Passer au contenu

CHPC Réunion de comité

Les Avis de convocation contiennent des renseignements sur le sujet, la date, l’heure et l’endroit de la réunion, ainsi qu’une liste des témoins qui doivent comparaître devant le comité. Les Témoignages sont le compte rendu transcrit, révisé et corrigé de tout ce qui a été dit pendant la séance. Les Procès-verbaux sont le compte rendu officiel des séances.

Pour faire une recherche avancée, utilisez l’outil Rechercher dans les publications.

Si vous avez des questions ou commentaires concernant l'accessibilité à cette publication, veuillez communiquer avec nous à accessible@parl.gc.ca.

Publication du jour précédent Publication du jour prochain
Passer à la navigation dans le document Passer au contenu du document






Emblème de la Chambre des communes

Comité permanent du patrimoine canadien


NUMÉRO 031 
l
2e SESSION 
l
41e LÉGISLATURE 

TÉMOIGNAGES

Le mercredi 4 février 2015

[Enregistrement électronique]

(1530)

[Traduction]

    Je déclare ouverte la séance no 31 du Comité permanent du patrimoine canadien. Nous allons aujourd'hui étudier le projet de loi S-218, Loi instituant la Journée nationale du violon traditionnel.
    Nous entendrons un certain nombre de témoins, à commencer par l'honorable Elizabeth Hubley, sénatrice. De l'Association canadienne des Grands Maîtres violoneux, nous accueillons Graham Sheppard, vice-président, et Alexander George, musicien. Nous entendrons aussi le témoignage de Kelli Trottier, qui se joindra à nous par vidéoconférence depuis Halifax.
    Nous allons commencer par vous, sénatrice Hubley. La parole est à vous pendant huit minutes.
    Merci beaucoup, monsieur le président.
    Honorables députés, bonjour. Merci beaucoup de m’avoir invitée à témoigner devant vous aujourd’hui. Je suis ravie d’être ici.
    J’aimerais en profiter pour remercier la députée Tilly O'Neill Gordon d’avoir présenté ce projet de loi à la Chambre des communes. Je tiens aussi à remercier la sénatrice Carolyn Stewart Olsen, qui a appuyé ce projet de loi sans relâche au Sénat. Je leur suis vraiment reconnaissante de leur appui.
    Un grand merci aussi aux personnes venues témoigner aujourd’hui: Graham Sheppard, Alexander George et Kelli Trottier. C’est bien qu’Alexander soit parmi nous, car c’est un jeune violoneux originaire d’Almonte, en Ontario. Kelli se joindra à nous par vidéoconférence. Je pense qu’elle aura l’occasion de nous divertir à la fois avec son violon et ses claquettes.
    Depuis le dépôt du projet de loi S-218, Loi instituant la Journée nationale du violon traditionnel, début avril 2014, j’ai été comblée de l’appui que j’ai reçu.
    Un point fort de cette démarche a été l’audience du comité sénatorial, au cours de laquelle nous avons non seulement entendu des témoignages émouvants sur l’importance du violon traditionnel au pays et son incidence sur la vie des gens, mais nous avons aussi eu la chance d’écouter certains des meilleurs violoneux du Canada nous jouer quelques airs. En outre, Kelli et Sherry Johnson nous ont divertis avec leurs fougueuses claquettes.
    J’aimerais commencer par vous faire part du témoignage du célèbre violoneux Calvin Vollrath de St. Paul, en Alberta, qui montre comment le violon traditionnel a vraiment changé la vie des gens. Parmi ses nombreuses réalisations comme violoneux, Calvin a enseigné le violon traditionnel et a participé au premier camp de cet instrument au Canada, qui s’est tenu en 1988, à Emma Lake, en Saskatchewan.
     En 1996, un jeune homme de Sherridon, dans le nord du Manitoba, qui enseignait à 24 élèves de la 1re à la 8e année dans une école à classe unique, a pensé que ce serait merveilleux de leur enseigner le violon traditionnel. Il n’avait pas de violon et ne savait pas en jouer, mais il savait que bien des enfants vivaient des situations familiales difficiles, alors il est parti au camp de violon traditionnel d’Emma Lake, a acheté un instrument en chemin et a suivi le cours pour débutants. Il a ensuite acheté 24 violons pour ses élèves et leur a appris comment en jouer; bien entendu, il a invité Calvin et d’autres enseignants à venir leur enseigner eux aussi.
     Avec l’apprentissage du violon traditionnel, la vie des enfants a vraiment commencé à se transformer et pas simplement parce qu’ils arrivaient à jouer d’un instrument. L’enseignant les emmenait jouer dans le cadre de diverses activités communautaires dans la région, et les enfants ont gagné en confiance, en amour propre et en aptitudes sociales.
    D’autres écoles ont commencé à remarquer ce qui se passait à la Frontier School Division dans le nord du Manitoba. Ils enseignent maintenant le violon traditionnel dans toutes leurs écoles, à plus de 5 000 élèves. Nombre de ces enfants sont devenus par la suite violoneux et professeurs de violon partout au Canada. Aujourd’hui, grâce à des enseignants comme Calvin et au travail extraordinaire de centaines d’associations de violoneux au pays, le violon traditionnel se porte bien.
    Ce merveilleux instrument, qui est arrivé au Canada avec les Jésuites au XVIIe siècle, a connu des hauts et des bas, mais il continue de souder nos collectivités. Je suis si heureuse de voir que des jeunes gens comme Alexandre en jouent. J’espère sincèrement que le fait d’instaurer une journée nationale du violon traditionnel accroîtra la popularité de cet instrument génial.
    Honorables députés, je vois une journée nationale du violon traditionnel non seulement comme une occasion de le célébrer comme instrument, mais aussi de célébrer la musique même; les hommes et les femmes qui la créent; le divertissement; la réunion des familles, des amis et des collectivités; et nos cultures uniques et distinctes, qui s’expriment de façon si mélodieuse par le truchement du violon traditionnel.
    Le violon traditionnel favorise la préservation et le maintien de la collectivité. Cette activité est la pierre angulaire des communautés. Je crois que l’on pourrait et l’on devrait prêcher en faveur de la musique et de la danse à l’échelle locale pour tisser les collectivités. Je n’ai pas à rappeler aux membres du comité que nous vivons dans un monde en rapide évolution. La technologie transforme notre univers à un rythme vertigineux, en grande partie pour le mieux, mais les forces homogénéisatrices des médias sociaux et notre facilité d’accès aux influences concurrentes d’autres cultures peuvent aussi mener à la perte de nos identités à la fois individuelles et communautaires. Nos cultures et traditions sans pareil, exprimées de façon si éloquente par le rythme de notre accent, le caractère unique de nos expressions ou le caractère distinctif de notre musique peuvent facilement se perdre et, une fois perdus, être difficiles à retrouver.
(1535)
     Partout au pays, le violon traditionnel fait partie intégrante de l’expression de notre identité et de nos origines. Il y a des violoneux presque partout, des sous-sols d’église et aux salles de la légion royale en passant par les maisons de retraite et les pubs locaux. Les violoneux et leurs accompagnateurs ont la réputation de partager leur talent avec enthousiasme et générosité.
    Honorables députés, je suis convaincue que le violon traditionnel est la métaphore parfaite pour notre pays. À l’instar du Canada, il a des racines classiques profondes, mais il est fort et suffisamment confiant pour accepter les nombreuses différences et nuances régionales qui se fondent ensemble en parfaite harmonie. À l’instar du Canada, c’est une étude de contrastes. Il est modeste, mais extrêmement complexe; il est facile d’accès et abordable, mais difficile à maîtriser, comme tout violoneux saura vous le dire. À l’instar du Canada, il fait place à divers styles et traditions, permettant à chacun de s’épanouir pendant que, collectivement, nous créons un son entièrement nouveau.
    Honorables députés, je vous demande de penser à votre propre expérience. Pensez au nombre de fois où la collectivité se réunit pour célébrer une victoire sportive, accueillir des soldats qui reviennent de la guerre, marquer la naissance de notre nation, honorer l’héritage de nos ancêtres et fêter en famille. Il arrive très souvent qu’à ces occasions, l’on fasse appel aux violoneux pour nous aider à célébrer.
