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Bon après-midi, collègues. Je vous souhaite la bienvenue.
C'est la 96e réunion du Comité permanent des comptes publics. Nous sommes le jeudi 3 mai 2018. Nous étudions aujourd'hui le rapport d'examen spécial sur la Commission de la capitale nationale, qui fait partie des Rapports de l'automne 2017 du vérificateur général du Canada.
Nous accueillons à cette occasion le vérificateur général du Canada, M. Michael Ferguson, et, du Bureau du vérificateur général, Margaret Haire, directrice principale. Nous avons aussi, de la Commission de la capitale nationale, M. Marc Seaman, président du conseil d'administration, et M. Mark Kristmanson, premier dirigeant.
Pour commencer, j'invite le vérificateur général à présenter un exposé préliminaire. Nous pourrons ensuite lui poser des questions.
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Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de présenter les résultats de notre examen spécial de la Commission de la capitale nationale. Je suis accompagné de la directrice principale responsable de l'audit, Mme Margaret Haire.
Comme vous le savez, l'examen spécial d'une société d'État est un type d'audit de performance. Il vise à déterminer si les moyens et les méthodes d'une société d'État lui donnent l'assurance raisonnable que ses actifs sont protégés et contrôlés, que sa gestion des ressources est économique et efficiente, et que le déroulement de ses activités est efficace.
[Français]
La Commission de la capitale nationale, ou CCN, possède et gère plus de 10 % des terrains de la région de la capitale nationale, dont le parc de la Gatineau, la Ceinture de verdure, des parcs urbains et beaucoup de propriétés louées. La société d'État gère aussi six résidences officielles.
Lors de notre examen, nous avons constaté un défaut grave quant à l'entretien des actifs de la Commission et des faiblesses dans ses méthodes de gestion des risques.
Nous avons aussi constaté que la Commission avait des moyens et des méthodes efficaces dans les domaines de la gouvernance, de la planification stratégique, de la mesure du rendement, de la communication des résultats et des autres activités de la région de la capitale nationale.
[Traduction]
Concernant l'entretien des actifs, les données de la Société sur l'état de ses actifs indiquaient que plus du quart d'entre eux étaient dans un état passable, mauvais ou critique. La Société a déterminé qu'elle n'avait pas assez de ressources pour mener les travaux nécessaires afin de restaurer et d'entretenir ses actifs. Elle a donc dû différer l'entretien de certains actifs.
Nous avons conclu qu'il s'agissait d'un défaut grave parce que si les actifs de la Société continuent de se détériorer, elle pourrait être incapable de s'acquitter de son mandat, et les actifs pourraient poser des problèmes pour la santé et la sécurité.
Les faiblesses que nous avons cernées dans la gestion des risques touchaient deux aspects. D'abord, dans sa méthode générale de gestion des risques, la Société n'a pas évalué de façon uniforme ses risques stratégiques et opérationnels et n'a pas fait un inventaire de tous les risques ou fixé des seuils de tolérance aux risques. Il était donc difficile pour la direction et le conseil d'administration de disposer d'une information exhaustive sur les risques leur permettant de prendre leurs décisions.
[Français]
Ensuite, le conseil d'administration et la direction n'ont pas décrit clairement dans le plan d'entreprise de la Commission, qui est présenté à la ministre de tutelle, le risque lié à l'insuffisance des ressources pour restaurer, entretenir et préserver les actifs de la Commission. Comme vous le savez, le plan d'entreprise annuel est un moyen déterminant pour informer le gouvernement des problèmes de la Commission.
La Commission a accepté toutes nos recommandations et établi un plan d'action en réponse à nos préoccupations. Toutefois, comme nous avons fini les travaux d'audit en mars 2017, je ne peux pas commenter les mesures prises par la Commission depuis.
Je termine ici ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du Comité. Merci.
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Merci, monsieur Ferguson.
[Français]
Merci, monsieur le président.
Je remercie aussi les membres du Comité de nous avoir donné l'occasion d'être ici ce matin.
[Traduction]
Bon après-midi, monsieur le président et membres du Comité.
Je m'appelle Marc Seaman. Je suis président du conseil d'administration de la Commission de la capitale nationale. Comme on l'a mentionné, je suis accompagné aujourd'hui de M. Mark Kristmanson, premier dirigeant de la Commission.
