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La séance est ouverte. Nous en sommes à la 47
e réunion du Comité permanent des finances.
Conformément à l'ordre de référence du mardi 14 février 2012, nous étudions le projet de loi , Loi modifiant la législation régissant les institutions financières et comportant des mesures connexes et corrélatives.
Aujourd'hui, nous recevons deux panels de témoins. Premièrement, nous sommes ravis de recevoir de nouveau l'honorable Ted Menzies, ministre d'État aux Finances.
Des voix: Bravo!
Le président: Monsieur Menzies, le comité vous souhaite unanimement la bienvenue. Je vous remercie chaleureusement d'être venu vous faire entendre au sujet du projet de loi .
Je crois comprendre que vous êtes accompagné de fonctionnaires, que vous présenterez durant votre déclaration. Cette déclaration sera suivie des questions posées par les membres du comité. Je vous invite à commencer, s'il vous plaît.
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Merci, monsieur le président.
Même si cela semble devenir une habitude, je suis toujours ravi de me faire entendre devant les champions des finances de la Chambre des communes. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de comparaître encore une fois devant votre comité.
Aujourd'hui, nous allons discuter du projet de loi S-5, Loi sur la révision du système financier.
Je suis accompagné de Jeremy Rudin, Jane Pearse, Eleanor Ryan, Leah Anderson et Joe de Pencier du ministère des Finances. Si vous avez des questions techniques à me poser, il se peut que je les consulte, car le projet de loi est plutôt technique, bien que fort important.
Tout d'abord, je désire souligner le fait que ce projet de loi est important, obligatoire, qu'il représente un processus de routine et qu'il est principalement technique. Ce qui importe, c'est de s'assurer que le système financier du Canada est sûr et exempt de risque, car tous nos électeurs dépendent de ce système de façon presque quotidienne, qu'il s'agisse d'un dépôt bancaire ou de la présentation d'une demande de prêt pour se lancer en affaires.
Notre secteur financier contribue grandement à assurer la stabilité financière, à protéger l'épargne et à favoriser une croissance essentielle à la réussite de l'économie canadienne. Il représente également environ 7 p. 100 du PIB et plus de 750 000 bons emplois bien rémunérés au pays.
Avant de souligner les faits saillants du projet de loi dont nous sommes saisis aujourd'hui, j'aimerais expliquer le contexte qui a mené à son dépôt. Le comité devrait savoir que le gouvernement doit effectuer tous les cinq ans un examen des lois régissant les institutions financières sous réglementation fédérale. Cette pratique a cours depuis longtemps au Canada, et le dernier examen quinquennal avait été terminé en 2007, durant la 39e législature. Ces examens obligatoires quinquennaux sont l'une des principales raisons expliquant pourquoi le Canada a un système financier bien réglementé qui soit aussi sûr. En fait, plus tôt cette année, le Conseil de stabilité financière, un organisme indépendant, a fait l'éloge de cette caractéristique de notre système.
... examen de toutes les lois pour s'assurer qu'elles soient modernes et qu'elles contribuent à la stabilité et à la croissance du secteur financier et, par extension, qu'elles permettent au Canada de demeurer un chef de file international dans le domaine des services financiers. [Traduction]
Je souligne que le processus d'examen quinquennal actuel a commencé formellement en septembre 2010, lorsque notre gouvernement a lancé une vaste consultation publique. Cette consultation nous a permis d'entendre des Canadiens aux opinions variées sur la façon de renforcer davantage le système financier du pays.
De plus, comme nous le savons, le projet de loi a déjà fait l'objet d'un examen par le Sénat et d'une étude détaillée par le Comité sénatorial permanent des banques et du commerce. Les sénateurs sont bien au fait des questions financières et ont donc étudié très soigneusement le projet de loi.
Le comité a entrepris un examen opportun du projet de loi en entendant notamment les témoins suivants: la Centrale des caisses de crédit du Canada, l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes inc., l'Agence de la consommation en matière financière du Canada et le Bureau du surintendant des institutions financières. Le projet de loi S-5 est de nature technique certes, mais les témoins ont manifesté un grand soutien en général. Par exemple, l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes inc. a fait remarquer que le projet de loi S-5 représente une amélioration bienvenue des diverses lois sur les institutions financières.
Avant de souligner certains éléments du projet de loi, j'aimerais mentionner que, compte tenu de la date d'échéance prévue par la loi, il est essentiel que le renouvellement ait lieu d'ici le 20 avril 2012 pour permettre aux institutions financières canadiennes de continuer leurs activités. Monsieur le président, mon intention n'est pas d'exercer des pressions, mais j'aimerais que vous gardiez ce facteur à l'esprit.
J'aimerais maintenant souligner certaines mesures prévues dans le projet de loi . Je répète que la majorité des dispositions du projet de loi sont d'ordre purement technique, mais l'adoption de ce document est néanmoins essentielle pour garantir la stabilité et la sécurité du système financier canadien. Par conséquent, le projet de loi apportera en général des changements pour, en premier lieu, actualiser les lois actuelles en vue de promouvoir la stabilité financière et garantir que les institutions financières du Canada continueront de fonctionner dans un milieu qui se caractérise par la concurrence, l'efficience et la stabilité; pour améliorer le cadre de protection des consommateurs en vue de mieux les protéger; pour améliorer la rationalisation en réduisant la paperasserie et le fardeau réglementaire dans ces institutions financières.
