Monsieur le président, mesdames et messieurs, bonjour.
Je vous remercie de me donner cette occasion de vous parler de l'importance de la pêche récréative au Canada. J'ai passé en revue une bonne partie des témoignages exhaustifs que vous avez recueillis sur le sujet dans un contexte national. Afin de ne pas répéter cette information, je vais plutôt me concentrer sur l'incidence de la pêche sportive dans une optique provinciale.
La Saskatchewan Wildlife Federation a été établie en 1929 et représente fièrement plus de 33 000 membres dans 121 succursales d'un bout à l'autre de la province. Il s'agit de la plus grande organisation de conservation de la faune par habitant dans le monde.
Pour commencer, je vais vous parler des avantages de la pêche à la ligne récréative sur les plans de l'économie, de la conservation et de la qualité de vie.
On estime à près de 15 milliards de dollars par année les retombées économiques des activités patrimoniales — c'est-à-dire la chasse, la pêche à la ligne et le piégeage — à l'échelle du Canada. En Saskatchewan, une étude menée en 2006 par le gouvernement provincial a confirmé que ces activités avaient généré plus de 500 millions de dollars en activité économique dans la province. Cela exclut les activités des Premières Nations. Une mise à jour de cette information, qui a eu lieu en 2012, indique que ce nombre se rapprocherait davantage de 600 millions de dollars aujourd'hui, dont 400 millions proviendraient de la pêche à la ligne récréative.
En Saskatchewan, plus de 25 % de la population pratique la pêche chaque année. On compte 1 500 équivalents temps plein dans le secteur de la pêche sportive. C'était avant que Cabela ouvre deux magasins dans notre province, au cours des trois dernières années, et qu'il y ait une augmentation de la vente au détail des articles de chasse et de pêche par plusieurs autres détaillants, tels que Canadian Tire et les coopératives.
Le total d'ETP n'inclut pas les employés de la Saskatchewan Wildlife Federation, du ministère des Pêches et des Océans ni du ministère de l'Environnement de la Saskatchewan, dont le nombre s'élève à environ 200.
Dans la plupart des provinces, les millions de dollars provenant de la vente de permis sont investis dans les programmes et les projets de conservation.
En 1980, la Saskatchewan Wildlife Federation a convaincu le gouvernement provincial d'augmenter le coût des permis afin de mettre sur pied le Fonds de développement de la pêche et de la faune, soit le FWDF. Aujourd'hui, 30 % des revenus générés par la vente de permis de pêche sont versés dans ce fonds et sont réinvestis dans la préservation des habitats et l'amélioration des pêches, l'exploitation de notre écloserie provinciale ainsi que dans les programmes d'éducation et les projets de recherche à l'échelle de la province. Aux 4,5 millions de dollars générés par le FWDF s'ajoute le financement des ONG, qui contribuent à même hauteur.
Sur le plan de la conservation, en 2006, la SWF a conclu un accord de mise en valeur des pêches avec le gouvernement provincial afin de mener des petits projets d'amélioration qui, bien qu'ils soient nombreux, étaient plutôt difficiles à gérer. Jusqu'à maintenant, nous avons mené à bien plus de 70 projets, dont bon nombre se sont révélés être des travaux d'envergure qui se chiffraient dans les millions de dollars.
La SWF surveille maintenant tous les travaux dans le domaine des pêches réalisés dans la province ou établit des partenariats. Depuis octobre 2014, nous nous occupons également de l'administration de la composante des pêches du FWDF, et nous gérons l'écloserie et la station provinciale de pisciculture. D'ailleurs, cette station célèbre cette année son 100e anniversaire.
De plus, des millions de dollars sont recueillis chaque année par les fédérations de la faune pour protéger et améliorer l'habitat des poissons et pour financer les programmes de recherche, d'éducation en plein air et de gestion. Nous consacrons également du financement et des milliers d'heures de bénévolat aux projets sur les espèces aquatiques envahissantes, aux projets de recherche et aux initiatives sur les espèces en péril.
Du point de vue de l'économie, du bénévolat et de la défense des intérêts, sachez que les pêcheurs et les chasseurs sont l'épine dorsale du mouvement de conservation moderne.
Il est difficile de quantifier les avantages de ces activités patrimoniales au chapitre de la qualité de vie. Dans un récent sondage réalisé en Saskatchewan, plus de 50 % des résidants de la Saskatchewan ont indiqué que leur proximité avec la nature et la possibilité d'y avoir accès étaient des facteurs prépondérants dans leur décision de s'établir à un endroit. Un autre sondage récent a révélé que sur 250 000 habitants de la Saskatchewan, 79 % considéraient la pêche comme faisant partie intégrante de leur culture, de leur mode de vie ou de leurs traditions.
Personnellement, j'ai grandi dans une famille où la vie sociale et familiale tournait autour de ces activités et des moments en plein air. Au fil des années, j'en suis venu à réaliser que nous partageons ce mode de vie avec des millions d'autres Canadiens, de tous les milieux. Son influence est omniprésente dans nos vies. Je dirais simplement que la participation à des activités patrimoniales seul, en famille ou entre amis est essentielle à notre qualité de vie et à ce qui nous définit en tant que chasseurs, pêcheurs et piégeurs.
