propose que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité.
— Monsieur le Président, je représente le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique. C'est une région incroyablement belle et marquante de notre pays, pas seulement à cause de sa géographique — ses montagnes majestueuses, ses collectivités côtières, l'océan, les rivières —, mais également à cause des gens qui y vivent actuellement et depuis des temps immémoriaux. Ils font partie des Premières Nations les plus fières que le continent ait connues, comme les Haïdas, les Haislas, les Taku River Tlingit, les Tsimshians et les Gitxsans, entre autres. Ces gens vivent en harmonie avec la terre dont ils se nourissent.
Dans le Nord-Ouest, nous disons que « la terre façonne les gens et non l'inverse ». Le projet de loi que je présente au Parlement aujourd'hui et dont je souhaite débattre découle directement de cet amour de la patrie, de cette défense de la terre et de l'espoir de pouvoir continuer à la transmettre aux générations futures dans un meilleur état que nous l'avons trouvée, tout en créant le genre de prospérité que nous espérons tous.
Je représente le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique. C'est l'un des plus grands honneurs de ma vie, et j'en suis immensément fier. Cette région à couper le souffle a façonné l'homme que je suis devenu. Chaque jour où je me trouve ici, à la Chambre des communes, j'espère la défendre comme il se doit.
Depuis 10 ans environ, une crise s'annonce, une crise qui a toutefois ouvert des perspectives. Je parle de la menace que représente l'oléoduc de 1 100 kilomètres qui acheminerait chaque jour plus de 525 000 barils de bitume dilué de Bruderheim, en Alberta, jusqu'au port de Kitimat. Le bitume dilué serait ensuite transféré dans des superpétroliers faisant un terrain de football de largeur et trois de longueur. Ils franchiraient l'étroit chenal marin de Douglas, feraient trois virages en épingle avant d'atteindre le Passage de l'intérieur, puis le détroit d'Hécate, aux abords de l'archipel Haida Gwaii, avant de mettre le cap sur la Chine.
Cette menace frappe les habitants du Nord-Ouest dans ce qu'ils ont de plus profond, dans leur essence même, car leur culture et leur économie dépendent du milieu naturel. Nous avons besoin des cours d'eau, du saumon, de ce territoire qui assure notre subsistance depuis des millénaires. La menace plane sur tout cela, mais elle a néanmoins suscité un rapprochement d'un bout à l'autre du Nord-Ouest, qu'on soit ou non un membre des Premières Nations, qu'on soit conservateur ou progressiste, car même si chacun a sa propre façon d'aimer cette région, nous tous sommes solidaires dans notre volonté de la défendre.
Cette solidarité est aussi née de la crise causée par un gouvernement fédéral qui, plutôt que de collaborer avec la population, a choisi d'utiliser des termes comme « ennemis de l'État » et « extrémistes financés par l'étranger » lorsque nous avons eu l'audace de dénoncer le pipeline proposé et les superpétroliers qui posent une réelle menace. Plutôt que de nous réduire au silence — ce que je soupçonne le gouvernement et le ministre d'avoir voulu faire à l'époque —, cette réaction nous rendus encore plus déterminés à défendre notre région. Nous avons vu des municipalités, des collectivités des Premières Nations et des groupes de toutes allégeances politiques faire front commun pour s'opposer aux projets, non seulement celui de cette pétrolière, Enbridge, avec l'oléoduc Northern Gateway, mais aussi les projets de n'importe quel gouvernement qui compte piétiner les gens qu'il prétend représenter pour parvenir à ses fins.
Le fait de nous exprimer dans notre pays ne fait pas de nous des ennemis de l'État. Cela fait de nous des Canadiens. Faire cause commune avec nos voisins ne fait pas de nous des ennemis de l'État. Cela fait de nous des Canadiens. N'importe quel gouvernement qui insinue le contraire est indigne de gouverner notre grand pays.
Cette loi, qui vise à défendre la côte Nord, comporte trois éléments principaux. Elle interdit d'abord toute exportation de bitume brut et de produits pétroliers de la côte Nord de la Colombie-Britannique. Elle reconnaît également ce que nous savons tous déjà: il y a des choses que nous ne pouvons pas mettre en péril et il y a des endroits qui méritent notre attention et notre protection.
Le projet de loi va encore plus loin. Comme le gouvernement du Canada s'adresse à la population canadienne lorsqu'il est question de projets importants comme la construction d'oléoducs et de mines ou de tout autre projet qui pourrait avoir des répercussions sur notre milieu et sur nos foyers, le projet de loi vise à approfondir la teneur des consultations et à élargir leur portée.
On pourrait s'attendre à ce que le gouvernement apprenne des erreurs qu'il ne cesse de multiplier. Les conservateurs ont démoli la loi sur l'évaluation environnementale, ils ont anéanti la Loi sur la protection des eaux navigables et ils ont saccagé des parties de la Loi sur les pêches, le tout afin d'essayer de précipiter la construction de différents projets d'oléoducs partout au Canada.
Toutefois, la réaction des Canadiens a été viscéralement canadienne. En effet, ils se sont opposés à ces mesures parce qu'ils ont remarqué que le gouvernement ne se montre pas juste et objectif lors des discussions sur le transport de l'énergie, un enjeu pourtant très important. Les Canadiens sont sans doute plus intelligents que ne le croient les conservateurs: les Canadiens sont vigilants et sont attentifs à ce genre de choses, ils s'inquiètent de tous ces projets de loi omnibus que les conservateurs souhaitent faire adopter à toute vitesse.
Finalement, le troisième élément du projet de loi consiste à poser à la Chambre une question qui n'a pas été abordée, c'est-à-dire l'adoption d'une position quelconque relativement à l'exportation proposée nos ressources naturelles à l'état brut, dans le cas présent du bitume venant du Nord de l'Alberta, sans qu'aucune valeur n'y soit ajoutée. Transporter du bitume dilué n'est pas risqué seulement sur le plan environnemental, parce que le bitume coule et ne peut pas être nettoyé, mais aussi sur le plan économique. En fait, exporter des matières premières d'une aussi grande valeur est un suicide économique. On laisse un autre pays gagner tous les emplois et nous nous retrouvons seulement avec les coûts de production.
Ces trois éléments — protéger la côte Nord, favoriser et respecter la consultation publique pour une fois, et enfin parler de la valeur ajoutée à nos ressources naturelles — sont les principes fondamentaux de ce projet de loi. Celui-ci résulte d'une crise, de la menace que l'oléoduc Northern Gateway d'Enbridge représente pour ma région et les gens que je représente, mais il nous permet de transformer cette crise en occasion de faire quelque chose de mieux dans le pays.