Plus précisément, les mesures clés présentées dans le projet de loi comprennent la réinstitution de l'approbation obligatoire du ministre des Finances dans le cas d'acquisition d'intérêts étrangers par de très grandes institutions financières canadiennes; la réduction du fardeau administratif des compagnies d'assurance sous réglementation fédérale qui offrent des polices ajustables à l'étranger en éliminant les doubles exigences de divulgation; la promotion de la concurrence et de l'innovation en permettant aux associations de coopératives de crédit d'offrir des services technologiques à un marché élargi; le fait de doubler le montant maximum d'amendes pouvant être imposées par l'Agence de la consommation en matière financière du Canada aux institutions qui enfreignent les dispositions ciblant les consommateurs, en faisant passer ce montant de 200 000 $ à 500 000 $; la garantie à tous les Canadiens, surtout les plus vulnérables, qu'ils pourront encaisser tout chèque du gouvernement de moins de 1 500 $ sans frais dans n'importe quelle banque du Canada.
Lorsque nous avons constaté l'échec de quelques-unes des banques les plus renommées au monde, nous avons clairement compris au vu de la turbulence économique mondiale qu'il est important d'assurer la sécurité des systèmes financiers au Canada grâce à l'adoption de la Loi sur la révision du système financier. Les Canadiens reconnaissent à quel point ils ont tiré avantage de nos règlements présents et de notre surveillance saine de systèmes financiers au cours des dernières années. En fait, pour une quatrième année consécutive, le Forum économique mondial a déclaré que le Canada avait les banques les plus solides au monde.
Il ne fait aucun doute que le système financier sûr du Canada a servi de modèle à d'autres pays et qu'il fait l'envie du monde entier. En fait, le premier ministre du Royaume-Uni, M. David Cameron, a loué récemment notre système bancaire lorsqu'il a déclaré:
Ces dernières années, toutes les grandes décisions du Canada ont été bonnes. Arrêtons-nous aux faits. Aucune banque canadienne n'est tombée ou n'a été ébranlée pendant la crise bancaire mondiale... Votre leadership économique a aidé l'économie canadienne à traverser les tempêtes mondiales bien mieux que beaucoup de vos concurrents étrangers.
De plus, le magazine fort respecté Economist a proclamé que:
Le Canada s'en est mieux sorti que la majorité des pays lors de la récente récession mondiale, en partie grâce à un système bancaire prudent et bien réglementé.
Qui plus est, un rapport récent du Service de recherche du Congrès américain a souligné à quel point notre système financier est bien vu et dans quelle mesure il représente un modèle pour les autres pays. Le rapport indique que:
... le système de surveillance et le cadre réglementaire du Canada se sont révélés plus à même de prévenir les faillites bancaires qu'ont connues les États-Unis et l'Europe et pourraient servir de modèles aux décideurs américains.
En conclusion, je souligne que notre gouvernement croit qu'une réglementation moderne et efficace est essentielle pour se doter d'une économie novatrice et prospère. De plus, nous reconnaissons que nous devons assurer la sécurité du système financier canadien pour qu'il continue de représenter une force fondamentale de notre économie. Les mesures proposées dans la Loi sur la révision du système financier qui permettront d'aménager un cadre qui profitera à tous les membres du secteur des services financiers ainsi qu'à tous les Canadiens.
La tradition des examens quinquennaux des cadres réglementaires régissant les institutions financières est une pratique unique qui place le Canada dans une place à part. Cette pratique positive s'est avérée vitale à la stabilité de ce secteur.
Tous les Canadiens savent qu'il est important de chercher continuellement à améliorer la sécurité et la santé de notre système financier dans l'intérêt de tous les citoyens. C'est justement l'objectif du projet de loi.
J'encourage tous les membres du comité à appuyer ce projet de loi important.
Sur ce, je vais conclure ma déclaration en vous annonçant que je suis prêt à répondre à vos questions.
Merci.
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Volontiers, je vais vous répondre.
Le , M. Flaherty, a lancé la révision par le truchement d'un communiqué de presse qui a été mis sur le site Internet du ministère des Finances et qui invitait tous les intéressés canadiens à préparer un mémoire étant entendu que cela fait partie du processus habituel de mise à jour des lois sur les institutions financières. Par la même occasion, le ministre a signalé que certains changements importants avaient été apportés aux lois gouvernants le système financier à la suite des turbulences qu'ont connues les marchés financiers et des leçons tirées pour la situation canadienne. Plus important encore, à mon avis, il a signalé que ces changements étaient le résultat de ce que nous avions observé dans d'autres pays. Il prévoyait donc que la révision porterait essentiellement sur des questions d'ordre technique, car le gouvernement n'envisageait pas de modifications majeures de sa politique mais était certainement prêt à peaufiner les dispositions de la loi.
Tous les intéressés étaient invités à présenter leur mémoire sur support électronique et nous avons reçu environ 30 mémoires. Ils ont été examinés au ministère des Finances. Dans certains cas, nous avons contacté les auteurs qui avaient fait des suggestions pour obtenir plus de renseignements, plus de contexte, pour mieux comprendre le raisonnement derrière leurs propositions. Nous n'avons pas limité les consultations au ministère des Finances car nous nous sommes adressés à d'autres organismes fédéraux, comme le Bureau du surintendant des institutions financières, l'Agence de la consommation en matière financière du Canada, ou encore la Société d'assurance-dépôts du Canada. C'est ensuite que le projet de loi a été déposé.
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Merci monsieur le président.
Avant de commencer — je vous prie de m'excuser monsieur le ministre Menzies — mais je voudrais souhaiter à toutes les femmes ici présentes une bonne Journée internationale de la femme.
Monsieur le ministre, je suis très impressionnée de constater à vos côtés un nombre égal d'hommes et de femmes qui sont des hauts fonctionnaires. Je tiens à féliciter ces femmes. Il y a ici trois femmes pour deux hommes et je suis ravie de constater la réussite des femmes dans la fonction publique.
Monsieur le ministre, je suis ravie de vous voir ici car, comme vous l'avez dit, nous sommes saisis d'un projet de loi très important. La révision dont il s'agit est obligatoire et cette date butoire très importante est éminente. Vous avez dit dans votre déclaration préliminaire que le projet de loi contenait des modifications techniques et administratives et vous les avez qualifiées de modifications d'intendance mais vous avez également reconnu que certaines d'entre elles étaient des mesures de fond pour répondre aux orientations actuelles mondiales et nationales.
