La Chambre reprend l'étude, interrompue le 18 avril, de la motion portant que le projet de loi , soit lu pour la deuxième fois et renvoyé à un comité, ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, je prends la parole aujourd'hui au sujet du budget de 2018. Je suis très fier d'être à la Chambre pour parler de ce budget qui prévoit beaucoup d'investissements pour les Canadiens.
Cependant, avant d'aborder le budget, j'aimerais parler de l'économie en général. Nous avons entendu maints débats à la Chambre sur l'économie et la direction qu'elle prend, mais les faits sont qu'il y a une croissance sans précédent au Canada, et le plus faible taux de chômage de mon vivant. C'est grâce aux investissements que nous avons faits pour les Canadiens et dans les institutions canadiennes, et le budget de 2018 continue de fournir des investissements.
Avant de parler des détails du budget, je dirai que, actuellement, quand nous nous comparons aux autres pays du G7, nous nous portons très bien du point de vue économique. Quand nous nous comparons à nos voisins du sud, surtout en regardant le ratio dette-PIB, le Canada est dans une bien meilleure position. Quand nous regardons le déficit même comme un pourcentage du PIB canadien, il représente 0,5 %, tandis qu'il représente 4 % du PIB étatsunien.
J'ai entendu bien des fois depuis novembre dernier que les États-Unis ont réduit les impôts. Or, en même temps, on y enregistre un déficit record. On ne peut pas jouer sur les deux tableaux. Nous devons agir de manière responsable avec les investissements, mais aussi avec l'économie. Voilà exactement ce que fait le budget de 2018. En investissant dans les Canadiens et en diminuant le ratio dette-PIB, nous nous trouvons dans la meilleure des situations fiscales du monde, tout en sortant les familles de la pauvreté et en veillant à ce que les enfants puissent être scolarisés.
Par ailleurs, nous discutons de l'assurance-médicaments, qui est un des éléments du budget de 2018. Comment avancer comme société et comme Canadiens sur cette question? Nous discutons également de la sécurité des régimes de pension privés. Comment garantir que les personnes qui ont investi dans leur pension reçoivent 100 % de celle-ci lorsqu'elles prennent leur retraite?
Dans ma circonscription, Sudbury, le secteur privé réalisera sous peu des investissements sans précédent. Au cours des prochaines années, plus de 3 milliards de dollars seront investis dans le secteur minier seulement. Trois sociétés minières exploiteront trois nouvelles mines dans la région. On parle de milliers d'emplois dans la région. À l'heure actuelle, le problème avec lequel Sudbury doit composer, c'est de trouver des travailleurs pour combler ces emplois. C'est un endroit de rêve, sans pour autant être le paradis.
Voilà pourquoi l'un des piliers du budget de 2018 est la parité, pour que les femmes puissent accéder à des emplois semblables à ceux des hommes. Une autre pièce maîtresse de nos investissements, c'est le fait que nous investissons dans l'éducation des femmes, surtout dans les métiers. On parle de dizaines de millions de dollars pour que les femmes puissent accéder à des emplois liés à des métiers et à de l'éducation portant sur les emplois à combler.
Un autre investissement que le budget de 2018 prévoit pour la gent féminine porte sur les femmes dans les sports afin de garantir qu'elles ont accès à autant d'espaces destinés aux sports que les hommes. J'ai une fille qui joue au hockey et qui aspire à jouer au niveau universitaire. Il est crucial que nous puissions créer autant de débouchés pour les filles que pour les garçons.
Il y a 35 ans, dans ma ville natale, Kapuskasing, ma soeur a exprimé le désir de jouer au hockey. Puisque c'était une fille, mon père a dû aller l'inscrire. Au début, elle a été acceptée. Puis, une semaine plus tard, les responsables ont rendu à mon père son chèque et lui ont dit que ma soeur ne pouvait pas jouer au hockey parce que c'était une fille. Cette nouvelle a bouleversé ma soeur. Maintenant, 35 ans plus tard, nous investissons de l'argent pour qu'autant de femmes que d'hommes participent aux sports, et ma fille aspire à jouer au hockey universitaire.
Ma circonscription, Sudbury, accueillera l'année prochaine la Coupe Esso, qui est le championnat national de hockey midget féminin. Quand je songe à ce qu'était la situation il y a 35 ans et ce qu'elle est maintenant, et que je pense aux investissements que nous faisons pour que les filles aient les mêmes possibilités que les garçons, je constate à quel point nous avons évolué. C'est en prenant de telles mesures que nous bâtissons une société inclusive.
Il y a deux semaines, je me suis rendu dans la réserve Wikwemikong, qui se trouve à environ deux heures de route de la circonscription de Sudbury. En tout, 4 000 Autochtones habitent dans cette réserve. J'y étais allé en compagnie du député de pour discuter avec lui des besoins et des préoccupations de ces personnes. Les habitants de la réserve nous ont dit qu'ils étaient très heureux des investissements prévus par le gouvernement, mais qu'ils s'inquiétaient de la façon dont ils pourraient les exploiter. Par exemple, ils se réjouissaient grandement des investissements dans les langues, mais ils voulaient s'assurer que nous irions de l'avant avec eux.
Wikwemikong est une communauté ojibwée dont environ 20 % des membres parlent couramment la langue ojibwée. Le présent budget nous permet de continuer à investir dans les langues autochtones. Comme il s'agit d'une communauté importante où la langue est vivace, c'est une des plus importantes sources de locuteurs de langues autochtones, assurément de l'ojibwé, au pays et dans la région, parce que les gens de cette communauté forment les autres à l'enseignement de la langue.
Lorsqu'on parle de réconciliation, en matière de langue et de culture, ce sont des investissements très importants qui doivent être faits. Le gouvernement fait ces investissements, après les 10 années de coupes sans investissement du gouvernement précédent.
[Français]
J'aimerais parler des investissements très importants que nous avons faits dans le domaine des langues officielles. Au Canada, on a le choix: on est bilingue ou on ne l'est pas. A-t-on un pays vraiment bilingue ou a-t-on un pays qui n'est pas bilingue? Sous l'ère des conservateurs de Harper, ces derniers ont sabré dans les investissements pour les langues officielles, à un point tel que dans la dernière Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2018, ils y avaient ajouté d'autres dépenses, ce qui a eu comme conséquence de réduire encore les investissements dans les communautés de langue officielle partout au pays.
Nous établissons un nouveau record dans le budget de 2018. En effet, au cours des cinq prochaines années, le gouvernement investira plus de 400 millions de dollars pour nous assurer d'avoir un pays bilingue et pour soutenir les institutions culturelles du Canada français et du Québec anglais. Nous voulons faire en sorte que les langues officielles continuent de s'épanouir.
Nous investirons également dans notre jeunesse grâce au budget, à la nouvelle Feuille de route et au plan d'action. Nous pourrons ainsi investir dans nos communautés pour nous assurer que les jeunes continuent de s'épanouir sur le plan culturel. La langue et la culture se manifestent dans les arts. Il y a d'autres investissements très importants à faire dans les arts par l'intermédiaire de cette Feuille de route.
[Traduction]
Ces quatre oncles ont des handicaps intellectuels et deux d'entre eux ont participé aux Olympiques spéciaux aux niveaux régional, provincial et national. Le budget soutient l'investissement, après qu'il ait été gelé, afin que des gens comme eux puissent contribuer à la société.
Encore une fois, il s'agit de petites sommes, de petits investissements, mais qui en font beaucoup pour les Canadiens. C'est pourquoi nous disons que, par ce budget, nous réinvestissons dans les Canadiens.
Nous allons nous faire demander, comme on vient de le demander à mon collègue: « Quand reviendrons-nous à l'équilibre budgétaire? Quand atteindrons-nous le déficit zéro? » Les conservateurs veulent qu'on traite les Canadiens comme des numéros. Nous voulons traiter les Canadiens comme des êtres humains et nous voulons investir dans les Canadiens. Si on regarde où nous en sommes maintenant et la situation financière actuelle, on constate que nous sommes en excellente position pour continuer d'investir dans les Canadiens.
L'heure n'est pas à l'austérité. Il est l'heure d'investir: dans les vétérans, dans les communautés autochtones et dans la formation. Pour garder notre avantage concurrentiel à l'échelle de la planète, nous devons tout faire pour que ce soit au Canada que l'on trouve les gens les meilleurs et les plus brillants. C'est ce que nous faisons; nous allons continuer à investir.
Le gouvernement propose aussi des investissements records dans la recherche scientifique. Il y a quelques semaines, après la présentation du budget, le recteur de l'Université Laurentienne a publié une lettre ouverte dans le journal de la région. Il y écrit à quel point il est fier qu'on investisse enfin au Canada, dans la recherche canadienne, au lieu de ne pas tenir compte des travaux qui se font ici.
À bien des égards, ces investissements aident les Canadiens à réussir, ici comme à l'étranger. De plus, ils contribuent grandement à l'éducation des gens d'ici. Par rapport aux autres pays, nos universités sont assez accessibles. Les études universitaires sont relativement peu chères au Canada, bien que ce soit quand même coûteux. Plus d'occasions de faire de la recherche au Canada s'offrent aux étudiants à la maîtrise ou au doctorat. Nous développons ainsi l'image de marque du Canada en investissant et en faisant rayonner notre présence à l'étranger.
Je vais terminer là-dessus. Il y a beaucoup d'autres choses dans le budget dont j'aimerais parler. J'aurai peut-être une autre occasion de le faire.
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Monsieur le Président, je suis heureux de prendre la parole au sujet du projet de loi d'exécution du budget.
Il y a quelques semaines, j'ai parlé du budget initial et je lui ai donné plusieurs titres. L'un d'entre eux était « Chérie, j'ai réduit le budget des enfants » parce que le budget trahit nos enfants et petits-enfants en grossissant la dette de près de 100 milliards de dollars dans les prochaines années. D'ailleurs, dans environ cinq ans, nous dépenserons plus en paiements d'intérêts qu'en investissements dans nos forces armées.
On pourrait aussi remplacer le titre du budget par: « Hé, où est mon infrastructure? » Le gouvernement, qui promet mer et monde en infrastructure, semble s'inspirer de l'émission Oprah Winfrey Show. Au lieu d'entendre Oprah s'exclamer: « J'ai une voiture pour vous, et une pour vous, et une pour vous », nous voyons les libéraux annoncer les uns après les autres: « Voici un projet d'infrastructure pour vous, et un pour vous, et un pour vous ».
Malheureusement, il n'y a aucune infrastructure à l'horizon. Le directeur parlementaire du budget n'arrive même pas à trouver la moitié de ce qui a été prévu dans le budget de 2016. Sur les quelque 15 milliards de dollars promis en 2016, seuls 7,2 milliards de dollars peuvent être retracés. Une grosse partie de la somme reste introuvable, et une bonne part des fonds sont périmés. Je le comprends. Le directeur parlementaire du budget a souligné que les 7,2 milliards de dollars qui ont été dépensés jusqu'à maintenant n'ont permis de créer qu'un nombre limité d'emplois. En fait, il nous en coûte 700 000 $ par emploi créé grâce aux dépenses en infrastructure des libéraux.
J'ai un autre surnom à donner au budget. Je vais l'appeler le budget « Vantablack ». Aux députés qui se demandent ce que Vantablack veut dire, je précise que c'est la marque de commerce d'une substance chimique faite de nanotubes de carbone agencés verticalement et serrés les uns contre les autres. C'est la substance la plus sombre jamais découverte. Elle absorbe 99,965 % des radiations dans le spectre visible. Les libéraux nous parlent d'ouverture et de transparence. Ils disent que la lumière du soleil est le meilleur désinfectant qui soit. Ils affirment vouloir jeter un éclairage nouveau sur les affaires de l'État et veiller à ce qu'il soit au service de la population qui est sa raison d'être, c'est-à-dire les Canadiens. Malheureusement, même une supernova ne produit pas assez de lumière pour traverser le revêtement ultranoir de Vantablack qui masque le contenu de ce budget. Les libéraux nous ont montré à maintes reprises qu'ils n'étaient pas capables de faire preuve de transparence.
Le n'a pas su se montrer à la hauteur avec sa mise à jour de la Loi sur l'accès à l'information. Notre bureau fait des demandes d'accès à l'information depuis que nous avons commencé notre mandat à Ottawa, il y a deux ans. Certaines de ces demandes sont sans réponse depuis ce temps. Au rythme de tortue qui est celui du président du Conseil du Trésor, ces demandes seront peut-être admissibles à une pension de parlementaire avant qu'on finisse par y répondre.
Un homme du nom d'Allan Cutler a aidé le comité des opérations gouvernementales à préparer un très bon rapport, que le s'est empressé de jeter aux ordures. Le rapport portait sur l'amélioration de la protection des fonctionnaires dénonciateurs. M. Cutler a fait une demande d'accès à l'information sur le scandale de la banque UBS, l'un des plus gros scandales au monde dans le domaine bancaire. Des entreprises et des banques canadiennes y ont été mêlées. Elles envoyaient de l'argent à l'étranger pour qu'il soit blanchi, puis le récupéraient. M. Cutler s'est fait dire par le gouvernement que répondre à sa demande d'accès à l'information prendrait 800 ans. Les députés ont bien entendu: 800 ans.
Songeons aussi à l'affaire Atwal, où le a envoyé son conseiller à la sécurité nationale en mission pour raconter une histoire farfelue de factions incontrôlées du gouvernement de l'Inde. Je n'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire. Je suis certain que beaucoup de députés ont vu les images du en train de courir vers l'ascenseur pour échapper aux journalistes qui le talonnaient. Le ministre a couru tellement vite que même les Russes ont réclamé un test antidopage.
Nous constatons également un manque de transparence en ce qui concerne la construction navale. Selon le directeur parlementaire du budget, l'investissement dans la stratégie nationale en matière de construction navale se chiffrait à environ 60 milliards de dollars. Or, des experts nous disent maintenant qu'il s'élève à 100 milliards de dollars. Nous ne sommes pas sûrs du chiffre exact parce que le gouvernement refuse de publier la demande de propositions ou même de la fournir au directeur parlementaire du budget. Afin de pouvoir évaluer ce programme de construction navale, le directeur parlementaire du budget a dû se rendre aux États-Unis et suivre les procédures d'accès les plus rigoureuses afin de se renseigner sur le coût des navires Arleigh Burke pour ensuite déduire, à partir des données recueillies, ce que le Canada devrait payer pour ces navires, puisqu'il n'arrivait pas à obtenir cette information auprès du ministère de la Défense nationale.
J'aimerais citer le budget. D'ailleurs, je tiens à remercier les libéraux d'avoir seulement dépensé environ 800 $ pour la couverture au lieu des 200 000 $ dépensés l'année dernière. Pour ceux qui suivent le débat à la maison, je cite la page 365 du budget:
Comparativement à l’Énoncé de 2017, les charges de programmes directes sont plus faibles, ce qui s’explique par les charges projetées plus faibles des sociétés d’État consolidées [...], les résultats cumulatifs [...] et les perspectives ministérielles mises à jour.
C'est très bien. Cependant, lorsque l'on consulte la page 375 du budget, on constate que, de façon générale, les dépenses réelles liées aux charges de fonctionnement augmenteront seulement de 1,8 % de 2017-2018 à 2022-2023.
Habituellement, les faibles dépenses me conviennent assez bien. Toutefois, rappelons les cinq ans et plus d'inflation et de croissance démographique et les milliards de dollars que les libéraux affectent à la Stratégie nationale sur le logement, à la construction navale, aux infrastructures — dont la moitié sont introuvables — et aux mesures pour les Autochtones. La plupart de ces mesures sont très valables, mais les Perspectives concernant les charges de programmes ne tiennent pas compte de plusieurs milliards de dollars.
Nous avons demandé aux fonctionnaires du ministère des Finances de nous expliquer où est passé l'argent dont il est question à la page 364. Ils ont mis à jour les prévisions ministérielles. Où est l'argent? Ils ont refusé de répondre. Le directeur parlementaire du budget a demandé des précisions sur les dépenses du gouvernement au fil des ans. Vu les milliards de dollars de dépenses, où le gouvernement va-t-il couper pour arriver à 21,8 %? Le gouvernement a refusé de publier cette information. Le directeur parlementaire du budget a reçu à peine quelques renseignements confidentiels. On en revient encore à l'absence de transparence du gouvernement.
Le hic, c'est ce qui se cache derrière le budget « Vantablack », comme on dit. Ce n'est pas les 600 pages de mesures législatives. Ce n'est pas non plus les 200 pages de fouillis du projet de loi d'exécution du budget expliquant la taxe sur le carbone. Ce n'est même pas les problèmes qui se trouvent aux pages 365 et 375 dont je viens de parler. C'est le crédit 40, c'est-à-dire la caisse noire de 7,4 milliards de dollars du budget des dépenses.
