Que, de l’avis de la Chambre, le pipeline de Keystone XL intensifierait les exportations de bitume non traité et exporterait plus de 40 000 emplois canadiens bien rémunérés, et n’est donc pas dans l’intérêt du Canada.
— Monsieur le Président, je suis très heureux d’avoir l’occasion de défendre cette motion à la Chambre.
Permettez-moi, en guise de préambule, de dire quelques mots de mes antécédents. J’ai jadis travaillé dans l’une de ces raffineries canadiennes qui sont aujourd’hui fermées, la raffinerie de Shellburn, à Burnaby, en Colombie-Britannique. Je sais donc ce que c’est que de raffiner du pétrole, et de devoir nettoyer régulièrement les réservoirs, puisque cela faisait partie de mes tâches. Si bien que j’en suis venu à avoir du respect pour cette substance. Pour nettoyer les réservoirs, il faut se munir de bonbonnes d’oxygène et de toute une panoplie d’équipements de sécurité. Si un équipement est défectueux ou s’il n’y a plus d’oxygène dans la bonbonne, le travailleur n’en a plus pour longtemps.
C’est du danger que représente cette substance dont je reconnais certains des avantages que j’aimerais parler aujourd’hui.
J’aimerais dire pour commencer que ce dont il est question aujourd’hui, c’est le projet Keystone et les emplois à valeur ajoutée qu’il représente. Bien sûr, nous ne saurons passer sous silence l’inaction du gouvernement dans le dossier des changements climatiques et de l’environnement. On ne le dira jamais assez. D’ailleurs, le président Obama a lui-même fait remarquer que le gouvernement conservateur n’avait encore rien fait au chapitre de l’environnement.
Comme nous le verrons tout à l’heure, s’agissant des changements climatiques, le Canada n’est même plus dans le peloton de queue; il est carrément parmi les derniers des 60 pays qui sont évalués chaque année à ce chapitre. Plus exactement, nous occupons le 58e rang des 61 pays évalués. Cela dénote assurément un manque total de leadership et un niveau effarant d’irresponsabilité de la part du gouvernement.
Tout au long de ce débat, nous aborderons divers enjeux environnementaux, ainsi que les aspects économiques du dossier, sur lesquels je reviendrai dans un instant, sans oublier bien sûr les questions de sécurité.
Pendant les 20 minutes qui me sont attribuées, j’ai l’intention de démontrer que, depuis l’arrivée au pouvoir des conservateurs, non seulement notre système ferroviaire est devenu plus dangereux, comme en a témoigné la terrible catastrophe de Lac-Mégantic, mais la sécurité des pipelines est devenue problématique. En effet, depuis que ce gouvernement-là est au pouvoir, le nombre de fuites et de déversements ne cesse d’augmenter. En fait, il a même doublé en quelques années, sous les conservateurs.
Quand on parle du projet Keystone, il faut bien sûr parler des emplois à valeur ajoutée, mais il faut aussi souligner l’inertie totale du gouvernement en matière d’environnement, de changements climatiques et de sécurité des pipelines. Je pense que cela doit être souligné.
Tout à l’heure, j’ai dit que j’avais jadis travaillé dans une raffinerie. J’aimerais profiter de l’occasion pour dénoncer également l’impéritie du gouvernement conservateur au chapitre de la gestion des ressources naturelles.
Je représente la circonscription de Burnaby—New Westminster. Bon nombre de mes amis sont allés à l’école secondaire de New Westminster. Ensuite, ils sont allés travailler dans l’industrie du bois d’œuvre, dans les trois usines qui existaient à l’époque à New Westminster: Interfor, Canfor et Western Forest Products. L’industrie du bois d’œuvre offrait alors des centaines d’emplois rémunérateurs et générait des milliers d’emplois indirects.
Tout cela a disparu du jour au lendemain lorsque le gouvernement a lâchement capitulé en signant l’accord sur le bois d’œuvre. Les conservateurs se moquent ouvertement de ces pertes d’emplois, mais moi j’estime qu’un gouvernement doit défendre ses travailleurs, plutôt que de s’en moquer. Deux mille emplois indirects ont disparu à la suite de cet accord. Et ils se moquent des familles qui ont été touchées, et que je connais bien car nous allions à la même école. Ces familles doivent désormais jongler avec plusieurs emplois à temps partiel.
Leur seul espoir, c’est l’élection en 2015 d’un gouvernement néo-démocrate qui saura s’intéresser sérieusement à elles.
J’ai vu de mes propres yeux les dégâts causés dans mon milieu par l’irresponsabilité effarante d’un gouvernement qui a osé signer un accord qu’il n’avait même pas lu et encore moins compris. Le NPD n’a pas manqué une occasion de dénoncer la chose à la Chambre.
J’ai vu de mes propres yeux les emplois disparaître dans le secteur des ressources naturelles, pour finir avec une perte sèche d’environ 60 000 emplois rémunérateurs dans l’industrie du bois d’œuvre. Tout cela dans le sillage de l’accord sur le bois d’œuvre.
Quand on fait le compte de toutes ces pertes d’emplois dans la fonderie, l’affinage et même l’exploitation minière, il y a vraiment de quoi s’inquiéter. Certes, le nombre d’emplois a récemment augmenté dans les mines et les carrières, mais selon Statistique Canada, les disparitions d’emplois dans la fonderie et l’affinage sont bien plus nombreuses, de sorte qu’au final, il n’y a pas de gain net pour le secteur des mines et des carrières.
C’est dire que, dans les industries du bois d’œuvre, des mines et maintenant de l’énergie, les travailleurs ont vécu un véritable désastre. C’est indéniable. Mais parlons maintenant de l’industrie de l’énergie, vu que les conservateurs ont semé la pagaille dans les deux autres secteurs. Pourquoi défendent-ils le projet Keystone, qui va se traduire par la disparition d’emplois à valeur ajoutée?
Je vais commencer par rappeler deux faits indéniables et un troisième qui touche vraiment les travailleurs canadiens.
Premier fait indéniable: depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement, nous avons perdu un demi-million d’emplois à valeur ajoutée dans le secteur de la fabrication. Les chiffres sont là, ils sont incontestables. Même les conservateurs sont bien obligés de les accepter. Ils disent qu’ils ont créé quelques emplois à temps partiel dans le secteur tertiaire, et que ça compense. Il n’en reste pas moins qu’un demi-million d’emplois à valeur ajoutée ont disparu dans le secteur manufacturier, pendant que les conservateurs étaient aux manettes, et ça, c’est clairement une preuve d’échec.
Deuxième fait indéniable: notre déficit courant. De plus en plus, nous exportons des matières premières et nous importons des produits à valeur ajoutée et des produits ouvrés. En 2011, notre déficit courant était de 49 milliards de dollars, et il ne cesse de se creuser davantage. L’an dernier, il a atteint 62 milliards de dollars, un record. Nous n’avons jamais accusé un déficit pareil de toute notre histoire. C’est là le résultat direct de l’impéritie du gouvernement au chapitre des emplois à valeur ajoutée, de son refus de comprendre que nous avons besoin de politiques cohérentes pour redonner du travail aux Canadiens.
Troisième fait indéniable: les familles canadiennes, dont un grand nombre sont aujourd’hui représentées à la Chambre par un député néo-démocrate, sont aux prises avec un endettement record. Jamais dans notre histoire le fardeau n’a été aussi lourd. C’est d’ailleurs en Alberta que le taux d’endettement est le plus élevé. Les familles sont confrontées à un tel endettement, parce que leur revenu réel diminue alors que leurs dépenses ne cessent d’augmenter. C’est un problème intimement lié au débat d’aujourd’hui. Autrement dit, depuis sept ans que les conservateurs sont au pouvoir, les Canadiens s’appauvrissent et leurs dettes s’alourdissent.
Je ne dirai jamais assez que les emplois à valeur ajoutée ont une incidence profonde sur la qualité de vie des familles canadiennes ordinaires de toutes les régions du pays.
Nous constatons donc aujourd’hui que le gouvernement conservateur a échoué dans bien des secteurs: il n’a pas su créer des emplois à valeur ajoutée et des emplois dans le secteur manufacturier; il a laissé croître l’endettement des ménages et le déficit courant qui, de nous jours, bat tous les records précédents, et de loin. Quelle solution le gouvernement conservateur a-t-il à proposer pour remédier à tous les maux qu'il inflige aux Canadiens depuis sept ans? L’exportation de bitume brut semble être la solution qu’il a retenue pour remédier à la mauvaise gestion de l'économie dont il s'est rendu coupable et qui s’est traduite par une diminution de la qualité de vie des familles ordinaires.
Parlons donc des conséquences réelles d’une stratégie qui consiste à exporter du bitume brut, ce qui nous ramène au dossier Keystone. À propos de Keystone, j’aimerais faire état pour commencer des inquiétudes exprimées par certains Albertains au sujet de l’impact de ce pipeline. Il s’agit d’un pipeline servant à l’exportation du bitume brut. Qu’ont dit certains Albertains à propos des emplois rémunérateurs et à valeur ajoutée que ce pipeline devrait générer?
L'ancien premier ministre de l'Alberta, Ed Stelmach, qui semble certainement comprendre le dossier, a tenu les propos suivants. Je lirai lentement la citation, parce qu'il est important qu'elle soit consignée:
Transporter du bitume brut équivaut à enlever la terre arable d'une ferme, à la vendre et à léguer la ferme à la génération suivante.
M. Stelmach a dit ça en 2006.
Voilà ce dont il est vraiment question. Il ne s'agit pas de créer des emplois à valeur ajoutée. On entend plutôt enlever la terre arable, puis léguer à la génération suivante une ferme dépouillée. Nous avons pour ainsi dire épuisé la ressource, mais sans obtenir les emplois à valeur ajoutée qui devraient en découler. Or, le gouvernement est malgré tout carrément obsédé par l'idée qu'il en va de la prospérité du Canada.
À l'évidence, si ce type d'approche a échoué dans de nombreux autres secteurs, Ed Stelmach voit juste en disant que les gouvernements qui souhaitent créer de bons emplois à valeur ajoutée n'y parviendront pas de cette façon.
Voici ce que le président de la fédération des travailleurs de l'Alberta, Gil McGowan, a dit à propos de Keystone:
Nous craignons que cette mesure ait pour effet d'empêcher les Albertains d'avoir accès à des milliers d'emplois bien payés et stables dans des usines de valorisation et des raffineries.
[...] [chaque] baril de bitume transporté par le pipeline Keystone ou par d'autres pipelines du même type équivaut à un baril de moins qui ne servira ni à fabriquer des produits à valeur ajoutée ni à créer des emplois [au Canada].
Voilà ce que le président de la fédération des travailleurs de l'Alberta, Gil McGowan, soit le dirigeant de la fédération des travailleurs qui oeuvrent dans l'industrie de l'énergie, a dit en décembre 2007.
Ces deux Albertains ont très clairement affirmé que l'envoi de bitume brut à l'étranger feraient littéralement perdre des emplois au Canada au profit de pays étranger. C'est très préoccupant.
J'aimerais citer quelques autres personnes en lien avec les chiffres avancés par le gouvernement et l'approche qu'il a adoptée.
Robyn Allan vient de l'Ouest du Canada, tout comme moi. Elle est une économiste très connue dans sa région; elle est l'ancienne PDG de l'Insurance Corporation of British Columbia et elle est reconnue pour ses observations sur le secteur de l'énergie. À son avis:
Éliminer les projets d'expansion en aval [...]
Autrement dit, exporter le bitume brut au dépend de la valeur ajoutée.
[...] rompt la chaîne de production à valeur ajoutée. Les ressources pétrolières du Canada sont de plus en plus considérées comme un bassin de pétrole brut prêt à être siphonné pour favoriser le développement économique d'autres pays et répondre à leurs besoins en matière de sécurité énergétique. Ces pays sont futés. Ils savent que le contrôle de la chaîne d'approvisionnement permet d'atténuer les douloureuses hausses du cours du pétrole.
Si on faisait plus de valorisation du bitume là où il est extrait, il ne serait pas nécessaire de construire autant de nouveaux oléoducs. Selon Mme Allan, nous pourrions réduire d'environ 30 % notre capacité de transport si nous expédiions du bitume valorisé au lieu d'exporter du bitume brut.
Plusieurs études ont été faites sur l'oléoduc Keystone. En 2006, la société Informetrica, qui a fait une analyse économique des exportations de bitume brut, est arrivée à la conclusion suivante. L'exportation de 400 000 barils de bitume brut par jour entraînera la perte de 18 000 emplois. Selon les données d'Informetrica, on peut donc dire qu'il y aura de 3 000 à 4 000 emplois perdus pour chaque tranche de 100 000 barils de bitume brut exportés. Ces emplois pourraient exister au Canada. Qu'il s'agisse d'usines de valorisation ou de raffineries, il pourrait y avoir des emplois dans le secteur de la construction ou dans celui de l'énergie.
Ces chiffres ne ressemblent pas à ceux que donnent parfois nos collègues ministériels. Les études qu'ils citent sont rapidement rejetées parce qu'on constate à tous coups, hélas, qu'elles ne sont pas crédibles. Et quand nous citons des études crédibles qui montrent les répercussions économiques de ces projets, les conservateurs ne comprennent tout simplement pas les conséquences qu'il y a à mettre tous ses oeufs dans le même panier en se limitant à exporter du bitume brut.
La fédération du travail de l'Alberta a aussi effectué une analyse économique du projet Keystone XL, qu'elle a soumise à l'Office national de l'énergie. Cette analyse montre que l'exportation de bitume brut au moyen du pipeline Keystone XL entraînerait la perte d'au moins 40 000 emplois canadiens. C'est beaucoup. Si l'on pense à la croissance du secteur de l'énergie, la perte de 40 000 emplois potentiels pourrait avoir de grandes répercussions sur notre avenir économique.
Les unes après les autres, les études réalisées par Infometrica, Robyn Allan ou la fédération du travail de l'Alberta, démontrent que nous cédons tout simplement une ressource sans mettre en place les politiques économiques judicieuses qui prévoient la création d'emplois à valeur ajoutée obligatoirement associés à cette ressource. Il suffit de penser à la fermeture de l'usine d'Interfor à New Westminster, en Colombie-Britannique, et à l'exportation de grumes qui en a découlé. Il y a aussi la fermeture des installations de fonte et d'affinage de nos minerais, un secteur où le nombre d'emplois perdus est plus élevé que le nombre d'emplois créés dans le secteur de l'exploitation des mines et des carrières. On peut aussi parler de l'exportation de bitume brut et de la perte de dizaines de milliers d'emplois potentiels qui en a découlé.
Dans chacun de ces scénarios, des familles ordinaires ont du mal à joindre les deux bouts et croulent sous le poids de dettes qui s'alourdissent chaque années en raison des politiques du gouvernement fédéral. Au lieu d'offrir de l'aide à ces familles et de mettre en place un plan économique censé qui permettrait d'exploiter pleinement les ressources et d'y ajouter de la valeur, le gouvernement s'acharne à exporter ces emplois. De nombreux observateurs et analyses très crédibles ont démontré que cette approche a manifestement des répercussions.
J'aimerais revenir sur les changements climatiques et la sécurité des pipelines, parce que ces questions sont pertinentes dans le cadre du débat d'aujourd'hui.
Comme je l'ai mentionné plus tôt, l'indice de rendement de la lutte contre les changements climatiques évalue annuellement le rendement du Canada à cet égard. Parmi les 61 pays évalués dans le cadre de cette étude, quel rang les députés pensent-ils que le Canada occupe en 2013? Les députés pensent-ils que le Canada figure parmi les 20 premiers pays? Eh bien, ce n'est pas le cas. S'est-il classé parmi les 30, 40 ou 50 premiers? Non. Sous l'égide du gouvernement actuel, le Canada s'est classé au 58e rang.
Se classer 58e sur 61 pays dans l'indice de rendement de la lutte contre les changements climatiques de 2013 n'équivaut pas à une note F, c'est comme être expulsé du programme. C'est lamentablement mauvais. Certains pays s'en sont tirés plus mal. Il y en a trois: le Kirghizistan, qui vient au 59e rang; l'Iran, au 60e rang; et l'Arabie saoudite, au 61e rang.