La crise financière que nous avons connue a mis en lumière l'importance d'évaluer la taille globale des institutions financières, leurs liens avec le reste du monde et l'incidence de ces facteurs sur la stabilité financière et sur les intérêts du système bancaire canadien.
Notamment, à partir des leçons que nous pouvons tirer, le projet de loi dont nous sommes saisis, nous le savons, propose de restaurer le pouvoir du ministre d'approuver certaines acquisitions d'intérêts étrangers par des institutions financières. J'ai sous la main une citation de l'Association canadienne des banquiers à propos de cette disposition. Et je cite:
Nous appuyons inconditionnellement cette décision. Le ministre des Finances devrait posséder de nouveau ce pouvoir, à notre avis, pour qu'il dispose de tous les outils nécessaires afin d'exercer une surveillance sur le système financier au Canada.
Je vous demande, monsieur le ministre, de nous parler de l'importance de cette disposition.
Je tiens à présenter des excuses à toutes les femmes ici présentes. J'aurais dû moi-même signaler ce jour que nous célébrons et souligner le fait que nous avons ici même deux secrétaires parlementaires, qui sont des femmes, et qui siègent au comité. Couramment, nous comptons énormément sur la compétence des femmes au ministère des Finances. Notre sous-ministre associée est une femme et un grand nombre de femmes qui sont cadres au ministère des Finances surpassent certains des hommes mais nous nous gardons de le dire à ces derniers. De toute façon, merci.
Nous souhaitons signaler certaines des modifications techniques. Avant 1992, il était interdit à toutes les banques d'être propriétaires de filiales étrangères. En 1992, on a donné au ministre le pouvoir d'approuver ce type d'acquisition et de surveiller la situation. Toutefois, en 2001, le pouvoir d'approbation ministériel a été retiré pour être confié au Bureau du surintendant des institutions financières.
En l'occurrence, nous voulons qu'une stricte surveillance soit exercée et elle sera confiée au ministre des Finances. Le Bureau du surintendant des institutions financières a encore son mot à dire car il doit déterminer si une éventuelle transaction est admissible mais c'est le ministre des Finances qui désormais tranchera. Je conviens avec Terry Campbell et l'ABC que c'est le mécanisme approprié dans le cas qui nous occupe.
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Oui, je serais heureux de répondre.
Des sénateurs nous ont demandé d'expliquer certaines des parties les plus importantes du projet de loi que le ministre Menzies a mentionnées. L'approbation ministérielle pour des acquisitions d'intérêts étrangers était une question qu'ils voulaient discuter davantage. Ils ont demandé au , qui a témoigné devant le comité, d'expliquer cet élément et un certain nombre de questions techniques ont également été posées.
Nous avons traité de la question de l'ACP.
Nous avons traité de la question des consultations qui a également été soulevée ici.
Il y a eu des explications sur le changement apporté au régime de propriété fondé sur la taille. Un seuil numérique sera modifié, de sorte qu'on nous a demandé pour quelle raison et de quelle façon nous étions arrivés à une nouvelle valeur numérique.
On nous a posé une question sur le changement que nous apportons au régime de sécurité spécial de la Loi sur les banques — on nous a demandé d'expliquer ce changement — et c'est une question qui avait été soulevée par des intervenants.
Je pense qu'il s'agit des principales questions. Peut-être que Mme Pearse pourrait me rappeler s'il y en a eu d'autres. Mais, ce serait les principales questions qui ont fait l'objet de discussions dans l'autre comité.
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Merci, monsieur Chisholm.
Sur la question de propriété étrangère, nos banques cherchent à acheter d'autres institutions ainsi que des banques qui ont des filiales ici, dans ce pays. Nous devons nous assurer qu'elles restent canadiennes, pour vous le dire très franchement, et qu'on ne se retrouve pas avec une banque appartenant totalement à un pays étranger.
Je ne vois pas d'inconvénients au fait qu'il y ait une surveillance politique, car le Bureau du surintendant des institutions financières fait toujours la recommandation que ça aille au ministre des Finances pour son approbation finale.
Pour ce qui est de l'encaissement des chèques, je vais demander à M. Rudin de vous répondre. Je ne me suis jamais personnellement retrouvé dans la situation où personne ne voulait encaisser mon chèque, mais je crois que cela s'est déjà produit.
La question sur l'ombudsman du secteur bancaire est une bonne question. Franchement, nous sommes tous préoccupés par cela. Les consommateurs ont besoin de protection et ils ont besoin, dans ce cas-ci, d'un ombudsman qui va recueillir leurs plaintes et qui va négocier avec la banque ou au moins lui expliquer la situation pour, on l'espère, aboutir à une solution satisfaisante pour les deux parties.
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Merci monsieur le président.
Monsieur le ministre, merci beaucoup d'être venu aujourd'hui. Nous sommes très heureux que vous soyez parmi nous.
Vous avez mentionné que le premier ministre Cameron a qualifié, ici même dans notre propre Parlement, le système financier canadien de modèle pour d'autres pays dans le monde. J'aimerais citer d'autres intervenants qui ont fait le même commentaire.
Il y a quelques années, le président Obama a indiqué que le Canada a fait preuve de bonne gestion du système financier et de l'économie lors de la terrible crise économique, une prouesse qu'on n'a pas toujours pu attribuer aux États-Unis.
Le journal irlandais Independent a récemment écrit que le système de réglementation financière de l'Irlande doit être réformé en tout et pour tout, et que cette réforme devrait s'inspirer du système canadien.
