Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement a commis une grossière erreur de jugement en mettant en place le système de paye Phénix du gouvernement conservateur précédent en dépit des objections claires des syndicats et du personnel ministériel touchés, et que la Chambre demande au gouvernement: a) de rémunérer tous les employés correctement, en temps opportun et en tout temps pour le travail qu’ils effectuent; b) d’exempter les employés surpayés par Phénix de l’obligation de rembourser le montant brut de leur rémunération, alors que la somme nette reçue est considérablement moins élevée; c) d’indemniser les employés de la fonction publique qui ont souffert, financièrement ou autrement, des ratés de Phénix; d) de présenter des excuses publiques à toutes les personnes qui ont vécu des moments difficiles en raison de l’erreur du gouvernement.
— Monsieur le Président, c'est avec honneur que je vais partager mon temps de parole avec mon collègue de la circonscription , pour parler d'un problème qui touche plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires depuis maintenant plusieurs mois. C'est un scandale administratif colossal et une saignée financière et sociale inédite.
Le gouvernement a commis une erreur de jugement en donnant le feu vert à la coûteuse deuxième phase du système de paie Phénix en dépit des objections claires des syndicats et du personnel ministériel touché. C'est pour garantir l'avenir et guérir du passé que le NDP propose cette motion.
Premièrement, nous demandons au gouvernement:
a) de rémunérer tous les employés correctement, en temps opportun et en tout temps pour le travail qu’ils effectuent;
Il n'est pas normal que des travailleurs et des travailleuses qui travaillent toute la semaine, dans certains cas pendant plus de 40 heures, de même que des contractuels, ne puissent pas bénéficier d'une paie complète et adéquate pour les heures travaillées.
J'ai travaillé dans un dépanneur durant mes études, et j'en garde d'ailleurs de fort beaux souvenirs. Autant dans les bons moments d'achalandage de cette entreprise privée que dans les moins bons, j'ai toujours eu ma paie, avec le bon nombre d'heures.
C'est inacceptable que nous soyons obligés de déposer une motion à la Chambre pour demander que des fonctionnaires, payés par le gouvernement fédéral, reçoivent une rémunération adéquate.
Pour revenir à notre motion, nous demandons en deuxième lieu au gouvernement:
b) d’exempter les employés surpayés par Phénix de l’obligation de rembourser le montant brut de leur rémunération, alors que la somme nette reçue est considérablement moins élevée;
Ce que cela veut malheureusement dire en gros, c'est que plusieurs personnes, incluant des employés réguliers, des contractuels, et même des personnes parties à la retraite, reçoivent encore et continuellement des paies ou des trop-payés. Pour certaines personnes, c'est allé jusqu'à 50 000 $ de plus. Cela n'a aucun sens.
Je vais donner un exemple: le travailleur ou la travailleuse qui reçoit une paie mensuelle en surplus de 1 000 $ brut va recevoir dans son compte de banque, après les déductions, un montant moyen de 600 $. Nous ne voulons pas que cet employé soit obligé de rembourser 1 000 $, car il ne l'a pas dans son compte. Nous voulons que ces gens puissent avoir le temps et toute la latitude nécessaire pour rembourser seulement le montant net.
Troisièmement, nous demandons au gouvernement:
c) d’indemniser les employés de la fonction publique qui ont souffert, financièrement ou autrement, des ratés de Phénix;
C'est malheureux, car plusieurs personnes ont souffert et souffrent encore des ratés du système de paie Phénix. Nous, les députés, sommes tous rémunérés. Nous avons tous eu une carrière et nous en aurons une après avoir été députés. Lorsque nous recevons une paie, elle doit couvrir certaines dépenses. Nous avons des dépenses liées à notre voiture ou à notre maison, ou encore aux aliments pour nourrir nos enfants.
Quand une personne ne reçoit pas la paie à laquelle elle s'attend pour les heures travaillées, et qu'elle doit emprunter sur sa carte de crédit, sauter des paiements sur les prêts hypothécaires, et qu'elle prend le tournant de l'endettement, cela a des effets néfastes, tant sur le plan psychologique que financier.
On a en tête le nom de plusieurs personnes qui ont perdu leur cote de crédit. Elles ont perdu leur fierté.
Enfin, rejeter la faute sur l'ancien gouvernement conservateur ne fonctionne plus. Le rapport du vérificateur général est clair: le gouvernement actuel a échoué à faire le nécessaire pour corriger le système de paie Phénix. Ce n'est pas moi qui le dit. En effet, Services publics et Approvisionnement Canada ainsi que le Conseil du Trésor n'ont pas reconnu assez tôt l'ampleur et la sévérité du problème lié à Phénix.
C'est pourquoi nous demandons au gouvernement d'assumer sa mauvaise gestion de la situation et de présenter des excuses publiques à toutes les personnes qui ont vécu des moments difficiles dans cet épisode. Malheureusement, elles sont nombreuses. Ce sont plus de 193 000 fonctionnaires qui subissent aujourd'hui l'incapacité du gouvernement à régler les problèmes du système de paie Phénix.
À Jonquière, dans ma circonscription, pas moins des deux tiers des fonctionnaires fédéraux ont été frappés par les éclats du fiasco Phénix. Je pourrais passer la semaine à raconter des témoignages que j'ai malheureusement eu la chance, ou plutôt la malchance d'entendre dans mon bureau. J'ai pu côtoyer ces gens afin de les comprendre, et aujourd'hui, je suis fière d'être leur voix en espérant apporter des modifications.
Je pense entre autres à un jeune contractuel qui est venu me rencontrer et qui attend plus de 8 000 $. C'était pour lui un monde idéal, puisqu'il pouvait poursuivre ses études tout en travaillant, mais il a commencé à accumuler des dettes lorsqu'il ne recevait plus sa paie. On lui doit 8 000 $ depuis deux ans, jour pour jour. De plus, non seulement ce même individu a dû recourir à l'assurance-emploi, puisqu'il est un contractuel, mais le système de paie Phénix s'est trompé par rapport à ses heures de travail et l'assurance-emploi lui a réclamé les montants dus. On se rend compte que c'est vraiment du sable mouvant et que ce sont les travailleurs et les travailleuses qui en font les frais en fin de compte. Il s'agit d'un exemple parmi tant d'autres.
J'ai aussi entendu des employés civils de la base militaire qui ne veulent plus se joindre à l'équipe l'été puisqu'ils ne sont pas capables de se faire payer à temps. Ils sont obligés d'aller voir leur employeur pour lui poser des questions, et c'est une histoire sans fin. Ces gens passent l'été sans revenu.
Par ailleurs, j'ai l'occasion de côtoyer une dame, lors de mes petits moments de répit chez la coiffeuse, qui est aussi une victime du système de paie Phénix depuis deux ans. Elle vit seule, son mari est décédé et elle doit assumer l'entièreté de ses dépenses. Elle n'est même pas capable de savoir quand elle aura son argent et quand elle va payer.
Ces gens sont des contractuels et on n'est pas capable de leur dire quand ils vont être rémunérés pour leurs heures de travail. Lorsqu'on doit s'endetter avec des cartes de crédit et quand on n'est pas capable de payer son hypothèque, cela a beaucoup de conséquences sur la vie familiale, sur l'environnement et sur l'aspect financier.
On promet aux fonctionnaires un système alléchant leur permettant de gérer eux-mêmes leurs demandes grâces aux prodiges de l'informatique, et on finit par les menacer de les forcer à rembourser dans un délai imparti les coûts liés aux perturbations dont ils ne sont pas responsables. Ce sont toujours les travailleurs et les travailleuses qui sont perdants dans cette situation.
Depuis des mois, Phénix siphonne les salaires, les régimes de retraite et les heures supplémentaires. Des milliers de fonctionnaires vivent avec le stress financier de ne pas se faire rémunérer correctement. Il y a même des travailleurs et des travailleuses qui refusent des promotions parce qu'ils savent qu'ils ne recevront pas les primes liées à leur charge de travail supplémentaire. Le pire, c'est qu'ils ne savent pas quand ils seront payés. Nous sommes donc tous perdants, puisque nous nous privons de travailleurs et de travailleuses de qualité.
Des milliers de fonctionnaires vivent avec le stress financier de ne pas se faire rémunérer correctement, mais cela n'a pas empêché les dirigeants du ministère responsable de superviser Phénix de recevoir près de 5 millions de dollars en rémunération et rendement au cours des dernières années. C'est ridicule, alors qu'on sait que plusieurs familles ont de la difficulté à mettre de la nourriture sur la table. Le gouvernement libéral continue de défendre ces dirigeants qui reçoivent de l'argent public alors qu'ils n'ont pas rempli leurs obligations, soit s'assurer que les travailleurs et les travailleuses sont rémunérés pour leurs heures de travail, et ce, chaque semaine.
En conclusion, il est temps que les libéraux nous donnent la date d'échéance pour interrompre ce naufrage financier et humain.
:
Monsieur le Président, la députée de a prononcé un discours très éloquent. Je dois dire que j'ai été très troublé par les questions provenant du côté des libéraux, mais j'y reviendrai un peu plus tard.
Je tiens d'abord à rendre hommage, comme tous les députés devraient le faire, aux fonctionnaires qui administrent les activités gouvernementales et offrent des services aux citoyens à la grandeur du pays, pour leur diligence et leur dévouement exceptionnels. Ils sont incroyablement dévoués. Ils consacrent leur vie à servir le public. Dans la région de la capitale nationale, dans ma circonscription, New Westminster—Burnaby, et partout au pays, ils font en sorte que les citoyens reçoivent des services de bonne qualité. Les fonctionnaires forment un groupe exceptionnellement dévoué.