Le processus budgétaire ne fonctionne que si le Parlement peut approuver des dépenses précises. Le a décidé de tenter de modifier le processus budgétaire afin d'en améliorer la transparence. Il est évident qu'il fait fausse route. Il apporte beaucoup de changements qui réduisent l'obligation de rendre des comptes au Parlement dans l'intérêt soi-disant de la transparence. Voici ce que le directeur parlementaire du budget a dit au sujet du Budget principal des dépenses:
Pour ce qui est du report de l’échéance du budget principal des dépenses, le gouvernement reconnaît que ce sont ses processus administratifs internes sclérosés, et non les échéances parlementaires, qui font principalement obstacle à l’alignement du budget et du budget des dépenses.
Le a affirmé que ces processus peuvent considérablement retarder la mise en oeuvre des programmes du gouvernement.
Les propres difficultés administratives du gouvernement sont la source des problèmes dans les prévisions budgétaires. Quelle est la solution? Moins de surveillance et un examen moins méticuleux. Le gouvernement n'arrive pas à s'organiser et à concrétiser ses programmes, alors il enlève aux députés et au public la capacité de lui exiger des comptes.
En temps normal, des pouvoirs de dépenser sont prévus dans le budget principal des dépenses et les budgets supplémentaires des dépenses. Les ministres comparaissent devant le comité en compagnie de leurs sous-ministres et de membres du personnel pour défendre leurs décisions en matière de dépenses et expliquer exactement à quoi serviront les dépenses. Or, le gouvernement veut maintenant éliminer tout ce processus à l'égard de 7 milliards de dollars. Si l'on ne tient pas compte des dépenses de fonctionnement liées à l'infrastructure, cela représente plus de 10 % des dépenses du gouvernement. Ce sont 7,4 milliards de dollars que le Conseil du Trésor pourra distribuer sans explication ni surveillance. Ce n'est que dans les comptes publics, après la prochaine élection, que nous apprendrons à quelles fins ils auront été utilisés. Ceci n'est qu'une autre tactique du gouvernement en vue d'échapper à l'oeil du public.
Le Cabinet du et l'équipe de surveillance du Conseil du Trésor n'ont pas encore approuvé l'affectation de 7,4 milliards de dollars à cette caisse noire. Force est de se demander comment on peut penser qu'il faut que le Parlement approuve cette affectation alors que le Cabinet ne l'a même pas fait. Les programmes prétendument financés au moyen de ces crédits n'ont ni été approuvés par le Cabinet ni examinés par le Conseil du Trésor. Advenant qu'ils soient inadmissibles à un financement, les fonds seront gelés. Les libéraux affectent des fonds à des programmes qui n'ont pas encore été approuvés — au cas où ils seraient réalisables — alors qu'ils pourraient plutôt affecter cet argent à d'autres priorités, notamment les projets d'infrastructure.
La description du crédit 40 est tellement vague qu'on pourrait y faire entrer n'importe quoi. Aucune base juridique n'exige que les fonds affectés au crédit 40 soient utilisés pour les éléments précisés. Le gouvernement peut dépenser cet argent comme bon lui semble. Les mêmes gens qui sont à l'origine du scandale des commandites, qui ont estimé judicieux de dépenser 8 millions de dollars de l'argent des contribuables pour construire une patinoire sur la Colline du Parlement, qui ont payé 500 000 $ pour faire recouvrir un édifice à l'occasion du 150e anniversaire du Canada, mais qui ne peuvent même pas organiser la fête du 1er juillet, souhaitent maintenant pouvoir dépenser 7,4 milliards de dollars sans surveillance.
C'est une honte. De ce côté-ci de la Chambre, nous ne les laisserons pas faire. Ni moi ni les Canadiens ne souscrirons à cette attaque contre les principes et la surveillance parlementaires.
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Monsieur le Président, c'est un honneur pour moi de me lever à la Chambre aujourd'hui et d'ajouter ma voix à celle des 100 000 membres de ma communauté en réponse au budget de 2018.
Présenté le 27 février dernier, le troisième budget du gouvernement prend des mesures audacieuses en faveur de notre environnement, de l'équité et de notre classe moyenne. Le plus important, c'est le pas de géant que ce budget fait pour l'égalité des sexes avec de nouvelles mesures législatives pour l'équité salariale. Il permet ainsi aux femmes canadiennes de bénéficier d'une chance réelle et égale de réussir. Chaque jour, je suis rempli d'humilité devant la force des Canadiennes provenant de partout au pays. Elles sont des leaders dans le monde des affaires, dans leurs communautés et dans les luttes environnementales. Les femmes sont au coeur de la société canadienne et nous poussent à faire mieux, à être meilleurs et à espérer mieux. J'ai le privilège de siéger au côté de nombreuses femmes qui me rendent fier d'être député. Nous sommes d'ailleurs plus forts d'avoir un nombre égal de femmes à la table décisionnelle du Cabinet.
Cependant, ma fierté pour le travail que nous avons accompli ensemble est ennuyée par l'ampleur et l'importance du travail qu'il reste à faire. Le budget de 2018 jette les bases d'un avenir prometteur pour tous les Canadiens. Pour les membres de notre communauté de Vaudreuil—Soulanges, ce budget ouvre la voie au succès pour les familles de la classe moyenne, à plus de sécurité pour nos aînés les plus vulnérables et à un meilleur avenir pour les jeunes Canadiens.
Je suis fier de dire que le budget de 2018 prévoit un investissement additionnel de près de 300 millions de dollars dans le système de soins de santé du Québec, ce qui signifie que notre gouvernement veut soutenir les provinces pour s'assurer que notre province du Québec sera mieux préparée et capable de répondre aux besoins de notre population changeante dans les années à venir. Cet investissement signifie que, depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons augmenté de 600 millions de dollars les transferts en matière de santé au Québec. Ces progrès s'ajoutent aux prestations disponibles pour les personnes âgées, les enfants et les travailleurs qui représentent maintenant près de 100 milliards de dollars d'investissements historiques, cette année seulement.
Le gouvernement prend des mesures concrètes et tangibles pour répondre aux besoins des membres de ma collectivité et de partout au Canada. Dans ma circonscription, notre communauté a la chance de profiter des richesses offertes par la nature. Du sommet du mont Rigaud aux rapides de l'île Perrot en passant par les chemins forestiers de Saint-Lazare, les membres de ma communauté, Vaudreuil—Soulanges, attendent et méritent un gouvernement qui prend au sérieux les risques liés à l'environnement. Ils méritent un gouvernement qui appuie la science, la technologie et qui sait reconnaître et apprécier les richesses naturelles du Canada.
Le budget de 2018 prend des mesures nécessaires et significatives pour le faire et bien plus encore, grâce à un investissement historique de 1,3 milliard de dollars sur cinq ans pour protéger notre beauté naturelle. Cet investissement signifie que les espèces, les terres et les écosystèmes à risque seront mieux protégés et en meilleure capacité de se remettre des dommages déjà causés par les changements climatiques.
[Traduction]
Il signifie que la capacité fédérale de gestion des aires protégées et des parcs naturels sera accrue. Le plan présenté dans le budget permettra en outre de veiller à ce que les aires de conservation soient mieux gérées, intégrées et coordonnées au moyen d'un réseau s'appuyant sur la collaboration avec les partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones.
Enfin, il signifie que mes deux enfants et des milliers d'enfants comme eux au Canada pourront visiter les parcs naturels que nous aimons tant gratuitement jusqu'à leur 18e anniversaire.
Les gens de chez moi et les Canadiens en général se préoccupent également de leur avenir et de ce qu'ils vont laisser à leurs enfants. Les niveaux des émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter et les changements climatiques et leurs répercussions concrètes actuelles et à venir sur notre région les inquiètent.
Je suis fier du fait que le budget de 2018 prévoie près de 110 millions de dollars sur les cinq prochaines années pour la mise en place de la tarification du carbone, une promesse du gouvernement libéral. Mes enfants et les enfants des générations à venir seront heureux que le et la aient su faire preuve de leadership en considérant la protection de l'air, de l'eau et de notre avenir comme des priorités.
Nous savons également que pour protéger les générations futures, nous devons veiller à ce que tous les jeunes Canadiens aient des chances réelles et égales de réussir, et cela commence par des familles de classe moyenne fortes et à l'aise financièrement. C'est la raison pour laquelle nous allons indexer l'Allocation canadienne pour enfants à l'inflation, à compter de juillet prochain, afin d'offrir 5,6 milliards de dollars en soutien direct aux familles canadiennes qui en ont le plus besoin.
Tous les mois, les familles de ma circonscription, qui comptent plus de 22 000 enfants, reçoivent au total 6 millions de dollars au titre de l'Allocation canadienne pour enfants. Cet investissement permet de sortir des milliers d'enfants de la pauvreté et aide leurs parents à subvenir à leurs besoins et à les inscrire à des activités sportives. Maintenant, plus que jamais, nos enfants vont grandir en bénéficiant du soutien dont ils ont besoin pour réussir.
D'après les discussions que j'ai eues avec les gens de ma collectivité, les effets de cette allocation se font déjà sentir. Des parents m'ont dit qu'ils peuvent désormais acheter des vêtements adéquats à leurs enfants pour aller à l'école. D'autres parents m'ont dit qu'ils sont maintenant en mesure d'acheter les fournitures scolaires qu'ils n'ont pas pu acheter pendant des années, faute de moyens. Des directeurs de camps de jour m'ont dit que six mois après qu'on ait ajusté l'Allocation canadienne pour enfants, on a eu, pour la première fois en 25 ans, une liste d'attente pour les enfants qui souhaitaient s'inscrire à un camp d'été. Pour la plupart d'entre eux, c'était la première fois qu'ils pouvaient s'y inscrire.
Lorsque ces enfants grandiront, le gouvernement libéral sera là pour les aider à acquérir l'expérience de travail et les compétences dont ils ont besoin pour décrocher un emploi enrichissant et bien rémunéré, grâce à un investissement de près de 450 millions de dollars dans la Stratégie emploi jeunesse. Le budget de 2018 propose d'accorder du soutien financier à la préparation à la formation d’apprenti, en partenariat avec les provinces, les territoires et les établissements d'enseignement postsecondaire. Plus que jamais auparavant, les jeunes seront bien outillés pour réussir, s'épanouir et diriger le pays que nous leur léguerons.
[Français]
Nous prenons également des mesures significatives pour protéger notre patrimoine et notre culture. À Vaudreuil-Soulanges et partout au Québec, nous sommes fiers de notre histoire et de notre patrimoine. C'est un héritage qui mérite d'être protégé.
Le budget de 2018 appuie le Plan d'action pour les langues officielles, qui offrira plus de 400 millions de dollars en nouveaux fonds aux organismes communautaires et aux journaux francophones et anglophones minoritaires. En outre, il améliorera l'accès aux services en anglais dans les communautés majoritairement francophones.
Ces initiatives s'accompagnent d'un investissement de 50 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir le journalisme local. Franchir ces étapes aujourd'hui envoie un message clair aux Canadiens et aux membres de ma communauté de Vaudreuil-Soulanges. Dans notre Canada, tous les gens sont les bienvenus. Nous les soutiendrons. Nous agissons pour leur fournir les meilleurs services dans la langue de leur choix pour les années à venir.
[Traduction]
Le budget symbolise notre engagement envers la population canadienne et les promesses que nous lui avons faites. Il témoigne du fait que le gouvernement n'est pas là simplement pour faire des investissements, mais également pour mettre en place des programmes. Nous sommes là pour offrir aux Canadiens un changement réel qui reconnaît que nous devons en faire davantage pour favoriser l'égalité, la protection de l'environnement ainsi que la croissance et la réussite de la classe moyenne.
Le budget est la preuve que le gouvernement écoute les Canadiens d'un bout à l'autre du pays. Il ne fait pas que prendre note des problèmes; il travaille activement pour les régler. C'est le genre de changement auquel je suis, comme toujours, fier de participer.
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Monsieur le Président, je suis moi aussi heureuse d’intervenir aujourd’hui et d’avoir la possibilité de parler de toutes les mesures positives que je vois dans le budget 2018 de notre gouvernement.
Lorsque, dans ce budget, il est question d’égalité et de croissance, ainsi que d’une classe moyenne forte, cela touche un grand nombre d’entre nous et de nos collectivités.
Je veux mentionner plus particulièrement les investissements en infrastructures qui sont prévus dans ce budget, mais je dois d’abord revenir à l’époque où j’étais conseillère municipale à Toronto.
Mes fonctions de conseillère à North York ou à Toronto m’ont constamment amenée à m’occuper de budgets. À la fin de l’année, il fallait toujours décider de la façon de répondre aux besoins de nos villes sans trop augmenter les impôts fonciers.
Pendant ma première année comme conseillère, j’ai été inondée d’appels téléphoniques de personnes âgées et d’autres gens à faible revenu de la circonscription, qui me disaient qu’ils ne pouvaient pas assumer de telles augmentations. On parlait à l’époque de hausses de 2,5 % ou 2,8 %. J’ai tellement entendu de gens pleurer et exprimer leur tristesse que je n’ai jamais oublié ces conversations, même si elles remontent déjà à bien des années.
À ce moment-là, je m’étais engagée auprès de ces personnes à faire à tout en mon pouvoir pour éviter que leurs impôts fonciers augmentent, étant donné que nombre d’entre elles ne disposaient que d’un revenu limité ou fixe pour vivre et qu’elles ne pouvaient d’aucune façon assumer ces hausses. Elles étaient aux prises avec tellement d’autres augmentations dans d’autres secteurs que l’ajout d’une hausse des impôts fonciers leur donnait l’impression qu’elles allaient perdre leur maison. À cette époque, je m’étais donc engagée auprès d’elles à faire tout ce que je pouvais pour les protéger et leur éviter ces hausses.
Pour y arriver, il a fallu constituer des groupes de travail, examiner les budgets et penser à des façons de réduire les dépenses d'un côté ou de trouver de l’argent de l'autre. Pendant 11 ans, nous avons constamment tenté d’équilibrer nos budgets et d’économiser d'un côté pour éviter des hausses de l'autre.
Pendant environ six ans, nous avons appliqué le principe du déficit zéro, mais les conséquences de cette politique ont fini par se faire sentir, puisqu'il faut tout de même de l'argent pour avancer. Il y a des limites aux compressions ou aux économies qu’on peut faire. Il vient un temps où des fonds additionnels doivent être trouvés; autrement, les routes se détériorent et on néglige les transports en commun. Je voyais des centres communautaires se détériorer, et la ville ne se portait pas aussi bien que je l’aurais souhaité.
C’est l’une des raisons qui m’ont incitée à devenir candidate sur la scène fédérale. J’avais l’impression que l’argent se trouvait dans les coffres du gouvernement fédéral et que si nous voulions investir dans nos édifices et nos villes, je devais aller à Ottawa pour défendre les mêmes dossiers que je défendais à l’échelon municipal, c’est-à-dire investir dans le transport en commun et dans la qualité de vie des citoyens afin que ceux-ci puissent vivre un peu mieux. J’ai donc présenté ma candidature et, avec la bénédiction de ma collectivité, j’ai la chance de la représenter au fédéral depuis environ 19 ans.
En arrivant ici, j’ai fait exactement ce que j’avais dit que je ferais. J’ai commencé par chercher une façon de verser plus d’argent aux municipalités. J’ai rencontré Jean Chrétien, alors premier ministre, pour lui expliquer comment les choses se passaient dans les municipalités. Il m’a rappelé que les villes étaient des créatures des provinces et non du gouvernement fédéral. Nous ne pouvions pas prononcer le mot « ville » à la Chambre. Je ne pouvais pas parler des difficultés des villes de Toronto, Hamilton ou Niagara parce qu’elles n’étaient pas du ressort direct du gouvernement fédéral.
Malgré cela et grâce à ma persistance, M. Chrétien a formé un groupe de travail qu’il m’a demandé de présider. Il m’a également demandé de consulter nos centres urbains. Je pense que c’était sa manière à lui de tenir une nouvelle députée occupée, mais j’ai rempli le mandat de 18 mois qu’il m’avait confié. J’ai passé beaucoup plus de temps dans la ville et j’ai sillonné le pays. J’ai consulté des responsables de centres urbains afin de savoir quelles étaient leurs difficultés. En collaboration avec la FCM, l’Université York, la Ville de Vancouver et de nombreux chercheurs universitaires, nous avons produit un excellent rapport qui soulignait la nécessité d’élaborer une stratégie urbaine nationale capable de répondre aux besoins des municipalités.
De plus, nous avons maintenant une taxe sur l’essence, bien entendu, nous avons des programmes d’infrastructure et nous pouvons parler librement des défis que doivent relever nos villes d’un bout à l’autre du pays. Voilà pourquoi je me réjouis de ce que notre gouvernement a accompli depuis presque trois ans en investissant dans le transport en commun, dans l’infrastructure et dans une foule de projets qu’il revient au gouvernement fédéral de lancer parce que les villes n’ont pas assez d’argent et que les provinces sont aux prises avec leurs propres problèmes.
