La Chambre reprend l'étude de la motion relative à l'amendement apporté par le Sénat au projet de loi , ainsi que de l'amendement.
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Monsieur le Président, aujourd'hui, j'ai l'honneur, la chance et le privilège d'avoir été choisi parmi 338 députés pour prendre la parole au cours de la dernière journée où nous siégeons au sein de cet édifice, l'édifice du Centre, au sein de la Chambre des communes, dans notre grand Parlement, dans notre grande Fédération.
Avant d'aller un peu plus loin et de parler un peu de l'édifice du Centre, je dois dire que je vais partager mon temps de parole avec le très grand député de , un de mes très chers collègues, dont la circonscription est très proche de la mienne. Nous partageons une frontière, entre Sainte-Brigitte-de-Laval et Beauport. Je suis très content de collaborer avec lui sur divers enjeux qui touchent nos concitoyens respectifs.
À tous les citoyens et les citoyennes de Beauport—Limoilou qui nous écoutent actuellement ou qui nous écouteront ce soir sur Facebook, Twitter ou d'autres réseaux sociaux, je souhaite un très joyeux Noël. Je leur souhaite de passer de très bons moments en famille et je leur souhaite de se reposer. C'est important. C'est une occasion de se recentrer un peu sur soi-même et sur la famille et de prendre du temps pour être ensemble, pour discuter et se reposer. Je souhaite une belle année 2019 à mes concitoyens. Bien entendu, nous nous reverrons dans la circonscription la semaine prochaine. Je serai à mon bureau et sur le terrain toute la semaine. Le mercredi 19 décembre, j'invite mes concitoyens au réveillon de Noël du député, qui aura lieu à mon bureau situé au 2000, avenue Sanfaçon, de 18 heures à 21 heures. Des bouchées et des boissons seront servies. Nous fêterons Noël ensemble. L'année dernière, plus de 200 personnes y étaient présentes. J'espère que l'événement aura le même succès cette année. Joyeux Noël à tous! Bonne année 2019!
Aujourd'hui, je vais parler du projet de loi . Je crois bien que c'est la troisième fois que je parle de ce projet de loi. C'est la première fois que j'ai l'occasion de prendre la parole lors des trois étapes de la lecture d'un même projet de loi. J'en suis fort content.
C'est assez ironique, parce que, aujourd'hui, il y a matière à nostalgie. L'édifice du Centre de la Chambre des communes est le centre de la démocratie canadienne depuis 1916, ou plutôt depuis la reconstruction qui a été terminée en 1920 à la suite de l'incendie. Nous siégeons ici depuis plus d'un siècle, depuis 102 ans. Nous siégeons pour le bien-être de tous les citoyens et pour discuter de la démocratie, pour discuter de nos projets de loi et des enjeux qui font tressaillir notre pays de jour en jour.
Aujourd'hui, la situation est très ironique, car nous discutons du projet de loi , qui vise à modifier la Loi électorale du Canada. Cette dernière met en place les balises, les barèmes, les conditions et les garanties de par lesquelles nous, les 338 députés, avons été élus par nos concitoyens pour siéger ici-même à la Chambre des communes. C'est quand même un projet de loi intéressant dont nous discutons en dernier ici, mais c'est aussi un peu paradoxal, comme mon collègue du NPD l'a si bien dit dans une question qu'il a posée au secrétaire parlementaire. Il lui a demandé pourquoi les libéraux déposaient ce projet de loi, qui semblait si important pour eux, à la hâte, après trois ans au pouvoir. La même version existait dans le projet de loi en 2015-2016, et les libéraux ont tardé à mettre en place ce projet de loi.
Puisque nous parlons du projet de loi C-76, qui vise la Loi électorale et la démocratie, je dois dire que je trouve dommage que seulement 6 amendements sur les 200 amendements présentés par les conservateurs en comité aient été acceptés.
