:
Monsieur le Président, c'est très difficile de tenir un discours de 15 minutes parce que c'est un projet de loi volumineux de plus de 350 pages. C'est difficile d'exprimer et d'expliquer ce qui existe là. C'est compliqué, énorme et fondamentalement antidémocratique. J'ai beaucoup de citations du et d'autres conservateurs. Auparavant, ils ont dit que de tels projets de loi omnibus, c'était un désastre et une tragédie pour le Parlement.
[Traduction]
Nous avons appris à qualifier d'« horribles » ces projets de loi d'exécution du budget, qui sont, techniquement, des projets de loi omnibus. Ce que révèle cette mesure législative de 350 pages, qui renferme plus de 500 dispositions et modifie 40 lois, c'est que les conservateurs continuent d'agir de façon absolument anti-démocratique, en affichant un mépris sans borne du Parlement et des institutions. On le constate dans la loi sur le manque d'intégrité des élections et on le voit encore dans le prochain projet de loi omnibus, le projet de loi , qui contient tant de choses qu'il est difficile d'en parler comme il faut dans le peu de temps dont nous disposons.
Avant de faire le saut en politique, j'étais propriétaire d'une petite entreprise. La circonscription que je représente, dans le Nord-Ouest de la Colombie-Britannique, est une circonscription rurale dont l'économie repose également sur le secteur des ressources. Ce sont des expériences qui me servent comme porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances. C'est pourquoi, quand je m'intéresse aux questions d'économie, aux affaires financières et au budget, je pense avant tout à ces petites et moyennes entreprises, qui sont à la base de notre économie et créent plus de 70 % des nouveaux emplois. Le secteur des ressources est au coeur de notre économie. Près de 80 % des entreprises cotées à la Bourse de Toronto oeuvrent dans le secteur des ressources naturelles, qui sont notre richesse. Quand on parcourt les centaines de pages de ce projet de loi omnibus, on se demande ce que le gouvernement a fait pour aider le secteur des ressources, les PME et la fragile économie canadienne dans son ensemble.
À l'heure actuelle, le Canada est à la croisée des chemins. Depuis que le gouvernement est arrivé au pouvoir, 400 000 emplois ont été perdus dans le secteur manufacturier et n'ont pas été remplacés. Il y a eu une perte nette de 300 000 emplois depuis que le gouvernement a pris le pouvoir, et ces emplois n'ont pas été remplacés eux non plus. La dette personnelle des ménages atteint des niveaux record.
Le déficit commercial, qui totalise maintenant 45 milliards de dollars, est maintenant perçu comme une situation normale. En effet, le gouvernement ne s'inquiète nullement du fait qu'un pays comme le Canada a accumulé un immense déficit commercial par rapport à ses partenaires commerciaux. Nous sommes une nation commerçante. Or, à l'heure actuelle, nos échanges commerciaux sont loin d'être optimaux, mais le gouvernement ne semble pas préoccupé par cette situation. La Banque du Canada, le Fonds monétaire international et l'ancien ministre des Finances ont tous dénoncé le fait qu'une somme d'un demi-billion de dollars, qualifiée d'argent mort, soit inutilisée par le secteur privé. Il en est ainsi tout simplement parce que le gouvernement n'impose aucune condition lorsqu'il consent des allégements fiscaux aux entreprises. Sa motivation idéologique, selon laquelle toutes les réductions d'impôt doivent donner directement et implicitement lieu à la création d'emplois, n'a pas donné les résultats escomptés dans ce cas-ci.
Selon la Chambre de commerce du Canada, 85 % des emplois créés l'an dernier seulement étaient des emplois temporaires, à court terme et à temps partiel. Ce ne sont pas nos statistiques. Ces statistiques ont été produites par le milieu des affaires du Canada. Nous avons pu constater que le gouvernement a grandement élargi l'accès au programme des travailleurs étrangers temporaires. Plus de 300 000 travailleurs étrangers temporaires sont allés travailler ce matin au Canada. Cette situation a un double effet. Tout d'abord, ces travailleurs remplacent les travailleurs canadiens qui suivaient une formation pour pouvoir occuper ces emplois. J'ai reçu un appel téléphonique d'une jeune femme ce matin, qui est entièrement qualifiée. Elle a suivi tous les programmes voulus, a obtenu des prêts d'études et est prête à travailler dans le secteur des ressources, mais elle ne parvient pas à trouver du travail, car l'entrepreneur qui assure le fonctionnement du gazoduc a embauché des travailleurs étrangers temporaires provenant de toutes les régions du monde. Elle est frustrée. Elle essaie de payer ses comptes, tandis que le gouvernement, lui, choisit de fermer les yeux. Nous avons ce qui s'est passé dans le cas de HD Mining en Colombie-Britannique. Deux cents travailleurs devaient être embauchés pour travailler à la mine. L'entreprise a contourné les légers obstacles imposés par les conservateurs en affirmant que les travailleurs devaient posséder toutes les compétences nécessaires pour travailler dans une mine et parler couramment le mandarin. Cette exigence était assez difficile à respecter sur le marché du travail canadien. L'employeur a déclaré qu'il ne parvenait pas à trouver 200 mineurs parlant couramment le mandarin au Canada et qu'il devrait donc obtenir un permis d'embauche de travailleurs étrangers temporaires, qui lui a été accordé avec joie par le gouvernement, sans conditions, jusqu'à ce que la situation soit dévoilée au grand jour; bien sûr, le gouvernement a alors dû faire face à de vives critiques. Par la suite, le s'est adressé aux médias des communautés culturelles de Vancouver. Nous avons toutes sortes de critiques à formuler à propos du programme des travailleurs étrangers temporaires, mais l'une d'entre elles touche plus particulièrement un aspect des médias: ceux-ci n'ont jamais réitéré ces critiques depuis.
La Banque Royale du Canada a licencié des travailleurs et les a remplacés par des travailleurs étrangers temporaires. Récemment, en Alberta, 300 soudeurs ont été licenciés et remplacés par des travailleurs étrangers temporaires. L'abondance de ressources dont nous disposons mérite d'être respectée.
Examinons les six principes concernant l'exploitation correcte des richesses pétrolières, proposés par M. Lougheed, l'ancien premier ministre radical gauchiste. Examinons les propos de ce radical.
Le premier principe c'est « agir comme un propriétaire ». L'actuel gouvernement respecte-t-il ce principe en ce qui a trait à nos ressources? Pas du tout.
Le deuxième principe, c'est « obtenir une juste part ». On a une seule chance de respecter ce principe quand il s'agit de ressources naturelles non renouvelables, comme le pétrole. Si on ne prend pas sa juste part, c'est une occasion ratée.
Le troisième principe, c'est « garder une poire pour la soif ». Les députés peuvent-ils s'imaginer ce que l'ancien premier ministre Lougheed aurait dit au sujet des conservateurs, qui non seulement ont accumulé la plus importante dette de l'histoire du Canada, mais sont également responsables de nos deux plus importants déficits et alourdissent la dette nationale qui atteint un niveau sans précédent?
Le quatrième principe proposé par l'ancien premier ministre Lougheed, c'est « ajouter de la valeur » aux ressources. Qu'est-ce que les conservateurs mettent de l'avant? Des pipelines pour le transport de bitume brut. Que permettent-ils? L'exportation de grumes. Ce qu'ils permettent n'ajoute pas de valeur aux richesses minérales de notre pays. Or, nous savons que c'est ce secteur qui est susceptible de créer le plus grand nombre d'emplois. Les députés conservateurs qui représentent des circonscriptions de la Saskatchewan, de la Colombie-Britannique et de l'Alberta doivent se mordre les doigts de tous ces emplois perdus en raison de leurs politiques. Ces emplois et possibilités sont perdus au détriment des familles qui auraient pu payer le loyer et élever leurs enfants grâce à des emplois à valeur ajoutée.
Le cinquième principe proposé par l'ancien premier ministre Lougheed, c'est « aller lentement ». Pourquoi? Parce que nous savons que l'expansion précède le ralentissement. L'ancien député de Fort McMurray, Brian Jean, a déclaré, lorsqu'il a quitté la Chambre, que le principal problème avec les champs de pétrole dans le Nord de l'Alberta, c'est que nous les exploitons trop rapidement. Si on leur pose la question, les travailleurs et les dirigeants municipaux confirmeront que c'étaient des paroles sages et qu'il avait raison. Il est regrettable qu'il n'ait pas développé cette conscience avant de quitter le Parlement et le caucus conservateur. Il n'a jamais tenu de tels propos lorsqu'il siégeait à la Chambre. Je sais que beaucoup de conservateurs partagent son point de vue.
Le sixième et dernier principe proposé par l’ancien premier ministre Lougheed, c’est « cultiver l'art de gouverner ». Que nous propose le gouvernement actuel pour stimuler notre économie et faire fructifier nos richesses naturelles? Les conservateurs favorisent le conflit. Ils s'époumonent contre leurs opposants et les qualifient d'ennemis de l'État lorsque ceux-ci n'adhèrent pas à l'idéologie conservatrice. Ils voient en eux des extrémistes financés par l'étranger. Le Parti conservateur édifie des théories farfelues et leur attribue tous les maux.
Or, ces conflits et ces tensions entre Canadiens ainsi qu'entre les Premières Nations et l'État canadien, que le gouvernement actuel ne cesse d'exacerber, engendrent un climat d'insécurité, ce qui représente un problème grave pour tous les secteurs — pensons aux banques ou aux ressources entre autres. Il est impossible de planifier l'avenir lorsque les acteurs des milieux commercial et industriel n'ont pas les certitudes voulues. En introduisant des pratiques abusives et des manoeuvres d'intimidation dans le dialogue en cours au Canada, les conservateurs ont généré davantage d'insécurité et de conflits. C'est un paradoxe tragique.
Examinons le projet de loi . Composons avec ce qui y figure. Je peux faire rapidement le tour des rares mesures positives qu'il contient.
Le gouvernement est enfin revenu sur son projet de percevoir de la TPS sur les frais de stationnement à l'hôpital, que les conservateurs avaient inscrit dans le budget. Nous leur avons demandé qu'il en soit retiré et, pour une fois, ils nous ont écoutés. Les conservateurs ont également prolongé certains crédits d'impôt destinés aux Canadiens qui veulent adopter un enfant. Nous estimons que c'est fort positif. Ils ont aussi inclus dans le budget une autre de nos propositions: un crédit d'impôt pour les bénévoles qui participent aux activités de recherche et de sauvetage. Pour nous, c'est très important. C'est une mesure modeste, mais nous estimons qu'elle est intéressante pour les Canadiens qui risquent leur vie afin de protéger leurs concitoyens.
Venons-en maintenant aux aspects regrettables du projet de loi .
Commençons par la première mesure: la FATCA. C'est un problème qu'elle soit enfouie dans ce projet de loi. On pourrait croire qu'une mesure comme une importante convention fiscale avec notre principal partenaire commercial serait présentée dans un projet de loi distinct et ferait l'objet de son propre débat. Pas avec les conservateurs: ils la cachent. Lorsqu'ils dissimulent une mesure avant de la rendre publique, on peut s'attendre à ce qu'il y ait quelque chose dont ils ne veulent pas parler. On estime que cette convention fiscale pourrait avoir une incidence sur plus d'un million de Canadiens. Il y a des Canadiens qui ne savent même pas qu'ils peuvent être concernés parce qu'ils sont mariés à un Américain ou à un ancien Américain. Il y a des Canadiens dont les parents sont Américains. Cette mesure pourrait avoir une incidence sur des citoyens qui sont nés ici.