Il est évident que si les autres pays prennent au sérieux le problème des changements climatiques, nous devons suivre leur exemple. Les Canadiens ne sont pas les seuls à être de cet avis.
Dans le cadre d'une discussion sur le projet Keystone, le président Obama a fait allusion au retard qu'accuse le Canada dans le domaine des changements climatiques, et il a dit que nous devrions commencer à prendre des mesures très concrètes pour lutter contre ces changements et protéger l'environnement. Il a été très clair. Par conséquent, si ce projet n'est pas approuvé, cela sera à cause de l'inaction du gouvernement conservateur en matière d'environnement et de changements climatiques. Cette inaction explique clairement pourquoi nous sommes classés au 58e rang dans le monde.
J'ai également mentionné la sécurité des pipelines. Le nombre de déversements au pays a doublé, ce qui est une source de préoccupation croissante pour les Canadiens.
Nous faisons confiance à notre chef, le député d' et le chef de l'opposition, qui a répété à maintes reprises que nous devons mettre en place une stratégie énergétique nationale. Nous devons assurer une production à valeur ajoutée au Canada. Nous devons veiller à ce que le Canada ait le réseau de pipelines le plus sécuritaire possible, et à prendre les mesures qui s'imposent pour lutter contre les changements climatiques et protéger l'environnement. Nous devons effectuer la transition vers une énergie propre.
C'est un marché mondial qui vaut des billions de dollars et dont la valeur doublera au cours de la prochaine décennie. Le Canada représente une part minime de ce marché. En fait, les centaines de milliers de nouveaux emplois qui découlent de l'énergie propre n'ont aucun effet sur notre économie nationale. Par conséquent, les citoyens canadiens qui, en 2015, seront en quête d'un véritable leadership pourront compter sur le NPD pour mettre en place une stratégie énergétique nationale en collaboration avec les provinces, ce qui permettra de créer des emplois à valeur ajoutée et des emplois dans le secteur de l'énergie propre pour tous les Canadiens.
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Monsieur le Président, je suis heureuse d'avoir l'occasion d'exposer clairement le caractère absurde de la position du NPD sur le projet d'oléoduc Keystone XL en général, ainsi que sur l'exploitation des ressources. J'espère que le NPD nous présentera enfin de façon précise et cohérente son programme anti-développement. Depuis deux ans, il est extrêmement difficile pour moi et pour mes concitoyens canadiens de comprendre le fouillis du NPD au chapitre des politiques et son opportunisme politique.
Tout d'abord, permettez-moi d'exposer la position du gouvernement dans le dossier Keystone XL. Nous appuyons ce projet important, car il permettra de créer des centaines de milliers d'emplois pour les Canadiens et d'injecter des milliards de dollars dans notre économie. Comme le département d'État américain l'a confirmé, ce projet important pour l'économie canadienne n'aggravera pas considérablement le problème des émissions de gaz à effet de serre. En fait, l'oléoduc est le moyen le plus sûr pour assurer le transport du pétrole; son bilan en matière de sécurité est de plus de 99,999 %. Nous avons pris des mesures pour améliorer encore plus ce bilan. Nous avons doublé le nombre de vérifications annuelles, accru les inspections d'oléoducs de 50 % et imposé des amendes sévères aux Canadiens qui enfreignent nos mesures solides en matière de protection environnementale. Nous exigeons également que les sociétés qui exploitent d'importants oléoducs au Canada disposent d'une capacité financière d'un milliard de dollars afin qu'elles puissent se charger des opérations de nettoyage dans l'éventualité d'un déversement.
Notre gouvernement pense que nous devons développer l'économie du pays tout en protégeant l'environnement. Je suis fière de dire que c'est justement ce que nous sommes en train de faire. C'est ce que veulent les Canadiens et c'est ce que le gouvernement leur offre. Il n'est pas étonnant qu'au Canada, une vaste coalition de chefs de file de la classe politique, de groupes du secteur privé et de syndicats se soit formée pour appuyer notre plan et le projet de pipeline Keystone XL.
Mais le NPD refuse d'écouter quiconque ne souscrit pas à sa position. Comme on pouvait s'y attendre, il ignore les milliers d'entreprises canadiennes qui appuient le projet Keystone XL. Il refuse d'entendre les associations de gens d'affaires, comme la Chambre de commerce du Canada et le Conseil canadien des chefs d'entreprise.
Le NPD fait également la sourde oreille devant les élus qui dirigent les gouvernements provinciaux du Canada. Les provinces de l'Alberta, de la Colombie-Britannique et de la Saskatchewan ont solidement appuyé ce projet. Ils ont sévèrement critiqué le NPD et son programme antidéveloppement. Le premier ministre de la Saskatchewan a même affirmé que le chef du NPD trahissait les intérêts du Canada. Le premier ministre de l'Alberta est d'accord. Il a reproché au chef du NPD de ne pas se comporter en dirigeant national. Le NPD n'écoute même pas ses cousins provinciaux, qui, eux aussi, appuient ce projet. Le chef du NPD en Saskatchewan a clairement dit qu'il appuyait le projet de pipeline Keystone XL.
Bien entendu, le NPD a également décidé d'ignorer les syndicats qu'il dit pourtant représenter dans cette enceinte. Buzz Hargrove, ancien membre des Travailleurs canadiens de l'automobile, qui a oeuvré pendant des dizaines d'années comme dirigeant syndical, a condamné la position hostile à Keystone du NPD. Je rappelle aux députés d'en face que, selon M. Hargrove, nous ne devrions pas ralentir l'exploitation des sables bitumineux. Nous avons besoin des emplois.
Il n'y a pas que Buzz Hargrove qui s'oppose à la position du NPD. Les syndicats canadiens, comme le Syndicat des métiers de la construction du Canada, l'Association unie des compagnons et apprentis de la plomberie et de la tuyauterie des États-Unis et du Canada, l'International Union of Operating Engineers, l'Union internationale des journaliers d'Amérique du Nord, la Fraternité internationale des teamsters et la Fraternité internationale des ouvriers en électricité savent que la prospérité future des familles canadiennes dépend de l'exploitation responsable de nos ressources naturelles. C'est pourquoi tous ces syndicats appuient les grands projets d'infrastructure énergétique.
Chris Smillie, directeur des politiques au Syndicat des métiers de la construction du Canada, qui représente plus de 450 000 Canadiens, constate que le NPD semble se comporter davantage comme un groupe marginal que comme l'opposition officielle. Il dit ceci:
Le NPD nuirait beaucoup aux travailleurs et à l'économie canadienne dans son ensemble. Il ne s'est pas montré à la hauteur.
Finalement, le NPD ne veut même rien entendre des données scientifiques. Lorsque le rapport technique et scientifique de plus de 2 000 pages sur le projet Keystone XL produit par le département d'État américain a été publié, le NPD l'a balayé du revers de la main. Le leader adjoint du NPD en a rejeté les conclusions sans même daigner y jeter un coup d'oeil.
Les auteurs du rapport ont tiré la conclusion suivante:
[...] l'approbation ou le rejet du projet proposé n'aura probablement aucune incidence importante sur le rythme de mise en valeur des sables bitumineux ni sur la quantité de pétrole brut lourd raffiné dans la région du golfe du Mexique.
Les auteurs ont également ajouté que le rejet du projet aurait par conséquent une incidence négligeable sur les émissions.
Les organisations et les gens au Canada qui sont en faveur du projet Keystone XL font tous valoir le même argument, c'est-à-dire que cet oléoduc créerait des milliers d'emplois et de la croissance économique. À l'heure actuelle, le secteur canadien des ressources naturelles contribue à l'emploi de 1,8 million de Canadiens, soit presque 20 % des emplois au pays.
Le Canada est un chef de file de l'industrie minière, plus de 50 % des capitaux destinés aux projets miniers proviennent de notre pays. Nous avons les troisièmes réserves de pétrole en importance dans le monde et nous sommes le deuxième producteur mondial d'uranium. Qu'il s'agisse de gaz naturel, de métaux, de minéraux ou de foresterie, le Canada joue dans la cour des grands. Tous les Canadiens devraient en être fiers.
Malheureusement, le NPD n'y voit aucune raison d'en être fier. Il est très rare d'entendre les néo-démocrates dire quoi que ce soit en faveur de l'industrie canadienne. Le NPD veut empêcher l'embauche de dizaines de milliers de Canadiens dans l'industrie nucléaire du Canada. Or, on parle pourtant d'emplois hautement spécialisés et bien rémunérés qui occupent une grande part de la main-d'oeuvre en génie et en science du Canada.
En réaction à un sondage réalisé par Greenpeace en 2008, le NPD a déclaré ce qui suit:
Les néo-démocrates canadiens n’appuient pas l’utilisation de l’énergie nucléaire. Cette énergie est dangereuse, son coût est exorbitant et elle est loin de constituer une solution adéquate au réchauffement climatique.
Ou pour reprendre les propos du chef du NPD:
Soyons très clairs, au NPD, nous sommes opposés à toute nouvelle infrastructure nucléaire au Canada.
Les néo-démocrates s'opposent aussi à l'utilisation des gaz de schiste au Canada, même si le développement de ce type d'énergie relève uniquement des provinces. Leur opposition idéologique au développement des ressources les pousse même à empiéter sur les compétences des provinces.
Les néo-démocrates ne sont même pas capables d'unir leurs voix pour appuyer le secteur forestier, qui fournit pourtant des emplois à des centaines de milliers de Canadiens. Le député de a dit que nous ne devrions pas « [...] cherche[r] de meilleurs moyens d'abattre davantage d'arbres et d'utiliser des matériaux de construction qui commencent à pourrir dès qu'on s'en sert. »
Et pour terminer, quoi de plus clair que la position du NPD sur les sables bitumineux. Tout le monde sait aujourd'hui que, si on en croit le chef du NPD, les sables bitumineux contribuent à la maladie hollandaise en affaiblissant le secteur manufacturier, alors que cette industrie fournit de l'emploi à des centaines de milliers de Canadiens. Seulement en Ontario, on compte 500 entreprises du secteur manufacturier qui fournissent celles qui exploitent les sables bitumineux.
Voici ce que Manufacturiers et Exportateurs Canada ont à dire sur le sujet:
Tous les Canadiens bénéficieront concrètement de la richesse créée par l'exploitation [...]
Si je devais choisir entre l'avis du NPD et celui de l'organisme qui défend les intérêts mêmes du secteur manufacturier canadien, je n'hésiterais pas très longtemps.
Ce mythe a été déboulonné par de nombreux économistes du pays, y compris l'ancien gouverneur de la Banque du Canada. Mais le NPD fait la sourde oreille. Quand on y pense, il n'y a rien d'étonnant à ce que le NPD refuse ainsi de reconnaître les retombées des sables bitumineux. L'ancien porte-parole du parti en matière d'environnement a même réclamé un moratoire sur leur exploitation. Andrew Nikiforuk a écrit un livre dans lequel il recommande qu'on cesse purement et simplement d'exploiter les sables bitumineux d'ici 2030 et qu'on impose une vaste taxe sur le carbone afin de décourager les gens d'y avoir recours. Qui en a écrit la préface? Le chef du NPD en personne, où il encense l'auteur et vante sa clairvoyance.
L'opposition du NPD aux sables bitumineux ressort encore plus clairement dès qu'il est question de pipelines. Le NPD s'est opposé à tous les projets de pipelines actuellement à l'étude — et même, dans certains cas, à des projets qui ne l'étaient pas encore —, et ce, avant même d'avoir pris connaissance des dossiers. Le NPD a beau prétendre respecter les sciences, on voit bien que c'est faux.
Le NPD s'est opposé au projet Northern Gateway avant même de savoir ce que le groupe de spécialistes avait à dire sur la sécurité du pipeline. Il n'a pas davantage attendu de voir le dossier préparé par Kinder Morgan pour s'opposer vigoureusement à son projet Trans Mountain.
En ce qui concerne le projet Keystone XL, les néo-démocrates ne se contentent pas de dénigrer la création d'emplois au Canada; ils sont allés dénigrer le Canada auprès de notre principal partenaire commercial. Ils ont d'abord envoyé leur chef adjointe à Washington pour dénigrer la création d'emplois au Canada et, peu après, leur chef.
En fait, après la réunion avec la leader de la minorité à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, cette dernière a déclaré que les Canadiens sont opposés aux pipelines. Je ne peux qu'imaginer ce que le chef du NPD lui a dit durant cette réunion. J'aurais espéré que nous, en tant que pays, n'irions pas étaler nos différends à l'étranger, mais les néo-démocrates ont décidé d'aller dénigrer les intérêts du Canada auprès des États-Unis, notre principal allié et partenaire commercial.
En terminant, j'aimerais parler des raffineries, car les néo-démocrates en ont souvent parlé.
Le gouvernement appuie bien sûr le secteur du raffinage. Nous avons réduit les impôts des entreprises qui oeuvrent dans ce secteur, comme nous l'avons fait pour les entreprises partout au Canada. Nous sommes également en faveur de la construction d'un pipeline reliant l'Ouest à l'Est du Canada, afin de fournir du brut canadien à faible coût aux raffineries.
La capacité de raffinage de pétrole du Canada est supérieure à nos besoins. En effet, nous exportons actuellement plus de 400 000 barils de produit raffiné aux États-Unis par jour. Les Canadiens sont, à juste titre, fiers de leur secteur du raffinage.
Les néo-démocrates adoptent une position complètement incohérente à l'égard des raffineries et de la construction de pipelines reliant la côte Est.
Premièrement, ils veulent introduire une taxe sur le carbone néfaste pour l'emploi qui toucherait durement toutes les industries du Canada, mais plus particulièrement l'industrie du raffinage. Dans leur programme électoral de 2011, les néo-démocrates avaient prévu que la taxe sur le carbone permettrait d'augmenter les revenus de 21 milliards de dollars. En fait, le chef du NPD compte sur le revenu de 21 milliards de dollars que générera sa taxe sur le carbone, la pièce maîtresse de son plan économique. Pour remporter la course à la direction du NPD, l'actuel chef du NPD a promis d'aller au-delà de la taxe sur le carbone, mais ce n'est que le début de l'incohérence politique du NPD au sujet des raffineries.
Les néo-démocrates appuient les raffineries, mais pas les pipelines qui y achemineraient le pétrole brut. Ils disent qu'ils ne veulent pas subventionner l'industrie pétrolière et gazière, mais le seul moyen de concrétiser leurs plans de raffinage est d'utiliser les deniers publics pour construire des raffineries, lesquelles appartiennent, bien sûr, à des sociétés pétrolières et gazières. Je suis certaine que les députés d'en face sont scandalisés d'entendre cela.
Pour finir, les néo-démocrates disent qu'ils appuient la construction de pipelines vers l'Est pour soutenir les emplois dans le secteur du raffinage, mais ils s'opposent à la canalisation 9B, le seul tracé de pipeline officiellement proposé pour faire exactement cela.
Le chef du NPD a été très clair lorsqu'il a déclaré ceci: « On ne peut pas renverser le flot du pipeline no 9 de la compagnie Enbridge ». En adoptant une position aussi irresponsable, les néo-démocrates mettent en péril 500 emplois à la raffinerie de Lévis.
J'aimerais également citer le président du groupe Valero, qui est propriétaire de la raffinerie de Lévis: « Le projet visant à inverser le flot du pipeline pétrolier Montréal-Sarnia est une nécessité et son échec [nous] forcerait à remettre en question les investissements futurs à [notre] raffinerie de Lévis, cela pouvant mener à une fermeture éventuelle ».
Le NPD, qui dit accorder son appui à un pipeline coulant vers l'est jusqu'aux raffineries, le manifeste d'une bien étrange façon. Avec de tels amis, on n'a pas besoin d'ennemis.
Le gouvernement continuera d'appuyer le développement responsable des ressources pour créer des emplois et favoriser la croissance économique partout au Canada. Des projets d'une valeur de plus de 650 milliards de dollars pourraient être mis en oeuvre au Canada au cours des dix prochaines années. Ils permettraient de créer des milliers d'emplois et d'injecter des milliards de dollars dans l'économie. Nous devons saisir la possibilité qui nous est offerte avant qu'elle nous échappe, mais nous devons également protéger l'environnement. Le plan de développement responsable des ressources du gouvernement établit un équilibre entre la protection de l'environnement et le développement économique. Tout ce que le plan du NPD fera, c'est éliminer des emplois et nuire à la croissance économique.