Au Canada, nous sommes maintenant confrontés à une situation qui n'est vécue par aucun autre pays industrialisé. Des fonctionnaires, qui font preuve d'un grand dévouement dans leur travail, ne reçoivent pas le chèque de paie qu'ils méritent amplement à la fin de la semaine et ce, uniquement à cause d'une mauvaise gestion de l'État. Il est difficile de trouver une situation comparable. De tels cas ne surgissent qu'en temps de guerre ou d'insurrection. Le gouvernement refuse tout simplement d'assumer ses responsabilités et de prendre les mesures essentielles pour vraiment corriger le système.
Le 28 février 2016, les libéraux, qui étaient au pouvoir depuis un certain nombre de mois, ont pris la décision de donner le feu vert au système Phénix. On vient d'entendre un député libéral poser une question tout à fait inquiétante et tenter de dire que les libéraux n'y sont pour rien. C'est lamentable. Le principe selon lequel tout gouvernement doit assumer la responsabilité des décisions qu'il prend est au coeur de notre système démocratique. Oui, bien sûr, les conservateurs n'auraient jamais même dû commencer à mettre en place Phénix. Toutefois, les libéraux avaient le choix d'aller de l'avant ou pas. Le 28 février 2016, après plusieurs mois au pouvoir, ils ont choisi de mettre en oeuvre Phénix.
Qu'auraient-ils dû faire? Comme ma collègue la députée de vient de le dire, certains fonctionnaires avaient signalé les problèmes que poserait Phénix, mais les libéraux n'en ont pas tenu compte. Cela aurait été si simple pour eux de faire une recherche de 30 secondes dans Google et de savoir ce qui s'est passé au Queensland avec la mise en place d'un système similaire.
Les autorités du Queensland n'ont pas bénéficié de l'existence d'un précédent puisqu'il n'y avait jamais eu de fiasco lié à un système similaire. Elles ont donc retenu les services d'IBM pour la mise en place d'un système qui s'est révélé catastrophique. En quelques semaines, le gouvernement de l'État s'est rendu compte que les fonctionnaires n'étaient pas payés et il a compris qu'il devait agir. Paradoxalement, alors qu'il devait réaliser des économies, le Queensland a dû dépenser plus de 1,2 milliard de dollars pour remédier au gâchis provoqué par ce système semblable à Phénix.
Le Canada aurait dû tirer des leçons de cette erreur. Il aurait peut-être fallu qu'un député libéral cherche sur Google et se demande si le gouvernement devait mettre un tel système en place. Les libéraux étaient au pouvoir depuis des mois et ils devaient prendre une importante décision: fallait-il aller de l'avant et mettre Phénix en oeuvre le 28 février 2016, ou prendre un peu de recul, comme un grand nombre de fonctionnaires l'avaient demandé, et ne pas mettre ce nouveau système en place? La seconde option aurait permis d'éviter un gaspillage de fonds publics et un véritable cauchemar pour les fonctionnaires qui travaillent consciencieusement mais ne reçoivent pas leur paie.
Les libéraux ont fait un choix. Dans notre régime démocratique, ce sont eux qui dirigent le gouvernement. Ils ont opté pour la mise en oeuvre de Phénix et, aujourd'hui, il leur incombe de remédier au gâchis et de régler les problèmes liés à Phénix.
Quelles ont été les conséquences de cette décision? Les libéraux auraient pu les éviter. Ils auraient pu tirer des leçons de l'expérience vécue dans l'État du Queensland. Ils auraient pu agir rapidement dès qu'il est devenu évident que Phénix était un fiasco, que des fonctionnaires ne recevaient pas leur chèque de paye et que la mauvaise décision prise par les libéraux le 28 février 2016 était en train d'avoir des conséquences personnelles et familiales catastrophiques.
Dans le cas du Queensland, le problème a pu être réglé en quatre mois grâce aux ressources financières qui lui ont été consacrées. Dans le cas de Phénix, deux années se sont écoulées sans que le problème ne soit résolu. Le gouvernement ne semble pas vouloir le résoudre. Les libéraux aiment bien pointer du doigt les conservateurs, et je ferais de même, si la faute incombait effectivement aux conservateurs. Toutefois, ce sont les libéraux qui ont pris la décision de mettre le système en service, et c'est à eux que revient la tâche de résoudre le problème qu'ils ont ainsi causé.
Quelles ont été les répercussions du fiasco de Phénix? Des fonctionnaires sont venus les larmes aux yeux me rendre visite dans mon bureau de New Westminster—Burnaby. Ils se dévouent corps et âme pour le pays. Ils sont fermement convaincus de l'importance de la fonction publique. Ils veulent s'investir complètement pour la population et servir leurs concitoyens, mais ils doivent s'endetter sans cesse davantage parce qu'ils ne reçoivent pas leur chèque de paye. Certains ont perdu leur maison, comme nous le savons. Des fonctionnaires travaillant à temps plein se retrouvent dans la situation gênante de ne pas pouvoir payer leur épicerie et nourrir leurs enfants parce que la limite de leur carte de crédit est atteinte. Le gouvernement n'a rien fait pour résoudre le problème.
Dans chacun de ces cas tragiques — et il y en a des milliers —, le stress est grand pour la famille et la personne concernée. Ce n’est pas rien que de travailler à temps plein et de ne pas être payé. Comme si cela ne suffisait pas, lorsqu’il y a à l’occasion un paiement en trop, le gouvernement libéral réagit comme un usurier. Il n’y a pas de quoi rire. Lorsqu’un fonctionnaire reçoit un paiement en trop, au lieu de lui demander de rembourser la somme en question, on lui demande de rembourser une somme largement gonflée. Certes, certains fonctionnaires ont été trop payés, mais ceux-ci doivent maintenant faire face au stress de devoir rembourser une somme beaucoup plus élevée que celle qu’ils ont reçue. Je le répète, c’est une décision que les libéraux ont prise et dont nous parlons dans notre motion. Nous le disons haut et fort: cela doit cesser.
Les conséquences se font sentir, non pas seulement sur les personnes concernées, mais aussi sur la collectivité. Comme nous le savons, des municipalités comme Prince Albert ont écrit au gouvernement pour lui souligner que cela a des conséquences, non pas seulement sur les familles et les fonctionnaires, mais sur toute la collectivité. Les commerces sont touchés par le fait que des fonctionnaires ne sont pas payés. Les entreprises locales sont maintenant en difficulté parce que le gouvernement refuse de régler le problème. L’effet se fait sentir sur l'ensemble de la société.
J'encourage les gens à la maison à communiquer avec leurs conseillers municipaux pour leur demander de faire comme ceux de Prince Albert et d'écrire au gouvernement fédéral afin d'exiger qu'il corrige ce système. Un très grand nombre de vaillants Canadiens ont subi les amers contrecoups des ratés du système, alors qu'ils continuent de se rendre au travail jour après jour pour servir, de bonne foi, leur pays. Tout ce qu'ils demandent en retour, c'est de recevoir le chèque de paie qui leur est dû afin de subvenir aux besoins de leur famille, de payer le loyer et de mettre du pain sur la table. Ce sont des demandes tout à fait légitimes.
Voilà maintenant deux ans que la situation pourrit, mais le gouvernement refuse de suivre l'exemple du gouvernement du Queensland, qui a corrigé le système en 120 jours, à grand renfort d'investissements. Malheureusement, comme l'a souligné le vérificateur général, le gouvernement a laissé tomber les fonctionnaires canadiens. Il est vrai que la mise en place du système était une erreur et qu'il faudra possiblement au-delà d'un milliard de dollars pour la réparer, mais il faut corriger la situation, car les fonctionnaires touchés doivent être payés.
Les députés libéraux devront faire un examen de conscience lorsque viendra le temps de voter. J'invite les fonctionnaires de partout au pays — eux qui travaillent si dur — à prendre une minute pour téléphoner à leur député ou pour lui envoyer un courriel afin de lui demander d'appuyer la motion à l'étude. Cette question ne peut être abordée de façon partisane et les libéraux ne peuvent se défiler en affirmant: « Nous ne sommes pas les responsables, alors nous allons voter contre la motion. » Il faut réparer le système. Il faut respecter les fonctionnaires, comme il faut respecter les collectivités qu'ils servent. Il faut les respecter et cela passe par l'adoption de cette motion cette semaine.
Chaque député devra donc faire une réflexion. Accorde-t-il plus d'importance à la politique ou au soutien des vaillants fonctionnaires sur qui repose toute l'administration publique canadienne?
:
Monsieur le Président, je suis ravie de participer au débat sur la motion présentée par la députée de . Je remercie la députée de son initiative, qui nous donne à tous l'occasion de discuter du dossier très important des problèmes liés au système de paie Phénix et de leur incidence sur la vie quotidienne des vaillants fonctionnaires et de leur famille.
Je l'ai dit auparavant et je le dirai derechef: il est absolument inacceptable que les fonctionnaires dévoués ne soient pas payés adéquatement. Tous les jours, j'entends des histoires troublantes de personnes en situation précaire qui sont accablées par l'anxiété et le stress à cause des ratés du système de paie. J'échange régulièrement avec des fonctionnaires de partout au pays qui sont touchés par ces problèmes. Je lis leurs histoires dans les journaux, et les syndicats m'indiquent régulièrement à quel point ces problèmes bouleversent la vie des gens.
Je suis au courant de la famille qui a du mal à joindre les deux bouts au cours d'un congé de maternité, du parent qui a dû se serrer la ceinture pendant les Fêtes pour acheter des cadeaux à ses enfants et de la jeune professionnelle qui craint d'accepter une promotion de peur de ne pas recevoir de chèque de paie. Ces histoires me rappellent quotidiennement que ces problèmes ont des répercussions sur la vie des Canadiens et elles sont déchirantes.