En fait, c'est un débat entre générations. De nombreux députés ignorent que cela fait 42 ans que nous débattons à la Chambre des communes de l'interdiction du passage des superpétroliers au large de la côte Nord de la Colombie-Britannique. Il y a 42 ans, la Chambre a adopté une motion présentée par l'un de mes prédécesseurs, Frank Howard, qui proposait justement cette mesure. Le gouvernement libéral de l'époque proposa plus tard la prévention volontaire de ce mode de transport du pétrole et, il y a seulement quatre ans, la Chambre a adopté une motion présentée par le NPD afin de protéger le Nord-Ouest et la côte Nord et de s'opposer au projet Northern Gateway d'Enbridge.
Il s'est écoulé 42 années depuis cette motion. Il est temps pour la Chambre des communes de se prononcer de façon définitive sur la question, et de découvrir pour qui travaillent réellement les députés, en particulier les députés britanno-colombiens d'en face. Je dis cela parce que j'ai parcouru toute la Colombie-Britannique, du nord au sud, et j'ai parlé à des centaines de milliers de Britanno-Colombiens lors de plus de 20 assemblées publiques. Je suis allé sur l'île de Vancouver, dans la ville Vancouver, dans le Nord, à l'intérieur du territoire, dans des salles, des sous-sols d'église et des centres communautaires bondés de Britanno-Colombiens de toutes les allégeances politiques qui se présentent à ces assemblées, qui signent les milliers de pages de pétitions dont mon bureau est inondé, qui se font entendre sur des tribunes en ligne comme Leadnow, Avaaz et la Dogwood Initiative, parce qu'ils ne semblent pas pouvoir avoir l'attention de leur député lorsque celui-ci est un conservateur.
Cette question devrait transcender la partisanerie. Il ne s'agit pas de ce qui est à droite ou à gauche, mais de ce qui est bon et de ce qui est mauvais. Nous savons que protéger l'endroit où nous vivons, ce n'est jamais mauvais. Quand nous essayons d'améliorer notre façon de faire les choses au pays, nous faisons quelque chose de bon. En 2014, on ne peut pas tout simplement préparer les bulldozers et imposer ces projets contre la volonté des collectivités et contre la volonté des Premières Nations qui ont des droits sur ces terres. Ceux qui prétendent le contraire vivent dans un monde imaginaire. En 2006, l'actuel a déclaré au monde entier que le Canada allait devenir une superpuissance énergétique. On s'en souvient.
Or, après toutes ces années, où en sommes-nous? Tous les grands projets de transport de ressources énergétiques suscitent la controverse, y compris le plus récent projet qui touche le mont Burnaby, juste à l'extérieur de Vancouver. La société qui veut y construire un oléoduc de plusieurs milliards de dollars n'est même pas capable de fournir les bonnes coordonnées GPS dans la demande d'injonction qu'elle a soumise aux tribunaux.
Les gens se défendent. Bien sûr qu'ils se défendent. Cela fait partie des traditions canadiennes. Cette tradition est la bienvenue au Canada. Quand un gouvernement refuse d'écouter, les gens unissent leurs forces et leurs voix pour montrer qu'il y a une meilleure façon de faire les choses.
Dans le Nord, nous l'appelons le « modèle Skeena ». Les Premières Nations rencontrent des membres de l'industrie, et ceux-ci reconnaissent les droits territoriaux des Premières Nations. Ils commencent avec les valeurs et veillent à inclure qui nous sommes comme peuple, plutôt que de suivre le modèle conservateur selon lequel Ottawa a toujours raison, c'est-à-dire le modèle suivant: « Nous allons vous dire ce qui va vous arriver. Si vous avez l'audace de vous exprimer, si vous avez l'audace de laisser entendre que le et ses copains qui dirigent le secteur pétrolier ne savent pas mieux que vous, qui vivez parmi les ressources et qui vivez dans les collectivités qui seront touchées, eh bien, nous tenterons de vous faire taire. Nous modifierons les lois de l'ensemble du pays pour vous faire taire. Nous éloignerons les gens des discussions plutôt que de les accueillir, plutôt que d'utiliser leurs connaissances. »
Quelle a été la réaction? À deux reprises maintenant, l'Union of B.C. Municipalities a adopté des résolutions allant à l'encontre du pipeline. C'est ce qu'elle a fait à deux reprises. Dans le cadre de la déclaration pour sauver le fleuve Fraser, plus de 130 Premières Nations de Colombie-Britannique se sont réunies, ont mis de côté leurs différends et ont déclaré que cette façon de procéder est mauvaise et que le pipeline n'est pas une bonne solution pour les Premières Nations de cette province et de ce pays.
Les municipalités dans le Nord-Ouest, des villes qui s'appuient depuis des générations sur le développement des ressources, comprennent l'économie extractive, mais elles sont conscientes des risques liés à ce que propose Enbridge, qui a l'appui du gouvernement conservateur, et elles savent que ce que propose Enbridge est mauvais. De Prince Rupert et Haida Gwaii jusqu'à Terrace, jusqu'au site à Kitimat où le pipeline doit aboutir, en passant par Smithers, Hazelton et plus loin le long du parcours, les municipalités on adopté des résolutions contre ce projet.
On pourrait supposer que tout cela aurait de l'importance pour les conservateurs, en face, mais ce n'est pas encore le cas. Ils n'ont pas encore été tout à fait en mesure d'entendre les habitants de cette région. Ils n'ont pas encore été tout à fait en mesure d'entendre les habitants de la Colombie-Britannique, qui, pas plus tard que l'année dernière, ont été interrogés dans le cadre d'un sondage sur les superpétroliers au large de la côte Nord de la Colombie-Britannique, et 80 % se sont dits contre. Pour donner une petite idée de la situation à mes collègues conservateurs, un habitant de la Colombie-Britannique sur cinq qui avaient voté conservateur aux dernières élections a déclaré qu'il appuierait un autre parti.
Si nous ne pouvons pas persuader les conservateurs avec l'argument économique voulant que les exportations de matières premières non transformées soient mauvaises pour le secteur des ressources naturelles de l'économie canadienne, si nous ne pouvons pas les persuader en invoquant l'argument de l'immoralité d'ignorer des gens qui font entendre leurs voix calmement et pacifiquement, si nous ne pouvons pas les persuader au moyen de l'argument juridique, à savoir que ce projet ne résistera pas aux objections des Premières Nations, auxquelles la Cour suprême a donné raison, dans la cause de la nation tsilhqot’in, en affirmant que les droits et les titres doivent être respectés, si nous ne pouvons pas convaincre les conservateurs avec ces arguments, nous pouvons certainement les convaincre avec l'argument politique, car le prétend y être très sensible.
Je me souviens du jour où les conservateurs ont donné leur consentement tacite à ce projet de pipeline. Les médias ne savaient plus à quel saint se vouer pour tirer les vers du nez d'un seul député conservateur de la Colombie-Britannique. Le projet de pipeline leur plaisait-il? Pas moyen de le savoir. Mais, après plusieurs jours à tendre leurs micros, les journalistes ont fini par trouver un député qui a accepté de se prononcer. Il a dit: « Ne vous en faites pas, ce pipeline ne sera pas construit de toute façon. » Que dire d'un gouvernement qui agit ainsi? Que dire de son intégrité? Qu'est-il advenu de la responsabilité de défendre les intérêts du Canada?
