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Bonjour, monsieur le président, mesdames et messieurs.
Je m'appelle Ghislaine Pilon. Je suis présidente de la Commission nationale des parents francophones, connue sous le nom de la CNPF. Je suis accompagnée de la directrice générale par intérim, Mme Adèle David.
Nous tenons d'abord à vous remercier de nous accorder cette audience.
La CNPF travaille dans le but d'améliorer les conditions de vie des parents francophones vivant en milieu minoritaire. Votre comité occupe, aux premières loges, les sièges qui vous permettent justement de changer les choses. Pour cette raison, nous sommes heureux d'avoir cette occasion de vous présenter le mandat de la CNPF. Grâce au rôle qu'elle joue, la CNPF apporte sa contribution et a un effet direct dans nos communautés francophones, en plus de contribuer à la construction identitaire de notre pays.
Comme porte-parole des parents francophones vivant en milieu minoritaire, la CNPF partage un intérêt commun, celui pour les droits des enfants, entre autres avec l'Organisation mondiale de la santé, I'UNESCO, Santé Canada, Ressources humaines et Développement des compétences Canada, la Société Santé en français et Patrimoine canadien. En effet, les politiques et programmes de Patrimoine canadien, comme on peut le lire sur son site Internet, « font la promotion d'un contenu canadien, encouragent la participation à la vie culturelle et communautaire, favorisent la citoyenneté active et appuient et consolident les liens qui unissent les Canadiens et Canadiennes ».
Du Yukon à Terre-Neuve-et-Labrador, en passant par toutes les provinces et tous les territoires où les francophones sont en minorité, la CNPF regroupe douze organismes membres qui défendent les intérêts des parents francophones.
N'oublions pas que le parent est le premier responsable de son enfant. Ce parent participe au plein épanouissement de son enfant et de sa famille dans leur langue, leur culture et leur communauté.
Le mandat de la CNPF illustre bien cet engagement. Il a comme objectif principal d'assurer aux parents francophones qui vivent en milieu minoritaire, et qui sont parfois isolés, le développement de services en français de qualité égale à ceux dont bénéficie la majorité, et la possibilité d'y accéder. Ces services incluent les écoles, les soins de santé, les médias communautaires, les activités culturelles et autres, dans la langue de la minorité.
Les deux principales activités d'intervention de la CNPF sont l'accueil et l'accompagnement des parents, et le développement de la petite enfance. Ces deux volets sont intimement liés, car c'est au cours des premières années de vie de l'enfant, où la personne vit sa nouvelle réalité de parent, que nous pouvons maximiser l'effet de nos interventions. La CNPF s'appuie sur des recherches qui démontrent qu'un développement sain et harmonieux durant la petite enfance est un déterminant de la santé et du bien-être. Les investissements dans la petite enfance ont pour effet d'accroître la santé de la population et d'augmenter la vitalité économique des communautés. L'investissement public en éducation rapporte, à long terme, 3 $ pour chaque dollar investi, et 8 $ — je dis bien 8 $ — lorsque ce dollar est investi dès la grossesse.
Cela nous amène à vous parler des répercussions positives sur les parents et leurs enfants. De par son approche intersectorielle en développement de la petite enfance, la CNPF exerce une influence sur trois plans à l'échelle nationale: sur le plan de la langue, puisque que le choix de la langue parlée à la maison, à l'école et dans la communauté se fait dans les premiers mois après la naissance, ou même avant; sur le plan de l'identité, puisque les expériences vécues pendant la petite enfance dans la famille, dans les services à la petite enfance et dans la communauté préparent l'enfant à son entrée à l'école de langue française et à son intégration dans la communauté francophone; sur le plan des services, puisqu'il est essentiel d'avoir accès à des services de santé, d'éducation, de loisirs, de justice et de culture, pour vous en nommer quelques-uns, qui soient intégrés, continus et en français.
Je vais maintenant aborder la question des répercussions sur le parent francophone. La place centrale des parents tout au long de la démarche stratégique en accueil et accompagnement du parent est un principe directeur pour la CNPF. Il s'agit de donner une place centrale aux parents dans l'orientation, la conception, la mise en oeuvre, la gestion, l'évaluation des programmes et des services qui leur sont destinés. Les parents appuient la démarche et reconnaissent l'importance de leur participation active. Les parents ont aussi proposé de nombreuses suggestions à la CNPF relativement aux éléments à considérer dans les prochaines étapes de la stratégie en accueil et accompagnement du parent.
La participation du parent à la vie culturelle et communautaire ne peut se faire que si le parent se sent bien dans son identité culturelle par rapport à son environnement social. Dans un contexte minoritaire, le parent risque de se sentir isolé, d'où l'importance de l'associer à un réseau par des programmes de soutien et d'appui. Comme tout autre citoyen, il ne peut se sentir Canadien que s'il s'identifie à l'ensemble de son pays. Le parent francophone vivant en milieu minoritaire ne peut se sentir citoyen à part entière s'il ne peut pas s'identifier à la communauté dont il fait partie. L'enfant, l'adulte de demain, est par conséquent touché par le sentiment d'appartenance et d'identité de ses parents, d'où l'importance d'inclure l'enfant dans le concept du parent francophone vivant en milieu minoritaire soutenu par des programmes intégrés et en français. C'est par le leadership qu'elle exerce auprès de ses organismes membres que la CNPF peut partager les objectifs des différentes instances nationales et internationales que nous avons citées tout à l'heure.
