:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Honorables députés, bonjour. Merci beaucoup de m’avoir invitée à témoigner devant vous aujourd’hui. Je suis ravie d’être ici.
J’aimerais en profiter pour remercier la députée d’avoir présenté ce projet de loi à la Chambre des communes. Je tiens aussi à remercier la sénatrice Carolyn Stewart Olsen, qui a appuyé ce projet de loi sans relâche au Sénat. Je leur suis vraiment reconnaissante de leur appui.
Un grand merci aussi aux personnes venues témoigner aujourd’hui: Graham Sheppard, Alexander George et Kelli Trottier. C’est bien qu’Alexander soit parmi nous, car c’est un jeune violoneux originaire d’Almonte, en Ontario. Kelli se joindra à nous par vidéoconférence. Je pense qu’elle aura l’occasion de nous divertir à la fois avec son violon et ses claquettes.
Depuis le dépôt du projet de loi , Loi instituant la Journée nationale du violon traditionnel, début avril 2014, j’ai été comblée de l’appui que j’ai reçu.
Un point fort de cette démarche a été l’audience du comité sénatorial, au cours de laquelle nous avons non seulement entendu des témoignages émouvants sur l’importance du violon traditionnel au pays et son incidence sur la vie des gens, mais nous avons aussi eu la chance d’écouter certains des meilleurs violoneux du Canada nous jouer quelques airs. En outre, Kelli et Sherry Johnson nous ont divertis avec leurs fougueuses claquettes.
J’aimerais commencer par vous faire part du témoignage du célèbre violoneux Calvin Vollrath de St. Paul, en Alberta, qui montre comment le violon traditionnel a vraiment changé la vie des gens. Parmi ses nombreuses réalisations comme violoneux, Calvin a enseigné le violon traditionnel et a participé au premier camp de cet instrument au Canada, qui s’est tenu en 1988, à Emma Lake, en Saskatchewan.
En 1996, un jeune homme de Sherridon, dans le nord du Manitoba, qui enseignait à 24 élèves de la 1re à la 8e année dans une école à classe unique, a pensé que ce serait merveilleux de leur enseigner le violon traditionnel. Il n’avait pas de violon et ne savait pas en jouer, mais il savait que bien des enfants vivaient des situations familiales difficiles, alors il est parti au camp de violon traditionnel d’Emma Lake, a acheté un instrument en chemin et a suivi le cours pour débutants. Il a ensuite acheté 24 violons pour ses élèves et leur a appris comment en jouer; bien entendu, il a invité Calvin et d’autres enseignants à venir leur enseigner eux aussi.
Avec l’apprentissage du violon traditionnel, la vie des enfants a vraiment commencé à se transformer et pas simplement parce qu’ils arrivaient à jouer d’un instrument. L’enseignant les emmenait jouer dans le cadre de diverses activités communautaires dans la région, et les enfants ont gagné en confiance, en amour propre et en aptitudes sociales.
D’autres écoles ont commencé à remarquer ce qui se passait à la Frontier School Division dans le nord du Manitoba. Ils enseignent maintenant le violon traditionnel dans toutes leurs écoles, à plus de 5 000 élèves. Nombre de ces enfants sont devenus par la suite violoneux et professeurs de violon partout au Canada. Aujourd’hui, grâce à des enseignants comme Calvin et au travail extraordinaire de centaines d’associations de violoneux au pays, le violon traditionnel se porte bien.
Ce merveilleux instrument, qui est arrivé au Canada avec les Jésuites au XVIIe siècle, a connu des hauts et des bas, mais il continue de souder nos collectivités. Je suis si heureuse de voir que des jeunes gens comme Alexandre en jouent. J’espère sincèrement que le fait d’instaurer une journée nationale du violon traditionnel accroîtra la popularité de cet instrument génial.
Honorables députés, je vois une journée nationale du violon traditionnel non seulement comme une occasion de le célébrer comme instrument, mais aussi de célébrer la musique même; les hommes et les femmes qui la créent; le divertissement; la réunion des familles, des amis et des collectivités; et nos cultures uniques et distinctes, qui s’expriment de façon si mélodieuse par le truchement du violon traditionnel.