Il y a un réel danger lorsqu'un gouvernement s'égare au point de ne plus tirer son pouvoir, son autorité et sa légitimité de la population du pays.
Les pertes que pourrait accuser le secteur du saumon sauvage, à elles seules, sont évaluées à 140 millions de dollars par année. Dans l'ensemble de la Colombie-Britannique, les secteurs des fruits de mer et des loisirs pourraient perdre 1,7 milliard de dollars. Quant au secteur du tourisme, qui repose presque entièrement sur l'image que les gens ont de la Colombie-Britannique, un endroit magnifique que les Canadiens chérissent, en particulier ceux qui y habitent, qu'ils portent dans leur coeur et leur esprit et qui frappe l'imaginaire, il pourrait perdre 1,5 milliard de dollars.
Au fil de notre combat, nous avons lancé la campagne takebackourcoast.ca. Des milliers et des milliers de Britanno-Colombiens ordinaires y adhèrent et encouragent leurs amis à faire de même. Ils ont encore l'espoir que nous avons un gouvernement plus ou moins représentatif qui cherche à défendre les intérêts du peuple plutôt que certains intérêts particuliers. Ils espèrent qu'avec nos arguments moraux, juridiques, éthiques, économiques et, en dernier lieu, politiques, je suppose, nous finirons par convaincre même le gouvernement actuel de prendre la bonne décision en ce qui a trait au pétrole et à l'industrie pétrolière.
Je suis convaincu que nous avons des amis parmi les députés d'en face. Je remercie le Parti libéral et le Parti vert de leur soutien. Je suis convaincu que certains députés d'en face savent à quel point il est important de faire les choses correctement et de mettre en place une politique énergétique qui est conforme aux valeurs canadiennes. Je suis aussi convaincu que, de nos jours, nous pouvons faire les choses beaucoup mieux que ce qui a été le cas jusqu'ici. De nos jours, nous pouvons apprendre à respecter les Premières Nations et les citoyens lorsqu'ils se manifestent. Nous pouvons comprendre que ce projet, tel qu'il a été conçu par Northern Gateway, ne sert pas les intérêts du pays, et certainement pas ceux des gens que je représente. Il existe une meilleure façon de faire les choses, tout en respectant les gens qui nous ont envoyés ici, ainsi que les droits et les titres, et en trouvant l'équilibre et l'harmonie dans l'environnement où nous vivons.
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Monsieur le Président, je suis heureuse de pouvoir parler du projet de loi et, plus précisément, des réalisations du gouvernement en ce qui concerne les consultations avec les Autochtones et les collectivités.
Nous sommes fiers du fait que le secteur des ressources naturelles est le plus important employeur privé de membres des Premières Nations au Canada. Les Premières Nations ont grandement contribué au développement de nos ressources naturelles, et elles continueront de le faire à l'avenir.
Le plan de développement responsable des ressources du gouvernement a grandement amélioré le processus d'examen. Le Canada dispose maintenant d'un processus d'examen réglementaire visant les grands projets d'exploitation des ressources naturelles plus rigoureux qui tient davantage compte des données scientifiques.
On compte parmi les améliorations apportées l'obligation d'accroître les consultations auprès des groupes autochtones. Les communautés autochtones qui pourraient être touchées par un projet peuvent participer à toutes les étapes du processus d'examen. Elles peuvent aussi présenter leurs propres données ainsi que vérifier et contester les données soumises par les promoteurs du projet.
Nous reconnaissons qu'il faut collaborer avec les communautés autochtones afin d'établir des relations respectueuses; nous devons en outre nous conformer aux droits issus de traités. Nous voulons que les Premières Nations puissent tirer profit elles aussi du développement des ressources naturelles à l'avenir.
Ce faisant, nous tenons compte de toutes les opinions formulées afin de promouvoir le développement des ressources naturelles de façon à ce que chacune des communautés y trouve son compte; il ne s'agit pas d'une approche universelle.
Le gouvernement a pris des mesures concrètes pour renforcer le — déjà excellent — réseau de transport énergétique du pays. Notre système de sécurité pour les navires-citernes, qui repose sur les trois piliers que sont la prévention, la préparation et l'intervention de même que la responsabilité et l'indemnisation, n'est qu'un exemple parmi d'autres.
Nous avons aussi annoncé notre intention de présenter une mesure législative afin d'accroître la sécurité des pipelines. Je trouve donc quelque peu paradoxal que le député présente lui-même un projet de loi, alors que son parti et lui ont voté contre nos mesures de sécurité accrues pour les pipelines.
Voyons plutôt en quoi consiste le bilan du NPD.
Les néo-démocrates ont présenté un projet de loi qui interdirait les pétroliers, ce qui compromettrait les efforts que fait le Canada pour diversifier ses marchés et son économie. Ils s'opposent systématiquement à toutes les formes d'exploitation des ressources. Et pour couronner le tout, ils votent contre le renforcement des mesures de sécurité pour les pipelines.
Les Canadiens savent qu'ils ne peuvent pas se fier au NPD pour assurer leur sécurité ou celle de l'environnement. Ils savent en revanche qu'ils peuvent compter sur le gouvernement conservateur pour faire croître l'économie tout en protégeant l'environnement. Nous avons d'ailleurs compris que, pour ce faire, il faut absolument travailler de concert avec les Premières Nations.
Pour que les Premières Nations aient confiance dans notre système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes, elles doivent prendre part à son élaboration et à sa mise en oeuvre. De notre côté, nous devons nous inspirer de leurs connaissances traditionnelles relativement à la terre et à ses ressources.
C'est dans cette optique qu'en mai dernier, nous avons annoncé la mise sur pied du Bureau de gestion des grands projets-Ouest, à Vancouver. Ce dernier donne justement suite aux recommandations de M. Eyford et permet au gouvernement de coordonner, à partir d'une instance unique, les vastes relations avec les Autochtones et l'industrie, en plus de contribuer à trouver des moyens de favoriser la participation aux projets énergétiques. On s'y occupe de tout, de l'emploi aux occasions d'affaires en passant par l'intendance environnementale et la sécurité.
Le secteur énergétique a déjà laissé sa marque dans la vie des Britanno-Colombiens. Songeons par exemple au pipeline Pacific Trail. Jusqu'ici, plus de la moitié des 366 000 heures consacrées à la construction de ce pipeline ont été travaillées par des Autochtones, et approximativement 85 % des dépenses liées à la construction de l'usine de gaz naturel liquéfié ont été faites à des entreprises de la nation Haisla.
Le budget de 2014 versera 28 millions de dollars sur deux ans à l'Office national de l'énergie afin que ce dernier permette aux peuples autochtones d'avoir leur mot à dire sur les décisions touchant les divers projets énergétiques. L'office obligera ainsi les promoteurs à consulter toutes les parties pouvant être touchées par leurs projets.
