:
Monsieur le Président, j'en étais donc rendu à dire que ce gouvernement choisit aussi de faire abstraction des dizaines de milliers de citoyens qui font entendre leur voix et leur désarroi devant la situation à CBC/Radio-Canada. Aucun député ici ne peut nier que les citoyens de leur coin de pays ont pris position et prennent la parole pour la défense de Radio-Canada. Les députés reçoivent tous les jours des appels et des courriels semblables à ceux que je reçois. Ils prennent note de plus de 25 000 citoyens qui ont d'ailleurs pris la peine de signer la pétition sur notre site pour nous dire qu'un diffuseur public efficace fait nécessairement partie d'un paysage médiatique et culturel en santé, et qu'un Radio-Canada fort tient à coeur à tous ces gens.
Il n'y a pas de doute, les conservateurs sont tout à fait responsables de ce qui se passe à Radio-Canada. On en est rendu là aujourd'hui parce que les conservateurs ont précisément voulu qu'on en soit rendu là. Quand les conservateurs choisissent de s'en prendre à Radio-Canada en réduisant son budget, alors même que cette société fait face à certaines conditions de marché les plus difficiles de son histoire et alors même que ça va mal à la shoppe, comme on dit, ils démontrent tout simplement un acharnement dont ils sont évidemment capables.
Loin de vouloir se laver les mains de ce qui se passe à Radio-Canada, les conservateurs ont en réalité imposé des ponctions lourdes de conséquences sur le diffuseur public, de l'ordre de 115 millions de dollars sur trois ans, provoquant des années de restrictions, de fermetures de divers services, de retranchements de postes et de fuites de talents.
Les conséquences, on n'en voit aujourd'hui que le début. On a tous entendu parler du cri du coeur des grands journalistes et téléjournalistes de l'antenne: Céline Galipeau, Patrice Roy, Alain Gravel et bien d'autres, qui ont lancé l'avertissement que les coupes allaient bientôt affecter sérieusement le travail des artisans de Radio-Canada et particulièrement le journalisme qu'on y pratique.
Tout porte à croire qu'ils vont certainement saccager le service des sports de Radio-Canada, aujourd'hui très apprécié, comme ils vont gravement déteindre sur les stations régionales. Quand Céline Galipeau en est rendue à publier une lettre ouverte dans le journal, c'est sûr qu'on doit commencer à s'inquiéter avec elle.
[Traduction]
Cela fait longtemps que les deux partis qui ont été au pouvoir s'attaquent à CBC/Radio-Canada. En 2012, les conservateurs ont imposé des compressions supplémentaires de 115 millions de dollars sur trois ans, y compris 45 millions de dollars cette année. Ces compressions sont la raison pour laquelle CBC/Radio-Canada éprouve tant de difficultés de nos jours.
Avant l'arrivée au pouvoir des conservateurs, les libéraux avaient réduit le budget de CBC/Radio-Canada de centaines de millions de dollars, laissant l'organisation plus vulnérable que n'importe quel autre gouvernement avant lui l'avait fait. Certains des députés libéraux qui se portent courageusement à la défense de CBC/Radio-Canada maintenant faisaient partie du gouvernement qui a fait subir des compressions de 414 millions de dollars à notre diffuseur public durant ses premières années au pouvoir, alors qu'il avait promis de le protéger. Après avoir joué ce tour en 1993, le gouvernement libéral a récidivé en 1997. Les libéraux sont responsables de certaines des compressions les plus importantes dans l'histoire de la société et ont fait perdre des milliers d'emplois à CBC/Radio-Canada.
À titre de néo-démocrate, je peux affirmer aujourd'hui, en toute crédibilité, que CBC/Radio-Canada a besoin d'un financement adéquat, stable et pluriannuel afin de lui permettre de réaliser son mandat. C'est nécessaire si nous voulons un diffuseur public indépendant et fort. Les Canadiens savent que nous sommes le seul parti qui peut y parvenir.
Les compressions que les libéraux et les conservateurs imposent à CBC/Radio-Canada depuis de nombreuses années ont des conséquences très graves. Nous commençons à observer les effets de cette nouvelle série de compressions. En effet, certains des meilleurs journalistes de la société sont en train de quitter leur poste afin de sauver l'emploi de collègues plus jeunes. Nous avons entendu dire que l'animateur de l'émission The Fifth Estate avait décidé de s'en aller afin que tous les producteurs de l'émission puissent demeurer en poste. Nous savons que ces compressions auront d'autres répercussions à l'avenir.
[Français]
Sur le réseau français comme sur le réseau anglophone, les émissions d'information écopent des dernières compressions, mettant en péril le rôle que joue Radio-Canada sur le plan démocratique.
À la télé de Radio-Canada, l'émission Enquête d'Alain Gravel perd des journalistes et des gens qui travaillent derrière la caméra. Or ce sont ces mêmes journalistes, recherchistes, techniciens et réalisateurs qui mettent du temps et des ressources dans des efforts journalistiques qui ne sont pas toujours entrepris dans les autres médias. D'ailleurs, ce sont surtout ceux-là qui ont dévoilé au public les nombreuses tromperies et les abus de confiance que l'on a vus en politique ces dernières années.
Imaginons un instant que la commission Charbonneau n'ait jamais existé et que les affaires sordides, dont on commence seulement à entendre les échos, étaient encore la façon de faire. Investir dans une émission comme Enquête, c'est drôlement rentable pour notre société.
Puisqu'il me reste très peu de temps, je sauterai quelques passages de mon discours.
Lorsqu'il s'agit des compressions à Radio-Canada, l'autre chose que l'on nous répond à nous et aux nombreux citoyens qui s'inquiétons pour l'avenir proche de Radio-Canada, c'est que si Radio-Canada a besoin de financement adéquat, elle doit présenter une programmation qui intéresse le monde. Un député de la Chambre a déjà dit cela. N'est-ce pas pathétique?
D'ailleurs, c'est bien ce que répète régulièrement la ministre lorsqu'on lui pose la question. Elle dit qu'il faut que Radio-Canada présente une programmation qui intéresse les Canadiens. Une réponse comme celle-là nous rappelle à quel point les conservateurs ne comprennent rien à la réalité du Québec ni à la francophonie. Sans doute est-ce facile à oublier pour eux, mais les Québécois écoutent les émissions d'ici et aiment le contenu produit ici. C'est la même chose dans la grande francophonie canadienne.
Le quartier du Vieux-Longueuil, où se trouve mon bureau, est souvent la scène de productions télévisuelles, car les boîtes de production s'intéressent à leur milieu. C'est précisément le rôle précieux de Radio-Canada de nous renvoyer le reflet de notre société.
Les gens de partout au pays ont à coeur ce diffuseur public et espèrent voir émerger un diffuseur indépendant, financé adéquatement, compte tenu de son mandat, mais aussi financé de façon stable et pluriannuelle, de façon à le protéger des aléas du marché publicitaire.
Malgré les déboires actuels, on tient à Radio-Canada, peut-être même un peu plus qu'avant. Quand on pense aux compressions dans le domaine de l'information, particulièrement en ce qui a trait à la couverture de l'actualité internationale, quand on pense à cette culture de rigueur qui risque de se perdre à cause d'un gouvernement qui en aurait pourtant bien besoin, on se rend bien compte qu'on tient à Radio-Canada.
Quand on pense à l'excellente diffusion des sports à Radio-Canada, une couverture primée et appréciée, et on s'en voudrait de ne pas mentionner ici la présentation des Jeux olympiques, un moment médiatique d'une grande qualité et constamment exprimé dans un français rigoureux, cela aussi fait qu'on tient à Radio-Canada.
On tient à Radio-Canada quand on pense à sa mission éducative, dont le mandat est non seulement de nous divertir, mais aussi de nous informer et de faire de nous de meilleurs citoyens, plus réfléchis et parfois même plus cultivés. C'est un mandat absolument unique, et aucun autre diffuseur n'a à porter une telle responsabilité.
On tient à Radio-Canada quand on pense à son rôle démocratique irremplaçable de faire la veille sur notre société, ses réalités ignorées et ses voix qui ne seraient pas entendues ailleurs. Contrairement aux diffuseurs d'État qu'on peut retrouver ici et là dans le monde, le rôle de notre diffuseur public n'est pas de se faire le porte-voix du pouvoir, mais au contraire, de surveiller les gouvernements successifs et le monde politique. Cela nous en prendrait plus, pas moins.
Au cours des dernières semaines, 25 000 citoyens se sont joints au NPD pour dire qu'ils tenaient à Radio-Canada. J'en invite encore 25 000 autres à joindre leurs voix aux nôtres.
Monsieur le Président, j'avais oublié de dire que j'aimerais partager mon temps avec la députée de .
:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de de sa déclaration sans équivoque aujourd'hui et de sa motion appuyant CBC/Radio-Canada.
Pour la gouverne de ceux qui regardent le débat, la présente motion:
[...] demande au gouvernement: a) de renoncer aux compressions de 45 millions de dollars pour l’année 2014-2015 issues du Budget 2012; b) d’assurer un financement adéquat, stable et pluriannuel au diffuseur public afin que celui-ci puisse réaliser son mandat.
Tout d'abord, permettez-moi d'expliquer pourquoi nous avons besoin de CBC/Radio-Canada. Je vais commencer par citer le producteur et réalisateur canadien Peter Raymont. Voici ce qu'il a dit:
À mon avis, les arts, en particulier la programmation artistique du réseau de télévision de langue anglaise CBC, pourraient vraiment contribuer à revitaliser la société d'État. Depuis plusieurs années maintenant, la programmation artistique de CBC a été très minime. À mon avis, il est regrettable que les artistes canadiens — musiciens, poètes, écrivains et cinéastes — ne puissent faire entendre leur voix et diffuser leurs oeuvres à la télévision de CBC, qui fait partie intégrante de la culture et de l'identité canadiennes.
Il demeure absolument essentiel que les Canadiens diffusent leurs histoires. C'est ce que le radiodiffuseur public nous permet de faire. Nous devons pouvoir raconter nos histoires, et de toutes les régions de notre vaste pays, pas uniquement des métropoles. Je viens de Toronto, de la circonscription de Parkdale—High Park. Néanmoins, les histoires des grandes comme des petites villes de partout au pays font partie de notre identité et nous devons les connaître.
Manifestement, le gouvernement n'aime pas les institutions canadiennes, qu'il s'agisse d'Élections Canada, de la Cour suprême, de Postes Canada, ou, maintenant, de CBC/Radio-Canada. Ces compressions semblent s'inscrire dans une attaque généralisée à l'égard des institutions publiques.
Nous devons le reconnaître: le radiodiffuseur public fait partie intégrante de l'édification de notre pays. Il fait partie intégrante de notre pays. Nous avons besoin de diffuser nos histoires. Rien, dans le secteur privé, ne pourrait remplacer le rôle que joue CBC/Radio-Canada. Ces compressions nous empêchent de diffuser efficacement nos histoires d'un bout à l'autre de notre pays.
De quelles compressions je parle? Les compressions dont il est question aujourd'hui résultent directement du budget de 2012 des conservateurs. Or, depuis leur arrivée au pouvoir, les conservateurs ont CBC/Radio-Canada dans leur ligne de mire. Ils ont nommé des conservateurs à des postes de haute direction et leur ont littéralement ordonné de mettre la hache dans l'institution.
Conséquence directe des mesures prises non seulement par le gouvernement conservateur actuel, mais aussi par les gouvernements libéraux précédents, CBC/Radio-Canada se retrouve grandement affaiblie, mais parallèlement à cela, elle doit tenter de survivre dans le marché télévisuel, où la concurrence est très féroce, et s'efforcer de se transformer et de suivre le rythme des technologies du XXIe siècle.
Les néo-démocrates se demandent si CBC/Radio-Canada peut bel et bien s'acquitter de son mandat dans les conditions actuelles, plus particulièrement en ce qui concerne les régions et les communautés minoritaires de langue officielle. Nous avons désespérément besoin de ces voix pour renforcer la cohésion du pays et célébrer nos différences.
Il est décevant que la nouvelle semble adopter l'approche conservatrice, qui consiste à abandonner cette importante institution canadienne.
Le NPD croit en l'importance de notre diffuseur public. CBC/Radio-Canada devrait avoir un budget adéquat, stable et un tant soit peu prévisible. Ainsi, l'organisation serait moins à la merci des caprices du marché publicitaire et moins touchée par l'influence politique, si je peux m'exprimer ainsi, car elle n'aurait pas à se préoccuper autant des décisions du gouvernement en poste.
Ces compressions ont d'énormes répercussions sur le personnel de CBC/Radio-Canada. Nous perdons des centaines de jeunes employés, des personnes compétentes qui représentent l'avenir de notre système de radiodiffusion et qui pourraient changer grandement les choses au pays.
J'aimerais citer Linden MacIntyre, l'animateur de l'émission The Fifth Estate, qui s'est exprimé au sujet des 657 personnes qui perdront leur emploi à la suite de ces compressions.
Il est l'un de ceux qui ont remis leur démission pour que de jeunes personnes puissent conserver leur emploi. M. MacIntyre a été un véritable trésor canadien en tant qu'animateur de l'émission The Fifth Estate. Voici ce qu'il a déclaré:
[...] ces 657 personnes sont jeunes et talentueuses et elles représentent l'avenir de CBC/Radio-Canada. Si nous les perdons aujourd'hui, nous hypothéquons notre avenir. C'est une tragédie, autant pour les personnes que pour l'organisation, et je suppose qu'il n'est pas exagéré de dire que c'est aussi une tragédie nationale.
Je suis d'accord. Je crois moi aussi que ces compressions à CBC/Radio-Canada sont une tragédie nationale. Par ailleurs, comme je l'ai mentionné, ces compressions ne sont pas uniquement attribuables aux conservateurs. Il convient de souligner que lorsque les libéraux étaient au pouvoir, pendant les années 1990, ils ont fait des compressions de 400 millions de dollars à CBC/Radio-Canada. Presque 2 500 personnes avaient alors perdu leur emploi. On reconnaît généralement que les difficultés de CBC/Radio-Canada ont commencé durant l'ère Chrétien. Voilà maintenant que les conservateurs font d'autres compressions, qui s'ajoutent aux compressions terribles qui avaient été faites à cette époque.
Quelles en sont les conséquences pour notre grand diffuseur public? Comme je l'ai dit, nous sommes en train de perdre des jeunes talents. Mais nous sommes également en train de faire disparaître la voix des Canadiens. Nous perdons des émissions régionales et diverses autres émissions un peu partout au pays. Nous sommes en chute libre dans le classement mondial. Parmi les 18 grands pays occidentaux, le Canada figure au 16e rang, c'est-à-dire au troisième échelon à partir du bas, pour ce qui est de la somme par habitant consacrée aux diffuseurs publics, tout juste devant la Nouvelle-Zélande et les États-Unis. Voilà la triste réalité attribuable au sous-financement de notre diffuseur public.
Ce problème est important pour l'ensemble du pays, mais, aux yeux des gens de ma circonscription, , c'est un problème énorme. J'ai reçu des centaines et des centaines de courriels, d'appels et de lettres de la part des personnes que cette série de compressions inquiète beaucoup. Permettez-moi de citer deux de ces lettres. La première nous vient d'un électeur du nom de Joe, qui nous parle de la publicité à la radio de Radio-Canada. Voici ce qu'il écrit:
Je viens d'entendre la première publicité diffusée à la radio de Radio-Canada. Ma lettre est un cri d'indignation. Promettez-moi que le NPD établira un financement stable pour notre diffuseur public, de manière à nous épargner un effritement encore plus prononcé de cette institution jadis colossale. Qu'est-ce qui nous attend maintenant? Des panneaux-réclames à côté des édifices du Parlement?
Joe peut être certain que le NPD rétablira le financement de Radio-Canada.
Je voudrais maintenant citer une lettre d'une électrice du nom de Cathy. Elle écrit au et m'envoie une copie de sa lettre, qui porte sur les changements apportés dans le budget de 2012. Voici ce qu'elle écrit:
Votre manque de respect pour l'intelligence des Canadiens est évident lorsque vous remettez en question la valeur de Radio-Canada. Durant la campagne électorale, vous avez laissé entendre que vous maintiendriez le financement de Radio-Canada. Pourtant, dès que vous avez pu former un gouvernement majoritaire, vous vous êtes empressé de démanteler un réseau qui suscite le respect sur la scène internationale, mais qui menace apparemment votre idéologie. Qu'un gouvernement, quel qu'il soit, veuille nous faire perdre Radio-Canada ou, pire encore, la transformer en machine de propagande est un affront à notre démocratie et une preuve que le gouvernement est déconnecté de l'histoire de ce grand pays ainsi que du rôle irremplaçable joué par Radio-Canada pour maintenir les liens qui font de nous une nation. Après des dizaines d'années de réduction du financement, les cadres supérieurs de Radio-Canada se préparent à la démanteler et la gèrent comme une entreprise privée, ce qui continue de miner la capacité de Radio-Canada de s'acquitter de son mandat de rapprocher les Canadiens. Vous devriez en avoir honte [...]