La semaine dernière, je me suis rendu à Washington où j'ai eu des rencontres avec divers congressistes de la Chambre des représentants et du Sénat. J'imagine que The Washington Times était au fait de ma présence puisque le quotidien a publié un article dont le titre était: « Les États-Unis, terre de la liberté. Le Canada, terre de l'avenir ». Le premier paragraphe se lisait comme suit: « Le Canada a des banques solides, un marché de l'immobilier stable et un taux d'imposition pour les sociétés extrêmement faible. Il est temps que les Américains y prêtent attention... » C'est tiré d'un article du Washington Times de la semaine dernière.
J'aimerais aussi dire que mes rencontres avec les députés de la Chambre des représentants et du Sénat m'ont montré, comme vous le savez probablement, que le succès canadien est bien connu à Washington. On tient rôle de modèle pour l'élaboration d'un système réglementaire financier sécuritaire et stable. J'étais fier de me retrouver à Washington et d'entendre des représentants législatifs hauts placés du gouvernement des États-Unis me faire de telles remarques quant à notre système financier.
Comme je viens de Toronto et de l'Ontario, j'aimerais vous poser cette question. Quatre cent mille emplois sont directement liés au système financier; le taux d'emploi a augmenté de 42 p. 100 dans le système financier au cours des 10 dernières années; et 280 000 emplois supplémentaires dépendent du système financier. Il ne fait donc aucun doute que le système financier joue un rôle clé dans l'économie de l'Ontario, et tout particulièrement de la ville de Toronto.
Mis à part les dispositions du projet de loi , le gouvernement a pris d'autres mesures au cours des dernières années afin de garantir la stabilité de notre système financier. Pourriez-vous nous parler de ces mesures?
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous nos témoins aujourd'hui.
J'ai lu le projet de loi avant de me coucher l'autre jour. J'avais besoin de m'endormir, alors je me suis dit qu'il pourrait m'aider. J'ai trouvé qu'il s'agit d'un excellent projet de loi et qu'on devrait le renommer la Loi sur la protection bancaire des consommateurs parce qu'elle représente bien les intérêts des Canadiens. La lecture du projet de loi m'a rappelé pourquoi nous faisons ce travail.
Certains des amendements les plus appropriés que le projet de loi apportera à d'autres textes de loi consistent à augmenter les amendes de plus de 100 p. 100 pour atteindre 500 000 $; bien entendu, l'encaissement de chèques du gouvernement sera une mesure populaire dans ma circonscription où 23 p. 100 des citoyens sont des Autochtones et ont de la difficulté à trouver des banques où l'on peut encaisser des chèques gratuitement — c'est aussi un problème bien réel pour les gens au chômage et les aînés; l'amélioration de la protection des renseignements confidentiels et de l'efficacité des opérations, ce qui va bien entendu venir en aide aux consommateurs et aux services à la clientèle; de nouvelles règles régissant les cartes de crédit, une mesure qui m'a fait plaisir en tant que propriétaire d'une petite entreprise; le projet de loi prévoit même le consentement pour l'augmentation des limites, ce qui constitue une demande formulée par de nombreuses personne; une divulgation complète de renseignements pour les consommateurs; et un code de conduite pour les cartes de crédit et de débit. Et la liste se poursuit.
En fait, j'ai parcouru tous les amendements — ceux se rapportant aux articles proposés 446, 447, 450, 452... Il y en a de nombreux autres, et le projet de loi mentionne même la divulgation de renseignements de la part de banques étrangères en vertu du paragraphe 568(1) proposé.
Je sais que les néo-démocrates trouvent cela drôle parce qu'ils voudront probablement nationaliser les banques s'ils parviennent jamais à prendre le pouvoir.
Tout d'abord, j'aimerais savoir...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Le problème de ce projet de loi n'est pas tant ce qui s'y trouve que ce qui ne s'y trouve pas. Par le passé, on a vu apparaître de nouveaux produits financiers, qu'on appelait les papiers commerciaux, qui ont déstabilisé le secteur financier à une vitesse impressionnante. Ce fut moins le cas au Canada qu'aux États-Unis, mais de nombreux fonds de pension canadiens y ont perdu beaucoup de plumes. Les fonds de pension canadiens ont perdu beaucoup d'argent, des sommes d'argent qui nous font défaut présentement.
On ne remarque pas de pouvoir de réglementation vis-à-vis de ce que nous ne connaissons pas. Il arrive de nombreux produits financiers qu'on connaît peu, qu'on connaît mal, et le surintendant des institutions financières n'a pas de droit de veto pour ces nouveaux produits. Ils arrivent, si on peut dire, libres de réglementation parce qu'ils sont trop nouveaux, parce qu'ils sont inconnus.
Pourriez-vous nous dire quelles mesures pourraient être apportées par ce projet de loi à cet égard?
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Merci, monsieur le président.
Nous sommes heureux de fournir les commentaires du secteur bancaire au sujet de la Loi sur la révision du système financier.
Comme nous croyons fermement à l'importance d'une révision périodique du cadre législatif, nous avons été heureux de constater que le projet de loi propose le maintien de la disposition de réexamen quinquennal de la législation.
[Traduction]
J'aimerais commencer par vous exposer quelques points au sujet du secteur bancaire au Canada, plus particulièrement dans le contexte de l'incertitude qui règne actuellement sur l'économie mondiale. Comme nous l'avons tous appris de la crise financière mondiale d'il y a trois ans, le Canada n'est pas à l'abri des répercussions des problèmes générés ailleurs. Toutefois, comme on le sait et comme en a discuté le groupe de témoins précédents, les banques canadiennes n'ont pas dû recourir aux deniers publics pour rester à flot et aucune banque canadienne n'a fait faillite. En fait, durant cette période, nos banques avaient continué à prêter aux consommateurs et aux entreprises alors que beaucoup d'autres fournisseurs de services financiers avaient quitté le marché.
