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Bonjour à tous et bienvenue. Il s’agit de la réunion n
o 97 du Comité permanent des comptes publics. Nous sommes le mardi, 8 mai 2018. Je rappelle aux membres du Comité que notre séance est télévisée.
Avant de commencer, j’aimerais mentionner la présence de Delphine Bert, analyste et greffière au Sénat français, est parmi nous aujourd’hui. Elle visite un certain nombre de nos comités.
Bienvenue à notre comité. Nous espérons que vous passerez un très agréable séjour au Canada.
Aujourd’hui, nous sommes ici pour étudier le Rapport d’examen spécial — Énergie atomique du Canada limitée, des Rapports de l’automne 2017 du vérificateur général du Canada.
Je souhaite la bienvenue aux témoins suivants:
Du Bureau du vérificateur général, nous accueillons Clyde MacLellan, vérificateur général adjoint; et Patrick Polan, directeur.
D’Énergie atomique du Canada limitée, nous recevons Claude Lajeunesse, président du conseil d’administration; et Richard Sexton, président et premier dirigeant.
Nous entendrons d’abord le témoignage de M. MacLellan du Bureau du vérificateur général, nous passerons ensuite à nos autres invités et nous terminerons par les séries de questions.
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Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de présenter les résultats de notre examen spécial d'Énergie atomique du Canada limitée. Comme vous l’avez mentionné, je suis accompagné du directeur chargé de l'audit, M. Patrick Polan.
L'examen spécial d'une société d'État est un type d'audit de performance. Il vise plus précisément à déterminer si les moyens et les méthodes de la société d'État lui donnent l'assurance raisonnable que ses actifs sont protégés et contrôlés, que sa gestion des ressources est économique et efficiente, et que le déroulement de ses activités est efficace.
L'examen spécial a porté sur la période allant du 1er avril 2016 au 31 janvier 2017.
[Français]
Énergie atomique du Canada limitée a pour mandat de soutenir la science et la technologie nucléaires et de s'acquitter des responsabilités du Canada pour le déclassement et la gestion des déchets radioactifs. La société est financée par le gouvernement fédéral. Elle accomplit son mandat au moyen de contrats à long terme avec un entrepreneur du secteur privé, qui s'occupe de la gestion et de l'exploitation des sites de la société. En septembre 2015, la société a terminé une restructuration majeure de l'organisation, qui a abouti à un nouveau modèle opérationnel. Il s'agissait de profiter de l'expérience et des capacités du secteur privé afin de renforcer l'efficacité et l'efficience de la société tout en contenant et en réduisant les coûts et les risques pour les Canadiens au fil du temps.
Il incombait donc à la société de définir des priorités et de surveiller l'entente contractuelle et le rendement général de l'entrepreneur. Lors de notre examen spécial, nous avons constaté un grave défaut dans le renouvellement de la composition du conseil d'administration. Ce grave défaut était dû aux retards qui affectaient la nomination des membres du conseil. Toutefois, ces retards étaient indépendants de la volonté de la société. Pendant la période visée par la vérification, cette société a fonctionné sans président et premier dirigeant et avec un conseil par intérim, tout en définissant des plans stratégiques à long terme.
[Traduction]
Même si nous avons constaté que la Société avait beaucoup de bonnes méthodes de gestion de l'organisation et des contrats, nous avons relevé des faiblesses dans divers secteurs. Nous avons notamment constaté que le cadre de communication de l'information de la Société n'avait pas montré comment celle-ci comptait évaluer l'atteinte des objectifs globaux de la restructuration qui sont, comme je l'ai déjà dit, d'améliorer l'efficience et l'efficacité et de contenir et de réduire les coûts et les risques pour les Canadiens au fil des ans. Même si la Société a inclus certains indicateurs de rendement dans son plan d'entreprise, elle n'a pas défini un cadre pour communiquer les résultats de son nouveau modèle opérationnel.
Nous avons constaté que le conseil n'avait pas encore mis en place un processus officiel et systématique pour surveiller et communiquer les risques. De plus, la Société avait toujours du mal à former une équipe de gestion des contrats possédant les qualifications et les compétences nécessaires pour surveiller le nouveau modèle d'entreprise. II fallait aussi des améliorations dans les secteurs de l'établissement d'une orientation stratégique, des communications et de la rémunération.
La Société a accepté toutes nos recommandations. Elle nous a indiqué qu'elle prendrait des mesures pour donner suite à nos préoccupations. Toutefois, comme nos travaux d'audit ont été achevés en janvier 2017, je ne peux pas commenter les mesures prises depuis par la Société.
[Français]
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture.
Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité.
Je vous remercie.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Membres du Comité, bonjour.
Comme l'a déjà mentionné le président, je m'appelle Claude Lajeunesse, et je suis le président du conseil d'administration d'Énergie atomique du Canada limitée, ou AECL. Je suis accompagné de M. Richard Sexton, notre président et premier dirigeant.