Je remercie Cathy pour cette lettre et je reprends ses mots: Vous devriez en avoir honte, monsieur le .
La motion présentée aujourd'hui par le NPD réclame un financement stable, prévisible et à long terme pour Radio-Canada. Cessons de nous attaquer à notre diffuseur national. Prenons-en plutôt grand soin. Préservons-le, améliorons-le et léguons-le aux générations futures dans l'intérêt de tous les Canadiens.
:
Monsieur le Président, je suis content de pouvoir parler de la motion présentée par mon collègue néo-démocrate. Il faut dire d'emblée que CBC/Radio-Canada est un organisme indépendant par rapport au gouvernement, et il y a plusieurs raisons qui justifient cela. Je vais expliquer brièvement la nature du rapport entre ces deux entités.
Je tiens d'abord à rappeler l'origine de CBC/Radio-Canada. Lorsque cette société a été créée en 1936, le Parlement lui a accordé une grande indépendance par rapport au gouvernement afin qu'elle prenne librement ses décisions sur sa programmation sans être soumise au type d'ingérence politique que préconise aujourd'hui l'opposition. Depuis son adoption, la Loi sur la radiodiffusion, qui régit cette société, a été modifiée plusieurs fois pour l'adapter aux nouvelles réalités. Ces divers changements ont été faits en respectant complètement la nécessaire relation d'indépendance de CBC/Radio-Canada par rapport au gouvernement fédéral.
Il est important de prendre un moment pour parler de l'incidence de l'orientation stratégique du conseil sur CBC/Radio-Canada. Toutefois, il importe d'abord de reconnaître la relation définie par la liberté d'expression fondamentale, qui est la pierre angulaire de notre démocratie canadienne.
L'indépendance de CBC/Radio-Canada est soulignée explicitement dans trois articles de la Loi sur la radiodiffusion. Elle stipule que:
La Société jouit, dans la réalisation de sa mission et l’exercice de ses pouvoirs, de la liberté d’expression et de l’indépendance en matière de journalisme, de création et de programmation.
La société rend des comptes au Parlement par l'entremise de la . Elle est régie par un conseil d'administration composé de 12 personnes, dont le président du conseil et le président, qui sont nommés par le gouverneur en conseil. Le conseil assure l'intendance générale de la société. Il est responsable de la réalisation du mandat et de la gestion des affaires et activités de la société. Il tient la haute direction responsable du rendement de la société. Il est aussi responsable de l'orientation stratégique de CBC/Radio-Canada.
Le plan stratégique quinquennal du diffuseur public est un exemple de la façon dont le conseil interprète son mandat public et oriente CBC/Radio-Canada dans le cadre de l'élaboration des stratégies médiatiques, de la programmation et d'autres initiatives.
Le mandat de CBC/Radio-Canada stipule que:
l) la Société Radio-Canada, à titre de radiodiffuseur public national, devrait offrir des services de radio et de télévision qui comportent une très large programmation qui renseigne, éclaire et divertit;
m) la programmation de la Société devrait à la fois:
(i) être principalement et typiquement canadienne,
(ii) refléter la globalité canadienne et rendre compte de la diversité régionale du pays, tant au plan national qu'au niveau régional, tout en répondant aux besoins particuliers des régions,
(iii) contribuer activement à l'expression culturelle et à l'échange des diverses formes qu'elle peut prendre,
(iv) être offerte en français et en anglais, de manière à refléter la situation et les besoins particuliers des deux collectivités de langue officielle, y compris ceux des minorités de l'une ou l'autre langue,
(v) chercher à être de qualité équivalente en français et en anglais,
(vi) contribuer au partage d'une conscience et d'une identité nationales,
(vii) être offerte partout au Canada de la manière la plus adéquate et efficace, au fur et à mesure de la disponibilité des moyens,
(viii) refléter le caractère multiculturel et multiracial du Canada;
Pour offrir aux Canadiens un large éventail de programmes culturels canadiens, le diffuseur public doit présenter le contenu sur de multiples plateformes médiatiques. Les Canadiens s'attendent à avoir accès au contenu média au moment et à l'endroit voulus, que ce soit au moyen d'appareils mobiles, de la télévision ou de la vidéo sur demande. Ils veulent également pouvoir contribuer au contenu et exprimer leur opinion personnelle.
CBC/Radio-Canada doit s'efforcer de répondre à ces besoins en s'employant à créer et à offrir du contenu canadien de qualité, innovant et original, qui reflète et unit les Canadiens, dans le cadre d'une programmation régionale et nationale, et en conviant les auditoires canadiens à des événements spéciaux, comme des assemblées publiques. Le plus important, c'est que CBC/Radio-Canada doit s'efforcer d'être rentable et transparente et rendre des comptes, comme, je l'espère, le chef du NPD au comité, dans une dizaine de minutes. CBC/Radio-Canada doit présenter des émissions nationales de qualité qui renseignent, éclairent et divertissent les Canadiens, comme l'exige son mandat.
CBC/Radio-Canada offre des espaces, des forums et d'autres possibilités pour les Canadiens de communiquer entre eux pour échanger des histoires, des expériences et des opinions. La société doit maintenir et, s'il y a lieu, accroître sa présence en région et continuer de le faire de manière innovante, en mettant à profit tous ses divers services ou certains, selon le cas.
Elle doit chercher à joindre les localités qui ne captent pas beaucoup de chaînes ou de services culturels. Elle offre également des bulletins de nouvelles régionaux. CBC/Radio-Canada est maintenant présente dans un plus grand nombre de collectivités mal desservies, dont Kelowna, Hamilton, les banlieues nord de Montréal et Terre-Neuve.
CBC/Radio-Canada investit également dans la programmation télévisuelle numérique et est reconnue comme chef de file de l'offre numérique avec ses sites Web de nouvelles et des applications avant-gardistes comme TOU.TV et le portail CBC Music sur le Web. La société offre maintenant un vaste choix d'émissions numériques que les Canadiens peuvent regarder où et quand ils le veulent.
La programmation numérique pourrait également accentuer sa présence en région. La société doit continuer de s'efforcer d'être présente en région en utilisant les médias numériques et offrir du contenu canadien aux heures de grande écoute.
Comme tous les radiodiffuseurs, la société cherche à se diversifier et à accroître ses recettes. CBC/Radio-Canada devrait continuer à former des partenariats et à chercher d'autres façons d'exploiter ses ressources au maximum.
Il incombe à la société d'établir des indicateurs de rendement pour surveiller dans quelle mesure, selon les Canadiens, ses programmes et ses services satisfont aux principaux éléments de son mandat. Le gouvernement appuie fermement l'accent que la société met sur la mesure de son rendement, car il est impératif que toutes les sociétés d'État montrent les résultats qu'elles obtiennent avec l'argent des contribuables canadiens.
Pour ce qui est du mandat précis de CBC/Radio-Canada, selon des sondages récents commandés par la société, les réseaux de radio et de télévision anglophones et francophones de CBC/Radio-Canada ont obtenu un résultat moyen de 8 sur 10 sur les plans de l'information, de l'enrichissement, du divertissement et de l'accès sur les nouvelles plateformes. On a demandé aux Canadiens d'évaluer les services en anglais et en français de CBC/Radio-Canada par rapport aux priorités stratégiques de la société. Ils lui ont accordé une note de 8 sur 10 parce que ses services sont de grande qualité, distinctifs et diversifiés et parce qu'ils tiennent compte de la réalité de toutes les régions du Canada.
Comme tous les diffuseurs, la société continue de mesurer sa part d'auditoire, ses revenus, ses abonnés, ses coûts de production et l'adoption de ses nouvelles plateformes. Il convient de souligner que les résultats comprennent le rendement du réseau de télévision francophone, les services radio du réseau et les progrès réalisés sur les plateformes numériques.
Par ailleurs, CBC/Radio-Canada doit trouver des façons d'attirer les Canadiens âgés de 25 à 54 ans, un groupe démographique qui a échappé, et qui continue d'échapper, à la société. Il s'agit d'un groupe démographique très recherché par tous les annonceurs télé. C'est d'abord et avant tout la baisse du nombre de téléspectateurs appartenant à ce groupe et des revenus publicitaires qui est à l'origine des problèmes auxquels CBC/Radio-Canada doit faire face.
En guise de conclusion sur cet exemple de gouvernance, il est essentiel de souligner que CBC/Radio-Canada est responsable de ses opérations quotidiennes, y compris ses objectifs stratégiques. Dans le cadre de ces objectifs, il lui incombe également de veiller à ce que ses plans stratégiques soient respectés et à ce que les besoins des Canadiens soient satisfaits.
En tant que directeur général se trouvant à la tête de l'équipe de la haute direction, le président est responsable de la gestion globale de la société. Il rend compte au conseil d'administration du fonctionnement efficient de la société, conformément aux plans et aux priorités établis par le conseil lui-même.
Les membres du conseil d'administration présentent une combinaison adéquate de compétences et d'expérience afin de pouvoir gérer CBC/Radio-Canada, et il leur incombe de veiller à ce qu'elle remplisse son mandat. Compte tenu du cadre législatif et des règlements régissant le secteur de la radiodiffusion, il est aussi important de savoir que le conseil d'administration joue son rôle et assume ses responsabilités. Les membres du conseil possèdent les connaissances, les compétences et l'expérience nécessaires pour faire un bon travail dans les secteurs juridique, communautaire et commercial, ainsi que dans les domaines des médias et de la comptabilité.
J'aimerais maintenant revenir à la nature de la relation indépendante qui existe entre CBC/Radio-Canada et le gouvernement et à ce qu'elle signifie en termes de reddition de comptes devant le Parlement et, chose plus importante encore, la population canadienne.
C'est la Loi sur la gestion des finances publiques qui régit la gestion des deniers publics. Elle définit entre autres le vaste cadre redditionnel que l'administration gouvernementale applique normalement à la plupart des sociétés d'État. En l'occurrence, cependant, certains articles de la partie X de la loi ne s'appliquent pas à CBC/Radio-Canada.
CBC/Radio-Canada n'est qu'une des très rares sociétés d'État à jouir de cette exemption, qui vise à préserver certaines décisions et activités culturelles de toute ingérence politique.
Même si la société d'État jouit de ce fait d'une grande indépendance par rapport au gouvernement, elle n'en est pas moins tenue de rendre des comptes, comme toutes les sociétés d'État fédérales, et de se conformer à la Loi sur la radiodiffusion — celle qui la concerne directement — et à d'autres mesures législatives, notamment la Loi sur l'accès à l'information, la Loi sur la protection des renseignements personnels ainsi que la législation du travail.
Chaque année, la société d'État annonce ses intentions au gouvernement en soumettant son plan d'entreprise quinquennal au ministre responsable, à des fins strictement informatives. Le résumé du plan et les budgets annuels de fonctionnement et d'immobilisations sont de plus déposés chaque année au Parlement.
Comme tout autre diffuseur canadien, CBC/Radio-Canada doit se conformer aux règlements du CRTC, qui lui fixe par ailleurs des exigences particulières pour ses licences de télévision et de radio, de manière à inciter le diffuseur public national à s'acquitter des éléments névralgiques de son mandat et à ainsi contribuer au dynamisme du système de diffusion canadien.
Pour renforcer encore plus la reddition de comptes de la société d'État envers les Canadiens, le gouvernement a élargi en 2007 la portée de la Loi sur l'accès à l'information afin que davantage d'organismes fédéraux, y compris CBC/Radio-Canada, soient tenus de répondre aux demandes d'accès à l'information. Le gouvernement a aussi exigé que la société d'État respecte les exigences liées à la divulgation proactive; autrement dit, les frais de déplacement et d'accueil de ses dirigeants et des membres du conseil d'administration doivent être publiés en ligne tous les trimestres. Nous nous attendons à ce que CBC/Radio-Canada se conforme pleinement aux exigences prévues dans cette loi.
Nous sommes allés encore plus loin pour qu'il y ait davantage d'échanges entre les Canadiens et les conseils d'administration des sociétés d'État. Pour inciter CBC/Radio-Canada à communiquer directement avec les Canadiens et pour donner à ceux-ci l'occasion de parler avec les membres du conseil d'administration, le gouvernement, en 2009, a ajouté dans la Loi sur la gestion des finances publiques une exigence qui oblige les sociétés d'État à tenir des réunions publiques annuelles. Lors de ces réunions, le public peut poser des questions et exprimer des préoccupations sur la programmation, la gestion financière et la gouvernance de CBC/Radio-Canada.
À titre de dirigeants principaux de la société d'État, le président, le président-directeur général et le chef de la direction financière doivent participer aux réunions du conseil d'administration. On s'attend à ce qu'ils parlent alors des plans et des dépenses de l'année précédente de la société d'État ainsi que de son avenir.
Il y a aussi des mécanismes qui permettent aux Canadiens de porter plainte au sujet des nouvelles ou de la couverture des affaires publiques de CBC/Radio-Canada. Les Canadiens peuvent communiquer directement avec la société d'État à ses stations locales ou à son siège social ici à Ottawa.
Les ombudsmans de CBC/Radio-Canada ont toute la latitude nécessaire pour se pencher sur les demandes de précision des Canadiens ou sur les plaintes que ces derniers souhaitent porter sur les nouvelles ou sur les émissions d'affaires publiques de CBC/Radio-Canada. Les ombudsmans décident si le processus journalistique ou le contenu radiophonique, télévisuel ou en ligne qui fait l'objet de la plainte viole effectivement les normes journalistiques de la société.
Les ombudsmans sont indépendants du personnel responsable de la programmation et de la haute direction. Après avoir fait enquête, les ombudsmans rendent compte de leurs conclusions directement au président-directeur général par l'entremise du conseil d'administration.
Le gouvernement croit qu'il est important que les Canadiens disposent de mécanismes pour demander des comptes à CBC/Radio-Canada. La société d'État tire une grande somme d'argent des fonds publics, soit plus de 1 milliard chaque année, et ce sont les contribuables qui, en définitive, financent les activités du gouvernement du Canada et des organismes publics. CBC/Radio-Canada reçoit du financement direct et indirect. Comme le président et le président du conseil d'administration l'ont reconnu, CBC/Radio-Canada dispose d'assez de fonds pour respecter le mandat que lui confère la Loi sur la radiodiffusion, soit rejoindre tous les Canadiens.
Les auditeurs canadiens ont maintenant accès à divers appareils électroniques de pointe, et à des centaines de services de télévision et de radio qui leur donnent une plus grande liberté de choix pour accéder au contenu qu'il désirent.
CBC/Radio-Canada doit continuer d'investir dans des émissions que les Canadiens veulent voir, et des plateformes que les Canadiens veulent utiliser. La société a l'indépendance nécessaire pour décider de la meilleure façon d'investir les fonds qu'elle reçoit des contribuables, par l'entremise du Parlement, afin de remplir son mandat.
La société continuera de mener ses activités indépendamment du gouvernement. Il faut cependant faire en sorte qu'elle continue de rendre des comptes à tous les Canadiens, et d'offrir une programmation de qualité qui répond aux attentes des Canadiens.
Pour conclure, il est essentiel que les Canadiens comprennent que, lorsque le pays a traversé une période très difficile, à cause de la récession de 2008 et 2009, le gouvernement était en mesure de réagir à cette crise nationale et mondiale de manière à créer des emplois, à attirer des investissements au pays, et à faire en sorte que le Canada soit en bien meilleure posture que la plupart des autres pays pour composer avec cette récession.
Entre autres, nous avons demandé à chacun des ministères et chacune de nos sociétés d'État indépendantes de faire sa part pour veiller à ce que le gouvernement du Canada et ses filiales retrouvent une position équilibrée en étant responsables et en demeurant productifs, de la manière qui leur convenait le mieux et qui leur permettrait de maintenir le niveau de services offerts, tout ça afin de pouvoir rétablir l'équilibre budgétaire. Nous n'avons pas demandé à certains ministères ou sociétés d'en faire plus que les autres. Nous leur avons tous demandé de faire leur part dans le cadre de l'initiative qui a été prescrite pour équilibrer les budgets, pour rétablir un style de gestion et de compréhension des affaires qui nous permettra très bientôt de rétablir l'équilibre budgétaire comme aucun autre gouvernement avant nous n'a pu le faire dans l'exécution de son mandat.