En vertu de cette entente, les banques canadiennes seraient tenues de divulguer les renseignements bancaires personnels de ces Canadiens à l'Agence du revenu du Canada, qui les transmettrait ensuite rapidement et habilement à l'IRS aux États-Unis. Transmettre les renseignements bancaires personnels de plus d'un million de Canadiens au gouvernement américain ne semble pas déranger les conservateurs. La commissaire à la vie privée n'a pas été consultée. Les conservateurs l'ont informée de ce qui se passait, mais ils n'ont pas pris la peine de vérifier si cela contrevenait aux lois canadiennes sur la protection des renseignements personnels.
Nous ne savons même pas si cette entente est conforme à la Charte. Des constitutionnalistes ont déclaré que c'est une injustice envers des citoyens canadiens et qu'elle fera l'objet d'une contestation fondée sur la Charte. Je le répète, aucune question n'a été posée relativement à la Charte. Les banques ont évalué que recueillir ces renseignements pourrait coûter plus de 100 millions de dollars. Certaines ont déjà dépensé des dizaines de millions de dollars, car il s'agit d'informations difficiles à obtenir. Nous avons demandé au gouvernement combien il lui en coûterait pour venir à bout de ces millions de documents et d'éléments d'information bancaire. Il a répondu qu'il n'avait aucune estimation et qu'il ignorait combien cela allait coûter. Selon les banques, il en coûtera plus de 100 millions de dollars pour chacune d'entre elles.
Le gouvernement fédéral a signé cette entente sans prendre la peine de déterminer les coûts qu'elle entraînerait pour les contribuables canadiens. De plus, il n'y a pas de réciprocité. Aucune entente n'a été conclue avec les États-Unis pour que les Américains fassent l'objet d'un traitement équivalent. Le Canada n'est pas un paradis fiscal pour l'argent américain. Il n'a jamais été considéré comme tel. Pourquoi donc alors établir une convention fiscale pour s'attaquer à la fraude et aux paradis fiscaux qui n'existent pas? Pourquoi sacrifier la vie privée de tant de Canadiens?
Quelle a été la riposte des conservateurs? Le a écrit une lettre d'opinion dans laquelle il n'a pas mâché ses mots et qu'il a fait paraître dans quelques journaux de Washington. C'est tout. Qu'on pense maintenant aux millions de dollars que le gouvernement a dépensés pour exercer des pressions auprès du gouvernement américain dans le dossier Keystone. Il a dépensé des millions de dollars et sorti toute son artillerie pour porter une attaque en règle. Le a indiqué que, si les États-Unis refusaient de collaborer, le Canada allait tout simplement attendre que le président ne soit plus au pouvoir. C'est ce qu'on a trouvé de mieux à faire en matière de diplomatie?
Nous avons dépensé des millions de dollars et nous continuons à dépenser des millions pour que des diplomates se démènent à Washington pour essayer de convaincre les Américains de créer 40 000 emplois aux États-Unis pour ajouter de la valeur au bitume qui provient des champs de pétrole de l'Alberta. Qui a avancé ce chiffre? C'est le gouvernement canadien, alors qu'il essayait de convaincre les législateurs américains. Comparons maintenant cette attaque en règle, menée pour tenter de convaincre les gens de Washington de faire quelque chose, à une lettre d'opinion lorsqu'il s'agit de protéger les droits des Canadiens. La conclusion s'impose d'elle-même. Il s'agit d'une mauvaise politique, d'un coup bas qui trahit les Canadiens. Le projet de loi contient une foule d'autres mesures.
Ce qu'il ne contient pas, par contre, ce sont des mesures pour assurer la protection des consommateurs, dont le gouvernement parle si souvent. Le fait que les gens doivent payer pour obtenir leurs factures n'est pas mentionné dans le projet de loi. C'était pourtant dans le discours du Trône. Le gouvernement avait dit qu'il sévirait contre les pratiques des prêteurs sur salaire parce que c'est de l'extorsion. Il en a parlé dans le discours du Trône, mais cela ne se trouve pas dans le projet de loi .
Les députés se souviennent-ils de la déclaration des droits des passagers de l'air? Les conservateurs ont demandé au ministre de l'Industrie d'en parler. Or, elle ne figure pas dans le projet de loi. Parlons également du crédit d'impôt à l'embauche pour les petites entreprises, une mesure proposée par les néo-démocrates en 2011, et que le gouvernement a inscrite dans deux budgets subséquents. Selon les petites et moyennes entreprises, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante et la Chambre de commerce du Canada, c'est une mesure fiscale efficace pour créer des emplois. Contrairement à la lutte sans merci que le gouvernement mène contre les taxes, cette mesure fonctionne, et le gouvernement l'a abandonnée. Lorsqu'on lui a demandé pourquoi, le gouvernement n'a pas répondu et il a maintenu le cap.
Parlons enfin des travailleurs étrangers temporaires. Le projet de loi prévoit des sanctions contre les employeurs qui abusent du Programme des travailleurs étrangers temporaires. Depuis deux ans, le gouvernement a une liste noire pour recenser les employeurs qui abusent du système. Qui figure dans cette liste noire? Personne, pas un seul employeur. Le gouvernement de l'Alberta a cité plus de 100 employés qui ont abusé du programme; le gouvernement ne peut en trouver un seul.
Pour conclure, je proposerai l'amendement suivant. J'aimerais cependant ajouter que le processus employé par le gouvernement est foncièrement antidémocratique. Il n'aide pas du tout l'économie canadienne, et c'est une autre mauvaise nouvelle pour la population canadienne. Je propose:
Que la motion soit modifiée par substitution, aux mots suivant le mot « Que », de ce qui suit:
la Chambre refuse de donner deuxième lecture au projet de loi C-31, Loi portant exécution de certaines dispositions du budget déposé au Parlement le 11 février 2014 et mettant en oeuvre d'autres mesures, parce qu’il:
a) modifie plus de soixante lois sans débat ni examen parlementaires suffisants;
b) ne crée pas d’emplois de qualité et bien rémunérés pour les Canadiens et n’élargit pas aux petites entreprises le crédit à l’embauche;
c) n’annule pas les compressions dévastatrices dans les infrastructures et les soins de santé;
d) permet de communiquer les renseignements financiers de centaines de milliers de Canadiens au ministère américain du Revenu en vertu de la loi américaine intitulée Foreign Account Tax Compliance Act;
e) réduit la transparence à l’Agence de promotion économique du Canada atlantique;
f) impose des droits de péage aux utilisateurs du pont Champlain;
g) compromet l’indépendance de onze tribunaux administratifs fédéraux;
h) permet au gouvernement d’affaiblir les règlements portant sur la sécurité ferroviaire et le transport de matières dangereuses sans en informer la population.
:
Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi . Il s'agit du premier projet de loi d'exécution du budget de 2014 des conservateurs et, une fois de plus, c'est un projet de loi omnibus massif. Il compte 359 pages et près de 500 articles distincts.
[Français]
Ce projet de loi regroupe tout un éventail de mesures qui ne relèvent pas d'un projet de loi sur le budget, et ce, dans le but de limiter le débat sur des enjeux importants. Des mesures sans aucun lien réel sont réunies dans un projet de loi unique. Les conservateurs ont choisi de faire cela pour en précipiter l'adoption et éviter ainsi leur examen par le Parlement.
[Traduction]
L'illogisme du gouvernement, que certains qualifieraient d'hypocrisie, s'illustre par les propos tenus par le lui-même alors qu'il était député de l'opposition. Mon collègue de a d'ailleurs cité ces propos il y a quelques minutes.
En effet, en 1994, le , alors député de l'opposition, a déclaré à la Chambre:
[...] dans l'intérêt de la démocratie, il importe de se demander: comment les députés peuvent-ils représenter leurs électeurs pour ces diverses modifications quand ils doivent voter en bloc?
Nous sommes en faveur de certaines mesures, mais nous nous opposons à d'autres. Comment pouvons-nous exprimer notre point de vue et celui de nos électeurs quand il y a une telle diversité de questions?
Le premier ministre a également dit:
Le projet de loi renferme nombre de propositions et de principes différents. Demander aux députés de donner des réponses simples sur des questions aussi complexes est contraire aux pratiques et aux coutumes de la Chambre. [...] Je demande aussi aux députés ministériels [...] de réfléchir sérieusement à cette question liée à la démocratie [...]
Le projet de loi omnibus libéral de 1994 auquel renvoyait le député de l'opposition, aujourd'hui , comptait 21 pages et modifiait 11 lois, ce qui est bien loin des 359 pages du projet de loi à l'étude.
Je n'arrive absolument pas à comprendre comment le et les députés qui étaient membres du Parti réformiste peuvent vivre en paix avec leur conscience alors que ce qu'ils font va encore plus à l'encontre des principes auxquels ils souscrivaient à cette époque.
Les conservateurs continuent d'abuser de façon irresponsable des pouvoirs qui leur ont été confiés en ayant recours à d'énormes projets de loi omnibus et à des manoeuvres procédurales sournoises pour forcer l'adoption de ces politiques, et ils le font malgré la levée de boucliers au sein de la population d'un bout à l'autre du pays. Ils sont aussi probablement en train d'élaborer de mauvaises politiques publiques, car les comités, qui possèdent de vastes connaissances et qui devraient étudier ces mesures législatives et voter sur celles-ci, se voient exclus des discussions. Les comités peuvent parfois participer dans une certaine mesure à l'évaluation des projets de loi, mais on ne tient pas compte de l'avis de leurs membres au moment crucial de la mise aux voix.
On nous demande d'examiner différentes mesures, dont le congé de soignant, les prestations de maladie, le crédit d'impôt pour volontaires en recherche et sauvetage, la hausse du plafond des dépenses admissibles au crédit d'impôt pour frais d'adoption et le crédit d'impôt pour frais médicaux. En fait, nous sommes très favorables à bon nombre de ces mesures prises individuellement; toutefois, il est malheureux que ces mesures positives soient mises dans le même panier que d'autres mesures déraisonnables, néfastes et régressives, que nous ne pouvons pas appuyer.
Le projet de loi contient aussi de nouvelles règles concernant une loi américaine, la Foreign Account Tax Compliance Act. En vertu du projet de loi, les autorités canadiennes vont être appelées à faire la sale besogne de l'IRS — le fisc américain — en agissant en tant que percepteurs d'impôts pour cet organisme. Les citoyens ayant la double nationalité canadienne et américaine seront punis s'ils ne fournissent pas leur numéro fiscal américain à l'Agence du revenu du Canada.
Si ces Canadiens divulguent leur numéro fiscal américain, le gouvernement du Canada transmettra celui-ci aux autorités américaines, ainsi que des renseignements sur leurs comptes bancaires. Les autorités américaines pourront ainsi prélever de l'impôt sur des comptes d'épargne enregistrés canadiens, dont les régimes enregistrés d'épargne-invalidité, les régimes enregistrés d'épargne-études et les comptes d'épargne libres d'impôt.