Ce mandat impose des investissements qui doivent assurer le soutien nécessaire aux réseaux, aux organismes et aux institutions des communautés francophones minoritaires, lesquels comptent beaucoup pour les parents.
Comment la CNPF agit-elle concrètement? Les parents ayants droit doivent faire des choix informés. Ils ont besoin d'être accueillis, de recevoir un accompagnement soutenu et éclairé et de participer davantage aux programmes et services accrus dans chaque province et territoire. Nous croyons, tout comme le regretté Dr Mustard, à des services plus larges que des services de garde pour accompagner les parents francophones en milieu minoritaire. Nous proposons des structures de services au mandat multidimensionnel capables d'intervenir dès la grossesse et permettant aux enfants de baigner dans la pluralité sociale canadienne.
En résumé, la CNPF souhaite poursuivre son partenariat avec le gouvernement du Canada dans son mandat de promouvoir l'article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés. Ses initiatives, notamment en accueil et en accompagnement des parents, lui donnent le moyen d'intervenir auprès du parent dès la naissance de l'enfant en situation minoritaire francophone.
Par ses interventions à différents chapitres, la CNPF joue un rôle majeur dans la mise en valeur de la langue et de la culture d'expression française au Canada. Le résultat équivaut aujourd'hui à une participation des parents à la vie culturelle et communautaire, comme l'écrit Patrimoine canadien sur son site Internet. Le résultat se reflétera dans une identité certaine des enfants d'aujourd'hui. La communauté, la province et le territoire, tout comme le pays, en sortiront gagnants aujourd'hui comme demain, et demain comme aujourd'hui. Si la Commission nationale des parents francophones n'existait pas, il faudrait la créer.
Merci de votre écoute. Cela me fera plaisir de répondre à vos questions.
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Bonjour, monsieur le président et membres du comité.
Je m'appelle Colette Arsenault et je suis présidente du Réseau pour le développement de l'alphabétisme et des compétences, maintenant connu sous le nom de RESDAC. Je suis accompagnée de M. Normand Lévesque, qui est directeur général de cet organisme.
Je vous remercie de nous avoir invités à comparaître devant le Comité permanent des langues officielles afin de vous présenter notre point de vue sur l'évaluation de la Feuille de route en ce qui a trait à l'amélioration des programmes et de la prestation des services.
Depuis 20 ans, le Réseau pour le développement de l'alphabétisme et des compétences, anciennement appelé Fédération canadienne pour l'alphabétisation en français, mobilise les partenaires stratégiques autour d'un projet de société qui vise à améliorer le niveau d'alphabétisme et de compétences des adultes francophones au Canada. Les francophones peuvent alors participer pleinement à la vie civique, économique, sociale et culturelle de leur communauté et ainsi contribuer à son épanouissement et à son développement.
De façon générale, la plupart d'entre nous croient que la majorité des Canadiens et Canadiennes sait lire et écrire. Depuis un peu plus de 10 ans, les recherches démontrent que la réalité est bien plus complexe. Au Canada, deux adultes sur cinq ont de la difficulté à comprendre et à utiliser l'information qu'ils lisent. Il est clair que ces adultes ne possèdent pas les compétences nécessaires pour répondre aux exigences de la société canadienne actuelle. C'est donc dire que 42 p. 100 des Canadiennes et Canadiens âgés de 16 à 65 ans ont de la difficulté à comprendre et à utiliser l'information contenue dans divers types de textes. Cette proportion de 42 p. 100 est demeurée inchangée depuis 1994.
Quels seront les résultats du Programme pour l'évaluation internationale des compétences des adultes, auquel participent présentement 26 pays, dont le Canada, et qui fera connaître les résultats en 2013? La majorité des spécialistes ne s'attend pas à des changements importants.
Nous savons que les personnes qui ont de faibles compétences en lecture affichent un taux d'emploi plus faible; qu'elles ont des emplois plus précaires, dans des conditions de travail plus difficiles; qu'elles participent moins à des activités de formation ou de perfectionnement; qu'elles ont des revenus moindres; qu'elles se disent en moins bonne santé; qu'elles participent moins aux activités de bénévolat dans leur communauté; et qu'elles sont moins en mesure d'appuyer leurs enfants dans le développement de leur apprentissage.
Qu'en est-il des adultes francophones? Au Canada, 55 p. 100 des adultes francophones âgés de 16 à 65 ans ont des compétences en lecture qui ne leur permettent pas d'être fonctionnels dans la société actuelle et de répondre aux besoins du marché du travail.
Les pourcentages d'adultes francophones ayant des compétences de niveau 1 et 2 sont les suivants, par province: au Nouveau-Brunswick, 66 p. 100; au Québec, 55 p. 100; en Ontario, 55 p. 100; et au Manitoba, 53 p. 100. Ces données confirment que pour changer la situation, il faut porter une attention particulière aux groupes linguistiques dans le cadre de notre intervention. En effet, les adultes francophones doivent être alphabétisés dans leur langue.
