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Je déclare la séance ouverte. Je souhaite à tous la bienvenue à la cinquième réunion du Comité permanent des comptes publics de la Chambre des communes. Conformément à l'ordre de renvoi du lundi 20 avril 2020, le Comité se réunit pour étudier le certificat de nomination d'un vérificateur général permanent du Canada, déposé à la Chambre le mercredi 13 mai 2020.
Je rappelle que toutes les observations formulées par les membres et les témoins doivent être adressées par l'entremise de la présidence. Avant de prendre la parole, veuillez attendre que je vous nomme. Lorsque vous êtes prêt à intervenir, vous pouvez soit cliquer sur l'icône du microphone pour activer votre micro soit maintenir enfoncée la barre d'espacement pendant que vous parlez. Vous devez tous savoir maintenant que lorsque vous relâchez la barre, le micro se met en sourdine, comme un talkie-walkie. Il est donc préférable que vous activiez le microphone en cliquant sur l'icône.
Lorsque vous vous exprimez, veuillez parler lentement et clairement. J'aimerais également vous expliquer quelques lignes directrices concernant les canaux d'interprétation à utiliser pendant la réunion par vidéoconférence. Si vous parlez en anglais, veuillez utiliser le canal anglais. Si vous parlez en français, veuillez utiliser le canal français. Pendant que vous parlez, si vous prévoyez d'alterner d'une langue à l'autre, vous devrez également changer le canal d'interprétation pour la langue que vous parlez. Vous pouvez également prévoir une courte pause lorsque vous changez de langue, ce qui sera très utile pour les interprètes.
Avant de commencer, tous les participants peuvent-ils cliquer sur leur écran dans le coin supérieur droit et s'assurer qu'ils sont en mode de visualisation de la galerie? Sur l'écran, vous devriez être en mesure de voir tous les participants dans une grille. Tous les participants à la vidéoconférence peuvent ainsi se voir les uns les autres. Je pense que la plupart d'entre vous l'ont probablement déjà fait.
À la fin de la réunion, nous allons prendre une dizaine de minutes pour discuter de la recommandation à la Chambre.
Je dois vous dire, madame Hogan, que c'est un plaisir de vous avoir ici aujourd'hui. C'est probablement un moment historique. En effet, vous seriez, selon Wikipédia — et je n'ai pas demandé à mes analystes de le vérifier —, le treizième vérificateur général permanent du pays et, en fait, la seizième personne à occuper ce poste. Cette réunion est donc d'autant plus importante que nous ne voyons les vérificateurs généraux que tous les 10 ans.
La réunion revêt une grande importance. Je vais vous céder la parole, madame Hogan. Je vous souhaite la bienvenue. Après vos remarques, nous ferons le tour de la salle pour poser quelques questions, comme nous le ferions en comité. Nous avons jusqu'à 13 heures. Nous allons maintenant poursuivre.
La parole est à vous, madame Hogan.
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Merci, monsieur le président. Bonjour à vous, ainsi qu’à tous les membres du Comité.
C'est un grand honneur pour moi de comparaître devant vous en tant que candidate choisie pour devenir la prochaine vérificatrice générale du Canada.
Le rôle du vérificateur général est une pièce cruciale de la reddition de comptes dans notre système de gouvernement démocratique. Le vérificateur général fournit au Parlement et aux trois assemblées législatives des territoires des renseignements, une assurance et des conseils indépendants, objectifs et crédibles sur la gestion des fonds publics. Autrement dit, les élus comptent sur le vérificateur général pour leur fournir des renseignements indépendants qu’ils peuvent ensuite utiliser pour poser aux fonctionnaires des questions importantes sur la manière dont les organisations qu’ils dirigent dépensent les fonds publics. Partout au pays, les Canadiens comptent sur le vérificateur général pour aller au fond des choses.