[Français]
J'aborderai brièvement la question du mandat de la CCN et des mesures correspondantes mises en oeuvre en 2018. Par la suite, M. Kristmanson traitera des opérations liées au fonctionnement de la Commission, et plus précisément de l'examen spécial mené par le vérificateur général.
[Traduction]
La CCN moderne est déterminée à bâtir une capitale dynamique et durable du XXIe siècle, qui reflète ce que les Canadiens et le Canada ont de mieux. Cet engagement est inscrit dans la Loi sur la capitale nationale, qui attribue à la CCN quatre principaux rôles: planification, aménagement, conservation et amélioration. Ces rôles visent à doter le siège du gouvernement du Canada d'un cachet et d'un caractère dignes de son importance nationale.
Bref, la CCN a pour mission de veiller à ce que le Canada ait une capitale digne d'un pays membre du G7, une capitale qui soit une source de fierté et d'inspiration pour tous les Canadiens.
[Français]
Il y a déjà 11 mois, le gouvernement du Canada et l'honorable Mélanie Joly, ministre du Patrimoine canadien, m'ont confié le poste de président du conseil d'administration de la CCN. C'est un grand honneur pour moi d'avoir un rôle à jouer dans l'aménagement de la capitale nationale au profit des générations futures.
Permettez-moi de prendre un moment pour dire que depuis que j'occupe le poste de président du conseil, j'ai été sans cesse étonné de l'éventail des biens et des actifs qui relèvent de l'intendance de la CCN et de la portée des responsabilités qui lui incombent.
[Traduction]
J'ai grandi dans la région de la capitale nationale. J'ai eu la chance de vivre et de travailler ici pendant la plus grande partie de ma vie. Il y a peu de temps encore, je ne me rendais pas vraiment compte de la portée des responsabilités de la CCN. Ces responsabilités s'étendent à une zone de 535 kilomètres carrés, représentant plus de 10 % de l'ensemble de la région de la capitale, ainsi qu'à 300 kilomètres de sentiers polyvalents, 200 kilomètres de promenades panoramiques, 145 ponts, dont deux ponts interprovinciaux, le parc de la Gatineau, la ceinture de verdure et 1 700 propriétés comprenant un millier de bâtiments et six résidences officielles.
J'ai été encore plus surpris d'apprendre que tout cela était appuyé par un crédit annuel pour dépenses en capital de 22,4 millions de dollars et par un effectif permanent de 400 employés. Je n'ai pas été surpris lorsque le Bureau du vérificateur général s'est inquiété de la question de l'entretien différé. Au cours de mes entretiens avec les vérificateurs, j'avais moi-même parlé de l'inquiétude que j'éprouvais à cet égard. Je félicite donc le vérificateur général d'avoir mis ce problème en évidence.
D'après le rapport d'examen spécial, « la Société a évalué l'état de 27 % de ses actifs comme étant passable, mauvais ou critique et a relevé un manque à gagner dans les ressources requises pour restaurer ces actifs ». L'analyse effectuée par la CCN montre qu'elle pourrait ne pas être en mesure d'entretenir tous ses actifs et de les maintenir dans un état acceptable à l'avenir. Cela correspond bien aux conclusions de l'examen du mandat de 2006, d'après lequel « le fait de continuer à tenter de tout faire, même en l'absence de financement, a représenté un effort héroïque, qui frise aujourd'hui l'irresponsabilité ».
Ce rapport date de 11 ans. Depuis, la CCN a fait sa part dans le cadre des mesures pangouvernementales prises pour réduire les dépenses. Par conséquent, l'annonce faite dans le budget fédéral 2018 d'un investissement de 55 millions de dollars sur deux ans est non seulement opportune, mais nécessaire. Cet investissement répondra d'une manière concrète aux préoccupations exprimées dans le rapport de l'examen spécial du vérificateur général.
Notre conseil d'administration est déterminé à travailler d'une manière efficace avec le personnel de la CCN moderne, avec ses nombreux partenaires et intervenants ainsi qu'avec l'ensemble des Canadiens, d'un océan à l'autre, pour créer la capitale promise dans le mandat de la CCN que j'ai mentionné il y a quelques instants.
[Français]
Le conseil d'administration de la CCN moderne est composé de femmes et d'hommes issus de divers milieux professionnels de partout au Canada. Au cours des dernières années, une modification des règles de gouvernance a permis aux maires d'Ottawa et de Gatineau de devenir participants d'office, non votants, au conseil.