Si nous parcourions le pays pour demander aux Canadiens ce qu'ils pensent, ils nous diraient que les services qu'ils reçoivent du gouvernement fédéral n'ont pas changé, et qu'ils se sont même améliorés depuis 2006.
CBC/Radio-Canada exécute son mandat avec détermination et déploie tous les efforts possibles pour unir ses forces à celles du gouvernement du Canada pour veiller à ce que ses produits soient de la meilleure qualité possible, qu'ils soient faciles à comprendre et qu'ils soient offerts de façon financièrement responsable.
Je dirais à la Chambre que CBC/Radio-Canada fait son travail. Il ne fait aucun doute qu'elle éprouve des difficultés. Le mandat de la société a été établi en fonction de la conception qu'on avait de la radiodiffusion en 1936, qui est tout autre en 2014. Il n'y pas un seule organisme ou société qui offre ce type de service sans éprouver des difficultés et sans chercher résolument à trouver une façon de régler les problèmes de cotes d'écoute et de répondre aux exigences du public à son égard.
CBC/Radio-Canada fait son travail. Nous devrions la laisser continuer de faire son travail, de comprendre son mandat et de s'en acquitter.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de prendre la parole à la Chambre au sujet de CBC/Radio-Canada, pour des raisons très importantes. Notre radiodiffuseur public a été un infatigable bâtisseur de la culture canadienne dans tous les coins du pays. Comme je l'ai toujours dit, les gens estiment que la société CBC/Radio-Canada est essentielle pour la programmation dans les régions, qu'elle dessert depuis de nombreuses années.
Il y a bien entendu des situations parallèles. Nous avons le secteur privé et le secteur public, à savoir CBC/Radio-Canada. Dans un grand nombre de petits marchés, où le secteur privé ne pourrait pas survivre seul, CBC/Radio-Canada a offert ce service essentiel. Je pense plus particulièrement au Service du Nord de Radio-Canada, à titre d'exemple. Dans ma province, Terre-Neuve-et-Labrador, CBC/Radio-Canada a fourni dans des régions du Labrador un service que le secteur privé n'aurait pas pu offrir.
En repensant à la programmation tant de Radio-Canada que de la CBC, je vois comment la société a permis d'établir une conversation et une compréhension à l'échelle nationale. Avant de pouvoir nous parler à l'aide de petits appareils mobiles, nous communiquions par l'entremise d'un radiodiffuseur public.
Je me rappelle avoir regardé des émissions de CBC/Radio-Canada durant mon enfance, à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Nous n'avions pas des milliers de chaînes à l'époque, ni d'ordinateur et d'Internet. Il n'y avait que la télévision et la radio. Par conséquent, nos conversations passaient par les émissions de télévision, les documentaires et les bulletins de nouvelles, principalement diffusés par CBC/Radio-Canada. Il n'y avait pas de chaînes spécialisées à l'époque. Nous regardions les canaux nationaux de radiodiffusion tels que CTV et Global, ainsi que CBC/Radio-Canada et ses stations régionales, en plus des canaux de radiodiffuseurs américains, que nous pouvions regarder grâce à la câblodistribution.
À l'époque, je me souviens d'avoir regardé un programme sur l'histoire de la fabrication d'orgues pour les églises au Québec. Je n'en avais vraiment jamais entendu parler. Je me rappelle avoir fait une rédaction à ce sujet à l'école secondaire. J'expliquais que le Québec était reconnu mondialement pour la fabrication de ses grandes orgues dans les églises. Je l'ignorais. Moi, un jeune de Terre-Neuve-et-Labrador, je découvrais une tradition québécoise. C'est grâce à CBC/Radio-Canada que j'ai découvert le Bonhomme Carnaval et le Carnaval de Québec. Je ne vivais pas au Québec, mais j'ai appris des choses au sujet de la province.
Je vivais à Terre-Neuve-et-Labrador, mais grâce à CBC/Radio-Canada, j'ai beaucoup appris au sujet des montagnes majestueuses de la Colombie-Britannique, de la splendeur du Nord canadien et de ses périodes d'ensoleillement de 24 heures.
Moi qui ai grandi dans une petite province de la côte Est, sur une île par-dessus le marché, et à une époque où les communications n'étaient pas aussi abondantes qu'elles le sont aujourd'hui — et certainement pas aussi omniprésentes —, je me rappelle que nous avions à peine accès à trois ou quatre chaînes. Les émissions de CBC étaient comme une fenêtre sur le reste de mon pays. En fait, elles me permettaient non seulement de savoir ce qui se passait dans le reste du pays, mais aussi d'échanger avec mes concitoyens.
Plus tard, je me suis joint aux cadets de l'Aviation royale du Canada. Grâce aux cadets de l'air, j'ai pu voir de mes yeux le pays que j'avais admiré à la télévision. Je me suis rendu en Alberta, en Nouvelle-Écosse et un peu partout au Canada. J'étais sincèrement intéressé, parce que j'avais vu tous ces paysages défiler au petit écran. J'ai vu de proche les majestueuses montagnes de l'Alberta et de la Colombie-Britannique, et je dois dire que j'ai été renversé. N'eut été de notre radiodiffuseur public national, je n'aurais pas apprécié autant toutes ces choses que je voyais; en fait, je n'aurais sans doute même jamais eu l'envie de les voir.
Voilà ce que notre radiodiffuseur public a réussi à faire. Au fil des ans, il nous a donné le goût d'être des Canadiens dans tous les sens du terme.
Je m'en voudrais de ne pas parler aussi de l'une des grandes institutions télévisuelles du pays, c'est-à-dire Hockey Night in Canada, ainsi que son équivalent de l'époque, la Soirée du hockey.
J'imagine que mon enfance à Terre-Neuve-et-Labrador n'a pas été si différente de celle des Canadiens qui ont grandi à Trois-Rivières. J'ai grandi dans la petite ville de Bishop's Falls. Le samedi, j'allais jouer au hockey à l'aréna municipal, mais je ne manquais Hockey Night in Canada pour rien au monde. J'imagine que c'était la même chose pour les enfants de Trois-Rivières, de Saint-Jean ou de n'importe quelle petite ville du Québec.
Notre radiodiffuseur public nous rassemble autour de ce qui nous passionne le plus, que nous soyons des enfants, des adolescents ou des adultes, comme il le faisait à l'époque. Il a évidemment connu son lot de difficultés, notamment financières, tout comme le gouvernement du Canada. On pourrait en dire autant de l'Office national du film, remarquez, quand on pense à ce qui lui arrive présentement.
Nous ne devons pas oublier que les Canadiens demeurent foncièrement persuadés qu'ils ont besoin de notre radiodiffuseur public, CBC/Radio-Canada, pour pouvoir continuer à échanger entre eux. Nous voulons tous savoir ce qui se passe dans le Nord du Canada, nous voulons tous voir ce qui se passe dans le Nord du Canada, et nous voulons tous entendre ce qui se passe dans le Nord du Canada.
N'oublions pas un autre volet de CBC/Radio-Canada. Nous avons fait entendre la voix du Canada dans le monde pendant de nombreuses années par le truchement de la radio à ondes courtes. Nous avons été un pilier dans le domaine de la radio à ondes courtes, qui nous a permis de communiquer partout dans le monde et de répandre nos messages parmi des milliards de personnes en Chine, en Inde ou aux États-Unis. Nous avions un service semblable à leur radio publique nationale, la NPR, mais nous doter du nôtre a été plus difficile, compte tenu de notre population. Aujourd'hui, nous sommes 30 millions d'habitants mais, à l'époque, nous n'étions que 20 millions pour financer ce service sur l'ensemble du territoire canadien.
Permettez-moi de revenir à ce que je disais au début. Disposer de stations locales est vital, mais ce n'est pas le seul enjeu. CBC/Radio-Canada permettait aussi à un jeune enfant de Terre-Neuve-et-Labrador de connaître les multiples visages de son pays, comme les Canadiens français du Québec, les Canadiens français du Nouveau-Brunswick, les Canadiens anglais de la Colombie-Britannique et de l'Alberta de même que, bien entendu, les nombreux groupes autochtones du Canada. C'était un échange réciproque.
Notre pays compte des institutions célèbres qui rejaillissent sur nous tous. Permettez-moi de vous renvoyer à un exemple que j'ai déjà cité, soit le Carnaval de Québec. C'est un événement fantastique. Sa mascotte, le Bonhomme Carnaval, est célèbre. Mais ce n'est pas un phénomène uniquement québécois. Je voulais depuis toujours rencontrer le Bonhomme Carnaval mais je n'en avais encore jamais eu l'occasion.
Si de nombreux citoyens canadiens souhaitent rencontrer le Bonhomme Carnaval, c'est qu'ils le connaissent grâce à notre diffuseur public. C'est le dialogue entre le Canada français et le Canada anglais qui explique cet engouement. Nous pouvons ainsi partager nos triomphes, comme celui d'hier soir, alors que le Canadien de Montréal a remporté le septième match de la série. Voilà un aveu qui n'est pas mauvais de ma part, puisque je suis un partisan des Bruins de Boston.
Des voix: Oh, oh!
M. Scott Simms: Ne huez pas les perdants. Ils ont déjà perdu, alors inutile d'enfoncer le clou davantage. Nous avons cette passion en commun.
Quand j'étais enfant, j'adorais regarder le baseball. Si je pouvais faire revenir les Expos de Montréal, je le ferais dès demain. Que Dieu les bénisse. Il ne s'agit pas tant de notre passion commune pour le baseball, le Carnaval ou le hockey, mais bien — si je puis me permettre d'emprunter la formule d'un intellectuel canadien, le regretté Marshall McLuhan — de l'idée que le média est le message.
Voilà exactement la raison pour laquelle nous tenons ce débat aujourd'hui. Nous sommes en train de parler du média qui nous apportait le message du Canada. Il ne s'agit pas seulement d'une radio, d'une télévision, d'un site Web ou d'une présence dans les médias sociaux, mais bien de l'existence même d'un diffuseur public.
Ce qui me préoccupe, c'est le changement d'idéologie. Je sais que, dès la fin de mon discours, on me questionnera à propos des compressions effectuées dans les années 1990. J'en suis bien conscient. Il y avait des contraintes budgétaires. Les libéraux subissaient des pressions pour enrayer l'énorme déficit, et des décisions difficiles ont été prises. Ce n'est pas seulement CBC/Radio-Canada qui a été touchée. D'autres choix délicats s'imposaient également. Cela dit, nous n'avons jamais perdu de vue le fait que la radiodiffusion publique était essentielle pour notre pays, et le financement a été stabilisé dès le retour à l'équilibre budgétaire.
Toutefois, ce qui me préoccupe, et j'espère qu'on le soulignera dans le cadre de ce débat, c'est l'idéologie qui gagne du terrain et qui se résume ainsi: « Pourquoi devrais-je payer pour la radiodiffusion publique quand le secteur privé peut combler le vide? » Par votre entremise, monsieur le Président, j'aimerais dire à tous mes collègues à la Chambre que c'est l'attitude la plus dangereuse que nous pouvons adoptée à l'égard de toute forme de radiodiffusion publique.
Je crois que nos radiodiffuseurs privés rendent un excellent service à notre pays. Ils contribuent au Fonds des médias du Canada, un formidable programme qui permet de financer des films, des documentaires et toutes ces oeuvres qui racontent notre histoire, non seulement aux gens d'ici, mais également au reste du monde. Cela dit, notre radiodiffuseur public est absolument intouchable.
J'aimerais parler de certains enjeux des dernières années. J'ai remarqué que même la motion préconise un financement pluriannuel pour que le radiodiffuseur public puisse remplir son mandat. Nous en avons d'ailleurs parlé au cours des deux ou trois dernières élections. C'est vraiment la seule façon de procéder. C'est ainsi que fonctionne la BBC, et elle fait bien son travail. Les députés ont peut-être remarqué que certains des meilleures émissions dramatiques viennent maintenant de la BBC, un radiodiffuseur public. L'un des plus importants services de nouvelles à l'échelle mondiale, le plus respecté en fait, est celui de la BBC. Nous devons nous inspirer d'autres modèles qui existent dans le monde, et la BBC en est un, notamment pour ce qui est du financement pluriannuel.
J'aimerais brièvement parler de CBC/Radio-Canada et de son histoire au fil des ans.
On a déjà mentionné que, dans les années 1920, les stations de radio privées se multipliaient au pays, mais nous avions aussi beaucoup de stations de radio privées qui émettaient des États-Unis. Les origines de notre radiodiffuseur public ne sont pas sans rappeler celles de la radiodiffusion publique ailleurs dans le monde, ce qui veut dire qu'il faut protéger notre message. Cela devient plus difficile en raison des règles en place pour protéger la culture canadienne, notamment les règles relatives au contenu canadien qui permettent la présence de certaines chaînes sur le spectre de radiodiffusion par satellite. Des règles existent, mais beaucoup de gens sont maintenant capables de les contourner en raison de la technologie.
Je vous donne l'exemple de Netflix, qui est ce que nous appelons un fournisseur de services de radiodiffusion par contournement en ligne, parce que le CRTC ne réglemente pas Internet. Par conséquent, le contenu peut maintenant être écouté en continu sur nos ordinateurs. Nous avons accès à du contenu sur iTunes, par exemple. Nous assistons à une transition importante en ce qui concerne le contenu et la manière de le traiter. Dans l'avenir, il faudra subventionner le contenu mais, pour l'instant, Radio-Canada a commencé par des mesures de base en vue de protéger notre culture.
En 1928, Radio-Canada a mis sur pied une commission royale pour formuler des recommandations sur l'avenir de la radiodiffusion au Canada.
Dans les années 1940, le radiodiffuseur public national voyait le jour.
En 1941, les services des nouvelles de la CBC et de Radio-Canada étaient officiellement lancés. Une nouvelle décennie était à nos portes, soit les années 1950, et la télévision pointait à l’horizon, et CBC/Radio-Canada s’y préparait.
En 1947, la société présentait un plan de 15 ans sur la croissance de la télévision au Canada.
Dans les années 1950, CBLT Toronto et CBFT Montréal entraient en ondes.
En 1955, 66 % des Canadiens avaient accès aux services de télévision. C'était tout un exploit pour un pays qui comptait alors seulement quelques millions d'habitants mais qui arrivait au deuxième rang mondial en termes de superficie. Qui plus est, presque tout était transmis en direct.
Dans les années 1960, on a perfectionné le cadre réglementaire et le CRTC est devenu l'organisme de réglementation officiel. Auparavant, CBC était en charge.
En 1968, la nouvelle Loi sur la radiodiffusion confirmait le rôle de CBC/Radio-Canada en tant que radiodiffuseur national. Par conséquent, c'est en 1968 que nous nous sommes dotés d'un radiodiffuseur national, d'un radiodiffuseur public, et son existence est donc protégée et garantie par la loi.
Cependant, récemment, en raison de compressions, CBC/Radio-Canada a dû prendre des décisions fondamentales au sujet de son service, car, depuis 2009, le gouvernement a retranché 390 millions de dollars de son budget. Ces compressions ont entraîné la perte de 2 107 emplois à temps plein.
D'autres ont mentionné des chiffres plus tôt dans le débat. J'aimerais en répéter certains pour les téléspectateurs qui viennent tout juste de se joindre à nous, car c'est vital de le faire. Beaucoup de gens sont d'avis que nous consacrons trop d'argent à la radiodiffusion publique, mais mettons les choses en perspective. Chaque Canadien paie annuellement 29 $ pour les services combinés CBC/Radio-Canada. Dans les autres pays, les gens paient en moyenne 82 $. Nous nous classons au 16e rang parmi les 18 pays qui investissent massivement dans la radiodiffusion. Il y a donc de la place pour la croissance.
Je reviens encore une fois sur le libellé de la motion originale. Nous devons également fournir un modèle pour assurer un financement pluriannuel.
Les services actuellement offerts aux Canadiens comprennent 88 stations radio, 27 stations de télévision, 3 chaînes entièrement numériques, 2 chaînes de nouvelles spécialisées, RDI, le réseau CBC News, 3 autres chaînes spécialisées et 11 autres chaînes, y compris des chaînes musicales et des services offerts dans les deux langues officielles, dans six fuseaux horaires. Cela nous permet de comprendre l'étendue du mandat de notre radiodiffuseur public.