L'Office national de l'énergie doit tenir compte du point de vue de l'industrie, des gouvernements provinciaux et territoriaux, des Premières Nations et des populations touchées avant de déterminer si un projet est dans l'intérêt national. Le renouvellement de la contribution au Programme d'aide financière aux participants permettra aux communautés autochtones de se faire entendre plus facilement lors des consultations se rapportant aux grands projets.
Nous comprenons que la protection de l'environnement est l'une des principales préoccupations des Britanno-Colombiens et de tous les Canadiens. C'est pourquoi nous avons répété à maintes reprises que les projets n'auront le feu vert que si les données scientifiques confirment qu'ils ne présentent aucun danger pour les Canadiens et l'environnement.
C'est aussi pourquoi nous avons adopté une approche pangouvernementale dans notre collaboration avec les Autochtones et les Premières Nations afin de nous assurer qu'ils participent de façon significative à l'évaluation et à la gestion de la sécurité environnementale des projets proposés. Nous savons que ces projets ne peuvent aller de l'avant qu'avec la participation active des peuples autochtones et l'assurance que la protection du public et de l'environnement est la principale priorité.
Prises dans leur ensemble, les mesures que j'ai mentionnées aujourd'hui montrent clairement que nous avons posé des gestes importants pour donner une voix à toutes les personnes qui pourraient être touchées par ces projets, ainsi que pour leur offrir l'occasion d'y participer activement. Contrairement au NPD, le gouvernement comprend l'intérêt économique du développement responsable des ressources pour les Canadiens et reconnaît le grand rôle que les Premières Nations peuvent jouer dans l'avenir du développement énergétique canadien. Nous avons un bilan remarquable en matière de sécurité parce que nous avons mis en place des régimes de responsabilité de calibre mondial et que nous sommes prêt à répondre aux situations d'urgence liées à tous les modes de transport d'énergie au pays. C'est ce que les Canadiens attendent de leur gouvernement.
Alors que le député a voté contre nos mesures de sécurité, y compris contre l'augmentation du nombre d'inspections et de vérifications complètes et contre l'imposition d'amendes aux entreprises enfreignant notre stricte réglementation environnementale, le gouvernement continuera à mettre l'accent sur ce qui tient à coeur aux Canadiens.
Étant donné les efforts considérables déployés par le gouvernement pour accroître les consultations auprès des Premières Nations et des collectivités, ainsi que les mesures que nous continuerons à prendre, le projet de loi est redondant, et nous ne pouvons pas l'appuyer.
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Monsieur le Président, c'est également un plaisir pour moi de prendre la parole en faveur du projet de loi , présenté par le député de .
Le projet de loi empêcherait les superpétroliers de naviguer dans les eaux intérieures autour de Haida Gwaii, région d'importance particulière pour la province entière et que j'ai bien connue lorsque je visitais la côte à bord de bateaux et de petits avions en qualité de ministre de l'Environnement, et lorsque je plantais des arbres dans la région en qualité d'entrepreneure dans le secteur du reboisement.
J'ai vu de mes propres yeux le grand nombre d'espèces sauvages et constaté la qualité et la fragilité des écosystèmes de la région. Comme le sait bien la Chambre, la qualité de vie du Canada est intimement liée à la santé de nos océans et de nos écosystèmes. Les écosystèmes de la région ainsi que la côte font partie intégrante non seulement de notre mode de vie mais aussi de l'économie nationale. Cette relation est d'une importance particulière sur la côte nord de la Colombie-Britannique.
Je me joins à la majorité écrasante de Britanno-Colombiens, qui comprend des dizaines de collectivités des Premières Nations de la côte et de l'intérieur, qui estiment que le transport de pétrole par pipeline le long du tracé proposé qui débouche sur le chenal marin de Douglas, ainsi que le transport par superpétrolier dans des eaux turbulentes et dangereuses, présente un risque inacceptable pour l'environnement, les collectivités, les entreprises qui dépendent de l'environnement et tous les Canadiens qui sont fiers du patrimoine commun de cette région très spéciale.
Je suis heureuse d'appuyer le projet de loi, qui s'inspire de deux projets de loi que j'ai présentés lors de législatures précédentes, en l'occurrence les projets de loi et . J'ai eu le privilège de me retrouver sur la liste de priorité en 2011 après avoir visité la région plusieurs années plus tôt, comme le député de affirme l'avoir fait.
En 2010, j'ai eu le privilège de voyager de l'extrémité Sud de l'île de Vancouver jusqu'à Kitimat, visitant les collectivités le long de la côte nord, consultant les gens et recueillant leurs opinions ainsi que leur appui solide à l'égard de mon projet de loi d'initiative parlementaire que j'ai fait inscrire sur la liste de priorité. Malheureusement, celui-ci est mort au Feuilleton lorsque des élections ont été déclenchées en 2011, peu de temps avant la date des élections à date fixe maintenant prévues dans la loi canadienne.
Je suis ravie que la Chambre ait l'occasion de discuter de nouveau de ce projet de loi. Je crois avoir mentionné dans la question que j'ai posée plus tôt dans le présent débat que le projet de loi se fonde beaucoup sur celui que j'avais présenté et consiste essentiellement à apporter des modifications à la Loi sur la marine marchande du Canada. Pour autant que je sache, les éléments de fond du projet de loi ne diffère pas de ceux de mon ancien projet de loi.
Ensuite, il y a deux dispositions ambitieuses relatives à la Loi sur l’Office national de l’énergie, toutes deux éminemment raisonnables. Elles consistent à demander à l’Office national de l’énergie de veiller à ce que des consultations aient lieu et d'en faire le compte rendu dans le cadre de l'examen d'un projet. Elles établissent également que l’Office national de l’énergie doit tenir compte des répercussions sur l'emploi dans les usines de valorisation et les raffineries ainsi que dans l'industrie pétrochimique. Il va sans dire que le Parti libéral est très favorable à l'idée de la consultation et qu'il appuie la création d'emplois locaux dans le cadre des projets d'exploitation des ressources naturelles du Canada. Par conséquent, ce sont là des instructions pour tenir compte de questions importantes.
Je suis reconnaissante que le député de se soit fondé sur travail que j'ai fait et que beaucoup d'autres avant moi ont fait pour protéger cette région. D'ailleurs, l'interdiction de la circulation de pétroliers dans le passage intérieur entre Haida Gwaii et les côtes centrale et nord du Canada constitue une politique des gouvernements libéraux qui remonte à l'époque de . Cette politique qui existe depuis longtemps place l'environnement au centre des facteurs à considérer, et comme notre économie prospère néanmoins, il n'est pas essentiel d'exposer cette région à des risques de déversements de pétrole pour avoir une économie florissante.
