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Bon après-midi à tous. La séance est ouverte.
Bienvenue à la 14e séance du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Nous allons poursuivre l'étude de l'efficacité du Bureau des petites et moyennes entreprises et du programme canadien pour la commercialisation des innovations.
Nous sommes très heureux de souhaiter la bienvenue aux témoins qui vont nous donner leur témoignage.
De l'Association canadienne du capital de risque et d'investissement, nous accueillons M. Tom Hayes qui est président-directeur général de GrowthWorks Atlantic. Bienvenue, monsieur Hayes.
De la Canadian Information Technology Providers Association, nous accueillons son président, M. Herman Yeh. Bienvenue.
De 2G Robotics Inc., nous accueillons M. Jason Gillham, directeur des opérations.
Bienvenue à tous. Nous avons prévu que vous feriez une déclaration préliminaire de 10 à 15 minutes, après quoi les membres du comité vous poseront des questions.
Est-ce que l'un de vous, ou vous tous, allez faire une déclaration commune ou comment souhaitez-vous procéder, monsieur Hayes?
Je représente l'Association canadienne du capital de risque et d'investissement en ma qualité de membre du conseil d'administration de cette association.
Richard Rémillard, le directeur exécutif, est à l'extérieur du pays, sinon il aurait fait la déclaration en notre nom. Cependant, comme je m'occupe aussi d'un fonds privé de capital de risque, je connais assez bien le programme.
L'Association représente la plupart des intervenants dans le secteur de l'investissement et du capital de risque au Canada. Elle compte plus de 1 800 membres qui ont environ 75 milliards de dollars d'actifs sous mandat de gestion.
Lorsqu'on a demandé à l'Association de comparaître et de se prononcer sur le Programme canadien pour la commercialisation des innovations, notre directeur exécutif a fait un sondage informel auprès des membres afin de vérifier leur connaissance du programme et d'obtenir leurs commentaires en vue de la comparution d'aujourd'hui.
Fait étonnant, ou peut-être pas si étonnant, mis à part moi-même, presque aucun membre de l'Association ne connaissait le programme. Dans mon cas, j'avais lu quelque chose au sujet du programme dans une publication l'an dernier — je ne me souviens pas très bien où — et j'avais transmis l'information au PDG de l'une des sociétés de notre portefeuille du fonds de capital de risque que je gère, la société Virtual Marine Technology, basée à St. John's, Terre-Neuve, ce qui leur a permis d'utiliser le programme.
Ce sondage auprès des membres de l'Association me porte à croire que le programme est peu connu et qu'on devrait faire plus pour le faire connaître, ou qu'on peut le faire. En général, l'Association souscrit à l'utilisation des programmes d'achats publics comme outil pour renforcer l'innovation industrielle au sein des entreprises canadiennes. Nous soulignons l'appui que ce programme a reçu du comité Jenkins, dans son rapport. C'était la troisième recommandation, je crois: « Faire de l'innovation en entreprise un des objectifs clés des politiques d'achat et d'approvisionnement ».
Entre autres initiatives stratégiques, l'Association recommande d'encourager les principaux entrepreneurs du secteur de la défense à s'acquitter de leurs obligations en matière de retombées industrielles et régionales, les RIR, en investissant dans des fonds de capital de risque au Canada qui se concentrent sur les entreprises en démarrage du secteur de la haute technologie . Des crédits accélérés pourraient leur être accordés s'ils acceptent d'investir dans des fonds de capital de risque, comme les crédits accordés qu'on leur accorde pour la recherche universitaire. Dans le cas des universités, je crois comprendre qu'ils obtiennent un levier de cinq à un s'ils passent par une université.
Nous croyons que cela aiderait grandement à régler le problème au Canada aujourd'hui, un problème effectivement lié à la pénurie de capital de risque à la disposition des entreprises aux étapes du prédémarrage et du démarrage. C'est une mesure que le gouvernement du Canada pourrait prendre pour régler ce problème important.
