter d'exigences de déclaration moins que transparentes.
Le niveau d'investissement étranger direct au Panama a monté en flèche depuis qu'une loi créant des zones franches industrielles, des ZFI, à plusieurs endroits au pays a été adoptée en 1992. Des entreprises de partout dans le monde, oeuvrant, entre autres, dans le domaine de l'industrie légère, de l'assemblage, de la haute technologie ou des services spécialisés et généraux, ont le droit d'ouvrir des usines dans ces zones. Les entreprises en activité dans ces zones ne paient pas d'impôts sur les importations et les exportations, les ventes, le capital et les immobilisations.
De plus, les ZFI ne sont pas assujetties aux normes nationales restrictives en matière de travail et d'immigration. Elles sont plutôt assujetties à des dispositions plus favorables aux entreprises étrangères que le code panaméen en vigueur.
En avril 2009, l'organisme américain Public Citizen a publié un rapport attirant l'attention sur les règles régissant le secret bancaire au Panama et la réglementation laxiste du secteur financier. Depuis, les médias ont abondamment discuté du statut de paradis fiscal exceptionnel du Panama. Toutes les sociétés étrangères qui brassent des affaires au Panama n'ont pas à payer les impôts nationaux, ce qui en fait un paradis fiscal absolu, d'après le rapport. Ce n'est donc pas une surprise que plus de 350 000 sociétés enregistrées à l'étranger exercent, en théorie, leurs activités à partir du Panama.
Il n'y a pas que les exonérations fiscales. En effet, la loi panaméenne facilite également le maquillage des comptes des multinationales. Selon le rapport publié par Public Citizen, le Panama possède l'un des protocoles d'échange de renseignements les plus restrictifs au monde, lequel autorise le pays à retenir des renseignements, même dans le cadre d'une enquête criminelle. Qui plus est, des lois très strictes sur la diffamation permettent d'arrêter des journalistes qui rapportent des faits et des chiffres qui pourraient nuire aux intérêts commerciaux.
Ce manque de transparence, doublé d'un système de réglementation clément qui s'applique aux secteurs bancaire et financier du pays, permet aux sociétés de dissimuler leurs pertes financières et de s'adonner à des activités hors bilan.
Par ailleurs, on a la preuve que la Zone franche de Colon, ou ZFC, au Panama, sert au trafic de stupéfiants et autres substances illicites, en plus d'accueillir les activités d'entreprises étrangères. Selon le Fonds monétaire international, la ZFC, qui, en importance, est la deuxième zone franche au monde, est une plaque tournante pour le trafic de drogues acheminées à travers le Mexique jusqu'à sa frontière nord, ainsi que pour les activités de blanchiment de l'argent provenant de ce trafic.
Ces activités illicites sont devenues encore plus controversées depuis que le G20, à son dernier sommet, a décidé de s'attaquer aux paradis fiscaux et de renforcer la réglementation financière afin de favoriser la reprise économique mondiale. En réponse à cela, l'Agence du revenu du Canada est en train d'élaborer un nouvel ensemble de règles régissant la divulgation volontaire des revenus étrangers.
J'ai déjà critiqué ces règles. En effet, elles permettront à des personnes et à des entreprises d'admettre qu'elles ont des revenus dans des comptes en banque à l'étranger sans faire l'objet de poursuites pour évasion fiscale. De plus, en vertu des nouvelles règles, les vérificateurs reviendront seulement dix ans en arrière, c'est-à-dire que les titulaires de comptes n'auront plus à expliquer d'où venaient les capitaux placés dans leurs comptes qui ont plus de dix ans lors de l'ouverture de ces derniers. Cela signifie que le blanchiment d'argent est maintenant légal au Canada, à condition d'être patient.
Un accord de libre-échange avec le Panama rendrait encore plus compliquée la lutte contre l'évasion fiscale et le blanchiment d'argent dans ce pays. L'accord de libre-échange proposé contient des dispositions qui interdisent la réglementation transfrontalière des transactions financières entre le Canada et le Panama. Cet accord donnerait aux filiales actives au Panama des droits d'investisseurs accrus qui leur permettraient de contester toute tentative que ferait le gouvernement du Canada pour surveiller ou limiter les transactions financières. Bref, si vous avez besoin de recourir à l'évasion fiscale et au blanchiment d'argent, essayez le Panama.
Il est temps de réfléchir à notre approche de la compétitivité mondiale. On ne devrait pas viser la rentabilité des multinationales canadiennes à l'étranger, mais plutôt la capacité des producteurs basés au Canada de soutenir la concurrence et de prospérer en terre canadienne dans une économie mondiale dynamique. Ce dont le Canada a besoin et ce que les Canadiens méritent, c'est une stratégie économique nationale globale qui permet de créer de bons emplois au Canada et de participer à la prospérité à l'étranger. La série disparate d'accords de libre-échange que les conservateurs ont soumis à la Chambre jusqu'à maintenant ne nous donne rien de tel.