Le violon traditionnel favorise la préservation et le maintien de la collectivité. Cette activité est la pierre angulaire des communautés. Je crois que l’on pourrait et l’on devrait prêcher en faveur de la musique et de la danse à l’échelle locale pour tisser les collectivités. Je n’ai pas à rappeler aux membres du comité que nous vivons dans un monde en rapide évolution. La technologie transforme notre univers à un rythme vertigineux, en grande partie pour le mieux, mais les forces homogénéisatrices des médias sociaux et notre facilité d’accès aux influences concurrentes d’autres cultures peuvent aussi mener à la perte de nos identités à la fois individuelles et communautaires. Nos cultures et traditions sans pareil, exprimées de façon si éloquente par le rythme de notre accent, le caractère unique de nos expressions ou le caractère distinctif de notre musique peuvent facilement se perdre et, une fois perdus, être difficiles à retrouver.
Partout au pays, le violon traditionnel fait partie intégrante de l’expression de notre identité et de nos origines. Il y a des violoneux presque partout, des sous-sols d’église et aux salles de la légion royale en passant par les maisons de retraite et les pubs locaux. Les violoneux et leurs accompagnateurs ont la réputation de partager leur talent avec enthousiasme et générosité.
Honorables députés, je suis convaincue que le violon traditionnel est la métaphore parfaite pour notre pays. À l’instar du Canada, il a des racines classiques profondes, mais il est fort et suffisamment confiant pour accepter les nombreuses différences et nuances régionales qui se fondent ensemble en parfaite harmonie. À l’instar du Canada, c’est une étude de contrastes. Il est modeste, mais extrêmement complexe; il est facile d’accès et abordable, mais difficile à maîtriser, comme tout violoneux saura vous le dire. À l’instar du Canada, il fait place à divers styles et traditions, permettant à chacun de s’épanouir pendant que, collectivement, nous créons un son entièrement nouveau.
Honorables députés, je vous demande de penser à votre propre expérience. Pensez au nombre de fois où la collectivité se réunit pour célébrer une victoire sportive, accueillir des soldats qui reviennent de la guerre, marquer la naissance de notre nation, honorer l’héritage de nos ancêtres et fêter en famille. Il arrive très souvent qu’à ces occasions, l’on fasse appel aux violoneux pour nous aider à célébrer.
Aujourd’hui, je vous demande de vous joindre à moi pour célébrer cet instrument humble, fier, simple, complexe, à la fois répandu, mais bien local, et de célébrer les talentueux violoneux grâce à qui la musique devient magique, et je vous demande de voter en faveur de la Loi instituant la Journée nationale du violon traditionnel.
Je vous remercie.
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Bonjour monsieur le président et bonjour à toutes les personnes présentes.
C’est pour moi un plaisir d’être ici – ou là, puisque je ne suis pas exactement avec vous aujourd’hui – et je suis fière de représenter les violoneux canadiens pour appuyer le projet de loi à l’étude.
Quel beau témoignage, sénatrice Hubley. J’essaie maintenant de reprendre mon souffle.
Je ne veux pas ajouter de détails sur l’importance historique ou culturelle du violon traditionnel au Canada, car je crois qu’elle a été bien établie. J’aimerais plutôt partager avec vous mon expérience personnelle en tant que violoneuse canadienne.
J’ai eu la chance de grandir dans une famille de musiciens où l’on jouait du violon traditionnel et faisait des claquettes, alors dès un très jeune âge, j’étais passionnée de musique et consciente de la joyeuse atmosphère qui régnait chez nous. Nous avons rapidement répandu cette joie dans notre collectivité en jouant dans le cadre de foires locales, de festivals, de fêtes des fraises, dans des maisons de retraite, et j’en passe.
Nous passions nos étés à participer à des concours de violon traditionnel et de claquettes en Ontario et au Québec, où nous avons vite compris que les amitiés que nous nouions et les concerts improvisés jusqu’au petit matin avec les autres violoneux et danseurs de claquettes comptaient plus que la compétition. Ces amitiés sont toujours solides aujourd’hui.
Lorsque j’avais 13 ans, des voisins et amis m’ont demandé si j’accepterais de donner des leçons de violon traditionnel à leurs enfants. Bien entendu, je n’avais aucune qualification pour enseigner, mais c’était sans importance. Ils voulaient leur part de cet instrument à l’énergie contagieuse. Ma carrière d’enseignante a donc commencé à ce moment-là.