Dans le cadre de la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne 2008-2013, plus de neuf projets sont présentement en cours de réalisation dans six provinces, deux territoires et à l'échelle nationale.
L'approche novatrice, sur le plan pancanadien, de la mise en oeuvre de l'Initiative en alphabétisation familiale permet de développer des expertises spécifiques, par province et territoire, qui pourront par la suite être reprises ailleurs au pays.
La force de notre réseau assure une meilleure cohésion et une meilleure pertinence des initiatives et permet surtout d'éviter les dédoublements de financement.
Cependant, nous sommes inquiets. Certains choix stratégiques nous laissent perplexes et nous amènent à nous questionner sur les répercussions de ces choix, à long terme, sur le développement de l'alphabétisme et des compétences des adultes francophones peu alphabétisés dans les prochaines années.
En effet, nous croyons d'une part que le cadre de financement fédéral actuel ne permet pas aux organismes francophones de passer à l'étape de la livraison des services et, d'autre part, que la dévolution vers les provinces et les territoires menace les services existants d'aide à l'emploi et empêche le développement de programmes et de services destinés aux adultes francophones.
La prochaine Feuille de route ainsi que toutes les interventions du gouvernement fédéral faites par lui seul ou en partenariat avec les provinces et les territoires, que ce soit sur le plan de l'alphabétisation et des compétences, de l'employabilité, des collectivités, des familles ou du renforcement des capacités des adultes, devront assurer aux adultes francophones un accès réellement égal à des services de qualité en français pour une meilleure intégration socioéconomique.
Merci de votre intérêt.
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Bonjour, monsieur le président, chers membres du comité et chers partenaires ici présents.
Je vais d'abord me présenter. Je m'appelle Kenneth McRoberts. Je suis principal du Collège universitaire Glendon, à Toronto, mais je suis ici aujourd'hui à titre de président du conseil d'administration de l'Association des universités de la francophonie canadienne.
J'ai le plaisir d'être accompagné de Mme Jocelyne Lalonde, qui vient d'entrer en poste en tant que directrice générale de l'association. Certains d'entre vous la reconnaîtront, puisque Mme Lalonde dirige avec brio, et je pense que je pourrais aussi dire avec grand succès, le Consortium national de formation en santé depuis plusieurs années, et elle continuera de le faire, tout en menant à bon port le secrétariat de l'Association des universités de la francophonie canadienne.
Au nom du conseil d'administration de l'association et en mon nom personnel, je tiens à vous remercier de nous donner l'occasion aujourd'hui de vous parler des réalisations de l'Association des universités de la francophonie canadienne dans le cadre de la Feuille de route pour la dualité linguistique canadienne 2008-2013. Si vous me le permettez, j'en profiterai pour vous présenter brièvement l'association et sa contribution au rayonnement de la francophonie canadienne. Je partagerai également avec vous la programmation et les grands projets de l'association qui lui permettront de se donner un nouvel élan à l'aube de la prochaine Feuille de route.
À l'image du Canada, l'Association des universités de la francophonie canadienne se caractérise par sa diversité. Elle regroupe en effet 13 universités francophones ou bilingues, de toutes les tailles, d'est en ouest, mais toutes à l'extérieur du Québec. Qu'il s'agisse de l'Université d'Ottawa ou de l'Université de Hearst, tous nos membres sont le moteur du développement économique, social et culturel de leur communauté francophone en situation minoritaire. Ils contribuent grandement au rayonnement de la langue française au Canada et à la promotion de la dualité linguistique. Je m'en voudrais de ne pas insister sur le caractère unique de nos membres. Implantés dans des régions où l'anglais prédomine, ils offrent aux jeunes talents d'ici et d'ailleurs une belle occasion de poursuivre des études universitaires en français tout en ayant la chance de perfectionner leur anglais.
D'abord centres intellectuels névralgiques de l'enseignement postsecondaire en français hors Québec, nos universités jouent aussi un rôle de premier plan dans la promotion de la dualité linguistique au Canada. C'est ce double rôle, cette dichotomie, qui nous distingue des universités francophones du Québec et nous donne une image de marque unique. Votre comité l'a d'ailleurs reconnu dans son rapport de 2009 sur le rôle des établissements postsecondaires dans la promotion de la dualité linguistique canadienne. J'en cite un passage:
[...] la vitalité du français au Canada repose sur celle des communautés francophones, et les institutions postsecondaires francophones en milieu minoritaire jouent à cet égard une fonction de relais indispensable. Leur mission auprès des communautés francophones en situation minoritaire est renforcée par leur capacité à offrir une formation de qualité en français aux anglophones, en particulier aux élèves issus des programmes d’immersion.
Je vais maintenant passer au sujet qui nous rassemble aujourd'hui, soit l'évaluation de la Feuille de route 2008-2013. Force est de constater que les objectifs de la Feuille de route actuelle et ceux de l'Association des universités de la francophonie canadienne sont convergents, puisqu'ils visent la participation de tous les Canadiens à la dualité linguistique et l'appui aux communautés de langue officielle en situation minoritaire. La contribution financière de la Feuille de route actuelle au rayonnement de l'association et de ses membres a été modeste, mais je ne saurais assez insister sur son effet positif.