Permettez-moi de revenir au programme en question, le Programme canadien pour la commercialisation des innovations. J'étais à St. John's hier. Nous devions y régler les dernier détails d'un autre investissement. J'ai donc profité de l'occasion pour parler au PDG d'une société détenue en portefeuille avec laquelle nous faisons des affaires — BMT — et lui poser des questions sur le programme. Évidemment, il s'est dit en faveur du programme, puisqu'ils ont utilisé le programme pour vendre un simulateur d'embarcations à la Garde côtière canadienne. Il a toutefois fait deux ou trois observations que je veux transmettre au comité. À son avis, le processus de demande est long et assez complexe et si cela n'a pas posé problème à sa société, parce qu'ils ont l'habitude de ce genre de contrats, du point de vue des entreprises en démarrage, cela pourrait représenter un défi, étant donné le niveau ou le manque de profondeur des équipes de gestion.
D'après ce que j'ai compris, si une société vend un prototype à un ministère et que celui-ci veut acheter une autre unité, une deuxième ou une troisième unité, il faut passer par le processus complet d'appel, ce qui peut être assez long et compliqué.
L'autre remarque qu'il a faite — et je ne suis pas certain d'avoir tout à fait compris — c'est que si l'achat original du ministère fédéral était basé sur un devis établi par le fournisseur initial, celui-ci est alors exclu des achats subséquents du gouvernement. Où est la logique ici, je n'en suis pas sûr. Quoi qu'il en soit, je n'ai aucun doute que d'autres personnes ici présentes comprennent mieux que moi de quoi il en retourne.
Je ferai simplement remarquer que tout obstacle pour vendre à votre propre gouvernement, au gouvernement du Canada, est toujours vu comme un point négatif lorsque vous essayez de vendre à des sociétés et à des gouvernements à l'étranger. De fait, il est parfois plus facile de vendre à des sociétés étrangères que de vendre ici au pays. Nous constatons que c'est assez courant chez bien des entreprises en démarrage. Nous devons prouver la technologie et le service à l'extérieur des marchés canadiens avant que les gens d'ici adoptent la technologie.
D'après mon expérience personnelle, lorsqu'on met en oeuvre un nouveau programme, il y a toujours un apprentissage, des défis et des améliorations qui peuvent être apportées au fil du temps, en fonction de l'expérience concrète, et je soupçonne que c'est le cas ici. Je répéterai que nous, comme association, et moi-même, comme acteur dans le secteur du capital de risque, sommes toujours en faveur de programmes qui appuient la technologie et l'innovation canadiennes et nous vous recommanderions de faire le maximum pour améliorer et renforcer les programmes pour l'avenir et pour le bénéfice des entrepreneurs canadiens.
Je vous remercie.
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Oui, je vous remercie, monsieur le président.
Je suis Herman Yeh, président de la Canadian Information Technology Providers Association, la CITPA, et le propriétaire de Northern Micro Inc.
La CITPA, fondée en 2005, est un regroupement d'entreprises canadiennes qui fournissent des outils et des services informatiques au secteur public du Canada. Actuellement, nous représentons plus d'une quarantaine de PME dans le secteur des TI canadien. Le chiffre d'affaires combiné de nos membres dépasse largement 400 millions de dollars par année en vente d'ordinateurs, de logiciels et de services professionnels.
Northern Micro Inc. est une compagnie privée canadienne qui dispense ses services aux sections de la TI du gouvernement du Canada depuis 26 ans. Notre entreprise qui a son siège à Ottawa emploie actuellement plus de 70 personnes et a un chiffre d'affaires annuel de 60 millions de dollars.
Selon les membres de la CITPA, le BPME a joué un rôle utile et créatif. La mise au point du site achatsetventes.gc.ca est le meilleur outil technologique pour fournir aux PME des renseignements leur permettant de s'orienter dans les méandres des services d'approvisionnement de TPSGC. Il est beaucoup plus perfectionné que les tentatives précédentes. Je tiens à féliciter le BPME pour cette réalisation, et j'espère qu'il pourra continuer à investir dans ce site Web.
Toutefois, il reste à déterminer si cet organe aide efficacement les PME à se débrouiller dans les rouages des services d'approvisionnement fédéraux et s'il a pu atteindre ses objectifs. Avant de répondre à cette question, je veux analyser les relations actuelles des PME avec TPSGC sur le créneau des équipements informatiques, ainsi que les problèmes auxquels font face les membres de notre association. Une fois ces points éclaircis, nous pourrons mieux évaluer l'efficacité du BPME.