C’est le travail en partenariat qui a permis tout cela. C’est grâce au partenariat créé entre le gouvernement fédéral, les provinces et les municipalités pour assurer l’essor de notre pays. Je vous le dis franchement, avoir pu faire cela et voir que cela marche, c’est ma plus grande satisfaction depuis que je suis ici. Grâce aux milliards que nous investissons dans le cadre de ce budget au profit des villes de partout au pays, nous allons enfin disposer des infrastructures dont nous avons désespérément besoin pour faire concurrence à n’importe quel autre pays.
On parle de la congestion dans les villes. Pour réduire cette congestion, nous devons investir dans le transport en commun, dans les petites collectivités comme dans les grandes. Je suis très fière de pouvoir vous annoncer qu'après un premier investissement de 685 millions de dollars il y a quelques années, nous venons d'inaugurer la nouvelle ligne de métro qui remonte la route 7 jusqu'à la ville de Vaughan en faisant un arrêt à l'Université York. Ce métro permet de retirer des milliers de voitures de la circulation et, fait encore plus important, il réduit la congestion. Il procure également un meilleur moyen de transport en commun à un grand nombre d'étudiants, augmente les possibilités d'agrandissement de l'Université York et améliore la qualité de vie de tous les étudiants et des universitaires qui se rendent à l'université chaque jour.
Bien sûr, nous commençons maintenant le projet de train léger sur l'avenue Finch, ce qui constituera un progrès énorme pour les milliers de personnes qui utilisent l'autobus pour se rendre au Collège Humber.
Toutes ces connexions coûtent de l'argent, c'est inévitable, et rien ne serait possible sans un important investissement de la part du fédéral. C'est pourquoi je suis si heureuse de voir ce que nous faisons dans ce budget de 2018, et ce que nous avons aussi fait dans les budgets de 2017 et 2016.
J'aimerais maintenant parler de certains résidants de ma circonscription.
Tous les aînés du 35 Shoreham, une résidence pour personnes âgées, sont des gens qui ont connu des difficultés. Ce sont des aînés à faible revenu qui reçoivent tous le Supplément de revenu garanti, que nous avons légèrement bonifié, comme nous le faisons presque chaque année. Nous essayons de suivre la hausse du coût de la vie, tout en reconnaissant les défis auxquels tous ces aînés sont confrontés. Bon nombre d'entre eux ont des problèmes de santé, sont des immigrants nouvellement arrivés au pays et ont donc des problèmes de langue, et vivent des difficultés en général.
Nous avons également investi dans la recherche. Qu'il s'agisse du centre de génomique ou du CRSNG, la recherche est d’une importante capitale pour nous aider à trouver des réponses à certaines des terribles maladies qui peuvent nous affecter. À titre de membre du caucus de la sclérose latérale amyotrophique, la SLA, je pense très souvent à Mauril Bélanger, et je pense que tous nos collègues ont ressenti son départ comme une triste perte. Investir davantage dans la recherche nous aidera à trouver des réponses et des solutions aux maladies rares comme la SLA.
Le régime d'assurance-médicaments est notre nouvelle initiative, et j'espère qu'à l'avenir, nous pourrons conjuguer nos efforts pour réduire le coût des médicaments dans l'ensemble du pays. Il s'agit d'une nouvelle initiative que j'ai hâte de voir arriver à terme, et je sais que tous les députés l’espèrent tout autant.
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Monsieur le Président, nous parlons des priorités du budget établi par le gouvernement libéral du Canada.
Je représente la circonscription de Nanaimo—Ladysmith, qui se trouve sur la côte de la Colombie-Britannique, et quand le , le week-end dernier, a déclaré, sur un ton goguenard, qu’il envisageait d’investir des fonds fédéraux dans l’oléoduc Kinder Morgan, cela a été un véritable choc pour les électeurs qui pensaient l’avoir élu sur sa promesse de lutter contre le changement climatique, sans parler des autres promesses qu’il a faites à propos de la révision du processus d’évaluation de l’oléoduc Kinder Morgan. Les électeurs ne l’ont certainement pas élu pour ça, il n’en a pas reçu le mandat. Je suis sûre que cela a été un choc considérable pour ceux qui croyaient à ses promesses au sujet du changement climatique, du consentement des Autochtones, et des évaluations environnementales, car sa décision menace notre littoral avec encore plus de bateaux chargés de bitume.
Cela dit, j’aimerais parler des initiatives en matière d’égalité des sexes qui ne figurent pas dans le projet de loi d'exécution du budget du gouvernement. Les femmes y sont mentionnées des centaines de fois, mais il y a par contre très peu d’initiatives concrètes qui auront un impact sur la vie des femmes, cette année et l’année prochaine. Aucun crédit n’est prévu pour la parité salariale. Aucun crédit n’est prévu pour des garderies d’enfants à coût abordable.
Comment le gouvernement peut-il croire que le budget vise l'égalité des femmes, alors qu'il ne finance pas de système de garderie universel et abordable et qu'il ne réforme pas l'assurance-chômage afin que toutes les femmes puissent avoir accès au congé parental? Ces objectifs sont tous importants. Le gouvernement a reçu beaucoup de conseils de la part de nombreux militants du mouvement féministe, notamment des organismes internationaux comme Oxfam, le Centre canadien de politiques alternatives, le Syndicat canadien de la fonction publique et le Congrès du travail du Canada. Le gouvernement a reçu les meilleurs conseils possible, et je suis déçue qu'il ne les ait pas suivis.
Mardi dernier, avec deux de mes collègues néo-démocrates, j'ai publié un bulletin à l'occasion de la Journée de l'égalité du Canada, qui marque l'anniversaire où, il y a 33 ans, le gouvernement conservateur de l'époque, contraint par les tribunaux, a introduit dans la Charte les dispositions relatives à l'égalité. Nous attendons toujours. Selon l'analyse que nous avons présentée mardi, les dispositions relatives à l'égalité des sexes prévues dans le budget et le projet de loi d'exécution du budget sont très décevantes.
Parlant du projet de loi , l'un des premiers éléments dont je veux parler, c'est la crise des garderies. Il n'existe toujours pas de système de garderie universel et abordable. Le système actuel répond à peine aux besoins d'un enfant sur quatre. Ma soeur a dû quitter Toronto parce qu'elle n'arrivait pas à trouver de garderie abordable. Elle payait davantage pour la garderie que ce que son mari et elle payaient pour leur loyer. C'est la même chose pour les familles partout au Canada.
Le Fonds monétaire international recommande que le gouvernement libéral investisse 8 milliards de dollars par année pour un programme de garderies universelles et abordables et affirme que celui-ci se financerait. Avec un tel programme, les femmes pourraient réintégrer le marché du travail et ainsi gagner un salaire, contribuer à l'économie et payer un impôt sur le revenu. Les pays qui se sont dotés d'un programme aussi audacieux, innovateur et progressiste que celui des garderies universelles et abordables ont constaté qu'il se finançait. C'est certainement le cas au Québec.
En mars, le Conference Board du Canada a formulé une opinion allant dans le même sens, de même que le gouverneur de la Banque du Canada. Ils recommandent tous le programme. Le gouvernement ne saurait trouver des conseils plus crédibles en matière d'économie et n'investit pourtant aucun argent frais.
La députée de fait du bon travail à titre de porte-parole pour les enfants et les familles. Nous ne cesserons d'insister pour que le gouvernement fasse cet investissement des plus fondamentaux, qui serait une première mesure de sa part pour favoriser l'avancement des femmes.
Il y a aussi une énorme lacune du côté de l'équité salariale. Voici ce qu'a déclaré le dans son discours sur le budget. Je cite:
Dans ce budget, le gouvernement fait un pas historique et important dans cette direction en proposant un projet de loi qui prévoit l'équité salariale proactive dans les secteurs sous réglementation fédérale. [...] ce que nous pouvons faire, c'est donner l'exemple [...]
Toutefois, le budget ne prévoit absolument rien pour l'équité salariale. Il ne répond même à la demande très simple qu'ont formulée le Congrès du travail du Canada et d'autres partenaires, consistant à établir dès maintenant la fonction de commissaire à l'équité salariale, un bureau pour l'égalité hommes-femmes, afin de mettre sur pied une infrastructure administrative et développer un programme afin que le gouvernement concrétise l'équité salariale. Soulignons qu'il n'y a toujours pas de loi pour l'équité salariale, bien que le gouvernement de Pierre Trudeau l'ait promis il y a 42 ans.
À mon insistance et à celle de ma collègue la députée de , le gouvernement libéral actuel a promis la parité salariale à l’occasion de notre toute première motion de l’opposition à la Chambre. Nous étions ravies que le gouvernement accepte de mettre en place la parité salariale. Et voilà où nous en sommes aujourd’hui. Les libéraux continuent de faire traîner les choses jusqu’au bout. S’ils avaient voulu faire campagne, en 2019, sur un vrai féminisme et sur un investissement sérieux dans les femmes, ils auraient mis en place ce programme fondamental qu’est la parité salariale. Or, le budget ne prévoit toujours pas de crédits pour cela, et un projet de loi n’a toujours pas été présenté.
À la période des questions, la a dit que le projet de loi ne serait pas déposé avant l’automne. Ce n’est pourtant pas la recommandation que lui a faite le groupe de travail sur l'équité salariale représentant tous les partis. Ce n’est pas non plus la recommandation que lui ont faite les ONG partenaires. C’est très décevant.
Le budget contient toutefois quelques bonnes initiatives, et je m’en réjouis, à propos de la coordination, par le fédéral, des politiques visant à prévenir les viols et les agressions sexuelles dans les campus universitaires. C’est une bonne nouvelle.
Par contre, ce qui manque dans le budget et que j’ai mentionné dans mon bulletin sur l’égalité des sexes, c’est une évaluation de la demande formulée à maintes reprises par les néo-démocrates, à savoir que les libéraux financent les organisations de première ligne qui fournissent la majorité des services immédiats accessibles aux femmes. Ces organisations assurent un service téléphonique 24 heures sur 24, et elles offrent un foyer aux femmes qui sont victimes de violence familiale. Elles aident aussi les femmes sans-abri qui se retrouvent complètement démunies.
À maintes reprises, ces groupes de première ligne ont dit qu’ils ne voulaient pas d’un programme de financement qui les obligerait à remplir des demandes de subventions et à faire concurrence à leurs partenaires des ONG. Ils ne veulent pas non plus être obligés de mettre en place un programme novateur pour ensuite constater, à la fin de l’année, que le financement ne sera pas renouvelé et qu’ils seront obligés de mettre des gens à pied. Ils veulent plutôt un financement opérationnel afin de pouvoir conserver leur personnel. Le budget aurait pu amorcer quelque chose dans cette direction, mais nous n’avons pas réussi à en trouver la moindre mention.
Depuis février, je demande à la ministre, par lettre personnelle ou en comité, de bien vouloir préciser à quoi servira ce financement. S’agit-il d’un financement opérationnel pour ces groupes de première ligne qui viennent en aide aux femmes en leur donnant un abri et de la nourriture? J’attends toujours une réponse.
Mardi dernier, à la Chambre, en réponse à mon collègue de qui venait de dire que la ligne d'assistance d’urgence pour les victimes d'agression sexuelle avait dû être fermée là-bas faute de financement opérationnel, la ministre a répondu que notre bulletin était sévère, ce qui est ridicule. Son budget manque de clarté. Nous lui avons donné la possibilité d’être plus claire. J’espère qu’elle a compris ce que les groupes de femmes lui ont demandé. Si elle a l’intention de leur donner du financement, si on l'a prévu dans le budget, alors je la remercie, mais nous ne pouvons pas le savoir. S'il n'est encore question que d'un programme de financement spéculatif et axé sur la concurrence, alors c'est très décevant.
Le transport en commun est un autre élément de plus en plus important, tout particulièrement pour les femmes des régions rurales. Dans les régions où il n'y a pas de transport en commun, en Colombie-Britannique, les femmes ne sont pas en sécurité. La route des pleurs en est un parfait exemple. Cela empêche aussi les femmes d'accepter des emplois. C'est réellement un facteur déterminant. Nous exhortons le gouvernement à faire d'importants investissements dans les infrastructures de transport en commun dans les régions rurales. Les femmes seront plus en sécurité et pourront améliorer leur situation financière.
Aucune mesure ne prévoit des dispositions sur l'équité en matière d'emploi dans les projets d'infrastructure. Il y a eu d'excellents exemples dans le passé. Dans les années 1990, le gouvernement néo-démocrate en Colombie-Britannique en a fait une condition pour les investissements dans l'infrastructure. Les employeurs sont maintenant tenus d'embaucher 20 % de femmes, de personnes faisant partie de groupes visés par l'équité en matière d'emploi et d'Autochtones. Cette façon de procéder a très bien fonctionné pour le projet d'autoroute sur l'île de Vancouver, où j'ai été élue. Quelle excellente occasion! Compte tenu de ses dépenses sans précédent dans l'infrastructure, le gouvernement devrait inclure ces conditions. Le budget n'en fait nullement état.
Nous sommes heureux que le gouvernement s'engage à présenter un projet de loi sur l'analyse comparative entre les sexes, mais il doit le faire dès maintenant. Le comité de la condition féminine, composé de représentants de tous les partis, l'a demandé il y a deux ans, mais aucune mesure n'a été prise jusqu'à présent. Un tel projet de loi ferait que toutes les décisions budgétaires seraient prises de façon transparente et sous l'angle de l'équité entre les sexes.
Nous sommes ravis que le ministère de la Condition féminine devienne un ministère à part entière. C'est ce que le NPD a préconisé dans de nombreux programmes électoraux. Mon collègue le député d' a défendu cette position au comité. Nous sommes heureux de constater que, deux ans et demi plus tard, le gouvernement a suivi notre conseil.
En résumé, il y a beaucoup de belles paroles, mais pas assez d'action. Il n'y a pas suffisamment de mesures prises pour aider les femmes. J'exhorte le gouvernement à accélérer la cadence et à investir véritablement pour aider les femmes, et ce, dès maintenant. L'économie s'en portera mieux, et nous nous en porterons tous mieux. Ce sera plus équitable.
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Monsieur le Président, je suis absolument ravie d’intervenir aujourd’hui au nom des résidents de Davenport, une circonscription que je suis très fière de représenter, pour parler du projet de loi .
Le budget de 2018 s’inscrit dans la lignée de ce que nous tentons de faire depuis que nous avons été élus, à la fin de 2015, et de notre premier budget, en 2016-2017, à savoir continuer de soutenir les Canadiens, les familles, les jeunes et les personnes âgées ainsi que de créer les conditions gagnantes pour l’avenir du Canada et des Canadiens. Si je devais résumer, je dirais que c’est ce que vise fondamentalement ce budget, qui s’inscrit dans la continuité de ce que nous avons déjà tenté de réaliser.
Je vais axer mes observations sur les domaines où, selon moi, le budget de 2018 comporte le plus d’avantages pour Davenport. Je commence par un élément que je considère comme prioritaire à l’heure actuelle, c’est-à-dire les compétences et les emplois d’aujourd’hui et de demain.
Dernièrement, j’ai assisté à une séance du Forum des politiques publiques dont l’une des personnes invitées était Mark Carney. Il a parlé de différentes choses. Il a notamment indiqué que toute période importante d’évolution technologique détruit sans merci des emplois et des moyens de subsistance et donc, des identités. Il a aussi parlé d'un certain nombre de sondages, mentionnant que plus de 90 % des gens pensent que l’automatisation n’aura aucun effet sur leur emploi tandis que les PDG des entreprises pensent exactement le contraire. Il a ajouté que nous reprendrons tous le chemin de l’école et qu’il faut y retourner non seulement pour de l’apprentissage continu, mais aussi pour examiner notre système d'aide sociale afin de déterminer comment nous allons soutenir notre population dans l’avenir.
Je vous raconte tout cela parce qu’en 2015, dans le cadre de l’un des débats de la campagne électorale, au centre communautaire J. J. Piccininni, un jeune de 17 ans m’a demandé comment le gouvernement allait s’y prendre pour le protéger et lui garantir un emploi puisque les emplois qui l'attirent sont maintenant assumés par des robots. Je lui ai répondu que le monde évoluait plus rapidement que jamais, mais que nous avions une chance de vraiment planifier notre avenir. Je tiens à ce que les gens sachent que le gouvernement s’occupe de ce problème. L’an dernier, nous avons injecté, dans le budget de 2017, des sommes considérables dans les compétences et la formation et nous avons assoupli beaucoup notre système d'aide sociale pour permettre aux Canadiens de bénéficier de formation. Nous faisons tout pour encourager l’apprentissage continu. Que les Canadiens veuillent étudier à temps partiel, qu’ils reçoivent des prestations d’assurance-emploi et souhaitent se recycler ou qu’ils soient en mi-carrière et veulent changer complètement de voie, nous avons mis une foule de programmes en place à cette fin.