Merci.
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Je vous remercie. C'est un programme intéressant, au nom intéressant, aussi.
On met manifestement l'accent sur les activités de plein air, en ce moment, avec le Comité consultatif sur la chasse et la pêche à la ligne, le Programme de partenariats relatifs à la conservation des pêches récréatives dont le fonds s'élève maintenant à un total de 50 millions de dollars pour quelques années seulement, l'étude sur la pêche récréative que le comité parlementaire réalise en ce moment, l'étude que le comité de l'environnement réalise sur la valeur de la chasse pour la conservation, et le projet de loi d'initiative parlementaire que le député Norlock a présenté avec succès visant l'institution de la Journée du patrimoine national en matière de chasse, de piégeage et de pêche. Je m'adonne depuis toujours à la chasse, à la pêche à la ligne, au piégeage et aux activités de plein air, et à aucun moment le gouvernement ne s'est autant concentré sur les activités de plein air.
J'ai une question qui comporte deux volets. Premièrement, vous rappelez-vous une époque où le gouvernement fédéral s'est autant consacré à souligner, à promouvoir et à soutenir la chasse, la pêche à la ligne et les activités de plein air dans le passé? Deuxièmement, dans une grande mesure parce que ces choses sont de compétence provinciale — souvent, la gestion de la faune, les lois sur la faune, l'investissement touchant la faune et l'investissement lié à la conservation sont de compétence provinciale —, croyez-vous qu'il est tout simplement agréable que le gouvernement fédéral prête attention à cela? Est-ce quelque chose qu'il nous faut, ou estimez-vous qu'il est essentiel que le gouvernement fédéral intervienne comme il le fait en ce moment dans la discussion?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Crabbe, je vous remercie beaucoup de votre présence aujourd'hui.
Vous nous avez donné beaucoup d'information intéressante. Il est intéressant d'entendre que votre fédération de la faune est la plus importante au monde, si je vous ai bien compris. Je trouve que c'est très impressionnant.
Nous sommes aussi maintenant au fait de la contribution de la pêche récréative à l'économie de la Saskatchewan. Je pense que 400 millions pour la pêche à la ligne seulement, c'est beaucoup. Vous avez un peu parlé de l'expansion du commerce de détail et de la valeur pour la communauté, et c'est une chose que nous devons garder à l'esprit quand nous parlons de pêche récréative. Je pense que ce sont des éléments très importants.
Le mandat du comité est en partie de déterminer qui fait de la pêche récréative. Vous avez parlé un peu de vos programmes éducatifs par lesquels vous voulez intéresser les jeunes. Est-ce qu'il y a un groupe démographique qui se démarque plus que les autres, quand il s'agit de pêche récréative, ou est-ce que tous les groupes sont représentés assez généralement? Et peu importe votre réponse, est-ce une tendance de longue date ou voyez-vous quelque chose de différent émerger?
J'aimerais préciser que lorsque nous affirmons que notre fédération est la plus grande dans le monde, c'est en fonction du nombre d'habitants. Étant donné que la Saskatchewan a seulement 1,1 million d'habitants, les membres de la Fédération des chasseurs et pêcheurs de l’Ontario pourraient s'offenser si nous affirmions que nous sommes la plus grande fédération.
Nous avons récemment lancé une nouvelle plateforme de données électroniques pour les permis de chasse et de pêche récréative en Saskatchewan. Cette plateforme a seulement trois ans, et toutes nos données réelles proviennent de cette source. Évidemment, en Saskatchewan, les jeunes de moins de 16 ans ne sont pas tenus et n'ont jamais été tenus d'avoir un permis, et nos renseignements se fondent donc seulement sur nos propres recherches.
J'ai un petit-fils de trois ans qui a pêché son premier poisson à l'âge de deux ans. C'est probablement l'une des rares activités dans le monde qui est, en quelque sorte, accessible dès l'âge de deux à trois ans jusqu'à l'âge de 80 ou 90 ans. C'est une activité qui dure toute la vie et je pense que les gens qui pêchent comprennent cela. J'imagine que c'est difficile à comprendre pour les gens qui ne pêchent pas.
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J'aimerais vous remercier de me donner l'occasion de vous parler aujourd'hui. Je suis très enthousiaste à l'idée d'être ici pour parler de la pêche, l'une de mes grandes passions et l'une des grandes passions de l'organisme que je dirige actuellement.
Je représente un groupe appelé Manitoba Wildlife Federation. Nous avons environ 14 000 membres au Manitoba, et nous sommes donc un gros groupe, mais un groupe organisé.
Notre point fort et, à mon avis, ce qui rend notre groupe spécial, c'est qu'il est divisé en clubs. En ce moment, nous avons 95 clubs partout au Manitoba; pratiquement chaque région de la province a un club de la Manitoba Wildlife Federation. Ce qui est formidable, c'est que ces clubs sont complètement dirigés par d'excellents bénévoles, et ce sont des gens passionnés.
Lorsque j'ai reçu l'invitation à comparaître devant le comité, je me suis demandé quel était le point le plus important dont je pourrais vous parler. En parlant aux gens et aux membres des clubs, je me suis rendu compte qu'il fallait souligner et expliquer l'importance de la pêche récréative.