[Français]
Ayant comparu devant ce comité à plusieurs reprises, je reconnais son excellent travail et je tiens à reconnaître son héritage. La relation entre le vérificateur général et le Comité permanent des comptes publics est un gage direct de la place qu'occupe la reddition de comptes dans le système fédéral canadien. Cette relation est aussi fondée sur la confiance, qui, selon moi, découle de l'éthique, de l'intégrité et de l'indépendance. Ces valeurs sont le point d'ancrage de mes valeurs personnelles, en plus d'être au cœur du travail du Bureau du vérificateur général. Si je suis nommée vérificatrice générale, je poursuivrai la tradition remarquable qui a été établie par les vérificateurs généraux du passé, et je m'efforcerai d'appuyer ce comité dans l'accomplissement de son mandat.
Je suis née à Montréal et c'est là que j'ai commencé ma carrière. Je suis comptable professionnelle agréée depuis plus de 25 ans. Ma carrière s'est déroulée presque également entre le secteur privé et le secteur public. Je travaille au Bureau du vérificateur général depuis 14 ans. J'y suis entrée à l'époque où Mme Sheila Fraser était la vérificatrice générale. Je tiens à souligner en particulier la contribution du regretté Michael Ferguson, ancien vérificateur général, et celle de l'actuel vérificateur général par intérim, M. Sylvain Ricard. M. Ricard a rendu hommage à M. Ferguson en veillant à continuer de faire progresser le Bureau dans les voies que M. Ferguson avait tracées.
[Traduction]
Mike Ferguson était un fonctionnaire dévoué qui souhaitait simplement que la fonction publique offre un bon service. Je songe à l'influence profonde que lui et Sheila Fraser ont exercée sur la fonction publique et sur le pays. Tous deux étaient des dirigeants exceptionnels et inspirants, et j’ai eu la chance d’apprendre de chacun d’eux. Ni l’un ni l’autre ne craignait le changement — ils en reconnaissaient plutôt la force et la nécessité, et l’accueillaient donc favorablement. Il s’agit là d’une remarquable tradition qui s’étend sur un siècle et demi pour le Bureau du vérificateur général du Canada. C’est une tradition que j’espère vivement continuer à façonner et à transformer avec mon propre leadership. Je me sens très humble en songeant que j’aurais peut-être la chance de servir mes concitoyens en tant que vérificatrice générale du Canada. Si cela devait se produire, je m’engage à respecter les mêmes normes et la même tradition d’excellence que celles établies par ces fonctionnaires d’exception.
Ce qui m’a attiré au Bureau du vérificateur général, ce sont les personnes qui le dirigent, les personnes qui y travaillent, et le travail qu’elles accomplissent. Je crois fermement à l’importance de cette institution et à la valeur de son œuvre qui touche pratiquement tous les aspects des programmes, des services et des dépenses du gouvernement. Par le fait même, ce travail intéresse donc presque tous les groupes qui forment notre grand pays, sinon tous. Le Bureau a toujours choisi d’étudier des enjeux qui importent aux parlementaires et aux Canadiens, qu’ils soient économiques, environnementaux ou sociaux. Par exemple, nous avons examiné Phénix, les dépenses en matière de défense et le Plan d’action économique. Certains de ces enjeux sont tellement préoccupants que nous les avons revus à plusieurs reprises, comme les dossiers autochtones et les changements climatiques.
Si je suis nommée vérificatrice générale, je continuerai d’aborder des enjeux de portée nationale, comme les investissements du gouvernement dans l’infrastructure et la COVID-19 que nous vivons actuellement, et aussi des enjeux de portée régionale, comme la pêche et le secteur pétrolier et gazier. Les audits que je choisirai de réaliser viseront à appuyer les travaux du Comité permanent des comptes publics et ceux de tous les députés.