Il est temps de mettre fin aux cérémonies de coupage de rubans à l'étranger et de reconnaître que notre politique commerciale nécessite une réforme profonde. En fait, les Canadiens comprennent ce besoin mieux que le gouvernement conservateur et ils se sont attelés à la tâche. On constate que le commerce équitable prend de plus en plus d'ampleur au Canada et de plus en plus de citoyens, d'écoles, d'universités, de syndicats, de personnes engagées, de groupes religieux et bien d'autres veulent faire de la planète un meilleur endroit.
Le commerce équitable vise à transformer le commerce conventionnel qui, comme je l'ai souligné, rompt souvent sa promesse d'emplois et de possibilités durables faite aux habitants des pays les plus pauvres de la planète. La pauvreté et les épreuves limitent les choix des gens tandis que les forces du marché ont tendance à les marginaliser et à les exclure davantage. Cela les rend vulnérables à l'exploitation soit comme agriculteurs, artisans ou travailleurs rémunérés. Que deux milliards de nos concitoyens survivent avec moins de 2 $ par jour même s'ils travaillent très fort démontre on ne peut plus clairement qu'il existe vraiment un problème.
Le commerce équitable vise à transformer les règles actuelles du commerce des produits que nous achetons afin que les agriculteurs et les artisans qui les produisent en retirent davantage. La plupart du temps, cela veut dire que les producteurs obtiennent un meilleur prix pour leurs produits, mais bien souvent, il s'agit aussi d'établir des rapports commerciaux à plus long terme et plus signifiants.
Il est évident que ce concept plaît aux Canadiens. J'applaudis tous ceux qui oeuvrent pour faire certifier leur collectivité comme « ville équitable ». Le 17 avril 2007, Wolfville, en Nouvelle-Écosse, a été la première ville canadienne à obtenir le statut de ville équitable.
Depuis lors, d'autres villes, telles La Pêche au Québec, Port Colborne en Ontario, Nakusp en Colombie-Britannique, Golden en Colombie-Britannique, Gimli au Manitoba, Olds en Alberta, Revelstoke en Colombie-Britannique, Neuville au Québec, Mercier-Hochelaga-Maisonneuve au Québec, Vancouver en Colombie-Britannique, Barrie en Ontario, Sainte-Anne-de-Bellevue au Québec et Canmore en Alberta se sont ajoutées à la liste. Il y a donc des villes équitables un peu partout au pays.
Je suis fière que ma ville, Hamilton, travaille aussi dans ce sens. Nous sommes en passe de respecter les six objectifs fixés pour pouvoir obtenir notre attestation de ville équitable. Tout cela grâce aux efforts déployés par l'organisme Environment Hamilton et ses partisans, qui ont fait beaucoup pour promouvoir la durabilité dans notre collectivité.
Les députés désirent peut-être connaître les six critères à respecter pour obtenir cette attestation. Il faut tout d'abord obtenir l'appui du conseil municipal. Le conseil doit adopter une résolution à l'appui du commerce équitable et de la campagne locale. Suivant cette résolution, on n'achètera, dans la mesure du possible, que du thé, du café et du sucre équitables ainsi que d'autres produits certifiés équitables pour toutes les rencontres tenues à la municipalité ainsi que pour les bureaux et les cafétérias, et on confiera à un membre du personnel ou à un comité des responsabilités liées au concept de ville équitable afin d'assurer un engagement continu à l'égard du commerce équitable.
Le travail dans ce dossier a été interrompu en raison de l'actuelle campagne à la mairie de Hamilton, mais j'ai assez bon espoir que convaincre la ville d'adhérer à cette cause ne sera pas un défi de taille. Le résultat électoral pourrait toutefois bien entendu changer la donne.
Deuxièmement, les diverses collectivités doivent démontrer qu'il est possible de se procurer des produits certifiés dans les magasins et les restaurants de la ville, ce qui est le cas à Hamilton.
Troisièmement, les groupes communautaires doivent accorder leur appui à ce projet. Je le répète, nous disposons de l'appui et de l'engagement nécessaires à Hamilton et nous réunissons actuellement les gens de la ville autour de ce projet de certification.
Quatrièmement, nous devons pouvoir démontrer l'appui du public à cet égard, tant de la part des médias que du public en général. Ces éléments tomberont certainement en place lorsque nous en arriverons à l'étape finale en vue de la certification de la ville.