En terminant, le gouvernement continuera de défendre vigoureusement nos intérêts sur la scène internationale et cherchera à faire approuver le projet Keystone XL. Nous n'allons pas nous excuser de protéger les emplois canadiens, et nous ne pouvons qu'espérer que le NPD fera comme nous.
:
Monsieur le Président, je suis très content de me lever pour essayer de contribuer à ce débat sur une motion du NPD, parce que le Parti libéral reconnaît l'importance d'une stratégie d'énergie nationale. Comme l'a dit Mme Redford, la première ministère d'Alberta, c'est important pour notre économie, pour la création d'emplois et pour l'avenir de notre classe moyenne.
[Traduction]
La motion du NPD se lit comme suit:
Que, de l’avis de la Chambre, le pipeline de Keystone XL intensifierait les exportations de bitume non traité et exporterait plus de 40 000 emplois canadiens bien rémunérés, et n’est donc pas dans l’intérêt du Canada.
Je ne crois pas que les Canadiens soient surpris de cette motion du NPD, mais ils seront déçus, encore une fois, de l'absence d'engagement concernant l'exploitation des ressources naturelles et, surtout, la création de possibilités économiques.
Il est intéressant de savoir que des gens suivent notre débat aujourd'hui. Le Conseil canadien des métiers du bâtiment a écrit sur Twitter: « Un bon débat doit avoir lieu au Canada sur le projet Keystone. Saviez-vous que près des deux tiers du bitume sera transformé dans des installations construites par des travailleurs qualifiés? »
Tout d'abord, la production provenant des sables bitumineux et de l'Alberta en général est bien supérieure à la capacité des pipelines existants et dépassera même la capacité des pipelines si le projet de Keystone voit le jour et si, comme je l'espère, le projet Énergie Est se réalise, conformément aux règles et aux normes environnementales, bien entendu.
Fait plus important, le conseil des métiers de la construction déclare qu’une grande partie de ce bitume sera valorisé. De plus, le NPD ne semble pas comprendre que, même s’il y a plus de raffinage et de valorisation qui se font en Alberta ou au Canada en général, le produit ne sera pas consommé au complet en Alberta ou même dans le reste du pays. Il faudra le transporter d’une façon ou d’une autre. Pourquoi les néo-démocrates s’opposeraient-ils à la meilleure façon de transporter le produit, qui est de toute évidence le pipeline?
Tels sont les faits et voilà qui montre pourquoi la motion déposée aujourd’hui par le NPD n’a absolument aucun sens. Les membres de ce parti ne semblent pas s’entendre sur le motif de leur résolution. Si c’est parce que, en fait, ils veulent créer des emplois au Canada, leur motion est illogique sur le plan économique. S’il s’agit de protéger l’environnement, elle est irréaliste parce que nous savons que de plus en plus de pétrole est transporté par train maintenant, mais qu'il y a des solutions de rechange.
Tout d’abord, le projet Keystone doit suivre son cours parce que les oléoducs sont, à mon sens, la meilleure façon et la façon la plus sûre de transporter le pétrole. En deuxième lieu, il faut avoir accès au marché américain et à d’autres marchés, et c’est pourquoi le Projet Énergie Est est si important.
Cette motion mal avisée ne tient absolument pas compte de l’importance de notre secteur énergétique. Elle ne répond pas au besoin que nous avons d’exporter nos ressources naturelles dans les marchés dont je vous ai parlé.
La position adoptée par le NPD est bien décevante en cette semaine où nous avons vu les premières ministres de la Colombie-Britannique et de l’Alberta travailler ensemble pour favoriser la réalisation d’une stratégie énergétique canadienne, qui aidera le Canada à exploiter ses ressources de façon responsable, tout en faisant la promotion d’une énergie propre et en réduisant les émissions de carbone. Or, tels devraient être nos objectifs.
Malheureusement, ce genre de leadership fait défaut à Ottawa, tant au NPD qu’au gouvernement conservateur. Le n’a pas présenté de politique environnementale solide pour notre pays, une politique qui aurait compris des mécanismes de surveillance transparents, des pénalités plus lourdes et un prix pour la pollution causée par le carbone. Même si les conservateurs en ont parlé au cours des campagnes électorales précédentes, ils n’ont pas bougé du tout.
Cette inaction a eu des conséquences graves sur notre environnement, notre réputation à l'échelle internationale et notre économie. Elle a des conséquences graves actuellement sur l'obtention de l'assentiment social nécessaire aux États-Unis pour que nous puissions réaliser le projet Keystone. En fait, en agissant de la sorte, on laisse tomber les producteurs ainsi que les Canadiens un peu partout au pays, et tout particulièrement en Alberta et en Saskatchewan. Si nous ne montrons pas au monde que nous prenons la question de l’environnement au sérieux, nous aurons de plus en plus de difficulté à exporter nos ressources sur les marchés mondiaux.
Faire comme le NPD nous amènerait à reculer au lieu de construire un meilleur avenir pour notre classe moyenne.
Encore une fois, le NPD tente de marquer des points de façon mesquine en présentant une motion qui condamne la construction d’une partie vitale de l’infrastructure énergétique, malgré qu’il ait appuyé des projets semblables dans d’autres parties du pays.
Le Parti libéral appuie la construction d’oléoducs pour acheminer nos ressources énergétiques. La réalisation de ces projets doit tenir compte des préoccupations très sérieuses concernant les droits autochtones, le développement durable et la protection active de l’environnement. Au lieu de s’opposer au développement énergétique, aux investissements étrangers et à la création d’emplois, le NPD devrait, selon moi, participer à la discussion sur une stratégie énergétique nationale qui permettrait une croissance stable et écoresponsable. Tel est le défi à relever, tel est l’équilibre à atteindre ici.
La motion du NPD nous montre plutôt clairement que ce parti ne reconnaît pas l’importance du rôle que jouent l’Alberta et tout l’Ouest du Canada dans notre avenir commun. Le NPD fait valoir qu’il faut rejeter le projet Keystone XL parce qu’il augmenterait l’exploitation des sables bitumineux. En fait, la candidate de ce parti dans Toronto-Centre a déclaré « il faut un genre de moratoire avant d’aller plus loin dans l’exploitation » des sables bitumineux. J’espère que mes collègues vont se prononcer sur cette question. J’espère avoir la chance de le leur demander après leurs allocutions.
À mon sens, cette approche n’est ni réaliste ni responsable. Les experts internationaux dans le domaine de l’énergie le disent: que cela nous plaise ou non, nous continuerons de consommer des produits pétroliers pendant encore des décennies. Devrions-nous faire quelque chose pour cela et réduire les émissions provenant de la production et de la consommation de ces produits? Absolument. Devrions-nous nous diriger vers des sources d’énergie renouvelable? Absolument. Le fait est, toutefois, que nous allons consommer ces produits pendant encore longtemps. Nous devrions donc procéder rapidement et prendre les mesures dont je vous ai parlé pour protéger notre environnement, mais cela ne se produira pas du jour au lendemain.
Alors que le NPD fait valoir qu’il faut rejeter le projet parce qu’il augmentera l’exploitation des sables bitumineux, son chef appuie sans réserve le Projet Énergie Est, qui amènerait plus de pétrole des sables bitumineux aux raffineries de l’Est du Canada pour l’exportation à l’étranger que ne le ferait le projet Keystone. S’il s’agit vraiment d’éviter les émissions, cette position est insensée. Les néo-démocrates invoquent de façon contradictoire la protection de l’environnement; leur approbation du Projet Énergie Est n’est pas logique.
Le 1er août, le porte-parole du NPD en matière d’énergie, qui a déposé la motion d’aujourd’hui, a déclaré que le Projet Énergie Est de Trans-Canada Pipeline Ltd. était très avantageux pour le Canada. Ce qui est fascinant avec la position du NPD, c’est que le Projet Énergie Est est censé augmenter l’exploitation des sables bitumineux de 30 % de plus que le projet ne le ferait Keystone XL. On parle de 1,1 million de barils par jour par rapport à 830 000 barils. Ce n’est pas logique.
On peut s’interroger sur le sérieux de la motion, qui ressemble à une manoeuvre sournoise, typique d’un parti qui a de la difficulté à se montrer cohérent sur les grandes questions. Tout comme les conservateurs, le chef du NPD et son parti ne comprennent pas que le travail du est d’ouvrir des marchés à l’étranger pour les ressources canadiennes, d’aider à créer des emplois au Canada et d’aider à trouver une façon responsable et durable d’amener ces ressources aux marchés.
Même les homologues provinciaux du chef du NPD n’appuient pas sa position sur Keystone. Nous savons que le NPD a des racines profondes en Saskatchewan, et je respecte cela. En septembre, le chef du NPD dans cette province, Cam Broten, a rejeté fermement le point de vue du parti fédéral sur l’oléoduc et il a déclaré que l’approbation du projet Keystone XL était dans les meilleurs intérêts de sa province.
La motion nous rappelle également que le NPD considère qu'un élément essentiel de notre économie est en fait une maladie. C’est bien malheureux.
Lorsque le chef du Parti libéral s'est rendu à Washington récemment, il a dit à un auditoire composé d'Américains aux allégeances libérales que les députés du Parti libéral sont en faveur du projet Keystone XL. Nous appuyons le projet Keystone, car nous avons examiné les faits et accepté le jugement de l'Office national de l'énergie. Nous savons que ce projet est dans l'intérêt de notre pays.
Il n'éliminerait pas tous nos problèmes économiques, comme ses plus fervents partisans aimeraient nous le faire croire, et il ne serait pas non plus responsable de la fin de monde, comme ses plus farouches opposants le font valoir. Dans l'ensemble, ce projet créerait des emplois, favoriserait la croissance, renforcerait nos liens avec le plus important marché du monde et créerait de la richesse et des emplois. Il offrirait une souplesse dont le réseau de distribution de l'énergie du continent, qui est limité, a grandement besoin. Surtout, il correspondrait à ce qui constitue, à mon avis, le rôle fondamental du gouvernement du Canada, c'est-à-dire ouvrir de nouveaux marchés à l'étranger pour les ressources canadiennes et créer ainsi des emplois pour les Canadiens, tout en contribuant à améliorer les conditions de vie de ces derniers. Voilà le rôle que nous devons jouer. Ce projet nous aiderait aussi à trouver des solutions responsables et durables pour acheminer ces ressources vers ces marchés.
L'approche du NPD consiste à s'opposer à ce projet, ce qui revient à s'opposer au développement de l'économie canadienne. Ce n'est pas ça, le leadership.
Cela dit, l'approche adoptée par le gouvernement conservateur ne constitue pas elle non plus un exemple de leadership. Qu'il emploie des tactiques d'intimidation en ce qui concerne le projet Keystone et le projet d'oléoduc Northern Gateway, adopte une approche unilatérale en matière de réglementation dans le projet de loi C-38 ou cherche à diaboliser ceux qui se préoccupent de l'environnement, ce gouvernement de droite envoie un message on ne peut plus clair: tout est noir ou blanc, ils ont une vision antagoniste du monde, car si nous ne sommes pas de leur côté, nous sommes forcément contre eux, sans oublier qu'ils n'acceptent pas qu'on lui dise non.
Ce n'est pas réaliste.
Le lui-même a déclaré qu'il « se fiche éperdument » de ce que les Canadiens pensent.
Après huit ans, voilà le bilan d'un gouvernement qui est censé être le plus sympathique à la cause de l'industrie canadienne de l'énergie. Nous sommes très loin d'avoir une politique raisonnable en matière de réduction de la pollution causée par le carbone. Le gouvernement n'a pas réussi à faire progresser l'un des plus importants projets d'infrastructure de notre génération, le projet d'oléoduc Keystone XL pipeline. Il s'est inutilement mis à dos notre plus proche allié et notre plus important marché. Il n'est pas non plus parvenu à percer les marchés en pleine expansion de la région de l'Asie-Pacifique.
Il est temps que les conservateurs et les néo-démocrates appuient des projets comme Keystone XL et cessent d'agir comme s'ils étaient des Keystone Kops.
:
Monsieur le Président, j'aimerais d'abord indiquer que je partagerai mon temps de parole avec mon collègue et ami d'.
On a connu ça, nous, au Québec: sortir nos ressources naturelles du sous-sol et envoyer ça à toute vapeur à l'étranger. Envoie, pellette, creuse, abîme ton territoire et envoie tout ça ailleurs pour que d'autres construisent des ponts et toutes sortes de choses.
On a eu cette expérience. À un moment donné, on s'est rendu compte que ce n'était pas brillant comme approche, et on a appris.
Malheureusement, les conservateurs, eux, n'apprennent rien ni du passé ni des autres. Je pense qu'ils n'apprennent rien parce qu'il ne veulent rien apprendre. Comme on dit chez nous, ils ne veulent rien savoir. Ils ont leurs grosses oeillères et ils foncent droit devant, sans se soucier de quoi que ce soit et sans penser plus loin que le bout de leur nez.
Comme le disait le récemment, they don't care.
[Traduction]
Ils s'en fichent, mais ce n'est pas le cas des néo-démocrates. C'est pourquoi nous avons présenté aujourd'hui la motion de mon collègue, le député de . Il prend cette question très à coeur, et je l'admire vraiment pour cela.
[Français]
Il y a deux problèmes fondamentaux dans le projet Keystone. D'abord, c'est une mauvaise gestion de nos ressources naturelles et de notre économie puis, fondamentalement, c'est une mauvaise gestion de notre avenir.
Le gouvernement du est obsédé par l'exploitation des ressources naturelles, souvent au mépris d'autres secteurs de notre économie. Tout ce qu'on veut, c'est exporter notre pétrole brut.
Comme le disait le premier ministre de l'Alberta, transférer du pétrole brut c'est comme détruire une terre, la vendre puis transférer la ferme à la génération suivante. Si on veut exploiter le pétrole albertain correctement, il faut remplir trois conditions essentielles. D'abord, il faut le faire de manière intelligente. Ensuite, cela veut dire qu'il faut tenir compte de nos intérêts à long terme. Parmi nos intérêts à long terme j'inclus, et c'est très important, la sauvegarde de notre environnement et de ce qui nous permet de vivre. De là découle la troisième condition: il faut le faire en ayant déjà un oeil sur l'avenir, notamment sur l'« après-pétrole ».
Or ce que propose le gouvernement ne remplit aucune de ces trois conditions. Je me permettrai de citer Gil McGowan, président de la Fédération albertaine du travail. Lors des audiences de l'Office national de l'énergie sur le projet Keystone de TransCanada en décembre 2007, il a dit:
Nous craignons que ce projet ait pour conséquence de priver les Albertains de milliers de bons emplois bien rémunérés et dans l'industrie de la transformation [...] chaque baril de pétrole brut qui est envoyé par le pipeline Keystone ou tout autre pipeline similaire, c'est un baril de moins disponible pour la transformation à valeur ajoutée et la création d'emplois en Alberta.
Toutefois, le gouvernement s'entête et s'obstine dans son projet. Ce n'est pas étonnant qu'avec une telle approche, le Canada ait maintenant un déficit de sa balance commerciale, alors qu'il avait un surplus quand les conservateurs sont arrivés au pouvoir.
Cependant, j'ai d'autres préoccupations importantes. En 2010, les sables bitumineux était à la source de 7 % des émissions de GES au pays. On prévoit que cette proportion va passer à 14 % d'ici à 2020.
Tout comme les gouvernements libéraux qui les ont précédés, les conservateurs, mis à part un chef qui n'a jamais formé le gouvernement, ne prennent pas les changements climatiques au sérieux. Quand même, il y a des limites à ne pas les prendre au sérieux.
Depuis 2006, le gouvernement promet de réguler les émissions des secteurs pétrolier et gazier. Si je ne me trompe pas, on est maintenant en 2013. Depuis sept ans, rien n'a été fait. Est-ce de la mauvaise volonté ou de l'incompétence? Il me semble que sept ans, c'est bien long pour résoudre une question aussi importante. Pire encore, les conservateurs pensent que les autres ne se rendent compte de rien. Ils sont un peu comme des enfants qui pensent pouvoir faire à leur tête et, malgré tout, obtenir tout ce qu'ils veulent. Malheureusement, ce n'est pas ainsi que cela fonctionne.