On estime à 452 millions de dollars le montant des achats de matériel informatique du gouvernement fédéral dont 296 millions de dollars via diverses offres à commandes permanentes nationales, ou OCPN, toujours par l'entremise du Secteur de la gestion de l'approvisionnement en services et en technologies, le SGAST, à TPSGC. Les OCPN font état de 24 contrats dont 13 ayant été accordés à des PME. La plupart des fournisseurs liés par un contrat d'OCPN confient le soin de remplir les commandes à des centaines de PME intermédiaires un peu partout au pays. On peut estimer de façon conservatrice que la part des PME sur ce créneau pourrait atteindre jusqu'à 75 p. 100, soit 335 millions de dollars sur le total de 452 millions de dollars.
Globalement, TPSGC a octroyé l'an dernier plus de 11 milliards de dollars de contrats, les PME en ayant décroché pour 4,73 milliards de dollars, soit 43 p. 100. Les données ci-dessus montrent que les PME obtiennent un plus fort pourcentage des ventes de matériel informatique que pour les autres produits et services achetés par le gouvernement du Canada. Cela vaut la peine d'examiner plus en détail les raisons pour lesquelles le segment des TI est tellement différent de l'ensemble des produits et services en général.
Le groupe du SGAST de TPSGC négocie activement avec des PME. Actuellement, plus de 50 p. 100 des fournisseurs sont des PME. Il s'adresse aux départements de la clientèle et aux fournisseurs pour solliciter d'autres services à valeur ajoutée qui répondent aux besoins des clients internes.
C'est la Division des services techniques et informatiques, la DSTI, du SGAST qui exerce l'autorité technique par rapport aux contrats OCPN d'achat de TI. La DSTI s'est associée avec la Division EJ en indiquant les exigences aux plans technique et environnemental, et en donnant des conseils stratégiques à propos des tendances et des enjeux technologiques. Ce partenariat a permis de réduire le fossé de communication entre les autorités techniques et contractuelles et raccourcit le cycle d'approvisionnement. La Division EJ permet aux titulaires de contrats d'en réassigner aux PME qui revendent des produits et des services pour eux, ce qui permet par ricochet aux PME de fournir leurs services au gouvernement du Canada d'un océan à l'autre.
L'exemple ci-dessus démontre clairement qu'on peut avoir de bons résultats quand les fonctionnaires de TPSGC consultent à la fois les clients ministériels et leurs fournisseurs des produits et services TI, en dépit des limites qu'implique l'absence de politique-cadre en la matière.
La CITPA croit que le BPME peut remplir son mandat de deux façons. Premièrement, le BPME peut aider les entreprises en contact avec lui qui vendent déjà des produits ou services au gouvernement à en vendre plus et à obtenir une plus grande part que maintenant du gâteau contractuel.
Deuxièmement, il pourrait contacter, instruire et dynamiser d'autres PME pour qu'elles fassent affaire avec le gouvernement fédéral en augmentant ainsi la part totale du marché qui revient aux PME.
De toute évidence, l'objectif le plus bas consiste à protéger la part du marché détenue par les acteurs actuels tel qu'indiqué dans le quadrant inférieur gauche du diagramme annexé aux notes d'information. Trouver des nouveaux débouchés pour les acteurs actuels, l'action indiquée dans le quadrant supérieur gauche, et trouver des nouveaux acteurs, au quadrant inférieur droit, et faire les deux en même temps, quadrant supérieur droit, nécessiterait des ressources additionnelles.
Le BPME mérite des louanges pour avoir essayé d'accomplir tout cela avec des moyens financiers limités, et ce malgré l'absence en l'occurrence de directives claires et efficaces émises par le Secrétariat du Conseil du Trésor. Le BPME a ouvert des bureaux régionaux et accompli de grands pas pour rejoindre d'autres fournisseurs potentiels et faire connaître les possibilités à des nouvelles PME. Le BPME aurait besoin d'aide pour préserver le bassin actuel de fournisseurs au cours des prochaines années et pour aider les fournisseurs déjà établis et les nouveaux venus à conquérir du terrain. Cela exigera une nouvelle politique d'encadrement, qui devrait idéalement relever du SCT, ce qui permettrait au BPME d'atteindre ses objectifs.