Dans les années 1980, le nombre de chaînes privées et spécialisées a explosé. Nous sommes passés de 4 ou 5 chaînes à 60 chaînes, les chaînes américaines — les CNN de ce monde — étant les plus prolifiques à l'époque. Nous avons emboîté le pas avec la chaîne appelée Newsworld à l'époque, l'équivalent de CBC d'une chaîne d'information continue. CTV a fait la même chose. Nous avions TSN ainsi que MétéoMédia ou Weather Network en anglais.
La société a continué de prendre de l'expansion dans cet univers de canaux multiples. Durant les années 1990, la situation n'a pas beaucoup évolué. Or, tout à coup, il y a une prolifération non seulement de canaux, mais de plateformes. Nous sommes maintenant dans l'ère du contenu numérique. Notre façon de regarder les émissions de divertissement, au moyen d'appareils numériques, a considérablement changé. Ce soir, l'émission Hockey Night in Canada commence à 19 heures, heure de l'Est, 19 h 30, heure de Terre-Neuve.
En gros, au lieu de devoir nous en tenir à des heures fixes de diffusion, nous pouvons maintenant profiter en tout temps de ces formes de divertissement. Aujourd'hui, nous téléchargeons le contenu dans l'univers numérique. Nous l'enregistrons pour le regarder plus tard ou le visionnons en mode continu à partir d'un nuage ou d'un service centralisé. CBC/Radio-Canada, notre diffuseur public, doit trouver sa place dans tout cela.
Cela dit, ce qui est intéressant, c'est que cette évolution nous offre une foule de possibilités. Dernièrement, grâce à l'un de ces fournisseurs, j'ai téléchargé — en payant, bien entendu — plusieurs émissions de la BBC. On peut donc penser que si la BBC peut offrir ce contenu, nous pourrions faire de même.
Nous devons nous pencher sérieusement sur la question du contenu, et c'est un sujet dont nous devrons discuter et débattre non seulement à propos de CBC/Radio-Canada, mais aussi en ce qui concerne l'Office national du film et le Fonds des médias du Canada. Nous devons examiner le contenu canadien.
Je remercie le député de d'avoir présenté la motion. J'espère que le débat sera fructueux, malgré le vote. Nous savons à peu près déjà quel sera le résultat du vote, mais dans le cadre de ce débat, nous pouvons tout de même aborder les raisons fondamentales pour lesquelles nous aimons notre diffuseur public et la façon dont nous pouvons contribuer à son amélioration, compte tenu des technologies actuelles.
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Monsieur le Président, quel honneur pour moi de me lever aujourd'hui à la Chambre pour parler d'une motion formidable de mon parti, le NPD, concernant Radio-Canada! Les gens ne le savent peut-être pas, mais je suis une journaliste de formation. Je partagerai mon temps de parole avec le formidable député de .
Il s'agit d'information et de liberté de presse, ainsi que du travail extraordinaire des journalistes qui vivent une situation de plus en plus précaire. Des amis me disent souvent à quel point il est difficile, tous les jours, d'être journaliste, sur plusieurs plans. Aujourd'hui, franchement, je n'en n'aurai sûrement pas assez de 10 minutes pour dire à quel point, au NPD, on veut les soutenir et dire que Radio-Canada, on y tient et on y croit.
Mes collègues ont parlé un peu de ce que Radio-Canada représentait pour eux. Moi, je suis une fan finie de Radio-Canada. J'écoute des émissions comme Enquête et Découvertes. J'écoute aussi des émissions à la radio. Je ne pourrais passer sous silence une émission humoristique et politique, À la semaine prochaine, qui me permet d'arriver à prendre les choses un peu plus à la légère chaque semaine, lorsqu'on trouve que les conservateurs nous passent dessus comme un rouleau compresseur.
Je me lève à la Chambre pour cette motion du NPD qui rappelle que Radio-Canada a un rôle fondamental pour informer, divertir et unir les Canadiens d'un océan à l'autre. Ce rôle est aujourd'hui fragilisé, notamment en raison des nombreuses vagues de compressions des 20 dernières années. C'est pourquoi nous demandons au gouvernement de renoncer aux compressions de 45 millions de dollars pour l'année 2014-2015 issues du budget 2012 et d'assurer un financement adéquat, stable et pluriannuel au diffuseur public afin que celui-ci puisse réaliser son mandat.
Pour la troisième fois en quatre ans, Radio-Canada annonce des compressions budgétaires très importantes d'une somme de plus de 130 millions de dollars, qui se traduiront par la suppression de 657 postes. À Québec, la circonscription que je représente, on parle de 11 postes. Radio-Canada est dans une situation tellement précaire et difficile que 11 postes à Québec sont menacés.
Radio-Canada est au coeur de notre écosystème culturel. Elle diffuse des émissions réalisées ici et agit comme une vitrine pour les créateurs dans toutes sortes de disciplines. Radio-Canada agit aussi comme partenaire pour la diffusion de nombreux événements artistiques.
À la suite de ces compressions, nous nous interrogeons sur la capacité de Radio-Canada d'accomplir son mandat, particulièrement pour les régions et les communautés linguistiques minoritaires au Canada. J'ai une pensée particulière pour les régions et pour ces communautés linguistiques minoritaires, qui seront particulièrement touchées par ces compressions, voire grandement affectées au point où il sera difficile pour elles de se relever en raison de lacunes importantes.
En cette ère de concentration et de propriété croisée des entreprises médiatiques, les Canadiens doivent pouvoir compter sur une source d'information indépendante et impartiale. On ne dira jamais assez à quel point cela est important. Nous avons bien vu, ces dernières années, l'importance des émissions publiques. Sans des émissions comme Enquête, la commission Charbonneau n'aurait pas vu le jour. C'est l'un des exemples les plus probants de la contribution réelle et forte de Radio-Canada à la santé démocratique de notre pays.
La démocratie, ce n'est jamais acquis. On travaille tous les jours à la rendre tangible et concrète, et cela passe aussi par la liberté de presse.
Je vais mentionner quelque chose d'important. J'ai lu Indignez-vous!, du regretté Stéphane Hessel. Il disait que lorsqu'on s'attaque à la liberté de presse, à une presse indépendante, on effrite la santé de notre démocratie, il s'agit vraiment d'un pas dans la mauvaise direction. Lorsqu'on le réalise, il est parfois trop tard.
C'est pourquoi nous lançons un cri d'alerte aujourd'hui, car il faut se réveiller. Aujourd'hui, on veut que les gens de partout au Canada comprennent cette motion et qu'ils se joignent à nous, parce que c'est important de se lever et de dire, entre autres dans les médias sociaux, qu'on tient à Radio-Canada. Lorsqu'on s'exprime, une opinion n'est jamais de trop. Elle permet de démocratiser.
Le journaliste et animateur de l'émission Enquête, Alain Gravel, a dit:
L'équipe d'Enquête compte [aujourd'hui] autour de 25 collaborateurs. Cela peut sembler beaucoup, mais pour faire ce que l'on fait, ce n'est pas trop. Nous ne comptons pas nos heures et tous ceux qui travaillent ici sont extrêmement dévoués. Pour faire de l'enquête, ça prend du temps et ça prend une structure organisationnelle qui soutient notre travail. Le fait de perdre [des] personnes aura des conséquences, c'est certain.
M. Gravel a ajouté:
Avec d'autres médias qui font de l'enquête, nos reportages ont contribué à sauver des dizaines de millions à la société en révélant la corruption, [car nous n'en sommes jamais à l'abri]. La première année que nous avons fait l'émission, la Ville de Montréal a annoncé que les coûts des grands travaux publics avaient été réduits de 30 %, et ce, avant même qu'aucune enquête policière ne soit effectuée, uniquement grâce à la force de l'information.
Alex Levasseur, président du Syndicat des communications de Radio-Canada, a déclaré:
En fin de compte, ce sont les plus jeunes qui vont devoir quitter. Mais [...], au bout de tous les processus [...], cela signifie qu'on vient de décapiter une équipe qui fonctionne et qui donne des résultats.
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec réclame un débat public sur le rôle de Radio-Canada. Brian Myles, vice-président de la FPJQ, a dit:
Il semble y avoir une volonté chez le gouvernement conservateur de laisser mourir Radio-Canada à petit feu.
Une compression à la fois! Nous en sommes à la troisième, et c'est pourquoi nous disons que c'en est assez.
En effet, depuis qu'ils sont au pouvoir, les conservateurs ont vraiment Radio-Canada dans leur mire. Tout le monde le voit. À la direction, ils ont nommé des conservateurs qui ont carrément eu pour mandat de mettre la hache dans l'institution.
Le service des sports de Radio-Canada est lui aussi durement touché par les compressions. On élimine 50 heures de programmation originale en sports. Or Radio-Canada avait la particularité de s'intéresser aux sports amateurs. Lorsque le vice-président principal des services français de Radio-Canada, M. Louis Lalande, a été questionné au sujet de l'avenir de la télédiffusion du football universitaire du Rouge et Or, il n'a pas paru très optimiste dans sa réponse:
Ce sera très difficile parce qu'on n'a plus les moyens de se payer un niveau de programmation de jour comme on le fait actuellement
Radio-Canada compte parmi les télévisions publiques les moins subventionnées au monde. Radio-Canada/CBC coûte environ 29 $ par année aux Canadiens, alors que la BBC, par exemple, reçoit environ 111 $ par habitant. C'est incroyable. Nous sommes parmi les moins subventionnés.
Je regarde des chiffres, et quand on se compare à d'autres pays, c'est incroyable. On est de moins en moins subventionné. Il est sûr que cela aura des répercussions sur la qualité de l'information et sur l'importance pour les Canadiens d'avoir accès à cette information. C'est ce qui m'énerve le plus. Les conservateurs ne sont pas capables de comprendre qu'un citoyen informé, c'est un citoyen qui participe activement à sa démocratie, et c'est ce qu'on veut.
On veut donner davantage d'éducation populaire et que les citoyens réagissent en sachant ce qui se passe. On sait que les conservateurs aiment détruire cela, car ils ne veulent pas faire l'objet de contestations. La situation dans laquelle se retrouve Radio-Canada est donc la conséquence d'un abandon successif des gouvernements conservateurs et libéraux avant eux.
Le NPD croit en la diffusion publique. Notre motion ne demande pas une augmentation des fonds, loin de là. Nous voulons plutôt arrêter les compressions, afin que la société puisse recevoir un financement stable, adéquat et prévisible.
En rendant son budget davantage prévisible, Radio-Canada serait capable d'affronter les fluctuations du marché dans lequel elle évolue. En contrepartie, nous allons continuer d'exiger que Radio-Canada respecte les plus hauts standards de gestion et de reddition de comptes, comme toute société d'État.
On ne dira jamais assez qu'il est important de soutenir notre diffuseur public. Les gens de Radio-Canada ont tout mon appui et j'invite tous les Canadiens et Canadiennes à dire qu'ils tiennent à Radio-Canada. Qu'ils contactent leur député et qu'ils lui disent qu'il est important de soutenir nos journalistes.
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Monsieur le Président, la société CBC/Radio-Canada, ce sont nos histoires, c'est notre voix, c'est l'expression de notre souveraineté.
Ma première rencontre avec la télévision d'État a eu lieu en 1975, à Saint-Lazare, au Québec. Outre les canaux américains, CBC et CTV étaient les seuls canaux auxquels nous avions accès, en tant qu'Anglo-Québécois. Pendant le jour, CTV diffusait des jeux télévisés et des téléromans, mais sur les ondes de CBC, il y avait un monsieur comique qui dessinait, se déguisait et parlait à des marionnettes. Pour un enfant de quatre ans, rien n'égalait Ernie Coombs.
Ernie Coombs m'a inculqué l'amour de l'art et du théâtre. Il m'a enseigné plein de choses, notamment les bonnes valeurs qui caractérisent le Canada. Grâce à cette première rencontre, sur notre téléviseur noir et blanc, j'ai appris ce que signifie être Canadien et Anglo-Québécois. C'est à ce moment que j'ai découvert l'importance de CBC.
En 1981, lorsque l'hôtel St-Maurice de Québec a brûlé, mon grand-père, qui en était le propriétaire, a perdu toute sa fortune et a dû emménager avec nous. Nos habitudes d'écoute télévisuelle durant les heures de grande écoute ont alors quelque peu changé. Ma famille aimait regarder les comédies de situation et les émissions américaines. Nous aimions rire tous ensemble. Mais, comme mon grand-père, lui, aimait les Canadiens et les Expos de Montréal, nous avons commencé à suivre religieusement l'émission Hockey Night in Canada. Il nous a fallu un peu de temps pour nous habituer, mais j'ai appris à aimer la chanson thème de l'émission et à apprécier les moments que nous passions en famille à écouter les parties de hockey.
Tout cela m'est revenu à l'esprit hier soir tandis que j'écoutais avec ma famille la septième partie de la série opposant les Canadiens aux Bruins. Il existe une rivalité de longue date entre ces deux équipes. Le peut bien dire qu'il appuie les Glorieux, mais, à mon avis, son gouvernement et lui agissent plutôt comme les Big Bad Bruins, une équipe reconnue pour sa brutalité, l'intimidation qu'elle exerce et, comme nous l'avons vu hier soir, ses tactiques désespérées. Lorsqu'ils perdent, les Bruins ne jouent pas avec honneur. Ils malmènent leurs adversaires dans le coin de la patinoire.
Tandis que notre parti essaie de défendre le diffuseur public, les conservateurs accumulent les mises en échec à la Chara contre notre chef.
Hockey Night in Canada est un symbole de notre souveraineté culturelle. En raison des compressions budgétaires effectuées, CBC/Radio-Canada ne pouvait plus soutenir la concurrence pour obtenir les droits de diffusion des parties de hockey de la LNH parce que depuis longtemps, au moins 20 ans, elle a des problèmes de financement.
Mon collègue de a mentionné les années 1990 et les compressions de 400 millions de dollars effectuées par les libéraux. Cependant, j'aimerais mentionner quelque chose de plus récent. En 2003, Clifford Lincoln, qui était député de Lachine-Lac-Saint-Louis, a rédigé un rapport intitulé Notre souveraineté culturelle: Le deuxième siècle de la radiodiffusion canadienne. Ce rapport recommandait que CBC/Radio-Canada bénéficie d'un financement stable et pluriannuel. Les libéraux ont eu deux ans pour le faire. Ils ont eu deux années complètes pour mettre en oeuvre les recommandations formulées dans le rapport de M. Lincoln. C'est un comité parlementaire qui a rédigé ce rapport. Cependant, nous connaissons le bilan de Paul Martin, et nous savons que son gouvernement et lui ne comprenaient pas du tout l'importance du diffuseur public. Dans les années 1990, Paul Martin a imposé des compressions de 400 millions de dollars à CBC/Radio-Canada, alors qu'elle était aux prises avec l'explosion des chaînes et des plateformes. Les libéraux auraient pu se préparer pour l'avenir, mais ils ont choisi plutôt de couper l'herbe sous le pied de notre diffuseur public.
Pour revenir au sujet de ma famille et des années 1990, je me rappelle avoir fait connaître Radio One à mon père. Nous écoutions la radio ensemble. Nous écoutions des gens comme Rex Murphy, L. Ian MacDonald et Bernie St-Laurent. Peu importait que nous fussions d'accord avec ces commentateurs politiques ou non, ce qui comptait, c'est qu'il y avait des débats publics, des idées et des récits.
J'ai mentionné au début de mon intervention que j'étais anglophone. C'était aussi le cas de mon père, William Nicholls. Il ne regardait pas d'émissions de sports. Il écoutait CBC, ainsi que la radio. Il écoutait le diffuseur public pour s'informer parce que mon père était un décrocheur. Son père était un urbaniste pour la ville de Pointe-Claire. Il est mort quand mon père avait 17 ans. Ce dernier a donc dû prendre soin de sa mère et de son frère, qui avait une déficience intellectuelle. Pour cette raison, mon père n'a jamais terminé ses études secondaires et, pourtant, il était à la fois mon partenaire et mon adversaire de débat.