Cette mesure, accompagnée de contributions ponctuelles d'autres maires de la région, a permis d'apporter une nouvelle dimension à nos travaux.
[Traduction]
Notre conseil d'administration appuie les recommandations du vérificateur général et a approuvé le plan d'action de la direction qui insiste sur la gestion des risques.
J'ai été particulièrement impressionné par le cadre d'évaluation de la gestion des risques que le personnel présente à l'occasion de chaque décision que le conseil d'administration est appelé à prendre.
Le conseil note en outre que, dans la quasi-totalité des autres catégories, le vérificateur général a constaté que la CCN est une organisation bien gérée dont les opérations sont vraiment utiles à l'ensemble des Canadiens.
[Français]
Je vous remercie encore de nous accueillir ici aujourd'hui pour discuter de l'examen spécial de la CCN mené par le vérificateur général, qui a remis son rapport en 2017. Votre travail contribuera à concrétiser le souhait du Parlement de doter le pays d'une capitale digne de son importance nationale.
[Traduction]
Monsieur le président, avec votre permission, je voudrais céder la parole à notre premier dirigeant, M. Kristmanson, qui parlera du rapport en donnant de plus amples détails.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Membres du Comité, bonjour.
Je vous remercie, monsieur Seaman, de votre exposé. Je remercie également le vérificateur général.
Je remercie le Comité de m'avoir donné l'occasion de parler de l'examen spécial de la Commission de la capitale nationale réalisé par le Bureau du vérificateur général.
[Français]
Je tiens à souligner le rôle joué par le vérificateur général, M. Ferguson, ainsi que par Mme Margaret Haire, Mme Sophie Boudreau et M. Étienne Matte, avec qui nous avons travaillé étroitement pendant quelques années à la préparation de ce rapport.
[Traduction]
Pour commencer, je voudrais présenter les cinq priorités de base que le conseil d'administration de la CCN a définies pour la période de planification courante.
La première priorité est directement liée au rapport du vérificateur général. Elle porte sur l'état des infrastructures et des actifs de la CCN, y compris les résidences officielles du Canada. Je reviendrai sur ce point dans quelques instants.
Notre deuxième objectif est de favoriser le réaménagement des plaines LeBreton.
[Français]
Notre troisième priorité consiste à offrir un accès public et de nouvelles liaisons pour que les Canadiens puissent découvrir les berges et les cours d'eau.
Quatrièmement, nous cherchons à moderniser le cadre de planification de la CCN.
[Traduction]
Enfin, notre cinquième priorité est de constituer un partenaire à valeur ajoutée dans la région grâce à la création d'éléments de patrimoine dont tous les Canadiens puissent être fiers.
La réalisation de toutes ces priorités est un engagement concret envers l'excellence de la part de notre société d'État fédérale.
En ce qui concerne la première priorité, concernant l'état des infrastructures et des actifs de la CCN, la Commission accepte les conclusions de l'examen spécial du vérificateur général. Elle a entrepris de renforcer son régime de gestion de l'actif sur une base permanente.
Il y a environ trois ans, j'ai concentré nos efforts sur le catalogage et la compréhension de la nature et de la portée de l'entretien différé dans l'ensemble du portefeuille aussi important que diversifié que M. Seaman a décrit dans ses observations. En 2016 et 2017, la Commission a déployé d'importants efforts pour recueillir des renseignements sur tous les aspects des processus de cycle de vie, des activités d'inspection, des investissements en capital, des rapports sur l'état des bâtiments, etc. afin de les inclure dans le cadre intégré.
Je suis très heureux de noter que la CCN a terminé cet examen avant l'échéance du 31 mars 2018 fixée dans notre plan d'action. Nous avons maintenant un plan décennal de recapitalisation visant à restaurer et à maintenir ces infrastructures dans un état acceptable. Grâce aux 55 millions de dollars supplémentaires accordés par le gouvernement dans le budget 2018, nous pouvons maintenant commencer à mettre en oeuvre ce plan et à répondre aux besoins hautement prioritaires. Nous estimons qu'il s'agit là d'un investissement judicieux. Il est adapté à notre capacité interne de réalisation de projets d'immobilisation tout en nous permettant d'affronter les risques les plus immédiats que présentent nos actifs.
Pour l'avenir, nous travaillons avec le gouvernement en vue de l'attribution d'autres tranches de financement pour aborder les phases suivantes de réparations et pouvoir dire, en définitive, que l'ensemble du portefeuille est en bon état.