En fait, nous estimons que l'économie de la côte est également importante et qu'elle serait mise en péril. Il y a un vaste consensus chez les collectivités de la Colombie-Britannique, et plus particulièrement chez les Premières Nations en général et les Premières Nations côtières, comme les Haislas, les Haïdas, les Heiltsuks, les Gitga’ats ainsi que les Lax Kw'alaams, dont le patrimoine est lié à l'écologie de la récolte des mollusques et des crustacés et de la pêche du saumon, à l'abondance des produits de la mer et, simplement, à la capacité de maintenir certaines de leurs pratiques traditionnelles. Ce sont des aspects très importants pour les Premières Nations côtières, et je tiens à les remercier de s'être vivement opposées à la circulation des pétroliers dans ces eaux intérieures pendant de nombreuses années.
Malheureusement, le gouvernement conservateur a miné un principe fondamental de notre pays et la capacité du gouvernement d'établir un équilibre entre les divers intérêts et activités qui lui sont présentés. Ainsi, les conservateurs ont miné le cadre réglementaire assurant la protection de l'environnement. En procédant ainsi, le gouvernement actuel a bloqué de nombreux projets qu'il voulait concrétiser, car la population a perdu confiance envers les conservateurs et ce qu'ils ont à dire.
J'ai entendu la députée de parler de la confiance de la population envers le gouvernement actuel. Je tiens à souligner que chaque fois qu'un député du Parti conservateur dit qu'un député n'a pas voté pour une mesure donnée, la population devrait se rappeler que les projets de loi omnibus et beaucoup d'autres projets de loi sont conçus exactement dans le but d'intégrer quelques changements dans certaines mesures législatives très politiques et idéologiques. Nous qualifions ces changements de pilules empoisonnées. Les conservateurs font en sorte que les députés de l'opposition ne puissent pas les appuyer, simplement pour pouvoir affirmer par la suite que l'opposition n'a pas appuyé une mesure donnée. Les conservateurs minent notre démocratie en présentant les mesures législatives comme ils le font, plus particulièrement les projets de loi omnibus. Je veux que la population qui lit le compte rendu sache ce que ces propos signifient la prochaine fois qu'elle les entendra, car ils sont répétés tous les jours à la Chambre. C'est un outil qui est utilisé ici et qui mine la confiance du public envers les conservateurs, qui ont recours à des processus antidémocratiques.
Pour revenir au projet de loi, je signale que la partie Nord de la côte de la Colombie-Britannique abrite la forêt tempérée humide Great Bear, l'un des écosystèmes les plus diversifié du monde. On y trouve 27 espèces de mammifères marins, 120 espèces d'oiseaux côtiers et 2 500 lieux de migration des saumons. Cette région côtière de la Colombie-Britannique fournit aussi de l'emploi à 55 000 personnes, et bon nombre de ces emplois seraient en péril s'il y avait un déversement de pétrole. De tels déversements se produisent parfois, que ce soit à cause d'une erreur technologique ou humaine. Nous savons qu'ils se produisent, et s'il y en avait un, notre région côtière ne serait plus jamais la même.
En ce qui concerne le projet de construction d'un pipeline jusqu'à Kitimat, que le projet de loi empêcherait, les conservateurs, au lieu de tirer des leçons de leurs erreurs — eux qui n'ont pas fait de consultations dignes de ce nom et qui ont sapé le processus de réglementation —, les ont multipliées par la suite: ils ont apporté des changements à l'Office national de l'énergie pour limiter encore plus les consultations; ils ont réduit le temps de parole des personnes qui veulent exprimer leur point de vue; et ils ont miné la légitimité des projets que l'Office national de l'énergie songe à mettre en oeuvre en Colombie-Britannique. Tout cela entretient la méfiance du public à l'égard des autres projets que propose le gouvernement conservateur.
J'espère, en terminant, que les députés conservateurs de la Colombie-Britannique appuieront comme nous le projet de loi dont nous sommes saisis, car c'est que veulent les gens de leur circonscription. Ceux-ci appuient sans réserve cette mesure de protection de la région de l'archipel Haida Gwaii contre un possible déversement de pétrole. Les électeurs conservateurs de la Colombie-Britannique sont d'ailleurs favorables à ce qu'il y ait une bonne réglementation en matière d'environnement, à ce que les gens aient leur mot à dire avant qu'on impose ces grands projets envahissants avec l'aval de l'Office national de l'énergie.
J'invite les députés conservateurs à réfléchir à tout cela et à appuyer comme nous le projet de loi pour qu'il puisse être adopté. Je tiens d'ailleurs à féliciter le député de d'avoir présenté cette mesure législative.
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Monsieur le Président, c'est avec grand plaisir que je prends la parole en faveur de ce projet de loi historique présenté par mon collègue de . On l'appelle la loi visant à défendre le Nord-Ouest du Pacifique, et on n'aurait pas pu lui donner un meilleur nom.
Lorsque je me suis présenté aux élections il y a exactement deux ans, j'ai frappé à de nombreuses portes à Victoria et à Oak Bay, dans la partie de l'île de Vancouver où j'habite. J'ai rencontré tellement de gens différents, mais je n'ai pas rencontré une seule personne, dans ma circonscription, qui appuyait le projet Northern Gateway d'Enbridge. Tous craignaient les effets qu'il aurait sur notre belle côte et sur les collectivités des Premières Nations. Le projet de loi codifierait la résistance des Britanno-Colombiens, et c'est là l'essentiel de cette initiative.
J'ai été choqué et ravi d'entendre, il y a quelques minutes, la prendre la parole ici pour dire une chose assez particulière. Elle a conclu ses observations en disant que ce projet de loi était redondant. J'ai fait une petite recherche dans Google — puisque tout le monde utilise Google pour trouver des définitions de mots — et j'ai vu que « redondant » signifie « qui est de trop; superflu ». Je suppose que ce qu'elle dit, au nom du gouvernement conservateur, c'est qu'il est inutile d'interdire les pétroliers ou les très gros transporteurs de brut dans le Nord-Ouest du Pacifique puisque cette interdiction existe déjà.
Je l'ignorais. Cela montre que les conservateurs ont réfléchi aux répercussions qu'aurait un déversement dans cette partie du monde. J'ai été ravi d'apprendre qu'ils se sont rendus à l'évidence.
Ce n'est peut-être pas nécessaire, mais si nous pouvions simplement nous mettre d'accord sur ces conditions, ce serait bien. Toutefois, le projet de loi va beaucoup plus loin.
Il forcerait les promoteurs d'oléoducs à ajouter de la valeur aux ressources et à créer des emplois au Canada, en modifiant la Loi sur l'Office national de l'énergie, une initiative à laquelle j'applaudis. Le plus important, peut-être, eu égard à l'affaire de la nation Tsilhqot'in et à d'autres affaires devant nos tribunaux, c'est que le projet de loi renforcerait les consultations entre le gouvernement fédéral et les collectivités des Premières Nations concernant les examens de projets d'oléoducs. Il le ferait pour toutes les municipalités, comme l'a dit mon collègue, mais il irait beaucoup plus loin, compte tenu des nouvelles obligations que nous devons tous respecter à l'égard des Premières Nations dans le contexte de l'exploitation des ressources.