J'entrevois des défis accrus que les entreprises membres de la CITPA et le BPME devront relever simplement pour préserver leurs acquis et encore plus pour faire des progrès. Il paraît évident que des nouvelles tendances en gestion et l'avènement de l'organisme Services partagés Canada risquent d'aller à l'encontre des progrès accomplis jusqu'ici. Plus particulièrement, dans certains milieux, la « sagesse populaire » prétend qu'on peut toujours réaliser des économies et des gains d'efficacité en procédant aux acquisitions à plus grande échelle. L'expérience montre que si on augmente systématiquement à l'échelle des transactions, il en résulte souvent une diminution des retombées.
Dans le cas de certaines activités, à un point quelconque, les gains obtenus grâce aux économies d'échelle peuvent devenir des désavantages et impliquent leur propre ensemble de nouveaux risques. Depuis 2005, le SCT et TPSGC ont mis en oeuvre des stratégies de regroupement des acquisitions. L'idée est essentiellement de réduire le nombre de fournisseurs et d'accorder de plus gros contrats, selon la théorie que des achats à plus grande échelle augmentent le pouvoir d'achat et peuvent faire épargner. Toutefois, aucune donnée empirique ne prouve que cela rapporte des économies pour tous les genres de produits. En fait, les coûts d'immobilisation des TI par rapport aux dépenses de fonctionnement se situent entre 15 et 20 p. 100 du total. C'est en réduisant non pas les dépenses en immobilisations, mais plutôt les coûts de fonctionnement et de soutien correspondants, que l'on pourra le plus épargner.
Voici les deux recommandations concernant le BPME.
Premièrement, il est très difficile d'évaluer les succès du BPME faute de renseignements précis là-dessus. Cet organisme devrait disposer d'un ensemble solide de données permettant de bien gérer et d'évaluer ses activités, alors qu'il y a peu de renseignements disponibles. Et ce n'est pas par sa faute.
Deuxièmement, l'absence de politique d'encadrement, ou pire encore, l'obligation de fonctionner suivant des règles ou des stratégies contradictoires, nuit au travail de cet organisme, la principale question en suspens étant de savoir comment il peut assister les PME dans un contexte où l'État cherche à octroyer des contrats de plus en plus gros à un nombre de moins en moins grand de fournisseurs.
Le Conseil du Trésor n'ayant pas dicté de politique s'appliquant aux approvisionnements auprès des PME particulièrement pour les TI, les membres de la CITPA trouvent très difficile de coopérer avec TPSGC de manière à réconcilier les règles fédérales contradictoires. Cette politique d'habilitation indispensable, qui procurerait au BPME les pouvoirs requis, entre autres celui de recueillir les données des contrats gouvernementaux pour lui permettre d'établir une série d'indicateurs de rendement clés, les IRC.
Grâce à une telle politique, le BPME pourrait collaborer avec les ministères clients, notamment Services partagés Canada, pour concevoir une stratégie d'approvisionnement bien articulée faisant que les PME autant que le gouvernement y gagneraient. Il pourrait aussi appliquer des IRC plus pointus pour évaluer l'efficacité de ses actions. Le BPME et TPSGC ont beaucoup de mal à évaluer leur réussite au cours des cinq dernières années, à part quelques indices à l'effet que ces organismes ont bien écouté les avis des intéressés et fait de leur mieux pour informer les PME malgré leurs budgets limités.
Ce n'est pas suffisant, et cette lacune n'est pas due au BPME. Elle s'explique par l'absence d'une politique d'encadrement claire de la part du SCT s'appliquant aux achats de TI aux PME.
En se contentant d'accorder une poignée de gros contrats (marchés regroupés), le gouvernement transfère simplement les risques et les coûts aux entrepreneurs privés, et rien ne lui garantit que ces quelques gros contrats d'acquisition porteront fruit. En fait, si l'entrepreneur fait faillite, l'ensemble du projet de transformation et de modernisation des TI risque de se solder par un échec retentissant; les facteurs de risque deviendraient alors impossibles à surmonter, une source potentielle d'embarras politiques pour le gouvernement.
De nos jours, les PME dans le secteur des TI sont confrontées à plusieurs nouvelles menaces, et pire encore, à la notion erronée qu'il est coûteux et inefficace de s'approvisionner auprès des PME. Plusieurs modes ou tendances en gestion ont eu pour effet de mettre sous pression les PME, par exemple les méthodes d'achats regroupés qui bénéficient uniquement à quelques grandes multinationales et qui excluent les PME suivant la croyance erronée que cela fera économiser.