Je tiens à assurer à tous les fonctionnaires et à leurs proches que le gouvernement fait tout ce qui est nécessaire pour résoudre cette situation intolérable. Nous sommes toutefois conscients que nous avons perdu leur confiance et qu'ils ont été plus que patients.
Depuis que j'ai été nommée ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, j'ai sincèrement tenté de faire preuve d'ouverture et de transparence, et c'est pourquoi j'ai particulièrement mis l'accent sur la clarté des communications avec les employés. Nous faisons tout pour stabiliser le système et effectuer les transactions en attente, mais de leur côté, les fonctionnaires doivent comprendre la nature des problèmes, prendre conscience des efforts déployés pour les régler et, surtout, garder en tête qu'ils peuvent compter sur du soutien s'ils éprouvent des problèmes de paie à cause de Phénix.
Je profite d'ailleurs de l'occasion pour demander aux fonctionnaires qui éprouvent encore des problèmes de paie de discuter de la situation directement avec leur gestionnaire. Il s'agit de la première étape à suivre lorsqu'une personne éprouve des problèmes liés à Phénix.
Nous savons que la situation est aussi difficile pour les nombreux fonctionnaires qui sont chargés de régler le problème. Je remercie les employés du centre de paie de Miramichi, des bureaux satellites et des ministères et organismes de l'ensemble de la fonction publique, qui travaillent d'arrache-pied pour aider leurs collègues. Je leur suis immensément reconnaissante de leurs efforts incessants.
Aucun autre dossier n'a été aussi prioritaire pour moi depuis que je suis entrée en fonction, il y a six mois, que celui des problèmes de paie. Les difficultés à surmonter sont toutefois aussi nombreuses que complexes. Ce projet remonte à loin, et les problèmes sont loin d'être superficiels.
[Français]
Services publics et Approvisionnement Canada est chargé d'administrer la paie de plus de 290 000 fonctionnaires fédéraux, dans plus de 100 ministères, organismes et organisations qui composent la fonction publique fédérale.
Le besoin d'entreprendre un projet de modernisation des services de paie de la fonction publique a été soulevé en 2008 par le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Peu après, en 2009, les conservateurs ont commencé à élaborer des plans pour transformer l'administration des services de paie. En 2011, le gouvernement conservateur a fait l'acquisition du système de paie PeopleSoft auprès d'IBM, et il a décidé de centraliser le service de paie de première ligne de l'ensemble du gouvernement dans un nouveau Centre des services de paye de la fonction publique, à Miramichi, au Nouveau-Brunswick.
Le projet avait pour but d'obtenir un système de paie rentable et durable. Cependant, il va sans dire que cette transformation a complètement échouée.
Une évaluation indépendante, effectuée par la firme Goss Gilroy, en 2017, fournit une analyse détaillée et indique quelque 17 leçons retenues dans six secteurs différents. Comme le conclut le rapport, c'est la sous-estimation de la complexité du projet qui a mené à son échec.
Alors, pourquoi en 2018 le gouvernement ne peut-il pas assurer que la paie de ses employés soit exacte et versée à temps?
[Traduction]
La mise en oeuvre d'une initiative de transformation aussi complexe à l'échelle du gouvernement du Canada était une tâche colossale qui, comme l'histoire le prouvera, était vouée à l'échec. En fait, les conservateurs de Stephen Harper ont bâclé l'initiative du système de paie Phénix depuis le début. Ils ont adopté une mesure de réduction des coûts très risquée, et c'est la raison pour laquelle nous nous retrouvons dans la situation actuelle.
Pour tout dire, ce projet a été conçu dans le but de réaliser des économies. Il aurait dû en fait mettre l'accent sur le service aux employés. Comme nous avons pu le constater, il n'a permis de réaliser ni l'un ni l'autre de ces objectifs. Le système a été privé d'importantes fonctionnalités afin de respecter des objectifs budgétaires et des échéanciers. Le gouvernement conservateur a choisi de ne pas recourir à des services de formation spécialisée ou à des services de soutien en gestion du changement. Il a voulu s'acquitter de ces tâches à l'interne pour que ce soit le moins cher possible. Le résultat, c'est que le système est inefficace et insuffisant.
Je ne saurais trop souligner que nous nous retrouvons dans la situation actuelle en raison de l'absence, aux premières étapes de l'initiative, de surveillance adéquate en matière de gouvernance, de processus opérationnels, de capacité technique, de capacité en ressources humaines et de mesures de gestion du changement. Le gouvernement conservateur de M. Harper a dépensé 309 millions de dollars pour créer un système de paie déficient et n'ayant pas fait ses preuves et a prévu de façon prématurée des économies de 70 millions de dollars par année.
La conception et la mise en oeuvre ont été précipitées, et les employés n'ont reçu aucune formation. Le processus a été si précipité qu'à l'été 2015, la fonction relative aux transactions rétroactives a été reportée pour une période indéterminée. Des années plus tard, la décision relative à cette fonction continue d'avoir des répercussions considérables sur les employés qui acceptent des affectations intérimaires et sur les conseillers en rémunération qui doivent appliquer les nouvelles conventions collectives.
Aucune stratégie en matière de gestion du changement n'avait été prévue. En fait, 700 employés spécialisés en rémunération ont été congédiés avant le lancement du système Phénix. Nombre d'entre eux avaient été avisés de leur mise à pied aussi tôt qu'en avril 2014. L'ancien président du Conseil du Trésor, le député de , pourrait peut-être nous aider à comprendre les décisions qui ont été prises pendant son mandat. Il a décidé de réduire les services administratifs sans comprendre pleinement quelles seraient les répercussions découlant de ses décisions. Le deuxième rapport du vérificateur général, qui devrait être présenté plus tard ce printemps, fournira peut-être davantage de renseignements sur les décisions et leurs répercussions.
Lorsque Phénix a été lancé, l'ancien système de rémunération, dont on prévoyait la mise hors service, était mal en point et risquait fort de cesser de fonctionner. Les hauts responsables disaient que le système Phénix était prêt. Qu'on me comprenne bien: il n'y avait pas d'autre choix. Les employés de la rémunération qui se servaient de l'ancien système avaient déjà été avertis que leur poste serait supprimé; bon nombre d'entre eux étaient même déjà partis.
Après le lancement de Phénix, l'origine des problèmes était tellement profonde qu'il a fallu un certain temps avant de comprendre ce qui n'allait pas et de trouver des solutions pour stabiliser le système. À ces problèmes s'ajoutaient les 40 000 dossiers de rémunération qui n'avaient pas encore été réglés dans l'ancien système. Comme si ce n'était pas assez, le temps d'apprentissage du nouveau système a été sous-estimé, ce qui a ralenti le traitement des demandes par rapport à ce qui était prévu, mais surtout, les effectifs étaient insuffisants. La fonction publique ne comptait plus assez de spécialistes de la rémunération chevronnés pour que la transition se fasse sans heurts. Si les plus de 700 conseillers en rémunération que nos prédécesseurs ont licenciés étaient restés en poste, la donne aurait été complètement changée.
Qu'a fait le gouvernement libéral pour régler le problème? Il a ouvert des bureaux satellites et embauché plus de 200 employés en rémunération. C'est ce qu'il fallait faire de toute urgence pour commencer à faire baisser le nombre de dossiers à traiter. À la demande des syndicats, nous avons réaffecté des ressources et accordé la priorité aux congés parentaux et d'invalidité. Ces demandes ont donc pu être traitées en temps voulu.
Cependant, à l'approche de la saison des impôts de 2016, les employés qui avaient été trop payés étaient évidemment préoccupés des conséquences de cette erreur sur leur déclaration de revenus. Comme il a fallu affecter des ressources pour traiter ces cas et émettre des feuillets d'impôts corrects, l'arriéré de transactions en attente a augmenté.
Par ailleurs, au printemps dernier, le ministère s'est concentré sur la mise en oeuvre des 21 conventions collectives que le gouvernement avait signées avec les syndicats de la fonction publique. Je signale que les conservateurs ne s'étaient pas occupés du renouvellement de ces conventions. Sous la direction de M. Harper, ils avaient laissé expirer 27 conventions collectives des fonctionnaires fédéraux. Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, certaines de ces conventions étaient arrivées à échéance depuis plusieurs années déjà. Le gouvernement libéral a accordé la priorité à la négociation de ces conventions et, comme nous l'avons souligné, il a réussi à négocier 21 conventions qui visent plus de 90 % des fonctionnaires syndiqués. Cette réalisation digne de mention a été éclipsée par le comportement irresponsable du gouvernement précédent.
La tâche liée à la mise en oeuvre de ces conventions collectives a exacerbé davantage la pression sur le système de paie. Des centaines de milliers de transactions supplémentaires devaient être traitées par le système. Le service de la rémunération devait calculer les paiements rétroactifs qui, dans certains cas, remontaient à plusieurs années. Pour ce faire, il a fallu extraire des données de l'ancien système aujourd'hui hors service et également faire des calculs manuels. Les conventions collectives arrivées à échéance auraient dû être renégociées bien avant. Les rapports antagonistes qu'entretenait le gouvernement Harper avec les syndicats ont créé davantage de pression sur le nouveau système de paie. Je répète encore une fois que le ministère a dû affecter des conseillers en rémunération à la mise en oeuvre de ces conventions et que le nombre de transactions en suspens a continué d'augmenter.