[Français]
J'ai dirigé des audits de performance à l'échelle du gouvernement pendant plusieurs années, avant de passer surtout du côté financier. Pendant presque sept ans, j'ai été responsable de l'audit des états financiers consolidés du gouvernement, qui est le plus vaste des audits financiers du pays. À ce titre, j'ai pu collaborer de près avec de hauts dirigeants de sociétés d'État, de ministères et d'organismes gouvernementaux pour régler des problèmes d'audit délicats et complexes.
Comme j'ai eu la chance pendant ma carrière de vivre l'audit du point de vue du vérificateur, mais aussi de celui de la personne chargée de préparer les états financiers, je crois que j'étais particulièrement bien placée pour comprendre les défis de ces entités. Nous n'avons pas toujours été d'accord, notamment en ce qui concerne l'approche du gouvernement pour estimer ses passifs à long terme, mais j'estime que mon analyse était juste et rigoureuse. Après plusieurs années de discussion avec les hauts dirigeants, des changements ont été apportés qui, selon moi, améliorent la transparence et la reddition de comptes en lien avec les obligations relatives aux pensions.
Pendant mes 14 années au Bureau du vérificateur général, d'abord comme directrice, puis comme directrice principale et plus récemment comme vérificatrice générale adjointe, j'ai été et je continue d'être inspirée par les personnes qui y travaillent. Elles sont attentionnées, ingénieuses, compétentes, hautement intelligentes et professionnelles, et toujours soucieuses de respecter des normes élevées, tout en contribuant à un gouvernement bien géré et responsable. J'ai eu le privilège de travailler aux côtés de ces personnes, et la chance de contribuer à définir l'orientation stratégique du Bureau et de piloter des changements organisationnels. Ce serait pour moi un honneur encore plus grand de pouvoir maintenant continuer le travail de guider l'organisation pour qu'elle puisse continuer à progresser et à s'accomplir.
[Traduction]
Si je suis nommée vérificatrice générale, je m’efforcerai d’atteindre le succès dans deux sphères importantes: en tant qu’administratrice générale et administratrice des comptes du Bureau du vérificateur général, pour moi le succès à ce niveau sera de diriger une organisation composée de 575 personnes avec empathie et compassion, en me préoccupant de leur bien-être, de leur santé mentale et de leur croissance professionnelle, tout en les inspirant et en leur procurant les moyens de réaliser la mission et la vision du Bureau. Le succès sera aussi de renouveler les méthodes de travail du Bureau afin qu’il soit prêt à s’adapter aux changements importants qui touchent le monde de l’audit et le contexte gouvernemental, comme la transformation numérique.
En tant que vérificatrice générale qui appuie le Parlement, le succès pour moi sera de conserver la confiance des Canadiens, des parlementaires et des fonctionnaires qui sont les sujets de nos travaux d’audit, en plus d’aider le Parlement à être bien informé et mobilisé, afin qu’ensemble, nous puissions travailler à produire des résultats supérieurs et à bâtir un Canada meilleur.
[Français]
Pour terminer, je tiens à souligner les efforts des nombreux travailleurs et travailleuses de première ligne, et à les remercier de leur dévouement envers les Canadiens pendant cette crise mondiale.
Enfin, je veux aussi souligner le travail d'innombrables fonctionnaires et les remercier de leur dévouement constant à soutenir le pays en cette période difficile.
[Traduction]
Voilà qui conclut ma déclaration. Je serai heureuse de répondre aux questions des membres du Comité au sujet de ma candidature.
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Merci beaucoup, madame Hogan.
Nous allons maintenant avoir notre première ronde, qui dure généralement six minutes. La liste des intervenants a été envoyée à l'avance à Angela, donc là voici.
Nous allons commencer par M. Kelly pendant six minutes, puis nous passerons à M. Blois, M. Blanchette-Joncas et M. Green, dans cet ordre. Je vais vous chronométrer sur mon iPhone, et j'interviendrai pour vous signaler qu'il vous reste une minute. Si vous avez un iPhone ou tout autre téléphone et que vous voulez vous chronométrer, vous pouvez le faire aussi, évidemment.