Avec sa composition et son budget actuels, le BPME ne peut pas faire grand-chose pour aider les entreprises clientes. De nos jours, si vous voulez mon avis, il faut prendre en considération le succès obtenu et les possibilités offertes grâce aux achats de matériel TI à des PME canadiennes qui leur ont permis de prendre l'expansion voulue, y fournir l'impulsion politique indispensable pour établir une politique-cadre d'habilitation relevant du SCT, qui permettrait au BPME et à TPSGC d'atteindre leurs objectifs communs qui consistent à renforcer les PME ainsi que les retombées économiques consécutives, tout en permettant aux contribuables canadiens d'économiser au chapitre des approvisionnements.
La CITPA serait ravie d'aider votre comité et les fonctionnaires concernés à tracer le chemin en vue de poursuivre et d'accroître les réussites obtenues sur ce plan.
Je vous remercie.
2G Robotics est l'une des sociétés qui a collaboré avec le PCCI. Notre entreprise avait été retenue par le programme.
Je suis le fondateur et PDG de 2G Robotics, une petite entreprise en démarrage basée à Waterloo, en Ontario. Nous fournissons des solutions à des sociétés qui veulent obtenir des mesures de haute précision dans un environnement sous-marin.
2G Robotics a mis au point le premier scanner au laser sous-marin facile à déployer au monde. En utilisant notre scanner au laser, les entreprises d'inspection sous-marine peuvent produire des modèles numériques en trois dimensions d'endroits qui les intéressent particulièrement sur leur structure sous-marine. Ces modélisations en trois dimensions illustrent généralement des défauts de la structure. Les ingénieurs peuvent utiliser cette information pour évaluer l'intégrité ou la performance du bien pour confirmer qu'il peut continuer de bien fonctionner avec minimum de budget affecté à l'entretien. Les applications typiques de la technologie peuvent comprendre l'infrastructure municipale d'approvisionnement en eau, les réseaux pétroliers et gaziers côtiers et les réseaux d'énergie nucléaire et hydroélectrique. D'autres industries comprennent les domaines scientifique et archéologique et la sécurité militaire.
En plus de bénéficier du Programme canadien de commercialisation des innovations, 2G Robotics a bénéficié de plusieurs autres programmes de soutien financier au cours de la phase de développement de la technologie de la société, notamment les centres d'excellence de l'Ontario, la Fondation canadienne des jeunes entrepreneurs, Precarn, l'Institut canadien pour les innovations en photonique, MITACS, MAARS et Communitech.
En ce qui concerne le PCCI plus particulièrement, j'ai appris l'existence du programme par l'entremise de Communitech. Nous avons présenté une demande d'achat de notre système par l'intermédiaire du programme dans la catégorie de la sécurité publique et en décembre 2010, notre entreprise a été retenue en vue d'être jumelée à un organisme aux fins d'une mise à l'essai. Au cours des mois qui ont suivi, nous avons été jumelés à RDDC Atlantic et mené à bien les différentes étapes de l'élaboration et de l'approbation du marché.
En août 2011, nous avons livré un scanner au laser sous-marin à RDDC en vue d'un essai et formé le personnel de l'établissement à l'utilisation du système. D'ici quelques mois, le projet sera mené à terme tandis que RDDC comparera la performance de notre technologie en matière d'analyse de cibles par rapport aux technologies disponibles.
Lorsque 2G Robotics a présenté une demande au programme, nous n'avions pas encore vendu de système. Au cours de la dernière année, nous avons vendu en tout six systèmes et nous avons loué plusieurs fois la technologie. Notre technologie a été utilisée dans le monde entier, de l'Arctique en l'Antarctique, du golfe Persique au golfe du Mexique. Elle a été utilisée à toutes les sauces, de l'évaluation de la croissance et de la structure d'organismes microbiens dans le lit d'un lac à l'inspection des structures de plateformes de forage pétrolier en mer.
Le PCCI a été pour nous un client de référence important, une première étape critique pour toute nouvelle technologie qui cherche à faire sa place dans un secteur. Nous avons doublé notre personnel à temps plein et nous constatons un intérêt considérable à l'égard du produit, ce qui nous permet d'anticiper un succès soutenu.
En plus des bénéfices financiers directs et indirects que 2G Robotics en a tirés, nous avons beaucoup appris sur le processus gouvernemental et les compétences nécessaires pour travailler avec de grandes organisations.