Lorsqu'une personne pêche, elle établit un lien exceptionnel. Ce n'est pas que les espèces ou les poissons menacés ne sont pas importants; ils sont très importants. Nous avons tous l'obligation de conserver notre biodiversité partout au Canada, mais il y a quelque chose de spécial dans l'acte de pêcher un poisson, de participer activement à la vie d'un cours d'eau ou d'un lac, et peut-être de le manger. C'est un lien spécial et profond qui motive les gens à établir des liens avec les cours d'eau et selon moi, c'est la méthode la plus efficace pour les sensibiliser à l'importance de ces cours d'eau.
Vous pouvez parler de la qualité de l'eau, vous pouvez dire que le chabot est menacé, mais lorsque vous emmenez une personne pêcher dans un lac ou un cours d'eau, elle développe une passion et établit un lien avec le milieu, ce qui lui donne une raison de se porter bénévole et de se préoccuper de ce milieu. C'est ce lien émotionnel aux cours d'eau et aux poissons qui poussent les gens à accomplir des choses extraordinaires.
Je ne vais pas vous enterrer sous les centaines de projets menés par nos clubs. Je vais seulement vous donner quelques exemples.
En raison de ce lien qu'elles établissent avec les poissons et la pêche, ces personnes passent des centaines d'heures à nettoyer et à restaurer les cours d'eau. Nous avons de nombreux exemples de ces activités dans les villes et les villages et aux alentours, où les cours d'eau sont souvent bouchés ou pollués par des déchets, et où les clubs organisent des séances de nettoyage de ces cours d'eau pour libérer les zones de frai des poissons. Ce travail est extrêmement utile et important, non seulement pour les brochets et les dorés, mais également pour tous les invertébrés et l'ensemble des organismes qui vivent dans l'écosystème de ce cours d'eau.
Nos clubs mènent souvent des activités d'amélioration des zones de frai, et ils restaurent donc des zones de frai dans les ruisseaux et les cours d'eau. Nous venons de lancer un projet sur le ruisseau Sturgeon, à Winnipeg, où nous avons installé des structures de frai. Nous y travaillons toujours.
Si nous sommes tous bénévoles, c'est parce que nous avons grandi en pêchant dans ce ruisseau, et j'y pêche toujours. Dans quelques semaines, lorsque la saison ouvrira, toutes les nuits, de 40 à 50, et peut-être même jusqu'à 74 personnes pêcheront dans ce ruisseau; il y aura des gens de la ville, des enfants, des hommes, des femmes, des personnes âgées et des jeunes. Ces gens ont établi un lien avec le ruisseau, et ils en prennent soin et le nettoient. Encore une fois, c'est leur lien avec la pêche qui les motive. C'est la raison pour laquelle ils sont là et qu'ils donnent leur temps.
Ce lien créé par la passion pour la pêche récréative suscite une volonté de gérer le milieu. Les membres du club ont l'impression que les lacs et les cours d'eau leur appartiennent, d'une façon positive. En effet, ils se sentent responsables de ces lacs et de ces cours d'eau.
Je crois que c'est une notion importante pour le gouvernement, car ce dernier n'a pas suffisamment d'argent pour être en mesure de tout payer, tout le temps. Nous devons mobiliser les habitants des collectivités. Il faut les encourager à mener ces travaux. On a besoin de bénévoles. On ne peut pas se permettre de payer des gens pour accomplir tout cela, et il faut donc compter sur la volonté de gérer le milieu et le sentiment de responsabilité qui se créent comme par magie grâce à la pêche. Sans les activités de pêche, les gens ne participeraient pas dans la même mesure.
Il y a certainement des effets sur le plan économique. Je suis sûr que les gens de Swan River en parleront beaucoup. Ils mènent manifestement des activités sensationnelles là-bas.
De nombreuses régions du Manitoba ont été approvisionnées en truites par des groupes locaux qui souhaitent diversifier l'économie, et ils réussissent. En effet, maintenant, des gens viennent de partout dans le monde pour pêcher dans ces étangs et ces lacs à truites.
Un petit club de Lac du Bonnet vient d'amasser environ 200 000 $ qui proviennent surtout de subventions et d'entreprises locales, afin d'introduire des truites dans une série d'étangs appelés les Blueberry Ponds, ici, à Lac du Bonnet. Les gens viennent maintenant à Lac du Bonnet pour pêcher, ou ils y viennent pour d'autres raisons et ils ajoutent ensuite la pêche à leurs activités. La pêche semble les attirer, et c'est donc une façon d'amener les gens dans les régions rurales et d'appuyer les petites villes. C'est extrêmement important à une époque où il est difficile d'attirer les gens dans les petites villes et les régions rurales pour y mener des activités de loisirs et y dépenser de l'argent. C'est très important sur le plan économique.
Enfin, j'aimerais préciser que l'une des choses qui me passionnent le plus, c'est de voir les jeunes pêcher, car cette activité les lie aux cours d'eau, aux rivières et à la qualité de l'eau — des choses que nous aimerions réaliser dans les salles de classe, mais c'est impossible. On ne peut pas y arriver seulement en leur parlant de ces notions, car on ne peut pas reproduire l'excitation ressentie lorsqu'on met une canne à l'eau et qu'un poisson tire à l'autre bout. Il faut que ce soit primitif et que des émotions profondes remontent à la surface. Je n'ai jamais vu un enfant ou un nouveau pêcheur s'adonner à cette activité et ne pas être enthousiaste.