Aujourd'hui, tout comme c'était le cas durant la crise, nos banques sont des institutions bien gérées et bien capitalisées qui continuent à participer à la croissance et à la relance économique du Canada. Par exemple, les banques du Canada ont versé des dividendes à hauteur de 10,3 milliards de dollars à des millions de Canadiens, notamment par l'intermédiaire de régimes et de fonds de retraite et, dans de nombreux cas, directement aux retraités.
Les banques emploient 267 000 Canadiens partout au pays et elles offrent aux collectivités un solide appui dans des domaines tels que les arts, les sports, la santé, l'éducation, la philanthropie, et ainsi de suite. Le secteur bancaire contribue à la croissance du Canada avec 3,4 p. 100 du produit intérieur brut. Cet apport de la part des banques est redevable au fait qu'elles sont restées rentables.
En ce qui concerne le projet de loi S-5 comme tel, comme l'a dit le ministre Menzies également, en 2010, c'est sur une toile de fond de crise financière mondiale que le ministre des Finances a introduit l'examen de la Loi sur les banques, précisant que, vu le très large volume de nouvelles réglementations internationales engendrées par cette crise, le réexamen de 2012 sera centré sur la mise au point du cadre réglementaire et législatif intérieur. Nous sommes d'accord avec cette approche, surtout que la mise en oeuvre de cette réglementation internationale est toujours en cours.
Le projet de loi contient un aspect spécifique relatif au régime de sûreté particulière que je désire commenter. Ces types de considération représentent depuis longtemps un facteur essentiel du régime de réglementation et ont joué un rôle important dans notre capacité à soutenir l'économie canadienne en tant que prêteurs, surtout dans des domaines tels que l'agriculture et la foresterie. Malheureusement, de récentes affaires devant les tribunaux ont donné lieu à une incertitude relativement au régime de sûreté de la Loi sur les banques, incertitude à laquelle il faut mettre fin.
Dans le projet de loi S-5, le gouvernement relève le défi et propose ce qui constitue selon nous des précisions nécessaires. Bien qu'il reste à voir si ce qui est proposé est entièrement viable, nous sommes heureux de constater l'ouverture du gouvernement à l'idée d'apporter des clarifications à cette importante mesure.
Laissez-moi conclure en m'écartant un instant du projet de loi S-5 pour parler du contexte vaste et des répercussions du programme réglementaire international. Comme vous le savez peut-être, et j'en parle depuis un certain temps, nous sommes entièrement d'accord quant au bien-fondé d'un système de surveillance solide dans le cadre de l'excellente position du Canada dans le monde. En même temps, toutefois, les décideurs et les législateurs doivent aussi garder en tête les nouvelles règles mondiales qui découlent de la crise et qui représentent le plus important exercice de mise en oeuvre de réglementation que nos banques n'aient jamais connu. Cet exercice exige toute la capacité du système et des ressources, et il s'agit d'un vrai défi, surtout pour les plus petites institutions.
Nous devons tous, dans l'ensemble de la collectivité, veiller à ce que le volume et la complexité de la nouvelle réglementation ne deviennent pas un risque réglementaire en soi.
Je vais m'arrêter ici. Je serai très heureux, monsieur le président, de répondre à toute question que vous pourriez avoir plus tard.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis Frank Swedlove, président de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes. Je suis accompagné aujourd'hui de Frank Zinatelli, avocat général de l'association.
[Français]
L'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes représente des sociétés détenant 99 p. 100 des assurances-vie et des assurances-maladie en vigueur au Canada.
L'industrie canadienne des assurances de personnes fournit des produits comme les assurances-vie individuelles et collectives, les assurances-invalidité, les assurances-maladie complémentaires et les rentes individuelles et collectives, y compris les REER, les FEER, les CELI et les régimes de retraite.
[Traduction]
Dans l'ensemble, l'industrie protège plus de 26 millions de Canadiens et plus de 45 millions de personnes à l'étranger.
Monsieur le président, nous nous réjouissons de nous présenter devant le comité au moment où il examine cet important projet de loi. Notre industrie appuie fermement le projet de loi et recommande vivement qu'il soit adopté sans délai.
Pour donner suite à la demande du ministre des Finances, qui, en septembre 2010, a sollicité des observations au sujet de l'examen planifié des lois régissant les institutions financières fédérales, nous sommes d'avis — et j'ai déjà été cité par le ministre aujourd'hui à ce sujet — que le projet de loi S-5 représente une amélioration bienvenue des diverses lois sur les institutions financières. Le projet de loi renferme des dispositions visant à promouvoir la stabilité du secteur financier, à ajuster le cadre de protection des consommateurs, réduire le fardeau administratif et assouplir la réglementation.
En ce qui concerne le premier de ces objectifs, nous sommes satisfaits de la modification apportée à la Loi sur les liquidations et les restructurations, qui change le statut prioritaire des polices liées à des caisses séparées en situation d'insolvabilité et facilitera le transfert en temps opportun des polices.
[Français]
Au chapitre de la protection des consommateurs, le projet de loi bonifie la Loi sur l'Agence de la consommation en matière financière du Canada et confère au gouvernement un pouvoir de réglementation accru dans ce domaine.
Quant au troisième objectif, qui est d'améliorer l'efficacité du cadre législatif et réglementaire, l'industrie des assurances de personnes appuie particulièrement certaines propositions techniques mais quand même utiles.
[Traduction]
Par exemple, des modifications seraient apportées à la Loi sur les sociétés d'assurances en vue de: réduire le fardeau administratif des sociétés d'assurances fédérales offrant des polices ajustables à l'étranger, grâce à l'élimination du dédoublement des exigences relatives à la divulgation des renseignements; permettre à une caisse séparée d'investir dans une société d'assurances par le biais d'un fonds commun de placement que contrôle la société, à condition que les actions de cette dernière fassent partie d'un indice boursier reconnu; donner plus de latitude aux institutions financières fédérales en ce qui concerne l'émission d'actions à des institutions étrangères appartenant à des gouvernements étrangers; faciliter, par un assouplissement de la réglementation, les ajustements futurs relatifs aux limites de transfert aux actionnaires à partir de comptes de polices.