Cette année, dans le budget de 2018, nous avons poursuivi dans cette voie. Nous avons fait un investissement historique de près de 4 milliards de dollars en cinq ans pour soutenir la prochaine génération de chercheurs canadiens. Nous nous efforçons d’investir dans certains des domaines qui proposeront des emplois dans l’avenir. Comment investirons-nous dans des domaines qui créeront ces emplois de l’avenir et encouragerons-nous certaines de ces innovations? Une somme de 1,2 milliard de dollars sur cinq ans a été accordée aux conseils subventionnaires et aux chaires de recherche du Canada, outre les fonds supplémentaires visant les laboratoires, l’équipement et l’infrastructure sur lesquels les chercheurs s’appuient tous les jours. Nous avons aussi injecté pas mal d’argent pour aider nos collèges. Je suis ravie de voir qu’ils sont à l’avant-plan dans la création de programmes qui permettent aux travailleurs canadiens de faire la transition.
Nous avons investi 2,6 milliards de dollars dans l’entrepreneuriat, une somme appréciable. Nous voulons faire en sorte qu’il soit plus facile pour les Canadiens de faire des affaires, et pour les entrepreneurs d’accéder aux ressources dont ils ont besoin pour innover, s’améliorer, créer des emplois et trouver des clients partout dans le monde.
Par ailleurs, nous investissons près de 2 milliards de dollars dans des programmes d’aide aux entreprises appartenant à des femmes, ce que je trouve extraordinaire, et dans toute une série de programmes qui vont aider les entreprises à innover et à se développer au Canada et dans le monde entier. Nous en sommes très fiers.
Je vais maintenant passer à la rubrique suivante, qui figurait en haut de ma liste dans mes consultations prébudgétaires de 2018, à Davenport. Les gens m’ont dit que le Canada ne pourra pas réaliser son plein potentiel si 50 % de la population reste à l’écart. Comme vous le savez, nous avons investi pas mal d’argent pour nous assurer que les femmes ont autant de chances de réussir que les hommes, quel que soit le secteur qu’elles ont choisi. L’égalité entre les sexes est le mot d’ordre du gouvernement, qui a pris des mesures pour aider les femmes et les filles, réduire les écarts de salaires entre les hommes et les femmes, et augmenter la participation des femmes sur le marché du travail, ce qui contribuera à la croissance économique pour tous les Canadiens. Je suis sûre que les députés l’ont déjà entendu maintes et maintes fois, mais nous en sommes très fiers. Il est grand temps que nous investissions sérieusement dans ces secteurs-là.
Nous comptons déposer notre projet de loi sur la parité salariale cet automne. Je faisais partie du comité. Nous avons intitulé le rapport « Il est temps d’agir » parce que nous savions que les femmes attendaient des mesures depuis longtemps. Nous nous assurerons, au gouvernement fédéral, que la parité salariale est appliquée d'un bout à l'autre du pays.
Nous investissons également pas mal d’argent pour aider les femmes à faire carrière dans des métiers spécialisés. C’est ainsi que nous investissons 20 millions de dollars sur cinq ans dans un projet pilote de subventions incitatives aux apprenties. Nous verrons si ça marche et si nous avons besoin d’investir davantage dans ce programme.
Une série d’autres initiatives ont été prises pour encourager la participation des femmes au marché du travail. J’ai parlé du programme d’entrepreneuriat, qui va aider les femmes à démarrer et à développer une entreprise.
Je m’en voudrais de passer sous silence la nouvelle prestation parentale partagée de l’assurance-emploi. Bon nombre de parents m’ont dit combien ils en étaient fiers. Cela leur donne jusqu’à huit semaines de plus si les deux partenaires avec enfants décident de prendre un congé parental. En fait, cela permet aux femmes, qui sont celles qui se prévalent le plus souvent du congé parental, de retourner sur le marché du travail plus rapidement. J’en suis très fière.
Le gouvernement propose de débloquer 23 millions de dollars sur deux ans, à partir de cette année, pour augmenter le financement du programme de multiculturalisme géré par Patrimoine canadien. On lit dans le budget que ce financement soutiendrait des consultations à l’échelle du pays sur une nouvelle approche nationale contre le racisme. Il permettrait de réunir les experts, les organismes communautaires, les citoyens et les dirigeants interconfessionnels pour trouver de nouveaux moyens de lutter contre la discrimination et consacrerait des fonds accrus à la lutte contre le racisme et la discrimination ciblant des groupes minoritaires identifiés.
Je me suis rendue dans une mosquée locale, il y a deux ou trois semaines, et l’un des fidèles est venu me dire qu’il avait du mal à trouver du travail et qu’il était convaincu que c’était à cause de son nom et pas de ses qualifications. Je lui ai dit que nous avions prévu de l’argent dans le budget de 2018 pour combattre le racisme et la discrimination systémique. Je lui ai promis d’organiser une réunion dans notre circonscription avec des employeurs et des groupes minoritaires qui estiment souffrir de discrimination systémique ou de préjugés. C’est quelque chose que nous devons examiner ensemble pour trouver des solutions. Je suis très fière que notre budget nous donne l'argent pour le faire.
J’y vois par ailleurs un moyen de promouvoir le multiculturalisme. Dans la circonscription de Davenport, 52 % des gens sont nés à l’étranger et il y a une énorme diaspora composée de Portugais, d’Italiens, d’hispanophones et de Brésiliens. J’en suis très fière et je pense que tous ces gens seront très heureux d’apprendre l’existence de ce financement.
Davenport est très fier de la passion qu’on y témoigne pour l’environnement et de l’engagement que le gouvernement fédéral a pris d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris et de lutter contre les changements climatiques. Dans ce budget, nous avons consacré 1,3 milliard de dollars sur cinq ans pour protéger les écosystèmes du Canada, ses paysages et sa biodiversité, y compris ses espèces menacées. Nous adorons la nature. Nous avons l’immense chance d’avoir un pays magnifique avec tous ses parcs, ses lacs et la beauté de sa nature. Je suis très fière de faire partie d’un gouvernement qui tient à protéger tout cela pour les générations actuelles et futures. Nous avons prévu aussi un budget qui nous permettra de financer le régime fédéral de tarification du carbone.
Des représentants de petites entreprises m’ont dit qu’ils étaient ravis que le taux d’imposition qui s’applique à eux soit passé de 11 à 9 %. Les aînés sont très heureux de voir que nous envisageons sérieusement un programme national d’assurance-médicaments. Dans ce dossier, nous avons créé un comité consultatif qui examinera les moyens de sa mise en oeuvre. Nous n’en sommes plus à décider s’il est opportun de le créer, mais à chercher les meilleurs moyens de le mettre en oeuvre dans l’ensemble du Canada.
Je suis par ailleurs très heureuse des sommes consacrées à divers dossiers tels que la sécurité à la frontière et la liste d’interdiction de vol, le journalisme local, la cybersécurité et les peuples autochtones.
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Monsieur le Président, je vais débuter mon allocution sur ce projet de loi d’exécution du budget par quelques digressions.
Qui a dit que le recours aux projets de loi omnibus était un moyen, et je cite, « d'éviter les débats et de tout mettre dans un seul projet de loi, qu'il y ait ou non un fil conducteur »? Nous savons tous que c’est le qui, bien entendu, a également dit que jamais il n’aurait recours aux projets de loi omnibus, point à la ligne. C’est pourtant ce qui arrive. Voilà un autre exemple du principe « Faites ce que nous disons, pas ce que nous faisons » que le premier ministre affectionne en matière de gouvernance.
Cela me rappelle que le a aboli les mesures que l’on désigne souvent comme des crédits d’impôt ultraciblés ou à la carte. J’en parle uniquement parce que c’est la période des impôts. Des parents d’enfants actifs et des usagers des transports en commun m’ont dit qu’ils étaient très déçus d’avoir perdu ces mesures fiscales.
Nous savons aussi que les crédits d'impôt que le n'a pas tardé à éliminer ont laissé place tout aussi rapidement à l'un des siens. Je parle du crédit d'impôt pour les enseignants. Je suis convaincu que la mesure a été on ne peut plus chaleureusement accueillie par de nombreux enseignants. Cependant, beaucoup de députés pourraient se demander silencieusement pourquoi le premier ministre semble aussi déterminé à appuyer des mesures mises en oeuvre par le gouvernement qu'il dirige, qu'elles soient ou non bien accueillies dans un milieu ou dans l'ensemble du Canada. La question est de savoir si la mesure a été instaurée par un gouvernement libéral ou un gouvernement conservateur.
Peu après la présentation du budget, j'ai demandé à mes concitoyens s'il contenait des mesures qui les aideraient ou qui aideraient leur famille. J'ai une grande circonscription, et elle a une population très diversifiée. Un des commentaires que j'ai reçu, en particulier, était très révélateur. Selon celui-ci, le budget ne fait que jeter de la poudre aux yeux. Les libéraux injectent à gauche et à droite de l'argent qu'ils ont emprunté afin d'améliorer leurs chances de remporter les élections l'année prochaine. Le budget ne contient rien pour le commun des mortels. Il n'y a aucun plan ni aucune vision.
Pour être franc, personne ne m'a encore mentionné une mesure budgétaire qui les aidera. Je ne suis pas un pessimiste. Je crois que tous les gouvernements fédéraux cherchent à rendre le Canada plus fort et plus prospère, y compris en aidant les citoyens. Cependant, les propos suivants du directeur parlementaire du budget me reviennent à l'esprit:
Le budget de 2018 présente un compte rendu incomplet des changements apportés au plan de 186,7 milliards de dollars de dépenses du gouvernement dans les infrastructures. Le DPB a demandé le nouveau plan, mais il n’existe pas. Près du quart des fonds affectés aux infrastructures de 2016-2017 à 2018-2019 seront périmés. Les anciens et les nouveaux programmes d’infrastructure sont susceptibles à des grandes dépenses périmées.
Voilà qui montre que le gouvernement tient un certain discours en période électorale — il préconise notamment les projets d'infrastructure — mais, lorsque vient le moment de passer à l'action, il fait des tours de passe-passe avec les fonds. Cette façon de faire ne sert pas l'intérêt des Canadiens. Bien franchement, les gens de ma circonscription ont exprimé des doléances fort légitimes lorsqu'ils se sont rendu compte de ce qui se passe et que les projets qu'ils souhaitent pour leur région ne seront pas financés parce que le gouvernement n'a pas affecté les fonds comme prévu. À titre de députés, il nous incombe de faire part de ces doléances à la Chambre.
À la lecture du budget, on constate que de nombreuses mesures y sont prévues. J'ai indiqué plus tôt qu'il prévoit notamment l'imposition d'une taxe sur le carbone à l'échelle nationale. Environ 200 pages de ce document budgétaire de 534 pages sont consacrées à cette taxe sur le carbone. La Colombie-Britannique a déjà mis en place une telle taxe depuis un certain temps. L'ancienne première ministre de cette province, Christy Clark, avait qualifié cette mesure fiscale — comme la députée de l'a mentionné plus tôt — de cadre environnemental pancanadien.
Premièrement, je précise que toutes les provinces n'ont pas souscrit à cette mesure. Certaines l'ont fait à contrecoeur et ont exigé une mesure d'équivalence. Comme on le sait, le Québec et l'Ontario utilisent un système distinct, en l'occurrence un système de plafonnement et d'échange pour la tarification du carbone. Ce système permet de généreuses exemptions. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur les problèmes qu'ont rencontrés les pays de l'Union européenne lors de la mise en oeuvre d'une taxe sur le carbone.
De plus, la taxe sur le carbone en Colombie-Britannique était sans incidence sur les recettes. La seule chose qui a réellement changé depuis que le gouvernement actuel a pris le pouvoir en Colombie-Britannique, c’est que la taxe sur le carbone a augmenté et qu'elle n’est plus sans incidence sur les recettes. De fait, le gouvernement de la Colombie-Britannique, qui est une minorité appuyée par trois membres du Parti vert pour leur assurer la confiance, a augmenté la taxe sur le carbone à compter du 1er avril. En Colombie-Britannique, les gens paient plus cher l’essence, mais l’argent ne leur est pas retourné.
Quand on envisage un système de taxation du carbone, qui met un prix de façon générale sur tout, à l’exception du carburant des avions à réaction, et je reviendrai là-dessus dans un moment, comparativement à un système de plafonnement et d’échange qui peut permettre de grandes exemptions, surtout pour ceux qui ont de bons contacts et qui peuvent faire du lobbying pour ces exemptions, la question est de savoir si nous avons une approche uniforme. La réponse est non. Au comité des finances, j’ai posé la question aux premiers ministres du Nunavut, des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon, et l’approche était différente dans chacun des territoires. De fait, le premier ministre du Nunavut a même dit que 80 % de l’argent qui est consacré au carburant diésel et à l’énergie pour les maisons est déjà subventionné. Son argument était clair. Une taxe sur le carbone qui n’augmente le coût que dans ces secteurs ne fait rien pour eux, et le fait que si cette taxe est sans incidence sur les recettes et est retournée, c’est de l’argent que le gouvernement a déjà fait circuler. Par conséquent, il y a bien des choses à dire au sujet de cette approche.
Quand j’ai demandé à la députée de si elle était d’accord avec la décision de son gouvernement de ne pas partager les renseignements, elle a semblé vouloir parler d’action et de leadership. Je crois que la conviction que nous pouvons rendre le Canada meilleur a sa place à la Chambre. Cependant, nous devons aussi tempérer cela en fonction du fait que les gouvernements feront des excès. Dans la dernière législature, un député de Winnipeg faisait régulièrement des discours au sujet des excès des gouvernements précédents, des excès qu’il trouvait négatifs. J’espère que, en lui même, il y en avait quelques-uns sur lesquels il se concentrait et qu’il pensait être bons pour le Canada. Je dirais que les parlementaires devraient pouvoir obtenir l’information au sujet de cette taxe sur le carbone imposée à l’échelle nationale, qui coûtera cher à la famille moyenne, et sur la façon dont elle circulera et s’intégrera dans notre économie, parce que toutes les taxes ne sont pas égales. Certaines auront des impacts précis sur certains plans.
Pour revenir à la Colombie-Britannique, l’industrie du ciment là-bas avait près de 90 % du marché local. Certaines personnes près de la frontière avec l’Alberta ou de la frontière avec l’État de Washington peuvent avoir utilisé du ciment mélangé à ces endroits. Comme nous le savons, le mélange du ciment produit beaucoup de carbone. En fin de compte, depuis que la Colombie-Britannique a commencé à appliquer cette taxe sur le carbone, il y a eu une chute considérable dans l’industrie. Je crois qu’elle se situe à peu près à 60 % et cela, c’est avec une subvention du gouvernement.
Quand nous posons des questions au sujet des chiffres que le gouvernement ne présente pas aux Canadiens, c’est difficile, parce que nous ne pouvons pas arriver à une décision éclairée. Je supplie les députés libéraux de parler au et au , parce qu’ils se sont engagés à être transparents et à collaborer avec les gouvernements. Par exemple, ils ont singularisé la Saskatchewan, qui n’est pas convaincue qu’une taxe sur le carbone imposée à l’échelle nationale est la voie à suivre. Là encore, les provinces possèdent la plupart des leviers sur le plan de la politique énergétique, et si les provinces ne collaborent pas avec le gouvernement fédéral de façon proactive, il pourrait y avoir beaucoup de conséquences négatives.
Pour résumer, nous étudierons ce projet de loi au comité des finances. Je m’inquiète beaucoup de la transparence. Il y a ici des mesures que, j’en suis sûr, certains Canadiens verraient d’un bon oeil. Cependant, si nous ne pouvons faire la distinction entre ce qui est bon pour le Canada et ce qui ne l’est pas, à mon avis, ce n’est pas dans l’intérêt du Canada. Je demande à la Chambre de ne pas appuyer le budget sans obtenir une certaine mesure de cette transparence.
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Madame la Présidente, je suis ravi de prendre la parole pour appuyer le projet de loi , Loi n
o 1 d’exécution du budget de 2018, qui porte vraiment sur les quatre secteurs que nous avons examinés à titre de gouvernement en nous appuyant sur les remarques que nous avons recueillies partout au Canada et en collaborant avec tous les parlementaires. Il s’agit de la croissance, du progrès, de l’avancement et de la réconciliation. C’est un budget à grande portée qui couvre tous les aspects de la société et des entreprises canadiennes ainsi que nos besoins environnementaux.
C’est le premier projet de loi que le gouvernement dépose pour exécuter le budget de 2018, qui continue à accorder la priorité aux besoins de tous les Canadiens.
Au cours des deux dernières années, une classe moyenne plus forte a alimenté la croissance économique du Canada. Le travail acharné des Canadiens et les investissements historiques dans les personnes et les collectivités ont contribué à créer de bons emplois, dont près de 600 000 depuis novembre 2015. Ce budget veut dire plus d’aide à ceux qui en ont le plus besoin, à ceux qui réinvestissent par la suite dans leur famille et les entreprises des collectivités dans lesquelles ils vivent.