Depuis, j’ai eu l’occasion de voyager partout au pays, de l’Île-du-Prince-Édouard à l’île de Vancouver et même dans les États de la Nouvelle-Angleterre, pour donner des ateliers et enseigner dans divers camps musicaux pour violoneux. J’ai eu la chance de travailler avec des violoneux de tous âges, de tout nouveaux violoneux et des personnes qui jouaient depuis des années, mais qui étaient toujours en quête d’inspiration. Nous nous sommes immédiatement découvert des affinités, ce qui est inexplicable. J’ai vraiment eu de la chance d’avoir toutes ces possibilités.
Le camp des Grands Maîtres violoneux a fêté son 25e anniversaire l’an dernier. Par bonheur, j’y enseigne depuis de nombreuses années. L’an dernier, j’ai eu la chance d’y travailler avec Alexandre. Il représente notre avenir. Je suis très fière de savoir que je joue un rôle pour inspirer et nourrir certains de ces jeunes talents, car ils représentent l’avenir du violon traditionnel au Canada.
Je voulais aussi parler des possibilités dont j’ai pu profiter en tant que violoneuse canadienne. J’ai eu la chance de me produire très souvent à la grandeur de l’Amérique du Nord, ainsi qu’en Europe, en Chine et à Taiwan, et de voir les réactions des spectateurs, qui tapaient du pied, écrasaient une larme ou se levaient pour faire quelques pas de danse, qu’ils sachent ou non comment faire. Quelle merveilleuse émotion que de pouvoir parler avec eux après le spectacle, sentir l’effet de la musique et partager cette expérience avec eux.
Deux moments me reviennent à l’esprit. Je me souviens de m’être retrouvée sur un iceberg à Alert dans le Grand Nord canadien et de prendre conscience du fait que c’était grâce au violon traditionnel que je m’y trouvais, à mon travail acharné après avoir jeté mon dévolu sur ce merveilleux instrument. J’ai eu le même sentiment lorsque je me suis retrouvée à dos de chameau au Moyen-Orient, sachant que je devais ma présence là-bas au violon traditionnel. À ces deux occasions, j’avais été invitée par les militaires canadiens à me produire devant eux, et c’était un autre honneur.
Si vous me le permettez, j’ai deux autres histoires courtes à vous raconter.
Les concerts dans les petites salles, qui n’ont rien à voir avec les icebergs et les chameaux, sont tout aussi importants. Je me souviens d’un garçonnet de quatre ans assis dans la première rangée pendant l’un de mes concerts intimes. Je me suis dit qu’il était impensable qu’il reste assis tranquille pendant un concert de violon traditionnel de deux heures, mais il est resté bien sage, comme hypnotisé, durant tout le spectacle. Aussitôt que le concert a été terminé, il s’est précipité dans l’autre pièce et est revenu avec son propre petit violon traditionnel, l’a sorti de son étui et a gratté quelques notes pour moi.
Deux jours plus tard, pendant un concert, un homme de 90 ans a demandé que je lui joue sa pièce préférée. Je n’avais pas sitôt fini de jouer la dernière note qu’il s’était levé et avait traversé la pièce pour m’étreindre.
Pour moi, ces moments montrent bien la nature contagieuse et la beauté de cet instrument, car il permet de toucher des personnes de tous âges.
Comme la sénatrice Hubley l’a dit avec beaucoup d’éloquence, ce projet de loi célébrerait tout ce que le violon traditionnel a représenté dans notre pays et tout ce qu’il représentera. Il encouragera et inspirera les jeunes générations futures à continuer de faire vivre cette musique.
Ce fut pour moi un immense honneur d’être ici et je vous remercie de m'avoir donné l’occasion de témoigner au nom de tous les violoneux canadiens.
Je ne sais pas si j’ai le temps de vous jouer un air ou non.
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Merci, monsieur le président.
Membres du comité, sénatrice Hubley, mesdames et messieurs les témoins, bonjour. Merci de m’avoir invité.