Ce sentiment d'excitation est si spécial et si unique que nous pouvons en tirer parti. En effet, nous pouvons dire à ces jeunes que nous organisons le nettoyage du ruisseau dans deux semaines, et que s'ils ont aimé attraper des poissons, ils peuvent participer à l'amélioration de leur habitat, afin de contribuer au bien-être des espèces.
En terminant, si je pouvais seulement dire une chose au sujet de l'importance de la pêche récréative, je parlerais du lien magique qui se crée chez les gens et qui les pousse à se tourner vers toutes sortes de merveilleux projets de conservation à l'échelle locale, non seulement pour les espèces de poisson destinées à la pêche récréative, mais pour toutes les autres espèces qui vivent dans ces régions, et manifestement, pour maintenir la qualité de l'eau sur laquelle comptent les êtres humains.
Je crois que je vais m'arrêter ici. Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous parler aujourd'hui.
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Je vous remercie de nous avoir invités à participer à votre étude. J'ai été très surpris la semaine dernière.
Nous venons de tenir notre 29e banquet annuel de pêche récréative. Notre groupe a été l'un des premiers groupes de bénévoles en matière de pêche récréative dans la province du Manitoba. À titre privé, nous avons amassé près d'un demi-million de dollars au cours des 29 dernières années. Tout cet argent a été investi dans la région par l'entremise d'activités de recherche, d'amélioration et d'éducation dans nos systèmes scolaires.
Nous estimons que de réels changements sont survenus dans la province, ces 10 dernières années. Malheureusement, nos pêcheries ont cessé d'être importantes pour le gouvernement. Nous avons pris sur nous de suppléer à la démission de la province.
Le Manitoba a créé un fonds pour la mise en valeur du poisson et de la faune. Nous avons probablement accédé à près de 70 000 $ de ce fonds au cours de six dernières années. Grâce à cet argent, nous avons ensemencé des lacs, fait de la recherche, pris des décisions pour l'aménagement d'étendues d'eau et nous avons amélioré la pêche. Nous avons aussi constaté, ces dernières années, l'importance prioritaire des jeunes, la génération montante, bientôt.
Nous passons beaucoup de temps dans les écoles. Nous donnons un camp de formation sur le poisson aux enfants. Actuellement, Don Lamont, un amateur bien connu de la vie en plein air, est ici depuis deux jours. Je crois qu'il ira dans six écoles. Il fait de la sensibilisation à la pêche et à l'importance d'aller dehors et de pêcher, simplement pour le plaisir d'aller dehors.
Au Canada, la pêche est un secteur important qui, au Manitoba, pèse 400 millions de dollars. Pas besoin, on le sait, de posséder une embarcation d'une valeur de 30 000 $. Il suffit de pouvoir se rendre par la route jusqu'à un lac ou une rive, pour attraper un poisson. Parfois, l'objectif n'est même pas d'en capturer un. C'est simplement de profiter du plein air et du moment présent, en été comme en hiver, peu importe le temps. C'est difficile à expliquer. Quand on aime la pêche, on l'a dans le sang.
J'ai pêché en Nouvelle-Écosse, en Ontario, au Manitoba, en Alberta et en Colombie-Britannique. Je peux franchement dire que la vallée de la Swan, à environ cinq heures de Winnipeg, procure au pêcheur des sensations qui sont parmi les meilleures que je connaisse, grâce à la riche gamme d'espèces de poissons qu'on y trouve.
Des amateurs nous arrivent des États-Unis. C'est un important secteur économique et social. Il y a les Premières Nations, les Métis. Chacun profite du poisson. C'est une importante activité sociale et économique dans les régions rurales et même dans les villes, qui n'est pas liée à la race, au revenu ni à rien d'autre. Chacun peut s'y adonner. Cela dit, il n'y a pas grand-chose à ajouter.
Le seul sujet de préoccupation que je tenais à mentionner provient des espèces envahissantes. C'est un problème pancanadien. Il empire. La carpe asiatique se trouve immédiatement au sud de notre frontière. Les moules zébrées sont arrivées au Manitoba. Il n'y en avait jamais eu avant. Un exemple de problème que je perçois se situe à nos passages frontaliers, notre première ligne de défense contre les intrusions au Canada.
En avril dernier, un de nos amis s'est rendu au Michigan, pour acheter un bateau. C'est un amateur de plein air. Il s'est procuré son embarcation dans une région des États-Unis où pullule la moule zébrée. Il est revenu au Canada en passant par le poste frontalier à l'est d'Emerson. Il a expressément demandé aux douaniers canadiens s'ils voulaient vérifier la présence d'espèces envahissantes. Il s'est fait répondre qu'aucune mesure n'était en place pour empêcher leur entrée au pays.
Nous sommes actuellement aux prises avec l'écrevisse rouilleuse, la moule zébrée. Nous devons tous collaborer ensemble. Nous essayons de participer à l'effort. Malheureusement, si personne, à la frontière, ne fait ce qu'il lui revient de faire, nous aurons de graves difficultés. Pas seulement au Manitoba. Partout au Canada. C'est à peu près ce que je voulais dire, pour terminer.