Le Canada a renoué avec les chercheurs, les scientifiques et les universités et collèges qui ont été négligés avec l’engagement le plus important envers la recherche fondamentale dans l’histoire du Canada. Nous avons aussi ravivé le processus de réconciliation après l’annulation de l’Accord de Kelowna en 2006 et avons retiré 57 avis de faire bouillir l’eau. Voilà un exemple de ce que nous faisons: collaborer avec nos partenaires autochtones.
Au cours des deux dernières années, l'environnement a été au cœur de notre politique et il est indissociable de notre réussite économique. En protégeant nos côtes, nous protégeons nos pêches. En protégeant les baleines, nous protégeons l'une des plus grandes espèces naturelles qui vivent au pays avec nous. Nos crédits d'impôt pour l'énergie propre contribuent à créer des emplois, les emplois de l’avenir, dans le domaine des technologies propres.
Les femmes représentent la moitié de la population du Canada, et leur pleine et égale participation à l'économie canadienne est essentielle pour notre avenir. L'élimination des obstacles systémiques à la pleine participation économique des femmes appuiera la croissance économique, renforcera la classe moyenne et permettra de bâtir une société plus juste qui donne à chacun une chance réelle et équitable de réussite. Le McKinsey Global Institute estime qu'en prenant des mesures pour favoriser une plus grande égalité pour les femmes, comme la réduction de l'écart salarial entre les sexes en employant plus de femmes dans le domaine de la technologie et en augmentant la participation des femmes au marché du travail, le Canada pourrait ajouter 150 milliards de dollars à son économie d'ici 2026.
L'égalité salariale ne peut être réalisée sans transparence. Dans un esprit de transparence, notre gouvernement fournira aux Canadiens plus de renseignements sur les pratiques salariales des employeurs des secteurs sous réglementation fédérale. Le gouvernement s'engage à verser 3 millions de dollars au cours des cinq prochaines années, à compter de 2018 2019, pour mettre en œuvre cette politique de transparence salariale.
À titre de membre du Comité permanent de l'industrie, des sciences et de la technologie, j'étais fier d’avoir un rôle à jouer dans l'examen du projet de loi , qui vise à mettre l'accent sur la diversité au sein des conseils d'administration des entreprises afin que les femmes participent à la prise de décisions pour le compte des entreprises au Canada.
La réussite économique du Canada repose non seulement sur le travail acharné des Canadiens, mais aussi sur les solides relations commerciales que nous entretenons, dans un contexte de mondialisation croissante. Le Canada est et a toujours été une nation commerçante. Les Canadiens reconnaissent que s’il est bien orchestré, le commerce peut constituer un facteur positif de changement. La ratification de l'Accord économique et commercial global, qui a débuté sous le gouvernement précédent, et la résurrection du Partenariat transpacifique, devenu depuis l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste, reflète la détermination de notre gouvernement au moment où nous assurons l’ouverture de marchés pour les produits canadiens.
Notre gouvernement se concentre également sur le Canada rural. L'agriculture est au cœur de nos économies rurales. Pour appuyer les agriculteurs canadiens, nous avons mis en place le Partenariat canadien pour l’agriculture. J'ai eu le plaisir de siéger au comité de l'agriculture pendant que nous examinions et formulions des recommandations concernant cette nouvelle politique. Dans le cadre de ce programme, des centaines de millions de dollars seront investis pour protéger les agriculteurs et mener les nouvelles technologies innovatrices jusqu’aux fermes canadiennes, de manière à accroître l'innovation et à renforcer la confiance du public.
Pour utiliser les nouvelles technologies agricoles, les agriculteurs ont besoin d'un accès Internet fiable. Le gouvernement investit donc 500 millions de dollars pour étendre les services Internet haute vitesse aux collectivités rurales et éloignées du pays.
Le budget de 2018 propose aussi d’injecter 100 millons de dollars supplémentaires sur cinq ans dans le Fonds stratégique pour l'innovation afin de financer des satellites en orbite terrestre basse et la prochaine génération de services à large bande dans les régions rurales. Ces satellites parcourront une orbite nord-sud et non est-ouest, ce qui favorisera nos communautés nordiques et celles qui ne sont accessibles que par avion.
Les scientifiques du gouvernement fédéral enrichissent le milieu canadien de la recherche. Ils contribuent à des études centrées sur l'intérêt public et sur les découvertes scientifiques qui encouragent l’innovation. Pour réaliser cet objectif, le budget de 2018 prévoit « réinventer » le Conseil national de recherches en y injectant 540 millions de dollars sur cinq ans. Si on ajoute à cela les 3 milliards de dollars qui représentent le plus grand investissement dans la recherche fondamentale de toute l’histoire canadienne, les scientifiques canadiens disposent maintenant des outils nécessaires pour faire concurrence aux scientifiques du monde entier et pour les attirer ici.
Ce budget contribue aussi à la réconciliation du Canada avec les peuples autochtones, métis et inuits. Nous collaborons avec eux pour améliorer la qualité de vie des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Nous développons ensemble de nouvelles relations fondées sur la reconnaissance des droits, sur le respect, sur la coopération et sur le partenariat.
Le gouvernement propose d’ajouter, aux 11,8 milliards de dollars qu’il a investis dans ses budgets de 2016 et de 2017, un fonds de 5 milliards de dollars sur cinq ans. Ce fonds permettra de veiller à ce que les enfants autochtones et leur famille aient une chance égale de réussir dans la vie, de renforcer les capacités des gouvernements autochtones et d’accélérer leur atteinte de l’autonomie, comme l’a annoncé le le 14 février.
Comme je l’ai dit plus tôt, nous avons jusqu’à présent éliminé 57 avis d'ébullition de l’eau dans des réserves situées partout au Canada. J’ai le plaisir d'agir à titre de champion de l’approvisionnement en eau dans les Premières Nations pour la .
Le gouvernement comprend aussi que la réconciliation passe par l'établissement d'une nouvelle relation avec les peuples autochtones du pays. Voilà pourquoi le budget de 2018 propose d’investir 8,5 millions de dollars sur cinq ans pour déterminer, avec les Premières Nations, les mesures à prendre afin que les programmes répondent mieux aux besoins des particuliers et des familles qui vivent dans des réserves.
Le budget de 2018 poursuit également le travail important entamé en 2016 pour développer un Canada plus vert et plus durable. Pour soutenir la mise en œuvre de ce plan national historique, le gouvernement a alloué 5,7 milliards de dollars sur 12 ans, dont 2 milliards iront au Fonds pour une économie à faibles émissions de carbone afin de lutter contre les changements climatiques et de développer des technologies propres au Canada.
En novembre 2016, le gouvernement a aussi lancé un Plan national de protection des océans de 1,5 milliard de dollars afin d’améliorer la sécurité maritime et la navigation commerciale, de protéger les milieux marins du Canada et d’offrir de nouveaux débouchés aux communautés autochtones et aux collectivités côtières. Nous le mentionnons souvent à la Chambre, ces derniers temps, en débattant des pipelines sur la côte Ouest.
Ces investissements pourront apporter de réels changements dans nos collectivités. Le projet d'usine de traitement des eaux usées à bilan énergétique neutre de la ville de Guelph est un exemple des grands changements que ces investissements peuvent apporter dans nos collectivités. Grâce à une approche pangouvernementale, les gouvernements fédéral et provincial se sont unis à l’industrie pour investir 1,5 milliard de dollars dans une initiative visant à réduire à zéro la consommation énergétique de l'usine de traitement des eaux usées, et cela grâce aux recherches menées à l’Université de Guelph.
Les partenariats qui se forment entre le milieu de la recherche, le milieu des affaires et tous les ordres de gouvernement font réellement progresser le programme de technologies propres pour le Canada. Des projets comme celui-ci démontrent que ce type de collaboration et les investissements ciblés produisent des résultats pour les Canadiens. Ces résultats, nous pouvons les partager avec toutes les régions du Canada et même avec le monde entier.
J’invite tous mes collègues à la Chambre à appuyer le budget de 2018, notre budget sur l’égalité et la croissance.
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Madame la Présidente, comme c’est la première occasion qui m’est donnée de prendre la parole à la Chambre, je tiens à présenter mes sincères condoléances aux Broncos de Humboldt. Ce drame épouvantable qui a frappé notre pays touche beaucoup nos concitoyens.
Je tiens également à remercier Port McNeill, l’IGA de Port McNeill et l'association de hockey mineur de Port McNeill, qui ont recueilli 6 000 $ de dons. Je vois combien cette catastrophe a rapproché les gens dans ces localités où nous savons que le sport occupe une place essentielle.
Je voudrais aussi profiter de cette occasion pour présenter mes sincères condoléances à l’ancien député John Duncan, qui représentait une grande partie de ma circonscription et qui a récemment perdu son épouse, Donna Richardson Duncan. Nous n’étions pas toujours d’accord en matière de politique, mais je respecte profondément le travail que font tous mes collègues à la Chambre. Je sais que John Duncan est très respecté à North Island. Je voulais juste lui présenter mes sincères condoléances, à lui et à ses proches.
J’interviens aujourd’hui au sujet du projet de loi , la loi d’exécution du budget. J’ai un peu de difficulté à en parler, parce que je crois qu’il s’agit d’un budget qui manque d’audace. Quand je pense à la circonscription de North Island—Powell River, ainsi qu’aux besoins fondamentaux auxquels nous tentons, mon équipe et moi, de répondre chaque jour, je souhaiterais que ce budget comprenne davantage de mesures concrètes. Un grand nombre des électeurs de ma circonscription m’ont notamment dit que, pour eux, le temps des études est terminé et qu’il faut maintenant passer à l’action.
Nous parlons aujourd’hui d’un projet de loi de plus de 550 pages qui modifie 44 lois distinctes, un autre projet de loi omnibus. Cela m’inquiète toujours parce que je crois que la discussion doit faire partie intégrante du rôle que nous jouons ici. Il y a aussi une question de transparence pour les Canadiens. Le projet de loi comprend aussi des dispositions concernant la tarification du carbone. Je crois que dans ce cas, il faudrait avoir recours à un projet de loi distinct, afin qu’un débat utile puisse avoir lieu à ce sujet.
Le budget comporte quelques éléments positifs. J’apprécie réellement le fait qu’une promesse qui a été faite et abandonnée va maintenant se réaliser, à savoir la réduction du taux d’imposition des petites entreprises. Ces dernières ont eu du fil à retordre ces derniers mois en raison de l’attitude hostile du gouvernement à leur égard. Dans la circonscription que je représente, j’ai eu l’occasion d’en parler avec des professionnels de la santé, des médecins plus précisément, qui étaient atterrés par ce processus, qui les a réellement offensés et les a obligés à traiter avec des patients qui en avaient contre eux en raison de tout ce qui s’est dit à ce sujet. Ils m’ont demandé de laisser savoir au qu’il n’y a pas beaucoup de médecins riches dans les collectivités rurales, mais plutôt un grand nombre de médecins qui travaillent dur.
Je suis heureuse de constater l’ajout de postes supplémentaires de juges pour combler les pénuries importantes qui existent. J’apprécie aussi l’amélioration de l’accès à l’Allocation canadienne pour les travailleurs.
J’aimerais revenir brièvement à la tarification du carbone. Cette question doit réellement être abordée de façon distincte, car elle mérite un débat robuste. Il s’agit d’un enjeu qui prend de plus en plus d’importance au pays, les gens se préoccupant des émissions et souhaitant qu’on s’y attaque efficacement. En tant que députée de la Colombie-Britannique, et dans le contexte de ce qui se passe avec Kinder Morgan, je crois que cet enjeu n’a pas suffisamment été abordé. Les gens doivent comprendre la situation et avoir une discussion fructueuse.
Les sondages ont révélé que beaucoup de Canadiens ne sont pas convaincus que cela va réellement réduire les émissions. Les gens veulent voir des résultats tangibles. Ce serait formidable si le gouvernement agissait dans ce sens. Un comité pourrait donc être saisi du dossier et rédiger un rapport à l'intention des parlementaires et des Canadiens. Nous voulons nous assurer que les mesures qui sont prises à l'heure actuelle donnent les résultats escomptés.
Ce qui me déçoit aussi beaucoup, c'est que nous n'avons pas ce dont nous avons besoin, c'est-à-dire un régime fiscal plus équitable. Le gouvernement n'a pas éliminé les importantes échappatoires fiscales dont profitent les riches PDG. Selon un rapport d'Oxfam, 82 % de la richesse qui a été créée l'an dernier est allée dans les poches du 1 % de Canadiens ayant les revenus les plus élevés. Il y a très peu de gens dans ma circonscription qui font partie de cette catégorie. Je représente les gens qui travaillent dur pour leur argent.
Un aîné s'est récemment adressé à nous, car il doit rembourser l'ARC, au motif que son épouse a dû séjourner dans un établissement de soins. Ils ont dûment rempli tous les documents à l'intention de l'ARC. Ils ont invoqué la séparation forcée et, pour cette raison, ils ont bénéficié d'un allégement fiscal. Maintenant, l'ARC exige qu'ils remboursent ce qu'elle lui a versé. Le régime fiscal n'est pas équitable. On demande aux gens les plus vulnérables de rembourser le peu qu'on leur a donné et dont ils ont désespérément besoin dans des moments difficiles de leur vie.
Parlons aussi de l'assurance-médicaments. Dans ma circonscription, la question du coût des médicaments est fréquemment soulevée. Le directeur parlementaire du budget a dit très clairement que les Canadiens pourraient épargner plus de 4 milliards de dollars si nous agissions à ce sujet. Dans ma circonscription, trop de gens sont obligés de faire des choix difficiles dans leurs dépenses. Lorsqu'une personne n'a pas d'argent pour payer ses médicaments et que, faute de les avoir pris, elle se retrouve à l'hôpital, ce sont les contribuables qui doivent passer à la caisse. Si un malade doit se priver de médicaments, c'est mauvais pour sa santé, pour sa famille et pour les contribuables.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, dans ma circonscription, beaucoup de gens pensent que le temps des études est révolu. Il est ridicule de voir que la seule somme prévue au budget est destinée à financer une étude supplémentaire pour savoir si nous avons besoin d'un régime public d'assurance-médicaments. Il nous faut tout simplement passer à l'action. Nous disposons d'un rapport du comité de la santé qui est très clair sur la question. Tous les partis savent que c'est le choix à faire. Nous n'avons pas besoin d'une étude. Nous avons déjà étudié le dossier à maintes reprises. Il s'agit d'une promesse faite par le Parti libéral il y a de nombreuses années. C'est le temps de se retrousser les manches et d'agir.
Je représente une région rurale et j'en suis très fière. Le budget est décourageant entre autres parce qu'il ne s'attaque pas vraiment aux problèmes des régions rurales. La richesse du Canada provient pourtant en bonne partie du secteur primaire, et la plupart des municipalités rurales sont comme celles que je représente: elles sont petites, mais dynamiques. Le secteur primaire est le passé et le présent du Canada, mais il fait aussi partie intégrante de son avenir. Le gouvernement n'affecte pas de fonds à l'innovation et la diversification dans les régions rurales. Nous ne voulons pas laisser tomber ces régions. Nous voulons plutôt qu'elles soient vigoureuses et pleines de vitalité. Pour cela, il faut parfois que le gouvernement leur donne un coup de pouce. En mai prochain, je participerai par exemple à une activité de l'association Forestry Friendly Communities, qui aura lieu à Port McNeill. Il y sera question de l'innovation dans le secteur forestier. Il faut que le gouvernement s'intéresse vraiment aux régions rurales.
J'ai l'immense bonheur de représenter la base de la 19e Escadre Comox, qui se trouve dans ma circonscription. Ce qui est à la fois triste et formidable dans le fait de représenter cette région, c'est que nombre d'anciens combattants s'établissent dans notre collectivité. J'en suis ravie. Ils apportent une énorme contribution à notre communauté, et j'ai du respect pour leur travail. Cependant, ce qui est triste, c'est que, dans bien des cas, les anciens combattants doivent composer avec une foule de difficultés. Il y a quelques semaines, les collectivités de ma région ont organisé la course Wounded Warrior Run BC. C'était une formidable manifestation de solidarité. L'un des principaux objectifs était de recueillir des fonds afin de fournir un chien d'assistance à un plus grand nombre d'anciens combattants atteints du trouble de stress post-traumatique qui ont besoin d'aide. L'inclusion dans le budget d'un crédit d'impôt pour ces chiens d'assistance est un pas dans la bonne direction. Je tiens à souligner très clairement qu'il s'agit là d'un investissement de taille.
L'accès à un logement est un autre aspect qui pose un problème aux anciens combattants, surtout ceux qui ont un chien d'assistance. Il est parfois très difficile pour un ancien combattant de trouver un logement qui lui permet de garder un chien avec lui. Je suis navrée de dire que, même s'il y a des mesures qui vont dans la bonne direction, elles sont insuffisantes et sont mises en oeuvre trop lentement. Les anciens combattants attendent de l'aide depuis longtemps, et ils méritent certainement d'en recevoir.