Comme le gouvernement doit régler les problèmes liés à la paie, Services publics et Approvisionnement Canada cherche les causes profondes de la situation. Les retards dans la paie sont entre autres attribuables aux différences entre Phénix et l'ensemble hétéroclite que constituent les 32 systèmes de ressources humaines en place à l'échelle gouvernementale. La rémunération étant directement liée aux processus de gestion des ressources humaines, nous avons compris que, pour régler les problèmes, il fallait une approche intégrée pour la gestion de la paie et des ressources humaines. Il est également apparu clairement qu'un seul ministère ne pouvait trouver et mettre en oeuvre toutes les solutions. Une approche pangouvernementale s'imposait.
Régler ces problèmes constitue un élément central de notre approche. En novembre, le et moi avons exposé les grandes lignes d'une série de mesures visant à amener une certaine stabilité en ce qui concerne le système de paie. Nos efforts pour stabiliser le système de paie se divisent en quatre grandes catégories: gouvernance et prise de décisions éclairées; amélioration des processus et de la technologie; renforcement de la capacité et de la prestation de services; partenariats et mobilisation.
Nous savons qu'une approche pangouvernementale doublée d'une gouvernance et d'une surveillance rigoureuses est essentielle. Nous corrigeons des erreurs du passé, mais il demeure impératif de trouver des solutions aujourd'hui. Voilà pourquoi le a établi le groupe de travail des ministres pour s'assurer que l'ensemble des ministres et des sous-ministres s'occupent de régler les problèmes liés à la paie des fonctionnaires.
Tout le monde participe. Une équipe intégrée de hauts fonctionnaires de mon ministère et du Secrétariat du Conseil du Trésor dirige un effort global afin de stabiliser le système de paie, tant au centre de paie que dans l'ensemble du gouvernement. Un modèle de gouvernance solide qui rassemble les opinions et les réalités de l'ensemble de la fonction publique soutient le travail de l'équipe intégrée. Celle-ci est appuyée par un comité de surveillance de sous-ministres et des groupes de travail interministériels.
Le gouvernement prend en outre d’importantes d’initiatives pour stabiliser le système de paie Phénix, initiatives qui amélioreront le traitement de la paie pour les employés. Mentionnons entre autres la mise en oeuvre de modifications législatives relatives aux déductions et au taux d’imposition, l’amélioration des fonctionnalités du système relatives au traitement et à la gestion des paiements rétroactifs, et la stabilisation du traitement de la paie et son intégration aux ressources humaines.
Nous avons par ailleurs conclu avec IBM un contrat de services pour passer à un modèle de gestion fondé sur les résultats dans les grandes filières fonctionnelles. Afin d’améliorer les processus et la technologie, nous nous penchons sur les causes profondes des problèmes sous-jacents, et notamment sur la façon dont Phénix interagit avec les 32 systèmes des ressources humaines.
Les processus et pratiques actuels des ressources humaines en ce qui concerne la rémunération et les finances ne cadrent pas avec le système Phénix, ce qui entraîne de longs calculs manuels et des retards. Pour régler les problèmes, il faut examiner la façon dont les demandes d'intervention de paie sont créées dans les ministères, et les processus utilisés par les ressources humaines pour inscrire, approuver et envoyer les transactions à Phénix.
Cette approche pangouvernementale visant à examiner et à adapter les processus et pratiques aurait dû être adoptée bien avant la mise en oeuvre de Phénix. L’équipe intégrée met actuellement en place les changements nécessaires dans la gestion des processus opérationnels des ressources humaines à la rémunération. Nous devons faire en sorte que le système de paie fonctionne du début à la fin, depuis la mesure de dotation initiale jusqu’à la demande d'intervention et à la réception de la paie.
Nous reconfigurons par ailleurs les processus des ressources humaines qui sont à l’origine des nombreux problèmes auxquels font face les employés, touchant notamment les mutations, la cessation d’emploi et la rémunération pour les postes intérimaires. Nous examinons en outre le mode opératoire de façon à ce que les transactions puissent être traitées plus efficacement. Ainsi, nous mettons à l’essai, au centre de paie, une nouvelle approche qui permet de réunir les experts en rémunération et le personnel de soutien dans des groupes qui se spécialisent dans divers types de transactions. Les résultats préliminaires sont prometteurs et nous permettent de croire que cette approche peut contribuer à réduire l’arriéré.
[Français]
Il ne fait aucun doute que la décision du gouvernement précédent d'éliminer 700 postes de conseillers en rémunération chevronnés a eu de lourdes conséquences. Nous reconstruisons cette capacité et je tiens à remercier les syndicats de la fonction publique qui ont fourni un soutien précieux à nos efforts. En mai dernier, le gouvernement a investi 142 millions de dollars dans nos capacités et en technologie. Une somme supplémentaire de 56 millions de dollars en nouveau financement est prévue dans le Budget supplémentaire des dépenses (C) pour cette année. La plus grande partie de ce financement sert à ajouter de la capacité au Centre des services de paye et aux bureaux satellites.
Nous avons fourni un ensemble de mesures pour recruter et maintenir en poste des conseillers en rémunération pour nous aider à faire le travail qui doit être accompli. Nous avons plus que doublé le nombre de conseillers en rémunération depuis le lancement de Phénix, et nous continuons de chercher de nouvelles façons de mieux servir nos employés.
Mon ministère a aussi conclu un partenariat avec Anciens Combattants Canada pour créer de nouveaux bureaux de la paie temporaires pour traiter les transactions à Charlottetown et à Kirkland Lake. Dès le premier jour, nous nous sommes concentrés à aider les employés, ce qui est très différent de l'approche adoptée par les conservateurs de M. Harper. Voilà pourquoi il y aura bientôt 100 personnes à notre centre de contact avec la clientèle qui auront accès à Phénix afin de répondre directement et fournir plus de détails aux employés qui appellent au sujet de problèmes de paie.
Enfin, nous renforçons les partenariats et la mobilisation. Les points de vue et la rétroaction des syndicats, des ministères et des experts en ressources humaines ainsi qu'en rémunération et en technologie sont essentiels pour bien faire les choses.
Les membres d'un comité syndical-patronal sur Phénix se rencontrent régulièrement pour discuter des problèmes et des solutions possibles. De plus, nous fournissons des tableaux de bord mensuels aux ministères et aux organismes qui orienteront mieux la prise de décisions. Nous sommes déterminés à mettre en application les leçons retenues qui sont mentionnées dans le rapport de Goss Gilroy et du vérificateur général, afin de nous assurer de ne plus jamais nous retrouver dans une telle situation.
[Traduction]
Nous allons de l'avant avec ces mesures, mais cela exigera du temps et des efforts concertés entre tous les ministères. Il n'y a pas de solution facile pour corriger le système. Voir les choses autrement nous amènerait à répéter les mêmes erreurs qui ont mené à la situation actuelle, c'est-à-dire une mauvaise planification, une analyse précipitée et une approche axée trop étroitement sur les économies plutôt que sur le service aux employés.
L'évolution bien documentée de ce dossier nous fournit les raisons de tenir ce débat, mais je ne m'en sers pas comme excuse. Soyons clairs, nous n'avons pas créé ce problème, mais c'est à nous de le corriger, et nous le ferons.
En tant qu'employeur responsable, le gouvernement prendra les mesures qui s'imposent pour ses employés. À cet égard, il n'y a pas de facteur plus important que la formation.
Nous ne saurons peut-être jamais combien de problèmes de rémunération auraient pu être évités si le gouvernement précédent avait fait les investissements nécessaires en matière de formation. Je vais laisser l'ancien président du Conseil du Trésor expliquer pourquoi la formation n'était pas une priorité sous le gouvernement précédent. Une meilleure formation fera dorénavant partie des solutions clés, et nous cherchons également d'autres façons d'aider les employés. Actuellement, ce sont les paiements en trop qui posent les problèmes les plus épineux, et plus particulièrement la façon dont les remboursements sont gérés.
Selon les lois fiscales fédérales, tout employé ayant reçu des paiements en trop pendant une année d'imposition donnée doit rembourser cet argent en plus des retenues fiscales au cours de l'année d'imposition suivante. C'est une situation complexe et injuste pour les employés qui sont déjà dans une situation éprouvante et stressante. Nous travaillons avec les syndicats en vue de remédier à la situation afin qu'aucun employé n'ait à faire les frais des problèmes de rémunération.
Il est évident que la rémunération des fonctionnaires est un processus complexe, et que les problèmes avec Phénix ne font que rendre les choses encore plus difficiles. Nombre de fonctionnaires veulent savoir, à juste titre, pourquoi Phénix n'a pas été tout simplement abandonné en faveur d'un nouveau système de paie. Nous profitons des leçons apprises et des avis d'experts, et nous examinons des solutions à long terme afin d'avoir un système de paie efficient, fiable et durable.
Tout en envisageant d'autres solutions, nous devons tout de même aller de l'avant pour régler les problèmes du système de paie Phénix et réduire les arriérés. Les fonctionnaires méritent un système de paie moderne et à la fine pointe de la technologie. Notre but immédiat est de stabiliser le système de paie, mais nous examinons aussi des solutions à long terme pour en avoir un qui fonctionne rondement. Nous devons continuer de payer presque 300 000 fonctionnaires toutes les deux semaines; nous n'avons donc pas d'autre choix immédiat que de parvenir à stabiliser Phénix afin que la paie soit versée avec exactitude et en temps opportun. Voilà ma première priorité.
Nous réglerons ces problèmes de paie, mais les défis qui nous attendent sont nombreux. Comme je l'ai dit à maintes reprises, nous ne ménagerons aucun effort pour régler ces problèmes.