J'ignore si Pete a quelque chose à ajouter.
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Si vous permettez, je voudrais dire quelques mots. Je pense que M. Connolly a presque tout dit.
Je suis Pete Borowski, de Swan Valley Sport Fishing Enhancement. J'ai fait partie du groupe d'aménagistes pour la pêche sportive, à Dauphin, où je vivais il y a environ 17 ans, puis j'ai été transféré à Swan River. Je suis passé d'un excellent groupe d'aménagistes aux meilleurs ou, de toute manière, au premier et, en fait, en 2000 ou 2001 — j'oublie l'année parce que ma mémoire ne s'améliore pas avec l'âge — des membres du groupe sont allés recevoir, à Ottawa, des mains de la gouverneure générale, le prix national de la pêche récréative. J'ai eu le bonheur et l'honneur insigne d'être l'un d'eux.
Le groupe travaille beaucoup dans cette région et il exerce des pressions sur le gouvernement pour l'inciter à un meilleur travail. Nous estimons que les gouvernements baissent les bras. En fait, ils ont perdu toute initiative. Dans la province, des gens possèdent les connaissances et sont prêts à travailler, mais, faute de budget et prisonniers du bureau, la gestion en souffre. C'est excellent pour l'analyse des problèmes et celle des données, mais il faut aller voir sur place.
Comme M. Connolly l'a dit, nous sommes capables d'utiliser le fonds provincial pour la pêche. Je ne dirai pas le pourcentage de travail que nous faisons et qui devrait être fait par la province, mais, chaque année, la tâche s'alourdit, ce qui est un triste constat sur l'état de la gestion des pêches au Manitoba. Au fil des ans, j'ai travaillé dans les ressources, dans le volet forestier, mais en étant en contact continuel avec les gens à l'extérieur...
Les gens aiment le grand air. Je me suis retrouvé une fois, à Spruce Woods, à environ 80 milles à l'ouest de Winnipeg, avec des jeunes d'une école secondaire qui avaient des problèmes de comportement, étaient incapables de bien s'entendre, commettaient de petits crimes, faisaient du vandalisme et causaient toutes sortes de difficultés. Placés ensemble pour se débrouiller seuls pendant trois ou quatre jours, ils sont tous parvenus à bien s'entendre. Ils ont commencé à se chamailler dès qu'on eût franchi la moitié de la distance pour se rendre là-bas, mais ils sont finalement arrivés sans encombre. Tous se sont calmés, tous se sont bien amusés et tous ont vécu une magnifique expérience de vie en plein air. Il n'y avait pas de pêche, mais cela montre simplement ce que permettent de réussir à un groupe de personnes le plein air et les loisirs. C'est bon pour tous.
Je vais m'arrêter ici, puisque je ne tiens pas à m'éterniser. Je vous remercie néanmoins de nous avoir invités.
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Je me lance le premier.
Il y a probablement cinq ou six ans, à Dauphin, le ministère a reconstruit la gare. Il avait 30 employés. Leur présence se faisait incroyablement sentir partout. Ils ont maintenant déserté l'immeuble. Tous les renseignements qui nous obligent à contacter le ministère se trouvent désormais à Ottawa, y compris tous nos permis, toutes nos demandes et tout ce qui en découle.
Par l'entremise du Programme de partenariats relatifs à la conservation des pêches récréatives, nous avons pu réaliser deux projets. L'un visait l'amélioration des frayères: nous sommes allés dans un lac, aménager les hauts-fonds favorables au frai. Le deuxième consistait à détruire les barrages de castor pour permettre la remonte du doré jaune. Nous nous y consacrons depuis peut-être six ans, et c'est la première fois que nous avons pu nous associer à une organisation fédérale. Ces deux projets ont eu un succès énorme.
Nous ne voyons plus vraiment de fonctionnaires du ministère des Pêches et des Océans à l'intérieur du pays. Ils sont comme disparus.
À propos, monsieur Chisholm, je viens moi-même de Liverpool. J'y ai grandi et j'en suis parti à 21 ans.
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Je ne peux pas me rappeler en quelles années il avait embauché beaucoup de personnel et avait envoyé là-bas beaucoup de fonctionnaires pour faire appliquer la loi. Je me souviens que, à l'époque, je travaillais avec des groupes agricoles, et la mesure n'avait pas été vue d'un bon oeil. D'après moi et notre organisation, le rôle du ministère est exceptionnel en matière d'expérimentation. L'abandon des établissements de recherche n'est pas, d'après moi, une bonne décision. Je pense que le ministère y avait un rôle important.
En ce qui concerne l'aspect de l'application de la loi sur le terrain, je ne crois pas que cela ait donné de bons résultats. Comme on aurait pu s'y attendre, cela n'avait aucune chance de fonctionner dans un contexte agricole. Peut-être que la réglementation des pollueurs ponctuels et des fabriques de pâte à papier serait possible, mais les communautés rurales ont réagi très fort. Ces agents étaient assimilés à des flics chargés de la protection des poissons. Toutes les fois que des agents chargés du respect des lois vont sur les fermes dire aux agriculteurs ce qu'ils peuvent et ne peuvent pas faire, cela ne donne pas de bons résultats, tout simplement. On a besoin de règles et de règlements. Je pense que, ces 15 dernières années, on a appris que la recette consistait à savoir comment établir le contact avec les communautés rurales.