     Aujourd’hui, je vous demande de vous joindre à moi pour célébrer cet instrument humble, fier, simple, complexe, à la fois répandu, mais bien local, et de célébrer les talentueux violoneux grâce à qui la musique devient magique, et je vous demande de voter en faveur de la Loi instituant la Journée nationale du violon traditionnel.
    Je vous remercie.
    Merci beaucoup, madame la sénatrice.
    Nous entendrons maintenant le témoignage de Kelli Trottier, à Halifax.
    Vous avez huit minutes.
    Bonjour monsieur le président et bonjour à toutes les personnes présentes.
     C’est pour moi un plaisir d’être ici – ou là, puisque je ne suis pas exactement avec vous aujourd’hui – et je suis fière de représenter les violoneux canadiens pour appuyer le projet de loi à l’étude.
    Quel beau témoignage, sénatrice Hubley. J’essaie maintenant de reprendre mon souffle.
    Je ne veux pas ajouter de détails sur l’importance historique ou culturelle du violon traditionnel au Canada, car je crois qu’elle a été bien établie. J’aimerais plutôt partager avec vous mon expérience personnelle en tant que violoneuse canadienne.
    J’ai eu la chance de grandir dans une famille de musiciens où l’on jouait du violon traditionnel et faisait des claquettes, alors dès un très jeune âge, j’étais passionnée de musique et consciente de la joyeuse atmosphère qui régnait chez nous. Nous avons rapidement répandu cette joie dans notre collectivité en jouant dans le cadre de foires locales, de festivals, de fêtes des fraises, dans des maisons de retraite, et j’en passe.
    Nous passions nos étés à participer à des concours de violon traditionnel et de claquettes en Ontario et au Québec, où nous avons vite compris que les amitiés que nous nouions et les concerts improvisés jusqu’au petit matin avec les autres violoneux et danseurs de claquettes comptaient plus que la compétition. Ces amitiés sont toujours solides aujourd’hui.
     Lorsque j’avais 13 ans, des voisins et amis m’ont demandé si j’accepterais de donner des leçons de violon traditionnel à leurs enfants. Bien entendu, je n’avais aucune qualification pour enseigner, mais c’était sans importance. Ils voulaient leur part de cet instrument à l’énergie contagieuse. Ma carrière d’enseignante a donc commencé à ce moment-là.
    Depuis, j’ai eu l’occasion de voyager partout au pays, de l’Île-du-Prince-Édouard à l’île de Vancouver et même dans les États de la Nouvelle-Angleterre, pour donner des ateliers et enseigner dans divers camps musicaux pour violoneux. J’ai eu la chance de travailler avec des violoneux de tous âges, de tout nouveaux violoneux et des personnes qui jouaient depuis des années, mais qui étaient toujours en quête d’inspiration. Nous nous sommes immédiatement découvert des affinités, ce qui est inexplicable. J’ai vraiment eu de la chance d’avoir toutes ces possibilités.
    Le camp des Grands Maîtres violoneux a fêté son 25e anniversaire l’an dernier. Par bonheur, j’y enseigne depuis de nombreuses années. L’an dernier, j’ai eu la chance d’y travailler avec Alexandre. Il représente notre avenir. Je suis très fière de savoir que je joue un rôle pour inspirer et nourrir certains de ces jeunes talents, car ils représentent l’avenir du violon traditionnel au Canada.
    Je voulais aussi parler des possibilités dont j’ai pu profiter en tant que violoneuse canadienne. J’ai eu la chance de me produire très souvent à la grandeur de l’Amérique du Nord, ainsi qu’en Europe, en Chine et à Taiwan, et de voir les réactions des spectateurs, qui tapaient du pied, écrasaient une larme ou se levaient pour faire quelques pas de danse, qu’ils sachent ou non comment faire. Quelle merveilleuse émotion que de pouvoir parler avec eux après le spectacle, sentir l’effet de la musique et partager cette expérience avec eux.
    Deux moments me reviennent à l’esprit. Je me souviens de m’être retrouvée sur un iceberg à Alert dans le Grand Nord canadien et de prendre conscience du fait que c’était grâce au violon traditionnel que je m’y trouvais, à mon travail acharné après avoir jeté mon dévolu sur ce merveilleux instrument. J’ai eu le même sentiment lorsque je me suis retrouvée à dos de chameau au Moyen-Orient, sachant que je devais ma présence là-bas au violon traditionnel. À ces deux occasions, j’avais été invitée par les militaires canadiens à me produire devant eux, et c’était un autre honneur.
     Si vous me le permettez, j’ai deux autres histoires courtes à vous raconter.
    Les concerts dans les petites salles, qui n’ont rien à voir avec les icebergs et les chameaux, sont tout aussi importants. Je me souviens d’un garçonnet de quatre ans assis dans la première rangée pendant l’un de mes concerts intimes. Je me suis dit qu’il était impensable qu’il reste assis tranquille pendant un concert de violon traditionnel de deux heures, mais il est resté bien sage, comme hypnotisé, durant tout le spectacle. Aussitôt que le concert a été terminé, il s’est précipité dans l’autre pièce et est revenu avec son propre petit violon traditionnel, l’a sorti de son étui et a gratté quelques notes pour moi.
    Deux jours plus tard, pendant un concert, un homme de 90 ans a demandé que je lui joue sa pièce préférée. Je n’avais pas sitôt fini de jouer la dernière note qu’il s’était levé et avait traversé la pièce pour m’étreindre.
    Pour moi, ces moments montrent bien la nature contagieuse et la beauté de cet instrument, car il permet de toucher des personnes de tous âges.
(1540)
    Comme la sénatrice Hubley l’a dit avec beaucoup d’éloquence, ce projet de loi célébrerait tout ce que le violon traditionnel a représenté dans notre pays et tout ce qu’il représentera. Il encouragera et inspirera les jeunes générations futures à continuer de faire vivre cette musique.
    Ce fut pour moi un immense honneur d’être ici et je vous remercie de m'avoir donné l’occasion de témoigner au nom de tous les violoneux canadiens.
    Je ne sais pas si j’ai le temps de vous jouer un air ou non.
    Il vous reste environ deux minutes et demie.
    D'accord.
    Sénatrice Hubley, je suis désolée. J'ai apporté mes chaussures, mais il y a du tapis dans la pièce. À moins de danser sur la table, ce qui n'est probablement pas une bonne idée, je vais devoir m'en tenir à jouer un air de violon. Si vous voulez vous levez, madame la sénatrice, je vous en prie, faites-le.
    Merci, Kelli, mais je crois que je vais m'abstenir.
    Des voix: Oh, oh!
    Voici un air de violon français ayant pour titre Le reel de Sherbrooke.
    Merci encore.
    [interprétation musicale]
    Des voix: Bravo! Bravo!
    Merci beaucoup pour cette merveilleuse interprétation.
    Nous allons maintenant entendre le témoignage de huit minutes ou moins de Graham Sheppard de l'Association canadienne des Grands Maîtres violoneux.
(1545)
    Membres du comité, sénatrice Hubley, mesdames et messieurs les témoins, bonjour. Merci de m’avoir invité.
    Je suis ici pour représenter l’Association canadienne des Grands Maîtres violoneux, organisme qui se consacre à la préservation et à l’avancement du violon traditionnel canadien. Constituée en société en 1988, l’Association est gérée par un conseil d’administration formé de membres de partout au pays intéressés à préserver tous les styles de violon traditionnel au Canada. Le concours annuel, dont le premier remonte à 1990, est maintenant perçu comme un événement d’importance nationale qui donne aux meilleurs violoneux du Canada une reconnaissance bien méritée. Aujourd’hui, l’Association est un organisme de services nationaux dans le domaine des arts ayant le statut d’organisme de bienfaisance.
    Les comptes rendus publics du Sénat sont riches en information sur l’histoire du violon traditionnel au Canada et sur l’importance de ce projet de loi. Je vais tenter d’aborder quelques aspects clés de son importance pour le peuple canadien.
    Premièrement, pourquoi avoir une Journée nationale du violon traditionnel?