Nous avons des doléances concrètes qui sont basées sur de vraies inquiétudes et même sur une opinion majoritaire. Je vais faire état à la Chambre des sondages que j'ai en main. J'aimerais quand même prendre une minute pour dire à tous mes collègues et à tous les concitoyens qui nous écoutent en ce moment sur CPAC ou ailleurs que depuis depuis que j'ai 15 ans, je caresse un rêve, soit celui d'être d'abord et avant tout au service des citoyens et des citoyennes du Canada. C'est pourquoi je me suis enrôlé dans les Forces armées canadiennes. C'est pourquoi je rêve de devenir député depuis l'âge de 15 ans. En 2015, j'ai eu l'honneur exceptionnel d'avoir la confiance de la majorité des 92 000 citoyens de la circonscription de Beauport—Limoilou. J'aimerais leur dire qu'à mes yeux, la Chambre des communes représente tout le contraire de ce que le a dit hier. Il a dit que ce n'était qu'une salle.
Cela m'a déplu d'entendre cela, parce que la Chambre des communes, qui va fermer pour 15 ans dans quelques jours pour des rénovations, n'est pas juste une salle, comme l'a dit le premier ministre. Je trouve dommage qu'il ait employé ce mot. C'est la Chambre du peuple. C'est pour cela qu'elle est de couleur verte. Le vert représente le peuple et le rouge représente l'aristocratie, d'où la couleur rouge du Sénat.
J'espère que je ne me trompe pas. Les guides du Parlement pourraient peut-être m'en parler.
C'est dommage que le dise que ce n'est pas le centre de la démocratie, parce que c'est faux. Je vais expliquer aux citoyens et aux citoyennes pourquoi c'est erroné de dire que le Parlement n'est pas le centre de la démocratie.
Le premier ministre avait raison de dire que la démocratie se vit partout, que ce soit dans les manifestations dans la rue, les réunions d'associations politiques ou les réunions syndicales. Bien entendu, la démocratie s'exerce dans ces lieux, mais le centre de la démocratie est ici parce que c'est ici que les élus siègent et qu'on vote les lois qui régissent absolument tout au pays. C'est ici également qu'on peut même changer la Constitution du pays. On ne peut pas changer la Constitution du pays à tout autre endroit ou dans le cadre de débats politiques dans une association politique ou d'une manifestation. Non, cela peut se faire seulement ici ou dans les autres assemblées législatives provinciales dans le pays. C'est dans ces seuls lieux qu'on peut véritablement faire des amendements et modifier le fonctionnement de la démocratie ou pallier les problématiques pour répondre aux enjeux courants. Oui, par définition, d'une manière pratique, c'est bel et bien ici que se situe le centre de la démocratie. Ce n'est pas, comme le premier ministre l'a dit, une simple salle parmi tant d'autres. Non, c'est la Chambre des communes.
Très rapidement, avant de retourner au projet de loi C-76, sur le mur est, on voit six sculptures. L'une parle du droit civil, l'autre de la liberté de parole, la troisième du Sénat, la quatrième du gouverneur général, la cinquième de la Confédération, de notre grand pays, et la sixième du vote. Sur le mur ouest sont représentés le bilinguisme, l'éducation, la Chambre des communes, le régime fiscal — c'est écrit « IMPÔT — TAX » en haut — le droit criminel et en dernier la communication. Toutes ces sculptures ne sont pas ici par hasard. Elles sont ici parce qu nous sommes au centre de la démocratie. Ces 12 sculptures représentent d'une manière ou d'une autre le fonctionnement de la fédération.
En ce qui a trait au projet de loi C-67, nous avons trois doléances principales.
Premièrement, le projet de loi C-76 prévoit de permettre à un Canadien ou à une Canadienne de se présenter à un bureau de vote avec une carte de l'électeur comme seul document. Comprenons-nous bien, une carte d'électeur, c'est le papier qu'on reçoit pour être enregistré à titre d'ayant droit pour voter. Dorénavant les libéraux vont permettre qu'une personne vienne voter seulement avec cette carte. Pour le moment, et jusqu'à nouvel ordre parce que la loi n'est pas encore passée, il faut présenter une carte d'identification de l'électeur pour voter.
Il y a des risques au fait de permettre que quelqu'un puisse voter sans carte d'identification comme un permis de conduire, une carte d'assurance-maladie ou un passeport. Premièrement, en 2015, plus de 1 million de cartes d'électeur étaient erronées. C'est quand même une préoccupation importante. Deuxièmement, il est facile de voter avec une simple carte erronée. Cela crée un grave problème. C'est sérieux. Il faut faire en sorte que le vote reste quelque chose de privilégié, de fort et de protégé et de sérieux au Canada.