J'aimerais profiter de cette occasion pour remercier les administrateurs du PCCI de nous avoir sélectionnés et nous avons hâte de voir comment le programme continuera d'être avantageux pour 2G Robotics.
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Il y a quelques années, on nous a demandé... Le fonds pour lequel je travaille, GrowthWorks, gère des fonds à la grandeur du Canada, environ 500 millions de dollars d'actifs sous mandat de gestion. Le sous-ministre d'Industrie Canada nous avait demandé quel pourcentage des sociétés que nous finançons au sein de notre portefeuille était le fruit des travaux de recherche et de développement du milieu universitaire. Nous sommes retournés au bureau et nous avons fait une analyse de tous les fonds que nous gérons. Honnêtement, nous avons été un peu étonnés de constater que 40 p. 100 des sociétés que nous financions étaient issues du milieu universitaire.
Cette donnée était importante, parce que lorsque vous examinez collectivement l'investissement considérable que le gouvernement du Canada a fait, de concert avec les provinces et d'autres organisations, je crois que c'est de l'ordre de 25 milliards de dollars par an qui est investi dans la R et D. Toutefois, à moins qu'on établisse un lien avec la commercialisation d'une grande partie de ces travaux de R et D, bon nombre des bénéfices potentiels sont perdus, à notre avis.
Je sais que les autres membres de l'Association conviendraient avec moi qu'il est capital que les acteurs de notre secteur collaborent toujours avec les universités et essaient de repérer les possibilités d'investissement dans de jeunes entreprises émergentes qui sont le fruit des travaux faits dans un milieu universitaire.
Dans l'Est du pays, nous avons une organisation, financée par l'Agence de promotion économique du Canada atlantique, l'APECA, qui représente les 19 universités, y compris les collèges communautaires à la grandeur du Canada atlantique. Notre association collabore de très près avec eux. Il faut dire honnêtement que certaines universités sont mieux disposées que d'autres à cet égard. Dans l'Est du pays, ce serait l'université Memorial à Terre-Neuve, l'université Dalhousie et l'Université du Nouveau-Brunswick. Au cours des 12 derniers mois, deux des meilleurs investissements de capital de risque au Canada sont dus à un ingénieur de l'Université du Nouveau-Brunswick qui a créé environ un milliard de dollars de valeur grâce aux deux sociétés qu'il a créées et vendues en fin de compte.
C'est le genre d'impact que vous pouvez avoir dans l'économie locale. Dans ces deux cas, les deux sociétés qu'il avait fondées ont créé beaucoup d'emplois et continuent d'en créer. À notre avis, les universités sont un élément extrêmement important du continuum.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais remercier nos témoins.
J'adresserai directement mes observations et mes questions à M. Hayes.
Je feuillette le document qui nous a été distribué au sujet de la CVCA. Je vois que cette association est une importante source de promotion, de réseautage, d'information et de perfectionnement professionnel pour les spécialistes du capital de risque et de l'investissement. On y décrit les programmes. On dit aussi — je crois que vous l'avez mentionné dans votre déclaration préliminaire — que vous représentez la majorité des sociétés d'investissement au Canada, soit plus de 1 800 membres, et que le capital de risque se caractérise généralement par des investissements dans des entreprises en démarrage, surtout des entreprises du secteur de la technologie.
Je veux m'attarder à ce que nous savons du BPME. Il avait été créé dans le but principal de faire en sorte que les PME puissent avoir accès aux achats publics, et ce de plusieurs façons: en réduisant le nombre de services d'approvisionnement, en simplifiant le processus d'adjudication des marchés, en fournissant de la formation, en collaborant pour améliorer les politiques d'approvisionnement et en s'employant à faire en sorte que les PME puissent exprimer leurs préoccupations et que celles-ci soient entendues.
Il me semble que votre association a ici une occasion incroyable d'entamer un dialogue avec les intervenants du BPME avec qui vous collaborez. Pourtant, vous avez dit qu'il n'est pas très connu. De fait, au sein de votre association, la connaissance du travail du BPME est pratiquement inexistante, comme celle, peut-être, du PCCI, plus particulièrement. Vous avez aussi dit qu'on devrait et pourrait faire plus pour le faire connaître.
Je me demande ce qu'il faudrait faire pour qu'au minimum, vos membres connaissent ce programme, et ce que votre organisation pourrait faire pour y contribuer.