[Français]

     En ce qui a trait à la préservation du patrimoine artistique et de la culture canadienne, on peut affirmer que le violon a été un catalyseur du développement culturel au Canada. Dès les débuts de la Nouvelle-France et de l'Ordre de Bon Temps, le violon a occupé une place de premier plan dans l'identité musicale au Canada.

[Traduction]

    La musique à la base de notre culture nationale a été celle du violon traditionnel. En effet, les différents styles illustrent la diversité régionale de ce grand pays. De la musique celte écossaise du cap Breton aux mélodies ukrainiennes profondément émouvantes des Prairies, le violon traditionnel a permis à différentes provinces et régions de fièrement définir une identité qui leur est propre et leurs profondes racines ethniques. Avec une Journée nationale du violon traditionnel, le Canada tout entier aurait une occasion de célébrer cette activité musicale dans toutes ses régions.
    Le violon traditionnel favorise la préservation et le maintien de la collectivité. Contrairement aux forces homogénéisatrices des médias populaires, comme l’a mentionné la sénatrice Hubley, et l’influence discutable de l’âge de l’information sur l’identité, le violon traditionnel est une pierre angulaire de la collectivité. Avez-vous déjà assisté à un spectacle de violon traditionnel à l’Île-du-Prince-Édouard? Que serait un ceilidh des Maritimes sans un violoneux? Avez-vous observé une danse campagnarde manitobaine?

[Français]

    Avez-vous déjà écouté les mélodies complexes des airs de danse des Métis?