La deuxième préoccupation qui fait en sorte que nous n'avons pas le choix de voter contre ce projet de loi — c'est ce qui me dérange le plus personnellement — c'est qu'on va permettre aux Canadiens qui vivent à l'extérieur du pays de voter peu importe depuis combien d'années ils vivent à l'extérieur du pays. Avant, il y avait une limite de cinq ans. En Australie, c'est six ans. Dans plein de pays, il y a des limites.
Là, les libéraux veulent faire en sorte que 1,4 million de Canadiens qui vivent à l'extérieur du pays, après même 20 ou 30 ans, puissent voter aux élections canadiennes. Ils vont même pouvoir choisir la circonscription dans laquelle ils veulent voter.
Se rend-t-on compte du pouvoir incroyable qu'on donne à un citoyen canadien qui ne vit pas au Canada depuis 20 ans? Il pourrait choisir une circonscription où le vote est très serré, selon le sondage, et il pourrait faire toute la différence dans la sélection du gouvernement.
Enfin, une troisième chose nous préoccupe dans ce projet de loi. On veut empêcher pendant la période préélectorale les tierces parties comme les groupes syndicaux d'engranger des gains monétaires venant des gens ou des groupes de l'extérieur du pays.
C'est bien, mais rien n'empêche que cela se fasse avant la période préélectorale. Les gens vont pouvoir encaisser les fonds et avoir l'argent de groupes de l'extérieur du pays avant que la période préélectorale débute.
Je remercie tous les Canadiens et toutes les Canadiennes qui nous écoutent de leur confiance. Au plaisir de se voir dans la circonscription la semaine prochaine.
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Monsieur le Président, comme mon collègue, dès mes 15 ans environ, j'ai caressé le rêve d'être députée, alors c'est un honneur pour moi de prendre la parole au sujet du projet de loi sur les élections.
Le député a fait quelques commentaires que je tiens à rectifier. D'abord, la Charte canadienne garantit le droit de vote aux Canadiens. Elle ne précise pas qu'une personne doit habiter au Canada. Le droit de vote est garanti par la Charte; c'est ce qui importe.
Ensuite, il a parlé de carte d'identification de l'électeur. Ce n'est pas cela: c'est une carte d'information de l'électeur. Cette carte n'est rien d'autre qu'une attestation du lieu de résidence, que la personne doit utiliser en conjonction avec une pièce d'identité. Il est important que les gens le comprennent bien. Cette carte, qui sera envoyée par la poste, ne pourra pas servir de pièce d'identité. Elle devra être utilisée conjointement avec autre chose.
Lors des dernières élections, bien des gens n'ont pas pu voter parce qu'ils n'avaient pas de document attestant de leur lieu de résidence. Je vais donner l'exemple d'une aînée qui habite avec son mari et qui ne reçoit aucun relevé de compte à son nom parce qu'ils sont tous au nom de son mari. Elle n'a pas de permis de conduire et elle ne dispose d'aucune autre pièce d'identité. Cette carte d'information, utilisée avec une autre pièce d'identité, permettra simplement aux gens de voter. Il est très important de donner ces précisions.
J'ai bien aimé les commentaires du député concernant l'édifice où nous nous trouvons; c'était excellent. J'ai aussi beaucoup apprécié son discours au sujet de l'histoire. Cependant, lorsqu'il est question des projets de loi que nous étudions, je crois qu'il est important de s'en tenir aux faits.
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Monsieur le Président, j'aimerais remercier mon collègue de Beauport—Limoilou, avec qui j'ai eu le privilège de passer de bons moments à la Chambre des communes.
Nous venons d'apprendre qu'il y aura des votes après la période des questions. C'est probablement la dernière journée de séance de 2018, ainsi que la dernière en cette enceinte. Comme le disait si bien mon collègue, ce n'est pas une salle, c'est un endroit où la démocratie se manifeste depuis plus de 100 ans. Il y a eu un incendie en 1916, mais on a reconstruit le parlement. J'ai beaucoup de reconnaissance pour les institutions, alors c'est avec un peu d'émotion et un pincement au coeur que je me lève à la Chambre aujourd'hui pour parler du projet de loi .