Pour nous, c'est une initiative sensée qui ramènerait l'environnement et les Premières Nations au centre de la conversation sur l'énergie et qui garantirait que les Canadiens bénéficieraient pleinement du développement énergétique.
Plus particulièrement, le projet de loi bloquerait le projet Northern Gateway d'Enbridge. J'ai le mandat de représenter les gens qui m'ont élu et tous s'opposent à ce projet. Par conséquent, le projet de loi, aussi « redondant » soit-il, mettrait un terme à ce projet monumental que bien peu de gens de ma région trouvent sensé. C'est un projet grotesque.
Le projet de loi s'inspire de l'expérience du Nord-Ouest de la Colombie-Britannique et de son combat contre Enbridge. Il imposerait sur-le-champ des mesures de protection du Nord de la côte, cette région vierge, contre la menace que représentent les navires pétroliers tout en répondant aux principales préoccupations que suscite le processus bancal qui a permis au gouvernement conservateur d'approuver le projet d'oléoduc.
Je suis immensément fier d'avoir coprésidé le Centre du droit de l'environnement de l'Université de Victoria. Le centre est aujourd'hui devant les tribunaux, car il cherche à faire infirmer la décision de l'Office national de l'énergie et du gouvernement d'accepter le rapport de la commission d'examen conjoint à la lumière de la multitude d'erreurs de procédure commises, dont l'évidence sauterait aux yeux de n'importe quel avocat. L'adoption du projet de loi permettrait de combler une bonne partie des lacunes qui étaient si flagrantes au cours du processus. Des milliers de personnes, littéralement, ont témoigné, et environ 99 % d'entre elles étaient opposées à l'oléoduc. Malgré tout, trois individus nommés par l'Office national de l'énergie sont venus dire en Colombie-Britannique qu'ils savaient ce qu'il convenait le mieux de faire et qu'ils recommanderaient donc l'approbation du projet.
Dans ma circonscription, personne n'accorde le moindre crédit à ce processus. Personne n'accorde le moindre crédit au processus suivi relativement au projet de Kinder Morgan. Si le projet de loi améliorait le moindrement le processus, cela suffirait déjà à justifier son adoption.
Trois cents chercheurs du monde entier condamnent le projet de la commission d'examen conjoint parce qu'il regorge d'erreurs et d'omissions. Selon eux, il ne peut pas servir à prendre de décision relativement aux oléoducs. Ils exigent que le gouvernement dise non une fois pour toutes à l'insensé projet de pipeline Northern Gateway d'Enbridge.
Pas plus tard qu'aujourd'hui, le Globe and Mail signalait un changement dans l'économie: les emplois dans le secteur de l'énergie verte sont aujourd'hui plus nombreux au pays que tous ceux qui sont attribuables aux sables bitumineux. Selon le rapport que Clean Energy Canada a rendu public aujourd'hui, le secteur de l'énergie propre fait actuellement travailler 6,5 millions de personnes. Depuis cinq ans, 25 milliards de dollars ont été investis dans ce secteur au Canada.
Comme je viens de le dire, plus de gens travaillent dans ce secteur que dans les sables bitumineux. Le monde a évolué, mais pas les conservateurs. Les initiatives comme le projet Northern Gateway d'Enbridge montrent à quel point ils se mettent la tête dans le sable — dans les sables bitumineux, en l'occurrence.
Gerald Graham habite dans ma circonscription et travaille à Worldocean Consulting. Selon ses calculs, sur une période de 50 ans, les risques d'un déversement pétrolier majeur sont de 8,7 à 14,1 %, ce qui correspond à peu près aux meilleures chances de gagner à la roulette russe.
À l'aide d'un modèle standard utilisé par les gouvernements pour prédire les risques de déversements, des chercheurs de l'Université Simon Fraser ont estimé que le projet d'oléoduc pourrait causer un déversement de pétrole une fois tous les 23 à 196 ans. Selon ses calculs, il pourrait y avoir un déversement dans l'un des terminaux tous les 15 à 41 ans, et des terres seraient contaminées par des déversements provenant d'un oléoduc entre 15 et 16 fois par année. De façon générale, ils ont évalué que la probabilité qu'un déversement de pétrole se produise était de 90 %.
Pourtant, la commission d'examen conjoint a dit « qu'il est improbable qu'un déversement majeur se produise ». Elle a aussi dit: « [...] un tel déversement aurait au départ des effets environnementaux négatifs importants [...] [mais] l'environnement se rétablirait éventuellement [...] » Qu'en pensent les peuples autochtones dont la vie dépend de la mer et qui habitent le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique? Qu'en pensent les localités comme Kitimat qui, malgré la propagande orchestrée par Enbridge, ont voté contre la réalisation de ce projet dans leur milieu? Ces groupes se sont exprimés, mais il est clair que les conservateurs ne les ont pas écoutés.
Je pourrais parler encore longtemps de ce rapport aberrant qui dit que le bitume pourrait flotter. Je ne savais pas cela et j'imagine que les gens de Kalamazoo, au Michigan, ne le savaient pas non plus. Ils ont dépensé plus d'un milliard de dollars pour nettoyer le fond de la rivière Kalamazoo, mais voilà qu'on apprend que le bitume ne coule même pas. Cet argent a sûrement été gaspillé. Le rapport affirme que la situation est complètement différente lorsque le bitume est emporté par les vagues ou lorsqu'il entre en contact avec de l'eau de mer.
Les scientifiques que j'ai consultés pensent que la conclusion du rapport sur une question aussi fondamentale est tout à fait insensée. Nous jouons à la roulette russe, comme je le disais tout à l'heure, avec le destin d'une des plus belles parties du monde et de certains des cours d'eau les plus dangereux du monde, comme le détroit d'Hécate et le chenal marin de Douglas. Ce dernier comporte des virages à 90 degrés et se jette dans l'océan.
Selon la carte fournie par Enbridge, ces îles n'existent vraisemblablement pas, pourtant, je les ai vues. Je me suis rendu là-bas à de nombreuses reprises. C'est ma région préférée et je ne laisserai pas les conservateurs la détruire en permettant à cet oléoduc et à ces pétroliers de traverser cette partie du monde.
Pendant la majeure partie de ma vie, j'ai été un avocat spécialiste des questions environnementales. J'ai participé à de nombreuses audiences et j'ai été conseiller juridique auprès de commissions chargées de l'évaluation environnementale de projets. Le projet dont il est question en ce moment est bancal depuis le début. Le processus est tellement inadéquat que tout le monde l'a dénoncé. Les mêmes personnes se prononcent maintenant contre le projet proposé par Kinder Morgan en Colombie-Britannique.