Mon père était un conservateur qui méprisait Pierre Trudeau. Il était issu d'une famille de conservateurs, mais il adorait CBC/Radio-Canada, parce que c'était une tribune pour les débats publics. On y entendait des opinions politiques. Il pouvait s'emporter contre la radio au sujet de quelque chose avec lequel il n'était pas d'accord, toutefois, nous échangions sur ces questions. Il avait une pensée critique. Lorsqu'il n'était pas d'accord avec quelque chose, il en débattait. Il en discutait et il en parlait, et ces idées faisaient l'objet d'échanges dans notre famille. Nous défendions nos idées. Mon père ne mettait pas fin au débat. Cela ne l'effrayait pas. Il ne craignait pas que l'on conteste son point de vue. Il ne se serait jamais reconnu dans le parti d'en face. Il aurait fait comme Flora MacDonald. Il appuierait le NPD aujourd'hui, car c'est le seul parti fiable qui protège encore notre diffuseur public, le seul qui est suffisamment fiable et digne de confiance pour défendre notre souveraineté culturelle et le droit d'avoir un contenu canadien.
Ce n'est pas une question rhétorique. Il ne s'agit pas d'une décision simplement axée sur le marché. Cette décision change le fondement de la souveraineté canadienne en paralysant quelque chose qui a forgé notre identité pendant des générations. Il n'est pas question ici d'épargner de l'argent ou de réaliser des économies d'échelle. Nous sommes en train de détruire des institutions qui ont forgé notre identité canadienne depuis des générations.
Je sais que certains ministériels considèrent que CBC/Radio-Canada fait preuve de parti pris. Cet argument ne date pas d'hier. J'ai mentionné que mon père contestait les propos des gens à la radio ou à la télévision. Mon grand-père le faisait aussi. Il avait lui aussi ses allégeances politiques. Toutefois, nous échangions des idées et discutions de politique.
Je connais la position du gouvernement à l'égard de CBC/Radio-Canada et ce qu'il en pense, car j'ai écouté les propos du député de au Comité des langues officielles. Il avait des questions pour M. Hubert Lacroix. Il lui a demandé ce qu'il comptait faire au sujet du parti pris politique. M. Lacroix parlait de gains d'efficacité et de compressions budgétaires, mais le député de l'a questionné sur le parti pris politique. On a su alors clairement pourquoi on imposait ces compressions budgétaires à CBC/Radio-Canada. Ce n'est pas parce qu'elle ne remplit pas son rôle efficacement ou parce que sa diffusion de contenu canadien laisse à désirer. C'est simplement parce que CBC/Radio-Canada présente souvent des reportages embarrassants pour le gouvernement.
Disons-le franchement: le gouvernement actuel n'aime pas le service des nouvelles du diffuseur public. Il est tellement centré sur ses visées partisanes qu'il ne peut pas voir globalement ce que fait la société d'État. Il n'arrive pas à avoir une vue d'ensemble de ce qui se passe au-delà des neuf années d'administration conservatrice ou des 13 années d'administration libérale qui les ont précédées. C'est bien plus que cela. Le diffuseur public saute des générations pour réunir les générations en racontant nos histoires et en faisant connaître ce qui nous arrive et ce que nous pensons.
CBC/Radio-Canada, ce sont nos histoires, c'est notre voix, c'est l'expression de notre souveraineté. Je demande à tous les députés de se prononcer en faveur de cette motion afin de sauver cette institution pour les générations à venir.
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Comme je le disais, monsieur le Président, le gouvernement reconnaît la contribution de CBC/Radio-Canada, en tant que diffuseur public national, à la société canadienne. CBC/Radio-Canada assure une couverture télévisuelle et radiophonique dans des régions éloignées et des réserves autochtones ainsi que dans des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Comme le savent les députés, elle rejoint les Canadiens au-delà des distances, où qu'ils se trouvent et quel que soit leur bagage, d'un océan à l'autre, faisant ressortir la riche diversité de notre pays.
Plus précisément, CBC/Radio-Canada a pour mandat d'informer, d'éclairer et de divertir les auditoires canadiens au moyen d'une programmation typiquement canadienne qui favorise l'expression culturelle et les échanges. Cette programmation doit témoigner du Canada et de ses régions devant un auditoire à la fois national et régional, et répondre aux besoins particuliers de toutes les régions.
CBC/Radio-Canada doit s’efforcer de créer une programmation de qualité égale en français et en anglais ainsi que de répondre aux besoins des communautés de langue officielle, en particulier celles qui sont en situation minoritaire. Elle doit également refléter le caractère multiculturel et multinational du Canada tout en contribuant à cimenter une conscience et une identité communes.
Notre diffuseur public national doit donc s'acquitter d'un vaste mandat. CBC/Radio-Canada doit chaque jour s'adresser aux Canadiens par l'entremise de ses 30 services télévisuels, radiophoniques et numériques, et ce, dans deux langues officielles, huit langues autochtones et, à l'international, cinq langues étrangères.
Eu égard à l'importance que notre démocratie accorde à l'indépendance journalistique, la Loi sur la radiodiffusion garantit à CBC/Radio-Canada un certain degré d'indépendance et de liberté en tant que société d'État autonome.
C'est un concept qui revient à diverses reprises dans la Loi sur la radiodiffusion: « La Société jouit, dans la réalisation de sa mission et l’exercice de ses pouvoirs, de la liberté d’expression et de l’indépendance en matière de journalisme, de création et de programmation. » Le gouvernement collabore avec CBC/Radio-Canada dans le respect de ces principes, de manière à lui permettre de s'acquitter de son mandat culturel national. Des députés se demanderont peut-être pourquoi cette liberté et cette indépendance sont si importantes. Dans le contexte des compressions dans la programmation et de la rationalisation du personnel annoncées dernièrement par le président-directeur général de la société d'État, rappelons d'abord qui prend ces décisions, pour quelles raisons et de quelle manière.
Les députés de l'opposition attribuent les difficultés financières actuelles de CBC/Radio-Canada à une diminution des crédits parlementaires qui lui sont alloués. Je tiens toutefois à remettre les pendules à l'heure une fois pour toutes: les décisions annoncées par CBC/Radio-Canada relèvent d'un plan d'affaires qu'elle établit en fonction de son mandat. Ce qui me ramène à ce qu'impliquent les notions de liberté et d'indépendance pour la société d'État, surtout dans le contexte actuel. J'implore les députés de l'opposition d'être très attentifs parce que ce qui suit est très important.
Lorsque le Parlement a créé CBC/Radio-Canada, afin de s'assurer que l'encadrement du gouvernement respecte sa liberté et son indépendance, il a décidé que l'organisme serait constitué en société d'État. L'une des principales caractéristiques des sociétés d'État est que, bien qu'elles soient des instruments d'intérêt public, elles n'ont pas de lien de dépendance avec le gouvernement. Comme société indépendante, CBC/Radio-Canada prend elle-même ses décisions opérationnelles. Elle est gérée par un conseil d'administration dont les décisions sur la gouvernance stratégique et l'administration des ressources sont prises sans intervention du gouvernement.
CBC/Radio-Canada reçoit un généreux financement pour pouvoir remplir son mandat en vertu de la Loi sur la radiodiffusion. Il lui appartient d'offrir la programmation en français et en anglais que les Canadiens veulent. Le gouvernement n'a pas son mot à dire dans le choix des émissions et des services.
C'est le président-directeur général de CBC/Radio-Canada, qui dirige et supervise le personnel ainsi que les activités quotidienne de CBC/Radio-Canada, qui est chargé de concrétiser les choix et les décisions du conseil d'administration. Le conseil rend compte au Parlement et aux Canadiens de sa bonne gouvernance et de la gestion de ses ressources par l'intermédiaire du .
Tous les ans, le Parlement vote des crédits de plus de 1 milliard de dollars au total pour CBC/Radio-Canada, pour que la société puisse remplir son mandat et offrir ses services essentiels. C'est énorme comme financement fédéral. En fait, c'est plus que ce que nous accordons à n'importe quelle autre société d'État fédérale culturelle ou patrimoniale et, comme l'a mentionné CBC/Radio-Canada, c'est suffisant pour remplir son mandat.
J'aimerais aussi rappeler à la Chambre que CBC/Radio-Canada peut aussi recevoir des fonds d'autres sources. Le gouvernement fédéral verse plus de 130 millions de dollars au Fonds des médias du Canada, en sus de la contribution du secteur de la radiodiffusion privée, pour soutenir la programmation télévisuelle canadienne et le contenu de médias numériques qui en découle. Pour remplir son mandat relatif au contenu canadien, CBC/Radio-Canada reçoit environ 90 millions de dollars du Fonds des médias du Canada, qu'elle investit dans du contenu canadien. Ces sommes représentent plus du tiers du financement total que le Fonds verse à des radiodiffuseurs.
La somme que CBC/Radio-Canada ou tout autre radiodiffuseur reçoit dépend du succès de ses émissions et de ses innovations numériques. On s'assure ainsi que les Canadiens en ont pour leur argent, compte tenu des investissements que nous faisons pour eux.
Il y a une autre raison pour laquelle CBC/Radio-Canada a été constituée en société d'État. Bien qu'elle appartienne toujours à la Couronne, elle bénéficie ainsi d'une certaine flexibilité semblable à celle dont jouissent les sociétés privées et elle peut exercer ces activités dans un environnement commercial. Par exemple, CBC/Radio-Canada peut générer des revenus grâce à ses actifs et à ses services, et elle peut les accumuler et les réinvestir dans ses activités et sa programmation. Les revenus sont à la base du modèle de financement que le Parlement a conçu pour CBC/Radio-Canada. Les fonds octroyés par le fédéral représentent presque 65 % du budget total de la société d'État, et ses revenus comptent pour les autres 35 %. CBC/Radio-Canada tire la moitié de ses revenus de la publicité à la télévision; les abonnements à ses services spécialisés constituent 10 % de ses revenus; et le reste de ses revenus proviennent d'autres sources.
Puisque la société d'État a pour mandat de rejoindre tous les Canadiens et que ses revenus constituent une grande portion de son financement, il est impératif qu'elle produise des émissions que les Canadiens souhaitent regarder. C'est important, car les difficultés financières qu'éprouve CBC/Radio-Canada à l'heure actuelle sont attribuables à certains facteurs d'ordre commercial qui ont fait diminuer ses revenus. Selon le président, ces problèmes sont dus à la baisse des cotes d'écoute dans certains groupes démographiques clés et à la diminution des revenus publicitaires.
Depuis la récession de 2008-2009, le marché de la publicité à la télévision s'est redressé, mais il n'est jamais revenu aux niveaux précédents. Cette situation est aggravée par le fait que les 25-54 ans délaissent la programmation télévisuelle de CBC/Radio-Canada, et les annonceurs en tiennent compte; il est donc plus difficile pour la société d'État d'atteindre ses cibles de revenus.
L'industrie a aussi fait un grand virage: les annonceurs dépensent désormais beaucoup plus pour les publicités en ligne que pour la publicité à la radio. Selon le président-directeur général, M. Lacroix, la combinaison de ces pertes de revenus explique en grande partie que CBC/Radio-Canada ait un manque à gagner de 130 millions de dollars. Pour combler ce manque à gagner, la société d'État a décidé d'imposer des compressions à sa programmation et à son effectif afin que ses dépenses en 2014-2015 et à l'avenir équivaillent à ses revenus.
Le gouvernement veut que tous les budgets des institutions fédérales soient équilibrés, et, à l'instar des autres organismes fédéraux, CBC/Radio-Canada doit faire sa part. Les budgets ne s'équilibrent pas tout seuls.
Les décisions visant la réduction des programmes, des services et de l'effectif ont été prises et sont mises en oeuvre par la société d'État en toute indépendance. Nous ne pouvons pas obliger CBC/Radio-Canada à maintenir en poste un certain nombre de journalistes d'enquête, pas plus que nous ne pouvons lui dire d'ouvrir d'autres stations locales si elle ne croit pas que ce soit judicieux sur le plan financier, et mes collègues de l'opposition ne souhaiteraient certainement pas que nous disposions de tels pouvoirs.
Selon le mandat de CBC/Radio-Canada, la programmation doit refléter certains éléments clés du Canada, notamment les régions, le bilinguisme canadien, les traditions autochtones et le multiculturalisme. Toutefois, la société d'État jouit d'une grande indépendance par rapport au gouvernement quant à la façon dont elle s'acquitte de son mandat par la prestation de ses programmes et de ses services.
Nous savons que le conseil d'administration a approuvé les compressions budgétaires qui sont appliquées stratégiquement de façon à ce que la société renonce à certaines activités qu'elle n'a plus les moyens d'offrir, qu'elle abandonne certaines émissions locales pour se concentrer plutôt sur les services régionaux et qu'elle consolide sa stratégie publicitaire dans les médias et les différentes plateformes, pour ne donner que quelques exemples. Le 1er mai 2014, M. Lacroix a redit au Comité permanent des langues officielles qu'il a fallu faire des choix déchirants pour équilibrer le budget de 2014-2105 tout en conservant les investissements prioritaires en ce qui concerne le contenu canadien, régional et numérique.
En fait, CBC/Radio-Canada est aux prises avec les mêmes problèmes que les autres diffuseurs: la fragmentation du public, les nouvelles façons de consommer le contenu, la concurrence accrue, et j'en passe. Tous les diffuseurs tentent de s'adapter au nouveau contexte en constante évolution. De grands groupes se forment; de nouvelles stratégies sont mises à l'essai. Les diffuseurs cherchent de nouvelles façons de conserver leurs cotes d'écoute. CBC/Radio-Canada ne fait pas exception à cette règle et doit produire des émissions que les Canadiens veulent regarder. Le gouvernement accorde chaque année plus de 1 milliard de dollars pour que CBC/Radio-Canada s'acquitte de ses obligations et de son mandat à titre de radiodiffuseur national.
De plus, lors du renouvellement des licences de CBC/Radio-Canada l'an dernier, le CRTC a lui accordé une plus grande marge de manoeuvre et lui a permis de diffuser des publicités sur les chaînes Radio 2 et Espace Musique pour accroître ses revenus.
Le gouvernement s'attend à ce que CBC/Radio-Canada propose aux Canadiens des émissions qui les intéressent et qu'ils veulent voir et entendre, c'est-à-dire des émissions comme celle qui est diffusée aujourd'hui et pendant laquelle le essaie d'expliquer du mieux qu'il peut aux contribuables pourquoi il a utilisé des fonds publics à des fins partisanes.
Bref, le gouvernement respecte l'indépendance de CBC/Radio-Canada, qui lui permet, dans le cadre de son budget, de faire ses propres choix en ce qui concerne ses activités journalistiques, sa programmation et les services offerts. CBC/Radio-Canada continue de recevoir plus de 1 milliard de dollars de fonds publics.
:
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec la députée de
J'ai écouté les propos du député de sur Radio-Canada, et je pense qu'il ne comprend pas la différence entre les télédiffuseurs privés et ceux qui appartiennent à l'État, soit une société d'État. Quand on lui a demandé s'il y a assez d'argent, il n'a pas répondu s'il y en avait assez ou non, mais plutôt que le gouvernement en donne beaucoup, soit environ 1 milliard de dollars.
Radio-Canada en a mangé des coups dans les dernières années. Par exemple, sous les libéraux, en 1994, des compressions budgétaires de 400 millions de dollars ont été faites à CBC/Radio-Canada. Les libéraux ont enlevé 400 millions de dollars à Radio-Canada. Quand les conservateurs sont venus au pouvoir, les compressions se sont poursuivies. L'année dernière, 115 millions de dollars de réductions ont été prévues dans le budget pour les trois prochaines années, en plus de l'indexation sur les salaires et les dépenses. Cela veut dire que Radio-Canada a perdu des millions de dollars.
Radio-Canada est une société d'État publique qui a pour but de donner un service à tous les Canadiens. Si ce n'était pas d'elle, je peux garantir qu'il y a bien des choses que les minorités francophones n'auraient pas au pays, y compris celles de chez nous. Je pense aussi à Terre-Neuve-et-Labrador, à Edmonton en Alberta et à Prince George en Colombie-Britannique. Radio-Canada a un rôle à jouer pour la culture, entre autres, car c'est une télévision et une radio publiques.
Dans tous les autres pays du monde, on demande qu'il y ait un téléviseur public, et non seulement des chaînes privées dont les propriétaires peuvent se ranger ou non du côté d'un parti politique ou d'un autre. On demande que la chaîne publique soit là pour donner les nouvelles.
Examinons qui sera le plus touché par les 657 postes supprimés à Radio-Canada. Par exemple, à Moncton, sept postes sont supprimés. RDI, à Moncton, avait deux journalistes. Si on y supprime un poste, cela veut dire qu'on perd 50 % des journalistes. Quant à Espace musique, on l'a perdu complètement. Ce ne sera pas à la radio anglophone qu'on l'aura, car c'était à Radio-Canada.