Je suis ici pour représenter l’Association canadienne des Grands Maîtres violoneux, organisme qui se consacre à la préservation et à l’avancement du violon traditionnel canadien. Constituée en société en 1988, l’Association est gérée par un conseil d’administration formé de membres de partout au pays intéressés à préserver tous les styles de violon traditionnel au Canada. Le concours annuel, dont le premier remonte à 1990, est maintenant perçu comme un événement d’importance nationale qui donne aux meilleurs violoneux du Canada une reconnaissance bien méritée. Aujourd’hui, l’Association est un organisme de services nationaux dans le domaine des arts ayant le statut d’organisme de bienfaisance.
Les comptes rendus publics du Sénat sont riches en information sur l’histoire du violon traditionnel au Canada et sur l’importance de ce projet de loi. Je vais tenter d’aborder quelques aspects clés de son importance pour le peuple canadien.
Premièrement, pourquoi avoir une Journée nationale du violon traditionnel?
[Français]
En ce qui a trait à la préservation du patrimoine artistique et de la culture canadienne, on peut affirmer que le violon a été un catalyseur du développement culturel au Canada. Dès les débuts de la Nouvelle-France et de l'Ordre de Bon Temps, le violon a occupé une place de premier plan dans l'identité musicale au Canada.
[Traduction]
La musique à la base de notre culture nationale a été celle du violon traditionnel. En effet, les différents styles illustrent la diversité régionale de ce grand pays. De la musique celte écossaise du cap Breton aux mélodies ukrainiennes profondément émouvantes des Prairies, le violon traditionnel a permis à différentes provinces et régions de fièrement définir une identité qui leur est propre et leurs profondes racines ethniques. Avec une Journée nationale du violon traditionnel, le Canada tout entier aurait une occasion de célébrer cette activité musicale dans toutes ses régions.
Le violon traditionnel favorise la préservation et le maintien de la collectivité. Contrairement aux forces homogénéisatrices des médias populaires, comme l’a mentionné la sénatrice Hubley, et l’influence discutable de l’âge de l’information sur l’identité, le violon traditionnel est une pierre angulaire de la collectivité. Avez-vous déjà assisté à un spectacle de violon traditionnel à l’Île-du-Prince-Édouard? Que serait un ceilidh des Maritimes sans un violoneux? Avez-vous observé une danse campagnarde manitobaine?
[Français]
Avez-vous déjà écouté les mélodies complexes des airs de danse des Métis?
[Traduction]
Ce sont quelques exemples parmi tant d’autres de l’importance du violon traditionnel dans les collectivités canadiennes. Une Journée nationale du violon traditionnel faciliterait cette célébration de la vie communautaire.
Le violon traditionnel, comme toutes les musiques, est bon pour le cerveau. Il est scientifiquement prouvé que la musique favorise la cognition humaine. Les Canadiens reconnaissent la valeur de la musique, et le violon traditionnel est au centre de cette valeur canadienne.
Nos éducateurs l’ont adopté. Le Sénat a pris note de l’initiative des écoles Frontier au Manitoba, et les efforts déployés par des enseignants comme Brian Hebert pour que le violon traditionnel soit ajouté aux programmes dans les écoles en Ontario en sont de parfaits exemples.
Cependant, le violon traditionnel n’est pas seulement une activité sociale, mais aussi une affaire de famille qui aide à tisser des liens solides. Calvin Vollrath, qui a composé les pièces pour violon traditionnel jouées à la cérémonie d’ouverture des Olympiques de Vancouver en 2010, a fait la déclaration suivante : « Je suis fier de faire partie d’une troisième génération de violoneux canadiens, et c’est avec grand plaisir que j’appuie cette initiative ». Les Leahy, Schreyer, Beaton, Fitzgerald, Arsenault et MacMaster sont au nombre des familles de violoneux du Canada.
De Rigolet, au Labrador, à Saltspring Island, en Colombie-Britannique, nous, citoyens du Canada, pouvons éprouver la joie et l’unité qu’exprime le violon traditionnel. Le langage de cet instrument transcende les barrières linguistiques. Le Canada devrait reconnaître cette unité, la rendre officielle et tirer parti de cette occasion de célébrer la culture du violon traditionnel au Canada chaque année.
Oui, un grand sentiment historique est associé au violon traditionnel. Imaginez que l'on puisse apprendre à connaître l’histoire et la culture canadiennes par l’intermédiaire de cette musique. La Journée nationale du violon traditionnel nous permettrait de le faire.