Le deuxième sujet de préoccupation mentionné dans le rapport du vérificateur général concerne le cadre de gestion du risque de la CCN. Encore une fois, la Commission accepte les conclusions et les recommandations du rapport.
Comme l'a recommandé le vérificateur général, la haute direction de la CCN a approuvé un cadre d'ensemble de gestions des risques d'entreprise, qui établit des seuils de tolérance, permet d'évaluer les risques stratégiques et opérationnels dans le cadre d'un processus uniforme et intégré et présente des renseignements exhaustifs sur les risques à considérer lors de la prise de décisions, avec production de rapports réguliers à l'intention du conseil d'administration.
[Français]
Ce cadre de travail repose sur une évaluation approfondie du risque stratégique menée au cours de l'exercice financier de 2016-2017. La CCN, dans la foulée de cette stratégie de gestion du risque, a dressé un inventaire des risques opérationnels et des risques de fonctionnement, qui est régulièrement mis à jour.
Les risques sont maintenant pris en compte dans notre processus de production de rapports trimestriels et, bien sûr, dans le processus de prise de décision du conseil d'administration.
[Traduction]
Nous avons également prévu une formation du personnel destinée à assurer une mise en oeuvre réussie du nouveau cadre dans toute l'organisation. Nous croyons que, dans ses prochains examens de la CCN, le vérificateur général constatera qu'il y a de la cohérence et de la discipline dans ce domaine.
Pour terminer, je voudrais attirer votre attention sur d'autres conclusions du rapport que le Comité trouvera encourageantes, à mon avis. Par exemple, la mise en oeuvre des nouveaux systèmes de gestion qui devaient remplacer ceux des années 1990 a été réalisée conformément au budget et au calendrier prévus. Grâce à un processus intensif de formation du personnel, ces systèmes sont maintenant pleinement intégrés dans nos opérations.
Je voudrais également mentionner que, dans le portefeuille de propriétés locatives de la CCN, surtout dans les secteurs résidentiel et agricole, la Commission a réussi à faire baisser son taux de vacance, le faisant passer de 13 % en 2012 à 3 % en 2018.
Nous avons été témoins d'une nette augmentation de la reconnaissance et de l'appréciation de notre processus de consultation publique, que nous avions transformé ces dernières années.
Je pourrais mentionner d'autres résultats positifs cités dans le rapport, mais nous nous félicitons des deux recommandations formulées. Je serais heureux d'en parler et d'aborder toute autre question que le Comité voudra bien nous poser.
Je voudrais enfin exprimer mes remerciements tant au service de vérification interne de la CCN qu'au vérificateur général et à son équipe. Les examens trimestriels, annuels et décennaux nous permettent d'approfondir notre conception de la façon dont la CCN peut relever son niveau de rendement à titre de société d'État fédérale.
Par conséquent, monsieur le président, je me félicite de ce rapport.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le président, beaucoup de gens seraient surpris par l'étendue des opérations dont la CCN assure la gestion. De nombreux habitants d'Ottawa ne savent pas que la Commission s'occupe de 17 000 propriétés et a un effectif de 400 employés. Pour ma part, je sais que la CCN a toujours souffert d'un manque de ressources. Les députés fédéraux de la région de la capitale nationale ont à plusieurs reprises présenté au gouvernement des mémoires concernant les besoins de la CCN. Nous sommes vraiment heureux que le gouvernement nous ait entendus en lui accordant 55 millions de dollars dont je dirais qu'elle avait grandement besoin. Le personnel et la direction de la CCN ont toujours eu de bons rapports avec les députés fédéraux de la région de la capitale nationale, qui ont souvent eu recours à eux.
Je voudrais cependant mentionner certains points dont la CCN devrait s'occuper, à mon avis.
Tout d'abord, la CCN gère des propriétés de tout premier ordre et d'excellents actifs tels que le parc de la Gatineau et la ceinture de verdure de la zone suburbaine dans laquelle la ville est en train de s'étendre. À mon avis, il arrive parfois que les règles et lignes directrices parfaitement uniformes de la CCN occasionnent des difficultés à beaucoup d'entre nous, par exemple dans la circonscription de Nepean. C'est un problème constant qui revient chaque fois que nous avons affaire à la CCN.
Mark, vous vous souviendrez peut-être que nous avions abordé cette question peu après notre élection. J'aimerais savoir si on a fait quelque chose pour distinguer les différents types de propriétés et les lignes directrices correspondantes.