En ce qui a trait à la motion dont nous sommes saisis, le gouvernement appuie l'esprit de celle-ci. Cela dit, la motion contient des éléments inexacts. Les néo-démocrates prétendent que le gouvernement a commis une grosse erreur de jugement en mettant en oeuvre le système Phénix. Ce n'est pas le cas. Les dés ont été jetés lorsque le gouvernement précédent a congédié des centaines de conseillers en rémunération et prévu l'abandon du système précédent. Il était impossible de revenir au système précédent.
Les néo-démocrates déclarent aussi que le système a été mis en oeuvre contre l'avis de nos employés. Avec tout le respect que je leur dois, il existe des preuves irréfutables que les fonctionnaires ont appuyé la mise en oeuvre de Phénix.
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Monsieur le Président, je vais partager mon temps de parole avec le député d'.
Je remercie la députée de d'avoir présenté la motion à l'étude. Il est important de comprendre que, partout au pays, des fonctionnaires subissent encore les contrecoups de l'implantation prématurée du système de paye Phénix, qui a provoqué un gâchis que le gouvernement libéral est incapable de réparer. Comme beaucoup de députés, mon bureau a entendu les témoignages terribles de familles, de retraités, de bons travailleurs canadiens, dont l'existence a été bouleversée parce que le gouvernement a implanté le système Phénix avant qu'il ne soit prêt.
Il s'agit d'une question de fond. Comme l'a dit la députée de , l'un des principes fondamentaux en ce qui concerne l'administration du gouvernement, chose à laquelle les libéraux prétendent être bons, est qu'il paie les gens en temps opportun pour le travail qu'ils font. C'est certainement l'une des choses de base auxquelles on peut s'attendre de la part d'un gouvernement. Or, pendant la première, la deuxième et maintenant la troisième année au pouvoir du gouvernement libéral, il a lamentablement échoué à ce chapitre. Cet échec a semé la pagaille dans la vie des gens et dans leurs finances. Nous savons maintenant que ce problème va s'aggraver encore durant des années, car des employés seront laissés en plan au moment de leur retraite en raison des erreurs qui sont commises et non rectifiées aujourd'hui.
Comme le dit la motion de ma collègue, le gouvernement n'a absolument pas tenu compte des exhortations du personnel et des syndicats à ne pas aller de l'avant avec Phénix. En fait, le gouvernement conservateur précédent, comme je l'ai mentionné dans mes questions et observations, s'est retenu plus d'une fois de donner le feu vert en raison de ce genre d'avertissements. Après avoir procédé à la mise en oeuvre du système de façon prématurée, le gouvernement libéral a poursuivi son chemin à l'aveuglette. C'est ce qui a créé cette situation irrécupérable.
Les preuves de cette situation ne manquent pas, notamment dans le rapport que le vérificateur général a publié avant Noël. Il a indiqué qu'il a fallu quatre mois aux libéraux pour reconnaître l'existence de graves problèmes de paie, et qu'il lui a ensuite fallu environ un an pour mieux comprendre la situation. Au moment où les libéraux ont enfin pris conscience du gâchis qu'ils avaient créé, le nombre de fonctionnaires dans les ministères et les organismes ayant recours au Centre des services de paye de Miramichi qui avaient des demandes d'intervention de paie en attente avait quadruplé et dépassait les 150 000 personnes.
Jusqu'à environ un an après le lancement de Phénix, le gouvernement continuait de gérer les problèmes de paie à l'aveuglette, au fur et à mesure qu'ils se présentaient. Le vérificateur général a révélé que, l'été dernier, presque deux ans après leur arrivée au pouvoir, les libéraux n'avaient toujours pas de plan d'action pour régler les problèmes qu'ils avaient eux-mêmes créés. La situation s'est tellement aggravée que, en juin 2017, les erreurs non corrigées dans la rémunération des fonctionnaires représentaient plus d'un demi-milliard de dollars. Nous parlons ici de problèmes de paie non résolus d'une valeur d'un demi-milliard de dollars.
Ce n'est pas tout. Penchons-nous sur l'ineptie de l'analyse menée par les libéraux sur les problèmes liés au système Phénix. Le système comprend environ 200 programmes personnalisés qui permettent de traiter une partie des 80 000 règles de rémunération du gouvernement fédéral et d'assurer la compatibilité avec les systèmes ministériels de gestion des ressources humaines pour le traitement de la paie. Le gouvernement a déterminé qu'il devait analyser l'ensemble des 200 programmes pour trouver les sources des erreurs de paie liées au système. Toutefois, il n'a amorcé son analyse qu'en mars 2017, à savoir plus d'un an après le début des problèmes de paie. À l'automne suivant, il n'avait examiné que 6 des 200 programmes personnalisés. Ce n'est pas suffisant. C'est carrément inacceptable.
Pour que la situation soit bien claire, je cite le rapport du vérificateur général:
Services publics et Approvisionnement Canada et le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada ont tardé à admettre qu’ils devaient se doter d’une structure de gouvernance globale pour résoudre les problèmes de paye et trouver une solution durable. Services publics et Approvisionnement Canada a d’abord décidé de gérer les problèmes de manière indépendante et n’a pas sollicité la pleine participation des ministères et organismes lors de l’établissement d’un plan visant à résoudre les problèmes de paye.
Le vérificateur général constate que 16 mois après les premiers problèmes liés à la paye, une structure de gouvernance globale n’avait toujours pas été mise en place pour résoudre les causes sous-jacentes des problèmes. À titre de comparaison, comme l'ont indiqué mes collègues du NPD, Queensland Health, un ministère du gouvernement de l’État du Queensland, en Australie, qui était aux prises avec des problèmes semblables liés à un système de paye, a mis en place une structure de gouvernance globale dans les quatre mois qui ont suivi le début des problèmes de paye. Ce sont 16 mois d'inaction du gouvernement libéral actuel, alors qu'il a fallu quatre mois à Queensland, en Australie, pour réagir.
Le manque de sensibilité des libéraux et l'absence totale de volonté de leur part de régler ce problème ne sont pas seulement incroyables, mais ils représentent aussi le summum de l'incompétence, ce qui est préjudiciable à des milliers de fonctionnaires et à leur famille.
La motion d'aujourd'hui est là pour nous rappeler que les libéraux pataugent toujours horriblement dans ce dossier, malheureusement pour notre pays, et que, pendant ce temps, la vie des fonctionnaires et de leur famille continue d'être irrémédiablement gâchée. Beaucoup d'entre eux se sont donc tournés vers leur député pour obtenir de l'aide, en dernier recours. Pour autant, nos bureaux ont reçu peu de soutien de la part du gouvernement. En novembre, comme ma collègue d' l'a déjà fait remarquer, la ministre s'est dite prête à aider les députés et leur bureau en débloquant des ressources particulières pour traiter les dossiers liés à Phénix ne cessant de leur arriver toutes les semaines. Pourtant, après des mois de silence, nous avons été informés que c'était le personnel libéral de la ministre chargé de répondre au téléphone qui représentait les lesdites ressources additionnelles. C'est loin d'être suffisant.
Il y a toujours tous ces dossiers en suspens, et je suis certain que si nous ajoutions les cas rapportés à nos collègues néo-démocrates et libéraux à ceux dont mes collègues conservateurs sont au fait, ce nombre exploserait. Le nombre de cas rapportés aux députés du caucus conservateur seulement atteint 300. Je ne crois pas me tromper en affirmant qu'il s'agit de la pointe de l'iceberg. Encore une fois, les libéraux ont promis une aide accrue, mais ils n'ont pas tenu leur promesse.
C'est la raison pour laquelle, afin d'exiger du gouvernement qu'il rende des comptes dans ce dossier et de faire en sorte que le sort des victimes de Phénix ne sombre pas dans l'oubli à la Chambre, mes collègues et moi appuierons la motion, et j'espère sincèrement que les députés ministériels feront de même.
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Monsieur le Président, normalement, je commence par dire que je suis heureux d'intervenir pour parler d'un projet de loi, d'un sujet ou d'une motion, mais ce n'est pas le cas cette fois-ci. Comme nous l'avons entendu à maintes reprises, le fiasco qu'on appelle Phénix dure depuis deux ans. C'est une honte que nous soyons encore en train d'en parler.
J'ai fait allusion un peu plus tôt à un engagement qui avait été pris par la ministre — et qu'elle s'est empressée d'éluder —, soit celui de fournir des ressources aux bureaux de circonscription pour aider les victimes de Phénix. Elle a déployé toute son éloquence et dit que les employés devraient s'adresser à leur gestionnaire, à leur superviseur ou à cette personne-ci ou cette personne-là.
J'aimerais donner un exemple bien précis afin de ramener la chose à l'échelle humaine qui montre pourquoi nous avons besoin d'aide et comment le gouvernement continue de laisser tomber les Canadiens et les fonctionnaires.
Il s'agit de celui d'une résidante de ma circonscription. Son nom est Sebastienne Critchley. Je vais me reporter à sa lettre. Elle dit que, en avril 2016, elle a pris un congé sans solde pour des raisons médicales. Le versement de sa paie aurait dû être interrompu, mais cela n'a pas été fait et elle a été payée en trop. Elle en a avisé son gestionnaire, comme on le demande, pour tenter de régler le problème. Elle est retournée au travail en juin en réduisant ses heures de travail, mais elle a continué d'être payée comme si elle travaillait à temps plein. Elle a pris un autre congé sans solde en juillet 2016 et a continué d'être payée.
Elle a fait ce qu'elle devait faire. Elle a avisé son gestionnaire et son superviseur. Cela n'a rien changé.
En octobre, elle n'a pas reçu de chèque de paie. Sans qu'aucun avis ne soit donné, aucune rémunération n'a été versée. Sa paie avait été récupérée pour les paiements en trop.