[Traduction]

    Ce sont quelques exemples parmi tant d’autres de l’importance du violon traditionnel dans les collectivités canadiennes. Une Journée nationale du violon traditionnel faciliterait cette célébration de la vie communautaire.
     Le violon traditionnel, comme toutes les musiques, est bon pour le cerveau. Il est scientifiquement prouvé que la musique favorise la cognition humaine. Les Canadiens reconnaissent la valeur de la musique, et le violon traditionnel est au centre de cette valeur canadienne.
    Nos éducateurs l’ont adopté. Le Sénat a pris note de l’initiative des écoles Frontier au Manitoba, et les efforts déployés par des enseignants comme Brian Hebert pour que le violon traditionnel soit ajouté aux programmes dans les écoles en Ontario en sont de parfaits exemples.
     Cependant, le violon traditionnel n’est pas seulement une activité sociale, mais aussi une affaire de famille qui aide à tisser des liens solides. Calvin Vollrath, qui a composé les pièces pour violon traditionnel jouées à la cérémonie d’ouverture des Olympiques de Vancouver en 2010, a fait la déclaration suivante : « Je suis fier de faire partie d’une troisième génération de violoneux canadiens, et c’est avec grand plaisir que j’appuie cette initiative ». Les Leahy, Schreyer, Beaton, Fitzgerald, Arsenault et MacMaster sont au nombre des familles de violoneux du Canada.
    De Rigolet, au Labrador, à Saltspring Island, en Colombie-Britannique, nous, citoyens du Canada, pouvons éprouver la joie et l’unité qu’exprime le violon traditionnel. Le langage de cet instrument transcende les barrières linguistiques. Le Canada devrait reconnaître cette unité, la rendre officielle et tirer parti de cette occasion de célébrer la culture du violon traditionnel au Canada chaque année.
    Oui, un grand sentiment historique est associé au violon traditionnel. Imaginez que l'on puisse apprendre à connaître l’histoire et la culture canadiennes par l’intermédiaire de cette musique. La Journée nationale du violon traditionnel nous permettrait de le faire.
    S’agissant de son importance économique, en 2008, l’Université Memorial de St. John's à Terre-Neuve a été le premier endroit à l’extérieur de l’Europe à être l’hôte de la convention de violoneux de l’Atlantique Nord. Fondée par l’Elphinstone Institute à l’Université d’Aberdeen, cette convention biennale réunit des universitaires et des musiciens pour étudier l’incidence du violon traditionnel sur la culture et la société. L’Agence de promotion économique du Canada atlantique a reconnu la valeur économique de cet événement pour lequel on attendait plus de 4 700 participants.
    En 2015, la convention des violoneux de l’Atlantique Nord se tiendra une fois de plus au Canada, au cap Breton, en Nouvelle-Écosse, et elle coïncidera avec le Celtic Colours International Festival de 2015.
(1550)
    Chaque année, de nombreux festivals et camps de violon traditionnel attirent dans tout le pays un grand nombre de touristes, dont beaucoup viennent des États-Unis et d'autres pays. L'un des plus grands événements de violon traditionnel du Canada est l'Annual Pembroke Old Time Fiddle and Step Dancing Championships qui rassemblent des millions de touristes dans la vallée de l'Outaouais.

[Français]

     Également, chaque année, le Camp Violon Trad Québec offre une aventure unique dans le monde de la musique folklorique du Québec.

[Traduction]

    Le concours national des Grands Maîtres violoneux s'est tenu à Saskatoon en 2013. Tous les événements qui se sont déroulés ce week-end étaient complets. En 2015, le concours se tiendra au mois d'août à Moncton. Les places des principaux événements sont déjà vendues à 80 %, plus de 100 chambres d'hôtel ont été réservées ainsi que de nombreuses excursions en autobus en provenance de diverses régions du Canada.
    Une Journée nationale du violon traditionnel serait le point central pour de nombreuses activités touristiques de nature culturelle. Comme le disent nos économistes, chaque dollar provenant du tourisme a un effet multiplicateur. Une Journée nationale du violon traditionnel offrirait aux Canadiens la possibilité de célébrer leur culture musicale tout en renforçant leur esprit entrepreneurial.
    S'agissant de notre rayonnement à l'étranger, le Canada a produit de nombreux artistes de renommée internationale, qui continuent de promouvoir la culture canadienne du violon traditionnel dans le monde entier.

[Français]

Natalie MacMaster, les Leahys, Ashley MacIsaac, André Brunet et d'autres continuent à jouer leur rôle d'ambassadeurs de la musique de violoneux au Canada en suivant les traces des plus grands violoneux tels que Jean Carignan, Don Messer et Graham Townsend.

[Traduction]

    Ainsi, lorsque Troy MacGillivray d'Antigonish, en Nouvelle-Écosse, enseigne ou donne une classe de maître au Danemark, c'est un violoneux canadien que le monde voit et entend.
    Nos voisins du Sud commencent à s'intéresser beaucoup à la musique canadienne de violon traditionnel.

[Français]

    La musique de violon du Québec est la norme de référence en Nouvelle-Angleterre.

[Traduction]