Mon collègue et ma collègue d'en face ont commencé à rêver de devenir députés à 15 ans, mais moi, mon rêve a commencé à 6 ans. J'ai suivi les traces de mon grand-père, qui a siégé ici. C'est donc avec beaucoup d'émotion que j'en parle aujourd'hui. Il était dans un parti qui n'existe plus aujourd'hui, malheureusement, soit le Parti Crédit social du Canada. En 1962, Louis-Philippe-Antoine Bélanger a été député de la région de Côte-de-Beaupré. Je suis donc très fier de le dire.
Être député n'est pas une mince tâche, et nous prenons cela très au sérieux. Si on pose la question aux 338 députés, ils répondront qu'ils déploient beaucoup d'efforts et font beaucoup de sacrifices. Alors que la période des Fêtes approche, nous allons bientôt retourner dans nos circonscriptions et rejoindre nos familles, qui nous partagent avec la population canadienne. Je tiens donc sincèrement à remercier ma conjointe, Isabelle, et mes enfants, Charles-Antoine et Anne-Frédérique, de m'avoir partagé avec la population de Portneuf—Jacques-Cartier. Comme père, c'est avec beaucoup d'émotion que je le dis.
Maintenant, entrons le vif du sujet, le projet de loi . Hier, dans son discours, la ministre se réjouissait que son projet de loi vise à défendre la démocratie. Ce matin, en déposant une motion dont l'avis a été donné hier, le gouvernement a accéléré le processus et a diminué le temps de parole des députés de l'opposition afin de procéder. Est-ce qu'on trouve cela démocratique?. Par chez nous, on dirait que c'est plutôt museler les gens qui ont des commentaires à faire et des arguments à présenter pour améliorer le projet de loi.
Ce que nous sentons aujourd'hui, c'est qu'on accélère le processus d'adoption de ce projet de loi. Les libéraux sont au pouvoir depuis trois ans et ils décident tout à coup de procéder rapidement. Quel hasard, 2019 est une année d'élection! Je n'en dis pas plus.
Ce gouvernement est plein de paradoxes. La démocratie ne rime pas avec le gouvernement libéral actuel. En 2015, lors de la campagne électorale, ce gouvernement avait promis l'équilibre budgétaire en 2019. Nous, les conservateurs, le NPD et le Bloc québécois faisions campagne contre les libéraux, et dans certaines circonscriptions, les gens les croyaient. Ils ont cru à leur promesse électorale de revenir à l'équilibre budgétaire en 2019 après avoir fait de modestes déficits en 2016, en 2017 et en 2018.
Pourtant, ce que prévoit le directeur parlementaire du budget, qui a apporté des ajustements encore cette semaine, c'est grosso modo 100 milliards de dollars — je dis bien 100 milliards de dollars — de déficits en quatre ans, et ce, alors que nous sommes dans une situation économique favorable.
Ce sont des éléments très importants, parce qu'on parle de la démocratie. Les libéraux ont demandé aux gens de voter pour eux en campagne électorale, et maintenant qu'ils sont au pouvoir, ayant obtenu le plus grand nombre de sièges, ils ne respectent pas leur parole. Est-ce cela, la démocratie?
Continuons. Les libéraux avaient promis que l'élection de 2015 serait la dernière élection où on utiliserait le système actuel. Or il n'y a aucun changement. Ont-ils fait des calculs? Je pose des questions et je n'ai pas de réponse.
Est-ce qu'il se sont dit que ce serait peut-être plus favorable de laisser le système comme cela, plutôt que de respecter leur promesse électorale? C'est une autre promesse non tenue.
Ils avaient promis également de protéger la gestion de l'offre. Ce n'est pas ce qu'ils ont fait avec le président des États-Unis et celui du Mexique. Ils ont créé une brèche. Près de 3 % du marché est ouvert maintenant.
En matière de normes, par rapport aux États-Unis, nous avons des règles plus strictes. Je pense que c'est bien, car la santé des Canadiens est importante. Nos producteurs agricoles ont des normes qui coûtent beaucoup plus chères. On ouvre le marché, sans exiger d'avoir les mêmes normes aux États-Unis et au Canada, et on ne voit pas de problème. La vie est belle. Comment est-on capable de regarder ses électeurs après cela? Nous allons retourner dans nos circonscriptions, dans les prochaines heures. Je ne sais pas comment ils vont faire pour regarder les électeurs en pleine face, les yeux dans les yeux, et être à l'aise avec ce qu'ils font depuis trois ans.