Quant à nos contacts avec le ministère, je pense que ces subventions à des fins de loisir donnent des résultats exceptionnels, parce qu'ils créent des liens de partenariat et d'intendance. Cela amène les groupes locaux comme le nôtre et d'autres à travailler avec le ministère fédéral des Pêches. Je pense qu'il serait vraiment important que le ministère revienne à une partie du travail expérimental qu'il faisait.
Sur le plan de la réglementation, notre groupe recommande vivement la prudence. À l'avenir, si le ministère songeait à faire appliquer la Loi sur les pêches dans les campagnes, nous aimerions discuter d'une manière différente de le faire.
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La truite tigrée fait parler d'elle. Elle vit dans les lacs Twin, qui se trouvent... C'est dans l'ouest du Manitoba, à environ 10 milles de la Saskatchewan. Beaucoup d'habitants de la Saskatchewan viennent y pêcher. J'y ai personnellement rencontré un Albertain, qui réserve toute la rivière, il vit à Calgary même, attache son bateau de pêche pour la rivière Bow et vient chaque année passer deux semaines avec des amis. Ensemble ils vont à la recherche de notre truite tigrée et de notre truite triploïde.
J'ignore à quel point vous connaissez bien le terrain, au Manitoba. Nous avons là-bas des montagnes, les monts Porcupine, des collines, en fait, la colline Duck et le mont Riding, qui est un parc fédéral. Dans ces deux collines ou montagnes, qui s'élèvent à environ 1 500 pieds au-dessus de la région environnante, nous avons des lacs de 100 à 200 pieds de profondeur et d'une étendue de 200 ou de 1 000 acres. Parfois, ce sont des lacs de 20 à 30 acres, qui ont quand même une profondeur de 60 pieds.
C'est là où se réfugient ces espèces d'eau froide. La pêche y est extrêmement fructueuse. C'est ainsi depuis que j'ai commencé à y pêcher dans les années 1970. À la pêche sur la glace, il n'est pas inhabituel qu'on puisse apercevoir, à travers la glace des truites de lac de 30 livres, qui vont et viennent sur le fond, à 25 pieds de profondeur — c'est possible dans ces lacs — et c'est d'autant plus rare qu'elles se font capturer avant d'atteindre l'âge qui correspond à cette taille. Nous avons donc une diversité énorme de doré jaune dans le lac Manitoba. Le lac Winnipegosis est un lieu de pêche industrielle et de pêche sportive de toutes ces espèces, jusqu'à ces truites, qui contribuent beaucoup à l'intensité de la pêche dans cette région.
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Pour revenir au MPO, lorsque le personnel s'est équipé de gilets pare-balles et d'armes à feu, j'étais encore employé par la province du Manitoba, dans le secteur de la conservation et de la foresterie.
Nous avons une grande entreprise qui produit des panneaux de lamelles orientées à raison de plus d'un million de cordes de bois par année, surtout à partir de bois de feuillus comme le peuplier et le bouleau, et de certains bois résineux dans une moindre mesure. Et les choses se sont vraiment corsées. Les représentants du ministère ont souligné de bons points, comme la meilleure gestion des petits cours d'eau qui a été implantée à des endroits tels que le mont Duck et les monts Porcupine. C'était une bonne initiative, mais leur présence a rendu les opérations extrêmement pénibles et a engendré bien des dépenses supplémentaires.
Au cours des 30 dernières années, le Manitoba a mis en place des districts de conservation de l'eau, qui s'attardent aux principales rivières de la province ayant des problèmes relatifs à la qualité de l'eau, aux bassins hydrographiques et à l'agriculture, là où des champs inondables sont submergés. Je pense que si le MPO cherche quelque chose qui fonctionne et qui incite les agriculteurs à faire un meilleur travail, il doit collaborer avec les districts de conservation. Ces groupes sont formés de gens locaux qui connaissent le contexte du territoire puisque leurs conseils d'administration comptent des représentants des municipalités. Les districts font un excellent travail: ils discutent et collaborent avec les agriculteurs, sèment des herbes sur les berges des cours d'eau, et améliorent les traversées de cours d'eau, comme les passages à gué, pour qu'ils soient favorables au poisson. Ce sont des groupes formidables qu'il faut consulter et avec qui il faut collaborer.
Merci.
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Comme je l'ai dit, je travaille dans le domaine de la conservation depuis les années 1970. À l'époque, il y avait quatre employés du secteur des pêches dans la région, qui s'étend de la frontière américaine jusqu'au canton 51 de la province. C'était l'équipe sur le terrain.
Ces gens sont allés au lac Dauphin et ont aménagé des cascades pour la fraie dans les principaux affluents du lac, un secteur important pour la pêche au doré jaune dans la province. Ils faisaient de l'ensemencement de truites, essayaient différentes espèces et accomplissaient un travail formidable.