L'association a en effet reçu du financement dans le cadre de la Feuille de route pour un projet ponctuel en 2009-2010 qui lui a permis d'octroyer des Bourses d'appui à la recherche de terrain sur les francophones en situation minoritaire au Canada. D'une valeur de 7 500 $ chacune, ces bourses financées par Patrimoine canadien ont permis à huit étudiants dont la thèse de maîtrise ou de doctorat portait sur les communautés francophones en situation minoritaire de mener des recherches directement auprès des communautés. Les personnes qui ont reçu ces bourses provenaient de l'Université de Moncton, de l'Université d'Ottawa et du Campus Saint-Jean de l'Université de l'Alberta, et leurs projets relevaient de disciplines variées qui allaient de l'éducation à la science politique, en passant par la sociologie, l'histoire et la littérature. L'association s'est réjouie, à l'époque, du taux élevé de participation au concours et de la diversité des candidatures reçues. Il démontrait un intérêt réel, dans ses établissements membres, non seulement pour la recherche sur les francophones en situation minoritaire, mais également pour la recherche en général.
Permettez-moi de croire, en bon politicologue, que vous regardez le passé pour mieux préparer l'avenir. Je voudrais parler d'un nouvel élan de l'association. La Feuille de route a dépassé le stade de mi-parcours et le temps est venu de réfléchir à son avenir. Vous me permettrez donc de vous parler brièvement de la programmation et des grands projets que l'Association des universités de la francophonie canadienne envisage à l'aube de la prochaine Feuille de route. Croyez-moi, le choix de ces nouvelles orientations n'est pas dû au hasard. L'association et ses membres veulent mettre toutes les chances de leur côté pour connaître plus de succès dans le cadre de la prochaine Feuille de route. Rien ne saura arrêter son nouvel élan. L'association a trop à contribuer au rayonnement de la francophonie canadienne et à la promotion de la dualité linguistique pour regarder le jeu du bord des lignes.
La programmation de l'association est largement financée par Patrimoine canadien à l'extérieur de la Feuille de route actuelle, soit en vertu du volet Éducation dans la langue de la minorité du programme Développement des communautés de langue officielle. L'association a aussi pu compter, au fil des ans, sur le financement de Patrimoine canadien de façon ponctuelle, par exemple pour un poste de coordonnateur de recherche de 2006 à 2009, les colloques annuels du Réseau de la recherche sur la francophonie canadienne dans le cadre des congrès de l'Association francophone pour le savoir, ou ACFAS, et le concours 2011 des jeunes chercheurs de la francophonie canadienne.
Dans les mois qui viennent, la nouvelle direction de l'association cherchera à intensifier la concertation et l'engagement de ses membres grâce à la revitalisation de sa programmation. Un des éléments centraux de cette nouvelle programmation sera la promotion de l'association en vue d'accroître sa visibilité auprès des étudiants canadiens et internationaux, des communautés francophones en situation minoritaire, des instances gouvernementales et des autres intervenants externes. Les autres grandes composantes de la programmation permettront de créer des partenariats propices à une formation à distance accrue et des synergies entre les chercheurs des universités de l'association.
Étant donné le mandat de votre comité, je vais maintenant vous faire part des trois grands projets de l'association, qui touchent respectivement la mobilité étudiante nationale, le recrutement des meilleurs diplômés des écoles secondaires d'immersion et l'éducation internationale. Ces projets sont encore au tout début de leur phase conceptuelle, mais ont fait assez de chemin au cours des derniers mois pour être qualifiés de fort prometteurs.
Le premier projet, celui relatif à la mobilité nationale étudiante, consisterait en des échanges d'étudiants entre les universités membres de l'association et des universités francophones du Québec, de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick. II aurait comme principal objectif de promouvoir l'identité et l'unité canadiennes, mais il favoriserait également l'apprentissage de la langue seconde par les étudiants québécois ainsi que la découverte d'un nouveau contexte socioculturel et une meilleure compréhension des communautés francophones en situation minoritaire chez tous les participants.
Nous avons déjà soumis une demande de financement au Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes du gouvernement du Québec en vue de poursuivre la phase conceptuelle de ce projet. Il est donc trop tôt pour parler de ses paramètres, mais disons qu'a priori, nous envisageons des échanges d'un ou deux semestres pour les étudiants des trois cycles.
Le deuxième projet innovateur de l'association consisterait à offrir des bourses d'excellence aux diplômés des écoles secondaires d'immersion. Il serait pancanadien parce que ces diplômés se trouvent aux quatre coins du Canada. D'une durée d'un an, il serait modeste, en ne décernant que 50 bourses de 5 000 $, mais il aurait un effet positif sur la dualité linguistique au Canada.
Dans son rapport de 2009 intitulé « Deux langues, tout un monde de possibilités: L'apprentissage en langue seconde dans les universités canadiennes », le commissaire aux langues officielles affirme clairement que les établissements postsecondaires de langue française ou bilingues hors Québec présentent un grand potentiel pour ce qui est d'offrir aux jeunes Canadiens des possibilités d'apprentissage intensif en langue seconde, et que ce potentiel se doit d'être exploité.