Le logement est un enjeu très important dans ma circonscription. Par exemple, dans les petites collectivités comme Port Hardy, qui compte 4 000 habitants, les gens ont du mal à trouver un logement abordable. Ce problème ne touche pas seulement les régions urbaines, mais le pays tout entier. J'encourage le gouvernement à intervenir. Les libéraux ont annoncé des investissements à cet égard, mais ils ne se sont pas concrétisés dans la plupart des cas. J'encourage le gouvernement à verser ces fonds plus rapidement. Il y a des gens qui ont besoin d'un logement dès maintenant.
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Madame la Présidente, je remercie le député du travail qu'il a fait sur cet enjeu crucial.
C'est un enjeu qui est très souvent abordé par les habitants de ma circonscription. Je me rappelle l'une des premières fois que j'ai pris connaissance de cet enjeu. J'avais rencontré une femme qui avait acheté une fourgonnette parce que, à cause de ses problèmes de santé, elle n'avait pas les moyens de payer à la fois son loyer et ses médicaments. Elle m'a dit qu'elle faisait de son mieux, mais qu'elle craignait vraiment que le temps se refroidisse.
Je viens de l'île de Vancouver, en Colombie-Britannique. Beaucoup de gens aiment faire des blagues sur le temps doux qu'il fait là-bas. Cependant, pour une personne qui vit dans une fourgonnette parce qu'elle n'a pas les moyens de payer à la fois son loyer et ses médicaments, il peut faire sacrément froid. Je m'excuse de mon langage.
Je comprends qu'il est logique de s'assurer que la mise en oeuvre du programme est très bien faite. Cependant, il y a beaucoup de modèles que nous pourrions envisager. Nous pourrions continuer de multiplier les études, et je veux préciser clairement que c'est ce qui est dit dans le projet de loi. Il n'y est pas question de mise en oeuvre, mais d'étude.
Nous avons mené de nombreuses études dans cette enceinte. La mise en oeuvre d'un programme national d’assurance-médicaments est une promesse qui a été faite, et les gens en ont assez d'attendre. À un moment donné, nous devons faire comprendre très clairement que nous allons mettre en place le programme, même s'il n'est pas parfait dès le début.
Le député dit qu'il faudra un an. Nous allons donc attendre et voir si cette promesse se concrétisera. C'est malheureusement une promesse qu'on a souvent entendue. Nous allons donc attendre et garder l'oeil sur ce dossier. J'espère qu'il se concrétisera, parce que beaucoup de gens sont forcés de faire des choix difficiles, comme de vivre dans une camionnette.
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Madame la Présidente, je suis très heureuse de prendre la parole à la Chambre aujourd'hui au sujet du budget de 2018. Le titre du budget, « Égalité + croissance: Une classe moyenne forte », décrit bien la direction que suit le gouvernement libéral.
Le budget de 2018 forme la prochaine étape du plan du gouvernement, axé sur les investissements dans les gens, dans les collectivités et dans l'économie du pays. Le gouvernement libéral voit déjà à ce que les Canadiens aient plus d'argent dans leurs poches; il contribue à créer davantage d'emplois bien rémunérés et il donne aux Canadiens une plus grande confiance en l'avenir.
Depuis notre arrivée au pouvoir, en novembre 2015, les Canadiens ont créé plus de 500 000 emplois, et le taux de chômage est passé de 7,1 % à 5,9 %, l'un des taux les plus bas des 40 dernières années. L'économie canadienne est très vigoureuse et connaît une croissance grandement supérieure à celle des autres pays du G7 depuis le milieu de 2016.
Des mesures comme celles que nous avons mises de l'avant pour offrir des allégements fiscaux à la classe moyenne — et la nouvelle Allocation canadienne pour enfants — permettent aux familles canadiennes d'avoir plus d'argent pour épargner, investir et dépenser pour leur famille et dans leur collectivité, car nous avons réduit les impôts des gens de la classe moyenne et nous les aidons à assumer les coûts élevés liés à la subsistance d'une famille dans de nombreuses régions du Canada. Par conséquent, les Canadiens sont plus optimistes quant à leur avenir, et j'ai bien cette impression quand je discute avec les gens de ma circonscription.
Quand les gens sont en mesure d'économiser un peu plus, d'acheter une première maison, de retourner aux études pour avoir la formation nécessaire à un nouvel emploi ou d'obtenir du travail dans une région où il est souvent difficile d'en trouver, à leurs yeux, ce sont là des signes d'une économie et d'une collectivité fortes. Le gouvernement continuera de faire croître ce secteur, de créer les emplois dont les gens ont besoin et de leur offrir des débouchés.
De nouveaux investissements permettront d'appuyer de nombreux projets d'infrastructure dans les collectivités canadiennes. Parmi ces projets, l'accès à de bons logements dans les réserves et à l'extérieur, ainsi qu'à un approvisionnement en eau potable sont d'une importance fondamentale pour nombre de collectivités des Premières Nations, Inuits et Métis au Canada.
Dans le budget sont prévus des investissements de plus de 170 millions de dollars répartis sur les trois prochaines années pour continuer à améliorer l'accès à l'eau potable dans les réserves. La veut absolument atteindre cet objectif et garantir la disparition des avis permanents d'ébullition de l'eau dans les collectivités canadiennes, en particulier autochtones.
Nous avons aussi énormément investi dans le logement. Dans le Nord de ma circonscription, dans la région inuite de Nunatsiavut et dans les deux communautés de Premières Nations, la priorité en matière d'infrastructures aujourd'hui est le logement. Pour la première fois, chaque gouvernement autochtone a pu recevoir de l'argent pour le logement dans sa propre région. L'année dernière, pour la première fois, les Inuits partout dans le Nord ont reçu des fonds directement du gouvernement du Canada, ce qui leur a permis de construire et de modifier des logements afin de répondre à leurs besoins immédiats.
Le budget de cette année prévoit 600 millions de dollars en plus au cours des trois prochaines années pour financer des initiatives en matière de logement dans les réserves pour les collectivités des Premières Nations. Il prévoit un plan en matière de logement dirigé par les Inuits pour les régions inuites du Nunavik, du Nunatsiavut et d'Inuvialuit. De surcroît, le gouvernement a proposé 400 millions de dollars sur 10 ans afin de combler les besoins en matière de logement dans les communautés inuites. Ce montant s'ajoute aux 240 millions de dollars annoncés dans le budget de 2017.
Le gouvernement propose également 500 millions de dollars sur 10 ans pour soutenir la stratégie du logement de la nation métisse. Ces stratégies en matière de logement sont importantes pour les Canadiens autochtones. Il est important qu'ils puissent se loger convenablement dans leur communauté pour pouvoir réaliser des progrès tangibles dans de nombreux autres secteurs problématiques.
Cette année, j'étais fière d'être une députée fédérale et de représenter la province de Terre-Neuve-et-Labrador, parce que les transferts du gouvernement fédéral vers cette province ont beaucoup augmenté. Le transfert canadien en matière de santé et le transfert social canadien ont tous les deux augmenté, ce qui permettra au gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador de répondre à certains des besoins croissants de la province auxquels sont confrontées des circonscriptions comme la mienne. Par exemple, il y a les problèmes liés à la santé mentale et au suicide. Il existe des programmes sociaux essentiels dans lesquels le gouvernement continue d'investir. Nous avons collaboré avec les communautés autochtones dans ma circonscription afin de mettre en place des stratégies de lutte contre le suicide et d'investir dans ces stratégies. Nous travaillons de concert avec les communautés afin de réduire et d'éliminer les problèmes que sont le suicide et la toxicomanie.
Nous collaborons aussi avec les gouvernements autochtones de même que le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador à des projets d'investissements dans les services en santé mentale et en toxicomanie. La semaine dernière, j'étais à Happy Valley–Goose Bay avec le premier ministre de la province pour annoncer que, pour la première fois, il y aura des lits, au nombre de six, réservés à des cas de santé mentale à l'hôpital au Labrador et que deux psychiatres seront embauchés dans cette région nordique rurale, où de tels services n'ont jamais été offerts jusqu'à maintenant.
Le présent gouvernement est à l'écoute des besoins des Canadiens. Si éloignée, nordique ou isolée que soit la région où ils habitent, le gouvernement les écoute et prend des mesures pour répondre à leurs besoins et s'occuper des choses qui sont importantes pour leur région.
Ce budget contient un grand nombre de mesures dont les électeurs de ma circonscription et de tout le pays sont fiers. J'aimerais en décrire quelques-unes. J'estime qu'il est important de répéter quels investissements nous faisons, car ce ne sont pas nos investissements, mais ceux que les Canadiens ont demandés. Avec les Canadiens, nous avons défini leur vision de l'avenir qu'ils souhaitent pour leur pays. Les mesures que prend le gouvernement répondent à leurs demandes.
Il y a quelques années à peine, la circonscription que je représente était isolée de nombreuses façons, que l'on parle d'Internet, de réseau à haute vitesse, de transport routier ou de services de traversiers. En tant que gouvernement, nous avons investi dans ces secteurs. Jusqu'à maintenant, nous avons pu construire près de 400 kilomètres de route asphaltée dans l'une des régions nordiques les plus éloignées du pays, qui est située dans ma circonscription. Nous avons investi dans des localités parmi les plus petites pour leur permettre d'accéder à Internet et au réseau à haute vitesse, un service de base dont beaucoup de Canadiens se servent depuis de nombreuses années.
Nous avons également été à l'écoute des gens qui demandaient une réforme de l'assurance-emploi pour les travailleurs saisonniers ou pour les femmes et les parents qui prennent congé lorsqu'ils ont un enfant. Selon eux, il fallait aussi prolonger les prestations de maternité et revoir les prestations de maladie pour les personnes qui doivent prendre soin d'un proche malade, d'un enfant malade ou d'elles-mêmes.
Nous avons écouté les habitants du Nord partout au Canada, qui nous ont dit que la déduction fiscale les visant n'avait pas été augmentée depuis longtemps. Nous avons pris des mesures pour que les habitants du Nord reçoivent les déductions fiscales qui leur permettent d'améliorer leur qualité de vie pour la rendre comparable à celle des autres Canadiens.
Nous avons investi dans les ports pour petits bateaux à la suite de commentaires de membres de l'industrie de la pêche, que les gouvernements précédents ont souvent laissée pour compte. Ainsi, ils disposeront de l'infrastructure nécessaire pour créer des emplois dans un secteur qui a généré d'immenses retombées dans les régions de l'Atlantique.
Nous avons également installé un climat de certitude pour les opérations militaires. La 5e Escadre Goose Bay se trouve dans la circonscription que je représente. Pour la première fois depuis des années, nous avons pris des mesures pour répondre aux exigences opérationnelles de la base et assurer sa stabilité et sa longévité au sein des infrastructures nationales de défense.
Nous appuyons les travailleurs des collectivités que je représente, comme Wabush et Labrador Ouest, qui dépendent beaucoup de l'industrie minière.
Le budget est à l'image des Canadiens.
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Madame la Présidente, jamais le Québec n'a été aussi faible à Ottawa. Le projet de loi , c'est 560 pages de mise en oeuvre du budget. C'est 560 pages de lois qui ignorent le Québec. Dans la tête du gouvernement, du et du , le Québec n'existe pas. Le projet de loi C-74 s'adresse au Grand Toronto, à l'Ouest et aux Maritimes. Il s'adresse au Canada, mais pas au Québec. Le Québec ne compte pas, ici. Avec le projet de loi C-74, on continue à accumuler les déficits pour faire des cadeaux aux autres, comme les 75 millions de dollars donnés à Irving pour lutter contre la tordeuse des bourgeons de l'épinette dans les Maritimes. C'est un beau cadeau, mais une belle injustice pour le Québec, qui ne reçoit pas un sou.
Pourtant, au Québec, la tordeuse couvre une superficie plus grande que celle du Nouveau-Brunswick au complet. Le projet de loi est un projet de loi mammouth de 560 pages, le plus gros déposé jusqu'à présent par le ministre des Finances. C'était pourtant une promesse électorale du premier ministre de ne plus déposer de projets de loi mammouth. Il faut le faire! Ce sont 560 pages qui ne règlent toujours pas le problème du trou noir de l'assurance-emploi pour nos travailleuses et nos travailleurs saisonniers.
Ici, nous croyons à l'occupation de notre territoire. Nous voulons que notre monde puisse vivre et gagner sa vie partout au Québec, pas juste dans les grandes villes. En région, l'industrie saisonnière existe, et il faut soutenir le monde qui en vit. Cela veut dire qu'il faut régler le problème de la période pendant laquelle notre monde n'a ni revenu d'emploi ni assurance-emploi. Cela veut dire qu'il faut changer les règles d'admissibilité à l'assurance-emploi. Cela dure depuis des années. Nos travailleurs saisonniers vivent le même stress chaque année en se demandant s'ils vont pouvoir joindre les deux bouts. Le gouvernement a annoncé, dans son budget, que les travailleurs saisonniers allaient pouvoir suivre une formation de 30 heures par semaine et recevoir un revenu de remplacement, mais cela ne règle pas le problème. Il est temps que le gouvernement écoute la détresse de notre monde et qu'il prenne les mesures nécessaires pour régler le problème une fois pour toutes.
Le projet de loi , c'est 560 pages qui incarnent la schizophrénie du gouvernement en ce qui concerne l'environnement et la lutte contre les changements climatiques. Nous avons un premier ministre qui veut maximiser les débouchés du pétrole sale de l'Ouest pour dégager des fonds et arriver à mieux protéger l'environnement. Wow! Nous avons un premier ministre qui a choisi de défendre le Canada pétrolier en imposant l'oléoduc Trans Mountain à une province et à son gouvernement alors qu'ils n'en veulent pas. C'est toute une démocratie, bravo! En même temps, le même premier ministre se pétait les bretelles à la COP 21, à Paris, au sujet des changements climatiques. Cela fait dire à Jeffrey Sachs de l'Université Columbia que, dans la lutte contre les changements climatiques, le premier ministre et son gouvernement ont perdu toute crédibilité.
Dans le projet de loi , il n'y a pas une seule ligne ni une seule mesure pour les énergies vertes. Il n'y a rien non plus pour l'électrification des transports. Oui, imposer une taxe sur le carbone permet de mettre une barre minimale afin d'éviter qu'une province ne voie ses efforts annulés par une autre. Cependant, dans le projet de loi C-74, on constate surtout l'absence d'un plan et d'une volonté ferme pour défendre sérieusement l'environnement. Par exemple, que va faire le gouvernement canadien si Doug Ford est élu premier ministre de l'Ontario? M. Ford a déjà promis qu'il éliminerait le système de bourse du carbone ontarien et qu'il lutterait contre la taxe fédérale. C'est la même chose en Alberta, avec Jason Kenney. Le Québec, on le sait, a une longueur d'avance en matière environnementale, mais ses efforts sont vraisemblablement injustement annulés par les autres qui ne veulent pas arriver au XXIe siècle.
À Ottawa, on garde les mêmes cibles que celles du gouvernement Harper. La a déjà dit que la taxe s'appliquerait peu importe ce qu'en pensent les provinces, mais ici, nous en doutons. On le voit dans le cas du projet Trans Mountain, où le fédéral a choisi son camp, celui de l'industrie pétrolière. Il se dit même prêt à financer le projet, imaginons cela. Les cibles libérales sont les mêmes que les cibles ridiculement basses des conservateurs de Stephen Harper, et le gouvernement n'est même pas sur le point de les atteindre. Il faut le faire!
Dans le projet de loi , le Québec avait besoin de mesures pour soutenir ses efforts de lutte contre les changements climatiques, mais il n'y en a pas. Le projet de loi C-74, c'est le premier projet de loi mammouth de mise en oeuvre de ce budget. Il y est question de la taxe sur le cannabis. Comme on le sait, le Québec, les provinces, les villes, les écoles et les corps policiers ne sont pas prêts pour la légalisation. Ils demandent au moins un peu plus de temps pour se préparer, mais Ottawa fait la sourde oreille. Cela coûtera pas mal d'argent au Québec et aux municipalités.
On voit la même chose ici au sujet des taxes. Ottawa a choisi d'occuper tout l'espace de la taxe. Cela lui permet d'accaparer le quart de la taxe sans avoir à dépenser quoi que ce soit. C'est de l'argent facile. De plus, Ottawa n'assume pas les coûts liés à la légalisation du cannabis. On peut s'inquiéter des conditions qui seront liées au versement de la taxe aux provinces, comme c'est le cas en matière de santé. Avec ce gouvernement, il y a toujours plein de conditions. Il n'est même pas capable de payer ses employés, mais il veut mettre son nez partout et dire au Québec comment gérer ses affaires. Je crains que ce soit ce qui va arriver ici aussi.
Puisqu'Ottawa occupe tout l'espace fiscal, il a le gros bout du bâton. J'imagine déjà le exiger que les provinces fassent ce qu'il veut pour toucher à l'argent, même si tout le monde lui dit qu'il est dans les patates. Ce ne sera pas la première fois. C'est comme pour les transferts en santé qui, comme je le disais, demeurent en dessous de tout niveau acceptable. Il faut croire que le financement de la santé n'est pas assez payant sur le plan électoral, alors on s'en fout. Le monde au Québec le demande, mais ici, on s'en fout, tout comme lorsqu'il s'agit de l'argent pour nos infrastructures.