On sait que le président Obama a des doutes sérieux. Bien qu'il le dise de manière très diplomatique, la raison de ses doutes est très claire. Le président Obama a dit qu'il évaluerait ce projet en analysant s'il entraînera une augmentation significative des émissions de carbone dans notre atmosphère. Il a ajouté qu'il ne faisait aucun doute que le Canada pourrait, à la source, en faire davantage pour réduire les émissions de carbone.
Qu'est-ce que notre a répliqué à cela? Il a dit qu'il n'accepterait pas un non comme réponse. On se demande ce qu'il fera au juste. Peut-être fermera-t-il l'ambassade à Washington, puisque le premier ministre aime beaucoup fermer les ambassades. D'ailleurs, il s'apprête à battre les records de tous les temps en ce qui a trait à la fermeture d'ambassades, en plus de battre des records lorsqu'il s'agit de bâillons, de censure des scientifiques, et j'en passe. Comme il le fait d'habitude, peut-être enverra-t-il quelques ministres importants crier bien fort à Washington. Toutefois, il ne fera absolument rien pour s'attaquer à la source profonde du problème, soit sa mauvaise gestion environnementale.
[Traduction]
Nous savons que nos collègues d'en face sont très sceptiques concernant les causes profondes. Il y a quelque mois, nous avons entendu dire que les terroristes étaient la cause première du terrorisme. Je pense que, pour le gouvernement conservateur, la cause première des changements climatiques est probablement le climat. Je crois qu'il devrait prendre cette question un peu plus au sérieux.
[Français]
Tout cela est vraiment typique de l'attitude de ce gouvernement. Beaucoup de hauts cris, mais pas d'action réelle. C'est aussi typique de l'approche à courte vue des conservateurs.
Si on veut gérer nos ressources naturelles correctement, il faut penser à l'environnement et aux changements climatiques, parce qu'il en va de l'avenir des citoyens de ce pays et des jeunes générations. Il faut penser à ce que nous ferons après, à ce que nous ferons pour éviter notre dépendance aux combustibles fossiles. Il faut redoubler nos efforts en matière de technologies vertes, et il faut offrir des emplois de qualité ici, au Canada, et non pas ailleurs.
Je sens que les députés de l'autre côté de la Chambre ne prêtent attention ni à ce que je dis ni à ce que mes collègues de l'opposition officielle ont à dire sur le sujet. C'est bien dommage, et cela nous ramène à la question d'attitude, et cette attitude signifie « après moi, le déluge ».
Malheureusement, à cause de cette attitude, le gouvernement contribue à créer, sur cette planète, de plus en plus de vrais déluges. Ce sont des gens comme eux et moi, au Canada et ailleurs, qui en paient le prix.
:
Monsieur le Président, le débat d'aujourd'hui ne se polarise pas sur un seul projet. Il porte également sur le leadership, les politiques et l'avenir de notre pays.
Ne vous méprenez pas. Ce que nous préconisons, nous, c'est de mettre en valeur nos ressources naturelles de façon responsable. En soi, le débat n'est pas nouveau dans notre pays. Pendant de nombreuses années, on a brandi le mythe voulant que les Canadiens soient des coupeurs de bois et des porteurs d'eau et l'idée voulant qu'on ne puisse qu'expédier nos matières premières à l'étranger.
Or, de toute évidence, ce mythe est chose du passé, et nous sommes maintenant tournés vers l'avenir. Mais les conservateurs, eux, vivent manifestement dans le passé. Nous le savons bien. C'est indéniable. Et ils ne s'en excusent même pas. Ils se contentent de dire qu'il faut extraire cette matière première, puis l'expédier à l'étranger. Voilà. Il suffit de l'extraire, puis de l'expédier.
Or, à notre avis, il ne s'agit pas d'une manière responsable de faire du développement. C'est ce que nous ont dit non seulement des gens qui prônent la nécessité de créer des emplois à valeur ajoutée, mais également des gens qui pensent aux conséquences du rythme accéléré auquel le développement se fait. Les recherches scientifiques de M. Schindler sur les effets de l'accélération du développement, recherches qui ont été commandées par le gouvernement actuel, vont dans le sens du développement responsable.
Le gouvernement vit dans le passé. Il croit encore qu'il suffit d'extraire le pétrole, puis de l'expédier. Nous savons quelle est sa position.
Plus récemment, le du Canada ne s'est pas adressé à l'Assemblée générale des Nations Unies, à New York, comme l'ont fait tous les chefs responsables du monde. C'était vraiment étrange. Pourtant, on se rappelle que le se trouvait à New York lorsque l'Assemblée générale siégeait, et la plupart des chefs du monde ont parlé de la vision de leur pays en ce qui a trait aux principaux enjeux, qu'il s'agisse de la Syrie ou des changements climatiques.
Le canadien n'a même pas daigné faire acte de présence alors qu'il se trouvait pourtant à New York. Il a plutôt choisi de s'adresser au Conseil des affaires canadiennes-américaines, qui est un bon groupe à qui parler. Nous avons parlé à ce groupe mon chef et moi quand nous sommes allés à Washington. Mais au lieu de s'adresser à l'Assemblée générale des Nations Unies, le premier ministre a choisi de parler de la nécessité de faire avancer ce projet devant le Conseil des affaires canadiennes-américaines.
Ce qui est intéressant là-dedans, c'est que la plupart des gens ont cru que le gouvernement canadien avait été reçu par le Conseil des affaires canadiennes-américaines. Or, il s'est avéré qu'il en a coûté 65 000 $ aux contribuables pour que le puisse faire avancer son programme.
C'était renversant. Cette information a été révélée parce que le texte du projet de loi a été envoyé par erreur à CTV plutôt qu'à l'ambassade, mais cela ressemble assez à leur façon de gérer les dossiers. Il fallait payer 6 500 $ pour un café, en passant. Je trouvais déjà scandaleux qu'on doive payer 16 $ pour un jus, mais dans ce cas-ci, c'était 6 500 $ pour un café.
Voilà l'approche que le gouvernement a adoptée, mais nous savons de quoi il s'agit. Nous savons que c'est une approche rétrograde, une idée ancienne qui est contre la valeur ajoutée. La vision du gouvernement consiste donc à extraire toutes les ressources et à les expédier aussitôt.
Il faut aussi parler de l'autre modèle de développement au pays. Nous croyons en la valeur ajoutée. Nous croyons que nous devrions gérer nos ressources de façon responsable, dans l'intérêt des générations futures. Il ne faut pas simplement s'empresser de les expédier à l'étranger. Il faut miser sur la valeur ajoutée.
Voilà pourquoi les néo-démocrates présentent cette motion. Nous sommes d'accord avec ceux qui disent que nous devrions nous pencher sur les conséquences de l'oléoduc pour les travailleurs canadiens et pour l'avenir. Une approche tournée vers l'avenir, c'est se projeter au-delà de quelques années. C'est tenir compte des effets que ce genre de projets auront sur l'économie et l'environnement au fil des années. Notre chef a clairement dit que nous devons songer au développement durable, ce qui n'est pas l'approche privilégiée par le gouvernement.
Ce qui est sidérant, c'est l'approche du Parti libéral, qui voudrait nous faire croire qu'il se préoccupe de l'environnement et du développement responsable, alors qu'il a abandonné cette idée. En fait, bon nombre d'entre nous ont été estomaqués de voir le déclarer, à Washington, qu'il n'allait pas critiquer les politiques du gouvernement actuel. Il estimait que ce n'était pas son rôle, et j'y reviendrai plus tard. Il s'est ensuite porté à la défense de l'approche du gouvernement conservateur concernant le projet d'oléoduc.
Le plus étrange, c'est qu'il a affirmé ne pas vouloir critiquer le gouvernement à l'étranger — et nous verrons dans un instant pourquoi cela pose problème — tout en défendant du même souffle le programme du gouvernement relativement au projet d'oléoduc.
Beaucoup de gens se sont gratté la tête. Ils pensaient que le Parti libéral adhérait toujours au développement durable ou à un quelconque concept d'exploitation responsable des ressources et que, sous la direction de leur nouveau chef, les libéraux dénonceraient enfin l'exploitation irresponsable des ressources telle que le pratiquent les conservateurs. Or, le chef du Parti libéral n'a rien fait de tout cela. C'était d'autant plus étonnant qu'il a ensuite reproché à notre chef d'être allé expliquer nos politiques relatives au développement responsable à Washington.
J'accompagnais notre chef. Nous avons rencontré des gens d'affaires et des membres de l'administration, avec qui nous avons discuté à bâtons rompus de la nécessité d'entretenir des relations cordiales et de valoriser nos ressources de manière responsable. Tout le monde était du même avis. Aux États-Unis, ce dossier fait l'objet d'un débat virulent, et, comme toute bonne opposition, nous aussi en débattons aujourd'hui parce que nous sommes convaincus qu'il revêt une importance capitale.
Si nous nous sommes rendus à Washington, c'était pour manifester notre désaccord total avec le gouvernement, surtout en matière d'environnement. Lorsque le gouvernement a décidé de se débarrasser des évaluations environnementales fédérales, de ne pas participer comme il se doit aux pourparlers sur les changements climatiques et de ne pas respecter ses engagements, nous avons jugé qu'il nous revenait, à titre d'opposition officielle responsable, de faire connaître notre vision, surtout à nos amis aux États-Unis — notre plus proche allié —, qui nous ont d'ailleurs réservé un accueil des plus chaleureux.
Beaucoup de gens se sont aussi gratté la tête lorsque le chef du Parti libéral a dit qu'il ne faudrait pas agir ainsi à l'étranger. Quel manque de leadership. Discuter de notre vision avec nos amis et nos alliés, ça c'est faire preuve de leadership.
Permettez-moi d'entrer dans les détails. Nous avons parlé de la nécessité d'avoir une production à valeur ajoutée ici au Canada, ce qu'ils sont bien compris. Pourquoi? Aux États-Unis, la plupart des députés l'ignorent probablement, il est interdit aux états d'exporter du pétrole brut. L'exportation de pétrole brut est interdite aux États-Unis, à l'exception de l'Alaska. Quand on y pense, on constate que le gouvernement du Canada adopte la position tout à fait inverse. Ici, le gouvernement encourage l'exportation des matières premières qui ne présentent aucune valeur ajoutée. Les conservateurs pensent que c'est bien. Selon eux, c'est ainsi que nous devrions nous y prendre. Nous exportons nos matières premières aux États-Unis et nous les rachèterons une fois qu'ils les auront raffinées. Ce n'est pas là une façon responsable de procéder; en fait, c'est plutôt vieux jeu. Or, il faut nous tourner vers l'avenir.
Toutefois, lors de sa visite à Washington, le chef libéral a affirmé que le projet en question était un bon projet porteur d'emplois. En fait, il a dit qu'il créerait des emplois aux États-Unis, ce qui a dérouté les Canadiens. Chez qui cherche-t-il à favoriser la création d'emplois, chez nous ou chez les Américains? Je comprends que les conservateurs ne s'en font pas à ce sujet, mais lorsque le chef du Parti libéral se rend à Washington et fait la promotion d'un projet qui, selon lui, créera des emplois pour les Américains, on est en droit de se poser des questions sur la vision qu'il propose.
Il est même allé plus loin. Il a fait fi des critiques au sujet du projet Keystone, les qualifiant de manigances politiques. Lorsque le chef du Parti libéral fait la promotion du programme conservateur à Washington et suggère que l'exportation des emplois est une bonne chose pour le Canada, il faut nous opposer à cette vision.
Son argument selon lequel l'opposition officielle ou les chefs de l'opposition ne devraient pas se rendre à Washington pour critiquer le gouvernement est des plus malavisés. Avant d'être élu, le président Obama a fait une tournée mondiale pour déclarer à tous combien il était différent du président Bush, alors au pouvoir.
Pour être dirigé de façon responsable, le pays doit avoir un leader responsable. Le chef de notre parti se montre responsable. Je mets quiconque au défi d'examiner notre vision et de la comparer aux visions précédentes, celle des conservateurs ou celle, confuse, des libéraux, et de décider laquelle servirait le mieux les intérêts du Canada. Je soutiens que c'est celle du NPD et c'est pourquoi nous avons présenté cette motion afin que la Chambre en débatte aujourd'hui.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec l’infatigable député de .
Je suis heureux d’avoir l’occasion de répondre à la motion du député de . Comme les députés le savent, les forces économiques mondiales connaissent actuellement une évolution fondamentale dans laquelle l’énergie joue un rôle critique. Le Canada doit à la fois affronter d’énormes défis et être prêt à saisir des occasions extraordinaires touchant les ressources énergétiques. Les États-Unis, qui sont notre seul client, sont appelés à devenir le plus gros producteur mondial d’énergie. Les autres acheteurs possibles de l’énergie canadienne ont jusqu’ici été hors de la portée de nos producteurs.
Cette situation défavorable est sur le point de changer. Le gouvernement du Canada prend des mesures visant à propulser notre secteur énergétique, d’une manière responsable et sûre, vers une nouvelle ère de prospérité et de sécurité durables et vers un nouvel avenir économique plus prometteur pour tous les Canadiens, leurs enfants et leurs petits-enfants.
Je vais vous dire pourquoi notre secteur énergétique continuera à prospérer.
D’après les prévisions de l’Agence internationale de l’énergie, la demande mondiale d’énergie augmentera de plus d’un tiers dans les 25 prochaines années. Plus de 95 % de la hausse prévue de cette demande viendra de pays extérieurs à l’OCDE, et notamment de la Chine et de l’Inde. L’agence prévoit en outre que, dans 25 ans, les combustibles fossiles constitueront encore la source dominante d’énergie dans le monde, permettant de répondre à plus de 60 % de la demande. Les peuples de pays tels que la Chine, le Japon, la Corée du Sud et l’Inde connaissent parfaitement l’importance des ressources dont nous disposons au Canada ainsi que les avantages pratiques évidents de l’expédition à partir de notre côte Ouest. Ils comprennent également que le Canada est une source stable d’énergie dans un monde souvent instable.
Il est clair que le moment est bien choisi aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs. Nous avons besoin de diversifier nos marchés, et nos clients éventuels ont besoin de diversifier leurs sources d’approvisionnement. De ce fait, la demande internationale d’énergie canadienne ne fera qu’augmenter. Le Canada ne peut pas permettre de rester inactif et de manquer ces occasions. Nous ne pouvons pas le faire et nous ne le ferons pas.
Partout dans le monde, la sécurité énergétique constitue le facteur commun du développement industriel. C’est un élément essentiel à la croissance et à la stabilité des pays. La sécurité énergétique renforce la stabilité politique et la prospérité économique. Les moyens pratiques d’assurer cette sécurité à l’échelle mondiale posent un défi de plus en plus important, mais le Canada est particulièrement bien placé pour jouer un rôle clé dans ce domaine. À cet égard, il faut garder à l’esprit le fait que seulement 20 % des réserves mondiales de pétrole ne sont pas contrôlées par des sociétés d’État et que 60 % de ce pétrole de « libre entreprise » se trouvent chez nous, au Canada.
Comme je l’ai dit, d’ici la fin de cette décennie, les États-Unis devraient devenir le plus important pays producteur de pétrole du monde. Toutefois, on s’attend à ce que les Américains aient encore besoin d’importer près de 5,5 millions de barils par jour. Les réserves canadiennes sont plus que suffisantes pour répondre à ce besoin. En effet, le Canada se classe troisième au monde en fonction de l’importance de ses réserves prouvées de pétrole, qui s’élèvent à environ 172 milliards de barils, dont 169 milliards dans les sables bitumineux. À mesure que les technologies d’extraction progresseront, ces sables pourraient bien produire le double de cette quantité, c’est-à-dire bien plus de 300 milliards de barils. Les sables bitumineux constitueraient alors les plus importantes réserves de pétrole du monde.
L’expansion et la diversification des marchés de l’énergie sont une priorité du gouvernement du Canada parce qu’elles jouent un rôle de premier plan dans la création d’emplois et la croissance économique. L’exploitation des ressources naturelles emploie directement et indirectement 1,8 million de travailleurs, représente près de 20 % de notre PIB nominal et engendre des milliards de dollars de recettes fiscales et de redevances qui contribuent au financement des services que le gouvernement assure aux Canadiens.