Il va de soi que le projet de l'association saurait valoriser l'apprentissage de la langue seconde et l'immersion française. Sa promotion viserait les écoles secondaires d'immersion, les communautés anglophones où elles se trouvent et les communautés d'accueil francophones en situation minoritaire. Il en ressortirait des liens plus serrés entre ces communautés et une plus grande reconnaissance de la dualité linguistique par l'ensemble des Canadiens. Je vous signale que nous venons de soumettre une demande de financement à Patrimoine canadien afin de mettre en oeuvre notre projet d'immersion dès avril 2012.
Le troisième projet est à caractère international et se fonde sur le rôle essentiel que l'association et ses membres doivent jouer quant au recrutement des étudiants internationaux, à leur accueil et à leur intégration dans les communautés francophones en situation minoritaire. Étant donné la proportion démographique décroissante de la francophonie au Canada, ce seront les universités de la francophonie canadienne qui sauront assurer la pérennité de ces communautés en accueillant des étudiants et des chercheurs des quatre coins du monde. Dans ce sillon, la promotion de la francophonie canadienne et de la dualité linguistique sur la scène internationale fera du Canada une destination de choix pour y étudier, y effectuer de la recherche et s'y établir à la fin des études.
En matière de recrutement, il est proposé d'ajouter un volet « universités de la francophonie canadienne » à l'actuel programme de bourses du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, de façon à attirer et soutenir 100 étudiants et chercheurs internationaux pour la durée de leurs études. Un financement annuel de 15 000 $ par étudiant proviendrait à parts égales du gouvernement du Canada, de la province visée et de l'université participante.
S'il est vrai que les activités de l'Association des universités de la francophonie canadienne ont été limitées dans le cadre de la Feuille de route actuelle, elles présagent toutefois d'une plus grande participation dans le cadre de la prochaine Feuille de route. L'association se donne aujourd'hui un nouvel élan qui lui permettra de réaliser de grands projets en matière de mobilité étudiante nationale, d'immersion et d'éducation internationale. Ces projets sont ambitieux mais essentiels au rayonnement de la francophonie canadienne, à l'épanouissement des communautés francophones en situation minoritaire et au renforcement de la dualité linguistique au Canada. Ils sont la contribution de l'association et de ses membres à la valorisation d'une identité nationale qui fait la fierté des Canadiens et qui suscite l'admiration du monde entier.
Nous vous remercions de nous avoir invités aujourd'hui. Nous nous ferons un plaisir de répondre à vos questions.
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Ce n'est pas que je voulais vous faire perdre votre temps. Cependant, je ne voudrais pas que vous perdiez votre temps en venant ici sans que le rapport soit ensuite présenté. Ce n'est pas bien intéressant pour les témoins qui viennent devant le comité. Tant qu'à faire une étude, aussi bien en faire rapport au Parlement. Ainsi, le gouvernement peut répondre à cette étude. L'argent des contribuables vaut plus que ça.
Pour ce qui est de la petite enfance, on a fait une tournée nationale, de Terre-Neuve-et-Labrador jusqu'en Colombie-Britannique. J'ai vraiment été impressionné par le fait que l'argent investi dans les garderies et les écoles a amené les parents à envoyer leurs enfants en très bas âge dans des garderies annexées à des écoles francophones. Partout où on est allés, les gens disaient que ça fonctionnait bien.
Ne pensez-vous pas que le gouvernement devrait investir davantage là-dedans, plutôt que de donner un montant de 100 $ par enfant, un montant qu'il a décidé d'allouer? Ne pensez-vous pas que le montant de 100 $ serait plus utile s'il était investi dans les communautés, pour fournir des outils aux gens?
Je considère les garderies comme des outils, quasiment, en ce sens où il faudrait envoyer ces enfants dans les garderies francophones, plutôt qu'anglophones. Sinon, on s'aperçoit plus tard que ces enfants sont devenus anglophones et qu'ils vont à l'école anglophone. Ça leur donnerait la chance de se rapprocher des écoles francophones.
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C'est pire. Veuillez noter que le résultat global de 42 p. 100 se détaille comme suit: il est de 56 p. 100 chez les francophones et de 39 p. 100 chez les anglophones. Je répète qu'il ne s'agit pas seulement du milieu minoritaire, car le Québec est inclus. En effet, 55 p. 100 des adultes québécois de 16 à 65 ans sont classés aux niveaux 1 et 2. Ce n'est pas un phénomène purement caractéristique du milieu minoritaire ou qui ne touche que les francophones. En ce sens, il est important d'en tenir compte.
Il existe plusieurs raisons à cela. Les chercheurs en ont déterminé trois. Premièrement, chez les adultes francophones et dans la communauté francophone en général, les habitudes de lecture sont beaucoup moins développées. Deuxièmement, l'accès au système d'éducation dans les années précédentes est très difficile. Troisièmement, les chercheurs ont déterminé que les réalités sociales obligent des changements sur le plan des niveaux de compétences chez les adultes. En effet, je parlais plus tôt de continuum et du fait que l'on ne parle plus d'analphabètes. Sur le plan social et économique, ce que l'on demande maintenant à un adulte pour avoir un bon rendement n'a rien à voir avec ce que l'on exigeait il y a 20 ans. Les niveaux d'alphabétisme ne sont donc pas statiques, il est important de le comprendre. D'ailleurs, les rapports publiés depuis 1993-1994 le prouvent. Il n'y a rien de statique. Les changements sociaux et économiques ont aussi un effet sur ces niveaux d'alphabétisme.