    Les Grands Maîtres canadiens Shane Cook et April Verch sont des instructeurs très recherchés dans les camps de violoneux de tout le Midwest américain. Erynn Marshall de Gibsons, en Colombie-Britannique, a été la première femme et la première étrangère à remporter le concours de violon traditionnel à l'Appalachian String Band Festival, en Virginie occidentale. Ce festival est reconnu comme le plus grand rendez-vous de la musique des Appalaches. Récemment, des violoneux de Pittsburgh m'ont demandé des partitions de musique canadienne de violon traditionnel.
    Ces dernières années, le Canada a acquis une renommée internationale dans la lutherie. Raymond Schryer, frère de Louis Schryer de Sault Sainte-Marie, qui a été nommé quatre fois Grand Maître canadien, a obtenu en octobre 2003 une médaille d'or de lutherie à la Triennale Internazionale de Crémone, en Italie, où est né Antonio Stradivari. De plus, Raymond Schryer est actuellement membre du conseil d'administration de la Violin Society of America.
    En conclusion, mesdames et messieurs, peu de vignettes font état de la nécessité de reconnaître le violon traditionnel canadien. S'il y a une journée mondiale du violon traditionnel, peu de pays qui y participent en célèbrent une journée nationale. En fonction de ce que vous avez entendu, je vous exhorte à adopter le violon traditionnel au sein de la mosaïque culturelle canadienne et à en créer une journée nationale.
    Merci, mesdames et messieurs.
    Merci beaucoup, monsieur Sheppard.
    La sonnerie va retentir dans environ deux minutes. J'aimerais savoir si vous accepteriez de poursuivre pendant six ou sept minutes après, afin que nous puissions entendre le témoignage intégral de M. George.
    Acceptez-vous de poursuivre après la sonnerie?
    Une voix: Oui.
    Le président: Monsieur George, vous avez la parole pendant huit minutes.
    Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs les députés.
    Je viens juste d'avoir 14 ans et je joue du violon traditionnel depuis l'âge de 6 ans. C'est pour moi un honneur de représenter les jeunes violoneux et de vous parler de ma passion. J'adore jouer du violon et partager la musique.
    Le violon traditionnel est un élément important de notre société. On le retrouve dans toutes les époques de notre histoire. Il est spécial, car il raconte notre histoire et celle de nos peuples. Cette musique est encore très vivante aujourd'hui.
    Je veux vous parler de ma propre expérience pour vous montrer comment cette musique influe sur les gens et la collectivité. Comme ma mère a été élevée en Nouvelle-Écosse, mes racines musicales se trouvent dans les Maritimes. J'ai été inspiré par ma cousine Megan et par les fêtes que nous faisions dans la cuisine de mes grands-parents. Beaucoup de gens m'ont inspiré par la musique. Je n'ai pas vraiment le temps de les nommer tous, mais j'ai eu la chance d'avoir d'excellents enseignants et mentors, que je remercie. Ils m'ont enseigné l'importance de la musique traditionnelle et ce sont de merveilleux musiciens qui représentent la tradition canadienne. Ils m'ont ouvert des portes et offert d'immenses possibilités.
    J'espère pouvoir poursuivre la tradition qui m'a été transmise par mes instructeurs, je pense à Beth Bartley, excellente artiste de St. Catharines, à Karen Reed, championne du violon traditionnel qui vit aujourd'hui à Kitchener, à Cindy Thompson, qui est un excellent mentor et une grande amie, et à Denis Lanctot, qui m'a intronisé l'an dernier au temple de la renommée du violon traditionnel.
    J'ai commencé à me produire dans la région de Niagara, à St. Catharines, et j'ai commencé à jouer au sein de la Niagara Old Tyme Fiddlers Association. Au début, j'ai eu de nombreux mentors, dont la plupart avaient 60, 70 ou 80 ans. Grâce à moi, la moyenne d'âge a baissé à environ 60 ans. Je me suis joint à un groupe où jouaient deux de mes mentors, Cassandra Swan et Mike Mattie, qui ont renommé le groupe Alexander's Old Time Band. Les aînés aimaient vraiment notre concert et notre musique — la musique populaire de leur temps.
     Je vis maintenant dans la vallée de l'Outaouais, qui a une riche tradition de musique celtique, country et de violon traditionnel. La chaîne de radio Heritage et sa Renfrew's Valley Stage font vivre cette musique. Toutes les semaines, nous avons des concerts improvisés dans les pubs et chez les gens. En fait, je vais tous les mercredis soir à l'un de ces concerts où je bois des boissons gazeuses et joue jusqu'à 21 h 30, heure à laquelle je me couche.
    Des voix: Oh, oh!
    M. Alexander George: J'en profite pour mentionner Charlie Kitts et Jim Hunter, qui ont fait énormément pour promouvoir la musique de violon traditionnel dans la vallée de l'Outaouais et pour aider les artistes à se produire.
    Laissez-moi vous parler brièvement des endroits où je joue. La musique de violon traditionnel est généralement bien accueillie et constitue un élément important de la collectivité. J'ai donné de nombreux concerts gratuits à des résidences d'aînés. La musique suscite une grande joie et de ce fait, j'ai l'impression de rendre ce que j'ai reçu à la collectivité. La musique de violon traditionnel est très populaire dans les fêtes du patrimoine et les foires communautaires. J'ai joué notamment au festival de violon traditionnel de St. Catharines, au festival des fraises de Niagara-on-the-Lake, à des festivals de marionnettes et à des festivals celtiques. Il y a d'autres événements encore plus importants au Canada. Ainsi, j'ai joué à des soirées où se produisaient les Fitzgerald et Patti Lamoureux, et même devant des auditoires de plus de 500 personnes venues écouter notre musique à des fêtes du patrimoine.
    J'ai aussi joué gratuitement à des événements qui ne sont peut-être pas très mondains, mais qui sont certainement très importants pour la collectivité, je veux parler des collectes de fonds pour la soupe populaire de Niagara, et pour les programmes d'appui en faveur des gens qui ont froid. Le week-end dernier encore, j'ai joué au jamboree Country Music Heart, à Carleton Place, à l'occasion d'une levée de fonds pour l'Institut de cardiologie d'Ottawa.
    La communauté des violoneux canadiens est très serrée. Les artistes se respectent beaucoup mutuellement et admirent leurs styles de musique uniques. Les styles sont d'ailleurs nombreux au Canada: celtique, français canadien, vieux temps, vallée de l'Outaouais et des Prairies que l'on appelle aussi musique métisse. Les violoneux sont une communauté de partage et sont fiers de se réunir pour jouer ensemble et se produire. Je ne peux pas vraiment vous l'expliquer, mais la musique de violon traditionnel suscite un grand sentiment de joie. En jouant avec des collègues et en voyant le sourire des gens, je suis très fier d'appartenir à la communauté des violoneux canadiens.
    Monsieur le président, laissez-moi vous dire qu'une Journée nationale du violon traditionnel suscite un énorme enthousiasme. Dans tout le Canada, les gens apprécieront et célébreront cette journée. Comme la musique de violon traditionnel est une activité sociale, les gens se réuniront à cette occasion pour jouer de la musique, pour danser et s'amuser. J'espère que mon histoire personnelle vous convaincra de l'influence que cette musique a eue sur moi, sur mon entourage et sur la collectivité.
    J'aimerais conclure mon exposé en vous jouant l'air intitulé Lieutenant Governor's Waltz. Il s'agit d'une valse composée par le grand violoneux Calvin Vollrath, originaire de la Saskatchewan.
(1555)
    [Présentation musicale]
    Des voix: Bravo!
(1600)
    Merci beaucoup.
    La sonnerie se fait entendre. Nous reviendrons après le vote. Si les témoins peuvent rester, nous pourrions au moins procéder à une série de questions et ensuite passer à l'étude article par article.
    Je suis désolé, mais nous devons partir pour aller voter.
    Si vous pouvez patienter un peu, nous aimerions poursuivre l'étude de ce projet de loi dans une quarantaine de minutes.
    Merci.
    Le comité suspend ses travaux.