En novembre 2016, elle est partie en congé de maternité. Elle a eu son fils, Logan, qu'elle a amené avec elle à mon bureau. Je suis conscient que Logan n'a qu'environ un an maintenant, mais j'aimerais le saluer. Elle m'a raconté qu'ils ont passé plus de trois semaines à l'unité des soins néonatals. Plutôt que de passer du temps avec son fils, elle a dû rester dans un lit d'hôpital et ensuite dans le corridor des soins intensifs, où elle faisait des appels pour tenter d'obtenir un relevé d'emploi afin de recevoir une rémunération en cette période stressante.
On lui a répondu que le traitement du dossier prendrait six mois. Elle a persisté et elle a parlé à un autre conseiller à la paie du trop payé. Il a soudainement cessé toute communication. Elle a rappelé et on lui a dit que 7 500 $ lui avaient été versés en trop, auxquels s'ajoutait une somme de 22 000 $, pour un total d'environ 30 000 $. Elle a aussi appris que son cas n'était que de catégorie trois, c'est-à-dire au dernier rang des priorités. Par conséquent, on ne voulait même pas prendre en note son appel pour que quelqu'un puisse la rappeler.
En février 2017, elle a reçu un feuillet T4, puis une version modifiée de ce feuillet. Ceux qui suivent la saga du système Phénix depuis un certain temps déjà se rappelleront que, lors de la réunion du comité d'urgence tenue en juillet 2016, avec l'insistance des conservateurs et l'opposition des libéraux, les membres conservateurs ont soulevé le problème des feuillets T4. La sous-ministre nous a alors dit de ne pas nous inquiéter parce que le ministère avait la situation bien en main. Apparemment, elle avait tort.
Mme Crichley poursuit sa lettre en disant qu'elle a commencé à consulter un conseiller en rémunération, qui l'a avisée qu'elle avait maintenant un paiement en trop de 30 000 $ parce que le système Phénix avait inscrit des paiements supplémentaires d'environ 15 000 $ qui, dans les faits, ne lui avaient jamais été versés. Comme le montant qui figurait sur son feuillet T4 était très bas, elle ne pouvait pas demander des crédits d'impôt, et elles les a donc transférés à son époux. Ensuite, son crédit d'impôt pour enfants a été mal calculé à cause du problème du feuillet T4.
Elle estime avoir passé plus de 200 heures — du temps qu'elle n'a pas pu consacrer à ses enfants — à tenter de résoudre le problème et d'analyser l'information jusqu'à tard le soir. Elle a souffert de dépression et d'un manque de sommeil. Elle a décidé d'examiner ses relevés de paiement. Imaginez sa surprise lorsqu'elle a découvert que les relevés de paiement qu'elle avait imprimés à chaque paie ne correspondaient pas aux versions plus récentes qu'elle pouvait consulter.
La lettre se poursuit. Mme Critchley dit qu'elle reste éveillée la nuit parce qu'elle redoute de devoir rembourser 30 000 $ alors que cela aurait dû être 21 000 $. Elle est partie en congé de maternité et a indiqué qu'elle voulait payer à l'avance ses primes pour les régimes collectifs avec des chèques postdatés. Elle a essayé, tout comme son chef d'équipe et son gestionnaire, de calculer combien elle devait payer. Elle a fini par partir en congé sans cette information. À son retour, il y avait une lettre pour elle disant que, si elle n'avait pas payé à l'avance, elle ne serait pas couverte par ses assurances collectives pour la période de congé et qu'elle devrait rembourser toutes indemnités versées. C'était plusieurs centaines de dollars qu'elle n'avait pas, parce qu'on lui demande actuellement de rembourser environ 9 000 $ qu'elle n'a jamais reçus.
Elle a dit qu'elle est retournée travailler le 5 septembre et que, le 26 septembre, elle a reçu un courriel d'un agent qui travaillait à son dossier et qui a dit qu'il aurait de l'information pour elle plus tard dans la semaine. Le 3 octobre, elle a recommuniqué avec lui et n'a pas obtenu de réponse. Le 5 octobre, elle a reçu un courriel demandant si elle avait examiné ses talons de chèques de paie, comme si c'était sa responsabilité. Le 12 octobre, elle a envoyé un autre message pour demander cette information. Le 16 octobre, elle a dit que, en dépit de ses nombreuses demandes, elle n'a pas obtenu la moindre réponse.
Mme Critchley s'est présentée à mon bureau. J'ai vu cette lettre, et on a demandé à cette dame de venir à mon bureau pour que je puisse la rencontrer en personne afin de l'aider. Je sais qu'il s'agit d'une catastrophe et que beaucoup d'autres personnes tentent de régler leurs problèmes de paie, alors je me suis permis de déclarer que nous allions demander aux sous-ministres de se présenter au comité et que j'allais leur demander personnellement de prendre la situation en main.
On a dû faire de l'obstruction systématique au comité afin de forcer la ministre à se présenter pour nous parler de Phénix et du plan en vue de corriger les problèmes qui y sont liés. Nous n'avons tiré aucune information de cette rencontre, mais, en novembre, la ministre s'est engagée à ce que, au plus tard le 15 décembre, les libéraux aient un plan montrant comment les députés pourraient aider les victimes de Phénix. Par contre, la ministre vient de déclarer que les députés ne devraient pas faire une telle chose parce que ce serait de l'ingérence et qu'ils devraient laisser les gestionnaires s'en charger. Or, il est évident que les gestionnaires sont incapables de s'occuper de ce dossier.
Je tiens à revenir sur le cas de Mme Critchley. Je me suis adressé à la sous-ministre Lemay et au sous-ministre délégué Linklater, responsables de gérer la catastrophe Phénix, faute d'un meilleur terme. Je leur ai demandé de bien vouloir aider cette personne. Il y a 150 000 personnes qui sont touchées par Phénix. Je suis conscient que je ne peux pas aider tout le monde, mais je souhaitais aider cette dame de ma circonscription parce que personne ne l'aidait. Je me suis adressé aux gens haut placés, et on m'a promis que quelqu'un communiquerait avec elle.
Cette lettre énumère des problèmes sur quatre pages. La dame a parlé à quelqu'un, et dans la réponse envoyée par le ministère par courriel, elle s'est fait dire de s'adresser à sa gestionnaire afin de réclamer le paiement qui lui était dû pour ses heures supplémentaires. Le courriel m'est parvenu, et comme je n'en étais pas satisfait, je me suis adressé de nouveau à la sous-ministre. J'ai demandé à Mme Critchley de me transmettre toute la correspondance envoyée et reçue. J'ai les 58 courriels en main. Cette année encore, les T4 contiennent des erreurs, alors je reçois d'autres courriels.
Manifestement, on ne peut pas balayer le problème du revers de la main et se contenter de renvoyer les gens à leur gestionnaire. Les députés ne sont pas là pour rien. Ils peuvent aider les gens qui sont victimes du Phénix. La ministre ne peut pas se contenter de nous promettre qu'elle nous répondra plus tard sur l'aide à fournir aux députés, puis se défiler. Elle ne peut pas ignorer les courriels et les lettres qui lui sont envoyés, puis venir nous dire dans cette enceinte qu'un député qui essaie d'aider quelqu'un fait de l'ingérence. Elle devrait tenir sa promesse et fournir des ressources aux députés pour qu'ils puissent aider les gens de leur circonscription.
Je voudrais maintenant parler du système de paie Phénix lui-même. Les libéraux jettent la faute sur l'ancien gouvernement conservateur. Ils font comme si les syndicats ne les avaient pas prévenus. Nous avons des documents datant de janvier 2016 où les syndicats les préviennent que le système de paie n'est pas prêt. À l'été 2015, quelques mois auparavant, le gouvernement conservateur avait répondu à Services publics et Approvisionnement Canada, qui voulait mettre le système en service, que celui-ci n'était pas prêt. Nous avons vu les documents indiquant que les employés n'avaient pas fini de recevoir leur formation et qu'il y avait beaucoup d'erreurs dans le système de paie. Le gouvernement conservateur a refusé la mise en service et a demandé au ministère de corriger les problèmes jusqu'à ce que le système fonctionne bien. Les syndicats disaient qu'il ne fonctionnait pas bien.
Lors d'une réunion du comité, la sous-ministre actuelle a affirmé que le gouvernement n'avait jamais parlé aux syndicats, puis elle a fait marche arrière lorsqu'on l'a mise devant les faits.
Les libéraux blâmeront évidemment les conservateurs, même si le gouvernement libéral est allé de l'avant en sachant que le système n'était pas prêt. Les libéraux blâmeront les fonctionnaires. Nous l'avons entendu aujourd'hui: les libéraux se sont fait dire qu'ils pouvaient procéder. Cependant, le rapport Gartner qu'a reçu le Conseil du Trésor indiquait très clairement que le système de paie n'était pas prêt. Si nous voulions une preuve patente, c'est l'exemple parfait, car le rapport a été transmis au Conseil du Trésor. Le gouvernement libéral a indiqué qu'il n'avait pas acheminé le rapport à SPAC puisqu'il n'était pas au courant; mais il l'était.
Les libéraux blâmeront les fournisseurs tels qu'IBM et PeopleSoft.
De toute évidence, le fiasco Phénix est imputable au gouvernement libéral. Les libéraux parlent de l'arriéré, mais nous avons des documents qui démontrent que le gouvernement a été averti le 15 décembre, dans le cadre du processus de paie, qu'il fallait éliminer l'arriéré. Un an plus tard, la sous-ministre Lemay écrit une lettre à l'attention de la ministre indiquant que les problèmes de Phénix provenaient du fait que l'arriéré n'avait pas été éliminé.