On pose nos conditions. On négocie à la pièce. Par conséquent, l'argent n'est pas débloqué et reste pris ici simplement parce que le gouvernement veut prendre une décision concernant quelque chose qu'il ne connaît pas. Je rappelle que cela va aussi à l'encontre des demandes du Québec et que cela brise également une promesse électorale. On multiplie ce genre de brisures. De toute évidence, le budget contient de petites mesures qui améliorent un peu la situation de notre monde, dont l'Allocation canadienne pour les travailleurs. C'est peu, mais c'est intéressant pour notre monde à faible revenu. Il en est de même concernant les mesures pour nos vétérans et la diminution du taux d'imposition pour les petites entreprises. Cela va aider notre monde. Nous le demandons depuis 2015, et nous sommes contents de voir que cela a finalement été adopté.
Évidemment, on sait que le gouvernement a sorti cette mesure comme un lapin de son chapeau, parce qu'il était fortement critiqué pour la réforme fiscale qu'il comptait déposer. Il a fini par reculer sur la réforme fiscale et, en fait, l'a largement abandonnée. Il a préservé sa mesure concernant les revenus passifs, mais il a tellement mis d'eau dans son vin que cela ne goûte plus grand-chose.
Au lieu de faire perdre le temps de tout le monde en proposant une réforme qui n'allait nulle part, pourquoi le gouvernement ne s'est-il pas attaqué aux paradis fiscaux? La plus grande iniquité est clairement là. Selon le Conference Board, la palette de chiffres est très large, mais c'est au grand minimum 9 milliards de dollars que l'État pourrait aller chercher en revenus. L'équilibre budgétaire est là. Évidemment, à cause de la force du lobby de Bay Street, le gouvernement n'empruntera pas dans cette voie. Tant pis pour la demande du Québec de régler le problème de l'utilisation illégale des paradis fiscaux. Le Québec n'existe pas. Je l'ai dit d'emblée, jamais le Québec n'a été aussi faible à Ottawa. Le projet de loi , c'est 560 pages de mesures législatives qui nous le rappellent page après page. Nos besoins, nos préoccupations et nos aspirations sont absents dans ce projet de loi mammouth.
Dans le projet de loi C-74, c'est clair comme de l'eau de roche: le Québec ne compte pas ici. C'est ce que j'avais à dire.
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Madame la Présidente, je suis ravi d'intervenir pour appuyer le budget de 2018 et le projet de loi , le projet de loi d'exécution du budget, qui continueront de faire avancer les priorités des Canadiens.
Cet après-midi, j'aimerais regrouper mes observations sous trois thèmes. Premièrement, je vais parler de la situation au pays en 2015, lorsque les libéraux sont arrivés au pouvoir. Deuxièmement, j'aborderai la situation actuelle, alors que le gouvernement est à mi-mandat. Enfin, je parlerai de ce que, selon moi, l'avenir nous réserve.
Le budget présenté cette année par le est axé sur les nombreux défis auxquels nous avons dû faire face lors de notre arrivée au pouvoir et il les met en contexte. L'ancien gouvernement conservateur avait enregistré le pire bilan en matière de création d'emplois et de croissance économique depuis la Grande Dépression. Il s'agit pourtant d'un parti qui se dit le grand défenseur de l'industrie, des petites entreprises et des travailleurs canadiens. Ce gouvernement conservateur a accumulé 6 déficits au cours de ses 10 années au pouvoir, alors qu'il avait promis de ne jamais en enregistrer un seul.
Les libéraux se sont vu confier les rênes du pouvoir dans ces circonstances difficiles et se sont alors engagés à respecter les promesses qu'ils avaient faites aux Canadiens de la classe moyenne.
La réduction d'impôt que nous avons accordée aux Canadiens de la classe moyenne figure parmi les premières mesures que nous avons prises pour améliorer la situation. C'est la toute première décision que nous avons prise en décembre 2015, soit un peu plus d'un mois après notre arrivée au pouvoir. Cette réduction d'impôt laisse plus d'argent dans les poches des Canadiens de la classe moyenne et leur permet de subvenir aux besoins de leurs enfants et de soutenir leurs parents et les personnes qui leur sont chères. Cette mesure a permis à l'économie canadienne de reprendre de la vigueur et d'être plus concurrentielle, alors que l'économie mondiale était toujours confrontée à de l'incertitude.
L'Allocation canadienne pour enfants est la deuxième mesure importante que le gouvernement a prise pour stimuler la croissance économique. Cette prestation est l'une des principales mesures pour aider les familles, plus précisément les jeunes familles. Elle est fondée sur les moyens et non sur un modèle unique. Elle tient compte des besoins de chaque famille, selon le nombre et l'âge des enfants et le revenu global du ménage. Elle est adaptée aux besoins et prévoit des dispositions transitoires et du soutien. Les familles peuvent ainsi subvenir aux besoins de leurs enfants pour qu'ils s'épanouissent et deviennent de jeunes Canadiens novateurs et prospères. Cette mesure assurera la réussite des générations futures.
Ainsi, nous avons non seulement assuré un soutien pour aujourd'hui, mais nous avons aussi sorti approximativement 300 000 enfants de la pauvreté, un résultat dont tous les députés devraient se réjouir.
J'entends mes collègues me chahuter; ils devraient avoir honte. Il est déplorable que les conservateurs ne se rendent pas compte que c'est une bonne chose de sortir des enfants de la pauvreté. Leur réaction montre à quel point ils sont encore déconnectés de la réalité. Les Canadiens suivent la situation de très près.
Depuis notre arrivée au pouvoir, nous avons écouté attentivement les dirigeants des petites et moyennes entreprises. Ils nous disent qu'ils ont besoin d'aide pour soutenir la concurrence dans le contexte d'incertitude mondiale et ils souhaitent qu'on maintienne le taux d'imposition à un niveau concurrentiel. L'une des principales promesses que nous avons faites lors de la dernière campagne électorale portait sur l'examen et la réduction du taux d'imposition des petites entreprises. Nous avons mené des consultations exhaustives au cours desquelles de petits entrepreneurs de ma circonscription ont souligné l'importance de tenir cet engagement.
Je suis très fier de dire que le budget fédéral de 2018 prévoit réduire le taux d'imposition des petites entreprises à 9 % — soit l'un des taux les plus concurrentiels du G7, du G20 et de l'OCDE —, afin d'établir un climat propice au succès. Quel contraste avec le gouvernement conservateur précédent qui ne faisait que tenir de beaux discours et prétendait vouloir réduire le taux d'imposition des petites entreprises. Pourtant, lorsque les conservateurs ont eu l'occasion d'appuyer la réduction du taux d'imposition des petites entreprises dans le cadre du budget de 2018, ils s'y sont opposés.
Je le répète, les Canadiens nous ont à l'oeil. Ils ne se contenteront pas d'écouter le traditionnel discours des conservateurs, leur discours recyclé et usé voulant qu'ils soient de grands champions de l'industrie. Les Canadiens vont examiner les résultats des mises aux voix et demander à leur député pourquoi il s'est opposé au budget, et ces députés n'auront pas de réponse convaincante à leur donner.
Alors que le Canada continue de croître et de prospérer dans une économie mondiale de plus en plus compétitive, nous nous efforçons d'offrir une plus grande flexibilité aux jeunes familles dans le budget de 2018. Pour ce faire, nous faisons en sorte que les mères, les pères et les parents puissent prendre le congé nécessaire à la suite de la naissance ou de l'adoption d'un enfant. Encore une fois, je ne comprends pas pourquoi mes collègues conservateurs s'opposent à une telle mesure. S'ils appuient réellement les familles, pourquoi s'y opposer? Hélas, ils ne fournissent aucune réponse, seulement le silence. Rappelons-nous leurs actions et non leurs paroles.
J'aimerais mentionner d'autres aspects qui montrent les progrès que nous avons faits jusqu'à aujourd'hui. Comment savons-nous que nous avons fait des progrès? Plus de 600 000 emplois ont été créés depuis notre arrivée au pouvoir, une croissance record de l'emploi.
Une voix: S'agit-il d'emplois à temps plein?
M. Marco Mendicino: La majorité est à temps plein, effectivement, merci de la précision. Le taux de chômage n'a jamais été aussi bas. Statistique Canada mesure le taux de chômage de façon très précise, et il atteint des creux historiques.
Le gouvernement a multiplié les investissements. Il a par exemple créé l'Allocation canadienne pour enfants et l'Allocation canadienne pour les travailleurs, en plus de baisser l'impôt des petites entreprises. Grâce à l'Allocation canadienne pour les travailleurs, les Canadiens à faible revenu, qui triment dur pour subvenir aux besoins de leurs proches, pourront compter sur du soutien additionnel.
Il y a eu un sujet dernièrement qui a touché une corde sensible chez moi et chez les gens d'Eglinton—Lawrence, que je représente, et c'est la violence liée aux armes à feu. De trop nombreux Canadiens innocents ont perdu la vie à cause du crime organisé et d'armes à feu carrément illégales ou alors achetées légalement, mais détournées par le crime organisé. Le gouvernement prend ce problème très au sérieux, car il touche l'ensemble des Canadiens.
Une voix: Qu'en est-il du Code criminel, lui?
M. Marco Mendicino: J'entends...
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Madame la Présidente, avant de discuter des détails du projet de loi, je veux souhaiter au nom de toute la Chambre un prompt rétablissement au député de , dont les médias ont annoncé l'hospitalisation. J'offre mes meilleurs voeux aux députés d'en face et j'espère qu'il reviendra à la Chambre. On me dit qu'il se porte assez bien. Il me tarde néanmoins de le revoir parmi nous.
Comme je le fais souvent dans mes allocutions, je vais citer un proverbe yiddish. Je sais que les députés et parfois les greffiers au bureau comptent là-dessus. Le voici: « La langue douce brise les os. » Voilà qui tombe bien, car je n'ai aucune parole tendre à formuler au sujet du projet de loi d'exécution du budget, que j'ai lu presque en entier.
Près du tiers du plan budgétaire porte sur la taxe sur le carbone. On nous a toujours dit que cette taxe serait facile à instaurer. Or, le budget semble faire la longue liste des répercussions négatives qu'elle aura sur la société canadienne et les particuliers. On y fait état des nombreuses mesures de reddition de comptes aussi ridicules qu'excessives que devront respecter les Canadiens. Par contre, le budget parle très peu de la transparence du gouvernement et des mesures de reddition de comptes qu'il devrait prendre, lui. Voilà deux choses que je voulais mentionner.
J'ai pris le temps de passer en revue les budgets provinciaux. Ce qui est intéressant, et j'y reviendrai plus tard, c'est que les gouvernements provinciaux cherchent vraiment à atteindre l'équilibre budgétaire. Ils en manifestent l'intention ou prévoient une date ou un calendrier précis en vue de l'atteindre. Voilà qui détonne par rapport à ce qu'on trouve dans le budget fédéral. Rien — pas même un tableau ou une phrase — ne signale à la population ou aux députés que le gouvernement libéral ou les libéraux cherchent à atteindre l'équilibre budgétaire.
Nous savons que le déficit s'élève à 18,1 milliards cette année, ce qui est trois fois plus élevé que ce que les libéraux avaient promis durant la campagne électorale. Nous avons là une promesse non tenue. Il n'y a pas un seul tableau financier ni aucun graphique dans le document budgétaire, pas plus que dans le projet de loi d'exécution du budget, qui laisse entrevoir un plan pour rétablir l'équilibre budgétaire.
Le budget de la Colombie-Britannique, à la page 139, prévoit un excédent de 219 millions de dollars.
Il y a aussi le document budgétaire de l'Alberta, même si on doute un peu de l'intention de rétablir l'équilibre qu'il dénote. N'empêche que même le gouvernement néo-démocrate de l'Alberta sait qu'il est tout à fait avantageux, sur le plan culturel, de dire qu'il vise l'équilibre budgétaire et qu'il a un plan pour y parvenir. À la page 12, il indique que grâce à des gains d'efficience, que ce soit au moyen du contrôle des dépenses ou de l'élimination du gaspillage, entre autres, il atteindra l'équilibre budgétaire d'ici 2023-2024.
À la page 3 du budget provincial de la Saskatchewan, il est justement question de ce contexte culturel commun au Canada.
Depuis les années 1990, les conservateurs essaient de rétablir l'équilibre budgétaire au nom des contribuables canadiens, qui travaillent dur pour leur argent et qui devront payer pour tout cela. Tout l'argent emprunté devra être remboursé par les générations actuelles et futures.
Il est expressément écrit à la page 3 du budget du Manitoba: « Nous respectons les délais fixés pour la réduction de la taxe de vente provinciale durant notre premier mandat et le dépôt d’un budget équilibré durant notre deuxième mandat. » C'est écrit noir sur blanc. Le gouvernement manitobain sait que c'est important.
Le budget de l'Ontario — que l'on croie ou non les promesses de la première ministre de l'Ontario — dénote un effort notable à la page 166. Le tableau et le libellé indiquent que le gouvernement tentera d'équilibrer le budget. Le gouvernement de l'Ontario joue un peu avec les chiffres, mais même lui sait à quel point il est important d'aborder la question, de comprendre la manière dont fonctionne les budgets publics et de savoir comment les présenter à la population et les défendre.
Le gouvernement libéral fédéral ne prend même pas la peine de faire valoir le bien-fondé du budget, ni dans le projet de loi d'exécution du budget ni dans le budget en tant que tel.
À la section A.3 du budget de 2018-2019 du Québec, on peut lire: « Un surplus budgétaire de 850 millions de dollars est prévu en 2017-2018. L’équilibre budgétaire est prévu pour les années suivantes. »
À la page 7 du budget du Nouveau-Brunswick, il est écrit :« [...] et [nous] rétablirons l'équilibre budgétaire d'ici à 2021-2022. »
Le budget de la Nouvelle-Écosse dénote un surplus. On peut y lire: « [...] troisième budget équilibré consécutif pour l'exercice financier 2018-2019, pour un excédent estimé à 29,4 millions de dollars (tableau 2.1). »
Le budget et le plan financier de Terre-Neuve-et-Labrador ne sont pas équilibrés, mais il est écrit à la toute première page que le gouvernement est toujours en bonne voie de renouer avec les excédents budgétaires en 2022-2023. Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador sait qu'il doit montrer aux habitants de la province qu'il rétablira l'équilibre budgétaire et qu'il a un plan pour le faire. C'est mentionné à la première page de son budget. Il sait que c'est important.
Dans son budget, l’Île-du-Prince-Édouard reconnaît avoir un déficit de 46 millions de dollars, mais s’attend à avoir un budget équilibré dans un avenir prévisible. Le budget comporte un tableau où l’on voit les dépenses et les recettes du gouvernement, et où l’on voit aussi que dans un avenir très proche, soit en 2023-2024, le budget sera équilibré. C’est l’endroit du graphique où les deux lignes se rejoignent et où l’on voit, à un moment donné, un excédent.
Dans chaque province, on a un ministre des Finances qui, dans ses documents budgétaires, est en mesure d’établir un budget équilibré ou de proposer une méthode pour y parvenir.
Ce n’est pas le cas au gouvernement fédéral. Le ne semble pas pouvoir se résoudre à expliquer de quelle façon il entend arriver à un budget équilibré. Il ne l’a pas fait dans le document budgétaire ou la Loi d’exécution du budget, et il ne l’a pas fait non plus lorsqu’il a comparu devant le comité des finances. En fait, lorsqu'on lui pose la question, il passe à l’attaque. Il n’est même pas en mesure de s’expliquer ou de comprendre la situation.
S’agissant de la Loi d’exécution du budget, reconnaissons au moins une chose, c’est une loi omnibus. Les dispositions que renferme la rubrique « Inspection » de la Sous-section K permettent:
[d'] inspecter, vérifier ou examiner les registres, les procédés, les biens ou les locaux d’une personne permettant de déterminer ses obligations ou celles de toute autre personne en application de la présente partie […]
Cette partie porte sur l'application de la taxe sur le carbone. Cela veut-il dire que des fonctionnaires fédéraux partiront sur les lieux inspecter les propriétés des Canadiens pour s'assurer qu'ils paient bel et bien le montant de taxe sur le carbone qu'ils sont censés payer? Est-ce que c'est ce qui est prévu dans la sous-section K du projet de loi, c'est-à-dire que les Canadiens doivent s'attendre à ce que des fonctionnaires viennent inspecter leur propriété pour s'assurer qu'ils paient la taxe sur le carbone? Le projet de loi dit encore ceci:
[...] pénétrer dans tout lieu où elle croit, pour des motifs raisonnables, que la personne tient ou devrait tenir des registres, exerce une activité à laquelle s’applique la présente partie ou accomplit un acte relativement à cette activité [...]