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Bien sûr, veuillez m'excuser. Quand vous me posiez la question, je commandais un verre pour mon ami, parce que j'étais moi aussi captivé par l'histoire et j'aime la technologie. Il a peut-être besoin d'investissement. Je parlerai ensuite des critères et il pourra décider si ça l'intéresse.
En ce qui concerne la zone idéale d'intervention de notre fonds, il est impossible de généraliser, parce que différents fonds choisissent différents aspects du spectre. Toutefois, nous sommes ce que nous appelons un investisseur de démarrage. Nous cherchons des sociétés qui ont au moins une acceptation commerciale démontrée de leur produit ou de leur service. C'est pourquoi ce programme est si important. Comme mon ami l'a dit, cette première vente est cruciale pour prouver l'acceptation commerciale.
Assez souvent, les sociétés dans lesquelles nous investissons n'ont pas de revenu, mais elles sont à la veille d'en avoir. Nous préférons voir des revenus, mais nous n'en voyons pas dans tous les cas. Nous examinons l'équipe de gestion. Nous voulons voir au moins un semblant d'équipe de gestion compétente de spécialistes en la matière qui a un certain enjeu dans la partie, pour ainsi dire, étant donné que nous allons fournir la plus grande partie du financement, du moins au départ.
Nous cherchons des sociétés qui utilisent la technologie de façon novatrice dans un domaine où il n'y a pas beaucoup de compétition. Elles ne sont pas dans un marché de produits de base compétitif mais dans un marché où elles ont un avantage, du moins à court terme. Nous savons tous que pour tout ce qui est couronné de succès, la fenêtre ne reste pas ouverte longtemps.
La plupart de ces sociétés se concentreraient sur des marchés géographiques étendus et, dans certains cas, le monde, mais elles ne se limiteraient évidemment pas à un petit marché géographique. En grande partie, il s'agirait d'exportateurs, un élément important lui aussi et un avantage pour le Canada de voir ces dollars entrer au pays.
Quant à l'envergure des contrats, dans la première ronde, nous espérons quelque part entre un demi-million et un million de dollars, tout en étant conscients que nous devrons probablement prévoir des rondes de suivi subséquentes. Nous demandons un siège au conseil d'administration. Nous sommes des actionnaires minoritaires. Nous ne gérons pas les sociétés, mais nous espérons que nous ajoutons de la valeur et que nous aidons les sociétés à traverser leur période de croissance.
Ai-je réussi à vous convaincre?
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Laissez-moi citer quelques exemples de projets de TI.
Quand vous voulez mettre sur pied un grand centre de données, cela représente une grande dépense d'immobilisation. La construction d'un centre de données de niveau quatre coûte, comme tel, 150 millions de dollars, puis vous devez le remplir de serveurs, de matériel de communication, et ainsi de suite. Du point de vue de la haute direction de la bureaucratie, c'est fantastique. Ils disent qu'il peut être plus facile pour eux de confier un gros projet à une société pour laisser celle-ci s'occuper de tout, de la construction à la gestion de l'ensemble de l'infrastructure. Ce faisant, il y a un transfert de risque parce qu'ils ne veulent pas garder la TI à l'interne et la morceler en modules plus petits.
Vous avez besoin de beaucoup de gens talentueux pour le faire et je crois que le gouvernement avec les 8 000 spécialistes de la TI qu'il compte au sein de son effectif — avec les SSC, il aura 8 000 spécialistes — et toutes ces autres personnes qui gèrent déjà des centres de données et leurs réseaux. Se lancer dans la sous-traitance n'est peut-être pas la meilleure solution, mais nous n'en sommes pas sûrs. Les SSC n'ont jamais dit qu'ils procéderaient ainsi, mais il y a une tendance au niveau de la haute direction. Quand ils parlent du projet dans son ensemble, ils ont une tendance, comme nous l'avons vu bon an mal an. Il y a quelques années, c'était le projet des marchés de l'État. Plusieurs projets ne se déroulent pas vraiment très bien, mais ils ont effectivement confié le contrat à un seul entrepreneur.
Par ailleurs, nous avons vu que c'est très efficace lorsqu'ils réduisent l'envergure du projet, par morceaux, et le petit entrepreneur peut s'adapter beaucoup plus facilement. Ce sont des spécialistes en la matière. Souvent la grande société s'adressera à la PME et lui demandera si elle veut être son sous-traitant, puis elle fait de l'argent comme intermédiaire.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens également à remercier nos témoins de s'être déplacés.