Le secteur énergétique canadien a des projets prévoyant de construire et d’améliorer des pipelines à l’ouest, au sud et à l’est afin que nous puissions trouver des clients pour nos produits énergétiques. Toutefois, pour préserver et augmenter les emplois ainsi que les recettes nécessaires au financement des programmes sociaux, nous devons pouvoir livrer nos ressources aux marchés mondiaux et aux économies à croissance rapide du monde. Cela implique de construire des pipelines.
Le projet de pipeline Keystone XL permettrait d’alimenter en brut lourd canadien les raffineries américaines du golfe du Mexique, qui reçoivent actuellement leurs matières premières surtout du Mexique et du Venezuela.
À part le pipeline Keystone XL, deux autres sont proposés pour livrer le brut de l’Ouest canadien aux ports de la côte Ouest en vue de leur expédition vers les marchés des deux côtés du Pacifique. Nous développons rapidement l’infrastructure nécessaire pour alimenter ces marchés. Au moins sept terminaux d’exportation du gaz naturel liquéfié sont proposés pour la côte Ouest. Trois d’entre eux ont déjà obtenu les permis d’exportation à long terme dont ils ont besoin pour alimenter les marchés asiatiques. Le premier de ces terminaux pourrait être mis en service dès 2015.
On envisage en outre de modifier deux pipelines existants afin d’expédier le pétrole de l’Ouest vers l’Est pour qu’il soit raffiné et peut-être même exporté.
Des pipelines permettant d’alimenter le Québec et le Nouveau-Brunswick en pétrole albertain constitueraient des éléments d’infrastructure énergétique comptant parmi les plus ambitieux du monde entier. Ils contribueraient dans une grande mesure à la sécurité énergétique du Canada et de toute l’Amérique du Nord.
Le gouvernement du Canada est déterminé à faire en sorte que les projets de pipelines soient réalisés dans le respect de l’environnement et assurent des avantages économiques et sociaux. Nous avons les ressources, et nous sommes décidés à collaborer avec d’autres pays pouvant devenir soit des marchés de l’énergie canadienne soit des partenaires en développement énergétique responsable.
Notre rôle, à titre d’exploitants responsables de l’énergie, est bien connu. Il se reflète dans l’engagement de notre gouvernement à protéger l’environnement et à créer des occasions de prospérité pour les Canadiens de toutes les régions du pays.
Notre approche est diamétralement opposée à celle du NPD. Tandis que nous appuyons le développement responsable et écologique de nos ressources énergétiques, le NPD s’est élevé contre tous les efforts déployés pour étendre nos marchés et créer des emplois au Canada.
Tandis que nous allons à l’étranger pour défendre les intérêts, les emplois et la croissance économique du Canada, les néo-démocrates envoient leur chef et son adjointe à Washington pour présenter des arguments contre ces emplois.
Tandis que notre gouvernement écoute les Canadiens qui travaillent pour notre secteur énergétique d’un océan à l’autre, le NPD fait abstraction des emplois ou s’oppose à leur création en affirmant qu’ils sont en quelque sorte préjudiciables aux Canadiens.
Les néo-démocrates n’ont rien à nous apprendre au sujet du développement de nos marchés et de la création d’occasions pour les travailleurs canadiens. Nous continuerons à défendre les emplois canadiens tandis que le NPD, avec sa motion d’aujourd’hui, essaie d’empêcher la réalisation de projets d’infrastructure essentiels pour notre pays.
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Monsieur le Président, le gouvernement conservateur se concentre d'abord et avant tout sur ce qui compte le plus pour les Canadiens, soit l'emploi et la croissance économique. En présentant la motion dont nous sommes saisis aujourd'hui, le NPD a clairement démontré que ce n'est pas son cas.
Cette motion est ridicule. Je répugne à utiliser un tel qualificatif, mais je vais m'expliquer dans un instant. C'est une des motions les plus ridicules dont la Chambre des communes ait jamais été saisie. Je vais la lire et je vous expliquerai ensuite la raison pour laquelle elle est ridicule. Elle est tout simplement mal pensée. En fait, je pense qu'on n'y a pas réfléchi du tout. De toute évidence, les néo-démocrates l'ont présentée sous l'impulsion du moment, sans vraiment réfléchir aux conséquences.
Voici le libellé de la motion présentée par le député néo-démocrate de :
Que, de l’avis de la Chambre, le pipeline de Keystone XL intensifierait les exportations de bitume non traité et exporterait plus de 40 000 emplois canadiens bien rémunérés, et n’est donc pas dans l’intérêt du Canada.
J'aimerais prendre quelques instants pour parler du contenu de la motion. Elle est totalement dénuée de sens. Premièrement, les néo-démocrates affirment qu'on ne devrait pas construire le pipeline, mais plutôt accroître notre capacité de raffinage au Canada et créer plus d'emplois.
Voici la réalité. À l'heure actuelle, nous raffinons plus de pétrole brut que ce dont nous avons besoin au Canada. Autrement dit, il faut exporter une partie de l'essence, du carburant diesel et des autres produits des raffineries canadiennes, parce que notre production est déjà excédentaire. Il n'y a rien de mal là-dedans. Je n'y vois aucun problème. Si l'industrie estime qu'il est plus économique de raffiner davantage de brut, soit, mais la décision ne devrait pas être prise en fonction de restrictions qu'imposerait un éventuel gouvernement néo-démocrate.
Voici leur proposition, qui est si ridicule que cela dépasse presque l'entendement. Ils disent qu'on devrait construire plus de raffineries. Que vont-ils faire avec tout le diesel, toute l'essence et tous les autres produits de ces raffineries? Que vont-ils faire avec tout cela? Vont-ils construire de grosses fosses dans lesquelles ils enfouiront toute cette essence et tout ce diesel? Ils vont bien devoir trouver quelque chose à faire avec tous ces produits qu'on ne peut utiliser.
Ils disent qu’il ne faut pas construire le pipeline mais plutôt faire davantage de raffinage au Canada. Si on produit plus d’essence et de carburant diesel qui ne seront pas consommés au Canada et qu’il faudra exporter, comment va-t-on exporter ces produits? Il faudra tout de même un pipeline. Il n’est tout simplement pas sensé, sur le plan économique, d’expédier de l’essence et du carburant diesel à partir de raffineries dans la région d’Edmonton ou à quelque autre endroit, sinon à proximité de la frontière. Le pipeline est le seul moyen d’expédier ces produits vers le marché.
Nous avons besoin d’un pipeline, cela ne fait aucun doute, qu’il s’agisse d’expédier du bitume brut, du pétrole valorisé ou des produits raffinés au Canada. Le raffinage du pétrole donne de 30 à 35 produits différents qu’il faut exporter. Si nous raffinons le pétrole au Canada et avons une production supérieure à notre consommation, il faudra une capacité accrue de transport par pipeline, puisqu’il y aurait de nombreux produits à expédier, c’est-à-dire environ 35. Il nous faudrait un réseau de pipelines capables d’acheminer ces produits.
Il est certain que nous pouvons réserver une canalisation et y expédier divers produits à différents moments, mais cette solution a des limites. Certains produits doivent avoir un degré de pureté tel, que cela n’est pas possible. Ce que le NPD propose est tout bonnement impossible à moins que nous ne construisions d’autres pipelines.
Considérons les choses avec réalisme. J’ai presque l’impression que c’est une erreur de débattre une motion si dénuée de sens. Je poursuis néanmoins et je vais formuler quelques observations qui me semblent valables, que la motion soit sensée ou non.
Les ressources naturelles, nous le savons, représentent une partie énorme de l’économie canadienne. Si on tient compte de son apport direct et indirect, le secteur des ressources naturelles assure 15 % du PIB du Canada et, plus important encore, me semble-t-il, plus de 50 % de ses exportations. C’est énorme.
Si on inclut la chaîne d’approvisionnement qui fournit des biens et services au secteur des ressources naturelles, celui-ci compte alors pour près de 20 % du PIB du Canada, soit près du cinquième. Les ressources énergétiques sont un élément énorme dans l’équation.
D’abord et avant tout, le Canada est un pays commerçant. C’est la réalité. Le NPD refuse de l’admettre. Il s’est opposé à tous les accords commerciaux que nous avons proposés à la Chambre. Il n’en demeure pas moins que le Canada est un pays commerçant, et le NPD n’y peut rien changer. Et s’il le pouvait, un fort pourcentage de la main-d’œuvre canadienne se retrouverait sans emploi.
Nous sommes un pays commerçant. En ce moment, 99 % de nos exportations de brut vont aux États-Unis, pays qui serait desservi par le pipeline Keystone XL, et la totalité de nos exportations de gaz naturel part également aux États-Unis. Toutefois, comme ce pays est en train de devenir de plus autonome sur le plan énergétique, le Canada doit diversifier ses marchés d’exportation. Voilà pourquoi le gouvernement multiplie les efforts afin d’exploiter de nouvelles possibilités de commerce et d’investissement sur des marchés en rapide croissance, notamment dans l’Asie-Pacifique.
Voilà pourquoi le Canada doit bâtir et développer davantage l’infrastructure nécessaire pour acheminer le produit vers les ports pour exportation outre-mer, aussi bien que vers le marché américain. Nous ne pouvons pas continuer à nous fier à un marché unique qui, du reste, est en déclin, puisque les Américains produisent davantage. En effet, ils augmentent rapidement la production intérieure de brut grâce à de nouvelles techniques de fracturation dont bon nombre ont été mises au point au Canada.
L’expansion et la diversification des marchés des produits énergétiques est une priorité de premier ordre pour le gouvernement du Canada. Le secteur énergétique canadien propose actuellement la construction et l’amélioration de pipelines vers l’ouest, le sud et l’est pour rejoindre sa clientèle.
Nous appuyons fermement le projet de pipeline Keystone XL qui permettrait de transporter du brut canadien aux États-Unis, et j’ai expliqué pourquoi cette infrastructure était nécessaire. Elle créerait des emplois, assurerait la croissance économique et garantirait la sécurité énergétique des deux pays.
Le Canada est déjà le plus important fournisseur de pétrole des États-Unis. En 2012, en effet, nous lui avons fourni trois millions de barils de brut et de produits pétroliers par jour. C’est le double de l’apport du deuxième fournisseur en importance, l’Arabie saoudite. Voilà un énorme changement. Le Canada a fourni aux États-Unis deux fois plus de pétrole que le second fournisseur et plus que l’Arabie Saoudite et le Venezuela réunis.
Même si se concrétisent les prévisions de l’Agence internationale de l'énergie au sujet de la rapide croissance de la production américaine, les États-Unis devront tout de même importer 3,4 millions de barils de brut en 2035 pour répondre à la croissance prévue de la demande. Il est évident que les États-Unis auront toujours besoin du pétrole canadien, mais nous devrons être concurrentiels.
Le pipeline Keystone XL aiderait à répondre à la demande. Nous ne pouvons vraiment fermer les yeux sur ce besoin. Le gouvernement poursuivra ses efforts pour que le projet se réalise. Les bonnes raisons ne manquent pas.
Le NPD s’oppose au commerce, nous le savons. Il est contre beaucoup d’initiatives de développement. Son ancien porte-parole en matière d’environnement a réclamé un moratoire sur l’exploitation des sables bitumineux. Et voici que, environ un an plus tard, le NPD souhaite qu’il y ait davantage de raffineries pour transformer le brut des sables bitumineux. Ce parti-là n’arrête pas de changer d’idée. Voilà qui ne renforce guère sa crédibilité.
Aucun doute dans mon esprit: les néo-démocrates montrent à répétition, avec la position qu’ils prennent à l'égard de l’exploitation des ressources naturelles, qu’ils ne sont pas prêts à gouverner. D'ailleurs, je crois qu’ils ne le seront jamais.
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Monsieur le Président, avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais vous informer que je vais partager mon temps avec le député de Western Arctic.
Je vais attendre d’avoir le hansard pour vérifier les paroles exactes de mon collègue de l’Alberta mais, si j’ai bien compris, il a dit que les seuls vrais emplois qui sont créés dans le secteur du pétrole et du gaz naturel concernent l’activité minière et la construction du pipeline. C’est effarant. Il devrait essayer d’aller dire aux travailleurs dans certaines raffineries de sa circonscription de l’Alberta et dans certains terminaux de GNL proposés en Colombie-Britannique que ce ne sont pas des emplois réels, que les seuls vrais emplois sont dans l’activité minière.
C’est incroyable d’entendre les conservateurs parler de vrais emplois, et de leur amour soudain pour la science. C’est presque une nouvelle religion pour eux. Pendant des années, alors que nous les exhortions à lutter contre le changement climatique, ils ont prétendu que ce problème n’existait pas, que les scientifiques se fourvoyaient — ces élites comme ils les appelaient, leur en tête. Aujourd’hui, lorsqu’ils trouvent la moindre petite preuve scientifique pour étayer une partie de leur argument, ils découvrent soudain que la science, c’est important.
Mon collègue de Western Arctic vous parlera peut-être des recherches scientifiques et des répercussions que cela aura sur les vrais gens dans le vrai monde, par opposition à la fiction qu’entretiennent ceux qui croient encore que la terre est plate. Ils ne croient pas plus à la science économique, d’ailleurs, puisqu’ils ont nié pendant six mois que le monde était en récession et ont déposé un budget d’austérité à cette époque. Alors la réalité et la science, parlons-en. Le monde entier savait qu’une récession s'amorçait. Le a annoncé dans un moment d'optimisme qu’il allait présenter un budget d’austérité, alors qu’on était en pleine récession mondiale, puis il a changé d’avis.
Ce même a la lucidité de dire qu’il faut abolir le Sénat. Il a dit aussi des choses très intéressantes au sujet du maire de Toronto, ce matin, des choses très émouvantes.
Mais parlons de Keystone XL. Parlons du ...
Ne vous avisez pas d’attaquer le ministre des Finances. Surtout que le petit Jimmy n’est même pas là pour se défendre.
M. Nathan Cullen: Monsieur le Président, je remercie le . Je sais que lorsqu’il se rend à l’étranger, il s’imagine qu’il est tellement loin qu’il doit crier pour se faire entendre au Canada. Nous sommes toutefois à la Chambre des communes, et à peine 15 pieds nous séparent. J’entends tout ce qu’il dit, et je serai heureux de répondre à ses questions.
Quand on joue au diplomate avec un bâton de baseball, comme l’a fait le , on a plus de mal à faire accepter ses projets par les États-Unis. Pendant la période de questions et observations, tout à l’heure, j’ai invité mes collègues à imaginer le scénario suivant. Le président américain vient à Toronto pour le Forum économique, pour s’adresser aux hommes d’affaires et à la population canadienne. Et à propos d’un projet controversé, dont 95 % des activités se déroulent au Canada, il déclare: « Nous n’accepterons aucun compromis sur la question. Si le Canada refuse pour des raisons légitimes liées à la science ou à la justice sociale, les États-Unis d’Amérique ne le toléreront pas. » J’entends d’ici les cris d’orfraie de notre , de la population canadienne et du ministre des Affaires étrangères: de quel droit le président des États-Unis se permet-il de nous traiter de cette façon? Nous sommes assez grands pour gérer nos propres affaires tout seuls.
Alors pourquoi ne pas laisser les Américains décider eux-mêmes? Je sais bien que les journaux et les chaînes de télévision de Washington sont ravis d’engranger des recettes publicitaires supplémentaires grâce à notre gouvernement et au gouvernement de l’Alberta qui continuent de promouvoir activement le projet. Justement, j’ai participé il y a quelques semaines à un débat sur le pétrole et le gaz naturel, qui était organisé par les Premières Nations à Prince George. Le , qui était présent, a eu le culot d’affirmer que son gouvernement ne fait pas la promotion de projets comme Keystone ou le Northern Gateway d’Enbridge. Bien sûr que non, les conservateurs n’en font pas la promotion, ils achètent seulement des publicités pour ces projets. Ils vont à Washington et à New York pour vanter leurs projets. Ils se rendent dans nos communautés pour dire aux gens qu’ils doivent accepter, que c’est ce que veut le gouvernement. Ils modifient toutes les lois pour que les processus d’évaluation économique et environnementale ne riment plus à rien et aboutissent à une approbation automatique des projets. Et dire que le gouvernement n’en fait pas la promotion!