C'est du jargon juridique, mais je ne vois rien, dans cette disposition, qui oblige la personne à être munie d'un mandat. Elle n'aura qu'à être autorisée par le ministre et, une fois que ce sera le cas, elle pourra procéder à une inspection à toute heure convenable pour appliquer cette partie de la loi. Nous sommes en présence d'une série de mesures destinées à assurer le respect de la loi, c'est-à-dire le paiement de la taxe sur le carbone par chaque Canadien. Ce sont les moyens par lesquels le gouvernement compte aller puiser dans les coffres des particuliers et des entreprises du Canada absolument tous les revenus escomptés. C'est la seule raison d'être de cette sous-section.
Lors des travaux du comité, d'autres députés ont essayé de demander à la quelle sera l'importance de la réduction des émissions de gaz à effet de serre si nous payons une taxe sur le carbone et combien de recettes seront générées par cette taxe. C'est une question raisonnable, qui était posée par un député conservateur, mais la ministre de l'Environnement a été incapable d'y répondre ou elle n'a pas voulu le faire.
Je voudrais attirer l'attention de la Chambre sur la partie 4, intitulée « Rapport au Parlement ». Il y est question du rapport annuel devant être déposé concernant la taxe sur le carbone. Voici ce que dit l'article proposé:
L’année du deuxième anniversaire de l’entrée en vigueur du présent article et chaque année civile par la suite, le ministre de l’Environnement établit un rapport sur l’application de la présente loi et le fait déposer devant chaque chambre du Parlement.
Voilà qui est raisonnable. J'aime bien le fait que les rapports soient déposés au Parlement, et encore plus qu'ils le soient avant d'être publiés sur un quelconque site Web gouvernemental lié à l'administration de la taxe sur le carbone. Cependant, ne devrions-nous pas nous attendre à plus de détails? Le Parlement ne devrait-il pas dicter exactement au ministre de l'Environnement ce sur quoi le rapport portera? Il faudrait qu'il s'agisse par exemple des sommes perçues par l'entremise de la taxe sur le carbone dans l'ensemble des provinces et des territoires du Canada et de la répartition des coûts entre les particuliers et les entreprises. On devrait aussi avoir accès aux statistiques sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il serait raisonnable que les Canadiens s'attendent à un tel rapport.
Toutefois, nous savons que les libéraux ne connaissent pas les réponses à ces questions parce qu'ils n'ont jamais cru bon de les étudier. Dès le début, lorsque des députés de ce côté-ci de la Chambre ont posé des questions sur le fonctionnement de la taxe sur le carbone ou sur ses effets sur les Canadiens de la classe moyenne, nous avons reçu des documents caviardés ou des réponses vides de sens pendant la période des questions ou les débats. La situation perdure à l'étape de l'étude en comité.
Il est impossible pour nous d'appuyer le budget. Il ne fera que continuer à punir la classe moyenne et les Canadiens. Je m'oppose au budget. Je suis prêt à répondre aux questions des députés d'en face.
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Madame la Présidente, je suis heureux de pouvoir prendre la parole à propos du budget de 2018, le plan du gouvernement libéral pour restaurer la prospérité économique au Canada.
Je commencerai par dire que je suis fier d'être député et fier d'habiter dans la circonscription de Saint John—Rothesay dans le Sud du Nouveau-Brunswick. C'est une circonscription fortement industrialisée et syndicalisée et qui a une histoire illustre. Ce fut la première ville loyaliste au Canada.
Je suis fier d'être membre du Parti libéral. À titre de candidat libéral, j'ai mis l'accent sur trois choses pendant ma campagne. Premièrement, j'ai promis de rétablir les investissements dans les infrastructures du Sud du Nouveau-Brunswick et de Saint John—Rothesay. Deuxièmement, j'ai promis de lutter contre la pauvreté et de promouvoir la réduction de la pauvreté dans Saint John—Rothesay. Troisièmement, je tenais à prendre les choses en main et à promouvoir la restauration du patrimoine historique de Saint John—Rothesay, une circonscription située dans une ville à l'histoire captivante, puisqu'elle a été la première ville à recevoir sa charte royale d'incorporation et qu'elle était surnommée la « ville loyaliste ».
Pendant les 10 années de pouvoir du gouvernement Harper, le Canada atlantique et les investissements consacrés à cette région ont été de plus en plus négligés; les dépenses destinées à l'infrastructure ont diminué, particulièrement dans ma circonscription, Saint John—Rothesay. À l'heure actuelle, par contraste, ma circonscription semble attirer l'attention. Le Parti conservateur publie des publicités sur Facebook dans lesquelles il me nomme et parle de mon bilan dans Saint John—Rothesay. Le viendra prononcer un discours à Saint John—Rothesay dans quelques semaines. Je tiens à dire très clairement que les résidants de Saint John—Rothesay auront beaucoup de questions pointues à lui poser pendant son passage dans la circonscription.
Le parti d'en face aime se présenter comme un bon gardien de l'économie et comme le meilleur gestionnaire de l'économie. Il faut toutefois rappeler que l'ancien gouvernement a enregistré six déficits consécutifs. Il a inscrit un déficit après l'autre puis soudainement, pendant sa dernière année...
Des voix: Oh, oh!
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Madame la Présidente, le gouvernement est arrivé au pouvoir après une longue suite de déficits. Nous allons changer les choses; nous investissons dans l'économie. Si le vient dans Saint John—Rothesay, les gens lui poseront des questions. Par exemple, quels programmes et quels investissements dans les infrastructures de ma circonscription, des investissements historiques effectués au cours des deux dernières années, compterait-il annuler? Est-ce qu'il supprimerait l'investissement historique de 67 millions de dollars effectué pour transformer le port de Saint John, un moteur économique du sud du Nouveau-Brunswick où travaillent des milliers de personnes? Est-ce qu'il supprimerait l'investissement de 6 millions de dollars pour la nouvelle école de métiers du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick? Est-ce qu'il annulerait l'investissement de 10 millions de dollars à l'aéroport de Saint John annoncé par le la semaine dernière alors qu'il se trouvait dans ma circonscription, le premier investissement fédéral dans cet aéroport en près de 20 ans? Est-ce qu'il s'en prendrait aux investissements dans les lieux historiques comme le fort La Tour, la tour Martello, le théâtre Imperial et le marché de Saint John? Les gens de Saint John—Rothesay aimeraient bien le savoir.
Que compterait-il faire de l'historique Allocation canadienne pour enfants, qui amène tant d'avancées, qui change la vie de dizaines de milliers de gens et de familles partout au pays et qui est avantageuse pour neuf familles sur 10? Est-ce qu'il compterait l'éliminer? Je ne crois pas.
Le gouvernement libéral pense qu'il a un rôle à jouer dans la vie des Canadiens. Il pense qu'il est bon d'investir dans l'infrastructure, dans les collectivités et dans les biens historiques de Saint John—Rothesay.
Je tiens à dire que le gouvernement du parti d'en face a affiché un déficit après l'autre puis, comme par enchantement, il est arrivé à l'équilibre budgétaire pendant sa dernière année au pouvoir. Il a utilisé une petite partie d'un fonds de réserve de l'assurance-emploi, a vendu des actions de GM et a mis à pied des employés et des gestionnaires du système Phénix pour parvenir à équilibrer son budget. C'était mal et les conservateurs le savent.
Nous relançons l'économie. Nous investissons dans les Canadiens. Nous investissons dans les enfants. Je suis particulièrement ravi de mener la lutte contre la pauvreté dans ma circonscription. Malheureusement, Saint John, au Nouveau-Brunswick, est l'endroit au pays où la pauvreté chez les enfants est la plus répandue. Un enfant sur trois y vit dans la pauvreté. Ce chiffre est inacceptable et doit changer. Ce changement, nous sommes en train de le faire sous la direction du . Nous réduisons le nombre d'enfants qui vivent dans la pauvreté.
Au moyen de nos budgets, nous avons investi des montants sans précédent dans le logement. Nous avons mis sur pied la Stratégie nationale sur le logement. Nous avons investi des sommes historiques dans les services d'éducation préscolaire et de garde d'enfants. Nous avons signé des accords bilatéraux avec le gouvernement du Nouveau-Brunswick et le premier ministre de cette province, Brian Gallant. Tout récemment, nous avons investi 70 millions de dollars dans un programme pilote destiné aux aînés. Je pourrais parler encore longtemps des investissements et des projets que le gouvernement réalise dans ma circonscription, Saint John—Rothesay.
En tant que député de Saint John—Rothesay, j'essaie tous les jours d'améliorer la qualité de vie de chacun des résidants de ma circonscription en mettant de l'avant des projets, un à la fois, et en travaillant fort pour mes merveilleux concitoyens. C'est l'objet de notre budget. C'est l'objet de nos investissements dans les Canadiens. En tant que libéraux, nous croyons que nous pouvons avoir une incidence sur la vie des Canadiens. Nous ne voulons pas abolir de programmes. Nous croyons pouvoir faire des investissements et mettre en oeuvre des programmes qui changent la vie des gens.
Lorsque je fais du porte-à-porte dans ma circonscription, je me rends compte que les gens sont vraiment reconnaissants au gouvernement libéral de ce qu'il fait et des mesures qu'il prévoit dans son budget.
Soyons transparents. Je viens d'une ville industrielle, où les gens sont syndiqués. Je viens d'une ville qui comprend le rôle qu'elle a à jouer. Je discute régulièrement avec des représentants de l'industrie. L'industrie souhaite faire partie de la solution. Elle ne s'oppose pas à la tarification du carbone. L'industrie souhaite faire partie de la solution.
Le taux de croissance et les investissements dans Saint John—Rothesay sont considérables depuis deux ans. Nous sommes en train de changer la culture de la ville. Nous montrons aux gens que le gouvernement fédéral et une représentation solide au sein de celui-ci sont une bonne chose, car ils peuvent changer la vie des résidants de Saint John—Rothesay, ainsi que de tous les autres citoyens canadiens.
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Madame la Présidente, j'aimerais prendre la parole au sujet du projet de loi , soit le projet de loi d'exécution du budget.
Il y a deux ans et demi, lorsque le gouvernement libéral est arrivé au pouvoir, on peut dire qu'il a gagné le gros lot. Il a hérité d'une grande fortune, grâce à la saine gestion financière du gouvernement conservateur qui l'a précédé, un gouvernement qui a su rembourser un montant historique de 40 milliards de dollars sur la dette nationale entre 2006 et 2008, à un moment où la situation économique du pays était favorable. Le gouvernement conservateur a amené le Canada non seulement sur la voie de l'équilibre budgétaire, mais lui a aussi laissé un excédent budgétaire.
Les libéraux ont hérité de l'excédent que nous, les conservateurs, leur avons légué. Pour couronner le tout, ils ont bénéficié d'un heureux concours de circonstances: de faibles taux d'intérêt, un faible taux d'inflation, une bulle immobilière qui a entraîné une hausse de l'emploi et des revenus, une forte croissance de l'économie américaine et de l'économie mondiale ainsi que des cours du pétrole qui ont doublé.
Le gouvernement a hérité d'une situation financière favorable, et il a tout de même réussi à créer un véritable gâchis. Pour être juste à l'endroit du , lors de la dernière campagne électorale, il avait affirmé qu'il prendrait l'excédent laissé par les conservateurs et qu'il le transformerait en déficit. Or, il avait également dit qu'il en serait ainsi pour quelques années seulement, soit à peine trois budgets, et qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, car d'ici 2019, on reviendrait à l'équilibre budgétaire.
Le a tenu parole, il a plongé le pays dans les déficits, et trois fois plutôt qu'une: la première année, l'année suivante et cette année. La première année, le déficit était deux fois plus élevé que ce qui avait été promis. La deuxième année aussi. Cette année, il sera trois fois plus élevé que ce qui avait été promis.
Qu'en est-il du retour à l'équilibre budgétaire qu'on nous avait fait miroiter? Si on en croit les prévisions pour l'an prochain, on peut mettre une croix dessus. Le budget ne sera pas équilibré. Au contraire, il devrait y avoir un déficit monstre avoisinant les 20 milliards de dollars. En fait, ni le budget ni le projet de loi qui le met en oeuvre ne donnent de date pour le retour à l'encre noire. Aucun plan n'a été établi pour que le Canada renoue avec l'équilibre budgétaire. Pour tout dire, il n'est question d'équilibre budgétaire dans aucun des deux documents.
On dirait que le espère que les Canadiens oublieront qu'il leur a déjà promis d'équilibrer les livres. Remettons un peu les choses en contexte. Pendant la campagne électorale, le premier ministre a dit qu'il ferait quelques déficits, mais que le Canada renouerait avec l'équilibre budgétaire la quatrième année.
Quand le budget sera-t-il équilibré? Au rythme actuel et en compte tenu des politiques budgétaires adoptées par les libéraux, ce ne sera pas en 2019. Ce ne sera pas non plus en 2020, en 2029 ou en 2039. Ce sera en 2045. Voilà un qui avait promis un retour à l’équilibre budgétaire en quatre ans et qui a transformé ce délai en 40 ans.
Imaginons si, pendant la dernière campagne électorale, le avait été franc avec les Canadiens en leur disant qu’un gouvernement libéral accumulerait des déficits, mais qu'il ne fallait pas s'en inquiéter, car l'équilibre budgétaire serait rétabli dans un délai de 40 ans. Comment les Canadiens auraient-ils réagi à cette promesse électorale? Ils en auraient été morts de rire.
Nous voilà en plein fiasco, avec un plan de retour à l’équilibre budgétaire dans 40 ans. Alors que tous ces déficits nous plongent déjà dans le rouge, le gouvernement s’apprête à augmenter la dette d’encore près d'un demi-billion de dollars au cours des 20 prochaines années. Lorsque l’on parle de déficits de 20 milliards de dollars cette année et l’année prochaine, ainsi que pendant encore de nombreuses années, et lorsque l'on parle d’une nouvelle dette d’environ un demi-billion de dollars, il y a de quoi déprimer. Pourtant, il s’agit de chiffres prudents qui ne s'avéreront que si aucune dépense supplémentaire n’est faite dans le budget de l’an prochain. Les dépenses directes de programmes ne pourraient pas augmenter de plus de 1,5 %. Or, au cours des trois dernières années, le gouvernement les a haussées de plus de 6 %. Il faudrait croire au père Noël pour penser qu’après avoir augmenté de 6 %, ces dépenses pourraient du jour au lendemain être ramenées à 1,5 %.
De plus, les chiffres avancés dans le budget se fondent sur l’hypothèse que les projets Keystone et Trans Mountain verront tous les deux le jour. Or, grâce aux politiques du gouvernement, les deux projets sont déjà bien en retard. Même que Kinder Morgan est sur le respirateur artificiel. Il y a une nouvelle dette de 450 milliards de dollars et des déficits de 20 milliards, et cela ne s'arrêtera pas là, ce sera encore bien pire.
Il y a des coûts bien réels liés à cette mer d'encre rouge où baignent les libéraux, notamment les frais liés au service de la dette, qui devraient augmenter d'un tiers au cours des cinq prochaines années. Ces frais sont de 25 milliards de dollars à l'heure actuelle et devraient être portés à 33 milliards de dollars dans cinq ans. C'est plus que ce qu'accorde le gouvernement fédéral à n'importe quel ministère. Qui fera les frais de toute cette encre rouge, de tous ces emprunts, de toutes ces dépenses? Eh bien, ce sont les contribuables. Ce sont toujours eux qui paient la note.
En raison de sa mauvaise gestion financière, le gouvernement a rendu la vie plus difficile pour les Canadiens ordinaires. Les impôts de la famille type de la classe moyenne ont augmenté de 800 $ en moyenne. Le gouvernement rendra la vie encore plus difficile aux Canadiens ordinaires en raison de son énorme taxe sur le carbone, qui est une taxe sur tout et qui touchera de façon disproportionnée les Canadiens à faible ou moyen revenu. En effet, en Ontario, le système de plafonnement et d'échange de Kathleen Wynne fait en sorte que le tiers des personnes à faible revenu paient proportionnellement un tiers plus d'impôts sur le revenu que les Ontariens fortunés. Ce sont les personnes à faible revenu qui paieront la note.
Le gouvernement n'augmente pas uniquement les impôts des Canadiens de la classe moyenne pour financer ses dépenses effrénées. Il soutire également de l'argent aux propriétaires de petite entreprise, ces personnes qui créent des emplois et qui investissent dans les économies locales, en apportant des changements fiscaux injustes. Ces changements auront notamment pour effet de limiter considérablement la marge de manoeuvre des petites entreprises en ce qui a trait au revenu passif.
L'incurie financière du gouvernement occasionnera des coûts bien réels. En fin de compte, le budget de 2018 donnera lieu à de nouveaux déficits, à une dette plus lourde, à des frais de service de la dette plus élevés, à des impôts plus coûteux pour les Canadiens de la classe moyenne et à une mer d'encre rouge. Comme l'a si bien dit l'honorable chef de la loyale opposition de Sa Majesté, jamais un politicien n'a dépensé autant pour accomplir si peu.