S’agissant de son importance économique, en 2008, l’Université Memorial de St. John's à Terre-Neuve a été le premier endroit à l’extérieur de l’Europe à être l’hôte de la convention de violoneux de l’Atlantique Nord. Fondée par l’Elphinstone Institute à l’Université d’Aberdeen, cette convention biennale réunit des universitaires et des musiciens pour étudier l’incidence du violon traditionnel sur la culture et la société. L’Agence de promotion économique du Canada atlantique a reconnu la valeur économique de cet événement pour lequel on attendait plus de 4 700 participants.
En 2015, la convention des violoneux de l’Atlantique Nord se tiendra une fois de plus au Canada, au cap Breton, en Nouvelle-Écosse, et elle coïncidera avec le Celtic Colours International Festival de 2015.
Chaque année, de nombreux festivals et camps de violon traditionnel attirent dans tout le pays un grand nombre de touristes, dont beaucoup viennent des États-Unis et d'autres pays. L'un des plus grands événements de violon traditionnel du Canada est l'Annual Pembroke Old Time Fiddle and Step Dancing Championships qui rassemblent des millions de touristes dans la vallée de l'Outaouais.
[Français]
Également, chaque année, le Camp Violon Trad Québec offre une aventure unique dans le monde de la musique folklorique du Québec.
[Traduction]
Le concours national des Grands Maîtres violoneux s'est tenu à Saskatoon en 2013. Tous les événements qui se sont déroulés ce week-end étaient complets. En 2015, le concours se tiendra au mois d'août à Moncton. Les places des principaux événements sont déjà vendues à 80 %, plus de 100 chambres d'hôtel ont été réservées ainsi que de nombreuses excursions en autobus en provenance de diverses régions du Canada.
Une Journée nationale du violon traditionnel serait le point central pour de nombreuses activités touristiques de nature culturelle. Comme le disent nos économistes, chaque dollar provenant du tourisme a un effet multiplicateur. Une Journée nationale du violon traditionnel offrirait aux Canadiens la possibilité de célébrer leur culture musicale tout en renforçant leur esprit entrepreneurial.
S'agissant de notre rayonnement à l'étranger, le Canada a produit de nombreux artistes de renommée internationale, qui continuent de promouvoir la culture canadienne du violon traditionnel dans le monde entier.
[Français]
Natalie MacMaster, les Leahys, Ashley MacIsaac, André Brunet et d'autres continuent à jouer leur rôle d'ambassadeurs de la musique de violoneux au Canada en suivant les traces des plus grands violoneux tels que Jean Carignan, Don Messer et Graham Townsend.
[Traduction]
Ainsi, lorsque Troy MacGillivray d'Antigonish, en Nouvelle-Écosse, enseigne ou donne une classe de maître au Danemark, c'est un violoneux canadien que le monde voit et entend.
Nos voisins du Sud commencent à s'intéresser beaucoup à la musique canadienne de violon traditionnel.
[Français]
La musique de violon du Québec est la norme de référence en Nouvelle-Angleterre.
[Traduction]
Les Grands Maîtres canadiens Shane Cook et April Verch sont des instructeurs très recherchés dans les camps de violoneux de tout le Midwest américain. Erynn Marshall de Gibsons, en Colombie-Britannique, a été la première femme et la première étrangère à remporter le concours de violon traditionnel à l'Appalachian String Band Festival, en Virginie occidentale. Ce festival est reconnu comme le plus grand rendez-vous de la musique des Appalaches. Récemment, des violoneux de Pittsburgh m'ont demandé des partitions de musique canadienne de violon traditionnel.
Ces dernières années, le Canada a acquis une renommée internationale dans la lutherie. Raymond Schryer, frère de Louis Schryer de Sault Sainte-Marie, qui a été nommé quatre fois Grand Maître canadien, a obtenu en octobre 2003 une médaille d'or de lutherie à la Triennale Internazionale de Crémone, en Italie, où est né Antonio Stradivari. De plus, Raymond Schryer est actuellement membre du conseil d'administration de la Violin Society of America.
En conclusion, mesdames et messieurs, peu de vignettes font état de la nécessité de reconnaître le violon traditionnel canadien. S'il y a une journée mondiale du violon traditionnel, peu de pays qui y participent en célèbrent une journée nationale. En fonction de ce que vous avez entendu, je vous exhorte à adopter le violon traditionnel au sein de la mosaïque culturelle canadienne et à en créer une journée nationale.