Nous savons pertinemment que ce projet va créer des emplois aux États-Unis. Je connais un membre du Congrès américain, un Texan qui est aussi devenu un ami. Il est républicain et sympathiqe, un homme avec qui mes amis s’entendraient tout à fait bien. En 2008, nous avons eu un jour une bonne discussion, et à un moment il m’a dit : « À propos du dossier Keystone, pouvez-vous me dire franchement si votre gouvernement fait la promotion du pipeline? » Il me posait la question parce que les raffineries qui allaient recevoir et traiter le bitume brut se trouvaient dans sa circonscription. Je lui ai répondu qu’en effet, le gouvernement canadien avait décidé de faire la promotion du projet. Il m’a alors dit: « Je vais vous demander de transmettre le message suivant à mes amis canadiens. Dites-leur que si les rôles étaient inversés, si c’était nous qui possédions les sables bitumineux et vous, toutes les raffineries, je n’accepterais jamais d’exporter mes richesses naturelles dans votre pays, avec tous les emplois qui y seraient ainsi créés; plutôt mourir! »
Mais pour les conservateurs, les emplois dans les raffineries ne sont pas de vrais emplois. Ils s’imaginent que ce sont les emplois temporaires générés par la construction du pipeline qui sont de vrais emplois. Que les emplois ponctuels sont de vrais emplois, pas les autres.
C’est ce que viennent de dire les conservateurs, mot pour mot, que ceux-là sont de vrais emplois. Allez le dire à ceux qui travaillent dans les forêts, dans les pêches, dans les mines, et à ceux qui travaillent dans les raffineries ou dans d’autres usines de transformation de nos ressources naturelles. Allez leur dire que leurs emplois ne sont pas de vrais emplois.
Je pense que les conservateurs ont vraiment révélé le fonds de leur pensée, ce qu’ils pensent vraiment, au travers de leurs politiques, des emplois qui ajoutent de la valeur à nos ressources naturelles. Pas étonnant, donc, que depuis l’arrivée au pouvoir de ce gouvernement conservateur, nous ayons perdu 350 000 emplois dans les secteurs de la fabrication et de l’affinage. C’est ça la réalité.
Le gouvernement a le droit de croire ce qu’il veut, mais il ne peut pas nier la réalité. Et la réalité, c’est qu’il s’en moque, qu’il estime que ce ne sont pas de vrais emplois.
Le gouvernement parle d’ouvrir des marchés secondaires et d’alimenter le marché américain. Il faut bien comprendre que c’est une décision qui va concerner des générations. Ces pipelines ne sont pas construits pour durer 5 ou 10 ans, mais bien 40, 50 ou 60 ans, et c’est là une autre dimension du problème.
Les députés d'en face disent que les oléoducs sont sécuritaires et qu'il n'y a jamais de fuite. Ils devraient en parler aux gens de Kalamazoo. La société Enbridge disait la même chose. Or, l'EPA a recensé 115 violations. Elle a dit que, d'un point de vue scientifique, cet oléoduc était problématique. La compagnie canadienne a répondu: « Peu importe, nous allons continuer à nous en servir pour acheminer du pétrole. »
Ces gens ont perdu leurs maisons et ont été malades à cause d'une compagnie du Canada, à cause d'un gouvernement du Canada qui ne croit pas que la réglementation est quelque chose d'important. Le gouvernement croit plutôt que l'industrie peut tout simplement s'autosurveiller. Les Américains avaient bien raison de parler des « Keystone Kops ». C'est de cette façon qu'Enbridge fonctionnait.
Ce sont les mêmes compagnies qui causent des déversements au Canada. Depuis 2001, il y a eu 850 déversements importants. Ceux-ci sont souvent trouvés dans la forêt par des chasseurs et des trappeurs, qui constatent qu'ils ont les pieds dans une boue bizarre. Ils se demandent ce que c'est. C'est du pétrole qui s'échappe d'un pipeline depuis Dieu sait combien de temps.
Le fait que le gouvernement canadien approuve l'exportation de 40 000 emplois à valeur ajoutée est une abomination. C'est tout à fait contraire aux valeurs canadiennes.
Si le gouvernement fait campagne en prônant la protection des intérêts du Canada, nous supposons que cela inclut les emplois canadiens, mais ce n'est pas le cas. À cet égard, les chiffres ne mentent pas.
Je dis aux députés d'en face que les allusions à une « évidence » de la part de leur chef, ce stratège génial, selon lequel « nous n'accepterons pas qu'on nous dise non » ne tiennent pas la route. Le premier ministre semble intraitable. Les gens du secteur pétrolier aiment cette attitude. Cette intransigeance de la part du faux cow-boy d'en face, qui a grandi à Toronto, plaît aux dirigeants du secteur pétrolier. C'est ce qu'ils aiment. Ils veulent avoir le sentiment que le shérif veille au grain et qu'il va dire sa façon de penser aux Américains. Mais cela ne fonctionnera pas.
En fait, il est maintenant plus difficile pour le président et son administration d'approuver le projet, parce qu'ils auront l'air d'avoir cédé à l'intimidation. Le fait que le gouvernement nie l'existence des changements climatiques n'aide pas les choses. Lorsqu'il finit par accepter les preuves scientifiques, il n'agit toujours pas. Ce n'est pas moi qui le dit. C'est le commissaire à l'environnement, selon lequel le gouvernement ne comprend pas l'importance des données scientifiques liées aux changements climatiques. Le gouvernement n'a aucun programme prêt à lancer afin de réduire l'empreinte carbone.
Tout cela fait qu'il est bien plus facile d'obtenir un non. Quand le Canada ne cesse d'insulter la communauté internationale, il ne facilite pas les choses, au contraire. Le gouvernement pense peut-être qu'il suffit de durcir le ton, mais ce n'est pas vrai.
Nous savons, parce que notre histoire nous l'a appris et que notre avenir en dépend, que notre pays si riche, si diversifié et doté de ressources naturelles si abondantes devrait avoir pour principe fondamental de respecter l'environnement, de vraiment négocier avec les Premières Nations en ce qui concerne les droits, les titres et les accommodements, d'obtenir l'approbation du public à l'échelle locale et de créer les emplois que ces ressources procurent depuis des générations.
Or, nous avons un gouvernement qui soutient mordicus que ce n'est pas son rôle. Ce n'est pas le rôle du gouvernement. Le rôle du gouvernement consiste à établir un gigantesque mécanisme d'approbation automatique et à approuver aveuglément tout ce qui lui est présenté, sans tenir compte des perspectives réelles. Quand quelqu'un affirme qu'un pipeline enlèvera 40 000 emplois au Canada et que l'Alberta, qui transforme pas moins de 60 % du bitume extrait des sables bitumineux, n'en transformera plus qu'environ le tiers et même de moins en moins, le gouvernement ne défend pas les valeurs du Canada en déclarant qu'il n'a rien à voir là-dedans.
Le gouvernement que nous avons ne défend pas les intérêts du Canada. Il nous en faut un qui le fera. Il nous en faut un qui saisira l'équilibre entre l'environnement et l'économie et comprendra que ces ressources ne sont pas illimitées. On ne peut extraire le pétrole du sol qu'une seule fois. Par définition, ce n'est pas une ressource renouvelable, alors, faisons les choses comme il faut. Tenons compte de l'environnement. Obtenons l'approbation de la population. Pour l'amour du ciel, créons les emplois qui ont bâti le pays depuis le début.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole sur le sujet. J’habite en aval des sables bitumineux, dans les Territoires du Nord-Ouest. Leur exploitation nous préoccupe beaucoup.
Je vais d’abord faire un bref historique. En 2007, l'industrie des sables bitumineux en Alberta s’apprêtait à investir massivement dans des usines de valorisation du pétrole. Qu’est-il arrivé pour que le vent tourne? Au Texas, le gouvernement américain d’alors a décidé que le pétrole lourd du Venezuela provenant du régime Chavez n’était pas approprié. Le régime de Chavez était d'accord, et l’envoi de pétrole lourd dans les raffineries du Texas prit fin. Voilà qui a changé la donne en 2007.
Les usines de valorisation d’alors devaient être remplacées par des usines de valorisation du pétrole lourd au Texas. Les multinationales qui étaient aux commandes de l’industrie pétrolière en Alberta se moquaient bien du Canada. Elles n’ont pensé qu’à leur bénéfice net et à leurs sociétés, et elles ont choisi le Texas. Le bitume pouvait être traité dans les usines de valorisation du pétrole lourd là-bas. Elles n’avaient donc pas à investir de 60 millions à 100 millions de dollars au cours d’une période de 20 ou 30 ans pour construire des usines de valorisation modernes qui auraient permis de traiter de façon optimale le bitume. Elles n’avaient pas à faire cela en Alberta. Elles n’étaient pas obligées de prendre cette décision. Elles n’étaient pas obligées d’investir cet argent, mais elles avaient besoin d’un oléoduc. Elles voulaient un oléoduc qui se rendrait jusqu’au Texas pour y traiter le pétrole lourd dans les usines là-bas, de façon à accroître leurs profits. Elles n’avaient pas vraiment de raison d’appuyer l’industrie canadienne, les travailleurs canadiens ou l’économie de l’Alberta. En fait, en mettant à profit les usines texanes, elles pouvaient investir encore plus dans les sables bitumineux, en produire encore plus et accélérer le rythme d’exploitation de cette ressource, parce qu’elles n’avaient qu’à l’extraire du sol et à l’envoyer ailleurs. Elles pouvaient entreprendre de plus en plus de projets.
Qu'en pensent les gens de notre région? Les habitants de Fort Chipewyan, de Fort MacKay et de l'ensemble de la région n’aiment pas ça. Je suis du nombre, car j’habite à Fort Smith. Nous voulons que l’exploitation des ressources se fasse de façon ordonnée. Nous ne voulons pas que l’exploitation des sables bitumineux explose pour atteindre trois fois son niveau actuel au cours des quinze prochaines années parce que des promoteurs se contentent de l’extraire du sol et de l’envoyer à l’extérieur du pays. La construction d’usines de valorisation au Canada favoriserait la création de nombreux emplois et le développement économique de l’Alberta. Ce serait rentable et l’exploitation des sables bitumineux se ferait de façon plus ordonnée.
Qu’avons-nous à la place? Le Far West. Le projet Jackpine vient tout juste d’être approuvé. Qu'a dit l’Agence canadienne d’évaluation environnementale à ce propos? Le projet aurait une incidence considérable sur l’environnement. Toutefois, l’autorisation d’aller de l’avant a été donnée pour des raisons économiques. Le projet était nécessaire pour l’économie. Il a fallu construire des usines pour extraire le bitume brut qu'on se contente d'envoyer à l’extérieur du pays. Est-ce là une façon de faire pour le Canada?
Qui sont les grands promoteurs de ce projet, aux États-Unis? Ceux qui contrôlent l’industrie du coke de pétrole, les frères Koch. Les plus grands dénégateurs des changements climatiques au monde adorent ce produit. Ils aiment à expédier le coke de pétrole vers divers États; ils y envoient ce produit sale qui reste après la cokéfaction, processus qu’il faudrait aujourd’hui éviter dans la valorisation du brut. Mais j’y reviendrai dans un instant. Ils vendent le coke de pétrole en Chine. C’est le produit le plus sale qu’on ait jamais vu pour les centrales thermiques à charbon. Voilà ce qu’on en fait. Voilà ce que nous finissons par appuyer en construisant le pipeline canadien Keystone.
Au départ, les frères Koch ont été très prudents. Ils n’avouaient aucune participation au projet Keystone. Ils ne voulaient compromettre aucun de leurs procédés, mais il a été maintenant prouvé de façon plutôt convaincante que ces types-là agissent dans leur propre intérêt.
Voilà ce que le Canada appuie aujourd’hui. Le produit le plus malpropre est expédié des États-Unis vers la Chine et d’autres pays pour y être brûlé dans des centrales thermiques à charbon.
Keystone XL permettrait de produire par ce processus environ 15 000 tonnes par jour de coke de pétrole. Pouvons-nous nous y prendre autrement? Nous pourrions bâtir au Canada des usines de valorisation.
Nous avons adopté la cokéfaction par ajout d’hydrogène parce que, au début de la dernière décennie, le prix du gaz naturel a atteint des sommets. Aujourd’hui, le gaz naturel ne coûte presque rien.
Nous construisons des terminaux pour expédier le gaz naturel liquéfié à l’étranger alors que nous pourrions l’utiliser dans des usines de valorisation en Alberta pour transformer le bitume en un produit écologiquement raisonnable. Raisonnable, mais pas parfait. Au lieu de cela, nous allons construire le pipeline Keystone, expédier le bitume vers le sud et le faire transformer dans de vieilles raffineries, le long de la côte du Texas, qui traitent le pétrole lourd du Venezuela depuis 40 ans. Le produit se retrouvera là-bas, il sera traité là-bas et le coke de pétrole partira vers la Chine.
Quel effet cela aura-t-il sur l’image du Canada dans le monde? Que deviendra le Canada? Deviendra-t-il encore plus un paria? Est-ce bien ce que veut le gouvernement conservateur, que le monde entier considère le Canada comme le fournisseur d’un mauvais produit nocif pour l’environnement? C’est cela que le gouvernement conservateur a en tête pour stimuler l’économie canadienne?
Il faut que les conservateurs réfléchissent un peu. Ils doivent reconnaître que le Canada a une place dans le monde. Nous ne sommes pas seuls au monde. Nous ne sommes pas à l’abri des opinions du reste du monde. Nous vivons de commerce grâce à une réputation favorable. Si nous pratiquons un commerce honnête, les gens voudront continuer à travailler avec nous.
J’ai fait partie d’un conseil qui s’occupait de la protection environnementale des rivières. L’usine de pâte Al-Pac, sur l’Athabasca, a été contrainte par les pressions de l’opinion publique à améliorer sa capacité sur le plan environnemental avant même sa construction. Les dirigeants de l’entreprise m’ont dit cinq ans après que c’était la meilleure chose qui leur était arrivée. Ils pouvaient vendre de la pâte aux quatre coins du monde comme un produit supérieur et écologique. C’est la meilleure chose qui pouvait leur arriver.
Que faisons-nous des sables bitumineux, dont les réserves vont durer 150 ans? Quelle réputation donnons-nous à ce produit que nous voulons vendre au reste du monde pendant des dizaines d’années? Nous ne faisons rien. Nous essayons seulement de les extraire le plus rapidement possible. Dans cette industrie, on cherche simplement à extraire le produit, puis à l’expédier.
Nous pourrions prendre une autre direction. Nous pourrions construire les usines de valorisation les plus modernes au monde en utilisant le gaz naturel excédentaire que nous avons pour l’enrichissement par hydrogène. Notre industrie pourrait être ainsi beaucoup plus respectueuse de l’environnement. Nous aurions également du pétrole synthétique, qui pourrait être envoyé partout dans le monde. Le pétrole synthétique créé à partir du bitume peut être raffiné n’importe où dans le monde.
De cette façon, nous ne serions plus un otage du Texas et exposés à un possible rapprochement du Venezuela avec les États-Unis, dans quelques années, qui nous placerait en concurrence avec des chargements de pétrole lourd transportés par navires aux mêmes raffineries. La valeur du bitume commencerait à chuter subitement à cause de la compétition pour les mêmes usines de valorisation.
Je sais bien qu’il ne me reste qu’une minute, mais si nous regardons la situation sur le plan environnemental, notre pays n’a plus qu’une minute lui aussi.
Nous avons acquis si rapidement une position où nous ne sommes tout simplement plus acceptés dans le monde. Nous ne sommes plus considérés comme de bons citoyens du monde. Cette tragédie est l’œuvre des gens assis en face de nous. Le et le sont responsables du gâchis dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui. Ils sont assis là et sourient, prétendant que la poussière va retomber. La poussière ne retombera pas. Nous nous souviendrons de ce qu’ils ont fait.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de . Je suis heureuse d'avoir l'occasion de participer à ce débat important concernant la motion présentée par le député de .