Je me réjouis d'entendre ce que vous avez dit au sujet des petites et moyennes entreprises. Ce sont elles, et les entrepreneurs qui les lancent qui forment bien la base de notre économie. Il est fréquent que, lorsqu'elles réussissent, elles prennent une ampleur considérable. Parfois, aussi, elles se fractionnent en plusieurs entreprises de moindre envergure, mais c'est cet esprit d'entreprise qui est au coeur même de notre économie, qui a permis d'accomplir de grandes choses, qui crée des emplois et qui est le moteur de l'activité économique.
Ma circonscription repose sur un tissu économique très divers: l'industrie alimentaire, l'industrie légère, l'industrie chimique, les industries de la création telles que le cinéma et la télévision, et les entreprises de logiciel. Il s'agit pour l'essentiel de petites et de moyennes entreprises. Les questions que je tiens à poser concernent les moyens, justement, d'entretenir et de favoriser un environnement qui permette à ces entreprises de progresser. Le BPME y contribue, certes, mais il est clair qu'il ne saurait à lui seul suffire à la tâche.
Il faut dire, cependant, tant en ce qui concerne le BPME que la manière dont les contrats sont répartis par le truchement de TPSGC, qu'il y a de bonnes choses qui se font. Dans votre exposé, vous avez précisé, monsieur Yeh, que sur des contrats s'élevant au total à 11 milliards de dollars, 4,73 milliards environ, soit 43 p. 100 du montant des contrats attribués par Travaux publics Canada, sont allés à des PME. Dans votre secteur précis d'activité, c'est-à-dire les équipements de TI, les contrats se sont élevés à 452 millions de dollars, dont 335 millions, soit 75 p. 100 du total, sont allés à des PME. C'est dire que les PME ne s'en portent pas trop mal.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus au sujet de la valeur... Le concept de revendeur ne me semble pas vraiment rendre compte de la réalité. Je précise, à l'intention du comité, que vous ne vous occupez pas simplement de revente, car en tant que revendeur, vous ajoutez une valeur considérable aux produits. Pourriez-vous nous décrire quels sont, en matière d'équipement, les services auxquels le gouvernement du Canada a recours?
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M. Wallace a eu l'occasion d'entendre les exposés que nous avons, au fil des ans, présentés sur ce sujet devant le Comité des finances.
Outre les investissements directs auxquels peut procéder le gouvernement, il y a plusieurs mécanismes déjà en place. J'entends par cela, la SEE et la BDC. Ces deux organismes font déjà beaucoup, et pourraient en faire davantage, notamment pour alimenter les fonds de capital-risque. La politique des retombées industrielles et régionales nous offre, elle aussi, des moyens créatifs d'investir. Il y a, en effet, des entreprises telles que Boeing, Lockheed et désormais Irving qui ont actuellement des milliards de dollars à investir au Canada au titre des obligations qui leur incombent en matière de retombées industrielles et régionales. Pourquoi ne pas les inciter, en leur versant, par anticipation les crédits qui leur sont destinés, à investir dans certains fonds de capital-risque admissibles, en l'occurrence des fonds qui investiraient dans les entreprises qui se lancent ou qui en sont encore à leurs débuts, car se sont elles qui éprouvent un besoin de capitaux?
Mon activité professionnelle, dans le domaine du capital-risque, est axée sur les fonds de détail. Lorsque le programme a été lancé, le gouvernement fédéral accordait, à concurrence de 5 000 $, un crédit d'impôt de 20 p. 100 aux personnes investissant dans ce genre de fonds. Ça, c'était au milieu des années 1980, alors que les REER donnaient droit à un crédit d'impôt de 7 000 $. Or, les REER ouvrent actuellement droit à un crédit d'impôt d'environ 22 000 $, alors que celui auquel donnent droit les investissements dans les fonds de détail reste plafonné à 5 000 $. Il y a donc là un problème, d'autant plus que le crédit d'impôt a été ramené à 15 p. 100. Je pense qu'en le portant à nouveau à 20 p. 100, comme il était au départ, vous entraînerez une augmentation immédiate du capital-risque orienté vers les entrepreneurs qui en ont besoin.