Évidemment, l'autre difficulté, c'est-à-dire l'accès à des services de qualité en français pour les adultes peu alphabétisés, pose un sérieux problème. La Feuille de route ne finance qu'une partie, ne finance qu'un projet. Je vous rappelle que, dans le cadre de la Feuille de route du gouvernement fédéral, nous ne pouvons pas livrer de services. Cela fait partie de nos indicateurs de rendement. La fédération ne livre pas de services, mais développe des expertises. Elle est financée par le gouvernement fédéral. L'éducation et la formation sont de compétence provinciale, nous le reconnaissons. De quelle façon s'articulent les financements fédéraux, afin de pouvoir offrir des services dans les provinces et territoires? C'est une des clés de la Feuille de route actuelle ou de la prochaine. En ce moment, cela pose de sérieuses difficultés sur le plan de la livraison de services et d'accès aux services.
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On dirait que vous avez lu notre site Web!
Effectivement, le développement des compétences pose un sérieux problème pour les adultes francophones qui vivent en milieu anglophone, comme vous l'avez dit. De façon générale au Canada, pour trouver un emploi, il faut minimalement maîtriser la langue anglaise. Pour ce faire, il faut avoir des compétences dans sa propre langue. C'est un des enjeux.
Le deuxième enjeu pour les communautés francophones, vous le savez, est leur développement. Cela dépasse le simple adulte qui est confronté à des difficultés; cela couvre le développement de la communauté.
Par ailleurs, ce que vous dites est vrai. De façon générale, qu'ils soient anglophones ou francophones, les adultes peu alphabétisés sont ceux qui ont le plus de difficulté à garder leur emploi ou à en trouver un. Il y a une série de difficultés, par exemple en santé. D'ailleurs, on dit que l'alphabétisme est l'un des indicateurs de santé. En ce sens, c'est une problématique très complexe, à laquelle on ne peut pas répondre de façon simple.
C'est pourquoi il est important d'élaborer une Feuille de route qui soit claire. Le rôle du gouvernement fédéral est aussi important, particulièrement pour ce qui est de l'offre et du développement des services pour cette clientèle francophone adulte peu alphabétisée. La réponse ne peut pas venir que du gouvernement fédéral. Elle doit être élaborée conjointement avec les provinces, ce qui n'est pas le cas présentement. On ne reçoit pas de financement des provinces, ce qui pose un sérieux problème.
La prochaine Feuille de route, ou le prochain cadre de financement, comme vous l'avez mentionné, devra absolument tenir compte de cet enjeu. De toute façon, le gouvernement fédéral a une responsabilité fiduciaire. Cependant, au-delà de ça, pour favoriser le développement des compétences chez les adultes, il doit y avoir un cadre. Or, ce cadre n'existe pas en ce moment au gouvernement fédéral. Il n'y a pas de leadership, il n'y a pas d'approche globale pour le développement de l'éducation continue. Il n'y en a pas, au gouvernement fédéral. Aucun des ministères n'a cette responsabilité. On a une approche très spécifique pour le développement économique et du marché de l'emploi, ce qui pose un problème pour le développement des communautés francophones. À notre avis, c'est clair.
Je pourrais vous en parler jusqu'à demain matin, alors vous êtes mieux de m'arrêter.
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Les petits programmes, monsieur, ça ne fonctionne pas. On n'est pas à l'heure des petits programmes. On est à l'heure de faire des interventions massives pour le développement des compétences.
Le gouvernement fédéral a défini neuf grandes compétences, appelées les compétences essentielles. Une de ces compétences est celle que vous avez mentionnée, l'informatique.
On n'est plus à l'heure des petits programmes. On est à l'heure de développer une approche qui aura du sens pour ces adultes. Je le répète: toutes langues confondues, il est question de 42 p. 100 de la population. Une étude se fait en ce moment dans le cadre du Programme pour l'évaluation internationale des compétences des adultes, conjointement avec les 25 autres pays et dont on aura les résultats en 2013. On s'attend au même type de résultats.
Quel est le rôle du gouvernement fédéral à cet égard? Quel est le rôle du gouvernement fédéral dans le développement des communautés francophones et des compétences chez les adultes francophones? Ces adultes ne disparaîtront pas demain matin. Au Nouveau-Brunswick, ils sont 66 p. 100; au Manitoba, 55 p. 100; en Ontario, 55 p. 100; au Québec, 55 p. 100, soit 800 000 adultes de niveau 1. De quoi parle-t-on? On n'est plus à l'heure des petits programmes. On est à l'heure des investissements importants dans le cadre d'une stratégie pancanadienne. Le gouvernement fédéral ne peut pas décider de faire ceci ou cela en Ontario, par exemple. Ça ne fonctionne pas ainsi, et on en est conscients.