Merci, mesdames et messieurs.
:
Merci, monsieur le président, et mesdames et messieurs les députés.
Je viens juste d'avoir 14 ans et je joue du violon traditionnel depuis l'âge de 6 ans. C'est pour moi un honneur de représenter les jeunes violoneux et de vous parler de ma passion. J'adore jouer du violon et partager la musique.
Le violon traditionnel est un élément important de notre société. On le retrouve dans toutes les époques de notre histoire. Il est spécial, car il raconte notre histoire et celle de nos peuples. Cette musique est encore très vivante aujourd'hui.
Je veux vous parler de ma propre expérience pour vous montrer comment cette musique influe sur les gens et la collectivité. Comme ma mère a été élevée en Nouvelle-Écosse, mes racines musicales se trouvent dans les Maritimes. J'ai été inspiré par ma cousine Megan et par les fêtes que nous faisions dans la cuisine de mes grands-parents. Beaucoup de gens m'ont inspiré par la musique. Je n'ai pas vraiment le temps de les nommer tous, mais j'ai eu la chance d'avoir d'excellents enseignants et mentors, que je remercie. Ils m'ont enseigné l'importance de la musique traditionnelle et ce sont de merveilleux musiciens qui représentent la tradition canadienne. Ils m'ont ouvert des portes et offert d'immenses possibilités.
J'espère pouvoir poursuivre la tradition qui m'a été transmise par mes instructeurs, je pense à Beth Bartley, excellente artiste de St. Catharines, à Karen Reed, championne du violon traditionnel qui vit aujourd'hui à Kitchener, à Cindy Thompson, qui est un excellent mentor et une grande amie, et à Denis Lanctot, qui m'a intronisé l'an dernier au temple de la renommée du violon traditionnel.
J'ai commencé à me produire dans la région de Niagara, à St. Catharines, et j'ai commencé à jouer au sein de la Niagara Old Tyme Fiddlers Association. Au début, j'ai eu de nombreux mentors, dont la plupart avaient 60, 70 ou 80 ans. Grâce à moi, la moyenne d'âge a baissé à environ 60 ans. Je me suis joint à un groupe où jouaient deux de mes mentors, Cassandra Swan et Mike Mattie, qui ont renommé le groupe Alexander's Old Time Band. Les aînés aimaient vraiment notre concert et notre musique — la musique populaire de leur temps.
Je vis maintenant dans la vallée de l'Outaouais, qui a une riche tradition de musique celtique, country et de violon traditionnel. La chaîne de radio Heritage et sa Renfrew's Valley Stage font vivre cette musique. Toutes les semaines, nous avons des concerts improvisés dans les pubs et chez les gens. En fait, je vais tous les mercredis soir à l'un de ces concerts où je bois des boissons gazeuses et joue jusqu'à 21 h 30, heure à laquelle je me couche.
Des voix: Oh, oh!
M. Alexander George: J'en profite pour mentionner Charlie Kitts et Jim Hunter, qui ont fait énormément pour promouvoir la musique de violon traditionnel dans la vallée de l'Outaouais et pour aider les artistes à se produire.
Laissez-moi vous parler brièvement des endroits où je joue. La musique de violon traditionnel est généralement bien accueillie et constitue un élément important de la collectivité. J'ai donné de nombreux concerts gratuits à des résidences d'aînés. La musique suscite une grande joie et de ce fait, j'ai l'impression de rendre ce que j'ai reçu à la collectivité. La musique de violon traditionnel est très populaire dans les fêtes du patrimoine et les foires communautaires. J'ai joué notamment au festival de violon traditionnel de St. Catharines, au festival des fraises de Niagara-on-the-Lake, à des festivals de marionnettes et à des festivals celtiques. Il y a d'autres événements encore plus importants au Canada. Ainsi, j'ai joué à des soirées où se produisaient les Fitzgerald et Patti Lamoureux, et même devant des auditoires de plus de 500 personnes venues écouter notre musique à des fêtes du patrimoine.