Le cinquième critère établit qu'un comité de direction composé d'un grand nombre de gens de la collectivité devra être créé. Ce comité devra remplir deux tâches chaque année, soit soumettre une évaluation des progrès à TransFair Canada et organiser des événements dans le cadre de la Semaine nationale du commerce équitable, en mai. Environment Hamilton a déjà recruté des représentants des coopératives locales, des groupes religieux et des commerces au détail pour l'aider à cet égard, et c'est donc là un autre critère que nous respectons déjà.
Enfin, il faut un engagement à l'égard d'une consommation éthique et durable. Cette volonté s'inscrit dans le droit fil du travail déjà fait dans le cadre des campagnes visant à encourager l'achat de produits alimentaires locaux et de vêtements qui ne sont pas fabriqués dans des ateliers clandestins. Nous y sommes presque.
J'espère que Hamilton sera bientôt désignée ville équitable. Elle sera alors la plus grande municipalité de l'Ontario à avoir cet honneur.
Mettons cela dans le contexte du slogan des environnementalistes: « Aux problèmes mondiaux, des solutions locales. » Certes, Hamilton applique déjà des solutions locales, mais le slogan invite les gens à penser à la santé de la planète lorsqu'ils appliquent des solutions à l'échelle de leurs localités.
Bien avant que les agences fédérales commencent à appliquer les lois environnementales, des personnes se regroupaient pour protéger des habitats et les espèces qui y vivent. Actuellement, sur le front du commerce, les militants ont devancé, et de loin, le gouvernement fédéral. Le gouvernement doit rattraper son retard. La chose n'est pas compliquée et, si on s'en donne la peine, il sera très facile de prendre le virage du commerce équitable.
Le commerce équitable a trois piliers: le respect de l'environnement dans tous les échanges, le respect de l'économie — il faut donc que les accords soient viables au plan économique — et le respect des droits de la personne et des sociétés participant aux accords.
Si le gouvernement conservateur se donnait la peine d'intégrer ces quelques lignes directrices et ces quelques principes dans ses politiques en matière de commerce international, l'image du Canada serait transformée sur la scène mondiale et tous les Canadiens sauraient alors que leur gouvernement fédéral s'est enfin doté d'une politique commerciale qui donne suite à son engagement de créer des emplois bien rémunérés au Canada et de partager les richesses sur la planète.
Pourtant, l'accord de libre-échange entre le Canada et le Panama est le fruit de l'approche improvisée que le gouvernement perpétue en signant des accords bilatéraux qui ne répondent pas aux objectifs du commerce équitable et qui n'ouvrent pas la voie à une stratégie économique nationale globale. Puisque cet accord de libre-échange ne respecte pas ces critères, je ne peux pas l'appuyer.
Je propose donc la motion suivante:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit: le projet de loi C-46, Loi portant mise en oeuvre de l'Accord de libre-échange entre le Canada et la République du Panama, de l'Accord sur l'environnement entre le Canada et la République du Panama et de l'Accord de coopération dans le domaine du travail entre le Canada et la République du Panama, ne soit pas maintenant lu une deuxième fois, mais qu'il soit lu une deuxième fois dans six mois à compter de ce jour.
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Madame la Présidente, je me réjouis que le député soit à l'écoute. Après l'avoir entendu dire des inexactitudes et proférer des faussetés absolues au sujet de certaines accusations faites à l'endroit de la Colombie, je trouve qu'il est important que nous écoutions ce que nous avons à nous dire.
Bien entendu, tout ce que je dis aujourd'hui s'applique maintenant. Il est encore plus important de faire en sorte qu'un tel accord existe entre le Canada et le Panama dès maintenant, et il serait absolument insensé de mettre en plan pendant six mois l'étude de l'accord de coopération dans le domaine du travail, notamment pour les raisons que je vais énumérer.
Comme je l'ai dit, l'accord de coopération dans le domaine du travail avec le Panama va même au-delà de la Déclaration de 1998 relative aux principes et droits fondamentaux au travail de l'Organisation internationale du travail. Voilà pourquoi il est important de se pencher sur cette question maintenant, et non dans six mois. Nous devrions profiter de l'occasion de l'étudier lorsque nous en sommes saisis et comme il se doit.
Cet accord engage l'un et l'autre pays à protéger les travailleurs en leur assurant une protection acceptable en matière de santé et de sécurité au travail. Je suis certaine que la Chambre conviendrait avec moi que cela devrait se faire immédiatement, et non dans six mois. De plus, il est également important d'accorder une indemnisation en cas de blessures ou de maladies aux travailleurs, et cela, dès maintenant, et non dans six mois.
Je présume que l'opposition serait d'accord pour dire que nous devrions assurer le respect de normes minimales acceptables en matière d'emploi, par exemple pour le salaire minimum et les heures de travail. Nous devrions le faire le plus tôt possible, et éviter qu'il y ait un délai de six mois.