L'autre soir, les fonctionnaires de Finances Canada qui ont donné une séance d'information n'ont pas pu répondre à une question très simple, à savoir si les cotisations faites par le gouvernement du Canada dans les régimes enregistrés d'épargne-invalidité et d'épargne-études en tant que subventions de contrepartie seraient considérées comme étant imposables par les autorités américaines. Ils n'ont pas pu répondre à cette question fondamentale.
On n'a jamais pensé que des politiques publiques comme les régimes enregistrés d'épargne-invalidité et d'épargne-études pourraient servir à financer le trésor américain. Ces régimes aident les familles canadiennes à s'occuper de leurs membres handicapés et les jeunes Canadiens à obtenir une éducation de qualité. Pourtant, les conservateurs sont incapables de répondre à cette question. Ils n'ont pas défendu les intérêts des Canadiens au cours de ces négociations.
Le projet de loi d'exécution du budget changerait aussi les règles touchant le transport ferroviaire, la salubrité alimentaire et les produits dangereux.
Il centraliserait le contrôle sur le développement régional dans mon coin de pays et sur l'APECA. Le projet de loi retirerait tout pouvoir aux conseils régionaux de l'APECA. En fait, il les abolirait et centraliserait le processus de décision à Ottawa. Il éliminerait aussi la Société d'expansion du Cap-Breton sans avoir tenu de réelles consultations avec les collectivités, ce qui centraliserait encore une fois à Ottawa des décisions sur des sujets que les Canadiens de l'Atlantique comprennent et maîtrisent probablement mieux.
Le projet de loi vise aussi à changer le nombre de juges fédéraux. On aurait cru que le gouvernement avait tiré une leçon du fiasco que fut l'affaire Nadon. En ce qui concerne la nomination des juges de la Cour suprême, les derniers projets de loi d'exécution du budget ont beaucoup entaché la crédibilité des conservateurs. Rappelons que, dans une précédente Loi d'éxécution du budget, le gouvernement avait modifié des dispositions de la Loi sur la Cour suprême touchant la nomination des juges afin de faciliter celle du juge Nadon. Nous connaissons la fin de l'histoire: elle s'est mal terminée. La Cour suprême a refusé de se plier au jeu du gouvernement.
Voilà le genre de conséquences fâcheuses qui se produisent lorsque l'on force la Chambre à adopter toutes sortes de mesures disparates par le biais d'un seul projet de loi omnibus d'exécution du budget.
J'aimerais parler un peu de ce qui est absent du projet de loi . Celui-ci fait très peu de cas des plus grandes préoccupations actuelles des familles canadiennes. Les familles de la classe moyenne qui peinent à joindre les deux bouts n'y trouvent pas vraiment leur compte. Les conservateurs ne se rendent pas compte que de grands pans de la société et de l'économie canadiennes sont oubliés par la soi-disant reprise économique.
Les données recueillies par Statistique Canada sur le chômage, l'emploi et la main-d'oeuvre en disent long sur mon coin de pays, Annapolis Valley en Nouvelle-Écosse. Je représente les comtés de Hants, Kings, et Annapolis, avec le député de .
Depuis la récession, les habitants de cette région de la Nouvelle-Écosse ont vu des emplois à temps plein et bien payés remplacés par du travail temporaire et à temps partiel. Ce sont les données fournies par Statistique Canada qui nous le montrent. Le nombre d'emplois à temps partiel a augmenté de 1 700 et, durant la même période, la région a perdu 9 800 emplois à temps plein. Le pourcentage d'habitants de la région qui sont en âge de travailler et qui occupent un emploi a chuté de 61,6 % à 54 %.
C'est ce qui se passe chez moi, en Nouvelle-Écosse. Les familles sont touchées et les petites entreprises aussi.
Nous sommes témoins de véritables défis sur le plan économique. Le gouvernement semble être déconnecté de la réalité lorsqu’il parle de la reprise économique comme s’il s’agissait d’une reprise unilatérale qui aide les gens dans toutes les régions du pays, parce qu'il y a des groupes qui sont tout simplement laissés pour compte. Beaucoup de familles ont de la difficulté à joindre les deux bouts.
Ces Canadiens en ont assez de l’incertitude. Ils en ont assez de peiner à se trouver du travail à temps partiel pour joindre les deux bouts après avoir perdu leur emploi à plein temps. Ils croulent sous un niveau record d’endettement personnel. Le ménage moyen au Canada doit maintenant 1,66 $ par dollar de revenu disponible. Au lieu de se servir du présent budget pour aborder certains besoins complexes des familles de la classe moyenne, les conservateurs continuent de ne pas en tenir compte.
Dans ces quatre précédents budgets, le gouvernement conservateur a en fait augmenté les taxes des familles de travailleurs canadiens. Le budget de 2013 a en fait haussé les taxes sur les importations, dont les biens ménagers et les perruques pour les personnes atteintes du cancer. Malheureusement, les conservateurs ont augmenté les taxes parce qu’ils avaient besoin d’argent pour compenser leur gaspillage et leur mauvaise gestion. Ils ont dépensé des centaines de millions de dollars en publicité et des millions pour faire la promotion d’un programme d’emplois qui n’existait même pas. Entretemps, la classe moyenne est aux prises avec un niveau record d’endettement personnel et doit en plus assumer les hausses de taxes imposées par les conservateurs, qui doivent financer leur gaspillage éhonté en publicité.
Les jeunes Canadiens ont de la difficulté. Le projet de loi fait fi du chômage et du sous-emploi des jeunes Canadiens. En raison de l’inaction du gouvernement conservateur à cet égard, nous courons le risque de perdre toute une génération. Nous ressentirons les contrecoups économiques de ce manque d’intérêt à l’égard des jeunes Canadiens pendant des décennies.
Il y a 265 000 emplois de moins pour les jeunes Canadiens qu’avant le ralentissement économique. Services économiques TD évalue que des taux élevés de chômage et de sous-emploi des jeunes Canadiens sur une longue période coûteront 23 milliards de dollars à l’économie canadienne.
À ceux qui prétendent que le taux de chômage des jeunes est toujours désastreux après une récession, je dis qu’il est temps de regarder plus loin que le simple taux de chômage et d’avoir une vue d’ensemble. Par exemple, l’écart entre le taux de chômage des jeunes et celui des adultes au Canada a récemment atteint un sommet sans précédent. Nos jeunes ne sont tout simplement pas inclus dans la soi-disant reprise économique.
[Français]
Par ailleurs, le taux de chômage ne reflète pas le fait qu'une partie de la jeunesse, découragée, ne recherche même plus un emploi.
[Traduction]
Les étudiants ont de plus en plus de mal à trouver un emploi d'été. Bon nombre d'entre eux acceptent des stages non rémunérés rien que pour acquérir de l'expérience professionnelle. Le manque de travail rémunéré signifie que les étudiants qui sortent de l'université se retrouvent avec un niveau élevé d'endettement. En fait, l'intervention gouvernementale et la création d'emplois d'été s'imposent davantage aujourd'hui, en période post-récession, qu'avant le ralentissement économique. Pourtant, l'été dernier, dans le cadre du programme Emplois d'été Canada, le gouvernement a créé deux fois moins d'emplois qu'en 2005.
Le besoin est plus criant aujourd'hui, mais le gouvernement fait la moitié de ce qui s'impose pour créer des emplois d'été pour les étudiants.
Les jeunes Canadiens ne sont pas les seuls à en pâtir; leurs parents et, dans bien des cas, leurs grands-parents en pâtissent aussi, car ce sont eux qui paient la note. Selon la Banque TD, plus de la moitié des parents de la génération du baby-boom aident encore financièrement des enfants adultes qui ne vont plus à l'école. Presque la moitié d'entre eux, soit 43 %, ont permis à leurs enfants de vivre chez eux pendant de longues périodes sans payer de loyer.
Le fait d'avoir à aider financièrement des enfants adultes a amené beaucoup de familles de la classe moyenne à s'endetter davantage. Elles puisent dans leurs économies destinées à la retraite. C'est aussi l'une des raisons pour lesquelles les Canadiens âgés de 55 ans et plus sont plus susceptibles de recourir au refinancement hypothécaire s'ils ont des enfants que s'ils n'en ont pas. En fait, ces familles ont, en moyenne, une dette deux fois plus élevée que les ménages sans enfants. Ces parents sont plus susceptibles de contracter des dettes non hypothécaires, par exemple en maintenant des soldes élevés sur leur carte de crédit ou en demandant des marges de crédit. Cela explique, du moins en partie, la hausse de la dette non hypothécaire au Canada, qui s'élève en moyenne à 28 000 $. C'est un niveau record.
Il y a trop de jeunes Canadiens qui se cherchent du travail, et trop de familles de la classe moyenne qui croulent sous de lourdes dettes personnelles. Le projet de loi ne ferait pas grand-chose pour aider les jeunes Canadiens ou les familles de la classe moyenne, et ne présente aucune réelle vision de l'avenir.
J'aimerais à nouveau parler d'un élément de cette loi d'exécution du budget, c'est-à-dire les mesures relatives à la Foreign Account Tax Compliance Act, ou FATCA. Par l'entremise de ce projet de loi d'exécution du budget, les conservateurs veulent que les Canadiens deviennent des percepteurs d'impôts américains. Plus tôt cette année, lorsque les conservateurs ont signé un accord intergouvernemental avec les États-Unis sur la mise en oeuvre de la FATCA, nous espérions qu'on allait répondre à certaines de nos préoccupations.
Le Canada et les États-Unis avaient déjà conclu un accord sur l'échange de renseignements sur les fraudes fiscales soupçonnées, mais la FATCA va un peu plus loin que toute autre loi sur le partage fiscal. Elle oblige les banques canadiennes à transmettre à l'ARC les renseignements sur les comptes de tous les citoyens américains qui vivent au Canada. L'ARC transmettra par la suite ces renseignements à l'IRS, et ces personnes devront produire une déclaration de revenus aux États-Unis.
Le problème, c'est que de nombreux citoyens américains qui vivent au Canada ne savent même pas qu'ils sont considérés comme des Américains aux fins de l'impôt. Parmi eux se trouvent toutes les personnes nées aux États-Unis ou d'un parent américain, même si elles n'habitent plus aux États-Unis depuis leur enfance. Le gouvernement canadien a accepté d'aider l'IRS à trouver ces personnes.
Cela aura également une incidence sur les Canadiens qui ne sont même pas des citoyens américains, mais qui en ont marié un, puisque leurs comptes conjoints seront maintenant déclarés à l'IRS. Il s'agit d'une grave violation de la vie privée des Canadiens par leur propre gouvernement. Non seulement l'ARC transmettra à l'IRS des données d'identification aux fins de l'impôt et le solde des comptes des citoyens américains sans qu'ils le sachent, mais elle imposera également une sanction de 100 $ dans tous les cas de non-conformité. Pourquoi les conservateurs acceptent-ils de faire le travail de l'oncle Sam et de pénaliser les Canadiens possédant la double citoyenneté ou leur conjoint canadien?
Les Américains qui vivent au Canada seraient tenus de produire une déclaration et de payer des impôts aux États-Unis sur leurs REEI et leurs REEE. Ces comptes sont censés permettre aux Canadiens de payer des études ou aux personnes handicapées d'éviter la pauvreté. L'argent du gouvernement canadien ne doit pas servir à subventionner le Trésor des États-Unis. Pourquoi les conservateurs permettent-ils de telles mesures, alors que, de toute évidence, elles ne correspondent pas aux objectifs des REEI et des REEE?