(1650)
    La séance 31 du Comité permanent du patrimoine canadien reprend. Nous sommes saisis du projet de loi S-218, Loi instituant la Journée nationale du violon traditionnel.
    Nous disposons d'un peu de temps pour en discuter. Deux témoins sont encore avec nous. Nous avons perdu la sénatrice Hubley et Mme Trottier.
    Avec la permission du comité, nous pourrions procéder à une série d'interventions de cinq minutes. Nous aurions ainsi suffisamment de temps pour l'étude article par article. Avec le consentement du comité, c'est ce que nous allons faire.
    Monsieur Young, vous avez la parole, pour cinq minutes.
    Merci, monsieur le président.
    Alexander, merci de votre prestation. C'était excellent.
    Le violon est-il populaire parmi les jeunes de votre tranche d'âge ou ceux qui sont encore plus jeunes que vous, et comment les jeunes Canadiens décident-il de se mettre au violon?
    C'est mon cousin de la Nouvelle-Écosse qui m'a donné l'envie d'apprendre le violon, mais j'ai beaucoup d'amis qui voulaient plus de liberté musicale qu'avec la musique classique, où il faut suivre la partition. Le violon laisse beaucoup de place à l'improvisation. Mes amis voulaient pouvoir jouer leur musique plus librement. Les concours sont très amusants. C'est une occasion de mettre en valeur son talent.
    Lorsque j'étais à l'école secondaire, je jouais de la guitare. Tout le monde jouait de la guitare et nous faisions des solos. Vous pouvez laisser cours à votre créativité en faisant des solos à la guitare, mais vous pouvez aussi le faire au violon, n'est-ce pas?
    Oui.
    Est-ce qu'on vous demande souvent votre autographe?
    Non.
    Non? J'aurais pensé que vous étiez le Justin Bieber du violon.
    Des voix: Oh, oh!
    Non.
    Je sais que vous avez un brillant avenir. Merci d'avoir joué pour nous aujourd'hui.
    Monsieur Sheppard, pouvez-vous nous dire à peu près — ou vous connaissez peut-être le nombre exact — combien il y a de festivals et de concours de violon au Canada par année? Avez-vous une idée du nombre de personnes qui assistent à ces événements?
    Je dirais qu'il y a actuellement cinq festivals, qui attirent au total environ 10 000 personnes. Si on ajoute les plus petits qui ont lieu partout au Canada, cela fait peut-être en tout, disons, 40 000 ou 50 000 personnes qui assistent aux festivals dans l'ensemble du pays chaque année. Cela n'inclut pas ceux qui ont lieu de l'autre côté de la frontière. Il y a aussi des violoneux qui vont jouer dans les festivals aux États-Unis. On voit donc beaucoup de gens un peu partout qui participent à ces festivals, mais cela ne se limite pas aux festivals. La musique de violon est un élément essentiel d'un festival, mais les retombées, ce qui se passe ailleurs dans les collectivités, sont également importantes. Comme je l'ai mentionné, il y a les visites en autobus et les chambres d'hôtel.
    Quand j'habitais sur la côte Est, au Nouveau-Brunswick, un samedi sur deux pendant cette période de l'année, il y avait une soirée de violoneux, et les gens se déplaçaient d'un endroit à l'autre. On pouvait aller à Saint-Antoine un samedi, à Sussex un autre samedi, et à Plaster Rock ou ailleurs le samedi suivant.
    Tous ces gens se déplaçaient et ils ont gardé cette musique bien vivante, mais l'avantage, c'est qu'elle se répand grâce au bouche-à-oreille.
    Ce projet de loi permet de créer une référence.
    C'est parfaitement sensé. Merci.
    Merci, monsieur le président. M. Dykstra veut poser une question.
    Merci. Je tiens à remercier Alexander d'être avec nous cet après-midi.
    Vous êtes encore jeune; j'ai eu le plaisir de vous voir apprendre à jouer de cet instrument à un très jeune âge et je sais à quel point c'est important pour vous et votre famille.
    Il est essentiel de maintenir cette tradition au Canada. Une partie du préambule du projet de loi dit que l'art du violon traditionnel occupe un rôle important dans l'histoire culturelle et sociale du Canada, et qu'il se pratique dans toutes les régions de notre pays.
    Peut-être pourriez-vous nous expliquer un peu, selon votre point de vue, pourquoi les liens entre le violon et le Canada sont si forts, pourquoi nous devrions continuer de mettre cet art en valeur, et pourquoi il est important, en particulier pour les jeunes, d'apprendre cet art et de garder cette tradition canadienne bien vivante.
(1655)
    Quand les pionniers sont arrivés par bateaux pour s'installer aux Amériques, ils n'avaient pas vraiment accès à la musique de Mozart, Bach et Beethoven, des compositeurs de l'époque; ils ont donc créé leur propre musique, la musique canadienne, que l'on joue de nos jours partout dans le monde.
    C'est notre propre musique. Elle n'a pas été composée en Europe. Il est donc très important de conserver notre tradition musicale, qui remonte à l'époque où notre nation a vu le jour.
     Merci.
    C'est la sempiternelle question: quelle est la différence entre un violon traditionnel et un violon classique?
    Des voix: Oh, oh!
    C'est la façon dont on le joue. Il s'agit exactement du même instrument. C'est simplement une question de style.
    Merci.
    Merci beaucoup, monsieur Dykstra.

[Français]

     Monsieur Nantel, vous disposez de cinq minutes.
    Je vous remercie, monsieur le président.