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Premièrement, comme je l'ai dit d'entrée de jeu et comme vous l'avez mentionné, la CCN est une organisation d'une grande étendue qui est dotée d'un vaste portefeuille. En fait, j'ai été très impressionné par l'organisation et par la transformation en cours.
Nous parlons de la CCN moderne car, comme vous l'avez dit, nous voulons nous assurer, à mesure que nous passons par les différentes étapes de l'excellence organisationnelle, que nous cherchons des moyens d'intensifier la collaboration avec les intervenants et les municipalités. Cette collaboration est déjà importante. À l'heure actuelle, les deux maires font partie du conseil d'administration, ce qui augmente le niveau de transparence, d'ouverture et d'engagement, grâce à de nombreuses consultations publiques et à des mesures destinées à inspirer les gens et à susciter leur fierté, non seulement dans la région de la capitale nationale, des deux côtés de l'Outaouais, mais dans tout le pays.
Enfin, il s'agit d'atteindre certains de ces résultats que vous avez mentionnés de façon à ne jamais perdre de vue l'objectif poursuivi. Par conséquent, le processus d'intenses consultations revêt une grande importance, mais ce n'est qu'un moyen d'atteindre le but, pourvu que celui-ci soit bien défini et ne passe jamais au second plan. Ce sont certaines des pratiques que nous mettons en oeuvre.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Ferguson, je vous remercie d'être de nouveau parmi nous aujourd'hui.
Je vous remercie, messieurs. Votre participation en tant que témoins est importante. Elle nous permet de comprendre un peu mieux les enjeux qui ont été soulevés dans le rapport du vérificateur général.
Monsieur Ferguson, vous dites au paragraphe 35 — et il en a été question brièvement plus tôt — avoir constaté un défaut grave quant à l’entretien des actifs de la Commission. La Commission de la capitale nationale a répondu que les budgets n'étaient pas suffisants, qu'il n'y avait pas eu d'augmentation budgétaire depuis 2009-2010. J'aimerais connaître votre point de vue là-dessus.
Est-ce un enjeu de nature strictement budgétaire, comme l'affirme la Commission de la capitale nationale?
Est-ce la planification qui est en cause ou encore la détermination des priorités quant aux immeubles à entretenir?
J'aimerais entendre votre opinion à ce sujet avant d'aborder cette question avec les représentants de la Commission.
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Merci, monsieur le président.
Je voudrais commencer par noter ce que M. Kristmanson a dit plus tôt, à savoir que ces propriétés, qu'il s'agisse de Rideau Hall ou du 7, Rideau Gate, sont une grande source de fierté pour les Canadiens. Par conséquent, il est extrêmement important qu'elles soient bien entretenues et, dans le cas des édifices publics, des parcs et des autres actifs ouverts au grand public, qu'elles soient accessibles.
Je voudrais maintenant revenir sur certaines des questions soulevées par mes collègues aujourd'hui. Il est évident que plus on attend pour réparer un actif, plus coûteuse sera la réparation. Il y a un effet de boule de neige, comme cela se produit dans le cas de notre propre maison. Si on a une toiture vieille de 15 ou 20 ans, on a intérêt à la remplacer avant qu'une fuite ne cause de grands dégâts.
Le rapport du vérificateur général dit que certaines des propriétés faisant partie des 27 % d'actifs dont l'état est passable, mauvais ou critique produisent des revenus. Aussi, si on ne les entretient pas d'une manière proactive, non seulement on perd des recettes, mais on doit inévitablement dépenser plus d'argent pour faire les réparations qui seront nécessaires en définitive.
J'ai quelques questions à poser à ce sujet. Y a-t-il des propriétés dont l'état est tellement mauvais qu'il serait beaucoup trop coûteux de les réparer maintenant?
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Je dirai encore une fois qu'on peut commencer par examiner les deux extrêmes du problème. La CCN possède-t-elle trop d'actifs? Si le financement ne peut plus augmenter, cela signifie-t-il qu'il y a trop d'actifs?
Si ce n'est pas le cas, si le stock actuel d'actifs représente ce qu'on souhaite conserver à la Commission de la capitale nationale, il faut qu'il soit adéquatement entretenu et qu'un financement suffisant soit assuré. Il y a aussi des solutions intermédiaires qui permettraient d'en arriver à un certain équilibre entre les deux extrêmes.