Comme je l'ai mentionné plus tôt aujourd'hui, pendant la séance d'information de l'autre soir, j'ai demandé à des fonctionnaires si les contributions du gouvernement canadien et les subventions de contrepartie pour les cotisations aux REEE et aux REEI seraient considérées comme imposables par les Américains, par l'IRS. Ils n'ont pas été en mesure de répondre à ma question. Le fait que nous pourrions signer un tel accord alors que nous ignorons la réponse à une question aussi fondamentale indique à quel point le gouvernement a perdu son influence sur les Américains et son pouvoir de négocier avec eux.
L'accord relatif à l'application de la FATCA revêt une grande importance et devrait faire l'objet d'une mesure législative distincte. Nous devrions procéder à une évaluation plus approfondie de l'accord que le gouvernement a signé, et ses dispositions ne devraient pas faire partie d'un projet de loi d'exécution du budget, d'un projet de loi omnibus. Les experts en droit constitutionnel comme Peter Hogg se demandent avec inquiétude si l'accord viole la Charte canadienne des droits et libertés. Cet accord soulève des questions réelles qui seront expédiées sans ménagement dans le cadre de l'examen de cet énorme projet de loi omnibus d'exécution du budget, qui a été confié au Parlement.
Cette loi d'exécution du budget comporte aussi des dispositions liées à la démutualisation. Des assureurs de la Nouvelle-Écosse m'ont indiqué qu'ils craignaient que ces changements nuisent aux habitants des régions rurales du Canada. Même le rapport sur la démutualisation du gouvernement indique ce qui suit:
Certains intervenants s'inquiétaient du fait que la démutualisation puisse mener à une consolidation, réduirait la compétitivité et l'accès aux services et affaiblirait les liens avec les collectivités rurales, où se trouvent la plupart des sociétés mutuelles.
Je le répète, de telles mesures de démutualisation devraient faire l'objet d'un examen approfondi.
Ce qui ressort clairement de ce projet de loi, c'est que ce gouvernement conservateur essoufflé et déconnecté de la réalité n'a plus d'idées, ni de vision. Le gouvernement n'est pas seulement antidémocratique; il a perdu tout contact avec les jeunes Canadiens et les familles de classe moyenne qui peinent à joindre les deux bouts. Il va sans dire que les Canadiens méritent mieux.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui pour appuyer le projet de loi , la Loi n
o 1 sur le plan d'action économique de 2014.
Je vais partager mon temps avec le député de .
Comme l'indique son titre abrégé, le projet de loi vise à mettre en oeuvre certaines des mesures du Plan d'action économique de 2014.
J'ai remarqué au fil des ans que mes collègues de l'opposition désapprouvent le terme « plan d'action économique ». Ils sont libres de le faire. Alors qu'ils se préoccupent de titres et de qualificatifs, de ce côté-ci de la Chambre, nous nous intéressons à la création d'emplois, à la croissance à long terme et à la prospérité durable de tous les Canadiens. Nous avons mis l'accent sur la baisse des impôts de l'ensemble de la population; la réduction de la dette du gouvernement; l'accroissement de la concurrence sur le marché canadien; la formation de la main-d'oeuvre la plus scolarisée, la plus qualifiée et la plus souple du monde; et la construction des infrastructures modernes dont nous avons besoin pour soutenir la concurrence à l'étranger et avoir des collectivités où il fait bon vivre au Canada.
Ces priorités ont été énoncées au cours de notre premier mandat dans un document que tous les députés devraient lire selon moi. Ce serait à l'avantage de tous les Canadiens. Il s'intitule « Avantage Canada » et peut être consulté sur le site Web du ministère des Finances. Il a été rédigé quand les choses allaient mieux, avant la récession mondiale. Les temps ont changé, mais pas nos priorités.
Entretemps, nous avons subi l'une des pires crises économiques mondiales depuis la grande dépression, mais nous avons maintenu le cap sur nos priorités, c'est-à-dire les priorités dont les Canadiens nous ont demandé de nous occuper en nous élisant. Notre persévérance a rapporté des dividendes au Canada. Les Canadiens ont bénéficié d'une réduction de tous les prélèvements fiscaux: nous avons réduit la taxe de vente, l'impôt sur le revenu et les tarifs douaniers.
Nous sommes déterminés à revenir aux excédents budgétaires. Je n'insisterai jamais assez sur l'importance de rétablir l'équilibre budgétaire et de réduire le service de la dette.
Nous avons réduit la réglementation inutile. Nous avons éliminé des tracasseries administratives. Nous avons conclu d'importants accords de libre-échange. Nous avons investi une somme sans précédent dans nos établissements d'enseignement postsecondaire et dans les métiers spécialisés. D'un bout à l'autre du pays, les Canadiens ont assisté à des travaux de renouvellement des infrastructures locales, qu'il s'agisse de traitement des eaux usées ou de centres communautaires. Des investissements sans précédent ont été faits dans ma région, notamment à l'Université Wilfrid-Laurier, mon alma mater, ainsi que dans les établissements de réputation internationale que sont l'Université de Waterloo et le Collège Conestoga, premier institut polytechnique au Canada.
Les nouvelles installations dédiées à l'informatique et au génie fournissent aux étudiants le meilleur environnement possible pour apprendre. Beaucoup de futurs diplômés voudront fonder une entreprise de haute technologie comme celles qui font déjà la renommée de la région de Waterloo. Ils pourront alors profiter du centre Communitech, financé par le gouvernement fédéral, qui offre aux entreprises naissantes les technologies les plus récentes et des services d'expert.
Ce que les entreprises de haute technologie parviendront à fabriquer dépasse l'imagination. L'informatique quantique et les nanotechnologies ne sont que deux des domaines de pointe qui font l'objet des travaux actuels grâce à l'aide substantielle accordée par le gouvernement. Pour ce qui est des produits qui dépassent l'imagination, je me souviens clairement de l'époque où j'étais commissaire d'école, en 1978. L'ordinateur du bureau de la commission scolaire était énorme. Il occupait une salle presque au complet. Aujourd'hui, les petits appareils que nous tenons dans nos mains et que chaque député a le privilège d'utiliser nous offrent une puissance de calcul beaucoup plus grande que celle des mastodontes d'antan. Les progrès technologiques réalisés depuis 1978 ne feront pas que se poursuivre; leur ampleur pourrait doubler ou tripler.
Des centres communautaires comme ceux de St. Clements ou de Kitchener ont été construits ou rénovés. La route 8, qui nous relie à l'autoroute 401, a été élargie pour tenir compte de l'augmentation de la circulation qui accompagne la croissance explosive de notre région.
Nous avons réalisé tout cela à la pire époque que le monde ait connue depuis la Deuxième Guerre mondiale, tout en réduisant le fardeau fiscal des Canadiens et en évitant de réduire le financement de la santé et de l'éducation comme le gouvernement précédent l'a fait.
Le Canada dépasse tous les autres pays du G7 pour ce qui est de la création d'emplois, grâce à la volonté du gouvernement d'assurer la prospérité à long terme, comme on le constate dans les cinq priorités que j'ai énumérées tout à l'heure. Les Canadiens ont également bénéficié de la plus forte croissance par habitant des pays du G7.
En tant que président du Comité permanent de l'environnement et du développement durable, je suis particulièrement fier des investissements clés que le gouvernement a faits dans le but de protéger et de préserver nos habitats naturels. Nous avons investi au-delà de 17 milliards de dollars dans des initiatives touchant les transports propres, les carburants renouvelables, la qualité de l'air, les énergies propres, l'efficacité énergétique et les infrastructures vertes. Ce projet de loi poursuivra sur cette lancée en faisant en sorte qu'il soit plus facile et plus payant pour les Canadiens de faire don de leurs terres écosensibles.
Comme je le disais plus tôt, le budget nous ramène à un cheveu des excédents budgétaires. Pour notre parti, c'est important. À en croire le chef du troisième parti, les budgets s'équilibreraient d'eux-mêmes. Alors que les Canadiens d'une certaine génération se rappelleront que Pierre Trudeau adoptait la même attitude cavalière par rapport aux budgets, de nombreux autres se souviendront surtout des mesures difficiles qu'il a fallu prendre pour nettoyer le gâchis laissé par Trudeau. En réalité, il a fallu des dizaines d'années au Canada pour se sortir du gouffre dans lequel Trudeau l'avait plongé. Si les budgets s'équilibrent d'eux-mêmes, pourquoi les États-Unis ne sont-ils pas revenus à l'équilibre budgétaire? Pourquoi le gouvernement Wynne, dans la province d'où je viens, l'Ontario, est-il incapable de boucler son budget? Déficits en série et dette incontrôlable, voilà à quoi se résume l'héritage budgétaire de Pierre Trudeau.
Pourtant, le chef du troisième parti voudrait nous ramener à cette époque. De ce côté-ci de la Chambre, nous préférons prendre les moyens pour que l'avenir soit prometteur, et non ramener le pays aux années noires des déficits et de la dette qui échappent à tout contrôle. Ces déficits et ce grossissement incontrôlable de la dette ont été accompagnés en outre de coupes draconiennes dans la santé et l'éducation, ce qui ne sera pas sans rappeler de douloureux souvenirs à de nombreux députés ici présents, surtout ceux de l'Ontario.
De ce côté-ci de la Chambre — et c'est aussi vrai pour certains députés assis de l'autre côté, même s'ils ne sont pas là aujourd'hui —, nous croyons aux vertus de la discipline budgétaire. Quand le budget est équilibré, il y a plus d'argent pour servir les Canadiens, et moins pour les banquiers et les créanciers obligataires qui financent la dette nationale. Quand le gouvernement emprunte moins, les taux d'intérêt baissent, ce qui profite autant aux Canadiens qui souhaitent acheter une maison ou une voiture qu'aux gouvernements provinciaux qui, comme celui de ma province, semblent incapables de ne pas dépenser plus d'argent qu'ils n'en ont. C'est notre vision. Et contrairement au troisième parti, nous n'allons pas hypothéquer l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants dans le seul but d'acheter des votes.
Nous préférons nous en tenir aux grands principes fondamentaux. Le projet de loi à l'étude aidera les petites entreprises à prendre de l'expansion et à embaucher en réduisant le temps et les ressources qu'elles doivent consacrer aux formalités administratives, ce qui leur laissera plus de temps pour s'occuper de leurs affaires.
Ce projet de loi faciliterait un peu la vie des Canadiens qui sont aux prises avec des problèmes de santé. En effet, il rendrait le Code canadien du travail et la Loi sur l'assurance emploi plus souples pour les employés et il accorderait des congés de compassion aux employés qui ont des enfants gravement malades.
Ce projet de loi aborde aussi un problème qui a rendu les Canadiens furieux dernièrement. Nous avons vu que des sénateurs accusés de graves irrégularités ont été suspendus par leurs pairs. Ils n'ont pas d'employés, pas de bureau, aucune responsabilité, mais ils continuent d'accumuler du temps de service ouvrant droit à pension. Cela ne reflète en rien la réalité que connaissent les Canadiens ordinaires, cette classe moyenne que le tiers parti a tant de difficulté à définir.