[Traduction]

    

[Français]

    J'aimerais vous dire, monsieur George, que vous avez écrit une page d'histoire en jouant du fiddle ici même. Vous avez fait un violoneux de vous-même devant le comité. Je pense que c'est assez représentatif de la pertinence de souligner le travail et cette tradition des violoneux et du fiddle.
     Il est rare, dans ces réunions de nature très politique et souvent très partisane, qu'en sortant d'ici les députés se disent que c'était agréable et qu'on était content d'entendre le jeune garçon jouer du violon. Cela nous a rassemblés. Nous partageons tous ces racines, cela fait partie du tissu canadien, à tout le moins du tissu d'origine. Je pense qu'on ne peut pas s'opposer à cela, on ne peut pas être contre la vertu. C'est une bonne idée.
    La date qui a été choisie, si je me souviens bien, est la date d'anniversaire de naissance de M. Stradivari. Quelle est donc cette date, exactement?

[Traduction]

    Quelle date?
    M. Sheppard le sait sans doute.
    Oui. La date choisie est le 17 mai. C'est le troisième samedi de mai. Les responsables de la Journée mondial du violon traditionnel ont choisi la date de décès de Stradivari parce qu'on ignore sa date de naissance.
    Merci.
    On a donc établi la date.
    Merci. C'était toute une colle.

[Français]

    En français, on dit que c'est une colle.

[Traduction]

    J'en suis désolé.

[Français]

    Monsieur Sheppard, j'aimerais vous poser la question suivante.
    Je crois que nous trouvons tous que c'est très agréable. C'est un peu comme si on donnait un cadre à une magnifique photo pour l'accrocher correctement à un mur. En effet, l'art des violoneux et de la musique traditionnelle a tout son sens. Instaurer cette journée, c'est comme lui donner un cadre, l'officialiser, ce qui est formidable. Selon vous, comment l'association et les violoneux vont-ils marquer le coup de cette journée?
    Par ailleurs, on parle de mettre en valeur un événement ou une discipline comme la vôtre. Avez-vous eu la chance de soumettre quelque chose dans le cadre du 150e anniversaire du Canada?
    C'est l'anniversaire de la Confédération.
    Oui, excusez-moi, M. Dion a bien raison; c'est le 150e anniversaire de la Confédération.

[Traduction]

    Je crois avoir décelé trois questions dans ce que vous venez de dire. Je vais y répondre par ordre.
    Tout d'abord, comment cette journée aidera-t-elle, selon nous, les violoneux partout au pays? Je vais donner un exemple. L'année dernière, à l'occasion de la Journée mondiale du violon traditionnel, par l'entremise de notre conseil d'administration, nous avons communiqué avec des gens pour savoir si des festivités étaient organisées dans leurs régions respectives. Le cas échéant, nous leur avons demandé de nous envoyer une photo, une vidéo ou une séquence vidéo. J'ai formulé la même demande à mes collègues aux États-Unis.
    Du coup, nous avons attiré l'attention — si je me souviens bien — dans au moins cinq provinces, ce qui est un record immédiat. Il y a eu un grand événement à Winnipeg, au Manitoba, ainsi qu'en Alberta et, bien sûr, en Ontario. De plus, nous avons reçu des vidéos de deux localités aux États-Unis. Et tout cela, sans bénéficier d'une journée nationale du violon traditionnel. En misant là-dessus, nous pourrions accroître la sensibilisation parmi les Canadiens. Cela nous permettrait également de promouvoir le violon traditionnel, sous toutes ses formes, dans l'ensemble du pays. Il ne faut pas perdre de vue que cet événement est axé sur les collectivités, en grande partie, et que nous devons préserver l'identité des diverses formes de cet art.
    Cela répond donc aux deux premières questions.
    Enfin, pour ce qui est du 150e anniversaire, c'est dans combien de temps déjà? Est-ce d'ici un an?
(1700)
    Deux ans.
    Deux ans, oui, et il reste un an pour présenter des demandes. Dès l'annonce de la Journée nationale du violon traditionnel, nous avons hâte de l'intégrer aux activités phares pour la célébration du 150e  anniversaire.

[Français]

     On peut imaginer, par exemple, que les violoneux de partout au Canada sont invités à participer à une prestation qui se produit partout au pays et qui s'intègre aux différents spectacles de musique de différentes catégories. On peut imaginer beaucoup de choses très rassembleuses.

[Traduction]

    Oui. Avec le 150e anniversaire qui s’en vient, j’ai deux ou trois idées. Nous pouvons faire exactement ce que vous avez dit. Nous pouvons tenir des événements partout au Canada par rapport à la Journée nationale du violon traditionnel, mais en lui donnant une certaine structure, parce que nous voulons rendre le tout typiquement canadien. Avec les technologies modernes, tout ce que nous faisons est généré dans le monde.
    Allons encore plus loin. Nous pouvons lui donner la structure d’une Journée nationale du violon traditionnel. Nous pouvons ajouter certains éléments importants qui sont typiquement canadiens. Par exemple, nous jouons deux ou trois pièces de violon traditionnel qui sont emblématiques du Canada partout au pays en même temps, la même journée. Ensuite, nous ajoutons des éléments uniques et ethniques et des styles variés. On aurait la musique celtique du Cap-Breton et la musique folklorique du Québec.
    Merci, monsieur Sheppard.

[Français]

    Je vous remercie, monsieur Nantel.
    Monsieur Dion, vous disposez de cinq minutes.
    Je vous remercie, monsieur le président.