Monsieur Kelly, la parole est à vous pendant six minutes.
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Avant de poser mes questions, j'aimerais une fois de plus saluer l'héritage de Michael Ferguson et rappeler son énorme contribution à son poste et son service remarquable auprès des Canadiens. Sa devise était « Bien servir », et le Comité a choisi cette devise pour le rapport que nous avons préparé au cours de la dernière législature.
Je tiens à remercier Sylvain Ricard pour le travail qu'il a accompli depuis un an et demi en tant que vérificateur général par intérim. Il a accompli un travail remarquable pendant le peu de temps qu'il a passé dans cette fonction. Il est difficile d'être titulaire d'un poste par intérim, mais il l'a fait avec courage et professionnalisme, et a veillé à ce que l'héritage de Michael Ferguson se poursuive.
Sur ce, je vous félicite, madame Hogan, pour votre nomination au poste de vérificatrice générale. Vous travaillez au Bureau depuis de nombreuses années. Vous avez servi sous différents gouvernements, différents vérificateurs généraux.
En cette période de crise du financement du Bureau, quelle est votre expérience de vos services passés avec différents vérificateurs généraux sous différents gouvernements? En quoi cela vous renseigne-t-il sur la manière dont vous allez traiter la question du budget?
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Je vous félicite, madame Hogan, de votre nomination. En parcourant votre curriculum vitae, je constate, tout comme mes collègues, le bagage colossal que vous avez acquis professionnellement, et c'est tout à votre honneur. Certains de vos prédécesseurs ont marqué l'histoire politique récente, comme Mme Fraser et M. Desautels.
L'indépendance du Bureau du vérificateur général vis-à-vis de l'administration gouvernementale est assurée et étanche. Or, dans le contexte actuel, cela exerce une pression immense sur la vérification comptable des activités du gouvernement. M. Ricard, votre prédécesseur par intérim, avait soulevé des lacunes liées au financement même de votre organisation, notamment en ce qui a trait aux équipements informatiques.
Avez-vous déjà entamé des démarches pour renforcer les moyens dont vous disposez déjà?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Ce comité joue certainement un rôle essentiel dans les travaux de la Chambre des communes. Ayant le privilège d'être également membre du comité des opérations gouvernementales, je peux certainement apprécier le caractère exceptionnel de cette affaire et l'importance de cette procédure particulière.
Étant donné la nature et le contexte de cette procédure, monsieur le président, mes déclarations seront probablement plus longues que mes questions. À cet égard, j'aimerais commencer par remercier notre ancien vérificateur général par intérim, Sylvain Ricard, pour l'ensemble de ses travaux et pour avoir assumé ce rôle après la perte de M. Ferguson.
Je me réjouis à la perspective de travailler avec Mme Hogan dans les mois et les années à venir au sein du comité des comptes publics. Comme on l'a dit, son CV et son travail au sein du comité témoignent déjà de son importante contribution à la fonction publique et de sa vision future du rôle du Bureau du vérificateur général.
Les membres du Comité savent peut-être qu'au début de ce mois et par le truchement des médias, j'ai demandé au gouvernement de s'assurer que ses services disposent de toutes les ressources nécessaires pour faire son travail, qui consiste à obliger le gouvernement à rendre des comptes aux Canadiens. Qu'il s'agisse de l'ancien vérificateur général Michael Ferguson ou de M. Ricard, le titulaire du poste déclare publiquement depuis des années que le Bureau ne dispose pas des ressources nécessaires pour faire son travail correctement. Le Bureau du vérificateur général a averti que ce manque de financement le priverait de la capacité, du personnel et de la technologie nécessaires pour maintenir son niveau d'audits de gestion et qu'il avait déjà commencé à en réduire le nombre.
Comme on l'a fait remarquer, en plus de son mandat, nous lui avons également confié des responsabilités telles que la surveillance de projets comme Trans Mountain et la Banque de l'infrastructure du Canada, sans augmenter ses ressources.