De plus, nous avons des documents destinés au gouvernement qui énoncent très clairement tous les problèmes, tels que ceux liés aux changements de paie et au fait que la Garde côtière a déclaré avoir un taux d'échec de 50 % en décembre. Le ministère des Pêches et des Océans a déclaré la même chose, très clairement, directement au gouvernement. Le gouvernement libéral était au courant des problèmes.
Les premiers problèmes de Phénix ont commencé à se manifester en janvier; dès février, les membres du comité ont prévenu le gouvernement. La ministre d'alors avait déclaré qu'il n'y avait que 77 cas à régler. Nous savions que ce nombre était beaucoup plus vaste; or, les problèmes persistent encore.
Le principal problème, c'est que le gouvernement actuel ne prend pas la situation au sérieux. Il ne prévoit rien pour aider les Canadiens et pour permettre aux députés de mieux aider les gens de leur circonscription. Le gouvernement ne fait rien: voilà le problème.
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Monsieur le Président, je partagerai mon temps de parole avec le député de .
J'espère que la Chambre voudra bien m'accorder quelques minutes. Cette semaine, dans ma circonscription, j'ai eu l'honneur de m'arrêter un instant à deux étapes de la course Wounded Warrior en Colombie-Britannique. Les participants ont couru de Port Hardy jusqu'à Victoria pour faire connaître les défis auxquels sont confrontés tant de vétérans et de premiers intervenants. Ils lèvent des fonds pour pouvoir leur offrir un soutien immédiat. Je suis très reconnaissant de leur dévouement, de la vigueur dont ils ont fait preuve lors de la course ainsi que de leur engagement envers les gens qui courent vers le danger alors que tous les autres le fuient. Je veux simplement prendre un moment pour les remercier sincèrement.
Aujourd'hui, nous discutons d'un sujet qui est vraiment une question fondamentale. Il s'agit de payer les employés à temps, et d'assurer à ceux-ci de recevoir la paie qu'ils méritent pour le travail qu'ils font. La chose la plus importante à faire dans le débat d'aujourd'hui est de reconnaître que les fonctionnaires font toujours leur travail, chaque jour; il s'agit d'une preuve éclatante de leur dévouement envers le Canada. Ils continuent de se rendre au travail, souvent en ne sachant pas s'ils seront payés ou s'ils recevront une paie inférieure ou un trop-payé. Les mots me manquent pour décrire toutes ces personnes. Je les remercie de leur excellent travail, même dans ce contexte précaire.
J'entends beaucoup de partisanerie à la Chambre aujourd'hui; il est temps de la mettre de côté. Nous devons en finir avec les reproches. Nous devons prendre rapidement des mesures.
La réalité est que des gens refusent des mutations, des promotions ou des congés parentaux parce qu'ils ont peur de ne plus recevoir leur paie. Imaginez cela, monsieur le Président. Il y a des gens dans ce pays qui prennent des décisions quant à savoir s'ils auront ou non des enfants en fonction du système de paie. Ils craignent ne plus être payés s'il y a le moindre changement lié à leur poste.
Phénix a été mis en place parce qu'il devait permettre au gouvernement d'économiser 70 millions de dollars par année. Dans les faits, toutefois, on a déjà dépensé plus de 400 millions de dollars pour tenter de le réparer, et 73 % des fonctionnaires fédéraux ont des problèmes de paie. Cela représente près de 200 000 travailleurs partout au pays. À la fin de la période de vérification de 2017, 49 000 employés attendaient depuis plus d'un an que leurs demandes soient traitées.
Par ailleurs, le travail par quarts est rarement rémunéré correctement. Les heures supplémentaires ne sont pas comptabilisées ou payées correctement. L'impôt sur le revenu est mal calculé. Le versement des rentes de retraite est retardé. Des employés sont trop payés, pas assez payés ou pas payés du tout.
À titre d'exemple, une personne de ma circonscription m'a expliqué qu'elle occupait le même poste depuis 20 ans et qu'elle avait, soudainement, commencé à être payée comme si elle travaillait à temps partiel. Elle revient nous voir régulièrement et espère que tout finira par se régler.
C'est une immense source de stress pour les travailleurs et leur famille, il ne faut pas l'oublier. Des familles se retrouvent dans une situation très précaire parce qu'elles ne reçoivent pas la rémunération prévue.
Je suis heureuse que nous tenions aujourd'hui cette discussion essentielle. Je souhaite parler de quelques personnes de ma circonscription pour montrer que cet enjeu extrêmement important touche des vies et crée des situations difficiles partout au pays.
J'aimerais parler du cas de Graham, un habitant de ma circonscription. Graham a travaillé pour le ministère des Pêches et des Océans pendant plus de 32 ans avant de prendre sa retraite en 2016. Il s'attendait à recevoir son indemnité de départ, qu'il réclame maintenant depuis 2016. On lui a dit que sa demande était en cours de traitement. Il a appelé à nouveau au début de 2017. Cette fois-ci, on lui a dit qu'il était censé remplir un formulaire dont il n'avait jamais entendu parler avant, et qu'il devait le remplir en ligne. Travailler en ligne ne rend pas vraiment Graham à l'aise. Il était consterné par le fait que personne ne lui avait jamais parlé de ce formulaire. Il a finalement compris ce qu'il devait faire et, avec l'aide d'un conseiller financier local, il a soumis le formulaire le 4 mai 2017. Nous sommes maintenant en février 2018, et Graham s'est fait dire que sa demande était encore en cours de traitement. On dit à cet homme qui a consacré 32 ans de sa vie à son emploi et au Canada qu'il doit encore attendre.
Il y a aussi le cas de David, qui a travaillé pour le ministère des Pêches et des Océans de 2001 à 2016. David a obtenu une augmentation de salaire en 2014, mais sa paie n'a jamais augmenté. Le gouvernement lui doit de l'argent pour ces deux années, mais David n'a encore rien reçu. Il a téléphoné à maintes reprises depuis qu'il a quitté son emploi en 2016 et on lui dit toujours que son dossier est en traitement. Son dernier appel remonte à la semaine dernière. Il a été informé à cette occasion que son dossier n'avait pas encore été confié à un agent et que personne ne l'avait examiné. Il doit rappeler dans les prochaines semaines afin d'obtenir une autre mise à jour.
La réalité, c'est que la situation représente une énorme source de stress mental et émotionnel pour lui et sa famille. Il est important de reconnaître que des gens qui souhaitent simplement faire leur travail se trouvent aussi forcés de se battre pour recevoir leur paie. Je suis convaincue que ce n'est pas ainsi que les choses devraient être et que ces gens ne devraient pas avoir à courir après leur salaire. David veut simplement régler cette affaire et passer à autre chose. Le gouvernement lui doit plus de deux ans d'augmentation salariale.
Passons maintenant au cas de Scott, qui a travaillé pour le ministère des Pêches et des Océans pendant 36 ans. Lorsque j'ai commencé à siéger à Chambre, nous savions que le poste de la Garde côtière de Comox serait fermé. Nous avons travaillé d'arrache-pied pour prévenir cette éventualité. Malheureusement, nos efforts ont été vains. Après toutes ses années de service, on a demandé à Scott d'aller travailler à Victoria pour faciliter la transition. Il a fait tout ce travail et est ensuite revenu à Comox. Il travaille maintenant pour le ministère de la Défense nationale.
Il importe de noter que Scott continue d'être payé comme employé du ministère des Pêches et des Océans. Le problème n'a toujours pas été réglé. Il a aussi obtenu une petite augmentation salariale, qu'il ne reçoit toujours pas. Récemment, Scott a vérifié en ligne où en était l'état de son dossier et a constaté qu'il restait 26 éléments à régler. Il est aux prises depuis deux ans avec des problèmes liés au système de paie. Il lui arrive de ne recevoir aucune paie du tout, puis, à d'autres moments, il reçoit d'énormes paiements forfaitaires. Cela a une grande incidence sur le montant qu'il reçoit au titre de la Prestation fiscale pour enfants, parce qu'il est parfois trop payé et parfois sous-payé. C'est une situation extrêmement éprouvante pour sa famille.
Puis il y a Stacey, qui a une hypothèque. C'est une mère seule qui doit subvenir aux besoins de sa famille, et elle fait de son mieux. Deux augmentations d'échelle annuelles n'ont pas été appliquées jusqu'à présent. Ces augmentations devaient l'aider à payer son hypothèque et elles n'ont toujours pas été appliquées. Elle est continuellement renvoyée de l'équipe des Ressources humaines au centre de paie et vice-versa. Elle a un horaire de travail chargé et doit fournir des services aux Canadiens. Elle n'a pas le temps de faire les appels nécessaires, de mener cette lutte et de remplir les nombreux formulaires requis. Parce que le gouvernement n'a pas réglé son problème, elle doit accumuler des dettes pour arriver à subvenir aux besoins de sa famille.
Voilà les réalités du terrain. Je veux faire en sorte que les gens de la circonscription de North Island—Powell River que je représente sachent ce que le NPD demande, à savoir:
Que, de l’avis de la Chambre, le gouvernement a commis une grossière erreur de jugement en mettant en place le système de paye Phénix du gouvernement conservateur précédent en dépit des objections claires des syndicats et du personnel ministériel touchés, et que la Chambre demande au gouvernement: a) de rémunérer tous les employés correctement, en temps opportun et en tout temps pour le travail qu’ils effectuent; b) d’exempter les employés surpayés par Phénix de l’obligation de rembourser le montant brut de leur rémunération, alors que la somme nette reçue est considérablement moins élevée; c) d’indemniser les employés de la fonction publique qui ont souffert, financièrement ou autrement, des ratés de Phénix; d) de présenter des excuses publiques à toutes les personnes qui ont vécu des moments difficiles en raison de l’erreur du gouvernement.