Pour conclure, monsieur le président, j'ajouterai que l'industrie des assurances de personnes est très favorable aux dispositions du projet de loi qui la touchent, et qu'elle est disposée à apporter son concours, dans la mesure du possible, pour que le projet de loi soit adopté en temps voulu.
Merci beaucoup.
:
Bon après-midi. Merci beaucoup de m'avoir invitée.
Ma déclaration préliminaire sera courte et portera sur les répercussions du projet de loi sur l'Agence de la consommation en matière financière du Canada.
L'agence accueille les changements que le gouvernement propose d'apporter à la Loi sur l'Agence de la consommation en matière financière du Canada. Il s'agit de modifications surtout techniques ou de précisions apportées à des dispositions existantes.
[Français]
Parmi les changements qui auraient un effet sur nos activités se trouve l'encaissement de chèques. Le changement proposé permettrait d'uniformiser le service entre consommateurs en ce qui a trait à l'encaissement des chèques du gouvernement, qu'ils soient ou non clients d'une banque. Cela confirmerait que les Canadiens, y compris les clients des banques, peuvent encaisser gratuitement des chèques du gouvernement de moins de 1 500 $, et ce, dans n'importe quelle banque du Canada.
[Traduction]
Parmi les changements qui auront des effets sur les activités de notre agence, il y a également une augmentation de la peine maximale en cas d'infraction à une disposition visant les consommateurs. La sanction administrative pécuniaire maximale de l'ACFC augmentera à 500 000 $, ce qui correspond aux autres organismes de réglementation fédéraux comme le Bureau du surintendant des institutions financières et le Centre d'analyse des opérations et déclarations financières du Canada. Le projet de loi prévoit également que le commissaire, les agents et les employés sous sa direction ne puissent être des témoins contraignables dans toute poursuite au civil sur des questions liées à leurs responsabilités ou leurs fonctions.
Les autres amendements proposés dans le projet de loi sont des éléments techniques de moindre importance. Ils n'auront aucun effet significatif sur notre travail.
Cela met fin à ma brève déclaration, et je suis prête à répondre à vos questions.
:
Merci monsieur le président.
Bonjour à tous les membres du comité.
[Français]
Je suis Philipe Sarrazin, directeur général de la Division de la législation et des initiatives stratégiques du BSIF, le Bureau du surintendant des institutions financières. Il incombe entre autres à mon équipe de participer à l'élaboration de lois, de règlements et de lignes directrices en matière d'institutions financières. J'espère donc être en mesure de répondre du point de vue du BSIF à vos questions au sujet du projet de loi qu'étudie présentement le comité.
L'examen quinquennal des lois de nature financière est l'occasion d'évaluer l'objectif et l'efficacité des lois fédérales qui visent les institutions financières au Canada. Plus encore, il permet à l'ensemble des intervenants, au nombre desquels figurent les instances politiques, financières et réglementaires, de faire le point sur les modifications législatives antérieures et de continuer de clarifier les lois. Le processus de révision de la législation est un des éléments qui expliquent pourquoi le Canada s'est relativement bien tiré d'affaire pendant la crise financière mondiale.
[Traduction]
Je devrais peut-être dire un mot au sujet du mandat législatif du BSIF. Un des principaux volets du mandat du BSIF porte sur la promotion et l'administration d'un cadre de réglementation incitant à l'adoption de politiques et de procédures destinées à contrôler et à gérer le risque. Cela nous autorise à revoir nous-mêmes nos lignes directrices à l'intention des institutions financières fédérales afin qu'elles soient sensibles aux nouveaux facteurs de risque et qu'elles incitent les institutions à adopter des pratiques exemplaires.
La surintendante, le ministre des Finances et d'autres discutent régulièrement de l'importance de mandats clairs et précis. Le mandat du BSIF est clair et précis, et nous avons la souplesse nécessaire pour réagir aux nouveaux facteurs de risque. Les éléments contenus dans le projet de loi sont en accord avec le mandat, les fonctions et les pouvoirs du BSIF. En général, ils apportent plus de clarté et d'uniformité aux mesures législatives de nature financière sans apporter de modifications structurales au cadre législatif auquel sont assujetties les institutions financières.
Bref, le BSIF estime que la législation canadienne visant les institutions financières est claire, efficace et exécutoire. Le projet de loi dont il est question aujourd'hui apporterait quelques modifications techniques à un cadre législatif déjà rigoureux.
[Français]
Je suis heureux de participer à l'étude de ce projet. C'est avec plaisir que je répondrai maintenant à vos questions.
:
Je vous remercie de la question.
Comme vous le supposez, cette modification propose un changement de méthode. En ce moment, la décision émane du surintendant. L'étude du dossier commence lorsque l'institution financière présente une demande, puis l'étude du dossier chemine. Faire une demande est un processus long et complexe qui demande beaucoup d'échanges de renseignements ainsi qu'une collecte de renseignements par le bureau. Bref, l'étude du dossier commence dès qu'une demande est présentée.
L'étude du surintendant est très exhaustive. Il s'agit d'une étude économique et légale. On révise une transaction du point de vue des contrats qui sont consignés au dossier. On révise la transaction d'un point de vue économique, en considérant la force de l'entité qui fait la demande, en vérifiant si elle a la force financière pour participer à la transaction en question. Ultimement, les gens responsables des approbations chez nous font une recommandation au surintendant, lequel prend ensuite sa décision.