J'ai aussi joué gratuitement à des événements qui ne sont peut-être pas très mondains, mais qui sont certainement très importants pour la collectivité, je veux parler des collectes de fonds pour la soupe populaire de Niagara, et pour les programmes d'appui en faveur des gens qui ont froid. Le week-end dernier encore, j'ai joué au jamboree Country Music Heart, à Carleton Place, à l'occasion d'une levée de fonds pour l'Institut de cardiologie d'Ottawa.
La communauté des violoneux canadiens est très serrée. Les artistes se respectent beaucoup mutuellement et admirent leurs styles de musique uniques. Les styles sont d'ailleurs nombreux au Canada: celtique, français canadien, vieux temps, vallée de l'Outaouais et des Prairies que l'on appelle aussi musique métisse. Les violoneux sont une communauté de partage et sont fiers de se réunir pour jouer ensemble et se produire. Je ne peux pas vraiment vous l'expliquer, mais la musique de violon traditionnel suscite un grand sentiment de joie. En jouant avec des collègues et en voyant le sourire des gens, je suis très fier d'appartenir à la communauté des violoneux canadiens.
Monsieur le président, laissez-moi vous dire qu'une Journée nationale du violon traditionnel suscite un énorme enthousiasme. Dans tout le Canada, les gens apprécieront et célébreront cette journée. Comme la musique de violon traditionnel est une activité sociale, les gens se réuniront à cette occasion pour jouer de la musique, pour danser et s'amuser. J'espère que mon histoire personnelle vous convaincra de l'influence que cette musique a eue sur moi, sur mon entourage et sur la collectivité.
J'aimerais conclure mon exposé en vous jouant l'air intitulé Lieutenant Governor's Waltz. Il s'agit d'une valse composée par le grand violoneux Calvin Vollrath, originaire de la Saskatchewan.
[Présentation musicale]
Des voix: Bravo!
:
Je crois avoir décelé trois questions dans ce que vous venez de dire. Je vais y répondre par ordre.
Tout d'abord, comment cette journée aidera-t-elle, selon nous, les violoneux partout au pays? Je vais donner un exemple. L'année dernière, à l'occasion de la Journée mondiale du violon traditionnel, par l'entremise de notre conseil d'administration, nous avons communiqué avec des gens pour savoir si des festivités étaient organisées dans leurs régions respectives. Le cas échéant, nous leur avons demandé de nous envoyer une photo, une vidéo ou une séquence vidéo. J'ai formulé la même demande à mes collègues aux États-Unis.
Du coup, nous avons attiré l'attention — si je me souviens bien — dans au moins cinq provinces, ce qui est un record immédiat. Il y a eu un grand événement à Winnipeg, au Manitoba, ainsi qu'en Alberta et, bien sûr, en Ontario. De plus, nous avons reçu des vidéos de deux localités aux États-Unis. Et tout cela, sans bénéficier d'une journée nationale du violon traditionnel. En misant là-dessus, nous pourrions accroître la sensibilisation parmi les Canadiens. Cela nous permettrait également de promouvoir le violon traditionnel, sous toutes ses formes, dans l'ensemble du pays. Il ne faut pas perdre de vue que cet événement est axé sur les collectivités, en grande partie, et que nous devons préserver l'identité des diverses formes de cet art.
Cela répond donc aux deux premières questions.
Enfin, pour ce qui est du 150e anniversaire, c'est dans combien de temps déjà? Est-ce d'ici un an?
Voilà qui met fin à nos séries de questions.
Passons maintenant à l’étude article par article, et nous invitons nos témoins à y assister.
Premièrement, l’étude du préambule et du titre abrégé est reportée, conformément au paragraphe 75(1) du Règlement.
Passons à l’étude article par article.
(Les articles 2 et 3 sont adoptés.)
Le président: Pour ce qui est du titre abrégé, l’article 1 est-il adopté?
(L’article 1 est adopté.)
Le président: Le préambule est-il adopté?
Des voix: D’accord.
Le président: Le titre est-il adopté?
Des voix: D’accord.
Le président: Le projet de loi est-il adopté?
Des voix: D’accord.
Le président: Puis-je faire rapport du projet de loi à la Chambre?
Des voix: D’accord.
Le président: Je ferai rapport du projet de loi à la Chambre mardi dans deux semaines.
Merci beaucoup. Excellent travail.
Des voix: Bravo!
Le président: Merci à nos témoins.
La séance est levée.