De plus, l’accord de coopération dans le domaine du travail assure aux travailleurs migrants les mêmes protections juridiques dont jouissent les nationaux sur le plan des conditions de travail.
Afin d’assurer que le Canada et le Panama respectent leurs obligations en matière de travail, cet accord prévoit un solide mécanisme de règlement des différends qui se veut transparent, robuste et facile à utiliser. Ce modèle est semblable à d’autres accords auxiliaires de coopération dans le domaine du travail conclus par le Canada avec la Colombie, le Pérou et, bien sûr, la Jordanie.
Dans le cadre de ce processus de règlement, les particuliers peuvent déposer des plaintes auprès de l'un ou l'autre des gouvernements concernant une quelconque obligation en vertu de l'accord de coopération dans le domaine du travail. Ces plaintes peuvent mettre en lumière toute préoccupation de la population à propos de la conformité des lois du travail ou de leur application, au Canada ou au Panama, au regard de l'accord de coopération. Si la plainte est considérée comme justifiée, l'un ou l'autre pays peut demander des consultations de niveau ministériel auprès de son vis-à-vis pour régler le problème.
Si les pays ne peuvent arriver à une entente satisfaisante pour les deux parties et que l'une des parties considère qu'il y a manquement aux obligations découlant de la déclaration de 1998 de l'Organisation internationale du travail ou même que des lois du pays ne sont pas appliquées, le pays qui a demandé la tenue des consultations peut exiger la constitution d'une commission d'examen. S'il est impossible de résoudre le différend, la commission d’examen indépendante pourrait exiger l’imposition d’une sanction pécuniaire au pays en défaut. Cette amende serait versée dans un fonds de coopération afin de remédier au manquement et d’aider à assurer l’observation et le respect des obligations nationales et internationales sur le plan du travail.
Les sommes versées dans le fonds de coopération seraient ensuite déboursées selon le plan d’action convenu, ce qui permettrait d’assurer un règlement efficace du problème en question.
Comme nous pouvons le constater, avec cet accord de coopération dans le domaine du travail, le Canada et le Panama disposeront tous deux d’un outil important pour protéger et améliorer les droits des travailleurs. Évidemment, il serait plus sensé de mettre cet outil à leur disposition maintenant plutôt que dans six mois, si tout va bien.
Cela étant dit, j'ajoute que cet accord respecte aussi les compétences provinciales en matière de travail. Toutefois, le gouvernement fédéral pourrait recourir immédiatement au mécanisme de règlement des différends, au besoin, quel que soit le degré de participation de la province à cet accord de coopération dans le domaine du travail.
Si l'on regarde au-delà des provinces, il est important de se rappeler que notre gouvernement réitère son engagement à l'égard de nos partenaires en Amérique. Une part importante de cette initiative vise la promotion des principes de bonne gouvernance, de sécurité et de prospérité. Un élément essentiel de cette stratégie est la protection des droits des travailleurs, et cela s'applique aussi au Panama. C'est pourquoi le Canada a négocié un accord de coopération vigoureux et exhaustif avec le Panama dans le domaine du travail.
Nos efforts de protection des droits des travailleurs ne s'arrêtent pas là. Pendant les négociations commerciales avec le Panama, le Canada a demandé que l'on insère un chapitre sur le travail fondé sur des principes dans l’Accord de libre-échange entre le Canada et le Panama. Le Panama a accepté cette demande et l’accord de libre-échange comporte maintenant une mention plus ferme et plus directe concernant les droits de travailleurs.
C'est important, car le chapitre sur le travail réaffirme les obligations des deux pays en vertu de l’accord de coopération dans le domaine du travail. En incorporant le chapitre sur le travail au texte de l’accord de libre-échange, le Canada confirme encore une fois le lien crucial qui existe entre la croissance économique, la prospérité et le respect des droits des travailleurs.
En conclusion, j'aimerais souligner que notre gouvernement croit que le libre-échange peut jouer un rôle positif dans la vie économique et sociale d'un pays, mais ce rôle ne doit pas nuire aux droits des travailleurs. En fait, comme l'accord de coopération dans le domaine du travail le démontre, il est possible de libéraliser le commerce tout en protégeant les droits des travailleurs.
Les efforts visant à protéger les droits des travailleurs constituent également un élément important de la participation active du Canada en Amérique. En vertu de cette entente de coopération, le Canada serait en mesure d'aider le Panama dans ses efforts visant à respecter ses obligations nationales et internationales dans le domaine du travail.
Pour toutes ces raisons, j'invite les députés à appuyer l'ensemble de cet accord ainsi que l'accord auxiliaire de coopération dans le domaine du travail, et j'espère de tout coeur qu'ils le feront le plus tôt que possible.