La Feuille de route doit servir de levier politique, et pas seulement économique. Il faut adopter une approche globale qui tienne la route pour ces adultes. Si on était trois ou quatre autour de la table à avoir ce problème, on ferait des petits programmes. En ce moment, ils sont 10 millions de personnes et représentent 42 p. 100 des adultes canadiens. Depuis tout à l'heure, on parle des francophones, mais il est intéressant de voir que les problèmes d'alphabétisation ne sont plus limités à une seule langue. Les adultes anglophones rencontrent aussi cette difficulté. Elle existe aussi pour eux.
Le gouvernement ne peut pas se limiter à une seule intervention. Le gouvernement fédéral me fait penser aux gars: il n'est pas capable de faire deux choses en même temps. Ce n'est pas vrai, le gouvernement peut faire plus d'une chose à la fois. Ma blonde me dit toujours que parce que je suis un gars, je ne peux pas faire plus d'une chose à la fois. En ce moment, le gouvernement fédéral me fait penser à ça. Il investit seulement en emploi. Ça ne peut pas fonctionner comme ça, c'est insensé.
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Je vous arrête. Je n'ai pas beaucoup de temps, car je n'ai qu'un tour de parole. On s'en reparlera. Votre bureau est-il toujours situé chemin Montréal? J'irai vous voir. Je suis grand-père, alors je vais arriver chez vous.
Avant ça, j'ai deux ou trois petites questions de routine — vous me connaissez, monsieur le président. Par politesse envers nos invités de ce matin, je vais expliquer le contexte.
Selon l'horaire, on consacre la deuxième partie de la séance aux travaux du comité, incluant un avis de motion que j'ai déposé. Là, je ne sais pas ce qui se passe, mais ça fait trois fois qu'un de nos membres ne vient pas. Il était monté aux barricades quand le gouvernement avait nommé un vérificateur général unilingue. Il n'était pas heureux de ça. J'ai déposé un avis de motion demandant au comité de faire venir les chasseurs de têtes qui avaient fait le processus ayant abouti au choix de cet homme. Je voulais donner à ce député en question la chance de voter sur cette motion, mais il n'est pas là. Dans ce cas, monsieur le président, je ne la présenterai pas encore ce matin. Je vais attendre qu'il soit là. Je vous le dis tout de suite. S'il arrive, je le ferai.
Mon autre question s'adresse à vous, monsieur le président. Quand le président d'un comité brise le huis clos, que doit-on faire?
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Merci, monsieur le président.
Je veux revenir rapidement sur une demande du comité. À la suite du dépôt, il y a deux semaines, d'un document électronique partiel et incompréhensible de Patrimoine canadien, on a demandé d'avoir un document complet et compréhensible. À la fin de la réunion, pourriez-vous nous faire état de la situation, afin de voir s'il y a du progrès?
Merci et bienvenue à chacun de nos invités. Vous représentez l'ensemble de ce qui est nécessaire pour préparer un citoyen francophone à faire pleinement et entièrement partie de cette société.
J'adresserai mes premières questions à M. McRoberts et à Mme Lalonde.
Si on doit croire encore à la dualité linguistique dans ce pays, il me semble que la figure de proue devrait être le Parlement canadien. On éprouve toutes sortes de problèmes par les temps qui courent. D'abord, il y a les nombreuses nominations d'unilingues anglophones — sur lesquelles je ne reviendrai pas, mais vous les connaissez autant que moi.
Je me pose également de sérieuses questions sur l'ensemble des programmes linguistiques qui existent pour les fonctionnaires d'Ottawa qui veulent apprendre une langue seconde afin de gravir les échelons au cours de leur carrière. Il me semble que, d'abord, les sommes investies sont colossales. Deuxièmement, c'est trop tard. De plus, apprendre le français à Ottawa, par exemple, dans un milieu où on peut travailler en anglais, cela ne nous donne pas vraiment l'occasion de le mettre en pratique.
Sauf erreur, vous avez obtenu une contribution modeste de la Feuille de route. Pourrait-on inclure dans la prochaine Feuille de route un mandat de former les futurs travailleurs de ce Parlement, pour qu'ils soient bilingues au moment de postuler et non par la suite? Un tel mandat pourrait-il être confié à vos universités?
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Non, pas en ce moment. Je pense qu'il y a une vision d'ensemble. Plus tôt, on disait que le développement dans ce domaine doit partir des besoins des apprenants. Il doit aussi partir des réalités provinciales et territoriales. Dans chacune des provinces et chacun des territoires, il y a souvent une politique-cadre en matière d'alphabétisation et de développement des compétences. La livraison des services relève des provinces et des territoires. On doit donc, premièrement, s'assurer que notre intervention correspond aux réalités provinciales.
Deuxièmement, non, le financement fédéral n'est pas suffisant dans ce domaine. Au-delà du financement, il y a la nécessité pour le gouvernement fédéral de mobiliser les provinces autour d'un enjeu commun sur ce dossier et plus particulièrement autour des adultes francophones. Le coeur de la stratégie est là.
Au cours des cinq dernières années, il y a eu un investissement de 7,5 millions de dollars, mais seulement en alphabétisation familiale. C'est peu et c'est souvent dans un seul domaine. Il faut donc ouvrir.