Dans ma région, Waterloo, des entrepreneurs me disent qu'ils n'arrivent pas à trouver les employés talentueux dont ils ont besoin. Ce projet de loi faciliterait la tâche aux Canadiens qui veulent apprendre un métier spécialisé en offrant une aide financière aux apprentis. Ces gens d'affaires me disent aussi que l'actuel système de formation ne fonctionne pas, qu'il vise à recruter des étudiants plutôt qu'à donner des résultats. J'ai été particulièrement ravi que les députés du gouvernement de l'Ontario acceptent finalement de participer à la subvention canadienne pour l'emploi.
Nous nous concentrons sur les emplois, la croissance et la prospérité à long terme. Le budget que ce projet de loi mettrait en oeuvre nous rapprochera de ces objectifs. Sous le gouvernement actuel, la performance de l'économie canadienne dépasse à tous les égards celle des pays du monde entier.
Je sais que les députés d'en face crient sur tous les toits que ce budget est la fin du monde. Les néo-démocrates ont adopté cette attitude alarmiste à chaque budget depuis que les Canadiens nous ont confié la responsabilité de gouverner, mais ils ont eu tort chaque année et il ont encore tort. Ils ont encore tort cette fois-ci et la preuve, c'est que notre approche fonctionne. Je demande aux députés d'en face, surtout ceux qui ont été élus plus d'une fois, de s'écouter, de passer en revue leurs prédictions à propos des autres budgets, puis d'examiner les événements. Ils pourront ainsi constater à quel point ils ont eu tort année après année. Je n'ai pas le temps de passer en revue tous les faits, mais je le ferai peut-être pendant la période des questions.
Sous ce gouvernement, le Canada est un leader mondial. Cela met peut-être mal à l'aise les députés de l'opposition, mais c'est un fait qu'ils ne peuvent pas nier.
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Monsieur le Président, je suis honoré de prendre la parole aujourd'hui pour souligner plusieurs mesures proposées dans le budget de 2014. Tous les ans, nous présentons un nouveau budget proposant de nouvelles mesures, mais obéissant aux mêmes principes et priorités à long terme. Nous avons analysé notre situation économique et écouté les Canadiens et nous savons qu'ils appuient les efforts soutenus de notre gouvernement pour assurer des emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme.
Le gouvernement est fier d'être au service des Canadiens tant au niveau national que sur la scène internationale. Au niveau national, j'aimerais parler de certaines mesures de création d'emplois et mesures économiques ainsi que du plan de réduction des impôts alors que nous travaillons à réaliser l'équilibre budgétaire. Sur la scène internationale, je compte parler de l'immigration économique, des accords de libre-échange ainsi que de la relation du Canada avec les États-Unis.
Permettez-moi, pour commencer, de parler d'une question chère à tous les Canadiens: l'emploi. Le gouvernement sait que les Canadiens sont prêts à faire de grands efforts pour aller de l'avant, mais nous sommes conscients de l'écart qui existe entre les travailleurs qualifiés en demande et nos diplômés et stagiaires. Nous prenons des mesures pour y remédier. Nous encouragerions les étudiants à opter pour des métiers spécialisés en consentant des prêts sans intérêt dans le cadre des programmes d'apprentis Sceau rouge. Les apprentis pourraient obtenir un prêt sans intérêt maximal de 4 000 $ par période de formation technique.
Le gouvernement entend aider les travailleurs qui ont perdu leur emploi et ceux qui doivent se recycler. Dans le Plan d'action économique de 2013, le gouvernement a prévu l'instauration de la subvention canadienne pour l’emploi justement pour s'attaquer à ce problème. La subvention aidera les Canadiens à obtenir de la formation dans des domaines où la demande est forte et elle sera pleinement mise en oeuvre au cours de l'année financière 2017. Nous investirons 300 millions de dollars dans ce nouveau programme, et cette somme sera tirée des 500 millions qui sont actuellement octroyés aux provinces dans le cadre des ententes relatives au marché du travail. Le budget de 2014 prévoit poursuivre la mise en oeuvre de cette subvention.
En plus d'assurer la formation des Canadiens afin de les jumeler aux emplois vacants, nous faisons en sorte qu'il soit plus facile pour les entreprises de les embaucher. Comme je suis membre de la Commission sur la réduction de la paperasse, je suis donc heureux que le gouvernement souhaite donner suite à une autre de ses recommandations. Nous réduirons les formalités administratives pour 50 000 employeurs en diminuant le nombre maximal de paiements requis au titre des retenues à la source.
Malgré ces mesures et celles que nous avons prises, l'économie canadienne sera périodiquement aux prises avec une pénurie de main-d'oeuvre. Les entreprises peuvent combler les emplois vacants en embauchant des travailleurs étrangers temporaires si aucun Canadien n'est disponible. Le gouvernement comprend l'importance du Programme des travailleurs étrangers pour les entreprises qui en ont besoin, mais il croit fermement que la priorité doit toujours être accordée aux Canadiens. Voilà pourquoi il prévoit un investissement de 11 millions de dollars sur deux ans et de 3,5 millions par année par la suite en vue de réformer le processus d'avis relatif au marché du travail.
En plus de favoriser la formation, de réduire la paperasserie et de remédier à la pénurie de main-d'oeuvre, le gouvernement maintient, comme à son habitude, l'impôt des sociétés bas. La faiblesse des impôts incite les gens à se lancer en affaires et attire davantage de sociétés internationales. Nous maintenons le cap à cet égard, et cela fait des merveilles de concert avec la réduction des impôts des particuliers, mais j'y reviendrai. Afin d'appuyer ces mesures directes, le budget de 2014 prévoit plusieurs stratégies indirectes qui créeraient un climat plus favorable à l'activité économique.
Les inventions, les nouvelles idées et les méthodes novatrices donnent au Canada un avantage économique sur ses concurrents étrangers. Le gouvernement favorise l'innovation et les découvertes en finançant des projets de recherche-développement partout au pays. En 2014, nous prévoyons augmenter encore le financement consenti à la R et D: les investissements proposés s'élèvent à 1,6 milliard de dollars sur cinq ans.
Nous savons tous que, parfois, les idées brillantes proviennent de sources surprenantes et qu'Internet est la plus grande avancée en matière de partage des connaissances depuis des générations. Si nous permettons à davantage de gens d'avoir accès au Web, nous augmentons les chances que de nouvelles idées émergent. Le budget 2014 propose des investissements de 305 millions de dollars sur cinq ans afin d'élargir et d'améliorer l'accès à la haute vitesse pour environ 280 000 ménages des régions rurales et nordiques.
L'information circule sur Internet, mais ce n'est bien sûr pas la seule chose qui doive circuler au Canada: les personnes et les marchandises ont besoin de routes et de chemins de fer de qualité pour se déplacer dans notre vaste pays. Nous avons donc réservé 53 milliards de dollars au plan Chantiers Canada qui, entre autres, permettra de financer les transferts aux provinces et aux municipalités et de recevoir les demandes soumises au titre du Fonds Chantiers Canada. Il renouvellera également le Fonds PPP Canada dans le but de trouver de nouveaux modes de coopération à divers projets entre les acteurs publics et privés. Il contribuera par ailleurs aux infrastructures dans les réserves et bien plus encore.
Les Canadiens savent que les gouvernements financent ce genre de projets d'infrastructure à même les deniers publics. Cependant, des impôts trop élevés peuvent ralentir l'économie. C'est pour cette raison que, depuis 2006, nous avons mis en place plus de 160 mesures d'allégement du fardeau fiscal. Ainsi, la famille moyenne de quatre personnes paie maintenant environ 3 400 $ par année de moins en impôt.
Le budget de 2014 poursuit sur cette lancée et propose une multitude de réductions fiscales. Par exemple, nous entendons accroître les mesures d'exemption de la TPS, notamment à l'égard de la formation en stratégies d'adaptation destinée aux personnes atteintes d'un trouble ou d'un handicap. En tant que passionné de l'évolution technologique, j'aime particulièrement l'exemption applicable aux appareils d’optique spécialement conçus pour rehausser électroniquement la vision d’un particulier ayant un trouble de la vue. À l'instar d'une foule d'autres réductions, ces mesures rendront la vie encore plus facile aux Canadiens.
Gouverner, c'est l'art du compromis, par exemple entre l'allégement du fardeau fiscal et l'élimination du déficit. Or, le gouvernement agit sur ces deux fronts, ce qui m'amène à l'aspect du budget de 2014 qui m'emballe le plus: garder le cap sur l'équilibre budgétaire, puis sur le retour aux excédents.
Les Canadiens comptent sur le gouvernement pour veiller aux finances de l'État, adopter un régime fiscal judicieux, maîtriser les dépenses et réagir aux situations de crise. Lorsque nous avons dû faire face à la grande récession de 2008, le budget en a subi un lourd contrecoup. Cependant, je suis fier d'annoncer que nous devrions renouer avec l'équilibre budgétaire d'ici l'an prochain, et le plus tôt sera le mieux. Après tout, en tant que petit entrepreneur, je sais pertinemment qu'il peut falloir emprunter à l'occasion, mais que le retour à un excédent est source d'une immense joie et d'un grand soulagement.
Nous parviendrons à éliminer le déficit de deux façons: en augmentant les revenus et en réduisant les dépenses. En favorisant un climat économique sain, le gouvernement a aidé à faire croître le PIB, ce qui permet d'accroître les recettes fiscales sans pour autant augmenter les taxes et les impôts. Contrairement à ce que pense l'inexpérimenté chef du Parti libéral, les budgets ne s'équilibrent pas tout seuls. Et contrairement à ce que souhaitent les irresponsables néo-démocrates, une taxe sur le carbone applicable à tous les produits de consommation ferait reculer le PIB et abaisserait les recettes fiscales.
La deuxième façon de lutter contre le déficit consiste à faire des efforts concertés pour réduire la taille de l'État au moyen de l'attrition et de la modernisation.
La croissance du PIB et de la population m'amène à revenir sur la question de l'immigration. Un peu plus tôt dans mon exposé, j'ai parlé du processus d'avis relatif au marché du travail.
Comme la plupart des Canadiens, le gouvernement croit que notre système d'immigration devrait profiter au pays. C'est pourquoi nous avons adopté plusieurs mesures importantes pour réformer le système, dont la proposition visant à remplacer le Programme d'immigration des investisseurs par un fonds de capital de risque pour les investisseurs immigrants. Le nouveau programme permettrait à cette catégorie d'immigrants d'apporter une contribution substantielle à notre économie.
L'immigration n'est qu'un moyen parmi d'autres d'entretenir des liens avec le reste du monde. Le Canada effectue énormément d'échanges commerciaux, lesquels favorisent la croissance économique.
Comme je l'ai mentionné, nous avons réussi à faire croître le PIB sans augmenter les taxes et les impôts; en fait, nous avons réussi cela en réduisant le fardeau fiscal des Canadiens à plus de 160 reprises.
Intensifier l'exploitation des ressources et augmenter les échanges commerciaux sont deux des meilleurs moyens de faire augmenter le PIB. Grâce à la signature de l'accord de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne vers la fin de l'année dernière et de l'accord commercial entre le Canada et la Corée il y a quelques semaines, notre pays a créé de nouvelles possibilités de croissance.