Cette demande est raisonnable. Elle reflète la situation des familles qui ont beaucoup perdu. En effet, des gens m’ont rapporté qu’ils avaient dû emprunter d’importantes sommes d’argent pour satisfaire des besoins essentiels. Des gens ont dû manger chez des amis et les collectivités se sont mobilisées pour les aider. Il est tout à fait inacceptable qu’on leur demande cela.
De nombreux propriétaires d’entreprises ont déclaré que s’ils avaient fait cela, ils auraient fait l’objet d’accusations et ils auraient dû rendre des comptes. Comment se fait-il qu’il y ait deux séries de règles, une pour les petites entreprises et l’autre pour le gouvernement?
Nous demandons au gouvernement de faire ce qu’il doit faire, de respecter les gens qui travaillent pour nous quotidiennement, de s’assurer qu’ils sont rémunérés et de régler ce fiasco.
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Monsieur le Président, je remercie ma collègue de son discours tout à fait juste. Il est basé sur les faits, la réalité et l'expérience vivante des hommes et des femmes qui travaillent pour notre pays et qui ne sont pas respectés par le gouvernement libéral actuel.
Je voudrais commencer en disant que nous nous entendons tous pour dire que la mission première d'un gouvernement et de l'État est d'assurer la sécurité publique. La plus grande chose que nous pouvons faire, en tant que gestionnaires du bien public et du vivre ensemble, c'est de nous assurer que nos concitoyens vivent dans des communautés sécuritaires, qu'ils peuvent envoyer leurs enfants à l'école, qu'ils peuvent aller au travail, et qu'ils ne sont pas menacés au travail ni dans la rue, par exemple. Je pense que nous sommes d'accord là-dessus.
La deuxième obligation d'un gouvernement, c'est de rendre des services publics. De quoi les gens dans nos villes et nos villages ont-ils besoin? Ils ont besoin de médecins et d'infirmières, d'écoles, d'universités et de formation professionnelle. Ils ont aussi besoin de gens qui assurent cette sécurité publique, que ce soient les policiers, l'armée ou les fonctionnaires qui inspectent la qualité des aliments pour ne pas que les gens s'empoisonnent ou que ce soient des scientifiques qui font des recherches pour faire en sorte que les médicaments que l'on prend sont sécuritaires. Tous ces gens qui assurent ces services publics sont les gens de la fonction publique.
Les gens de la fonction publique sont évidemment au coeur de nos actions et de notre mission comme État. Une fois qu'on a fixé les objectifs de cette mission et qu'on a déterminé comment on veut vivre comme société, dans quel genre de justice et d'égalité on veut vivre et comment on peut lutter contre la pauvreté, on ajuste la fiscalité en conséquence pour savoir de quels moyens on a besoin pour atteindre ces objectifs. Je pense d'ailleurs que c'est une des différences fondamentales entre la gauche et la droite. À gauche, on fixe des objectifs sociaux et ensuite on s'assure que la fiscalité répond à ces besoins, et non l'inverse, comme les gens de droite ont tendance à le faire.
Une fois qu'on a fixé les objectifs et qu'on a des services publics à offrir, il faut bien traiter les gens qui travaillent pour l'ensemble de la société, soit les gens de la fonction publique. En ce moment, ces personnes ne sont pas respectées. Les gens que nous mettons sur le terrain pour que le gouvernement ait une action positive et fasse progresser la société sont bafoués à l'heure actuelle. Ils sont dans des situations épouvantables. Ils subissent du stress depuis des années à cause de l'incompétence des gestionnaires de l'État, de l'incompétence des gouvernements successifs, et aujourd'hui, à cause de l'incompétence du gouvernement libéral. Il faut bien se rendre compte de l'ampleur du problème créé par le système de paie Phénix.
Je remercie ma collègue de d'avoir mis cette question à l'ordre du jour dans une motion de l'opposition du NPD, afin de rappeler l'urgence d'agir. Cela fait déjà trop longtemps qu'on laisse traîner et pourrir cette situation. Il y a 193 000 personnes touchées partout au pays. Près de 200 000 personnes ne sont pas payées adéquatement selon le travail qu'elles font. Parfois elles ne sont pas assez payées et parfois elles sont trop payées. Cela peut avoir l'air drôle de dire que des gens sont trop payés et que cela pose problème, mais j'y reviendrai. Cela pose un réel problème quand cette situation ne se règle pas, surtout dans le temps. Cela crée un paquet de problèmes, notamment quand la période des impôts arrive, et ce sera bientôt le cas. Cela peut créer plusieurs situations extrêmement problématiques.
Près de 75 % des membres de la fonction publique fédérale sont victimes du système de paie Phénix. Je dis « victimes » parce que ces gens sont des victimes dans la vraie vie. Ils nous servent tous. Ils sont aux ordres de ce gouvernement pour remplir des missions que nous trouvons importantes, et nous sommes incapables de les payer correctement. Le Canada est pourtant un pays du G7. Nous avons l'air d'une république de bananes. Il y a des gens qui doivent réhypothéquer leur maison, parce qu'ils ne reçoivent pas leur paie. Il y a des gens qui doivent utiliser leur carte de crédit au maximum, parce qu'ils ne savent pas quand la prochaine paie va arriver ni si elle sera suffisante et correspondante aux heures travaillées. Les conventions collectives ne sont pas respectées, alors que c'est pourtant une obligation légale du gouvernement fédéral de payer les employés à temps et au montant correspondant aux heures et au travail qu'ils ont faits.
Qu'est-ce qui arrivera à tous ces gens qui ont contracté des emprunts à la banque afin de payer le loyer et l'épicerie et qui doivent rembourser ces emprunts et payer des intérêts sur ces emprunts ainsi que sur leur carte de crédit? Pourquoi leur revient-il d'assumer l'incurie et l'incompétence du gouvernement? Pourquoi demande-t-on aux hommes et aux femmes qui nous servent de continuer à vivre dans ces situations absolument épouvantables? La situation perdure depuis deux ans. Le gouvernement nous dit toujours que cela s'en vient.
Au mois de juin dernier, il y avait 520 millions de dollars en paies non versées en raison des erreurs du système Phénix. En juin dernier, on devait 520 millions de dollars aux gens de la fonction publique et ce montant continue d'augmenter. Le problème ne se règle pas. Les ministres changent, mais il n'y a toujours aucune solution. C'est une farce monumentale. On était supposé épargner 70 millions de dollars par année avec le système de paie Phénix, mais on a englouti 1 milliard de dollars pour essayer de régler le problème. Tout le monde s'entend pour dire que ce ne sera pas réglé avant plusieurs années. C'est le vérificateur général lui-même qui l'a dit.
Combien cela coûtera aux contribuables canadiens? Combien cela coûtera aux contribuables québécois? Certains parlent de 4 à 5 milliards de dollars.
Comment peut-on arriver à un tel chiffre? On le sait parce qu'il y a un précédent. Étonnamment, c'est un précédent d'un autre pays du Commonwealth: l'Australie. Dans l'État du Queensland, en 2010, le ministère de la Santé a décidé d'utiliser un système de paie inventé et géré par IBM pour payer les 80 000 personnes qui travaillent dans le secteur de la santé. Cela a été une catastrophe immédiate. Les mêmes problèmes que nous avons vus ici avec le système de paie Phénix se sont produits: des erreurs dans la paie, des paies non versées, des montants erronés, des montants trop bas et des montants trop élevés.
Ce qui est hallucinant, c'est qu'avant de mettre en place et de lancer le système de paie Phénix, le gouvernement canadien n'a jamais contacté les représentants de l'État du Queensland en Australie pour savoir ce qui s'est passé et quels problèmes ils ont observés et affrontés. Nous l'avons appris sur les ondes de CBC/Radio-Canada cette semaine. Les gens du Queensland sont absolument hébétés et ahuris de savoir que le gouvernement canadien a procédé de manière aveugle, sans faire de vérification et sans appeler le gouvernement australien ou le gouvernement du Queensland. La présidente du syndicat des infirmières du Queensland dit qu'elle ne pouvait pas croire qu'une recherche Google n'avait pas été faite avec les mots « IBM » et « paie ». Elle n'en revient pas de voir pratiquement le même fiasco survenir quelques années plus tard au Canada.
En Australie, il y a eu une enquête publique concernant ce désastre qui a créé des drames personnels et familiaux aux gens de la fonction publique. L'enquête publique a été dirigée par M. Richard Chesterman. Il a la même réflexion: « J'ai fait une petite recherche Google cet après-midi et, en 30 secondes, j'ai trouvé une référence à mon enquête. » Cela veut dire que, avant de mettre en place et de lancer le système de paie Phénix, le gouvernement canadien n'a pas eu la bonne idée de vérifier si cela avait déjà été fait ailleurs et s'il y avait eu des conséquences pour les gens de la fonction publique. J'appelle cela de l'incompétence crasse.
J'appelle cela de l'incompétence crasse parce que le système de paie Phénix a été lancé en février 2016, soit quatre mois après l'élection du gouvernement libéral. Ce sont les libéraux qui ont appuyé sur le bouton start. Ce sont les libéraux qui ont appuyé sur le bouton on. C'est donc leur responsabilité de s'assurer que les gens de la fonction publique sont payés correctement.
Le NPD demande des actions et des compensations. J'espère que le gouvernement libéral connaît les mots « responsabilité », « respect » et « imputabilité ».