[Traduction]

    Je vais laisser mes cinq minutes à M. George.
    Alexander, aimeriez-vous nous jouer quelque chose? Si cela me plaît, j’appuierai le projet de loi.
    Des voix: Oh, oh!
    Une voix: Aucune pression.
    M. Stéphane Dion: Allez-y, s’il vous plaît.
    D’accord.
    Que pensez-vous d’Orange Blossom Special?
    Orange Blossom Special?
    M’en croyez-vous capable?
    Une voix: Jouez quelques gigues.
    M. Alexander George: D'accord.
    [Prestation musicale]
    Des voix: Bravo!
(1705)
    Merci, Alexander. Vous avez mon vote.
    Des voix: Oh, oh!
    Monsieur Hillyer, vous avez cinq minutes.
    Je remercie nos deux témoins de leur présence.
    Alexander, je vous remercie de m’avoir laissé jouer de votre violon. J’étais le seul jeune de ma ville qui a suivi des cours de violon. Il n’y avait qu’une seule personne qui en donnait, et c’était un violoneux. Je vis actuellement dans une ville d’environ 3 500 habitants. À moins que je donne des cours, il n’y a normalement pas de professeur de violon dans la ville.
    Vous avez expliqué la différence entre le violon et le violon traditionnel. Vous avez également dit que vous suivez des cours classiques ou que vous allez à l’école pour en suivre, n’est-ce pas?
    Oui.
    Est-ce que la majorité des jeunes avec lesquels vous suivez des cours de violon jouent également du violon traditionnel?
    Pas vraiment. J’ai deux ou trois amis qui jouent du violon traditionnel, mais c’est davantage l’aventure qui les attire. Ils veulent avoir plus de liberté avec leur musique. Il y a 21 personnes dans ma classe qui jouent de l’alto, de la contrebasse, du violon et environ 4 personnes qui jouent du violon traditionnel.
    J’ai remarqué la même chose avec la majorité des jeunes que je rencontre et qui suivaient des cours de violon. Très peu d’entre eux jouaient du violon traditionnel.
    Qu’est-ce qui vous a aussi attiré vers cet instrument?
    J’ai commencé à jouer du violon traditionnel. Ce qui est vraiment arrivé, c’était que j’étais inspiré par mon cousin. Je voulais donc jouer du violon traditionnel. J’ai commencé en suivant pendant six mois la méthode Suzuki. Je n’aimais pas ça. Je voulais apprendre des airs de violon traditionnel. Par contre, ces six mois de méthode Suzuki m’ont appris comment tenir correctement l’instrument et toutes les techniques en ce sens. Après environ quatre ans de violon traditionnel, je me suis intéressé à la musique classique. Lorsque nous avons déménagé dans la vallée de l’Outaouais, je voulais passer une audition pour aller à l’école secondaire Canterbury et avoir une meilleure connaissance de base de l’instrument en général.
    Croyez-vous que nous pouvons faire quelque chose pour que plus de violonistes se laissent tenter par le violon traditionnel? Le cas échéant, devrions-nous nous donner la peine de le faire? Devrions-nous tout simplement nous dire que chacun choisit sa voie?
    Il faut tout simplement faire mieux connaître cet instrument. Je connais beaucoup de gens qui ne savent même pas ce qu’est un violon traditionnel proprement dit ou ce que c’est en général. Je crois que la Journée nationale du violon traditionnel contribuera grandement à promouvoir cette musique. Je crois qu’il faut tout simplement en faire davantage la promotion. Certaines personnes n’aimeront pas ça, mais je suis certain que nombre d’autres aimeront beaucoup plus la liberté de cette musique s’ils la découvrent.
    Monsieur Sheppard, je présume que vous jouez du violon ou du violon traditionnel, n’est-ce pas?
    Oui.
    Quelle est votre expérience? Avez-vous d’abord suivi des cours classiques?
    C’est une histoire intéressante. J’ai suivi des cours classiques de piano; ensuite, j’ai vécu à Cap-Breton, où je sortais du lot, parce que je ne jouais pas du violon traditionnel. Contrairement à l’expérience d’Alexander, tout le monde semble avoir un intérêt pour l’instrument ou en joue. Bref, à 40 ans, j’ai appris à jouer du violon traditionnel, et je n’ai pas arrêté depuis.
    Par contre, j’aimerais faire un commentaire concernant quelque chose qu’a dit Alexander au sujet de la différence entre le violon et le violon traditionnel. Itzhak Perlman et le maestro Pinchas Zukerman disent tous les deux que leur instrument est un « violon traditionnel » et jouent magnifiquement bien la musique populaire de leur patrie.
    C’est vrai.
    D’après mon expérience, je crois qu’il y a plus de violonistes que de violoneux, mais je ne suis jamais allé à Cap-Breton. Considérez-vous comme important d’encourager les violonistes à s’adonner au violon traditionnel, ou croyez-vous que la Journée nationale du violon traditionnel devrait également inclure le violon?
(1710)
    Je vais vous donner l’exemple de la guitare qui a été donné plus tôt. Il y a d’excellents guitaristes pour tous les types de guitare: la guitare espagnole, la guitare flamenca, le rock ‘n’ roll, etc. Dans le monde du violon traditionnel et du violon, c’est la même chose.
    D’après moi, vous avez raison de dire que nous devons élargir nos horizons musicaux, mais personne ne dit qu’il faut se limiter à un seul domaine. Alexander en est un exemple parfait. Pendant la pause, nous avons parlé de son vibrato et de son glissando. Il a répondu que c’était un glissando classique. J’ai dit que c’était vrai, mais que cela fonctionnait très bien avec le violon traditionnel.
    Merci.
    Merci beaucoup.
    Voilà qui met fin à nos séries de questions.
    Passons maintenant à l’étude article par article, et nous invitons nos témoins à y assister.
    Premièrement, l’étude du préambule et du titre abrégé est reportée, conformément au paragraphe 75(1) du Règlement.
    Passons à l’étude article par article.
    (Les articles 2 et 3 sont adoptés.)
    Le président: Pour ce qui est du titre abrégé, l’article 1 est-il adopté?
    (L’article 1 est adopté.)
    Le président: Le préambule est-il adopté?
    Des voix: D’accord.
    Le président: Le titre est-il adopté?
    Des voix: D’accord.
    Le président: Le projet de loi est-il adopté?
    Des voix: D’accord.
    Le président: Puis-je faire rapport du projet de loi à la Chambre?
    Des voix: D’accord.
    Le président: Je ferai rapport du projet de loi à la Chambre mardi dans deux semaines.
    Merci beaucoup. Excellent travail.
    Des voix: Bravo!
    Le président: Merci à nos témoins.
    La séance est levée.
Explorateur de la publication
Explorateur de la publication
ParlVU