Pour qu'il y ait des échanges commerciaux, il faut évidemment avoir des biens et des services à échanger. Le Canada a la chance de disposer d'abondantes ressources naturelles, d'un sol fertile et de la main-d'oeuvre nécessaire pour que ces biens puissent être exportés. Je suis particulièrement content que le budget de 2014 continue de soutenir le développement agricole par l'entremise du cadre stratégique Cultivons l'avenir 2. Je suis aussi ravi que le budget propose d'élargir la liste des animaux d'élevage donnant droit à un report d'impôt dans le cas de ventes effectuées par des agriculteurs devant composer avec des conditions de sécheresse ou de pluie excessive.
Les mesures comme celles-là prouvent que le gouvernement cherche judicieusement à diversifier notre économie en développant nos ressources, en ouvrant de nouveaux marchés en collaboration avec de nouveaux partenaires et en resserrant nos liens avec nos alliés et nos amis de toujours.
Ce qui est formidable, c'est que le commerce n'est pas un jeu à somme nulle. La recherche de nouveaux débouchés dans la région de l'Asie-Pacifique n'entraîne pas forcément l'affaiblissement de nos rapports commerciaux avec les États-Unis. En fait, les États-Unis continueront d'être notre meilleur allié et notre plus grand partenaire commercial. Le gouvernement est résolu à accroître nos échanges commerciaux en améliorant les infrastructures transfrontalières, notamment le nouveau passage international reliant Windsor et Detroit. Le budget de 2014 propose de consacrer 470 millions de dollars sur deux ans, selon la comptabilité de caisse, à l’approvisionnement et à la réalisation du projet de construction du nouveau pont. Étant donné que 30 % des échanges commerciaux effectués par camion entre le Canada et les États-Unis se font par le corridor Windsor-Detroit, et qu'on prévoit une croissance des échanges commerciaux, il est évident qu'il faut améliorer nos infrastructures
Qu'il s'agisse de mettre en oeuvre des mesures concrètes dans le domaine de l'emploi, de faire en sorte que le climat demeure propice à une croissance économique soutenue, d'équilibrer le budget tout en réduisant les impôts ou de lancer de nouvelles initiatives commerciales, le gouvernement prend de vigoureuses mesures dans l'intérêt du Canada. Tous les Canadiens bénéficieront des mesures de saine gouvernance et de prospérité que prévoit le budget de 2014. C'est pourquoi je suis impatient qu'il soit mis en oeuvre.
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Monsieur le Président, j'ai le plaisir de me lever à la Chambre pour parler du projet de loi . En fait, c'est le quatrième projet de loi de mise en oeuvre du budget que j'ai l'occasion de commenter et de débattre depuis que je suis porte-parole adjoint, non seulement en matière de finances, mai aussi en matière de commerce international, pour l'opposition officielle.
Une tendance assez claire se dégage de l'ensemble des projets de loi budgétaires qu'il m'a été donné de discuter. Il y a un modèle ou un modus operandi, si on veut.
Je vais faire quelque chose que le gouvernement fait rarement lorsqu'on discute de projets de loi budgétaires: je vais discuter du projet de loi budgétaire. Les deux derniers intervenants n'en ont pas parlé. En fait, ils ont utilisé le temps précieux de cette Chambre pour parler du budget et des initiatives, ainsi que pour tenter de se glorifier, tout en ignorant les éléments les plus sombres et les bilans bien souvent beaucoup plus mitigés de ce gouvernement sur le plan économique.
Je disais qu'une tendance se dégage lors de l'élaboration de ces projets de loi de mise en oeuvre du budget. Je constate que huit critères semblent être appliqués de façon systématique par le gouvernement lorsqu'il présente un tel projet de loi.
Le premier concerne le volume. Les projets de loi budgétaires sont toujours volumineux. Ce projet de loi, comme mon collègue de l'a mentionné, compte 350 pages du côté anglais. En français, on en a même plus, soit 380 pages.
Avec 380 pages, le volume est absolument incroyable, mais l'envergure du projet de loi est aussi absolument incroyable, parce qu'on y parle de tellement de choses.
Le volume est donc un des critères utilisés. On a 380 pages en français. Dans le passé, on a vu des projets de loi atteindre pratiquement 700 à 800 pages. Un projet de loi budgétaire a même atteint 920 pages, si je ne me trompe pas. En ce sens, cela semble être un critère particulier du gouvernement pour tenter de confondre et d'expédier un processus complexe; il veut le faire le plus rapidement et le plus confusément possible. C'est pourtant un processus où le gouvernement devrait agir avec prudence.
Un deuxième critère, pour le gouvernement, c'est qu'un projet de loi de mise en oeuvre du budget devrait créer, éliminer ou modifier au moins 10 lois. Dans ce cas-ci, on a plus d'une cinquantaine de lois qui sont modifiées ou créées dans un seul projet de loi.
À la fin du processus, nous allons voter à la Chambre sur un ensemble de mesures pour lesquelles nous ne pourrons donner qu'un seul oui ou non, sans compter tout le processus lié aux lectures, mais aussi au travail en comité, sur lequel je vais revenir.
Le troisième critère que semble retenir le gouvernement pour l'élaboration de ses projets de loi budgétaires, c'est qu'il doit traiter de plusieurs sujets qui n'ont rien à voir avec le budget ou avec des questions fiscales. Par exemple, ce budget va modifier la Loi sur les juges et créera quatre postes de juge à la Cour supérieure du Québec, un poste supplémentaire de juge en Alberta, tout cela dans un projet de loi budgétaire. Pourquoi le gouvernement ne veut-il pas présenter ou modifier cette loi de façon distincte, afin qu'elle puisse être étudiée de manière indépendante? Ce n'est pas le cas.
Cela semble être une tactique de ce gouvernement et un critère pour l'élaboration de ses projets de loi budgétaires que d'utiliser ces derniers comme fourre-tout. Cela a évidemment été dénoncé. Plusieurs discours de l'opposition à la Chambre reflétaient les commentaires du alors qu'il était dans l'opposition et qu'il dénonçait de manière catégorique cette façon de faire qu'il emprunte maintenant et qu'il utilise de manière systématique.
Un quatrième critère, c'est que non seulement on étudie plusieurs éléments n'ayant rien à voir avec la fiscalité ou le budget présenté, mais on crée des lois — on n'en modifie pas — qui n'ont rien à voir avec le budget ni avec les questions fiscales. Entre autres, les trois dernières sections de la sixième partie du projet de loi créent trois lois différentes, incluant sur la question du pont Champlain et la gestion des tribunaux administratifs. Ce sont des éléments extrêmement importants et qui devraient, si on parle de création d'une loi, être étudiés séparément d'un projet de loi de mise en oeuvre du budget.
Un cinquième critère semble être privilégié par le gouvernement. On l'a vu à plusieurs reprises dans les projets de loi précédents et on le voit encore, cette fois-ci. Selon lui, un projet de loi budgétaire se doit de donner et de concentrer de nouveaux pouvoirs entre les mains de différents ministres. L'an passé, on a vu des projets de loi qui donnaient des pouvoirs sans précédent au ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, au ministre des Finances et à différents ministres, en fait.
Cette fois-ci ne fait pas exception non plus à cette règle. En effet, dans la Loi sur les produits dangereux qui est amendée par ce projet de loi budgétaire, les produits dérivés dans les valeurs mobilières seront modifiés en remettant beaucoup plus de pouvoir discrétionnaire dans les mains des ministres en question. Évidemment, on aura le droit à un débat minimal sur la question, parce que le projet de loi fait 350 pages, et le gouvernement va l'expédier au plus vite, en commençant d'ailleurs — si la tendance se maintient et elle le fait généralement — par une motion d'attribution de temps qui devrait venir quelque temps aujourd'hui ou peut-être demain.
Le gouvernement utilise un sixième critère. En fait, les critères 6, 7 et 8 se ressemblent beaucoup. Selon ce sixième critère, au moins une modification législative devrait se retrouver dans un projet de loi comme celui-ci qui va restreindre les droits des travailleurs. Cela a été systématique dans les projets de loi précédents et ce l'est encore cette fois-ci, alors que des modifications sont apportées à la Loi sur les produits dangereux. Ainsi, il va modifier les caractéristiques relatives à la santé et à la sécurité au travail, comme les lois précédentes restreignaient également les droits des travailleurs. Non seulement les droits des travailleurs sont-ils restreints par ces projets de loi, mais les droits des immigrants le sont également.
Dans ce projet de loi, deux sections spécifiques vont les toucher d'une manière importante, en retirant des droits et des éléments auxquels les immigrants de ce pays ont accès. Ils vont donc restreindre l'accès à des programmes sociaux, ou encore les restrictions seront liées à des questions d'éligibilité.
Finalement, il y a un huitième et dernier critère. Il semble que ce projet de loi budgétaire, comme les précédents également, doive contenir absolument au moins une mesure qui touche les soi-disant priorités en ce qui a trait à la loi et à l'ordre du gouvernement. Pourquoi est-ce dans un projet de loi budgétaire? C'est parce que le gouvernement se sent le loisir de le faire, et ce, sans procéder vraiment aux justifications particulières.
Le gouvernement ne prend pas le rôle de la Chambre au sérieux. Je pense qu'il ne prend pas le caractère démocratique essentiel de la Chambre au sérieux. Il ne l'a jamais fait et il continue de l'ignorer. Comme je le mentionnais, il y aura une motion d'attribution de temps. Cela a été systématique dans les autres projets de loi budgétaires, comme pour l'ensemble de la législation que présente ce gouvernement. Les débats de la Chambre semblent être une question triviale pour les conservateurs. En ce moment, ils sont majoritaires et ils peuvent faire ce qu'ils veulent. Ils peuvent voter de la manière qu'ils le souhaitent et faire approuver, évidemment par la majorité, les différents projets de loi qui constituent leurs priorités comme gouvernement. Que nous reste-t-il, en tant qu'opposition, à la Chambre? Que reste-t-il au rôle de la Chambre, si le gouvernement ignore le caractère particulier de la Chambre des communes dans la discussion des projets de loi?
Le rôle particulier qui nous appartient, dans des gouvernements minoritaires, mais aussi dans des gouvernements majoritaires, c'est de pouvoir débattre de l'essence des projets de loi et des propositions du gouvernement. C'est vraiment la valeur de la Chambre. Ce n'est pas un débat pour le plaisir de parler ou de pouvoir remplir des colonnes dans le hansard, mais pour pouvoir déterminer quelles sont les forces et les faiblesses des propositions gouvernementales. Ce n'est pas seulement pour que nous, comme députés, puissions être informés, mais également pour que le gouvernement puisse prendre connaissance des faiblesses inhérentes à plusieurs des projets de loi. C'est tout à fait normal; nous sommes tous humains. Les gens qui proposent et rédigent les projets de loi sont humains. Des composantes peuvent être ignorées ou ne pas avoir été considérées.
C'est notre rôle, comme opposition officielle et comme députés de l'autre côté de la Chambre, de pouvoir les soumettre au gouvernement, que cela se fasse par le biais de débats à la Chambre ou encore par l'entremise de discussions qui ont lieu lors des réunions du Comité permanent des finances, où les projets de loi de mise en oeuvre du budget sont référés.