En réalité, les conservateurs se fichent carrément des minorités au pays, comme des francophones dans le reste du pays. On a pu le voir quand ils ont voté contre le bilinguisme obligatoire pour les juges de la Cour suprême.
Le Parti conservateur ne croit pas à la télévision publique. Il faudrait que ce soit « runné » comme une business. J'ai écouté le député de , et j'ai compris qu'il faudrait que Radio-Canada soit dirigée comme une business. Ah oui! On a vendu le CN au privé, et aujourd'hui, on est obligé de se battre pour avoir de l'argent afin de garder les rails de chemin de fer entre Miramichi et Bathurst. On mène le CN comme une business. Si on menait ça comme une business, on mettrait de l'argent à la banque. Ici, il s'agit d'un service public pour nos Canadiens et Canadiennes partout au pays.
On est un des pays où on ne paie pas beaucoup pour chaque citoyen par rapport à ça comparativement à l'Europe. En fait, on est au troisième rang, à partir du bas de la liste. Si on se compare à différents pays d'Europe, qui paient jusqu'à 59 $ par personne, on ne paie que 29 $. C'est très bas. Certains pays paient au-dessus d'un dollar par personne pour leur télévision publique.
Dans une bonne démocratie, on est obligé d'en avoir une télévision publique. C'est ce que je veux que les Canadiens et les Canadiennes comprennent. Si on leur demandait s'ils voulaient qu'on fasse des réductions à Radio-Canada, je suis certain qu'ils diraient non.
[Traduction]
Si nous demandions aux Canadiens s'ils souhaitent que le gouvernement réduise le financement de Radio-Canada, ils diraient non, selon moi.
Nous, les parlementaires d'Ottawa, avons la responsabilité d'appuyer notre radio et notre télévision publiques. Un bon pays démocratique a besoin de ces éléments. Les pays qui n'en ont pas se privent de cet aspect de la démocratie.
À Montréal et au Québec, par exemple, les minorités anglophones sont heureuses d'avoir accès à la CBC, tout comme les anglophones de Rivière-au-Renard, en Gaspésie. Ils sont contents de pouvoir capter dans leur demeure les nouvelles que la CBC diffuse. Voilà la responsabilité de CBC/Radio-Canada.
Toutefois, les compressions n'ont pas été effectuées parce que Radio-Canada n'était pas gérée comme une entreprise. C'est une société publique sans lien de dépendance avec le gouvernement. L'absence de lien de dépendance ne l'empêche pas de subir des coupes et ne nous empêche pas de ressentir les compressions que le gouvernement a infligées à CBC/Radio-Canada. Des membres de son personnel ont été mis à pied partout au pays. Ils travaillaient dans des stations où ils pouvaient offrir au public les services dont il a besoin.
J'ai une petite histoire au sujet du poste français. C'était l'année des Jeux olympiques de Vancouver. Je regardais RDI depuis Prince George. Je sais que le président de CBC/Radio-Canada en a ras le bol de cette histoire, mais je regardais le poste français et j'ai soudainement décidé de passer au poste anglais. Ils étaient déjà dans le bateau en direction de Nanaimo avec la flamme, tandis que nous étions encore sur le tarmac à attendre l'ouverture des portes de l'avion. Il manquait de personnel, car il n'y avait seulement qu'un caméraman au service de Radio-Canada.
[Français]
C'est pour ça qu'il est important de tenir cette discussion aujourd'hui. On doit se pencher sur ce qu'on attend de la télévision et de la radio publiques. Cela, même le président de Radio-Canada l'a dit.
Selon l'article 41 de la partie VII de la Loi sur les langues officielles, le gouvernement a la responsabilité de faire la promotion des deux langues officielles, des communautés et de la culture. Radio-Canada joue ce rôle par rapport à la culture et à nos artistes. Or, avec les coupes qu'ils ont faites, à Moncton, on a perdu différentes émissions, par exemple La Revue Acadienne, Luc et Luc, ainsi que la téléserie Belle-Baie.
Tous les Canadiens ont pu voir la région de Caraquet de la péninsule acadienne dans la téléserie Belle-Baie. Cette série était en demande et était très bonne, mais elle a été supprimée. On a perdu le Fonds pour l'amélioration de la programmation locale, le FAPL. C'était un fonds qui appuyait Radio-Canada et ses stations de radio avec l'argent des câblodistributeurs. Sous quel gouvernement l'a-t-on perdu? Celui des conservateurs.
Ce sont eux qui ont fait les coupes. C'est le peuple qui en souffre aujourd'hui. Ce sont les gens qui en souffrent.
Il faut se demander si le pays veut un télédiffuseur public. Va-t-on le perdre juste parce que les conservateurs ne l'aiment pas?
On était en public, à la télévision, quand le député de a demandé à Hubert Lacroix, le président de Radio-Canada, s'il ne trouvait pas que Radio-Canada était trop libérale.
C'était donc ça le problème!
La question est venue du conservateur. La seule question qu'il avait était de savoir si Radio-Canada était trop libérale. Est-ce pour ça qu'on va perdre la télévision publique du pays?
Il devrait plutôt demander à Hubert Lacroix comment les coupes affectent Radio-Canada, les communautés et particulièrement les communautés minoritaires au pays. C'est ça, le travail du Comité permanent des langues officielles. Ce n'est pas de se demander si Radio-Canada est trop libérale, néo-démocrate ou conservatrice. Moi, je dirais peut-être que les autres télévisions privées sont toutes conservatrices. C'est la vie.
Aujourd'hui, le gouvernement s'en prend à Radio-Canada en faisant des coupes de 115 millions de dollars, l'année dernière. Il a aboli l'indexation et, aujourd'hui, on en paie le prix. Ce n'est pas nous autres qui payons le prix. On paie tous le prix. Tous les Canadiens et Canadiennes en paient le prix.
On souhaite que le gouvernement change son fusil d'épaule et appuie CBC/Radio-Canada.
:
Monsieur le Président, Radio-Canada est une institution extrêmement importante pour l'ensemble des Canadiens. En tant que diffuseur public, la Société Radio-Canada a un rôle unique à jouer, et j'insiste sur le mot « unique », parce que c'est un rôle que le secteur privé, même s'il est bien correct, ne peut pas jouer. Ce rôle est unique notamment en matière d'éducation, d'information et de diffusion de la culture.
Malheureusement, on sait que l'information, l'éducation et la culture ne sont pas vraiment des choses pour lesquelles les conservateurs sont prêts à se lever et à se battre. Ce ne sont pas leurs sujets favoris. Cela explique probablement en partie pourquoi ils imposent depuis des années des compressions à Radio-Canada et CBC. Juste pour cette année, on parle d'à peu près 130 millions de dollars.
Tant à CBC qu'à Radio-Canada, l'effet cumulatif de ces compressions est absolument dévastateur. Un groupe de journalistes chevronnés du côté francophone de Radio-Canada le dit mieux que je ne saurai jamais le faire. Avant de lire cette citation, j'aimerais en profiter pour saluer tous les artisans de Radio-Canada. Depuis mon élection, j'ai appris à en connaître plusieurs et je suis frappée par leur dévouement et leur professionnalisme.
Voici ce que ces journalistes nous disent:
Comme artisans des services français, nous nous inquiétons de l'érosion des moyens mis à notre disposition pour assurer un service public de qualité. Compressions après compressions, Radio-Canada meurt à petit feu. Le constat est sans appel: depuis six ans, près de 20 % du budget de l'information française a été amputé.
Mais nous atteignons un point de rupture. Ces compressions ne se feront pas sans toucher à nos programmes et nos rendez-vous d'informations. C'est une atteinte directe à ce qui nous rend unique et nous distingue de la concurrence.
La couverture de l'information internationale, qui constituait l'une de nos forces et l'un des gages de notre ouverture au monde, est aujourd'hui menacée.
Le service des sports est en train de disparaître. Les effectifs dédiés au secteur culturel sont largement amputés.
Une émission comme Enquête, sans laquelle la Commission Charbonneau n'aurait pas vu le jour, est l'un des exemples les plus probants de la contribution de Radio Canada à la santé démocratique de notre pays. Sans les moyens dont nous disposions, les révélations qui ont fait économiser des dizaines de millions de dollars auraient été impossibles.
Effectivement, l'émission Enquête, dont ils parlent ici, illustre bien les enjeux. C'est sûr qu'il y a des coûts à produire l'émission Enquête, c'est évident. Toutefois, les bénéfices surpassent de loin ces coûts, et ces bénéfices ne seraient pas là si on ne donnait pas aux journalistes et aux recherchistes de l'émission Enquête les moyens dont ils ont besoin pour faire leur travail.
C'est la même chose pour l'information internationale, comme on le soulignait plus tôt. On sait que le secteur privé n'a pas souvent les moyens d'envoyer des correspondants à l'étranger. Pourtant, le travail que font les correspondants de Radio-Canada à l'étranger est essentiel pour garder la population canadienne informée de ce qui se passe dans notre monde. Cela est de plus en plus important dans un monde globalisé, dans lequel nous vivons, même si les conservateurs sont en train d'essayer de bâtir des murailles autour du Canada et de nous isoler complètement.
[Traduction]
D'autres pays, et je pense plus particulièrement à la Grande-Bretagne, où j'ai vécu pendant quelques années, comprennent l'importance de leur télévision et radio publiques et leur donnent les moyens dont elles ont besoin pour faire leur travail. Permettez-moi de vous donner quelques exemples: la Grande-Bretagne verse 97 $ par personne par année, la Norvège, 180 $, et l'Allemagne, qui n'est pas un petit pays étrange, qui sait généralement comment gérer les choses et qui ne jette pas l'argent par les fenêtres, investit 124 $ par année par personne.
La moyenne internationale est de 82 $ par année. La moyenne canadienne est de 29 $ par année. Encore une fois, nous sommes au bas du classement.
Lorsque j'ai posé une question à mon collègue tout à l'heure, j'ai dit que c'était 9 ¢, mais c'est en fait 8 ¢ par jour. Chaque Canadien donne 8 ¢ par jour à notre service public de radiodiffusion, CBC/Radio-Canada. C'est le prix d'un café par mois, disons.
Ces pays comprennent que la radio et la télévision publiques jouent un rôle important pour former une population plus en santé, plus dynamique, mieux informée et mieux éduquée. Nous y gagnons tous. C'est pourquoi je ne considère pas le financement de CBC/Radio-Canada comme une dépense, mais plutôt comme un investissement.
Ces pays comprennent que la radio et la télévision publiques font partie du débat public et représentent donc un outil essentiel à la démocratie, mais encore là, on parle de culture, d'éducation et d'information, qui ne sont pas les points forts des conservateurs. Malheureusement, la démocratie ne l'est pas non plus: le gouvernement conservateur a tenté une fois de plus de porter atteinte à notre démocratie cette semaine avec la loi sur le manque d'intégrité des élections, et de façon répétée au cours des dernières années.
L'érosion de la capacité de CBC/Radio-Canada de jouer pleinement son rôle n'a pas commencé sous les conservateurs. Elle a commencé bien avant, sous les libéraux.
[Français]
En effet, cette lente érosion de la capacité de Radio-Canada et de CBC de bien jouer leur rôle, incluant le rôle clé qui est de rejoindre les populations francophones au pays et les minorités anglophones, notamment au Québec, a commencé sous les libéraux. Ce rôle fait partie de nos institutions nationales.
Il faut mettre fin à cette érosion et à cette mort lente. Il faut arrêter de tuer Radio-Canada à petit feu. Il faut assurer à Radio-Canada un financement stable, adéquat et pluriannuel pour lui permettre de bien travailler. Ce n'est pas très compliqué.
Je fais appel à tous et je remercie les milliers — ils ne sont pas des dizaines ou des centaines — de citoyens de Laurier—Sainte-Marie qui m'ont écrit à ce sujet. Ensemble, sauvons Radio-Canada.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole à la Chambre pour traiter de la motion proposée par mon collègue du NPD.
Le gouvernement et CBC/Radio-Canada n'ont pas de lien de dépendance, et ce, pour de bonnes raisons. J'aimerais prendre quelques instants pour préciser la nature de cette relation.
Tout d'abord, j'aimerais revenir sur les origines de CBC/Radio-Canada. Quand le diffuseur public a été créé en 1936, le Parlement a prévu un degré d’autonomie important par rapport au gouvernement pour garantir qu'il puisse prendre de façon indépendante des décisions en matière de radiodiffusion et de programmation et qu’il soit protégé contre l’ingérence.
Depuis, au fil des ans, la Loi sur la radiodiffusion, à savoir la loi régissant CBC/Radio-Canada, a été modifiée bon nombre de fois en vue de suivre l'évolution du paysage de la radiodiffusion. Ces diverses modifications ont respecté la nécessité d'avoir une relation sans lien de dépendance entre CBC/Radio-Canada et le gouvernement en place. Cette relation est définie à la base par la liberté d'expression, qui est un fondement de la démocratie canadienne.
L'indépendance de CBC/Radio-Canada est explicitement mentionnée dans trois articles de la Loi sur la radiodiffusion:
La société jouit, dans la réalisation de sa mission et l’exercice de ses pouvoirs, de la liberté d’expression et de l’indépendance en matière de journalisme, de création et de programmation.
La société rend des comptes au Parlement par l'entremise du . Elle est régie par un conseil d'administration composé de 12 personnes, dont le président du conseil et le président, qui sont nommés par le gouverneur en conseil.
Le conseil assure l'intendance générale de la société. Il est responsable de la réalisation du mandat et de la gestion des affaires et activités de la société. Il tient la haute direction responsable du rendement de la société. Il est aussi responsable de l'orientation stratégique de CBC/Radio-Canada. Le plan stratégique quinquennal du diffuseur public est un exemple de la façon dont le conseil interprète son mandat public et oriente CBC/Radio-Canada dans le cadre de l'élaboration des stratégies médiatiques, de la programmation et d'autres initiatives.
Il est important de prendre un moment pour parler de l'incidence de l'orientation stratégique du conseil sur CBC/Radio-Canada.
Le mandat de CBC/Radio-Canada dit que:
[...] la Société Radio-Canada, à titre de radiodiffuseur public national, devrait offrir des services de radio et de télévision qui comportent une très large programmation qui renseigne, éclaire et divertit;
[...] la programmation de la Société devrait à la fois:
i. être principalement et typiquement canadienne,
ii. refléter la globalité canadienne et rendre compte de la diversité régionale du pays, tant au plan national qu'au niveau régional, tout en répondant aux besoins particuliers des régions,
iii. contribuer activement à l'expression culturelle et à l'échange des diverses formes qu'elle peut prendre,
iv. être offerte en français et en anglais, de manière à refléter la situation et les besoins particuliers des deux collectivités de langue officielle, y compris ceux des minorités de l'une ou l'autre langue,
v. chercher à être de qualité équivalente en français et en anglais,
vi. contribuer au partage d'une conscience et d'une identité nationales,
vii. être offerte partout au Canada de la manière la plus adéquate et efficace, au fur et à mesure de la disponibilité des moyens,
viii. refléter le caractère multiculturel et multiracial du Canada.
Pour offrir aux Canadiens un large éventail de programmes culturels canadiens, le diffuseur public doit présenter le contenu sur de multiples plateformes médiatiques. Les Canadiens s'attendent à avoir accès au contenu média au moment et à l'endroit voulus, que ce soit au moyen d'appareils mobiles, de la télévision ou de la vidéo sur demande. Ils veulent également pouvoir contribuer au contenu et exprimer leur opinion personnelle.
CBC/Radio-Canada doit s'efforcer de répondre à ces besoins en s'employant à créer et à offrir du contenu canadien de qualité, innovant et original, qui reflète et unit les Canadiens, dans le cadre d'une programmation régionale et nationale, et en conviant les auditoires canadiens à des événements spéciaux, comme des assemblées publiques. Le plus important, c'est que CBC/Radio-Canada doit s'efforcer d'être rentable et transparente et rendre des comptes.
CBC/Radio-Canada doit offrir une programmation nationale de qualité permettant de renseigner, d'éclairer et de divertir les Canadiens, comme l'exige son mandat. Elle doit créer des espaces, des tribunes ou des moyens permettant aux Canadiens de prendre contact avec leurs concitoyens et d'échanger leurs histoires, leurs expériences et leurs points de vue.