Je suis fier de prendre la parole ici pour appuyer mon collègue qui a présenté ce projet de loi. Nous sommes chanceux de pouvoir compter sur sa présence à la Chambre. Il y a une quinzaine de jours, il se trouvait dans ma circonscription, en compagnie de plusieurs centaines de personnes. Son slogan, c'est « reprenons possession de notre littoral ». Aujourd'hui, comme il y a un an, plusieurs centaines manifestent contre ce projet. Nous n'allons pas abandonner la lutte. Notre résistance à ce projet ne fait que commencer. Ce projet de loi permettrait d'améliorer considérablement la façon dont nous gérons les projets de ce genre au Canada.
Je félicite mon collègue de son initiative et j'espère que tous les députés vont l'appuyer.
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Monsieur le Président, je souhaite prendre la parole au sujet du projet de loi , qui vise notamment à modifier la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada.
Aux termes des modifications proposées, on interdirait le transport du pétrole par pétrolier au large de la côte Nord de la Colombie-Britannique, plus précisément dans l’entrée Dixon, le détroit d’Hécate et le bassin de la Reine-Charlotte.
Au cours de mon intervention, j'aimerais souligner certains faits. Les députés d'en face ont certainement parlé avec passion, mais je crois que les faits prennent de l'importance dans ce dossier. Nous sommes certainement déterminés à protéger l'environnement. En tant que députée qui représente la Colombie-Britannique, je sais à quel point les régions côtières et les cours d'eau sont importants. Nous prenons très au sérieux notre devoir de protection à l'égard de ces régions.
La proposition du député d'interdire la présence de pétroliers au large de la côte Ouest pose plusieurs problèmes. J'aimerais d'abord souligner que nous avons déjà pris des mesures importantes pour mettre en place un système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes, et expliquer comment nous assurons la sécurité du transport maritime.
Au Canada, le régime de réglementation du transport maritime repose sur la Loi sur la marine marchande du Canada. Cette loi vise principalement à assurer la sécurité maritime, ce qui inclut les mesures de prévention de la pollution visant tous les moyens de transport maritime, y compris les pétroliers. La loi s'applique à tous les navires qui naviguent sur les eaux canadiennes et aux navires canadiens qui naviguent partout dans le monde.
Notre but: trouver un juste équilibre entre la sécurité des transports et la protection du milieu marin tout en favorisant le commerce maritime. Pour veiller au transport sécuritaire du pétrole, la loi exige que les pétroliers soient munis d'une double coque. Elle fournit aussi des précisions sur la construction des pétroliers, leur équipement, leur fonctionnement, les inspections et les certificats.
Encadrée par ce régime réglementaire, la circulation des pétroliers au Canada affiche un excellent bilan de sécurité. Chaque année, environ 320 millions de tonnes de pétrole quittent les côtes du pays; 43 millions de tonnes traversent les eaux côtières de la Colombie-Britannique.
Malgré les grandes quantités de pétrole transportées, le Canada n'a connu aucun déversement important depuis la mise en place du régime réglementaire actuel. On doit ce bilan positif aux solides mesures de prévention établies au cours des 20 dernières années.
Le transport de marchandises par navire doit être conforme à la loi. Ce mode de transport est crucial pour l'économie de la côte Ouest du pays. La réglementation prévoit de nombreuses mesures de prévention, notamment les zones de services de trafic maritime, qui servent à surveiller le déplacement des navires de façon à pouvoir, au besoin, diviser la circulation et prévoir des itinéraires particuliers.
L'équipage de ces navires doit aussi satisfaire à des normes internationales strictes en matière de formation et de certificats. Conformément à la Loi sur le pilotage, il faut avoir recours au pilotage dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique. Autrement dit, il doit y avoir, à bord du navire, un pilote qui détient un certificat de navigation confirmant sa connaissance poussée des eaux locales.
Les marins sont des professionnels dévoués qui doivent accumuler plusieurs années de formation et d'expérience pour grimper en grade, conformément aux exigences de formation et aux examens que supervisent Transports Canada et d'autres autorités maritimes partout dans le monde.
Transports Canada a également établi le régime canadien de préparation et d'intervention en cas de déversement d'hydrocarbures en milieu marin, qui exige que les exploitants prennent des dispositions auprès d'un organisme d'intervention canadien pouvant participer au nettoyage d'un déversement. Les pétroliers sont également tenus d'avoir un plan d'urgence en cas de pollution par les hydrocarbures.
La Loi sur la responsabilité en matière maritime, qui fait partie du régime de réglementation du Canada, énonce des règles selon lesquelles les exploitants doivent souscrire une assurance, non seulement pour les cargaisons de produits pétroliers, mais également pour le pétrole qu'ils utilisent comme carburant.
Sur la scène internationale, le Canada est très respecté dans le secteur maritime parce qu'il a établi des règles claires et prévisibles pour garantir la sécurité et protéger l'environnement. L'un des moyens importants qui nous ont permis d'acquérir notre réputation, c'est le fait d'être signataire de conventions internationales, qui fixent les règles sur la façon dont les navires, notamment les pétroliers, peuvent naviguer en toute sécurité et prévenir la pollution marine. Le fait d’être partie à ces conventions confère à Transports Canada le droit d’inspecter les navires qui font escale dans les ports canadiens. Ces conventions autorisent également Transports Canada à prendre des mesures en cas de non-respect des normes. Ces mesures comprennent des avertissements, la détention d’un navire dans un port jusqu’à ce que les réparations aient été apportées pour qu’il soit conforme aux normes, ou des poursuites judiciaires.
Nous sommes non seulement partie à ces conventions internationales, mais nous sommes aussi très actifs au sein de l’Organisation maritime internationale, l’organisme spécialisé des Nations Unies qui régit le transport maritime mondial.
Le Canada a été un acteur clé au sein de l’Organisation maritime internationale pendant de nombreuses années et a notamment facilité l’adoption à l’échelle mondiale des normes maritimes visant à protéger l’environnement. Nous avons travaillé non seulement ici, mais également à l'échelle internationale.
Nous continuons de faire des efforts pour renforcer notre régime de réglementation, notamment au moyen d'initiatives qui ont été lancées récemment et qui sont liées au système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes. Bien entendu, comme le savent les députés, la Colombie-Britannique était intéressée à avoir le meilleur système au monde.
En mai 2013-2014, nous avons annoncé un certain nombre de nouvelles mesures, qui ont depuis été mises en place. Nous avons annoncé qu'il y aurait une augmentation du nombre d'inspections des navires-citernes, que nous mettrions en place des aides à la navigation nouvelles et modifiées et que nous élargirions notre programme national de surveillance aérienne afin d'accroître les efforts de surveillance tout en continuant de dissuader les pollueurs et en facilitant la détection précoce des déversements d'hydrocarbures en milieu marin.
Cependant, une interdiction de la circulation des pétroliers, telle qu'elle a été proposée par le NPD, aurait des répercussions défavorables durables sur le Canada. Je sais que le NPD s'oppose au commerce et qu'il ne comprend pas les difficultés d'un pays commerçant. Le NPD veut toujours dire non. Les députés néo-démocrates ne demandent pas comment nous pourrions mettre en place un processus et comment nous pourrions parvenir à un équilibre.