Le gouvernement escamote tout le processus. En deuxième lecture, au lieu d'accorder la chance à bon nombre de députés de participer au débat, il limite le nombre de discours à 15 à 20 députés, selon ce que nous permet la motion d'attribution de temps du gouvernement, ou le bâillon, telle qu'elle est bien reconnue au Québec. Le gouvernement ne se rend pas service. Au contraire, il se nuit et nuit à la bonne gouvernance du pays en procédant de cette manière.
Je ne comprends toujours pas, d'ailleurs, pourquoi il procède de façon systématique. Le gouvernement a imposé une soixantaine de bâillons, pour l'étude de différents projet de loi, depuis son élection en 2011. Pourquoi? Quel est le danger? Nous pouvons débattre ces projets de loi et trouver des faiblesses, que ce soit en deuxième lecture, à l'étape du rapport ou en troisième lecture. C'est l'occasion de corriger le tir et d'éviter que le gouvernement ne se nuise à lui-même.
Les derniers problèmes auxquels a été confronté le gouvernement, dans l'exercice de dispositions relatives à la loi de mise en oeuvre du budget, sont révélateurs de la position de faiblesse dans lequel il se place lui-même.
Ce projet de loi de mise en oeuvre du budget comporte une correction majeure qui concerne une mesure que l'on avait déjà dénoncée à l'époque et qu'on avait soumise au gouvernement. Pourquoi le budget de 2013 devait-il imposer la TPS aux hôpitaux pour leurs revenus de stationnement? Ils étaient exclus de cette mesure. Lorsque le gouvernement l'a imposée en 2013, nous lui avons soumis qu'il s'agissait d'une erreur.
Le gouvernement ne devrait pas chercher à imposer les hôpitaux, puisqu'il s'agit d'édifices à vocation particulière pour lesquels les stationnements représentent un revenu, mais sûrement pas une source de profit. Pourtant, le gouvernement a fait la sourde oreille et a décidé d'imposer la TPS aux hôpitaux pour leurs revenus de stationnement. Ils se sont aperçus ensuite que nous avions raison et qu'ils avaient tort. Le budget de 2014 et ce projet de loi reviennent donc sur cette mesure. Ils exemptent une fois de plus les hôpitaux de la TPS pour leurs revenus de stationnement.
Non contents de faire marche arrière après avoir ignoré les recommandations de l'opposition, les conservateurs tentent de cacher leur erreur en prétendant qu'il s'agit d'une nouvelle mesure de réduction d'impôt. Or il s'agit d'une taxe qu'ils avaient eux-mêmes imposée!
Alors, soyons honnêtes dans ce débat et reconnaissons qu'aucun parti à la Chambre n'a la vérité absolue et peut réclamer le droit de ne jamais commettre d'erreur. Reconnaissons que nous devrions travailler ensemble pour améliorer les projets de loi. On peut être en désaccord sur la direction du gouvernement en matière d'économie. D'ailleurs, on ne s'en cache pas, on le mentionne et on en débat. Toutefois, lorsqu'il s'agit de la mise en oeuvre de mesures spécifiques qui touchent l'ensemble des Canadiens et des Canadiennes, on devrait prendre notre rôle beaucoup plus au sérieux.
Je peux donner un autre exemple de ce qui s'est passé dans le budget de 2013 et dans les lois subséquentes de sa mise en oeuvre pour démontrer que le gouvernement n'apprend pas de ses erreurs. Mon collègue l'a mentionné et il vaut la peine d'y revenir. Il s'agit de la question des règles de nomination des juges québécois à la Cour suprême.
On a vu le jugement de la Cour suprême dans le cas de la nomination du juge Marc Nadon. Le gouvernement avait tenté de modifier les règles de façon rétroactive dans une section du projet de loi de mise en oeuvre du dernier budget dont nous avions discuté. De façon répétée à la Chambre et au Comité permanent des finances, nous leur avions dit, premièrement, que cela n'avait rien à voir avec le budget et que cela devait être étudié de façon séparée, et deuxièmement, qu'ils ne pouvaient pas modifier de façon rétroactive ces règles, qu'ils s'étaient mis dans le trouble eux-mêmes et qu'ils devaient s'en sortir sans utiliser le budget comme une arme, et sûrement pas à l'aide d'une loi rétroactive qui n'aurait aucun impact. Nous avons eu raison, et la Cour suprême l'a reconnu. Nous avions prévu la réaction de la Cour suprême.
Est-ce que ce sont les seuls éléments? Non. D'autres erreurs sont provoquées par le processus expéditif par lequel nous étudions aussi rapidement des projets de loi aussi volumineux et complexes. L'an dernier, le gouvernement avait adopté une mesure afin de retirer une exemption qui existait pour les caisses de crédit et les caisses populaires.
Cela concernait une imposition plus faible pour ces caisses qui ne sont pas à but lucratif. Elles bénéficiaient donc d'une exemption particulière pour l'imposition. Alors qu'elles étaient imposées à 11 %, le gouvernement voulait les ramener au taux d'imposition général pour les compagnies, soit 15 %. Or le projet de loi et la formulation de cette modification étaient tellement bâclés qu'en fin de compte, le gouvernement n'a pas tenu compte de certains détails qui auraient finalement porté le taux d'imposition de ces caisses de crédit et caisses populaires, non pas à 15 %, mais à 28 %. Elles auraient payé 13 % de plus que les banques à charte dont l'objectif premier est de faire des profits et de rapporter des dividendes à leurs investisseurs et à leurs actionnaires.
C'est la conséquence d'un processus qui ignore complètement le rôle de la Chambre et notre rôle de parlementaires, de députés et de représentants de nos citoyens. Nous devons agir dans leurs intérêts et en tenant toujours compte du bien commun et de l'ensemble des conséquences que peuvent avoir nos actions dans le cadre des lois ou de la réglementation.
Je prendrai les quelques minutes qui me restent pour parler d'un dernier élément qui, selon moi, démontre le mépris flagrant du gouvernement par rapport au processus. On parle souvent d'un processus démocratique. Or le gouvernement devrait adopter un processus de bonne gouvernance en ce qui concerne particulièrement les projets de loi budgétaires. Je parlerai de la manière dont nous traitons ces questions en comité.
Je siège au Comité permanent des finances. Lorsque nous devons faire certaines études importantes, nous prenons notre temps pour bien les faire. À ce comité, nous étudions présentement la question hautement problématique de l'emploi chez les jeunes. Nous allons y consacrer 10 séances du comité. L'an dernier, nous avions consacré 12 séances du comité à la question des crédits d'impôt pour les organismes de charité, pour savoir si on pouvait améliorer le processus et bonifier les contributions des citoyennes et citoyens canadiens à des organisations de charité.
Lorsqu'un projet de loi de 350, 400 ou 500 pages, qui modifie 40, 50 ou 60 lois, arrive au Comité permanent des finances, nous avons peut-être quatre ou cinq rencontres tout au plus, incluant les rencontres avec les responsables et les représentants du gouvernement. Ce sont quatre ou cinq rencontres pour discuter de questions complexes, entre autres celle de FATCA qui risque de compromettre la vie privée de milliers, sinon de dizaines de milliers de Canadiens et de Canadiennes qui pourraient être perçus par le gouvernement américain comme étant des citoyens américains et devant des taxes et impôts. Ces gens pourraient voir leur dossier personnel être fourni au gouvernement américain, sans même qu'ils en aient connaissance, et se voir réclamer des sommes importantes, alors qu'ils ne se considèrent plus comme étant des Américains, s'ils l'ont même déjà été.
Cette seule question devrait prendre au moins quatre, cinq ou six rencontres. Nous avons eu six à huit rencontres sur la question des paradis fiscaux, et la question de FATCA, celle que je viens de mentionner, a été un élément central de ce débat que nous avons eu au Comité permanent des finances. Pourtant, ce ne sera que l'une des nombreuses, des dizaines, voire des vingtaines de questions que nous devrons discuter à ce comité.
Dès la première tentative du gouvernement de déposer un projet de loi omnibus, nous avions réclamé la séparation dudit projet de loi dans ses composantes pour qu'elles puissent être discutées aux comités pertinents. Ce que le gouvernement a fait, c'est qu'il a séparé le projet de loi, mais il a envoyé ça pour une rencontre aux comités, comme le comité permanent de l'immigration, de la sécurité publique ou de la justice. Ces comités n'ont même pas le droit de proposer des amendements qui reviendraient par la suite au Comité permanent des finances.
Par conséquent, le processus est une réelle mascarade, et le projet de loi de mise en oeuvre du budget, peu importe ce que le gouvernement va en dire, est aussi une mascarade. Je demande au gouvernement de prendre ces questions au sérieux, non seulement pour la Chambre, mais également pour l'ensemble des Canadiens et des Canadiennes que nous représentons. Ils ont le droit d'avoir un gouvernement qui fait preuve de bonne gouvernance et qui est transparent. Alors qu'il le soit, comme il l'a toujours prétendu, et qu'il commence dès maintenant en séparant ce budget dans toutes ses composantes afin qu'il puisse faire l'objet d'une étude approfondie par l'ensemble des comités responsables de l'ensemble de ces questions.
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Monsieur le Président, j'ai l'honneur de parler aujourd'hui du projet de loi sur le Plan d'action économique 2014. Je voudrais d'abord préciser que je partagerai mon temps de parole avec l'honorable .
C'est un grand honneur pour moi de parler aujourd'hui en faveur du Plan d'action économique et de sa mise en oeuvre.
Comme comptable agréée, je suis très impressionnée par le contenu du plan et les perspectives qu'il ouvre pour l'économie canadienne. Comme mère, j'apprécie la place qui est accordée aux familles canadiennes et, comme députée de , je suis fière des moyens mis à la disposition des communautés pour améliorer l'infrastructure et les services.
Comme on le sait, notre gouvernement conservateur est ici pour la création d'emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme pour tous les Canadiens, pas seulement pour notre génération, mais pour toutes les générations à venir.
Notre Plan d'action économique 2014 prévoit plusieurs programmes pour favoriser la croissance économique de notre pays. Dans ce qui suit, je vais en mentionner quelques-uns.
[Traduction]
Par exemple, nous allons jumeler les Canadiens aux emplois disponibles, former des gens dans des domaines où les débouchés sont réels et offrir aux nouveaux diplômés de véritables perspectives d'emploi. Il y aura plus de stages rémunérés pour les jeunes, grâce à des investissements de 55 millions de dollars afin de permettre aux récents diplômés de faire des stages dans de petites et moyennes entreprises des secteurs à forte demande. Nous appuierons l'innovation et la création d'emplois.
[Français]
Cela veut dire que nous allons favoriser la création d'emplois, l'innovation et les échanges commerciaux.
Au cours de la prochaine décennie, nous allons investir 1,5 milliard de dollars dans la recherche postsecondaire par l'entremise du fonds Apogée Canada pour l'excellence en recherche.
Nous allons faire la promotion des produits fabriqués au Canada, élaborer une campagne de promotion de l'image de marque « Fabriqué au Canada » afin de promouvoir la grande qualité des produits canadiens, ici et à l'étranger, et collaborer afin d'éliminer les obstacles au commerce intérieur.
Nous voulons assurer le développement responsable des ressources, conserver le patrimoine naturel du Canada et investir dans l'infrastructure et les transports, notamment par la conservation de la pêche récréative et par la poursuite de l'investissement dans l'infrastructure.