Selon la modification proposée — je ne me souviens plus exactement de votre question, mais je présume que vous voulez savoir ce qui va changer si cette modification est adoptée —, la décision ultime sera remise entre les mains du ministre. Cependant, cela ne change rien à tout le processus précédent que je viens de décrire. En effet, la première étape sera celle de la présentation de la demande au Bureau du surintendant des institutions financières. Ce dernier fera ensuite la même étude exhaustive, avec diligence, du point de vue économique et légal. Le point culminant sera la recommandation qui sera soumise au ministre, qui va ensuite prendre la décision définitive.
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Merci à tout le monde d'être ici. Nous avons l'occasion de faire un excellent travail en comité. Lorsque je lis certaines des citations publiées... Vous les avez certainement déjà entendues.
L'agence de cotation Fitch a dit que: « les banques canadiennes se sont révélées plus résilientes que la moyenne grâce à un cadre réglementaire et de surveillance prudent ». Je crois que c'est l'ancien système bancaire écossais.
The Economist a déclaré: « Le Canada semble beaucoup mieux sorti que la majorité des pays lors de la récente récession mondiale, en partie grâce à un système bancaire prudent et bien réglementé. »
The Irish Times a déclaré: « La politique canadienne de discipline financière et de surveillance stricte des banques est l'une des raisons qui ont fait du Canada l'un des pays qui ont obtenu les meilleurs résultats pendant la récession. »
Ma chère mère m'aurait dit qu'il faut faire attention lorsqu'on nous fait trop de louanges, parce qu'on nous tend peut-être un piège. J'imagine que le système réglementaire dont nous parlons aujourd'hui prévoit certaines protections.
Monsieur Campbell, pour l'instant, je vais vous poser la plupart de mes questions.
Lorsqu'on pense à améliorer notre système financier, la tourmente économique mondiale a souligné un domaine où le Canada aurait besoin d'une surveillance mieux coordonnée, et c'est dans le secteur de la réglementation des valeurs mobilières. Votre organisation a dit clairement que la mosaïque actuelle au Canada est très inefficace. Je pense que vous avez dit qu'elle coûte cher et qu'elle a un effet dissuasif pour les investisseurs étrangers. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi vous croyez que le Canada a besoin d'un seul organisme de réglementation et comment cela améliorerait la stabilité générale du système financier canadien?
Premièrement, je voulais dire qu'il y a un vieux proverbe espagnol qui dit que le plus grand ennemi du torero, ce n'est pas le taureau, ce sont les applaudissements. C'est en lien avec votre première remarque.
Nous savons tous que la Cour suprême a rendu sa décision en décembre. Elle concernait un projet de loi très précis, et il n'était pas acceptable, mais on y soulignait des principes très importants. L'un de ces principes, c'est que certains aspects essentiels du système des valeurs mobilières sont de compétence fédérale. C'est maintenant confirmé et je pense que c'est une base très solide sur laquelle on peut construire.
Pour revenir à votre question, toutes les raisons expliquant pourquoi nous avons besoin d'un seul organisme de réglementation existent toujours. Nous avons un système d'application inefficace pour les investisseurs individuels. Il est éparpillé. Il est diversifié. Il est fragmenté. Un mauvais acteur dans une province peut simplement déménager dans la province d'à côté et continuer ses activités. C'est tout à fait inacceptable. Nous croyons que le processus de mobilisation des capitaux est inutilement compliqué. Nous pensons qu'une entreprise pourrait mobiliser du capital de façon beaucoup plus efficace.
L'une des leçons que nous avons tirées de la crise financière concerne l'importance d'un système de politiques cohérent et unifié qui peut prendre rapidement des décisions en matière de politiques. Nous avons ce système. Nous avons un seul système du côté prudentiel, nous avons un seul système pour les consommateurs avec l'ACFC, mais nous ne l'avons pas pour les valeurs mobilières, et cela ralentit la prise de décision. Cela ralentit nos réactions. L'un des avantages du système que nous avons maintenant, dans les domaines autres que les valeurs mobilières, c'est que l'on peut réunir les acteurs pour discuter des décisions que l'on doit prendre rapidement. On ne peut pas le faire avec un système fragmenté en 13 parties.
Alors toutes les raisons, qui expliquaient pourquoi nous pensions qu'un seul organisme de réglementation était nécessaire, existent toujours. Nous espérons qu'en tirant des leçons de la décision de décembre, il sera possible de poursuivre les discussions à l'avenir.
J'espère que vous avez raison, monsieur Campbell, lorsque vous dites que les Canadiens sont des emprunteurs prudents. Je m'inquiète. Il y a de plus en plus d'inquiétude au sujet de la bulle de la dette personnelle au Canada qui est à 1,50 $ pour chaque dollar de revenu. C'est sans précédent au Canada. C'est plus élevé que nos cousins du Sud que l'on croyait portés sur la dépense.
La revue The Economist a déclaré dans son numéro du 4 février, « tandis que les États-Unis voyaient une grosse bulle immobilière se développer chez eux, puis éclater, au cours des années 2000, de nombreux Canadiens regardaient le phénomène avec suffisance... », et « lors de l'effondrement, les prix immobiliers canadiens ont diminué de seulement 8 p. 100, comparativement à plus de 30 p. 100 aux États-Unis ». Mais les prix immobiliers au Canada ont atteint des sommets record en 2010. La revue cite le qui a dit: « Le Canada ne faisait pas partie du problème ».
The Economist continue en disant « qu'aujourd'hui, un consensus est en train de se former à Bay Street... et M. Harper devra peut-être se rétracter ». Il poursuit également en parlant du ralentissement des marchés émergents, du fait que les prix immobiliers ont doublé ou ont augmenté de façon significative, surtout dans des endroits comme Vancouver et Toronto.
Ne partagez-vous pas cette inquiétude, que nous vivons une bulle immobilière, qui est peut-être reliée de près à la bulle de la dette personnelle dans de nombreuses grandes villes canadiennes aujourd'hui?
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Je dirai deux choses pour répondre à cela.