Ces activités sont pratiquement au point mort aujourd'hui, parce que, comme M. Connolly l'a dit, lorsque le gouvernement ne peut pas aller faire ce travail sur le terrain, il n'y a pas grand-chose qui avance. Le savoir et le savoir-faire existent, mais sans argent pour agir, rien n'est fait. C'est vraiment triste de constater ce qui s'est passé entre les années 1970 et aujourd'hui. Heureusement que nous, les adeptes de la pêche sportive, avons accès à des fonds pour essayer de réaliser certains de ces projets.
La majorité des membres de notre groupe sont encore des travailleurs qui occupent un emploi et doivent gagner leur vie — je ne parle évidemment pas de moi. Nous faisons tous ce travail après les heures normales et prenons même des journées de congé. M. Connolly pourrait être en train de s'écraser le pouce avec un marteau, mais il est ici pour faire valoir le besoin de meilleures pêches et d'une meilleure gestion des pêches.
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Pour répondre à votre première question, certains de nos clubs sont financés par l'étrange subvention provinciale, mais très peu. L'argent vient à 90 % de sources privées. Il vient des frais d'adhésion. Il y a aussi des levées de fonds locales comme celle dont viennent de nous parler M. Connolly et M. Borowski, à Swan River. Nos clubs font la même chose. Ils organisent des levées de fonds locales. Ils organisent des tirages. Ils se démènent pour amasser des fonds privés, qu'ils dépensent localement. Ils apprécient ce qu'ils font. Leur argent leur est très précieux, parce qu'il est difficile à obtenir.
Il y a un aspect important à cela. Ce que le gouvernement provincial a fait au Manitoba, il l'a fait au détriment constant de l'industrie du poisson et de la faune depuis une dizaine d'années. Nous comprenons que les soins de santé coûtent cher et que la population est vieillissante. Il y a aussi la criminalité. Ce sont de grands enjeux. Nous le savons, nous comprenons, mais nous ne comprenons pas pourquoi on s'acharne ainsi sur nous: la pêche récréative coûte tellement rien. On parle ici de sommes infimes qui ont un effet énorme.
Dès qu'on investit un tant soit peu dans ce domaine, les levées de fonds permettent d'aller chercher10 fois plus. C'est un levier. Les subventions aux loisirs donnent un élan aux projets. On ne peut pas se permettre de payer pour tout. Il y a plein d'autres énormes besoins auxquels les gouvernements fédéral et provinciaux doivent répondre, mais vous pouvez nous aider à démarrer.
Ces petites subventions sont tellement importantes, et plus que jamais, parce que la province se retire de plus en plus de ce secteur. Nous ne pouvons plus nous permettre d'embaucher plein de gens pour faire appliquer la réglementation sur les pêches. Vous ne pouvez pas vous permettre de payer pour toutes les petites structures de frai, mais nous sommes là. Nous allons nous en occuper. Nous pouvons être votre police des pêches. Nous nous préoccupons des cours d'eau; nous ne laisserons personne les détruire. Personne ne se soucie autant des cours d'eau que nous, parce que nous y vivons.
Donc oui, c'est de l'argent de source privée, et oui, nous allons continuer de lever des fonds parce que nous le devons et que nous ne pouvons pas nous en empêcher. C'est notre passion.
Quelle était votre deuxième question?
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Merci, monsieur le président.
Mon bon ami et collègue M. MacAuley a dit il y a une minute que nous ne recevrons pas souvent des témoins aussi passionnés que vous par ce qu'ils font. C'est vraiment un plaisir de vous entendre.
Je tiens à dire que M. Sopuck a probablement fait beaucoup d'efforts pour inviter des gens qu'il représente et dont il se soucie dans cette pièce, avec ses collègues, qui le connaissent bien.
Des voix: Oh, oh!
M. John Weston: Vous savez, c'est fantastique de voir un élu mettre sa vaste expérience, toute sa compétence au profit des gens qu'il représente puis en faire rejaillir les fruits non seulement dans sa circonscription, mais partout au pays. J'ai eu le plaisir de le recevoir dans ma circonscription, comme mes collègues. Il s'est inspiré de votre passion et l'a traduite partout au Canada. C'est un véritable plaisir d'être à ses côtés pendant qu'il nous dirige dans le programme des partenariats pour la pêche récréative. C'est stimulant pour nous d'entendre dire que ce programme fait sa marque.
J'ai été vraiment intrigué de vous entendre souligner avec tant d'éloquence l'importance de la pêche récréative.
Je vais vous demander, monsieur Olson, de commencer par nous expliquer un peu ce que vous avez dit sur le fait qu'il énergise les troupes; d'après vous, quelle a été la participation de la population à ce programme, qui a permis d'investir 55 millions de dollars dans la pêche à la ligne. Quelles en sont les retombées concrètes dans votre région?
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Je pense que son effet concret sur le terrain, d'après ce que je vois au Manitoba, c'est qu'il crée des partenariats.
Il y a deux choses à souligner. D'abord, il y a la passion de la pêche. À mon avis, c'est une subvention intelligente et ciblée. Elle vise quelques fous passionnés comme nous qui consacrent bien trop de temps et d'argent à cela. La pêche suscite la passion, et je vais y revenir. Cette subvention a donc pour effet de stimuler cette passion. Il y a beaucoup d'argent dans ce domaine au Canada. Cela ne représente pas beaucoup d'argent sur l'ensemble du budget fédéral, je dirais, mais c'est beaucoup d'argent pour nous. C'est beaucoup d'argent pour créer un effet levier. Si vous investissez cet argent en nous, vous allez en récupérer beaucoup plus de notre propre argent.