Je sais que M. Blois y a fait allusion plus tôt, mais je vais insister sur ce point. Le Parlement a une fois de plus donné du travail au Bureau du vérificateur général en lui demandant d'examiner le plan d'infrastructure de 187 milliards de dollars du gouvernement fédéral, l'audit de la COVID-19 et les mandats émis en vertu de la Loi sur la gestion des finances publiques, qui est un audit de l'intervention d'urgence d'Ottawa en cas de pandémie. Il s'agit de vérifications massives qui nécessiteront des effectifs considérables pour les examiner en détail.
Monsieur le président, le 11 avril dernier, la Chambre a adopté une motion demandant au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour s'assurer que le vérificateur général dispose de ressources suffisantes pour mener à bien son travail.
Comme vous le savez, mon prédécesseur, M. David Christopherson, a beaucoup insisté sur la nécessité d'assurer un financement adéquat au vérificateur général. Nous pensons que le vérificateur général devrait recevoir immédiatement les 10,8 millions de dollars supplémentaires demandés. C'était l'année dernière, avant la pandémie.
Selon vous, quels besoins faut-il satisfaire pour que votre bureau dispose des ressources suffisantes pour faire tout son travail?
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous. C'est un vrai plaisir de voir qu'autant de mes collègues vont bien et passent à travers cette période unique et extraordinaire.
Madame Hogan, félicitations pour votre nomination bien méritée. J'ai lu votre biographie, et ayant siégé au comité consultatif des utilisateurs du Conseil des normes comptables pendant environ 10 ans, je comprends très bien l'importance des états financiers, de veiller à leur intégrité et à leur transparence, et de leur utilité d'un point de vue multipartite.
Ce matin, je voudrais parler de certaines choses que vous avez dites dans votre déclaration préliminaire. Tout d'abord — à peu près au sixième paragraphe — vous avez dit: « Comme j'ai eu la chance, pendant ma carrière, de vivre l'audit du point de vue du vérificateur et aussi de celui de la personne chargée de préparer les états financiers, je crois que j'étais particulièrement bien placée pour comprendre les défis de ces entités. »
Pourriez-vous nous en dire plus à ce sujet? Je crois que c'est un point très nuancé. C'est très important pour votre travail de vérificatrice générale, notamment en ce qui concerne l'équipe que vous allez gérer.
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Je suis tout à fait d'accord.
Lorsqu'un cabinet comptable — peu importe lequel — effectue une vérification dans le secteur privé, d'habitude, il fait des observations à la fin, lors de l'approbation de la vérification; il ne formule pas de recommandation élogieuse. Ce serait merveilleux, à mon avis, lorsque les rapports du vérificateur général sont publiés et que le gouvernement a bien fait les choses, que les efforts extraordinaires de nos fonctionnaires dans la prestation des programmes soient soulignés, sans pour autant qu'ils reçoivent des félicitations.
Par exemple, nous avons créé la Prestation canadienne d'urgence. Elle a déjà été distribuée à plus de huit millions de Canadiens, qui ont reçu leurs prestations en trois jours. Lorsqu'un tel programme est soumis à une vérification, la vérificatrice générale ne doit pas jouer le rôle d'une meneuse de claque — ce n'est pas ce que nous voulons —, mais nous aimerions pouvoir dire que, selon le rapport, il s'agit d'un programme transparent et efficace. Y a-t-il de la place dans le travail de la vérificatrice générale pour ce genre d'observations?
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Merci beaucoup de votre réponse.
Une de mes questions complémentaires ressemble beaucoup à celle de M. Sorbara. Votre réponse m'a beaucoup plu, à savoir que vous allez faire rapport de ce qui est bon, de ce qui est mauvais et de ce qu'il ne faut absolument plus faire. À mon avis, c'est très important pour votre bureau, afin qu'il maintienne son indépendance.