Vous avez raison lorsque vous dites que personne — et certainement pas les banques canadiennes — peut être complaisant devant les niveaux d'endettement des Canadiens. Nous sommes d'accord. Nous suivons la situation de très près. Nous rejoignons le et le gouverneur Mark Carney dans les avertissements qu'ils lancent. Ce n'est pas quelque chose qu'il faut prendre à la légère.
Quand même, il est important de mettre cela en perspective. Tous les points, toutes les différences du côté du marché immobilier, dont je parlais en réponse à M. Van Kesteren, demeurent complètement vrais.
Lorsqu'on examine le marché immobilier au Canada... je ne suis pas un économiste. Je ne peux pas vous donner de prévisions économiques. Mais la majorité des opinions que j'entends, sur Bay Street et ailleurs, c'est qu'il y a un peu de mousse dans le marché mais qu'elle est en train de redescendre. On ne parle pas d'une bulle. On ne parle pas d'un effondrement dramatique. Il y aura une certaine mollesse. Nous constatons que les niveaux d'emprunt des consommateurs ont augmenté.
Et souvenez-vous, c'est aujourd'hui que la Banque du Canada a publié sa politique sur les taux d'intérêt. Elle les a gardés très bas, à des creux historiques, au point où il s'agit presque d'argent gratuit. Le but était d'encourager les gens à emprunter, pour que l'économie continue à bien se porter. Il faut trouver un équilibre entre encourager ses dépenses et veiller à ce qu'elles n'explosent pas.
Je dirais que l'on constate que les emprunts de la part des consommateurs commencent à ralentir. Les prix faibliront. Monsieur Brison, je vous cite ici la majorité des opinions que je lis.
Le gouverneur Carney est en très bonne compagnie. Il n'y a pas que lui, bien sûr. Il y a le ministre, . Il y a la surintendante Dickson.
Leurs homologues ailleurs dans le monde — au Royaume Uni, il y a le chancelier de l'Échiquier, le commissaire Barnier en Europe et les autorités japonaises — ont tous dit la même chose.
J'ai parlé de la majorité des opinions. Nous espérons que cette majorité d'opinions aura un effet sur les autorités américaines. Très franchement, lorsqu'on lit les remarques du président Bernanke de la semaine dernière, on peut voir qu'il a dit en gros qu'il avait compris le message.
Je pense qu'il faudra retourner faire nos devoirs. Mais au moins on recommencera en prenant au sérieux ces remarques.
Ils ne vont pas respecter leur échéancier de juillet. Ce sont des bonnes nouvelles, parce qu'ils vont devoir revoir ces...
Merci pour cette question. Elle est très importante.
Cela confirme qu'il y avait un processus en place. Je crois que c'est ce que les Canadiens veulent entendre, que ce n'était pas simplement quelque chose que le gouvernement faisait de façon abusive; il avait donc la coopération d'une variété de partenaires pour que ces mesures législatives voient le jour. Cela devrait rassurer les députés de l'opposition, c'est-à-dire qu'on a suivi un bon processus pour arriver aux recommandations.
Comme vous l'avez dit Frank, vous n'y trouvez pas tout ce que vous souhaitez mais, au moins, on vous a consulté.
Terry, une des choses qu'on retrouve dans le projet de loi — et j'en fais la lecture à la lumière des mesures législatives actuelles — est l'augmentation des seuils de propriété des grandes banques par le gouvernement.
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi cela se produit et nous dire quelles seront les répercussions de ces seuils plus élevés sur le contrôle des institutions financières?
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Beaucoup d'Américains pense que la TD est une banque américaine, ce qui est très intéressant.
Il me reste environ une minute. Je voulais poser à M. Campbell une question qui est souvent soulevée ici lors des discussions sur les politiques publiques concernant le secteur bancaire et sa réglementation.
Certains, comme mon bon ami John McCallum, diront que la raison pour laquelle nous avons un secteur financier très robuste, surtout du côté bancaire, c'est que nous avons empêché des fusions — son gouvernement a empêché des fusions — et c'est pourquoi le système est robuste. Il y en a d'autres, comme moi, qui pensent l'inverse et qui disent que non, que c'est plutôt à cause du ratio de fonds propres, du ratio de levier financier, que nos institutions sont robustes et que le système en général l'est. Et je reconnais certainement que le mérite en revient au BSIF et sa réglementation prudente.
Mais je voulais vous entendre sur cette question de politique, monsieur Campbell.
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Je vous remercie de la question. Excusez-moi, mais je vais y répondre en anglais.
[Traduction]
Je dirai que nos banques sont... Si l'on regarde le bilan des 10, 15, voire 20 dernières années, je pense qu'il est très clair que nos banques — bien qu'elles aient cherché à prendre de l'expansion et qu'elles soient parvenues à le faire — y sont parvenues en faisant preuve d'une grande prudence. On entend souvent les PDG dire qu'ils ne vont pas se précipiter dans tel ou tel projet, qu'ils ne vont pas acheter tel ou tel titre pour la seule raison qu'il est disponible et qu'il ne coûte pas cher. Ils exercent la diligence qui est requise. Il faut se rappeler qu'ils gardent constamment à l'esprit le contrôle exercé par le BSIF et ils gardent aussi à l'esprit le fait qu'ils se doivent de maintenir une forte culture de gestion du risque.
Il se peut donc que la fragilité dont vous avez parlé, monsieur Giguère, offre un certain nombre de possibilités, mais je dirais — et je pense que le bilan en la matière vient m'appuyer — que les banques envisageront des acquisitions... Elles ne veulent pas acquérir toute une série de problèmes. Elles ne veulent pas prendre toute une série de risques au nom de leur expansion. C'est ce qu'on a pu voir aux États-Unis, mais nous ne le voyons pas vraiment ici.
Je pense que cette prudence est légitime, mais que le bilan en la matière parle de lui-même.