Au sein du gouvernement fédéral, c'est important qu'il y ait une politique-cadre globale, en collaboration avec les provinces. Les réponses sont là. Il faut s'assurer d'avoir un investissement, une politique-cadre et une participation communautaire et institutionnelle à l'ensemble du développement. En ce moment, pour trouver un emploi, il faut des compétences.
C'est clair qu'on doit aussi avoir une approche plus globale auprès des collectivités et des familles, ce qu'on n'a pas en ce moment. Espérons que le prochain cadre de financement va permettre cette approche. La Feuille de route ne doit pas être perçue comme une fin, mais plutôt comme un levier qui permet d'aller ailleurs.
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Eh bien, comme je l'ai dit, notre rôle est assez limité, selon la Feuille de route actuelle. Ce qui touche au postsecondaire est plutôt modeste. Nous avons obtenu de l'appui pour un programme en particulier qui était important, mais dans l'ensemble, le soutien à l'enseignement postsecondaire — ce qui comprend les universités — est assez limité.
Dans la nouvelle Feuille de route, nous aimerions en particulier trouver du soutien à une stratégie de recrutement et d'intégration d'étudiants étrangers francophones. Nous avons la capacité d'accueillir un plus grand nombre d'étudiants. C'est important pour les communautés francophones, les communautés minoritaires, car les immigrants francophones s'intègrent dans ces communautés. En ce moment, 1 p. 100 seulement des immigrants qui s'installent ailleurs qu'au Québec sont francophones. C'est un des enjeux très importants en ce qui concerne la position démographique des minorités francophones.
Nous pensons pouvoir jouer un rôle constructif en attirant des étudiants francophones de l'étranger, en particulier grâce à des bourses et à des appuis au sein de nos institutions. Nous avons normalement des structures qui soutiennent les étudiants étrangers, mais nous devons les renforcer. Nous pouvons aussi leur permettre de s'intégrer au sein de leurs communautés francophones respectives grâce à des emplois ou à des stages au sein d'institutions ou même d'entreprises francophones. Nous croyons que ce serait pour nous une façon de changer nettement les choses au Canada, en resserrant la position des minorités francophones et en attirant de nouveaux Canadiens qui, de toute évidence, contribueront dans une grande mesure au pays.
Nous trouvons aussi important que la Feuille de route prévoie du soutien aux diplômés d'écoles d'immersion, aux étudiants francophiles, de sorte qu'ils s'inscrivent dans nos institutions et poursuivent leurs études en français. La majorité des diplômés d'écoles d'immersion ne poursuivent pas leurs études en français, mais plutôt en anglais. L'investissement de taille que les écoles d'immersion représentent est d'une certaine manière menacé. Nous ne tirons pas vraiment profit des millions de dollars ayant servi au soutien des écoles d'immersion.
Ce n'est qu'en poursuivant leurs études postsecondaires en français que ces étudiants pourront conserver et améliorer leur français. S'ils font leurs études universitaires en anglais, cela va vraisemblablement amoindrir leur connaissance du français. Nous espérons donc qu'un programme de bourses leur permette de venir étudier dans nos institutions.
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Je vais poser une question brève et je laisserai ensuite une partie des cinq minutes dont je dispose à mon collègue M. Harris, afin qu'il puisse en poser une à son tour.
Tout à l'heure, M. Lévesque a parlé de l'alphabétisation et des programmes à long terme. Votre programme relève de Ressources humaines et Développement des compétences Canada. On sait que Ressources humaines et Développement des compétences Canada est responsable aussi de l'assurance-emploi. Je reviens sur ce sujet parce que les programmes de formation de la main-d'oeuvre permettent maintenant aux gens d'aller au collège et de profiter de deux années payées au même titre que s'ils étaient bénéficiaires de l'assurance-emploi. Ils ont le droit de finir leurs deux dernières années d'université et de recevoir de l'assurance-emploi.
Pensez-vous que ce serait bon que le gouvernement envisage que l'alphabétisation fasse partie de cela? C'est la base, le début. Si 66 personnes ont un problème d'alphabétisation, c'est certain qu'elles auront de la difficulté à trouver un emploi. Alors, plutôt que de refuser, on devrait permettre aux travailleurs qui perdent leur emploi de suivre des cours d'alphabétisation afin de pouvoir ensuite aller au collège. Au départ, on refuse. On leur dit que s'ils n'ont pas terminé une 10e année, ils ne peuvent pas participer. Ils sont tous exclus. La seule chose qu'ils peuvent faire, c'est suivre des cours du soir, or c'est trop lent et ils ne se rendent pas jusqu'au bout.
Pensez-vous que ce serait une bonne idée que Ressources humaines et Développement des compétences Canada permette ça, soit dans le cadre de la Feuille de route ou dans le cadre de ses programmes? Dans un cas ou dans l'autre, c'est toujours le même argent: celui des contribuables. Pensez-vous qu'il serait préférable d'offrir un tel programme, plutôt que de voir une personne recourir à l'assurance-emploi, surtout un travailleur saisonnier dont on sait qu'il n'aura peut-être pas de travail avant le printemps suivant?