À l'avenir, je pense que les Canadiens voudront savoir exactement comment nous avons fait face à la pandémie de COVID-19. Je pense que la manière précise dont l'argent a été distribué est importante, vu les questions que m'ont posées les électeurs de ma circonscription concernant le processus de demande, surtout pour la Prestation canadienne d'urgence. Y avez-vous pensé? Soumettriez-vous chaque programme à une vérification distincte, ou feriez-vous plutôt une vérification générale de tous les ministères? À l'avenir, les Canadiens voudront vraiment savoir comment l'argent a été distribué et si les programmes ont été mis en oeuvre de la manière la plus efficiente et efficace possible.
Avez-vous une idée de la façon dont vous allez entreprendre la vérification des programmes d'aide du gouvernement en réponse à la COVID-19?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je vais mettre de côté l'impressionnant curriculum vitae et les longs états de service de Mme Hogan et revenir sur les préoccupations que le NPD a soulevées dans le passé au sujet du processus d'embauche des mandataires du Parlement. Je tiens à ce que ce soit consigné au procès-verbal. N'oublions pas que les mandataires du Parlement sont indépendants et travaillent au nom du Parlement. En théorie, ils sont engagés par le Parlement et doivent rendre des comptes à tous les parlementaires, et ne peuvent donc être congédiés que par le Parlement, mais ce n'est certainement pas ainsi que cela fonctionne dans la réalité.
Si nous examinons le processus d'embauche actuel, nous constatons qu'il respecte techniquement la loi, en ce sens que la Chambre doit donner son approbation définitive au moyen d'un vote. Néanmoins, c'est plutôt le gouvernement qui, en fin de compte, se charge de l'ensemble du processus d'embauche, faisant seulement connaître ses intentions aux autres dirigeants. Cela signifie qu'ultimement, c'est le gouvernement qui décide qui seront les mandataires du Parlement. Dans le cas présent, nous ne doutons absolument pas des compétences de la candidate au poste de vérificateur général. Toutefois, dans un passé récent, nous avons été témoins de nominations bâclées et de tentatives de nominations partisanes, lesquelles auraient toutes pu être évitées si les parlementaires avaient réellement été consultés.
D'autres gouvernements au Canada et d'autres pays du Commonwealth sélectionnent leurs mandataires du Parlement par l'intermédiaire d'un comité spécial ou d'un comité permanent. Ce sont les membres de ce comité qui établissent les critères d'embauche, examinent les CV, mènent les entretiens d'embauche et présentent une recommandation de nomination. Ce processus reconnaît le caractère indépendant du Parlement et la nécessité d'un processus non partisan pour la sélection de mandataires du Parlement indépendants et impartiaux.
Nous avons déjà une situation problématique dans laquelle le vérificateur général doit aller demander aux ministères la permission de mener ses vérifications. Nous devons régler ce problème, mais nous devons également avoir un débat sérieux sur le rôle — ou l'absence de rôle — que joue le Parlement dans la sélection de ses propres mandataires. Nous ne devons pas laisser le gouvernement en place s'en charger.
Madame Hogan, savez-vous s'il y a eu des consultations avec d'autres partis au Parlement au sujet de votre processus de sélection? Avez-vous eu des discussions avec des députés d'autres partis au Parlement au cours de ce processus?
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Je suis désolée, j'avais sélectionné le canal du parquet. Vous aviez raison. Je dois appuyer sur beaucoup de boutons avant de commencer à parler. J'avais allumé le microphone, mais je n'avais pas sélectionné de nouveau le canal anglais.
J'ai présenté ma candidature sur le site Web du gouverneur en conseil, puis j'ai été convoquée en entrevue. Le comité d'entrevue était composé de six personnes. J'ai fourni des références. Ensuite, on m'a informée que j'allais passer à la prochaine étape du processus, soit les tests psychométriques. J'ai subi tous ces tests.