J'aimerais également parler d'une petite promesse inusitée qu'ils ont faite. Encore une fois, cela démontre qu'ils ont fait de grosses promesses qu'ils n'ont pas tenues. C'est une petite promesse, mais je pense qu'elle est importante pour les gens concernés. Ils avaient promis de ramener les facteurs. Ils ont dit qu'ils allaient défaire tout ce que les conservateurs ont fait par le passé et qu'ils allaient même ramener les facteurs. Où sont les facteurs? Ils ne sont pas revenus. Il y a encore des boîtes postales. Il faut se rappeler quand le maire de Montréal défaisait une dalle de béton avec un marteau-piqueur. Ils ont profité de ça et ont manqué de respect envers les électeurs, et on parle de démocratie?
Comme je le mentionnais tout à l'heure, nous avons voté ce matin sur une motion d'attribution de temps. Cela signifie une limitation de parole. Depuis avril 2016, j'ai voté 35 fois contre des motions d'attribution de temps sur 25 projets de loi. C'est cela qu'on appelle démocratie? Je m'excuse, mais on n'a pas la même définition de démocratie.
La démocratie, c'est respecter les gens, avoir des opinions divergentes, permettre aux partis de l'opposition d'argumenter pour améliorer les projets de loi. C'est cela, notre système parlementaire, c'est ce qu'il nous permet, sinon nous perdons notre temps. Si on restreint l'expression orale, si on refuse aux députés la possibilité de s'exprimer, c'est une dictature. C'est inacceptable. J'ai donc de gros points d'interrogation, quand on me parle de démocratie et qu'on me dit que la mise en place du projet de loi C-76 améliore le processus.
En ce qui concerne la carte d'identité, c'est tout à fait normal que les gens puissent s'identifier de façon conforme. Nous avons un système d'assurance sociale, nous avons un système de permis de conduire dans les provinces, nous avons un système de passeport. Quand on voyage à l'étranger, on doit s'identifier. C'est une question de contrôle, c'est une question respectable. Tous les Canadiens et tous les Québécois sont fiers d'avoir un passeport canadien.
Par contre, lorsqu'on va dans un bureau de vote, on va pouvoir prendre une carte imprimée, tout bonnement. En cas d'erreur lors du contrôle de la distribution, n'importe qui peut prendre la carte et prétendre avoir le droit de vote. C'est dangereux.
Je suis obligé de dire que je ne crois pas le gouvernement libéral lorsqu'il dit qu'il fait des choses dans l'intérêt des Canadiens. Qui est capable de me dire, depuis que ce gouvernement est en place, ce qu'il a fait vraiment dans l'intérêt des Canadiens? Je n'ai aucune réponse. Je pose la question, parce qu'à un moment donné, je me dis que je suis peut-être aveuglé ou un peu partisan. Je pose la question à mes concitoyens qui sont des gens très sensés, très intelligents. Malheureusement, ils arrivent à la même conclusion que moi.
On a une rock star qui s'en va à l'international dans son intérêt personnel, tout en oubliant que le mandat premier d'un premier ministre et d'un gouvernement responsable, c'est de s'occuper des affaires des Canadiens. J'aurais bien d'autres choses à dire, mais le temps file.
J'aimerais profiter de l'occasion pour souhaiter à tous mes concitoyens de Portneuf—Jacques-Cartier bonheur, santé et de très joyeuses Fêtes. On se donne rendez-vous en 2019, avec un système électoral juste et équitable.
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Monsieur le Président, nous nous trouvons dans un magnifique édifice qui a une grande signification pour les Canadiens de toutes les régions du pays. C'est tout un privilège d'être un représentant élu. Nous savons qu'aujourd'hui est notre dernier jour de séance. Lorsque je pense à certaines des institutions au Canada, l'édifice du Parlement occupe la première place sur ma liste. Il est au coeur de notre démocratie. Je suis reconnaissant au pour ses paroles d'hier.