Nous voulons étendre l'allègement fiscal pour des appareils ou des services liés à la santé, en plafonnant les tarifs d'itinérance de gros pour rendre les services de télécommunications plus abordables, en luttant contre la discrimination transfrontalière par les prix, et encore plus.
Nous allons accorder 200 millions de dollars pour la mise en place d'un programme national d'atténuation des catastrophes pour aider à protéger les collectivités des catastrophes naturelles.
Le Plan d'action économique va permettre de rétablir l'équilibre budgétaire en 2015. Comme comptable agréée et comme députée de , je suis fière de prendre avec le gouvernement cet engagement envers les contribuables. Nous ne le ferons pas à n'importe quel prix comme des gouvernements précédents. Ça, c'est un point très important. Nous respectons les contribuables.
Par exemple, les principaux transferts aux provinces au titre des soins de santé, de l'éducation et d'autres services dont les Canadiens dépendent continueront également de s'accroître à des niveaux records, alors que nous maîtrisons les dépenses des ministères, le soutien fédéral aux Canadiens, comme les prestations aux aînés, continueront d'augmenter.
Notre gouvernement conservateur se concentre entièrement sur ce qui compte pour les Canadiens: la création d'emplois, la croissance économique et la prospérité durable du Canada. Grâce au Plan d'action économique du Canada, l'économie canadienne affiche la meilleure performance de tous les pays du G7 depuis quelques années, pendant la récession mondiale, comme pendant la reprise. De plus, le Canada est le seul pays du G7 a avoir l'excellente cote AAA de toutes les principales agences de notation.
Le ratio dette-PIB net du Canada est le plus bas du G7, et de loin. Pour la sixième année de suite, le Forum économique mondial considère que le système bancaire du Canada est le plus solide du monde.
[Traduction]
D'ailleurs, le Fonds monétaire international et l'Organisation de coopération et de développement économiques ont prévu que le Canada connaîtra une des plus fortes croissances parmi les pays du G7 dans les années à venir. C'est une réalisation remarquable.
[Français]
Depuis la fin de la récession, en juillet 2009, plus d'un million de nouveaux emplois, net, ont été créés au Canada, dont plus de 85 % à temps plein et près de 80 % dans le secteur privé.
Contrairement au NPD et aux libéraux, avides de taxes et d'impôts, notre gouvernement conservateur croit à un faible fardeau fiscal et au principe de laisser l'argent là où il doit être: dans le portefeuille des familles canadiennes qui travaillent fort et des créateurs d'emplois. Nous réduisons les taxes et les impôts sous toutes leurs formes: impôt personnel, taxe à la consommation, imposition des sociétés, taxe d'accise et plus encore. J'ai aussi beaucoup d'exemples de cela, mais je ne pense pas avoir le temps de les donner.
[Traduction]
Il est important que les Canadiens sachent que nous sommes là pour l'ensemble de la population. Nous agissons pour tous les Canadiens, jeunes et moins jeunes. Par exemple, la Stratégie emploi jeunesse, le programme SEJ, aide les jeunes à acquérir les compétences et l'expérience de travail nécessaires pour entrer sur le marché du travail. Il s'agit d'un investissement important de 330 millions de dollars par année. Nous investissons 123 millions de dollars pour rationaliser et moderniser le Programme canadien de prêts aux étudiants. Cet investissement fait partie des initiatives déjà mises en place pour appuyer les jeunes.
Il est également important de reconnaître les mesures que nous avons prises pour aider les aînés. Ils bénéficient de notre création historique, le compte d'épargne libre d'impôt, ou CELI. Il est utile aux aînés, car ni le revenu gagné dans un CELI ni les montants qui en sont retirés n'influent sur l'admissibilité aux prestations et crédits fédéraux fondés sur l'étude du revenu, comme le Supplément de revenu garanti.
Je suis fière de ce projet de loi et du Plan d'action économique de 2014.
Je suis impatiente de répondre aux questions de mes collègues concernant cet important budget.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet du projet de loi , Loi n
o 1 sur le plan d'action économique de 2014. Je ne prends pas souvent la parole durant les débats sur les mesures législatives, mais je veux partager quelques réflexions sur ce projet de loi. Je tiens à le faire parce que je crois que ce projet de loi ainsi que notre récent budget — qu'il mettrait en oeuvre — revêtent une importance particulière pour les électeurs d'York—Simcoe.
Sous la direction du , le gouvernement est resté fidèle à son engagement de renforcer l'économie pour tous les Canadiens et à sa détermination à faire adopter son plan.
C'est avec fierté que j'ai présenté, vendredi dernier, ce projet de loi au nom du . C'est notre plus récente initiative, axée sur nos principales priorités: créer des emplois et stimuler la croissance économique; soutenir et protéger les familles; et rétablir l'équilibre budgétaire en 2015. Le projet de loi mettrait en oeuvre des initiatives visant à jumeler mes électeurs aux emplois disponibles, à investir dans l'infrastructure et à mettre davantage l'accent sur le commerce et l'exploitation responsable des ressources.
Mes électeurs sont ravis de voir que nous prenons des mesures pour les jumeler aux emplois disponibles et stimuler la création d'emplois. York—Simcoe est une circonscription laborieuse. Les gens sont fiers de faire un travail manuel qui se traduit par un résultat concret et positif à la fin de la journée de travail. C'est un budget pour ces travailleurs et leur famille.
Les apprentissages jouent un rôle important dans le système d'éducation du Canada. Ils permettent d'acquérir les compétences et les connaissances essentielles nécessaires pour stimuler et faire croître l'économie du Canada. La Loi no 1 sur le plan d'action économique de 2014 le reconnaît et permettrait aux apprentis inscrits dans un métier désigné Sceau rouge d'avoir accès à un prêt sans intérêt pouvant atteindre 4 000 $ pour suivre une formation technique. Je veux m'assurer que mes jeunes électeurs aient de réelles possibilités de trouver un emploi et de faire carrière. Beaucoup d'entre eux obtiennent un emploi en Ontario ou prennent leur courage à deux mains et déménagent dans l'Ouest pour profiter des débouchés. Dans les deux cas, je veux qu'ils aient cette possibilité.
Dans York—Simcoe, on a souvent recours aux travailleurs étrangers temporaires. La culture maraîchère des terres noires fertiles d'Holland Marsh, la plus importante au pays, dépend grandement des travailleurs étrangers temporaires pour occuper les emplois qui ne peuvent être comblés localement. Cela a toujours été fait avec soin. Ailleurs au Canada, le Programme des travailleurs étrangers temporaires a malheureusement connu des ratés ces dernières années. En effet, les fonctionnaires avaient approuvé le recours aux travailleurs étrangers temporaires en dépit de la disponibilité de Canadiens aptes et désireux de faire le travail. Certains de mes électeurs ont aussi connu une telle situation.
Voilà qui est inacceptable. Le gouvernement est déterminé à maintenir un programme des travailleurs étrangers temporaires qui agit dans l'intérêt du pays. C'est pourquoi le projet de loi à l'étude comprend des mesures visant à renforcer le processus d'avis relatif au marché du travail pour faire en sorte que les emplois disponibles soient tout d'abord offerts aux Canadiens.
Dans le projet de loi, nous maintenons également notre engagement à appuyer les familles, comme celle d'York—Simcoe. Dans le discours du Trône de l'an dernier, nous nous étions engagés à faire baisser les prix et à stimuler la concurrence au sein du marché des télécommunications. Des progrès importants seront réalisés en ce sens grâce au plafonnement des tarifs d'itinérance de gros sur le marché intérieur, une mesure incluse dans le projet de loi. On y prévoit aussi un plus grand appui aux familles en portant à 15 000 $ le montant maximal du crédit d'impôt pour frais d'adoption, ce qui rendra le processus d'adoption plus abordable.
Nous proposons également de modifier le régime fiscal afin qu'il suive l'évolution du système de soins de santé et des besoins des Canadiens. Je parle d'exempter les services offerts par les docteurs en naturopathie et les acuponcteurs de la taxe sur les produits et services ou de la taxe de vente harmonisée, comme c'est le cas en Ontario. Les électeurs d'York—Simcoe se tournent de plus en plus vers la médecine non traditionnelle. Cette mesure vise à les aider de manière concrète et tangible.
[Français]
Les mesures prévues dans le Plan d'action économique de 2014 ont un élément très important en commun avec tous nos autres budgets qui l'ont précédé: il donnera des résultats pour les Canadiens et à leur économie.
En 2009, après la pire récession mondiale depuis la grande crise, notre gouvernement a présenté son premier Plan d'action économique. Depuis lors, les politiques économiques que nous mettons en place dans nos Plans d'action économique connaissent un succès sans égal. Par exemple, dans les faits, le Canada est le chef de file en matière d'économie de tous les grands pays développés du G7. En outre, si l'incertitude économique demeure une réalité pour beaucoup d'économies développées, nos Plans d'action économique ont permis au Canada de recouvrer tous les emplois perdus pendant la récession, et plus encore.
Depuis notre premier Plan d'action économique, notre gouvernement a créé, net, plus d'un million d'emplois. Il s'agit de la plus forte croissance de l'emploi parmi les pays du G7 durant la reprise. Depuis 2009, presque tous les emplois créés sont des postes à temps plein, dont près de 85 % sont dans le secteur privé et plus des deux tiers sont dans des secteurs où les salaires sont élevés.
[Traduction]
De plus, le produit intérieur brut réel du Canada est maintenant nettement plus élevé qu'avant la récession. Encore une fois, le Canada est le pays du G7 ayant les meilleurs résultats.
Malgré toutes ces réalisations et même s'il est évident que nous avons mis en place un plan avantageux pour les Canadiens et notre économie, l'opposition continue à s'opposer sans cesse à nos importantes initiatives économiques.
Ce qui compte le plus pour les électeurs d', c'est que ce projet de loi d'exécution du budget pave la voie à l'élimination du déficit et au rétablissement de l'équilibre budgétaire en 2015. C'est important pour eux parce qu'ils comprennent que la dette publique est leur dette et que, lorsque l'opposition vote contre nos mesures, c'est parce qu'elle veut un élargissement de l'appareil gouvernemental, une augmentation des dépenses, un alourdissement du fardeau fiscal, une accumulation des déficits et une augmentation de l'endettement. Ce n'est pas ce que les habitants d' désirent obtenir d'Ottawa.
En me fondant sur mon expérience passée en tant que ministre du Commerce international, je peux dire à la Chambre que la capacité du gouvernement conservateur de proposer des mesures concrètes pour compléter notre cadre déjà solide et de les faire adopter rapidement par le Parlement permet au Canada de se démarquer des autres économies développées.
Par comparaison, beaucoup d'autres pays ont observé la paralysie de leur système politique et l'effondrement de leur gouvernement, et ils ont dû réclamer de l'aide. Des gens que je rencontrais à l'étranger me disaient qu'ils faisaient confiance au gouvernement du Canada. Ils disaient que, comparativement aux États-Unis et à la majorité des pays européens, le Canada obtenait au moins des résultats.
L'obtention de résultats est l'une des principales marques de commerce du gouvernement. Nous avons déployé des efforts considérables pour favoriser un environnement de travail consciencieux, productif et discipliné à la Chambre des communes. À , les électeurs me demandent habituellement pourquoi les choses traînent tellement au Parlement. Ils me disent qu'ils nous ont élus pour que nous prenions des décisions.