Par l'entremise de l'ensemble de ses services ou seulement de quelques-uns, selon les circonstances, elle doit maintenir — voire renforcer quand c'est possible — sa présence régionale tout en continuant d'innover. Elle doit en outre répondre aux besoins des localités qui n'ont accès qu'à peu de chaînes ou de services. Elle doit aussi diffuser des bulletins de nouvelles régionaux.
CBC/Radio-Canada a accru sa présence dans certains coins de pays, comme Kelowna, Edmonton, Hamilton, les banlieues nord et sud de Montréal et Terre-Neuve.
La société investit également dans la programmation numérique. Elle est déjà considérée comme un chef de file du numérique grâce à ses nouveaux sites Web et à ses applications innovatrices, le portail musical n'étant qu'un exemple parmi tant d'autres. CBC/Radio-Canada offre une vaste gamme d'émissions numériques que les Canadiens peuvent regarder ou écouter quand bon leur semble, sur la plateforme de leur choix. Et c'est sans compter que ce type de programmation peut aussi servir à accroître la présence régionale de la société.
CBC/Radio-Canada doit prendre les moyens pour demeurer présente dans les médias numériques des régions et offrir du contenu canadien aux heures de grande écoute, le jour. Elle doit en outre continuer à chercher des façons de diversifier et d'accroître ses revenus.
CBC/Radio-Canada doit continuer d'explorer diverses avenues lui permettant d'optimiser ses ressources et former des partenariats en ce sens. C'est à elle d'établir les indicateurs de rendement qui lui permettront de déterminer si, de l'avis des Canadiens, ses émissions et ses services correspondent aux grandes lignes de son mandat.
Le gouvernement appuie sans réserve les efforts que fait la société pour mesurer son rendement, puisqu'il est impératif que toutes les sociétés d'État mettent en lumière les résultats qu'elles obtiennent grâce à l'argent des contribuables.
Pour en revenir à la question du mandat, selon un sondage commandé récemment par la société elle-même, les services français et anglais de la radio et de la télé de Radio-Canada ont obtenu un score moyen de 8 sur 10 à la question cherchant à savoir s'ils étaient informatifs, éclairants, divertissants et disponibles sur les nouvelles plateformes.
Quand on leur demandait si les services français et anglais permettaient de donner suite aux priorités stratégiques de la société, les répondants ont encore attribué à celle-ci un score avoisinant 8 sur 10, affirmant que les émissions étaient de qualité, qu'elles se distinguaient et qu'elles étaient diversifiées et à l'image des différentes régions du Canada.
Comme tous les radiodiffuseurs, CBC/Radio-Canada continue de calculer ses cotes d'écoute, ses revenus, ses abonnements, ses coûts de production et la popularité de ses nouvelles plateformes. Saluons à cet égard la performance de la télévision française, des services réseau de radio et des processus associés aux plateformes numériques.
D'autre part, CBC/Radio-Canada doit trouver des façons d'attirer les Canadiens de 25 à 54 ans, qui constituent un groupe clé pour les annonceurs à la télévision. Le nombre de téléspectateurs qui font partie de ce groupe est en baisse et la diminution correspondante des revenus publicitaires pose plusieurs défis à la société.
Je termine mes remarques sur cet exemple de gouvernance en disant qu'il est essentiel de souligner que la société est responsable de ses activités quotidiennes, y compris ses objectifs stratégiques. Il incombe à CBC/Radio-Canada de veiller à ce que ses plans stratégiques soient respectés et qu'ils répondent aux besoins des Canadiens.
À titre de directeur général à la tête de la haute direction, le président est responsable de la gestion globale de la société. Il rend des comptes au conseil d'administration pour ce qui est du fonctionnement efficient de la société, conformément aux plans et aux priorités établis par le conseil.
Le conseil d'administration possède un heureux mélange de compétences et d'expérience pour gérer CBC/Radio-Canada et veiller à ce que la société s'acquitte de son mandat. Compte tenu du cadre législatif et de la réglementation qui s'appliquent au secteur de la radiodiffusion, il importe également que le conseil s'acquitte de ses rôles et responsabilités. Le conseil a les connaissances, les compétences et l'expérience nécessaires pour faire du bon travail, notamment dans les secteurs juridique, communautaire et commercial, ainsi que dans les domaines des médias et de la comptabilité.
J'aimerais revenir sur l'autonomie dont jouit la société par rapport au gouvernement et sur le plan de reddition de comptes mis en place par le Parlement pour veiller aux intérêts des Canadiens.
Comme nous le savons, la Loi sur la gestion des finances publiques régit l'administration des fonds publics. La partie X de la loi renferme un cadre général de reddition de comptes que la majorité des sociétés d'État doivent normalement respecter. Toutefois, CBC/Radio-Canada est exemptée de l'application de certains articles de la partie X de la Loi sur la gestion des finances publiques. Elle et un groupe très restreint de sociétés d'État jouissent de cette exemption, qui vise à faire en sorte que certaines décisions et activités à caractère culturel soient entièrement exemptes de toute ingérence politique. Même si cette exemption confère à la société un degré élevé d'autonomie par rapport au gouvernement, celle-ci doit quand même se conformer à des exigences clés en matière de déclaration qui s'appliquent à toutes les sociétés d'État fédérales. Elle doit aussi respecter sa propre loi habilitante, c'est-à-dire la Loi sur la radiodiffusion, et d'autres mesures législatives telles que la Loi sur l'accès à l'information, la Loi sur la protection des renseignements personnels et des lois du travail.
Chaque année, la société fait part de ses intentions au gouvernement en soumettant au ministre responsable, à titre d'information seulement, un plan d'activités et des projections sur cinq ans. Un résumé du plan de même que les budgets de fonctionnement et d'immobilisations annuels sont déposés chaque année au Parlement.
À l'instar de tout autre diffuseur en activité au Canada, CBC/Radio-Canada doit suivre les règles établies par le CRTC. De plus, celui-ci a imposé des conditions de licence particulières aux services de télévision et de radio de CBC/Radio-Canada afin d'inciter le radiodiffuseur public national à respecter les principaux éléments de son mandat et à contribuer au dynamisme du système de radiodiffusion canadien.
Afin d'accroître encore davantage la responsabilité de la société d'État envers les Canadiens, en 2007, le gouvernement conservateur a étendu la portée de la Loi sur l'accès à l'information afin d'obliger un plus grand nombre d'organismes fédéraux, dont CBC/Radio-Canada, à répondre aux demandes d'information. Il a également soumis la société à une obligation de divulgation proactive, ce qui signifie que les frais de déplacement et d'accueil de ses dirigeants et des membres de son conseil d'administration doivent être publiés en ligne chaque trimestre. Nous nous attendons à ce que CBC/Radio-Canada se conforme en tout point — et elle le fait — aux exigences prévues par ces deux lois.
Nous sommes même allés plus loin pour encourager les échanges entre la population canadienne et les conseils d'administration des sociétés d'État. Afin d'inciter CBC/Radio-Canada à établir un dialogue direct avec les Canadiens, nous avons offert à ceux-ci la possibilité de s'adresser directement au conseil d'administration de la société. En 2009, le gouvernement conservateur a inclus dans la Loi sur la gestion des finances publiques l'obligation pour les sociétés d'État de tenir des assemblées publiques annuelles afin de permettre au public de poser des questions et de faire connaître ses préoccupations en matière de programmation, de gestion financière ou d'intendance. En tant que principal intendant de la société d'État, le conseil d'administration doit organiser des assemblées auxquelles participent le président du conseil d'administration, le président-directeur général et le chef de la direction financière. Ceux-ci doivent rendre compte des activités et des dépenses de la société pour l'année qui vient de s'écouler, et présenter son orientation future.
Il existe également des mécanismes qui permettent aux Canadiens de soumettre une plainte au sujet de la façon dont CBC ou Radio-Canada a traité une nouvelle ou un dossier d'affaires publiques. Ils peuvent s'adresser directement à la société, en soumettant leur plainte à n'importe quelle de ses stations, ou au siège social, situé ici même, à Ottawa. Si le plaignant considère que le problème n'a pas été résolu par la société, il peut s'adresser à un ombudsman. Il y a deux ombudsmans indépendants, un pour le service anglophone de CBC, l'autre pour le service francophone de Radio-Canada. Les ombudsmans offrent au plaignant un processus d'appel lorsqu'il n'est pas satisfait de la réponse donnée par le personnel de la programmation ou l'administration de la société. Ils examinent les plaintes au sujet du traitement de l'information et des dossiers d'affaires publiques. L'ombudsman détermine si l'objet de la plainte, que ce soit le processus journalistique ou le contenu diffusé à la radio, à la télévision ou sur Internet, va effectivement à l'encontre des politiques journalistiques de la société. Il peut ensuite recommander des mesures correctives, telles que des excuses présentées en ondes, ou d'autres formes de suivi.
Les ombudsmans agissent indépendamment du personnel de la programmation et de l'administration de la société. Après avoir examiné la plainte, l'ombudsman soumet ses conclusions directement au président-directeur général de CBC/Radio-Canada, qui la soumet à son tour au conseil d'aministration. Les Canadiens peuvent donc compter sur un recours et une méthode de résolution impartiaux lorsque les politiques de la société sur le traitement de l'information et des affaires publiques ne sont pas respectées.
Le gouvernement conservateur croit qu'il est important que les Canadiens aient des recours directs pour exiger des comptes à CBC/Radio-Canada. La société reçoit un financement considérable de la part des contribuables. Les quelque 1,1 milliard de dollars que CBC/Radio-Canada reçoit en financement direct et indirect sont suffisants pour que la société offre aux Canadiens un service qui respecte son mandat aux termes de la Loi sur la radiodiffusion.
La Chambre sait que les auditeurs canadiens ont maintenant accès à divers appareils électroniques de pointe, et à des centaines de services de télévision et de radio qui leur donnent une plus grande liberté de choix pour accéder au contenu qu'il désirent. CBC/Radio-Canada doit continuer d'investir dans des émissions que les Canadiens veulent voir, et des plateformes que les Canadiens veulent utiliser. La société a l'indépendance nécessaire pour décider de la meilleure façon d'investir les fonds qu'elle reçoit des contribuables, par l'entremise du Parlement, afin de remplir son mandat.
La société continuera de mener ses activités indépendamment du gouvernement. Il faut cependant faire en sorte qu'elle continue de rendre des comptes à tous les Canadiens, et d'offrir une programmation de qualité qui répond aux attentes des Canadiens.
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Monsieur le Président, d'aussi loin que bien des députés se souviennent, CBC/Radio-Canada a toujours existé. Cette chaîne est reconnue pour ses bulletins de nouvelles nationaux qu'elle présente à 18 heures et à 23 heures ainsi que pour des émissions comme
La Soirée du hockey,
Wayne and Shuster Comedy Hour,
Mr. Dressup,
Anne de la maison aux pignons verts, d'excellentes séries dramatiques et des vedettes, comme Eric Peterson, Gordon Pinsent, Mary Walsh, Tommy Hunter et Cynthia Dale. Grâce à CBC/Radio-Canada, nous nous sommes intéressés aux actualités, avons été captivés par des séries dramatiques et nous avons pu rire de nous-mêmes grâce à des gens comme Rick Mercer, hier comme aujourd'hui.
Aujourd'hui, la Chambre est saisie d'une motion qui porte sur la survie de CBC/Radio-Canada. Notre diffuseur national joue un rôle clé qui consiste à informer, divertir et unir les Canadiens. Cependant, au cours des 20 dernières années, cette organisation qui nous est chère a subi plusieurs séries de compressions, qu'il s'agisse des coupes de 400 millions de dollars effectuées en 1995 par le ministre libéral des Finances ou des compressions de 160 millions de dollars prévues dans le budget de 2012. De toute évidence, CBC/Radio-Canada a été durement touchée et affaiblie par ces compressions, qui se sont traduites par l'élimination de certaines émissions et des pertes d'emplois. La semaine dernière, d'autres émissions ont été annulées et d'autres personnes ont été remerciées de leurs services. On a mis fin à certaines productions canadiennes, comme Arctic Air, et plus de 600 personnes ont perdu leur emploi. Il s'agit de personnes créatives qui ont raconté notre histoire et qui ont contribué à renforcer notre identité et notre culture.
On s'est toujours demandé pourquoi le présent gouvernement et son prédécesseur ont imposé de telles compressions punitives à la société. Je pense avoir la réponse. Il se pourrait que ce soit à cause du volet du mandat de CBC/Radio-Canada qui consiste à renseigner les Canadiens, ce qui gêne le gouvernement.
Il est vrai que de ce côté-ci de la Chambre, l'opposition officielle a essuyé la colère du gouvernement pour avoir exposé la corruption des conservateurs et des libéraux, tout comme Radio-Canada. Que ce soit à cause du scandale des transferts de fonds, de la collecte illégale de fonds électoraux, des appels automatisés, du scandale du Sénat mettant en cause des sénateurs libéraux et conservateurs, des travailleurs étrangers temporaires, de la campagne de dénigrement contre une juge de la Cour suprême, ou de la loi sur le manque d'intégrité des élections, le gouvernement est déterminé à miner CBC/Radio-Canada et ses mécanismes de reddition de comptes en se livrant à des chasses aux sorcières et en coupant son budget.
Aujourd'hui, je vais faire valoir, au nom de notre diffuseur national, la valeur inestimable d'offrir un financement stable à CBC/Radio-Canada afin qu'elle puisse s'acquitter de son mandat. Ce financement a été inscrit dans la loi par la Chambre lorsque nous partagions tous les mêmes valeurs, avant l'époque où l'idéologie a commencé à l'emporter sur la démocratie, la transparence et le désir de donner une voix à tous les Canadiens.
CBC/Radio-Canada tire son mandat de la Loi sur la radiodiffusion de 1991; il consiste à:
[...] offrir des services de radio et de télévision qui comportent une très large programmation qui renseigne, éclaire et divertit;
m) la programmation de la Société devrait à la fois:
(i) être principalement et typiquement canadienne,
(ii) refléter la globalité canadienne et rendre compte de la diversité régionale du pays, tant au plan national qu’au niveau régional, tout en répondant aux besoins particuliers des régions,
(iii) contribuer activement à l’expression culturelle et à l’échange des diverses formes qu’elle peut prendre,
(iv) être offerte en français et en anglais, de manière à refléter la situation et les besoins particuliers des deux collectivités de langue officielle, y compris ceux des minorités de l’une ou l’autre langue,
(v) chercher à être de qualité équivalente en français et en anglais,
(vi) contribuer au partage d’une conscience et d’une identité nationales,
(vii) être offerte partout au Canada de la manière la plus adéquate et efficace, au fur et à mesure de la disponibilité des moyens,
çç
(viii) refléter le caractère multiculturel et multiracial du Canada;
Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de
Les conservateurs se plaisent à prétendre que CBC/Radio-Canada, une société d'État, est indépendante du gouvernement, mais ils n'ont aucun problème à traîner des employés devant des comités pour témoigner au nom de la société. C'est ce qui s'est passé au Comité de l'éthique et au Comité de la condition féminine, pour ne nommer que ceux-là.
La a affirmé à la Chambre que les compressions dans la programmation et dans le personnel de CBC/Radio-Canada découlent de décisions prises par la société, et non par le gouvernement et qu'après tout, c'est à CBC/Radio-Canada de suivre le marché et d'offrir aux Canadiens des émissions qui les intéressent. Comme si la mise à mort à petit feu, entreprise sous les libéraux, n'avait rien à voir avec le sous-financement du gouvernement. C'est un peu comme si l'on disait qu'une personne qui a quitté le supermarché est morte de faim parce qu'elle a refusé de manger. En principe, c'est vrai, mais c'est passer complètement à côté de la question dans son ensemble.
Au cours des derniers mois et des dernières semaines, j'ai siégé au Comité du patrimoine où j'ai écouté des musiciens, des créateurs, des artistes, des producteurs et des distributeurs canadiens parler des problèmes auxquels l'industrie est confrontée à l'heure actuelle. Ils partagent tous la pensée de Lawren Harris qui a déclaré, il y a près d'un siècle, en 1921, que l'art est un élément fondamental de l'identité d'un pays. Il a dit que la grandeur d'un pays dépend de trois choses: son langage, ses actes et son art.
Nous entendons constamment des arguments contre le financement public des arts: « il faut laisser les forces du marché décider », « nous traversons une période d'austérité », « nous devons nous concentrer sur l'économie fragile » et « nous ne voulons pas d'augmentation d'impôt ». Au comité, j'ai entendu des députés conservateurs dire qu'ils aimeraient bien qu'on les paie pour jouer du violon ou du hockey. Toutefois, nous savons que seule une petite portion de la population est payée pour jouer au hockey.