Tout d'abord, je voudrais remercier M. MacLellan d'avoir présenté les conclusions de l'examen spécial du Bureau du vérificateur général du Canada.
[Traduction]
Je ne répéterai pas ce qu'a dit M. Maclellan. Cependant, je veux vous donner un bref aperçu de notre organisation, de notre point de vue sur le rapport et les mesures que nous avons prises pour donner suite à ses recommandations. Cependant, permettez-moi de vous dire d’emblée que nous avons déjà répondu à toutes les recommandations formulées par le BVG. Bien entendu, j’en parlerai plus en détail dans quelques minutes.
Mais d'abord, je voudrais dire quelques mots sur notre organisation. Énergie atomique du Canada limitée est une société d'État. Notre mandat consiste à favoriser la science et la technologie nucléaires et à gérer les responsabilités du gouvernement du Canada en matière de déchets radioactifs et de déclassement.
La plupart de nos sites se trouvent en Ontario, au Québec et au Manitoba. Notre plus grand site est celui des Laboratoires de Chalk River situés à environ deux heures à l'ouest d'Ottawa. Les Laboratoires de Chalk River sont le plus important complexe scientifique et technologique du Canada. Le site est en existence depuis les années 1940 et est le berceau d'avancées significatives dans la technologie nucléaire. Par exemple, les laboratoires ont mis au point la technologie, propre au Canada, du réacteur CANDU, qui a été déployée dans de nombreux pays à l'extérieur du Canada, notamment en Argentine, en Roumanie, en Corée du Sud et en Chine.
En outre, pendant des décennies, les laboratoires ont développé et produit des isotopes médicaux destinés à sauver des vies et qui ont bénéficié plus d'un milliard de personnes. Le Molybednum-99 qui a été produit à Chalk River a servi au traitement et au diagnostic de plusieurs types de cancer, ainsi qu'au diagnostic de maladies cardiaques et autres maladies.
Nous continuons d'avoir un mandat important en science et technologie nucléaires, notamment dans la gestion d'un programme, le plan de travail fédéral sur les activités de science et de technologie nucléaires, qui répond aux besoins de 13 ministères et organismes fédéraux dans les domaines de la santé, de la sûreté et la sécurité, de l'énergie et de l'environnement.
Une partie importante de notre travail consiste à s'occuper de nos déchets radioactifs d'une manière qui protège l'environnement et qui tient compte de l'optimisation des ressources pour les contribuables. Nous avons la responsabilité de relever ces défis maintenant afin de ne pas le laisser aux générations futures. Plus important encore, trouver des solutions pour l'élimination des déchets radioactifs nous permet de protéger l'environnement et de réduire les risques à long terme. Cela implique le déclassement de vieux bâtiments, l'assainissement de terrains contaminés et la construction d'installations de gestion et d'élimination à long terme de nos déchets radioactifs d'une manière qui protège l'environnement, les travailleurs et le public.
De plus, nous sommes responsables de la gestion des responsabilités du gouvernement du Canada à l'égard des déchets radioactifs historiques de faible activité lorsque le gouvernement a accepté la responsabilité de pareil assainissement. Cela comprend le projet de 1,2 milliard de dollars pour le nettoyage des déchets historiques dans les municipalités de Port Hope et de Clarington, en Ontario.
[Français]
Depuis 2009, le gouvernement a entrepris une restructuration majeure de notre organisation.
Premièrement, les actifs de notre division des réacteurs CANDU, la division qui était responsable du développement et de la vente des réacteurs canadiens, ont été vendus à CANDU Énergie inc., une filiale de SNC Lavalin.
Deuxièmement, un modèle de gouvernance nouveau pour le Canada, appelé « organisme gouvernemental exploité par un entrepreneur », ou OGEE, a été mis en place dès 2015 pour la gestion du reste de nos opérations, c'est-à-dire les laboratoires nucléaires et les sites de déclassement.
Selon ce modèle, une entreprise privée, en l'occurrence les Laboratoires nucléaires canadiens, ou LNC, a la responsabilité d'exploiter nos sites. AECL continue d'être propriétaire des sites, mais leur exploitation est assurée par LNC. Le rôle d'AECL est d'identifier les priorités pour LNC et d'évaluer leur performance, selon les termes du contract qui nous lie. Nous avons une équipe d'experts en science et technologie nucléaire et en déclassement et gestion des déchets qui surveille les activités de LNC, approuve son plan annuel et, si nécessaire, remet en question ce qui est proposé. Notre but est de protéger les intérêts du gouvernement du Canada, les intérêts du public, de l'environnement et des contribuables.