Je suis convaincue que tous les députés reconnaissent, du moins en leur for intérieur, le rôle crucial que les ressources naturelles ont joué dans l'économie canadienne au cours des 100 dernières années. Les possibilités qui s'offrent à nous maintenant dépassent tout ce que nous avons vu par le passé. Le Canada s'apprête à se lancer dans une série de mégaprojets qui pourraient affermir sa position de chef de file mondial dans le domaine de l'énergie.
Au cours de la prochaine décennie, le secteur canadien des ressources sera au coeur de centaines de grands projets, dont certains ont déjà commencé. On parle d'investissements qui dépassent les 650 milliards de dollars. Ce sont des chiffres énormes, je le sais, sans oublier le million de nouveaux emplois dont profiteront les Canadiens.
Aucun autre pays n'a de projets d'une telle envergure dans le secteur des ressources, des projets qui offrent d'extraordinaires possibilités de réussite non seulement aux investisseurs, mais aussi à ceux qui cherchent un emploi. Ces projets créeront des milliers d'excellents emplois bien rémunérés dans tous les secteurs de l'économie canadienne, dans toutes les provinces de notre grand pays.
C'est pourquoi il est absolument incompréhensible que le NPD nous présente aujourd'hui une motion défiant toute logique, dans laquelle il prétend que le projet Keystone va nous coûter des emplois. En fait, c'est le contraire qui est vrai. Ce pipeline nous permettra de créer encore plus d'emplois. Il nous donnera accès à des marchés qui nous sont inaccessibles pour l'instant. Nous perdons des emplois parce que l'accès fait défaut.
Puisque nous gouvernons un pays qui dépend du commerce international, nous voyons ce projet comme une occasion à saisir. Nous avons l'obligation de diversifier les marchés dans le secteur de l'énergie et d'y accroître nos exportations.
C'est pourquoi, au cours des deux dernières années, le et le se sont rendus aux États-Unis, en Asie et en Europe pour y exprimer l'idée que le Canada offre un climat propice aux affaires et qu'il est un exportateur fiable et écologiquement responsable de ressources énergétiques.
Les faits sont pourtant clairs. La demande d'énergie dans le monde continuera de croître. De 2010 à 2035, l'augmentation prévue est de 35 %. Le Canada est l'un des pays qui possèdent d'immenses ressources et qui pourraient répondre à cette demande. Mais nous devons nous doter des moyens de transporter ces ressources jusque sur les marchés, sans quoi notre pétrole demeurera enclavé et notre industrie ne se développera pas. Que se produira-t-il? Des emplois potentiels ne seront pas créés, et les Canadiens se verront privés de leur droit inhérent de profiter de leurs ressources. Voilà ce que le NPD nous propose dans cette motion.
Il est essentiel de construire de nouveaux pipelines pour pouvoir transporter la production sans cesse croissante du Canada vers nos côtes, où elle pourra être acheminée jusque sur les marchés à conquérir. Toutefois, la diversification des marchés ne doit pas se limiter à la conquête de nouveaux marchés étrangers. Nous devons également occuper une plus grande place sur le marché canadien. Le pétrole canadien doit remplacer le coûteux pétrole étranger qui est actuellement importé dans l'Est du Canada, c'est-à-dire en Ontario, au Québec et dans la région de l'Atlantique.
Il est d'ailleurs dans l'intérêt national du Canada que le pétrole extrait en Alberta et en Saskatchewan puisse être transporté par pipeline jusque dans l'Est du pays. Permettez-moi de vous expliquer pourquoi.
Les États-Unis achètent le pétrole brut canadien à rabais comparativement à ce qu'ils paient pour importer d'autres pays du pétrole de la même qualité. Pourquoi? Parce que le Canada n'est pas doté d'une capacité suffisante en matière de pipelines, comme je l'ai indiqué. Par conséquent les rabais ont été énormes en 2012-2013. Quel en a été le coût pour nous, les Canadiens? Nous avons perdu 13 milliards de dollars que nous aurions pu encaisser si nous avions eu accès à d'autres marchés étrangers. Cette somme correspond à une perte pour l'économie canadienne et à un gain pour celle des États-Unis.
Pendant ce temps, nos propres raffineries canadiennes et une grande partie de l'Est du Canada, qui n'ont pas accès à ce pétrole de l'Ouest canadien, ont payé plus cher pour s'alimenter en matière première en provenance de l'étranger. Une alimentation sûre et fiable en pétrole brut canadien rendrait le Canada moins dépendant du pétrole étranger et améliorerait notre autonomie énergétique. D'ailleurs, lorsqu'on demande aux Québécois s'ils préféreraient importer du pétrole d'Algérie ou le faire venir d'ailleurs au Canada, une majorité écrasante répond qu'il est évident qu'ils préféreraient le faire venir d'ailleurs au Canada.
Cela signifie qu'il faut aménager ou adapter des infrastructures, y compris des oléoducs tels que la canalisation 9, pour transporter vers l'est et outremer ces ressources de l'Ouest. Nous avons besoin des emplois qui en découleront, de l'activité économique que cela engendrera et des revenus fiscaux que cela produira pour continuer à financer nos programmes sociaux essentiels, tels que les soins de santé et l'éducation, qui améliorent la qualité de vie de tous les Canadiens.
Cela profiterait également à l'industrie canadienne assez importante du raffinage, qui emploie déjà 15 000 Canadiens et qui contribue au PIB à hauteur de plus de 5 milliards de dollars. Prenons Sarnia, par exemple, qui a été le berceau de l'industrie pétrolière canadienne il y a plus de 150 ans. Sarnia compte trois raffineries d'une capacité quotidienne de 281 000 barils. De là, le produit raffiné est acheminé par oléoduc, par train et par camion vers le Sud-Ouest de l'Ontario, le Grand Toronto et les États-Unis. Ces raffineries sont situées dans un complexe pétrochimique qui fabrique un vaste éventail de produits vendus partout au Canada et aux États-Unis.
En effet, le Canada est déjà un exportateur net de produits pétroliers raffinés. Nous raffinons plus de pétrole à l'heure actuelle que nous n'en consommons. Toutefois, le raffinage est un secteur où la marge de manoeuvre est mince, si bien que de nombreuses raffineries ferment leurs portes. Ainsi, l'aménagement d'infrastructures telles qu'un oléoduc soutiendrait nos raffineries canadiennes en leur acheminant du pétrole brut de l'Ouest canadien à prix concurrentiel qu'elles transformeront en l'essence dont nous avons besoin pour nos entreprises, pour nos transports et dans notre vie quotidienne.
Bref, les pipelines et les produits énergétiques qu'ils transportent stimulent notre économie. Ils sont un moyen sécuritaire, fiable et efficace de transporter nos produits pétroliers. C'est irréfutable. En effet, plus de 99,9999 % du pétrole brut transporté au moyen de pipelines sous réglementation fédérale l'est de manière sécuritaire et sans incident. C'est le moyen le plus sûr pour transporter notre produit.
Nous devons toujours nous efforcer de relever la barre; voilà pourquoi le gouvernement présente de nouvelles mesures pour renforcer davantage la sécurité du système. Nous resserrons nos normes environnementales, qui sont déjà de classe mondiale, en renforçant notre régime de sécurité des pipelines. Ce plan compte des volets importants. On a augmenté de 50 % le nombre d'inspections annuelles de sécurité visant les oléoducs et les gazoducs, en les faisant passer de 100 à 150, et on a doublé le nombre de vérifications annuelles complètes des pipelines, en les faisant passer de trois à six.
Afin de veiller à ce que les exploitants de pipelines respectent les normes les plus élevées dans l'exploitation de leurs installations, nous avons l'intention d'inscrire dans la loi leur responsabilité d'assumer les coûts liés aux éventuels déversements. Le gouvernement proposera une mesure législative qui obligera les entreprises qui exploitent des grands pipelines destinés au transport de pétrole brut de démontrer qu'elles ont une capacité financière minimale de 1 milliard de dollars afin de pouvoir répondre à tout incident et réparer les dommages. Le projet de loi proposé comprend également des règlements de sécurité modernes pour les pipelines, notamment accroître la transparence en veillant à ce que les plans d'urgence et les plans environnementaux des entreprises soient facilement accessibles au public et faire en sorte que les exploitants de pipelines demeurent responsables des pipelines qui ne sont plus exploités. Nous faisons de l'excellent travail.
Le gouvernement croit également qu'il est important, pour notre avenir, d'acheminer le pétrole brut nord-américain vers le Centre et l'Est du Canada. Nous appuyons l'occasion qui s'offre à nos raffineries de traiter beaucoup plus de pétrole canadien. Cela créerait des emplois et rendrait notre pays moins dépendant du pétrole étranger.
Les Canadiens doivent être conscients du fait que, si les néo-démocrates ou les libéraux imposaient leur volonté et reportaient ou interrompaient les projets sans même avoir des justifications scientifiques de le faire, notre pays tout entier en paierait un prix énorme. Nous prendrions le risque de laisser dormir des ressources. Nous serions privés de notre droit inhérent de profiter de ces ressources, alors qu'il y a une demande dans le monde. Nous obtiendrions des prix moindres pour les produits que nous exportons. Les Canadiens verraient l'économie s'affaiblir, des emplois disparaître et leur niveau de vie baisser. Tous y gagnent lorsqu'on exporte du pétrole et qu'on a accès aux marchés étrangers.
Je vais être claire. Le seul tracé proposé de pipeline pour le transport du pétrole vers l'Est du Canada à faire actuellement l'objet d'une étude est la canalisation 9B. Mais le NPD s'y oppose. C'est vrai. Dans la bataille idéologique qu'il mène contre les emplois dans le secteur pétrolier et gazier, le NPD est prêt à risquer les postes de 500 travailleurs syndiqués de la raffinerie de Lévis. Contrairement au NPD, qui, de toute évidence, n'a pas l'intention d'appuyer les travailleurs canadiens, le gouvernement continuera de défendre les intérêts des travailleurs du Québec et de l'ensemble du Canada. Évidemment, nous ne nous attendons à rien de moins de la part des néo-démocrates.
Pour terminer, je souligne que, en travaillant ensemble, nous pouvons veiller à ce que ces projets se concrétisent pour les générations futures. Ces dernières peuvent tirer parti des ressources naturelles qui nous ont été léguées, mais pour cela, les Canadiens et les parlementaires doivent être favorables aux pipelines.
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Monsieur le Président, je suis heureux de participer au débat sur la motion du député de .
En effet, le gouvernement a fait d’importants progrès en prévision d’une expansion indispensable de notre infrastructure énergétique, à réaliser dans le respect de la sécurité et de l’environnement.
Il est également opportun que les gouvernements de la Colombie-Britannique et de l’Alberta aient progressé dans leurs discussions concernant les pipelines. Je crois que c’est une approche très constructive, surtout dans le cas de la Colombie-Britannique.
Le réseau avancé de pipelines énergétiques du Canada, qui comprend maintenant plus de 73 000 kilomètres de canalisations sous réglementation fédérale partout dans le pays, assure chaque année le transport sûr de quantités de brut, de gaz naturel et de produits pétroliers d’une valeur de plus de 100 milliards de dollars. Ce seul chiffre met en évidence l’importance des pipelines pour le Canada. Ils jouent un rôle capital dans notre économie et donnent de l’emploi à des dizaines de milliers de travailleurs du secteur de l'énergie partout au Canada.
Les pipelines touchent la vie de la quasi-totalité des Canadiens. Ils servent au transport du combustible qui chauffe nos maisons et nos entreprises, qui contribue à la production d’électricité et qui ravitaille nos voitures, camions et autobus. Bref, les pipelines et l’énergie qu’ils transportent constituent l’élément moteur de notre économie et sont essentiels au maintien de notre niveau de vie.
Pour ce qui est des questions pratiques de sécurité, d’efficacité et de fiabilité, le dossier des pipelines est vraiment édifiant au Canada. Plus de 99,999 % du pétrole brut acheminé par les pipelines sous réglementation fédérale ne donnent lieu à aucun incident d’aucune sorte, ce qui constitue une réalisation absolument remarquable.
Même en présence d’un dossier de sécurité aussi impressionnant, notre gouvernement cherche à apporter des améliorations en prenant de nouvelles mesures pour renforcer encore plus la sécurité du système. Ce but constant est évident lorsqu’on considère l’engagement inébranlable de notre gouvernement envers la protection de l’environnement et la sécurité dans le secteur énergétique.
L’année dernière, nous avons rendu public notre plan de développement responsable des ressources. Ce plan garantit la mise en valeur de nos ressources naturelles d’une manière équilibrée visant à la fois la prospérité économique et la protection environnementale.
Le renforcement de la sécurité des pipelines constitue un important élément de ce plan. Le nombre d’inspections annuelles des oléoducs et des gazoducs a augmenté de 50 %, passant de 100 à 150. De plus, le nombre de vérifications intégrées des pipelines a doublé, passant de 3 à 6 par année.
Pour inciter les sociétés de pipelines à mettre en vigueur les normes les plus élevées de sécurité et de responsabilité environnementale, nous avons l’intention de les obliger par voie législative à assumer les conséquences financières de tout déversement. C’est le principe du pollueur-payeur. Les sociétés qui exploitent d’importants pipelines devront prouver qu’elles ont une capacité financière minimale d’un milliard de dollars pour nettoyer tout déversement.
Nous avons conféré de nouveaux pouvoirs à l’Office national de l’énergie afin de lui permettre d’imposer de lourdes sanctions financières aux entreprises qui ne se conforment pas aux règlements relatifs à la sécurité et à la protection de l’environnement: jusqu’à 25 000 $ par jour pour les particuliers et 100 000 $ par jour pour les sociétés tant que les intéressés n’ont pas remédié aux infractions commises.
Pour la première fois, les sociétés doivent avoir un cadre supérieur responsable en particulier de la sécurité des pipelines.
Ce ne sont là que quelques-unes des améliorations apportées par le gouvernement conservateur. À mesure que notre infrastructure énergétique s’étend à l’ouest, à l’est et au sud, notre nouvelle génération de pipelines respectera les normes de qualité les plus strictes du monde.
Le besoin d’expansion est urgent. En ce moment, 99 % des exportations canadiennes de pétrole brut et 100 % des exportations de gaz naturel vont aux États-Unis, mais, comme nous le savons tous, nos voisins du Sud sont en train de découvrir d’abondantes ressources dans leur propre territoire. Cela signifie que les États-Unis compteront moins sur les importations d’énergie du Canada à l’avenir. Cela signifie aussi que nous devons construire de nouvelles infrastructures, y compris des pipelines, pour ouvrir de nouveaux marchés à l’étranger et leur expédier notre énergie.
Pour ce qui est des défis pratiques que pose cette nouvelle activité économique, il n’y a pas de doute que nous pouvons transporter en toute sécurité le brut canadien, y compris le pétrole lourd extrait des sables bitumineux, en utilisant le réseau canadien de pipelines.
Le régime réglementaire canadien et les normes de sécurité régissant la mise en valeur de ressources naturelles sont depuis longtemps classés parmi les meilleurs du monde, mais nous ne pouvons pas relâcher notre vigilance quand il s’agit de protéger les Canadiens et leur environnement. C’est pour cette raison que le gouvernement a fermement déclaré qu’aucun projet ne serait réalisé à moins d’être jugé sûr pour les Canadiens et pour l’environnement.
Le Canada construit et exploite des pipelines en toute sécurité depuis des dizaines d’années. Peu de secteurs peuvent se vanter d’avoir un dossier de sécurité aussi remarquable. L’une des principales caractéristiques d’un régime de sécurité rigoureux est sa capacité d’évoluer et de s’améliorer sans cesse. Les normes de sécurité deviennent plus strictes à mesure que la technologie progresse et que la réglementation s’améliore.
L’été dernier, j’ai annoncé que nous prenions des mesures pour veiller à ce que le Canada ait un régime de sécurité de calibre vraiment mondial pour ses pipelines. En vertu des nouvelles mesures envisagées, les sociétés seraient tenues d’élaborer et de mettre en œuvre un programme de sécurité permettant d’anticiper, de prévenir et d’atténuer les conditions pouvant avoir des effets préjudiciables sur les gens, les biens et l’environnement. Elles auraient l’obligation de mettre au point et d’appliquer un programme de gestion des urgences fondé sur la planification d’urgence et les exigences en matière d'intervention.