Il s'agit d'un poste important, et, quand j'ai présenté ma candidature, je m'attendais à ce que le processus soit exigeant. Après être passée par tout ce processus, j'estime qu'il l'était. Il a été exigeant. J'ai répondu aux questions et je suis passée par toutes les étapes du processus quand on m'a demandé de le faire.
Je n'ai parlé qu'à des représentants du Bureau du Conseil privé jusqu'à ce que je reçoive un appel du ministre m'informant qu'on avait retenu ma candidature. Il m'a ensuite informée que le processus de consultation aurait lieu. Malheureusement, j'ignorais l'ampleur de ce processus ou en quoi ce dernier consistait jusqu'à ce qu'on m'informe que le certificat de nomination allait être présenté à la Chambre.
Je ne peux pas vraiment me prononcer sur le processus, mais je peux me prononcer sur ce que j'ai vécu, et voilà quelle a été mon expérience.
Je sais que bien des choses ont été discutées au sujet du budget, entre autres, et je sais que c'est presque injuste de vous faire venir ici pour défendre votre candidature au poste de vérificatrice générale et de vous demander: « Quel est votre plan concernant le budget? »
Si vous êtes nommée, pour les années à venir, ma question, qui intrigue peut-être plusieurs membres du Comité, est la suivante. Il ne devrait pas être difficile pour vous de préparer des demandes budgétaires, en raison, comme l'ont souligné bien des membres du Comité, des nombreuses vérifications de gestion et des différentes vérifications demandées par le Parlement, et maintenant de la réponse à la COVID. Auparavant, nous avons entendu qu'il vous manquait 10 millions ou 11 millions de dollars. J'espère que, dans les prochains jours ou les prochaines semaines — parce que je crois que c'est le genre d'échéance dont plusieurs membres ont parlé —, vous n'auriez pas d'objection à faire une mise à jour du montant pour dire: « Écoutez, il nous manquait déjà 10 millions de dollars, mais avec toutes les immenses responsabilités que nous devons remplir cette année, nous croyons qu'il faut ajuster ce montant. » Évidemment, vous aurez besoin de temps pour y réfléchir.
J'imagine que notre comité pourrait se réunir ultérieurement et vous inviter une fois que vous aurez eu l'occasion d'étudier la situation actuelle au ministère. Je sais que vous la connaissez déjà, mais, si vous êtes nommée vérificatrice générale, vous aurez de nouvelles responsabilités. Il est peut-être injuste de vous poser des questions au sujet des budgets, mais, en même temps, vous connaissez déjà la situation du fait que vous faites partie du ministère.
Seriez-vous prête à revenir témoigner devant le Comité dans les semaines ou les mois à venir pour discuter des problèmes que vous avez vus en raison de toutes les nouvelles demandes qui ont été faites, notamment au sujet des vérifications de gestion, comme l'ont mentionné différents membres du Comité?
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Merci beaucoup, monsieur le président, et bonjour à tous les membres du Comité.
Je voulais juste confirmer la chose. Nous avons envoyé des messages au président pendant toute la réunion avec les maigres moyens que nous avons à notre disposition pour essayer de communiquer ce chiffre. Nous vous confirmerons ce chiffre si le Comité souhaite faire une déclaration officielle à la Chambre. Nous vous avons dit que, si Mme Hogan était nommée, elle serait la 16e à occuper le poste de vérificateur général. Elle serait, cependant, la 13e à être nommée au poste de vérificateur général de manière permanente.
Peut-être qu'Angela peut se pencher sur la déclaration que vous devez faire et les points de détail en particulier. Nous nous ferons un plaisir de vous faire connaître les résultats de nos recherches, ainsi qu'à Angela, au besoin.
André et moi nous sommes penchés là-dessus. Nous avons communiqué avec le Bureau du vérificateur général et avons utilisé la base de données de la Bibliothèque pendant toute la réunion pour faire en sorte que la déclaration que vous envoyez à la Chambre, monsieur le président, prenne en compte ces détails.