[Traduction]
Étant donné que ce modèle a été mis en place seulement environ un an avant la tenue de l'examen spécial, le conseil d'administration et l'équipe de direction d'EACL ont bien accueilli l'examen spécial du BVG. Nous avons considéré l'examen comme un exercice important qui pourrait identifier des domaines d'amélioration organisationnelle et préparer le terrain pour la mise en oeuvre continue du modèle OGEE, soit celui d’une entreprise gouvernementale exploitée par un entrepreneur, qui était relativement nouveau à l'époque.
En ce qui concerne les conclusions de l'examen spécial et le rapport publié par le BVG, j'offre mes commentaires sur les conclusions et la façon dont elles ont été traitées.
Premièrement, j'aimerais souligner que le BVG a constaté que, dans l'ensemble, EACL a de bonnes pratiques de gestion des affaires et de bonnes pratiques de gestion des contrats.
Deuxièmement, en ce qui concerne les lacunes, une lacune importante a été relevée dans le renouvellement du conseil d'administration, lacune que le BVG a reconnue comme étant indépendante de la volonté d'EACL et de son conseil d'administration.
Troisièmement, le BVG a noté des domaines qui répondaient à ses critères d'examen, mais pour lesquels il y avait place à l’amélioration.
Pour ce qui est de notre réponse, nous sommes d'accord avec toutes ses recommandations et nous avons rapidement entrepris les mesures nécessaires pour y remédier. Plus précisément, la direction a élaboré un plan d'action, qui a été approuvé par notre conseil d'administration et publié sur notre site Web. Je crois comprendre que vous avez reçu une copie de ce plan d'action.
Il était, entre autres, question de mettre en place des processus officiels pour l'examen par le conseil d'administration du registre des risques de l'organisation; l'organisation de réunions publiques; l'élaboration d'un cadre complet de mesure du rendement; un examen de notre approche en matière de rémunération; et la mise en place d'un programme de formation formel pour notre personnel de gestion des contrats. Toutes les mesures ont été prises par la direction dans les cinq mois suivant la publication du rapport.
En ce qui concerne la seule lacune importante indépendante de notre volonté, je suis heureux d'annoncer que le gouvernement a pris des mesures concernant les nominations au conseil d'administration. En février 2017, après la période d'examen, le gouverneur en conseil a nommé Richard Sexton à titre de président et chef de la direction par intérim, ce qui signifie en l'occurrence un mandat d'un an ou jusqu'à ce qu'un nouveau président et chef de la direction soit nommé. En février dernier, la gouverneure en conseil a nommé un président et premier dirigeant pour un mandat de deux ans et choisi Richard Sexton.
En outre, en juin 2017, le gouverneur en conseil a nommé le président du conseil d'administration ainsi que quatre membres — deux hommes et deux femmes —, soit trois nouveaux membres et une personne qui exerçait auparavant ces fonctions de façon intérimaire et qui a été nommée à titre permanent.
[Français]
Je suis très heureux que deux des quatre nouveaux membres du conseil d'administration soient des femmes.
[Traduction]
J'aimerais réitérer, en terminant, qu'EACL reconnaît les points à améliorer signalés par le BVG et que la direction a déjà pris des mesures pour y remédier. Nous saluons cette expertise et cet exercice comme un moyen de continuer à progresser dans la mise en oeuvre de notre nouveau modèle de gouvernance. Nous reconnaissons et accueillons favorablement les occasions de nous améliorer.
Nous serons heureux de répondre à vos questions.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Messieurs, bienvenue à la Chambre des communes.
Monsieur le président, je veux tout d'abord indiquer que je suis très fier d'appuyer la députée de Renfrew—Nipissing—Pembroke, car elle sait de quoi elle parle, puisque Chalk River se trouve dans sa circonscription. Voilà pourquoi je suis très content: si vous avez des questions à ce sujet, c'est certainement à elle qu'il faut les poser si vous n'êtes pas ici.
Je profiterai de votre présence ici pour vous remercier, car il s'agit d'un problème très important à résoudre. Nous admettons tous l'importance de l'installation de Chalk River et du rôle qu'elle a joué par le passé, et reconnaissons l'importance qu'Énergie atomique du Canada limitée a eue au cours du dernier siècle. Nous sommes très fiers de ce que vous avez fait, de ce que vous faites et de ce que vous ferez.
[Français]
J'aimerais quand même porter deux éléments à votre attention.
J'aimerais aborder avec vous le projet de site d'enfouissement, mais d'abord, monsieur Lajeunesse, vous avez dit, lors de votre exposé, que vos projets comprenaient le déclassement de vieux bâtiments, l'assainissement de terrains contaminés et la construction d'installations de gestion.
Quel est votre plan de match en ce qui a trait au déclassement des vieux bâtiments et à l'assainissement des terrains contaminés? Combien y en a-t-il? Combien cela va-t-il coûter ? Combien de temps cela va-t-il prendre?