Il est significatif que nous débattions un autre aspect de la démocratie en ce dernier jour de séance dans cette belle salle de l'édifice du Parlement. Le débat porte sur la démocratie et le fait que le Canada est un pays merveilleux. Je dirais même qu'il s'agit du meilleur pays du monde, un avis qui est partagé par de nombreux autres députés. Nous avons un devoir envers les personnes qui ont fait la guerre. Nous avons un devoir envers les personnes qui ont siégé à la Chambre. Surtout, nous avons un devoir envers les Canadiens d'un océan à l'autre qui reconnaissent l'importance de la démocratie et qui sortent et s'investissent dans leurs collectivités, que ce soit à titre de bénévoles, de candidats, de donateurs ou autre.
Aujourd'hui est une journée émouvante puisqu'il s'agit de notre dernière journée à l'intérieur de cette enceinte. Si mes concitoyens et ma famille le permettent, j'aurai peut-être l'occasion de donner un autre discours dans cette salle dans 10 ans. C'est difficile à prévoir, mais j'ai hâte à l'avenir.
Étant donné que c'est la dernière fois que je prends la parole cette année, je tiens à remercier des personnes remarquables, notamment celles qui consignent tout ce que l'on dit à la Chambre. On les appelle les gens du hansard. Je remercie aussi les personnes dans la salle de télédiffusion. Pour ceux qui n'y sont jamais allés, il y a beaucoup de gens là-haut. Ils accomplissent un travail extraordinaire pour nous faire paraître plutôt bien quand nous effectuons une intervention ou que nous donnons un discours. Je tiens à remercier les personnes qui assurent la sécurité de cet édifice et de la Chambre; les greffiers au Bureau, qui accomplissent un travail remarquable pour appuyer les députés, vous y compris, monsieur le Président; les personnes comme les pages, qui jouent un rôle crucial pour tous les députés. Je présume que certains discours sont plus difficiles à écouter que d'autres, mais, en définitive, nous remercions les pages de leurs efforts. Je remercie aussi le personnel de soutien. Des personnes formidables composent les équipes des leaders parlementaires, des ministres aux employés, qui nous fournissent souvent les notes d'allocution nécessaires pour participer aux débats.
Beaucoup de personnes contribuent au fonctionnement de cet endroit. En mon nom ainsi qu'au nom de bon nombre de députés, sinon tous, je les en remercie et leur exprime sincèrement toute ma reconnaissance.
Passons au fond de la question. À la lumière des débats qui ont eu lieu jusqu'à maintenant, beaucoup de choses me viennent à l'esprit. En écoutant les députés, je me suis parfois demandé si nous débattions vraiment du projet de loi . Une personne a voulu savoir quelles étaient les véritables réalisations du gouvernement depuis trois ans. D'autres députés ont parlé de choses précises qui ont eu lieu au cours des trois dernières années. Puis, des conservateurs ont abordé des aspects du projet de loi C-76, et c'est là où je voudrais reprendre la discussion.
Il y a quelques années, alors que je siégeais dans l'opposition, le gouvernement de Stephen Harper a présenté la Loi sur l'intégrité des élections, comme les conservateurs l'appelaient. Du côté de l'opposition, nous parlions plutôt de la loi sur le manque d'intégrité des élections.
Je m'en souviens très bien: des particuliers, des intervenants et des Canadiens d'un océan à l'autre ont souligné les nombreuses lacunes de la tentative de réforme du processus électoral canadien que Stephen Harper proposait. Les gens étaient extrêmement découragés. Nous nous sommes engagés à apporter des modifications à la Loi électorale du Canada, et c'est le sujet du débat d'aujourd'hui.
Lorsque je pense aux débats d'alors, quand nous formions l'opposition, je relève certaines similitudes avec ceux d'aujourd'hui. À l'époque, les opposants à la mesure législative des conservateurs réunissaient notamment le Parti libéral, le Nouveau Parti démocratique, le Parti vert, des acteurs politiques et des personnes qui s'intéressaient à la politique d'à peu près toutes les régions du Canada. Des lettres ont été envoyées au premier ministre Stephen Harper pour lui demander de renoncer à plusieurs mesures. Lors des présentations d'Élections Canada devant le comité, l'organisme était de toute évidence extrêmement frustré parce que le gouvernement semblait le mettre de côté. Élections Canada, à titre d'institution, est reconnu partout dans le monde comme un organisme exceptionnellement efficace dans un cadre démocratique. Le gouvernement conservateur ne respectait pas vraiment Élections Canada.