Nous veillerons également à ce que les entreprises qui exploitent des pipelines aient la capacité financière de réagir à tout incident et de remédier aux dommages. À cette fin, le gouvernement exigera des grandes sociétés qui transportent du pétrole brut qu’elles aient une capacité financière minimale d’un milliard de dollars. Ainsi, nous protégerons le contribuable canadien dans le cas peu probable d’un déversement. Grâce aux nouvelles mesures proposées, nous nous assurerons que les pipelines actuels et futurs seront plus sûrs que jamais.
L’énergie est l’une des grandes ressources du Canada et un important moteur de l’économie nationale. Dans les 25 prochaines années, les sables bitumineux pourraient à eux seuls donner de l’emploi à 600 000 travailleurs et offrir de nouvelles perspectives aux peuples autochtones. Toutefois, les avantages économiques vont au-delà des emplois puisqu’ils touchent tous les Canadiens. Ainsi, le secteur du pétrole et du gaz engendre chaque année près de 22 milliards de dollars de recettes fiscales et de redevances pour les gouvernements du Canada. Cet argent contribue au financement des soins de santé et d’autres programmes sociaux.
Le secteur des ressources naturelles représente déjà près de 20 % de l’ensemble de l’activité économique au Canada -- ce qui est considérable -- ainsi que plus de la moitié de nos exportations, 950 000 emplois directs bien rémunérés et 850 000 emplois indirects.
Le Canada a une occasion unique de tabler sur la mise en valeur de ses ressources naturelles pour développer encore plus son économie. Avec la réalisation du projet Keystone XL et la mise en œuvre d’autres éléments nécessaires d’infrastructure, nous ouvrons la voie à une nouvelle ère de croissance et de prospérité pour tous les Canadiens.
Notre gouvernement veut réaliser l’équilibre entre le développement des ressources et la protection de notre environnement. Pour sa part, le NPD a décidé de renoncer à près de 20 % de l’économie canadienne. Il va même jusqu’à s’attaquer à ce secteur de l’économie chaque fois qu’il en a l’occasion. Le NPD a pris à partie le secteur du pétrole et du gaz, le secteur nucléaire et le secteur forestier. Il a décidé de prendre une position extrême qui, loin de contribuer à la création d’emplois et à la croissance économique pour les Canadiens, va compromettre notre croissance et nuire à notre économie.
Ce n’est pas seulement la Colombie-Britannique et l’Alberta qui souffriraient des mesures préconisées par le NPD. Il y a des milliers de sociétés de tous les coins du pays qui bénéficient des sables bitumineux, surtout dans le centre manufacturier de l’Ontario. Notre gouvernement résistera fermement à cette position anti-développement et anti-commerce et continuera à travailler pour créer de bons emplois bien rémunérés pour les Canadiens de tout le pays.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de .
Je remercie mes chers collègues de leur accueil chaleureux. C'est un honneur de me lever aujourd'hui pour parler de la motion de l'opposition. C'est aussi avec grand plaisir que je remercie notre collègue de de tout son travail en matière d'énergie, et tout particulièrement dans ce dossier.
La motion est tellement importante qu'il faut que je la lise:
Que, de l’avis de la Chambre, le pipeline de Keystone XL intensifierait les exportations de bitume non traité et exporterait plus de 40 000 emplois canadiens bien rémunérés, et n’est donc pas dans l’intérêt du Canada.
Je parlais donc de l'oléoduc ou du pipeline, comme on l'appelle aussi, de Keystone XL.
Selon moi, cette motion démontre un peu les différentes visions qu'on a. Au NPD, nous offrons une vision de l'avenir. D'un côté, il y a le développement économique, et de l'autre, il y a le développement durable, la protection de l'environnement et plusieurs enjeux sociaux qui reviennent tous au moment de considérer un projet. D'ailleurs, je suis très fier de parler de notre vision aujourd'hui. Je vais essayer de démontrer le contraste entre la nôtre et celle des conservateurs et des libéraux qui, dans ce cas-ci, est la même.
En effet, les libéraux et les conservateurs se sont mis ensemble pour défendre le projet de Keystone XL. Ils soutiennent le même dossier, comme on l'a vu de nombreuses fois.
Mais quel est ce dossier de Keystone XL? Il s'agit de transporter le pétrole brut des sables bitumineux en Alberta vers le sud des États-Unis au moyen d'un oléoduc créé dans le but de faire raffiner le pétrole dans ce pays. Par la suite, les États-Unis peuvent nous revendre ce pétrole. Voilà un peu ce qui en est. C'est en quelque sorte le plan d'affaires que les conservateurs présentent, de même que les libéraux. Entre autres, on parle de 830 000 barils par jour. C'est donc un énorme projet.
Un projet de cette envergure crée souvent des emplois. Dans ce cas-ci, on parle de 40 000 emplois. D'où viennent ces chiffres? Ils sont basés sur l'estimation du SCEP, fondée sur un rapport d'Informetrica de 2006 concernant l'exportation des bitumes. Par ailleurs, les États-Unis ont indiqué la possibilté de 42 100 emplois.
Les conservateurs, de même que les libéraux, sont très fiers de dire qu'ils vont créer des emplois. Cependant, lorsqu'on sait que ces emplois seront créés aux États-Unis, je ne sais pas pourquoi les conservateurs sont si fiers de le dire, mais c'est ce qu'ils font. Ils vont aux États-Unis rencontrer les gens de l'administration américaine et leur disent qu'ils créeront des emplois qui profiteront à l'économie de leur pays.
Je viens de Brossard-La Prairie, pas très loin d'Hochelaga où la raffinerie Shell a fermé ses portes il y a quelques années. Il y a eu une perte d'emplois. Pourtant, plutôt que d'essayer de créer des emplois au Canada, les conservateurs décident d'en créer à l'étranger. Je comprends l'idée de dire que nous avons une certaine économie basée sur des ressources naturelles et sur les sables bitumineux. Ils veulent mobiliser ces ressources à tout prix.
Nous, ce qu'on dit, c'est qu'il faut d'abord avoir une vision, car il n'y en a pas de l'autre côté de la Chambre. Il faut avoir une vision de ce qui devrait être fait pour un meilleur Canada. On comprend qu'il y a une exploitation des sables bitumineux et que le Canada ne peut cesser son utilisation de pétrole demain. De temps en temps, j'utilise moi-même des moyens de transport qui utilisent du pétrole, que ce soit le train ou la voiture.
Ce qu'on propose, c'est d'avoir un transfert de l'ouest vers l'est. Ainsi, on pourrait raffiner le pétrole et créer des emplois.
Notre vision est assez ouverte. Nous disons que nous voulons créer des emplois, mais les créer ici, au Canada. Pourquoi se battre pour exporter 40 000 emplois aux États-Unis?
Les conservateurs, aidés encore une fois des libéraux, sont très bons à cet égard. On l'a constaté au Québec dans le cas d'Electrolux. Les conservateurs étaient très fiers de dire qu'ils avaient réduit le taux d'imposition de toutes les grandes sociétés. Ils s'en félicitaient. Or, une fois leur taux d'imposition réduit, ces sociétés mettent à la porte les employés d'ici et exportent leur production à l'étranger.
On a vu, sous les conservateurs, une baisse d'environ 500 000 emplois dans le secteur manufacturier. Je trouve cela choquant: ce n'est pas une vision économique et ce n'est pas une façon de faire avancer le pays. La vision des conservateurs, maintenant appuyée par les libéraux, c'est de vendre tout cela rapidement. Le but, c'est d'exploiter tout cela le plus rapidement possible et d'envoyer la production aux États-Unis. Ainsi, ce sont eux qui feront le travail, auront la plus-value, créeront des emplois et raffineront le produit. Par la suite, ils pourront nous le renvoyer, nous le revendre et ouvrir d'autres marchés.
Il semble bien qu'on se fiche de cela. On a une vision assez étroite en ce qui a trait à ce développement.
On parle de développement économique, mais dans ce cas-ci, il est aussi question d'environnement. Pourquoi les conservateurs se butent-ils à un mur aux États-Unis présentement? Pourquoi l'administration Obama tape-t-elle sur les doigts des conservateurs? Il n'y a pas eu de vision par rapport à tout ce qui touche l'environnement.
On se dit qu'on va vraiment pousser au maximum l'exploitation des sables bitumineux, et pour ce faire, on va mettre complètement de côté toutes nos règles relatives à la protection de l'environnement. C'était dans les lois omnibus que le gouvernement a fièrement déposées et qui posaient clairement un problème.
En conclusion, je tiens à dire que je suis très fier de la motion, parce que notre vision est vraiment plus ouverte et plus axée sur l'avenir, alors que les libéraux et les conservateurs sont vraiment fermés et n'ont pas de vision d'avenir.
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Monsieur le Président, je suis très heureuse de pouvoir défendre les Canadiens et l'environnement de notre pays en appuyant cette motion. Je voudrais la lire pour que les Canadiens sachent bien de quoi nous sommes en train de discuter:
Que, de l’avis de la Chambre, le pipeline de Keystone XL intensifierait les exportations de bitume non traité et exporterait plus de 40 000 emplois canadiens bien rémunérés, et n’est donc pas dans l’intérêt du Canada.
Je souscris entièrement à cette motion. Cette journée de l'opposition est l'occasion pour les partis représentés au Parlement de faire connaître, à l'intention des Canadiens, leur position concernant l'exportation des emplois et de nos ressources naturelles à l'état brut ou concernant les travailleurs canadiens et les mesures à prendre pour protéger l'environnement. Nous avons cette occasion aujourd'hui.
Les conservateurs et les libéraux font ensemble la promotion du pipeline Keystone XL, même si ce projet aurait pour effet d'exporter aux États-Unis des dizaines de milliers d'emplois qui devraient revenir aux Canadiens et d'exporter aussi nos ressources sans transformation. C'est toujours la même vieille rengaine.
Comme les Canadiens le savent, le projet Keystone comprend un réseau colossal de pipelines appartenant à TransCanada. Il est conçu pour expédier du pétrole brut extrait des sables bitumineux vers les marchés et les raffineries des États-Unis. Le prolongement Keystone XL aurait pour effet de raccorder le réseau à la plus grande concentration de raffineries aux États-Unis, qui se trouve sur la côte du golfe du Mexique. Si le projet est réalisé, il aurait une capacité de transport de 830 000 barils par jour, ce qui en fait le plus gros projet de pipeline voué à l'exportation actuellement à l'étude.
La section canadienne du pipeline serait longue de 529 kilomètres. Au Canada, l'Office national de l'énergie a autorisé la construction de cette section en mars 2010. Toutefois, la construction du pipeline doit également être autorisée par le président Obama, et il a reporté plusieurs fois sa décision. Le président des États-Unis a fait de la sécurité énergétique une priorité, mais il a exprimé de sérieux doutes concernant le bilan écologique du Canada.
Voici ce qu'a déclaré le président Obama:
Pour évaluer ce projet, je dois déterminer s'il augmentera considérablement les émissions de gaz à effet de serre. Il ne fait aucun doute que, dans l'exploitation des sables bitumineux, le Canada pourrait faire des efforts plus importants pour atténuer les émissions à la source.
Il a exprimé ce point de vue en juillet dernier. Il est donc clair que les États-Unis s'inquiètent des répercussions sur l'environnement.
L'exploitation des sables bitumineux est la source de 7 % des émissions de gaz à effet de serre au Canada. C'est une statistique qui date de 2010, mais ce pourcentage pourrait doubler d'ici 2020, selon les prévisions.
Les conservateurs promettent une réglementation des émissions dans les secteurs pétrolier et gazier depuis qu'ils ont été élus, il y a bien longtemps, en 2006, mais ils ont constamment reporté leurs propres échéances pour la présentation des règlements. Nous les attendons toujours.
D'après une analyse de l'Agence américaine de protection de l'environnement, les émissions de gaz à effet de serre associées à l'oléoduc Keystone XL dépasseraient de 20 % les émissions des sources actuelles de pétrole brut; il y aurait donc une augmentation très importante des émissions.
Néanmoins, parlons également d'emplois, car les Canadiens veulent des emplois de qualité, qui leur procurent un bon niveau de vie pour eux-mêmes et leur famille, et cela, c'est fondamental au Canada.
D'après une étude indépendante, les exportations de bitume non raffiné dans le cadre de ce projet Keystone XL pourraient entraîner la perte de plus de 40 000 emplois. Il s'agit là d'emplois potentiels directs et indirects, d'emplois induits et d'emplois connexes. Une analyse du département d'État américain a établi que le projet Keystone XL créerait plus de 42 000 emplois pendant la période de construction d'un à deux ans, pour une masse salariale totale d'environ 2 milliards de dollars. Voilà pour les États-Unis.
Jusqu'à maintenant, l'Alberta raffinait environ les deux tiers de son bitume, mais la proportion devrait passer de deux tiers à environ 47 %, soit moins de la moitié, d'ici 2017, d'après l'Office de conservation des ressources énergétiques de l'Alberta.
Nous connaissons le point de vue du dans ce dossier. Lui qui disait que l'approbation de Keystone était pratiquement acquise d'avance, il dit maintenant qu'il n'acceptera pas une réponse négative; voilà une formule intéressante pour notre capacité d'exportation.
À Washington, au printemps dernier, le a parlé de la création d'emplois résultant de l'oléoduc aux États-Unis. Il parle de création d'emplois de qualité pour les Américains, pas pour les Canadiens. Je le cite:
J'ai insisté sur le fait que d'après le rapport du département d'État, il s'agit d'un projet très important pour les deux économies, en particulier pour l'emploi aux États-Unis — plus de 40 000 emplois bien rémunérés.
Ça, c'était en avril. Nous pourrions avoir ces emplois ici même, au Canada.
Pourtant, il n'est pas seul à penser cela. Le chef libéral, qui s'est, lui aussi, prononcé en faveur de l'oléoduc, a déclaré récemment: « Mon soutien à Keystone est inébranlable... Il y a beaucoup d'emplois américains en jeu, ainsi que de nombreuses possibilités pour les États-Unis ». Voilà ce qu'il a dit le mois dernier.
Ça, c'est très bien pour les emplois américains. Cependant, il n'a rien dit concernant l'environnement, et nous ne savons donc pas ce qu'il en pense, mais nous connaissons le bilan environnemental de son parti, qui a signé l'accord de Kyoto, puis qui n'a rien fait, à part assister à l'augmentation faramineuse des émissions de gaz à effet de serre au Canada.
Le chef de cabinet du chef libéral a déjà été lobbyiste pour Nexen oil, pour Syncrude Canada et pour BP Énergie; il a donc peut-être eu une certaine influence. On ne le sait pas, mais il y a lieu de se le demander.
Nous nous préoccupons très sérieusement de l'environnement canadien et de l'emploi au Canada. Le ministre des Finances conservateur reconnaît lui-même que l'oléoduc Keystone XL va expédier au sud de la frontière des milliers d'emplois canadiens de qualité et bien rémunérés.
Contrairement aux conservateurs et aux libéraux, les néo-démocrates ne sont pas d'avis qu'il faut promouvoir des exportations massives de nos ressources brutes non transformées. À notre avis, ce n'est pas une bonne politique économique. Nous considérons que les projets d'oléoduc bien conçus, conformes à de bonnes normes environnementales, peuvent avantager le Canada, mais ce n'est pas le cas lorsqu'ils expédient à l'étranger des dizaines de milliers de bons emplois et d'énormes quantités de ressources naturelles brutes, en laissant peser le passif et les risques environnementaux sur les épaules des générations futures de Canadiens. Cela n'a aucun sens.
Les néo-démocrates veulent que l'on stimule l'économie et que l'on exploite nos ressources dans une perspective de prospérité environnementale et économique à long terme au Canada. Au lieu de demander des comptes aux conservateurs, le Parti libéral, comme nous l'avons vu, se déclare en faveur de l'exportation de dizaines de milliers d'emplois, et son chef applaudit. Pour nous, il ne faut pas faire passer les intérêts d'une seule industrie avant ceux de tous les Canadiens, des générations futures et de l'environnement du Canada.
Voilà pourquoi je suis fier d'appuyer cette motion. Les Canadiens peuvent compter sur les néo-démocrates pour défendre leurs intérêts à Ottawa et dans tout le pays.