Je dois revenir sur les élections provinciales qui ont eu lieu récemment. Dans la circonscription que je représente, leur chef a déclaré que son parti n'appuierait pas ce pipeline, qu'il ne se préoccupait guère du fait qu'un processus soit mis en place et qu'il s'opposait au projet.
Cela dit, je pense que les gens de la Colombie-Britannique ont été clairs lorsqu'ils ont affirmé qu'ils voulaient trouver un équilibre. L'environnement est très important pour eux, mais ils veulent trouver un équilibre.
Je ne pense pas qu'il a été avantageux pour les députés du NPD de toujours dire non. Ils ne veulent même pas attendre que le processus suive son cours avant de dire non. Pour eux, c'est tout de suite « non ». Cela n'a pas été avantageux.
Si on interdit la circulation des pétroliers, en gros, on éliminera toute possibilité pour le Canada de diversifier davantage ses exportations énergétiques vers des pays autres que les États-Unis. Je tiens aussi à souligner que le NPD s'est opposé au pipeline Keystone, au au pipeline est-ouest et au pipeline nord-sud. On dirait bien que la réponse est toujours négative, en toutes circonstances. Les députés du NPD n'essaient pas de donner une réponse positive, et ce, quelles que soient les mesures que nous prenons pour favoriser des pratiques saines sur le plan de l'environnement.
Je crois qu'une interdiction serait aussi perçue très négativement par les États-Unis et d'autres pays, qui considèrent que ces eaux sont ouvertes à la navigation, plus précisément celles de la zone de pêche 3, qui sont situées entre les îles de la Reine-Charlotte et l'île de Vancouver. Comme les députés le savent peut-être, ces eaux font l'objet d'un litige, car certains les considèrent comme des eaux internationales.
En terminant, soulignons que le gouvernement, grâce au régime réglementaire en vigueur, assure déjà la sécurité des transports et qu'il veille à prévenir la pollution de nos eaux. Nous continuons d'adopter une démarche préventive en matière de sécurité et nous sommes fiers des initiatives que nous avons récemment prises, notamment l'instauration de notre système de sécurité de classe mondiale pour les navires-citernes.
Les Canadiens, et en particulier les Britanno-Colombiens, peuvent être certains que le gouvernement a la ferme intention de protéger notre magnifique côte Ouest. Comme je l'ai dit, en qualité de députée de la Colombie-Britannique, je crois que certains de ces projets pourraient être approuvés compte tenu des mesures rigoureuses qui sont en vigueur.
Le fait d'interdire à une classe de navire de circuler en toute légitimité si les navires respectent les normes que je viens de décrire serait contraire au régime rigoureux qui a si bien servi les Canadiens. Le type d'interdiction proposée par le NPD aurait de graves conséquences pour le Canada à l'international.
J'ai entendu le député de dire que tout le monde s'opposait à cette façon de faire. Or, bien des gens dans ma circonscription appuient notre approche, et d'autres s'y opposent, mais je pense qu'il y a des Britanno-Colombiens qui savent qu'il faut établir un juste équilibre dans ce dossier.
Voilà pourquoi le gouvernement n'appuiera pas le projet de loi que le NPD a présenté.
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Monsieur le Président, j'interviens aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , Loi modifiant la Loi de 2001 sur la marine marchande du Canada et la Loi sur l'Office national de l'énergie, présenté par le député de .
Je vais donner quelques renseignements généraux sur cette mesure législative. Le projet de loi vise à bloquer complètement le projet d'oléoduc Northern Gateway d'Enbridge. Il orienterait aussi l'Office national de l'énergie vers un processus qui respecte les collectivités et les Premières Nations et qui accorde la priorité aux emplois et à la sécurité énergétique.
Enbridge propose la circulation de superpétroliers de la taille de l'Empire State Building dans les eaux vulnérables et risquées du chenal marin de Douglas et de la côte Nord de la Colombie-Britannique. Au cours des 50 années que durerait le projet, ce trajet serait emprunté 11 000 fois. Compte tenu de la feuille de route d'Enbridge, les chances qu'un accident dévastateur ne survienne pas sont minces.
Les sondages révèlent systématiquement que plus des deux tiers des Britanno-Colombiens s'opposent au projet d'oléoduc Northern Gateway et de superpétroliers d'Enbridge et aux dangers que tout cela représente pour la côte et les collectivités qui vivent de celle-ci. Des milliers de personnes ont témoigné devant la Commission d'examen conjoint du projet Northern Gateway et lui ont écrit; les municipalités de la Colombie-Britannique et l'administration provinciale se sont officiellement prononcées contre l'oléoduc; et 130 Premières Nations ont signé la déclaration du Fraser qui s'oppose au projet Northern Gateway, pour finalement voir leur opinion mise de côté par le gouvernement conservateur, qui a décidé d'appuyer le projet.
Le projet d'oléoduc Enbridge Northern Gateway permettrait d'acheminer 525 000 barils de bitume dilué par jour de Bruderheim, en Alberta, jusqu'au port de Kitimat, en Colombie-Britannique. Les 1 177 kilomètres du pipeline traverseraient les Rocheuses, des centaines de rivières et cours d'eau, de même que les habitats précaires de certaines espèces comme le caribou des bois. La côte Nord de la Colombie-Britannique est un lieu de grande diversité biologique où les conditions météorologiques sont extrêmes. On y trouve 120 espèces d'oiseaux marins, 27 espèces de mammifères marins comme l'épaulard, la baleine grise et le rorqual à bosse, de même que des poissons ayant de l'importance sur le plan commercial, comme le saumon sauvage et le flétan. Les déversements, plus probables le long de cette côte, auraient des effets dévastateurs.
Les superpétroliers qu'Enbridge compte faire passer par le chenal marin de Douglas ont une distance minimale d'arrêt de trois kilomètres. Le chenal est un réseau de virages serrés et de passages étroits, dont certains n'ont que 1,35 kilomètre de large. Des vents de 200 kilomètres à l'heure et des vagues de 29 mètres de haut y ont été enregistrés.
Les coûts économiques d'un déversement seraient énormes. Le secteur des fruits de mer de la Colombie-Britannique génère près de 1,7 milliard de dollars par année. Le tourisme en milieu sauvage dans cette province produit des recettes de plus de 1,55 milliard de dollars annuellement. Ce secteur constitue une source permanente de revenus pour environ 45 000 Canadiens, qui seraient très durement touchés par un déversement.
Dix mille particuliers et organisations, y compris le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique et plusieurs Premières Nations, ont témoigné devant la commission d’examen conjoint pour le projet Northern Gateway d’Enbridge, ou lui ont écrit. Leur opposition était quasi unanime.
Il me tarde de poursuivre ce débat l'an prochain.