Je trouve plutôt insultant d'entendre les conservateurs affirmer qu'avec ce projet de loi, nous essayons de truquer les élections en notre faveur. C'est de la désinformation, un art dans lequel les conservateurs sont passés maîtres, il faut le dire. Les conservateurs sont bons pour détourner une histoire, même en dépit de la vérité. Rien ne les arrête. Le problème, c'est que leurs discours sont souvent extrêmement trompeurs, et je suis généreux en n'allant pas plus loin que « extrêmement trompeurs ».
La mesure législative à l'étude a l'appui des autres entités politiques. Seul le Parti conservateur ne veut pas qu'elle soit adoptée. Elle a franchi les étapes de la première et de la deuxième lecture, elle a été renvoyée au comité, après quoi elle a franchi l'étape du rapport et celle de la troisième lecture. Elle a ensuite pris le chemin du Sénat, où elle a de nouveau fait l'objet d'un débat vigoureux, et de nombreux intervenants ont pu dire ce qu'ils en pensent. Parce qu'un amendement de forme somme toue mineur a été proposé, la Chambre en est de nouveau saisie. Voilà qu'encore une fois, les conservateurs ont décidé qu'à moins que le gouvernement n'impose l'attribution de temps, ce projet de loi ne verra jamais le jour.
À chacune des étapes du processus, l'opposition officielle conservatrice, qui a toutes les apparences d'être encore sous la férule de Stephen Harper lui-même, continue d'aller à l'encontre de la volonté de la Chambre en faisant tout pour que le projet de loi ne soit jamais adopté. C'est tout à fait déplorable. Le projet de loi C-76 renforcera la démocratie canadienne. Il permettra à un nombre accru d'électeurs de prendre part au processus démocratique. Les ministres, les secrétaires parlementaires et de nombreux députés — y compris des néo-démocrates — ont souligné à quel point il est important qu'il soit adopté, parce qu'il consolidera les assises du régime électoral du pays.
Il faut que les gens qui suivent ce débat sachent que si le gouvernement n'avait pas eu recours à l'attribution de temps sur cette motion, elle ne serait pas adoptée. Les conservateurs ne veulent pas que la mesure législative proposée soit adoptée. Ils disent qu'aujourd'hui est un jour historique. Oui, c'est un jour historique puisque nous tenons aujourd'hui notre dernier débat dans cette enceinte. Cela dit, il est un peu trompeur de dire que le gouvernement a recours à l'attribution de temps pour respecter l'engagement qu'il a pris auprès des Canadiens d'apporter ces changements, étant donné que les conservateurs ne veulent pas que ce projet de loi soit adopté.
Nous nous sommes engagés à adopter cette mesure législative aux dernières élections fédérales. Elle bénéficie d'ailleurs d'un vaste appui, et ce, pour une très bonne raison. Jetons un coup d'oeil à quelques-uns des changements qui y sont prévus. Prenons l'exemple du traitement des dépenses relatives à la garde d'enfants. On parle d'un changement qui serait très bon pour les candidats qui ont des enfants et qui sont tenus de respecter des plafonds de dépenses. Aux termes du projet de loi, les dépenses des candidats pour la garde d'enfants seraient exclues du plafond et une bonne partie de ce montant serait remboursée. Sur le plan de l'amélioration de la démocratie, cette façon de faire bénéficie d'un vaste appui au Canada et ailleurs dans le monde.
De nombreux éléments du projet de loi amélioreraient notre système démocratique. Sont prévus par exemple, pour les électeurs souffrant de déficience, une aide et notamment des certificats de transfert, davantage de possibilités de voter chez soi et l'accès de plain-pied aux bureaux de scrutin. Le projet de loi permettrait que des projets pilotes soient menés par l'entremise du directeur général des élections et que des dépenses soient autorisées pour accommoder les électeurs souffrant de déficience. D'autres éléments renforceraient les droits démocratiques des membres des Forces armées canadiennes, notamment par une révision des personnes habilitées à voter aux termes de la section 2. De nouvelles mesures visant l'intégrité du vote seraient mises en place. Les membres des Forces canadiennes devraient fournir leur numéro matricule. Une longue liste de mesures serait dressée à la suite de l'adoption du projet de loi.