Ces subventions ne suffisent jamais pour financer tout un projet, et je pense que c'est brillant. J'ai eu un donateur un jour, quand je travaillais pour une autre organisation, qui m'avait dit: « Il ne faut pas donner trop d'argent à une organisation, parce que cela tue sa motivation à amasser des fonds. » Il y a quelque chose de magique à l'ampleur d'une subvention, n'est-ce pas? La bonne subvention est assez élevée pour permettre à un projet de démarrer, mais pas assez pour éliminer le besoin de trouver d'autres fonds. On veut que la province donne un peu. On veut aussi qu'il y ait des levées de fonds locales. Cela a un effet magique. Le plus grand avantage, toutefois, c'est que cela crée des partenariats dans l'intendance. La collectivité locale a l'impression d'avoir l'appui du gouvernement fédéral. Cela lui donne de l'énergie.
Il y a donc un très bon côté à cela, mais c'est la passion du loisir qui reste le principal moteur. Cette subvention l'alimente, ce qui est brillant. C'est très intelligent. Je serais porté à vous dire: « Où pourriez-vous faire la même chose? »
À mon avis, c'est une stratégie fantastique pour un gouvernement. Je pense que c'est très habile.
Je commencerais par dire que notre organisation en parle beaucoup et que je ne voudrais pas vous donner l'impression que nous n'aimons pas le MPO. Nous jugeons sa présence nécessaire. Nous ne connaissons pas tous les détails, mais selon notre perception, le MPO est un ardent défenseur de la chasse aux phoques, par exemple, au large des côtes de Terre-Neuve et dans le Nord. Nous apprécions cela. Nous apprécions toute la science qu'il produit.
Pour revenir à la question de la frontière, je n'ai pas eu la chance d'y réagir, mais la situation est désastreuse à la frontière pour ce qui est des espèces envahissantes. Je ne sais pas si c'est du ressort du MPO ou si le MPO pourrait intervenir dans ce dossier. Cependant, pour mettre les choses en perspective, quand la saison va ouvrir dans environ une semaine et demie, il va y avoir des centaines et des centaines de bateaux en provenance des États-Unis qui vont venir pêcher dans nos eaux parce que la pêche y est fabuleuse. Ces bateaux arrivent souvent des États qui bordent les Grands Lacs, où la moule zébrée et d'autres espèces comme le cladocère épineux foisonnent. En ce moment, c'est ouvert [Note de la rédaction: difficultés techniques].
Mes amis viennent des États-Unis pour pêcher ici, et personne ne vérifie leur embarcation à la frontière, donc c'est un désastre annoncé pour nous. Nous pensons que le MPO aurait un rôle à jouer à ce chapitre. Je ne sais pas si cela fait partie de son mandat ou s'il serait logique que ce rôle soit confié au ministère des Pêches et des Océans.
Par ailleurs, la surveillance me semble très problématique pour ce qui est de la conservation du paysage, et il faut nous en occuper. Dans les Prairies, le paysage est majoritairement agricole. Si l'on veut faire quelque chose de bien pour l'eau, le poisson, les milieux humides, les animaux, la flore et la faune et qu'on veut séquestrer le carbone, quoi qu'on veuille faire sur le paysage, les agriculteurs vont être touchés.
Dans les petits villages, si on commence à frapper sur les agriculteurs, on va s'en faire des ennemis. Pourtant, la même personne va s'arrêter à deux heures du matin pour vous aider à changer un pneu parce que c'est une personne extraordinaire. Ce sont des personnes aimables et généreuses, jusqu'à ce qu'on s'attaque à leurs terres et qu'on menace leur droit de les exploiter. Dès qu'on les attaque, il vaut mieux savoir ce qu'on fait et avoir une maudite bonne raison pour cela, et il vaut mieux avoir déjà épuisé toutes les autres pistes de solution. Les carottes sont beaucoup plus efficaces pour obtenir des gains des communautés rurales.
Il doit y avoir des règles, et il faut les faire respecter, il y a donc un équilibre à viser. La ligne est mince. Les collectivités rurales raisonnables savent qu'il doit y avoir des règles. Elles comprennent, mais on ne peut pas d'emblée arriver avec des policiers et s'attaquer au paysage. On ne peut pas surveiller tout le paysage. Va-t-il y avoir un policier des pêches sur chaque parcelle de terre prêt à faire des constats d'infraction? Il faut aller chercher ces gens et les convaincre d'agir avec nous et pour nous. Il faut que la population, les citoyens, contribue à la surveillance, parce qu'on ne pourra jamais payer assez de personnes pour l'assurer. Quand on s'aliène les citoyens, on se crée des ennemis. On obtient de la résistance. On obtient des réactions vives et des relations en rupture.
Pour l'avenir, cette subvention n'est qu'un petit exemple. Il doit y avoir beaucoup d'autres moyens pour un groupe comme le MPO de mobiliser les collectivités rurales et de les convaincre du bien-fondé de la Loi sur les pêches, de les amener à la comprendre...