Je reconnais qu'il revient au gouvernement de promouvoir notre patrimoine, mais il revient aussi au gouvernement de veiller à ce que des gens puissent gagner leur vie en faisant la promotion de ce patrimoine. Si ce n'est pas rentable, à quoi sert aux compositeurs de créer?
Les témoins nous ont dit au comité que ces arguments ne tiennent pas compte des bénéfices concrets et mesurables que nous retirerions en créant une économie saine et viable qui tirerait avantage des dons de tous les citoyens, y compris ceux qui créent les oeuvres d'art qui façonnent notre identité canadienne et ceux qui les font rayonner dans le monde entier. Lors de l'étape de l'étude en comité, les spécialistes nous ont sans cesse dit que les arts sont précieux, et que leur valeur ne se limite pas au plaisir qu'ils nous procurent, mais aussi à leur contribution concrète et substantielle au développement économique de la société canadienne et du monde entier.
Refuser de le reconnaître, c'est faire preuve d'étroitesse d'esprit. Les conservateurs qui estiment que nous n'avons pas les moyens d'investir dans les arts, et les libéraux qui imposent des compressions budgétaires pour gonfler les allégements fiscaux accordés aux entreprises font des économies de bouts de chandelles.
Dans le témoignage qu'il a fait le 29 avril dernier au Comité du patrimoine canadien, Mark Monahan, du Bluesfest, a dit que ce qui manque actuellement dans le cadre de financement fédéral, c'est l'aspect du développement économique associé au financement des arts. Le financement ne tient pas compte des retombées sur le développement économique et le tourisme.
Le 6 mai dernier, Tracy Jenkins, de Lula Lounge, a déclaré ceci:
[...] on doit d'un même mouvement favoriser l'émergence d'une culture de journalisme musical professionnel. En raison des changements qui ont touché le milieu de l'édition et des compressions subies par la SRC, bon nombre de personnes qui, dans les médias écrits ou à la radio, célébraient et critiquaient la musique canadienne ont cessé de pratiquer leur métier. [...]
Enfin, j'aimerais revenir sur le fait qu'il est important de soutenir la diversité des cultures musicales, et que la radio de la SRC a joué un rôle crucial au moment de nous aider à intéresser un plus grand nombre de personnes à notre programmation et aux artistes que nous présentons. Nous avons vraiment senti l'effet qu'a eu la disparition de la possibilité d'enregistrer des spectacles en vue d'une radiodiffusion ultérieure, car il s'agissait là d'une façon efficace de toucher de nouveaux auditeurs partout au pays et d'affirmer l'importance de la contribution artistique de musiciens canadiens d'origines diverses.
Il me semble que, si les conservateurs comprenaient cette idée, ils ne réduiraient pas le financement de CBC/Radio-Canada. Ils intégreraient plutôt notre diffuseur national à leur Plan d'action économique. Ils nous parlent sans cesse de ce plan. Mais qu'en est-il de la culture? Qu'en est-il des arts? Qu'en est-il de CBC/Radio-Canada?
À mon avis, le problème n'est pas que les Canadiens ne valorisent pas la contribution des arts à la création d'une société dynamique ou le rôle unificateur et identitaire que joue CBC/Radio-Canada en tant que radiodiffuseur national du Canada. Le problème, c'est que nous n'avons pas réussi à faire le lien entre une communauté artistique florissante et une économie florissante, entre l'octroi d'un financement sûr et stable à un radiodiffuseur national et l'édification d'une société canadienne où nous pouvons tous nous épanouir dans la prospérité et le partage. Pourquoi les conservateurs ne comprennent-ils pas cela?
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Monsieur le Président, bien qu'on dise toujours heureux de prendre la parole sur un enjeu, en fait, on n'est pas heureux parce qu'on n'aime pas être rendu là, comme ça arrive si souvent. Donc, je suis très heureux de prendre la parole sur la motion de mon collègue de concernant les compressions de 45 millions de dollars dans le budget conservateur de cette année. C'est sans compter les quelque 130 millions de dollars qui ont été supprimé depuis 2008-2009, si je me souviens bien des dates.
C'est un enjeu très important pour moi, parce que seulement dans les derniers mois, on a reçu quelques centaines de lettres et de courriels de la part des gens de ma circonscription, Chambly—Borduas. Cela est sans mentionner les quelque milliers d'éléments de correspondance qu'on a reçus depuis mon élection en 2011, et depuis que les conservateurs ont obtenu leur majorité. En effet, il ne faut pas se le cacher, les plus grandes compressions ont coïncidé avec l'obtention de cette majorité conservatrice. Grâce à cette majorité, ils sont enfin capables de réaliser cet objectif qu'ils ont depuis si longtemps. Ce n'est pas un secret, car des députés conservateurs ont déjà parlé publiquement d'abolir le diffuseur public. Ce n'est pas un secret non plus que lors d'un congrès conservateur, des résolutions ont été adoptées sur la privatisation du diffuseur public, CBC/Radio-Canada, par exemple.
Les gens de chez nous sont préoccupés par cela pour plusieurs raisons. De toute évidence, on ne peut pas négliger le fait français. Je pense que c'est une des caractéristiques très uniques de Radio-Canada, particulièrement au Québec, où il y a un grand bassin de francophones, mais aussi pour les communautés francophones hors Québec. Une certaine solidarité existe dans la francophonie. Même si on est chanceux au Québec de disposer d'une majorité francophone et de pouvoir défendre le fait français, c'est moins évident à l'extérieur du Québec. Il y a une certaine solidarité exprimée à cet égard. On le voit dans les dénonciations faites par les groupes représentant les milieux francophones hors Québec, dans ces communautés où il y a une minorité linguistique qui dénonce les compressions, parce qu'on met en péril un service essentiel pour la valorisation d'une identité. C'est ça le diffuseur public. C'est vraiment avec un mandat unique qu'il permet la valorisation de plusieurs éléments de notre identité.
Cela m'amène au prochain point. Plusieurs d'entre nous ont eu l'occasion de voir des journalistes très connus et très respectés prendre la parole à la tribune de Tout le monde en parle, il y a quelques semaines, notamment Alain Gravel de l'émission Enquête. Ils ont parlé de l'impact que ces compressions auront sur les services d'information à Radio-Canada. On a déjà vu l'émission Enquête subir des changements malheureux et assez draconiens dans la composition de son équipe, en raison de ces compressions. Quand on considère l'importance que cette émission a eue dans le paysage juridique et politique du Québec, avec les différentes révélations apportées par son excellente équipe, on constate que ce n'est pas seulement une question d'identité. En effet, c'est aussi prendre part à la diffusion d'informations et à la valorisation de la santé de notre démocratie.
On a déjà entendu la ministre dire que le gouvernement fait des compressions, mais que c'est une société d'État indépendante, que c'est elle qui prendra les décisions et que si elle a décidé de sabrer de cette façon, ce n'est pas la faute du gouvernement. C'est assez difficile d'avaler le fait que le gouvernement ne semble pas prêt à reconnaître, du moins pas publiquement, que ces décisions sont prises à cause de ces compressions, au bout du compte. Le gouvernement a beau dire que ce n'est pas lui qui a décidé que Radio-Canada allait enlever un réalisateur et deux journalistes de l'émission Enquête, le fait demeure que si on est rendu là, c'est à cause de ces compressions.
J'ai entendu certains députés conservateurs mentionner que CBC/Radio-Canada devra s'adapter et aller chercher dans le secteur privé des revenus provenant de la publicité.
Cependant, si une entreprise privée décide d'acheter un espace publicitaire, elle risque de le faire lors de la diffusion d'un film américain à 19 h plutôt que lors de la diffusion d'une émission d'une demi-heure ou d'une heure de la nature d'Enquête. C'est là l'importance d'avoir un diffuseur public, parce qu'au bout du compte, ce sont les contribuables qui paient pour cela. Ils ne sont pas obligés de faire des enchères avec les entreprises privées qui cherchent à payer le meilleur prix pour le meilleur espace publicitaire. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de place pour Radio-Canada à ce sujet, mais c'est important de comprendre que cela ne peut pas être que cela, sinon le diffuseur public devient une chaîne comme les autres. Je le dis avec respect pour les autres chaînes. Cependant, il faut reconnaître le mandat unique de Radio-canada.
L'impact sur les services de l'information n'a pas atteint que les émissions comme Enquête. il y a toujours de la lecture intéressante à faire sur le site Internet d'Influence Communication, qui étudie les tendances médiatiques, particulièrement au Québec. Quand on lit les informations sur la façon de traiter différents enjeux dans les médias québécois, on voit malheureusement qu'il semble y avoir un manque d'information sur le volet international. C'est une chose que Radio-Canada fait quand même bien, comme CBC du côté anglais. Cependant, cela devient de plus en plus difficile à cause du manque de ressources après les coupes dans le budget. Évidemment, quand on est un diffuseur qui dépend de l'argent des contribuables et que tout à coup on a un budget moindre, la première chose qu'on élimine c'est les services à l'étranger qui nous envoient l'information ici chez nous. C'est quand même important.
Encore une fois, cela fait partie de la santé de la démocratie de bien diffuser l'information, mais aussi de bien outiller le diffuseur pour que les gens puissent aller chercher l'information.
La plupart d'entre nous ont différents plans chez les câblodistributeurs. On se rend compte que, de plus en plus, les chaînes se spécialisent. On peut regarder des chaînes sportives par exemple ou certaines chaînes d'information. Il y a un autre débat qui a lieu actuellement sur ce qu'on appelle en anglais le dégroupage des fameux forfaits des télédiffuseurs.
Au bout du compte, ce qu'on est sûr d'avoir, peu importe le prix qu'on paie et peu importe le forfait qu'on prend, ce sont les chaînes d'information de CBC/Radio-Canada et les chaînes normales qui ne sont pas des chaînes d'information continue. On était sûr d'avoir ces deux chaînes sans avoir à payer un prix additionnel. Maintenant, à cause de ces coupes, malheureusement, on peut prévoir qu'à l'avenir, CBC/Radio-Canada va être obligée de commencer à suivre cette tendance. Je trouve cela très troublant.
Le gouvernement parle souvent de réduire le déficit. S'il le fait sur le dos de CBC/Radio-Canada, on peut dire que ce sont des coupes pour le moins pas très intelligentes.
Je donne un bel exemple. Regardons les gens qui vont perdre leur emploi. Cela démontre la mauvaise gestion du gouvernement conservateur. Du côté de la réforme de l'assurance-emploi — je me permets d'établir ce parallèle parce qu'il y a un lien pertinent à faire —, un des groupes frappés par cette réforme est celui des techniciens sur les plateaux de tournage. Ils sont touchés par les changements des règles de l'assurance-emploi, à cause de la nature de leur travail et de la durée de travail. Parfois, ce travail est fait à contrat. Avec les coupes à Radio-Canada, ce seront ces mêmes techniciens qui seront les premiers à payer le prix. En plus de perdre leur emploi, ils sont dans un domaine qui est affecté de façon négative par un autre dossier mal géré par le gouvernement conservateur, c'est-à-dire la réforme de l'assurance-emploi.
C'est intéressent parce que, quand on fait tous ces liens, on se rend compte que le gouvernement conservateur se soucie très peu de l'impact réel de ces coupes, par rapport à notre identité et au mandat unique de CBC/Radio-Canada en tant que diffuseur d'information et de culture dans notre communauté
Toutefois, il n'y a pas que cela, il y a aussi l'impact sur les gens qui ont des emplois et qui vont maintenant les perdre. C'est assez honteux. C'est pour cela que je me lève aujourd'hui afin d'appuyer mon collègue de , qui fait un excellent travail. On va continuer de se tenir débout pour appuyer notre diffuseur public.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole aujourd'hui pour discuter de Radio-Canada.
Je félicite le député de . Cela faisait longtemps que je n'avais pas entendu parler du « programme caché ». Je le félicite donc d'avoir réussi à en faire mention dans le présent débat. Je suis certain qu'il essayera d’inclure dans ses autres questions un « George W. Bush », parce qu’un débat auquel il participe ne serait pas complet sans qu'il ait fait référence au « programme caché » et à « George W. Bush ». Je l'en félicite.
Lorsqu'on examine Radio-Canada, il importe de le faire dans un contexte plus général. Il est toujours difficile d'entendre les libéraux défendre quoi que ce soit, et je suis certain que mes collègues du NPD en conviendront avec moi. Lorsque les libéraux formaient le gouvernement, leurs attaques à l'endroit de Radio-Canada étaient légendaires, et le NPD y a fait référence hier dans le cadre d'un autre débat. Les libéraux avaient vraiment sabré le financement de CBC/Radio-Canada.
Pourtant, dans le cadre de ce débat, les libéraux se transforment maintenant en ardents défenseurs de CBC/Radio-Canada parce que c'est quelque chose d'important et que, sans Mr. Dressup, ils ne seraient pas devenus députés. Cependant, que pensaient-ils de Mr. Dressup et de Finnegan lorsqu'ils ont amputé le budget de la société d'État de 400 millions de dollars et même plus? J'imagine que ce trésor national n'était pas important à l'époque.
Le député de a qualifié CBC/Radio-Canada de trésor national. Pourtant, les libéraux ont écrasé la société d'État sous les compressions. Et CBC/Radio-Canada n'a pas été la seule victime: ils s'en sont aussi pris à la santé, aux transferts sociaux et à l'éducation postsecondaire. Ils ont plongé nos Forces armées dans une décennie de noirceur. Ainsi va presque toujours le bilan des libéraux.
Les libéraux sont de beaux parleurs, mais lorsque vient le temps de bien gouverner les Canadiens, ils ont tôt fait d'oublier leurs beaux discours pour se concentrer sur ce qui favorise le Parti libéral et leur portefeuille.
Les libéraux ont parlé de commandite, alors parlons de commandite et de publicité. Qu'ont fait les libéraux? Nous nous souvenons tous du scandale des commandites. Imaginons tout ce qu'on pourrait faire, dans le contexte actuel, avec les 40 millions de dollars que le Parti libéral a volés. Les Canadiens disposeraient de cette somme. Hélas, on ne l'a toujours pas retrouvée.
J'en profite pour féliciter à la fois la et son prédécesseur, l'actuel . De ce côté-ci de la Chambre, nous sommes pleinement conscients, contrairement aux libéraux lorsqu'ils étaient au pouvoir, de l'importance des arts et de la culture pour l'économie canadienne. Ce dossier ne se limite pas à ce que les Canadiens pensent de leur pays, de leur province ou de leur communauté.
Nous comprenons la fierté qu'inspirent nos artistes, celle qu'on ressent lorsqu'un artiste de chez nous s'illustre à l'international. Nous sommes fiers de voir des oeuvres d'artistes canadiens exposées dans les plus grands musées du monde. Cependant, au-delà de cela, les arts et la culture tiennent très à coeur à nos concitoyens. Nous en sommes conscients.
Voilà pourquoi, après que la situation économique s'est détériorée, en 2008, au pire de la crise économique mondiale, pendant que tous les autres pays sabraient l'enveloppe des arts et de la culture, nous avons choisi de faire les choses autrement. Nous étions déjà conscients de la nécessité de protéger et de favoriser cette communauté culturelle dont nous sommes si fiers.
Comme je l'ai dit, nous avons augmenté le financement des arts et de la culture. Nous sommes l'un des seuls pays du G7 à avoir fait cela, et les résultats sont spectaculaires.
Il y a deux ans, je me souviens que le , qui était alors ministre du Patrimoine canadien, avait signalé que cinq artistes canadiens se trouvaient au sommet des palmarès du Billboard.
Quelques députés du NPD ont souligné l'importance des emplois dans le secteur des arts. En effet, c'est important. Au pays, on dénombre plus de 127 000 emplois dans le secteur des arts et de la culture. L'opposition aime parfois se concentrer sur les acteurs et les réalisateurs. Toutefois, il faut aussi penser aux autres travailleurs de soutien des productions. C'est à ces travailleurs que nous fournissons de l'aide en réduisant les taxes et les impôts, mesures contre lesquelles l'opposition vote constamment. Je parle ici des menuisiers, des électriciens, des couturiers, des coiffeurs, des maquilleurs et de tous les autres travailleurs qui soutiennent les productions dans leurs collectivités partout au pays.
Je serai heureux de poursuivre mon intervention après la période des questions.