L'un des enjeux de la réforme électorale proposée par Stephen Harper avait été la carte d'identification de l'électeur. Cette précieuse carte était vérifiée en même temps qu'une autre pièce d'identité avant d'autoriser le vote. Les conservateurs l'avaient supprimée sous la désapprobation générale. Le projet de loi la rétablirait avec l'appui d'organismes tels qu'Élections Canada, celui de nombreux intervenants et des partis politiques, dont les verts, les néo-démocrates et, évidemment, les libéraux, entre autres. Par là, nous reconnaissons l'importance de renforcer le système démocratique.
Le projet de loi est une bonne mesure législative. Je ne comprends pas pourquoi le Parti conservateur ne l'appuie pas.
J'invite les gens à écouter ce que les conservateurs ont dit aujourd'hui au sujet du projet de loi . Je dirais qu'au moins la moitié du temps ils ont parlé d'autre chose. Ils ont parlé des trois dernières années et n'ont cessé de parler d'une « succession d'échecs ». Parlons-en des trois dernières années.
L'un des tout premiers discours que j'ai prononcés portait sur la première mesure législative que notre gouvernement a présentée dans cette magnifique enceinte. Nous parlons aujourd'hui de la dernière. La première concernait les allégements fiscaux pour la classe moyenne du Canada. Non seulement les conservateurs votent contre le projet de loi , ils votent aussi contre les allégements fiscaux de la classe moyenne du Canada.
Des voix: Quelle honte!
M. Kevin Lamoureux: Monsieur le Président, mes collègues ont raison. On penserait qu'ils se sentiraient quelque peu honteux.
Si nous parlons de ce qui s'est passé au cours des trois dernières années, je dirais aux députés conservateurs d'en face...
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Monsieur le Président, les gens me rognent mon temps de parole. J'en ai long à dire, puisque c'est le dernier discours que je prononce cette année.
J'inviterais la députée à parler au député de de la pertinence du projet de loi à l'étude, et j'en profite pour lui souhaiter un très joyeux Noël.
Les uns après les autres, les conservateurs sont intervenus à la Chambre pour parler des événements des trois dernières années. Je souhaite justement consacrer mes trois dernières minutes à ce sujet, car il s'est passé beaucoup de choses fantastiques depuis trois ans. Pensons à l'allégement fiscal accordé aux Canadiens de la classe moyenne, ou à l'impôt spécial mis en place à l'intention du 1 % le plus riche du Canada, un changement auquel les conservateurs s'étaient opposés.
J'ai parlé à de nombreuses occasions de la bonification de l'Allocation canadienne pour enfants, qui a permis de sortir des dizaines de milliers d'enfants de la pauvreté. Et qu'en est-il du Supplément de revenu garanti? Celui-ci a sorti de la pauvreté des dizaines de milliers d'aînés. Qui plus est, le gouvernement actuel a collaboré avec tous les autres ordres de gouvernement pour conclure des ententes, comme celle sur la tarification de la pollution, et seuls les conservateurs — qui ont soulevé cette question aujourd'hui dans leurs interventions — croient qu'on ne devrait pas tarifer la pollution, mais l'on attend toujours leur plan. Qu'en est-il de l'accord avec les provinces et les territoires au sujet du Régime de pensions du Canada, qui mettra plus d'argent dans les poches de ceux qui prendront leur retraite dans les années à venir? Le gouvernement actuel a ramené de 67 à 65 ans l'âge d'admissibilité à la Sécurité de la vieillesse. Il a aussi fait des investissements historiques de centaines de millions de dollars dans l'infrastructure canadienne.
Notre gouvernement a accompli plus de choses en trois ans que celui de Stephen Harper ne l'a fait en 10 ans. En collaborant avec les Canadiens de partout au pays, le gouvernement actuel a créé plus de 700 000 emplois. Notre économie se porte beaucoup mieux que celle de la plupart des pays du G7.