Il suffit en fait de déterminer quels sont les actifs, de calculer le coût de l'entretien et de dire: « Voilà le montant dont nous aurons besoin. » Le calcul est très simple à faire dans ce cas.
Je crois cependant qu'il importe de faire un examen très approfondi du mandat de la Commission pour déterminer les actifs qu'elle devrait posséder. Une fois cela fait, il faut établir un plan à long terme pour assurer l'entretien et gérer le cycle de vie de l'ensemble de ces actifs.
Quand on aura décidé des actifs à maintenir et qu'on aura dressé un plan de gestion du cycle de vie, le reste sera relativement simple parce qu'il sera alors facile de déduire le coût de l'entretien.
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Nous utilisons le financement qui nous a été accordé dans le budget fédéral de 2018 pour parer aux risques de sécurité que posent les actifs. Parmi nos plus grandes priorités, il y a le pont Hog's Back, qu'il a fallu fermer à plusieurs reprises. C'est un vieux pont qui aura besoin d'importants travaux de remise en état.
Nous nous occupons aussi des sentiers riverains qui ont subi d'importants dommages lors des inondations de l'année dernière. C'est une autre grande priorité pour nous.
La forêt urbaine a été très gravement atteinte par l'agrile du frêne, qui est une espèce envahissante. Nous avons déjà abattu 20 000 frênes, et il en reste 20 000 autres à abattre. Cette infestation présente des risques pour le public. Il faudra ensuite repeupler la forêt urbaine. C'est encore une autre de nos grandes priorités.
Nos actifs sont trop nombreux pour que je puisse tout mentionner, mais beaucoup d'entre eux appartiennent à la catégorie des infrastructures: viaducs, petites passerelles pour piétons, sentiers, remblais, murs de soutènement, etc. Notre portefeuille est très vaste.
Comme je l'ai dit, nous procédons à des évaluations fondées en premier lieu sur la sécurité, pour passer ensuite au reste.
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Nous sommes les serviteurs de nombreux maîtres et maîtresses. Bien sûr, nous rendons compte de nos activités au Parlement par l'entremise de la . Nous avons de très bonnes relations avec le cabinet de Mme Joly, de même qu'avec le secteur des Affaires du portefeuille de notre ministère.
Tous comprennent bien que nos opérations sont différentes de celles de la plupart des autres sociétés d'État. Notre conseil d'administration tient ses réunions en public. Je ne crois pas qu'il existe une autre société d'État fédérale ou provinciale qui fasse preuve d'une transparence aussi totale. Nous ne gardons secrets que les renseignements commerciaux confidentiels et les documents confidentiels du Cabinet.
De plus, les maires d'Ottawa et de Gatineau siègent maintenant à notre conseil à titre de membres d'office, ce qui, à mon avis, a été très avantageux du point de vue de la gouvernance de la Commission. C'est probablement le président du conseil qui devrait répondre à cette question, mais nous avons réussi à régler de nombreux problèmes et à assurer une plus grande coordination dans une région où les décisions n'ont pas toujours été aussi concertées qu'on l'aurait voulu.
La seule chose que j'ai à ajouter, c'est que nous ne sommes qu'une toute petite commission par rapport aux grandes villes amalgamées que nous avons maintenant et dont la taille, le budget et les responsabilités dépassent de très loin ce que nous connaissons. Autrement, je peux dire que notre modèle de gouvernance marche vraiment très bien.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur Kristmanson, je voudrais encore une fois revenir au fait que, pour parer au risque posé par l'insuffisance des ressources financières, on a différé l'entretien de certains actifs. Vous saviez que votre budget était limité. Vous saviez que cela aurait des incidences sur l'entretien des actifs. Je crois que vous connaissiez aussi le risque correspondant, à savoir que plus on attend, plus les coûts augmentent à long terme.
À l'égard de notre comité, vous avez la responsabilité de veiller à utiliser les fonds publics à bon escient et aussi de vous assurer que vous disposez de crédits suffisants pour faire votre travail. Je suis préoccupé par le fait que, connaissant cela, la CCN n'en a pas informé le ministre responsable.
Quelles discussions ont eu lieu à ce sujet? Compte tenu de ce que vous saviez, pourquoi avez-vous jugé qu'il n'y avait pas lieu de faire figurer ces renseignements dans le rapport? Les risques n'ont-ils jamais été clairement exposés aux échelons supérieurs?